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Fusion des communes
Le concept inspirant des Îles Vanille
Sept îles de l’Océan indien se regroupent sous une appellation commune, les Îles Vanille. Paysages de rêves, dépaysement, soleil. Images carte postale prises à l’hôtel Hôtel Palm & Spa***** – Ile de La Réunion.
Aux portes de l’hiver, un détour par sept îles paradisiaques, sur fond de soleil permanent et de bleu marin profond, nourrit la réflexion sur le phénomène de fusion des communes. Sur fond de rêve et de bonne gouvernance.
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lles ont toutes des noms qui fascinent, qui incitent au voyage et à la projection d’images magnifiques. Elles, ce sont La Réunion, les Seychelles, Mayotte, Madagascar, Maurice, les Comores et, depuis septembre 2013, les Maldives. Limite cartes postales, ces territoires courus des Suisses, sont synonymes de chaleur, de dépaysement, et de repos bien mérité. Pourtant, ces destinations de vacances ont toutes des fiertés nationales à défendre, et très souvent la compagnie aérienne nationale qui va avec, des intérêts particuliers à préserver, des acquis à faire valoir ainsi que… des systèmes politiques différents si ce n’est divergents.
Naissance des Iles Vanille Reste que seules, ces îles ne sont pas toutes égales face à l’expansion. En s’unissant sous l’appellation les Iles Vanille, elles avouent nourrir des espoirs communs comme celui d’être 72
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armées à terme pour capter une partie du milliard de touristes asiatiques qui, suffisamment gavé de vieille Europe ou d’Etats-Unis, se rabattra inévitablement sur ces horizons de rêve. Aussi décidentelles de s’abriter sous une tonnelle commune. Sur la mappemonde, ces sept entités sont désormais contenues à l’intérieur d’un cercle rouge tracé au cœur de l’Océan Indien, tel un cœur de cible clairement défini, nouvellement formulé. Leur regroupement, présidé par le polyglotte et charismatique Alain Saint-Ange, ministre du tourisme et de la culture aux Seychelles, prend la forme d’une association qui vient d’être admise comme membre auprès de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). D’ailleurs en septembre 2013, profitant d’une conférence placée sous le signe du tourisme sous l’angle du développement durable, le Jordanien Taleb Rifai, Secrétaire général depuis 2009 de l’Organisation mondiale du tourisme, avait fait le déplacement. Un
sacré grand écart depuis Madrid, siège de l’Organisation, puisque le forum – une de ces rencontres internationales où des délégations mondiales peu regardantes sur leurs bilans carbone et leurs frais généraux se donnent des rendez-vous prospectifs et refont le monde – se déroulait au Moca, l’une des perles architecturales de l’Île de la Réunion. L’endroit rêvé, face à l’infinité marine, pour accueillir officiellement les Îles Vanille au sein de l’Organisation et pour saluer l’arrivée de son septième membre, les Maldives.
Petit Las Vegas dans le désert Profitant de la sur médiatisation de l’événement, Didier Robert, Président du Conseil Régional de la Réunion, avait mis le paquet. D’autant que de toutes les îles, la sienne, territoire français d’outre-mer, est la seule à pouvoir offrir aux autres un pied dans le pas de porte européen. L’association a d’ailleurs décidé d’y ancrer son siège. Cinq ministres sur les sept,
Environnement
pour la plupart en charge conjointement des Ministères de la culture de leurs pays, avaient trouvé le moyen de caser cette parenthèse réunionnaise dans leur agenda. Homme de vision, Taleb Rifai trouvait la phrase de circonstance à propos du concept des Îles Vanilles. Une phase imagée qui fera date: «Si quelqu’un ouvre un restaurant en plein désert, il risque d’attendre longtemps le client. Si une dizaine de personnes ouvrent chacune un restaurant au même endroit, il se peut que cela devienne un petit Las Vegas!» Tout est dit. Voici pour l’idée. Suivront les actes concrets qu’un budget commun minuscule d’environ 600 000 à 800 000 euros pour la fin 2013, permettra de réaliser, en marge des efforts financiers individuels déjà inclus dans des enveloppes existantes. Déjà, quelques manifestations d’une réelle volonté politique ont émergé. Comme cet unique euro supplémentaire nécessaire pour rallier, lorsque l’on vient de loin, l’île de la Réunion à sa plus proche voisine l’Île Maurice; et viceversa. Comme aussi ce visa d’exception délivré par La Réunion qui permet déjà à des touristes Chinois ou d’autres nationalités de pénétrer dans ce territoire français sans être soumis aux accords de Schengen. Ainsi peuvent-il à partir des Maldives, de Madagascar ou de Maurice, se rendre à La Réunion sans avoir à demander un visa supplémentaire. Ainsi, timidement, au fil d’une communauté d’intérêts qui se perçoit de plus en plus, les actions communes, parfois également placées sous l’angle des cultures
Conférence OMT et lancement des Îles Vanille: une quarantaine de pays représentés par leurs délégations.
vanillées spécifiques, verront le jour. Avec en filigrane, sans jamais heurter les fiertés nationales, l’enjeu d’une véritable facilitation des transports locaux. Car aujourd’hui, pour se rendre dans ce coin de paradis de l’Océan indien, il existe presque autant de compagnies aériennes que de destinations. Peut-être qu’un jour, les forces de chacune d’entre elles seront mises en commun pour à la fois renforcer les longs courriers et permettre l’émergence d’un low cost aérien local, via une flotte commune, qui favoriserait les sauts de puce interinsulaires… Quoiqu’il en soit, les offres de voyages englobant des packages sur deux à trois îles, se multiplient déjà, se thématisent.
Mieux gérer les fusions Ce concept de parapluie commun coiffant plusieurs territoires pourtant très disparates, tant sur le plan politique que sur celui des infrastructures, donnent des idées du côté de la Suisse. En effet, de plus en plus d’élus locaux sont confrontés, contexte économique oblige, à l’inexorable mouvement de fusion des communes. Des fusions qui se heurtent régulièrement au veto des urnes. Or, l’exemple des Îles Vanille, à l’autre bout du monde, s’érige en modèle. Il prend des gants, concentre dans un premier temps l’attention de toutes les parties sur les points communs et conquêtes conjointes. Ce qui permet aux autorités plurielles
de se rencontrer souvent, d’œuvrer ensemble à l’atteinte d’objectifs décuplés par l’effet de groupe. Dans un second temps peut-être, trouvera-t-on des voies de gestion commune, gages d’efficience et d’optimisation, au nom des intérêts supérieurs d’un périmètre régional. Dans cette logique, la mise sur pied en Suisse romande d’une Watch Valley un genre de parcours transcommunal et supracantonal autour de thématique de l’horlogerie, ressemble fort à cette Route des Baleines lancée début octobre 2013 par les Îles Vanille au salon IFTM Top Résa à Paris: un circuit touristique inter-îles intégrant les enjeux de la biodiversité. ■ Joël A. Grandjean / TàG Press +41
Plus d’infos sur www.ilesvanille.com www.reunion.fr
Le nombre des communes en baisse En constante diminution, le nombre des communes suisses est passé de 3021 en 1990 à 2899 en 2000, à 2763 en 2005 et à 2596 en 2010. Au 1er janvier 2013, on n’en compte que 2408. Plus de la moitié d’entre elles ont moins de 1000 habitants et 4% en ont plus de 10 000. Le mouvement de fusion de communes est inexorable: 312 communes, soit une moyenne de 30 par année, ont disparu entre 2000 et 2010.
