TRANSPORT Management 106 (Juin 2020) by TRANSPORTMEDIA

Le magazine du décideur

JUIN 2020

19E ANNÉE N° 106

PARAÎT 5 FOIS PAR AN EN JANVIER, AVRIL, JUIN, SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE • BUREAU DE DÉPÔT : 2099 ANTWERPEN X • AUTORISATION: P2A6244

www.transportmedia.be

ROAD HERO UN JOUR, ROAD HERO TOUJOURS ? GRAND TEST COMPARATIF

LES CABINES ‘LONGUE DISTANCE’ PASSÉES AU CRIBLE

COVID-19

CHRONIQUE DE DEUX MOIS... DINGUES

Maintenant de série* sur le nouvel Actros : le système Active Brake Assist 5. Certains parlent, d’autres passent à l’action. Le nouvel Actros. Pour plus d’informations, veuillez consulter le site www.mercedes-benz-trucks.com *De série pour les véhicules pour lesquels une aide active au freinage est exigée par la loi.

sommaire

PANORAMA Bien avant l’arrivée du coronavirus, notre photographe Erik Duckers avait commencé à rendre hommage à sa manière (artistique) au métier de chauffeur. #RoadHeroes était né… et voilà une opération qui n’a jamais aussi bien porté son nom !

10 PORTRAITS Il restait cinq finalistes pour la deuxième édition du concours Love2Truck, cinq chauffeurs… qui sont aussi devenus des amis.

16 SPOTLIGHT Imprévu, inédit, terrible… Le coronavirus a bouleversé nos vies et le quotidien des entreprises de transport en Belgique. Retour sur deux mois que l’on n’oubliera pas de sitôt !

CASE STUDY Chez Van de Velde, on transporte en famille, et c’est le support de ses enfants qui a encouragé la papa Guido à tenir le coup dans les moments difficiles.

TRANSPORT TOPICS

28 TRUCK

Colophon Éditeur responsable/Gérant Christophe Duckers

TRANSPORTMEDIA - Half Daghmael 1K, 3020 Herent tél +32 (0)16 22 11 31 info@transportmedia.be - www.transportmedia.be

Rédaction

Directeur de la rédaction Rédacteur en chef

Christophe Duckers - christophe.duckers@transportmedia.be Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be

Assistante de rédaction /

Pour la première fois, la rédaction de TRANSPORTMEDIA a effectué un comparatif des sept cabines ‘longue distance’. Et la concurrence est de plus en plus féroce !

35 TOOLS De plus en plus d’entreprises décident de faire passer une partie de leur parc à un carburant alternatif, et le camion électrique pointe le bout de son museau en attendant l’arrivée de l’hydrogène. Mais comment évoluent les réseaux de distribution d’énergies alternatives ?

Management Assistant / Abonnements Traductrice interne

Christel Cluyten - christel.cluyten@transportmedia.be Estelle Debie - estelle.debie@transportmedia.be

Collaborateurs

rnaud Henckaerts, Michel Buckinx, Erik Roosens, A Claude Yvens, Jean-Michel Lodez, Timothy Vermeir, Hendrik De Spiegelaere, Pierre-Yves Bernard, Pieter Jan Ghysens, Philippe Van Dooren et Michaël Vandamme.

Sales & Marketing Project manager

Marketing

Retournez ce magazine et découvrez VAN Management : • Reportage chez Peter Deckers

Bram Crombez tél +32 (0)16 22 11 31 GSM +32 (0)472 45 60 90 bram.crombez@transportmedia.be Frédéric Willems - frederic.willems@transportmedia.be

• Peut-on déjà acheter son utilitaire léger en ligne ? • Les ‘cloisons Covid’, pour continuer à transporter ses équipes

le plus long voyage – AVEC LE CAMION LE PLUS VERT Pour la troisième année d’affilée, Scania a remporté le « Green Truck Award » dans le cadre d’une confrontation directe avec ses principaux concurrents. Ce bras de fer qui compare la consommation de carburant et les émissions de CO2 est organisé chaque année par les deux prestigieux magazines allemands VerkehrsRundschau et Trucker Magazine. Et bien que nous soyons extrêmement fiers de cette distinction, cela ne veut pas dire que nous avons atteint notre destination. La réduction constante de la consommation de carburant et des émissions de CO2 - en plus de toutes les autres activités dans le domaine des biocarburants renouvelables et de l’électrification reste un pilier important du voyage de Scania vers un système de transport plus durable. C’est la raison pour laquelle nous ne nous attardons pas trop pour fêter ce moment. Car notre voyage ne peut s’arrêter en chemin.

2019

GREEN TRUCK AWARD 2018 WINNER 2017 WINNER SCANIA R 500-SERIES

SCANIA R 450-SERIES

Édito

BEAUCOUP TROP DE CAMIONS SUR LE MARCHÉ !

Y A PAS QUE LE CORONA DANS LA VIE. QUOIQUE...

Le Covid-19 a fait fermer des usines et chuter la demande en transport, ce qui pousse beaucoup de transporteurs à se tourner vers les bourses de fret et les plates-formes digitales pour trouver quelque chose à transporter. C’est particulièrement le cas chez Transporeon et Timocom, et cela explique la chute des tarifs de transport sur Transporeon. 50 40 30 2018

20 10 0

2019 2020 Jan Feb Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec

La ligne indique l’équilibre entre l’offre et la demande de la Belgique vers la France. Au-dessus de 50, il y a moins de camions disponibles que de demande en transport. On voit clairement l’impact de la crise du coronavirus en mars et avril, avec l’espoir que la courbe s’inverse en mai. (source : Timocom Barometer) 200

2019

180

2020

160 140 120 100 80

Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb Mar Apr May

La ligne foncée indique l’indice de capacité (= le nombre de camions disponibles). La ligne claire indique l’indice des prix moyens de transport pratiqués sur la plate-forme Transporeon.

+ 77,7 %

- 15.4 %

Augmentation de l’indice de capacité entre mai 2019 et mai 2020

Baisse de l’indice des prix entre mai 2019 et mai 2020

Comme à l’accoutumée, j’ai éprouvé l’envie de partager avec vous mes impressions sur quelques sujets qui ont émaillé l’actualité de votre secteur ces temps derniers. N’hésitez pas à nourrir en retour mes réflexions de vos commentaires/critiques/remarques… Ah, si j’avais une boule de cristal… S'il est évidemment encore beaucoup trop tôt pour mesurer les conséquences du Covid-19 sur l’économie en général, et sur le secteur du transport routier en particulier, les premiers résultats tombent mais ne sont pas encore clairement interprétables. Ainsi, le marché du poids lourd en Belgique. En mai, il a subi une contraction de l’ordre de 50 % pour les moins de 16 tonnes et de plus de 60 % pour les plus de 16 tonnes. Mais, comme le fait très justement remarquer notre rédacteur en chef, « ces chiffres appellent deux commentaires : d’une part, le mois de référence (mai 2019) avait été marqué par une forte progression des immatriculations par anticipation de l’installation obligatoire du nouveau tachygraphe électronique. D’autre part, le déconfinement des garages n’a débuté que le 11 mai. » Des chiffres d’autant plus à pondérer au regard des résultats de notre « Truck & Business Barometer » : seulement un participant sur cinq indique qu’il n’envisage aucun investissement dans les six mois à venir, tandis qu’un peu moins de 7 participants sur 10 déclarent poursuivre le rajeunissement de leur flotte comme prévu. Acceptons-en l’augure… La loi de la sélection naturelle a de beaux jours devant elle. Le secteur va être marqué dans les prochains mois par une vague de reprises. Les entreprises les plus solides vont en effet avoir l’occasion de racheter à bon prix des transporteurs fragilisés par les soubresauts de la crise, étranglés par le manque de liquidités et heureux de pouvoir s’appuyer ou s’intégrer dans des structures plus « costaudes ». Interrogé sur notre site web, Marc Van den Broeck, patron de Trafuco, ne dit pas autre chose : « Nous avons évidemment demandé à reporter certains remboursements de capital, même si ce n’était pas absolument nécessaire. Mais comme cela a du sens dans toute situation de crise, il n’y a pas de mal à se créer des liquidités supplémentaires. Nous disposons ainsi de ressources financières suffisantes pour pouvoir agir rapidement lorsqu’une occasion se présente. Des acquisitions à court terme sont à prévoir. » Difficile d’être plus clair. A la rencontre des héros de la route. Afin de fêter les chauffeurs, ces héros de la route, TRANSPORTMEDIA organise durant l’été un Passion4Trucks Roadshow, piloté par Balthasar Boma en personne ! Chaque étape de ce Roadshow sera l’occasion d’un happening, d’un livestreaming (qui sera retransmis sur les plateformes digitales et les médias sociaux de TRANSPORTMEDIA) ainsi que d’un tournage TV. Cerise sur le gâteau : une émission spéciale « fête des héros » de la TRANSPORT.TV, reprenant les différentes étapes du Passion4Trucks Roadshow, sera diffusée sur Kanaal Z à la fin de l’été. Vous souhaitez également accueillir le Passion4Trucks Roadshow chez vous ? Envoyez un mail à info@transportmedia.be. A bientôt, Christophe Duckers (christophe.duckers@transportmedia.be) Directeur de la rédaction.

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1. Anouchka en rêvait, mais elle l’a eu son Actros ! • 2. Le masque facial TRANSPORTMEDIA, le ‘must’ de l’été ! • 3. Après une nuit de sommeil, prêt à reprendre le volant… • 4. Une petite pause bien méritée… au soleil. Heureusement que le printemps a été magnifique !

