Paleo 2014, Youssou N'Dour et Rolex

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HEURE SUISSE EST SUR IPAD

N° 126 – ÉTÉ 2014 – CHF 12.– / EUR 10.–


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IS O M M A I R E I

P. 4 6 M A R C H É Meyrin Economic Forum: horlogerie et sécurité, p. 46 Horlogerie-Bijouterie Piguet: le SAV vu par un acteur indépendant, p. 48

P. 5 0 M É T I E R Swiss Watch Academy: construire sa montre Louis Chevrolet.

P. 5 2 C U LT U R E Histoire: ces designs qui virent à l’architecture horlogère, p. 52 Youssou N’Dour: Rolex et son vaste programme philanthropique, p. 56

«Questions de temps»: Aram Petrosyan, de Kerbedanz, le temps des symboles.

HEURESUISSE

© Espace Horloger Vallée de Joux

P. 6 2 M É D I A S & C O M M U N I C AT I O N

P. 76 B . A . - B A

11

Portfolio: Christine de Loë, prises de vue en noir et blanc, p. 62 Interview de Nina dos Santos: quand CNN s’intéresse à l’horlogerie, p. 70

P. 74 I N T E R V I E W

Barnabé Hossien: savoir faire la foire!

P. 79 I N D E X Marques, sociétés et institutions citées dans ce numéro.

P. 8 0 C H R O N I Q U E Football, tous des moutons?


IC U LT U R E I

In t r oduc t ion: Joël A . Gr andjean, r édac teur en che f – A r t icle: Vér onique Mor t aigne / L e Monde

YOUSSOU N’DOUR: PHILANTHROPIE, ROLEX ET PALÉO FESTIVAL Dimanche 27 juillet 2014, l’artiste sénégalais Youssou N’Dour enflammera les pelouses du Paléo Festival. Il y a six ans, il participait comme mentor au programme philanthropique de Rolex, qui vient d’annoncer la cuvée 2014-2015.

HEURESUISSE

L’

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actualité estivale aidant, tandis

qu’une multitude d’artistes internationaux s’apprêtent à fouler les pelouses romandes ou les planches montreusiennes, Heure Suisse se souvient d’un artiste mondialement apprécié, le Sénégalais Youssou N’Dour, qui a participé lui aussi, en 20082009, au vaste programme philanthropique initié par Rolex. De quoi s’agit-il? Permettre à un jeune talent d’être accompagné durant une année par un artiste confirmé, et ce dans sept expressions artistiques dont la musique, telle est la mission de cette aventure humaine initiée par Rolex. Tous les deux ans, au sortir d’une incroyable et riche phase de recherche et de sélection dans laquelle s’impliquent des personnalités reconnues mondialement, sept jeunes

un immense artiste, engagé comme lui

membres de la société des villages qui font

artistes sont confiés à sept mentors. Pour 2014, les mentors sont Olafur Eliasson (arts visuels), Alejandro González Iñárritu (cinéma), Michael Ondaatje (littérature), Alexei Ratmansky (danse), Kaija Saariaho

dans de nombreuses causes. Embarqués dans l’aventure du Programme Rolex de mentorat artistique, les musiciens Youssou N’Dour et Aurelio Martínez ont scellé, fin 2008, une année de compa-

la pluie et le beau temps en chantant la généalogie des princes, en vantant la bravoure des puissants, ou en les sermonnant quand ils dérivent. Grand, mince, élancé, «You» est le porte-parole de la mode black

(musique), Jennifer Tipton (art dramatique)

gnonnage à venir en partageant la scène

de Dakar, défenseur des valeurs créatives

et Peter Zumthor (architecture).

COMPAGNONNAGE ARTISTIQUE

du Nokia Theatre dans le quartier de Broadway, à New York. Un terrain de rêve, mais neutre, en quelque sorte, pour ces

d’un Sénégal urbain. Il commente en chansons la société de son temps: les feuilletons télévisés qui brisent les coutumes,

L’envie de découvrir un nouvel univers musical, c’est ce qui a incité le célèbre musicien

deux artistes qui vivent de part et d’autre de «l’Atlantique, ce vaste fleuve où les deux

l’Afrique réceptacle des déchets toxiques du monde riche, les conflits interethniques,

sénégalais Youssou N’Dour à choisir comme protégé Aurelio Martínez, Hondurien de l’ethnie garifuna. En plus de son talent. La

rives se rejoignent», comme l’écrit l’historien brésilien Alberto da Costa e Silva. L’un est Sénégalais, rive est, l’autre Hondurien,

le racisme. On le voit sur tous les fronts: au G8, en 2007, aux côtés de Bono et de sir Bob Geldof, pour demander l’effacement de la

possibilité de découvrir enfin ses racines africaines, c’est un rêve devenu réalité pour

rive ouest. L’aîné, Youssou N’Dour, enfant de

dette des pays africains; à l’ONU, à Genève,

la médina de Dakar, est griot par sa grandmère, caste rassemblant les honorables

avec Roll Back Malaria, qui lutte contre les ravages du paludisme...