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Vaud
Modifications souhaitĂŠes Ă la loi sur les auberges et les dĂŠbits de boissons (LADB)
Vaud GastroVaud fait avancer la Loi sur les auberges et les dĂŠbits de boisson
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Suisse Grand succès de la 24e OpÊration Nez Rouge
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Au cours d’une confÊrence de presse qui s’est tenue à Lausanne, le 7 janvier, le conseiller d’Etat vaudois Philippe Leuba a prÊsentÊ un projet de modification de la LADB, rÊpondant à plusieurs interventions parlementaires demandant de mieux protÊger la jeunesse contre l’alcoolisme et d’amÊliorer la formation professionnelle de la branche. Ce second objectif rÊpond en particulier à un postulat de FrÊdÊric Haenni, prÊsident de Gastrovaud, dÊposÊ lorsqu’il Êtait encore dÊputÊ, en janvier 2012. FrÊdÊric Haenni, prÊsident de GastroVaud. Š DR
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Votre supplÊment Entr’Acte au salon Sirha Genève les maitres de la crÊation en dÊmonstration
VU POUR
ConviÊ à s’exprimer lors de cette confÊrence de presse, FrÊdÊric Haenni, a estimÊ que ces modifications vont dans le sens de l’intÊrêt bien compris des cafetiers restaurateurs sÊrieux, qu’elles protÊgeraient aussi contre les quelques brebis galeuses qu’on rencontre parfois aussi dans la branche. Il se rÊjouit Êgalement de l’augmentation du temps de formation obligatoire, que la loi de 2002 avait par trop rÊduit. Celui-ci passerait de 17 à 24 jours, avec un accroissement du nombre de matières ÊvaluÊes et un renforcement de certaines autres, ce qui va aussi dans le bon sens, en matière d’oenotourisme. De même, Gastrovaud approuve le projet d’obliger les exploitants à suivre des formations supplÊmentaires en cas de manquement grave, et de retirer l’effet suspensif pour appel, dans les cas de retrait de licence et de fermeture d’Êtablissement. Enfin, FrÊdÊric Haenni s’est fÊlicitÊ de constater que le projet de loi a la sagesse de ne pas se tromper de cible, et de prÊvenir avant tout la vente d’alcool à l’emporter dans les commerces, de quartiers ou de gares, celles-ci feront l’objet d’une loi fÊdÊrale. En effet, les modes de consommation dans les cafÊs et restaurants sont fort diffÊrents, puisque plus des trois quarts des boissons consommÊes dans ces Êtablissements sont des boissons sans alcool, et que les commandes de boissons alcooliques distillÊes, que les modifications de la loi visent en premier chef, n’y reprÊsentent que moins de 3% des consommations totales (chiffres constatÊs en 2012).
vous
Livre de chefs Gilles Dupont et Thomas Byrne, les cÊlèbres chefs de l’Auberge du Lion d’Or, à Genève, dÊfinissent la gastronomie comme l’art de la gÊnÊrositÊ et de la dÊcouverte. C’est la base même de leur cuisine d’exception qui marie les influences culinaires du monde entier. Un foie gras poêlÊ, une chair de poisson fumÊe, des lÊgumes croquants, des herbes sauvages‌ Derrière leurs fourneaux, les deux chefs – l’un Haut-Savoyard, l’autre Irlandais – se jouent des frontières. Tout à la fois artisans et artistes, ils choisissent et travaillent les produits avec un soin extrême afin d’harmoniser les saveurs. C’est cette philosophie du partage, de la convivialitÊ et du bon produit que Gilles Dupont et Thomas Byrne expriment dans leur livre Bienvenue! O.H.
Bienvenue! Gilles Dupont et Thomas Byrne, ĂŠd. Favre.
contrevenants rÊcidivistes, ce que la loi actuelle ne permet pas. De plus, les communes verraient leurs compÊtences Êlargies, en matière d’horaires d’ouverture des magasins, mais aussi de restrictions sur les ventes à l’emporter, et d’interdiction de consommer de l’alcool sur la voie publique.
Le ministre de l’Economie vaudoise a insistÊ sur le fait que ce projet, adoptÊ au Conseil d’Etat et prochainement soumis au Grand Conseil, est conçu dans une volontÊ de dialogue entre communes, cafÊs et restaurants. Si le projet veut travailler à l’amÊlioration de la protection des jeunes – parfois contre eux-mêmes – et à la rÊduction des dÊbordements nocturnes, il vise aussi à renforcer les qualifications des cafetiers restaurateurs, et dÊvelopper la connaissance et l’utilisation des produits de terroir, que rÊclame le monde agricole vaudois. Les mesures proposÊes prennent en compte les rÊflexions des communes et de l’administration cantonale, et visent à une mise en conformitÊ vis-à vis des autoritÊs judiciaires, souvent dans l’impossibilitÊ de prononcer un jugement efficace, faute de base solide. Les juges pourraient ainsi prononcer des sanctions allant jusqu’à l’interdiction personnelle d’exploiter pendant cinq ans pour les
Ceci dÊmontre que, si certains jeunes donnent l’impression de consommer davantage d’alcool, ce n’est pas auprès de la restauration qu’ils le trouvent. RÊpondant ensuite à diverses questions des membres prÊsents de la presse romande, le conseiller d’Etat Philippe Leuba, et Marc Tille, chef de la police cantonale du commerce, ont prÊcisÊ, entre autres, que le contrôle serait essentiellement du domaine des communes et de leurs polices: la taxe d’exploitation des dÊbits de boissons serait augmentÊe, passant de 0,8 à 2%, et la part supplÊmentaire serait reversÊe aux communes pour financer leur nouvelle responsabilitÊ. Les nouvelles mesures ne nÊcessiteraient donc pas l’embauche d’employÊs cantonaux supplÊmentaires. Enfin, les trois intervenants souhaitent que ces modifications entrent en vigueur le plus tôt possible, et en espèrent l’application entre le 01 juillet et le 01 dÊcembre 2014. JC Genoud-Prachex
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Œ nologie – G enève Œ nologie
Laurent Barnavon, de Neuchâtel à La Réunion
La règle de quatre au Chai de Cilaos
Sur l’île de la Réunion, le Chai de Cilaos est une société coopérative agricole créée en 1992.