06 Panorama 10 Portraits 12 Case Study

#ROADHEROES

L’HOMMAGE DE TRANSPORTMEDIA AUX CHAUFFEURS L

’initiative était née avant le Covid-19, mais elle a trouvé tout son sens pendant la crise sanitaire : mettre à l’honneur les chauffeurs routiers dans une exposition de photos réalisées par notre photographe ‘maison’ Erik Duckers. Le tout devait se concrétiser en juin lors de la première édition de Passion4Trucks, mais ce n’est que partie remise…. Claude Yvens – claude.yvens@transportmedia.be - Photos : Erik Duckers

Depuis le début du mois de février, Erik Duckers sillonne la Belgique avec son Nikon. Des terminaux du port d’Anvers aux forets d’Ardenne en passant par les centres de distribution qui nous ont approvisionné tous les magasins, même au plus fort du confinement, il a capté les conditions de travail des chauffeurs, d’abord sans masque… puis avec. Un grand merci au passage aux entreprises

qui l’ont accueilli (dans le plus grand respect des ‘mesures-barrière’ évidemment) ! Erik va poursuivre son travail dans les semaines qui viennent, en espérant retrouver un peu de convivialité autour des tables d’un resto routier. Si vous souhaitez l’accueillir dans votre entreprise et mettre ainsi vos chauffeurs à l’honneur, contactez la rédaction !

OÙ VOIR L’EXPOSITION #ROADHEROES ? •

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Pour l’instant, les photos #RoadHeroes sont publiées chaque semaine sur le site www.transportmedia.be. Utilisez le hashtag pour retrouver tous les épisodes de la série. Une sélection des meilleures photos devait être visible durant la première édition de l’événement Passion4Trucks que TRANSPORTMEDIA avait planifié au Brussels Kart Expo de Grand-Bigard en juin. L’événement est évidemment reporté, mais il s’est réinventé en ‘Passion4Trucks Road Show’, à découvrir fin août sur TRANSPORT&VAN.TV et Kanaal Z. Lors de cette émission spéciale, un sujet sera consacré à #RoadHeroes L’expo photo ‘en vrai’ se tiendra en 2021, lorsqu’il sera à nouveau possible d’envisager de grands événements de networking. A suivre…

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06 Panorama 10 Portraits 12 Case Study

5. Robert, des tonnes d’expérience, pris sur le vif au terminal Trilogiport de Liège. • 6. Un rebelle, Jim ? Oui, mais un rebelle au grand cœur alors… • 7. « Tout ira bien ». En juin, on commence à y croire, mais en mars, il fallait quand même être sacrément optimiste ! • 8. Un camion impeccable, c’est la fierté du chauffeur ! • 9. Désiré, patron-chauffeur et maître à bord de son porte-engins.

LORSQUE VOUS DÉMARREZ LE MOTEUR ... ... C’EST COMME UNE NOUVELLE ÈRE QUI S’OUVRE À VOUS.

La nouvelle génération de camions MAN. Simply my truck. La nouvelle génération de camions MAN a été conçue autour de deux éléments : vous et votre entreprise. C’est pour cette raison que les nouveaux camions MAN vous offrent tout ce dont vous avez besoin, et bien plus encore. Outre leur design innovant axé sur le conducteur, les camions font preuve d’une efficience et d’une économie de carburant exceptionnelles et la disponibilité du véhicule est optimale. Ce pack complet contribuera à augmenter durablement vos bénéfices et propulsera votre entreprise sur le devant de la scène. Mais ce n’est pas tout : être au volant d’un des camions MAN de nouvelle génération, c’est pouvoir compter sur le service exceptionnel de MAN et sur ses années d’expertise. #SimplyMyTruck

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10 Portraits 12 Case Study 16 Spotlight

QUI SUCCÉDERA À DAISY COUDEVILLE À LA 2E ÉDITION DE LOVE2TRUCK ?

CAPITAINE DE LEUR PROPRE NAVIRE L

a première phase de la campagne est derrière nous... mais la bataille est loin d'être terminée. Il reste cinq candidats en lice pour le titre de "chauffeur de camion le plus passionné de Belgique". Qui sera couronné ?

CAROLINE BAUGNIET : UNE SOURCE D'INSPIRATION POUR LES JEUNES FEMMES

ERIK LEYSEN : FIGURE DE PROUE DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Chauffeur de nuit chez Van Dievel, Caroline peut combiner sa vie de famille avec son activité complémentaire (les soins aux animaux). « Mais en fait, je ne parle presque plus de ‘chauffeur’. Moi, je suis ‘pilote de camion’ », souligne-t-elle. « C’est bien plus que le simple fait de conduire d'un point A à un point B. Il y a aussi tout l’administratif, l’arrimage des marchandises, l'inspection technique de notre véhicule et un check de l'itinéraire avant de partir. Nous devons également tenir compte des conditions météorologiques. Il est important de se sentir bien psychologiquement au volant. Comme je le dis pour les chevaux : "Si vous montez en selle, soyez prêt pour la promenade." En d'autres termes, si vous prenez le volant, préparez-vous pour votre trajet. Vous ne savez jamais ce que vous allez rencontrer".

Erik a déjà été le visage de plusieurs campagnes destinées aux chauffeurs. En période de corona, il était l'un des héros dont les affiches se sont étalées long des autoroutes. L'année dernière, lors de la campagne VSV sur l’utilisation des téléphones portables au volant, il a pris ses responsabilités : "Passez en mode auto au volant. En tant qu'instructeur de conduite chez Van Moer Logistics, j'entraîne mes collègues à une conduite plus défensive et plus économique. Je ne roule jamais plus vite que 85 km/h, donc je garde toujours une bonne distance. Et donc pas de stress.

Yannick Haesevoets – yannick.haesevoets@transportmedia.be

Samedi 1er février. Café, viennoiseries, gâteaux, soupes et pains saucisses trônent sur une table de brunch improvisée au milieu du showroom de Renault Trucks Noyens. Les voici réunis. Candidats 1, 2, 3, 4 et 5. Sourire, ponctualité et chacun avec un petit quelque chose en poche. "Les candidats n'allaient-ils pas venir séparément ?" s'est demandé notre équipe de tournage. "Non, depuis cette semaine nous avons un groupe WhatsApp et avons convenu de rester ensemble toute la journée." Un geste typique pour un groupe de chauffeurs routiers.

Caroline a financé et obtenu son permis de conduire par ses propres moyens. "Ma mère n'aimait pas ça. Mais j'aime les camions depuis ma plus tendre enfance. Après l’obtention de mon statut de ‘pilote de camion’, elle était bien sûr très fière. Je veux surtout inspirer les jeunes femmes à faire de même. Si moi j’ai pu le faire, elles y arriveront certainement", rit Caroline.

Chaque jour, je profite de la meilleure vue depuis ma place d'honneur derrière le volant. J'ai pu transmettre ma passion à mon fils de 23 ans qui est chauffeur depuis quatre ans. Chaque jour, je fais de nouveau plaisir aux gens en leur livrant des tuiles que je décharge personnellement avec mon camion-grue dans leur nouvelle maison.

DEUXIEME EDITION Love2Truck est une initiative soutenue par une dizaine d'entreprises impliquées dans et pour le monde du transport. Au travers de la campagne Love2Truck, ils encouragent les candidats à s'inscrire avec leur histoire authentique et personnelle. Lors de Passion4Trucks On Tour sur Kanaal Z, nous saurons qui remportera la campagne Love2Truck 2020. Le candidat ayant obtenu le plus de voix et la meilleure évaluation par le jury professionnel, gagne. L'émission est programmée les 29 et 30 août sur Kanaal Z.

DANNY MEERTENS : INITIATEUR DU ‘WARMSTE TRUCKRUN’

RON VAESEN : PATER FAMILIAS

DIDAR OMAR : L'AMOUR DU CAMION

Smartphone à la main, il montre l’aftermovie du ‘Warmste Truckrun’ de Studio Brussel à ses collègues. "J’en ai encore les larmes aux yeux. Le 15 septembre 2019 j'ai envoyé une idée au groupe Facebook des ‘Limburgse Truckers’. Résultat ? Une grande organisation de deux mois avec 450 camions et un total de 43.000 EUR en faveur de l’ASBL Rondpunt. C'est incroyable que nous ayons fait ça avec une équipe de 15 volontaires. Ce fut sans aucun doute le plus beau jour de ma vie.

Selon Ron, la passion pour le métier est innée. "Je suis né avec elle, et je mourrai avec elle. Pouvoir regarder le monde à travers le pare-brise tous les jours et conduire son véhicule même dans des conditions difficiles ou inconfortables, ça donne un boost. La responsabilité du véhicule et des marchandises me fait apprécier mon travail jour après jour. Si vous vous retrouvez dans une entreprise comme Withofs où vous vous sentez chez vous, il ne faut rien de plus pour être heureux dans votre travail".

Dans sa recherche d'un emploi fixe, Didar a été séduit par une formation de chauffeur de camion. Quelques années plus tard, il ne peut que se réjouir de son choix. "Ma femme n'aimera pas l'entendre, mais je préfère être dans mon camion que chez moi. Vous avez votre propre camion, vous êtes en fait un peu votre propre patron. Vous avez beaucoup de responsabilités et apprenez tous les jours. Vous pouvez explorer le monde. Vous venez dans tant d'endroits différents. Je suis le capitaine de mon propre navire".

Et cette passion se transmet dans sa famille. La plus belle et la meilleure chose qui me soit arrivée jusqu'à présent, c'est qu'après 19 ans passés dans une usine, ma femme m'a dit : "Moi aussi, j'aimerais conduire un camion". Après sa formation, elle a pris la route et elle conduit depuis plus de 10 ans, dont presque 8 ans chez le même employeur que moi. Et lorsque vos deux fils rejoignent la profession, vous pouvez dire que cette vie de chauffeur en vaut vraiment la peine. Je le recommande à tout le monde".

Didar est un chauffeur calme. "Profitez des gens qui vous entourent, même si vous êtes coincé dans les bouchons. Gardez suffisamment de distance et soyez courtois. J’ai toujours une montée d’adrénaline au moment de me garer à quai. J'essaie toujours de mettre le camion en place en une seule manœuvre. Beaucoup trouvent que c'est un défi, mais je ne ressens que de l'amour pour mon camion. C'était déjà le cas au début de ma formation".

