TRANSFUGE N°107

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Mars 2017 / N° 107 / 6,90 €

La gravissime

Julia Ducournau

M 09254 - 107 - F: 6,90 E - RD

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Portrait de la réalisatrice de Grave, révélation 2017

Gallimard est-il toujours Gallimard ?

Warren Beatty se dévoile

Geoffroy de Lagasnerie contre l'Etat


Au programme

J

par Vincent Jaury

ulia Ducournau fait notre couverture de ce mois pour son premier long métrage, Grave. Notons au passage que Transfuge est un des seuls magazines sinon le seul à prendre le risque de mettre en couv un premier film. Mais c’est que l’équipe ciné croit beaucoup à cette jeune cinéaste de trente-trois ans et qu’il y a fort à parier que dans dix ans on reparle d’elle comme d’une réalisatrice française incontournable. Tout le monde parle déjà du film dans le milieu de la critique, il était sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes, il a fait sensation à Sundance, et a obtenu le Grand prix du très reconnu festival de Gérardmer (ainsi que le prix de la critique dont fait partie notre journaliste Frédéric Mercier). Justine est une fille surdouée qui intègre l’école de vétérinaire où se trouve déjà sa grande sœur. Elle est bizutée et l’on force cette végétarienne a manger de la viande crue. A partir de là, le film bascule dans le cannibalisme... Nous avons fait un long portrait de la réalisatrice, le plus précis possible, pour éclairer le film. Kamel Daoud est en ouverture de nos pages littéraires. On ne présente plus cet intellectuel algérien, son courage malgré sa fatwa à dénoncer l’islamisme du monde entier. Un livre paraît de l’ensemble de ses chroniques paru entre 2010 et 2016, Mes Indépendances (Actes sud). Il redonne ses lettres de noblesse au genre de la chronique qui sous la plume de Daoud devient littéraire. C’est le chroniqueur le plus lu d’Algérie, très apprécié aussi dans le monde arabe progressiste. Il a notamment beaucoup défendu la cause des femmes dans une région où leurs droits sont quotidiennement bafoués. Nous l’avons longuement interviewé. Dans un autre genre, nous avons mené l’enquête sur quelques mois du côté des éditions Gallimard. La prestigieuse maison est-elle toujours à la hauteur de sa réputation ? Il faut bien dire que oui selon un grand nombre d’intervenants que nous avons interviewés. La maison de Proust

et de Céline a de beaux jours devant elle. Mais des voix s’élèvent, souvent en off, tant elles semblent redouter Gallimard. Éditeurs, libraires, critiques, romanciers nous donnent leurs avis. Il nous a semblé par ailleurs intéressant de s’intéresser de nouveau au philosophe et sociologue Geoffroy de Lagasnerie, qui avait fait notre couverture l’année dernière pour son essai très stimulant sur la justice, Juger (Fayard). A l’occasion du très bon livre qu’il a fait paraître en cette rentrée, Penser dans un monde mauvais, (PUF), Oriane Jeancourt s’est entretenue près de trois heures avec lui à la Closerie des Lilas, pour essayer de mieux comprendre l’origine de sa pensée, et de mieux savoir qui est ce jeune homme de trente cinq ans venu du très chic XVIeme arrondissement de Paris devenu une des figures les plus en vues de la gauche radicale. A vous tous, chers lecteurs, qui souhaitez lire autre chose que ce qu’on lit dans la presse mainstream, qui en avez ras le bol d’entendre parler de ces élections, ces petites affaires, ces petites phrases, ces tweets sans intérêt, bienvenue à Transfuge ! ÉDITO / Page 3


SOMMAIRE Page 24

Page 3

KAMEL DAOUD

NEWS

3/

Édito

6/

On prend un verre avec Constance Rousseau

CHRONIQUES 8 / Le

N°107 MARS 2016

nez dans le texte de François Bégaudeau ce que vous voulez

10 / Croyez

12 / Journal

d’un homme pressé 14 / Interview express : Olivier Minne 16 / Interview express : Claudio Giovannesi 18 / Interview express : Kiyoshi Kurosawa 20 / Interview express : Ivan I. Tverdovsky 22 / En coulisse avec Manuel Tricoteaux

