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Qu’en est-il d’Israël ? Le Rabbi de Satmar et le train de Kastner

PAR ELIE KLING

Le 30 juin 1944 , le train de Kastner quittait Budapest. Dans l’un des wagons se trouvait Rabbi Yoel Teitelbaum, le rabbi de Satmar.

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Parmi les rabbanim qui se sont dès l’origine opposés au sionisme politique, la hassidout de Satmar occupe une place à part. Son opposition est, et de loin, la plus virulente.

Rabbi Yoel Teitelbaum, fondateur de la hassidout, publie son premier livre en 1959, « Vayoel Moshe ». Celui-ci devient rapidement le livre de référence de tous les opposants religieux au sionisme. Il explique au lecteur que la condamnation du sionisme n’est pas liée au degré de pratique religieuse des dirigeants : « même si tous les membres du gouvernement étaient irreprochables, même s’ils étaient du niveau des sages de la Mishna ou du Talmud … il n’en reste pas moins que c’est un terrible crime que d’avoir créé l’état ». Et comme tous les crimes, celui-ci mérite une punition. Or, pour Rabbi Yoel, il ne s’agit pas là d’un simple péché mais du plus grave d’entre eux. « Si on devait mettre sur le premier plateau de la balance, toutes les fautes de la génération, toutes les perversions et toutes les profanations du monde et, sur l’autre plateau, le seul péché de la création de l’état sioniste, ce dernier ferait pencher la balance de son côté ! » (page 11 de son livre). Or, un crime gravissime se doit d’être sanctionné par une punition de même nature. Vous l’aurez deviné : pour le Admour de Satmar, la Shoa est la punition divine au sionisme ! Pas moins ! (Précisons d’emblée que la quasi-totalité des rabbins non ou antisionistes se désolidarisent de la thèse satmariste)

RIEN D’ÉTONNANT donc à ce que l’actuel Rebbe invité il y a quelques années a Paris pour adresser un message aux juifs de l’Hexagone, les ait encouragés à rester en France, à envoyer leurs enfants dans des institutions religieuses locales et surtout, à ne pas se laisser séduire par la Alya qui provoquerait à l’entendre une véritable « Shoa spirituelle » ! Mais comment et pourquoi Satmar est-elle devenue la forme la plus radicale de l’antisionisme religieux ?

Au point d’endosser ainsi l’immense responsabilité de venir dans un pays frappé par l’assimilation pour inciter les juifs a y rester... de peur de s’assimiler dans un autre pays où les juifs sont en majorité, où le taux de mariage mixte est le plus bas au monde et où le nombre de Yechivot et d’étudiants de Thora est le plus élevé au monde ?!

La réponse se trouve peut-être dans ce matin de Juin 1944, en Transylvanie. Les nazis viennent d’entrer en Hongrie et Eichmann se charge d’appliquer la Solution Finale, désormais terriblement bien rodée, aux juifs hongrois qui ont longtemps cru qu’ils échapperaient à l’horreur. Or tout le monde sait que les nazis sont en train de perdre la guerre même si personne ne peut prévoir combien de temps elle durera encore. Ces circonstances particulières vont permettre aux activistes sionistes Joël Brand et Rudolf Kastner d’entamer d’incroyables négociations avec les nazis échanger des Juifs contre du matériel dont les allemands ont de plus en plus besoin. Kastner obtient qu’Eichman laisse partir un premier train de 1684 Juifs. Il espère (hélas à tort) que d’autres trains suivront. Il veut que son train soit une sorte d’Arche de Noé, c’est-à-dire que toutes les tendances du judaïsme hongrois y soient représentées. Le Rebbe de Satmar, à la demande de la communauté orthodoxe, sera donc du voyage. Bien des années après, Kastner raconte sa rencontre avec l’Admour à David Shein, auteur d’un livre sur l’histoire des Satmar: « Je ne pus m’empêcher de lui dire: N’est-ce pas une ironie de l’histoire ? Vous recevez de mes mains vos certificats alors que vous vous êtes toujours opposé au sionisme ? » Il me répondit : « Ma seule ambition était de donner un peu de ‘yidishkeit’ (notions d’identité juive) au peuple juif ! »

C’EST AINSI que le Rabbi de Satmar put monter dans le train de la liberté. Le 21 kislev 1944, jour de l’arrivée du Rebbe en Suisse, est célébré aujourd’hui encore par la hassidout comme un jour de fête. Dans le même temps, les Hassidim de Satmar périssaient dans les chambres à gaz avec les autres juifs hongrois. Arrivé aprèsguerre dans le quartier de Williamsbourg à New York, Rabbi Yoel réussit à faire renaitre sa hassidout, qui est aujourd’hui l’une des plus grandes du monde.

Même si historiquement, c’est la communauté orthodoxe de Budapest qui exigea d’inclure le Rebbe sur la liste des passagers du train, c’est bien Kastner qui en dernier ressort donna son indispensable accord. Le Rabbi de Satmar doit donc sa survie et la renaissance de sa Hassidout a un militant sioniste hongrois. On comprend toute la difficulté pour lui à l’admettre. Car c’est bien lui qui interdira plus tard à ses hassidim de tirer le moindre profit des sionistes allant jusqu’à leur interdire de se recueillir au Kotel ou sur la tombe de Rahel puisque ce sont aux soldats de Tsahal que l’on doit de pouvoir s’y rendre ! Et il interdit bien sur toute participation de ses hassidim aux consultations électorales israéliennes.

ET SI PARADOXALEMENT, la radicalisation aprèsguerre de l’antisionisme des Satmar était le résultat de cette contradiction ? L’homme qui refuse de profiter du sionisme ne doit sa survie que grâce à lui ! Un psychologue débutant pourra vous expliquer tout cela mieux que moi !

Arrêtez-moi si je dis des bêtises !

Quel lien y’a-t-il entre l’inflation et la procédure d’effacement de dettes ?

a hausse des taux d’intérêts de la Banque d’Israël sur les crédits a impacté une grande majorité des foyers et commerces en Israël. Si le taux d’intérêt du Prime était à 1,6 % il y a 18 mois, il est aujourd’hui à 6,25 %. P = 6,25 %.

QU’EST-CE QUE LE PRIME ? Le Prime est composé du taux d’intérêt de la Banque d’Israël + 1,5 %. Lorsque vous faites un emprunt à la banque, le taux est composé du Prime (P) plus celui de la banque que vous avez démarché. La formule sera P + l’intérêt de la banque. Si la banque vous prête à P + 2 %, votre intérêt total est de 8,25 %. L’augmentation du taux d’intérêt de la Banque d’Israël est un outil fort pour contrôler l’inflation ; cela permettra de rendre plus cher l’emprunt afin de faire contrepoids sur l’inflation.

QU’EST-CE QUE L’INFLATION ?

L’inflation est la perte de valeur d’une monnaie. Si vous achetez un même produit avec plus d’argent, alors votre argent perd son pouvoir d’achat ; lorsque la perte de pouvoir d’achat se reproduit sur une majorité de produits sur le marché, alors on parle d’inflation. Dans un système capitaliste comme en Israël, l’économie est basée sur l’emprunt. En général, les crédits qui seront le plus atteints seront les crédits basés uniquement sur le Prime - crédit de voiture, crédit à la consommation ou crédit commercial.

COMMENT FAIRE SI VOUS NE POUVEZ PLUS HONORER LES CRÉDITS ?

S’il s’agit d’un crédit immobilier, il serait bon de renégocier la partie Prime de votre crédit. S’il s’agit d’un crédit à la consommation, il faudra essayer de trouver de nouvelles ressources pour pouvoir honorer les échéances. Si malgré les efforts vous ne parvenez pas à rembourser votre crédit, il se peut que votre notation financière baisse. Si vous êtes en dépassement et que vous envisagez de contracter un nouveau crédit afin de racheter votre ancien crédit qui vous cause du tort, c’est le moment de prendre conseil auprès d’un spécialiste de l’endettement. Est-ce que l’ultime solution ne serait pas d’essayer de vivre sans crédit ? C’est le regard que porte la loi sur le système bancaire. La loi sur le surendettement en Israël vous permet de repartir à zéro et de faire le ménage sur vos crédits en cours sans pour autant porter atteinte supplémentaire à votre notation.

QUELS SONT LES RISQUES DE CETTE PROCÉDURE ET QU’EST-CE QUE JE PERDS

SI JE FRANCHIS LA LIGNE IMAGINAIRE ET PSYCHOLOGIQUE CRÉÉE PAR LE SYSTÈME BANCAIRE ?

Les moments de crise sont souvent les meilleurs moments pour faire un point sur la situation financière. S’adapter à la nouvelle réalité est obligatoire pour faire face aux décisions prises par la Banque d’Israël.

Le cabinet Zaghdoun Avocats est spécialisé dans le surendettement et l’effacement de dettes.

2 Rue Hassoreg, Jérusalem 077-3231-770.

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