Réalités R E V U E D E L’ U N I O N N A T I O N A L E D E S A S S O C I A T I O N S F A M I L I A L E S
ASSOCIATIONS FAMILIALES
L’Union fait la force !
AIDER ACCOMPAGNER S’ENGAGER SOUTENIR
AMÉLIORER
ISSN : 0220 9926 - Prix : 10 e
CouvRealites112-113 dos 4,74mm.indd 1
N° 112-113 - 2015/2016
21/07/2016 10:15
1
Réalités N°112-113 / 2015-2016
Sommaire
Associations familiales
L’union fait la force REVUE DE L’UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS FAMILIALES Magazine édité par L’Union Nationale des Associations Familiales 28, place Saint-Georges 75009 PARIS www.unaf.fr Direction : Présidente et directrice de la publication : Marie-Andrée Blanc Directrice générale : Guillemette Leneveu Rédaction : Rédaction en chef : Laure Mondet Rédaction : Elise Séaume Secrétariat de rédaction : Cécile Chappe Ont participé à ce numéro : Claire Ménard, Jean-Philippe Vallat, Bernard Tranchand, Cécile Dequeker
ÉDITORIAL Après le numéro historique, qui sommes-nous aujourd’hui ? par Marie-Andrée BLANC, Présidente de l’UNAF.....3
i
Message du Président de la République lors de l’Assemblée générale de l’UNAF......................4
Analyse
L'UNAF vue par ses partenaires...............................5
Prospective
INTRODUCTION par Stéphane BERNARDELLI, Président de la Conférence des Mouvements de l'UNAF...............6
• Les perspectives de la politique familiale et de l’UNAF
• L’UNAF : un modèle singulier et pluriel, tourné vers l’avenir
Impression - Mise en page Hawaii Communication 78310 Coignières 01 30 05 31 51 Crédits photos : X, Shutterstock Diffusion et abonnements : Abonnement annuel (3 numéros) : France : 22 euros Étranger : 25 euros Commande au numéro : Numéro simple : 6,50 euros Numéro double : 10 euros Numéro triple : 13 euros + 3,15 euros de frais de traitement Contact : Service Communication Tél. : 01 49 95 36 00 courriel : realites.familiales@unaf.fr Dépot légal : Juillet 2016 - n°ISSN 0220 9926
par Guillemette LENEVEU - UNAF
.................
31
État des lieux
Représentation, territoires et relations avec les pouvoirs publics
• Les Chiffres clefs « Les Associations en chiffres »............... 8
• Comment se crée une UDAF : l’exemple de Mayotte
•N aissance du mouvement familial : des origines à 1945 :
par Christophe CAPUANO, historien.................. 9
• Qu’est-ce qu’une association familiale ? par Julie JEANNIN - UNAF................................ 11
•L 'UNAF comment ça marche ? Adhérents, gouvernance, modes d’actions............................................................... 13 • Qu'est-ce que la politique familiale ? par Jean-Philippe VALLAT - UNAF
................
• La France bénévole aujourd'hui par Hervé SERIEYX - France Bénévolat
Respectueux de l’environnement, ce document est imprimé sur du papier utilisant la certification forestière PEFC (Programme européen de certification forestière). La certification PEFC donne l’assurance que le papier que nous utilisons est issu de pâtes produites à partir de forêts gérées durablement.
Extraits de l’Assemblée générale 2015 de l’UNAF...................................................................... 28
• Quelle politique familiale pour l’Europe ?
........
16
Interview d’Aristide PAYET – UDAF 974
par Annemie DRIESKENS - COFACE............... 25
38
• Démocratie et société civile par Agnès MARTINEL, Daniel LEBÈGUE, Gaël VIRLOUVET - Terra Nova .........................40
• Associations et collectivités publiques : évolution des modalités de contractualisation par Carole SALERES, ancienne salariée associative...............................................................43
• 4 scénarios pour les associations dans dix ans par La Fonda
20
......
.........................................................
45
Management associatif • La professionnalisation des bénévoles : tendances, avantages, inconvénients par Cécile CHANUT-GUIEU - LEST...............
48
Reproduction interdite sauf autorisation de l’UNAF
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 1
22/07/2016 16:52
2
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Associations familiales
L’union fait la force • Le développement des compétences des bénévoles
par Frédéric DURIEZ - UNAFOR.......................50
• L’emploi associatif, entre engagement citoyen et enjeux économiques par Marion BOINOT - Le Mouvement associatif.....52
• Mobiliser salariés et bénévoles autour du projet associatif Frédéric DURIEZ - UNAFOR..............................54
Marketing associatif • Les 1001 façons d’agir
par Cécile BAZIN, Recherches et Solidarités.....56
• La vie associative, facteur de rénovation du lien social par Jean-Michel PETER et Roger SUE CERLIS.......................................................................... 58
Aux côtés des familles • Recueil des bonnes pratiques associatives dans les UDAF..................................... 70 • La force et la richesse d’un réseau par la Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC).......................75
• Rejoindre le mouvement familial protestant par les Associations familiales protestantes (AFP)......................................................................... 76
• Au cœur de la solidarité par le Conseil National des Associations Familiales Laïques (CNAFAL)............................77
• Une force pour mieux vivre par la Confédération Syndicale des Familles (CSF).........................................................................78
• Au service de toutes les familles par Familles de France
.......................................
79
• L’engagement des jeunes comme bénévoles
• Vivre mieux, avec Familles Rurales
• Le marketing au service du développement des associations
• Conscience et engagement des militants
par Patricia HUMANN – UNAF.........................60
par François MAYAUX, consultant...................64
par Familles rurales.............................................. 80
par l’Union des Familles Laïques (UFAL)
......
81
• La proximité, un projet de société
par l'ADMR.............................................................. 82
Retrouvez toute l’etude sur www.unaf.fr
• Défendre les droits des conjoints survivants par la Fédération des Associations de Conjoints Survivants et Parents d’Orphelins (FAVEC) ..... 83
• Donnez du poids à la famille nombreuse : par la Fédération Nationale de la Médaille de la Famille................................................................. 84
• « L’amour est plus fort que la mort » par l'Association Nationale Jonathan Pierres Vivantes ...................................................................85
• La voix des familles de multiples par la Fédération Jumeaux et Plus
Bibliographie
..................
86
88
ANNEXE Les Mouvements familiaux membres de l'UNAF..........................................................................96
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 2
22/07/2016 16:52
3
Edito Unir nos forces pour défendre les familles Marie-Andrée BLANC Présidente de l'UNAF
En 1945, le Gouvernement décidait de se doter d’une politique familiale volontariste et accordait une valeur sans précédent au monde associatif en l’élevant au statut de partenaire institutionnel chargé de représenter et de défendre les intérêts des familles, au sein d’une structure unissant toutes les sensibilités associatives. L’UNAF et les UDAF étaient nées.
70 ans d’engagement pour les familles
Le 70e anniversaire de l’institution familiale a été l’occasion de réunir les partenaires de l’UNAF, de rappeler son rôle et la façon dont elle contribue à la construction d’une politique familiale qui fait figure d’exception en Europe. A travers ce numéro de Réalités Familiales, nous relayons leurs témoignages, expliquons ce qu’est la politique familiale et comment elle fonctionne. Nous saisissons également l’occasion pour expliquer la gouvernance et les missions de l’UNAF et la façon dont elle prend position. Ce travail pédagogique est nécessaire pour mieux faire connaître notre institution, pour donner envie aux associations familiales d’en être membre.
Une dynamique associative partagée
Avec 26 mouvements familiaux membres actifs et 44 organismes associés, l’animation associative constitue en effet une facette importante de l’UNAF. A ce titre, l’UNAF, les UDAF et les mouvements familiaux se posent les mêmes questions que d’autres fédérations d’associations : quelles relations avec les collectivités et les pouvoirs publics ? Comment recruter, former, fidéliser des bénévoles ? Quelles spécificités de l’emploi et du management en association ? Comment développer le marketing des associations ? Ces questions sont largement abordées grâce aux contributions d’experts dans la partie « Analyse » de ce numéro.
Des associations familiales mobilisées
Renforcer les synergies entre les membres de l’UNAF et des UDAF est un enjeu primordial pour notre réseau. L’UNAF est aux côtés des UDAF pour l’animation de leur réseau d’associations familiales : dans la partie « Aux côtés des familles », leurs initiatives sont à l’honneur. Coup de projecteur également sur les mouvements familiaux, des acteurs essentiels de l’institution familiale : tout en ayant leur propre autonomie et véhiculant des valeurs qui leurs sont propres, ils assurent une part essentielle de sa gouvernance. Leur vitalité est une force pour l’UNAF et pour la représentation des familles. L’UNAF, l’institution familiale (réunissant UNAF, UDAF et URAF) et le mouvement familial (qui rassemble institution et associations familiales) sont engagés avec et pour les familles ; ce numéro leur est consacré.
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 3
22/07/2016 16:52
4
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
“ L’UNAF est la garante de notre politique familiale ” Message du Président de la République prononcé par Laurence Rossignol Secrétaire d’Etat de la Famille, des personnes âgées et de l’autonomie.
blée Extraits de l'Assem t an br générale célé e anniversaire le 70 de l'UNAF 13-14 juin 2015 Montpellier
Je tiens tout d’abord à vous exprimer mon regret de ne pouvoir être présent pour cette assemblée générale de l’Union nationale des associations familiales, qui est, à bien des égards, exceptionnelle. Vous êtes en effet réunis pour célébrer les 70 ans de l’UNAF et des UDAF, créées par l’ordonnance du 3 mars 1945. 1945, c’est l’année de la fin du deuxième conflit mondial mais c’est dans la ferveur de la Libération que furent posés les actes fondateurs de notre modèle social. Les familles étaient regardées comme la richesse et la finalité de la reconstruction du pays. 70 ans après, elles contribuent à la vitalité de la France et constituent le fondement de la transmission des valeurs d’éducation, de bienveillance et de respect. Elles assurent l’apprentissage de la citoyenneté. Elles demeurent le premier lieu de solidarité. Depuis 70 ans, l’UNAF, les UDAF ont la mission de représenter l’ensemble des familles et jouent le rôle d’interlocuteur engagé auprès de l’Etat. La politique familiale de la France est en effet portée par le partenariat original qui réunit l’Etat, la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF), la Caisse centrale de mutualité sociale agricole (CCMSA) et les mouvements familiaux. Je salue l’esprit de dialogue que l’UNAF a incarné. Elle a su maintenir la confiance et l’unité de ce grand réseau, malgré la diversité des approches en son sein. Je souhaite en cette occasion réaffirmer mon attachement profond à la politique familiale. L’une des premières décisions que j’ai prises lors de mon accession à la Présidence de la République a été la revalorisation de l’allocation de rentrée scolaire, qui bénéficie à plus de 2,7 millions d’entre elles. Le gouvernement a également veillé à la situation des familles les plus fragiles. Dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté, l’allocation de soutien familiale sera augmentée de 25%. Et, pour les familles modestes de trois enfants ou plus, un complément majoré de 50% a été créé. Les prestations familiales et de logement représentent près de 50 Mds e, c’est l’un des chiffres les plus élevés au sein de l’Union européenne. Notre politique pour être efficace et juste, utilise des instruments multiples : des aides financières, mais aussi des services, notamment pour l’accueil du jeune enfant, avec 275 000 nouvelles places d’ici 2017 et enfin l’accompagnement des familles avec le soutien à la parentalité. Plus de 6 millions de familles bénéficient également des aides au logement versées par les CAF. C’est l’ampleur de ces dispositifs et la conciliation de la vie professionnelle et la vie familiale qui expliquent que la France dispose d’une vitalité démographique qui ne faillit pas depuis 20 ans. C’est un atout considérable. C’est une chance et non une charge. Ce doit être le premier investissement de notre pays. Et l’UNAF par son rayonnement et par la confiance qu’elle inspire, est la garante de notre politique familiale. Je veux ici pour son 70ème anniversaire lui témoigner la reconnaissance de la Nation.
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 4
22/07/2016 16:52
5
L’UNAF vue par ses partenaires Extrait de la table ronde « partenaires de l’UNAF »
Annemie DRIESKENS, Présidente de la COFACE
Bertrand FRAGONARD, Président du Haut Conseil de la Famille “ Je travaille en continuité avec l’UNAF, au sein de cette institution [le HCF] qui cherche à donner un peu de cohérence aux analyses et aux réflexions sur la politique familiale. François Fondard et tous ceux qui l’entourent, ainsi que les mouvements familiaux, sont pour nous un partenaire constant et je leur reconnais des qualités éminentes liées au fait qu’ils ont une expérience à la fois locale de militance et une analyse générale ; doctrine que je trouve extrêmement intéressante. ”
“ Si nous avions une UNAF dans chaque pays de l’Europe, la politique familiale aurait une autre envergure en Europe et je souhaite sincèrement que cette bonne entente et que ces bons échanges se maintiennent. Je vois aussi que les représentants de l’UNAF sont prêts à se déplacer pour plaider la cause des familles et je vous encourage à rester enthousiastes et à poursuivre la bonne entente que nous avons au niveau européen.”
Jean-Louis DEROUSSEN, Président de la Caisse Nationale des Allocations Familiales
“ L’UNAF est un partenaire privilégié pour la Caisse nationale des allocations familiales pour plusieurs raisons. Premièrement, les administrateurs de l’UNAF sont partie prenante et très engagés au sein du conseil d’administration, en particulier sur la convention d’objectifs et de gestion qui nous lie à l’Etat. Ils sont aussi très présents et de bon conseil, lorsqu’un avis doit être rendu en direction du Gouvernement, sur tout ce qui touche à la politique familiale et sur toute l’action sociale qui est celle de la branche famille. (…) Deuxièmement, la convention qui lie l’UNAF et la CNAF nous permet d’avancer sérieusement dans le partenariat. Nous attendons beaucoup de l’UNAF et de ses membres à travers les observatoires des besoins des familles où les échanges sont réguliers. C’est notamment à partir des échantillons de familles les plus représentatives des situations vécues sur notre territoire constitués par l’UNAF que nous pouvons construire et élaborer une politique qui réponde aux attentes. Troisièmement, nous effectuons un travail très fin avec les partenaires de l’UNAF. C’est un travail très régional, voire très local, puisque les UDAF sont particulièrement concernées. Il s’agit de la mise en place du schéma départemental des services aux familles.” “ Le point fort de l’UNAF, ce sont ses 20 000 représentants des associations locales qui donnent un avis et qui font évoluer ces politiques. C’est important de le souligner. Le succès de notre politique, c’est aussi le succès de ceux qui veulent une politique familiale forte.”
Christian BILHAC, Représentant de l’Association des Maires de France (AMF) Jérôme BALLARIN, Président de l’OPE “Pour l’OPE, l’UNAF est un partenaire qui représente l’ensemble des sensibilités idéologiques et spirituelles, voire religieuses, au sein d’une grande organisation qui mise totalement sur la démocratie et la pluralité. D’ailleurs, nous portons un regard admiratif sur l’UNAF, cette institution créée par le Général De Gaulle en 1945 et qui visait à établir le débat et le dialogue entre toutes les familles, dans leur diversité. ”
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 5
“ Communal rime avec familial et ce n’est pas à vous que j’expliquerai le rôle de la commune au niveau de la politique familiale et du quotidien des familles. Les communes travaillent en partenariat avec les associations. Ce sont les associations qui permettent aux familles de développer l’éducation de leurs enfants sur les plans sportifs et culturels et les communes sont les premiers partenaires des associations, notamment par la mise à disposition d’équipements et par l’attribution de subventions.” “Alors, certes, [il n’existe] pas de partenariat institutionnalisé au plan national entre l’UNAF et l’AMF, mais je crois un partenariat concret, au quotidien, avec les familles, de par la proximité de la commune, du Maire, de ses adjoints, de ses services et avec la population en fonction de la taille d’une commune.”
22/07/2016 16:52
6
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Introduction
Un mouvement familial accueillant Stéphane BERNARDELLI, Président de la Conférence des mouvements de l’UNAF et administrateur en charge du chantier développement associatif
Animer un réseau associatif tel que celui de l’UNAF, des UDAF et des URAF, c’est non seulement partager notre engagement au service des familles, mais aussi garantir la vitalité et le dynamisme du mouvement familial. Pour cela, il est vital de ne pas rester « entre soi », de s’ouvrir et de se développer.
Rendre notre réseau plus attractif
Confrontée depuis quelques années au défi de l’érosion du nombre d’associations adhérentes aux UDAF, et de familles adhérentes aux associations familiales, l’UNAF s’est engagée depuis plusieurs mois dans une démarche de développement associatif pour rendre son réseau plus attractif et mieux le faire connaître.
Mobiliser tous les acteurs territoriaux
A partir d’un état des lieux des situations et difficultés rencontrées localement, le Comité national de développement associatif a été créé en janvier 2015. Son premier objectif : mobiliser l’ensemble du réseau sur ce chantier. Les rencontres, les réunions d’échanges et de réflexion proposées aux UDAF et URAF ont remporté une large adhésion et la majorité d’entre elles se sont d’ores et déjà lancées dans cette démarche, par l’élaboration d’un Plan local de développement associatif (PLDA). Après une première étape dévolue à l’analyse et au diagnostic du développement associatif sur leur territoire, la plupart des UDAF se sont attelées à définir leurs orientations stratégiques et plans d’action. Mutualisées au plan national, leurs contributions permettent d’identifier des leviers d’actions ; elles sont autant de bonnes pratiques dont chacun peut s’inspirer.
Agir collectivement
Il reste encore beaucoup à faire pour développer le nombre d’adhérents des associations familiales et des UDAF. Au plan national, un enjeu principal consiste à resserrer les liens entre l’UNAF et les mouvements. Pour s’ouvrir davantage, l’UNAF doit compter avec et sur les mouvements associatifs. Ils sont d’ailleurs étroitement associés à la démarche de développement associatif par le biais de la conférence des mouvements, mais aussi par des entretiens visant à développer la collaboration entre les mouvements membres de l’UNAF. Ce numéro, qui lie présentation de l’institution, enjeux associatifs et présentation des mouvements membres, est pour nous un outil supplémentaire pour nourrir ce grand chantier.
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 6
26/07/2016 09:19
États des lieux Comme les autres associations, les associations familiales servent une communauté d’intérêts et peuvent assurer des services très différents. Mais la loi leur donne en plus un statut particulier et un objectif : la défense des intérêts matériels et moraux des familles. L’UNAF les réunit au niveau national, avec pour mission légale de représenter et de défendre auprès des pouvoirs publics les 18 millions de familles vivant en France. D’où vient ce « corps social » si particulier ? Comment s’organisent les associations familiales dans l’institution ? Comment l’UNAF représente-t-elle les familles et participe-t-elle à la construction d’une politique familiale globale qui correspond à leurs besoins ? Réalités Familiales fait le point.
0_SOM_EDITO 1-7-Janv16.indd 7
#8-26
22/07/2016 16:52
État des lieux
8
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Les associations en chiffres Le secteur associatif est globalement difficile à chiffrer. En effet, si les créations d’association sont répertoriées, les dissolutions, mises en sommeil et autres cessations d’activité ne font pas l’objet de déclaration officielle. Les chiffres présentés ici sont donc le fruit de consensus entre chercheurs. On retrouve les associations familiales dans différents secteurs d’intervention, correspondant à la variété de leurs activités. Ces chiffres présentent un zoom sur le secteur sanitaire et social qui, bien que très largement représenté au sein du mouvement familial, est loin d’être le seul.
Chiffres
clés
165 000
1,3 Million
d’associations en France dont environ 465 000 dans le secteur sanitaire et social
associations employeuses
pour une masse salariale de 37 712 247 K€.
1,8 Million de salariés
28%
(soit 10% des emplois privés : c’est plus que le secteur de la construction ou des transports)
dont 1,1 millions de salariés dans le secteur sanitaire et social
+70 000 créations d’associations chaque année
+0,8% d’emplois
61%
en 2014
45
%
des Français sont adhérents d’une ou plusieurs associations
1901 Loi sur la
liberté d’association
L’institution familiale Sources : rapport d’activité 2015
15 Millions de bénévoles dont
3 millions dans le secteur sanitaire et social
20%
*Sources : ACOSS - URSSAF - MSA - Traitement Recherche et Solidarités
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 8
•1 8 millions de familles représentées par l’UNAF dans 126 organisations nationales. •1 7 645 représentants familiaux •1 UDAF dans chaque département • 1 URAF dans chaque régions •1 945 : date de création de l’UNAF •7 0m ouvements membres de l’UNAF (voir p. 89) •6 68 930 familles adhérentes des UDAF •6 764 associations familiales membres des UDAF •7 037 salariés de l’UNAF et des UDAF
22/07/2016 16:55
État des lieux
9
Naissance du mouvement familial : des origines à 1945 Dès sa naissance, le mouvement familial s’est caractérisé par la diversité des initiatives et de leurs objectifs. Il a fallu la libération et son nouveau pacte républicain pour que soit créée l’Union nationale des associations familiales.
U
n premier type est marqué par un esprit d’entraide familiale, luimême influencé par le mutualisme dans les départements où cette pratique est solidement ancrée comme dans le Doubs où la toute première organisation familiale apparaît (précisément à Hérimoncourt en 1876, recouvrant l’ensemble de la paroisse protestante). Le second type est plus répandu et marque la première vague d’éclosions au début du vingtième siècle. Il s’agit des associations catholiques de chefs de famille créées en lien avec la question scolaire sur fond de crise entre l’Eglise catholique et l’Etat républicain. En réponse à la loi sur les associations de juillet 1901, des familles catholiques se regroupent ainsi pour se substituer aux congrégations religieuses dans l’administration des écoles confessionnelles. La dynamique associative est surtout lancée après la loi de décembre 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat : il s’agit de surveiller la neutralité religieuse au sein des écoles publiques où le personnel congréganiste n’a plus le droit d’enseigner, ce qui souligne la méfiance vis-à-vis des instituteurs laïcs de la Troisième République soupçonnés d’anticléricalisme. Ces associations confessionnelles se regroupent en une Union nationale en 1911. Cette période correspond également à la naissance du troisième type d’associations
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 9
familiales ; elles se mobilisent autour d’une catégorie-cible, les familles nombreuses, pour défendre une conception morale de la famille, de la maternité et de l’enfance mais aussi pour revendiquer des avantages pour ce type de familles au nom de la justice sociale. La première grande association de ce type est celle de La ligue populaire des pères et mères de familles nombreuses du capitaine Maire fondée en 1908 et qui organise à Paris d’importantes manifestations de chefs de famille en 1911 et 1912. Marqué par la forte personnalité de son fondateur, ce mouvement est rétif à toute alliance avec les autres associations, ce qui va entraîner son isolement au moment où une première dynamique de rassemblement est à l’œuvre. La Plus Grande famille fondée en 1916 pour les familles de cinq enfants et plus par l’industriel catholique Auguste Isaac et l’officier Achille Glorieux en constitue l’épicentre.
Une première expérience d’union
Une première expérience d’union a lieu en 1917 avec le Comité central des ligues de familles nombreuses. Mais c’est surtout la Fédération nationale des associations de familles nombreuses, créée par Auguste Isaac à Bordeaux lors du troisième congrès de la natalité en 1921, qui joue un rôle moteur dans l’évolution du mouvement familial de l’entre-
deux-guerres. Cette volonté fédératrice s’inscrit dans une nouvelle stratégie : mobiliser au maximum la société sur des thématiques consensuelles et occuper une nouvelle place dans la République. Dans cette perspective, les dirigeants de la Fédération font alors le double choix d’une part d’afficher leur référence exclusive à la laïcité, et dans un souci «rassembleur» d’autre part, d’abandonner les questions jugées sensibles comme l’Ecole. Mais cette laïcisation entraîne de fait une mise à l’écart des associations catholiques qui se replient sur la question scolaire.
Christophe CAPUANO Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Lumière Lyon 2 et enseignant à l’IEP de Lyon
Exclusivement réservée aux familles de trois enfants et audelà, la Fédération regroupe diverses ligues nationales comme la Plus Grande Famille, la Ligue des pères de familles nombreuses salariés des chemins de fer de l’Etat et la Ligue des fonctionnaires pères de famille. À partir de 1928, elle est ralliée par la Ligue populaire des pères et mères de familles nombreuses dont le docteur Monsaingeon a pris la tête à la suite du capitaine Maire. Dès lors la Fédération nationale contrôle l’ensemble des ligues de familles nombreuses de France et devient le plus puissant mouvement familial de la période. Elle représente en 1939, 600 000 familles. Cette Fédération nationale se situe à l’interface entre les fédérations régionales, les pouvoirs publics
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
10
et l’opinion. Vis-à-vis des pouvoirs publics, elle entreprend aussi des actions de lobbying avec l’organisation nataliste l’Alliance nationale contre la dépopulation. En direction du grand public enfin, elle cherche à créer un « climat favorable à la famille ». Elle mène à cette fin d’importantes campagnes de propagande, en se servant de la presse nationale et provinciale comme relais. Elle utilise surtout la remise de prix, distribués par l’Académie française, pour valoriser les familles nombreuses, pauvres et méritantes, comme le prix Cognacq-Jay depuis 1919. Des actions sont également menées sur le terrain international puisqu’est fondée en 1927 à l’initiative d’Auguste Isaac une Ligue internationale pour la vie et la famille qui organise jusqu’en 1939 des congrès internationaux pour mobiliser au-delà des frontières les mouvements familiaux, principalement européens, autour des revendications familiales et natalistes. Il s’agit notamment de lutter contre l’influence du birth control qui se diffuse en Europe. Malgré la diversité de ces actions, les mesures obtenues sont ponctuelles comme l’adoption, grâce à l’action du ministre du Travail Adolphe Landry, des allocations familiales dans le commerce et l’industrie en mars 1932.
Un projet avorté sous contrôle de Vichy
En France, il faut une action de lobbying considérable et des relais au plus haut sommet de l’Etat, dans un contexte de baisse accentuée de la natalité pour qu’une politique familiale en tant que telle soit envisagée. Elle prend la forme du Code de la famille et de la natalité françaises en juillet 1939 ; en juin 1940, le premier ministère de la famille est créé (pour une dizaine de jours !) et confié au sénateur Georges Pernot, président de la Fédération des familles nombreuses.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 10
Sous le régime de Vichy, les animateurs du mouvement familial sont attirés par les promesses très volontaristes du maréchal Pétain dans le champ familial. A l’écouter, une politique familiale d’une ampleur jamais vue sera engagée. Si l’action propagandiste est bien au rendez-vous et capte une grande partie du budget, les mesures promises ne voient pas le jour. Néanmoins, le régime incite le mouvement familial à s’unifier avec la création d’un Centre national de coordination et d’action des mouvements familiaux au sein duquel toutes les tendances doivent être représentées y compris les associations catholiques de chefs de famille mais aussi des organisations plus récentes, comme le Mouvement populaire des familles (MPF). Ce rassemblement doit permettre la reconnaissance officielle du mouvement familial par les pouvoirs publics. Celle-ci se traduit sur le plan législatif par la création des associations semipubliques, avec vote familial, prévues par la du 29 décembre 1942 dite loi Gounot (du nom de son initiateur, le juriste lyonnais Emmanuel Gounot). Cependant cette mesure connaît plusieurs limites. Les associations prévues doivent ainsi rester sous un contrôle étroit de l’administration vichyste qui les supervise ; surtout les associations privées pré-existantes sont à terme condamnées à disparaître. Mais le décret d’application de cette loi met près d’un an à être publié : seules quelques associations semi-publiques de ce type ont le temps de se mettre en place durant le premier semestre 1944.
derniers à l’élan patriotique et républicain des années 1944/45. Surtout, l’ordonnance du 3 mars 1945 créant l’UNAF, à l’initiative de Robert Prigent, républicanise la loi Gounot et donne satisfaction aux animateurs du mouvement familial. Cette ordonnance insiste sur la liberté associative, libérant le mouvement familial de la contrainte que devait exercer l’Etat vichyste, elle garantit, à la différence de la loi Gounot, la pérennité des associations pré-existantes, tout en maintenant le vote familial prévu par la loi de 1942. Elle permet enfin à un spectre très large d’associations familiales, y compris des associations Gounot, à être habilitées à fonder des UDAF. Cette constitution des UDAF et les missions privilégiées qui sont accordées par l’ordonnance du 3 mars suscitent une poussée associative sans précédent : en novembre 1947, un recensement de toutes les associations familiales régulières déclarées au Journal Officiel en compte 8 887 issues des diverses tendances de la sphère familiale. En 1947, l’UNAF représente ainsi plus d’1,8 millions de chefs de famille. Désormais, une nouvelle dynamique familiale est lancée. l
à lire... Retrouvez l’histoire de l’UNAF dans le précédent numéro de Réalités Familiales de 1945 à aujourd’hui, et sur : www.unaf70ans.com
A la libération, l’UNAF illustre le nouveau pacte républicain
La Libération est l’occasion d’un nouveau pacte républicain entre les pouvoirs publics et les militants familiaux. Le général de Gaulle valorise en effet le rôle de ces militants dans le retour à la « grandeur de la France » par la natalité, contribuant à faire adhérer ces
22/07/2016 16:55
État des lieux
11
Qu’est-ce qu’une association familiale ? Une association familiale, comme toute association, est une association régie par deux textes principaux : la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901. Elle peut paraître semblable à n’importe quelle autre mais en raison de son caractère familial, elle est encadrée par des textes spécifiques et répond à une mission et à des besoins particuliers. L’association familiale, une association comme les autres
L’association familiale repose sur une définition commune aux autres associations et des principes généraux.
Une définition commune
L’association se définit comme « la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices. Elle est régie, quant à sa validité, par les principes généraux du droit applicables aux contrats et obligations.1 »
Des principes généraux
L’association est un contrat de droit privé régi par les principes généraux du droit applicables aux contrats et aux obligations (articles 1108 et suivants du Code civil). L’association repose sur un consentement exprès. Deux personnes au moins, disposant de la capacité pour le faire, créent une association. Leur consentement doit être réel et ne pas avoir été donné par erreur, ou avoir été obtenu par violence ou manœuvre frauduleuse. L’association repose sur la mise en commun par plusieurs personnes de leurs connaissances ou de leur activité. L’association doit être fondée sur un but commun et licite ; elle ne doit pas avoir de but lucratif au sens de partage des 1
bénéfices entre les membres. La déclaration de l’association en Préfecture (cf. délivrance d’un récépissé) et la publication au Journal Officiel ont pour effet de lui conférer la capacité juridique et de la rendre opposable aux tiers. Les principaux attributs d’une association déclarée sont la dénomination, le siège social, la nationalité et la jouissance des droits de la personnalité (obtenir réparation d’un préjudice moral personnel et direct ou exercer un droit de réponse). Comme toutes les associations, les associations familiales se constituent et s’organisent librement sous réserve des dispositions légales qui leur sont applicables.
L’association familiale, une association d’un type particulier
Compte tenu de la souplesse des textes de 1901 précédemment évoqués, une association doit fixer ce qui constituera son contrat via ses statuts et éventuellement, son règlement intérieur, appelé à compléter et à préciser les statuts. En principe, chaque association fixe librement le contenu de ses textes et peut ainsi déterminer son but, ses moyens d’action, sa composition et son mode de gouvernance. Tel n’est pas le cas d’une association familiale, dont le but et la composition sont strictement encadrés par le Code de
l’action sociale et des familles, ce qui a pour conséquence d’en faire une association spécifique.
Une définition légale
Julie JEANNIN Chargée de mission au pôle juridique et vie statutaire de l’UNAF
Les associations familiales sont expressément visées dans le Livre II, Titre Ier, Chapitre Ier du Code de l’action sociale et des familles (CASF). L’article L. 211-1 de ce Code définit précisément ce qu’est une association familiale. « Ont le caractère d’associations familiales au sens des dispositions du présent chapitre les associations déclarées librement créées dans le cadre de la loi du 1er juillet 1901, qui ont pour but essentiel la défense de l’ensemble des intérêts matériels et moraux, soit de toutes les familles, soit de certaines catégories d’entre elles et qui regroupent : •d es familles constituées par le mariage ou le pacte civil de solidarité et la filiation ; •d es couples mariés ou liés par un pacte civil de solidarité sans enfant ; • t outes personnes physiques soit ayant charge légale d’enfants par filiation ou adoption, soit exerçant l’autorité parentale ou la tutelle sur un ou plusieurs enfants dont elles ont la charge effective et permanente. L’adhésion des étrangers aux associations familiales est subordonnée à leur établissement régulier en France ainsi qu’à celui de tout ou partie des membres de
Article 1 de la loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d’association
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 11
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
12
leur famille dans des conditions qui seront fixées par voie réglementaire. » Pour être qualifiée d’association familiale, une association doit donc avoir pour but essentiel la défense de l’ensemble des intérêts matériels et moraux, soit de toutes les familles, soit de certaines catégories d’entre elles. Une association familiale se caractérise par l’adhésion des familles, telles que prévues par le Code. Une association familiale se constitue pour et par les familles. Cellesci en sont à l’initiative et en assurent le fonctionnement. Les adhérents sont les familles qui souhaitent y adhérer. Cette adhésion est un acte personnel, volontaire et identifié. Cette volonté d’adhérer s’exprime au travers de l’établissement d’un bulletin d’adhésion par famille.
Des fonctions et des activités spécifiques
Les associations familiales sont qualifiées comme telles en raison de leur objet sociétal et disposent d’un champ de recrutement large puisqu’il concerne toutes les situations et responsabilités conjugales et parentales. Les activités de l’association doivent être en corrélation avec son but et sa composition, en direction des familles.
L’association familiale a une double fonction : objet de militantisme, lié à des convictions déterminées, et cadre d’échanges entre les familles car répondant à des besoins identifiés sur un territoire donné. Comme toute association, une association familiale peut être variable, en termes de nombre d’adhérents ou de champ d’actions. Elle peut être affiliée à un mouvement familial national ou faire le choix d’être indépendante. Une association familiale a pour mission de défendre les intérêts de ses adhérents en faisant connaître les mesures et les moyens qui répondent à ces intérêts, auprès de toutes les personnes publiques ou privées.
La faculté de participer aux missions de l’UNAF et des UDAF
Les initiateurs de l’ordonnance du 3 mars 1945 relative aux unions d’associations familiales
Lieu privilégié d’observation et d’écoute des réalités familiales, d’expression concrète et de solidarité. L’association familiale est aussi moyen de prévention et espace de services. Roger Burnel, Président de l’UNAF de 1976 à 1996
avaient expressément voulu que toute famille qui faisait l’effort d’adhérer à l’association familiale de son choix puisse, à travers une UDAF et en conséquence l’UNAF, concourir démocratiquement à la représentation de l’ensemble des familles et à la défense des intérêts familiaux. Toute association familiale justifiant être déclarée depuis six mois au moins en préfecture et ayant son siège social dans le département, peut adhérer à une UDAF2. Les associations familiales qui adhèrent aux unions d’associations familiales font ainsi partie d’un réseau (départemental, régional et national), s’inscrivent dans une logique collective de travail avec les pouvoirs publics, en faveur des familles. Ces associations familiales contribuent à une réflexion partagée, se voient ouvrir des possibilités de représenter les familles et les usagers dans des instances, et gagnent en lisibilité auprès de leurs adhérents et de tiers. Les associations familiales participent à l’exercice de certaines missions de service public en adhérant aux UDAF et à l’UNAF3. Une association familiale est donc une association spécifique dont les traits généraux sont ceux de toute association mais dont les particularités se manifestent en termes d’objet, de composition, d’activités et de gouvernance, en constituant une structure répondant aux besoins des familles. l
2 Article L. 211-4 du CASF 3 Décision n° 2010-3 QPC, 28 mai 2010, JORF 29 mai 2010
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 12
22/07/2016 16:55
État des lieux
13
L’UNAF, comment ça marche ? L
’UNAF a été créée par la loi en 1945 pour défendre les intérêts des familles. Depuis, l’institution familiale n’a eu de cesse de porter la voix des familles et de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics sur tous les sujets les concernant : évolution du droit, éducation, économie, protection de l’enfance, prestations familiales, conciliation vie professionnellevie familiale, petite enfance, accompagnement des personnes âgées, etc. Elle défend une politique familiale forte, globale, universelle et durable. Aujourd’hui, l’UNAF représente les 18 millions de familles qui vivent en France. Les UDAF, créées par la même loi, sont dotées des mêmes missions, à l’échelon de chaque département. Elles sont réunies dans les URAF (unions régionales) pour défendre les intérêts des familles au niveau régional.
4 missions légales de l’UNAF (selon le Code de l’action sociale et des familles)
1-
Donner avis aux pouvoirs publics sur les questions d’ordre familial et leur proposer les mesures qui paraissent conformes aux intérêts matériels et moraux des familles.
2- R eprésenter officiellement l’ensemble des familles auprès des pouvoirs publics.
3- G érer les services familiaux confiés par les services publics.
4- D éfendre les intérêts matériels et moraux des familles devant les juridictions.
Les adhérents de l’UNAF 700 000 familles
COMMUNES
DÉPARTEMENTS
RÉGIONS
7 000 associations
100 UDAF
Des URAF dans les 13 régions
membres des UDAF
Associations familiales non fédérées
Associations familiales fédérées
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 13
en
dans chaque
FRANCE
26 mouvements familiaux
région
département
Fédérations départementales
Mouvement familial national
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
14
Un double système d’adhésion L’UNAF a la particularité d’avoir un double système d’adhésion : territorial, avec les UDAF, et associatif, avec les mouvements familiaux. Ce système permet de représenter tous les territoires et toutes les sensibilités, pour mieux représenter les familles.
Adhésion associative familiaux 7 Mouvements à recrutement général
Adhésion territoriale
familiaux 19 Mouvements à recrutement spécifique
100
Unions départementales des associations familiales
44
Organismes associés d’intérêt familial
La gouvernance de l’UNAF Les deux types d’adhérents de l’UNAF, UDAF et mouvements, sont représentés dans la gouvernance de l’institution. Les UDAF forment l’Assemblée générale de l’UNAF, qui élit une partie des membres du Conseil d’administration. De leur côté, les mouvements familiaux désignent leurs représentants au Conseil d’administration. Ce système a été instauré en 1975.
Président Bureau Le CA élit le bureau L’AG élit 4 membres au titre des régions
L’AG élit 18 membres issus des UDAF Assemblée Générale
100 présidents d’UDAF,
Le CA élit le Président Conseil d’administration
40 membres renouvelés par moitié tous les 2 ans
Les mouvements désignent 18 membres Mouvements à recrutement général : 12 membres
porteurs du suffrage familial de leurs associations membres
Familles rurales : 2 représentants AFC : 2
Les URAF proposent 4 candidats (dont 1 DOM) Conseils des Régions
Conférence des mouvements Mouvements à recrutement spécifique : 6 membres Groupe « Educatif ou Professionnel » : 2 représentants
Familles de France : 2 CSF : 2
Groupe « Sociaux » : 2
UFAL : 1 CNAFAL : 2
Groupe « Monoparentaux » : 2
AFP : 1
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 14
22/07/2016 16:55
État des lieux
15
Prises de position et modalités d’action de l’UNAF Comment l’institution familiale assure-t-elle ses missions de représentation et de défense des familles ? Comment prend-elle position pour défendre l’intérêt de l’ensemble des familles ?
1
Pouvoirs publics
Pouvoirs publics
8
Organismes régionaux
Organismes nationaux
7 6
Pouvoirs publics
2 Politique familiale globale
Organismes locaux
5
Services
3
Associations familiales
18
4
Lois et décrets + Mesures fiscales + Services aux familles + Prestations & Allocations + Innovations sociales
millions
de familles
1
2 3 4
Forte d’une expérience de 70 ans de co construction des politiques publiques, l’UNAF donne avis aux pouvoirs publics sur les sujets qui concernent les familles, les représente dans les organismes qui mènent des actions pour elles, et défend leurs intérêts devant la justice. En retour, les pouvoirs publics saisissent l’UNAF pour avis sur tout projet. Ses interventions auprès des pouvoirs publics et des organismes partenaires ont pour finalité d’améliorer la politique familiale globale constituée de politiques publiques, de lois et décrets et de services en direction des familles. Cette politique familiale bénéficie aux 18 millions de familles françaises ou étrangères qui vivent sur le territoire français. Familles que l’UNAF observe et enquête régulièrement pour connaître leurs besoins. Dans chaque territoire, des milliers de familles sont adhérentes à des associations familiales qui adhèrent à l’UDAF de leur département. De nombreuses familles bénéficient également des services proposés par les associations familiales ou directement par l’UDAF.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 15
5 6
7 8
Dans chaque département de métropole et d’Outre-Mer, les UDAF défendent les intérêts de l’ensemble des familles et donne avis aux pouvoirs publics locaux et départementaux et régionaux. Les UDAF adhèrent à l’UNAF et participent à sa gouvernance. Elles bénéficient d’un soutien institutionnel et administratif. Avec l’UNAF, elles travaillent en réseau pour développer des services et en améliorer la gestion. Par ailleurs, elles conduisent des études observatoires sur les familles les mutualisent au plan national. Dans chaque région, les UDAF mutualisent leurs moyens au sein des URAF pour représenter les familles et donner avis au niveau régional. Elles veillent à s’adapter aux évaluations de l’organisation administrative française (régions, intercommunalités, DROM...) Riche de sa connaissance des familles, de sa gouvernance territoriale (par les UDAF) et associative (par les mouvements familiaux) et de la contribution de ses salariés et représentants familiaux, l’UNAF construit ses propositions pour faire évoluer la politique familiale dans l’intérêt de l’ensemble des familles. Elle porte ses positions au niveau européen.
22/07/2016 16:55
État des lieux
16
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Qu’est-ce que la politique familiale ? La représentation familiale a pour but d’améliorer la politique familiale. Mais qu’appelle-t’-on politique familiale ? Comment a-t-elle été construite ? A quoi doit-elle servir ? Définition et point de vue de l’UNAF.