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Page 24 24 / Cahier

JULIA DUCOURNAU

DU CÔTÉ DE LA LITTÉRATURE

critiques : comme chaque mois, Transfuge vous choisit ses 10 livres incontournables dont le formidable Mes Indépendances de Kamel Daoud 52 / Poche 53 / Polar 54 / Déshabillage : Paul Vacca 56 / Essai : Céline, la race, le juif 58 / Essai : portrait de Geoffroy de Lagasnerie 64 / Enquête : Gallimard est-il toujours Gallimard ?


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WARREN BEATTY « Quelque sujet qu’il traite, Jérôme Leroy pense et écrit en poète. »

SUR NOS ÉCRANS

72 / Édito

: Julia Ducournau, Grave 82 / Sélection des meilleurs films du mois 86 / DVD 92 / Classique : Warren Beatty 98 / Remous : Retour sur Papa ou Maman 2 74 / L’événement

GÉRARD GUÉGAN, SUD-OUEST DIMANCHE

« Roman de politique-fiction, d’anticipation sociale, roman noir, roman du temps enfui aussi, beaucoup, et roman d’amours défuntes enfin, Un peu tard dans la saison est tout cela à la fois. » LIONEL DESTREMAU, LE MATRICULE DES ANGES

« Jérôme Leroy cultive les émerveillements minuscules et les voluptés de la mélancolie. » SOPHIE PUJAS, LE POINT

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« Ses romans nous sont devenus indispensables. »

EN VILLE

BENOÎT DUTEURTRE, LE FIGARO LITTÉRAIRE

: MayDay à la Colline : Arno Breker, une biographie 110 / Musique : Psychedelic Celluloid

« Chez Leroy, la noirceur est toujours éclairée par une possible rédemption. »

102 / Scène 106 / Art

ELISE LÉPINE, TRANSFUGE

« Direct, tranchant, excitant. »

114 / En

route ! Va devant !

editionslatableronde.fr

JEAN-CLAUDE RASPIENGEAS, LA CROIX


J’AI PRIS UN VERRE AVEC…

CONSTANCE ROUSSEAU

Par Frédéric Mercier Photo Franck Ferville

C

’est une affaire bien mystérieuse : Constance Rousseau m’a donné rendezvous au bar de l’hôtel Regina, au coin de la rue des Pyramides où j’avais rendez-vous juste avant pour m’entretenir de f ilms d’horreur. Détail piquant de l’affaire, elle était comme moi la veille au festival international du film fantastique de Gérardmer où elle présentait Le Secret de la chambre noire, le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa dont elle est l’inoubliable héroïne. Et bien qu’au cours du repas du dîner de clôture, nous étions assis à quelques centimètres l’un de l’autre, alors que je ne cessais de chercher son regard, elle me jure ne m’avoir ni remarqué ni vu. Qu’importe, c’est le lot des gens transparents ! (En tout cas, ça faire rire Franck, le photographe.)

« je ne prends aucune place » Ce jour là, au Regina, au fur et à mesure qu’elle boit son café, Constance Rousseau ne cesse de m’intriguer. À commencer par ses origines : elle est fi lle d’un ingénieur médical qui élabore des instruments destinés aux tests sanguins. « Mon père se décrit comme un vampire qui vit du sang de ses compatriotes. » Difficile d’imaginer que cette douce et frêle Parisienne puisse tant aimer se repaître d’images horrifiques. Et pourtant, elle me parle avec appétit de spectres, de zombies et de John Carpenter, l’un de ses Page 6 / TRANSFUGE

