SUISSE
Sous la Loupe: PATEK PHILIPPE
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE
N O 119 - OCTOBRE- NOVEMBRE 2012 / EUR 7.– / CHF 12.–
PAGES SPÉCIALES
p . 38_HOMMAGEHEURE
Historique: Gérald Genta en interview.
p . 43_MAR CHÉHEURE
Marques horlogères sur le web: peut mieux faire, p. 43 Un horloger italien à Saint-Gervais, p. 48
SOMMAIR EHEURE
p . 36_INTERVIEW HEURE
«Questions de temps»: l’écrivain Kangni Alem.
p . 50_MÉDIAS COMMUNICAT ION
Polémique silicium: selon quelques blogueurs influents.
p . 54_PR EMIÈR EHEURE
Chronique: Barnabé Hossien, début de formation.
p . 56_CULTUR EHIST OIRE Nos musées horlogers vus de Flamandie.
p . 63_INDEXHEURE
Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.
p . 64_CHR ON IQUEHEURE
Excellence? Payer le juste prix.
p. 60_AR CHIVES JSH
Horloges marines de Ferdinand Berthoud, 5e partie.
5
PREMIÈREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: DÉODORANT POUR FOURMI?
Plongé dans le vif du sujet, Barnabé Hossien nous parle de ses premières sessions de formation horlogère. Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
14
août 2012, jour tant attendu du début de ma formation. Les rouages de mon apprentissage se mettent en mouvement. Concrètement, j’entame au Centre interrégional de perfectionnement de Tramelan (CIP) mon premier cours dans le cadre de la «formation modulaire en horlogerie», cette formation qui permet à tout candidat admis de bifurquer de sa vie professionnelle antérieure pour devenir horloger. Venant depuis Bâle, j’ajoute que traverser à chaque fois les paysages du Jura, au fil des Franches-Montagnes, amplifie mon bonheur de suivre cette formation. Côté sentiments, je suis partagé entre excitation et curiosité, je ne sais à quoi m’attendre… Je le saurai bien assez tôt. En effet, à peine le temps de rejoindre en courant la salle de cours que je me retrouve, après les brèves présentations d’usage, avec un calibre ETA 6497 dans les mains. Que vais-je en faire? «Et bien, le démonter, mon bon Monsieur», comme ça, sans échauffement ni autre forme de procès! Diantre, voici ce qui s’appelle être plongé dans le vif du sujet!
PREMIÈRES MANIPULATIONS SUR FOND DE JURA
Déjà dès le premier cours, apprendre à démonter un calibre ETA 6497.
prévue déjà pour le surlendemain, à savoir le remontage, pas le temps de souffler. Remontage, deuxième session, même endroit. Cette fois, il s’agit de remonter ce diable de calibre, éclaté devant mes yeux en une
Démontage. Guidé par des écrans qui renvoient en macro les images de cette même manipulation de démontage effectuée en
multitude de platines, ponts, rouages et vis. Il y a aussi ces quelques pièces dont les noms me semblent pour l’instant ésotériques: «tirette», «rochet», «coq», «barillet»… Très vite, ils finissent par me devenir familiers, au fil des démontages et
temps réel par notre formateur, j’avoue que les choses se sont bien passées. Il est vrai que, déjà petit garçon et comme beaucoup, je prenais un certain plaisir à démonter ce qui me
remontages successifs. Ces opérations sont utiles, elles m’apprennent chaque fois de nouvelles choses. Pour ce premier remontage, j’ai le plaisir de constater que mes gros doigts ayant
passait entre les mains. Entre cette étape réussie et la suivante,
réussi à faire fonctionner une toute autre mécanique – faire le trajet en moto pour me rendre à mes cours est, en effet, une belle façon de profiter de l’itinéraire – ne s’en sortent pas si mal.
«Lubrifier les extrémités de l’ancre m’apparaît soudain aussi improbable que de tenter d’appliquer du déodorant sous les aisselles d’une fourmi!»
Dans la même classe que notre chroniqueur Barnabé Hossien, Pamela Heureaux Pina, opératrice en horlogerie.
54
Barnabé Hossien tape l’incruste, très à cheval sur ses rouages.
A Tramelan, le Centre interrégional de perfectionnement (CIP): formation continue, devenir horloger.
Juste avant de me mettre une loupe sur l’œil gauche, ces gros doigts font preuve de finesse et de précision. Sauf qu’en
décevoir mon fils qui pensait pouvoir me subtiliser mon calibre pour les récupérer! Me voilà donc en train de
horlogerie, le remontage d’une ancre dépasse en adresse tout ce que pourrait imaginer le capitaine Haddock!
«pousser des pierres» avec l’application d’un esclave érigeant le temple d’un pharaon… Comme je le craignais, m’en prendre ainsi à des rubis ne pouvait que
DRÔLES D’ÉBATS Au fil du temps donc, remontage après remontage, je me familiarise avec de nouvelles techniques, de nouvelles opérations indispensables au bon fonctionnement de ces mouvements qui finiront peut-être par perdre en magie mais
finir par «la potence», du nom de l’outil qui permet ces opérations!
LUBRIFICATION ET RESSORT
Journaliste habitué des pages de ce magazine, Emmanuel Alder décide de devenir horloger. Sous le nom de Barnabé Hossien, il promène son regard émerveillé sur l’horlogerie. Il pose ses questions candides – de béotien – et, dans cette rubrique désormais installée, raconte sa formation. ■
Une des étapes suivantes est dévolue au graissage et à l’huilage, à ne confondre
s’échappe... tel un diable de sa boîte! Finalement, à l’heure de ces lignes, mon
jamais en fascination! Me voilà comblé, puisque, au départ de cette rubrique, il y a de cela deux éditions déjà, j’annonçais mes intentions en suivant cette formation sur le tard, de vouloir «transformer la magie en savoir». Après le remontage «simple» du début,
sous aucun prétexte. Sur ce coup-là, je suis épaté! La petitesse et la minutie de ces opérations me laissent pantois. Car aller «chatouiller» les extrémités de l’ancre pour les enduire d’une infinitésimale gouttelette d’huile m’apparaît soudain aussi improbable que de tenter d’appli-
calibre école est bel et bien remonté et fonctionnel, prodige de l’apprentissage ou d’un destin mû par des forces supérieures… Allez savoir! Pour l’instant, ma formation tient la route, grâce aussi, sur le trajet Bâle-Tramelan, aux ponts et chaussées bien à leur
j’apprends à «contrôler les ébats». Rassurez-vous, il ne s’agit ni de planning familial ni d’inspection des mœurs, mais de s’assurer que le jeu libre de chaque rouage, pris entre ses «rubis», corresponde à une certaine valeur. Et à
quer du déodorant sous les aisselles d’une fourmi! Rien n’arrête notre formateur. Voici qu’il lui prend l’envie de nous faire faire un acte insensé: faire sortir de son logement un ressort de barillet puis tenter de le remettre
place! Tant mieux, car je vais devoir répéter encore et encore de telles opérations, sur un nouveau calibre, plus petit et plus compliqué. Cette perspective me réjouit plus qu’elle ne m’effraie… ■
propos de valeur, les rubis en question sont synthétiques, ce qui a pour effet de
dans sa position initiale! Malgré d’intenses précautions, ce diable de ressort
www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation-modulaire-afp-cfc
55
SPECIAL SIHH / GTE
SUISSE
So us la Lo u p e: TA G HEUER
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE
N O 120 - DÉCEMBRE 2012 / JANVIER 2013 - EUR 7.– / CHF 12.–
PAGES SPÉCIALES
Ces Noëls qui se prolongent.
p. 12_ACTUHORLOGÈRE
Salon EPHJ-EPMT-SMT: l’excellence honorée, p. 12 Diane Kruger a Rendez-Vous avec Jaeger-LeCoultre, p. 12 Nill Klemm et l’Eurovision, un clip avec Charriol, p. 14 Cadraniers et Boîtiers de Genève, F.P. Journe à Meyrin, p. 16 Patek Philippe et la Chine, p. 16 Red carpets: du glamour en chaire et en os, p. 18
SOMMAIREHEURE
p. 3_EDITOHEURE
p. 23_LANCEMENTSHEURE Du shopping de Noël au treizième salaire.
p. 34_NOUVEAUTÉSHEURE
120
Répétition minutes chez Piaget: its sounds good…, p. 34 Dépouillements mécaniques selon Ludwig Oechslin, p. 36 Vacheron Constantin et l’année du serpent, p. 38
p. 40_SOUSLA LOUPE
TAG Heuer. Fraîchement élue Aiguille d’Or lors du Grand Prix d’horlogerie de Genève, avec son exceptionnel Mikrogirder qui révolutionne les arts complicationnels, la marque débarque à Genève, entre rue du Rhône, place Longemalle et place de la Fusterie. Une deuxième boutique en Suisse, après Lucerne, la 160e sur un programme de 300 et dans un contexte de 4500 points de vente. Décidément, en raison d’une histoire dense et de volumes de vente énormes, cette marque occupe tous les territoires: chronométrage, automobile et F1, conscience environnementale, complications et… cinéma. Après Steve McQueen, deux stars hollywoodiennes, Cameron Diaz et Leonardo DiCaprio.
p. 44_SALONSHEURE
SIHH 2013, Franco Cologni décroche son Gaïa, p. 44 Le GTE 2013 se déplace aux Forces Motrices, p. 48
p. 51_EXCLUSIVITÉHEURE
Roger Dubuis dévoile en primeur l’Excalibur Quatuor.
p. 56_INTERVIEWHEURE
Time People Series: Guillaume Tetu, l’innovationniste.
p. 60_PREMIÈREHEURE Chronique: un béotien s’interroge.