Je suis très fier d'être chauffeur chez Rima Trans. Je le fais depuis quatre ans et chaque jour avec tout mon cœur. Je suis un chevalier de la route. J'essaie de conduire le plus prudemment possible. Mon père était aussi chauffeur et c'est ainsi que j'ai eu le virus. En fait, je le vois plus comme un hobby que comme un travail. D’où cet enthousiasme quotidien ? Le bon contact avec les clients. Être prêt pour eux tous les jours, c'est pour cela que nous le faisons".

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12 Case Study 16 Spotlight 21 Transport Topics

TRANSPORT VANDERVELDE

“SANS MES FILLES, JE SERAIS DANS LE 36E DESSOUS”

Els (à gauche) et Anne (à droite) ont toutes deux leur permis de conduire C et prennent régulièrement le volant au besoin.

ransport Vandervelde à Sint-PietersLeeuw est une belle entreprise familiale. Elle fournit des services de transport général pour les secteurs du textile, de l'alimentation, de l'électricité et du carton, entre autres. Le papa Guido Vandervelde est activement soutenu par ses filles Anne et Els. Encore bien… Yannick Haesevoets – Yannick.haesevoets@transportmedia.be

Même en cette période de corona, Guido, Anne et Els affichent toujours un grand sourire. Au moment de la rédaction de cet article (fin avril), 50 % des véhicules sont à l'arrêt. La fermeture temporaire des magasins C&A, entre autres, joue des tours à Vandervelde. "Mais nous restons optimistes", dit Anne, la fille aînée. "Certains de nos confrères sont complètement à l'arrêt depuis plus d'un mois. Nous sommes heureux de pouvoir encore travailler à 50 %". DES RÉSERVES SAINES "Lorsque la redevance kilométrique a été annoncée en 2016, nous étions plus pessimistes qu’aujourd’hui. L'entreprise existe depuis 65 ans et nous avons quand même constitué quelques réserves. Le transport est un secteur difficile, avec beaucoup de restrictions, de taxes et de normes, mais

nous ne nous plaignons pas et continuons à travailler". Guido Vandervelde a rejoint l'entreprise, alors dirigée par son père, en 1984. La flotte se compose de 13 véhicules et emploie 14 chauffeurs à temps plein. La force de l'entreprise ? "Sa structure", déclare Guido. "Notre façon de travailler nous permet de garder le cap. La plupart des chauffeurs sont ici depuis longtemps, 30 ans pour le plus ancien. Nous avons une communication ouverte avec nos chauffeurs et nous payons toujours correctement. C’est extrêmement important d'écouter nos chauffeurs". Anne acquiesce : "Au début, Els et moi (en partie) avons travaillé pour un autre employeur. Nous savons donc toutes deux combien il est important de se sentir bien au travail. Cette semaine, j'ai reçu un appel

VANDERVELDE EN BREF • Spécialité : Transport général • Clients : C&A, Colruyt, VPK, ... • Direction : Guido Vandervelde • Personnel : 14 chauffeurs, 2 employés • Chiffre d'affaires : 1,3 million € • Flotte : 3 tracteurs, 3 porteurs, 7 porte-conteneurs et 1 utilitaire léger • Marques : Scania et MAN

En raison de la crise du corona, 50 % de la flotte était au point mort, malgré un secteur alimentaire qui continuait à tourner.

téléphonique d'un chauffeur, actuellement à la maison, qui m'a demandé comment j'allais et si j'étais toujours en bonne santé. C’est très valorisant et cela crée un lien fort. Nous tenons toujours compte de la vie privée des chauffeurs au dispatching". Vandervelde peut compter sur une équipe de chauffeurs fidèles et ne souffre pas de la pénurie. Guido : "Un nouveau chauffeur a commencé le 1er mai. Il en remplace un autre qui est parti à la retraite. Heureusement, il s'est présenté spontanément. Je me souviens qu’un jour, nous avions placé une annonce dans le journal pour trouver un nouveau chauffeur. C’était il y a environ 30 ans. On a eu entre 30 à 40 candidats ! Aujourd'hui, ça ne se passerait bien sûr plus comme ça". PEU D'ACCIDENTS Guido peut également compter sur ses deux filles Anne et Els. Anne travaille à mi-temps dans l'entreprise depuis 2000 et s'occupe principalement de l'administration. Elle a également son permis C. "Même si c'est juste pour aller au garage", dit-elle. Els est plus une touche-à-tout et s'occupe de la comptabilité, des ressources humaines et conduit aussi régulièrement. "Au début, je ne faisais que des remplacements. Mais à présent, je suis sur la route les trois quarts du temps", rit Els. "J'aime beaucoup conduire. Je mets de la musique et ça m’apaise. Surtout après une journée de travail au bureau".

"L'avantage de conduire régulièrement soi-même ? Ils ne peuvent plus me faire croire n’importe quoi !" Els Vandervelde

"Mon comportement vis-à-vis des autres chauffeurs sur la route ?" demande Els. "Je suis plus calme au volant. Je manœuvre bien et je suis toujours prudente. Lorsque vous conduisez avec un équipement lourd qui coûte cher, il faut rester attentif. Il y a trop de chauffeurs trop confiants, même si je ne parle certainement pas des nôtres. Pour l'instant, nous avons peu d'accidents et de dégâts. L'avantage d'être soi-même sur la route est de mieux comprendre les astuces du métier.

Vous savez de quoi vous parlez, alors ils ne peuvent plus vous la raconter", ajoute-t-elle avec un petit clin. "LE MÉTIER EST DEVENU PLUS ARDU" Derrière chaque homme fort, il y a aussi une femme forte. Ici, il y en ait deux... "C'est un cadeau du ciel que mes deux filles aient rejoint l'entreprise. Sans elles, je n'aurais pas investi ces dernières années et je serais au 36e dessous en ce moment. Le métier est aussi devenu plus difficile. L'influence de l'ordinateur est plus grande que jamais et il y a de plus en plus de travail comptable. Leur présence dynamise l'entreprise. Chacun prend ses responsabilités. Nous nous entendons vraiment très bien", dit fièrement Guido.

PREFERENCE POUR LES 12 TONNES La flotte de Vandervelde se compose de 3 tracteurs, 7 porte-conteneurs et trois porteurs. "Nous avons deux marques dans la flotte", dit Guido Vandervelde. "Des tracteurs Scania et des porteurs MAN. Nous avons commencé à le faire après l'introduction de la redevance kilométrique. Notre client ne payait que jusqu'à 12 tonnes. Et comme Scania ne fabrique pas ce genre de modèles, nous avons opté pour MAN. Nous sommes très satisfaits du rapport qualité-prix et du bon service. Nous déposons les camions le vendredi soir et sommes à nouveau opérationnels le lundi matin".

PUBLIREPORTAGE

Particulièrement soignée sur le plan de la présentation, cette semi frigo Ekeri a été mise à disposition de Transuniverse Forwarding par TIP Trailer.

TRANSUNIVERSE FORWARDING ET TIP TRAILER

UNE COLLABORATION EXEMPLAIRE

lient de TIP Trailer depuis trois ans environ, Transuniverse Forwarding vient de faire l’expérience de la réactivité et de la flexibilité de son partenaire en gestion de flotte. Il s’agissait en effet de répondre rapidement à la demande d’un grand client, ce qui nécessitait un matériel de transport tout à fait spécifique.

La société Transuniverse Forwarding, dont le siège est à Wondelgem, est un grand spécialiste du groupage vers le sud de l’Europe, la Turquie et le Nord de l’Afrique. Avec 160 employés, Transuniverse Forwarding gère environ 150.000 envois par an, soit l’équivalent de 15.000 camions. Au départ sans assets, la société de Wondelgem a évolué vers un autre business modèle qui devait passer par la mise en service d’une flotte de semiremorques de divers types. UNE FLOTTE SANS SOUCIS “Pendant des années, Transuniverse a géré sa capacité de transport avec des transporteurs sous contrat qui roulaient avec leur propre matériel. Ces dernières années, nous avons

ressenti le besoin d’investir dans nos propres semi-remorques de manière à générer une capacité de transport assez flexible et aussi pour augmenter notre visibilité sur le marché », explique Kevin Van Ongeval, Group Operations Director chez Transuniverse Forwarding. « Pour certains clients, nous avons estimé qu’il valait mieux disposer de nos propres semiremorques, mais il n’était pas question d’acheter le matériel et de devoir en assurer le suivi nous-mêmes. Ce n’est clairement pas notre métier. C’est ainsi que nous sommes entrés pour la première fois en contact avec les équipes de TIP Trailer. » En trois ans, cette collaboration a débouché sur le financement d’une quarantaine de semi-remorques de tous types : bâchées ou châssis porte-conteneurs. « Au sens strict, TIP Trailer nous

PUBLIREPORTAGE

loue ces matériels, mais dans la pratique, ils nous ôtent tout souci. Nous leur payons un prix par semi-remorque et par mois, et ils se chargent de tout, jusqu’aux pneumatiques, les contrôles techniques, la mise à disposition d’un véhicule de remplacement ou le dépannage en cas de panne », poursuit Kevin Van Ongeval, particulièrement satisfait de la flexibilité et de la réactivité de son partenaire. TIP Trailer a même proposé une formule intéressante de couverture des risques de dégâts aux semi-remorques, complémentaire à la police d’assurance. En 2020, la relation entre TIP Trailer et Transuniverse s’est encore renforcée avec la livraison prochaine de 22 nouvelles semi-remorques bâchées. Mais ce n’est pas tout… UNE COMMANDE TRÈS PARTICULIÈRE

« TIP Trailer nous décharge de nos soucis avec flexibilité et professionnalisme » Kevin Van Ongeval, Group Operations Director, Transuniverse Forwarding.

TIP TRAILER, UNE ORGANISATION EN MOUVEMENT •

L’année dernière, Transuniverse Forwarding a reçu une demande particulière de la part de son client Nitto, pour lequel la société gantoise effectue de nombreux transports. « Il s’agissait de transporter de grands rouleaux de films plastiques d’Espagne en Belgique, avec deux contraintes a priori difficiles à rencontrer : le transport doit avoir lieu sous températures dirigées parce que le film perd ses qualités en dehors de sa température idéale et le fabricant espagnol ne possède pas de quais de chargement. Il nous fallait donc une semi-remorque de type frigorifique avec chargement latéral. » TIP Trailer a donc contacté plusieurs fournisseurs potentiels, et le choix de Transuniverse Forwarding s’est porté sur le carrossier finlandais Ekeri. Pourquoi Ekeri ? Parce que la société finlandaise avait déjà livré une autre semi-remorque à Transuniverse et qu’elle est spécialisée dans les semi-remorques fourgon et frigorifiques à chargement latéral. Cela s'explique parce qu'en Scandinavie, il fait parfois si froid que des systèmes à bâches coulissantes ne fonctionnent plus parfaitement. « Une fois le cahier des charges finalisé, TIP Trailer a financé l’achat des deux semi-remorques et préparé un contrat fullservice sur mesures pour le client. Nous avons même mis à sa disposition une semi-remorque similaire pour qu’ils puisse démarrer ses activités avant la livraison de ses deux semis lettrées », explique Michael Nierinck, le commercial en charge de Transuniverse Forwarding. Le résultat est à la hauteur des attentes : particulièrement soignées sur le plan de la finition, les deux semi-remorques disposent de flancs s’ouvrant en deux parties, libérant un espace entièrement libre pour charger les rouleaux de 6 mètres de long. En outre, l’exécution mega permet d’optimaliser le volume de chargement avec deux hauteurs de bobines. Les deux semi-remorques, uniques au Benelux, ont été livrées début avril, et la première venait de prendre la route vers la région de Tarragone au moment où avait lieu cette interview. Ce nouveau matériel ouvre par ailleurs d’autres possibilités à Transuniverse Forwarding : avec de 35 à 40 départs vers l’Espagne par semaine, qui sait si un nouveau business n’est pas en train de s’ouvrir pour Transuniverse Forwarding ?

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En 2019, TIP Trailer a ouvert trois nouvelles implantations pour mieux couvrir la totalité du territoire belge : outre Anvers, Gand et Zeebrugge, TIP Trailer est maintenant aussi actif à Liège, Bruxelles et Charleroi. La flotte de semi-remorques mise à la disposition des clients a aussi été élargie et rajeunie : aujourd’hui, ce sont pas moins de 1700 semiremorques récentes qui sont à disposition des clients en Belgique. TIP Trailer propose des solutions flexibles de location de semi-remorques à court et à long terme à des prix concurrentiels. A cet éventail de solutions, TIP Trailer a ajouté récemment une formule de locationachat particulièrement intéressante : le client peut bénéficier d'un tarif concurrentiel grâce au pouvoir d'achat de TIP, il peut assortir la location d’un contrat d’entretien et se concentrer sur son activité principale, et il peut aussi devenir propriétaire du véhicule après une période déterminée.

VOS INTERLOCUTEURS TIP Jan Snissaert Key Accounts Belux Jan.snissaert@tipeurope.com 0475/458819 Michael Nierinck Flandre Michael.nierinck@tipeurope.com 0471/801361 Thomas Reuliaux Wallonie & Bruxelles Thomas.reuliaux@tipeurope.com 0477/160313

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16 Spotlight 21 Transport Topics 28 Truck

SANS CAMIONS... ...TOUT S’ARRÊTE L

’année 2020 est un moment historique. A cause de la violence d’une crise sanitaire que nous n’avions pas vue venir, mais aussi parce que cette crise a démontré par A plus B que le transport routier est une des activités les plus essentielles qui soient à la société dans son ensemble. Retour sur huit semaines où les transporteurs et les chauffeurs routiers ont peut-être redoré leur image de marque. Claude Yvens – claude.yvens@transportmedia.be

Il n’a pas fallu attendre le 17 mars pour que le transport routier ralentisse. Après le ralentissement des importations chinoises, il y a eu le début du confinement en Italie le 10 mars. On était alors encore loin d’imaginer la suite. « Jusqu’à présent, nous devons juste donner des masques et des gants aux chauffeurs, qui ne peuvent plus avoir de contact avec le personnel des bureaux ou des entrepôts. Il y a des contrôles partout, mais les poids lourds peuvent circuler », nous disait Marc Geerts, CEO de Corneel Geerts Transportgroup le 10 mars. MARS : ON FERME ! Entre le 10 et le 20 mars, d’innombrables usines ont été mises à l’arrêt, rompant complètement l’équilibre des routes de transport et rendant encore plus difficile la recherche de frets de retour. Et puis il y a eu la fermeture des frontières… Bien sûr, le transport routier de marchandises ‘indispensables’ était considéré comme une activité prioritaire et personne n’interdisait aux chauffeurs de faire leur travail, mais les conditions sont rapidement devenues invivables : contrôles aux frontières, chauffeurs traités comme des pestiférés sur leur lieu de chargement, sans accès aux toilettes, excès de bureaucratie en France (combien de modèles différents de l’attestation de déplacement impérieux y a-t-il eu ?)… A ce moment-là, le monde politique a commencé à comprendre que l’impact économique du virus serait nettement plus grave que la crise financière de 2008. Des paquets de mesures de soutien aux entreprises ont été annoncés quelques jours avant le confinement total de la Belgique, et les premiers assouplissements des heures de conduite ont été décrétés.

Si vous avez pu acheter quelque chose dans votre supermarché, c’est qu’un chauffeur vous l’a apporté.

Dans les entreprises qui travaillent pour la grande distribution, c‘était la ruée : Jost Group a vu ses volumes pour Carrefour (entre autres) augmenter de 30 à 50 %. D’autres entreprises de transport étaient complètement à l’arrêt, prêtes à tout pour faire rouler une partie de leur parc. On a vu fleurir des offres de service à des tarifs complètement absurdes. LES HÉROS DE DEUXIÈME LIGNE Une semaine plus tard, c’est le moment de faire les comptes : en moyenne, 20.000 camions belges sont à l’arrêt, d’après les chiffres de Viapass. C’est environ 28 % de la capacité de transport du pays. Pour les camions étrangers, la baisse est du même

ordre de grandeur, mais elle va se prolonger deux semaines de plus. Dans le même temps, la population se rend compte que ses magasins sont toujours approvisionnés (même si le rayon ‘papier hygiénique’ reste parfois vide), que les ordures sont toujours ramassées (même si c’est plus lent, puisqu’un seul homme travaille par équipe eu lieu de deux) et que ceux qui se sont rués sur les achats de mazout en citerne finissent par être livrés. Les chauffeurs routiers, pour un temps, deviennent des héros. De deuxième ligne peut-être par rapport au personnel soignant, mais quand même. Le point d’orgue de cette phase de la crise est la campagne

d’affichage du VSV le long des routes flamandes (quel dommage que la Wallonie n’ait pas eu la même idée !) où les héros du quotidien sont publiquement remerciés. Jamais, de mémoire de journaliste, le transport routier n’avait eu une pareille occasion de montrer son rôle sociétal sous un jour aussi positif. AVRIL : ON NORMALISE Début avril, on commençait à peine à oser parler de déconfinement, mais les temps d’attente aux frontières se sont réduits (sauf en Suisse et dans certains pays d’Europe de l’est), les transporteurs étaient soulagés de voir que le diesel continuait de baisser, mais il y avait toujours aussi peu de travail. Il a fallu attendre la semaine avant Pâques pour que les chiffres de Viapass, très lentement, repartent à la hausse. En trois semaines, les volumes de transport ont récupéré de 12 à 13 % par rapport à leur point bas absolu, et la tendance s’est confirmée à la mi-mai. Pendant ce temps, les tarifs de transport routier jouaient au yoyo. Au début de la crise, de très nombreux véhicules ont été mis à l’arrêt (les mauvaises langues diront que beaucoup de chauffeurs de l’est étaient rentrés chez eux…), et on a même noté des hausses de prix sur le marché ‘spot’ (chez Transporeon notamment, dans la deuxième quinzaine de mars). Cette situation n’a pas duré : un mois plus tard, la même source faisait état d’une baisse de 5 %. Même la FEB s’en est émue le 8 avril, par l’intermédiaire de son experte en Mobilité

Sophie Brutsaert : « De nombreux transporteurs sont contraints d’accepter des rémunérations qui ne couvrent pas le coût du transport. Le coronavirus est l’argument invoqué pour ne pas payer des indemnités légalement dues ou les réduire de moitié. Certaines ‘clauses corona’ font porter l’intégralité des risques supplémentaires par le prestataire de service. » Pire même, certains clients invoquaient la crise du Covid19 pour ne pas payer des factures dues depuis des mois, comme l’a signalé notamment Kim Norman, CEO de Middlegate Europe. Du côté des transporteurs, chacun y est allé de sa mesure. Plusieurs entreprises ont essayé d’imposer une ‘surcharge Covid’ qui doit couvrir les frais supplémentaires dus aux attentes et aux mesures sanitaires pour protéger les chauffeurs. D’autres transporteurs ont fait le contraire, comme Eutraco dont le CEO Serge Gregoir a annoncé qu’il introduisait même une sorte de ‘réduction corona’ pour les clients qui avaient encore un besoin urgent en transport. Dans ce contexte, la hausse des tarifs de la taxe kilométrique en Flandre est très mal passée, d’autant plus que ce sont les véhicules les plus récents (donc les moins polluants) qui paieront le surcoût le plus élevé à partir du 1er juillet. MAI : ON SE PROJETTE A mesure que le déconfinement se précise, les experts ont à nouveau osé quelques projections : selon Transport Intelligence, le marché européen du transport routier

EVOLUTION DU TRAFIC DE POIDS LOURDS

Bulle 1 : Pâques • Bulle 2 : 1er mai • Bulle 3 : Ascension • Source : Viapass

perdrait entre 4,8 et 17 % de ses volumes en 2020. Néanmoins, une partie ‘significative’ de la capacité de transport risque d’avoir disparu d’ici le troisième trimestre, qui est précisément la période lors de laquelle on pourra mesurer la vigueur de la reprise économique en Europe. Si la demande progresse et que la capacité de transport a diminué, cela aurait pour conséquence de pousser les prix de transport à la hausse.

La crise du Covid-19 a éclairé d’un jour nouveau le rôle crucial du transport routier et a même fait des chauffeurs des héros.

