Novembre 2016 / N° 103 / 6,90 €
Choisissez le camp de la culture
Le mystère Édouard Baer Enquête sur un dandy culte et loufoque
Dossier : les 20 écrivains français de moins de 40 ans les plus prometteurs M 09254 - 103 - F: 6,90 E - RD
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Et aussi : Steve Sem-Sandberg, Philippe Sollers, Park Chan-wook, Asghar Farhadi, Atticus Lish...
Albert Serra : rencontre avec le génie catalan pour son dernier film La Mort de Louis XIV
Edouard (Baer) aux mains d’argent
F
par Vincent Jaury
eu follet, loufoque, improvisateur de génie, comédien de grand talent qui n’a pas encore trouvé son grand réalisateur, l’homme le plus séduisant de Paris, cultissime (La Grosse Boule, le Centre de visionnage, La Bostella), agaçant, diva, discret, névrotique, homme de troupe, chef de troupe, Edouard Baer est tout cela. A notre époque où la légéreté a disparu dans les limbes du Pacifique, où l’esprit de sérieux, sur tous les fronts (national), semble avoir vaincu, un Baer n’a jamais été aussi nécessaire.
Pour notre plus grand plaisir, après des années où on l’avait un peu perdu de vu, il revient en majesté : si on a pu le revoir lire Un pedigree de Modiano, on peut aussi l’écouter sur la matinale de radio Nova, et surtout, attendre son film Ouvert la nuit que notre critique Frédéric Mercier a vu en avant-première et qui est paraît-il, une grande réussite. Nous avons mené l’enquête pour en savoir un peu plus sur cet artiste dont on sait finalement très peu de choses, tant il déteste parler de lui. L’idée étant donc d’interviewer un maximum de personnes le connaissant. Pas d’interview de Baer himself, il a accepté puis refusé. Son attachée de presse semblait tenir à ce que ce portrait paraisse pendant la promo de son film. Nous tenions absolument à le faire ce mois-ci, car nous voulions le mettre en couv, ce qui n’aurait pas été possible en janvier. L’impossibilité de le rencontrer pourrait être la conséquence de notre refus d’accepter l’injonction commerciale. Il est difficile aujourd’hui d’exercer son métier de journalisme librement, Aude Lancelin l’a remarquablement expliqué dans son livre Le Monde libre. Edouard Baer aurait même failli m’appeler pour exprimer sa colère... Sans surprise, car comme écrit plus haut, Baer est mal à l’aise avec l’approche biographique. On aurait pu aborder Edouard Baer autrement mais l’enquête-portrait nous a semblé la meilleur voie tant il a fait de sa vie une oeuvre d’art. Tant ce bourgeois s’invitant chez les punks est un personnage de roman. Et comme vous le savez, cher lecteur, le roman, à Transfuge, on aime bien. ÉDITO / Page 3
SOMMAIRE Page 22
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PHILIPPE SOLLERS
NEWS
3/
Édito
6/
On prend un verre avec Sébastien Lapaque
CHRONIQUES 8 / Le
N°103 NOVEMBRE 2016
nez dans le texte de François Bégaudeau ce que vous voulez
10 / Croyez
12 / Journal
d’un homme pressé 14 / Interview express : Jean Le Gall 16 / Interview express : Eugenia Almeida 18 / Interview express : Wim Wenders 20 / En coulisse avec Épicentre
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ÉDOUARD BAER
DU CÔTÉ DE LA LITTÉRATURE
: Philippe Sollers, Complots, Contre-attaque : Steve Sem-Sandberg, Les élus 30 / 3e événement : Atticus Lish, Parmi les loups et les bandits 34 / Sélection des meilleurs livres du mois 40 / Lire dans le noir 42 / Essai 44 / Dossier : les 20 écrivains français de moins de 40 ans les plus prometteurs. 60 / Déshabillage : Leïla Slimani 22 / 1er événement 26 / 2e événement
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LA COUV
Pendant de longues semaines, nous avons enquêté sur un des artistes les plus drôles et intrigants de ces vingt dernières années : ÉDOUARD BAER
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mise en scène
Sylvain Creuzevault
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ALBERT SERRA
du 2 novembre au 4 décembre 2016
SUR NOS ÉCRANS
Page 70 70 / Édito
: Albert Serra, La Mort de Louis XIV 84 / 2 événement : Asghar Farhadi, Le Client 88 / 3e événement : Park Chan-wook, Mademoiselle 92 / Sélection des meilleurs films du mois 100 / Ressortie salle et DVD 72 / 1er événement e
www.colline.fr 01 44 62 52 52
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EN VILLE
104 / Scène : Angelus Novus. L’AntiFaust au Théâtre de la Colline... 108 / Expo : Tino Sehgal au Palais de Tokyo... 112 / Musique : Arnold Turboust... 116/ Festival : Un Weekend à l’Est, Foire du Livre de Brive...