p. 9_SUITESOMMAIRE 7
PREMIÈREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: UN BÉOTIEN À LA POURSUITE DU TEMPS J’ai beau m’être lancé dans une formation en horlogerie et y prendre un plaisir certain, je continue de me poser plein de questions. Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
P
our agrandir ma collection privée de réponses obtenues auprès de «ceux
me précise que cette concentration, une spécificité jurassienne, tient largement
qui savent», j’ai posé mes questions à deux personnalités du monde horloger: Frédéric Jourdain, horloger indépendant réputé, à mi-temps formateur en horlogerie auprès du CIP à Tramelan,
au principe de «l’horloger paysan», en ce sens qu’horlogerie et travail des champs étaient des activités complémentaires. Au fil du temps, certains n’ont fait plus que de l’horlogerie. Dois-je comprendre qu’il
ainsi que Marianne Chappuis-Borgeaud, secrétaire du conseil de la Fondation Horlogère à Porrentruy.
n’y avait rien d’autre à faire? A la question de savoir ce qu’est un «bon horloger», Frédéric Jourdain répond sans
PAYSANS HORLOGERS, SWISS MADE
hésitation: «Patience et persévérance… et puis on y arrive, cela suffit.» Une réponse empreinte d’une grande modestie de la
Comment se fait-il que certaines zones géographiques spécifiques soient devenues
part de cet horloger réputé alentour, apprécié de ses élèves passés, et qui,
des «nids d’horlogers», concentrant l’état actuel de l’horlogerie suisse et, surtout,
avec «tout ce qu’il a déjà fait», aurait eu matière à créer son propre label si ce
La Fondation Horlogère à Porrentruy.
son avenir? Après m’avoir répondu qu’il était arrivé dans l’horlogerie par hasard,
n’était une question de moyens. Pour lui, les sommets atteints en termes de prix
15 francs suisses, c’est abuser de la
parce qu’il fallait bien faire quelque chose, que dans l’horlogerie on gardait les mains propres et on finissait le
grâce aux «brillants» sur les montres, «c’est du vent». Selon lui, mettre des pierres précieuses sur des montres à
réputation du monde horloger. Il estime que «l’avenir du monde horloger réside bel et bien dans la qualité supérieure,
vendredi après-midi, Frédéric Jourdain
quartz, habitées par un mouvement à
sans laquelle nous finirions perdants. Le savoir-faire étant le plus important». A la même question sur l’avenir du monde horloger, Marianne ChapuisBorgeaud insiste, elle aussi, sur le haut de gamme, seul à pouvoir «nous sauver». L’innovation, les choses qui sortent du lot sont les éléments qui garantissent l’avenir. Par contre, elle ne trouve pas du tout incompatible le savoirfaire horloger et les sommets que nous évoquions plus haut. Ils participent à
60
Frédéric Jourdain, horloger réputé et formateur au Centre interrégional de perfectionnement (CIP) à Tramelan.
la réputation de notre horlogerie et «alimentent la machine» aussi! Pour elle, l’inconnue lorsque l’on parle de l’avenir de l’horlogerie se situe surtout au niveau du label Swiss Made, appelé à changer; ces changements à venir pourraient
Intérieur de la Fondation Horlogère, qui dispose d’une responsable historique et procède à des expertises, notamment pour le compte de compagnies d’assurance.
d’ailleurs permettre à l’horlogerie suisse de se développer encore, selon elle, si les choses sont faites dans le bon sens.
VALEURS MÉCANIQUES Mon vœu le plus cher étant de rejoindre cet univers, au sortir de la formation d’horloger que je viens d’entamer, il me faudra donc faire preuve de patience et de persévérance, et d’une bonne dose de passion! Côté persévérance, je n’en suis qu’au début. Côté patience, j’ai encore du chemin puisque je brûle d’impatience d’en savoir plus. Et plus j’en apprends, plus mon envie d’apprendre grandit. Estce ainsi que peut se définir la passion? Cette qualité semble être tout simplement le dénominateur commun entre tous ceux qui font marcher l’horlogerie, qui s’y impliquent, qui en sont les
Questions de béotien: Quelles sont les racines du savoir-faire horloger? Pourquoi les Suisses font-ils des montres?
Barnabé Hossien, à cheval sur ses rouages.
principaux acteurs et ceux qui, plus modestement, n’en seront jamais qu’un rouage! C’est également le moteur de la Fondation Horlogère, dont les bénévoles sont mus par un besoin de sauvegarder le patrimoine horloger… Cette passion est aussi la réponse à la question de la valeur que l’on accorde à une montre. Pour Frédéric Jourdain, une montre, c’est de toute façon de l’émotion! Alors que tout le reste sombre dans la
Journaliste familier des lecteurs de Heure Suisse et Heure Schweiz, Emmanuel Alder change de vie. La quarantaine passée, il décide de devenir horloger! Admis au Centre interrégional de perfectionnement (CIP) de Tramelan, il entame sa formation. Dans le costume d’un béotien, Barnabé Hossien nous fait vivre désormais, par épisodes, le récit de sa nouvelle vie. !
banalité, regarder l’heure sur une montre mécanique, c’est autre chose, pour autant que le mouvement soit apparent. Il faut
Marianne Chappuis-Borgeaud, elle pense que cela pourrait avoir un rapport avec le sens de rotation de la Terre. Elle me dira
pouvoir voir la technologie, apprécier ce «cœur de montre» qui fonctionne,
en définitive que c’est un peu comme la théorie de «la poule et de l’œuf».
découvrir ses réglages! En me parlant, il joint le geste au verbe, retourne son poignet et regarde sa montre. Un geste tout sauf banal.
Au début de ma formation, j’affirmais dans cette chronique mon désir de «transformer la magie en savoir». Or, plus j’en apprends, moins la magie s’estompe. Tout au plus s’explique-telle un peu mieux… C’est décidé, quand
LE SENS DES AIGUILLES D’UNE MONTRE A mes deux interlocuteurs, je pose finalement ma question rituelle, celle de l’indécrottable béotien que je suis:
je serai grand, je serai magicien… et horloger. Il ne me reste plus qu’à méditer les perles de sagesse reçues de mes deux inspirateurs du jour. Tout en retournant,
«Pourquoi les aiguilles des montres tournent-elles dans le sens… des aiguilles d’une montre?» Pour Frédéric Jourdain, c’est un mystère total. Il évoque ceux qui, pour le buzz, ont bien réussi à
appliqué et la loupe d’horloger rivée à l’œil, à mon apprentissage… !
les faire tourner à l’envers... Quant à
www.fondationhorlogere.ch
www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation-modulaire-afp-cfc 61
SPEZIAL SIHH / GTE
Un ter der Lu pe: TA G HEUER
JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE
WINTER 2012 - 2013 - EUR 7.– / CHF 12.–
SONDERSEITEN
Verlängerte Weihnacht.
S. 10_UHRENAKTUELL
Cadraniers et Boîtiers de Genève, F.P. Journe in Meyrin, S. 10 Patek Philippe und China, S. 10 Salon EPHJ-EPMT-SMT: Belohnte Exzellenz, S. 12 Diane Kruger hat ein Rendez-Vous mit Jaeger-LeCoultre, S. 12 Red carpets: Glamour und ein neues Studienfach, S. 14
INHALTHEURE
S. 3_EDITORIALHEURE
S. 19_LANCIERUNGENHEURE Vom Weihnachtsshopping zum 13. Salär.
S. 30_NEUHEITENHEURE
Minutenrepetition bei Piaget: It sounds good…, S. 30 Die Kunst der Vereinfachung nach Ludwig Oechslin, S . 32 Vacheron Constantin und das Jahr der Schlange, S. 34
S. 36_UNTERDER LUPE
TAG Heuer, am Grand Prix d’horlogerie de Genève frisch mit dem Goldenen Zeiger ausgezeichnet, revolutioniert mit seinem sensationellen Mikrogirder die Kunst der Komplikation. Die Marke lässt sich in Genf zwischen rue du Rhône, place Longemalle und place de la Fusterie nieder. Es ist ihre zweite Boutique in der Schweiz nach Luzern, die 160. weltweit, angepeilt sind 300. Die Verkaufsstellen sind 4500 an der Zahl. Mit ihrer bemerkenswerten Geschichte und ihren üppigen Umsätzen besetzt die Marke alle Themenfelder: Zeitmessung, Automobil und F 1, Umweltschutz, Komplikationen und… Film. Nach Steve McQueen zwei Hollywood-Stars: Cameron Diaz und Leonardo DiCaprio.
S. 40_MESSENHEURE
SIHH 2013: Franco Cologni mit dem Prix Gaïa ausgezeichnet, S. 40 GTE neu im Gebäude der Forces Motrices, S. 44
S. 47_EXKLUSIVHEURE
Roger Dubuis enthüllt seine Excalibur Quatuor.
S. 52_INTERVIEWHEURE
Time People Series: Guillaume Tetu, der Innovationnist.
S. 56_PREMIEREHEURE Ein Banause und die Zeit.
S. 9_FORTSETZUNGINHALT 7
PREMIEREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: EIN BANAUSE BESCHÄFTIGT SICH MIT DER ZEIT…
Trotz meiner uhrmacherischen Ausbildung, die mir grosse Genugtuung verschafft, stelle ich mir immer wieder viele Fragen… Von Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
U
m
meine
private
Sammlung
die Hände nicht schmutzig macht und
von Antworten ausgewiesener Fachleute zu erweitern, habe ich
am Freitagnachmittag die Arbeitswoche endet, erklärt mir Frédéric Jourdain,
mit meinen Fragen zwei Intimkenner der Uhrmacherzunft bemüht: Frédéric
dass dieses spezifisch jurassische Phänomen mit der Figur des «bäuerlichen
Jourdain, angesehener selbständiger
Uhrmachers» zusammenhängt, weil die
Uhrmacher und daneben Ausbilder im CIP Tramelan, und Marianne Chappuis-
Uhrmacherei und die Landwirtschaft komplementäre Tätigkeiten waren.