Jean-Philippe VALLAT Directeur des politiques, et actions familiales, et des études de l’UNAF
Une politique publique dont le périmètre est un enjeu La politique familiale est incontestablement une politique publique. Elle est particulièrement « explicite » en France en raison d’un champ institutionnel et symbolique hérité de l’Histoire. En reprenant les définitions académiques d’une politique publique1, on peut donner à la politique familiale trois dimensions principales : •U ne politique « réglementaire » qui édicte des règles de comportements et de solidarités intrafamiliales. C’est particulièrement l’objet du droit civil de la famille, qui s’impose dans le mariage, le PACS, les divorces ou règles de l’obligation alimentaire. • Une politique « redistributive » qui énonce des critères donnant droit à des avantages sociaux. Ici sont concernées les prestations en espèces mais aussi les services sociaux en direction des familles ou les dispositifs fiscaux prenant en compte la dimension familiale. •U ne politique « constitutive » qui définit des règles sur le pouvoir. Il s’agit ici de définir qui sont les acteurs légitimes de la politique familiale. En France, outre l’Etat (gouvernement, Parlement, administration centrale et décon-
centrée (DGCS)), la CNAF et l’UNAF se voient reconnaître des prérogatives et des obligations spécifiques en matière de politique familiale. Si l’existence même d’une politique familiale est explicite en France, ses objectifs et ses frontières sont parfois discutés. Les objectifs de la politique familiale ont toujours été pluriels. Si l’accent nataliste a été très marqué dans l’après-guerre, les préoccupations de simple justice sociale envers des ménages au niveau de vie objectivement abaissé du fait de la charge d’enfants ont toujours été présentes. En réalité, la poursuite conjointe de différents objectifs a toujours été présente dans la politique familiale. On citera ainsi : un objectif démographique, un objectif d’aide à la concrétisation du désir d’enfant, un objectif de solidarité horizontale au profit des ménages ayant charge d’enfants, un objectif de redistribution verticale au profit des ménages ayant de faibles ressources, un objectif de conciliation vie familiale – vie professionnelle introduit plus récemment, un objectif de soutien à la mission éducative des parents. Toute la question est de tenter de rendre compatibles des objectifs distincts. Le périmètre de la politique familiale est aussi discuté et
constitue un enjeu politique. Ce périmètre peu précis rend compliquées les comparaisons internationales sur les « montants financiers » consacrés aux familles par exemple2. Du point de vue des familles, quoi de plus « familial » que le système scolaire ou la santé ? Pourtant d’un point de vue politique et administratif ces politiques sont pleinement autonomes et largement distinctes de la « politique familiale » : leur poids financier, l’importance des enjeux professionnels qu’elles engagent ont amené à les construire comme politiques publiques à part entière, avec des modes de financement et des champs administratifs bien distincts de ceux de la « politique familiale » stricto sensu. Du fait de ces frontières incertaines, le périmètre de la politique familiale est, en lui-même, un objet de controverses et de stratégies pour les différents acteurs sociaux et politiques qui participent à son élaboration. L’UNAF prend place dans ces débats. Elle défend et promeut une logique extensive de la politique familiale, refusant par exemple de la cantonner au champ d’action de la seule « branche Famille » de la Sécurité sociale (CNAF et CAF3). Ainsi, les questions de l’école
1/ On s’inspire fortement de la typologie de Lowi reprise par Y. Mény et J.C. Thoenig, Politiques publiques, PUF, coll. Thémis, 1989, p 144-147. 2/ J. Damon adopte ainsi un pluriel révélateur (Les politiques familiales, QSJ, PUF, 2006) et tente une évaluation des montants concernés en raisonnant en cercles concentriques de dépenses relevant plus ou moins directement des politiques familiales : l’évaluation du poids de ces politiques oscillerait entre 2,7% et 4,6% du PIB de la France.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 16
22/07/2016 16:55
État des lieux
(en tout cas de ses relations avec les familles), de la fiscalité, de la santé et de la couverture maladie, de la dépendance… sont, pour l’UNAF, des questions transversales de politique familiale. C’était l’ambition des conférences annuelles de la famille ou de la Délégation Interministérielle à la Famille qui devaient promouvoir l’interministérialité de la politique familiale. Si l’on pense naturellement à la dimension nationale de la politique familiale, les dimensions européenne et locale ne sauraient être négligées. Les compétences de l’Union Européenne n’englobent pas la politique familiale : toutefois certaines compétences européennes concernent directement les familles, en particulier dans le domaine de l’emploi et de l’égalité hommes-femmes. Les politiques locales sont encore plus en lien avec les thématiques familiales : que ce soit au niveau municipal (écoles, accueil de la petite enfance, actions parentalité, environnement et services autour des familles et des enfants) ou au niveau départemental, dans un domaine plus social (aide sociale à l’enfance, dépendance, handicap...). On peut se risquer à définir un périmètre qui n’est pas consensuel, dont feraient partie : •L e droit civil de la famille (dimension réglementaire de la politique familiale) • Les prestations familiales et la fiscalité (dimension redistributive et monétaire de la politique) •L ’action sociale et les services aux familles, les activités familiales (dimension redistributive à travers des « services ») • Une organisation politique et administrative de pilotage de la politique familiale, qui inclut l’UNAF et les UDAF (institutions dotées d’une mission légale), la branche Famille de
17
la Sécurité sociale, ou encore les collectivités locales… De façon plus générique, l’identité de la politique familiale repose sur l’idée qu’en aidant la famille on aide mieux, plus efficacement et plus justement, l’individu. Cette conception se heurte souvent à une vision qui met l’individu au centre selon sa situation ou son âge : politique de l’enfance pour les jeunes, politiques en faveur des personnes âgées… Enfin, la politique familiale se définit aussi par ce qu’elle n’est pas, ou pas seulement. Ainsi pour l’UNAF, la politique familiale ne se résume pas à une politique de lutte contre la pauvreté ou les inégalités (d’où la distinction avec une politique « sociale »), ou à une politique d’égalité hommes-femmes, même si elle peut revêtir ces dimensions.
Une politique évolutive
Son périmètre incertain est toutefois un avantage car il a donné à la politique familiale une grande plasticité. Elle a ainsi pu évoluer et innover en s’adaptant aux besoins des familles et aux priorités des pouvoirs publics : la politique familiale a certainement davantage changé que d’autres politiques (retraites par exemple). On considère souvent que la politique familiale instaurée entre les années 1930 et l’après-guerre visait à promouvoir un certain modèle familial (vision normative) tandis que depuis les années 1960, une dimension plus « sociale » visant à s’adapter aux transformations des familles se serait imposée4. Historiquement, c’est la compensation des charges qui a été le premier objectif de la politique familiale. Les allocations familiales, concentrées sur les familles nombreuses, en sont le socle. Conséquence de leur revalorisation en fonction des
prix, leur poids financier dans la politique familiale s’est fortement réduit au cours du temps. Elles restent néanmoins une dépense majeure. Si la politique de prestations et de fiscalité a peu évolué dans les années 1960, le droit civil organisant les relations au sein de la famille a, lui, fortement évolué, principalement dans le sens d’une égalité hommesfemmes et d’une égalité des formes de filiation. Dans les années 1970, la politique familiale a orienté son action vers des catégories spécifiques de familles, le plus souvent en difficultés. Des politiques ciblées, notamment en termes de prestations, ont été menées en direction des familles monoparentales, des familles ayant un enfant handicapé, et surtout des familles ayant de faibles ressources. Parallèlement et de façon plus progressive, des initiatives se sont multipliées en faveur de l’accueil des jeunes enfants et des instruments de conciliation vie familiale – vie professionnelle. Aujourd’hui une grande partie de la « politique familiale » notamment en matière de dépenses, est centrée sur cet objectif. Enfin, les dernières évolutions depuis les années 1990, montrent une attention particulière à l’appui à la parentalité et à la mission éducative des parents.
3/ On notera d’ailleurs que l’évolution des caractéristiques des allocataires des CAF se traduit par une augmentation très forte des allocataires sans charge d’enfant(s). Par ailleurs, les prestations servies par les CAF le sont au bénéfice de l’Etat et ne sont donc pas incluses dans la « politique familiale », par exemple le RSA. 4/ J. Commaille, L’esprit sociologique des lois, PUF, 1994.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 17
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
18
Aujourd’hui, la politique familiale se présente comme la résultante de dispositifs dont les objectifs et les modalités sont divers : des services mais aussi des prestations en espèces ; des actions centrées sur la conciliation mais aussi sur la compensation des charges. Loin d’être incohérente, cette sédimentation reflète au contraire une capacité à évoluer tout en évitant le risque d’une « table rase » effaçant des dispositions certes « historiques », mais qui correspondent à des situations et des besoins qui restent très présents. Parallèlement à ces éléments bien connus de la politique familiale, deux autres évolutions, plus discrètes mais également déterminantes : l’évolution des dispositifs institutionnels de gouvernance et de pilotage ; l’évolution des instruments de cette politique.
Gouvernance, pilotage et évaluations de la politique familiale
La politique familiale a été l’objet de transformations considérables dans son mode de gestion notamment depuis les années 1990 : ces transformations sont communes à d’autres politiques publiques et en particulier aux politiques de protection sociale5. L’instauration des PLFSS, des conventions d’objectifs et de gestion signées entre l’Etat et la CNAF, puis la création d’un HCF censé apporter des éléments d’expertise sur les questions de politique familiale ont modifié et stabilisé l’espace institutionnel de cette politique. Plus largement, la question de l’évaluation des politiques publiques a entraîné la mise au point d’indicateurs de performance et d’efficience qui contribuent à définir les orientations
des politiques publiques. Cette nécessité accrue d’évaluation a une dimension clairement technocratique mais elle pourrait aussi déboucher sur une plus grande attention portée à l’avis des usagers et des bénéficiaires, les familles. Concernant les instruments, sur le long terme, aux prestations monétaires sont venus s’ajouter de plus en plus de services ou d’activités mis en œuvre au profit des familles avec le soutien financier des pouvoirs publics. Cela a multiplié le nombre « d’opérateurs » de la politique familiale : collectivités publiques mais aussi les associations, les entreprises (présentes par exemple dans l’accueil du jeune enfant), les professionnels indépendants (assistantes maternelles).
Le positionnement de l’UNAF et des UDAF
L’UNAF veille d’abord à la question du pilotage de la politique familiale. Par rapport à d’autres politiques et thématiques (emploi, compétitivité, système scolaire, retraites, assurance maladie), la politique familiale est rarement jugée prioritaire et a du mal à s’imposer « naturellement » dans l’agenda d’action d’un gouvernement et d’une majorité parlementaire, voire d’un exécutif local. Un rôle important de la représentation familiale consiste donc à inscrire la politique familiale sur l’agenda politique, en évitant que ce soit uniquement pour faire des économies… Ce rôle amène l’UNAF à être particulièrement attentive à l’existence d’un ministère spécifiquement chargé de la famille. Par ailleurs, il est important que les familles elles-mêmes, à travers leurs associations et les institutions officielles de leurs représentations, soient
présentes et aient une place centrale dans les dispositifs de gouvernance et de pilotage. Parallèlement, le rôle de l’UNAF est d’être attentive à des aspects « techniques » de la politique familiale, souvent peu visibles et lisibles, mais qui impactent fortement la vie et les droits concrets des familles : enjeu majeur de l’indexation du montant des prestations et de leurs plafonds d’accès7 ; enjeu essentiel du mode de financement de la politique familiale8. Comme cela a été vu plus haut, l’UNAF et les UDAF ont un vrai rôle pour promouvoir, tant au niveau local que national, la transversalité de la politique familiale. Face à des politiques publiques « en silo » qui ne considèrent les familles et les individus qu’à travers une problématique et des objectifs propres (santé, scolarité, logement…), les représentants familiaux militent pour une prise en compte globale de la famille et des liens familiaux tout au long de la vie. Sur le contenu même de la politique, pour l’UNAF, la politique familiale doit concilier à la fois une continuité qui permette la confiance des familles, leur certitude d’être accompagnées dans leurs projets familiaux audelà des alternances politiques et des nécessités conjoncturelles, et une capacité à faire face aux enjeux émergents auxquels sont confrontées les familles. Le travail de l’UNAF est donc de préserver l’existant car il s’agit de conforter des acquis qui restent pertinents ; tout en innovant car il s’agit aussi d’accompagner les nouveaux besoins des familles. Face aux « modes » et à une vision centrée sur les seules « tendances », l’UNAF et les
5/ Voir notamment D. Libault, « La transformation du pilotage de la Sécurité sociale : une expérience pour l’ensemble de l’action publique », Informations sociales n°189, mai-juin 2015, p. 72-79 6/ En particulier à travers les PQE (Programmes de qualité et d’Efficience) qui mesurent la réalisation d’une série d’objectifs et sont annexés au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 7/ Voir M. Elbaum, « La revalorisation des prestations sociales : l’enjeu souvent oublié de l’indexation”, Droit social, n°11, 2009, n°, p. 1114-1125. L’indexation plus ou moins dynamique des plafonds des prestations sous conditions de ressources détermine le pourcentage de familles exclues d’un dispositif. 8/ L’UNAF souhaite ainsi que les entreprises continuent de contribuer au financement de la politique familiale, notamment dans le cadre des dispositifs à la conciliation vie familiale/vie professionnelle.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 18
22/07/2016 16:55
État des lieux
UDAF doivent rappeler périodiquement des faits fondamentaux, mal connus : 75 % des enfants vivent avec leurs deux parents ; les ménages avec enfants ont un niveau de vie nettement inférieur9 à ceux qui n’ont pas charge d’enfants y compris dans les catégories sociales moyennes ou supérieures ; 33 % des enfants pauvres vivent dans une famille nombreuse. Ces permanences plaident pour que la politique familiale conserve des éléments de continuité forte par rapport à ses origines : importance des prestations en espèces et de la fiscalité dans un objectif de compensation des charges ; permanence d’une logique de solidarité horizontale parallèlement à la redistribution entre ménages aisés et ménages pauvres ; priorité donnée aux familles nombreuses. En même temps, certaines transformations ont fortement marqué les familles : croissance de l’activité professionnelle féminine et augmentation des séparations et des divorces, monoparentalité. Il faut donc parallèlement introduire les adaptations nécessaires, en particulier en direction de la conciliation des temps, notamment (mais pas seulement) par le développement de services, et en direction des ménages touchés par les séparations, la monoparentalité, la dépendance (avec la problématique des aidants familiaux), des « risques » qui se sont progressivement imposés. C’est donc tout le travail des UDAF et de l’UNAF d’éviter tant l’inertie totale des politiques que la tentation de la « table rase » au prétexte que « les familles ont changé », affirmation qui sert 9/ H. Sterdyniak, « Faut-il remettre en cause la politique familiale française ? », revue de l’OFCE, janvier 2011. La perte de niveau de vie liée aux enfants est croissante avec le revenu et le nombre d’enfants. Une famille de 3 enfants gagnant 5 SMIC a un niveau de vie inférieur de 30% à un couple sans enfant ayant les mêmes revenus. 10 / Voir M.A. Blanc, « La modulation des allocations familiales : une erreur historique », Travail, genre et sociétés, n°35, avril 2016, p. 157-161, à paraître.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 19
souvent à justifier un recul unilatéral des acquis de la politique familiale. Enfin, comme l’ensemble des politiques publiques, et plus particulièrement sociales, la politique familiale subit une contrainte financière devenue structurelle. Cette contrainte ne supprime pas toute marge de manœuvre mais elle impose de faire des choix, de dégager des priorités. L’UNAF et les UDAF intègrent cette contrainte en acceptant certaines décisions conjoncturelles qui peuvent être négatives pour les familles.
19
De même, l’inflexion donnée par telle ou telle majorité à la politique familiale est légitime parce qu’elle reflète des choix démocratiques. En revanche, les remises en cause de principes fondamentaux sont fortement contestables car elles altèrent l’identité spécifique de la politique familiale et la confiance des familles : pour l’UNAF, la mise en cause de l’universalité des allocations familiales, y compris à travers leur modulation, relève de ces atteintes qui portent sur l’identité même de cette politique10. l
Une représentation familiale transversale Le caractère transversal de la politique familiale se retrouve dans la diversité des domaines d’intervention des 125 instances au sein desquelles l’UNAF représente et défend les intérêts de l’ensemble des familles. Voici quelques exemples : Protection sociale : CNAF (Caisse Nationale d’Allocations Familiales), CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés), CNAVTS (Caisse Nationale Vieillesse des Travailleurs Salariés)... Santé : INPES (Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé), ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) Vieillesse : Conseil d’Orientation des Retraites, CNRPA (Comité National des Retraités et Personnes Agées), Comité National MONALISA... Handicap : CIAAF (Collectif inter-associatif des aidants familiaux), Conférence Nationale du Handicap… Droit de la famille et protection de l’enfance : ADT quart-monde, ODAS (Observatoire de l’Action sociale), GIP Enfance en danger… Education : Fondation SNCF, Ministère de la Culture,
Conseil supérieur de l’éducation... Logement : Comité de suivi DALO, Agence Nationale pour le Logement (ANIL), Qualitel... Développement durable : ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), Ecolabel, CNTE (Conseil National de la Transition Energétique)… Transports : ASFA (Association des sociétés françaises d’autoroute), SNCF... Défense des consommateurs : Observatoire de l’inclusion bancaire, CNC (Conseil National de la Consommation)... TIC et médias : CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), Commission de classification des œuvres cinématographique… Economie-emploi : CNIS (Conseil National de l’Information Statistique), Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes… Vulnérabilité : ANESM (Agence Nationale d’Evaluation Sociale et Médico-Sociale), CNOS…
22/07/2016 16:55
État des lieux
20
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
La France bénévole aujourd’hui
Hervé SERIEYX Président national de France Bénévolat
Le récent rapport de Claude Bartolone sur l’engagement citoyen nous pose une question majeure : sommes-nous encore une société ? Evoquant la France d’aujourd’hui, le sociologue Pierre Rosanvallon écrit « En France, le « vivre ensemble » est dégradé. La société s’est organisée selon des mécanismes de ségrégation et de ghettoïsation à tous les niveaux. Nous vivons dans un pays qui ressemble à une addition d’espaces repliés sur eux-mêmes ». L’engagement bénévole associatif : le moteur d’une société vivante
Société éminemment pyramidale où les élites et la base ne se comprennent plus, pays structuré en silos, où les mondes de l’entreprise, de l’Education, de l’Administration, de la culture, des politiques se parlent peu ou mal, nation fracturée de partout (fractures spatiales, numériques, intergénérationnelles, familiales, éducatives, fractures liées au chômage, aux divers communautarismes, aux peurs du déclassement, de l’autre, de l’insécurité…), la France n’évite aujourd’hui l’éclatement que grâce à la densité et à la vitalité de ses milliers d’associations qui unissent autour d’ambitions collectives partagées des millions de citoyens. Tissus conjonctif nourricier du « vivre ensemble », les 1 300 000 associations du pays s’augmentent chaque année de 40.000 nouvelles associations qui mobilisent déjà plus de 12 700 000 bénévoles. Une croissance permanente que favorisent à la fois la considérable augmentation de la participation des jeunes (+ 32 % en trois ans selon les enquêtes croisées de France Bénévolat-IFOP et de Recherche et Solidarités), la multiplication des problématiques sociétales peu, mal ou pas résolues par la
Puissance publique et dont les citoyens se saisissent à la place ou en complément des acteurs politiques institutionnels, et surtout un sentiment généralisé de perte de repères qui pousse un nombre croissant de ceux qui vivent sur notre territoire à rechercher dans des activités collectives tout ce qui peut donner plus de sens à leur vie. Le carburant de ce dynamisme associatif, c’est bien sûr, pour l’essentiel, l’engagement de bénévoles qui viennent apporter aux associations leur force de contribution, leur appétit de sens, d’utilité, d’épanouissement personnel et de lien social. Et c’est là que le bât blesse. Nombreux sont les nouveaux bénévoles qui acceptent de contribuer à des opérations concrètes, immédiates, limitées dans le temps (préparer des colis pour Noël, assurer une journée de solidarité pour des populations déshéritées…) ; beaucoup plus rares sont ceux qui s’engagent dans la durée au service d’un projet de véritable transformation sociale. En outre, beaucoup d’associations se sont organisées dans un entre soi qui font fuir les nouveaux arrivants et, pire, ont oublié de remettre à jour leur projet associatif comme leur mode de fonctionnement pour que l’un et l’autre , conçus
souvent dans le monde d’hier, parlent aux acteurs du monde d’aujourd’hui, leur donnent envie de s’engager durablement, de prendre des responsabilités et, demain, d’assurer à la tête de ces associations, la permanence, l’approfondissement, l’enrichissement et le développement de leur projet. Conscients de l’importance que constitue l’engagement associatif pour une société française en voie d’implosion, 40 réseaux associatifs majeurs ainsi que la FONDA et le Mouvement Associatif de France se sont associés à France Bénévolat pour signer une tribune en faveur de « l’engagement bénévole associatif pour une citoyenneté active » : ils y affirment que cet engagement est désormais le moteur d’une cohésion nationale aujourd’hui menacée. Les associations sont plus que jamais le cœur battant de la République.
Une profonde évolution des ressorts de l’engagement associatif
Grâce à deux enquêtes rigoureuses menées à l’initiative de France Bénévolat avec l’IFOP, en 2010 et 2013, et grâce à l’appui du Crédit Mutuel, nous disposons de données précises sur le bénévolat associatif et le bénévolat hors associations, ainsi que sur leur évolution1.
1/ Pour en savoir plus, on peut disposer d’un document plus complet : « L’engagement bénévole en perspective » - Mars 2015 sur www.francebenevolat.org.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 20
22/07/2016 16:55
État des lieux
21
Des bénévoles de plus en plus nombreux Bénévoles associatifs Bénévolat direct Bénévolat dans autres organisations Bénévoles totaux
2010
2013
Évolution
11 300 000
12 700 000
+ 12 %
7 400 000
9 700 000
+ 31 %
4 500 000
4 200 000
-6%
18 300 000
20 900 000
+ 14 %
NB : les répondants peuvent avoir plusieurs formes d’engagement, il y avait donc possibilité de réponses multiples. La somme des différentes catégories d’engagement est donc supérieure au nombre total de bénévoles.
2010
2013
Évolution
Taux d’engagement dans le bénévolat associatif
23 %
24,5 %
+ 1,5 point
Taux d’engagement bénévole en France
36 %
40,3 %
+ 4,3 point
•L a progression globale du nombre de bénévoles sur une période aussi courte est considérable. En tout état de cause, les discours convenus (mais non argumentés) sur le repli sur soi, l’individualisme, l’égoïsme des Français, sont battus en brèche par ces résultats. Il n’y a donc pas de « crise du bénévolat ». Nos concitoyens sont mus par un élan de solidarité indéniable : +14 % du nombre de bénévoles en trois ans, toutes formes de bénévolat confondues. •C ’est sur le bénévolat direct que la progression est la plus spectaculaire. L’enquête précédente permettait, pour la première fois en France, de faire une estimation du « béné-
volat direct (c’est-à-dire en dehors des associations) ». Il est probable qu’au XIX° Siècle celui-ci était dominant. Peu de pays arrivent à cerner le phénomène et à le distinguer du bénévolat institué dans le tiers secteur, terme générique international qui recouvre, peu ou prou, les associations, les fondations, voire l’économie sociale. Ce bond spectaculaire du bénévolat direct nous interpelle : •d ’un côté, une progression importante de l’élan, de l’envie de solidarité ; •d ’un autre côté, l’extrême difficulté à transformer ce premier niveau de solidarité en une implication collective durable, via des Projets Associatifs,
puisque, en outre, le pourcentage de bénévoles qui se disent engagés toute l’année (donc, « réguliers ») baisse nettement. Ce résultat recoupe d’ailleurs les perceptions des responsables associatifs (cf. enquête ORA de Recherches et Solidarités) qui, eux, ont le sentiment que leur Projet Associatif repose sur un noyau dur plus réduit, et plutôt plus âgé. •C es données confirment bien que les seniors n’ont pas le monopole de l’engagement associatif, contrairement aux représentations courantes. •C ’est même sur les + 65 ans que la progression est la plus faible avec +5 %, même si c’est sur cette tranche d’âge que le taux d’engagement est le plus fort (cf infra).
Le bénévolat tend vers la parité et vers un franc rajeunissement > Les femmes plus engagées dans le bénévolat informel Hommes
Femmes
Ensemble
Dans une association
25,2 %
24,1 %
24,5 %
Dans une autre organisation
10,0 %
6,5 %
8,2 %
D’une manière informelle
16,5 %
20,9 %
18,8 %
Taux d’engagement bénévole en France
39,7 %
41%
40,4%
> Les jeunes et les actifs s’engagent davantage qu’auparavant Global 2010
Global 2013
Evolution
Hommes 2010
Hommes 2013
Evolution
Femmes 2010
Femmes 2013
Evolution
15/35 ans
2 500 000
3 300 000
+ 32 %
878 619
1 386 669
+ 58 %
1 638 506
1 946 202
+ 19 %
35/64 ans
5 000 000
5 500 000
+ 10 %
2 873 332
2 651 700
-8%
2 208 421
2 894 975
+ 31 %
65 ans et +
3 800 000
3 900 000
+5%
1 804 731
2 189 477
+ 21 %
1 947 210
1 678 599
- 14 %
5 500 000 6 200 000
+13 %
5 800 000 6 500 000
+12 %
TOTAL
11 300 00 12 700 000 + 12 %
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 21
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
22
•C e sont les jeunes qui tirent la progression globale avec +32 %, ce qui confirme notre analyse positive récurrente sur le fait que les jeunes sont généreux et solidaires, sous réserve que les associations sachent leur ouvrir leur porte et les convaincre qu’un bénévolat structuré par des projets associatifs de qualité est plus efficace que la seule générosité spontanée. •L e taux d’engagement des femmes reste un peu supérieur à celui des hommes.
Le bénévolat ponctuel progresse sensiblement Donnent du temps…
2010, en nombre
2010, en %
2013, en nombre
2013, en %
A une période précise de l’année ou à l’occasion d’un événement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l‘année
2 300 000
20 %
3 400 000
27 %
Tout au long de l’année…
9 000 000
80 %
9 300 000
73 %
…dont quelques heures chaque mois, tout au long de l‘année, en fonction de l’activité de l’association
2 800 000
25 %
3 800 000
30 %
…quelques heures chaque semaine tout au long de l‘année, en fonction de l’activité de l’association
4 200 000
37 %
3 200 000
25 %
…un jour ou plus par semaine tout au long de l‘année, en fonction de l’activité de l’association
2 000 000
18 %
2 200 000
17 %
Ces résultats confirment les analyses qualitatives de terrain auprès des responsables associatifs, avec d’une part un noyau dur de personnes très engagées portant des projets de plus en plus lourds et complexes, et d’autre part des bénévoles à la présence plus aléatoire ou plus limitée. Nous n’avons pas posé en 2013 de question sur le polyengagement, mais en 2010, 41 % des bénévoles associatifs étaient engagés dans deux associations ou plus.
Un bénévolat direct en forte progression
Le bénévolat direct a augmenté de façon très importante au cours des 3 dernières années (+31 %) avec une estimation globale de 9 700 000 personnes, contre 7 400 000 en 2010. Il est à noter que ces chiffres ne sont pas exclusifs
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 22
du bénévolat associatif ou dans une autre organisation, car on peut faire du bénévolat direct tout en étant engagé dans une association ou dans une autre organisation. Ce bénévolat direct concerne davantage les femmes que les hommes (58 % contre 42 %). En analysant les autres critères caractérisant ces bénévoles directs, on ne constate : • aucune différence notable par âge ; • aucune différence notable par type de territoires ; • les « sans diplôme » semblent un peu plus engagés que les autres catégories.
La moitié des bénévoles associatifs engagés dans trois secteurs
Il y a très peu d’écarts par rapport à l’enquête de 2010. Rappelons qu’il s’agit de données déclaratives et que la distinc-
tion sectorielle est parfois délicate. (Exemples : distinction sociale/aides aux malades ou distinction loisirs/culture). Les secteurs social et caritatif regroupent 31 % des bénévoles, légèrement devant les loisirs et le sport. Cette forte proportion de bénévoles dans ces secteurs repose sur une conjonction de facteurs : • Ces secteurs sont attractifs (quoique sur des modes différents) et très larges, donc riches d’une grande variété d’actions ; • Il existe un grand nombre d’associations sportives et de loisirs de proximité, ainsi que de nombreuses associations à vocation sociale ou comités locaux d’associations caritatives nationales. Cette grande densité d’associations sur ces trois secteurs facilite un engagement de proximité.
22/07/2016 16:55
État des lieux
Le niveau de formation influe de moins en moins sur l’implication dans des actions bénévoles
> Des différences réduites que l’on soit peu diplômé ou diplômé du supérieur On constate toujours une légère corrélation entre le niveau de formation et le taux d’engagement, mais les différences sont assez faibles ; elles ont même tendance à se réduire. Par contre la différence entre le « niveau bac » et les « diplômés de l’enseignement supérieur » aurait tendance à s’accentuer (1 point de différence en 2010, 8 points de différence en 2013). On peut avancer les hypothèses suivantes : • le niveau de formation de la population générale a augmenté, amenant progressivement une légère surreprésentation des diplômes supérieurs ; • une certaine « professionnalisation » du bénévolat, et le développement du bénévolat de compétences. > Un bénévolat associatif qui reste relativement élitiste On constate que le bénévolat direct est davantage choisi par les personnes les moins diplômées, alors qu’il est peu choisi par les diplômés de l’enseignement supérieur.
23
Dans quel(s) secteurs(s) d’activité donnez-vous du temps au sein de cette/ces association(s)…
12 %
autres formation, emploi, insertion
6%
solidarité internationale
8%
environnement
8% 9%
association de défense recherche médicale, aide aux...
12 %
jeunesse, éducation populaire
12 % 15 %
culture
23 %
sport
25 %
loisirs
31 %
social, caritatif 0%
5%
10 %
15 %
20 %
25 %
30 %
35 %
Les taux d’engagement selon le diplôme et leur évolution : 2010
2013
Taux d’engagement bénévole en France
36 %
40 %
Sans diplôme ou diplôme inférieur au bac
25 %
34 %
Niveau bac
39 %
37 %
Diplôme d’enseignement supérieur
40 %
45 %
NB : Ensemble des bénévoles, comprenant les bénévoles associatifs, directs et dans d’autres organisations Note de lecture : ce tableau se lit comme suit : le taux d’engagement bénévole des personnes sans diplôme ou ayant un diplôme inférieur au bac est de 34% en 2013, contre un taux d’engagement bénévole en France, tous niveaux de formation confondus, de 40%.
C’est par contre dans le bénévolat associatif que les plus diplômés s’engagent majoritairement.
Type d’engagement en fonction du niveau de formation : Aucun diplôme ou BEPC, enseignement primaire CAP, BEP
Bac ou niveau bac
Bac+2
Diplôme supérieur
Dans une association
19 %
23 %
19 %
27 %
33 %
Dans une autre organisation
7%
7%
9%
8%
9%
D’une manière informelle
19 %
18 %
20 %
19 %
17 %
Total
35 %
39 %
40 %
41 %
43 %
NB : les répondants peuvent avoir plusieurs formes d’engagement, il y avait donc possibilité de réponses multiples. La somme des différentes catégories d’engagement est donc supérieure au nombre total de bénévoles.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 23
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
24
Progression de l’engagement des jeunes et des actifs Dans toutes les catégories de la population on constate une augmentation du bénévolat … sauf la catégorie des retraités, pour laquelle l’augmentation est faible. Les deux catégories qui augmentent le plus sont celles des jeunes et des actifs. Ce sont donc eux qui impactent le plus fortement les résultats globaux, et entraînent une augmentation sensible du nombre de bénévoles. C’est aussi parce qu’ils sont moins disponibles que d’autres catégories (comme les retraités), qu’on constate une baisse du bénévolat régulier.
La situation de famille influence peu la décision d’engagement
L’homogénéité des catégories est remarquable en 2013. La situation de famille, le nombre d’enfants et l’âge des enfants n’auraient que peu d’influence sur le taux d’engagement. l
Comparaison des taux d’engagement en fonction de la catégorie socio-professionnelle : 2010
2013
Taux d’engagement bénévole en France
36 %
40 %
Actifs
30 %
37 %
Retraités ou préretraités
51 %
48 %
Demandeurs d’emploi
27 %
40 %
…Dont primo demandeurs d’emploi
45 %
30 %
Collégiens, lycéens, étudiants
32 %
39 %
Hommes ou femmes au foyer (inactifs volontaires)*
35 %
46 %
* Echantillon faible, à la limite du significatif. NB : Ensemble des bénévoles, comprenant les bénévoles associatifs, directs et dans d’autres organisations Note de lecture : ce tableau se lit comme suit : le taux d’engagement bénévole des actifs est de 37% en 2013, légèrement inférieur au taux d’engagement bénévole en France, qui est de 40%.
Comparaison des taux d’engagement en fonction de la situation familiale : 2010
2013
Taux d’engagement bénévole en France
36 %
40 %
Foyer à une personne
41 %
39 %
Foyer à deux personnes
40 %
42 %
Foyer à 3 personnes et plus
31 %
39 %
Présence d’enfants
32 %
38 %
Absence d’enfants
38 %
41 %
Enfants de moins de 8 ans
28 %
38 %
Enfants de 8 à 14 ans
36 %
38 %
NB : les répondants peuvent avoir plusieurs formes d’engagement, il y avait donc possibilité de réponses multiples. La somme des différentes catégories d’engagement est donc supérieure au nombre total de bénévoles.
France Bénévolat a pour vocation de développer l’engagement bénévole associatif pour une citoyenneté active. Ses missions : promouvoir le bénévolat associatif au service de l’intérêt général, mettre en relation les personnes intéressées et les associations mobilisant des bénévoles, accompagner les associations pour renforcer la reconnaissance et la valorisation de leurs bénévoles. www.francebenevolat.org
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 24
22/07/2016 16:55
État des lieux
25
Quelle politique familiale pour l’Europe ? Comment y contribuer ? Si la politique familiale n’est pas une compétence communautaire et reste propre à chaque état-membre, les familles sont représentées au niveau européen par la COFACE. Parole à Annemie DRIESKENS, Présidente de la COFACE, confédération des organisations familiales de l’Union européenne.
S
elon le modèle socio-écologique du psychologue Urie Bronfenbrenner, le développement d’une famille ne dépend pas seulement des caractéristiques propres à la famille mais aussi de la façon dont la famille interagit en permanence avec son entourage, son environnement. Cet entourage peut avoir un effet direct ou indirect. La famille est un système social qui utilise son entourage afin de créer son propre monde.
Les familles ne vivent pas isolées et/ou repliées sur ellesmêmes, mais sont au contraire ouvertes et orientées vers l’extérieur. Leur enthousiasme, leur dynamisme dans la société et au sein du monde du travail et associatif sont essentiels et méritent d’être soutenus et stimulés par une politique familiale consistante.
« La contribution des familles à la société mérite d’être reconnue »
La COFACE souligne l’importance d’un effort consenti par l’ensemble de la société au bénéfice des familles ! Dès lors, les Etats membres et l’Union européenne doivent consacrer une part significative de la richesse collective à la politique familiale. Ces efforts doivent prioritairement contribuer au mieux-être des familles. La politique familiale est souvent décrite comme une forme spécifique de la politique sociale. On décerne 4 types d’interventions qui interfèrent directement ou indirectement avec la vie des familles : les mesures juridiques (les droits/ obligations des familles), les mesures économiques, les services et les mesures d’éducation (améliorer la compétence et l’autonomie des personnes). Les politiques familiales sont basées sur une vision implicite des responsabilités respectives
Ce qui se passe au sein des familles est dès lors fortement influencé par des mesures politiques locales, nationales et internationales. La grande valeur de la contribution des familles à la société mérite d’être reconnue par une politique familiale qui prend en compte leurs besoins et ceci dans toute leur diversité et évolution. C’est au sein des familles que l’on prend soin les uns des autres, que l’on soigne les malades, que l’on éduque les enfants… De même, les capacités sociales, les valeurs et les normes de base telles que la responsabilité, la solidarité, le courage, le respect, sont découvertes, vécues et transmises au sein des familles. C’est de la qualité de vie dans nos sociétés dont il s’agit.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 25
« L’Europe doit consacrer une part significative de la richesse collective à la politique familiale »
des parents, du gouvernement et d’autres acteurs. Les parents doivent être considérés comme les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Le rôle des pouvoirs publics se limite à prévoir un cadre légal et à offrir les conditions nécessaires (financières et pratiques) afin que les familles disposent des ressources, du temps et des services nécessaires pour remplir leur mission. La COFACE plaide, tout comme l’OCDE, pour le développement de politiques familiales fortes qui permettent aux familles de mieux concilier vie familiale et vie professionnelle en prévoyant les moyens nécessaires pour leur assurer des ressources suffisantes, favoriser le développement de l’enfant, faciliter le choix des parents entre travail et éducation et promouvoir l’égalité des chances. Ces politiques familiales visent aussi à améliorer l’accès à des services de garde d’enfant, à permettre aux parents actifs de prendre un congé parental. Elles comprennent également des mesures d’aide au retour à l’emploi pour les parents chômeurs. Ces politiques ciblées en faveur des familles ont pour effet que le taux d’emploi des femmes augmente et que le taux de pauvreté des enfants diminue. Ils ont aussi un impact sur les tendances démographiques et font en sorte que les familles soient
Annemie DRIESKENS Présidente de la COFACE
22/07/2016 16:55
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
État des lieux
26
mieux épaulées pour éduquer leurs enfants et d’avantage en mesure de concilier les obligations du travail avec leur vie familiale. Les politiques familiales gagneront en reconnaissance et en importance si elles sont élaborées en dialogue avec le public familial concerné. Afin que les familles soient reconnues dans toute leur diversité, leurs représentants doivent être reconnus comme des interlocuteurs importants et à part entière. La présence et le rôle de la société civile en général et des associations familiales en particulier sont aujourd’hui d’autant plus importants pour sauvegarder les intérêts des familles. Les associations familiales comme l’UNAF en France jouent un rôle primordial non seulement pour « détecter » les besoins des familles mais surtout pour faire avancer les choses. L’UNAF défend avec ardeur et depuis plus de 70 ans maintenant les intérêts des familles auprès du gouvernement français. L’UNAF est un interlocuteur du gouvernement dans tous les domaines de la vie quotidienne et aide à créer ou à mieux coordonner et à multiplier les services ou les aides financières aux familles. Toutefois, l’action de l’UNAF ne se résume pas à promouvoir des services ou des aides financières. Il s’agit également de promouvoir différents aspects du bien-être des enfants, liés à la santé et à l’éducation, de réduire les obstacles à l’emploi des parents, d’aider ces derniers à subvenir aux besoins de leurs enfants et de diminuer les risques de pauvreté. L’UNAF réussit aussi à mobiliser ses membres autour de thèmes actuels et à créer de solides réseaux entre les familles.
C O N F É D É R A T I O N D E S O R G A N I S A T I O N S F A M I L I A L E S D E L’ U N I O N E U R O P É E N N E C O N F E D E R A T I O N O F F A M I LY O R G A N I S A T I O N S I N T H E E U R O P E A N U N I O N
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 26
Les unions départementales (UDAF) regroupent aujourd’hui un grand nombre de familles et forment ainsi un bon tissu social, un remède idéal contre l’isolement et l’exclusion. En additionnant les forces de ses organisations membres, la COFACE représente à ce jour environ 30 millions de familles, et détient dès lors une position clé vis-à-vis du Parlement européen et de la Commission européenne pour défendre les intérêts des familles.
« Construire une Europe plus sociale et plus proche des familles »
La COFACE a pour ambition de construire, avec l’aide de ses membres, une Europe plus sociale et plus proche des familles. Cette ambition est plus que jamais d’actualité, surtout depuis la crise de 2009. Celleci a suscité, spécialement dans les pays anglo-saxons, de nombreuses réformes politiques basées soit sur l’austérité, ayant pour conséquence de diminuer dans certains Etats membres les dépenses publiques, notamment celles en faveur des familles, soit sur une augmentation des dépenses publiques pour parer aux effets les plus néfastes de la crise. Les inégalités se sont encore malheureusement creusées, et ce malgré les ambitions européennes d’une convergence économique et sociale entre les Etats membres. L’Europe s’implique déjà dans la coordination des politiques en place pour lutter contre la pauvreté, le chômage, l’exclusion sociale, pour favoriser l’emploi, et notamment l’emploi des femmes, ou pour faire face aux changements démographiques, qui se reflètent par exemple dans la croissance des besoins
La Confédération des organisations familiales de l’Union européenne est une organisation pluraliste, au sein de la société civile, qui a pour mission de promouvoir la politique familiale, la solidarité entre les générations et les intérêts des enfants au sein de l’Union européenne. Elle compte 59 organisations membres dans 23 États membres de l’Union européenne. L’UNAF en est membre fondateur. www.coface-eu.org
pour des soins de longue durée. Au niveau européen deux nouveautés sont apparues : d’une part le système de coordination politique, appelé « Semestre Européen1 », et d’autre part « Le nouveau départ – une feuille de route pour la conciliation de travail et vie familiale pour les familles en Europe2 ». La COFACE s’engage activement dans les deux processus, pour informer les décideurs politiques des défis et problèmes des familles partout en Europe, en ce qui concerne la garde des enfants, les services sociaux, l’emploi, les soins et la lutte contre la pauvreté. Nous avons élaboré en 2014 et lancé début 2015 notre portfolio des recommandations et bonnes pratiques autour de la conciliation du travail et de la vie familiale en Europe3, qui, grâce au soutien de l’UNAF, est aussi disponible en français. Avec des exemples d’un peu partout en Europe, elles illustrent les problèmes et se concentrent surtout sur les bonnes pratiques et les solutions. Nous utilisons ce document dans notre campagne pour relancer la discussion au niveau européen sur la conciliation, les congés (maternité, paternité et parental) ainsi que l’organisation du travail. Il est primordial que les intérêts de toutes les familles soient repris dans les objectifs et dans les solutions que l’Europe propose, notamment dans le cadre de la révision de la stratégie Europe 2020. Il s’agit de coordonner les efforts faits par chaque pays, favoriser l’échange des solutions qui fonctionnent, et réduire au minimum ces inégalités qui ne font que ralentir notre progrès collectif. La politique familiale en Europe constitue un pari sur l’avenir qu’il faudra gagner, tous ensemble ! l
1/ http://www.consilium.europa.eu/fr/policies/ european-semester/ 2/ http://ec.europa.eu/smart-regulation/roadmaps/docs/2015_just_xxx_maternity_leave. en.pdf 3/ http://www.coface-eu.org/en/upload/ERP/ ERP_FR.pdf
22/07/2016 16:55
Analyse Face aux évolutions économiques et sociétales, les pouvoirs publics tentent d’ajuster les politiques publiques et revoient parfois leurs priorités. Pour la politique familiale de demain, quels sont les grands enjeux et les caps à tenir ? Quelle place pour la société civile dans le processus démocratique ? Quelles relations entre les associations et les pouvoirs publics locaux ? Et au sein des associations, comment faire progresser les compétences et les organisations pour une meilleure efficacité ? Chercheurs, sociologues, professionnels de la communication ou spécialistes de la politique familiale tentent de dessiner le champ des possibles pour le monde associatif, et plus particulièrement les associations familiales.
1_ETAT DES LIEUX -Janv16.indd 27
#28-68
22/07/2016 16:55
Analyse
28
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
EXTRAITS DE LA TABLE-RONDE « PROSPECTIVE » DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2015 DE L’UNAF
Les perspectives de la politique familiale et de l’UNAF ont participé :
Quelles sont les perspectives majeures qui vont s’imposer à nous au cours des 10 prochaines années ? Quels pourraient être les conséquences et surtout, les familles peuvent-elles être porteuses de solutions ? Les partenaires de l’UNAF se sont prêtés à un exercice prospectif lors d’une table-ronde à l’Assemblée Générale de l’UNAF en juin 2015. En voici quelques extraits.