Aurelio Martínez. Outre la rencontre avec

Le mentor Youssou N’Dour, artiste international, à Dakar, au Sénégal, en 2008. © Rolex / Marc Latzel


IC U LT U R E I

Aurelio Martínez (à dr.) rencontra et joua avec son mentor Youssou N’Dour durant une année. © Rolex / Fatoumata Diabaté

PARTAGE SANS FRONTIÈRE Le Sénégalais est un engagé politique sans étiquette, panafricain viscéral. «Ce que nous partageons, nous, Africains, est plus important que ce que l’on ne partage pas», explique Youssou N’Dour, pour qui l’Afrique ne s’arrête pas aux frontières tracées. Homme de presse et de conseils, il pourrait être calife à la place du calife, président de la République, disent certains. Aurelio Martínez, le cadet, l’écoute depuis l’Amérique centrale, avec l’attention du nomade en quête de ses origines. «Quand j’ai été désigné finaliste du Programme Rolex de mentorat artistique, j’ai appris qu’il fallait partir en Afrique. Et c’était mon rêve! C’était celui d’Andy Palacio, qui fut mon maître et mon ami [vedette de la musique noire du

dans la province d’Atlántida, qui a pour

Belize, Andy Palacio est mort subitement en 2008, à l’âge de 47 ans]. Et là-bas, j’ai rencontré mon mentor: Youssou N’Dour. Quelle émotion! Je l’admire, c’est un artiste de la paix, avec une voix exceptionnelle. Et je me

capitale La Ceiba. Chanteur, auteur-compositeur et percussionniste, il est le premier député noir de l’histoire de ce pays centre-américain au destin parfois oublié, avec ses 6,2 millions d’habitants dont envi-

sentais très proche de ses combats poli-

ron 10% de Garifunas, qui parlent le gari-

tiques et humains.» Aurelio Martínez sourit en agitant la tête, qu’il a sympathique, ronde, presque un masque ashanti, et enca-

funa. Une langue qui, avec la danse et la musique de ce peuple, a été déclarée chefd’œuvre du patrimoine culturel immatériel

drée de fines dreadlocks. Mais Aurelio n’est pas un rasta de la

de l’humanité par l’Unesco en 2001. Aurelio se bat pour que sa culture ne soit pas confi-

Jamaïque, c’est un Garifuna du Honduras. Et il n’est pas en reste sur le plan politique. Président de la Commission eth-

née à l’est du Honduras. «Mes parents ne voulaient pas que je sois musicien, mais je suis parti à 14 ans à La Ceiba, là où j’ha-

nique au Congrès national du Honduras, il

bite. J’ai appris sur le tas, en fréquentant

représente son peuple, les Garifunas, des Afrocaribéens essentiellement installés

les endroits où les vieux jouaient, et comme j’étais doué, ils m’ont appris.»

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VÉRONIQUE MORTAIGNE Auteur de cet article, Véronique Mortaigne dirige la rubrique Musiques actuelles au quotidien Le Monde. Elle est notamment l’auteur de Cesaria Evora, la voix du Cap-Vert; Sons latinos; Fado, chant de l’âme; Les Musiques du Maghreb; Musiques du Nordeste brésilien. Elle est aussi coauteur du 9e Cercle, documentaire consacré aux parcours planétaires des musiques noires.


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Sur scène et ensemble, le mentor Rolex Youssou N’Dour (à g.), catégorie Musique, et son protégé Aurelio Martínez au Festival de Jazz de Vienne en juin 2009. © Rolex / Jeremy Llewellyn-Jones

HEURESUISSE

FRATERNITÉ DE RYTHMES

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Ainsi, la rencontre entre Youssou N’Dour et Aurelio Martínez n’a-t-elle rien d’anodin. Elle réunit deux mondes déjà imbriqués, deux gosses grandis sans moyens, à qui leurs ascendants ont fait don de leur savoir et de leurs racines. «Je ne savais rien de la culture garifuna, j’avais vu un jour un documentaire sur les Noirs de Colombie et cela m’intéressait», dit l’étoile de Dakar, qui revendique ainsi le choix de son protégé parmi les trois candidats proposés pour le Programme du mentorat. Un choix qu’il motive aussi par une autre raison: «Aurelio a du talent.» Au premier contact, le chanteur africain a observé l’obstination gracile de son protégé, qui, en écho, s’attendrit: «Je le croyais toujours calme, sérieux, mais non, c’est un homme joyeux, et c’est un roi au Sénégal.» A New York, Aurelio Martínez découvre le Super Etoile de Dakar, formidable orchestre qui accompagne Youssou N’Dour. Des fidèles, triés sur le volet et salariés, par-

a ce drôle de tambour à aisselle, le tama, frappé par des hommes malins, la baguette agile, experte. Ces musiques si puissantes se transmettent

peuple garifuna vient du golfe de Guinée, la région du Bénin et du Nigeria où domine l’ethnie yoruba, le Sénégal étant essentiellement peul et wolof. Nés du métissage

fois depuis vingt ans, par ce patron à la

oralement. Rien ici – en Afrique pas plus

d’esclaves naufragés sur l’île de Saint-

voix d’or qui commença dès l’âge de 16 ans à séduire la métropole africaine. Ce qui intrigue Aurelio, ce sont les percussions, le

qu’en Orient ou qu’en Amérique latine – n’est écrit. Dans un apprentissage à deux, il n’y aura pas d’étapes techniques, ni de