cinéastes préférés. A en juger par la délicatesse de son visage, de ses gestes effectuées du bout de petits doigts graciles – « ma gestuelle est très mesurée, je ne prends aucune place » s’excuset-elle alors que je la regarde fasciné, on jurerait plutôt une petite fi lle sage. Elle s’en amuse : « J’aimais très tôt pourfendre les interdits avec des films d’horreur. Les Yeux sans visage est mon film préféré. » Coïncidence déroutante : c’est aussi le fi lm favori de Kurosawa. Chose bien inquiétante : c’est à son œuvre que Constance Rousseau a consacré une partie de son mémoire qui portait sur l’étude de l’utilisation de l’image vidéo dans les films de fantômes et notamment ceux de Kurosawa. Si bien que tourner pour le cinéaste était son rêve absolu. Mais les coïncidences ne s’arrêtent pas là et prennent un tour surnaturel : dans Le Secret de la chambre noire, elle joue Marie, une ingénue éprise de botanique qui espère pouvoir travailler au Jardin des Plantes et échapper avec son amant à l’emprise de son père, un photographe passionné par les daguerréotypes. Or, il se trouve que si elle n’avait pas été comédienne, si elle n’avait pas un jour de ses seize ans été repérée dans la rue par la directrice de casting de Mia Hansen- Love qui cherchait l’héroïne de Tout est pardonné, Constance Rousseau eût sans doute été… botaniste. Elle qui, comme Marie, aime le soir errer seule au Jardin des Plantes. On ne s’étonnera plus de rien et certainement pas que dans le dernier Kurosawa, elle campe un personnage qui semble avoir été calqué sur l’être insaisissable que j’ai en face de moi : ingénue, héroïne romantique, douce, ironique, fantôme aux yeux noirs dont la beauté émane d’un autre siècle. Pourtant, elle me jure avoir été recrutée après écriture du scénario. Il est des mystères sans réponses. A l’image de mon trouble qui persiste après cet entretien, pour une star en devenir saisie ici avant la mue, l’ultime métamorphose. Constance forever !



Ce que nous pouvons A propos de Que faire des classes moyennes? Nathalie Quintane, POL par François Bégaudeau

Q

ue faire des classes moyennes? » est une question sérieuse, à traiter par les plus sérieux des gens sérieux, les économistes. Les économistes ne se contentent pas d’observations empiriques, leurs études d’élite les ont dotés d’outils objectifs, scientifiques. Nathalie Quintane commence par là. Par la définition chiffrée de la classe moyenne, dont elle démontre, retournant l’arme des statistiques contre ses usagers préférés, qu’elle est vide. Avec elles « on sait ce qu’est la classe moyenne, mais cela ne correspond à rien ». La science économique produit un savoir aussi juste que sans référent. Paradoxe pour paradoxe, la littérature, elle, attrape d’autant mieux le réel qu’elle ne prétend pas à l’objectivité. « On est en peine observation participante » écrit Quintane. La classe moyenne, elle en est. La littérature s’assume subjective, elle. Et ne pose jamais une question pour la seule gloire de la science. Quintane est de gauche, c’est depuis une inquiétude de gauche qu’elle tache d’élucider en quoi les classes moyennes « concourent (ou non) à l’état déplorable de la société tout entière et peut-être du monde ». Electrifiée par l’urgence politique, la poète chercheuse ne s’interdira pas de juger, de pester, de se moquer. Convoquera des mots comme vengeance, et même comme l’ancien « venjance ». Soucieux d’entretenir l’illusion de sa neutralité, un économiste ne dit ni venjance, ni vengeance. Il ne dit pas qu’un esprit de vengeance anime la classe moyenne, qui mène on sait bien où. Ou plutôt on ne sait pas bien où, et c’est pourquoi nous produisons de la littérature. Ce sont les économistes qui savent bien. Au sens où le petit Logan est sommé de montrer à sa maîtresse qu’il sait bien sa leçon. Et Logan sait bien sa leçon, c’està-dire qu’il ne sait rien. L’économiste qui sait ne sait rien, et ainsi s’achève un paragraphe qui tente en vain d’imiter le style inimitable de Quintane. Délivrée de maîresses et maîtres, la littérature ne sait pas bien. En cela la classe moyenne est un sujet pour elle. Sujet qu’on sait pas bien. Objet fuyant, confus, ambivalent - et chacun est ambivalent par rapport à elle (« Avez-vous le sentiment d’appartenir à la classe moyenne? Oui/non »). Objet approximatif, et la littérature procède par approximations. Elle approxime. Elle tourne autour du pot ; tente des approches, à elle seule bande de sioux rampants autour d’un camp de cavalerie. « Mon surf » permet ça. Par « mon surf », Quintane désigne les heures de navigation devant Page 8 / TRANSFUGE