Selon Ti, cela pourrait créer une belle fenêtre d’opportunité pour les sociétés qui auront pu maintenir leur capacité de transport, d’autant plus que les prix du carburant (et les taux d’intérêt) devraient rester à un niveau plutôt bas durant cette période. Il ne reste plus qu’à espérer qu’il n’y ait pas de deuxième vague de Covid-19…

FORMATIONS, CONTRÔLE TECHNIQUE : LE GRAND FLOU Tant pour les formations Code 95 que pour le contrôle technique, ce sont les régions qui sont compétentes. Le moins que l’on puisse dire est que leur réaction face au Covid-19 a manqué de coordination. Ainsi, la Flandre a suspendu le 15 mars toutes les formations Code 95 et ADR ainsi que tous les examens, mais il a fallu attendre plusieurs jours pour que la Wallonie fasse de même. A ce niveau, le déconfinement s’est un peu mieux passé.

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LES PHOTOS DE LA CRISE 1.

1. Le ramassage des ordures ménagères s’est poursuivi, même avec des équipes réduites à un seul homme. • 2. Les chauffeurs, en première ligne, ont dû se protéger. • 3. Après quelques jours de chaos, le passage de la frontière à Meer vers les Pays-Bas a été normalisé en séparant le trafic de poids lourds des autres véhicules. • 4. Avec un trafic réduit de 90 % au niveau des voitures particulières, jamais le Kennedytunnel n’a été aussi peu embouteillé.

FÉDÉRATIONS ET SYNDICATS : UNE UNION SACRÉE DE COURTE DURÉE Le 19 mars, le lendemain du confinement généralisé, patrons et syndicats signent une déclaration commune soulignant le rôle crucial que joue le transport routier dans l’approvisionnement du pays et exigeant des conditions de travail et d’accueil décentes pour les chauffeurs. Ils insistent également sur l’absolue nécessité d’un dialogue social constructif au sein des entreprises pour que l’approvisionnement puisse continuer à être assuré. Dix jours plus tard, l’UBOT entamait une nouvelle série d’attaques nominatives contre certaines sociétés de transport accusées à tort ou à raison de pratiquer le dumping social, rappelant à tous que 2020 était aussi l’année des élections sociales (même reportées à novembre). L’union sacrée avait fait long feu. Début avril, c’est sur une ‘prime Covid’ que les partenaires sociaux s’écharpent à nouveau : certaines entreprises en accordent une à leurs chauffeurs, les syndicats voudraient régler ça au niveau sectoriel mais des tas d’entreprises sont à l’arrêt ou presque : la discussion n’ira pas plus loin.

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TRANSPORT

TOPICS BYD T8 : CETTE FOIS, CA A L’AIR PLUS SERIEUX Il y a deux ans, le constructeur chinois BYD annonçait une première offensive commerciale en Europe avec une gamme de trois utilitaires électriques… dont on n’a pas vu grand-chose. Forts de plusieurs succès commerciaux avec leurs bus électriques, les Chinois repartent à l’offensive, mais d’une manière plus feutrée, et avec de nouveaux atouts dont le T8, un porteur de distribution de 19 tonnes qui proposerait une charge utile de 11,1 tonnes et une autonomie de 200 kilomètres. Par rapport à ce que BYD nous avait montré jusqu’à présent (et notamment les 25 taxis électriques mis en circulation à Bruxelles…), de gros progrès semblent avoir été faits en matière de design et de finition. Mais le gros point fort de BYD, c’est bien sûr la maîtrise de la propulsion électrique : sur ce plan, le T8 affiche un pack de batteries fer-phosphate de 217kWh ‘maison’ et un moteur délivrant 180 kW et un couple de 1500 Nm. (CY)

MINIATURES

UN FABRIQUANT SOUS LA LOUPE : ELIGOR Bien connue des collectionneurs, et en particulier ses amateurs de 1/43, Eligor propose un réel savoir-faire qui s’étend aussi au 1/87, même s’il est possible, sur commande, d’obtenir du 1/50, 1/24 ou 1/18. Dernière société à encore produire sur le sol français, Eligor peut se targuer d’exister depuis 44 ans. En 1999 a été créé le Club Eligor, pour le plus grand plaisir des passionnés. L’accès à ce Club se fait via une cotisation annuelle qui permet d’obtenir une carte de membre, le catalogue annuel, un CD Rom avec les photos des différents produits et les flashs infos qui présentent les nouveautés à venir. Jusque là, rien que du classique, mais cela ne s’arrête pas là puisque le membre reçoit une invitation aux journées portes ouvertes du site de production d’Izernore (dans l’Ain). C’est l’occasion de se procurer des pièces détachées, parfois même gratuitement pour les plus petites. Sur présentation de votre carte de membre lors des salons ou au Grand-Prix de France camions, une remise de 10 % vous sera accordée. Enfin, des modèles exclusifs (transporteur / pompier) sont strictement réservés aux membres et jamais vendus dans le commerce. Eligor peut encore se targuer d’un autre atout majeur : c’est le numéro un incontesté dans la reproduction des camions de pompiers ! Pierre-Yves Bernard

Le nouvel Iveco S-Way d’Eligor.

La production française n’est évidemment pas négligée, comme ce Renault Trucks T en version Alpine.

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ÉCONOMIE

GHEYS REPREND KRISTOTRANS Le groupe Gheys a racheté la société Kristotrans d’Aarschot. C’est la première fois que le logisticien de Mol s’établit dans le domaine du transport de denrées alimentaires. En 2019, Kristotrans a réalisé un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros avec une flotte de 25 véhicules. L’entièreté du personnel est repris et Kristof Verhoeven continuera à diriger les opérations à partir d’Aarschot. Avec cette acquisition, le groupe Gheys vise un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros cette année.

DILISSEN REPREND BECKER LOGISTIK Dilissen Logistics (Pelt) a repris la société allemande Becker Logistik, ses 17 tracteurs, ses 32 employés et son entrepôt cross-dock à Aixla-Chapelle. « La société appartenait aux frères Becker », explique Carlo Dilissen. « Ils cherchaient un acheteur depuis le début de l’année dernière, et comme nous cherchions justement une société à racheter en Allemagne, nous sommes assez rapidement tombés d’accord. » Dilissen Logistics gère désormais un parc d’une soixantaine de véhicules et 110 personnes.

MEERS REPREND LA BRANCHE ‘TRANSPORTS’ DE MARC HERMANS Meers Transport Groep a repris les activités de transport de Marc Hermans, une autre entreprise limbourgeoise active dans l’extraction de matières premières en carrières. Grâce à cette reprise qui lui apporte sept camions supplémentaires, Meers voit sa flotte atteindre les 105 véhicules en propre.

VAN EGDOM REPREND LE MATÉRIEL ROULANT D’ABN TRANSPORT L’entreprise ABN Transport avait été déclarée en faillite le 7 février dernier par le tribunal de commerce de Gand, division de Bruges. Tout le matériel roulant (quatre tracteurs et une quinzaine de semi-remorques) a été repris par le groupe Van Egdom qui renforce ainsi sa position dans le transport exceptionnel de citernes et de charges lourdes indivisibles.

ALDERS REPREND VANDENBROECK Le groupe de transport limbourgeois Alders a repris Transport Vandenbroeck, une entreprise familiale spécialisée dans les marchandises ADR. L’ensemble du personnel est repris et Carl Bollens, le directeur actuel, restera actif en tant que responsable des succursales de Herent et de Luxembourg. Avec Vandenbroeck et sa quarantaine d’ensembles routiers, Alders dispose aujourd’hui de plus de 1600 véhicules et 550 employés répartis sur sept sites opérationnels dans quatre pays. Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 85 millions d’euros en 2019, auxquels il faudra ajouter environ 6 millions EUR réalisés par Vandenbroeck.

WILLY NAESSENS GROUP REPREND GROENINGHE TRANSPORT Willy Naessens Group a repris Groeninghe Transport, une société essentiellement active dans le transport de conteneurs. Willy Naessens Group compte se servir de sa base de Kontich comme d’un point d’appui pour ses usines de béton (Alpreco ou Intershipping) qui doivent livrer des chantiers au-delà d’Anvers. Tous les collaborateurs de la division transport ont été repris.

LE FONDS SOCIAL LANCE UNE CAMPAGNE POUR RECRUTER 5000 CHAUFFEURS Le FSTL a lancé une campagne de communication visant à recruter 5000 nouveaux chauffeurs routiers, en mettant l’accent sur les aspects ‘aventureux’ du métier. Concrètement, les partenaires sociaux réunis au sein du Fonds Social ont débloqué un budget important (avec l’aide des sept marques de poids lourds) pour une vaste campagne de communication articulée autour de spots radio et d’actions sur les réseaux sociaux, l’objectif étant d’attirer un maximum de monde vers le site ‘enrouteverslaventure. be’ où les aspects les plus positifs du métier de chauffeur routier sont décrits, témoignages de chauffeurs à l’appui.

LIVRAISONS COMFORT ENERGY ACHÈTE 50 VOLVO FM Le fournisseur de mazout Comfort Energy (Hasselt) continue de renouveler sa flotte et vient de recevoir les derniers exemplaires d’une importante commande de 50 Volvo FM : des porteurs (principalement des FM 6×2 de 380 ou 430 ch et une dizaine de quatre essieux avec tridem), ainsi que quelques tracteurs FH 460.

RENEWI RECOMMANDE 200 DAF Le spécialiste du traitement des déchets Renewi a passé commande pour 200 nouveaux DAF CF équipés de différents types de carrosserie. La majorité des véhicules destinés au marché belge sont des chargeurs arrière pour conteneurs roulants. D’autres sont équipés d’un système lève-conteneurs à crochet. La commande comprend également des porte-grues pour la collecte en conteneurs enterrés, divers tracteurs et des véhicules pour la collecte et la destruction de documents confidentiels.

TROIS NOUVEAUX ACTROS POUR TRENDY FOODS La société Trendy Foods, qui livre une vaste gamme de produits dans toute la Belgique à partir de trois hubs à Bornem et à Petit-Rechain, vient de mettre en service trois nouveaux Mercedes Actros 2535 L à cabine courte. Ils seront basés à Petit-Rechain. Trendy Foods utilisait déjà quelques Antos, mais ce sera la première fois que la société utilisera les MirrorCams qui remplacent totalement les anciens rétroviseurs.

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‘S JEGERS (AUSSI) CONVAINCU PAR LES USED RENAULT TRUCKS ‘s Jegers a encore acheté des Renault trucks, mais a cette fois opté pour 20 occasions récentes T460 qui sont couverts par un contrat d’entretien de deux ans. Les véhicules ont été entièrement inspectés sur base d’une liste de 200 points de contrôle, conformément aux procédures standard de Renault Trucks. Pour s’Jegers, cet achat est un moyen rapide et économique de rajeunir sa flotte et de faire en sorte que tous les véhicules soient rapidement aux normes Euro 6.

avec un mélange composé à 80 % de LNG fossile et de 20 % de bioLNG, fourni par la société néerlandaise Rolande. Gert Snel ne cache en effet pas sa préférence pour les carburants qui ne sont pas basés sur une énergie fissile comme le HVO.

TROIS NOUVEAUX SCANIA CHEZ FULL LOGISTIC Full Logistic est spécialisée dans le transport sous température dirigée avec une quarantaine de véhicules, tandis que la société-sœur Full Services se consacre au transport de carburant et de pellets avec une dizaine de véhicules. D’une part, Full Logistic a mis en service deux Scania P320 DB 4×2 NB équipés d’une caisse Chereau. L’autre véhicule est un porteur sur lequel est montée une citerne Struckmeyer qui permet de transporter à la fois du carburant et de l’AdBlue destiné à des machines sur chantier.

INDUSTRIE KARIN RADSTROM EST LA FUTURE CHEFFE DE MERCEDES-BENZ TRUCKS La Suédoise Karin Rådström sera responsable de MercedesBenz Trucks au sein de Daimler Truck AG à partir du 1er mai 2021. Elle succédera à Stefan Buchner, qui prend sa retraite après plus de 30 ans passés dans l’entreprise et quittera donc Scania, où elle est membre du conseil d’administration et responsable des ventes et du marketing depuis 2019.

LES CAMIONS LNG EXEMPTÉS DE LKW-MAUT JUSQU’EN 2023 ? La commission des transports du Bundestag a prolongé jusqu’au 31 décembre 2023 l’exonération dont les camions au gaz naturel bénéficient pour la taxe kilométrique allemande. Cette exonération touche aussi bien le CNG que le LNG et devrait notamment permettre de poursuivre le déploiement d’un réseau de stations LNG le long des grands axes routiers en Allemagne, réseau qui a longtemps constitué le point faible du LNG en Europe.

L’IAA 2020 EST ANNULÉ Le VDA, la fédération allemande de l’industrie automobile, a annulé le salon IAA 2020 à Hanovre. La prochaine édition de ce salon aura donc lieu en septembre 2022.

GPS-BUDDY AMÉLIORE SON SYSTÈME XT GPS-Buddy propose des solutions de suivi des actifs et du matériel et des ordinateurs de bord au sein d’une solution ‘tout-en-un’ où les données enregistrées se trouvent sur une plate-forme unique. Son nouveau système XT2 est équipé d’une puce Tachygraphe interne et d’une connexion avec le module CANBus, des capteurs de température ou d’ouverture de porte.

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VOLVO GROUP ET DAIMLER S’ALLIENT POUR LA PILE À COMBUSTIBLE Volvo Group et Daimler Truck AG veulent créer une joint-venture pour développer et produire des piles à combustible qui seront utilisées entre autres dans de futurs camions à hydrogène. Daimler y logera toutes les activités qu’il a déjà lancées dans le domaine, tandis que Volvo Group investira 600 millions d’euros pour détenir 50% du capital. L’union de ces deux géants devrait permettre de réduire les coûts de développement et d’accélérer l’introduction de camions à hydrogène : les deux partenaires parlent du milieu de cette nouvelle décennie , mais resteront concurrents dans tous leurs autres domaines d’activité.

ALPEGA FUSIONNE SES DEUX TMS Oubliez inet et Transwide, dites Alpega TMS, le nouveau Transport Management System lancé par le groupe Alpega. Ce faisant, Alpega combine deux types d’expertise : Inet se destinait aux besoins complexes en matière de supply chain, alors que Transwide était plutôt connu comme support aux opérations de transport. Alpega TMS s’adresse donc aussi bien aux chargeurs qu’aux transporteurs et peut être mis en oeuvre de manière modulaire.

LE VOLVO FMX FETE SON 10E ANNIVERSAIRE On l’a peut-être oublié, mais il y a dix ans, les camions destinés au secteur de la construction ne différaient pas beaucoup des modèles de base. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, c’est peut-être grâce au Volvo FMX. Le premier Volvo FMX était basé sur une plate-forme FM, avec une garde au sol rehaussée et (surtout) une face avant tout à fait spécifique. En septembre prochain (un peu plus tard que prévu), Volvo Trucks va commercialiser un FMX entièrement renouvelé, avec une cabine héritée du nouveau FM, plus de charge utile, de nouveaux systèmes de sécurité et des essieux avant de capacité supérieure (20 tonnes sur l’essieu, 38 tonnes pour un tandem).

MAN VA SABRER DANS SON PERSONNEL POUR RETROUVER LA RENTABILITE Selon le journal allemand Handelsblatt, MAN va annoncer une réorganisation massive de ses activités et supprimer un emploi sur six, malgré le lancement de la toute nouvelle gamme TGX. Au troisième trimestre 2019 (derniers chiffres connus), MAN a vu sa marge bénéficiaire chuter de 5 à 3,6 %, là où la marquesoeur Scania progressait de 9,5 à 11,6 %. Les suppressions d’emplois toucheraient principalement les services administratifs, mais aussi le R&D.

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CABINES ‘GRAND VOLUME’

LA VIE DANS DIX METRES CUBES A

vec deux nouvelles cabines présentées entre la fin 2019 et la début 2020, le paysage des tracteurs long-courriers a passablement changé. Chaque constructeur dispose maintenant dans sa gamme de quoi satisfaire le chauffeur le plus exigeant… dans le respect des règlements sur les dimensions extérieures maximales bien entendu. Claude Yvens et Pierre-Yves Bernard

Faut-il avoir une toute nouvelle cabine pour plaire aux (patrons-) chauffeurs ? Pas du tout, répondra DAF, dont la cabine XF est toujours basée sur un concept… Pegaso qui date de 1987. Bien sûr que oui, rétorquera Iveco, qui vient d’offrir une toute nouvelle cabine à son S-Way. Dans ce domaine, il n’y a pas de vérité absolue, c’est une question d’appréciation personnelle. C’est pourquoi nous allons tenter d’objectiver la chose, tout en laissant une large place au ressenti d’un chauffeur professionnel. COMMENT CRÉER UN MORCEAU DE SUCRE Rappelons tout d’abord les règles du jeu fixées en Europe. Puisqu’un ensemble tracteur-semi ne peut dépasser 16,50 mètres en longueur et puisqu’un tracteur sert davantage à transporter de la marchandise qui rapporte qu’un chauffeur qui coûte, les constructeurs ont été

jusqu’au bout des règles portant sur la longueur maxi de la semi-remorque (max 204 cm entre l'axe du pivot d'attelage et un point quelconque de l'avant de la semi-remorque, et 12 mètres entre l'axe du pivot d'attelage et l'arrière de la semi-remorque). Ce qui a donné la semi-remorque ‘classique’ de 13,6 mètres qui laisse donc 290 centimètres au tracteur. De ces 2,9 mètres, il faut retirer la place nécessaire pour diverses connections, les conduits d’air et un minimum d’espace pour laisser tourner la semi et il en reste environ 2,25. La largeur est fixe (2,5 m pour tout le monde, la hauteur maxi aussi (4 mètres, avec le fameux pourcent de marge plus ou moins tolérée), le seul point sur lequel un constructeur peut vraiment jouer est la hauteur du plancher de cabine. Quoi que Renault Trucks ait attendu très longtemps avant d’utiliser les 4 mètres de hauteur maxi sur son Magnum… mais c’est une autre histoire.

QUI VA OSER ? D’ici quelques années, les constructeurs vont pouvoir proposer des cabines d’une conception radicalement différente. L’Europe les autorise en effet à allonger la cabine à l’avant, pour autant que cela ne modifie en rien le comportement du véhicule en virage. L’objectif de cette nouvelle règlementation est double : intégrer de nouveaux systèmes de sécurité passive et améliorer le coefficient de pénétration dans l’air. Cela profitera-t-il à l’espace de vie réservé au chauffeur ? On aurait dû le découvrir au salon IA A de Hanovre, puisque les constructeurs peuvent faire homologuer leurs nouveaux concepts de cabine à partir du 1er septembre, mais le salon est annulé. Patience donc avant de savoir quel constructeur osera sortir du bois le premier…

Dimensions hors-tout

Hauteur libre

devant 2e siège

sur tunnel moteur

plancher

DAF XF SUPER SPACE CAB

2250

2490

3910

2255

2100

1470

IVECO S-WAY ACTIVE SPACE SX

2250

2500

3800

2245

2150

1456

MAN TGX XXL

2280

2440

N.C.

2150

2070

N.C

MERCEDES-BENZ ACTROS GIGASPACE

2300

2500

3953

2130

1699

RENAULT TRUCKS T HIGH

2309

2464/2300

3898

2136

1700

SCANIA S HIGHLINE

2233

2500

3880

2070

1640

VOLVO FH GLOBETROTTER XL

2225

2495

3870

2200

2110

1540

On peut toujours rêver d’une cabine à l’américaine...

Marches d'accès

Largeur utile

390

360

264

395

380

N.C

422

Profondeur

Couchette inférieure L

épaisseur

H libre

2245

2030

2200

810

100

810

2380

N.C

2100

700/800

140

697

N.C

2270

2145

2000

700/800

110

790

320

2220

N.C

2200

750

113

713

390

340

292

2350/2150

2050

2018

671/791

120

800

315

310

295

320

2310

2060

2175

800/1000

150

620

390

383

382

2170

1950

2000

815

160

675

transport

28 Truck 35 Tools

DAF XF SUPER SPACE CAB

Cette cabine est d’une conception plus ancienne, mais elle reste une valeur sûre très appréciée des chauffeurs.

Accès. Trois marches d’accès et un tunnel moteur présent. Poste de conduite. La planche de bord est assez arrondie. Par rapport aux concurrentes, elle semble très simple, comme en témoignent les écrans d’affichage, mais cette simplicité est souvent plébiscitée. En partie centrale, la planche de bord est carrément proéminente, ce qui est à la fois gênant pour certains, et permet pour d’autres de disposer de la légendaire tablette qui pour rappel peut supporter jusqu’à 80 kg. Il n’y en a donc pas devant le siège passager qui d’ailleurs ne pivote pas. Rangements. Le volume total des espaces de rangement est un point fort, que ce soit au-dessus du pare-brise ou sous la couchette. Si ces derniers sont accessibles de l’intérieur et de l’extérieur, il est néanmoins regrettable que les trappes d’accès extérieures ne soient pas plus larges. A noter qu’un seul coffre est présent de chaque côté. Enfin, les espaces prévus à portée de mains sont moyens ; l’espace en partie centrale étant limité et non fermé. Couchette. La partie couchage a toujours été la grande force du DAF. Le matelas est d’un seul tenant et d’une épaisseur plus que conséquente. Pour suivre la tendance, il serait à présent bon de rendre ce couchage relevable comme cela se fait déjà et de proposer d’usine la solution de remplacement de la couchette du haut par des armoires. 9 confort, volume de rangement, partie repos. 8 planche de bord austère, peu de numérique, pas d’armoires supplémentaires d’usine

IVECO S-WAY ACTIVE SPACE

La cabine S-Way permet à Iveco de se remettre à niveau… et au chauffeur de rester au top (même si la ‘Fit Cab’ n’est qu’un concept).

Accès. Si le plancher plat est une nécessité pour certains tandis que d’autres sont usés par les quatre marches qui vont avec, le S-Way garde finalement la même trame que le Stralis, à savoir trois marches. Poste de conduite. Le poste de conduite est bon dans son ensemble, avec une planche de bord enfin revalorisée. De nouveaux matériaux font leur apparition, avec une qualité en hausse et une finition plus soignée. Même si cela ne rivalise pas encore avec les meilleurs, c’est mieux et on le perçoit déjà avec l’absence de bruits dans la cabine. Le volant, désormais asymétrique, est plus qualitatif tout comme la clé moderne électronique à insérer dans la planche de bord. Rangements. Que l’on parle de la zone au-dessus du pare-brise, sous la couchette ou encore des deux coffres extérieurs de chaque côté du véhicule, c’est une révolution ! En partie centrale, le tiroir est une bonne solution, mais semble bien seul et l’espace sur la partie supérieure du tableau de bord ne peut pas accueillir un nombre raisonnable d’objets. Couchette. La vie à bord est agrémentée du siège passager pivotant qui dispose aussi d’une utile tablette escamotable dans la planche de bord. Quant aux couchettes, on mentionnera une évolution dans la qualité et l’apparition de nouvelles commandes pour plus de confort et d’agrément du chauffeur au repos, ce qui est le véritable bond en avant avec le nouveau S-Way. 9 qualité en hausse, confort du chauffeur 8 niveau global intérieur en deçà des meilleurs

MAN TGX XXL

MERCEDES-BENZ ACTROS GIGASPACE

Une nouvelle cabine qui ramène MAN au premier plan avec un intérieur de haut niveau.

Bienvenue dans l’ère du tout numérique. Mercedes prend clairement l’avance à ce niveau.

Accès. Le système d’accès à trois marches a été maintenu et amélioré au niveau sécurité.

Accès. Plancher plat mais quatre marches à gravir : la GigaSpace vous accueille.

Poste de conduite. On peut désormais se passer de monter à bord pour certaines commandes, grâce aux quatre boutons programmables qui prennent place dans le panneau inférieur de la porte. La planche de bord est résolument moderne et fixe de nouveaux standards. Moins rectiligne, plus moderne, mais aussi mieux agencée et avec une meilleure finition. Au-delà du nouveau volant, mieux réglable et relevable, elle accueille désormais les commandes qui se trouvaient à droite du siège chauffeur. Le nouveau levier MAN Connect en partie centrale donne accès à toutes les commandes lors de la conduite.

Poste de conduite. Il fait partie des meilleurs et la planche de bord est révolutionnaire, vraiment multimédia, interactive et surtout ultra connectée. Elle arbore deux écrans couleurs qui permettent de très nombreux affichages au gré du chauffeur et représentent l’interface entre l’homme et son camion. Certains les trouvent compliqués… l’un reprend les infos essentielles et l’autre le GPS, le chauffage et les applications de loisirs. Tout ceci est complété par le nouveau volant multifonctions.

Rangements. Les espaces de rangements ont encore pris de l’ampleur. La réduction de la taille du pare-brise autorise des coffres plus volumineux au-dessus de ce dernier, et ils se ferment par un volet coulissant pour ne pas perdre de place. Positif aussi : les coffres extérieurs et les tiroirs de rangement en partie centrale. Couchette. Le coin repos n’est pas en reste avec des améliorations notables : qualité du couchage et nouvelles possibilités comme le relevage de la têtière ou encore l’éclairage. On notera également l’apparition de la tablette escamotable à droite devant le siège passager. 9 ergonomie, planche de bord, vie à bord 8 la clé de contact, une mauvaise blague ?

Rangements. Les coffres extérieurs (deux de chaque côté) sont généreux, et les espaces intérieurs aussi (au-dessus du pare-brise et sous la couchette, avec ici une mention spéciale pour les séparations et les tiroirs). Les tiroirs en partie centrale sont devenus la norme au niveau efficacité. Etonnamment, il n’est pas possible de remplacer d’usine la couchette supérieure par des armoires. Couchette. Elles sont de bonne facture mais avec une mise en place requise pour celle du bas. On peut privilégier un espace salon en bas et garder la couchette supérieure. 9 ergonomie, planche de bord, niveau numérique 8 Armoires supplémentaires pas possible d’usine

transport

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RENAULT TRUCKS T HIGH

SCANIA S HIGHLINE

Avec l’option Maxispace, le chauffeur sacrifie la couchette supérieure pour 221 litres de rangements supplémentaires.

Au-delà des moteurs, le King of The Road est également apprécié pour ses qualités intérieures.

Accès. Renault Trucks est resté fidèle au plancher plat qu’il a créé, mais cette fois avec un emmarchement classique, fait de quatre marches.

Accès. La S se distingue de la R par son plancher plat, ce qui induit une quatrième marche pour y accéder.

Poste de conduite. Le design de la planche de bord est spécial tout comme les matériaux qui la composent. Ca plait… ou pas ! Le ton général est un peu austère, et les commandes et les écrans plutôt désuets. Les boutons rotatifs sont une très bonne idée, mais le numérique n’est pas légion tandis que la position de conduite est correcte mais perfectible ; les récentes possibilités de réglage du volant sont les bienvenues. Rangements. Renault Trucks ‘peut mieux faire’ avec d’une part des rangements à portée de mains insuffisants, et d’autre part ceux au-dessus du pare-brise qui manquent de volume brut. A contrario, bon point à l’extérieur avec deux coffres de chaque côté, offrant l’avantage par exemple de pouvoir séparer affaires propres et affaires sales. Les deux plus vastes, qui sont évidemment en position supérieure, sont accessibles depuis l’intérieur de la cabine. Couchette. C’est le gros point positif. Si la couchette du bas est extensible et relevable, celle du haut, lorsqu’elle n’est pas remplacée par un module avec des armoires, est pour sa part convertible sur sa longueur. Ajoutons encore la petite table pliable bien pratique, adossée à la paroi arrière de la cabine et pour rappel, le siège passager qui est pivotant. 9 confort, coffres extérieurs, partie repos. 8 austérité planche de bord, peu de numérique.

Poste de conduite. Globalement, c’est sans doute le meilleur avec une position de conduite que l’on ne sait pas prendre en défaut. Ajoutez encore le réglage / relevage du volant au top ou encore la qualité des matériaux et la finition générale et le tour est fait. La planche de bord est très ergonomique et souvent citée en référence. Les écrans sont modernes, mais loin des nouveautés ‘100 % numériques’. A noter la particularité des commandes positionnées dans la partie supérieure de la porte. Rangements. Les tiroirs en partie centrale assurent les rangements à portée de mains, tandis que les armoires au-dessus du pare-brise sont volumineuses et offrent la possibilité de faire des étagères. Les coffres extérieurs sont vastes tout comme leur ouverture. Couchette. La couchette du bas est adaptable en deux largeurs et celle du dessus laisse de plus en plus souvent sa place à des armoires supplémentaires. A droite, si le siège passager pivote, c’est aussi la tablette escamotable qui est appréciée, Scania en étant le précurseur à cette place. 9 poste de conduite, ergonomie générale, qualité 8 numérique en mode mineur.

VOLVO TRUCKS FH GLOBETROTTER XL

COMPARONS DES POMMES AVEC DES POMMES En période covidée et confinée, il n’est pas simple d’effectuer un comparatif des cabines disponibles sur nos sept grands routiers. Tout le monde ne mesure pas ses cabines de la même façon. Chaque constructeur était invité à nous présenter sa plus grande cabine (hors version spéciale, comme la Globetrotter XXL de Volvo) et à nous en fournir les dimensions extérieure set intérieures. Certains chiffres sont fournis avec réserve : ainsi, la largeur intérieure est mesurée ‘généralement’ entre les montants B, et la hauteur du plancher (et de la première marche d’accès) varie en fonction de la monte pneumatique. Nous sommes donc partis d’une monte classique en 315/70. Les seuils d’accès sont également calculés avec le camion non chargé.

