6 minute read

ELIE COHEN

Les réalisations d’Elie Cohen, ministre des Affaires étrangères, sont impressionnantes. Elles peuvent contribuer, sur la scène internationale, à résoudre de nombreuses crises. Sa nature modérée et ses talents de diplomate sont un véritable atout. Il a accordé une interview à Trouver en Israël pendant laquelle il a abordé tous les sujets brûlants de l’actualité. Elie Cohen est connu pour être un ministre énergique et actif, qui a déclaré la guerre aux monopoles et œuvré pour la signature de nouveaux accords commerciaux. En tant que ministre du Renseignement, il a encouragé le renforcement des relations avec les pays arabes dans le cadre des accords d’Abraham, visitant le Soudan et Charm el-Cheikh, et jetant les bases de l’accord de paix avec le Soudan.

personnel. Cela nous aide économiquement, permet de maintenir les relations déjà existantes, et influence les votes à l’ONU…

Advertisement

S.B.A. : Vous étiez récemment au Soudan, pays musulman en proie à une guerre civile… N’est-ce pas un peu utopique ?

E.C. : Oui c’est exact. Nous sommes en effet sur le point de signer un accord, à la fin de la guerre civile. Cinq accords ont été déjà signés : avec l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, les Emirats et le Bahreïn… J’espère que le Soudan sera le sixième pays.

S.B.A. : Où en sont nos relations avec la Turquie ?

Depuis 6 mois, j’ai été dans plusieurs pays. Il n’y a pas mieux pour renforcer les liens que de voir les chefs d’État en face à face

Sarah Ben Abramowicz : Bonjour Elie Cohen, depuis 6 mois, vous ne cessez de voyager à travers le monde, dites-moi quel est le but exact de ces rencontres à l’étranger ?

Elie Cohen : Depuis 6 mois, j’ai été dans plusieurs pays. Il n’y a pas mieux pour renforcer les liens que de voir les chefs d’État en face à face, et établir un lien

E.C. : Nous avons envoyé la première équipe de sauvetage durant le dernier tremblement de terre donc nos relations se sont réellement améliorées.

S.B.A. : Qu’en est-il de l’Ukraine ?

E.C. : Nous avons été aux côtés du peuple ukrainien et de l’Ukraine cette dernière année, et j’ai voulu rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky

S.B.A. : En Europe, on ne cesse de nous condamner ou de nous montrer du doigt, est-on en froid avec le vieux continent ?

E.C. : Je me suis rendu dans dix pays européens : Espagne, Croatie, Belgique, etc… en 5 mois… donc vous voyez tout le monde nous accueille ! Il en est de même pour les Etats-Unis .

S.B.A. : Vous revenez d’une visite en Inde et avez rencontré le Premier ministre Modi - l’Inde est plus proche que jamais ?

E.C. : L’Inde en tant que puissance mondiale, pays le plus peuplé du monde et cinquième économie, peut jouer un rôle central dans la promotion des accords d’Abraham et le lien économique entre Israël et les pays modérés du Moyen-Orient. J’ai parlé avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, de la promotion de l’accord de libre-échange entre nous, qui renforcera encore les excellentes relations entre les pays et apportera de nouvelles opportunités à l’économie israélienne.

Le Premier ministre Modi est l’une des principales raisons pour lesquelles les relations entre Israël et l’Inde sont aujourd’hui les plus étroites et les plus solides depuis l’établissement des relations entre les pays en 1992.

S.B.A. : Y’a t’il une communauté juive en Inde ?

E.C. : Oui, à ce propos, j’ai remercié le Premier ministre pour le traitement réservé à la communauté juive en Inde, et je l’ai entendu exprimer sa reconnaissance à Israël pour avoir soutenu l’Inde avant même l’établissement des relations diplomatiques officielles entre les deux pays.

S.B.A. : Quelle est l’importance de votre visite aux Philippines et en Corée du Sud ?

E.C. : Cette visite a encouragé l’approfondissement des relations politiques, sécuritaires et économiques avec les puissances montantes en Asie du Sud-Est. Elle a créé des opportunités politiques pour Israël dans cette région stratégique et s’inscrit dans la continuité directe de ma visite en Inde. L’Asie est un continent au potentiel énorme et d’une importance cruciale pour Israël et son économie. Au cours de notre visite à Manille, nous avons dirigé deux délégations commerciales.

S.B.A. : Depuis quand un ministre des affaires étrangères ne s’était-il pas rendu sur place ?

E.C. : C’est la première visite d’un ministre des Affaires étrangères en Israël en 56 ans. J’ai rencontré le président des Philippines et le ministre des Affaires étrangères, et nous avons signé divers accords pour renforcer les relations. En Corée du Sud, j’ai souligné que le monde devait tirer les leçons de la mauvaise expérience avec la Corée du Nord et arrêter le programme nucléaire iranien.