Vincent et d’Indiens Arawak, les Garifunas ont trouvé refuge en Amérique centrale. Ce sont ces épopées croisées qu’Aurelio

tambour djembé, si particulier, si commun en l’Afrique de l’Ouest, qu’il connaît parce

déroulé prévu, mais un chemin balisé par des concerts, chaque fois un rendez-vous

Martínez a voulu raconter dès son premier disque, Garifuna Soul, paru en 2004 et qui

que la musique africaine contemporaine est arrivée jusqu’au Honduras par les voix de «Baaba Maal, Salif Keita, Youssou...»

amoureux avec le public, cailloux blancs semés le long d’un parcours libre. Des échanges libres dans les deux sens. «Il fal-

lui vaudra le titre de «meilleur nouvel artiste de l’année» à l’Afropop Worldwide, puis en participant à des projets rassemblant

et parce que les Garifunas ont aussi des

lait aussi que Youssou N’Dour ressente la

d’autres Garifunas de la région, comme

tambours et qu’ils en jouent d’une façon à la fois différente et similaire. Et puis il y

musique de mon peuple, et sa connexion avec l’Afrique», insiste le Hondurien. Le

Umalali, avec la chanteuse Sofia Blanco et le musicien Andy Palacio, du Belize.


© Rolex / Marc Latzel

IC U LT U R E I

pris pour ce qu’il est: un étranger, à qui l’on propose des montres, des services de taxi, des fixés sous verre et de petites arnaques dans la rue. Première surprise d’Aurelio: il arrive le 9 décembre, jour de la Tabaski, l’équivalent sénégalais de l’Aïd el Kébir, la fête du mouton, et découvre que le Sénégal est un pays musulman. Débarqué à l’aéroport Léopold-Sédar-Senghor, il traverse des rues en prières. Le chauffeur de taxi luimême sort son tapis et se tourne vers La Mecque. «Au Honduras, ce sont les femmes qui fréquentent les églises. Là, prosternés, c’étaient des hommes», remarque Aurelio. Youssou N’Dour n’est pas là. C’est un homme très occupé. Aussi, le «protégé» doit faire un bout de chemin seul, sans le prince

AURELIO MARTÍNEZ

du très complexe mbalax, la musique populaire wolof.

Né en 1970 à Plaplaya (Honduras), Aurelio Martínez baigne dans la musique depuis sa petite enfance – grand-père, oncle, mère, père jouent et chantent la paranda, le genre musical festif qui domine dans la communauté garifuna de la côte atlantique. Le premier jouet d’Aurelio est une guitare, fabriquée avec le bois d’une canne à pêche. A 6 ans, il passe aux percussions; à 14, il part étudier à La Ceiba, capitale de la province d’Atlántida. Il n’abandonne pas pour autant la musique, et intègre le Garifuna All Star Band, composé d’as de la punta, de la paranda, du boom and

Ici, dans la province d’Atlántida, côté mer des Caraïbes, la vie des Garifunas est, comme dans la médina de Dakar, rythmée

L’AURA DE YOUSSOU N’DOUR Aurelio Martínez vit quelques jours d’éga-

chime, puis il crée son propre groupe, Lita Ariran. Musicien populaire, porteparole de sa communauté, il est désigné, en 2004, «nouvel artiste de l’année» par Afropop Worldwide pour Garifuna Soul,

par la musique et les chants. Dans ses textes,

rement salutaire, avec perte de repères,

son premier disque solo, et entreprend

Aurelio Martínez décrit la difficile survie de son peuple et les menaces qui pèsent sur cette minorité – l’émigration forcée, la spé-

seul et sans escorte, avant l’arrivée de son complice en musique, Ivan Duran, producteur de ses disques. Au premier ren-

des tournées internationales. En 2005, il est élu député. En 2007, il participe à l’aventure de Wátina, initiée par le

culation foncière, la discrimination raciale –, mais avec légèreté, tact et chic. L’Afrique

dez-vous chez Youssou N’Dour, puis dans son studio dakarois, les fils se dénouent.

patron du label Stonetree Records, Ivan Duran, musicien d’origine catalane avec

fait figure de terre-mère. La réalité est parfois autre. Quand, invité par son mentor, le jeune musicien arrive à Dakar fin 2008, il

«Je me suis concentré sur la voix d’Aurelio pour le guider, et j’ai fait appel à mon expérience de la scène internationale afin

qui Aurelio avait commencé à travailler en 1997 pour le disque collectif Paranda. Wátina réunit autour du Bélizien Andy

tombe sur une étrange planète où l’on parle

de réveiller en lui des choses endormies.»

Palacio (1960-2008) le Garifuna Collective,

le wolof et le français, mais pas l’espagnol, ou si peu. Lui, l’Africain du Honduras, est

Youssou écoute. Les percussions garifunas sont très lourdes, il faut, dit-il, les clarifier.

le septuagénaire du Belize Paul Nabor et Aurelio Martínez. 

LA RICHESSE DES DIFFÉRENCES

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IC U LT U R E I YOUSSOU N’DOUR À PROPOS DE SON PROTÉGÉ AURELIO MARTÍNEZ: «IL FALLAIT QU’IL SOIT LUI-MÊME, SÛR DE LUI, FIER DE SA MUSIQUE ET PRÊT POUR LE MONDE.»

HEURESUISSE

«Mon premier défi ici a été de comprendre

60

comment se transmettent les sentiments, de retrouver ce “sentir” des cultures», explique le Hondurien, qui, très vite, se met en quête de musiciens, joue avec le mythique Orchestra Baobab, et s’enquiert de l’importance de son mentor. «Youssou est un leader social, presque religieux, tout le monde croit en lui. Cela va au-delà de la musique.» Car quand Youssou dit, le peuple fait. Il dit d’être propre, et les femmes prennent leur balai pour nettoyer le seuil. Il dit d’aller donner son sang le jour de son anniversaire au lieu de lui offrir des cadeaux, et les files s’allongent devant les dispensaires. Egypt, un album magnifique publié en 2005 et primé aux Grammy Awards, rend hommage aux confréries musulmanes sénégalaises et à

mythique du bord de mer. A 20 ans, avec l’orchestre Super Etoile, il chante la gloire de

la musique, mais tant d’autres choses! A l’époque, les Blancs nous disaient comment

la musique égyptienne, et s’inscrit en faux contre l’assimilation réductrice de l’islam au fanatisme, mais aussi contre l’équation «islam égale arabe». «Bien sûr qu’Aurelio devait acquérir de meilleures techniques

Nelson Mandela. Il met un pied en Europe, en scène en France avec Jacques Higelin, puis en studio avec Peter Gabriel, pour l’album So, en 1986. L’ex-chanteur de Genesis, fondateur du label de musiques du monde

et quoi faire, et nous le faisions. Or, Peter Gabriel m’a plus écouté que l’inverse. En deux ans de collaboration, je me suis senti sûr de ce que j’incarnais. Avec lui, j’ai appris la diplomatie de la production, le travail en

d’arrangements, de production, de voix.

RealWorld, sera son sésame dans la sono

studio. A trouver, mais surtout à imposer ce

Mais ce à quoi je pouvais lui servir était ailleurs, dit Youssou N’Dour. Il fallait qu’il soit lui-même, sûr de lui, fier de sa musique et

mondiale. Il travaille avec Riuchy Sakamoto, enregistre un disque pop, The Lion, chez Virgin, qu’il quitte en 1991 pour 40 Acres

que l’on va entendre au final. Et puis Peter Gabriel m’a enseigné à voir comment un concert évolue, à maîtriser l’espace de la

prêt pour le monde. Moi, j’ai eu un mentor: Peter Gabriel.»

and a Mule, le label du cinéaste américain Spike Lee. «Je suis comme un pêcheur, je

scène, à jouer en concert comme dans un théâtre, à toujours imaginer autre chose.»

PETER GABRIEL, SAVOIR ÉCOUTER Dès l’âge de 16 ans, l’idole de la vieille ville

pars sur mon petit bateau et je ramène des poissons», dit-il. Neneh Cherry, par exemple, avec qui il concocte un duo de charme,

Comment s’y prendre avec un Hondurien qui connaît lui aussi le succès et les larges scènes de fête et de carnaval? 

de Dakar, de son marché en dédales, cerné

7 Seconds, sorti en 1994.

de cours maures et de vendeurs de ferraille, animait les nuits du Kilimandjaro, boîte

«Ma rencontre avec Peter Gabriel n’avait pas été programmée, il ne m’a pas appris

Le protégé Rolex Aurelio Martínez se produit à Ouakam, un quartier cité de Dakar, en 2008. Assis face à lui, Alioune Dioum Mafaye Diaw, représentant politique de ce district local. © Rolex / Marc Latzel

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UNTER DER LUPE:

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N° 34 – SOMMER 2014 – CHF 12.– / EUR 10.–


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II N H A LT I

S.40 MAR KT Meyrin Economic Forum: Sicherheit in der Uhrenbranche, S. 40 Horlogerie-Bijouterie Piguet: Der Kundendienst, betrachtet von einem unabhängigen Akteur, S. 42

S.44 B E R U F Swiss Watch Academy: Seine Uhr Louis Chevrolet selber bauen.

S . 4 6 K U LT U R

© Espace Horloger Vallée de Joux

S . 5 6 M E D I E N & K O M M U N I K AT I O N Portfolio: Christine de Loë und ihre Schwarzweissbilder, S. 56 Gespräch mit Nina dos Santos: CNN interessiert sich für Uhren, S. 64

S.68 ABC

HEURESCHWEIZ

Geschichte: Uhrendesign mit architektonischer Anmutung, S. 46 Youssou N’Dour: Rolex und sein grosszügiges Förderprogramm, S. 50

Barnabé Hossien: Auch ein Messebesuch kann Spass machen!

S . 71 I N D E X Die in dieser Nummer erwähnten Marken, Firmen und Institutionen.

S . 72 A K T U E L L E R B E I T R A G Fussball: Herdentrieb?