Familles entre crise et mutations François FONDARD
François FONDARD,
Président de l’UNAF de 2006 à 2015
« On ne s’est jamais autant mis en couple dans notre pays. D’où mon analyse, peut-être très primaire, selon laquelle, bien au contraire, les jeunes familles n’aspirent aujourd’hui qu’à une chose : concrétiser leur désir d’enfant. »
Daniel LENOIR « Je suis d’accord avec François FONDARD – c’est ce qui ressort également de nos études – sur le fait qu’en définitive la famille a vécu de nombreuses mutations et qu’elle s’en est très bien sortie, parce qu’elle reste un point de référence, surtout dans des périodes d’inquiétude, car ces mutations génèrent des inquiétudes. C’est un support et l’on pourrait qualifier de valeur refuge. D’un autre côté, ce peut être inquiétant qu’elle soit une valeur refuge, parce que si elle représente trop une valeur refuge, on ne regardera pas suffisamment les points sur lesquels il faut faire attention. A mon avis, il faut surtout penser aux mutations de la société auxquelles la famille va devoir faire face, non seulement pour s’y adapter, mais surtout pour permettre à la société de s’adapter à ces mutations. »
Daniel LENOIR,
Directeur de la CNAF
Jean-Paul DELEVOYE,
Président du CESE de 2010 à 2015
Antoine DULIN « Je vois la famille de demain comme un lieu de transmission, d’éducation et d’épanouissement, le premier lieu de solidarité. Les jeunes adhèrent très fortement à la notion de famille ; nous en avons pour preuve le taux de fécondité. Simplement, ils s’engagent plus tardivement, à 29 ans contre 22 ans en 1992 - ce qui correspond de manière générale au premier CDI - et leur premier enfant naît à 31 ans. Cependant, si nous continuons à vivre dans un système qui nous insécurise et qui nous précarise, il sera difficile d’avoir envie d’avoir des enfants. »
Antoine DULIN,
Représentant du groupe des organisations étudiantes et mouvements de jeunesse au CESE
2_ANALYSE -Janv16.indd 28
22/07/2016 16:58
/ LES PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE FAMILIALE ET DE L’UNAF /
Analyse
29
Préserver un lien social fragilisé, garant de notre système de solidarité Jean-Paul DELEVOYE « La question est celle-ci : dans quelle type de société voulons-nous vivre et quels sont les pactes de solidarité que nous voulons mettre en place ? (…) À l’évidence, nous avons un grand nombre de défis à relever dans une société qui va devenir de plus en plus urbaine, de plus en plus vieillissante (…) et dans laquelle un certains nombres de problèmes politiques et éthiques sont clairement posées. (…) On voit bien que tous ces sujets renforcent l’intérêt de l’Unaf ou d’un CESE. Comment arriver à garder l’unicité d’un pays tout en prenant en compte la diversité des situations familiales? » « Nous n’échapperons pas, au regard du ralentissement de la croissance et la raréfaction de l’argent public, à devoir faire des choix et dresser des priorités. » « Si nous perdons le sens de l’impôt et le sens de la solidarité collective qui fait la force d’un pays, ce sera le chacun pour soi. Dès lors, des problèmes énormes se poseront devant nous. »
Daniel LENOIR « Il y a 70 ans, quand la Sécurité sociale a été créée, le budget représentait entre 5 à 10 % du PIB, aujourd’hui, il représente plus de 33 %. Les arbitrages sont de plus en plus difficiles. » « Il faut réussir à recréer de la cohésion sociale et c’est en ce sens que la famille, ou les familles, parce que l’on sait qu’il y a une diversité des modèles familiaux, ont un rôle important à jouer, notamment pour mieux lutter contre toutes les vulnérabilités. » « La première priorité, c’est l’accès aux droits et par définition aux prestations. Nous avons de réels problèmes d’accès aux droits sur un certain nombre de prestations et notamment sur les minima sociaux. Aider les familles, c’est avant tout leur permettre d’accéder aux droits qui sont fixés par le Parlement. Une fois qu’un droit est défini, notre rôle est de faire en sorte qu’il soit accessible à tous. »
2_ANALYSE -Janv16.indd 29
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
30
Aider les parents dans leur rôle d’éducateurs Antoine DULIN
François FONDARD
« Nous avons donc devant nous un chantier très intéressant et ambitieux, qui est de renouveler complètement notre modèle de société. Or, pour cela, nous avons besoin de transmission. Nous avons besoin que l’on nous dise là où il y a eu des erreurs mais aussi les réussites : conflits, luttes et avancées sociales. Ma génération ne connaît pratiquement rien du système de protection sociale (…). Nous profitons d’un système dont on ne sait rien de la raison d’être, alors que c’est un véritable cadeau : il nous permet tout de même de survivre à la crise. »
« Aujourd’hui, nous ne sommes plus du tout dans une politique nataliste, nous sommes dans une politique familiale de libre choix qui permet aux jeunes familles de concrétiser leur désir d’enfants. L’indice de fécondité de 2 depuis pratiquement 10 ans est remarquable : il signifie que les jeunes familles ont encore confiance en l’avenir, par rapport à l’Allemagne, à l’Italie ou à l’Espagne. J’aime bien comparer ce taux avec celui des grands pays qui sont, eux, à 1.3, ce qui annonce un désert démographique. Notre pays sera le pays européen le plus important. C’est porteur d’espoir et il faut être optimiste. Cela veut dire que nous aurons des bras pour travailler, mais pas forcément les emplois. Espérons cependant qu’ils reviendront rapidement. » « Les jeunes parents d’aujourd’hui structurent beaucoup mieux leurs enfants que notre génération qui s’est montrée quelque peu laxiste (…). Dans les librairies, vous n’imaginez pas le nombre de revues qui concernent la façon de bien élever son enfant. C’est une mine d’or. A l’UNAF, et dans les associations familiales, nous savons qu’on ne naît pas parent, mais qu’on le devient. C’est Françoise Dolto qui le disait. (…) Si nous avons développé toutes ces actions dans le domaine de la parentalité, c’est parce qu’il faut aider un certain nombre de parents. Concernant l’action conjointe menée par les CAF et l’ensemble des associations, nous considérons qu’il n’y a pas assez de moyens. Cependant, c’est important d’aider les parents qui sont confrontés à la difficulté d’être parent, sinon les situations vont se dégrader. (…) Il est de notre responsabilité d’intervenir le plus tôt possible dans les quartiers sensibles. Les associations familiales le souhaitent, elles sont présentes sur le terrain, aussi n’hésitons pas à investir, sinon cela coûtera beaucoup plus cher à la société demain »
Jean-Paul DELEVOYE « Le rôle des parents, demain, ne sera pas de transmettre des connaissances - nos gamins en savent bien plus que nous - mais de transmettre des valeurs et de nouer un lien de confiance, parce que rien ne remplacera la maturation et la sagesse de l’expérience. »
Miser sur les jeunes pour construire les familles de demain Daniel LENOIR « Pour moi, une société dans dix ans, une « bonne société », comme on disait autrefois « une bonne vie », c’est une société qui a réussi à régler les mutations majeures qu’elle a devant elle (…). C’est une société qui a su gérer l’allongement de l’âge intermédiaire entre l’enfance et l’âge adulte. On sait que l’adolescence s’accroît par les âges les plus bas et je pense aussi l’insertion dans la vie professionnelle et dans la vie familiale se fait plus tardivement.
Antoine DULIN « La solidarité familiale ne peut pas tout pour les jeunes aujourd’hui. De nombreuses familles ne peuvent plus assurer cette solidarité familiale auprès des jeunes majeurs, parce qu’elles sont de plus en plus sollicitées par les personnes âgées. Notre système de protection sociale a été basé sur 3 âges : l’enfance, l’emploi et la retraite. On a été capable de penser la question de la dépendance et des personnes âgées, mais pas de penser la question de cette nouvelle période d’acquisition à l’autonomie qui dure plus longtemps. Il n’y a plus de filets sociaux pour ces jeunes. Sachez que plus de 1,5 million de jeunes ne sont ni en emploi ni en formation. Globalement, on ne forme pas des citoyens de demain. Ce ne sont pas des gens qui voudront cotiser pour vos retraites, ce ne sont pas des gens qui voudront payer des impôts, parce qu’ils galèrent et qu’ils ne savent pas à qui s’adresser pour être accompagnés dans l’emploi et dans la formation. C’est une vraie bombe à retardement. (…) J’invite l’ensemble des associations à reposer la question des jeunes 16-30 ans et à repenser entièrement notre système, car on ne peut plus s’appuyer uniquement sur la notion de solidarité familiale. »
2_ANALYSE -Janv16.indd 30
22/07/2016 16:58
/ LES PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE FAMILIALE ET DE L’UNAF /
Analyse
31
L’UNAF : un modèle singulier et pluriel, tourné vers l’avenir Singulière et plurielle : telle est l’UNAF qui constitue un modèle d’une grande modernité pour faire face aux enjeux de cohésion sociale de la société ; un modèle qui correspond à l’aspiration générale des citoyens d’être davantage écoutés et reconnus comme des acteurs, plutôt que comme des usagers et des consommateurs ; un modèle qui devrait irriguer davantage le mode de décision public qui dysfonctionne parfois par l’absence de débats préalables et d’évaluation. L’enjeu pour l’UNAF est tout autant de mettre en valeur cette singularité, que de moderniser son approche dans l’exercice de ses missions.
S
ingulière et plurielle : telle est aussi la politique familiale « à la française » que l’UNAF entend continuer à promouvoir - malgré les contraintes financières qui ont réduit les ambitions de cette politique avec le souci permanent de son adaptation à la réalité de vie des familles, et à l’évolution de leurs attentes. Parce qu’elle est à la fois unique en son genre, et plurielle par sa composition et ses domaines d’intervention, l’UNAF est parfois difficile à situer. Faire son « pitch », c’est mettre en avant son caractère inclassable : « Institution crée par la République mais association loi 1901. Organisme de droit privé mais poursuivant des missions d’intérêt général. Indépendante mais bénéficiant de financements publics assurant la pérennité de son action. Pluraliste par son regroupement d’associations familiales de toutes sensibilités mais parlant d’une même voix au sein de l’Union. Défenseuse des intérêts des familles mais partenaire des pouvoirs publics. A fêté ses 70 ans mais en perpétuelle évolution ».
2_ANALYSE -Janv16.indd 31
Le modèle de démocratie sociale incarné par l’UNAF fait figure de singularité dans une société française fracturée, où les différences se côtoient de moins en moins, où le dialogue et l’écoute semblent de plus en plus difficiles, où les problèmes sont abordés de manière trop souvent binaire. Militer ou travailler au sein de l’UNAF, c’est, à l’inverse, vivre l’expérience du pluralisme des sensibilités, une expérience d’autant plus enrichissante qu’elle fait dialoguer entre-elles des personnes venues de tous horizons, géographiques, socio professionnels, culturels, politiques, croyants, athées, pour converger vers une prise de position commune : celle de l’Institution. Peu nombreux sont les organismes où se vivent de telles différences. Cette alchimie au sein de l’UNAF fonctionne d’autant mieux, quand elle produit des prises de position qui dépassent les convictions individuelles, pour se situer à un niveau supérieur, celui de l’intérêt général, tout en respectant et en faisant valoir la diversité des points de vues internes.
Guillemette LENEVEU Directrice générale de l’UNAF
Un modèle de démocratie sociale
Alors que la relation entre le citoyen et le politique semble bloquée, l’UNAF incarne un autre mode de dialogue. Dans ses relations avec les pouvoirs publics, elle est un partenaire responsable car, animée d’un esprit constructif, elle cherche des solutions et dépasse les désaccords pour demeurer force de propositions. Elle est aussi un partenaire exigeant qui a des convictions fortes sur la pérennité de la politique familiale, et qui défend l’ensemble des familles et pas seulement certaines d’entre-elles. Son statut lui permet une liberté de parole, une vigueur de dialogue, mais aussi la volonté d’avancer, qui sont les conditions mêmes d’une démocratie sociale réussie. Là où l’action publique est cloisonnée, où le court terme est privilégié, où la norme prend
26/07/2016 09:47
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
32
Spécialiste de l’approche globale des familles
le pas sur l’innovation, l’UNAF défend un autre mode d’action. Polymorphe, s’inscrivant dans la durée, elle intervient dans un champ très large de sujets, qui dépassent les périmètres administratifs et les changements de dirigeants politiques. Sa spécificité majeure est le caractère global de sa réflexion et de son action. La diversité des thématiques abordées lui permet de nourrir ses actions et ses prises de positions d’un croisement des expertises sectorielles. Elle se revendique ainsi d’être la « spécialiste de l’approche globale ». Elle y est aidée par la gestion par son réseau, d’activités dans les domaines les plus variés : soutien à la parentalité, médiation familiale, logement, petite enfance, jeunesse, accompagnement des familles vulnérables, protection juridique des majeurs, protection de l’enfance, éducation budgétaire, microcrédit personnalisé, etc. Au total, les UDAF regroupent plus de 70 types d’activités différentes gérées par des bénévoles et des salariés, sans compter l’intervention multiple des associations familiales. Ils sont souvent confrontés à des situations sociales et humaines complexes : le handicap, la dépendance, les difficultés économiques et d’emploi, les séparations conflictuelles, autant de problématiques qui permettent d’enrichir la connaissance de l’UNAF sur les réalités de vies des familles, avec leurs points communs et leurs spécificités selon les territoires.
S’affirmer en qualité d’expert et de contre-expert des réalités de vie des familles
Bien souvent, les pouvoirs publics privilégient le recours à des « experts » issus des
2_ANALYSE -Janv16.indd 32
administrations ou du monde universitaire, dans la participation à leurs travaux, parfois au détriment des représentants des familles et des personnes concernées. Leurs approches privilégient, soit l’installation de conseils détenteurs d’une expertise technique peu contestable mais parfois coupée des réalités de vie, soit le recours parfois excessif à une « parole des personnes » (usagers, « panel de parents » tirés au sort, etc.) dont rien ne garantit qu’elle soit autre chose qu’une parole isolée et atypique. Il y a pourtant place à une expertise spécifique, celle de l’UNAF, qui recueille la parole des familles tout en la contextualisant, et en la mettant en perspective avec une connaissance des situations sociales et des politiques publiques dans la durée. Si l’UNAF n’est pas un organisme de recherche, elle se revendique d’être « experte des réalités de vie des familles », voire « contre-experte » face
Son expertise doit s’appuyer sur des liens permanents avec les recherches sociologiques, économiques ou démographiques mais aussi sur le formidable « observatoire » des réalités de vie que constituent les associations familiales et les UDAF, à travers leurs adhérents et leurs services. C’est par une meilleure connaissance des besoins des familles, à travers une mission d’observation de l’ensemble des familles et de celles qui utilisent les services du réseau, que l’UNAF peut améliorer encore la qualité de l’exercice de ses missions : aussi bien la mission de donner avis, la mission de représentation, que la mission de développement de services adaptés aux besoins des familles. Cette expertise peut appuyer les actions de formation qui visent à professionnaliser tant les salariés que les bénévoles du réseau. Le développement des budgets-types, outil statistique propre à l’UNAF, et la création des observatoires (Observatoire des familles, Observatoire des majeurs protégés) ont traduit depuis plusieurs années à l’UNAF, cette exigence d’une connaissance plus rigoureuse et complète des familles. Des liens renforcés avec les milieux de la recherche sont aussi nécessaires pour être en phase avec les thématiques de recherches
Experte des réalités de vie des familles à l’analyse développée par les pouvoirs publics au service des politiques qu’ils choisissent, ou par les organismes qui leur sont rattachés. Son indépendance lui permet une liberté de parole et de positionnement que n’ont pas des directions ou organismes d’études. Elle n’est pas non plus dépendante d’écoles de pensées, qui ont parfois tendance à influencer et à uniformiser les résultats.
et d’études. L’animation d’une revue de recherche, indépendante traduit cet objectif. Des projets d’études plus nombreux, menés en coopération avec des organismes de recherche, doivent aussi traduire cette ambition de disposer d’éléments scientifiques, à côté de la parole de terrain des militants familiaux. Mais cette mission d’expertise doit aussi s’appuyer sur un
26/07/2016 09:47
Analyse
33
AIDER ACCOMPAGNER S’ENGAGER SOUTENIR
AMÉLIORER RENFORCER
recueil systématisé et réfléchi de la parole des familles, avec des méthodologies rigoureuses qui évitent une parole purement individuelle, anecdotique et donc, qui la replacent dans le contexte d’une réflexion et d’une parole collective. Le développement par l’UNAF depuis plusieurs années, d’études qualitatives mais aussi d’enquêtes donnant une place au verbatim recueilli dans les familles est un axe qui doit être approfondi en complément des recherches et études plus quantitatives. Elles permettent de donner du matériau aux représentants des familles pour donner avis aux parlementaires sur des projets de loi en cours ou les organismes d’évaluation des lois.
les familles. Il nourrit sa capacité à produire de manière collective des idées et des propositions. De cette façon, il positionne l’UNAF comme le « think tank de la famille ». L’UNAF se retrouve en effet bien dans la définition donnée aux Think Tank qui ne doit pas être pas un club de réflexion, ni un groupe de pression, mais une organisation ouverte vers le public « construite autour d’un socle permanent dont la mis-
d’expression peu commune »1. « Boîte à matière grise », « Source d’idées », « Réservoirs à pensées » : les similitudes avec l’UNAF sont évidentes et l’autorisent à se revendiquer comme le « think tank de la famille ». Mais l’UNAF est aussi un acteur « qui fait » au travers de son réseau d’Unions et d’associations familiales, réparti sur le territoire, au contact des familles et des personnes isolées. Elle est donc plus qu’un « think », elle est aussi un « do » tank. Son atout majeur sont en effet d’associer la réflexion avec l’action : action auprès des pouvoirs publics, actions sur le terrain mené par les UDAF et par les associations avec pour principe de base : « l’union fait la force ».
Le think tank de la famille
Se positionner comme le « Think & Do tank » de la famille
Le pluralisme est le fondement même de la mission d’intérêt général confiée à l‘UNAF de donner avis et de représenter
sion est d’élaborer sur des bases objectives des idées relatives à la conduite de politiques et de stratégies privées ou publiques s’inscrivant dans une perspective d’intérêt général. Elle permet en son sein la constitution d’un véritable pluralisme. Son indépendance et son intégrité lui garantissent normalement une liberté
L’UNAF ne veut pas être un commentateur ou un spectateur se cachant derrière une neutralité censée la protéger. Elle prend position, et ses positions l’engagent. Cette approche responsable est d’autant plus
1/ Thierry de Montbrial, membre de l’Institut, directeur de l’Institut français des relations internationales. Séance de l’Académie des sciences morales et politiques du 28 février 2011
2_ANALYSE -Janv16.indd 33
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
34
remarquable qu’aucun sujet n’y est tabou. Il faut reconnaître à l’UNAF le mérite de ne s’être jamais dérobée au moindre débat, même les plus sensibles qui traversent la société. Tel a été le cas lorsqu’il s’est agi de rechercher des économies dans la politique familiale et que l’UNAF a avancé des propositions. Tel a été le cas sur des sujets sociétaux comme la fin de vie, ou encore le mariage et l’adoption d’enfants par les couples de personnes de même sexe. Elle a toujours assumé sa mission de donner avis, malgré les risques inhérents à toute prise de position : risques de divisions internes, de positions décalées avec l’avis de ses adhérents ou du reste de la société, d’image médiatique, etc. Sur ces dossiers, son rôle s’est particulièrement illustré par sa volonté d’être pédagogue, décortiquant dans le détail les réformes envisagées et leurs conséquences, pour ensuite prendre position en avançant des propositions concrètes, qui ont été partiellement prises en compte.
Un engagement fort dans le débat public Comme le reconnaissait récemment l’ancien Ministre chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification2: « tout notre système de gouvernance, un système qui écarte les français de la décision, n’est plus adapté (…) le processus d’élaboration de la loi est aveugle, il ne repose pratiquement jamais sur l’expertise qui existe dans la société (…) et surtout les études d’impact faites par l’Administration, souvent en catimini la veille du dépôt du texte au Parlement, sont la plupart du temps indigentes (…) ». Terribles constats partagés par l’UNAF qui peut apporter tout son concours à la rénovation de la « machine à décider » pour une démocratie plus ouverte.
Vers une communication plus innovante Les pouvoirs publics ont intérêt à s’appuyer sur son rôle d’analyse en amont des projets, sur son rôle d’intermédiation permettant aux citoyens de mieux saisir les enjeux induits par les réformes, sur son concours dans l’évaluation a posteriori afin de garantir un regard extérieur et une réelle appréciation de l’impact des mesures sur les familles.
Digitaliser l’accès et la circulation de l’information
Youtube, Facebook, explosion du e-commerce… avec Internet, les liens sociaux, l’accès à l’information se transforment radicalement. « Blogueurs, citoyensjournalistes ou musiciens de garage, nous sommes désormais coproducteurs de nos propres médias. Le changement majeur viendra de la vidéo : moins coûteuse à produire, plus simple à mettre en ligne, elle est amenée à supplanter le texte dans de nombreux usages. »3. L’UNAF dispose d’outils qui lui permettent de diffuser des informations tant au sein de son propre réseau, que de l’ensemble des familles. Ce rôle d’information, sur l’ensemble des thèmes familiaux et de politique familiale, vise aussi bien des publics spécifiques au réseau (salariés, représentants, militants) que l’ensemble des familles. La réalisation d’outils opérationnels à destination du réseau, pédagogiques, faciles à relayer, ont démontré toute leur utilité (Argumentaires-types, guides de procédures, documents-types). Ils sont à développer, sous des formes sans cesse renouvelées pour tirer profit de l’évolution des technologies et pour répondre aux nouveaux usages numériques. L’UNAF
doit accélérer son adaptation au numérique. Le développement d’outils numériques à destination des familles apparaît ainsi comme un des enjeux pour maintenir ou créer un lien plus direct avec les familles au regard de leurs nouvelles pratiques en termes d’engagement et d’accès à l’information et aux services. Pour l’UNAF, il s’agit d’adapter ses outils d’information à ces nouvelles pratiques d’édition et de diffusion. Ainsi doit-t-elle examiner les moyens de décliner les conseils et informations à destination des familles, qui sont sous format numérique, sous forme d’applications ou de mini sites, plus adaptés aux publics visés et à leur usage de la communication. Autre perspective : l’exploitation des données publiques (« open data ») sous l’angle « familles ». Le mouvement continu d’ouverture des données publiques en tous domaines, fournit l’opportunité à l’UNAF de mettre au service des familles et de leurs représentants, de nouveaux éléments de connaissance à tous échelons territoriaux : en vulgarisant certaines données essentielles au débat public pour la famille (telles que les chiffres clés, et en développant un angle d’exploration statistique familial. L’UNAF souhaite notamment explorer l’étude « data-centrée » de la charge de famille, dans toutes ses dimensions (financière, temporelle, psychologique...). Parce que beaucoup de données sont disponibles, mais certaines insuffisamment mises en valeur ou diffusées, la démarche de l’UNAF entend aider à combler ces lacunes.
2/ Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche : « il faut revoir la façon dont on dirige le pays ». JDD du 22 mai 2016 3/ Rapport du Leading Edge Forum sur « la révolution numérique »
2_ANALYSE -Janv16.indd 34
26/07/2016 09:47
Analyse
Tant en matière de communication externe que sur un plan interne à son réseau, un large champ d’innovation, encore insuffisamment exploré, est à entreprendre autour des grandes mutations à l’œuvre : organisation de l’information de demain (la création d’une base de données décidée pour l’ensemble du réseau y contribuera), plates-formes ouvertes, dosage entre transparence et confidentialité, services partagés en ligne, accès aux informations de manière mobile, exploitation du pouvoir issu des réseaux sociaux et des blogs, invention de nouveaux usages, géolocalisation, outils de visualisation, co-création, etc.
Répondre à l’évolution des attentes des familles
Personne n’est capable de dessiner la famille de demain, car la diversité est devenue une caractéristique des familles. Toutefois, les dernières décennies montrent que la création d’un environnement économique, social et juridique favorable aux parents, est une condition essentielle pour leur permettre d’avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent, et de les éduquer du mieux possible. Cela implique des mesures pérennes car la stabilité des politiques publiques
2_ANALYSE -Janv16.indd 35
pour les familles est un facteur de confiance et d’efficacité. Fondée sur l’analyse de la réalité de vie des familles, l’UNAF entend agir pour répondre aux attentes prioritaires des familles : • Aider les parents à transmettre les valeurs et à éduquer leurs enfants. Ceci passe notamment par le renforcement des liens entre familles et écoles et les associations familiales ont un rôle à jouer en la matière. La question des usages du numérique est aussi cruciale, les parents étant les grands oubliés des politiques publiques pour l’accès de tous. L’UNAF et son réseau ont donc vocation à développer leurs activités dans ce domaine en y associant étroitement les parents. • Faciliter l’engagement et l’autonomie des jeunes. La conquête de l’autonomie est un objectif premier de l’éducation. L’UNAF préconise des actions pour favoriser cette autonomie, notamment à travers l’engagement associatif comme facteur d’autonomie et de citoyenneté. Certains jeunes sont tentés par la radicalisation : les associations et les UDAF peuvent être des relais pour sortir les familles de leur isolement.
35
La data pour mieux connaître les familles •F avoriser la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle tout au long de la vie. Très engagée sur ce thème qui est devenu au fil des années l’un des objectifs majeurs de la politique familiale, l’UNAF plaide pour une amplification des dispositifs, notamment en matière d’accueil de la petite enfance et de congés familiaux. La conciliation concerne aussi tous les temps de la vie et beaucoup reste à faire dans le monde du travail pour une meilleure prise en compte des mères et des pères. •A ccompagner les parcours de vie et les moments de vulnérabilité. Grâce aux expériences et aux actions de son réseau, l’UNAF s’efforce d’identifier les moments de la vie familiale où les difficultés sont plus fortes et le besoin d’accompagnement grandit. Le réseau a développé une expertise autour de la question des ruptures familiales, notamment à travers les acti-
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
36
vités de médiation familiale et de soutien à la parentalité, mais aussi des travaux engagés par l’UNAF. Dans cette même logique, les nouvelles vulnérabilités, comme la question de l’exercice de l’autorité parentale par les parents incarcérés et celle des addictions, méritent d’être approfondies. Pour l’accueil des familles migrantes, l’UNAF s’est engagée à prendre toute sa place dans les dispositifs de solidarité mis en place par les préfectures et les communes, avec le concours des associations familiales. Enfin, l’UNAF souhaite développer encore ses actions de lutte contre le surendettement des familles et de microcrédit en s’engageant davantage dans des dispositifs nationaux. • Innover. Le réseau des UDAF et des associations familiales permet d’identifier de nouveaux besoins et d’y apporter des solutions nouvelles et expérimentales. C’est le cas des services d’aide aux tuteurs familiaux prévus par la Loi, qui pour l’UNAF devraient être structurés sur l’ensemble du territoire, notamment par l’apport d’un financement consolidé. Les UDAF sont également engagées dans le domaine de la santé mentale et du handicap psychique avec de nouvelles actions : insertion par le logement, insertion sociale et professionnelle. Ces formules qui ont fait leur preuve, méritent une meilleure reconnaissance. L’amélioration de l’effectivité des droits et la qualité de service figure aussi au rang de ses priorités. L’innovation doit continuer à être ardemment défendue, pour lutter contre une tendance administrative qui veut tout normer et encadrer, au risque de perdre la valeur-ajoutée du bénévolat et la souplesse de réaction aux nouveaux besoins constatés. • Accompagner le vieillissement de la population. Il s’agit tout autant de consolider le
2_ANALYSE -Janv16.indd 36
secteur associatif de l’aide à domicile, qui se trouve parfois en danger, faute d’un financement pérenne et sécurisé, que développer des dispositifs d’aide aux aidants.
Développer une culture de « management de projet » et de « marketing »
Comme toute organisation, l’UNAF est confrontée aux changements, et à la nécessité de renouveler ses modes de fonctionnement, en prenant appui sur des méthodes qui ont prouvé leur efficacité. Ainsi le mot « marketing » est-il récemment entré dans le vocabulaire de l’UNAF, alors que ce terme était jusqu’à présent associé à l’économie marchande. Parler de « marketing associatif », c’est dépasser la vision selon laquelle la question de l’adhésion des associations et de leur fonctionnement, relèverait davantage du militantisme, que d’une démarche proactive et construite. C’est donc un véritable changement culturel pour l’UNAF que d’avoir engagé une démarche de développement associatif, fondé sur les méthodes issues de manière revendiquée, du marketing. Au travers de la dynamisation du réseau, l’objectif est de cerner davantage les besoins des familles tout en renforçant le maillage territorial et en assurant une meilleure complémentarité des actions et des acteurs susceptibles d’agir pour la défense des intérêts matériels et moraux des familles. Afin de parvenir à des résultats tangibles, l’UNAF a affiché sa volonté de déployer une stratégie de « marketing associatif », en se dotant non seulement d’une méthode reposant sur le « management de projet » avec le concours d’un consultant spécialisé, mais en se fixant également des objectifs et des indicateurs quantifiables au niveau de l’ensemble de son réseau. Un premier bilan global de la démarche sera présenté lors de l’AG de l’UNAF de juin 2018.
La démarche est ambitieuse et non sans risques dans la mesure où les conditions de réussite (à savoir l’augmentation du nombre d’adhérents) ne tient qu’en partie à l’action de l’UNAF, l’essentiel étant du ressort des Unions départementales, et surtout des mouvements eux-mêmes et des associations familiales. Mais elle est un acte structurant fort, qui s’inscrit pleinement dans les stratégies prioritaires de l’Institution, et qui engage l’ensemble de ses membres. Plus généralement, la tendance doit être celle d’un développement accru au sein de l’UNAF de démarches de « management de projet », permettant une plus grande professionnalisation dans les méthodes employées et dans la réalisation des projets menés en coopération avec l’ensemble des Unions et/ou les mouvements. Tel est le cas pour la mise en œuvre du Rapport Moral et d’Orientation de l’UNAF : « Stratégie du réseau UNAF / URAF / UDAF : quelles évolutions pour accompagner les changements et remplir nos missions ? », ou encore pour le dispositif des conventions d’objectifs entre l’Etat et l’UNAF, et l’UNAF et chacune des UDAF passée pour la période 2016-2020.
Rénover la gouvernance du réseau
Pour son propre fonctionnement, l’UNAF doit relever des défis différents mais complémentaires : outre le développement associatif déjà cité, la structuration de son réseau composé d’UDAF et d’URAF doit être renforcée, ainsi que l’efficience et l’évaluation de ses actions, la prévention des risques, la formation, la professionnalisation. Dans une organisation associative telle que celle du réseau UNAF-UDAF-URAF, un pilotage selon un mode hiérarchique des pouvoirs trouve ses limites tant sur le plan organisationnel qu’opérationnel. Le renforce-
22/07/2016 16:58
Analyse
37
Une tête de réseau active
ment de la fonction de « tête de réseau » de l’UNAF s’appuie nécessairement sur la contribution de ses membres, sur leur expertise, leurs ressources humaines, dans une démarche collective et de co-construction. Outre l’intérêt d’optimiser la diversité des compétences internes, le mode collectif de travail facilite l’appropriation des recommandations et des outils par ses utilisateurs. Ces différentes données conduisent l’UNAF à vouloir renforcer sa mission d’appui auprès des Unions, ainsi que sa politique de mutualisation des compétences internes au réseau en ayant recours à la participation des Unions elles-mêmes. A l’appui du Rapport Moral et d’Orientation 2016-2018 de l’UNAF, le renforcement de l’action de réseau va ainsi s’articuler autour de l’amélioration de la qualité de la représentation et des prestations servies, de la mise en œuvre de solutions innovantes répondant aux besoins nouveaux des familles, de l’organisation de
2_ANALYSE -Janv16.indd 37
mutualisations et d’accompagnements. La représentativité de l’UNAF repose aussi sur sa capacité à renouveler ses membres bénévoles, représentants des familles. La féminisation est de ce point de vue, un bon indicateur de l’évolution de la gouvernance. Si la part des femmes présidentes d’UDAF (34 %) reste encore inférieure à celle des hommes, les femmes sont désormais bien plus présentes dans les lieux de pouvoir et de décision que sont les conseils d’administration. A l’UNAF, une femme a été élue en 2015 pour la première fois à la présidence de l’Institution, soit 70 ans après sa création, et ce mouvement de renouvellement ne cesse de s’accroitre. Ainsi avec 19 membres désignés et 21 élus par l’AG de 2016, le CA de l’UNAF comprend désormais au total 45 % de femmes, soit proche de la parité, et elles sont désormais majoritaires (52 %) sur la part des administrateurs élus.
Enfin, le renouvellement de l’UNAF repose sur l’engagement et la venue de nouvelles générations de bénévoles et de salariés. Après la génération Y, c’est au tour de la génération Z d’arriver dans la vie active. Elle a vécu la révolution digitale, l’explosion des réseaux sociaux, l’interconnexion permanente avec les autres : autant de compétences et d’aspirations auxquelles les Unions et les associations familiales doivent adapter leur mode de fonctionnement. Egalement soucieuse de son équilibre entre vie personnelle, familiale et professionnelle, cette nouvelle génération souhaite « ne pas perdre sa vie à la gagner ». Sa recherche de sens correspond bien aux valeurs et missions d’intérêt général portées par le mouvement familial, et constitue donc une opportunité d’attirer et d’accueillir les futurs bénévoles et salariés du réseau. Une belle manière d’assurer le renouvellement et de préparer l’avenir. l
22/07/2016 16:58
Analyse
38
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Comment se crée une UDAF : l’exemple de l’UDAF Mayotte Aujourd’hui, il existe une UDAF dans chaque département de France. Aristide Payet, président de l’UDAF de la Réunion, a œuvré aux côtés des associations et des pouvoirs publics du nouveau département de Mayotte pour réunir les conditions de la création d’une représentation officielle de l’ensemble des familles mahoraises. Il raconte comment s’est créée cette UDAF. RF : Pouvez-vous nous présenter le territoire de Mayotte en deux mots ?
Aristide Payet : Mayotte est devenue un département et une région d’outre-mer (DROM) en 2011, et une région ultrapériphérique d’Europe en 2014. Sa population a doublé ces 20 dernières années (212 600 habitants), avec des caractéristiques fortes : 50 % de la population a moins de 20 ans, des flux migratoires importants... Pour améliorer la vie des familles mahoraises, les pouvoirs publics ont besoin de partenaires expérimentés comme les UDAF, car les défis sont nombreux en termes de soutien à la parentalité, médiation familiale, soutien aux solidarités intrafamiliales, alphabétisation, protection juridique des majeurs…
RF : Quelles ont été les raisons qui ont présidé à la création de l’UDAF de Mayotte ?
AP : Il s’agissait en premier lieu d’une volonté locale. Dès 2012, j’ai été sollicité par la Direction de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DJSCS) de Mayotte pour aider le nouveau département à se doter d’une UDAF. Sur leur invitation, un premier voyage à Mayotte m’a permis de rencontrer les représentants des pouvoirs publics locaux, mais aussi des associations, notamment l’Association des travailleurs sociaux de Mayotte (ATSM). Tous ces acteurs, engagés d’une façon ou d’une autre pour les familles, m’ont fait part d’une attente très forte. Une structure centrale était vivement souhaitée sur ce territoire, à la fois interlocuteur unique pour porter la voix des familles dans les institutions locales, et pour gérer des services afin de répondre aux besoins locaux. De mon côté, j’ai endossé le rôle « d’ambassadeur » de l’UNAF, pour expliquer le rôle et le fonctionnement de l’institution auprès de toutes les parties prenantes, et particulièrement aux associations locales impliquées auprès des familles mahoraises, mais qui n’avaient alors pas le statut d’association familiale.
RF : Comment se sont répartis les rôles ?
AP : L’ATSM, et notamment Nizary Ali (qui deviendra le 1er Président de l’UDAF Mayotte) a eu en charge de tout mettre en œuvre pour favoriser la création de l’UDAF : de mobiliser les responsables associatifs locaux, les accompagner
2_ANALYSE -Janv16.indd 38
dans la transformation de leurs associations en associations familiales. De mon côté, en tant que Président de l’UDAF de la Réunion, j’ai apporté mon expérience de terrain, tout en faisant le lien avec l’institution nationale. C’est ainsi que j’ai proposé la création d’une UDAF à Mayotte devant le Conseil d’administration de l’UNAF et que j’ai été officiellement chargé de piloter le projet pour l’institution. La mobilisation du Conseil d’administration a été déterminante puisque Familles Rurale et les AFP ont développé des associations familiales à Mayotte. La situation a vite progressé et lors de mon 4e séjour, le trésorier de l’UNAF, Benoît LAUNE m’a accompagné pour rencontrer les nouvelles associations familiales et les pouvoirs publics, qui témoignaient de la nécessité grandissante d’accompagner les familles. Avec le nouveau statut de Mayotte, de nouvelles problématiques - notamment celle des enfants isolés liée à l’immigration clandestine comorienne – et donc de nouveaux besoins ont en effet émergé. Le travail du Conseil Général ne suffit pas : il gère le placement de 300 enfants dans des familles d’accueil, alors qu’ils sont 3 000 enfants isolés sur l’île. Le besoin est également très fort en matière de médiation familiale. Dès ma première visite, la Présidente du tribunal de grande instance m’avait dit « dépêchez-vous ! ».
RF : Quand les conditions ont-elles finalement été réunies ?
AP : Après deux ans d’effort, les conditions étaient réunies pour que le projet de création de la 100e UDAF voie le jour. Onze associations familiales se sont réunies en assemblée générale constitutive pour décider de la création de l’Union départementale des associations familiales de Mayotte, en présence d’une soixantaine de personnes, des représentants des pouvoirs publics locaux, des associations et du Président de l’UNAF. Reste désormais à investir le domaine de la représentation des familles, mission politique confiée à l’UDAF, en organisant la représentation des familles dans toutes les instances où elle est légitime ; d’autre part en créant les services sur lesquelles l’institution peut apporter son expérience et la force du réseau. Il y a encore beaucoup à faire pour améliorer la vie des familles à Mayotte !
22/07/2016 16:58
/ REPRÉSENTATION, TERRITOIRES ET RELATIONS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS /
Analyse
39
100e Mayotte
212 600 habitants 43 000 familles
UDAF de Mayotte,
Point d étape
Le 18 mai 2015, l’UDAF de Mayotte a inauguré ses nouveaux locaux sous l’égide du Préfet de Mayotte et de nombreux élus locaux, de représentants d’institutions et des associations. Pour sa première année d’installation, l’UDAF s’est donné comme objectifs de : •R eprésenter les familles dans les différentes instances, les accompagner et les sensibiliser sur leurs droits et démarches administratives. •A ccompagner les associations familiales adhérentes et structurer le réseau. • Communiquer sur l’UDAF et développer les partenariats. •D évelopper les projets de services et mettre en place des actions au service des familles. REPRÉSENTATIONS : DÉJÀ 14 ORGANISMES Après de nombreux échanges avec ses partenaires institutionnels, l’UDAF de Mayotte est parvenue à se faire connaître, à solliciter des représentations et désigner des représentants familiaux dans 14 instances du département à ce jour. Les familles sont désormais représentées dans six Centres communaux d’action sociale (CCAS), la Commission d’agrément pour l’adoption, le Conseil des familles des pupilles de l’Etat, PACT logement « SoliHa », CISS Océan Indien, la Caisse de sécurité sociale de Mayotte, la Commission consultative des aidants familiaux, l’Observatoire des prix, des marges et des revenus, et la Commission appel à projets. Des démarches sont en cours et en attente de délibération ou de décision préfectorales pour étendre la représentation des familles à d’autres instances du département. En 2016, des formations seront organisées pour les bénévoles de l’UDAF. DÉVELOPPEMENT DE SERVICES : ÉVALUATION DES BESOINS ET DÉFINITION DES PRIORITÉS Après une première phase destinée à recenser les besoins des familles du département, l’UDAF de Mayotte a travaillé à déterminer les enjeux et dresser les priorités d’action en matière de services aux familles. � Le service action familiale institutionnelle est chargé de l’animation et du suivi de la vie associative, notamment en accompagné les représentants désignés par l’UDAF dans leur mission (outils, formations) de défense des intérêts des familles, d’assurer le bon fonctionnement administratif de la vie institutionnelle en
2_ANALYSE -Janv16.indd 39
Nizary ALI Président de l’UDAF Mayotte
étant l’intermédiaire entre associations adhérentes et institution. Plusieurs services aux familles sont en projet : un service de médiation familiale ; ouverture en 2016 d’un espace de rencontre parents-enfants, à la demande de la Juge aux Affaires familiales ; développement du dispositif « Lire et faire lire » en partenariat avec la Ligue de l’enseignement ; organisation de « groupes de paroles » pour soutenir les parents ; mise en place d’une « plateforme d’information et d’accès aux droits » à destination des familles. � Le service accompagnement et protection juridique L’un des projets de l’UDAF est la création de ce service chargé de gérer des mesures de protections : mesures d’accompagnement sociale personnalisée, mesure d’accompagnement judiciaire, mesures judiciaire d’aide à la gestion du budget familial, mesures Ad’hoc sur mineurs et majeurs, mesures d’accompagnement social lié au logement. Le service pourrait également se voir confier les enquêtes sociales pour soutenir différentes juridictions. Enfin, l’UDAF envisage de se doter d’un Service Information aux Tuteurs Familiaux à destination des familles et proches des personnes protégées. � Développement associatif : déjà 11 associations L’UDAF de Mayotte compte aujourd’hui 11 associations familiales adhérentes, soit 1 800 familles, et représente officiellement les 43 000 familles du département. Le tissu associatif de l’UDAF devrait s’enrichir car 12 associations locales ont présenté une demande d’agrément. Leurs dossiers seront présentés à la prochaine Commission de Contrôle. l
22/07/2016 16:58
Analyse
40
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Démocratie, société civile et associations Agnès MARTINEL Daniel LEBÈGUE Gaël VIRLOUVET
Qu’est-ce que la « société civile » ? Tout. Qu’a-t-elle été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? Presque rien. Que demande-t-elle ? A être quelque chose.
Terra Nova.
Synthèse de l’essai Démocratie, société civile et associations.