d’après le roman de
126 / En
route ! Va devant !
John Maxwell Coetzee mise en scène
Jean-Pierre Baro du 3 novembre au 3 décembre 2016
J’AI PRIS UN VERRE AVEC…
SÉBASTIEN LAPAQUE
Par Oriane Jeancourt Galignani photo Franck Ferville e ne m’attendais pas à ça. A ce café sobre face à la Maison de la Radio, à cette Badoit que nous peinons à finir. Qui connaît et lit Sébastien Lapaque sait qu’à Paris il y a peu de bonnes tables qu’il ignore, ni de déjeuners en sa compagnie qui ne finissent avant la tombée de la nuit. Pour me faire saliver, il m’en raconte un récent, Passage des Panoramas, derrière la Bourse, avec notamment Frédéric Beigbeder : derrière une vitrine pleine d’animaux empaillés, ils se payèrent le déjeuner de ce début de siècle, pour fêter l’anniversaire de l’un d’entre eux. Mais aujourd’hui, Lapaque a du travail. Des articles peut-être pour le Figaro littéraire où il officie depuis plus de quinze ans- « Je finis par faire partie des meubles » me dit-il sur un ton enjoué, et puis il finit son roman, à paraître sans doute l’année prochaine, « une histoire de conversion » . Rien à la Houellebecq, on est en territoire papal avec Lapaque. Il a d’ailleurs l’air un peu habité ce matin, cet inépuisable raconteur d’histoires drôles ou gonflées, qui peut écrire un jour contre Sarkozy, puis sur Alger. Fort en gueule, érudit et joyeux, Lapaque parle de ses amis et de ses ennemis dans ce milieu littéraire qu’il connaît par cœur. Et il en a des histoires, notamment une assez haute en couleur, qui lui valut un certain froid avec Gallimard. Mais on est pas là pour parler milieu, plutôt pour évoquer la beauté blanche, ouverte, faussement simple, de la ville qu’il décrit dans son dernier livre, Théorie d’Alger ( Actes Sud). « C’est l’une des trois plus belles baies du
J
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monde, avec celles de Rio et de Naples », me dit-il assez vite. On voit qu’il ne s’est pas ennuyé à y retourner régulièrement, depuis 2009, et sa découverte hallucinée : « je n’ai aucun lien avec l’Algérie, mon père n’a pas fait la guerre, je n’ai pas eu de famille pied-noir. J’y suis donc allé tard, et pour participer à une rencontre sur Albert Camus. J’ai rencontré là-bas plusieurs personnes, dont Kamel Daoud, qui m’ont donné envie de revenir. » Lapaque décrit bien Alger. Raconte avec énergie la liesse qui peut y régner lors des matchs de foot, des chauffeurs de taxis qui parlent trop, ou pas du tout lorsqu’ils sont barbus, de Karl Marx qui y est allé un peu avant de mourir, des jeunes qui dans les années 70 écoutaient du rock dans la rue, de Lili Boniche, le célèbre chanteur de la Casbah de mère juive et de père kabyle. Il renoue le lien avec la France, cherche la tombe de la mère d’Albert Camus, peine à la trouver. Il raconte les artistes français là-bas, Paul-Jean Toulet par exemple, mais aussi Duvivier et son Pépé le Moko, n’hésite pas non plus à revenir sur les conneries écrites par Victor Hugo à propos des Algériens - « petites peuplades à peu près barbares » - et qu’ils ont toujours en travers de la gorge. Surprenant d’entendre ce fou de Bernanos et de Léon Bloy parler des Algériens avec cette fougue-là. Mais c’est justement dans ses pas de côté que Lapaque est le plus intéressant. Enfin, lui ne le dira pas comme ça : « oui bien sûr, écrire sur Alger en ce moment, c’est politique. Mais je n’ai fait que suivre ce que dit le pape, son appel à construire des ponts, et non des murs entre les hommes. » Bon. On ne le lancera pas sur le pape, ni sur le mariage gay qui échappe visiblement à la théorie des ponts. Plutôt le relancer sur Alger. « Je voulais montrer aussi qu’entre la pression du pouvoir d’en haut, et celle des barbus de la société, des îlots de vie, de liberté survivaient dans cette ville ». Il en parle bien. On regrette à peine le déjeuner aux Panoramas.