Borgeaud, Sekretärin des Stiftungsrats der Fondation Horlogère in Pruntrut.
bestimmte
Mit der Zeit widmeten sich einige Bauern ganz der Uhrmacherei. Andere Möglichkeiten gab es kaum. Die Frage, was einen «guten Uhrmacher» ausmacht, beantwortet Frédéric Jourdain ohne zu zögern: «Geduld
Regionen unseres Landes regelrechte uhrmacherische «Ballungsgebiete» sind, in denen die Branche einen Nährboden gefunden hat, auf den sie sich auch in der Zukunft stützen kann? Nach der Vorbemerkung, dass er die Uhrmacherei
und Beharrlichkeit… mehr braucht man dafür nicht.» Ein Zeichen grosser Bescheidenheit für einen Mann, der als Uhrmacher über seinen Umkreis hinaus angesehen ist und von seinen ehemaligen Schülern sehr geschätzt wird. Mit seinen
eigentlich zufällig gewählt hat, weil man schliesslich einen Beruf braucht und weil man sich in dieser Branche
Fähigkeiten hätte er ohne weiteres seine eigene Marke gründen können, wenn es nicht am Geld gefehlt hätte. Die
BÄUERLICHE UHRMACHER, SWISS MADE Wie
56
kommt
es,
dass
Frédéric Jourdain, angesehener Uhrmacher und Ausbilder im Fortbildungszentrum CIP in Tramelan.
Die Fondation Horlogère in Pruntrut.
Mondpreise, die heute mit Glitzersteinen auf dem Gehäuse erzielt werden, sind für ihn «reine Schaumschlägerei». Edelsteine auf Uhren mit einem billigen Quarzwerk im Wert von 15 Franken hält er für baren Unsinn, der dem Ruf der ganzen Branche schweren Schaden zufügt. Er sieht «die Zukunft der Uhrmacherei eindeutig in der Spitzenqualität, die unsere einzige Chance ist. Entscheidend ist das Knowhow». Auf die gleiche Frage nach der Zukunft der Schweizer Uhrenindustrie setzt auch Marianne Chapuis-Borgeaud auf höchste Qualität; «nur sie kann uns retten». Innovation und überragende Produkte sind die beste Garantie für eine sichere Zukunft. Sie sieht allerdings keinen Widerspruch zwischen uhrmacherischem Können und höchsten Preisen. Auch solche Uhren tragen zum Ruf unserer Industrie bei und «halten die Maschine am
Innenansicht der Fondation Horlogère. Eine Historikerin und ihre Mitarbeiter erarbeiten Gutachten, vielfach im Auftrag von Versicherungsgesellschaften.
Laufen!» Einen Unsicherheitsfaktor sieht sie allenfalls im Gehalt des Prädikats «Swiss Made», der nicht ausgehöhlt werden darf. Bei richtiger Handhabung kann der Begriff den Ruf der Branche durchaus fördern.
MECHANISCHE WERTE Nach Abschluss der Uhrmacherausbildung, die ich vor nicht langer Zeit begonnen habe, möchte ich natürlich möglichst bald der Gilde angehören. Dazu brauche ich zunächst aber viel Geduld, Beharrlichkeit und eine gute Prise Leidenschaft! Meine Beharrlichkeit muss sich noch erweisen, auch die Geduld lässt noch zu wünschen übrig, denn die Ungeduld plagt mich. Je mehr ich lerne, desto wissbegieriger werde ich. Ist das
Fragen eines Banausen: Wo kommt das uhrmacherische Know-how her? Warum machen die Schweizer Uhren?
Barnabé Hossien schwelgt in Räderwerken.
vielleicht Leidenschaft? Sie ist offenbar der gemeinsame Nenner aller Beteiligten, von denen die Uhrmacherei lebt, ob Hauptakteure oder kleine Rädchen! Und die treibende Kraft der Fondation Horlogère, deren ehrenamtliche Mitarbeiter alle das uhrmacherische Erbe bewahren wollen… Diese Leidenschaft ist auch die Antwort nach dem Wert einer Uhr. Für Frédéric Jourdain bedeutet eine Uhr auf jeden Fall Emotion. In einer ansonsten farblosen Welt ist der Blick auf eine mechanische Uhr ein echtes Erlebnis, zumal dann, wenn ihr Werk sichtbar ist. Technologie muss das Auge erfreuen, das «Herz der Uhr» muss sichtbar ticken, seine Räderwerke müssen ein Genuss für den Betrachter sein! Seine Worte unterstreicht er mit einem Blick auf seine Uhr – ein beglückender Anblick.
DER UHRZEIGERSINN Meinen beiden Ansprechpartnern stelle ich schliesslich die unausweichliche Frage des unverbesserlichen Banausen, der ich bin: «Warum drehen sich die Zeiger einer Uhr im… Uhrzeigersinn?» Für Frédéric Jourdain handelt es sich ein unerklärliches Rätsel. Er verweist auf Uhren, die umgekehrt laufen, um Aufsehen zu erregen… Marianne
Der Journalist Emmanuel Alder, den Lesern von Heure Suisse/Heure Schweiz wohlbekannt, gibt seinem Leben eine neue Wendung. Mehr als vierzig Jahre alt, beschliesst er, Uhrmacher zu werden. Im interregionalen Fortbildungszentrum Tramelan (CIP) absolviert er seine Lehre. Als selbsternannter Banause schildert er in Folgen sein neues Leben. ! Chappuis-Borgeaud sieht darin einen Zusammenhang mit dem Drehsinn des Erdballs. Doch auch für sie, räumt sie ein, bleibt das reine Spekulation. Zu Beginn meiner Ausbildung sagte ich in diesen Spalten, ich wolle «Magie in konkrete Fakten verwandeln». Doch je mehr ich lerne, desto undurchdringlicher wird die Magie… allenfalls etwas weniger undurchsichtig… Eines steht fest: Nach vollendeter Ausbildung werde ich Zauberer… und Uhrmacher. Ich danke meinen beiden heutigen Gesprächspartnern für ihre wertvollen Ratschläge. Damit klemme ich die Uhrmacherlupe ins Auge und kehre an meinen Lehrlingsplatz zurück… ! www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation-modulaire-afp-cfc www.fondationhorlogere.ch
57
Sous la Lou pe: JA Q UET DROZ
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
N° 121 – PRINTEMPS 2013 – CHF 12.– / EUR 7.–
Rudis Sylva et Chronopassion, je t’aime moi non plus…
p . 62_MARCHÉHEURE
Phénomène: crowd funding horloger?
SOMMAIREHEURE
p . 60_FACE-À-FACEHEURE
p . 65_MÉDIASCOMMUNICATION 1963, et Jack Heuer créa la Carrera, p. 65 Portfolio: Marc Ninghetto, de la publicité à l’art, p. 70
p . 80_PORTRAITHEURE
Ekso Watches Gallery, Paris: «L’amour horloger existe.»
p . 82_INTERVIEWHEURE
«Questions de temps»: Yves Rossy, l’homme volant, p. 82 Histoire genevoise: Jules Picard Cadet inspire une marque, p. 86
p . 88_PREMIÈREHEURE
Barnabé Hossien: l’école continue…
p . 90_CULTUREHISTOIRE Au fil de pages horlogères…
p . 92_JOAILLERIEHEURE
Les bijoux de Seaman Schepps cultivent l’exubérance et la joie de vivre.
p . 94_TENDANCESHEURE Histoire d’amour entre l’horlogerie et le cuir.
p . 95_INDEXHEURE
Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.
p . 96_CHRONIQUEHEURE Des gadgets, pas des montres!
9
PREMIÈREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: L’ÉCOLE CONTINUE POUR LE BÉOTIEN…
Dans la rubrique précédente, après m’être égaré à poser moult questions aux acteurs du monde horloger, retour en classe. Continuer d’apprendre, coûte que coûte. Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
I
l y a peu, je vous racontais combien la petitesse, ou plutôt le côté infinitésimal, de certaines opérations m’avait impressionné. Comme, par exemple, l’huilage des extrémités d’une ancre. Je n’étais bien sûr pas au bout de mes découvertes. Au programme suivant, mes condisciples et moi, nous nous sommes retrouvés en état de choc: nous devions aller plus loin encore dans l’infiniment petit, avec rien de moins que l’huilage et le démontage d’un microsystème «Etachoc», la version Swatch Group du célèbre «Incabloc». Les Incas auraientils donc goûté à l’horlogerie? Il ne s’agissait en tous les cas pas des Mayas, puisque l’on est en mesure de savoir aujourd’hui qu’ils se sont copieusement trompés dans leurs calculs annonçant la fin du monde. Plus sérieusement, «Incabloc» désigne le premier système
88
L’infiniment petit récla me une bonne vue. Les condisciples de Barnabé Hossien, alias Emm anuel Alder, en pleine concentration.
antichocs installé en série dès 1934 sur une montre. L’invention d’un certain Monsieur Braunschweig, alors au service de la Société des Montres West End SA. Pour l’heure, il s’agit pour moi de m’affairer autour de cette opération: bien
Fabriquer son propre tournevis compte autant dans la note que le remontage d’un mouvement. Pa mela Heureaux en plein lim age de la la me d’un tournevis.
que la courbe du ressort de retenue soit différente sur un «Etachoc», on l’appelle tout de même la «lyre» en raison de la forme qu’on lui connaît chez Incabloc. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une lyre à produire un quelconque son, même lorsqu’elle décide de s’échapper des embouts de ma pince brucelles pour atterrir en quelque lieu improbable. Je vous fais grâce de chacun des noms des composants qui constituent un «Etachoc», me cantonnant à préciser que notre formateur s’attend à ce que nous disposions une microgouttelette d’huile devant occuper les deux tiers de la pierre sur laquelle reposera ensuite le pivot de l’axe de balancier! Contrepivot? La prochaine fois que vous observerez un balancier de près, je suis sûr que vous imaginerez la scène. Evidemment, il s’agit ensuite de remonter le tout sans en mettre partout, puis de terminer en repositionnant au bon endroit cette satanée lyre!