D
epuis 1789 – et même pour certains déjà depuis la fin de l’Ancien Régime1, le modèle politique français est marqué par un rejet des corps intermédiaires jugés comme un obstacle majeur à la constitution d’un « Grand tout », d’un « Tout unique », l’Etat qui ne doit former qu’un seul corps2. Ce principe, ciment de l’Etat français au lendemain de la Révolution française, se trouve parfaitement illustré par le discours prononcé par Le Chapelier dans sa présentation du décret abolissant les corporations : « il n’y a plus de corporation dans l’Etat ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général ; il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporations ». A dire vrai, cette société construite entre deux pôles – l’individu et l’Etat - n’existe plus réellement aujourd’hui. Le temps a fait son œuvre et peu à peu les corps intermédiaires ont fait à nouveau leur apparition. Mais l’évolution demeure timide, et le jacobinisme semble ne jamais être réellement remis en cause. Ainsi que le souligne Pierre Rosanvallon dans son
ouvrage Le modèle politique français, il sera simplement « amendé ». Sous la Troisième République, les pouvoirs publics vont progressivement instaurer une législation permettant la création d’associations : loi de 1875 relative à l’enseignement supérieur, loi de 1884 sur les syndicats professionnels, loi de 1890 sur les syndicats de communes, loi de 1898 sur les sociétés de secours mutuel. Si l’évolution demeure timide, ces « lambeaux de liberté arrachés peu à peu à l’Etat »3 sont les premiers signes d’un mouvement vers la pleine reconnaissance de la liberté d’association, qui sera concrétisé par la loi du 1er juillet 1901. Avec le vote de la loi de 1901, une rupture s’annonce avec la tradition séculaire de méfiance à l’égard des corps intermédiaires. Selon Pierre Rosanvallon, « elle traduit une certaine érosion de la vision rigide et doctrinaire du rapport entre l’individu et l’Etat, entre l’intérêt particulier et l’intérêt général, qui avait largement prévalu tout au long du 19e siècle »4. Cependant, toujours selon cet auteur, « cette rupture doit être relativisée (…). L’association est bien restée pour la majorité des civilistes, qui suivent le
législateur de 1901, une réalité d’ordre contractuel, située sans ambiguïté dans la sphère privée (….). Mais le trait dominant qui les caractérise revient bien à les exclure de la production de l’intérêt général ». Ainsi, à l’issue du vote du texte, des voix de l’opposition s’étaient élevées pour dire que venait d’être consacrée une liberté mais non une institution sociale pouvant jouer un rôle pour le bien commun. Le député Lamarzelle avait alors apostrophé Waldeck-Rousseau : « sur le terrain politique, la chambre vous a tout accordé ; sur le terrain juridique, rien pour ainsi dire »5. Plus tard, de nombreux auteurs dénonceront le caractère inachevé du texte. Léon Duguit en 1920 fait état d’une liberté « restée en chemin »6. Saleilles évoquera « l’association si pauvre et si étriquée que nous a faite la loi de 1901 »7. Les restrictions initiales du texte, justifiées à l’époque par le débat sur les congrégations alors que la lutte anticléricale battait son plein, ne sont pas ensuite remises en cause. Pourtant, après la Première Guerre mondiale, le débat sur la laïcité ayant été résolu et les problématiques
1/ Turgot, ministre de Louis XV, avait dénoncé, dans son article sur les fondations dans l’Encyclopédie, les biens de mainmorte et les corporations. A ses yeux, seul l’Etat peut vraiment exprimer la volonté générale, car lui seul maîtrise le temps. 2/ « La France, écrit Sieyès, ne doit point être un assemblage de petites nations qui se gouverneraient séparément en démocraties ; elle n’est point une collection d’Etats ; elle est un tout unique, composé de parties intégrantes ». Sieyès, « Dire sur le veto royal » in P. Rosanvallon, Le modèle politique français, p. 36. 3/ Paul Nourrisson, Histoire de la liberté d’association en France depuis 1789, t. II p. 263. 4/ P. Rosanvallon, Le modèle politique français, p. 330. 5/ Intervention du 11 juin 1901 au Sénat 6/ L. Duguit, Traité de droit constitutionnel, 2e ed. Paris, 1925, T.V. p. 621 7/ R. Saleilles, « Rapport préliminaire sur le projet relatif aux fondations », bulletin de la société d’études législatives, t.VII, 1908, p. 359
2_ANALYSE -Janv16.indd 40
22/07/2016 16:58
/ REPRÉSENTATION, TERRITOIRES ET RELATIONS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS /
n’étant plus les mêmes, on pouvait légitimement attendre des évolutions vers une reconnaissance pleine et entière de l’association. Il n’en a rien été. Au contraire, peu à peu, les corps intermédiaires ont été dissociés. Ainsi, le fossé s’est creusé entre syndicats et associations. Les premiers ont été très tôt dotés d’un statut leur permettant une représentation en justice entendue de manière très large, basée sur l’intérêt collectif. Les secondes sont demeurées figées dans une difficulté réelle à faire reconnaître leur capacité d’ester en justice. La dualité de régime juridique a également atteint la question du financement. Pendant longtemps, les associations ont été amenées à se financer par l’organisation de quêtes publiques, procédé qui reste en marge de la légalité. Et si la fin du 19e voit se développer des structures importantes comme la Ligue de l’enseignement, il s’agit plutôt alors de venir au secours de l’Etat et de compléter son action. En réalité - si l’on exclut la parenthèse particulière de la période vichyste, il faudra attendre 1945 pour assister à un tournant véritable. La création par l’ordonnance du 3 mars 1945 du « corps familial » représentant l’ensemble des familles auprès des pouvoirs publics (UNAF) constitue un grand pas vers une reconnaissance plus grande du fait associatif. Le texte assigne à l’UNAF une triple mission : donner un avis aux pouvoirs publics sur les questions d’ordre familial et faire des propositions dans ce domaine ; représenter l’ensemble des familles françaises auprès des pouvoirs publics ; gérer les services confiés par l’Etat. Pas encore plus significatif, la Constitution de 1946 consacre la liberté d’association. En 1971, le Conseil constitutionnel la reconnaît dans le bloc de constitutionnalité au nombre des « libertés publiques fonda-
Analyse
41
La création de l’UNAF, représentant l’ensemble des familles auprès des pouvoirs publics, constitue un grand pas vers une reconnaissance plus grande du fait associatif. mentales » (décision du 16 juillet 1971). Au début des années 1950 apparaissent les premières délégations de service public aux associations, notamment dans le secteur sanitaire et social. C’est aussi à cette époque que naît le tourisme social, mouvement en lien avec les organisations syndicales. Peu à peu s’installe la conviction que l’emploi est le levier principal pour lutter contre la précarité. La trilogie chômage-retraite-logement devient l’axe principal des politiques publiques en matière sociale. Parallèlement, l’Etat va confier aux organisations syndicales, salariées et patronales, une délégation d’intérêt général au travers du paritarisme. A partir de la fin des années 1970, un mouvement s’amorce ainsi vers un développement croissant du nombre des associations et une participation de celles-ci à des tâches déléguées par l’Etat et les collectivités territoriales. Dans de nombreux domaines comme l’enfance, l’éducation surveillée, l’éducation, la culture, se créent de plus en plus des associations auxiliaires de l’Etat ou des collectivités. La décentralisation en 1982 va accentuer le phénomène. Aujourd’hui, en France, le monde associatif est composé d’environ 1,3 million de structures et représente 14 millions de bénévoles8 ainsi qu’1,8 million de salariés. On dénombre également 26 millions d’adhérents dans les associations. La démarche prospective « Faire ensemble 2020 » de la FONDA,
et notamment l’enquête réalisée en 2011 auprès de 1300 responsables associatifs, fait émerger des angoisses, des inquiétudes, mais de manière globale plutôt une certaine confiance dans le secteur associatif pour peser sur l’avenir9. Pourtant, à cet égard, la situation actuelle est loin d’être satisfaisante. Le monde a changé, mais la participation des corps intermédiaires à la décision publique demeure encore restreinte et peu encouragée. Par ailleurs, ce début du 21e siècle est marqué par une certaine défiance des citoyens à l’égard de la politique et des politiques. L’abstentionnisme est l’un des signes inquiétants de cette évolution de la société. Ainsi que l’explique Pierre Rosanvallon, la légitimité d’autorisation - c’est-à-dire celle issue de l’élection - est de plus en plus remise en question. Cette crise de confiance engendre une aspiration à une démocratie plus ouverte, où de véritables contre-pouvoirs jouent un rôle face à l’omniprésence de l’Etat. Dans le même temps, il apparaît que le citoyen aspire de plus en plus à s’impliquer dans la chose publique : les structures lui permettant de participer à la vie de la cité ne cessent de se développer. A côté des associations traditionnelles nées après la Seconde Guerre mondiale, puis de celles issues de la décentralisation, surgissent de nouvelles formes de regroupement. Le développement des nouvelles technologies a accentué le processus. Les collectifs comme les
8/ Repères sur les associations en France – CPCA-CNRS – Mars 2012 9/ Démarche « faire ensemble 2020 » FONDA – Enquête avec le CNRS et analyse des groupes locaux – Octobre 2011
2_ANALYSE -Janv16.indd 41
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
42
nombreuses associations ont aujourd’hui largement montré leur fonctionnalité exploratoire, qui se traduit par la capacité à mettre en avant des idées et des problématiques nouvelles. L’Etat ne peut plus aujourd’hui revendiquer un monopole de la construction de l’intérêt général. La société civile organisée est un acteur incontournable de la démocratie.
Anonymous suscitent de plus en plus d’engouement chez les jeunes. L’investissement associatif y est sans doute plus libre, plus attractif mais aussi plus éphémère. L’ensemble de ces différents collectifs qui forment un monde associatif multiple, diversifié et hétérogène constitue aujourd’hui ce que l’on désigne par la société civile organisée. Il s’agit de la société dans ses corps intermédiaires structurés et reconnus pour leur rôle actif dans la vie publique. Or nous sommes aujourd’hui convaincus que la société civile organisée, levier puissant de redynamisation de la chose publique, doit être plus fortement intégrée dans le processus de décision démocratique. De
2_ANALYSE -Janv16.indd 42
L’intégration de la société civile organisée au processus de la décision publique est devenue une nécessité. Dans un contexte de crise économique et sociale, les politiques ont un réel intérêt à se tourner vers le monde associatif. La participation des associations à la décision publique ne peut que légitimer l’action publique. Les interactions qui existent aujourd’hui entre associations et pouvoirs publics en sont déjà une preuve flagrante. Ces interactions s’inscrivent dans un mouvement
ascendant porté par une aspiration nouvelle : la participation. Si elles revitalisent le débat démocratique, elles ne doivent cependant pas aboutir à des distorsions de démocratie. Bien souvent, les politiques ne savent pas dialoguer avec les acteurs de la société civile. Certes, des expérimentations – le plus souvent locales – de participation des citoyens à la décision publique existent aujourd’hui. Elles constituent cependant des exceptions. Il importe donc de créer les conditions d’un nouveau dialogue et de nouvelles interactions entre le monde associatif et les politiques. Cependant, un tel projet suppose un changement de paradigme et cette « révolution » ne pourra se faire sans de nouveaux moyens, qu’ils soient institutionnels, politiques ou financiers. Enfin, cette évolution appelle des exigences, en termes de transparence, visibilité et indépendance. l
Terra Nova se définit comme un think tank progressiste indépendant. Son but est de produire et de diffuser des idées et des solutions politiques innovantes, en France et en Europe. www.tnova.fr
22/07/2016 16:58
/ REPRÉSENTATION, TERRITOIRES ET RELATIONS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS /
Analyse
43
Associations et collectivités publiques : évolution des modalités de contractualisation Le changement des modalités de contractualisation entre associations et collectivités publiques constitue un des éléments saillants des grandes mutations affectant le secteur associatif depuis dix ans.
L
a relation des associations avec les collectivités publiques a subi une évolution qui a conduit à une banalisation de l’association, considérée de plus en plus comme un prestataire mis en concurrence par la collectivité dans le cadre d’une commande publique. Ce passage d’un statut de partenaire à celui de prestataire de la collectivité a été observé, dans un premier temps, de manière empirique, au sein de certains secteurs comme par exemple les secteurs de l’insertion, de la petite enfance ou encore du socio-culturel. Il a suscité une forte inquiétude du côté du secteur associatif, qui craint de perdre ses spécificités et ce qui fonde sa légitimité, à savoir sa capacité à initier, défricher, expérimenter, répondre à de nouveaux besoins sociaux etc.
en 20111 évalue à 25 % (contre 34 % en 2005) la part des subventions dans le financement des associations et celle des commandes publiques à 22 % (contre 17 % en 2005).
Une transformation radicale des financements publics
Le gouvernement issu des élections de juin 2012 a souhaité limiter la portée de ces évolutions en confortant le cadre juridique de l’initiative associative. Il a tenté en particulier de sécuriser le cadre juridico-politique du subventionnement. En effet, la logique de subventionnement est considérée comme la mieux à même de conforter l’initiative associative car le financement public octroyé à l’association
Cette évolution a été confirmée par les travaux conduits par l’économiste Viviane Tchernonog qui constatent une transformation radicale de la structure des financements publics aux associations, avec une progression importante, depuis 2005, de la commande publique et une diminution des subventions. L’enquête qu’elle a conduite
Les facteurs permettant d’expliquer ce changement de paradigme de la relation entre associations et collectivités sont connus : impact de la réglementation européenne sur la commande publique et sur la concurrence, pénétration du secteur par les acteurs lucratifs, réforme des collectivités territoriales, rationalisation de l’action publique et surtout contraction des finances publiques. Autant d’éléments qui pèsent fortement sur les associations dans leur relation à la puissance publique.
Une tentative de sécurisation du subventionnement
ne constitue pas la contrepartie d’une prestation pour la collectivité. Il s’agit plutôt de reconnaître une démarche associative autonome d’intérêt général et de la soutenir à travers un financement versé sous forme de subvention. La réforme la plus emblématique adoptée dans ce cadre a consisté à doter la subvention d’une base juridique à travers l’adoption d’une définition législative. La loi n°2014-856 du 31 juillet 2014 relative à l’économie sociale et solidaire donne ainsi dans son article 59 une définition stabilisée à la subvention, largement issue de la jurisprudence administrative.
Carole SALERES Ancienne salariée associative
Article paru dans Juris’association, dossier coordonné par Citoyens et Justice
Cette définition de la subvention dans la loi revêt avant tout une portée politique puisqu’elle s’est faite à droit constant. L’objectif recherché vise à redonner confiance aux collectivités dans leur faculté de recourir à la logique de subventionnement. Il s’agissait surtout de répondre au besoin de sécurité juridique des collectivités dans leur capacité à nouer des partenariats avec les acteurs associatifs. L’idée étant qu’avec une définition dans la loi, l’instrument « subvention » sera juridiquement aussi sûr que ceux de la commande publique régis par
1/ Le paysage associatif français, Juris Editions.
2_ANALYSE -Janv16.indd 43
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
44
le code des marchés publics. En effet, la progression de la commande publique au sein du secteur associatif ces dernières années s’explique en partie par le fait qu’elle est considérée par les collectivités comme juridiquement mieux cadrée que la subvention. L’avenir dira comment les collectivités publiques, et en particulier les collectivités territoriales, qui sont devenues les premiers partenaires financiers publics du monde associatif, s’empareront ou pas de cette impulsion politique. Une autre option possible, qui n’a finalement pas été retenue par le gouvernement, aurait été de donner un contenu juridique homogène à la pratique de l’appel à projets. Les collectivités ont de plus en plus recours à cette technique, mais leur appréhension du contenu de la procédure varie considérablement d’une collectivité à l’autre pour se rapprocher parfois fortement d’une logique d’appel d’offres. Un appel à projets devrait consister, pour la collectivité, à faire appel à des initiatives, à partir d’objectifs identifiés et définis à travers des lignes directrices.
Une coexistence de pratiques dans les collectivités
L’analyse de pratiques de contractualisation des collectivités territoriales a fait l’objet de travaux conduits par le CRIDA2 en 2013 pour le Ministère en charge de la vie associative. Ces travaux d’observation des pratiques d’une dizaine de collectivités (communes, départements et régions) permettent de faire émerger l’importance des conditions socio-économiques et socio-politiques de la contractualisation, au-delà des considérations d’ordre juridique. Ils font ressortir en premier lieu la coexistence, voire l’enchevêtrement, de logiques de contractualisation au sein d’une même collectivité et donc, parfois, l’absence d’une cohérence. Les procédures mises en œuvre se construisent au fil de l’histoire politico-institutionnelle de la collectivité dans son rapport avec le secteur associatif sur son territoire. Cela peut amener une même collectivité à recourir à une pluralité de procédures de contractualisation : appel à projet, conventionnement, commande publique etc. Les causes des évolutions constatées sont finalement difficiles à interpréter et ne tiennent
pas uniquement au besoin de sécurité juridique des collectivités. Il apparaît aussi que l’image associative s’est parfois brouillée auprès des collectivités. La capacité des associations à initier des projets, à expérimenter, à innover ou encore à être au plus près des habitants est parfois interrogée, ce qui conduit les collectivités à avoir avec elles une relation de donneur d’ordre à prestataire. Plusieurs conditions préalables apparaissent donc aujourd’hui nécessaires pour favoriser des logiques vertueuses de contractualisation entre collectivités et associations et recréer les conditions d’un partenariat équilibré. Elles tiennent d’abord à la capacité du secteur associatif à se doter d’une expertise reconnue et à s’organiser dans le cadre de coalitions inter associatives à même d’exprimer une parole cohérente et forte. Du côté des collectivités, elles tiennent surtout à la volonté de faire émerger des critères objectifs, lisibles et transparents d’octroi des financements publics et à favoriser la création de lieux d’interlocution pérennes avec le monde associatif. l
2/ Centre de recherche et d’information sur la démocratie et l’autonomie
2_ANALYSE -Janv16.indd 44
22/07/2016 16:58
/ REPRÉSENTATION, TERRITOIRES ET RELATIONS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS /
Analyse
45
4 scénarios pour les associations dans dix ans Les quatre scénarios proposés par la Fonda sont fondés sur différentes hypothèses d’évolution de la société. Paru dans La tribune fonda n° 212, Décembre 2011
SCÉNARIO 1 La marchandisation étendue
L’ouverture au monde et l’incapacité de l’Union européenne à dépasser son orientation néo-libérale poussent au développement des formes marchandes de l’économie. Ceci est renforcé dans notre pays par l’attitude des pouvoirs publics qui orientent vers la généralisation de procédures de marché ou acceptent de « laisser faire », pressés qu’ils sont par leurs obligations de réduire la dépense publique. Les attitudes individuelles favorisent cette dérive : l’individualisme s’est renforcé et l’engagement personnel reste papillonnant d’une cause à l’autre. L’économie marchande se généralise tandis que l’espace politique se restreint et la défiance vis à vis du politique reste très vive. L’Etat se désengage en partie de ses responsabilités envers les associations, prétendant les laisser aux institutions locales sans pourtant armer ces dernières. L’utilisation des outils du marché – appels d’offre et mise en concurrence – se généralise à tous niveaux, y compris les collectivités territoriales, et pousse les associations vers des logiques de concurrence et d’émiettement en opposition avec leurs valeurs traditionnelles. Cette « économisation » infléchit les pratiques associatives dominantes, le bénévolat se rétracte car les bénévoles ne sont pas disposés à s’engager dans des luttes commerciales. Mais elle crée aussi de nouveaux « besoins d’association »
2_ANALYSE -Janv16.indd 45
en raison de l’aggravation des inégalités et de la multiplication des exclusions qu’elle tend à générer. Cela réactive aussi les fonctions de défense et de lutte des associations. De même, les associations de consommateurs peuvent trouver là un rôle de régulation important. Les regroupements associatifs d’employeurs prennent le pas sur les regroupements par affinité de valeurs. La création de collectifs éphémères regroupés autour de telle ou telle cause est la voie privilégiée par les plus jeunes. Ils jouent un rôle de contestation, de défense, de revendication, mais le peu d’espace politique ouvert au niveau national les rend peu efficaces car peu entendues. Dans ce contexte, le regroupement des associations au niveau régional ou départemental, prive en grande partie le niveau national de sa légitimité. Les regroupements associatifs s’effectuent autour de services complémentaires entre eux. Les associations, en particulier gestionnaires, sont trop préoccupées par leur survie propre pour dégager temps et financements pour des réflexions en commun efficaces. Les associations ont, de fait, renoncé à jouer un rôle politique. Au niveau européen, la menace que comporte la confirmation d’une conception extensive de l’application du droit européen de la concurrence aux associations est particulièrement forte. La dispersion associative interdit de contrer avec efficacité cette orientation et de participer
un tant soit peu au dialogue civil européen. Dans ce scénario, les associations, provoquées, ont adopté trois types d’attitudes : soit elles sont sur la base d’une logique défensive identitaire, soit elles recherchent à s’adapter pour devenir compatibles avec le marché, soit elles ne surgissent qu’en accompagnant des mobilisations collectives contestataires et éphémères. Les plus « résignés », et une grande partie des « inquiets » interrogés dans le cadre de l’enquête par questionnaire se retrouveront plutôt dans cette projection de l’avenir.
SCÉNARIO 2 l’Etat se défausse
L’Etat s’allège en transférant une grande partie des services et des missions qu’il assurait à d’autres acteurs. La décroissance de « l’Etat providence » sous toutes ses formes est programmée. Les associations sont confrontées ainsi à la volonté de l’Etat central de favoriser une société auto-organisée de proximité, à l’image de la « Big society » de David Cameron. Pour réduire les dépenses publiques, l’Etat délègue la plupart des missions collectives aux collectivités locales, en vue de les confier à la société civile (associations, communautés, familles et individus). Cette forme de reconnaissance des associations est sans doute flatteuse mais ce faisant, il les instrumentalise en leur imposant normes et contrôles. Les pouvoirs publics
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
46
restent ainsi garants de l’intérêt général mais sans une attribution des moyens nécessaires. Ce transfert de missions publiques vers le local, voire jusqu’aux individus ou leurs proches, est à l’origine d’investissements associatifs locaux. Cependant on assiste à l’épuisement des personnes et des collectifs associatifs car les tâches à assumer sont trop lourdes et encadrées par des cahiers de charges trop normatifs et des réglementations excessives. Enrégimentée, l’innovation associative est fortement compromise. Les capacités d’action collective sont variables selon les territoires, aussi l’espace social se fragmente et la cohésion sociale s’effrite. Face à un vieillissement inégal et à une attractivité économique contrastée, l’hétérogénéité spatiale conduit à des formes d’ostracisme à l’égard de certaines personnes ou de certains groupes. Lorsque la structuration locale des associations est forte, elles pèsent sur les politiques publiques mais sans pouvoir étendre leur influence à l’échelle nationale. Accaparé par ses responsabilités d’employeur, le mouvement associatif organisé devient une sorte de syndicat de défense des intérêts du secteur. Ses rapports avec L’Etat et les collectivités constituent son horizon indépassable, ce qui ne peut entraîner l’adhésion des associations qui se situent hors d’une perspective gestionnaire. Les injonctions paradoxales imposées aux associations employeurs faussent souvent le dialogue social avec les syndicats de salariés des associations. La capacité d’innovation ne se développe que dans les marges, en dehors de la sphère des services. Les regroupements de ces initiatives sont ici difficiles, sans moyens, éphémères, et pèsent très peu dans le débat public général. Au plan européen, la menace du durcissement de l’applica-
2_ANALYSE -Janv16.indd 46
tion du droit européen de la concurrence aux associations reste particulièrement forte, et le mouvement associatif trop éclaté pour intervenir. Les fédérations ou coordinations, désorganisées, pèsent peu dans le débat européen à l’image de l’Etat français, coincé entre les directives de l’Europe et le pouvoir accru des régions. Dans ce scénario, les associations, instrumentalisées, se laissent enrôler et s’adaptent au modèle économique dominant. Les plus « inquiets », et une grande partie des « résignés » interrogés dans le cadre de l’enquête par questionnaire se retrouveront plutôt dans cette projection de l’avenir.
SCÉNARIO 3 : A l’ère du développement pluriel
Marchandisation et recul de la puissance publique sont des tendances qui perdurent, toutefois, le débat politique et les rapports de forces en présence ont permis d’en contenir suffisamment l’ampleur. Un large espace d’initiatives politiques, sociales et économiques s’est développé. La société progresse ainsi vers un modèle dans lequel les entreprises s’impliquent délibérément dans le partenariat avec les associations et dans leurs responsabilités sociétales, où l’économie sociale et solidaire devient une force économique et politique reconnue. Les modèles économiques coexistent, se font concurrence mais leurs frontières sont poreuses, de nouvelles alliances sont expérimentées. Dans un contexte de forte restructuration du prélèvement socio-fiscal, l’essentiel de la protection sociale est préservé même si une part est faite à l’individualisation des couvertures. Les associations prennent conscience de l’indispensable union de leurs forces pour se rassembler, se conforter dans leur identité, affirmer leur place et leur rôle dans ces changements qui les bousculent.
L’acte III de la décentralisation, la rénovation du dialogue social et les progrès du dialogue civil permettent de développer un gouvernement par le débat, d’abord à l’échelon local. Matures, les associations apportent des réponses élaborées avec l’ensemble des partenaires économiques, et en premier lieu ceux de l’ESS, sur la base de diagnostics locaux. Le territoire après avoir été le lieu de la résistance est devenu celui de la construction de nouvelles réponses -notamment pour ce qui concerne l’accompagnement des individus et le respect de leurs droits- en lien avec les organisations syndicales et les entreprises. Les associations affirment leurs valeurs, trouvent des partenaires, des alliés, les moyens de leur existence et un positionnement politique qui les fait prendre en compte. Performantes et utiles, elles deviennent attractives pour des bénévoles de tous âges à la recherche d’efficacité et de sens dans leurs engagements. Plus professionnelles, elles expérimentent, pour améliorer leur gouvernance et trouver un équilibre des pouvoirs entre ses différentes parties prenantes (militants, bénévoles, salariés, bénéficiaires…). La diversité associative s’épanouit et peut devenir très féconde car elle permet à l’expression associative d’avancer sur plusieurs fronts : la transformation de l’espace politique avec sa délocalisation « hors les murs » mais aussi la transformation de l’économie et de la régulation de certains de ses effets négatifs du marché. Au niveau européen, face à la menace que comporte la conception extensive de l’application du droit européen de la concurrence aux associations, se dégage une position commune - un peu trop souvent éludée – qui permet le maintien de la clarté de l’identité associative au sein de l’E.S.S. En tout état de cause, la participation au dialogue civil européen implique encore de la part des associa-
22/07/2016 16:58
/ REPRÉSENTATION, TERRITOIRES ET RELATIONS AVEC LES POUVOIRS PUBLICS /
Scénario 1
SCÉNARIO 4 : La société inventive
Avec le développement de l’économie de la connaissance, l’évolution des formes économiques s’accélère et les nouveaux modèles d’organisation transforment en profondeur le rapport à l’activité productive et les modes de rémunération. Dans ce contexte, apparaît aussi un individu plus autonome, plus relationnel, plus créatif. L’individu exige de participer et de construire, en toute situation, un rapport contractuel authentique respectant sa singularité. Les associations renouvellent leur légitimité propre, d’une part, sur leur capacité à offrir aux individus les moyens de leur émancipation, de leur autonomie et de leur reconnaissance comme acteurs et décideurs, et d’autre part, sur leur puissante compétence à organiser la société civile hors des institutions tutélaires et au-delà des contraintes de la société marchande. L’organisation en réseau constitue le mode de coopération le mieux adapté, car le plus efficient. La circulation des idées, des projets, est horizontale. L’expérimentation de nouvelles pratiques et leur évaluation sont mutualisées. L’innovation est à la base de groupements à géométrie variable qui se croisent et s’unissent selon les sujets et les moments et à divers niveaux, départementaux, régionaux, nationaux, internationaux. Les projets, les acteurs parviennent à développer des logiques transversales qui débordent souvent le rôle des regroupements secto-
2_ANALYSE -Janv16.indd 47
L’ÉTAT SE DÉFAUSSE
Mots clefs : globalisation, Etat garant du marché, mise en concurrence, économie néo-libérale, consumérisme, individualisme, zapping, société éclatée
Scénario 3
RIEL
A L’ÈRE DU DÉVELOPPEMENT PLU
Mots clefs : économie plurielle, synergies entre parties-prenantes, entrepreneuriat social, autonomisation des associations, entreprise associative, capital social, vitalité associative, féminisation...
risés et institués. Ainsi, la société civile s’organise, hors des tutelles traditionnelles, et l’esprit d’association accompagne les mutations observées en stimulant leurs effets bénéfiques. Les associations, en partenariat avec les acteurs de l’économie sociale et solidaire, sont parvenues à imposer non seulement le principe d’un encastrement nécessaire du marché dans des règles décidées de manière démocratique mais également l’idée d’une économie plurielle où la liberté d’entreprendre peut se conjuguer sous des formes multiples associant des parties prenantes diverses et combinant des logiques d’action différenciées. Une plus grande fluidité entre les formes d’entreprises se référant à l’économie sociale et solidaire ou non s’est développée. Les entreprises ont mis à leur agenda leur participation à la construction de l’Intérêt général. Dans ce nouveau jeu, les associations ont pris conscience de leur poids et de leurs intérêts communs. Pour les faire reconnaître et garantir leur prise en compte dans l’espace public, elles ont su organiser une représentation commune des mouvements associatifs reconnus comme acteurs à part égale dans le dialogue social. Les processus de liens opérationnels et politiques entre ces multiples groupements opérationnels et politiques et une représentation organisée et reconnue officiel-
47
Scénario 2
E LA MARCHANDISATION ÉTENDU
tions des efforts de coopération et de mutualisation pour défendre l’Intérêt Général. Dans ce scénario, les associations, impliquées et performantes, construisent un modèle d’association entreprenante et autonome. Les plus « confiants « des acteurs associatifs interrogés dans le cadre de l’enquête par questionnaire se retrouveront plutôt dans cette projection de l’avenir.
Analyse
Mots clefs : décentralisation, transfert vers la société civile des services publics, instrumentalisation, lien social local, mutualisation des moyens
Scénario 4
LA SOCIÉTÉ INVENTIVE
Mots clefs : individu créatif, individu-donateur actif, « l’économie créative », c’est la demande qui structure l’offre, rénovation du dialogue civil et social, économie sociale « sans rivage », intelligence collective, réseaux horizontaux
lement au niveau national voire européen s’élaborent par étapes avec difficulté. Au niveau européen, la menace du durcissement d’une conception extensive de l’application du droit de la concurrence aux associations est affrontée de la façon la plus judicieuse et efficace possible. L’Union européenne devient un champ d’innovation, par la voie de l’expérimentation et de la coopération associative transfrontalière, grâce à un soutien logistique et méthodologique de l’Union respectueux de l’autonomie des acteurs et des réseaux. Dans ce scénario, les associations prennent l’initiative d’un développement selon le modèle du cluster (sur un territoire donné, on voit naître les mutualisations de fonctions support et de compétences autour d’un projet commun). Les plus « utopistes » des acteurs interrogés dans le cadre de l’enquête par questionnaire se retrouveront plutôt dans cette projection de l’avenir.
La Fonda a pour objet de comprendre et valoriser le fait associatif et sa contribution à la construction d’une société décloisonnée et respectueuse de l’initiative citoyenne. www.fonda.asso.fr
22/07/2016 16:58
Analyse
48
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
La professionnalisation des bénévoles Les associations françaises, protégées et portées par la loi de 1901, doivent composer avec la professionnalisation de leurs bénévoles.
O
Cécile CHANUT-GUIEU Enseignant-Chercheur en Sciences de Gestion Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail (LEST-CNRS, UMR 7317) Université d’Aix-Marseille
n compte entre 1,1 et 1,3 million d’associations en France en 2012. La place des associations dans l’économie française demeure très importante, puisqu’elles génèrent 60 à 70 milliards d’euros annuels selon les sources. Ce sont ainsi plus d’1,8 million d’actifs salariés qui travaillent dans 165 000 associations employeurs (Archambault et al., 2012). Dans ce contexte, on assiste à la professionnalisation de la fonction de bénévole. Quelles sont les tendances observées ? Quels sont les avantages et les limites de cette professionnalisation ?
La professionnalisation croissante des bénévoles
Il est loin le temps où un bénévole faisait s’entraîner des enfants le soir sur un terrain de foot de manière spontanée, informelle… Tout comme est loin le temps où les acteurs associatifs se défendaient de gérer leur association comme une entreprise. Aujourd’hui, la fonction de bénévole gagne en compétences (se professionnalise) et l’association ressemble, de prime abord, de plus en plus à une entreprise. Alors pourquoi cette tendance ? La question de la professionnalisation des bénévoles au sein des associations est devenue cruciale, car ce sont en effet les compétences de plus de 16 millions de bénévoles actifs (soit 32 % des français) (op.cit) qui sont utilisées pour œuvrer pour les associations dites à but non lucratif.
L’Etat a toujours eu une place très importante dans le devenir et l’évolution des associations, car elles représentent un levier économique important et permettent, dans bien des cas, de compléter, voire de suppléer les actions de l’Etat (actions humanitaires, structures de petiteenfance, etc.).
94 questions, leur perception de la professionnalisation des bénévoles. 33 % des personnes interrogées ressentent la montée de la professionnalisation de la fonction de bénévole, et 46 % d’entre elles identifient une montée en puissance du management et de la gouvernance dans les associations.
La professionnalisation des bénévoles est la résultante de changements importants intervenus en cascade. D’abord, les associations ont un fonctionnement de plus en plus bicéphale fondé sur la légitimité des différentes catégories d’acteurs (partage des pouvoirs entre la structure politique, bénévole, et le dispositif technique, salarié). Ensuite, de nouvelles législations nationales ou européennes invitent les associations à se professionnaliser, ce qui engendre de fait la professionnalisation de leurs bénévoles. Si les associations demeurent par essence des structures non lucratives, la plupart d’entre-elles fonctionnent désormais comme de véritables entreprises en termes d’organisation, et nombreuses sont celles qui, outre des bénévoles, gèrent des salariés. Enfin, certaines associations entrent en concurrence avec d’autres entreprises, ce qui accroît encore les exigences juridiques et financières, poussant à la professionnalisation des bénévoles.
Les avantages de la professionnalisation des bénévoles sont nombreux…
Nous avons mené une étude en 20101 auprès de 413 bénévoles associatifs, membres de conseils d’administration, afin de déterminer, au travers de
Les avantages de la professionnalisation des bénévoles sont nombreux, mais diffèrent selon les points de vue.
L’intérêt pour l’Etat est évident. Avec 3,5 % de PIB, l’emploi associatif représente 5 % de l’emploi total. Par ailleurs, un euro injecté génère trois euros de budget pour l’association grâce au bénévolat et aux rémunérations moins élevées dans le secteur associatif. Cette activité importante complète ou « soulage » l’action de l’Etat, et pour des résultats qui n’ont rien à envier à ceux de bon nombre d’entreprises classiques. De plus, l’augmentation des commandes publiques, tout comme l’arrivée de structures économiques classiques encouragées par l’Etat, ont incité les associations à harmoniser leurs pratiques de gestion, à rendre plus visibles les actions engagées, et à s’ouvrir à des pratiques interassociatives. Les structures, pour leur part, bénéficient d’un service rendu plus encadré, plus rigoureux, qui répond mieux aux attentes
(1) Etude réalisée par l’IUT GEA de Gap en 2010 sur « La professionnalisation des bénévoles », sous la direction de Cécile Chanut-Guieu.
2_ANALYSE -Janv16.indd 48
22/07/2016 16:58
/ MANAGEMENT ASSOCIATIF /
des adhérents et des bénéficiaires. La nécessaire arrivée de gens plus compétents, mieux formés, plus impliqués aide à la clarification des pratiques. Les bénévoles, quant à eux, ne sont pas en reste. Ils trouvent dans le milieu associatif en général et dans la professionnalisation en particulier, la possibilité de se former, de remettre le pied à l’étrier, de s’intégrer dans un maillage social local. Ils peuvent, grâce à la valorisation de leur implication, suivre des parcours reconnus de formation, notamment grâce aux Validations des Acquis de l’Expérience (VAE). Enfin, ils font preuve d’un « don de soi » encore renforcé par la professionnalisation, et leur satisfaction dans leur fonction reste toujours très forte. Ce qui atteste du plaisir qu’ils ont de s’impliquer dans une association et d’y mettre leurs compétences à profit. Notre étude montre également que 85 % des bénévoles se sentent reconnus dans leur fonction par la direction de leur association, et 91 % estiment que les autres bénévoles leur sont reconnaissants. Ils retirent également de leur fonction un fort sentiment d’accomplissement (pour 87 % des personnes interrogées). Ainsi, la professionnalisation n’impacte pas négativement la reconnaissance et le sentiment d’accomplissement des bénévoles dans leur fonction.
spécifiques sont nécessaires au bon fonctionnement de l’association, se voient confier des responsabilités de plus en plus lourdes. Leurs qualifications plus spécialisées (en GRH et en droit - car le bénévole-employeur est pénalement responsable -, en gestion, en communication,…) ne cessent de croître. L’ « usure » des bénévoles est alors plus rapide. Ils peuvent se sentir débordés en termes de temps (pour 52 % des personnes interrogées), débordés par leurs responsabilités (37 %) ou considérer que l’association surestime leurs compétences (pour 30 % d’entre eux). Certains peuvent alors se décourager ou estimer qu’ils ne sont pas/plus à leur place et quitter l’association. Enfin, les bénévoles peuvent considérer que la professionnalisation trop forte de leur fonction peut les éloigner de leur engagement premier et des raisons qui les avaient poussés à s’investir dans le milieu associatif. Tout comme ils peuvent considérer que plus globalement, l’association perd un peu de son âme, de sa fonction d’origine.
Analyse
49
Il convient donc d’être attentif aux conséquences de la professionnalisation toujours plus forte des bénévoles. Ne cache-telle pas un profond changement dans les attentes de la société vis-à-vis des associations en les poussant à une mise en concurrence entre elles, mais aussi avec d’autres acteurs, qui eux, opèrent essentiellement dans une visée lucrative et économique plutôt que sociale ? L’association, au travers de ses bénévoles, est à la croisée des chemins et s’interroge de plus en plus sur les moyens de ne pas perdre, à terme, sa spécificité et ce qui fait sa force et sa raison d’exister, pour le bonheur de millions de Français. l
En savoir • www.lest.cnrs.fr •A rchambault, E. & Tchermonog, V. (mars 2012) Quelques repères sur les associations en France aujourd’hui. Disponible sur www.associatheque.fr •C hanut-Guieu, C. (2009), La professionnalisation de la fonction de bénévole : quand l’Etat impulse le changement, Management & Avenir, n°27, août, p.13-30. •U ghetto, P., & Combes, M.-C. (2010). Entre les valeurs associatives et la professionnalisation : le travail, un chaînon manquant ? Socio-logos. Revue de l’association française de sociologie, n°5, 16 p. • La situation du bénévolat en France en 2013, disponible sur www.francebenevolat.org
…mais masquent des limites à ne pas négliger
Cependant, les limites à la logique de professionnalisation sont également bien présentes. La fonction principale de l’association n’est pas de se substituer à l’Etat. Or les subventions publiques ne cessent de baisser et on observe une stagnation de l’emploi associatif depuis 2010. Ce qui implique le renforcement du besoin d’implication des bénévoles et la nécessité de mieux les former. Aussi, les bénévoles, dont la formation ou les compétences
2_ANALYSE -Janv16.indd 49
22/07/2016 16:58
Analyse
50
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Développement des compétences des bénévoles Faire entrer la notion de « compétence » dans un contexte associatif ne va pas vraiment de soi. Les associations s’appuient sur des bonnes volontés, des « bénévoles », prêts à s’engager et à se mobiliser. Le terme « compétence » évoque quant à lui les ressources humaines, le monde de l’entreprise, des salariés et des profils de poste. Frédéric DURIEZ Formateur à l’UNAFOR
P
ourtant, les bénévoles d’associations sont confrontés à des missions toujours plus complexes, avec une responsabilité croissante, dans un environnement parfois concurrentiel. On leur parle en termes de qualité du service rendu et d’efficience. Beaucoup d’associations familiales sont confrontées à des publics variés, et parfois en grandes difficultés. Pour accueillir des personnes fragilisées, accompagner des personnes dans la gestion de leur budget, animer des groupes de parole pour des personnes touchées par un accident de la vie, ou même organiser une assemblée générale, la bonne volonté ne suffit pas. De plus, les bénévoles rencontrés au cours des formations témoignent des responsabilités croissantes qui sont les leurs, que ce soit vis à vis des bénéficiaires, des salariés ou en matière de gestion. Le constat est particulièrement vrai dès lors que l’on rejoint le bureau de l’association, ou qu’on en prend la présidence ou le rôle de trésorier. Enfin, les associations sont confrontées aux pouvoirs publics et aux financeurs. La capacité à formaliser, à communiquer et à convaincre est primordiale. L’association doit penser « qualité du service rendu », « efficience » et surtout apprendre à faire connaître son utilité sociale et ce qui la différencie des autres acteurs.
2_ANALYSE -Janv16.indd 50
Face à ces exigences et sollicitations, les associations sont donc amenées à penser en termes de compétences.
Qu’appelle-t-on compétences ?
Animer des bénévoles et les accompagner passe donc par une réflexion sur les compétences. Pour assurer la pérennité et la capacité d’adaptation de l’association, mais aussi, on le verra, pour maintenir la motivation. Mais qu’est-ce qu’une compétence ? La compétence se reconnaît dans l’action. C’est une capacité à agir dans des situations concrètes, où l’on ne dispose pas toujours de toutes les informations, les ressources ou le temps nécessaire. Elle suppose donc l’adaptation à un environnement, la mobilisation de ressources internes et collectives. Elle ne se limite donc pas à des connaissances. Elle ne se mesure pas par les diplômes... Une compétence combine des connaissances, parfois implicites, des savoir-faire et des savoir-être, en vue de la réalisation d’une action. Elle peut être individuelle ou collective.
Une question de survie
Si les statistiques nationales font état d’un accroissement du nombre d’adhérents, le nombre de bénévoles engagés, qui consacrent plus de deux heures par semaine à leur association, ne connaît pas la même évolution. Le renouvellement des
équipes est difficile à mettre en œuvre. Dès lors, deux dangers menacent les associations : Le premier porte sur la fragilité de l’association. Si toutes les compétences se concentrent sur quelques personnes, un souci de santé, un déménagement ou une démobilisation peuvent avoir des conséquences très lourdes. Beaucoup d’associations qui ont une activité florissante doivent leur réussite à la mobilisation, aux compétences ou au réseau relationnel d’une ou deux personnes. Leur dynamisme cache une grande fragilité ! Imaginons une association reconnue pour sa capacité à accueillir et accompagner des personnes connaissant des difficultés de gestion. Cette force peut reposer sur une ou deux personnes qui ont acquis individuellement des compétences dans un environnement professionnel, ou elle peut reposer sur des procédures internes, la formation des équipes et des échanges avec un réseau. Dans le second cas, il s’agit de compétences collectives, rattachées à l’association et non aux individus, et l’association est donc moins fragile. Le second danger concerne la sur-mobilisation de certaines personnes, devenues personnes ressources pour la plupart des activités. Systématiquement sollicitées, elles peuvent se sentir reconnues et valorisées, mais
22/07/2016 16:58
/ MANAGEMENT ASSOCIATIF /
Analyse
51
elles risquent aussi de se démotiver lorsque la pression est trop forte.
De la compétence individuelle à la compétence de groupe
Certaines associations prévoient que chaque tâche soit réalisée en binôme. D’autres affirment que le premier travail du dirigeant associatif consiste à prévoir sa succession. Ce schéma montre que l’association peut devenir « apprenante ». Ainsi, plutôt que de confier une activité à un bénévole qui la pratique depuis longtemps, pourquoi ne pas demander à un autre de la réaliser, d’abord en binôme, puis seul. C’est un peu de temps perdu, mais cela permet de consolider l’association. C’est aussi un bon moyen de motiver les bénévoles, en leur apportant des compétences et une reconnaissance nouvelle.
Un facteur de motivation
Parmi les motivations des bénévoles, il y a bien entendu l’adhésion à des valeurs, à une vision et à un projet. On retrouve également la volonté d’agir, et d’être utile. Mais la motivation des bénévoles ne s’arrête pas là. Le sentiment de se réaliser, de développer des compétences, et la reconnaissance que l’on reçoit à travers son engagement sont aussi des éléments essentiels. De nombreux bénévoles m’ont dit le plaisir qu’ils avaient à faire autre chose, à découvrir un potentiel que ni eux ni leur entourage n’auraient soupçonné. Ce sont souvent des compétences de communication, d’organisation ou d’animation qui sont mises en avant.
Et les formations ?
L’Unafor propose depuis sa création des formations destinées aux bénévoles. Beaucoup portent sur des compétences générales (prendre la parole, argumenter,...), et d’autres concernent des compétences plus précises et spécifiques (concevoir et réaliser ses supports de communication...).
2_ANALYSE -Janv16.indd 51
Par groupe de 15, sur deux jours, les stagiaires sont confrontés à des situations. Certaines sont proches de la vie de l’association, d’autres s’en éloignent volontairement. Le principe général est de partir des points forts du stagiaire, pour l’amener à oser aller un peu plus loin, sur une zone moins confortable. Et comme la formation offre un espace bienveillant, où il est possible de tenter et de se tromper, où l’on valorise plus les réussites qu’on ne pointe les difficultés, les stagiaires se lancent assez facilement. Lorsque les formations proposent des mises en situation et la résolution de problèmes concrets, elles invitent à combiner des connaissances et des savoir-faire. Il peut s’agir, par exemple, de travailler sur un argumentaire ou d’animer un point d’ordre du jour, dans une réunion. On consolide ses compétences en prenant conscience de ses points forts, mais aussi en s’inspirant de ceux des autres. La formation en groupe est aussi une formation par le groupe.