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IK U LT U R I

E in f ühr ung: Joë l A . G r andj e an, Che f r eda k t or – A r t i k e l: Vér onique Mor t aigne / L e Monde

YOUSSOU N’DOUR: PHILANTHROPIE, ROLEX UND PALÉO FESTIVAL Am Sonntag 27. Juli 2014 wird der senegalesische Künstler Youssou N’Dour das Publikum des Paléo Festival begeistern. Vor sechs Jahren nahm er als Mentor am philanthropischen Programm des Stifters Rolex teil, der soeben die Auflage 2014-2015 angekündigt hat.

HEURESCHWEIZ

D

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er sommerliche Festivalbetrieb führt viele international renommierte Künstler in die Westschweiz, nach Nyon oder Montreux. In diesem Zusammenhang erinnert sich Heure Schweiz an einen weltbekannten Künstler, den Senegalesen Youssou N’Dour, der 2008-2009 ebenfalls an der grosszügigen philanthropischen Initiative der Uhrenmarke Rolex mitgewirkt hat. Worum handelt es sich? Begabte junge Künstler sollen die Möglichkeit erhalten, sich ein Jahr lang von einem anerkannten Kollegen begleiten zu lassen, und zwar in sieben Kunstrichtungen, darunter die Musik. So lautet die Zweckbestimmung des humanistischen Auftrags, den die RolexStiftung sich zum Ziel gesetzt hat. Alle zwei Jahre, nach einem aufwendigen Such- und

zu wollen. Aurelio Martínez sah darin die

brasilianische Historiker Alberto da Costa e

Auswahlverfahren, an dem Persönlichkeiten von Weltrang mitwirken, werden sieben junge Künstlerinnen und Künstler jeweils einem qualifizierten Mentor zugeteilt. Für 2014 heissen die Mentoren Olafur Eliasson

Möglichkeit, sich einen lang gehegten Traum erfüllen zu können, nämlich seinen afrikanischen Wurzeln nachzugehen. Natürlich wollte er sich auch die Chance nicht entgehen lassen, einen grossen Künstler kennen zu

Silva schrieb. Der eine ist Senegalese, vom östlichen Ufer, der andere Honduraner, auf der westlichen Seite zu Hause. Der Ältere, Youssou N’Dour, ein Kind der Medina von Dakar, ist von seiner Grossmutter her Griot.

(Bildende Kunst), Alejandro González Iñárritu

lernen, der sich wie er selbst für verschiedene

Das sind die ehrwürdigen Mitglieder der

(Film), Michael Ondaatje (Literatur), Alexei Ratmansky (Tanz), Kaija Saariaho (Musik), Jennifer Tipton (Theater) und Peter Zumthor

ideelle Anliegen einsetzt. Als Teilnehmer des künstlerischen Mentoratsprogramms von Rolex, sind die Musiker

Dorfgemeinschaften, die den Ton angeben und das Leben der Häuptlinge besingen, den Mut der Mächtigen rühmen und ihnen

(Architektur).

Youssou N’Dour und Aurelio Martínez übereingekommen, ein Jahr gemeinsam die Bühne

gelegentlich auch eine Standpauke halten. Schlank und hochgewachsen, ist «You» der

KÜNSTLERISCHES ZWIEGESPRÄCH Neben dem Talent von Aurelio Martínez, war der Drang, neue Musikwelten zu entde-

des Nokia Theater am New Yorker Broadway zu bespielen. Eine Traumdestination, sozusagen neutral für die beiden Künstler, die auf

Sprecher der afrikanischen Bevölkerung von Dakar, der Verteidiger der kreativen Werte des urbanen Senegal. Seine Lieder handeln

cken der Anstoss für den berühmten sene-

verschiedenen Seiten des Atlantiks behei-

vom Zeitgeist: Fernsehserien, die die heimi-

galesischen Musiker Youssou N’Dour, den Honduraner von der Ethnie Garifuna betreuen

matet sind, «dieses gewaltigen Stroms, wo die beiden Ufer sich begegnen», wie der

schen Sitten verderben, Afrika als Deponie für den Giftmüll des Westens, Stammesfehden,

Der Mentor, der internationale Künstler Youssou N Dour, 2008 in Dakar (Senegal). © Rolex / Marc Latzel


IK U LT U R I

Aurelio Martínez (r.) konnte ein Jahr lang mit seinem Mentor Youssou N’Dour zusammen spielen. © Rolex / Fatoumata Diabaté

Rassismus. Er ist allgegenwärtig: am G8-Gipfel 2007, neben Bono und Sir Bob Geldof, fordert er einen Schuldenerlass für die afrikanischen Länder; vor der UNO in Genf setzt er sich im Rahmen der Aktion Roll Back Malaria für den Kampf gegen das weiterhin grassierende Sumpffieber ein.