A quel prochain exploit notre formateur nous confrontera-t-il? Couper les cheveux en quatre? Tiens, en parlant d’huilage, je n’aurais jamais imaginé être guetté, au cours d’une telle opération, par «l’accident de travail». Pourtant, je vous l’assure, se planter le pique-huile dans le doigt en cherchant à lui remettre son capuchon, pour avoir sottement gardé la loupe à l’œil durant l’opération, c’est plutôt douloureux!
MON PREMIER TOURNEVIS Sinon, qu’y a-t-il de plus bête qu’un tournevis? Pas grand-chose en vérité, A Tra melan, les bâtiments abritant l’atelier d’horlogerie du Centre interrégional de perfectionnement. Form ation continue en horlogerie.
Journaliste familier des lecteurs de Heure Suisse et Heure Schweiz, Emmanuel Alder change de vie. La quarantaine passée, il décide de devenir horloger! Admis au Centre interrégional de perfectionnement (CIP) de Tramelan, il poursuit sa formation. Dans son costume de béotien, Barnabé Hossien nous fait désormais vivre, par épisodes, sa nouvelle vie. !
sauf lorsque l’on doit le confectionner soi-même à partir d’une tige de métal et de coups de lime! Imaginez que réussir à limer proprement un bout de métal afin d’obtenir un tournevis crédible comptera autant dans ma note finale que l’assemblage d’un seul mouvement… De quoi traiter soudain avec respect et humilité l’outil en question. Alors que nous nous apprêtons à nous pencher sur le dernier mouvement de ce module de base, un mouvement à quartz cette fois, une autre partie de la formation vient de débuter, me faisant partir encore plus à l’ouest, à SaintImier, pour y apprendre des notions de mécanique. Et pour me frotter à un bon vieux tour «102» de chez Schaublin, sans doute à lui tout seul un pan de l’histoire suisse de la machine-outil. Et justement, l’exercice portera une fois encore sur un tournevis. Un tournevis qu’il me faudra
usiner et fignoler dans son intégralité, y compris, là encore, jusqu’au limage de sa lame. Assurément, le début d’une carrière, ponctuée par ce premier tournevis planté à jamais au cœur de ma nouvelle vie professionnelle. ! www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation-modulaire-afp-cfc
Barnabé Hossien, à cheval sur ses rouages.
89
Sous la Loupe: PATEK PHILIPPE
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE
N° 122 – ÉTÉ 2013 – CHF 12.– / EUR 7.–
PAGES SPÉCIALES
Olivier Ziegler: Atrium, la lumière venue d’en haut.
p. 62_CULTUREHEURE Vallée de Joux: montres-école, les vitrines de la connaissance horlogère… p. 62 Du style à demeure au MIH, p. 64 Culture horlogère, ces livres qui vous veulent du bien, p. 67
SOMMAIREHEURE
p. 54_MÉDIASCOMMUNICATION
p. 68_INTERVIEWHEURE Dessine-moi... une montre, p. 68 «Questions de temps»: Rodolphe Cattin, le premier des designers, p. 70
p. 72_PREMIÈREHEURE La chronique du béotien: les émotions bâloises de Barnabé Hossien.
p. 76_JOAILLERIEHEURE Envies précieuses pour un été délicieux…
p. 79_INDEXHEURE Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.
p. 80_CHRONIQUEHEURE Surtout ne rien dire…
p. 74_ARCHIVESJSH
1876: premier édito de JSH, le plus ancien magazine horloger du monde.
9
B
13 20
ELW
PREMIÈREHEURE
AS
OR D L
BARNABÉ HOSSIEN: ÉMOTIONS À BASELWORLD…
Au retour de Baselworld, j’ai eu les yeux qui piquent: tant d’aiguilles, partout! Dans les montres évidemment, également sous certaines chaussures foulant la moquette! Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
J’
en ai les yeux qui piquent… Normal, avec toutes ces aiguilles partout! Il y en a dans les montres
et puis aussi, il y a celles qui équipent les talons arpentant les moquettes neuves de Baselworld! De quoi s’écarquiller les yeux, entre montres qui se dévoilent autant que leurs admiratrices, comme pour célébrer de concert le nouveau visage de Baselworld 2013 et l’arrivée du printemps qui semblait être à l’heure cette année à Bâle!
SCÈNES DE VIE CORPORATISTE Foin de plaisanteries, je vais vous parler plutôt de mes rencontres, de mes sensations et surtout d’une désormais certitude: en matière d’horlogerie, le dénominateur commun m’apparaît clairement être la passion, tout simplement. Il y a cette passion qui anime les créateurs ou managers de marques nouvelles, comme HYT et sa captivante H2, l’un de mes coups de cœur, ou encore celle qui habite ceux qui ont donné naissance à une «Revelation», dévoilant à
72
Le modèle H2 de HYT, émotion visuelle et mécanique.
La passion chez Mustapha Ahouani, responsable complications chez Blancpain.
la demande son magnifique mouvement par le truchement d’un principe de verres polarisants – il fallait juste y penser serait-on tenté de dire, et pourtant... A l’autre extrémité du spectre des possibles, dans un monde plus empreint de tradition, j’ai rencontré cette passion chez Mustapha Ahouani, responsable complications chez Blancpain. A journées perdues, il explique, transmet, répond aux questions des visiteurs. Après dix-neuf ans au sein de la même enseigne, même en toute fin de cette folle semaine, il ne se démonte toujours pas. Au contraire même, il remonte efficacement le ressort de la passion de quiconque prend la peine
lui confier une intervention cosmétique sur un modèle fraîchement (pas très bien) terminé pour l’occasion, et qui donna lieu à l’ouverture de la boîte à coups de couteau de cuisine, en l’absence de l’outil ad hoc! Scène ahurissante s’il en est, toutefois pétrie d’esprit d’entraide et, surtout, une démonstration de maîtrise pour le coup.
Dans ma recherche du graal, ma sempiternelle question ressort: pourquoi donc, nom d’un ressort, les aiguilles d’une montre tournent-elles dans ce fameux
de l’écouter! Plus cocasse était la scène que je ne peux vous épargner: celle d’un responsable d’une autre marque venant
sens devenu référence de langage pour indiquer de manière générale un sens de rotation? La réponse de mon interlocuteur
POURQUOI LE SENS DES AIGUILLES...
Barnabé Hossien, élève de la formation modulaire en horlogerie: «Une passion que j’espère bientôt vivre au jour le jour et transmettre à mon tour plus tard.» pourrait bien être, cette fois, la bonne: par analogie avec l’indication de l’ombre portée du soleil sur un cadran solaire, les premières mécaniques destinées à
Cette passion, je pense que je l’aurais trouvée partout, nichée dans les recoins de mouvements m’émouvant à force de complication et de décoration, dans
indiquer le temps auraient été faites pour tourner dans ce même sens puisque l’homme y était déjà habitué! Cela ne m’empêchera pas de poser encore ma question rituelle à l’avenir.
l’inventivité, l’audace, dans cette émotion toujours présente au-delà des objectifs commerciaux, au-delà des chiffres donnant le vertige. La même passion que je ressens chez mon formateur, celle qui était mienne déjà bien avant que je ne la réalise et qui grandit à mesure que j’apprends. Une passion que
LA PASSION, MOTEUR DE TOUS LES POSSIBLES Autre démonstration de passion encore, auprès de Lorenz Aebischer, CEO d’Auguste Reymond, que rien ne prédestinait à une carrière dans cette branche. A l’heure où la marque poursuit son développement, je distingue cette étincelle de fierté et de passion dans le regard de mon interlocuteur, qui souligne la continuité de la production d’Auguste Reymond (ARSA) depuis ses débuts en 1898, placée sous le signe d’une approche plus artisanale qu’industrielle. Il m’accordera un temps infini à me parler de l’histoire de la marque, me plongeant dans «l’album de famille» présentant de délicieuses «photos d’époque». Il me dira aussi que c’est la passion désintéressée qui mêlera Auguste Reymond au projet «Vivre l’horlogerie», dans lequel la municipalité de Tramelan, le Parc régional du Chasseral et le Centre interrégional de perfectionnement (CIP) sont les autres parties prenantes. Les participants, embarqués dans une
j’espère bientôt vivre au jour le jour et transmettre à mon tour plus tard.
initiation à la pratique et la connaissance horlogères, auront donc la possibilité de venir visiter ses ateliers.
ailleurs la toute nouvelle identité de la marque, une rafraîchissante carapace de tortue accompagnée d’une inédite
couleur verte. Jean de La Fontaine serait-il venu à la rescousse de l’attachée de presse? La tortue qui gagne la course de vitesse contre le lièvre? Quoi qu’il en soit, une tortue, symbole de l’alliance entre monde de la Formule 1 et nouveau logo! En parcourant les allées de Baselworld, piquant sensations et découvertes au gré de mes errances, une autre certitude: ce monde est bien le mien, quelque part entre les moquettes tendues autour de la Messeplatz et les ateliers calmes des Franches-Montagnes ou de la vallée de Joux! Une bonne raison de poursuivre cette fameuse formation modulaire. On se retrouve en classe dans peu de temps, c’est bientôt la saison des examens! !
ROUES DENTÉES AU MONDE DES DEUX-ROUES ET QUATRE-ROUES Passion toujours, il est des mariages heureux. La passion qui marie les mécaniques destinées aux poignets aux deux ou quatre-roues. Nombreux sont les exemples de collaboration entre horlogers et sports mécaniques. L’un d’eux m’a permis de rencontrer un prometteur jeune pilote de Formule 1, Nico Hulkenberg, qui aurait pu me parler longuement de ses rotations au volant de son bolide de l’écurie Sauber si j’avais eu droit à plus de cinq minutes. Certina lui a remis un exemplaire de son dernier modèle, la DS Eagle, tout comme à Rolf Biland (sept fois champion du monde de side-car en Grand Prix). Deux sportifs boostés par la foi du CEO de Certina, Adrian Bosshardt, qui commentait par
La montre Revelation.