Une organisation apprenante
Le développement de compétences ne s’arrête pas aux formations. Les activités proposées aux bénévoles peuvent les aider à développer de nouveaux savoir-faire. On parle d’organisation apprenante lorsque les tâches ont du sens, qu’elles ne sont pas trop morcelées, qu’elles mobilisent des compétences et qu’elles
permettent de confronter les savoir-faire. Pris par le quotidien et les urgences, les bénévoles cumulent les activités, et ceux qui mènent des projets et des actions complexes n’ont pas toujours le réflexe de formuler leurs actions en termes de compétences. Pourtant, certains s’engagent dans des démarches de validation des acquis de l’expérience (VAE) qui leur permettent de valoriser les savoirfaire mobilisés dans leur vie de militant associatif. Dans une même logique, le passeport compétences mis en œuvre par France Bénévolat favorise des entretiens réguliers entre le bénévole et le président de l’association ou un membre du bureau. Cet entretien permet de faire le lien entre les actions du bénévole et le projet associatif. Mais surtout, il traduit sous forme de compétences les activités réalisées, il apporte une reconnaissance à la personne et un sentiment de développement personnel. « Comment trouver et motiver les bénévoles ? » s’interrogent de nombreuses associations. On répond souvent que le « merci » est la seule rémunération pour le bénévole. Mais inscrire l’action du bénévole dans une démarche de développement personnel, de construction de compétences autour d’activités qui ont du sens, et qui sont cohérentes avec les valeurs qu’ils défendent constitue une autre piste, sans doute plus concrète. l
22/07/2016 16:58
Analyse
52
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
L’emploi associatif, entre engagement citoyen et enjeux économiques La France compte 1,3 million d’associations actives1 dans des domaines d’intervention variés (médico-social, sport, culture, animation...). Pour mettre en œuvre leur projet associatif et engager leurs actions, elles font appel à des ressources humaines sous différentes formes.
Marion BOINOT Chargée de mission Economie/Emploi, le Mouvement associatif
C
e sont ainsi 16 millions de bénévoles qui sont mobilisés, auxquels s’ajoutent un peu plus de 70 000 volontaires en service civique depuis le lancement du dispositif en 2010. 14 % d’entre-elles ont choisi d’avoir recours à du personnel salarié et emploient 1,8 million de personnes (dont environ 1,5 équivalent temps plein). Le recours à l’emploi salarié varie en fonction des domaines d’intervention des associations : l’action sociale et de la santé en regroupe 54 %, l’éducation, la formation et l’insertion 16 %, la culture et le sport respectivement 9 % et 6 %. Enfin, près de la moitié d’entre eux sont concentrés dans les grosses organisations qui emploient plus de 100 salariés, mais qui ne représentent que 12 % des associations employeuses. Compte-tenu de leur domaine d’intervention (social, santé, insertion…) et de leur fort ancrage territorial, les associations sont peu sensibles aux évolutions conjoncturelles. Ainsi, leur volume d’emplois a cru deux fois plus rapidement que l’emploi privé entre 2000 et 2010 avec 6 % d’emplois supplémentaires par an. Elles ont aussi mieux résisté à la crise que le secteur privé en maintenant leur niveau d’emploi après 2010.
Un poids économique des associations largement méconnu
Pour réaliser leurs actions, elles mobilisent 85 milliards d’euros de budget, soit 3,2 % du PIB. Parmi elles, ce sont les 183 000 associations employeuses qui concentrent 85 % du budget cumulé du secteur associatif soit 72 milliards d’euros. Ce poids économique largement méconnu et très peu valorisé revêt pourtant une dimension importante, dans un contexte où l’action des associations contribue à la réduction des inégalités, à la participation citoyenne etc., qui sont autant d’enjeux importants pour limiter les effets de la crise. Pour y parvenir, elles ont développé un modèle socioéconomique qui leur est propre, non lucratif et au service de l’intérêt général, fondé sur différents types de ressources issues de la mobilisation bénévole, du don et du mécénat, de la redistribution (financements publics liés à l’impôt) ou encore de la vente de biens et de services2. Toutefois, elles doivent faire face à une contrainte de taille liée à la contraction des ressources financières disponibles, à l’instauration de régulations marchandes (développement des appels d’offres), ainsi qu’à l’augmentation des réglementations et des contrôles. Ce
contexte global a notamment pour conséquence de fragiliser les petites et moyennes associations employeuses, qui sont moins en capacité de répondre à ces évolutions, et les contraints fréquemment à se regrouper sous peine de disparaître. Pour celles qui poursuivent leur activité, cette situation a un impact sur la qualité de l’emploi dans le secteur, où les salariés doivent composer avec ces fortes contraintes économiques.
L’influence du « modèle associatif » sur la relation des salariés au travail Analyser l’emploi associatif s’avère complexe ; compte-tenu de la diversité des structures au sein desquels les salariés évoluent, et des spécificités de leurs modèles socio-économiques. Toutefois, il est possible de distinguer des traits communs liés à la nature même de l’association, qui a une influence sur la manière dont ils appréhendent leur travail. Les associations sont tout d’abord des lieux de rencontre entre deux dynamiques : d’un côté, leur projet politique, et de l’autre, les parcours individuels des salariés et leurs motivations diverses à s’engager. En effet, ces organisations sont l’émanation de citoyens regroupés autour de la réalisa-
1/ Sauf indication contraire, les chiffres indiqués sont tirés de l’étude de V.Tchernonog « Le paysage associatif français – mesures et évolutions » 2e édition – Dalloz Juris éditions - 2013 2/ Pour aller plus loin se référer à « L’association, Sociologie et économie » Jean-Louis Laville et Renaud Sainseaulieu, Pluriel, 2013
2_ANALYSE -Janv16.indd 52
22/07/2016 16:58
/ MANAGEMENT ASSOCIATIF /
tion d’un projet associatif visant à répondre à des problématiques et des enjeux sociétaux identifiés collectivement. En se fondant sur le principe de la non lucrativité, ces citoyens s’impliquent et administrent les associations, mais ne retirent de leur investissement aucun bénéfice économique direct ou indirect. Choisir d’exercer son activité professionnelle au sein d’une association est donc fortement marqué par cette spécificité non lucrative. La motivation au travail s’avère souvent moins liées à l’obtention d’un revenu : elle revêt une dimension d’engagement, plus ou moins forte selon les salariés, mais encouragé par un projet qui n’est pas structuré autour de la domination classique entre capital et travail.
Une qualité de vie au travail jugée meilleure que dans les autres secteurs
Cette spécificité du rapport au travail se répercute sur le niveau de satisfaction au travail qui est plus élevé chez les salariés associatifs qu’ailleurs3. Parmi les motifs de satisfaction, on trouve une meilleure conciliation des temps de vie, une plus grande autonomie, un contenu qui pousse les salariés à vouloir continuer à travailler dans leur secteur, un sentiment d’ « utilité des missions » ou encore une ambiance au travail bien perçue. Ces résultats peuvent être à première vue considérés comme paradoxaux, alors même que les conditions objectives de travail sont moins bonnes qu’ailleurs. En 2009, le montant moyen de rémunération au sein des associations était de 26 320 euros bruts contre 33 710 euros dans le privé et 30 410 euros dans le public4. Toutefois, ce paradoxe apparent peut s’expliquer par une évolution des attentes par rapport au travail, relayées par la plupart des enquêtes européennes sur ce sujet. Ces dernières ne portent plus seulement sur le revenu, sur la place
ou la fonction occupée ; elles prennent une dimension symbolique relative au contenu de l’activité. Ces attentes sont souvent empêchées par des modes d’organisation du travail qui ne savent ni mobiliser, ni valoriser ces aptitudes. De par leur utilité sociale, les associations ont une longueur d’avance en la matière. Ainsi, l’une des spécificités du travail associatif serait caractérisée par une forme de don de travail des salariés justifiée par la production de bénéfices sociaux qui compenserait la perte de salaire. Mais ce portrait d’un salarié associatif satisfait, protégé et heureux ne correspond pas à la réalité vécue partout. Les conditions de travail associatif sont loin d’être idéales et ont tendance à se dégrader depuis quelques années, compte-tenu des évolutions économiques décrites précédemment. Ces formes de précarité qui caractérisent l’emploi associatif, et plus particulièrement l’importance des contrats atypiques, tiennent d’avantage aux secteurs d’activités des associations et à la façon dont les associations ont réagi aux contraintes externes qui s’exercent sur elles qu’au modèle associatif lui-même. Certaines activités comme les loisirs, la culture, les activités sportives, les services à la personne, sur lesquels sont fortement positionnées les associa-
Analyse
53
tions, impliquent un recours plus important aux temps partiels et à des formes d’emploi atypiques. De plus, l’environnement économique les a conduit à développer des logiques gestionnaires, qui influencent les formes d’organisation de travail, et peuvent susciter une crise de valeurs chez les salariés. En particulier, la concurrence accrue avec les entreprises lucratives dans des pans entiers de l’action associative, auparavant réservés à des acteurs de l’intérêt général, interroge sur la raison d’être des associations, qui ne sont pas des fournisseurs de services sur un marché.
Un modèle à diffuser… des vocations à trouver
Longtemps posé comme « en dehors » de la sphère du travail, le monde associatif est au contraire en capacité de jouer un rôle majeur dans les transformations sociales du salariat au-delà même du monde associatif. Cette question est un réel enjeu tant pour faire évoluer le travail dans tous les secteurs confondus, mais aussi pour le monde associatif lui-même : à l’heure où de nombreux départs en retraite sont à prévoir dans les différents secteurs qui le compose, mieux valoriser et faire connaître l’emploi associatif est un défi à relever. l
Le Mouvement associatif fédère plus de 600 000 associations réunies autour d’une vingtaine d’organisations thématiques. Son rôle est de favoriser le développement d’une force associative utile et créative. Sa vocation est d’être le porte-voix de la dynamique associative. http://lemouvementassociatif.org
3/ 6.3/10 contre 6.1 selon l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail 4/ Source INSEE DADS 2009
2_ANALYSE -Janv16.indd 53
22/07/2016 16:58
Analyse
54
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Mobiliser salariés et bénévoles autour du projet associatif « Mais à propos, qu’est-ce qu’on fait ensemble ? ». C’est à cette simple question que se propose de répondre un projet associatif. Simple question ? Pas tout à fait, car elle se décline en de nombreuses autres questions, toutes aussi simples dans leur formulation, mais dont les réponses nécessitent quelques heures de réflexion collective. Frédéric DURIEZ Formateur à l’UNAFOR
P
rogressivement absorbés par le quotidien, par les relations humaines qui se nouent et les activités qui rythment la vie de l’association, les administrateurs et les salariés n’ont pas souvent le temps de revenir aux questions fondamentales. « Ce qu’on fait ensemble ? En bien, c’est évident ». Mais dès qu’on nous demande de le formaliser, de l’écrire en quelques pages, l’exercice devient difficile, et passionnant. La mobilisation autour du projet associatif se situe donc à plusieurs niveaux. La phase de conception, qui regroupe un grand nombre d’acteurs, et la phase où le projet vit, où l’association se concentre autour des axes qui ont été définis.
Développer un sentiment d’appartenance
Parler du projet associatif ou institutionnel, c’est évoquer un document formalisé et validé en assemblée générale. Mais si le livret, ses déclinaisons ou sa présentation importent, la démarche et les étapes qui amènent à leur conception sont aussi motivants. Certaines associations rédigent leur projet en comité restreint, rapidement.... D’autres font le choix de consulter leur environnement, d’associer des administrateurs, des adhérents, des salariés...
2_ANALYSE -Janv16.indd 54
La démarche est certes plus longue, parfois plus déstabilisante, mais plus constructive, et plus motivante. C’est en effet en confrontant les perspectives des membres de l’association, en échangeant sur la vision qu’ils partagent de leur mission et de leur environnement, qu’ils ont le sentiment d’appartenir à une même structure. Par ailleurs, les activités proposées dans la phase de conception encouragent la participation et le dialogue et sollicitent l’imagination. Nous utilisons souvent le détour de métaphores ou d’activités ludiques pour amener les participants à sortir de leur mode de communication habituel. Pour que le projet mobilise les équipes, il doit refléter la place de chacun, mettre en évidence la cohérence des activités, et rendre visible ce qui est partagé dans l’association. Le projet concerne l’ensemble des acteurs de l’association, qu’il s’agisse des administrateurs, des adhérents et des salariés. Un projet associatif n’est pertinent que si chacun s’y reconnaît, quelle que soit sa place. Chacun doit pouvoir y trouver des éléments qui lui parlent de son activité, en tant que bénévole ou salarié, qu’il soit lié à l’association depuis vingt ans, ou qu’il l’ait rejointe il y a quelques mois.
On comprend que l’exercice peut se révéler très difficile. Lorsqu’une association gère plusieurs activités et répond à plusieurs missions, il est possible de ne la connaître que sous l’angle d’un service ou d’un public. L’association est comme une mosaïque dont chaque acteur détiendrait quelques pièces, mais qui présenterait un tout cohérent. La réalisation et l’actualisation du projet sont donc des moments forts de partage. Beaucoup de bénévoles et salariés font part de la satisfaction qu’ils ont de mieux appréhender un service ou une mission, parfois un public de l’association auquel ils n’avaient pas accès.
Donner du sens aux actions
Nous venons de le voir, le projet permet à chacun de se situer dans un ensemble plus large, de mieux cerner l’environnement de son action. Le projet met les réalisations de l’association en perspective. Il montre comment les activités de l’association et ses orientations militantes se situent dans une continuité. Les membres partagent une culture et une histoire communes, souvent véhiculées oralement. Le projet est l’occasion de formaliser davantage cet héritage, de se remémorer les réussites passées, et de montrer la cohérence des orientations prises.
22/07/2016 16:58
/ MANAGEMENT ASSOCIATIF /
Mais surtout, il insiste sur les valeurs partagées. Dans la phase de conception, les groupes débattent souvent vivement sur leurs valeurs, d’autant que l’animateur pose invariablement la même question « à quoi ça se voit ? ». Vous dîtes « solidarité » ou « bienveillance »... mais comment est-ce que vos publics le perçoivent ? Comment est-ce que vous le vivez dans chacune des activités de l’association ? Et en quoi estce spécifique à votre association ? L’animateur endosse donc le rôle du sceptique, de celui qui questionne, qui n’est jamais véritablement convaincu. Les valeurs d’ « engagement », de « proximité »... Personne n’est contre, tout le monde adhère. Mais pour que ces valeurs soient incarnées par l’association, il faut des exemples ! Enfin, le projet donne un horizon. Il permet de réfléchir sur les enjeux et les orientations des prochaines années, et de se fixer des grands axes de travail. Pour les membres de l’association, c’est une occasion de sortir des urgences et des activités du quotidien pour définir ce qui est important. Encore une fois, les objectifs ne seront mobilisateurs que si chacun s’y retrouve. Le groupe de travail qui organise la réflexion et la conception du projet doit prendre garde aux objectifs trop ambitieux ou trop vagues, qui émergent parfois des réunions où on se déconnecte un peu trop. Des objectifs qui manquent de réalisme, mal définis dans le temps ou difficiles à évaluer peuvent être démotivants. La mise en œuvre du projet doit faire l’objet d’un pilotage. Il s’agit de traduire les axes en objectifs et en actions concrètes, de plus en plus spécifiques, et plus rapprochées dans le temps. Le pilotage va permettre de définir des jalons visibles et ainsi de percevoir un progrès, une avancée. Transformer les grands axes du pro-
2_ANALYSE -Janv16.indd 55
Analyse
55
jet en étapes plus rapprochées est essentiel pour mobiliser les équipes, pour éviter que la motivation partagée lors de la phase de conception ne retombe, et que chacun ne retourne à ses activités et à ses urgences.
Porter le message de l’association
Les associations se fondent sur des valeurs, sur le bénévolat et le militantisme. Elles s’orientent très souvent vers des actions qui constituent leur raison d’exister. Communiquer, expliquer ce qu’elles font vient bien après. Et beaucoup d’associations font le diagnostic qu’elles ne savent pas bien communiquer et mettre en évidence leur utilité et leurs réussites. Les militants regrettent souvent le manque de connaissance par les familles ou de reconnaissance par les pouvoirs publics de leurs actions. Or, comme les représentants des UDAF l’expriment souvent, c’est un facteur de motivation de voir sa structure reconnue. Et les militants peuvent au contraire se démotiver, lorsqu’ils découvrent que leur action est mal connue. Pire encore, ils peuvent se démobiliser si ils ne sont pas assurés de ce qu’ils représentent et de ce qu’ils doivent transmettre. Le projet associatif est aussi un outil de communication extérieur. Il affirme une identité, des valeurs, une vision, et présente l’utilité sociale de l’association. Se l’approprier, c’est se donner les moyens de devenir ambassadeur de son association. Beaucoup d’associations ont fait le choix de décliner leur projet dans une version complète, qui comporte un diagnostic détaillé, tant interne qu’externe, les grands axes, mais aussi les objectifs, moyens et indicateurs. D’autres documents, plus communicants, sont destinés à expliquer en quelques phrases ce qu’est l’association, ce qu’elle défend, ce qu’elle fait, et en quoi elle est différente.
Le projet associatif est donc bien un élément de mobilisation et de motivation, de sa conception aux différentes phases de déploiement. Pour cela, il est nécessaire de l’animer et de le suivre, dans une démarche de projet. A ce titre, l’engagement des dirigeants est essentiel. La conception du projet doit donner lieu à des échanges et des réunions participatives où chacun apporte son éclairage. Elle n’est motivante que si elle permet à chacun de participer aux orientations définies, ou à leur déclinaison dans des actions concrètes. Mais la véritable difficulté vient après son adoption en assemblée générale. Comment motiver autour d’un projet qui a mobilisé les équipes deux ans plus tôt ? Nous l’avons vu, travailler dans une logique de projet autour des différents axes, décliner le document principal en outils de communication internes et externes est essentiel pour maintenir la dynamique engagée. Cela permettra aussi, quelques années plus tard, d’amorcer la mise à jour de ce projet. l
22/07/2016 16:58
Analyse
56
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Les 1000 et une façons d’agir Il y a 1000 et une façons d’agir pour les autres, parmi lesquelles de « nouvelles formes d’engagement ». Mais évitons de parler d’ « engagement », au risque d’effrayer celles et ceux qui l’associent au militantisme auquel ils ne croient plus, ou qui craignent d’être mobilisés corps et âmes, ou, plus simplement encore, pour éviter de décourager les bonnes volontés qui veulent juste « donner un coup de mains ». Cécile BAZIN Co-fondatrice de Recherches & Solidarités
T
ous les degrés d’implication méritent d’être encouragés et toutes les initiatives doivent être saluées. Il serait inopportun d’instaurer un quelconque palmarès, à l’heure où les modes d’action changent en fonction des disponibilités, des centres d’intérêts et des rencontres de chacun. Et où « les envies d’agir pour les autres » se multiplient, sous l’effet de facteurs convergents qui s’entretiennent mutuellement : le contexte économique et social qui fait émerger des besoins parfois vitaux ; le climat de défiance vis-à-vis des politiques et des institutions qui fait peser beaucoup d’espoir sur la société civile ; la recherche de sens exprimée par de plus en plus de Français ; la mise en lumière - certes récente et trop insuffisante - d’initiatives innovantes et solidaires par les médias… La loi aussi s’empare de ces nouvelles formes de solidarités, quand elle institue le don de congé solidaire en autorisant un salarié à renoncer à des jours de repos, au bénéfice d’un collègue ayant la charge d’un enfant atteint d’une maladie ou d’un handicap.
Agir pour les autres, c’est aussi agir pour soi
Les facteurs sont donc nombreux et la liste n’est pas exhaustive. Prolongeons-là néanmoins, en nous concentrant sur trois dimensions que Recherches & Solidarités a pu explorer dans ses travaux sur le bénévolat1 : la prise en compte des atouts du « faire ensemble » au plan individuel, leur valorisation dans des sphères de la société qui lui tournaient jusque-là le dos, et le formidable élan provoqué par le numérique.
« Agir pour les autres, c’est aussi agir pour soi »
Sans priorité aucune, évoquons d’abord la prise de conscience de la plupart d’entre nous « qu’agir pour les autres, c’est aussi agir pour soi ». Car être sapeur-pompier volontaire, prêter son concours pour organiser la fête du quartier, soutenir son voisin âgé, participer à des maraudes, militer contre les autoroutes en Amazonie… c’est aussi rencontrer d’autres personnes, découvrir un univers nouveau, se faire plaisir, s’enrichir, acquérir des savoir-faire… Autant d’opportunités d’épanouissement personnel désormais reconnues par chacun, spontanément mises en avant auprès de l’entourage, quand elles ne sont pas clairement affichées dans un CV. Les étudiants l’ont en effet bien compris lorsqu’ils ont été encouragés à valoriser leurs expériences bénévoles lors de recherches de stages ou devant
un jury. Et l’intérêt porté au bénévolat entre aussi, petit à petit, dans les lycées, quand il est par exemple question de stages de 3ème en association ou d’une nouvelle option au bac. Pour tous les âges, un « passeport bénévole » a été mis en place par France Bénévolat pour attester des expériences successives en association et les recenser. Les capacités personnelles, les aptitudes, les savoirfaire, voire les compétences acquises dans le bénévolat, sont incontestables, aujourd’hui incontestées et valorisées.
L’engagement, socialement et professionnellement valorisé
Il est donc assez naturel que l’encouragement aux actions solidaires ait également franchi le pas de l’entreprise. Le mécénat traditionnellement entendu comme soutien financier à des associations, prend des formes nouvelles. Petites ou grandes, de tous secteurs, parfois portées par une démarche de RSE (responsabilité sociétale des entreprises), les entreprises sont de plus en plus nombreuses à mettre en relation leurs salariés avec des projets solidaires. Soit pour les inviter à les soutenir bénévolement sur leur temps libre (souvent pour compléter une action de mécénat classique de l’entreprise elle-même), soit pour leur proposer de consacrer une partie de leur temps de travail à accompagner une association, dans le cadre d’une
1/ Voir les éditions annuelles de La France bénévole, notamment la 13ème édition 2015 et une recherche-action intitulée Développement du numérique dans les associations et les nouvelles formes de mobilisation citoyenne.
2_ANALYSE -Janv16.indd 56
22/07/2016 16:58
/ MARKETING ASSOCIATIF /
opération de mécénat de compétences. Des associations comme Passerelles & Compétences ou Pro Bono Lab en ont fait leur mission et leur activité principale. Elles assurent, à leur façon, la liaison entre associations et entreprises, professionnels ou étudiants, pour des missions bénévoles ponctuelles répondant à des besoins bien définis : de la constitution d’un dossier de subvention à la définition d’une stratégie de communication, en passant par des conseils juridiques, un montage vidéo, une stratégie digitale, la création d’un logo, une campagne de financement participatif...
Le numérique, un élan formidable
Ces derniers exemples nous montrent à quel point le numérique prend très souvent une part importante quand il s’agit d’agir pour les autres. Au plan individuel, nombre d’actions solidaires sont à portée de clic : soutenir une initiative sur les réseaux sociaux, accompagner financièrement un projet via le don en ligne ou le financement participatif, proposer du matériel ou des fournitures, défendre une cause sur change. org, avaaz.org ou une autre plateforme de pétitions en ligne… On le voit, le numérique invente chaque jour de nouvelles façons d’agir pour les autres. Chacun peut devenir acteur là où il est. Chacun peut se laisser aller librement à ses coups de cœur et passer à l’action instantanément. C’est une avancée réelle si l’on pense au nombre de bonnes intentions restées lettre morte, du temps du seul chéquier. Et chacun peut même, en temps réel, mesurer l’impact de son action : le compteur tourne sous nos yeux, les hashtag marquent les reprises sur Twitter et les Like fleurissent sur les pages Facebook. Un des mérites du numérique est en effet de pouvoir toucher un maximum de personnes en un minimum de temps, en activant tous ses réseaux et en s’appuyant sur toutes ses communautés. C’est aussi de parvenir à faire vibrer
2_ANALYSE -Janv16.indd 57
la fibre solidaire qui pouvait sommeiller chez ceux qui tournaient le dos au bénévolat et aux autres actions de solidarité. Catalyseur, accélérateur et diffuseur d’actions solidaires pour chacun d’entre nous, le numérique l’est aussi au plan collectif. Il donne de l’audience et de l’ampleur à des projets portés par une association, par une bande de copains ou par un collectif. Il ouvre le champ des possibles, rassure les plus frileux et encourage à tenter ses propres actions collaboratives. Au-delà de cet éveil aux initiatives collectives, Internet a transformé – et continue de transformer – les pratiques mêmes des associations. On ne citera ici que ces dernières, par facilité de lecture, et parce qu’elles demeurent un lieu privilégié du « faire avec » et du « faire pour », fréquenté par 12,5 millions de bénévoles, et par 25 millions d’adhérents qui sont autant de bénévoles en puissance. Pour autant ce qui suit vaut pour les autres formes d’organisations collectives. Leur gestion au quotidien, leurs relations avec leurs partenaires, leur communication … ont été modifiées par l’usage d’Internet. Elles ont même parfois été profondément bouleversées, au prix de quelques réorganisa-
Analyse
57
tions, voire de conflits. En ce qui concerne le bénévolat, les mails, les SMS, les visioconférences… facilitent considérablement les échanges entre les membres et limitent les temps de réunion. Ils rendent plus active la participation des bénévoles peu disponibles ou peu mobiles. Ils permettent de réaliser des missions précises à distance, parfois régulières (secrétariat, comptabilité…) et parfois ponctuelles comme celles citées en exemple précédemment… Ainsi est né l’e-benevolat évoqué plus haut et souvent cité parmi les « nouvelles formes d’engagement », notamment en direction des actifs, déjà partagés entre leur vie familiale et professionnelle et donc peu disponibles. Ce panorama rapidement dressé peut paraître un peu naïf ou parfois angélique. Qu’il en soit ainsi, s’il peut éveiller quelques consciences et donner quelques idées. Faisons le pari que ces initiatives se nourriront les unes les autres, et que les gestes spontanés, faits parfois sous le coup de l’émotion, se prolongeront dans le temps. Donnons aussi les moyens aux associations de s’adapter à ces nouvelles formes d’engagement et d’apprivoiser ces bonnes volontés pour qu’elles les accompagnent au mieux dans la durée. l
Recherches & Solidarités est un réseau associatif d’experts au service des acteurs et des décideurs, pour leur offrir les informations les plus récentes sur la vie associative et les solidarités en France. Ses travaux sont en libre accès sur www.recherches-solidarites.org
22/07/2016 16:58
Analyse
58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
La vie associative facteur de rénovation du lien social Dans un contexte de morosité marqué par de profondes transformations de la société française, quelle peut être la contribution des associations au renouveau d’une société plus citoyenne ? C’est la question posée par ces deux chercheurs dans leur enquête, menée en partenariat avec la Fonda et le Crédit Mutuel Jean-Michel PETER chercheur au CERLIS.
Roger SUE chercheur au CERLIS.
Synthèse de l’enquête Cerlis-CNRS (décembre 2013) « Quels freins et moteurs à l’engagement bénévole » *Résultats complets de l’étude à télécharger sur https://www.associatheque.fr/fr/parutions/etudes/benevolat.html
CERLIS : Centre de Recherche sur le lien social Cerlis-CNRS Paris Descartes Cité Sorbonne
2_ANALYSE -Janv16.indd 58
L
e rapport démontre un renouveau des modalités de l’engagement bénévole et de ses implications dans la vie quotidienne. Deux faits retiennent particulièrement l’attention. Premièrement, l’engagement des bénévoles dans la vie de la cité garde un niveau très élevé. Ainsi, à la question sur les avantages de l’investissement dans les mouvements associatifs, 68,1 % soulignent « Défendre des valeurs de solidarité », 65,6 % « S’impliquer dans la vie locale », et 54,1 % « Recréer du lien social ». Deuxième grand enseignement de l’enquête, le principe d’association et les pratiques de loisir sont plébiscités pour créer du lien social. A la question « Selon vous, aujourd’hui en France, qu’est-ce qui contribue le plus à créer du lien social ? », 81,2 % répondent « l’engagement associatif ».
Motivations et intérêts d’être bénévole : de l’altruisme à la réalisation de soi
Les ressorts de l’engagement La recherche d’expériences significatives pour soi-même est une condition qui contribue à faire du bénévolat un moment privilégié pour la reconnaissance de soi dans l’altérité. Dans les réponses spontanées pour qualifier son engagement reviennent des expressions du type : « Par choix personnel et intérêt depuis l’adolescence », « Travailler pour le collectif est la meilleure façon de s’améliorer soi-même », « Initiative personnelle ».
« Pratiquer régulièrement avec d’autres personnes de tous horizons socioprofessionnels qui partagent cette passion », « Faire vivre les passions et motiver les nouveaux membres », « Apporter du bon temps et enrichir la vie collective » font aussi partie des ressorts de l’engagement. Les bénévoles considèrent que la « rencontre » et le « partage d’une cause » commune sont généralement les principales raisons de leur engagement. Leur motivation première est massivement « Pour être utile à la société, faire quelque chose pour les autres » (67,8 %). Les compétences au cœur de l’engagement L’acquisition ou le développement des compétences est très importante pour les bénévoles. Si 81 % d’entre eux estiment que leurs « compétences sont mises en valeur par l’association », ils sont encore plus nombreux (93,6 %) à juger que « l’exercice d’une activité associative leur a apporté des compétences ou des connaissances nouvelles ». La fonction compétence fait désormais partie du noyau dur qui favorise le bénévolat associatif. L’organisateur et l’animateur ont remplacé le militant Les qualités ou l’utilité que se reconnaît la population bénévole sont avant tout celles « d’organisateurs » (57,2 %) ou au moins « d’animateurs » (49,7 %), ce qui indique à la fois l’importance prise par les fac-
teurs organisationnels dans les associations et une professionnalisation croissante. Le militant dévoué corps et âme à une organisation ou une cause, n’est plus la figure dominante facteur de l’engagement bénévole. Les membres sont les meilleurs ambassadeurs pour recruter des bénévoles Phénomène nouveau révélé par notre enquête, le facteur « déclencheur » de l’engagement résulte le plus souvent d’une « démarche directe effectuée par un membre d’une association » (49,8 %). Prosélytisme et contact direct figurent donc parmi les moyens les plus efficaces pour recruter de nouveaux bénévoles. La sollicitation et la cooptation par les associations et le « bouche à oreille » supplantent peu à peu les traditions familiales (30,3 %). Ce phénomène est assez net dans le domaine sportif où un dépannage occasionnel peut se transformer par un engagement plus durable. Au final, s’associer et s’engager, c’est avoir des intérêts et des préoccupations en commun et former un groupe à partir de ces intérêts. Le rôle de la famille, les relations au travail s’estompent au profit des réseaux d’amitié, et de partage de valeurs communes autour de moments conviviaux. Les jeunes et les étudiants se représentent plutôt leur engagement entre un idéal de réalisation de soi et d’acquisition de compétences ; tandis que les seniors l’inscrivent dans
22/07/2016 16:58
/ MARKETING ASSOCIATIF /
une identité collective au nom d’un idéal de solidarité et d’intégration au niveau local.
place à un « engagement distancié », voire « critique » et du pouvoir de dire non au nom du Je.
Résistances et freins à l’engagement bénévole
Un besoin de reconnaissance Enfin la dernière question confirme le souhait de reconnaissance symbolique de l’engagement bénévole de la part des pouvoirs publics et des associations : « Il faut une vraie reconnaissance du statut de bénévole ». Concrètement cette reconnaissance peut être une compensation à l’activité bénévole, comme des mois comptant dans le calcul de la retraite. Mais elle n’est pas seulement fondée sur des aspects financiers ou statutaires, mais plutôt sur le respect de la personne (faire confiance, laisser des initiatives et des responsabilités...) : « Ce n’est pas de l’assistanat dont ont besoin les associations mais de liberté d’action et d’encouragement ». Pour satisfaire cette demande, il faut mieux prendre en compte les besoins et aspirations personnels du bénévole. Celui-ci ne veut plus être considéré comme une variable d’ajustement corvéable à merci au service d’une institution aussi philanthropique soit elle, au détriment de ses choix et satisfactions personnels. On est passé de « l’individu anonyme » à « l’individu relationnel » pour qui les notions de plaisir, de
Un besoin de formation Paradoxalement la notion de compétences peut apparaître comme un frein notable à la prise de responsabilités pour nombre de bénévoles qui craignent de n’être pas au niveau, y compris dans une moindre mesure chez les plus diplômés. D’où la demande formelle de « stages de formation » (28,3 %) pour accepter de nouvelles responsabilités, ou « tout autre moyen d’acquérir des compétences ». D’une manière unanime, se dégage une plus grande attention aux demandes de formation, d’autant que les compétences demandées aujourd’hui sont perçues comme de plus en plus fortes au niveau de la prise de responsabilités au sein des associations. La prise en compte des contraintes individuelles S’exprime également une crainte pour un certain nombre de bénévoles, surtout chez les plus âgés, de se laisser submerger par des pesanteurs et une organisation trop lourdes qui brideraient leur marge d’initiative et de liberté. D’où le souci récurrent qui émerge de « préciser le rôle et les limites de chacun sans les rejeter » et « la question du temps et du partage des tâches à effectuer ». Emerge à travers les réponses, une véritable demande auprès des dirigeants associatifs « d’accepter de s’adapter en fonction des contraintes et du désir d’investissement de chacun » et « d’expliquer clairement aux gens ce qu’ils peuvent apporter et ce qui leur est demandé comme contraintes ». L’engagement traditionnel, enraciné dans des appartenances « communautaires », fondé sur une intégration verticale au sein de structures souvent fédérales, s’inscrivant dans la durée, privilégiant le nous, est un modèle moins dominant, qui laisse
2_ANALYSE -Janv16.indd 59
Analyse
59
développement personnel, et de connaissances des autres, sont déterminantes pour motiver l’engagement. Avec cette étude, nous pointons des changements dans les formes d’engagements que nous avions déjà envisagés lors de notre précédente enquête*. Au cœur de la notion d’engagement bénévole, existe un sentiment de libre choix en interaction avec une recherche de bien-être et de sociabilité, que permet le développement du temps libre. Les résultats de cette enquête situent l’apparent paradoxe actuellement en question dans l’engagement bénévole, entre recherche identitaire et liens sociaux. Son développement repose en dernière instance sur l’insertion de l’individu au sein d’un collectif dont il partage des normes et des valeurs communes. Dans cette perspective, l’identité comme les collectifs sont issus d’une coproduction au sein de laquelle l’individu occupe une place centrale et dont l’engagement associatif constitue une voie possible d’une richesse indéniable, notamment comme forme de résistance au délitement social. Cependant la prudence s’impose s’il s’agit de faire du milieu associatif l’ultime recours face à un repli sur soi que la vitalité bénévole viendrait démentir. l
22/07/2016 16:58
Analyse
60
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
L’engagement des jeunes comme bénévoles : perception des jeunes bénévoles et de leurs parents
Patricia HUMANN Coordinatrice du pôle Ecole, petite enfance, jeunesse à l’UNAF
L’UNAF est intéressée à double titre par l’engagement des jeunes. D’abord, parce que s’engager, c’est devenir adulte, et les parents se réjouissent de voir que leurs enfants en sont capables. Ensuite, parce que les associations familiales souhaitent aussi le renouvellement des générations de bénévoles. L’UNAF a donc voulu interroger des jeunes bénévoles et des parents. Nous publions ici les résultats de l’étude qualitative réalisée entre mars et juillet 2013. Des actions très diversifiées
Les jeunes enquêtés sont engagés dans des actions très diverses que l’on peut organiser selon les publics et la nature de l’aide. C’est cette diversité d’actions possibles qui plaît aux jeunes rencontrés, avec en général une préférence pour les actions concrètes de terrain, davantage que pour la participation à la gestion ou à la gouvernance de l’association.
Le bénévolat : un engagement très positif pour les jeunes et leurs parents
Les représentations collectives du bénévolat et du jeune bénévole sont positives. Le bénévolat véhicule les notions d’engagement et d’action motivante et passionnante. Les moments vécus sont perçus comme uniques, marquants et forts. Les bénévoles découvrent « tout un autre monde » (à l’étranger ou en France).
L’image du jeune bénévole est particulièrement idéalisée par les parents : c’est le fils ou la fille « idéal » à la fois actif, intelligent et humain. Auprès des jeunes, l’image du bénévole est plus quotidienne et souvent justement valorisée pour sa simplicité et son accessibilité. Les représentations des jeunes évoquent cependant des risques de dérives et d’excès, qui rejoignent leur propre vécu (ou leur perception de l’engagement de leurs parents ?).
Objectifs de l’étude •1 Comprendre pourquoi les jeunes bénévoles se sont engagés dans une association. •2 Analyser le vécu de l’engagement de ces jeunes, ce qui s’est bien ou moins bien passé, leurs perceptions positives ou négatives de tous les aspects de leur engagement, des personnes rencontrées, des actions conduites … •3 Comprendre si l’engagement a permis à ces jeunes bénévoles de devenir plus adultes, plus autonomes. Comment les jeunes analysent ce point spécifique et comment leurs parents le ressentent. •4 Analyser la connaissance et l’image que les jeunes et les parents ont des associations familiales. Comprendre si les jeunes pourraient envisager de s’engager comme bénévoles dans une association familiale aujourd’hui ou demain.
2_ANALYSE -Janv16.indd 60
Méthodologie •6 réunions de groupe réunissant 7 à 12 jeunes chacune, de 18 à 25 ans, d’une durée de 2h30 : 3 réunions à Paris (jeunes habitant en Ile de France) et 3 à Caen (jeunes habitant la Basse-Normandie). •2 réunions de groupe de parents de jeunes bénévoles réunissant 8 parents chacune, d’une durée de 2h30 : 1 réunion à Paris (parents habitant en Ile de France), 1 réunion à Caen (parents habitant la Basse-Normandie). Soit au total : 51 jeunes bénévoles, dont 2/3 étudiants (tout type d’études), 1/3 en emploi ou en recherche d’emploi ou en service civique. Les catégories socioprofessionnelles (CSP) de leurs parents étaient par ailleurs variées. 16 parents de jeunes bénévoles, de CSP variées.
22/07/2016 16:58
/ MARKETING ASSOCIATIF /
Analyse
61
Des actions très diversifiées EDUCATION, ENCADREMENT, ANIMATION
• Encadrement d’enfants à l’étranger (orphelinat, enfants handicapés...) • BÉNÉVOLES DES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES • BÉNÉVOLES
• Encadrement d’enfants en France • BÉNÉVOLES
DES ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES •
Sensibilisation d’étudiants, de lycéens • Animation de quartier • BÉNÉVOLES DES SCOUTS • Animations culturelles
DES SCOUTS
• Quête d’argent,
•
PUBLIC FRAGILISÉ
nourriture • vêtement
• Visite de personnes âgées
•
Maraude • BÉNÉVOLES DES ASSOCIATIONS
CARITATIVES • Aide aux personnes handicapées •
TOUT PUBLIC
• BÉNÉVOLES DES ASSOCIATIONS CARITATIVES
•
Insertion • BÉNÉVOLES DES ASSOCIATIONS
Secourisme • BÉNÉVOLES DES ASSOCIATIONS CARITATIVES
ÉTUDIANTES • Ateliers avec des personnes incarcérées • BÉNÉVOLES DES SCOUTS PRISE EN CHARGE SOUTIEN Les jeunes et les parents opposent à cette image globalement positive l’image du jeune « non bénévole » plus superficiel et associable, ou tout simplement trop timide ou inquiet. Mais les jeunes bénévoles imaginent pouvoir convaincre tous les jeunes, quels qu’ils soient, d’entrer dans une démarche de bénévolat, en s’y prenant correctement, sans le culpabiliser, en lui montrant le plaisir que le bénévolat peut procurer.
Les sources de l’engagement
Selon les parents, le bénévolat des jeunes s’annonce dès le plus jeune âge et s’inscrit dans la tradition familiale. Les jeunes bénévoles ont montré assez tôt, selon leurs parents, une forte sensibilité à la « misère du monde », alors que ce n’est pas forcément le cas de tous leurs enfants. Parfois, un événement personnel ou vécu par un proche a pu servir de déclencheur. Les parents des jeunes engagés ont la plupart du temps eu une expérience assez longue comme bénévoles et leurs enfants ont pu participer à leur engagement. Les parents
2_ANALYSE -Janv16.indd 61
ont l’impression que les jeunes posent un acte d’adulte en devenant bénévoles. Ils les encouragent donc la plupart du temps et les épaulent quand ils le peuvent. Ils sont généralement assez fiers de leur engagement. Les jeunes bénévoles rencontrés confirment l’importance du bénévolat dans la culture familiale et certains jeunes étudiants ont par ailleurs été sensibilisés au lycée ou à l’université à telle ou telle cause. On retrouve fréquemment un lien avec les études et le futur métier dans le choix spécifique de telle ou telle association (droit/Génépi ; médecine/association de prévention santé ; psychologie/ accompagnement d’enfants). Etre confronté au « public », aux usagers, leur apparaît nécessaire avant de commencer à exercer leur métier. Le bénévolat permet aussi parfois d’occuper du temps libre et/ou des jeunes qui n’ont pas réussi à trouver un emploi peuvent aussi s’engager bénévolement à défaut de pouvoir travailler. Pour les bénévoles scouts, l’engagement est spécifique car il est vécu comme une continuité
naturelle après un parcours de scoutisme, parcours pour lequel la frontière entre le moment où l’on est « usager » et celui où l’on est « bénévole encadrant » est flou.
Entre devoir moral et découvertes d’expériences et d’actions
Pour les jeunes encadrant des enfants et adolescents dans les mouvements de scoutisme, il existe très clairement l’idée de redonner à d’autres enfants ce qu’ils ont eux-mêmes reçu. Par ailleurs, les chefs sont des figures d’identification dans lesquelles ils se projettent volontiers. Pour les jeunes engagés dans les associations étudiantes ou caritatives, la curiosité joue un rôle important : curiosité face au bénévolat, curiosité face à un autre monde. L’engagement associatif permet de vivre des expériences, et souvent des expériences intenses. Les jeunes bénévoles déclarent avoir ainsi accès plus directement à un monde d’adultes qui ne leur serait pas accessible autrement. Ils ont l’impression
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
62
plus jeunes, de l’action collective, des rencontres et des relations amicales, du succès et de la joie de « faire plaisir », même si les difficultés sont loin d’être absentes. Ils apprécient l’action collective et les liens nouveaux qui se créent ou qui s’approfondissent, autour d’une expérience commune, du partage des mêmes objectifs, d’un engagement librement choisi. Ils déclarent avoir rencontré des gens exceptionnels ou particulièrement émouvants. Ils éprouvent la joie du travail bien fait, du succès, du « challenge ».
de pouvoir agir sur le monde et d’agir librement, de ne pas rester passifs, d’agir à plusieurs, d’agir concrètement, au lieu de simplement donner de l’argent. On retrouve parfois la notion de donner à d’autres ce qui leur a manqué, de réparer ou de faire ce qu’ils aimeraient qu’on fasse pour eux si cela leur arrivait. Finalement, les jeunes bénévoles souhaitent changer le monde … « un peu ». Les jeunes rencontrés ne pensent pas pouvoir révolutionner la société actuelle, mais leur engagement leur donne le sentiment de pouvoir la faire évoluer en douceur. Les parents sont conscients du changement entre l’engagement des jeunes aujourd’hui et leur propre engagement au même âge. Certains parlent, concernant l’engagement des jeunes, de « militantisme réaliste ». Les jeunes bénévoles rencontrés parlent aussi de leur volonté de progresser eux-mêmes sur le plan moral, de devenir plus humains, de grandir.