Eté austral, climat tropical et pluviosité dense sont des défis lancés au domaine viticole du Chai de Cilaos, sur l’île de La Réunion, où Laurent Barnavon, un chercheur ayant étudié à Neuchâtel, s’évertue à produire ses crus. De décembre à mars, le temps des vendanges? Les vins réunionnais sont rares et ne risquent pas de débarquer sur les tables suisses. Non pas qu’il s’agisse de bouteilles inaccessibles en terme de prix, mais la majeure partie de la récolte est consommée sur place. D’autre part, l’isolement de ce territoire français d’Outre-mer, double déjà les coûts de production avant même que ceux d’une éventuelle exportation viennent s’en mêler. S’il n’y avait le contexte historique, à savoir l’introduction de la vigne dans l’île dès sa découverte par les premiers colons à partir de1660, tout ici est de nature à décourager la viticulture, à commencer par les 200 micro climats répertoriés: «La vigne manque de calcul de froid, la chute des feuilles est lente, parfois incomplète, la descente de sève est rarement achevée. La période de la taille de la vigne est donc difficile à définir et le débourrement – l’éclosion des bourgeons – très hétérogène. Nos adhérents passent entre quatre et sept fois pour vendanger une seule parcelle», explique Laurent Barnavon qui joue ici le rôle d’œnologue. Cet ancien enseignant et collaborateur à l’U niversité de Neuchâtel dit avoir eu «de bonnes expériences gustatives avec des vins de chasselas, l’oeil de perdrix, et des rouges
/ © DR
à base d’un assemblage de gamaret et garanoir.» Il tire quelque parallèle avec le vignoble suisse, le plus haut d’Europe. «C ilaos est situé à 1’250 mètres d’altitude. Comme en Suisse, notre vignoble est à la recherche de cépages à débourrement précoce et à cycle court, afin que les baies de raisin atteignent une maturité optimale assez tôt dans la saison.» «La climatologie est en décalage avec le cycle de la vigne, précise-t-il encore. Ici, la sortie d’hiver est une période sèche alors que la vigne nécessite de l’eau pour le développement de ses organes végétatifs. Il est donc nécessaire d’installer des systèmes d’irrigation en goutteà-goutte. A contrario, lors de la maturité du raisin, notre été austral est très pluvieux. Les risques? Le développement de maladies cryptogamiques et les cyclones.» Si le Réunionnais demeure très fier de son île, il fait preuve d’un déni de chauvinisme face au vin insulaire. Pourtant, indique Laurent Barnavon, «nos vins présentent généralement des notes de minéralité et une pointe d’acidité. Cette légère acidité est intéressante car elle nous permet de limiter les apports de sulfites et confère aux vins leur aptitude à vieillir. C ’est particulièrement important en zone subtropicale où les températures moyennes sont comprises entre 25 et 30°C». Des vins rouge, rosé, blanc sec et blanc moelleux, mon palais n’aura retenu que le rose et le sucré. Quoiqu’il en soit, quelques sensations inédites, suprenantes au vu de l’endroit et du décor. Joël A. Grandjean
Le vin rouge (malbec 85% et pinot noir 15%), servi à 15-16°C, sera le compagnon idéal des viandes en sauce et du fameux cari bichique local. Sa couleur rubis aux reflets violacés se marie avec ses arômes fruits rouges zestés épices et cacao. Vieillira bien 3-5 ans. Le vin rosé (malbec 90% et syrah 10%), servi à 8-10°C, s’avérera gouleyant et rafraîchissant sur un cari de poissons ou de viande blanche bien épicée. On préférera le blanc sec (chenin 70% et verdelho 30%) servi à 10-12°C, pour les poissons de l’ O céan Indien ou un chèvre de Takamaka. Quant au blanc moelleux (chenin 40% et couderc 60%), servi à 8-10°C, il sierra tant au foie gras qu’aux horaires apéritifs et aux desserts pays, gâteau patate au miel, mousse aux letchis ou bavarois aux fruits exotiques.
L’été austral dure du 15 novembre au 15 avril. Les perturbations, qui peuvent évoluer en cyclones, arrivent par le Nord-Est, arrosent toute l’île et peuvent gêner la maturité du raisin, voir écourter les récoltes. / © DR
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L E M A L O Y A E S T L’E X P R E S S I O N D U R Ô L E D E L’E S C L A V A G E D A N S L A C U L T U R E M U S I C A L E D E L’ÎL E D E L A R É U N I O N .
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n the middle of the southern summer, this whole island of La R ĂŠunion, down to its smallest village, resonates to theatrical shows, poetry recitals, and a wealth of culinary options and local products, permeated by the persistent, throbbing chant of maloya, a unifying musical style hovering on the brink of international recognition. Despite the numerous artists who are dedicated to maloya, international recognition is still proving elusive. “ This music represents the role of slavery in the musical culture of La R ĂŠunion, a mixture of rhythms and styles from the slaves’ countries of originâ€?, sums up artist Arno Bazin, founder in 2000 of T apok, a group, whose fifth C D will be out shortly. SentiĂŠ PavĂŠ, the first track to be released from this future opus, is already playing continuously on YouTube. In Madagascan, maloy aho means “speak, say what you have to sayâ€?. The word is also present
in Mozambique, Z imbabwe and in several African dialects like Bambara. Maloya came from the slaves who were uprooted from Madagascar and East Africa, who sang to resist and exist. It was then also used by the Malbars, Indian workers from the Malabar coast, as well as by the T i Blan, Creoles of low birth. Today it still has a cult following. “ My family comes from Yab, part of the poor white population, and not from the cult-practising families with African ancestors and Madagascans. I found myself leading ceremonies again, because I vibrate to this black music that has come from former slave timesâ€?, enthuses StĂŠphane Grondin, an artist of the new generation, familiar with the tours and recordings of local groups and with heritage projects, one of which has generated a first book dedicated to this music. The work mentioned contains sheet music, a method for making the instruments, written
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culture B ELO W : M A L O Y A M U S I C I S B A S E D O N T R A D I T I O N A L A N D S P EC I F I C R H Y T H M S . O P P O SI T E : M A L O Y A M U S I C W IL L A L W A Y S R E F L E C T T HE MEM O RY O F S L A V ERY, B U T T HE P E O P LE O F L A RÉU NIO N EN J O Y IT A N D D A N CE T O IT.