ÜBER ALLE GRENZEN HINWEG Der Senegalese ist politisch engagiert, aber ohne Etikett, ein eingefleischter Panafrikaner. «Wir Afrikaner haben mehr Gemeinsames als Trennendes», sagt Youssou N’Dour, für den die Länder nicht an den künstlich gezogenen Grenzen enden. Mit den Medien vertraut und kluger Ratgeber, könnte er Kalif anstelle des Kalifen sein, Präsident der Republik, wie manche sagen. Aurelio Martínez, der Jüngere, lauscht ihm aus Mittelamerika, mit der Aufmerksamkeit des Nomaden auf der Suche nach seinen Ursprüngen. «Als ich zum Finalist des künstlerischen Mentoratsprogramms von Rolex gekürt wurde, erfuhr ich, dass

den Kopf, ein sympathisches rundes Gesicht, fast wie eine Ashanti-Maske, eingerahmt von feinen Dreadlocks. Doch Aurelio ist kein Rasta aus Jamaika, er ist ein Garifuna aus Honduras. Und er ist

damit ein Aufenthalt in Afrika verbunden

auch politisch tätig. Als Präsident der ethni-

war. Für mich wurde ein Traum wahr! Es war auch der Traum von Andy Palacio, der mein Lehrer und Freund war [Star der schwarzen

schen Kommission im Nationalkongress von Honduras vertritt er sein Volk, die Garifunas, eine afro-karibische Volksgruppe, die vorwie-

Musik von Belize, starb Andy Palacio 2008 mit nur 47 Jahren]. In Afrika durfte ich mei-

gend in der Provinz Atlántida, Hauptstadt La Ceiba, zu Hause ist. Der Sänger,

nen Mentor Youssou N’Dour kennen lernen. Ein starkes Erlebnis! Ich bewundere ihn; er ist ein Künstler des Friedens, mit einer sensati-

Komponist und Perkussionist ist der erste schwarze Abgeordnete in der Geschichte des mittelamerikanischen Landes, das oft in

onellen Stimme. Ich fühlte mich auch seinen

Vergessenheit gerät. Von seinen 6,2 Millionen

politischen und menschlichen Anliegen sehr nahe.» Aurelio Martínez lächelt und wiegt

Einwohnern sind rund 10% Garifunas, die ihre eigene Sprache sprechen. Zusammen

51 VÉRONIQUE MORTAIGNE Die Autorin dieses Artikels, Véronique Mortaigne, leitet die Rubrik «Musiques actuelles» in der Tageszeitung Le Monde. Von ihr stammen verschiedene Bücher: Cesaria Evora, la voix du Cap-Vert; Sons latinos; Fado, chant de l’âme; Les Musiques du Maghreb; Musiques du Nordeste brésilien. Sie ist auch Mitautorin von 9e Cercle, des Dokumentarfilms über die weltweite Ausbreitung der schwarzen Musik.


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Auf der Bühne zusammen: Der Mentor Youssou N’Dour (l.), Kategorie Musik, und sein Schützling Aurelio Martínez am Festival de Jazz de Vienne im Juni 2009. © Rolex / Jeremy Llewellyn-Jones

HEURESCHWEIZ

mit dem Tanz und der Musik dieses Volks

52

wurde die Sprache von der Unesco 2001 zum Meisterwerk des Kulturerbes der Menschheit erklärt. Aurelio will seine Kultur über den Osten von Honduras hinaus bekanntmachen. «Meine Eltern wollten nicht, dass ich Musiker werde, doch ich bin mit 14 Jahren nach La Ceiba aufgebrochen, wo ich heute lebe. Ich habe durch die Praxis gelernt, indem ich die Orte aufsuchte, wo die Alten spielten. Da ich Talent hatte, haben sie mir die Kunst beigebracht.»

Die Begegnung zwischen Youssou N’Dour und Aurelio Martínez ist ein seltener Glücksfall. Es treffen sich zwei bereits verzahnte Welten, zwei Jungen, die mittellos aufgewachsen sind

In New York lernt Aurelio Martínez die Band Super Etoile de Dakar kennen, das hervorragende Orchester, das Youssou N’Dour begleitet. Es besteht aus treuen, handverlesenen Begleitern, die zum Teil schon seit zwanzig Jahren seine Angestellten sind. Schon mit 16 Jahren hatte der Chef mit der goldenen Stimme begonnen, die Menschen

Abschnitte noch geplante Abläufe. Man lernt bei echten Auftritten, im direkten Kontakt mit dem Publikum, bis man spürt, dass man die Technik verinnerlicht hat. Der freie Austausch ist eine Zweibahnstrasse. «Auch Youssou sollte die Musik meines Volkes und ihre Verwandtschaft mit Afrika spüren», betont der Honduraner. Das Volk der Garifuna

und denen von ihren älteren Mitmenschen die Grundlagen ihres Könnens und ihrer Wurzeln vermittelt wurden. «Ich wusste nichts von der Kultur der Garifunas. Eines Tages sah ich einen Dokumentarfilm über die Schwarzen in

der afrikanischen Grossstadt zu begeistern. Was Aurelio besonders interessiert, sind die Schlaginstrumente, insbesondere die eigenartige Djembé-Trommel, die in Westafrika weit verbreitet ist. Er kennt sie, weil die aktu-

stammt vom Golf von Guinea, von der Region Benin und von Nigeria, wo die Yoruba die Mehrheit ausmachen. In Senegal leben vorwiegend Peul und Wolof. Die Garifunas, Mischlinge von Sklaven, die auf der Insel

Kolumbien; das hat mich interessiert», sagt

elle afrikanische Musik durch die Stimmen

Saint-Vincent gestrandet sind, und von

der Star von Dakar, der seinen Schützling unter den drei vom Mentoratsprogramm vorgeschlagenen Kandidaten bewusst ausge-

von «Baaba Maal, Salif Keita, Youssou…» bis nach Honduras gekommen ist, und weil die Garifunas auch die Trommel schlagen,