le nez dans le texte

l’écran, au gré des liens. Mais désigne aussi un mode de pensée qui n’a pas attendu Internet pour cheminer à l’aventure, pour faire proliférer le sujet plutôt que de le circonscrire. « Serrer les classes moyennes », cela implique de desserrer l’étreinte, de voir large. D’aller chercher à la fois des courbes, des images, des lignes autobiographiques ou historiques, des écrivains comme Debord ou « quelqu’un que j’ai entendu à la radio » ; de se servir du miroir de classe moyenne africaine pour mieux appréhender la nôtre. La littérature saisit mieux son objet parce qu’elle le prend de biais. Qui approche de biais produit une pensée tordue idoine pour approcher la classe moyenne, elle-même tordue à force de tordre le cou vers la bourgeoisie inaccessible tout en pataugeant dans la boue des dominés. Il en résulte des énoncés tordus : « débonnaire c’est exactement ce que la classe moyenne n’est pas ». C’est sommaire, ça va trop vite, c’est un raccourci, mais le raccourci est en poésie le prix de la fulgurance. Il ouvre un point de vue que la route principale n’offre pas. Par exemple : « le ressentiment est une révolte qui a mal vieilli ». Vingt-cinq ans que suivant les pas de Nietzsche, vous piétinez autour de ce mot là, ressentiment, et d’un coup ça vous parait lumineux. Comme vous parait lumineuse la « foule semi-clandestine » pour évoquer le prolétariat contemporain. Et que dire de « cette anhédonie révélée à contrario par l’excès expressif des publicités »? A front renversé de cette logique de compression, c’est aussi parfois en étirant que la littérature pallie les carences de la science. En détaillant : « Toute une représentation les accompagne, des idées de petits déjeuners à la campagne, de facteurs à vélo, de gouters dans le sac avant l’école, de vaccination canine, de soirées télé, de Wii, de cousinades et de barbecues, de baptêmes non suivis de communion, encore moins de confirmations ». Ce que peut la littérature sur des sujets pas-pour-elle ? Elle peut cette « vaccination canine ». Elle peut des nuances comme « non suivis de communions », ou dans le même esprit évoquer la « nostalgie des robes-chemises mais pas du psychédélisme ». Elle peut la notation surnuméraire, imprévisibles, hors des radars. Elle peut « une sieste sur un transat à rayures. ». D’autres auraient dit « les vacances », Quintane dit « une sieste ». Et ajoute : « sur un transat ». Puis : « à rayures ». Ce que peut la littérature pour le monde parti en couilles ? Dire les rayures.



CROYEZ CE QUE VOUS VOULEZ... ELÉMENTS DE LANGAGE

E

t l’on se mit à parler une nouvelle langue. Non pas en un jour, ni en deux, non pas en une tribune, décision nationale, Congrès de Versailles, mais en un glissement, invisible puis spectaculaire, comme ces plaques de neige qui se décollent des montagnes et emportent les skieurs avec eux. Jeudi 9 février : Marine Le Pen, à la télévision, dit à une femme, africaine, en pleine formation : vous ne serez pas embauchée, si je suis élue. C’est la “préférence nationale”. Et tout le monde comprend ce qu’elle veut dire, parce que depuis dix, quinze, vingt ans, ces mots sont connus, mieux, assimilés. Alors l’on pense à Victor Klemperer, oui, le philologue allemand, le Klemperer de LTI, la langue du Troisième Reich, ( Pocket) livre qu’il faudrait distribuer, non pas dans les écoles seulement, mais dans les rédactions, cafés, entreprises, universités, usines, agences pour l’emploi, coins de la rue, enfin partout où l’on parle. Klemperer, donc, dans l’Allemagne des années trente, devint le chroniqueur impuissant de la métamorphose d’une langue alllemande qu’il adorait, il y a consacré sa vie, et qui accueillit soudain de nouveaux mots ; mischlinge, ( pour dire les demi-juifs), Rassenchande, ( honte de sa race), ou Gemeinschaft ( communauté, pour dire communauté nationale). Des mots inconnus de Heine, de Goethe, mais des mots qui permirent de décréter que Klemperer ne pouvait plus exercer dans son université, qu’il fallait lui préférer un Allemand de souche, bref appliquer “la préférence nationale”. Des mots qui l’envoyèrent à l’usine, des mots qui cherchèrent