explanations and various traditional themes about maloya, all interwoven by onomatopoeias originally intended to invoke the spirits, as well as to poke fun at their masters. A bundle of complaints, sung out by a soloist and echoed by a choir, recalling the pains, miseries with a throbbing base rhythm, which lingers or gets faster. Based on traditional and specific rhythms, maloya is structured around the roulèr, the core drum beat, to which responds the kayanm or kayamb, filled with canna seeds. Then comes the bob or bobre, the sati, metal box, or the bamboo pikèr. Its evolution, like that of the maloya kabosé, included the triangle, the djembe, the electric guitar or the base. At the end of the 1950s, the colonial administration prohibited maloya, thinking that it might incite an independence movement. Worse still, from 1963 to 1982, under the governance of Michel Debré, the Paris authorities advocated a forced integration and orchestrated the deportation of almost 2000 marmailles—a word which means children in the Creole spoken on the island of La R éunion. From then on, there was a serious crackdown on even owning a kayamb or a roulèr, genuine maloya instruments. So the music was practised covertly, in secret places, on the edge of sugar cane plantations, far from homes. There were accusations, often justified, of it being played at communist movement meetings. It wasn’t until 1976 that maloya was to re-emerge, following the publication of the first vinyl record by the group Firmin Viry. The musical style got back on track thanks to author-composers such as Danyèl Waro, Gramoun Lélé and Z iskakan. Better still, in O ctober 2009, with the support of the regional centre for contemporary music (PR M A) and numerous artists, maloya was officially registered on the U N ESC O Intangible Cultural H eritage List. At the heart of the new generation, its political connotation has gradually faded. “ Maloya is above all for young people who are looking for their roots, the demand for a mixed Creole, Madagascan, African and Indian identity.” Certain group names demonstrate this and are hoping to revive its historic character, ignored by the general public, by creating a symbolic place there. For
C I- D ESS O U S: L E M A L O Y A E S T B A S É S U R D E S P E R C U S S I O N S T R A D I T I O N N E L L E S E T S P É C I F I Q U E S . C I- C O N T R E : L E M A L O Y A S E R A T O U J O U R S H A B I T É P A R L E S O U V E N IR D E L’E S C L A V A G E, M A I S L E S R É U N I O N N A I S L’ A IM E N T E T D A N S E N T D E S S U S .
example, the group Simangavol clearly alludes to the first female slave to arrive on the island, who refused to bow down to slavery, despite the risks to herself, and fled into the mountains, becoming the incarnation of the maronnage. In fact, in the island’s vernacular, the marrons referred to the former rebel slaves who followed her example. N evertheless, maloya music will always reflect suffering and man’s enslavement of man. Today, its nostalgic power does not prevent it from espousing the joy of life and freedom. The people of La R éunion enjoy it and dance to it. At the end of 2013, coinciding with the festivities of 20 December—the commemorative date of the abolition of slavery in 1848 on Bourbon Island—, the fourth edition of the Festival Liberté Métisse added its palette of artistic expression to the whole celebration. This was the first positive sign of maloya’s inevitable internationalisation. The event, supported by the region under the aegis of its President Didier Robert, was officially stamped Vanilla Island and included in the calendar. From this, his Excellency Alain Saint-Ange, current President of this association and, above all, Minister for Tourism and Culture of The Seychelles, got an important delegation of artists on board, to get a first-hand experience this event, which was held further down the beach at Etang Salé. JO ËL A. G R A N DJEA N
LA PU ISSA N C E D U M AL O Y A E
n plein été austral, c’est l’île de La Réunion tout entière, jusqu’à sa plus petite bourgade, qui vibre… Aux tirades théâtrales, aux poésies déclamées, à l’éventail des richesses culinaires et des produits du terroir, répond l’incandescence des mélopées lancinantes du maloya, un style musical fédérateur promis à une imminente reconnaissance internationale. «Cette musique représente la part de l’esclavage dans la culture musicale réunionnaise. Des mélanges de rythmes et de styles des pays d’où étaient issus les esclaves», résume succinctement l’artiste Arno Bazin, fondateur, en 2000, de Tapok, un groupe dont le cinquième CD s’apprête à sortir. Déjà, Sentié Pavé, premier extrait de ce futur opus, tourne en boucle sur YouTube. En malgache, maloy aho signifie «parler, dire ce qu’on a à dire». Le mot est aussi présent au Mozambique, au Zimbabwe et dans plusieurs dialectes africains comme le bambara. Le maloya descendrait des esclaves extirpés de Madagascar et d’Afrique de l’Est, chantant pour résister et exister. Il sera ensuite aussi pratiqué par les Malbars, les engagés indiens de la côte de Malabar, ainsi que par les Ti Blan, les créoles de petite condition. Il est encore aujourd’hui doté d’une dimension cultuelle. «Je suis issu d’une famille de Yab, les petits blancs pauvres, et non de familles pratiquantes du culte des ancêtres africains et malgaches. Je me suis retrouvé à diriger des cérémonies car je vibre pour cette musique noire venue des temps anciens de l’esclavage», s’enthousiasme Stéphane Grondin, un artiste de la nouvelle génération, familier des tournées, des enregistrements de groupes locaux et des projets patrimoniaux, à qui l’on doit le premier livre consacré à cette musique. L’ouvrage référence contient des partitions, une méthode pour fabriquer les instruments, des explications de textes et des divers courants traditionnels du maloya, tous traversés d’onomatopées originellement destinées à appeler les esprits, accessoirement
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à se moquer des maîtres. Un faisceau de complaintes poussées par un soliste, reprises par un chœur, relatant les peines et les maux sur fond d’un rythme lancinant se languissant ou allant en s’accélérant. A base de percussions traditionnelles et spécifiques, le maloya s’articule autour du roulèr, le cœur, auquel répond le kayanm ou kayamb, habité par des graines de cana. Puis interviennent le bob ou bobre, le sati, boîte en tôle, ou le pikèr, en bambou. Son évolution, comme le maloya kabosé, intègre le triangle, le djembé, la guitare électrique ou la basse. A la fin des années 1950, l’administration coloniale prohibe le maloya, estimant qu’il peut titiller les tentations indépendantistes. Le simple fait de détenir un kayamb ou un roulèr, instruments propres au maloya, est sévèrement réprimé. On pratique alors le maloya de manière clandestine, dans des lieux secrets, en lisière des plantations de canne à sucre, loin des habitations. On l’accuse, à raison souvent, de ponctuer les meetings de la mouvance communiste. Il faut attendre 1976 pour que le maloya redresse l’échine, suite à la publication du premier vinyle de la troupe Firmin Viry. En octobre 2009, avec l’appui du Pôle régional des musiques actuelles (PRMA) et de nombreux artistes, le maloya se classe officiellement au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco. Au sein de la nouvelle génération, sa dimension politique s’est peu à peu estompée. «Le maloya, c’est surtout, pour les jeunes qui sont à la recherche de leurs racines, la revendication d’une identité créole métissée malgache, africaine et indienne.» Reste que la musique maloya sera toujours habitée par un concept de souffrance et d’asservissement des hommes par les hommes. Sa puissance nostalgique ne l’empêche pas aujourd’hui d’épouser joie de vivre et liberté. Le peuple réunionnais la joue et la danse.