QUAND DEUX AMANTS CHANGENT LES LOIS DE TOUT UN PEUPLE MENTION SPÉCIALE DU JURY LONDON FILM FESTIVAL
GÖTEBORG FILM FESTIVAL
FESTIVAL DU FILM ROMANTIQUE DE CABOURG
Crédits non contractuels
INSPIRÉ D’UNE HISTOIRE VRAIE
LE 16 NOVEMBRE
CANDIDAT AUX
OSCARS
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Avec et sans trompettes à propos de 14 juillet, Eric Vuillard, Actes Sud par François Bégaudeau
T
oi qui es intarissable sur nos valeurs, notre histoire, les dates qui nous fondent et soudent, qu’aurais-tu à dire du 14 juillet 1789, qu’honore chaque année ta France unie ? Qu’aurais-tu à raconter de la proverbiale prise de la Bastille ? Très peu. Cet événement supposé te constituer, tu n’en connais rien. Ton texte ferait trois lignes. Sur cette seule journée, Eric Vuillard a écrit deux cents pages. Parce qu’il en sait ou a voulu en savoir plus. Voulu dissiper le flou dont se nourrissent les mythologies nationales, et se documenter pour donner chair à ce que la symbolique républicaine a décharné. Parce qu’elle emprunte à la geste émeutière, populaire, la prise de la Bastille est anonyme. Un fait d’armes sans général à bicorne. A défaut, on dit : le peuple. On dit : ce jour là le peuple de Paris. Pour réchauffer ce que le marbre des célébrations cocardières a refroidi, Vuillard divise le générique « peuple » en autant de noms propres et métiers que ses recherches lui en ont fournis : « Il y a aussi Boehler, charron, Bouin, corroyeur, Branchon, dont on ne sait rien du tout, Bravo, menuisier, Buisson, tonnelier, Cassard tapissier, Delatre, buraliste, Defruit, forgeron, Demay, maçon, Delore, limonadier », etc. D’entité, la foule devient un agrégat hétéroclite d’individus. Avec parmi eux des femmes, ces grandes oubliées de la Grande Histoire burnée : « on ne nous raconte jamais ces pauvres filles venues de Sologne et de Picardie, toutes ces jolies femmes mordues par la misère et venues en malle-poste… ». Pour prendre une citadelle, il faut des gens, toutes sortes de gens, et c’est pourquoi le combat fut incertain, hasardeux, bancal - « trivial » écrit Vuillard. Personnifier c’est prosaïser. Ce à quoi l’art prosaïque du roman est le plus habilité. Or la captivante prose de 14 juillet suit aussi la pente contraire. Une pente ascensionnelle, disons. Encline à restituer la joyeuse vulgarité du vulgus, elle l’est aussi à le magnifier, à le porter au « sublime ». A son tour Vuillard dit : le peuple. Ou encore : la ville. Ou même : Paris. C’est « Paris » qui se soulève. Alors le verbe gonfle comme une voile (« des foules innombrables montent sur les tours de Bastille »), s’augmente de formules intensives, impulse maintes phrases par des ah exclamatifs (« ah! On éprouve un curieux sentiment de bien-être » ; « ah! ça en fait des mammifères »), s’étouffe de superlatifs (« la nuit du 14 juillet fut sans doute la plus agitée, la plus heureuse mais aussi la plus tourmentée qu’une ville ait jamais connue »), et à la fin remythifie ce qu’elle avait humanisé. La Bastille devient « un « Dieu de sable et de pierre » — et « cette fois Page 8 / TRANSFUGE