Arawak-Indianern, haben in Mittelamerika ihre Heimat gefunden. Schon mit seiner ersten Schallplatte Garifuna Soul, die 2004

wählt hat. Es gibt noch einen anderen Grund für seine Wahl: «Aurelio ist begabt.» Auf

zugleich anders und doch ähnlich. Und dann gibt es die seltsame Achseltrommel, Tama

erschien, bezog sich Aurelio Martínez auf diese Wechselwirkungen. Er erhielt dafür

Anhieb stellte der afrikanische Liedermacher bei seinem Schutzbefohlenen einen freudigen Lerneifer fest. Dieser wiederum lobt

genannt, auf der Könner mit wirbelnden Trommelschlägern spielen. Überliefert werden die eindrücklichen

den Titel «bester junger Künstler des Jahres» von der Afropop Worldwide. Dann folgten gemeinsame Projekte mit anderen Garifunas

sein Vorbild: «Ich hielt ihn für unerschütter-

Klänge mündlich. In Afrika, im Orient wie in

der Region, wie Umalali, mit der Sängerin

lich ruhig und ernst, aber er ist ein fröhlicher Mensch, ein echter König in Senegal.»

Lateinamerika gibt es keine Partituren. Bei einer Lehre zu zweit gibt es weder didaktische

Sofia Blanco und dem Musiker Andy Palacio aus Belize.

VERWANDTSCHAFT DER RHYTHMEN


© Rolex / Marc Latzel

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Flughafens Léopold-Sédar-Senghor kommt er durch Strassen, die von Betenden bevölkert sind. Auch der Taxifahrer packt seinen Gebetsteppich aus und verneigt sich in Richtung Mekka. «In Honduras gehen die Frauen in die Kirche. Hier habe ich lauter betende Männer gesehen», wundert sich Aurelio. Youssou N’Dour ist nicht da. Er ist sehr beschäftigt. Also muss sich sein Schützling vorläufig allein zurechtfinden, ohne sich auf den König der Volksmusik der Wolof, der äusserst komplexen mbalax, stützen zu können.

AURELIO MARTÍNEZ

Aurelio Martínez ist ein paar Tage auf sich allein gestellt, er muss sich ohne Begleitung selbst zurechtfinden, eine positive Erfahrung.

Geboren 1970 in Plaplaya (Honduras), war Aurelio Martínez schon als Kleinkind in Musik eingebettet – Grossvater, Onkel, Mutter, Vater spielen und tanzen die Paranda, die fröhliche Musik, die vom Volk der Garifunas an der Atlantikküste produziert wird. Aurelios erstes Spielzeug ist eine Gitarre, aus dem Holz einer Angelrute angefertigt. Mit 6 wechselt er zu den Schlaginstrumenten, mit 14 geht er zur Schule in La Ceiba, der Hauptstadt der Provinz Atlántida. Von der Musik lässt er keinen Augenblick ab; er tritt der Garifuna All Star Band bei, in der grosse Könner der Punta, der Paranda, des Boom und Chime mitwirken. Dann gründet er seine

Bodenspekulation, Rassismus –, aber stets mit lockerer Leichtigkeit. Afrika kommt darin als Muttererde vor. Nur sieht die Realität manchmal anders aus. Als der junge Musiker, auf Einladung seines Mentors, Ende 2008

Dann trifft sein musikalischer Komplize Ivan Duran, ein, der Produzent seiner Schallplatten. Bei der ersten Verabredung mit Youssou N’Dour, dann in dessen Studio in Dakar, bahnt sich eine Verständigung an. «Ich

eigene Gruppe, Lita Ariran. 2004 wird der populäre Musiker und Sprecher für seine Gemeinschaft von Afropop Worldwide für Garifuna Soul, seine erste Soloplatte, zum «neuen Künstler des Jahres» ernannt. Jetzt

in Dakar ankommt, findet er sich in einer

habe an Aurelios Stimme gearbeitet, ihn ent-

geht er auf internationale Tournees. 2005

fremden Welt wieder, wo wolof und französisch gesprochen wird, spanisch aber praktisch unbekannt ist. Er, der Afrikaner aus

sprechend beraten. Meine Erfahrung im internationalen Showgeschäft hat mir geholfen, in ihm Fähigkeiten zu wecken, die zuvor brach-

wird er ins Abgeordnetenhaus gewählt. 2007 wirkt er am Projekt Wátina des Inhabers der Marke Stonetree Records, Ivan

Honduras, gilt als das, was er ist: ein Fremder, dem man auf der Strasse Uhren, Taxis und

lagen.» Youssou hört zu. Die Perkussionen der Garifunas sind zu dumpf, sie müssen

Duran, mit. Mit dem Musiker katalanischen Ursprungs hatte Aurelio schon 1997 an

Schundwaren andrehen will. Aurelios erste Überraschung: er kommt am 9. Dezember an, dem Tabaski-Tag, wie man

gestrafft werden. «Zuerst wollte ich begreifen, wie Gefühle übertragen werden, wie man Kulturen “erfahrbar” macht», erklärt der

der Gemeinschaftsproduktion Paranda zusammengearbeitet. Wátina führt um den Belizer Andy Palacio (1960-2008) das

in Senegal das Fest des Schafs Aïd el Kebir

Honduraner, der sich alsbald auf die Suche

Garifuna Collective, den Siebziger von

nennt. Er stellt fest, dass Senegal ein islamisches Land ist. Nach dem Verlassen des

nach Musikern macht und mit dem berühmten Orchestra Baobab spielt. Daneben macht

Belize, Paul Nabor, und Aurelio Martínez zusammen. 