Un engagement ressenti comme largement positif, malgré les difficultés Le vécu de l’engagement bénévole est majoritairement positif : plaisir des jeux avec les
2_ANALYSE -Janv16.indd 62
Certains éléments de l’engagement bénévole sont cependant difficiles à vivre : • La surcharge de travail : les jeunes ont des difficultés à doser leur engagement. Leurs parents le perçoivent aussi. • Les responsabilités, parfois trop grandes, sans soutien d’adultes. • La difficulté de l’action ellemême, les imprévus stressants. • L’obligation d’aller jusqu’au bout malgré les contraintes. • Les difficultés inhérentes à toute action collective et aux relations humaines : l’impression du manque d’efficacité des autres bénévoles, de la structure, ou du faible engagement des autres bénévoles, la difficulté à se faire entendre et le sentiment d’impuissance. • La hiérarchie adulte/jeune trop rigide, voire l’autoritarisme, alors qu’on attend, en tant que bénévole, des relations d’égal à égal. • L’investissement au local ou au national dans le mouvement en perdant le lien avec le terrain. • Le choc de la confrontation directe avec la misère (évoqué par les jeunes mais aussi par les parents). • Le poids de l’administratif et du réglementaire, parfois antinomique avec la mission, sans aucun sens.
Plus d’autonomie et de maturité
Pour les parents de jeunes bénévoles, l’engagement de leurs enfants les fait grandir et les construit au plan moral. Selon leurs parents, l’engagement comme bénévoles les rend plus autonomes et plus adultes. Il les rend plus sûrs d’eux-mêmes et plus heureux. Les jeunes sont davantage en capacité de défendre leurs opinions, de convaincre. Leur engagement leur permet de prendre conscience de certaines réalités mais aussi d’acquérir des qualités de maturité, de sérieux, et de faire preuve d’une plus grande ouverture d’esprit. Il leur apporte des qualités morales, de générosité, d’effacement de soi. Il leur apprend « le collectif », leur apporte un savoir non théorique et des valeurs qu’on n’apprend nulle part ailleurs. Les jeunes ont l’impression d’avoir acquis des compétences concrètes et diversifiées et d’avoir renforcé et enrichi leur personnalité. L’engagement apporte des compétences d’organisation, d’efficacité, de rapidité de décision, de « direction », de management, d’expression orale, de persuasion, de travail d’équipe, de capacité d’écoute, de psychologie. Sur le plan de leur personnalité, leur engagement leur a apporté, selon eux, de la confiance en soi, de l’estime de soi, une maturité, et des qualités personnelles. Le bénévolat apporte aussi un réseau de relations, des liens d’amitié. Enfin, le bénévolat peut impliquer un changement de vie important, conduire à un changement d’orientation professionnelle ou aider à passer une période de crise difficile.
Associations familiales : des projets à définir pour les jeunes. Les parents connaissent généralement les associations familiales, au moins de nom. Ils imaginent facilement les actions des associations fami-
22/07/2016 16:58
/ MARKETING ASSOCIATIF /
liales en termes de services aux familles, concernant tous les membres de la famille, avec un accent envers les personnes les plus fragiles. Ils imaginent le cœur de l’action des associations familiales comme s’articulant autour de la notion de cohésion, d’entente familiale. Certains apprécient cette prise en charge globale des membres de la famille. Certains parents imaginent tout à fait que les jeunes peuvent avoir leur place comme bénévoles dans les associations familiales, surtout pour s’occuper d’enfants. Mais d’autres pensent qu’ils sont plus attirés par d’autres types d’associations, plus internationales. Les jeunes ne connaissent pas vraiment les associations familiales, même si certains les ont côtoyées sans le savoir. Pour certains, la mission des associations familiales est floue, imprécise. Ils imaginent parfois qu’elles n’interviennent que dans des situations extrêmes de conflit, de violence ou de maltraitance (du ressort de la protection de l’enfance et des femmes).
Les jeunes peuvent-ils s’imaginer bénévoles dans une association familiale ?
Spontanément le mot famille évoque des éléments positifs pour les jeunes : un refuge, une présence en cas de difficulté, des liens forts, même si parfois un peu trop présents. Mais ils reconnaissent qu’ils sont en phase de transition entre leur famille initiale, dont ils cherchent aujourd’hui plutôt à s’éloigner, et la famille qu’ils vont construire. Certains jeunes ne s’imaginent pas forcément en capacité de devenir bénévole dans une association familiale car ils pensent à des situations difficiles de « drames » familiaux qui les inquiètent et à une action d’accompagnement approfondi, d’écoute (type médiation ou soutien psycho-
Analyse
63
logique) dont ils ne se sentent pas capables. Ils imaginent qu’il est nécessaire d’avoir une formation approfondie en psychologie ou une maturité qu’ils n’ont pas encore. Ils ne se sentent pas forcément concernés par la famille, ni forcément très sensibles à ses difficultés. Ils sont en revanche davantage interpellés par la pauvreté. Mais certains pourraient s’imaginer bénévoles dans une association familiale car cette dimension globale et familiale leur parait au contraire pertinente. Ils imaginent alors la dimension festive et conviviale des familles plutôt que des situations tragiques. Ils seraient intéressés par des projets précis, une mission spécifique, centrée sur le quotidien des familles. l Retrouvez toute l’étude sur www.unaf.fr
D’autres, au contraire, imaginent concrètement des actions centrées sur la médiation familiale, le soutien à la parentalité et les familles les plus fragiles (orphelins, enfants malades, personnes illettrées …). Ils imaginent que l’engagement associatif familial s’inscrit davantage dans la durée que dans les associations auxquelles ils appartiennent. A Caen, certains jeunes (bénévoles associations caritatives) en ont entendu parler et imaginent plus facilement des associations qui s’occupent de toutes les familles, pas uniquement des familles en difficulté, avec un cœur de mission centré sur le développement des liens, de la convivialité entre familles. Le soutien des familles en difficulté est davantage, selon eux, la mission des associations caritatives.
2_ANALYSE -Janv16.indd 63
22/07/2016 16:58
Analyse
64
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Le marketing au service du développement des associations Parler de marketing dans le secteur associatif suscite immédiatement deux grands questionnements. Celui de la légitimité tout d’abord : le marketing, né dans les entreprises commercialisant des produits de grande consommation (d’où la référence constante aux lessives et aux savonnettes), est-il légitime à s’intéresser à des organisations fort différentes dans leurs finalités et dans leurs modes de fonctionnement ? François MAYAUX Professeur à EM LYON Business School et directeur de la société de conseil alteriade
D
errière la question de la légitimité apparaît une seconde interrogation portant sur les spécificités associatives. En effet, prôner la légitimité (et même l’intérêt !) d’une discipline pour un secteur ne signifie pas pour autant nier l’identité particulière de ce secteur. Cet article visera justement à présenter les spécificités d’un marketing associatif qui, loin d’être un gros mot, peut être mis réellement au service du développement des associations.
LE MARKETING N’EST PAS UN GROS MOT !
Cet article prolonge et actualise une précédente publication plus académique : MAYAUX F., 2012, Le marketing des organisations de l’économie sociale et solidaire in Management des entreprises de l’économie sociale et solidaire, identités plurielles et spécificités, BAYLE E. et DUPUIS J.C. (eds), De Boeck, collection Méthodes & Recherches.
2_ANALYSE -Janv16.indd 64
Les entreprises trouvent leur raison d’être dans la vente de produits et services dont des acheteurs reconnaissent la valeur en les acquérant pour un prix donné ; les entrepreneurs, les actionnaires, voire les salariés, bénéficiant des profits éventuellement dégagés. Au contraire, la mission sociale est première dans le cas des associations qui n’ont pas pour finalité de dégager du profit et de le répartir. Beaucoup d’associations sont nées avec la volonté de transformer l’environnement dans lequel elles se situent, dans le sens de la mission qu’elles se sont fixées. La définition d’une mission précise est dès lors à considérer comme une priorité et comme un préalable indis-
pensable. Le marketing est appelé à se mettre au service d’une « mission ».
L’augmentation de la concurrence explique l’irruption du marketing
Nous pouvons nous référer à l’étude conduite en 2013 par Viviane Tchernonog recensant 1,3 million d’associations en activité en France. Il se crée près de 70 000 nouvelles associations par an. Autant de structures qui sont, en quelque sorte, en concurrence les unes avec les autres. Le secteur associatif est en outre concurrencé par des entreprises privées, notamment dans le cadre d’appels à projets qui ne peuvent être réservés aux seules associations. C’est dans ce contexte concurrentiel que l’on peut parler de marketing. En effet, le marketing apparaît dans des situations difficiles lorsque l’offre est supérieure à la demande. Ce fut le cas à l’occasion de la crise de 1929 aux Etats-Unis. En France, c’est à la fin de la période dite des « 30 glorieuses », dans les années 70, que le marketing commence à être enseigné dans les écoles de commerce. Même si le mot de concurrents est souvent mal perçu dans le milieu associatif qui préfère ceux de confrères ou de partenaires, il décrit une réalité de plus en plus prégnante.
Le marketing suppose la possibilité d’un choix réciproque entre « l’offreur » et le « demandeur ». C’est pourquoi, on ne peut guère parler de marketing politique dans le cadre d’un régime totalitaire ou de marketing des causes sociales si tout est défini par la loi (par exemple, le cas de la limitation des naissances en Chine). Le marketing s’est développé dans les associations car le choix (et donc la concurrence) est de plus en plus large : choix des bénévoles potentiels pour sélectionner leur terrain d’engagement, choix des donateurs potentiels, choix des subventionneurs, choix des mécènes… Si le choix n’existait pas, on pourrait parler de persuasion, de conviction ou de communication mais sans doute pas de marketing.
Une définition rénovée du marketing
Si on définit le marketing comme la manière pour une entreprise de concevoir des produits adaptés aux besoins de ses clients, on ne peut certes pas parler de marketing associatif ! Etymologiquement, marketing vient de mercatus qui signifie le lieu d’échange. Cet échange est marchand pour les entreprises, mais il peut aussi être social et symbolique comme c’est le cas dans de nombreuses associations (l’accompagnement de
22/07/2016 16:58
/ XX /
personnes en difficulté, la relation avec un bénévole…). Le marketing consiste non pas à vouloir servir un marché (d’où le mythe du client-roi qu’il faut servir en satisfaisant ses besoins) mais à s’intéresser aux conditions de l’échange entre une organisation (par exemple une association) et les différentes entités avec lesquelles elle est en relation (par exemple des adhérents, des donateurs, des subventionneurs). Pour être mis au service des associations, le marketing doit donc s’appuyer sur une définition élargie, à savoir : « permettre à une organisation de mieux piloter les échanges avec ses différentes parties prenantes dans une situation de concurrence au service des objectifs et de sa mission. » Cette définition élargie caractérise bien le fait que vouloir mettre le marketing au service d’autres formes d’organisations que l’entreprise ne vise pas à vouloir imposer partout une logique de marché, dans une perspective économique libérale ! Bien au contraire, le marketing doit être un outil au service des valeurs et du projet associatif. Une politique marketing (allant de l’offre à la com-
2_ANALYSE -Janv16.indd 65
munication) ne peut se déployer efficacement dans les associations qu’en s’appuyant sur une formulation précise, et partagée en interne, de la mission.
UN MARKETING COMPLEXE ET MULTIPOLAIRE
Si le marketing des entreprises utilise des techniques de plus en plus compliquées et sophistiquées, celui des associations est, contrairement à ce que l’on peut penser, souvent plus complexe. La raison fondamentale de cette complexité provient du nombre et de la diversité des parties prenantes concernées.
Deux « marchés » : les bénéficiaires et les financeurs
Contrairement à une entreprise qui tire ses revenus de ses clients, une association doit souvent faire une distinction entre les « bénéficiaires » auxquels elle procure des biens ou des services et les « donateurs » desquels elle tire ses ressources. En effet, les personnes qui bénéficient des offres des organisations à but non lucratif le font souvent gratuitement ou avec des réductions conséquentes. Illustrons ce point clé avec quelques exemples : •L e bénéficiaire de l’action d’une association du secteur sanitaire et social (un han-
Analyse
65
dicapé, un chômeur en processus de réinsertion…) ne finance généralement pas la totalité des services qu’il reçoit. C’est un subventionneur (en l’occurrence l’Etat, un conseil départemental, une caisse de sécurité sociale…) qui donne à l’association la plus grande partie des moyens d’accomplir sa mission. •U ne association humanitaire sera financée par des aides publiques (venant de l’Etat ou de l’Europe) et par des donateurs privés, non par les personnes qu’elle soutient au quotidien. •U ne association culturelle ne pourra généralement pas équilibrer son budget seulement avec les entrées de ses spectacles. Elle aura besoin de subventions publiques et/ou de l’apport de mécènes. Cet enjeu peut être caractérisé par des données économiques précises : les financements publics de tous types (subventions, prestations, prix de journée…) représentent en moyenne plus de 50 % des ressources des associations en France, alors que les recettes d’activités privées ne pèsent que moins d’un tiers. Le reste est constitué par les cotisations des
Parties prenantes : Traduction du mot « stakeholder », mot créé par analogie avec « shareholders », les actionnaires d’une entreprise privée
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
66
membres (environ 11 %) et par les dons des particuliers et des entreprises (environ 4 %). C’est pourquoi, le thème du fundraising est sans doute un de ceux qui focalisent le plus l’attention des dirigeants associatifs souhaitant trouver des financements privés (donateurs individuels ou entreprises) en complément des subventions publiques.
césains, responsables d’autres religions, d’autres médias, d’autres radios associatives et d’autres associations pour des partenariats, collectivités locales, autorités publiques, monde social et culturel, etc.
Au-delà du marché : le réseau relationnel
Les parties prenantes internes : les salariés et les bénévoles
La distinction entre les bénéficiaires et les financeurs des associations n’est pas encore suffisante pour décrire la complexité du contexte associatif. De par leur objet même, les associations se trouvent souvent profondément insérées dans la Cité, dans la vie sociale, et sont ainsi amenées à côtoyer et à travailler avec de nombreux organismes ou individus. On appelle réseau relationnel l’ensemble des interlocuteurs extérieurs d’une association qui ne sont ni ses bénéficiaires ni ses financeurs, mais qui peuvent jouer un rôle dans son développement et dans l’accomplissement de sa mission. Un exemple concret, celui d’une radio chrétienne associative, permet d’illustrer ce qu’est un réseau relationnel. Il existe aujourd’hui plus de 80 radios chrétiennes en France qui ont comme bénéficiaires leurs auditeurs, et comme financeurs les Eglises, des donateurs ainsi que l’Etat (via le fonds de soutien à l’expression radiophonique qui soutient financièrement des radios associatives dont les recettes commerciales représentent moins de 20 % de leur chiffre d’affaires total). Mais le développement d’une radio chrétienne dépend aussi de sa capacité à être présente et active dans un réseau relationnel regroupant des parties prenantes nombreuses et variées : paroisses et autres communautés chrétiennes, différents mouvements et services dio-
2_ANALYSE -Janv16.indd 66
Un des enjeux du marketing des associations consiste à gérer au mieux ce réseau de relations complexes.
A la base même de la loi de 1901, il y a les hommes et les femmes et leur volonté de s’associer librement. Les associations possèdent, par rapport aux entreprises, une richesse supplémentaire qui représente aussi une complexité supplémentaire : les parties prenantes internes sont majoritairement constituées de bénévoles et non de salariés (sans compter un troisième statut, plus récent, celui de volontaire associatif). Près de 85 % des associations françaises n’emploient ainsi aucun salarié et ne fonctionnent qu’avec des bénévoles. La France compte environ 16 millions de bénévoles dont 6 millions de bénévoles réguliers ; parmi ceux-ci, 50 % sont retraités. Si le bénévolat a progressé en France ces dernières années, le nombre de bénévoles réguliers est lui en baisse au profit de bénévoles que l’on peut qualifier de « post-it » s’engageant sur des projets ponctuels et changeant fréquemment d’associations et de terrain d’expression. Un des enjeux majeurs du marketing est donc d’aider les associations à recruter, mobiliser et fidéliser des bénévoles sur un « marché » de plus en plus concurrentiel.
Une partie prenante ubiquiste : les membres adhérents
Ils ont des noms différents selon les associations : on les appelle adhérents, membres,
licenciés… Généralement, selon les statuts, ils ont voix délibérative à l’Assemblée Générale et peuvent se présenter aux élections pour devenir administrateurs, membres du bureau, et même président. Ils sont donc a priori les réels acteurs de la démocratie associative. Le mot d’adhérent est fort. Il sous-entend que l’on adhère au projet et à la mission de l’association, que l’on en soit porteur. Par conséquent, l’adhérent est évidemment une partie prenante interne majeure pour une association. Pourtant, dans la pratique, on constate souvent des comportements bien éloignés de cette conception. De nombreux dirigeants associatifs déplorent ainsi le manque d’engagement réel des adhérents qui se caractérise, par exemple, par un taux de participation très faible aux Assemblées Générales, par la difficulté à trouver des candidats pour une fonction élective, par un état d’esprit d’usager plus que d’acteur. Par exemple, être licencié d’un club de tennis serait surtout l’occasion de pouvoir pratiquer son sport à moindre coût, être adhérent d’une association culturelle serait le moyen d’accéder à des visites et à des loisirs à des tarifs avantageux, être membre d’une association de parents d’élèves donnerait l’opportunité d’être informé sur la vie de l’établissement scolaire et la situation de son enfant… La dimension collective serait ainsi oubliée au profit d’avantages personnels. Les adhérents deviendraient presque des clients qu’il faudrait convaincre et séduire et non des acteurs du projet associatif. Cette ubiquité du statut d’adhérent constitue aujourd’hui un des nœuds de la vie associative et un des enjeux majeurs du marketing dans ce secteur.
Schéma de synthèse
La figure 1 ci-dessus permet de synthétiser les apports de cette partie en proposant une
22/07/2016 16:58
/ MARKETING ASSOCIATIF /
Analyse
67
Figure 1 : un marketing multipolaire
Financeurs
Réseau relationnel
(autres parties prenantes externes)
Membres Adhérents
PROJET ASSOCIATIF Internes MISSION (bénévoles et salariés) Bénéficiaires
représentation de la démarche du marketing associatif. Au cœur de ce schéma figurent la mission et le projet associatif que le marketing est appelé à servir et à valoriser auprès de différentes catégories de parties prenantes. Il s’agit bien sûr à la fois des parties prenantes actuelles (celles avec lesquelles l’association est déjà en relation) et des parties prenantes potentielles (celles avec lesquelles l’association veut entrer en relation) : les bénéficiaires, les financeurs (subventionneurs, donateurs individuels et institutionnels), le réseau relationnel (les autres parties prenantes externes), l’interne (bénévoles et salariés), les membres adhérents. Ces différentes catégories ne sont certes pas totalement étanches. On peut ainsi être adhérent et bénévole, bénévole et donateur, membre et bénéficiaire. Mais ces distinctions sont essentielles pour cerner les différentes facettes des publics visés, leurs différents « rôles ».
2_ANALYSE -Janv16.indd 67
LE MARKETING D’UNE UNION, ENCORE PLUS COMPLEXE
Une Union nationale d’associations rencontre une difficulté supplémentaire dans la définition et la mise en œuvre d’une politique marketing : comment concilier l’indispensable vision marketing d’ensemble au niveau national et la situation particulière de chaque structure locale sur son territoire ? Aucune solution extrême ne peut être envisagée : imposer sans discussion des décisions marketing nationales conduirait à démobiliser les acteurs locaux. Au contraire, laisser chaque structure locale totalement indépendante dans ses choix marketing amènerait à un manque de cohérence dommageable. Mais, alors, comment concilier marketing national et marketing local ? Il s’agit en fait d’élaborer un marketing que nous qualifions de « glocal » en apprenant à gérer une dialectique globallocal. Le cas de l’Union Nationale des Associations Fami-
liales (UNAF) est une bonne illustration de ce marketing « glocal ». L’UNAF s’est lancée depuis plus d’un an dans une démarche de développement associatif visant notamment à augmenter le nombre de ses associations familiales adhérentes et le nombre de familles qu’elles représentent (aujourd’hui environ 600 000). L’approche méthodologique qui a été retenue combine des impulsions nationales dans le cadre d’un comité national de développement associatif (CNDA) et des initiatives locales dans le cadre de plans locaux de développement associatif (PLDA) élaborés par les Unions départementales (UDAF). Plusieurs facteurs prêchent pour une dose importante d’adaptation locale. La situation concurrentielle n’est généralement pas la même d’un territoire géographique à l’autre et nécessite par conséquent des réponses adaptées. Des partenaires locaux aux niveaux sociaux, économiques
22/07/2016 16:58
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Analyse
68
et politiques, expriment des attentes conduisant à concevoir et à conduire des actions marketing différenciées sur un territoire d’implantation donné. Cette conception suppose d’accepter une certaine autonomie des structures locales. Il s’agit en fait d’allouer du pouvoir (les auteurs anglo-saxons parlent « d’empowerment ») au niveau local dans un esprit de « marketing interne » où le niveau national se met au service du local en lui apportant des outils pour l’aider dans son développement. Ainsi, l’UNAF s’appuie sur des référents développement associatif (un binôme
bénévole-salarié dans chaque UDAF) qui se réunissent une à deux fois par an et bénéficient de formations et de méthodes afin de pouvoir élaborer leur plan local de développement associatif. La figure 2 permet de visualiser l’articulation nécessaire entre marketing national et local dans le cadre d’une Union ou d’une Fédération d’associations, et le rôle que joue le marketing interne à ce niveau.
ne voyant plus dans l’expression « marketing associatif » un oxymore mais une source d’enrichissement : le marketing, dans le plein respect des valeurs associatives, est une démarche utile au service du développement d’une association ou d’une union d’associations. l
A la lecture de cet article, nous espérons que le lecteur – peutêtre interpellé au départ – a cheminé dans sa réflexion,
Figure 2 : un marketing « glocal »
Union / Fédération Nationale
er int
Union Départementale M
ng eti k r a
ne Marketing global
Marketing externe
Marketing local
Bénévoles Salariés
2_ANALYSE -Janv16.indd 68
Marketing relationnel
Parties prenantes externes
22/07/2016 16:58
Aux côtés des familles Pour mobiliser les militants, mieux connaître leurs adhérents et les aider plus efficacement, les UDAF et les fédérations d’association familiales mènent des actions de terrain et développent des outils innovants. Plusieurs mouvements familiaux présentent leurs valeurs, leurs actions, et les services qu’ils proposent à leurs associations membres. Panorama.
2_ANALYSE -Janv16.indd 69
#70-86
22/07/2016 16:58
Aux côtés des familles
70
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Animation associative : les bonnes pratiques des UDAF Extraits actualisés du recueil de bonnes pratiques des UDAF et URAF sur le développement associatif.
Pour animer leur réseau d’associations, en attirer de nouvelles, ou les aider à recruter de nouveaux adhérents et bénévoles, les UDAF réalisent de nombreuses actions. Voici quelques retours d’expériences réussies.
ANIMER UN RÉSEAU L’objectif : donner envie d’agir collectivement et en complémentarité les uns des autres, afin de créer une dynamique propice à l’éclosion de projets. La démarche vise un travail essentiellement relationnel et comprend différentes actions afin d’accroître le dynamisme destiné au développement des associations et de remédier, le cas échéant, à la mise en sommeil de certaines d’entre elles. Il s’agit de multiplier les formes de participation afin que chaque bénévole, chaque administrateur d’association ait davantage envie de s’impliquer dans une action au profit des familles. Plus il y a de chemins proposés permettant de susciter chez les bénévoles l’envie de s’impliquer, plus on multiplie les conditions favorables à l’adhésion de nouvelles familles ainsi qu’à la fidélisation de celles qui sont déjà adhérentes.
Accueillir les nouveaux bénévoles
Il s’agit de la mise en place d’un dispositif d’accueil permettant au bénévole de s’approprier les valeurs, le fonctionnement et le projet de l’association et de s’inscrire dans le cadre plus large que constitue le réseau national du mouvement familial. Cela passe par l’acquisition de la connaissance et des fonctionnements de l’association qui conduira à la bonne intégration et à un discours commun en son sein. Ce dispositif d’accueil peut, par exemple, prendre la forme d’un entretien du nouveau bénévole avec un des administrateurs et de présentation à l’équipe d’animation.
Valoriser les rencontres statutaires
Les rencontres statutaires des fédérations et des associations, comme par exemple les assemblées générales, constituent également l’occasion de se rencontrer, d’exprimer et d’échanger des idées, de remercier les bénévoles et de s’inscrire dans une perspective dynamique. � L’association interdépartementale (URAF) Rhône-Alpes organise chaque automne un
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 70
forum régional des représentants familiaux. Cette manifestation, qui se tient à l’hôtel de Région, met en lumière les initiatives menées par des acteurs de terrain. Pour l’ensemble des bénévoles participants, c’est un temps d’échanges de réflexions, de renforcement des liens avec les autres associations. C’est aussi une occasion de croiser les problématiques et rechercher des solutions communes. Contact : aira@uraf18.unaf.fr
Faciliter les rencontres avec les bénévoles et les familles adhérentes
Les occasions d’être au contact des bénévoles et des familles, permettent d’entretenir la motivation des bénévoles, d’être proche des familles et de bien connaître ce qu’elles attendent de leur adhésion à une association familiale. Les rencontres, créatrices de liens sont à diversifier, pour maintenir une implication durable : réunions de travail, sessions de formation des bénévoles, journées thématiques d’information, etc. Il peut également s’agir d’évènements plus ou moins formels, mettant en relation les familles adhérentes : soirées débat, fêtes sportives (Famillathlon), contacts directs, informels et/ou festifs rattachés à une activité ou non. A noter, les contextes où les personnes se sentent particulièrement libres de s’exprimer sont aussi ceux qui produisent le plus de dynamisme et de ce fait des résultats particulièrement intéressants. � L’UDAF de Haute-Loire fait connaître son réseau et se développe à l’occasion d’un évènement sportif. Le 1er mai de chaque année est le grand rendez-vous sportif de coureurs du monde entier : à l’occasion de la course annuelle « les 15 km du Puy en Velay », l’UDAF organise depuis 2012 une opération de sensibilisation à la sécurité routière intitulée Contr’addictions : des animations et une voiture-tonneau permettent aux jeunes publics ou aux adultes de simuler des situations de mise en danger sur la route, en particulier en
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
cas d’absorption d’alcool ou de stupéfiants. A la suite de sa participation à l’opération conduite par l’UDAF, une association familiale de victimes et parents de victimes d’accidentés de la route est devenue adhérente. Cela lui permet de se faire connaître auprès d’un plus grand nombre de familles, par l’intermédiaire des jeunes qui ont assisté à leurs interventions de prévention. Chaque année, 1 millier de personnes fréquentent les différents stands de préventions mis en place par l’UDAF et ses associations adhérentes. Dans une ambiance conviviale et ludique, très prisé par les jeunes, c’est néanmoins en temps très fort en termes d’échanges, de questions et de sensibilisation sur les conduites à risque. Contact : contact@udaf43.org
nouer des liens soit avec les collègues bénévoles d’autres associations de son propre mouvement, soit avec les bénévoles d’autres mouvements. Tous ces bénévoles découvrent généralement qu’ils partagent beaucoup plus qu’ils ne le pensaient.
Inciter à la participation d’évènements inter-associatifs
DÉVELOPPER LA FONCTION SUPPORT DES UDAF
La participation à des forums d’associations, à des concours d’initiatives associatives permet de stimuler la créativité des associations familiales et d’impliquer leurs membres dans la préparation des projets. � L’UDAF de Paris organise un concours des initiatives associatives. Le Trophée des Familles a été organisé pour la seconde fois en 2015. Il s’agit d’un prix destiné à promouvoir et valoriser des actions innovantes en faveur des familles. Le projet consiste principalement à animer plus fortement les liens entre l’UDAF et les associations, pour inciter les associations à concourir. Plusieurs catégories de projets sont proposées (communication, mobilisation des adhérents, services aux familles, etc.) Une campagne de vote en ligne a eu lieu pendant près de trois semaines pour mobiliser les associations. Un jury composé notamment de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la mission Familles de la Ville de Paris a déterminé les lauréats de chaque catégorie, en prenant en considération le résultat du vote en ligne. La remise des prix a eu lieu lors d’une soirée dédiée aux Présidents des associations familiales. Ce prix permet de promouvoir les associations familiales les plus dynamiques du réseau, de les encourager dans leur développement. Il permet également de donner un coup de pouce financier aux associations distinguées, de repérer les bonnes pratiques et de favoriser la mutualisation entre associations familiales. Contact : udaf75@udaf75.fr.
Créer des opportunités de rencontres entre les mouvements
Les réunions de représentants familiaux à l’échelon départemental, régional ou national, sont autant d’occasions supplémentaires de
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 71
71
Organiser des rencontres institutionnelles au sein de l’UDAF
Il peut s’agir de rencontres institutionnelles, comme la Conférence départementale des mouvements, lieu de rencontres régulières des représentants des associations adhérant à une UDAF. Se situer parmi les différents mouvements familiaux et associations familiales du département permet de partager un élan propice au développement associatif
Libérer les associations de différentes difficultés matérielles pour faciliter les initiatives associatives et la réalisation de projets
La démarche consiste, notamment, à accompagner matériellement les associations familiales dans des tâches que leur taille ou le manque de bénévoles ne permettent pas de réaliser aisément. � L’UDAF du Bas-Rhin a élaboré un outil de communication mis à disposition des associations familiales pour inciter les familles à aller voter. Ce document de 4 pages élaboré à l’occasion des élections municipales de 2014 et intitulé « Appel aux familles, voter pour gagner », présente les 15 sujets de politique familiale qui constituent autant de raisons d’aller voter parce qu’ils concernent directement les familles et qu’ils sont traités par les conseils municipaux. La plus-value principale de ce document est d’être directement utilisable par les associations familiales auprès de leurs familles adhérentes. De plus, il permet de faire connaître la politique familiale et les raisons pour lesquelles le vote des familles peut peser sur les politiques publiques. Contact : udaf67@udaf67.fr
Fournir une aide à la réalisation de supports de communication
Pour attirer l’attention des familles vers elle, toute association doit être visible. L’aide de l’UDAF peut prendre différentes formes : réalisation de kakémonos pour des manifestations, aide à conception de sites internet, de plaquettes, tracts, mise en place de lettres électroniques régulières, élaboration de diaporamas pédagogiques sur ce qu’est l’UDAF et l’intérêt d’y adhérer ou sur des sujets de politique familiale. Des relations régulières avec la presse locale et
21/07/2016 10:44
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Aux côtés des familles
72
régionale permettent de donner de la visibilité à l’UDAF et aux associations familiales qui participent aux évènements coordonnés par l’UDAF. Les journalistes apprécient de recevoir des informations sur les sujets qui font partie de leur domaine d’action. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à entretenir des relations avec eux, même en dehors de toute demande. Certaines UDAF ont la possibilité de participer, avec les associations familiales, à des émissions de télévision périodiques. � L’UDAF de l’Hérault et trois de ses mouvements familiaux participent à des émissions conso. Les quatre structures ont des représentants au Centre Technique Régional de la Consommation (CTRC). Elles proposent des sujets d’émission et se les répartissent de manière complémentaire. Les émissions sont tournées et diffusées par FR3 LanguedocRoussillon. Ce travail est très bénéfique : il permet aux 4 associations de travailler ensemble et d’être identifiées par le grand public comme associations de consommateurs. Il permet également à l’UDAF de ne pas être identifiée à ses seuls services auprès de personnes vulnérables. Contact : udaf34@wanadoo.fr.
Avoir un salarié affecté au développement associatif et à l’accompagnement juridique � L’UDAF de la Drôme s’est dotée d’un chargé de mission responsable de l’action familiale. Il participe très activement à l’animation de réseau et entretient beaucoup de relations avec les acteurs associatifs et institutionnels du département. L’UDAF s’implique dans des projets parfois montés avec des partenaires qui ne sont pas membres de l’UDAF ou les soutient en partageant ses propres contacts. Ce poste permet de contribuer au développement associatif. Grâce à ce travail de terrain, à la visibilité donnée, à la plusvalue apportée par une adhésion à l’UDAF, à l’intérêt suscité par son fonctionnement démocratique, celle-ci a pu agréer de nouvelles associations familiales et ainsi éviter l’érosion du nombre de familles adhérentes. Contact : actionfamiliale@udaf26.unaf.fr.
Mettre à disposition des espaces de rencontres
Certaines associations peinent à se développer car elles ne disposent pas de lieux permettant l’organisation de rencontres avec les familles, entre bénévoles, etc… La proposition de mise à disposition d’espaces de rencontres par les UDAF est très largement utilisée par les associations familiales.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 72
� L’UDAF de la Nièvre a créé un pôle interassociatif. Après un diagnostic institutionnel et une enquête auprès de ses associations adhérentes, l’UDAF de la Nièvre a créé, en 2014, un lieu ressources à disposition des familles, des associations mais aussi des partenaires, afin de répondre aux besoins émergents. Labellisé CRIB « Centre de Ressources et d’Informations des bénévoles », cet espace d’informations, de mise en réseau et de mutualisation permet aux associations de bénéficier d’équipements de proximité (salles et matériels), de conseils et formations gratuites mais également de valoriser et de fidéliser leurs bénévoles. Depuis sa création, le Pôle Inter associatif soutient de plus en plus d’associations et devient un « vivier » potentiel d’associations familiales. A ce jour, 34 associations sont adhérentes à ce service et près de 220 mises à dispositions de salles, 180 accompagnements ou encore 20 formations ont pu être réalisés. Fort des remontées des besoins des associations et des familles du département, le Pôle Inter associatif a ainsi développé, depuis sa création, le portefeuille de compétences des bénévoles et mis en place un nouveau service : le Point Conseil Budget. Avec près de 5 900 personnes reçues au sein du pôle depuis sa création, l’UDAF a ainsi amélioré la visibilité de son action en devenant acteur incontournable de l’initiative associative et du renforcement des solidarités collectives. Contact : poleinterassociatif@udaf58.unaf.fr
Aider à recruter, renouveler, fidéliser les bénévoles
Quel que soit le pourcentage de son temps affecté à cette mission, un tel salarié donne des ressources pour démultiplier l’action de l’UDAF vers les associations, en permettant de faire le lien avec ses différents membres. Il peut parfois assurer un accompagnement juridique. Lors de leur création ou au cours de leur évolution, les associations qui ne disposent pas de ressources propres apprécient l’aide donnée en matière de rédaction des statuts, d’accompagnement en matière d’exercice des obligations statutaires, de gestion, etc. Pour faciliter les débuts d’une association, certaines UDAF aident sur ce plan les associations familiales qui se créent. Il peut s’agir également d’un accompagnement dans la procédure d’agrément à l’UDAF, si elles souhaitent en devenir membre. � L’UDAF des Hautes-Alpes a créé la mallette du bénévolat. Les associations familiales et l’UDAF des Hautes Alpes ont engagé ensemble une réflexion sur leurs difficultés à gérer la question du bénévolat au sein de leurs structures ainsi qu’au niveau de l’Union elle-même, notamment en matière de représentants. Cela l’a encouragée à travailler sur la thématique
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
« engagement et bénévolat », dans le cadre de la convention d’objectifs signée avec l’UNAF. Des rencontres avec les associations ont conduit à l’idée de réaliser un outil pédagogique qui leur est destiné, afin de les soutenir dans leur travail. Cette « mallette du bénévolat » a été construite à l’aide d’actions et de pratiques récoltées lors d’entretiens avec un panel d’associations adhérentes à l’UDAF. Les leviers d’actions proposées dans des fiches pratiques se répartissent autour de 3 axes : recruter de nouveaux bénévoles, renouveler les instances dirigeantes, mobiliser et fidéliser les bénévoles. Contact : secretariatdirection@udaf05.unaf.fr.
FORMER LES BÉNÉVOLES Renforcer la confiance des bénévoles dans leurs capacités
Avoir des bénévoles dynamiques et impliqués est une préoccupation partagée par de nombreuses associations familiales. Pour y répondre, un travail de réflexion et de formation est nécessaire. � L’UDAF de la Haute-Garonne a mobilisé ses associations lors d’une Conférence départementale des mouvements consacrée au Plan local de développement associatif, afin de définir les grandes orientations ainsi que le plan d’action. Onze associations membres et plus de quinze bénévoles ont répondu présents pour cette journée à la fois studieuse et conviviale. Cela a été l’occasion pour les associations de se réunir et d’échanger sur leurs attentes vis-à-vis de leur UDAF. En outre, cette
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 73
73
journée a permis de lancer la dynamique du développement et du marketing associatif tant pour l’UDAF que pour les associations. Un groupe de travail a été créé avec des bénévoles et aura pour mission de fixer des objectifs et de faire le suivi des actions prévues dans le PLDA pour les trois années à venir. Contact : udaf31@udaf31.fr
� L’URAF de Basse Normandie propose des journées de formations destinées à redynamiser les bénévoles. Face à la difficulté de trouver de nouveaux bénévoles et administrateurs, les membres des trois UDAF de la Région ont été invités à deux journées, l’une intitulée « Etre administrateur d’UDAF, s’engager pour les familles », l’autre, « Développer son association et motiver de nouveaux bénévoles ». L’objectif principal était de réfléchir à l’évolution du bénévolat, d’amener les administrateurs à réfléchir sur ce qui les motive, sur ce qui les freine pour s’engager, sur la place des bénévoles, sur la vie associative et le réseau. Partager des valeurs communes, s’appuyer sur l’intérêt des familles, ont été les éléments qui ont amené les participants à proposer deux ou trois actions concrètes à mettre en place dans leur association. Ainsi pour recruter de nouveaux bénévoles, il est indispensable d’aller à leur rencontre, il est essentiel de valoriser chaque personne en lui proposant des actions concrètes en lien avec ses compétences. Pour progresser dans son engagement et s’impliquer dans un conseil d’administration, un bénévole doit se sentir utile. Contact : uraf.basse-normandie@uraf05.unaf.fr
21/07/2016 10:44
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Aux côtés des familles
74
Créer du lien entre bénévoles de différentes associations sur des sujets transversaux Les bénévoles apprécient de se rencontrer, y compris ceux que leurs fonctions mettent peu en relation. Grâce aux échanges entre participants, les formations sur des préoccupations communes leur permettent de préciser leur mission et de mettre en évidence les spécificités des uns et des autres. Ceci donne également une ouverture supplémentaire vers la politique familiale et la diversité des axes concrets pour les familles. � L’UDAF des Côtes d’Armor organise des formations sur des thèmes concernant des bénévoles de tous horizons familiaux. En 2014, un module portant sur « la prise en charge sanitaire et sociale des populations précaires » avait été proposé aux représentants familiaux des différentes instances et aux bénévoles, qui avaient pu approfondir leurs connaissances grâce à cette formation. En 2015, des sessions de formations sur des sujets transversaux les ont de nouveau rassemblés. Représentants familiaux et bénévoles étaient ainsi invités à s’initier aux gestes de premiers secours, grâce à une session assurée par un formateur de la Croix Rouge Française. Puis en septembre dernier, l’UDAF a consacré une journée aux « Réseaux sociaux et à la sécurité sur Internet ». Les participants ont pu appréhender différentes facettes des risques liés à l’utilisation des nouvelles technologies, qu’ils soient psychologiques ou financiers. Contact : udaf22@wanadoo.fr
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 74
Permettre l’acquisition de compétences Les formations ont aussi pour objectif l’acquisition de savoirs pour faciliter l’exercice de certaines missions. Elles sont variées. Elles peuvent être transposables dans différentes tâches assumées par les bénévoles. Voici quelques exemples de formations : « Prendre la parole et participer aux réunions », « Prendre des notes en réunion et rédiger un compte-rendu », « Communiquer avec un budget limité ». Ces formations permettent de lever les freins parfois rencontrés au sein des associations, qu’il s’agisse de freins ressentis par les personnes ou de freins rencontrés par les associations.
Sensibiliser au rôle politique du représentant familial
L’exercice de fonctions de représentation constitue un moyen de stimuler le dynamisme et l’implication des bénévoles. Former les représentants bénévoles au rôle politique qu’ils peuvent exercer au nom de l’ensemble des familles est une manière efficace de les motiver. � L’UDAF de Haute-Marne forme ses représentants familiaux. Chaque année, depuis plus de 10 ans, l’UDAF organise un temps de rencontre pour tous les représentants familiaux. L’objectif : faire le point sur les actions en cours et leur efficacité, mais aussi sensibiliser les futurs représentants à leur rôle politique, quelle que soit leur représentation, et leur faire connaître les liens qui les rattachent à l’UDAF. La dernière rencontre, organisée au mois de novembre 2015, avait pour thème les réformes territoriales. Cette réunion a permis aux représentants de prendre connaissance des aménagements de la loi Notre et d’échanger à propos de leurs interrogations quant au futur de la représentation familiale au sein des instances de la nouvelle région. Ce module permet de créer une dynamique et de maintenir la mobilisation des représentants. Contact : institution@udaf52.unaf.fr l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
75
Associations familiales catholiques : la force et la richesse d’un réseau La Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques (CNAFC) s’articule et s’organise autour de 11 secteurs : Politique familiale et représentations UNAF et UDAF, Questions de société, Éducation, Chantiers-Éducation, Animation du réseau, Formation, Relations avec les mouvements et les instances ecclésiales, Consommation, Médias, Santé et International.
L
es équipes nationales des différents secteurs se réunissent régulièrement pour poursuivre des travaux de réflexion et initier des actions, au niveau national et local, au plus près des besoins de leurs familles adhérentes.
Développement et animation du réseau
Parmi les secteurs des AFC, l’animation du réseau – et son développement – occupe une place forte en raison de la répartition territoriale (90 implantations départementales) de celuici, du nombre d’associations locales (306 associations, réparties sur 73 fédérations départementales), animé par plus de 4 000 bénévoles et riche de près de 27 000 familles adhérentes. L’« Animation du réseau » est constituée d’une équipe de 12 référents régionaux, aidés d’une Assistante – salariée – au niveau national, et sous la responsabilité d’un administrateur de la Confédération. Cette équipe est enrichie également par des présidents de fédération et d’association. Les objectifs principaux poursuivis par ce secteur sont : • Améliorer le lien et la circulation de l’information •F avoriser la synergie de l’ensemble des fédérations et associations en travaillant sur les mêmes dossiers •C ibler les AFC en difficulté pour les accompagner dans le renouvellement de leur dirigeants •G agner en clarté pour améliorer les capacités d’accueil de notre mouvement
Les actions mises en place
Afin de renforcer l’équipe « Animation du réseau » et de vérifier son rôle, mais aussi pour dynamiser le travail des Référents régionaux et renforcer le lien entre eux, des réunions téléphoniques trimestrielles, ainsi que des Journées régionales ont été mises en place. A partir notamment de tableaux de bord, les AFC en difficulté ont été identifiées.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 75
Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques www.afc-france.org
Une rencontre nationale annuelle des responsables a par ailleurs lieu à Paris à l’automne, permettant à l’ensemble du réseau de se dynamiser par des échanges et des formations. Une attention particulière est donnée à la formation des Responsables. Une formation mensuelle au Fichier en ligne de gestion des adhérents est proposée en vue de son usage par toutes les associations, facilitant notamment les adhésions et ré-adhésions. Une formation Cap famille est également organisée deux fois par an à Paris et en région pour tous les nouveaux responsables afin de s’affranchir au mieux de leur nouvelle fonction.
