MEMOIRE : UN COURANT UTOPIQUE CHEZ LES PAYSAGISTES CONTEMPORAINS

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I/ De l’Utopia de Thomas More aux utopies urbaines Introduction Cette première partie pose le cadre théorique du travail de mémoire et permet de constituer un socle de connaissances qui va venir enrichir la réflexion autour du thème de l’utopie. Nous commencerons par faire un rappel des généralités au sujet de la thématique « utopie » avant de s’intéresser plus particulièrement aux écrits qui ont fait le lien entre utopie et projet. Dans un autre point, nous étudierons en détail quatre utopies architecturales ou urbanistiques du XIX ème et XXème siècle en nous attachant à en faire ressortir les caractéristiques principales et notamment concernant leur approche du paysage.

1- Utopie : un terme polysémique a) Le nulle part de Thomas More Thomas More est un juriste et homme d’Etat anglais né en 1478 et décédé en 1535. On le décrit comme étant un philosophe humaniste, soucieux de l’équité. A cette époque, on part à la découverte de contrées lointaines et les récits de ces voyages rencontrent un grand succès, notamment grâce au développement de l’imprimerie. Thomas More s’inspira des récits de voyage pour écrire en 1516 De optimo reipublicae statu, deque nova insula Utopia. Dans cet ouvrage écrit en latin, l’auteur décrit l’île d’Utopia. La population, principalement des agriculteurs, vit sur une île où elle est répartie dans 54 villes semblables où les services sont collectifs. Chacun habite une maison individuelle avec jardin de laquelle on doit déménager tous les 10 ans pour ne pas s’habituer à la propriété privée. La vie sociale et culturelle est riche et variée. Il n’est cultivé que le nécessaire pour se nourrir, il n’y a pas d’exportation. La récolte est équitablement répartie entre les différentes communautés de l’île. Les tâches obligatoires représentent 6h dans la journée, le reste du temps est libre. Dans ce monde, l’abondance n’existe pas. L’épargne est inutile. Les vieilles personnes, les malades et les enfants sont pris en charge par la collectivité. Thomas More a imaginé une République où chacun vit dignement à une époque où la majorité de la population vie dans des conditions de vie misérables. Ce récit a été perçu à l’époque comme une critique de la politique anglaise et une véritable prospective. Pourtant, l’auteur disait lui-même avoir écrit un pur divertissement… Thomas More a formé un néologisme pour nommer son île qui n’existe pas : Utopia. Il a construit son mot à partir du grec [topos] qui signifie lieu et du préfixe [ou] qui signifie non. Littéralement, le mot obtenu porte le sens de non-lieu ou lieu de nulle part. C’était alors la naissance d’un mot, qui au fil de l’histoire s’enrichira et sera porteur d’espoir.

b) Les différents sens du terme Le terme « utopie » a au cours du temps beaucoup inspiré différentes personnalités comme en témoignent les nombreuses citations qui sont restées (annexe 1) et qui ont contribué à faire évoluer sa signification. Reprenons maintenant les différents sens que porte le mot. 

Le titre de l’ouvrage de Thomas More

D’abord Utopie est le nom propre qui désigne l’île imaginée par l’auteur, ensuite c’est le texte lui-même où il est question de cette île qui sera nommée Utopie.

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