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Nir Barkat intensifie son action en direction des monopoles de l’alimentation

PAR YAACOV BEN DENOUN

Il ne s’agit pas à proprement parler d’une prise de conscience, mais apparemment, d’une énième tentative de reprise en main de la situation du commerce intérieur en Israël.

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Le projet de création d’un comité ministériel de lutte contre le coût de la vie a été lancé récemment par le premier ministre, Benjamin Netanyahou, dont il assurera la direction, en coordination avec le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, le ministre de l’Économie, Nir Barkat, et divers experts et responsables gouvernementaux.

Nir Barkat semble par ailleurs avoir intensifié son combat contre les monopoles de l’alimentation, les menaçant de sections pénales.

LE 21 MAI DERNIER, le Dr Yonatan Tselal, le superviseur des prix, a adressé un courrier à 15 fournisseurs, parmi lesquels Osem, Strauss, Diplomat, Unilever, Soget Vissotsky et Sano, les engageant à produire une ventilation complète et détaillée des coûts de production, et des bénéfices engrangés par ces sociétés, et ce dans un délai de 21 jours.

L’objectif étant de jouer sur la transparence du marché, et de visualiser les profits de ces entreprises, bien peu enclines en général, à divulguer leurs résultats au public.

Mais cette tentative est pour l’heure demeurée lettre morte. Certaines des entreprises sollicitées ont demandé une prolongation du délai de réponse, tandis que d’autres ont annoncé qu’elles n’avaient pas l’intention de publier les documents requis.

Le ministre de l’économie a décidé de changer de fusil d’épaule, et d’entamer des discussions avec ces conglomérats, afin de parvenir à un compromis satisfaisant. Et si la fermeté semble malgré tout de mise, un bras de fer devrait bientôt être engagé entre toutes les parties.

En effet, Nir Barkat n’a pas l’intention de baisser les bras, et malgré la modération du ton, il parait décidé à ne pas rencontrer les représentants des fournisseurs, avant d’avoir reçu les données escomptées.

Le ministre s’appuie sur un article de la loi sur la surveillance des prix des matières premières, qui fait obligation aux entreprises, de transférer leurs barèmes à l’inspecteur. Selon la loi, ceux qui refusent de transmettre les données, ou émettent un faux rapport, peuvent être condamnés à une peine pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement ou à une amende.

« Les monopoles doivent comprendre que la fête, qui se fait sur le dos du public israélien, est terminée. La pression exercée par le ministère de l’Économie pour que soient obtenus les chiffres exigés, est la preuve qu’ils ont quelque chose à cacher au public… ».

Cette déclaration a été assortie d’un avertissement adressé aux cartels de l’alimentation israéliens. « …votre réseau doit fournir les documents requis au plus tard le 30.6.2023, et en cas de non-respect de la disposition de la loi, des sanctions et des poursuites pénales pourront être engagées ».

L’AVERTISSEMENT ENVOYÉ par le ministre de l’Économie est censé constituer un signal d’alarme fort, adressé aux autres fournisseurs de produits alimentaires, qui s’apprêtent déjà à saisir le Tribunal de grande instance contre l’obligation de divulgation des données. En cas de litige persistant, les parties devraient finir par se rencontrer devant la Cour suprême.

La lutte contre la cherté de la vie en Israël ne saurait baisser de niveau, et les ministres concernés devraient avoir à cœur d’assainir la situation, de mettre en avant ces demandes essentielles émanant du public, et listées sur la plupart des programmes politiques et électoraux.

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