Les outils et supports au service de l’animation
• Deux livrets : « L’Essentiel du président » et « L’Essentiel du nouveau président de fédération » permettent aux nouveaux présidents locaux d’intégrer, lors de leur prise de fonction, le rôle d’une association / fédération et ses enjeux. • Un tableau « Synthèse de la vitalité des associations » aide les référents régionaux à cibler les AFC nécessitant un accompagnement particulier. • Des fiches « pratiques » sur l’Intranet destinées aux responsables d’AFC pour la gestion de leur association : Organiser une AG, Susciter des adhésions, Dissoudre une AFC... • Des réunions téléphoniques trimestrielles entre référents régionaux pour faire circuler l’information transversale. Ces réunions permettent de rester motivés et de tenir les engagements. • La Lettre aux Présidents et responsables (LPR), mensuelle, au service de la communication interne, donne de l’information et propose des formations. l
Chiffres 2015 • 306 associations locales •9 0 implantations départementales (1er mouvement familial selon ce critère)
• 73 fédérations départementales • 27 441 familles adhérentes • 2 283 adhésions nouvelles • 62 nouveaux présidents • 5 nouvelles AFC • 4 050 bénévoles
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
76
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Rejoindre le mouvement familial protestant Nées en 1945, les Associations familiales protestantes (AFP) sont reconnues comme mouvement familial et sont membres de l’UNAF, partenaire institutionnel des pouvoirs publics dans tous les domaines de la politique familiale.
Françoise CARON Présidente de la fédération nationale des AFP francoise.caron@afp-idf.com
Fédération des Associations familiales protestantes : www.afp-federation.org
Buts du Mouvement
•L e primat du bénévolat et de la gratuité et de l’engagement personnel comme critère d’authenticité associative. •L a famille fondée sur le mariage d’un homme et d’une femme comme modèle juridique le plus favorable à la transmission entre générations, à la protection du plus faible et à la recherche du bonheur. •L es grandes affirmations de la Réforme, l’Écriture, la Grâce, la Foi seules comme essence du Protestantisme. Ces principes nourrissent une démarche d’entraide familiale et de certification sociale et familiale en liaison avec les paroisses. Toute association comme toute personne qui déclare souscrire à cette charte peut demander à adhérer aux AFP qui la parrainent auprès des Unions Départementales d’Associations Familiales (UDAF). L’adhésion à l’UDAF constitue une condition substantielle de l’appartenance au Mouvement. Enfants, jeunes, mais aussi homme, femme, couples, personnes âgées, tous sont pris en compte dans une AFP qui vit et grandit, fondée et nourrie par la Parole de Dieu. Les familles chrétiennes se soutiennent, s’entraident et sont force de témoignage et d’engagement dans un monde sans repère. Elles donnent de l’impor-
tance à ceux qui les entourent, les rejoignent. Nos paroisses, nos assemblées de croyants sont déjà des Associations Familiales non déclarées !
Services initiés par le Mouvement et les associations qu’il groupe
Les AFP informent, forment, vivent et transmettent les valeurs de l’Evangile. Elles se veulent force de proposition voire d’opposition, sur tous les sujets d’éthique et de famille dans les différentes instances publiques. Au-delà de la représentation et de la défense des familles, les AFP cherchent à traduire leur foi en actes en développant des actions de terrain avec et pour les familles : solidarité, prévention et animation jeunesse, séminaires, accompagnement à la parentalité, éducation et transmission, création et gestion d’écoles privées hors contrats…
Chiffres clefs En 2015, 130 Associations Familiales Protestantes présentes dans 55 départements mobilisent un peu plus de 10 000 familles qui s’impliquent concrètement dans des actions de proximité. La croissance du mouvement familial protestant depuis ces 10 dernières années témoigne de l’importance de la place de la famille dans les milieux issus de la Réforme… l
Les AFP en vidéo
Dans le cadre de la réflexion autour de la sensibilisation des paroisses et des familles sur l’importance de s’impliquer dans le mouvement familial protestant, un petit clip vidéo de présentation des AFP a été réalisé en juin 2015. Vous pouvez le retrouver sur notre site.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 76
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
77
Au cœur de la solidarité Date de naissance des premières associations familiales laïques : 1947, à l’initiative d’anciens déportés et résistants. 1967, constitution à l’échelon national du CNAFAL. Fondateurs : André Fortané (FOL), Lucien Bonnet (Francas) ; Maurice Piffard (FCPE), André Lebel (Association Familiales Ouvrières et ancien dirigeant de la CNAF).
E
n 1971, le CNAFAL participe à la fondation de l’UNOF (Union Nationale des Organismes Familiaux avec la CSF, les APF/s et les Associations Familiales Ouvrières), en protestation d’un fonctionnement et d’une représentativité insatisfaisante de l’UNAF. La démocratisation de l’UNAF intervient grâce à R. Burnel, avec la loi de juillet 1975, le CNAFAL entre à l’UNAF et est agréé le 13 septembre 1978. Le CNAFAL est implanté dans 45 départements et a 23 000 adhérents environ.
Le CNAFAL est agréé depuis 30 ans organisation de défense des consommateurs, non consumériste. Il s’intéresse à la manière dont les produits que nous consommons sont fabriqués, dans quel environnement, quelles conditions de travail. Nous défendons une juste répartition des richesses. Nous défendons le pouvoir d’achat des familles et la mise en place d’un revenu social garanti pour tous, ou allocation universelle.
Le CNAFAL est un mouvement laïque, promoteur des valeurs de l’émancipation sociale, des valeurs de la République et des concepts de liberté, de justice, de paix, d’égalité ! Liberté de penser, de conscience et liberté d’expression sont nos moteurs. Faciliter l’expression de tous, sans exclusion, contribuer à libérer l’individu de ses préjugés, refuser la juxtaposition des communautés pour permettre le vivre ensemble. Le CNAFAL est attaché à la séparation de toutes les églises, de l’Etat. Il défend tous les services publics, qui sont du social condensé.
•L e CNAFAL est agréé, depuis la création de l’ANCV (Agence Nationale des Chèques Vacances), comme opérateur qui permet de faire bénéficier de départs en vacances, les familles modestes, les personnes isolées, les jeunes et les seniors.
Le CNAFAL est une organisation familiale, porteuse d’une certaine conception de la famille. Le CNAFAL affirme que la famille est un élément important de la société, communauté fondée sur l’affection, d’êtres humains » ; elle exprime par ses comportements et ses engagements, son attachement aux notions de respect de l’autre, de tolérance et de solidarité. Espace librement consenti où les droits de chacun, ceux définis par la loi, mais aussi ceux que crée et nourrit l’attachement mutuel de ses membres, constituent dans leurs articulations, la réalité familiale. L’enfant s’appartient à lui-même et a droit à une éducation laïque.
•L e CNAFAL est fondateur de l’association pour « le Droit à la langue du pays d’accueil de la Coordination française et européenne pour le droit de vivre en famille pour les étrangers ».
•L e CNAFAL est agréé par le CNAJEP, mouvement d’éducation populaire.
Jean-Marie BONNEMAYRE Président du CNAFAL
Conseil National des Associations Familiales Laïques 108 avenue Ledru-Rollin 75011 Paris Tél. : 01 47 00 02 40 cnafal@cnafal.net www.cnafal.org
•L e CNAFAL est agréé et adhérent de la FNE (Fédération Nationale de l’Environnement). •L e CNAFAL est agréé par l’Education Nationale nous autorisant à intervenir dans le périmètre scolaire public. L’agrément santé est en cours, ainsi que l’agrément logement.
•L e CNAFAL a ouvert depuis 20 ans, un bureau d’accès aux droits pour les immigrés, avec une compétence reconnue de tous nos partenaires institutionnels. l
Revue trimestrielle « Familles laïques » disponible sur abonnement.
Le CNAFAL défend et reconnaît toutes les familles recomposées, homoparentales, monoparentales et les familles étrangères. C’est dans ces termes que nous entendons défendre les droits de l’homme, de l’enfant, de la femme. Personne ne vaut en droit plus qu’un autre et chacun a le devoir de défendre les droits de tous les autres.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 77
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
78
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Une force pour mieux vivre La CSF est un mouvement familial national qui agit dans tous les domaines de la vie quotidienne des familles en dehors de leur statut de salarié (la CSF est au quartier ce que le syndicalisme professionnel est à l’entreprise). Elle regroupe 560 associations regroupées dans 70 Unions départementales et plus de 50 000 familles adhérentes, ce qui représente environ 150 000 personnes. La CSF 53, rue Riquet - 75019 Paris Tél : 01 44 89 86 80 contact@la-csf.org www.la-csf.org
La CSF a en son sein, deux fédérations :
•L a Fédération Nationale de l’Aide Familiale Populaire avec ses 60 services d’aide à domicile et environ 4000 salariés. •L a Fédération Syndicale des Familles monoparentales avec une dizaine d’associations locales.
La CSF c’est encore :
•U n institut de formation d’études et de documentation : IFED •U ne société de gestion informatique : LOGADOM. •U ne société d’éditions : Editions GARIBALDI.
La CSF est aussi :
•L ’une des 20 organisations nationales de défense de Consommateurs reconnues. A ce titre, elle gère à travers ses UD, des centres de défense de consommateurs ; elle est agréée pour se porter partie civile dans des litiges opposant les usagers et consommateurs à des tiers commerçants, prestataires de biens ou services qu’ils soient publics ou privés ; bailleurs sociaux ou privés. •L ’une des 5 organisations nationales, membres de la Commission nationale de concertation (CNC) de locataires, reconnues représentatives au plan national. A ce titre, elle participe à la concertation avec les organismes d’HLM, pose des revendications et des actions pour la défense et le respect du droit des locataires. •L a CSF est également une organisation qui regroupe des parents d’élèves pour représenter les intérêts des enfants et des parents dans les conseils d’administration des écoles et collèges. Elle présente des listes aux élections dans les établissements scolaires : les Unions de Parents d’élèves de la CSF (UPE-CSF).
Organisation laïque et démocratique.
La CSF a toujours manifesté son attachement à la laïcité en se déclarant indépendante des partis politiques et des églises. En son temps la CSF a procédé à sa déconfessionnalisation. Cette laïcité est faite de tolérance, de respect de la liberté de
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 78
conscience et d’acceptation des différences par opposition au racisme et à tous les sectarismes, cléricalismes et intégrismes. Depuis sa création en 1946, l’ambition de la CSF a été de rassembler les ouvriers sur le plan familial et de devenir notamment un groupe de pression pour initier et défendre des revendications sociales. La CSF regroupe, représente et revendique des droits pour LES familles et non pour la famille. Ainsi, face à une défense de concept de la famille avec des valeurs traditionnelles, la CSF oppose le concept d’un syndicalisme familial en direction de toutes les familles agissant sur les causes et les conséquences de leur condition de vie. La CSF au sein des grands courants des mouvements populaires se mobilise pour que toutes les familles soient sur le même pied d’égalité, pour le maintien des droits sociaux et l’émergence de nouveaux droits. Pour la CSF, la famille a un rôle essentiel, celui d’apporter des bases fondamentales à la construction de l’individu pour en faire un être social et épanoui. Ce rôle est, entre autres, assumé par les parents qui doivent faire en sorte que d’autres puissent également participer à la socialisation de leur enfant (école, association, vie de quartier). Pour la CSF, il est important que chaque parent, quelle que soit la forme de vie de la famille, soit présent dans le quotidien des enfants ; la rupture éventuelle du couple ne doit pas empêcher chaque parent d’exercer son autorité parentale, même si cela est souvent difficile pour celui qui ne vit pas au quotidien avec son enfant. En ce qui concerne les familles adhérentes ou qui rejoignent la CSF dans l’action, les familles, en couple marié avec enfants, représentent encore aujourd’hui la plus grande partie. Néanmoins les autres catégories qui, hier étaient marginales et demandaient une attention toute particulière, sont devenues aujourd’hui beaucoup plus importantes. l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
79
Au service de toutes les familles Familles de France est un mouvement familial de 60 000 familles adhérentes, implanté sur 80 départements, qui regroupe un réseau de fédérations départementales et d’associations locales familiales qui lui sont affiliés et qui partage les mêmes valeurs et le même projet d’intérêt commun : la famille.
T
outes ont en commun la défense des intérêts matériels et moraux des familles et sont libres de tout lien politique, syndical et philosophique. Chacune, à sa mesure, selon le contexte dans lequel elle s’inscrit, participe à la formidable aventure de la représentation de la famille dans notre société. Cette union qui fonde notre mouvement se décline selon une représentation pyramidale.
En proximité, nos 350 associations locales agissent pour répondre aux besoins des familles en leur proposant activités et services (structures petite enfance, jeunesse, service à la personne, activités de loisirs, sorties familiales, défense du consommateur, du locataire…), espace d’accueil et d’information pour une écoute et un accompagnement spécifique. Elles contribuent au débat public local sur la vie quotidienne des familles.
l’Etat, de ses ministères et, de participer au sein de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) aux débats et réflexions publiques nationales. Elle interroge les lois, formule des préconisations et les propose en débat public. En tant que tête de réseau, elle transfère toutes informations d’actualité traitées, anime un dispositif de veille collaborative sur les enjeux, la dynamique collective et l’esprit coopératif qui forgent des axes de travail associatifs et thématiques, répond aux questions en matière de droits.
Gabrielle PARISOT Chargée de mission à la vie associative
www.familles-de-france.org
Futurs adhérents, nos associations et leurs bénévoles portent grand intérêt à mieux connaître votre environnement et vos attentes pour organiser des temps d’activités, d’accompagnement, de partage, de convivialité et servir le bien vivre ensemble. l
Nos fédérations départementales épaulent nos associations dans la valorisation de leurs activités, projets, expériences. Elles proposent à des bénévoles, qui deviennent représentants familiaux, de participer à des instances de concertation et de réflexion au niveau départemental au sein des unions départementales des associations familiales (UDAF). Elles entretiennent le lien entre les associations et la fédération nationale en lui donnant des informations territorialisées. En synergie, elle développe des propositions de formations aux bénévoles, de l’accompagnement de projets pour faciliter au mieux leur engagement afin de structurer les activités, les services et de les informer sur les modalités de leurs représentations spécifiques dans le monde associatif dans lequel ils ont le privilège d’être acteur reconnu et consulté sur des questions publiques. Notre fédération nationale, émanation des fédérations départementales qui sont ses membres actifs, porte l’utilité publique pour l’ensemble des associations affiliées au mouvement. Son rôle est avant tout la représentation des familles auprès des institutions, des médias, des services de
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 79
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
80
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Vivre mieux, avec Familles Rurales Premier Mouvement familial généraliste en nombre d’associations et d’adhérents, animé par 40 000 bénévoles et 15 000 salariés, Familles Rurales constitue une véritable entreprise de relations humaines, productrice de sens et actrice du vivre ensemble dans les territoires.
F
amilles Rurales rassemble des femmes et des hommes s’engageant au quotidien, pour défendre les intérêts des familles et contribuer à la création d’un environnement qui leur soit favorable. Le Mouvement agit au plus près des familles, pour les accompagner dans leurs missions d’éducation, répondre à leurs besoins à tous les âges, et animer la vie locale. Il intervient dans les domaines de l’information, la prévention et l’éducation, de la représentation des familles et la promotion des territoires, de la création et la gestion d’activités et de services.
Un projet humaniste, pluraliste, au service des familles
Familles Rurales se donne comme finalité l’épanouissement des personnes et des familles, leur bien-être et le développement de leur milieu de vie. Il agit dans un esprit permanent d’ouverture, d’accueil à tous, d’égalité femmes-hommes, de respect des différences, et d’échange entre les générations. Son projet se fonde sur les valeurs de participation, solidarité et engagement, notamment des jeunes, au service de l’intérêt général. Indépendante de toute obédience politique, syndicale, professionnelle ou confessionnelle, Familles Rurales est une organisation laïque.
rurales.org
www.familles
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 80
Chaque association conduit son propre projet, dans le cadre commun d’affiliation défini démocratiquement et régulièrement actualisé, en matière de valeurs, principes d’action et organisation. Elle peut intervenir dans tous les champs de la vie des familles : soutien à la parentalité, intégration des nouvelles populations, accueil de la petite enfance, lutte contre l’exclusion, solidarité avec les aînés, activités de jeunesse et éducation populaire, aide aux devoirs, activités périscolaires, consommation et vie quotidienne (information, défense, lutte contre le surendettement, microcrédit social, achats groupés…), développement durable, sécurité routière, transports solidaires, services à la personne, éducation à la santé, culture, échanges internationaux, sport, loisirs et vacances, etc.
Les clés de réussite
Le dynamisme de Familles Rurales, plus de 70 ans après sa création, ne doit rien au hasard. Parmi les clés de réussite, on relèvera : une démarche citoyenne de familles solidaires sur leur territoire, privilégiant la participation du plus grand nombre et l’engagement bénévole ; une complémentarité avec les collectivités, organismes sociaux et autres associations ; une capacité d’adaptation et de réponse aux besoins identifiés ; un souci de responsabilisation des personnes, de rencontre, partage et convivialité ; un parti pris de qualité appelant une professionnalisation de l’action. L’atout maître est indéniablement l’organisation fédérative du Mouvement, avec accompagnement des dirigeants dans l’exercice de leurs responsabilités, sécurisation de l’action (recherche de financement, conseil technique, administratif, juridique, fiscal…), formation des acteurs, services mutualisés (convention collective, paie, comptabilité, assurances, accords tarifaires, solutions informatique...), mécanismes de solidarité (fonds de garantie, aide au développement…), etc. Un soutien fédéral, garant de la réussite et gage de la pérennité des associations et de leurs projets. l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
81
Conscience et engagement des militants
Christian GAUDRAY Président de l’UFAL cgaudray@ufal.org
Notre pratique consiste à lier le combat laïque et le combat social. Pour illustrer cela, voici nos dernières initiatives : nous avons organisé trois colloques ces douze derniers mois (« repenser la filiation : un enjeu de progrès », « pour un accès universel aux soins : repenser le système de santé et en finir avec le trou de la Sécu », « Les Jours heureux, Sécurité sociale : 70 ans après. Pas de fraternité républicaine sans Sécurité sociale ! ». Nous organisons chaque année une « semaine de la laïcité » autour de la date anniversaire du 9 décembre, qui a réuni plus de 1000 participants lors de 44 initiatives l’an dernier.
sL
aïqu es
N
d’Administration. Nous pouvons résumer la problématique à une question : à quoi cela sert-il d’adhérer à l’UFAL ?
www.ufal.org
Il est possible d’y répondre très simplement : adhérer à l’UFAL, c’est participer à l’intérêt général, représenter et répondre aux préoccupations et aux besoins des citoyens et des familles, de tous les citoyens et de toutes les familles. Mais tous ceux qui l’ont formulé ont constaté que ce genre de réponse entraîne au mieux un sourire poli et dans tous les cas aucune adhésion. C’est pourtant bien la réalité et le cœur de notre engagement. Mais lorsque l’on offre peu de services, que l’on a un fonctionnement assez contraignant du fait de notre intégration au mouvement familial et que l’on défend un principe aussi maltraité que la laïcité, il est nécessaire de développer d’autres arguments pour déclencher l’adhésion.
Notre plate-forme revendicative s’articule autour des points cardinaux suivants : l’appartenance au mouvement familial, la défense et la promotion de la laïcité, la satisfaction des besoins sociaux (logement, santé, consommation responsable), la défense de la cotisation sociale, une politique familiale ambitieuse à destination de l’ensemble des familles, l’école républicaine en capacité de remplir son rôle.
Il ne faut pas se contenter d’une simple liste d’arguments, mais plutôt donner la matière aux militants pour construire leur propre argumentaire. L’enjeu pour la fédération nationale est dès lors de proposer un projet associatif clair sur lequel s’appuie une plateforme revendicative élaborée et partagée par l’ensemble du mouvement, que chaque association fédérée a comme mission de traduire en actions.
Comme pour tous les mouvements familiaux, la question du développement est un sujet de première importance qui mobilise notre Conseil
Le développement n’est pas du marketing, il doit s’appuyer sur la conscience et l’engagement des militants. l
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 81
i Am Union des F
lle
ous disposons de sept commissions nationales qui ont pour tâche d’élaborer notre positionnement, d’assurer la formation des cadres et des militants et de mener des actions d’éducation populaire grand public. Nous sommes régulièrement auditionnés par les commissions des assemblées parlementaires et leurs groupes politiques. Notre communication est un de nos points forts et nous bénéficions d’un large écho auprès de la presse audiovisuelle et écrite, tant nationale que régionale. Nous disposons des agréments santé et éducation populaire au niveau national et certains départements ont en plus l’agrément consommation. Nous avons de nombreuses représentations, en nom propre et au travers des UDAF. Nous siégeons au Haut Conseil de la Famille.
©SyCaz
L’Union des Familles Laïques (UFAL) est un des sept mouvements familial à recrutement général de l’UNAF, créé en 1988 et agréé par l’UNAF en 1991. L’UFAL est un mouvement présent dans 60 départements qui fédère 155 associations représentant plus de 3000 familles. Seule la moitié de ces associations sont agréées par les UDAF, ce qui représente 2000 familles.
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
82
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
La proximité, un projet de société 70 ans de proximité, de services aux familles et aux personnes, 70 ans d’innovation sociale, de modernité et de relations humaines. Notre mouvement a célébré cette année un anniversaire important et se projette dans l’avenir avec conviction. ADMR Union nationale 184A rue du faubourg St-Denis 75484 Paris Cedex 10 Tél : 01 44 65 55 55 www.admr.org
S
olidarité, proximité, fraternité, entraide, respect, lien social… depuis 70 ans, bénévoles et salariés de l’ADMR font vivre ces valeurs, dans leurs missions au quotidien. Elles sont le point d’ancrage de l’engagement de nos bénévoles, elles guident l’action de nos salariés et sont des repères pour nos clients et nos adhérents. Ces valeurs, qui placent l’humain au centre de notre projet associatif, donnent tout leur sens à nos actions. La motivation de nos équipes, sur le terrain, repose sur l’empathie et le regard bienveillant que nous portons sur les autres. C’est ainsi que nous délivrons une très large palette de services, sans discrimination géographique ou sociale, à toute la population, des plus jeunes aux plus âgés.
ADMR : un engagement quotidien au cœur des territoires
L’ADMR, grâce à ses 2 950 associations locales, assure une présence forte et une animation des territoires sans égal : les bénévoles ADMR sont les acteurs majeurs de la mise en place et du développement de nos services, des créateurs de lien social mais aussi des créateurs d’emplois
de proximité et de valeur ajoutée. Par leur action conjuguée, les 110 000 bénévoles et les 100 000 salariés de nos associations locales font vivre les solidarités, apportent du bien-être aux personnes et donnent corps au vivre ensemble.
Une organisation au service de l’innovation sociale
Issus de la société civile, ancrés et œuvrant dans les territoires, les bénévoles de l’ADMR exercent une fonction de veille sociale et sont aux premières loges pour constater l’évolution des besoins de la population et susciter le développement de nouveaux services. Ainsi, ils constituent un maillon essentiel dans la capacité de notre réseau à concevoir une offre en adéquation permanente aux évolutions de notre société. Véritable creuset d’innovations sociales, l’ADMR développe des initiatives, met en place des projets pour aider et servir toujours davantage et mieux les personnes et les familles.
Des démarches qualité au service du client
Le réseau ADMR a, depuis de nombreuses années, mis le cap sur les démarches qualité pour assurer sa pérennité, renforcer ses compétences, prévenir les risques psycho-sociaux, dans une optique générale d’amélioration du service au client. Près de 650 associations ADMR sont aujourd’hui certifiées NF Service aux personnes, faisant de l’ADMR le premier réseau certifié Afnor. Plusieurs associations et fédérations se sont par ailleurs engagées dans la labellisation Cap’Handéo afin de faire reconnaître leurs prestations au bénéfice des personnes en situation de handicap. L’Union nationale ADMR a également entrepris une démarche d’amélioration constante de la qualité. Démarche couronnée de succès, puisque l’Union nationale ADMR s’est vue remettre, le 20 novembre 2015 dans le cadre du forum organisé pour le 70e anniversaire du réseau, sa certification IS0 900, devenant ainsi la première tête de réseau certifiée dans le secteur médico-social. l
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 82
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
83
Défendre les droits des conjoints survivants Qui sommes-nous ?
La FAVEC a été créée en 1949 et reconnue d’utilité publique en 1956. Ses buts : accueillir, écouter, informer, accompagner les veuves, les veufs, les orphelins et défendre leurs droits. Sensibiliser le public aux risques du veuvage. Elle regroupe 92 associations départementales où sont ouverts plus de 1000 points d’accueil et d’information. Elle est la seule association à considérer le veuvage dans son intégralité (conséquences psychologiques, mais aussi familiales, sociales, patrimoniales, fiscales, …). La FAVEC est apolitique et non-confessionnelle. Au plan national : elle est un organisme de défense et d’information des droits du veuvage. Au plan départemental, au travers de ses associations affiliées, elle est : •u ne association officiellement reconnue qui a sa place dans la vie des communes ainsi qu’au sein des mouvements et organismes sociaux où elle représente l’ensemble des conjoints survivants et leurs foyers ; •u n relais entre le conjoint survivant souvent désorienté ou mal informé, et les divers services qui peuvent l’aider ; •u n lieu d’accueil où le caractère humain des relations se manifeste en priorité, où le conjoint survivant se sent écouté et aidé par des responsables qui ont traversé la même épreuve et connu des difficultés semblables aux siennes.
Qui représentons-nous ?
Le veuvage en France est un problème de société et de santé publique. Il est reconnu comme « un risque social » dans le code de la sécurité sociale depuis 1980, en réponse à notre demande formulée lors de notre Congrès de 1973 à Aix les Bains, et ceci : •p ar ses conséquences psychologiques, médicales, familiales et sociales, •p ar le nombre de foyers touchés, •p ar les difficultés de réinsertion, •p ar la complexité de la législation.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 83
D’après les données de l’INSEE (Recensement 2010 de la population de 15 ans ou plus), aujourd’hui, en France, pour une population totale de 51 257 752 d’habitants, il y a : •3 965 837 personnes frappées par le veuvage, •3 287 212 veuves et 678 625 veufs •1 92 926 veuves et 52 573 veufs ont moins de 55 ans •2 1 388 veuves et 6 998 veufs ont moins de 40 ans •6 44 veuves et 386 veufs ont moins de 20 ans.
Fédération des Associations de Conjoints Survivants et Parents d’Orphelins www.favec.org
On enregistre 580 nouveaux veuvages par jour.
500 000 jeunes de moins de 21 ans sont orphelins, c’est-à-dire un enfant en classe de collège et deux enfants en classe de terminale.
Les moyens de communication :
•u ne revue trimestrielle : « Solidaires » •u ne Lettre-Info mensuelle •u n site internet : www.favec.org •u n numéro vert gratuit dédié à l’écoute : 0 800 005 025, ouvert tous les jours de 11 h à 23 h
Nos principales revendications sont : • Harmonisation des retraites, réclamée depuis 10 ans. •A ssurance veuvage : augmentation du montant, versement pendant 4 ans, suppression des conditions de ressources. •R établir la demi-part fiscale pour tous les veuves et veufs ; revoir les quotients familiaux et les tranches d’imposition. •R econnaissance des orphelins : allocations plus importantes, formation du personnel de l’Education Nationale. •P ension de réversion du Régime Général : suppression du plafond de ressources, augmentation du taux à 60 %. • Pension de réversion des retraites complémentaires : • identiques pour tous les veuves et veufs avec ou sans enfant à charge • c’est un complément nécessaire pour les veuves et veufs qui travaillent à temps partiel ou sont au chômage. l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
84
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Donnez du poids à la famille nombreuse : recevez la Médaille de la Famille ! La Médaille de la Famille, créé par le décret du 26 mai 1920, est une expression de la reconnaissance officielle de la Nation, envers les parents de familles nombreuses qui, par leurs soins et leur dévouement ont élevé ou élèvent dignement de nombreux enfants. Fédération Nationale de la Médaille de la Famille 19 rue Littré – 75006 Paris www.medaillefamillefrancaise.fr
La famille nombreuse c’est :
• Un signe de confiance dans la vie, • Une école de solidarité et de don de soi, •L e lieu où sont partagées les joies comme les peines.
La famille nombreuse c’est aussi :
•U ne cellule de base de la société où l’on forme le futur citoyen, où l’on apprend le sens des responsabilités, le respect de toutes personnes, de la nature et de la valeur de toutes choses. •L e respect de la vie humaine, de la conception jusqu’à la mort, est primordial. Cela implique le soutien de la société pour accueillir et protéger la vie, surtout quand elle est fragile à son début et à sa fin, ou en cas de handicap. •L e lieu privilégié de la solidarité entre les générations : solidarité sociale et culturelle, mais aussi matérielle exercée conjointement par les père et mère
Les familles nombreuses une belle aventure et des émotions partagées
L’autorité parentale exercée conjointement par les père et mère, ainsi que la sécurité affective des enfants, sont les éléments essentiels de l’éducation dans les meilleures conditions morales et matérielles, rappelées dans les textes : décret du 28 mai 2013 régissant l’attribution de la Médaille de la Famille.
Conditions d’attribution :
Peuvent prétendre à cette distinction : Les pères et mère dont au moins 4 enfants de nationalité française d’origine ou par acquisition. L’aîné des enfants doit avoir 16 ans minimum à la date de la promotion. Les enfants décédés sont pris en compte (sous condition d’une certaine durée de vie). Les enfants morts pour la France comptent au même titre que les enfants vivants. La Médaille de la Famille peut être décernée à titre posthume si la proposition est faite dans les deux ans suivant le décès de la mère ou du père.
Dossier de candidature :
Le Cerfa N° 15319*01 est téléchargeable en ligne sur : http://www.medaillefamillefrancaise.com/
rubriques/gauche/la-medaille-de-la-famille-francaise/ comment-se-fait-la-demande)
Pièces à fournir :
• livret de famille, •C NI (si parents étrangers, copie des pièces d’identité des enfants) • Extrait de casier judiciaire N°3 •C ertificats de scolarité pour les enfants d’âge scolaire, jusqu’à l’âge de 16 ans • Copie du jugement de divorce, s’il y a lieu Une enquête est diligentée dont les conclusions sont transmises au préfet du département de résidence pour décision d’attribution.
La Fédération Nationale de la Médaille de la Famille La Fédération Nationale de la Médaille de la Famille Française (FNMFF) regroupe les Associations Départementales (liste : http:// www.medaillefamillefrancaise.com/rubriques/ droite/vos-associations-departementales ). C’est
une force de proposition au service des familles nombreuses. La FNMFF assure une veille active de tout ce qui se vit dans la société concernant les familles nombreuses.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 84
La FNMFF intervient auprès des pouvoirs publics et des représentants de la Nation pour faire prendre en compte ses valeurs et ses priorités. Objectifs ciblés : • La reconnaissance d’un statut de mère de famille ouvrant droit à une retraite • L’extension des tarifs réduits dans les transports pour les familles à partir de 4 enfants. l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
85
« L’amour est plus fort que la mort » L’association Jonathan Pierres Vivantes, Parents et Frères et Sœurs endeuillés, a été créée en 1978 et est reconnue d’utilité publique. Ses fondateurs lui ont donné ce nom car leur fils Bruno, décédé accidentellement, aimait la musique du film « Jonathan Livingston, le Goéland ». Le goéland devint l’emblème de l’association.
O
uverte à tous, dans le respect des opinions et des croyances, l’association à pour objet d’apporter bénévolement une entraide morale et spirituelle aux parents, mais aussi aux frères et sœurs, d’un enfant décédé, quels que soient son âge et la cause du décès. Concrètement, son but est de permettre aux parents et aux frères et sœurs endeuillés de s’accueillir, de s’écouter et de s’entraider pour rompre l’isolement, cheminer ensemble, retrouver quelques points de repère et se reconstruire pour retrouver un chemin de vie, propre à chacun. Animée par des parents et des frères et sœurs endeuillés, bénévoles, formés à l’écoute et à l’accompagnement, l’association propose : •u ne écoute téléphonique •d es permanences d’accueil •d es journées d’amitié et de partage •d es groupes d’entraide •d es sessions et conférences animées par des professionnels •d es week-ends pour les parents endeuillés de leur unique enfant ou de tous leurs enfants •d es week-ends pour les familles confrontées au suicide de leur enfant •d es rencontres à thème spirituel •u n site internet www.anjpv.org avec des forums
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 85
L’association publie aussi un bulletin trimestriel riche de comptes-rendus de conférences, de témoignages de parents et de frères et sœurs... C’est un véritable lien entre toutes les familles.
L'amour est plus fort que la mort
Association Nationale Jonathan Pierres Vivantes 61, rue de la Verrerie 75004 Paris Tél : 01 42 96 36 51 jonathanpierresvivantes@orange.fr www.anjpv.org
Notre association couvre presque tout le territoire français métropolitain, plus l’île de La Réunion. Elle est composée d’associations départementales loi 1901 (35 antennes), avec des correspondants dans différents points d’un département ou dans les départements voisins non pourvus en structure associative loi 1901, ce qui nous permet d’être au plus près des parents et frères et sœurs endeuillés dans 68 points d’accueil pour les personnes qui frappent à notre porte et les 1300 adhérents JPV. La structure nationale composée, à l’image de l’association, de membres de différentes parties de France, met en place les liens qui fédèrent toutes nos antennes au travers de formations communes à l’écoute et au fonctionnement des structures locales, l’organisation d’un rassemblement annuel proposé à tous les adhérents, le soutien au développement de l’association en interne et avec d’autres structures qui œuvrent dans le même domaine que JPV, ceci avec le nécessaire recul apporté par le comité d’éthique de l’association, garant du respect de notre charte dont les mots clés sont Vie et Amour. l
21/07/2016 10:44
Aux côtés des familles
86
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
La voix des familles de multiples Fédération Jumeaux et Plus 28, Place Saint Georges 75009 Paris Tél : 01 44 53 06 03 secretariat@jumeaux-et-plus.fr www.jumeaux-et-plus.fr www.facebook.com/FDJumeauxetPlus
La Fédération Jumeaux et Plus, créée en 1979 et reconnue d’utilité publique, regroupe 80 associations départementales et plus de 800 bénévoles. Ensemble, ils défendent les intérêts de 14000 familles adhérentes et proposent, dans la plupart des départements français, une entraide morale et matérielle aux parents de jumeaux, triplés, et plus. Jumeaux et Plus se bat au quotidien pour que soient reconnues leurs spécificités. Son rôle est également d’informer le corps médical et les pouvoirs publics sur la réalité de la vie des familles.
S
ous l’impulsion du Professeur Pons, parrain du mouvement, elle s’est dotée depuis 2003 d’un Comité Scientifique présidé par le Professeur Yves Ville et composé de spécialistes: médecins, psychologues, démographes... Ce groupement d’experts reconnus dans leur domaine de compétences permet d’informer le public sur différents thèmes ayant trait à la gémellité notamment la prématurité, la réduction embryonnaire, le suivi des grossesses, le développement cognitif des jumeaux, la scolarité… Chaque année, lors des Journées Nationales de la Gémellité, la Fédération propose des journées d’information scientifique ouvertes à tous et des ateliers de formation destinés aux bénévoles qui œuvrent dans les associations. Jumeaux et Plus est membre de l’International Council of Multiple Birth Organizations, organe de travail de l’International Society for Twin Studies, organisation internationale qui regroupe des associations et des experts. La Caisse Nationale des Allocations Familiales apporte son soutien partenarial et financier à la Fédération, soutien essentiel tant en terme de reconnaissance que pour la mise en œuvre de ses actions. Deux fois maman de jumeaux, Elodie Gossuin, Miss France 2001, s’engage aux côtés de Jumeaux et Plus dont elle est la marraine.
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 86
En 37 ans, les associations Jumeaux et Plus ont soutenu plus de 350 000 familles. Elles aident ces familles à préparer l’arrivée des jumeaux, triplés ou plus, dans le couple, la fratrie, que ce soit au cours de la grossesse, à l’arrivée des bébés ou pendant la vie des enfants. En effet, si le désir d’enfant est le choix des parents, l’arrivée de multiples ne l’est pas et peut placer la famille face à des difficultés d’ordre médical, socio-économique ou psychologique ayant des conséquences importantes sur la cellule familiale et l’insertion sociale et professionnelle des femmes. Jumeaux et Plus place le soutien à la parentalité au cœur de ses actions pour : • Briser l’isolement social, •S outenir les familles, leur permettre d’exprimer leurs émotions souvent ambivalentes, •P rofiter du partage d’expériences pour dépasser un quotidien épuisant, •F ournir des pistes d’organisation indispensables, •M ettre à disposition des psychologues spécialisés dans la problématique des familles de multiples avec lesquels ces dernières pourront débattre à cœur ouvert. Les moyens mis en place sur le terrain varient d’une association à l’autre et les actions de soutien à la parentalité se conjuguent sur divers modes : • Réseau d’écoute-conseils, • Mamans-relais, •L istes de discussion sur internet permettant l’échange entre familles, • J ournal trimestriel, vecteur d’informations et recueil de témoignages des familles, • Cafés-parentalité, • Rencontres familiales, • Conférences-débats, • Consultations de soutien à la parentalité. l
21/07/2016 10:45
Bibliographie
Le centre de documentation de l’UNAF situé au 28, place Saint-Georges à l’UNAF propose une large gamme d’articles, de textes de références et d’ouvrages sur le thème
3_AUX COTES FAMILLES-Janv16.indd 87
#88-95
21/07/2016 10:45
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Bibliographie
88
Dans le cadre de la politique de dématérialisation du fonds documentaire, la plupart des documents cités sont disponibles en ligne.
Sélection Bibliographique BÉNÉVOLAT Etat des lieux, enquêtes Bébé-boumeurs bénévoles ? : Les freins et les leviers de leur engagement CASTONGUAY, Julie ; BEAULIEU, Marie ; SEVIGNY, Andrée Retraite et société (n° 71), 2015. pp. 127-146 Les chercheuses ont analysé les résultats de plusieurs études canadiennes, québécoises et françaises sur l’engagement associatif des retraités, en particulier au sein d’associations de soutien à domicile des aînés et de soins palliatifs. Deux catégories de facteurs rentrent en jeu dans le choix de s’investir ou non : les facteurs individuels (socio-démographie de la personne, santé, disponibilité, ressources...), et les facteurs organisationnels de l’activité bénévole. Bénévolat (Le) : Au bénévole inconnu ! FERRAND-BECHMANN, Dan, FERRAND-COOPER, Côme ; collab., Juris éditions - Dalloz : 2014, 159 p. Qui sont les bénévoles ? Quelles sont leurs motivations ? Dans quelles associations les rencontre-t-on principalement ? En partant de la définition plurielle du terme et de l’histoire du bénévolat, cet ouvrage présente « des réalités du bénévolat dans la société française en se plaçant du point de vue des bénévoles pour mieux comprendre la fonction sociale de son activité et ses futurs possibles ». Il est complété par une partie pratique qui présente le cadre juridique du bénévolat, une bibliographie et un index. Bénévolat : le guide : Les droits des bénévoles, le soutien au bénévolat Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, 2015 , 24 p. Des moyens d’information du bénévole aux spécificités de chaque
4_BIBLIO-Janv16.indd 88
catégorie, en passant par la formation, les responsabilités, les possibilités de congés, ou encore les outils de reconnaissance du bénévolat, ce guide offre l’essentiel de l’information nécessaire à tous ceux qui s’engagent dans les associations. Document en ligne sur le site associations.gouv.fr www.associations.gouv.fr
Bilan de la vie associative : 2012-2014 TAPOL, Michel et BRUNEAU, Chantal ; coord., Haut Conseil de la Vie Associative, La Documentation française : 2015, 149 p. Outre un rappel du contexte associatif en 2014, ce premier rapport du HCVA fournit des données générales chiffrées sur les associations et les fondations, avec un volet particulier sur la place des jeunes dans la vie associative. Le chapitre suivant est consacré à la question centrale de l’engagement bénévole et son évolution à travers les différentes formes qu’il prend aujourd’hui. Autres sujets abordés dans cet ouvrage : la gouvernance dans les associations et le questionnement sur le renouvellement des instances dirigeantes, l’engagement des associations dans la société, puis les relations pouvoirs publics-associations et le bénévolat en Europe. Des annexes, dont une bibliographie, le complètent. Des jeunes investis dans la vie de la cité GUISSE, Nelly ; HOIBIAN, Sandra Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie ; Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire, CREDOC : 2015, 65 p. « Comme l’ensemble des Français, les jeunes aspirent à un changement de la société dans laquelle ils vivent. Même s’ils sont souvent sceptiques sur leur capacité d’action individuelle pour
21/07/2016 10:46
Bibliographie
influer le cours des choses, ils s’investissent dans la vie de la cité : 42 % sont adhérents d’une association, 31 % donnent de leur temps bénévole, 42 % ont signé une pétition en ligne ou ont participé à une manifestation sur les 12 derniers mois, 58 % ont une relation d’entraide régulière avec leurs voisins. Le potentiel de mobilisation des jeunes apparait en outre important : le monde associatif bénéficie d’une image très positive, et la moitié des jeunes se dit prêt s’engager pour une cause, portant à près de 80 % la part des moins de 30 ans qui sont bénévoles ou pourraient envisager de le devenir. » Rapport en ligne sur le site du Credoc www.credoc.fr/
Engagement bénévole associatif en perspective ! France Bénévolat, 2014 , 40 p. Après une analyse pointue sur le bénévolat en 2014 d’après les données disponibles, France Bénévolat conclut à la nécessité de politiques et de moyens de promotion du bénévolat plus diversifiés « et plus fins ». Particulièrement la promotion par cibles (jeunes, entreprises et actifs, seniors), ainsi que la prise en compte de la proximité et du territoire. L’association souligne par ailleurs la crise du renouvellement des dirigeants associatifs. Document en ligne sur le site de France Bénévolat www.francebenevolat.org
Engagement bénévole des seniors de 50 à 65 ans, en France : Sondage Groupe de Travail pour l’engagement bénévole des seniors ; Centre d’Etude et de Recherche sur la philanthropie ; Observatoire du management intergénérationnel, 2012, 18 p. 17 % des Français de 50 à 65 ans, soit 1 personne sur 6 dans cette tranche d’âge, s’engagent régulièrement dans une association, au moins quelques heures par mois. Mais 65 % des personnes interrogées n’envisagent pas d’avoir une activité bénévole à l’avenir. Leur principal frein à l’engagement est la méconnaissance du secteur associatif et de ses possibilités. Document en ligne sur le site du Cerphi www.cerphi.org
France bénévole (La) : 2014 BAZIN, Cécile et MALET, Jacques ; dir. ; Recherches et Solidarités, 2014 , 25 p. « Le nombre de Français bénévoles dans une association, en France, est passé de 11,5 millions à 12,5 millions, entre 2010 et 2013. Parmi eux, ceux qui interviennent de façon régulière, sur un mode hebdomadaire, ne sont plus que 5,5 millions (6,3 millions en 2010). Le bénévolat évolue. Les travaux menés ces dernières années le confirment : des formes d’engagement plus ponctuelles, multiples parfois, passant d’un projet à l’autre, motivées par l’utilité sociale sans cacher l’épanouissement personnel et les compétences attendus, stimulées par des actions concrètes… Qu’en pensent les bénévoles eux-mêmes ? Comment vivent-ils ces évolutions ? Quels enseignements les associations et les organismes en charge de les accompagner peuvent-ils tirer du vécu et du ressenti des bénévoles ? » Document en ligne sur le site de Recherches et solidarités www.recherches-solidarites.org
4_BIBLIO-Janv16.indd 89
89
Gouvernance des associations et motivation des bénévoles : Rapport terminal sur la phase 1 du projet de recherche GARP [Gouvernance des associations et rapports de pouvoir] DANSAC, Christophe, Laboratoire de recherches pluridisciplinaire du Nord-Est Midi-Pyrénées ; Conférence Permanente des Coordinations Associatives-Midi Pyrénées ;, 2013 , 107 p. GARP est un projet de recherche pluridisciplinaire visant à comprendre comment les engagements au sein des associations s’articulent dans le fonctionnement interne de celles-ci et dans leur environnement externe. La première partie de ce document rapporte les travaux faits sur la motivation des bénévoles. Elle est suivie d’une étude conduite par entretiens et analyse de documents portant sur 30 associations employeuses de petite taille, visant à comprendre les modes de fonctionnement de la décision dans ces organisations. Une modélisation des rapports entre l’engagement des bénévoles et le développement du projet associatif est proposée. Les rapports de pouvoir au sein de l’association sont ensuite étudiés. Dans la troisième partie, une modélisation de la ressource humaine associative dans une perspective économique est proposée. Document en ligne sur le site des Archives ouvertes https ://hal-univ-tlse2.archives-ouvertes.fr
Intérêts d’être bénévole : rapport de recherche : synthèse des résultats SUE, Roger ; PETER, Jean-Michel, Centre de Recherche sur les LIens Sociaux, 2012 , 69 p. Des entretiens auprès d’une soixantaine de bénévoles se sont concentrés sur leur parcours initiatique de formation et de construction de savoirs, à partir d’un échantillon agrégeant plusieurs variables : âge, genre, secteur géographique de l’engagement, secteur d’intervention de l’association, type d’association, régularité et ancienneté dans le bénévolat, intensité de l’engagement, appartenance unique ou multiple. Cette enquête montre un changement dans les motivations des bénévoles aujourd’hui : ils privilégient une forme de réalisation de soi où la notion de plaisir devient déterminante. Rapport en ligne sur le site du Cnrs/cerlis www.cnrs.fr
Représentations de l’engagement bénévole : entre motivations et résistances (Les) : premiers résultats SUE, Roger ; PETER, Jean-Michel, Centre de Recherche sur les liens sociaux, 2014 , 70 p. Dans ce deuxième volet de leur enquête, les auteurs montrent que la recherche de liens sociaux et le développement personnel sont les premières motivations de l’engagement bénévole. L’analyse très fine des réponses aux questions posées permet de brosser le portrait des bénévoles d’aujourd’hui mais aussi de comprendre les difficultés auxquelles ils se heurtent pour s’impliquer davantage. Rapport en ligne sur le site du Cnrs/cerlis www.cnrs.fr
Paysage associatif français (Le) : Mesures et évolutions TCHERNONOG, Viviane, FOURNEYRON, Valérie ; préf. ; SIBILLE, Hugues ; préf., Juris éditions - Dalloz : 2013, 272 p.