73
Un ter der Lupe: PATEK PHILIPPE
JOURNAL SUISSE D’HORLOGERIE
N° 30 – SOMMER 2013 – CHF 12.– / EUR 7.–
SONDERSEITEN
Olivier Ziegler: Atrium, das Oberlicht.
S . 62_KULTURHEURE
INHALTHEURE
S . 54_MEDIENKOMMUNIKATION
Vallée de Joux: Gesellenstücke zeugen vom Stand der Technik… S. 62 Eine Stilecke im MIH, S. 64 Unsere Lesetipps, S. 67
S . 68_INTERVIEWHEURE
Hinter den Kulissen der Uhrmacherei, S. 68 «Zeitfragen»: Rodolphe Cattin, der erste Designer, S. 70
S . 72_PREMIEREHEURE
Betrachtungen eines Banausen: Barnabé Hossien sammelt Eindrücke in Basel.
S . 76_SCHMUCKHEURE Luxusgelüste für einen schönen Sommer…
S . 79_INDEXHEURE
Die in dieser Nummer erwähnten Marken, Firmen und Institutionen.
S . 80_AKTUELLERBEITRAG Schweigen ist Gold…
S. 74_ARCHIVJSH
1876: Erstes Editorial von JSH, dem ältesten Uhrenmagazin der Welt.
9
B
13 20
ELW
PREMIEREHEURE
AS
OR D L
BARNABÉ HOSSIEN: BASELWORLD IST ALLEMAL EINE REISE WERT…
Zurück von Baselworld brennen mir die Augen: so viel Schönheit ist des Guten fast zu viel – Schönheit der Uhren, aber auch des Rahmens. Von Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
M
ir brennen die Augen… Kein Wunder bei so viel optischen Reizen! Schöne Uhren und… schöne Frauen, die durch die neuen Hallen stöckeln! Eine wahre Augenweide, die Vitrinen und ihre Betrachterinnen, als wollten sie gemeinsam das neue Gesicht von Baselworld 2013 und den Frühling feiern, der in diesem Jahr in Basel rechtzeitig zur Stelle war.
INSIDERSZENEN Spass beiseite, ich spreche lieber von meinen Begegnungen, meinen Empfindungen, vor allem von meiner gefestigten Erkenntnis, dass die Uhrenbranche von einem gemeinsamen Nenner lebt, genannt Leidenschaft. Sie treibt Kreateure und Manager neuer Marken an, wie HYT und ihre faszinierende H2, die ich sofort ins Herz geschlossen habe, oder die «Revelation», die auf Verlangen dank polarisierender Gläser ihr schönes Uhrwerk zeigt – eine einleuchtende Idee, nur musste jemand sie auch umsetzen… gar nicht so einfach.
72
D as Modell H2 von HYT, optisch und mechanisch ein Leckerbissen.
Leidenschaft auch bei Mustapha Ahouani, zuständig für Komplikationen bei Blancpain.
Am anderen Ende der Skala der Möglichkeiten, wo die Tradition noch Vorrang hat, fand ich diese Leidenschaft bei Mustapha Ahouani, seines Zeichens Chef der Abteilung Komplizierte Uhren bei Blancpain. Den ganzen lieben Tag lang steht er den Besuchern Rede und Antwort. Seit neunzehn Jahren im Dienste der gleichen Marke, zeigt er auch nach der hektischen Woche in Basel nicht die geringste Ermüdungserscheinung. Im Gegenteil, er nährt geradezu die Leidenschaft der Wissbegierigen, die seinen Ausführungen lauschen. Eine besonders ergötzliche Szene möchte ich dem Leser nicht vorenthalten: Der Chef einer anderen Marke zeigt ihm einen kosmetischen Eingriff an einem zur Basler Uhrenmesse (nicht sehr sauber) fertiggestellten Modell. Die Schale wird mit einem Küchenmesser geöffnet, weil das richtige Werkzeug nicht greifbar ist! Eine surreale Szene, die aber von
Hilfsbereitschaft und von unkomplizierter Geschicklichkeit zeugt.
WIE IST ES ZUM UHRZEIGERSINN GEKOMMEN? Auf meiner Gralssuche frage ich mich zum xten Mal, warum sich die Zeiger einer Uhr eigentlich in dem zum stehenden Begriff gewordenen Sinn drehen. Die Antwort meines Gesprächspartners dürfte zutreffen: Wie der Schlagschatten der Sonne auf einer Sonnenuhr bewegten sich die Zeiger der ersten mechanischen Zeitmesser im gleichen Sinn, weil die Menschen daran gewöhnt waren… Meine Standardfrage werde ich trotzdem auch später wieder stellen.
LEIDENSCHAFT MACHT ALLES MÖGLICH Passioniert ist auch Lorenz Aebischer, CEO von Auguste Reymond. Er war nicht unbedingt prädestiniert für
eine Laufbahn in dieser Branche. Die Marke entwickelt sich flott, und ich erkenne die Glut des Stolzes und der Leidenschaft in den Augen meines
Diese Leidenschaft spüre ich auch bei meinem Ausbilder, sie war schon vorher in mir und wächst jetzt, je mehr ich lerne. Eine Leidenschaft,
Markenidentität äussert, einem Schildkrötenpanzer in ungewohntem Grün. Ein schönes Symbol für die Verbindung mit der Welt des
Gesprächspartners. Mit gutem Grund, denn Auguste Reymond (ARSA), gegründet 1898, hat schon immer eher handwerklich als industriell produziert. Grosszügig schenkt er mir seine Zeit, um mir die Geschichte der Marke zu erzählen. Ich erhalte Einblick in das «Familienalbum», das köstliche «Fotos
die hoffentlich schon bald meinen beruflichen Alltag erfüllen wird und die ich weitergeben möchte.
F1-Rennsports! Auf dem Rundgang durch die Hallen von Baselworld erschliesst sich mir durch die Fülle der Eindrücke eine weitere Gewissheit: Das ist meine Welt, irgendwo zwischen dem teppichbelegten Messeplatz und den stillen Werkstätten in den Freibergen oder im Vallée de
von damals» enthält. Aus rein ideellen Gründen hat sich Auguste Reymond an der Aktion «Vivre l’horlogerie» (Uhrmacherei erleben) beteiligt, an dem auch die Stadt Tramelan, der Regionalpark Chasseral und das überregionale Fortbildungszentrum CIP mitwirken. Die Teilnehmer werden in die Praxis der Uhrmacherei eingeführt und können dabei auch die Werkstätten von Auguste Reymond besichtigen. Diese Leidenschaft, ausgedrückt in Uhrwerken, deren Komplikation und Feinheit mich entzücken, auch in Erfindungsgeist und Wagemut, den Dimensionen, die über die kaufmännischen Ziele und rein zahlenmässige Überlegungen hinaus stets ebenfalls vorhanden sind.
ZAHNRÄDER IM REICH DER ZWEIUND VIERRÄDER Leidenschaft wird auch von glücklichen Verbindungen getragen. Zum Beispiel der Verbindung von Mechanik für das Handgelenk und für zwei- oder vierrädrige Fahrzeuge. Es gibt zahlreiche Beispiele für Partnerschaften zwischen Uhrenfabrikanten und Rennsportfahrzeugen. Eine von ihnen hat mir die Bekanntschaft mit dem jungen Formel-1-Piloten Nico Hulkenberg verschafft. Er hätte mir gern seine Eindrücke als Fahrer des Rennstalls Sauber geschildert, wenn wir mehr als fünf Minuten Zeit gehabt hätten… Certina überreichte ihm ein Exemplar seines jüngsten Modells DS Eagle, wie auch Rolf Biland (siebenfacher Weltmeister im Sidecar-Grand Prix). Beide Sportler werden tatkräftig unterstützt von Certina-CEO Adrian Bosshardt, der sich auch zur neuen
Joux. Meine Freude an der modularen Ausbildung ist umso grösser. Schon bald ist wieder Unterricht, dann drohen die Prüfungen! ■
Barnabé Hossien absolviert die modulare Uhrmacherausbildung: «Eine Leidenschaft, die hoffentlich schon bald meinen beruflichen Alltag erfüllen wird und die ich weitergeben möchte». Die Revelation.
73
Sous la Loupe: BREGUET
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
N° 123 – AUTOMNE 2013 – CHF 12.– / EUR 10.–
Coulisses d’un tournage chez Frères Rochat, p. 54 Marketing horloger, le SAV sous toutes ses coutures, p. 56 Portfolio: Anthony Finnerty, p. 58
p. 66_CULTUREHEURE
SOMMAIREHEURE
p. 54_MÉDIASCOMMUNICATION
La sélection du magazine Heure Suisse, extraits des rayons en ligne de Watchprint.com.
p. 68_MARCHÉHEURE
Une amitié de 50 ans entre deux horlogers romains.
p. 70_INTERVIEWHEURE
«Questions de temps»: Vincent Jaton, optimiseur d’idées, interview.
p. 72_PREMIÈREHEURE
Barnabé Hossien: la fin des temps… Examens et reprise.
p. 76_JOAILLERIEHEURE
Cartier: L’Odyssée, Parcours d’un Style, une collection d’exception.
p. 79_INDEXHEURE
Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.
p. 80_CHRONIQUEHEURE Ces faux embargos qui irritent…
p. 74_ÉCHODES FABRIQUES…
News en provenance des cotraitants horlogers.