le nez dans le texte
Babylone sera plus forte que le Déluge ». Rien d’étonnant à ce que le plus mythificateur des historiens, Michelet, soit ici le seul de sa corporation cité. A moins que ce ne soit l’épique hugolien que tachent de réinsuffler certains raccourcis : « l’ire et la misère s’étant jointes à te jeter bas ». En tout cas le roman ne s’interdit plus d’adopter, de loin en loin, ce que Vuillard congédiait par ailleurs sous le nom de « rhétorique des grandes occasions ». « Il faut être attentif à ces vagues présences, contours, profils, à ces locutions dont tout récit se sert pour mener son lecteur », recommande encore l’auteur, et on ne saurait mieux définir la vocation de la présente chronique. Le chroniqueur a donc été attentif aux « c’est alors », aux « soudain », aux « et voici que », aux passé simples qui souvent viennent supplanter le présent de l’histoire, et autres outils verbaux de l’emphase. La réserve qui affleure alors serait moins littéraire qu’épistémologique, pour autant que les deux soient distincts. L’histoire, même quand elle retourne contre les nantis une foule de gueux, n’est épique qu’à la marge. Sa temporalité est moins nette, moins ficelée que celle d’un récit. Dans le présent concret du moment révolutionnaire, il n’est pas sûr que le peuple soit « fils des Lumières ». Il n’est pas exact non plus qu’avec l’Assemblée constituante « la volonté du peuple vient de faire son entrée dans l’Histoire », ni que « la Révolution commence par la rue ». S’il faut absolument tailler une séquence, avec début et fin, dans le processus long qui ne connaît ni début ni fin, la Révolution ne commence pas avec la rue, mais avec la ruine de l’Etat, avec les impôts iniques pour la pallier, avec le prix du pain, le chômage, l’intervention calamiteuse du banquier Necker. D’ailleurs Vuillard rappelle fort bien tout ça. Mais le rappelle en quelques pages qui semblent un préambule avant d’en venir au fait, aux faits héroïques, au romanesque. L’histoire qui fait droit aux structures n’est pas aussi romanesque qu’un assaut de citadelle. Sa rigueur fait retomber le souffle, et par exemple congédie le passé simple : « le profit colonial, industriel, minier, a permis à toute une bourgeoisie de prospérer. Et puis les riches paient peu d’impôts. L’Etat est presque ruiné mais les rentiers ne sont pas à plaindre ». L’histoire, la vraie, se raconte sans tambours ni trompettes. Sans « c’est alors », sans « et voici que », sans « ah! ». L’histoire, la vraie, ne se raconte pas comme une bonne histoire.
« Éden moderne et populaire, miraculeusement coupé du monde » BANDE À PART « Un beau documentaire » LIBÉRATION
arizona
distrib.