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Editeur délégué et chef d’édition: Roland Ray Rédacteur en chef: Joël A. Grandjean E-mail: j.grandjean@heure-suisse.com Joaillerie et shopping: Odile Habel E-mail: didihabel@gmail.com Ont collaboré à ce numéro: Emmanuel Alder – Ollivier Broto Albert-J. de Buttes-LaCôte Marc Antoine Charbel Fayad – Lysiane Gagnon Lorétan Khipas – Olivier Müller Fabrice Mugnier – Eric Othenin-Girard Roland Ray – Myriam Scherly Gérard Sermier – Nev’eda Tegin Arnaud Thomelin – Vanessa Weill Secrétaire de rédaction: Viviane Cattin Mise en page et photolitho: Atelier Promoédition / Jérémy Debray Refonte maquette 2014: Jérémy Debray / Atelier Promoédition Production et marketing: Florence Ray E-mail: f.ray@quorum-com.ch Publicité: Médiapresse Pub SA Christian Nicollier Voie du Charriot – 1003 Lausanne Tél. +41 (0)21 321 30 64 Fax +41 (0)21 560 55 00 E-mail: heure@mediapresse.ch Impression: SRO-Kundig / Genève-Versoix Diffusion: Kiosques et abonnés Prix au numéro: CHF 12.– / EUR 10.– Abonnement (Heure et JSH): 6 numéros: CHF 60.– / EUR 50.– 12 numéros: CHF 110.– / EUR 90.– Contact: Maïssa Naufal E-mail: abo@promoedition.ch Tirage 2014: 21 250 exemplaires (dont 8550 exemplaires en allemand) Tirage augmenté pour les éditions spéciales SIHH, Baselworld et EPHJ-EPMT-SMT. ISSN 1661-1810
RÈGLES NON ÉCRITES Le salon Baselworld est un héritage. C’est peu à peu que l’horlogerie s’est installée dans ces murs alémaniques, à Bâle. Au départ, il s’agissait d’une simple foire, du genre Salon des arts ménagers, à Genève, ou Comptoir vaudois, à Lausanne. Puis, les horlogers s’y sont rendus toujours plus nombreux, armés de leurs échantillons, ces montres conçues durant les longs hivers. Encore aujourd’hui d’ailleurs, la manifestation se situe à l’orée du printemps. C’est historique. En 2014 et depuis plusieurs décennies, ce salon est le plus grand rassemblement horloger au monde. S’il a longtemps eu, outre son aspect commercial, une dimension culturelle qui permettait au public de percevoir la diversité du secteur, ses nombreuses marques et la richesse de ses acteurs, il est aujourd’hui plus que jamais le reflet d’une réalité de marché. Ainsi, en 2012, avant les grands travaux de transformation, on trouvait encore plus de 70 enseignes dans la fameuse Halle 1, l’endroit qui reste celui où il faut être. Dès 2014, ce ne sont plus qu’une trentaine de marques qui y subsistent. Non pas que les autres aient disparu, mais la cherté de l’espace réorganisé a fait le tri. Donc, le spectacle actuel offert dans ce sacro-saint périmètre est la traduction en mètres carrés d’exposition d’une situation économique où les plus grands, les groupes – Swatch Group en tête – et quelques indépendants tels que Patek Philippe, Chopard ou Rolex, comme dans la fin d’une partie de Monopoly, ont pris leurs aises. Les moyens et les plus petits n’ont pu y rester, même ceux qui disposaient de privilèges historiques. Le parti pris est logique. L’horlogerie n’est-elle pas avant tout perçue dans sa dimension économique? Quant à l’organisateur, le groupe MCH, n’est-il pas coté en Bourse? Pourtant, la dimension culturelle de cette horlogerie, miraculeuse survivante des périodes de crise, mériterait d’être plus au cœur des enjeux. Elle est faite de multiples acteurs dont la créativité et la capacité à innover ne sont dictées ni par leur notoriété ni par l’état de leur trésorerie. Or, en fin de compte, ce sont les dimensions d’ordre culturel qui motivent les envies d’acheteurs venus du monde entier. C’est aussi en raison de ces valeurs, preuve que l’idéalisation fait partie du jeu, que les performances ne cessent d’être revues à la hausse. Le propre des héritages, c’est d’avoir été légués entourés d’un faisceau de règles éthiques, souvent non écrites. Plus que des règles, des vœux qui, au fond, face à la logique économique pure et dure, finissent par s’estomper et sombrer dans l’oubli. Etonnant, cette propension à oublier ce concentré de valeurs, garant de bonne santé.
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N° 125 PRINTEMPS 2014
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P ar A r naud T hom e lin / T àG Pr e s s + 41, L a Réunion
GÉRARD HORLOGERIE: L’HORLOGERIE À L’HEURE RÉUNIONNAISE A La Réunion, île française de l’océan Indien, Gérard Horlogerie perpétue, depuis 1978, le savoir-faire horloger. En famille et avec fierté.