Il faudra attendre l’automne pour commander la version ‘2020’, améliorée sur plusieurs points.

Accès. Même la plus grande cabine ne nécessite que trois marches d’accès et cela génère une présence relative du tunnel moteur. Poste de conduite. La planche de bord arbore un design un peu avant-gardiste, avec des tons parfois surprenants, tandis que les commandes sont modernes et esthétiques. Volvo est désormais le dernier à placer son levier I-Shift à droite du volant. La finition est de bonne facture, mais on peut malgré tout faire quelques reproches au niveau de la finition et de la qualité de certains matériaux.

FORD TRUCKS

Rangements. Les possibilités de rangements à portée de mains ne sont pas pléthoriques. Mention particulière néanmoins pour le petit vide-poches amovible et souple, au revêtement adhérent, qui se déplace au gré du chauffeur sur la partie supérieure de la planche de bord. Le redressement du pare-brise a certes augmenté le volume mais de façon relative car en parallèle, la présence du puits de lumière, qui fait office de sortie de secours, réduit le volume. Couchette. Le sacrifice de la couchette supérieure est souvent d’actualité pour y placer des armoires, ce qui procure plus de 275 l de rangements en plus. La couchette du bas a quant à elle des dimensions raisonnables avec un relevage électrique de la têtière du matelas. A noter l’absence d’une tablette escamotable devant le siège passager, et un manque d’espace pour ce dernier entre son siège et le tableau de bord. 9 poste de conduite, espace de repos 8 volume global de rangement, numérique

Le F-Max est encore un inconnu, mais la base est bonne.

Viendra, viendra pas en Belgique ? Ford Trucks est en tout cas en train de développer un réseau de vente dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest, alors autant se préparer… Il faut trois marches pour accéder à bord de la cabine du F-Max. A l’intérieur, il faut aussi accepter un tunnel moteur de faible hauteur. Le poste de conduite est plutôt terne, mais il est efficace. Logique puisque l’on y retrouve pas mal de bonnes idées empruntées aux autres marques. Par contre, inutile de chercher ici une quelconque innovation numérique. Ce n’était visiblement pas une priorité. Les différents espaces de rangement sont ‘raisonnables’ avec par exemple des coffres extérieurs dont l’entrée est trop petite. Petite originalité : les coffres au-dessus du pare-brise s’ouvrent comme dans un avion. Enfin, les couchettes sont dans la moyenne, mais il faut avancer les sièges ce qui malgré tout n’est pas top.

Un été sous le signe des héros !

Passion4Trucks Roadshow Aﬁn de fêter les chauffeurs, TRANSPORTMEDIA organise durant l’été le Passion4Trucks Roadshow, piloté par Balthasar Boma en personne ! La caravane fera notamment étape chez Mercedes-Benz, Scania, Renault et Volvo, où les plus beaux camions seront mis à l’honneur. Ainsi que ceux qui en prennent le volant ! Outre les quatre marques précitées, Continental, TVM, A&D Trucks & Trailers et Love2Truck ont d’ores et déjà décidé de participer à cette fête des chauffeurs ! Chaque étape sera l’occasion d’un happening, d’un livestreaming et d’un tournage TV. Cerise sur le gâteau : une émission spéciale « fête des héros » de la TRANSPORT.TV, reprenant les différentes étapes du Passion4Trucks Roadshow, sera diffusée sur Kanaal Z à la ﬁn de l’été.

Plus d’info ?

www.passion4trucks.be

35 Tools

PROPULSIONS ALTERNATIVES

UNE QUESTION DE LOGISTIQUE O

n l’a encore vu depuis le début de la crise du coronavirus : une bonne logistique est essentielle pour gagner une bataille. Il n’en va pas autrement pour une entreprise de transport qui veut passer à une propulsion alternative. Sur ce plan, le LNG a maintenant une position privilégiée. Claude Yvens - claude.yvens@transportmedia.be

On a ouvert pas mal de stations LNG en 2019. Le réseau belge en comptera bientôt plus de 15.

Le débat n’est pas ici de savoir quelle forme de propulsion alternative est la plus adaptée à tel type de transport : entre le CNG, le LNG, le HVO et, bientôt, la propulsion électrique et l’hydrogène, il y a de la place pour chaque solution, chacune étant plus ou moins adaptée à un profil d’utilisation.

lourds, la question était relativement plus simple à régler : la plupart des poids lourds CNG qui roulent aujourd’hui en Belgique sont utilisés dans des flottes publiques ou semi-publiques, ainsi que pour la collecte de déchets. Ces flottes disposent souvent de leur propre station.

LE GAZ DÉSORMAIS BIEN SERVI

Les autres utilisateurs ont désormais à leur disposition un réseau comprenant plus de 135 stations (dont dix à haut débit), plus ou moins bien réparties sur l’ensemble de la Flandre (avec quelques ‘trous’ comme l’ouest de la côte, le triangle AarschotHerentals-Lier, la région de St Truiden ou le nord du Limbourg), mais beaucoup moins bien en Wallonie : au nord d’une ligne

Chaque nouvelle forme de propulsion alternative se heurte au dilemme de l’œuf et de la poule : faut-il assez de stations pour convaincre les utilisateurs ou faut-il assez de véhicules pour justifier l’investissement dans une nouvelle station-service ? Dans le cas du CNG, et pour ne parler que des poids

Liège-Charleroi-Tournai, il n’y a que deux stations, et encore émanent-elles d’un opérateur public (Idelux, en collaboration avec Enora). On compte encore une trentaine de projets, mais ce réseau va inévitablement plafonner dans les prochaines années, dans la mesure où le nombre de constructeurs qui développent des modèles CNG a plutôt tendance à baisser. Le CNG reste en effet une énergie fossile et n’est donc qu’une solution provisoire, disent ses adversaires. La solution viendra-t-elle du bio-CNG, produit à partir de sources renouvelables et non alimentaires ? Certains y croient, notamment dans les régions intensives en élevage animal. Total a par ailleurs ouvert sa première station Bio-CNG près du Marché Matinal à

transport

35 Tools

Bruxelles. C’était en décembre dernier, mais la part de biogaz délivré à la pompe n’est encore que de 20 %. Pour arrivée à 100 % de biogaz, il faudrait investir dans des unités supplémentaires de biométhanisation en Belgique. Pour le LNG, les choses ont bien évolué en 2019. A part sur l’axe BruxellesLuxembourg, il y a une station environ tous les 100 kilomètres, et même un début de concurrence entre Total/Pitpoint et Shell à Anvers et à Rekkem. Plusieurs exemples montrent par ailleurs que l’ouverture d’une station encourage les plus petites flottes locales à franchir le pas. Cela a notamment été le cas à Tessenderlo sur la E313 et à Lokeren sur la E17. Si l’on exclut les stations qui seraient exclusivement réservées à un seul transporteur, trois projets sont encore en cours de réalisation : deux de ces projets sont très concrets (aux transports Dick à Tubize et aux transports Vandenbroeck à Londerzeel), le troisième permettrait enfin de combler le trou entre Bruxelles et la région de Metz. Enfin, Q8 devrait ouvrir au quatrième trimestre 2020 à Ranst (en direction de Hasselt et Eindhoven). Le LNG restant un carburant fossile, ses promoteurs (dont Iveco) annoncent aussi le passage futur à un gaz liquide issu de sources renouvelables. Mais à notre connaissance, aucun projet de ce type n’est prévu en Belgique dans un horizon visible. Rolande en produit lui-même aux Pays-Bas à partir de déchets, de résidus de l’épuration des eaux usées ou de fermentations, mais les capacités de production sont encore limitées : Snel, qui sera le premier à tester ce carburant en Belgique, n’utilisera qu’un mélange composé à 80 % de LNG fossile et à 20 de Bio-LNG. LE HVO POUR LES FLOTTES Renouvelable, le HVO l’est par contre. Tous les constructeurs l’autorisent, mais seul DAF en fait une réelle promotion (un peu parce que le groupe Paccar ne commercialise aucun modèle au gaz naturel en Europe). Récemment, deux grands transporteurs ont déclaré leur flamme au HVO (sans mauvais jeu de mot) : Tailormade Logistics et Snel. Dans les deux cas, ils vont investir dans leur propre installation après avoir réussi à sécuriser leur approvisionnement. Aux Pays-Bas,

Le prochain gros défi est de financier l’installation de stations à hydrogène le long des grands axes européens.

puisqu’aucune unité de production n’est active (ni prévue) en Belgique. A côté du finlandais Neste Oil (Rotterdam), c’est Total qui semble le plus avancé dans ses projets, avec une nouvelle unité de production près de Marseille. On reste toutefois ici dans des volumes modestes (500.000 tonnes par an), et cela restera le gros problème du HVO, dont il faut d’abord trouver la matière première. L’autre problème est lié aux accises, mais c’est un autre débat.

Le réseau CNG/LNG semble arriver à maturité. Il faut

légers que les poids lourds. Il paraît peu probable qu’un tel réseau de stations-services publiques se développe en Belgique dans les toutes prochaines années. D’autres transporteurs devraient par contre suivre l’exemple de Tailormade et de Snel. D’ici deux ou trois ans, ce sont les premiers camions à hydrogène qui feront leur apparition. Contrairement aux camions électriques à batteries, d’usage majoritairement urbain et qui se rechargeront surtout à leur base (voire chez un client comme un hub logistique), les camions à hydrogène seront taillés pour la longue distance. Il faudra donc à nouveau résoudre le dilemme de l’oeuf et de la poule.

maintenant préparer l’arrivée de l’hydrogène.

Aux Pays-Bas, la fédération de transporteurs TLN soutient un projet qui passe par l’installation de stations-service délivrant du HVO. Dans un premier temps, il y en aura 7 aux Pays-Bas (réseau Sakko-Goodfuel), mais elles semblent davantage viser les véhicules

COMBIEN DE VÉHICULES EN PARC ? Au 31/12/2019, il y avait en Belgique : • 324 camions CNG et LNG • 205 tracteurs routiers CNG/LNG • 2605 utilitaires légers CNG Source : SPF Mobilité & Transports