9
PREMIÈREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: LA FIN DES TEMPS…
Le temps des hirondelles, des cerises couleur rubis… et des examens horlogers: une période sans pépin dans le noyau de la formation! Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
I
l y a des temps qui finissent, toujours… Pas les nôtres encore bien sûr, notre civilisation n’a sombré ni le
31 décembre 1999 ni même le 12 décembre 2012! Je parle de toutes ces choses qui finissent, de tous ces temps que l’on épuise. En l’occurrence, mon temps dans le «module de base» de cette formation pour devenir horloger est arrivé à son terme. Curieuse sensation que de faire certaines actions pour la dernière fois, comme remonter une fois encore les mouvements d’école puis refermer la boîte à outils. Après une série de tests intermédiaires, nous voici déjà arrivés, mes condisciples et moi, à la période des examens! Alors que, justement, nous sommes supposés être de plus en plus proches de la juste mesure du temps, celui-ci s’est accéléré… L’examen pratique commence, le temps vient enfin de passer au beau…
Avec quelques-uns de mes camarades de cours, nous convenons que nous ne sommes pas stressés; nous arborons la mine confiante de ceux qui savent quoi faire et comment faire! Après tout, n’avons-nous pas vu et revu en détail non seulement toutes les opérations à effectuer mais également le déroulement de cet examen pratique? En discutant
nous mettra à l’abri de tout souci! Huit heures tapantes, nous voilà dans la classe atelier! L’expression de notre professeur est plus grave qu’à l’accoutumée. Il est secondé par un autre examinateur, sorti de nulle part… «L’heure est grave!» C’est parti pour une tranche de cinq heures, de loin pas une partie de rigolade. L’ambiance relève de la bibliothèque d’une abbaye au XVIe siècle ou d’un musée après l’heure de fermeture! Ayant une énième fois changé ma stratégie, je décide, pour me mettre dans l’ambiance, de commencer par «le plus facile». Je débute donc par l’assemblage du calibre «6497», le premier mouvement travaillé depuis le début de ce module. Ce serait bien le diable s’il m’arrivait quelque bricole avec celui-là! De plus,
avec mes pairs d’une autre classe, juste avant l’heure fatidique, il semblerait même que notre degré de préparation
mes multiples simulations d’examen m’ont permis d’évacuer les dernières tracasseries! C’est pourtant bien lui qui
CONFIANCE EN SOI ET STRESS, MÉLANGE TONIQUE
72
Reprise des cours, module «assemblage», au CIP de Tramelan, ambiance studieuse.
semblera sortir de sa boîte tel un ressort, une complication qui, si elle n’a rien d’horloger, a tout du chronophage! Stress aidant, je mets un temps certain à faire fonctionner l’organe réglant qui non seulement se refuse à me rendre service mais me fait soudain subir un imprévu jamais rencontré jusqu’ici. Ouf, foin de détails. Pour ce mouvement comme pour les autres, tout sera rendu dans les temps, néanmoins jusqu’à la dernière goutte de minute allouée. Hélas, malgré le fait que je sois satisfait des deux mouvements mécaniques – affichant d’ailleurs une marche plus que satisfaisante sur l’instrument de contrôle –, le cumul des imprévus et le stress propre à une session d’examens ont généré une note pratique en-deçà de mes espoirs et de mes prévisions. J’imagine que tenter de terminer le fameux limage du tournevis en quatre minutes ou ne
Barnabé Hossien et son premier examen: «L’ambiance relève de la bibliothèque d’une abbaye au XVIe siècle...» pas avoir eu le temps de passer le mouvement à quartz au contrôle ne m’ont pas servi… Grand classique en la matière, ma réussite était plus élevée
d’aise et continue d’alimenter mon rêve d’avenir horloger. Certes, je fais montre d’une certaine impatience désormais, les aiguilles
à l’exercice qu’à l’examen… Toutefois, l’important n’est-il pas de l’avoir tout de même réussi?
continuent de tourner tandis que je ne sais toujours pas dans quelle boîte une personne de mon calibre pourra exprimer tout son ressort sans trop de complication!… Qu’importe, cela ne saurait me distraire du formidable enseignement qui m’est à nouveau donné au CIP (Centre interrégional
DEUXIÈME ANNÉE, C’EST REPARTI Aujourd’hui de retour aux pupitres, cette fois dans le module «assemblage», je renoue avec le plaisir d’apprendre. Il s’agira cette fois de pousser les curseurs du détail, de la précision, des exigences, pour des pratiques déjà vues durant le module de base et de nouvelles à venir, avec également quelques nouveaux calibres à appréhender. Ce faisant, je commence à comprendre, a posteriori, quelles sont les erreurs que j’ai pu commettre en examen, bien que ce ne sont que des suppositions puisque les raisons, dans le détail de ma note pratique, me resteront inconnues. Ce qui ne manque pas d’attiser ma curiosité… C’est surtout, une nouvelle fois par le plaisir que cela me procure, une confirmation que cette voie horlogère est bel et bien le bon choix. Que ce soient les calculs ou les formules permettant de connaître, en plus de l’âge du capitaine ou le nombre de sabots foulant les forêts et sous-bois francs-montagnards, la taille ou l’épaisseur d’un ressort de barillet en rapport avec les dimensions du tambour ou de la bonde… Le retour des bruxelles au bout de mes doigts, preuve que je renoue avec l’apprentissage, me remplit
de perfectionnement), là-bas au cœur de ces Franches-Montagnes dont je commence à connaître le moindre relief de parcours. ! www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation_modulaire_afp-cfc
BARNABÉ HOSSIEN Derrière ce pseudonyme de béotien, de néophyte, se cache Emmanuel Alder, journaliste de l’agence TàG Press +41, qui entame sa deuxième année de cours pour devenir horloger, en formation continue à Tramelan. !
L’utilisation du Witschi – appareil si connu des horlogers qui, par un système de capteur sonore, parvient à indiquer si une montre avance ou recule – par Lorenzo Gianni, condisciple de Barnabé Hossien, alias Emmanuel Alder.
73
Unter der Lupe: BREGUET
N° 31 – HERBST 2013 – CHF 12.– / EUR 10.–
Wenn bei Frères Rochat gefilmt wird, S. 48 Uhrenmarketing: Kundendienst muss sein, S. 50 Portfolio: Anthony Finnerty, S. 52
INHALTHEURE
S. 48_MEDIENKOMMUNIKATION
S. 60_KULTURHEURE
Aus dem online-Katalog von Watchprint.com, die Auswahl von Heure Schweiz.
S. 62_MARKTHEURE
50 Jahre Freundschaft zwischen zwei römischen Uhrmachern.
S. 64_INTERVIEWHEURE «Zeitfragen»: Vincent Jaton, Ideenoptimierer.
S. 66_PREMIEREHEURE
Barnabé Hossien: Alles hat ein Ende – Zwischenprüfungen und Neubeginn.
S. 68_SCHMUCKHEURE
Cartier: L’Odyssée, Parcours d’un Style, eine exklusive Kollektion.
S. 71_INDEXHEURE
Die in dieser Nummer erwähnten Marken, Firmen und Institutionen.
S. 72_AKTUELLERBEITRAG Falsche Sperrfristen sind ein Ärgernis…
S. 70_INDUSTRIEAKTUELL
News aus der Zulieferszene.
9
PREMIEREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: DAS ENDE ALLER ZEITEN…
Die Zeit der Schwalben, der rubinroten Kirschen und… der Uhrmacherprüfungen. Eine Zeit beflissenen Lernens! Von Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
E
s gibt Zeiten, die unweigerlich enden… Unsere noch nicht, Gott
sei Dank. Unsere Zivilisation ist weder am 31. Dezember 1999 noch am 12. Dezember 2012 untergegangen! Ich spreche von all den Dingen, die enden, von all den Zeiten, die einmal vorbei sind. Jetzt ist es meine Zeit im «Basismodul» der Ausbildung zum Uhrmacher, die abgelaufen ist. Es ist ein merkwürdiges Gefühl, bestimmte Verrichtungen zum letzten Mal auszuführen, zum Beispiel noch einmal die Uhren aufzuziehen, die uns in der Schule als Ausbildungsmaterial gedient haben, und dann den Werkzeugkasten zuzuklappen. Nach verschiedenen Zwischenprüfungen haben wir, ich und meine Kollegen, die Zeit der Examina erreicht! Genau jetzt, wo wir mit der Technik der genauen Zeitmessung vertraut sein sollten, droht uns die Zeit davonzulaufen… Die praktische Prüfung beginnt, möge die Schönwetterzeit anhalten.
SELBSTVERTRAUEN UND STRESS ERGEBEN EINE BELEBENDE MISCHUNG
66
Mit einigen meiner Kollegen nehmen wir uns vor, uns nicht stressen zu lassen. Unsere zuversichtliche Miene soll signalisieren, dass wir wissen, dass wir unsere Aufgabe einwandfrei erledigen können. Haben wir etwa nicht alle Arbeitsschritte und auch den Ablauf dieser praktischen Prüfung bis zum
Zweites Schuljahr, Modul «Zusa mmenbau», a m CIP in Tra melan. Alle sind eifrig bei der S ache.