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orteau, Brazzaville, la Martinique, Le Havre, Ajaccio... Avant d’atterrir à La Réunion, le 25 juin 1978, Gérard
retour dans la vie civile, Gérard promène son savoir-faire, son épouse Madeleine et leurs deux enfants de ville en ville, d’île en île,
Montandon avait déjà énormément baroudé. Lui qui a grandi à Pontarlier a gardé de ses origines suisses l’amour de l’horlogerie. A chaque instant. Même durant son service militaire en Afrique, au milieu des années 50, il choisit l’aviation et l’entretien des mécanismes des appareils de navigation. De
d’atelier en atelier. En 1978, direction La Réunion, caillou français posé à quelques encablures de Madagascar, «un endroit réputé accueillant». Un caillou où les Montandon ouvrent très vite un atelier dans une des chambres de l’appartement familial, au premier étage
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du 23, rue Pasteur, en plein centre-ville de Saint-Denis, ville préfecture. «A l’époque, il n’était pas banal de voir les Réunionnais monter un étage puis traverser un appartement pour faire réparer une montre», se
Devanture de Gérard Horlogerie, centre-ville de Saint-Denis, île de La Réunion.
souvient Patrick, le fils de Gérard. Ce quadragénaire tient l’horlogerie installée depuis 1979 au 30, rue Pasteur: Gérard Horlogerie.
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En 1978, l’horloger suisse Gérard Montandon s’installe au cœur de l’océan Indien, à La Réunion, «un caillou français posé à quelques encablures de Madagascar». Ici, les côtes sauvages de Petite-Île.
QUE DU NEUF, PAS D’OCCASIONS Si la boutique porte le prénom du père
nous avons agrandi en 1984, puis en 2003.» Madeleine, la maman de Patrick, n’est
Comme beaucoup, Gérard Montandon a un temps tenté de combiner horlogerie
fondateur, celui-ci s’en est allé en 1997. Mais Patrick, aidé de sa femme Véronique, entretient la flamme. Discret mais fier de son affaire familiale, il présente son antre, impeccable, dénichée quelques mois après leur arrivée. «Elle mesurait alors 10 m²,
jamais très loin des présentoirs. Quand on évoque l’installation réunionnaise, la caution historique de l’établissement sourit: «C’était l’aventure!» Et Patrick d’ajouter: «On ne savait même pas ce qu’était un cyclone...»
et bijouterie, de 1983 jusqu’au début des années 90 environ. «Avec l’émergence des bijoux de piètre qualité vendus en grande surface, il a décidé de cesser l’activité bijouterie et de se recentrer sur notre cœur de métier: l’horlogerie. Nous sommes
IÉ VA S I O N I horlogers, pas bijoutiers!», lance Patrick. Horlogers de A à Z, de la vente – «que du neuf, pas d’occasions!» – à la réparation: «Nous ne sommes pas un simple atelier. Notre valeur ajoutée, les clients la trouvent dans le conseil, l’expertise vente et le service après-vente. C’est ainsi que nous avons fidélisé de nombreux clients.»
15 000 EUROS, PRIX PLAFOND
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Sans oublier les prix «métropole» pratiqués. Chez Gérard Horlogerie, les coûts de transport et les taxes douanières ne sont pas répercutés sur le prix proposé au client. Un phénomène rarissime à La Réunion. «Nous pensons que cette politique tarifaire est
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indispensable pour attirer et retenir une clientèle réunionnaise qui voyage et a tendance à se dire qu’ailleurs, il sera plus aisé de comparer et de trouver de meilleurs prix.» Les adeptes réunionnais de belles montres – «dont la part est proportionnellement aussi importante ici que dans le reste du monde», selon Patrick – peuvent donc trouver leur bonheur à des prix «normaux», parmi les nombreuses marques que l’horloger dionysien représente: Breitling, Omega, TAG Heuer, Longines, Bell & Ross, Oris, Hamilton, Seiko...
Patrick Montandon assure consciencieusement le service après-vente.
Des marques que l’horloger choisit en fonction du marché local. «Notre clientèle est variée, aisée parfois, et nous croisons une dizaine de véritables passionnés de montres chaque mois. Mais le prix plafond se situe environ à 10 000 euros, voire 15 000. Au-delà, les demandes sont très rares et deviennent des commandes particulières. L’intérêt est donc nul pour nous d’acheter du stock dans cette catégorie de produits... surtout dans cette conjoncture», analyse-t-il. Prudent, voire méfiant, quand il évoque les marques
Volcan encore en activité, le piton de la Fournaise culmine à 2631 m d’altitude.
qu’il distribue et ce qu’il peut en dévoiler, Patrick s’emporte en revanche rapidement quand un mot est prononcé au détour
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Patrick Montandon dans la boutique ouverte par son père, Gérard, en 1979.
L’ATTACHEMENT AU SYMBOLE Quant à la clientèle du monde réel, elle
L’attachement au symbole, l’histoire personnelle que «porte et portera toujours»
repart, elle aussi, parfois déçue. Pas pour les mêmes raisons. En effet, dans certains cas, Patrick doit se résoudre à ne pas réparer tel ou tel modèle ancien: «A La Réunion, avec la distance, trouver et importer des pièces est difficile. Si nous devions répercuter le coût du transport et de la douane, le temps passé en recherche, en paperasse, en réparation, la facture présentée au client
la montre, permet à Patrick de penser que l’horlogerie a encore un bel avenir devant elle: «De toute façon, il n’y a qu’à voir les efforts d’innovation et de perfectionnement des marques pour être rassuré. Si tant est qu’il faille l’être.» C’est donc sans crainte que la passion horlogère se perpétue chez les Montandon depuis plus d’un demi-siècle. De père en fils. Et l’histoire n’est pas près
Ils viennent ensuite nous voir pour que nous réparions leurs montres alors que nous
serait indécente. Je préfère décliner la réparation. Mais il faut faire œuvre de pédagogie, et même de psychologie... Pour certains
de s’arrêter: Nicolas, le fils de Patrick, suit actuellement une formation en horlogerie.
n’avons ni la marque, ni les pièces... ni l’envie. Nous refusons donc souvent ce type de réparations, je ne suis pas l’atelier d’internet!»
clients, c’est un déchirement de ne pas pouvoir offrir une deuxième vie (ou plus) à une montre de famille.»
www.ateliergerard.com Gérard Horlogerie 30, rue Pasteur, Saint-Denis, La Réunion
A l’origine de cette aventure familiale, le Suisse Gérard Montandon, décédé en 1997.
d’une phrase: internet. «Les gens achètent n’importe comment et n’importe quoi sur la Toile, sous prétexte que c’est moins cher.