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à l’éliminer. Qui fera le LTI des années 2010 ? Non pas seulement une analyse de la langue du Front National- il n’est plus question de montrer que ces gens là parlent en brutes- mais des mots qui sont entrés dans nos quotidiens, nos réseaux sociaux, nos débats, nos cerveaux ces dernières années ? Ces mots qui ne nous révoltent plus, ces mots que pratique une grande partie de la classe politique et nous abaissent à penser en “nation”, en “protection nationale”? Il y a urgence. Autres mots, ceux que l’on rétorque à Hisham Matar, dans les années 90, lorsqu’il cherche son père : “disparu”, “effacé”, rayé des listes des prisons libyennes. Il les retranscrit dans son beau récit qui vient de paraître, La Terre qui les sépare (Gallimard). Matar, brillant étudiant libyen à Londres n’est pas de ceux qui s’arrêtent aux murs des mots. Alors, il se lance dans une enquête, avec une obstination délirante, peutêtre incompréhensible pour ceux qui n’ont pas perdu leur père dans les geôles d’un bourreau comme Kadhafi. Le jeune homme est habité par une force inouïe, venue du souvenir de la chaleur d’un foyer qu’il a connu dans son enfance : cosmopolite, cultivé, dans une Libye que l’on peine à reconnaître. Peut-être est-ce cela le plus frappant dans ce livre, la vitesse avec laquelle le monde d’Hisham Matar s’est effondré, ce monde engagé sur la voie du progrès, ce monde plein d’espoirs, d’enfance, d’énergie. Il aura suffit d’une volonté de destruction, de nouveaux mots brandis, d’autres interdits, pour que ces hommes que décrit Matar, ce père, cet oncle et tant d’autres superbes figures de la contestation démocratique, disparaissent.


RITA ROGNONI ET RAI CINEMA PRÉSENTENT

DAPHNE SCOCCIA JOSCIUA ALGERI LAURA VASILIU ET VALERIO MASTANDREA GESSICA GIULIANELLI FRANCESCA RISO KLEA MARKU TATIANA LEPORE AVEC LA PARTICIPATION AMICALE D’ANIELLO ARENA

SUJET CLAUDIO GIOVANNESI FILIPPO GRAVINO SCÉNARIO CLAUDIO GIOVANNESI FILIPPO GRAVINO ANTONELLA LATTANZI IMAGE DANIELE CIPRÌ DÉCORS DANIELE FRABETTI COSTUMES OLIVIA BELLINI MUSIQUE ORIGINALE CLAUDIO GIOVANNESI ANDREA MOSCIANESE MONTAGE GIUSEPPE TREPICCIONE PRODUIT PAR RITA ROGNONI ET BEPPE CASCHETTO UNE PRODUCTION PUPKIN PRODUCTION ET IBC MOVIE AVEC RAI CINEMA EN ASSOCIATION AVEC FORTE SRL CINEFINANCE ITALIA SRL A.T.S. SRL CONFORMÉMENT AUX NORMES DU TAX CREDIT PRODUCTEURS ASSOCIÉS VALERIO MASTANDREA GIANNI ZANASI FILM RECONNU D'INTÉRÊT CULTUREL NATIONAL AVEC LE SOUTIEN ÉCONOMIQUE DU MINISTÈRE ITALIEN DES BIENS ET DES ACTIVITÉS CULTURELLES ET DU TOURISME (MIBACT) DIRECTION GÉNÉRALE DU CINÉMA

AU CINÉMA LE 22 MARS


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