Gehtnichtmehr geübt? Im Gespräch mit Kollegen aus einer anderen Klasse, unmittelbar vor der Prüfung, waren wir
bearbeitet haben. Es müsste schon mit dem Teufel zugehen, wenn mir diese Aufgabe nicht gelänge! Ausserdem
uns einig, dank tüchtiger Vorbereitung keinen Grund zur Sorge zu haben. Schlag acht betreten wir die Werkstatt, wo die Stunde der Wahrheit schlagen wird. Die Miene unseres Lehrers ist ernster als sonst. Ihm zur Seite steht ein anderer Examinator, den wir noch nie gesehen haben… Ein schicksalhafter Augenblick! Uns steht eine fünfstündige Prüfung bevor, alles andere als ein Volksfest. Die Stimmung erinnert an die einer Klosterbibliothek im 16. Jahrhundert oder eines Museums nach Torschluss. Nachdem ich zum x-ten Mal meine Strategie geändert habe, beschliesse ich, mit der «leichtesten» Aufgabe zu beginnen, dem Zusammensetzen des Kalibers «6497», des ersten Werks, das wir seit Beginn dieses Ausbildungsmoduls
habe ich in mehrfach simulierten Prüfungssituationen noch die letzten Unsicherheiten überwinden können. Und doch scheint der Leibhaftige mit Federkraft aus seinem Gehäuse zu schiessen, um mir zeitraubende Hindernisse in den Weg zu legen. Mittlerweile gestresst, brauche ich etwas mehr Zeit für den Zusammenbau des Regulierorgans, das mir die Sache nicht etwa erleichtert, sondern mit unerwarteten neuen Macken aufwartet. Zum Teufel mit den Details. Dennoch schaffe ich dieses und andere Werke knapp in der vorgebenen Zeit. Ich kann mit den beiden mechanischen Werken zufrieden sein – die übrigens das Kontrollinstrument mit einer mehr als ausreichenden Ganggenauigkeit überzeugen – doch
Barnabé Hossien und sein erstes Examen: «Die Stimmung gleicht der in einer Klosterbibliothek im 16. Jahrhundert.»
verschiedene Ungeschicklichkeiten und der prüfungsbedingte Stress ergeben eine
ihrem Kern – mit der Pinzette in der Hand spüre ich erneute Lust am Lernen
Note, die unter meinen Hoffnungen und Erwartungen liegt. Wahrscheinlich habe ich beim Feilen des Schraubendrehers in vier Minuten nicht geglänzt, oder ich hatte keine Zeit mehr, das Quarzwerk
und sehe mich schon als vollendeter Uhrmacher. Ich bin natürlich etwas ungeduldig, weil ich noch nicht weiss, ob ich später eine Stelle finden werde, in der ich mich voll
zu kontrollieren… Wie es oft geschieht, war ich im Unterricht geschickter als im Examen. Aber das Wichtigste ist doch, dass ich bestanden habe.
entfalten kann. Dennoch lasse ich mich nicht von dem hervorragenen Unterricht ablenken, den ich im CIP erhalte, dem interregionalen Fortbildungszentrum in den Freibergen, wo ich schon jeden
AUF GEHT’S INS ZWEITE JAHR Zurück im Unterricht, beginnen wir mit dem Modul «Zusammenbau». Wieder stellt sich die Lust am Lernen ein. Jetzt
Winkel zu kennen glaube. ! www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation_modulaire_afp-cfc
BARNABÉ HOSSIEN Hinter dem Pseudonym, das auf einen blutigen Anfänger verweist, steht Emmanuel Alder, Journalist der Agence TàG Press +41, der als Fortbildung sein zweites Schuljahr der Ausbildung zum Uhrmacher in Tramelan absolviert. !
kommt es aufs Detail, auf Präzision, auf die Vertiefung des bereits gelernten und des neuen Stoffs an; wir machen auch Bekanntschaft mit verschiedenen neuen Kalibern. Jetzt erst verstehe ich, was ich im Examen falsch gemacht habe, wenn auch nur ahnungsweise, denn die Gründe, die zu meiner enttäuschenden praktischen Note geführt haben, bleiben schleierhaft. Was mich natürlich neugierig macht. Gleichzeit bestärkt mich die Freude an der Arbeit in der Überzeugung, mit der Uhrmacherausbildung den richtigen Weg gefunden zu haben. Ob Rechenaufgaben oder Formeln für die Bestimmung aller erdenklichen Dimensionen, der Grösse oder Stärke einer Aufzugsfeder im Verhältnis zu
Am «Witschi» Lorenzo Gianni, Mitschüler von Barnabé Hossien alias Emm anuel Alder. D as bekannte Gerät erkennt mit einer Klangsonde, ob eine Uhr vor- oder nachgeht.
67
Sous la Lo u pe: TA G HEUER
HEURE SUISSE EST SUR IPAD
N° 124 – HIVER 2013-2014 – CHF 12.– / EUR 10.–
New York: Michael Safdie rend hommage à Patek Philippe, p. 58 Bijouterie Grégoire à Genève, le vintage selon March LA.B, p. 61
p . 66_MÉDIASCOMMUNICATION
SOMMAIREHEURE
p . 58_MARCHÉHEURE
Portfolio: le photographe zen, Salva Magaz.
p . 74_CULTUREHEURE Repères littéraires horlogers, livres choisis.
p . 76_INTERVIEWHEURE
Exclusif, l’interview «Questions de temps»: Delphine Favier chez Montblanc.
p . 78_PREMIÈREHEURE
Le néophyte Barnabé Hossien en plein paradoxe… temporel!
p . 80_PORTRAITHEURE
Le grand collectionneur Claude Sfeir aime François-Paul Journe.
p . 82_ÉMOTIONHEURE
L’univers manufacture au service de l’écriture: rollers horlogers.
p . 84_SHOPPINGHEURE Des cadeaux irrésistibles pour les fêtes…
p . 87_INDEXHEURE
Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.
p . 88_CHRONIQUEHEURE Pardon, Monsieur le Président.
9
PREMIÈREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN: PARADOXE TEMPOREL!
Suivre une formation en horlogerie, c’est bien. Tant qu’à faire, autant trouver un job dans le domaine. Vu la bonne santé du secteur et les effets d’annonce, l’embauche au pays des établis devrait couler de source. Sauf que… Par Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
N
on, rassurez-vous, je n’envisage pas changer de crémerie et, malgré le titre de cet article, je ne me
lance pas dans la science-fiction! Bien que je vous ai bientôt tout fait subir autour du thème du temps et de mes tribulations diverses, allant du planté de pique-huile dans le doigt aux interrogations existentielles les plus sinueuses (voir mes chroniques précédentes), je ne vais pas arrêter ma formation. Car j’aime ça et je continuerai à vous raconter par le détail comment, occupé dans mon module «assemblage» de la formation modulaire, je commence à comprendre quelles furent mes péchés en examen. Car, en examen, la barre est haute et le degré de précision qui correspond à mon module, dans tous les aspects des opérations que nous avons à y exécuter, revient à comparer un écran VGA à celui d’une smart TV full HD! Au fil de mes rubriques, je continuerai donc de vous égrener le niveau de détail – réjouissant à mes yeux – de la lubrification en horlogerie ou de vous regarder de haut à coups de formules variées permettant de calculer des valeurs aussi improbables que l’épaisseur d’un ressort de barillet ou le nombre de dents de tel ou tel rouage. Car mon plaisir d’apprendre est intact et ce monde me passionne toujours, voire de plus en plus.
TROUVER SA VOIE, PUIS TROUVER UN JOB
78
Aujourd’hui pourtant, d’autres préoccupations m’en éloignent un peu, ternissant le ciel de mes élucubrations littéraires. Et
Le printemps d’une nouvelle carrière à Baselworld 2014?
puisque, depuis le début de cette chronique, je ne vous ai épargné ni mes états d’âme ni les véritables détails techniques, que je surfe sur des impressions personnelles, des découvertes et des rencontres que je fais dans ce monde horloger, je me dois de vous faire part de mon aigreur du jour: la formation à laquelle je m’astreins, comme cette rubrique d’ailleurs, a pour objectif de me permettre de trouver un job dans le secteur horloger, de m’y façonner un avenir, d’organiser une deuxième partie de vie professionnelle plus structurée que la première. Et ce, à un âge où l’on se trouve à égale distance entre le quadra et le quinqua. Ainsi, après vous avoir décliné le mot «temps» sur tous les tons, après l’avoir accommodé à toutes les sauces, j’ai l’impression que ce temps, justement, finit par me manquer. Moi, Barnabé le béotien, je me trouve en plein paradoxe temporel:
d’un côté, j’apprends à maîtriser et à régler le temps; de l’autre, ce temps qui passe semble vouloir épuiser mon ressort. Dans mes démarches variées pour trouver ma voie, ou plutôt, devrais-je dire, pour trouver un travail à même de payer ma formation et d’agrémenter le confort de ma famille de façon sensible, et attendue d’ailleurs, il semblerait bien que ce soit le temps qui joue contre moi. Celui qui a passé depuis ma naissance tout comme celui que je pourrais mettre pour me rendre de chez moi, la ville de Bâle, en un lieu désiré où je professerais enfin ce que j’ai appris. Dans le premier cas, l’âge que j’ai me rend «cher» à employer et difficile à cerner vraiment. Car, figurez-vous, à 45 ans et quelques poussières temporelles, on a eu le temps de pratiquer divers métiers, on ne ressemble pas à un sou neuf. Dans le second, les futurs employeurs du secteur n’hésitent pas
Barnabé Hossien cherche sa voie et se met à remonter les pendules à certains… à se mêler d’un domaine strictement privé! Après tout, n’est-ce pas à moi et à moi seul d’estimer qu’un temps de parcours entre Bâle, où je réside, et les villes ou villages où se trouvent les entreprises susceptibles de m’employer est de l’ordre du possible? Et que je pourrais largement m’organiser
aux dimensions de la planète, qu’est-ce donc que, en comparaison, les dimensions de l’arc horloger helvétique? Un Genevois de Bâle serait-il donc à ce point incompatible avec la culture jurassienne ou biennoise? Soyons sérieux, chaque groupe horloger se répartit sur notre
en conséquence?
territoire comme une poignée de graines lancées d’un geste ample. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour une partie de son personnel? Je romps là, il me faut retourner à mes classeurs, formules et théories diverses car, au-delà de l’humeur du jour, non, je n’en démordrai pas. Je réussirai cette
EMBÛCHES ET ESPOIRS Serais-je donc devenu trop cher? Ce fameux label Swiss Made qui demeure le leitmotiv de tout le secteur doit-il impliquer que je me départisse de quelques années sur mon acte de naissance ou que je troque mon adresse helvétique pour quelque européenne résidence? Dois-je en plus me débarasser de mon chromosome Y face à une main-d’œuvre féminine plus apte à se caser? Avec tous ces si, j’aurais déjà trouvé un emploi… Ça n’a rien d’une déclaration politique, d’une stérile digression sur un sujet qui fâche. J’exprime juste, enfin, toute la frustration que peut ressentir un passionné, assoiffé de pratiquer et non plus seulement d’apprendre, face à des portes qui se ferment pour de tels motifs. Après tout, depuis le temps que j’entends partout les grandissants besoins du secteur en «petites mains» comme en horlogers qualifiés du secteur, face aux chiffres de croissance record, j’avoue que me prendre autant de portes fermées sur le bout du nez a de quoi crisper. Surtout que, dans le même temps, j’entends régulièrement mes camarades de formation me dire le nombre d’heures supplémentaires qu’ils ou elles ont effectué. Tandis que nos marques si admirées, si réputées, à raison, voient de plus en plus large et manient leur expansion
formation et me ferai mentir moi-même tôt ou tard! Et vous serez, bien sûr, les premiers à le savoir! C’est juste une question de temps… ■ www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation_modulaire_afp-cfc
BARNABÉ HOSSIEN Derrière ce pseudonyme de béotien, de néophyte, se cache Emmanuel Alder de l’agence TàG Press +41. Après un parcours professionnel saupoudré d’aventures diverses, il décide de devenir horloger et de trouver un emploi dans le secteur. Engagé dans sa deuxième année de cours à Tramelan, il se heurte pourtant à des réticences liées à son âge et à son lieu de domicile. ■
L’entrée d’un salon horloger tel que Baselworld: le lieu de tous les fantasmes professionnels selon Barnabé Hossien?