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UNTER DER LUPE:
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N° 33 – FRÜHLING 2014 – CHF 12.– / EUR 10.–
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Delegierter Herausgeber und Verlagsleiter: Roland Ray Chefredaktor: Joël A. Grandjean E-mail: j.grandjean@heure-suisse.com Schmuck- und Shoppingseiten: Odile Habel E-mail: didihabel@gmail.com Beiträge von: Emmanuel Alder – Ollivier Broto Albert-J. de Buttes-LaCôte Marc Antoine Charbel Fayad – Lysiane Gagnon Lorétan Khipas – Olivier Müller Fabrice Mugnier – Eric Othenin-Girard Roland Ray – Myriam Scherly Gérard Sermier – Nev’eda Tegin Arnaud Thomelin – Vanessa Weill Übersetzung: Hans Rotzler Redaktionssekretärin: Viviane Cattin Layout und Photolitho: Atelier Promoédition / Jérémy Debray Neugestaltung des Layouts 2014: Jérémy Debray / Promoédition Produktion und Marketing: Florence Ray E-mail: f.ray@quorum-com.ch Werbung: Médiapresse Pub SA Christian Nicollier Voie du Charriot – 1003 Lausanne Tel. +41 (0)21 321 30 64 Fax +41 (0)21 560 55 00 E-mail: heure@mediapresse.ch Druck: SRO-Kundig / Genf-Versoix Vertrieb: Kiosks und Abonnenten Preis: CHF 12.– / EUR 10.– Abonnement: 6 Nummern: CHF 60.– / EUR 50.– Kontakt: Maïssa Naufal E-mail: abo@promoedition.ch Auflage 2014: 21 250 Exemplare (davon 8550 Ex. auf Deutsch) Grossauflage für die Sonderausgaben SIHH, Baselworld und EPHJ-EPMT-SMT ISSN 1661-1820
Der Salon Baselworld ist ein Stück Erbgut. Nach und nach hat sich die Uhrenbranche im deutschsprachigen Basel eingerichtet. Am Anfang handelte es sich um eine gewöhnliche Messe, vergleichbar etwa mit der Genfer Haushaltsmesse Arts ménagers oder mit dem Comptoir Vaudois in Lausanne. Dann kamen immer mehr Uhrmacher mit ihren Mustern, den in den langen Wintermonaten angefertigten Uhren. Dass die Leistungsschau auch heute noch im Frühjahr stattfindet, hat also historische Gründe. Im Jahr 2014, und schon seit mehreren Jahrzehnten, ist der Salon der grösste Uhrenmarkt der Welt. Erfüllte er viele Jahre lang, neben seiner Rolle für die Uhrenwirtschaft, auch einen kulturellen Zweck, indem er dem Publikum die Vielfalt des Sektors, seine zahlreichen Marken und vielen Akteure vor Augen führte, ist er heute mehr denn je Spiegelbild der Marktrealität. Noch 2012, vor den grossen Umbauarbeiten, waren in der prestigeträchtigen Halle 1, wo die Grossen ihre Spielwiese hatten, noch mehr als 70 Marken vertreten. Ab 2014 werden es nur noch dreissig sein, die dort ihren angestammten Platz behaupten können. Nicht dass die anderen verschwunden wären, aber die Verteuerung der Standmieten im neugestalteten Raum hat eine Auslese bewirkt. Die aktuelle Belegung der Repräsentationshalle bildet in Quadratmetern Ausstellfläche einfach die neue wirtschaftliche Realität ab, in der die Grössten, also die Konzerne, allen voran die Swatch Group, neben wenigen Unabhängigen wie Patek Philippe, Chopard oder Rolex, wie im Monopoly-Spiel die Szene beherrschen. Mittlere und Kleinere, selbst solche, die ein historisch gewachsenes Gewohnheitsrecht genossen, mussten ihren Platz räumen. Das ist nur folgerichtig. Wird die Uhrenbranche nicht überwiegend als Wirtschaftsfaktor betrachtet? Ist der Veranstalter MCH nicht börsennotiert? Dabei würde die nach Krisenzeiten wie durch ein Wunder wiederauferstandene Industrie eine ideelle Betrachtungsweise reichlich verdienen. Sie besteht aus einer Vielzahl von Akteuren, deren Kreativität und Innovationsgeist nicht von ihrem Bekanntheitsgrad oder von ihrem finanziellen Polster abhängen. Letztlich sind es auch kulturelle Dimensionen, welche die Käufer aus aller Welt zur Reise nach Basel bewegen. Es sind diese Werte, das Streben nach zweckfreier Vollkommenheit, die regelmässig Spitzenleistungen hervorbringen. Jedes Erbgut ist an – vielfach ungeschriebene – ethische Regeln gebunden. Mehr als Regeln, sind es idealistische Vorsätze, die angesichts der kalten wirtschaftlichen Logik, langsam abbröckeln und in Vergessenheit geraten. Merkwürdig und schade, dass diese noblen Werte, die auch die Voraussetzung für den langfristigen Erfolg bilden, so leicht aus dem Bewusstsein verdrängt werden.
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UNGESCHRIEBENE REGELN
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N° 33 FRÜHLING 2014
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Von A r naud T homelin / TàG P r es s + 41, L a Réunion
GÉRARD HORLOGERIE: EIN UHRMACHER AUF FERNER INSEL Auf La Réunion, der französischen Insel im Indischen Ozean, lässt Gérard Horlogerie seit 1978 sein uhrmacherisches Können walten. Als stolzer Familienbetrieb.
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orteau, Brazzaville, Martinique, Le Havre, Ajaccio waren die Stationen, die Gérard Montandon bereits
wartet. Zurück im zivilen Leben, zieht er mit Ehefrau Madeleine und ihren beiden Kindern von Stadt zu Stadt, von Insel zu Insel, von
hinter sich hatte, als er am 25. Juni 1978 als Vielreisender auf der Insel La Réunion eintraf. In Pontarlier aufgewachsen, war der Weltenbummler mit Schweizer Wurzeln zwangsläufig mit dem Virus der Uhrmacherei infiziert, das ihn nie losliess. Selbst im Militärdienst, den er Mitte der 1950er Jahre in Afrika ableistete, wählt er die Luftwaffe, wo er die feinmechanischen Navigationsgeräte
Werkstatt zu Werkstatt. 1978 geht es auf nach La Réunion, dem französischen Eiland auf der Höhe des nahen Madagaskar, dem man ein gastfreundliches Klima nachsagt. Dort richten die Montandons schon bald eine Werkstatt ein, zunächst in einem Zimmer der Familienwohnung, im ersten Stock des Hauses, Rue Pasteur 23, im Herzen von Saint-Denis, Hauptstadt und
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Verwaltungssitz der Insel. «Damals war es nicht selbstverständlich, dass die Kunden in den ersten Stock kommen und dort die ganze Wohnung durchqueren mussten, um eine Uhr reparieren zu lassen», erinnert sich
Schaufenster von Gérard Horlogerie in Saint-Denis auf La Réunion.