BEREICHERNDES ANDERSSEIN Hier, in der Provinz Atlántida, auf der Karibikseite, ist das Leben der Garifunas, wie in der Medina von Dakar, von Musik und Gesang untermalt. In seinen Texten beschreibt Aurelio Martínez den schweren Überlebenskampf seines Volkes und die Gefahren, die dieser Minderheit drohen – Zwangsauswanderung,

YOUSSOU N’DOURS AURA

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IK U LT U R I YOUSSOU N’DOUR ÜBER SEINEN SCHÜTZLING AURELIO MARTÍNEZ: «ER MUSSTE SELBSTSICHER WERDEN, STOLZ AUF SEINE MUSIK UND BEREIT, DER WELT ENTGEGENZUTRETEN.»

HEURESCHWEIZ

er sich ein Bild von der Bedeutung seines

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Mentors. «Youssou ist eine gesellschaftliche, fast schon religiöse Leaderfigur. Alles glaubt an ihn, ganz abgesehen von seiner Musik.» Denn wenn Youssou spricht, folgt ihm das Volk. Er predigt Sauberkeit, und schon greifen die Frauen nach dem Besen. Er fordert zur Blutspende auf, anstatt ihm zu seinem Geburtstag Geschenke zu machen, und schon stehen vor den Kliniken lange Warteschlangen an. Egypt, ein grossartiges Album, 2005 entstanden und bei den Grammy Awards ausgezeichnet, würdigt die senegalesischen Moslembrüderschaften und die ägyptische Musik und distanziert sich von der wohlfeilen Gleichsetzung von Islam und Fanatismus, aber auch von der Gleichung «Islam gleich arabisch». «Natürlich musste

Mandela. Dann setzt er einen Fuss nach

Damals sagten die Weissen uns, was wir

sich Aurelio produktionstechnisch und stimmlich verbessern, aber ich wollte ihm vor allem zu einem neuen Selbstwertgefühl verhelfen; er sollte sich selbst treu sein, selbstbewusst, stolz auf seine Musik und bereit, der Welt ent-

Europa, tritt in Frankreich mit Jacques Higelin auf; im Studio nimmt er 1986 mit Peter Gabriel das Album So auf. Der Ex-Sänger von Genesis, Gründer der Weltmusikmarke RealWorld, öffnet ihm die Türen zur weltweiten Musikszene.

tun sollten, und wir taten es. Peter Gabriel hingegen hat mir mehr zugehört als ich ihm. Zwei Jahre Zusammenarbeit haben mir ein sicheres Selbstbewusstsein gegeben. Bei ihm habe ich die Diplomatie der Produktion,

gegenzutreten. Ich habe auch einen Mentor

Er arbeitet mit Riuchy Sakamoto, nimmt bei

die Studioarbeit gelernt. Gelernt, wie man

gehabt: Peter Gabriel.»

Virgin die Popplatte The Lion auf, wechselt 1991 zu 40 Acres and a Mule, dem Label des amerikanischen Filmemachers Spike Lee. «Ich

das gewünschte Endergebnis erreicht. Bei Peter Gabriel habe ich erlebt, wie ein Konzert sich weiterentwickelt, wie man sich den

Schon mit 16 Jahren trat das Idol der Altstadt

bin wie ein Fischer, ich fahre auf meinem kleinen Boot aus und bringe Fische nach Hause»,

Bühnenraum aneignet, wie man ein Konzert wie im Theater aufführt und sich immer wie-

von Dakar, mit ihrem verwinkelten Markt, ihren maurischen Innenhöfen und ihren Alteisenhändlern, in den heissen Nächten des

sagt er. Neneh Cherry zum Beispiel, mit dem er das reizvolle Duett 7 Seconds produzierte, erschienen 1994.

der etwas einfallen lässt.» Wie geht man mit einem Honduraner um, der selbst den Rausch des Erfolgs und der Feststimmung kennt? 

Kilimanjaro, des angesagten Nachtclubs am Meer auf. Mit 20 begleitet ihn die Band Super

«Meine Begegnung mit Peter Gabriel war

PETER GABRIEL ODER DIE KUNST DES ZUHÖRENS

Etoile; er singt seine Bewunderung für Nelson

Rolex-Schützling Aurelio Martínez tritt 2008 in Ouakam, einem Stadtteil von Dakar auf. Neben ihm, sitzend, Alioune Dioum Mafaye Diaw, politischer Repräsentant des Bezirks. © Rolex / Marc Latzel

nicht geplant; er hat mir nicht Musik, aber viele andere wichtige Dinge beigebracht!

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THE END

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