AU CINÉMA LE 23 NOVEMBRE
Croyez ce que vous voulez... Voyage à l’Unesco
V
ous l’avez sans doute entendu, la littérature est menacée. Le mal rôde, il est chevelu, et siffle « Mr.Tambourine Man ». Pauvre Dylan devenu depuis le Nobel le symptôme d’une littérature qui « se dilue ». Et l’on découvre que la littérature est un cachet d’aspirine soluble dans la chanson. Ce jeudi de Nobel où le débat se lève dans les tribunes, monte en moi cette fâcheuse envie de lancer aux pleureurs anti-Dylan : vous ne croyez pas qu’en France ce qui « dilue » la littérature, ce sont plutôt les livres fabriqués, les romans vains ou gorgés de théorie politico-rance, que l’on nous vend sans fin en têtes de gondoles, et qui, eux, ne font pas débat lorsqu’ils sont primés ? Mais le lendemain, je prends de l’altitude. Ce vendredi de pluie basse, je monte au septième étage de l’Unesco. Un petit voyage qui vaut le détour, pas seulement pour la vue - même si cette plongée sur la cour de l’Ecole militaire, ses trois camions et son manège où l’on imagine les chevaux tourner sous une tour Eiffel à la tête coupée par la brume, ça vous donne des idées sur une France somnambule, très Ancien Régime. Mais je suis à l’Unesco pour écouter parler de littérature. On y nomme Vera Michalski ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco. Elle est accueillie par Irina Bokova, directrice de l’institution. Je sais que cette femme est une figure politique souvent prise à parti, dans une institution aux positions qui prêtent à débat, mais là n’est pas la question qui m’intéresse. Ce soir là, elle a tenu un discours concis, clair, sur le pouvoir de la littérature. Page 10 / TRANSFUGE
Et ses mots m’ont sauvé de ma colère post-Nobel. Elle a dit ce qu’il fallait dire. Ce que l’on ne dit plus. Ce que l’on pourrait un jour oublier. Je vais essayer de résumer ses propos : la littérature, c’est permettre aux vivants de dialoguer avec le passé. La littérature, c’est permettre aux isolés de n’être plus seul. La littérature c’est offrir la possibilité de résister à ceux que l’on cherche à faire taire. Irina Bokova a grandi dans la Bulgarie soviétique, et même si elle appartenait aux familles privilégiées, elle a pu voir le dénuement d’une vie littéraire sans libertés. Une menace qui reprend de la vigueur dans la Pologne d’aujourd’hui. J’en parle avec quelques personnes présentes, très soucieuses de ce qui se passe à Varsovie. Et attentives à la résistance des hommes de lettres. Deux des plus grands metteurs en scène européens, Krzysztof Warlikowski et Krystian Lupa y sont chaque jour au front, et dénoncent les attaques contre les arts menées par le gouvernement. Voilà ce qu’on appelle une menace sur la culture. Au cœur de l’Europe, une guérilla de financement et de censure menée par un gouvernement élu. Et même confortablement élu, par un peuple qui s’est laissé séduire par la promesse d’une politique sociale active. Un gouvernement, me disait un Polonais très ancré dans le monde culturel, qui pourrait être réélu, tant l’opposition s’est disqualifiée les années précédentes. La menace n’est donc pas ponctuelle, mais s’installe, pour longtemps. En France, ce genre d’aberration électorale n’appartient plus seulement à la fiction. Et croyez-moi, cette « menace » là, sera beaucoup moins sympathique que l’homme au tambourin… OJG
SOUVENEZ-VOUS
DE SON NOM! François Busnel, La Grande Librairie
« Gaël Faye tend les ponts entre les rives. » Elise Lépine, Transfuge
« Un enfant du monde emporté par la fureur du destin. » Maria Malagardis, Libération
« Une infinie délicatesse. » Michel Abescat, Télérama
« Une révélation. » Olivia de Lamberterie, ELLE
« Superbe premier roman. » Frédéric Pagès, Le Canard Enchaîné
« Une entreprise vertigineuse. » Arnaud Robert, Le Temps
LAURÉAT DU PRIX DU ROMAN FNAC.
Photo auteur © Nyirimihigo
SÉLECTIONNÉ SUR LES LISTES DU PRIX DU ROMAN DE L’ACADÉMIE FRANÇAISE, DU PRIX GONCOURT, DU PRIX FEMINA, DU PRIX MÉDICIS ET DU PRIX INTERALLIÉ DANS TOUTES LES LISTES DE MEILLEURES VENTES. EN COURS DE TRADUCTION DANS 16 LANGUES
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