21/07/2016 10:46
Bibliographie
90
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Cette nouvelle édition actualise la grande enquête menée en 2005. Plus de 7 600 associations ont été mises à contribution afin de dresser un panorama complet de la situation des associations : poids économique, financement et ressources, secteurs d’activités, relations avec les partenaires, profil des bénévoles... Une dernière partie est consacrée aux difficultés rencontrées aujourd’hui par les associations. Un index facilite la consultation de l’ouvrage. Recrutement et la fidélisation des bénévoles retraités par les associations (Le) GOURMELEN, Andrea ; GUILLEMOT, Samuel ; PRIVAT, Hélène ; URIEN, Bertrand ; [et al.], 2014 , 22 p. « Cet article propose une typologie de bénévoles retraités sur la base de leurs motivations et de caractéristiques psychosociales liées au vieillissement. Cinq profils se dégagent : les hédonistes, les coupables, les affectifs, les soucieux de postérité, les ambitieux. Reste aux associations à cibler un ou plusieurs profils selon la fonction à pourvoir et à adapter leurs campagnes de communication en conséquence. » Article en ligne sur le site Archives ouvertes : https ://hal.archives-ouvertes.fr
Regards croisés sur les pratiques innovantes SIMONET, Maud ; ARCHAMBAULT, Edith, La tribune fonda (n° 219), 2013. pp. 44-52 Les associations accueillent un nombre croissant de bénévoles qui cherche un épanouissement personnel dans leur engagement au service d’une cause. Elles connaissent aussi un processus de professionnalisation qui déplace la frontière entre bénévolat et salariat. Maud Simonet s’interroge ici sur une « forme douce de mise au travail des citoyens » induite par ces transformations de la relation bénévole/association. De son côté, Edith Archambault présente les différents modèles associatifs qui coexistent au sein de l’Europe. Un débat sur l’engagement et ses évolutions réunit ensuite ces deux spécialistes et d’autres experts. Situation du bénévolat en France en 2013 (La) FRANCE BENEVOLAT ; INSTITUT FRANCAIS D’OPINION PUBLIQUE, 2013 , 18 p. Cette enquête met en lumière les caractéristiques de l’engagement bénévole en 2013 : il est en augmentation de 12 % par rapport à 2010 et les jeunes sont de plus en plus impliqués. Les 15-35 ans sont en effet la catégorie où l’engagement progresse le plus fortement (+ 32 %). Chez les plus de 50 ans, 37 % des actifs sont bénévoles. Le nombre de bénévoles le plus important se retrouve dans le secteur social-caritatif. Document en ligne sur le site de France-Bénévolat http ://www.francebenevolat.org
Travail bénévole (Le) : Engagement citoyen ou travail gratuit ? SIMONET, Maud, Ed. La Dispute : 2010, 220 p. En s’appuyant sur plusieurs enquêtes consacrées au bénévolat et au volontariat, cet ouvrage propose une analyse du travail bénévole et de ses enjeux sociaux et politiques. Faisant un parallèle avec le travail domestique, l’auteur prend le parti de considérer le bénévolat comme du travail : qu’elles soient dissimulées derrière l’amour de sa famille ou derrière l’engagement, ces activités semblent de même nature. Ce travail bénévole est-il libre et gratuit ? Ou est-il soumis à des contraintes
4_BIBLIO-Janv16.indd 90
pour n’être plus qu’un travail gratuit ? Maud Simonet met en lumière les ambivalences des usages sociaux et les ambiguïtés des usages politiques du bénévolat. Un travail qui ne compte pas ? : La valorisation monétaire du bénévolat associatif ARCHAMBAULT, Edith ; PROUTEAU, Lionel, 2011 , 22 p. « Le bénévolat est d’abord appréhendé comme un don de temps, pourtant, le travail bénévole est aussi une importante ressource productive qui compte pour les associations. Cet article se propose d’en déterminer la valeur monétaire. Dans un premier temps, sont examinées les difficultés que rencontre un tel exercice. Dans un second temps, l’article procède à une valorisation monétaire du bénévolat associatif français, à partir d’une enquête conduite auprès des associations par une équipe de recherche du Centre d’économie de la Sorbonne. Les estimations obtenues font apparaître que ce travail bénévole représente de 1 % à près de 2 % du PIB selon la méthode retenue, soit de 50 % environ à 80 % des salaires bruts versés par les associations à leurs salariés et, en tout état de cause, bien plus que les dons monétaires. » Article en ligne sur le site HALSHS archives ouvertes (pdf-374 Ko) http ://halshs.archives-ouvertes.fr
Une typologie de l’engagement des dirigeants associatifs REGO, Raquel, 2010 , n. p. A partir de l’étude de l’une des plus grandes associations de consommateurs portugaises, Raquel Rego a cherché à comprendre comment l’engagement des dirigeants change en fonction de la professionnalisation de l’association. Elle dégage ainsi quatre types d’engagement : les « type associatif » et « type spécialiste-autodidacte » que l’on trouve au début de l’histoire de l’association ; le « type spécialiste-expert » qui traverse, d’une façon générale, toute l’histoire de l’association. Puis le « type politique » qui perçoit l’association comme un espace de maintien ou d’intervention de son activité politique, et enfin, le « type professionnel » qui apparaît dans une phase avancée de l’évolution de l’association. Document en ligne sur le site Sociologies : http ://sociologies.revues.org
Comment promouvoir le bénévolat ? A la recherche de nouveaux bénévoles : Un guide pratique pour recruter, accueillir et intégrer les nouveaux bénévoles DURUSSEL, Marie-Claire ; dir.,Espace Bénévolat, Espace Bénévolat : 2014, 114 p. Ce guide traite des principales étapes pour rechercher, recruter, accueillir et intégrer de nouveaux bénévoles. Quatorze associations ont participé à sa rédaction. Elles apportent ici leurs témoignages et partagent leur expérience du recrutement et du suivi des bénévoles Bénévolat : la reconnaissance, dossier en cours PROUTEAU, Lionel ; LEBORGNE- INGELAERE, Céline ; RIZET, Stéphanie ; DUAULT, Brigitte ; [et al.], Juris associations (n° 489), 2013. pp. 18-35 Un état des lieux chiffré ouvre ce dossier consacré à la reconnaissance du bénévolat, tant au niveau du droit du travail que par la valorisation de l’expérience ou la valori-
21/07/2016 10:46
Bibliographie
sation comptable. Les articles sont complétés par plusieurs tribunes : celle de Dominique Thierry, président de France Bénévolat, celle de la ministre de la Vie associative Valérie Fourneyron et, enfin, celle de Roland Berthilier, président de l’Economie sociale partenaire de l’Ecole de la République (ESPER).
en s’inspirant notamment d’échanges ayant eu lieu à la journée Gouvernance du 14 avril 2015, il propose en conclusion des liens sur des documents complémentaires téléchargeables en ligne.
Développer, accompagner et valoriser le bénévolat CENTRE D’ANALYSE STRATEGIQUE, 2011 « Le bénévolat est confronté aux défis de l’individualisme et du vieillissement de la population, lesquels tendent à modifier les besoins des bénévoles comme des bénéficiaires de leurs actions. » Le CAS avance des propositions pour promouvoir notamment le bénévolat auprès des seniors qui partent en retraite et auprès des jeunes, pour accompagner les associations dans la clarification des rôles respectifs des bénévoles et des salariés et pour valoriser les activités bénévoles dans le mode du travail et des entreprises.
Périple jeune (Le) BECQUET, Valérie ; ZOUAD, Sonia ; FEINTRENIE, Claire ; RIZET, Stéphanie ; [et al.], Juris associations (n° 475), 2013. pp. 18-37 « Très engagés dans la vie associative, les jeunes sont tout autant convoités que mal aimés. Avec, d’un côté les dispositifs d’incitation à l’engagement associatif et, de l’autre, des instances dirigeantes fermées à tout renouvellement, la place des jeunes représente assurément un enjeu majeur. Retour sur un parcours semé d’embûches. » Avec les constats, des responsables associatifs avancent quelques pistes pour mobiliser les jeunes et les retenir aux sein des associations.
Numéro en ligne sur le site du CAS www.strategie.gouv.fr
Quels horizons collectifs pour demain BONVALOT, Hélène ; PETER, Jean-Michel ; DANSAC, Christophe ; HURSTEL, Pierre ; [et al.], La tribune fonda (n° 221), 2014. pp. 2-49 A l’heure ou l’engagement associatif est élevé au rang de « grande cause nationale », ce dossier fait le point sur l’évolution de la place du bénévole au sein des associations et propose plusieurs réflexion sur l’avenir de la vie associative et sur l’action collective.
Du souffle pour une société en panne ! : les associations en France BASTIDE, Jean, Juris éditions, 2011, 175 p. Spécialiste de la vie associative, tant par son parcours et ses responsabilités que par son expertise, l’auteur, actuel président de France-Bénévolat, dresse ici un panorama complet des associations en France. Il retrace les grands événements qui ont marqué leur constitution, leurs évolutions, leur professionnalisation, leurs regroupements. Cet ouvrage s’achève sur quelques réflexions qui incitent à envisager de nouvelles transformations et adaptations, y compris dans la sphère européenne. Engagement associatif des actifs (L’) : Rapport du groupe de travail HUBERT, Amandine ; HEIDSIECK, CharlesBenoît ; VICARD, Laure, Ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Association Le Rameau / La Documentation française : 2014, 78 p. Comment faire participer davantage les actifs à la vie associative ? Une quinzaine de propositions sont ici avancées par le groupe de travail afin de valoriser les possibilités d’engagement, faciliter la conciliation des temps, sensibiliser à l’engagement tout au long de la vie, encourager les dispositifs conventionnels de co-investissement employeuractif-Etat, promouvoir les congés et disponibilités, accompagner la formation des bénévoles, etc. Rapport en ligne sur le site de la Documentation française http://www.ladocumentationfrancaise.fr
Gouvernance et engagements associatifs : enjeux et leviers pour agir Fonda ; Le Mouvement Associatif Rhône-Alpes ; Région Rhône-Alpes, 2015 , 8 p. Comment mobiliser de nouveaux administrateurs, rajeunir et féminiser son conseil d’administration ? Qui associer à la prise de décision, et comment garantir un fonctionnement réellement démocratique ? Ce document tente d’apporter, sinon des réponses, du moins des pistes de réflexion et d’action à toute association confrontée aux transformations de la société. Rédigé
4_BIBLIO-Janv16.indd 91
91
Etude en ligne sur le site de la Fonda www.fonda.asso.fr
Rapport fait au nom de la commission d’enquête chargée d’étudier les difficultés du monde associatif dans la période de crise actuelle [...] Assemblée Nationale. Commission d’enquête sur les difficultés du monde associatif, BOCQUET, Alain ; prés. ; DUMAS, Françoise ; rapp., 2014 , 204 p. Après un état des lieux détaillé de la situation des associations, le rapport formule une série de propositions autour de plusieurs thèmes : conforter la place des associations dans la cité ; sécuriser leur financement ; soutenir l’emploi et le bénévolat (notamment création d’un « congé pour l’exercice de responsabilités associatives » et d’un congé d’engagement bénévole pour favoriser le bénévolat des actifs) ; améliorer la connaissance du monde associatif. Rapport en ligne sur le site de l’Assemblée nationale www.assemblee-nationale.fr
Reconnaître, valoriser, encourager l’engagement des jeunes NABLI, Béligh ; NAVES, Marie-Cécile, KARAKACHIAN, Alice ; collab. France Stratégie, 2015 , 82 p. Comment favoriser l’engagement des jeunes dans la société, alors qu’ils font montre d’un des plus forts niveaux de défiance envers celle-ci ? S’ils sont en moyenne moins impliqués dans les associations, syndicats et partis politiques, les réseaux sociaux leur permettent, en revanche, d’inventer d’autres moyens de mobilisation et d’expression collectives. A partir d’enquêtes auprès des jeunes, ce rapport avance 25 propositions autour de trois axes : faciliter la socialisation et la pratique même de l’engagement des jeunes ; reconnaître et valoriser cet engagement ; l’encourager dans les processus de décision. Rapport en ligne sur le site de France Stratégie www.strategie.gouv.fr
21/07/2016 10:46
Bibliographie
92
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Renouvellement et rajeunissement des instances bénévoles DANSAC, Christophe ; BORDES, Véronique ; GONTIER, Patricia ; VACHEE, Cécile, Conférence Permanente des Coordinations associatives Midi Pyrénées, 2013 , 67 p. « Ce rapport étudie les motivations, la composition des instances dirigeantes des associations et leur évolution avec le développement des associations, et définit les multiples dimensions de la participation à une association. A partir d’une enquête par questionnaire, d’entretiens menés avec des responsables associatifs, et d’un séminaire participatif sur la question du renouvellement des instances dirigeantes, le rapport donne des pistes sur les freins à l’engagement dans les responsabilités (notamment pour les jeunes) et sur les pratiques qui favorisent le renouvellement. Il propose par ailleurs une modélisation de la participation des différentes parties prenantes dans la prise de décision et l’action associative qui permet de distinguer plusieurs types de configurations, où les questions de renouvellement ne se posent pas de la même manière. » Document en ligne sur le site HAL : https ://halshs.archives-ouvertes.fr
Management des associations Associations demain, enjeux et perspectives : réflexions faites par le collectif Faire ensemble 2020 La tribune fonda (n° 214), 2012. pp. 4-23 Ce numéro rassemble des travaux issus de l’Université d’automne 2011 du collectif « Faire ensemble 2020 ». Au sommaire : la gouvernance des associations, leurs relations avec les territoires, leur rôle dans la société civile et dans l’économie, l’engagement associatif. Administration des associations : faire face à la crise de recrutement des élus GARRAULT, Hervé, Juris associations (n° 517), 2015. pp. 46-47 Quels que soient leur secteur d’activité, leur dimension ou leur mode d’organisation, beaucoup d’associations sont confrontées à la difficulté d’assurer le renouvellement des instances dirigeantes. Pour l’auteur, dresser un catalogue structuré des activités permet de mieux répartir les charges de travail. Et responsabiliser les administrateurs permet de parvenir à les mobiliser sur des projets et à apporter un dynamisme à l’association. Avenir des associations en question (L’) Union sociale (n° 262), 2012. pp. 16-25 Le septième Forum des associations et fondations s’est tenu en octobre 2012. L’occasion pour les participants de s’interroger sur l’avenir des associations dans un contexte économique et institutionnel en mutation (gouvernance, financement, reconnaissance des associations...). Deux interviews dans ce dossier : celle de Viviane Tchernonog et Jean-Pierre Vercamer à propos de leur enquête sur le secteur associatif, et celle de la présidente de la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA), Nadia Bellaoui, qui revient sur la prise en compte de la voix des associations dans la démocratie. Conférence nationale de la vie associative : Un new deal associatif ? SIBILLE, Hugues, Juris associations (n° 411), 2010. pp. 42-45 Pour Hugues Sibille, le monde associatif doit penser son évolution autour de trois grands sujets : l’amélioration du projet
4_BIBLIO-Janv16.indd 92
associatif par une alliance entre professionnalisation et bénévolat ; la gouvernance et la formation de nouveaux dirigeants ; la capacité d’expression, de représentation, de lobbying avec une instance de représentation ayant les moyens de travailler. Coopérer pour mieux gérer Juris associations (n° 518), 2015. pp. 17-38 « Contrat de prestation de services, mandat de gestion, groupement d’employeurs, groupement de coopération sociale et médico-sociale, fusion... autant de formes juridiques pour autant de motivations à la coopération entre associations. » Droit du travail dans les associations (Le) : questions/réponses Social Pratique (n° 662Cahier2), 2015. 102 p. Tout savoir sur le droit du travail applicable dans les associations : tel est l’objectif de ce guide pratique. Il répond aux questions les plus courantes concernant la vie dans l’entreprise : embauche, conditions de travail, pouvoir disciplinaire, représentation du personnel. Un focus spécifique est réservé aux associations de type particulier : groupements d’employeurs, associations de services à la personne et structures d’insertion par l’activité économique. Gouvernance associative : entre diversité et normalisation (La) CHATELAIN-PONROY, Stéphanie ; EYNAUD, Philippe ; SPONEM, Samuel, 2015 , 8 p. Dans cette étude, les auteurs défendent « l’idée que la tension entre la prise en compte de la diversité des formes de gouvernance associative et la pression exercée pour un rapprochement avec celle des entreprises peut se résoudre par la promotion du concept d’innovation sociale. » Etude en ligne sur le site des Archives ouvertes : https ://halshs.archives-ouvertes.fr
Gouvernances des associations : éclairages pour penser le changement FONDA, La tribune fonda (n° 224), 2014. 53 p. Toujours à la pointe de la réflexion sur la vie associative, la Fonda s’est attelée à la recherche sur tous les aspects de la gouvernance, en s’appuyant sur des pratiques et des observations de plusieurs fédérations d’associations. Les enseignements de ces travaux sont publiés dans ce numéro : intelligence et exercice du pouvoir, outils d’accompagnement - notamment numérique - modèles expérimentaux, démocratie représentative et participative... Gouvernance des associations et motivation des bénévoles : Rapport terminal sur la phase 1 du projet de recherche GARP [gouvernance des associations et rapports de pouvoir] Laboratoire de recherches pluridisciplinaires du Nord-Est MidiPyrénées ; Conférence permanente des coordinations associativesMidi Pyrénées, DANSAC, Christophe, 2013 , 107 p. GARP est un projet de recherche pluridisciplinaire visant à comprendre comment les engagements au sein des associations s’articulent dans le fonctionnement interne de celles-ci et dans leur environnement externe. La première partie de ce document rapporte les travaux faits sur la motivation des bénévoles. Elle est suivie d’une étude conduite par entretiens et analyse de documents portant sur 30 associations employeuses de petite taille, visant à comprendre les modes de fonctionnement de la décision dans ces organisations. Une modélisation des rapports entre l’engagement des bénévoles
21/07/2016 10:46
Bibliographie
et le développement du projet associatif est proposée. Les rapports de pouvoir au sein de l’association sont ensuite étudiés. Dans la troisième partie, une modélisation de la ressource humaine associative dans une perspective économique est proposée. Document en ligne sur le site des Archives ouvertes : https ://hal-univ-tlse2.archives-ouvertes.fr/hal-01082163
Gouvernance des associations de solidarité ou comment construire et évaluer vos projets (La) Union nationale interfédérales des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux, 2014 , 24 p. Ce document présente les différents niveaux de projets dans les associations sanitaires et sociales : le projet associatif, le projet institutionnel des établissements de santé, le projet d’établissement et/ ou de service social et médico-social, et le projet personnalisé. Il aborde également l’évaluation interne et externe et fait connaître les propositions d’accompagnement offertes par l’Uniopss. Document en ligne sur le site de l’Uniopss www.uriopss-pacac.asso.fr
Marketing et communication des associations GALLOPEL-MORVAN, Karine ; BIRAMBEAU, Pierre ; LARCENEUX, Fabrice ; RIEUNIER, Sophie, Dunod : 2013, 255 p. Après une introduction qui définit le marketing et ce qu’il représente pour une association, les auteurs tentent d’apporter des réponses à la question du recrutement et de la fidélisation des bénévoles. Les moyens de se faire connaître et la gestion de l’image de l’association, la collecte de fonds, les partenariats avec les entreprises et la communication publicitaire font l’objet des chapitres suivants. L’ouvrage est complété par des références bibliographiques. Monde associatif en mutation (Le) EYNAUD, Philippe ; coord., Juris associations (n° 465), 2012. pp. 17-33 De profonds changements sont à l’oeuvre dans le monde associatif et la survie des associations dépend de leur adaptation. Ce dossier, qui expose l’essentiel des échanges de la conférence « Mutations et innovations dans le secteur associatif » du 13 janvier 2012, pose d’abord un constat sur le financement et suppose quelques scénarios futurs. Il passe ensuite en revue les différentes modalités de cette nécessaire évolution : le développement de compétences des salariés et des bénévoles, de nouveaux managers associatifs, le travail en réseau et le développement de la concertation, les fusions et restructurations. Pour une gouvernance démocratique GARRAULT, Hervé, Juris associations (n° 500), 2014. pp. 45-47 L’auteur souligne que « le consensus renforce l’engagement et le dynamisme et améliore l’efficacité du projet associatif ». Mais « la bonne démocratie associative ne consiste pas à consulter les organes souverains à tout moment et sur tout sujet ». Quelle professionnalisation pour le monde associatif ? : [questions au sociologue Matthieu Hély] LOCHARD, Yves ; TRENTA, Arnaud ; VEZINAT, Nadège, 2011 , 17 p. Le sociologue Matthieu Hély revient sur les évolutions récentes d’un monde associatif et passe en revue tous ses traits caractéristiques et sa place particulière au sein de l’économie sociale. Il explique comment les associations sont devenues indispensables aux politiques publiques.
4_BIBLIO-Janv16.indd 93
93
Il s’attarde sur la montée de la salarisation et la situation de l’emploi associatif comme continuité de l’emploi public. Document en ligne sur le site de la Vie des Idées www.laviedesidees.fr
Projet associatif : une démarche stratégique GARRAULT, Hervé, Juris associations (n° 465), 2012. pp. 44-46 « Concevoir un projet associatif est une démarche à trois composantes : formaliser le mission, définir une stratégie, créer une structure opérationnelle. Le triptyque vision, mission, valeur constitue le socle sur lequel doit être bâtie toute réflexion stratégique. » Simplifications pour les associations BLEIN, Yves, 2014 , 206 p. Yves Blein formule une cinquantaine de mesures : renforcement du pilotage interministériel de la vie associative, dématérialisation des démarches associatives, établissement d’un dossier de demande de subvention unique, adaptation des procédures aux montants des subventions demandées... Rapport en ligne sur le site de la Documentation française www.ladocumentationfrancaise.fr
Vie associative : le déclic du numérique Juris associations (n° 524), 2015. pp. 20-38 Le développement du numérique offre de nouvelles opportunités aux associations : renforcement du projet associatif, atout majeur de la communication et accroissement de la visibilité, collecte de fonds, ou encore nouvelles formes d’engagement.
LES ASSOCIATIONS DANS LA LOI SUR L’ECONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE Associations : restructurations : ce que change la loi ESS [Economie sociale et solidaire] SA, Sorithi, EL Travail social actualités (TSA) (n° 65), 2015. pp. 36-41 A compter du 1er octobre 2015, les associations - en particulier celles du secteur social et médico-social - qui s’engagent dans des opérations de restructuration (fusion, scission et apport partiel d’actif), devront respecter un cadre juridique commun. C’est l’une des nouveautés de la loi ESS concrétisée par le décret du 7 juillet 2015. Définitions, procédures, conséquences et situations des salariés sont présentées dans ce dossier juridique. Loi-cadre sur l’économie sociale et solidaire : quels impacts pour les associations ? AMBLARD, Colas, Juris associations (n° 494), 2014. pp. 36-38 Le projet de loi relatif à l’économie sociale comporte de nombreuses dispositions à destination des associations : il institutionnalise le rôle économique de certaines d’entre elles, définit légalement la notion de subvention et propose un cadre juridique aux restructurations.
ASSOCIATIONS ET TERRITOIRE Statistiques : Depuis décembre 2015, l’Association Recherches & Solidarités propose des chiffres sur la vie associative dans chaque département : nombre d’associations, de bénévoles, d’employeurs et
21/07/2016 10:46
Bibliographie
94
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
de salariés, évolution sur 10 ans et rapprochement avec le contexte national... « Les essentiels de la vie associative dans les départements » en ligne sur le site du ministère
La Charte d’engagements réciproques : Charte d’engagements réciproques entre l’Etat, le Mouvement associatif et les collectivités territoriales, 2014 , 12 p. Ce texte a été signé par les présidents de : Mouvement Associatif, l’Association des Maires de France (AMF), l’Assemblée des départements de France (ADF), l’Association des régions de France (ARF), l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF), le Réseau des collectivités territoriales pour une économie solidaire (RTES). La charte concerne toutes les associations et a vocation à fonder le partenariat entre les associations et les pouvoirs publics. Document en ligne sur le site Associations.gouv.fr : www.associations.gouv.fr
Charte d’engagements réciproques : une réponse aux enjeux du dialogue civil RIZET, Stéphanie, Juris associations n° 498, 2014. pp. 36-37 Bien plus qu’une simple réactualisation du texte de 2001, la nouvelle Charte d’engagements réciproques acte d’importantes avancées, comme l’intégration des collectivités territoriales et l’instauration d’un dispositif de suivi et d’évaluation de la Charte. Circulaire du Premier ministre du 29 septembre 2015 : les nouvelles relations entre pouvoirs publics et associations AMBLARD, Colas, Lamy Associations (Mises à jour), n° 242, 2015, pp. 1-4 « Pour donner corps à la Charte des engagements réciproques entre l’Etat, les collectivités territoriales et les associations conclue en février 2014, le Premier ministre a signé la circulaire n° 5811-SG du 29 septembre 2015 relative aux nouvelles relations entre les pouvoirs publics et les associations. Par là-même, le Gouvernement semble vouloir renforcer le rôle du secteur associatif dans la co-construction des politiques publiques. »
Associations et collectivités territoriales : Adhésion des communes aux associations (L’) GUILLAUMONT, Olivier, Juris associations, n° 446, 2011, pp. 33-35 « La liberté d’association a été étendue aux collectivités territoriales. Ainsi, une commune peut-être membre d’une ou plusieurs associations. Toutefois, cette liberté n’échappe pas au stricte respect de conditions de fond et de forme. » Associations, solidarités et institutions publiques Informations sociales , n° 172, 2012/4, 116 p. La première partie de ce numéro porte sur l’économie des associations du secteur social : leur large financement public questionne leur dépendance aux contextes économiques
4_BIBLIO-Janv16.indd 94
et leur logique gestionnaire parfois contestable. La deuxième partie porte sur les rôles tenus par les associations et analyse leurs champs d’actions et leurs évolutions. Ainsi le militantisme semble peu à peu laisser place à une spécialisation en expertise ou de porte-parole de l’usager. La dernière partie illustre par des exemples les modes de coopération des institutions publiques et des associations dans le champ social : petite enfance, protection de l’enfance, « care », services à la personne. Numéro en ligne sur le site Cairn : www.cairn.info
Associations : Subventions, entre espoirs et incertitudes BOUTTIER, Noël, EL Travail social actualités (TSA),n° 67, 2015, pp. 41-42 « Attendue de longue date, la circulaire «Valls » visant à rénover les relations entre pouvoirs publics et associations, a été diffusée le 29 septembre 2015. Elle sécurise juridiquement le régime des subventions pour encourager la créativité. Mais son impact sur les associations du secteur social et médico-social demeure incertain.» Comme en témoignent les acteurs de terrain interrogés. Associations, victimes collatérales de la réforme des collectivités ? (Les) FLEURY, Benoît, Lamy Associations (Mises à jour), n° 190, 2011, pp. 1-5 « La réforme des collectivités territoriales, avec la question de la répartition des compétences et la refonte de la fiscalité locale, ne pouvait manquer de susciter les interrogations ou les inquiétudes du monde associatif : quel sera demain le fondement juridique des relations collectivités/associations ? Et quels moyens les associations pourront-elles espérer des pouvoirs publics pour poursuivre leurs actions ? » Démocratie et société civile TERRA NOVA, 2013 , 57 p. Après un état des lieux et une analyse du mouvement associatif dans la société et la vie publique d’aujourd’hui, Terra Nova avance une vingtaine de propositions autour du renforcement du rôle politique des associations et de leur encadrement par de nouvelles règles de transparence et de représentativité. Le réseau UNAFUDAF est cité. Rapport en ligne sur le site de Terra Nova : www.tnova.fr
Développement des marchés publics : quels impacts et solutions pour les associations ? juin 2012 CONFERENCE PERMANENTE DES COORDINATIONS ASSOCIATIVES, CPCA : 2012, 4 p. Les pouvoirs publics recourent de plus en plus aux marchés publics pour financer les activités associatives, délaissant les modes de contractualisation sous forme de subvention. Cette nouvelle forme de contractualisation n’est pas sans poser de questions aux associations. La note publiée par la CPCA vise à faire le point sur la question et à fournir un certain nombre de clefs pour aider les associations à faire face. Elle formule une série de propositions pour assouplir le dispositif. En ligne sur le site de la CPCA http ://cpca.asso.fr
21/07/2016 10:46
Bibliographie
Evolution de l’action publique locale : quelle place pour les associations ? La vie associative (n° 23), octobre 2015, 39 p. Au sommaire de ce numéro : relation cotractuelles : vers un renouveau du partenariat ? Co-construction de l’action publique : quelle participation associative ? Reforme territoriale, quel impact sur les associations ? Evolutions du cadre légal entre associations et collectivités locales (Les) : (appel d’offres, conventions, évolution du droit communautaire, etc) DELAIRE, Yves, Bureau Francis Lefebvre Lyon, 2012, 43 p. Document en ligne sur le site de l’Assemblée des Communautés de France www.adcf.org
Financement public des associations entre subventions et commandes (Le) : Etat des lieux et grandes évolutions TCHERNONOG,Viviane, 2013, 10 p. Ce document est l’intervention de l’auteur à la conférence « Associations, subventions et collectivités : mode d’emploi » qui s’est tenue le 27 juin 2013. Il révèle - statistiques à l’appui - non seulement une baisse des subventions publiques aux associations, mais aussi une modification de l’origine de ces financements (moindre poids de l’Etat et des communes au profit des conseils généraux), et surtout très fort développement des commandes publiques (aujourd’hui trois fois plus nombreuses qu’en 2005). Document en ligne sur le site du Associations.gouv.fr : www.associations.gouv.fr
95
Relations entre associations et collectivités : vers quel avenir ? (Les) Management et avenir, n°40, 2010 Ce dossier réunit les principales communications du colloque « Les relations entre associations et collectivités : vers quel avenir ? » organisé le 27 mai 2010 par le Laboratoire Collectivités Territoriales de l’université d’Orléans. Numéro en ligne sur le site Cairn www.cairn.info
Rôle des collectivités publiques dans les associations et OSBL [organismes sans but lucratif] : un éventail de partenariats possibles AMBLARD, Colas, Lamy Associations (Mises à jour) , n° 237, 2015, pp. 1-4 « L’Etat et les collectivités locales sont historiquement des partenaires du secteur associatif et, d’une manière plus générale, des organismes sans but lucratif (OSBL), dans la concrétisation de projets d’intérêt général. Ce partenariat prend de multiples formes et le projet de circulaire, en cours de rédaction, rappelle combien cette relation doit favoriser une démarche constructive. » Société civile et monde associatif BASTIDE, Jean ; SUE, Roger, La tribune fonda, n° 210, 2011, pp. 4-20 Cette contribution s’attache dans un premier temps à reconstituer l’histoire de la notion de société civile et de son acception particulière en France. Elle propose ensuite des pistes de questionnements sur les évolutions récentes à même de nourrir une approche prospective du monde associatif et de sa place dans cette société civile.
Impacts du redécoupage des compétences territoriales ROYER, Erwan, Juris associations (n° 514), 2015. pp. 36-37 « La réforme territoriale vue sous l’angle du redécoupage des compétences territoriales n’est pas en soi une source d’inquiétude pour les associations. Ce qui l’est, ces sont les conséquences financières d’une éventuelle remise en cause de la clause générale de compétence pour les départements et les régions. » Place et rôle de la vie associative dans la société d’aujourd’hui UNAF, 2001, 67 p. A l’occasion des 100 ans de la loi de 1901, l’UNAF dresse le bilan de 100 ans de vie associative et liste les enjeux pour l’avenir. Elle fait également le point sur l’histoire du mouvement familial, ses pratiques institutionnelles et son fonctionnement. Pouvoirs publics / associations : un état second : [dossier] ANDRIOT, Patricia ; BLANC, Yannick ; CLAVAGNIER, Brigitte ; RIZET, Stéphanie ; [et al.], Juris associations, n° 514, 2015. pp. 18-37 « Si les associations sont les intermédiaires indispensables pour répondre aux besoins sociétaux, elles ne peuvent cependant agir sans le soutien de la puissance publique. Depuis plusieurs années, les contours de cet engagement mutuel se dessinent afin de construire une France plus solidaire. Du rêve à la réalité, il n’y a bien souvent qu’un pas : et si ce n’était que le commencement ? »
4_BIBLIO-Janv16.indd 95
21/07/2016 10:46
Annexes
96
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
ANNEXES
Les mouvements nationaux regroupés dans l’UNAF L’UNAF est une union de fédérations d’associations familiales qui regroupe 70 mouvements. 26 sont des membres actifs – 7 mouvements familiaux à recrutement général et 19 mouvements à recrutement spécifique – et 44 sont des organismes associés. 7 Mouvements familiaux à recrutement général
sL
aïqu es
Associations Familiales Protestantes • Confédération Nationale des Associations Familiales Catholiques • Confédération Syndicale des Familles • Conseil National des Associations Familiales Laïques • Familles de France • Familles Rurales • Union des Familles Laïques.
lle
i Am Union des F
19 Mouvements familiaux à recrutement spécifique « Educatif ou Professionnel » : Association des Familles du Personnel de la Banque de France • Association Familiale de la Batellerie • Fédération Nationale des Associations Familiales Maritimes • La Famille du Cheminot • Union Nationale des Associations ADMR (l’Association du Service à Domicile) • Union Nationale des Maisons Familiales Rurales d’Education et d’Orientation
« Sociaux » : Association des Paralysés de France • Association Nationale de Parents d’Enfants Aveugles ou gravement Déficients Visuels avec ou sans handicaps associés • Association Nationale Jonathan Pierres Vivantes • Fédération des Associations de Parents d’Enfants Déficients Auditifs • Enfance et Familles d’Adoption • Fédération Nationale des associations de Foyers Adoptifs • Fédération Jumeaux et Plus • Fédération Nationale de la Médaille de la Famille Française • Fédération Nationale des Associations de Parents d’Enfants Déficients Visuels et de leurs Amis • UNAFAM • Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques • Union Nationale des Associations de Parents et Amis de Personnes Handicapées Mentales • Aide aux Toxicomanes et Familles
4_BIBLIO-Janv16.indd 96
21/07/2016 10:46
Annexes
97
« Familles monoparentales » : Fédération des Associations de Conjoints Survivants et Parents d’Orphelins Fédération Syndicale des Familles Monoparentales
44 organismes associés Action sociale pour l’enfance et la famille : Population et Avenir • Association des Familles de Victimes des Accidents de la Circulation Association Grands-Parrains et Petits-Filleuls • Femmes Actives et Foyer • Union Nationale Association Française contre les Myopathies • Association Spina Bifida Handicaps Associés Convention Nationale des Associations de Protection de l’Enfant • Union Nationale des Associations France Alzheimer et Maladies Apparentées • Association Huntington France CLER Amour et Famille • Conseil des Associations d’Immigrés en France – Maison de l’Immigration • Fédération Nationale Couples et Familles • Fédération Nationale des Associations de Parents d’Enfants Dyslexiques APEDYS-France • Fédération Nationale de la Médiation et des Espaces Familiaux • Groupement pour l’Insertion des Personnes Handicapées Physiques • Le Moulin Vert • Mouvement pour l’Egalité Parentale • Fondation Mouvement pour les Villages d’Enfants • Sos Papa • Syndicat National des Familles Monoparentales • Union Fédérative Nationale des Associations de Familles d’Accueil et Assistantes Maternelles • Union Nationale des Associations pour la Défense des Familles et de l’Individu • Union Nationale des Associations de Familles de Traumatisés Crâniens et cérébro-lésés • Union Nationale des Acteurs de Parrainage de Proximité • S.O.S. Villages d’Enfants France • Fédération Habitat et Humanisme • Association des Parents et Futurs Parents Gays et Lesbiens.
Aide à la famille : Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels • Fédération Européenne Vivre son Deuil • Fédération Nationale des Associations de l’Aide Familiale Populaire, Adessa • A Domicile Fédération Nationale • Union des Gardes Temporaires d’Enfants • Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles.
Education et Enseignement : Fédération Française des Maisons des Jeunes et de la Culture.
Vacances - Loisirs - Services : Association Renouveau Vacances, Fédération des Centres de Vacances Familiaux • Fédération des Centres Sociaux et Socio-culturels de France, Vacances et Familles - l’accueil en plus Confédération Nationale des Foyers Ruraux et Associations de Développement et d’Animation du Milieu Rural • Fédération Nationale des Maisons de la Famille, Fédération Nationale des Maisons • Villages et Gites Familiaux de Vacances «Cap France» • Ternélia Tourisme • Union Nationale pour l’Habitat des Jeunes • Union Française des Centres de Vacances et de Loisirs.
4_BIBLIO-Janv16.indd 97
21/07/2016 10:46
Annexes
98
RÉALITÉS FAMILIALES#ASSOCIATIONS FAMILIALES : L’UNION FAIT LA FORCE#2016
Numéros disponibles
Pour tout savoir sur tout ce qui touche à la vie quotidienne des familles : logement, santé, éducation, consommation... CouvRealite89:CouvRealite89 18/11/09 17:25 Page1
Réalités R E V U E D E L’ U N I O N N A T I O N A L E D E S A S S O C I A T I O N S FA M I L I A L E S
« PARRAINER UN ENFANT PRÈS DE CHEZ SOI »
6,50 e
n°76 l 2005 La fin de vie en débat
n°82-83 l 2007
10e
Le pouvoir d’achat des familles
13e
n°85-86-87 l 2008
Vivre avec la maladie d’Alzheimer : un défi pour le XXIe siècle
Réalités
Réalités
R E V U E D E L’ U N I O N N AT I O N A L E D E S A S S O C I AT I O N S FA M I L I A L E S
R E V U E D E L’ U N I O N N A T I O N A L E D E S A S S O C I A T I O N S FA M I L I A L E S
n°88 l 2008-2009 L’Europe des familles
6,50 e
ISSN : 0220 9926 - Prix : 6,50 €
6,50 e
No 89 - 2009
n°89 l 2009 Parrainer un enfant près de chez soi
« FAMILLES ET SURENDETTEMENT »
LA PLACE DE L’ENFANT DANS LA MÉDIATION FAMILIALE
ISSN : 0220 9926 - Prix : 6,50 €
6,50 e
N° 91 - 2010
n°91 l 2010 Famille et surendettement
10e
n°100-101 l 2012
Soutien à la parentalité avec et pour les parents
ISSN : 0220 9926 - Prix : 10 e
10e
N° 92-93 - 2011
n°92-93 l 2010
La place de l’enfant dans la médiation familiale
10e
n°102-103 l 2013 Familles et Ecole
13e
6,50 e
n°94 l 2011 Nouvelles technologies santé et familles
10e
n°104-105 l 2014
La place des familles dans la protection de l’enfance
10e
n°95-96-97 l 2011 L’accueil de la petite enfance
10e
n°106-107 l 2014 Être aidant familial aujourd’hui
n°98-99 l 2012
Le logement, une question familiale
10e
n°108-109 l 2014
L’alimentation au cœur des familles
10e 10e
n°110-111 l 2015
Numéro spécial - 70 ans aux côtés des familles
4_BIBLIO-Janv16.indd 98
n°112-113 l 2015/2016 Associations familiales, l’Union fait la force !
21/07/2016 10:46
Annexes
99
“Réalités Familiales”
Bon de commande & abonnements Revue thématique et trimestrielle qui traite de tous les sujets de la vie quotidienne des familles (logement, santé, éducation, consommation...). Diffusion sur abonnement ou vente au numéro par correspondance.
2 numéros par an
Abonnement annuel
� J e souhaite m’abonner pour : Étranger 25 € (TTC)
………….
abonnement(s) au prix unitaire de 22 € (TTC) -
Vente au numéro par l’UNAF
� J e souhaite commander les numéros suivants :.......................................................................................................................... Prix d’un numéro : 6,50 e + 3,15 e* de frais de traitement Numéro double : 10 e + 3,15 e* de frais de traitement Numéro triple : 13 e + 3,15 e* de frais de traitement
Nom :.......................................................................................................................... Prénom : Complément d’intitulé : Adresse :
........................................................................................
..............................................................................................................................................................................................
....................................................................................................................................................................................................................................
..............................................................................................................................................................................................................................................................
Code postal :....................................................................................................... Ville :................................................................................................... Adresse électronique : ..................................................................................................................................................................................................
Règlement à l’ordre de l’UNAF par : � Chèque bancaire ou postal, pour un montant de :
.................................
€
(Chèque à joindre à la commande)
Autre mode de règlement (à préciser) pour un montant de : � Virement � Mandat administratif
...............
€
A renvoyer à : UNAF “Réalités Familiales”
28, place Saint-Georges, 75009 Paris - Tél. : 01 49 95 36 15 E-mail : realites.familiales@unaf.fr - Site Internet : www.unaf.fr
16
4_BIBLIO-Janv16.indd 99
21/07/2016 10:46
Union Nationale des Associations Familiales 28, place Saint-Georges, 75009 Paris - Tél. : 01 49 95 36 00 www.unaf.fr
4_BIBLIO-Janv16.indd 100
21/07/2016 10:46
Réalités R E V U E D E L’ U N I O N N A T I O N A L E D E S A S S O C I A T I O N S F A M I L I A L E S
ASSOCIATIONS FAMILIALES
L’Union fait la force !
AIDER ACCOMPAGNER S’ENGAGER SOUTENIR
AMÉLIORER
ISSN : 0220 9926 - Prix : 10 e
CouvRealites112-113 dos 4,74mm.indd 1
N° 112-113 - 2015/2016
21/07/2016 10:15