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La sécurité doit primer
Quasiment tous les jours, la radio annonce des pertes de chargement. Cela devrait nous interpeller, les chauffeurs risquant en effet de lourdes amendes en Belgique. La sanction pour un manquement avéré à la sécurisation de la charge peut aller d’une amende à l’immobilisation du véhicule. Qu’en est-il de son application ?
LA LÉGISLATION LA PLUS EFFICACE
Il y a trois décennies, l’Allemagne était considérée comme le pays de référence en termes de sécurité du transport routier. De nos jours, inutile de chercher si loin et les meilleurs experts se trouvent ici. Geert Frans est le fondateur de Cargo SecuringTesting Services (CS-TS). Il est actif dans le monde de l’arrimage depuis 25 ans. En sa qualité d’expert neutre, il aide les entreprises à obtenir, au moyen de tests, un certificat de sécurité.
À l’aide de son banc d’essai mobile, G. Frans vérifie, au sein de Fabriek Logistiek à Gand, la stabilité d’une palette sur laquelle des sacs sont empilés et bloqués par un film étirable. « Lorsque le poids lourd s’engage dans un virage, une force latérale s’exerce sur la palette », explique G. Frans. « C’est cette force que nous allons simuler. » Sur impulsion d’un ordinateur, le banc d’essai effec- tue un mouvement brusque. La pile de marchandises est alors légèrement déséquilibrée. Une caméra filme comment la pile se déforme et l’ordinateur effectue une analyse des images vidéo.
« Nous avons en Belgique la législation la plus efficace et la plus claire d’Europe », déclare G. Frans. « Tout le monde au sein d’EUMOS me jalouse. » Cette année, G. Frans est devenu vice-président d’EUMOS, l’European Safe Logistics Association. Cette association fait des propositions à l’Europe et prescrit des normes de sécurité, dont celles relatives aux emballages de transport (norme EUMOS 40509).
Chaque emballage doit être conforme à la norme
EUMOS 40509.
Au fil des années, G. Frans a vu évoluer la législation sur l’arrimage. En 2007, il a fait partie d’un groupe de travail convoqué par le ministre Landuyt. Ce groupe de travail a concocté l’article 45bis de la loi belge. Une modification législative a suivi en 2018, basée sur la directive EU 2014/47.
« Cette directive européenne définit la manière dont un véhicule doit être contrôlé sur la voie publique », précise G. Frans.
« L’annexe 3 concerne spécifiquement la sécurisation du fret. » Contrairement à d’autres pays européens, la Belgique a été prompte, en 2018, à transposer la directive dans sa législation.
Geert Frans espère que l’Europe rendra la directive obligatoire sur tout le continent. En même temps, il se rend compte que sa transposition en 2018 a été particulièrement radicale en Belgique.
« Je n’en croyais pas mes yeux », raconte G. Frans. En mars 2018, il a posé une question au ministre flamand Weyts afin de se voir confirmer ce qui était inclus dans le texte de loi. « Chaque emballage proposé au transport doit-il être conforme à la norme EUMOS 40509 ? » La réponse a été : oui.
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temps, dix fois par an », explique K. Garrez. « Sur les 182 véhicules contrôlés en février, on a constaté 93 infractions à l’arrimage. » Quels sont les manquements les plus courants ? Un arrimage insuffisant ou inapproprié, le manque d’informations sur le chargement, des véhicules non conformes à leur utilisation et l’absence de certificats EUMOS – par exemple pour les palettes. Il faut généralement une connaissance approfondie et une grande expérience professionnelle pour évaluer la qualité de la sécurisation du chargement. EUMOS a donc élaboré un cours de 250 pages qui peut être utilisé aussi bien par les services d’inspection que par les chauffeurs, les experts et, last but not least, les chargeurs.
CHARGEUR RESPONSABLE
« Vous ne pouvez pas demander à tous les chauffeurs d’être techniquement capables de sécuriser chaque chargement », déclare G. Frans. « La responsabilité incombe à celui qui met les biens à disposition. » G. Frans se base sur ce qui est décrit dans le code de la route. Par exemple, les