Gérards Sohn Patrick. Der Vierziger führt das Uhrengeschäft seit 1979 an der Rue Pasteur 30 unter dem Namen Gérard Horlogerie.
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1978 lässt sich der Schweizer Uhrmacher Gérard Montandon auf der Insel La Réunion im Indischen Ozean nieder, dem «Stück Frankreich in der Nähe von Madagascar». Im Bild die zerklüftete Küste von Petite-Île.
NUR NEUWARE, KEINE GEBRAUCHTUHREN
gepflegten Räumlichkeiten, die er schon wenige Monate nach seiner Ankunft auf
Geschäfts versonnen: «Das war ein echtes Abenteuer.» Patrick fügt hinzu: «Wir wuss-
Der Laden trägt den Vornamen des Vaters und Geschäftsgründers, der 1997 verstarb. Patrick, unterstützt von seiner Frau Véronique, führt den Betrieb weiter. Zurückhaltend, aber stolz auf sein Familienunternehmen, zeigt er mir seine sehr
der Insel gefunden hatte. «Damals waren es gerade einmal 10 m2; 1984 und 2003 haben wir ausgebaut.» Patricks Mutter Madeleine
ten nicht einmal, was ein Zyklon ist…» Wie viele Fachkollegen versuchte auch Gérard Montandon, das Uhrengeschäft
verlässt die Theke nur selten. Wenn die Rede auf die Auswanderung nach La Réunion kommt, lächelt die Mitgründerin des
mit einem Schmuckgeschäft zu verbinden, das war von 1983 bis etwa Anfang der 1990er. «Als der Markt mit Billigschmuck für
IA N D E R S W O I Supermärkte überschwemmt wurde, stellte er das Schmuckgeschäft ein und konzentrierte sich wieder auf seine Kernkompetenz: die Uhrmacherei. Wir sind Uhrmacher und keine Goldschmiede!» betont Patrick. Uhrmacher von A bis Z, vom Verkauf – «nur Neuware, keine Gebrauchtuhren» – bis zur Reparatur. «Wir sind nicht einfach eine Werkstatt. Als Mehrwert bieten wir unseren Kunden sachkundige Beratung, Verkaufskompetenz und einen leistungsfähigen Kundendienst. So haben wir viele Kunden an uns gebunden.»
PREISOBERGRENZE 15 000 EURO
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In Sachen Preispolitik verzichtet man bei Gérard Horlogerie auf «europäische» Grössenordnungen. Transportkosten und Zollabgaben werden nicht auf den Endverbraucherpreis überwälzt. Ein solches Gebaren ist auf La Réunion eher selten, doch «wir halten diese Preispolitik für unverzichtbar, wenn wir das einheimische Publikum, das auch Reiseerfahrung hat und glaubt, anderswo bessere Preise zu finden, bei der Stange halten wollen.» Die Uhrennarren unter den Insulanern – «davon gibt es verhältnismässig ebenso viele wie in der übrigen Welt», stellt Patrick fest – finden also
Patrick Montandon in dem von seinem Vater Gérard 1979 gegründeten Geschäft.
70 in seinem Geschäft die Uhr ihrer Träume zu «normalen» Preisen, und ausserdem bietet sein Uhrengeschäft in Saint-Denis eine breite Auswahl an Marken: Breitling, Omega, TAG Heuer, Longines, Bell & Ross, Oris, Hamilton, Seiko… Seine Marken wählt der Uhrmacher als Kenner seines einheimischen Publikums aus. «Unsere Kundschaft ist differenziert, zum Teil wohlhabend, und wir empfangen jeden Monat ein gutes Dutzend echte Uhrenkenner. Preislich liegt die
Der immer noch aktive Vulkan Piton de la Fournaise gipfelt auf 2631 m Höhe.
Obergrenze bei uns bei 10 000 bis 15 000 Euro. Verkäufe zu höheren Preisen sind sehr selten und stellen Sonderfälle dar. Für
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Patrick Montandon nimmt den Kundendienst gewissenhaft wahr.
auszuführen, wir sind schliesslich nicht der Kundendienst für Internetkäufer!» Der Schweizer Gérard Montandon, gestorben 1997, Initiator des Familienabenteuers.
HOHER ERINNERUNGSWERT Auch in der realen Welt müssen die Kunden
wir einem Familienerbstück nicht zu einem zweiten (oder x-ten) Leben verhelfen können». Der Erinnerungswert, der symbolisch «immer mit einer Uhr verbunden sein wird», gibt Patrick die Gewissheit, dass die
uns hat es keinen Sinn, Lagerbestände in dieser Preislage anzulegen… vor allem bei der aktuellen Konjunkturlage», gibt er zu bedenken. Auskünfte zu seinen Marken gibt er nur ungern preis. Spontan und heftig reagiert Patrick hingegen, wenn im Gespräch das Stichwort Internet fällt. «Die Leute kaufen wahllos im Netz, im Glauben, dort Schnäppchen zu finden. Später wollen sie bei uns ihre Uhren reparieren las-
zuweilen Enttäuschungen hinnehmen, wenn auch aus anderen Gründen. In einzelnen Fällen ist Patrick einfach nicht in der Lage, das eine oder andere ältere Modell zur Instandsetzung anzunehmen. «Auf La Réunion ist es aufgrund der Entfernung schwierig, Ersatzteile zu importieren. Wenn wir die Transportund Zollkosten, den Zeitaufwand für die Beschaffung, für den Papierkram und die
Uhrmacherei noch eine schöne Zukunft vor sich hat. «Dafür bürgt schon allein das Innovations- und Perfektionsstreben der Marken. Diesbezügliche Bedenken sind aus der Luft gegriffen.» Deshalb frönt man bei den Montandons seit mehr als einem Jahrhundert unbeirrt der Leidenschaft für das Produkt Uhr. Von Vater zu Sohn. Und ein Ende ist nicht abzusehen. Patricks
sen, obwohl wir die betreffende Marke gar nicht führen, erst recht keine Ersatzteile zur
Reparatur auf den Kunden überwälzen würden, würde die Rechnung geradezu unanständige Höhen erreichen. Deshalb lehne
Sohn Nicolas lässt sich gegenwärtig zum Uhrmacher ausbilden.
Verfügung haben… und überhaupt keine Lust haben, solche Aufträge zu übernehmen. Oft weigern wir uns einfach, solche Arbeiten
ich solche Aufträge lieber ab. Natürlich pädagogisch und psychologisch schonend… Gewisse Kunden sind tief betrübt, wenn
www.ateliergerard.com Gérard Horlogerie Rue Pasteur 30, Saint-Denis, La Réunion
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THE END
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