79
Unter der Lupe: TAG HEUER
N° 32 – WINTER 2013-2014 – CHF 12.– / EUR 10.–
New York: Michael Safdie schwört auf Patek Philippe, S. 52 Bijouterie Grégoire in Genf, Vintage nach der March LA.B, S. 55
INHALTHEURE
S. 52_MARKTHEURE
S. 60_MEDIENKOMMUNIKATION Portfolio: der Zen-Fotograf Salva Magaz.
S. 68_INTERVIEWHEURE
«Zeitfragen» mit Delphine Favier von Montblanc.
S. 70_PREMIEREHEURE
Der Neuling Barnabé Hossien und sein Zeitparadox.
S. 72_PORTRÄTHEURE
Der grosse Sammler Claude Sfeir liebt die Uhren von François-Paul Journe.
S. 74_EMOTIONHEURE
Manufakturen als Schreibhilfe: Uhren-Roller.
S. 76_SHOPPINGHEURE Unwiderstehliche Weihnachtsgeschenke…
S. 79_INDEXHEURE
Die in dieser Nummer erwähnten Marken, Firmen und Institutionen.
S. 80_AKTUELLERBEITRAG Pardon, Herr Bundespräsident.
9
PREMIEREHEURE
BARNABÉ HOSSIEN IN DER ZEITKLEMME
Eine Uhrmacherlehre ist gut, eine Anstellung finden noch besser. Die Branche boomt, also sollte man an einem Werktisch mit Leichtigkeit unterkommen. Nur… Von Barnabé Hossien alias Emmanuel Alder / TàG Press +41
K
eine Sorge, ich habe nicht vor, den Beruf zu wechseln, wie der Titel dieses Beitrags gedeutet werden könnte, ich will auch nicht Science-Fiction-
ist so gross wie der Unterschied zwischen einem VGA-Bildschirm und einem intelligenten full HD-Fernseher! Ich werde Sie also weiterhin über alle – für mich genuss-
nachdem Sie meine ganz persönlichen Eindrücke und Erfahrungen in der Uhrenszene zur Kenntnis nehmen mussten, muss ich Ihnen jetzt auch meine aktuelle
Autor werden. Ich habe den geneigten Leserns schon genug Geschwafel zum Thema Zeit und zu meinen unterschiedlichen Erfahrungen als Lehrling zugemutet, von der Fingerverletzung mit dem Ölgeber bis zu den nebulösesten existentiellen Seinsfragen (siehe meine vorangegangenen Beiträge), ich werde jedenfalls
vollen – Einzelheiten des Ölens in der Uhrmacherei belehren, oder Ihnen gönnerhaft den Wust von Formeln erklären, mit denen so unwahrscheinliche Grössen wie die Stärke einer Feder oder die Anzahl Zähne eines Räderwerks berechnet werden. Meine Lernfreudigkeit ist ungebrochen, sie hat sogar noch zugenommen!
Sorge beichten. Die Ausbildung, der ich mich unterziehe, wie auch meine Beiträge in diesem Magazin, sollen mir zu einer Anstellung in der Uhrenbranche verhelfen; dort will ich meine Zukunft aufbauen, den zweiten Teil meines Berufslebens in geordneteren Bahnen als im ersten absolvieren. Und dies in einem Alter, wo man sich in
meine Ausbildung nicht abbrechen. Ich liebe das Metier und werde Ihnen weiterhin gern über meine Fortschritte berichten. Zurzeit beschäftigt mich das Kapitel «Montage» im Baukastensystem meines Lehrplans. Langsam dämmert mir, welche Fehler ich bei der Prüfung gemacht habe. Die Prüfer legen die Latte hoch, und der Grad an Präzision, der mir auch beim kleinsten Arbeitsschritt abverlangt wird,
70
SEINEN WEG UND… EINEN ARBEITSPLATZ FINDEN Heute jedoch beschäftigt mich etwas Anderes, das meine Lust an literarischen Exkursen entschieden dämpft. Nachdem ich Sie von Anfang an weder mit meinen Gemütslagen noch mit peniblen Detailschilderungen verschont habe,
Bahnt sich an der Baselworld 2014 eine neue Karriere an?
der Mitte zwischen einem Vierziger und einem Fünfziger befindet. Nachdem ich das Wörtchen «Zeit» in allen Dimensionen abgeklopft und variiert habe, stelle ich plötzlich fest, dass mir die Zeit zu fehlen scheint. Ich, Barnabé der Banause, befinde mich in einer echten Zeitklemme: einerseits lerne ich, wie man die Zeit bändigt und kontrolliert, andererseits scheint die verstreichende Zeit meine Zugfeder erlahmen zu lassen… Ich gebe mir alle Mühe, meinen Weg zu finden, nicht zuletzt eine Anstellung, die mir erlaubt, die Kosten meiner Ausbildung zu decken und die Finanzen meiner Familie aufzubessern, was mit ein Zweck meiner zweiten Berufswahl ist, und jetzt stellt sich heraus, dass mir die Zeit davongelaufen ist. Die Zeit, die seit meiner Geburt vergangen ist wie die Zeit, die ich aufwenden müsste, um mich von meinem Wohnort Basel an den Standort eines Arbeitgebers zu begeben, wo ich mein neuerworbenes Wissen verwerten könnte. Was Ersteres betrifft, macht mich mein Alter für einen Arbeitgeber zum «teuren Spass». Mit etwas mehr als 45 Altersjahren und verschiede-
Barnabé Hossien sucht seinen Weg und liest gewissen Kreisen die Leviten… nen Berufserfahrungen wirkt man nun einmal nicht mehr taufrisch. Zum Zweiten: Die Arbeitgeber nehmen keine Rücksicht auf die persönlichen Verhältnisse. Ich muss selbst wissen, ob eine Pendelstrecke zwischen meinem Wohnort Basel und dem Standort potentieller Arbeitgeber verkraftbar ist. Ich müsste mich nur entsprechend
schweizerische Uhrenrevier doch recht übersichtlich. Ist ein in Basel lebender Genfer mit der jurassischen oder bielerischen Kultur wirklich unvereinbar? Spass beiseite – die uhrmacherischen Schwerpunkte unseres Landes sind relativ breit gestreut. Warum sollte das nicht auch für einen Teil ihres Personals gelten?
organisieren…
Schluss jetzt, ich muss mich wieder meinen Ordnern, Formeln und vielfältigen Theorien zuwenden, denn trotz vorübergehend getrübter Stimmung werde ich auf keinen Fall aufgeben. Ich werde meine Ausbildung erfolgreich abschliessen und früher oder später erkennen, dass ich zu pessimistisch war. Und Sie, geneigte
HINDERNISSE UND HOFFNUNGEN Bin ich vielleicht zu teuer geworden? Bedeutet das Prädikat Swiss Made, dem die ganze Branche unterworfen ist, dass ich mich auf meiner Geburtsurkunde um einige Jahre verjüngen muss? Oder muss ich meine Schweizer Adresse gegen einen Wohnsitz im EU-Raum tauschen? Vielleicht mein Y-Chromosom loswerden, weil Frauen leichter eine Stelle finden? Unter diesen Voraussetzungen hätte ich bereits einen Job gefunden… Das soll keine politische Erklärung, kein sinn-und nutzloser Protest gegen einen unerfreulichen Sachverhalt sein. Ich will damit nur der Enttäuschung Luft machen, die ein gelernter und hochmotivierter Uhrmacher verspüren muss, wenn ihm aus solchen Gründen der Zugang zum Beruf verwehrt wird. Spricht man nicht seit geraumer Zeit vom wachsenden Bedarf der Branche an Mitarbeitern aller Art, an qualifizierten Uhrmachern, um das Rekordwachstum bestreiten zu können? Ist es da ein Wunder, wenn sich tüchtige Berufsleute gegen die Nichtbeschäftigung innerlich auflehnen? Zumal dann, wenn ich von meinen ehemaligen Mitlehrlingen hören muss, wie viele Überstunden sie leisten müssen. Während unsere zu Recht bewunderten Uhrenmarken sich auf weltweitem Expansionskurs befinden, wirkt das
Leser, werden die Ersten sein, die die Erfolgsmeldung vernehmen werden! Es ist nur eine Frage der Zeit… ■ www.cip-tramelan.ch/horlogerie/ formation_modulaire_afp-cfc
BARNABÉ HOSSIEN Hinter diesem Pseudonym des banausischen Neulings verbirgt sich Emmanuel Alder von der Agentur TàG Press +41. Nach ersten Berufsjahren in einem wechselhaften Umfeld beschliesst er, Uhrmacher zu werden und in der Branche sein Brot zu verdienen. Im zweiten Ausbildungsjahr in Tramelan bangt er um seine beruflichen Aussichten aufgrund seines Alters und seines Wohnorts. ■
An Uhrenmessen wie Baselworld entzündet sich m ancher Berufswunsch, meint Barnabé Hossien.
71