S.B.A. : Qu’en est-il de l’Iran qui est le danger prioritaire d’Israël ?

E.C. : Israël ne permettra pas à l’Iran de devenir une deuxième Corée du Nord. Nous partageons de nombreuses similitudes avec la Corée du Sud et cherchons à encourager une coopération qui conduira à des développements technologiques et sécuritaires communs.

S.B.A. : Vous avez ouvert une ambassade au Turkménistan, la plus proche de la frontière iranienne, et vous vous êtes rendu en Azerbaïdjan. Ce sont deux pays musulmans. Israël signale-t-il à l’Iran son renforcement dans la nouvelle région ?

E.C. : Le Turkménistan est un pays extrêmement important en Asie centrale et une centrale énergétique à un emplacement stratégique. Il s’agit d’une visite historique au cours de laquelle j’ai inauguré l’ambassade d’Israël à Achgabat et rencontré le président du Turkménistan, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de l’Agriculture. Nous avons discuté des moyens d’approfondir les relations entre les pays et la coopération entre les ministères des Affaires étrangères, les gouvernements et le secteur des affaires. L’ouverture de notre ambassade permanente au Turkménistan encourage la coopération entre les gouvernements et entre les économies dans les domaines de la technologie, de l’agriculture et de la sécurité régionale.

S.B.A. : D’autres ambassades sontelles en projet dans la capitale ?

E.C. : Il y a actuellement 97 ambassades actives en Israël et notre objectif est d’atteindre la centaine cette année, et je m’engage à doubler le nombre d’ambassades actuellement en activité à Jérusalem.

S.B.A. : Vous avez été aussi le premier ministre des Affaires étrangères à visiter la Suède en 22 ans ?

E.C. : Nous ouvrons une nouvelle page dans les relations entre Israël et la Suède après des années au cours desquelles la Suède a mené une ligne critique envers Israël. La visite à Stockholm, la première d’un ministre israélien des Affaires étrangères dans le pays depuis 2001, marque un changement de direction dans les relations entre les pays. La Suède est le président de l’Union européenne et, en vertu de cette position, j’ai parlé avec le ministre des affaires étrangères des relations entre Israël et l’Autorité palestinienne et j’ai souligné que les fonds d’aide ne doivent pas profiter à des éléments terroristes. Au cours de la visite, j’ai également rencontré le vice-Premier ministre, Abba Bush, un partisan enthousiaste d’Israël, qui a même été photographié par le passé portant une chemise avec l’inscription de Tsahal, et qui a publié un post sur Facebook après ma visite avec les paroles de l’hymne national « Tikva » (hope) et le message affichait ces mots : « Happy Independence Day, Am Yisrael Chai ».

S.B.A. : L’accord d’une zone de libre-échange avec les Emirats est entré en vigueur, quelle est l’importance de la nouvelle pour l’économie israélienne ?

E.C. : C’est important également pour le renforcement des relations avec les Émirats arabes unis, et une preuve supplémentaire de l’impact des accords d’Abraham. L’accord sera un moteur majeur dans le renforcement de la coopération économique et commerciale entre Israël et les Emirats, et dès son entrée en vigueur, les tarifs sur environ 96% des produits seront réduits et les entreprises israéliennes auront accès aux appels d’offres du gouvernement des Émirats.

S.B.A. : À quand l’Arabie Saoudite ?

E.C. : Ces derniers temps, nous travaillons à étendre les accords d’Abraham à d’autres pays.

S.B.A. : Une dernière question peut-être plus personnelle, plus politique : pourquoi avez-vous renvoyé Noa Tishby, l’envoyée spéciale pour la lutte contre l’antisémitisme ?

E.C. : C’est honteux de la part d’un représentant de l’État, de parler contre le gouvernement. Je n’accepte pas ce genre de comportement. J’apprécie l’ambassadeur d’Israël au Canada, Ronen Hoffman, qui était une personne nommée par Lapid et qui a demandé à terminer sa mission à ce poste. Noa Tishby a également demandé à être maintenue au poste qui lui avait été confié par Lapid, et elle se permet lors d’une interview de s’exprimer contre l’État et le gouvernement ? C’est inadmissible . [Le mois dernier, Noa Tishby a publié une colonne sur Ynet qui critiquait le projet de réforme, la qualifiant de tentative de « coup d’État ».]

S.B.A. : Ce gouvernement va t’il tenir quatre ans ?

E.C. : Oui, on vient de boucler le budget, c’est bon signe. on a énormément d’objectifs, cherté de la vie, sécurité…

Quant à la réforme, elle est nécessaire …nous devons la mener jusqu’au bout, et avons été mandaté pour cela. Elle renforcera la démocratie et réduira le pouvoir des élites.

This article is from: