L’Éduc’Mag - N°169

Décembre 2021

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CPPAP N° 0716 S 06569

l’Enseignement Public

4,60 €

La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture

CASDEN Banque Populaire – Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable – Siège social : 1 bis rue Jean Wiener 77420 Champs-sur-Marne – Siren n° 784 275 778 – RCS Meaux – Immatriculation ORIAS n°07 027 138 • BPCE – Société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 170 384 630 euros – Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France 75201 Paris Cedex 13 – Siren n° 493 455 042 – RCS Paris – Immatriculation ORIAS n° 08 045 100 • Crédit photo : © Roman Jehanno • Conception : Insign 2020 • Merci à Carmen, Élise et Matthieu, professeurs des écoles, d’avoir prêté leur visage à notre campagne de communication.

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Directeur de la rédaction Frédéric Marchand Directeur de la publication Pierre Chateau Rédactrice en Chef Aline Boussaroque Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Christelle Alan, Nicolas Anoto, Carine Aoun-Boudot, Jean-Marc Bœuf, Aline Boussaroque, Gwenaëlle Calvès, Julien Danglard, Véronique De Aguiar, Sébastien Decroix, Mathieu Deforge, Stéphanie De Vanssay, Marc Durieux, Ismaïl Ferhat, Rémi Ferrières, Anne Galesne, Benoît Kermoal, Béatrice Laurent, Yannick Lavesque, Frédéric Marchand, Claire Papeghin, Yves Paploray, Hawa Sall, Dominique Schnapper, Stéphanie Valmaggia-Desmaisons Émilie Vandepoel, Morgane Verviers.

Illustration couverture Aline Boussaroque Réalisation Yellowstone-design Publicité Anat Régie • 01 43 12 38 15 Impression Imprimerie IPS Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.

C.P.P.A.P. 0716 S 06569 Dépôt légal : Décembre 2021

UNSA Éducation

Agir, transformer, construire otre congrès UNSA Éducation s’est achevé il y a quelques semaines. Ce congrès a été un moment d’engagement fort de militantes et militants issu·es de 23 syndicats, représentants tous les métiers de l’Éducation, la Recherche et la Culture et venu·es de tous les territoires, pour travailler ensemble autour d’un slogan, « réinventons le syndicalisme ».

Ce fût l’occasion de nous doter d’un projet éducatif et de société actualisé pour les prochaines années. Mais ce fût aussi l’occasion de faire résolument le choix collectif de la transformation syndicale pour favoriser l’engagement de plus de collègues dans notre syndicalisme, mieux prendre en compte l’aspiration des personnels que nous représentons et agir encore plus en proximité.

Chacune et chacun mesure bien, quel que soit le territoire sur lequel il vit, la défiance pour les corps intermédiaires, la colère, le fatalisme d’une partie de la population y compris dans le monde éducatif… Notre responsabilité, comme organisation réformiste, est engagée.

Alors, à l’UNSA Éducation nous faisons le choix de nous retrousser les manches. Notre congrès a travaillé pour donner du corps et du cœur aux 5 « cartes à jouer » fédérales, ces leviers de transformation syndicale que nous voulons mettre en œuvre : L’intelligence collective (gouvernance, modalités de travail, participation des adhérent·es, modes de travail collectif).

Agir pour la diversité (comment favoriser la diversité dans l’engagement militant, la diversité de métier, la diversité d’origine, la parité).

Bien-être militant (mieux prendre en compte et repenser notre manière d’accueillir, de former et d’accompagner celles et ceux qui veulent s’engager, faciliter l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle).

Prendre le virage écologique (être capable d’assurer la transition écologique de notre modèle syndical en s’engageant dans des actions concrètes internes et externes).

Influence, partenariat et ouverture (Comment mieux diffuser nos idées, notre projet, le partager pour créer des synergies).

Riches de toutes les propositions issues de ce travail collectif, l’UNSA Éducation va faire des propositions d’évolution interne. Nous avons cette volonté d’Agir ensemble pour nos collègues et pour la réduction des inégalités sociales et scolaires, de nous Transformer pour mieux y répondre et rassembler encore plus de forces, de Construire collectivement et démocratiquement ce projet.

Face aux fractures de la société, au discours de rejet décomplexé qui émane de certaines forces politiques, nous voulons réaffirmer le caractère indispensable de la démocratie sociale pour l’équilibre de notre société. Le syndicalisme n’est pas mort, mais sa voie n’est pas toute tracée.

Nous voulons nous faire entendre, porter une parole positive, des valeurs progressistes, un projet éducatif ambitieux, grâce à la force que nous donne tous les métiers et les syndicats que nous unissons dans cette dynamique. Pour tout cela, nous avons besoin de vous.

S’engager syndicalement, c’est se donner de la force collectivement. Alors rejoignez-nous, et faites venir de nouveaux et de nouvelles collègues pour agir ensemble avec l’UNSA Éducation.

Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred

87 bis, Avenue Georges Gosnat 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX

Tél. : 01 56 20 29 50 national@unsa-education.org

unsa-education.com

Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com

- n° 169 - décembre 2021 Internationale de l’Éducation

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N° 169

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les brèves d’actu

10-11 • 43ème congrès de l’UNSA Éducation : « Réinventons le syndicalisme »

14 • Télétravail dans la fonction publique : les négociations dans notre ministère vont débuter !

15 • Élections présidentielles : Non à la chasse aux fonctionnaires !

21 • Pour favoriser la réussite éducative de toutes et tous

22 • L'éducation inclusive 23 • Des habits neufs pour la laïcité ?

28-29 • La laïcité, un principe essentiel pour renforcer la cohésion de la société française

Le prix Maitron d’histoire sociale L’UNSA Éducation a remis le mercredi 1er décembre le prix Maitron d’histoire sociale à Benoît Collas pour son mémoire de Master « Le monde retrouvé des bouillons parisiens.

La démocratisation du restaurant au siècle de la modernité (1828-1914) ».

L’UNSA Éducation participe depuis sa création au jury du prix Maitron en histoire sociale. C’est un jury composé à égalité d’universitaires et de syndicalistes, sous la présidence d’Antoine Prost. Il attribue chaque année une récompense de 1 500 euros à un étudiant ou une étudiante.

Retrouvez sur le site du Centre Henri-Aigueperse une présentation plus détaillée de cette passionnante recherche en flashant ce QR Code.

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s grandes école Les élites, les tures du mérite et les mésaven 020) (1870-2

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Histoire, sport

et citoyenneté

et des valeurs otion du spor t om pr EN la ir en ucation, la CASD Pour sout ns les lieux d’éd un d’ da e ée sm gn pi m pa ly m de l’o at ui te ac co gr on ti si po ex a cr éé un e que. n livret pédagogi pléter en versio et aussi de com e rm qu pe gi et go rn da te in pé Un site , un objet is à xposition. Bref m , l’e e ux té ie éc en pr gm au co m pl et et s éc ol es , ét adi sp os iti on de cu ei ls pé ri sbl isse m ents , ac spor tifs… colaires, clubs déclinés sous 31 panneaux ats, du kakédifférents form n imprimable, io mono à la vers ent sur : tout renseignem resport.fr > casdenhistoi

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Oiseaux

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22 20 r ie vr montre cette ex fé novembre au 13 de qui a lieu du 4 individuel, fait son parcours nce lla ei rv su On y évoque de ministratives et e. tracasseries ad n œuvre créativ i a façonné so s, qu le el tu ac es nc policière, ce a des résona el du vi rdi de in e in Ce dest souvent qu on oublie trop s au moment où ent des histoire ch ca se » igrants tes tis ar s de e rière le mot « m ut sans aucun do individuelles et sition fait suite ain. Cette expo m de de us lal « Un nn co re Annie Cohen So d’ re liv le ab au formid ard, 2021). é Picasso » (Fay Étranger nomm

s sont parfois te s li a ic d n y s Le s iseaux de drôles d’o plus

land ? Ou Pingouin et Goé s ou -v ez ss ai Conn Hagnauer ? onne et Roger Yv t en ém is éc pr s Instituteurs icat national de nd Sy au s te lis Syndica t protégé des di x-guerres, ils on eu n -d so ai re M nt la l’e à dans ation s durant l’Occup e. gi go da pé de zaines d’enfant ix et able havre de pa e de Sèvres, vérit e avec tendress ac tr re c er cl Le l he i ic qu M s te nt as ta Le ciné ux mili rcours de ces de pa e le n un tio re ira nd m fe et ad pour dé ce à l’adversité ont su faire fa de l’Éducation. et té ni er la frat certaine idée de documentaire ir cet excellent vo te vi ez ur Co 0 petits. land et leurs 50 Pingouin & Goé

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Avec A&I UNSA, faire de chaque personnel l’acteur de son propre changement ntercatégoriel A&I UNSA s’attache à défendre les intérêts des personnels administratifs de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports et de l’Enseignement supérieur de toutes catégories, titulaires et contractuels, adjoints administratifs (catégorie C) secrétaires administratifs (catégorie B) attachés et emplois fonctionnels (catégorie A et A+) quelles que soient les fonctions exercées.

Nous poursuivrons notre action pour donner la priorité non seulement à la catégorie C, mais également à la catégorie B, notamment aux collègues qui exercent des missions à responsabilités supérieures. A&I UNSA agit pour une requalification des emplois et des personnels de catégorie C en catégorie B et de catégorie B en catégorie A.

Interministériel A&I UNSA met au cœur de son projet la mise en place d’une filière interministérielle « Administration Générale » pour plus d’équité dans nos régimes indemnitaires, de qualité de gestion, de mobilité, et de diversité des missions exercées.

Interprofessionnel A&I UNSA est engagé pleinement dans le développement de notre Union, l’UNSA. A&I UNSA considère que les grandes questions touchant à la condition du salariat en France doivent s’appréhender ensemble, public et privé : politique économique et fiscale, sécurité sociale, retraites, formation professionnelle, Europe sociale…

Parten

re du dialogue social

Le 10 septembre 2021, A&I UNSA a négocié un « relevé de décisions » pour la requalification pluriannuelle de la filière administrative avec le MENJS et travaille au même projet pour l’enseignement supérieur.

Signer, pour mieux signifier le rôle et l’importance des femmes et des hommes au service de l’École, de la maternelle à l’université.

Jean-Marc Bœuf Secrétaire général A&I UNSA aeti@aeti-unsa.org

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Le Congrès, si on en parlait ?

Région Normandie Qu'attendais-tu du Congrès fédéral de novembre 2021 ?

Tout d’abord, un grand moment « démocratique », d’échanges, de débats, d’analyses, de brainstorming et de confrontations d’idées entre des acteurs de l’Éducation avec qui on partage des valeurs mais qui ne font pas forcément le même métier que moi (c’est la force de notre Fédération).

C’est aussi un moment convivial qui fait vraiment du bien après plusieurs mois de covid et de travail en visio. Sans compter que cela permet aussi de consolider les liens entre les membres d’une délégation (c’est une délégation fusionnée pour la Normandie) et de mobiliser tout le monde pour les défis à venir !

Quels sont les enjeux éducatifs de la belle et verdoyante région Normandie ?

La Normandie est en mode « fusion » des deux anciennes académies. À ce titre, si les tensions nées de cette décision sont globalement apaisées, le défi d’organisation globale de la maison Éducation nationale reste à relever ! Une rectrice ! Deux sites rectoraux ! Deux CTA ! Deux CHSCTA ! etc.

Des interlocuteurs parfois difficiles à identifier, des réformes et refontes qui s’empilent, des universités qui ne ces-

sent de redéfinir leurs relations, des convergences complexes, des harmonisations impossibles, des mauvaises habitudes qui ont à la vie dure et des bonnes pratiques qui restent à inventer ! L’alignement sur le mieux-disant reste souvent un Graal, et l’amélioration du service rendu une vague promesse ! Même avec des acteurs de bonne volonté, la fusion n’en finit pas de finir ! D’autant que les réformes inutiles (SNU…) détournent tout le monde des objectifs importants.

Pourtant, il faudra des réponses spécifiques aux multiples fractures : Les différences Haute et Basse-Normandie (par exemple pour les tailles d’établissements), la particularité des zones rurales plus ou moins isolées, les zones urbaines périphériques ghettoïsées (nombreuses en Haute-Normandie).

Ce qui ressort de tout cela c’est, qu’au fond, nous sommes en mode « changement » depuis des mois, sans que les réels défis ne soient relevés.

Mathieu Deforge SR UNSA Éducation Normandie @DeforgeSeUNSA normandie@unsa-education.org

Région Rhône-Alpes-Auvergne Qu'est-ce que tu attendais de ce Congrès en tant que SR ?

En tant que SR, mon attente pour ce congrès est en premier lieu (enfin !) une vraie rencontre avec des vrais gens afin de retrouver de vrais échanges autre que les visioconférences que nous avons organisé pendant les périodes de confinement. C'est également reprendre des forces avec une dynamique d'équipe, de pouvoir débattre sur notre orientation politique afin de réussir 2022.

C'est aussi avoir des pistes pour réinventer notre syndicalisme et impliquer davantage nos militants et améliorer notre visibilité et réussir les élections de décembre 2022.

Quels sont les points saillants d'actualité éducative dans votre région ?

Sur ma région, quelques sujets ressortent : il y a la problématique des AESH et l'accompagnement suite à ce que nous avons obtenu pour eux. Il y a également l'arrivée de Jeunesse et Sport au sein de l'Éducation nationale, mais aussi la poursuite de la réforme territoriale et la réorganisation des services.

Pour l'académie de Clermont-Ferrand, un point sur les conditions financières est important : 15 € pour la prestation Complémentaire Santé à compter de janvier 2022, 100 € d'indemnité inflation (pour les traitements de moins de 2 000 €) et l’indemnité mobilité.

Pour l'académie de Lyon, l'école inclusive est au cœur des débats actuels avec un manque crucial de recrutement des AESH pour répondre aux besoins des élèves notifiés par la MDPH. Le recteur demande que les critères d'évaluation des dossiers soient revus par l'ARS ce qui permettra la forte diminution de recrutement des AESH. Nous veillons également à ce que la dégradation de la gestion globale des ressources humaines ne s’intensifie pas.

Marc Durieux SR UNSA Éducation Rhône-Alpes-Auvergne @UnsaEducAuraDev aura@unsa-education.org

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43ème congrès de l’UNSA Éducation : À Poitiers-Futuroscope, la troisième tentative fut la bonne, crise sanitaire oblige !

Heureux de se retrouver, ce sont plus de 450 congressistes, délégué·es, invité·es réuni·es du 22 au 25 novembre 2021 pour échanger, débattre, se fixer un cap et s’engager pleinement dans une dynamique de transformation syndicale au service des personnels de l’Éducation, la Recherche et la Culture.

Cet évènement a aussi été l’occasion de lancer le rendez-vous de tous les métiers de l’Éducation. Pour cette première édition, c’est sur le thème des inégalités sociales et scolaires que de nombreux·ses intervenant·es nous ont rejoints le temps d’une journée rythmée en ateliers participatifs, conférences et table-ronde pour nourrir nos réflexions et les porter dans le débat public et politique.

Résultats des votes : une fédération attractive et rassemblée Ce congrès est marqué par l’affiliation de 2 syndicats : le SEA et le SNPTES. L’intégration de ces 2 syndicats a été adoptée par mandat lors du bureau national réuni le 25 novembre. Un vote Pour à 99,42 % pour le Syndicat de l’Enseignement Agricole et un vote Pour à 81,44 % concernant le SNPTES. La réadhésion de cette organisation permet à l’UNSA Éducation de redevenir la première force syndicale au sein de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Le rapport d’activité national a été adopté à 96,34 % des mandats exprimés (avec 0,65 % de contre et 3,01 % d’abstention). La résolution générale, enfin, a été adoptée par 96,31 % des mandats exprimés (avec 0,89 % de contre et 2,80 % d’abstention) après un travail intense en ateliers sur les amendements le mardi 23 novembre.

Débattre pour transformer l’action syndicale Les 5 « cartes à jouer », supports de la dynamique que nous voulons placer au centre de la transformation du syndicalisme, ont réuni tous les congressistes durant une matinée. Le virage écologique du syndicalisme, la prise en compte de la diversité ainsi que du bien-être chez les militant·es,

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« Réinventons le syndicalisme » l’intelligence collective et le développement des partenariats, 5 sujets majeurs au cœur de notre travail collectif. Nous sommes prêts à engager une nouvelle étape pour renouveler notre syndicalisme. Une synthèse des travaux, les attentes, les pistes d’action et d’évolution seront présentées aux militant·es et mises en œuvre.

Plus largement, comme toutes les rencontres fédérales, c’était l’occasion de se retrouver et de croiser les regards entre professionnels de l’Éducation, de la Culture et de la Recherche, issu·es de métiers et de territoires différents, dans un cadre à la fois studieux et convivial, grâce à l’excellente organisation mise en œuvre par l’UNSA Éducation de Nouvelle Aquitaine.

Cette semaine de congrès « booste » toute l’UNSA Éducation pour les prochaines étapes à venir, de la primaire sociale de l’UNSA sur laquelle nous avons communiqué en décembre, à la 10ème édition du Baromètre des métiers au printemps et à l’organisation de rencontres fédérales, au premier semestre 2022.

Atelier cartes à jouer « Diversité ».

Nous mobiliserons toutes nos forces pour être au plus près de tous les adhérent·es, donner la parole à nos collègues, faire entendre notre voix et faire connaître notre projet.

Une fédération attractive et rassemblée.

Nicolas Anoto @NJAnoto nicolas.anoto @unsa-education.org

Morgane Verviers @MorganeVerviers morgane.verviers @unsa-education.org

Frédéric Marchand Secrétaire général de l’UNSA Éducation @FMarchandfred

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Présidentielles 2022 Vos revendications candidates !

L’élection présidentielle, et les législatives dans la foulée, détermineront les cinq années à venir. À l’UNSA, ce sont vos préoccupations et vos priorités que nous souhaitons mettre en lumière.

Nous aurons, au printemps prochain, l’élection présidentielle suivie des législatives : un moment important à ne pas manquer.

Il n’est pas de notre rôle de syndicalistes de soutenir un camp ou un candidat.

En revanche, fidèle à ses valeurs, l’UNSA invitera un maximum de travailleurs à participer à ces échéances démocratiques et à choisir celles et ceux qui respectent et défendent les principes fondamentaux de notre République.

D’ici là, nous avons décidé de donner la parole aux salariés et agents pour qu’ils expriment leurs priorités sur les grandes thématiques qui seront au cœur des prochaines années : travail, pouvoir d’achat, transitions écologique et technologique, formation et reconversion professionnelles...

Des idées pour faire bouger les choses, on en a toutes et tous !

L’UNSA organise ainsi une « primaire sociale » qui permettra à celles et ceux que nous représentons de donner leur avis.

L’enquête accessible sur https://enquetes.unsa.org/primairesociale est un questionnaire en ligne, rapide, ouvert à celles et ceux qui veulent faire valoir leurs idées.

Ce questionnaire sera aussi l’occasion pour nos militantes et nos militants d’aller à la rencontre de leurs collègues, de leurs amis, de femmes et d’hommes qui sont le plus éloigné·es des collectifs de travail pour qu’ils participent et, à travers nous, soient entendus.

Il n’est pas question d’élaborer un programme, encore moins de sélectionner un candidat, mais de mettre en lumière ce que disent les travailleurs du privé et du public. Nous nous servirons de cette consultation en la croisant avec nos mandats afin de soumettre les exigences de l’UNSA pour le futur quinquennat.

Prenez la parole, organisez des rencontres, donnez votre point de vue pour que vos revendications soient candidates !

Stéphanie Valmaggia-Desmaison @secteurComm stephanie.valmaggia@unsa.org

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Télétravail dans la fonction publique : les négociations dans notre ministère vont débuter !

L'UNSA a signé en juillet 2021 l’accord-cadre qui permet de faciliter l’accès au télétravail dans toute la fonction publique. L’UNSA Éducation demande que cet accord soit traduit au niveau des ministères ENJS et ESR afin que les personnels puissent accéder à un télétravail choisi et indemnisé, dans un cadre négocié. uite à cet accord, un décret a créé une « indemnité télétravail » de 2,5 € par journée télétravaillée, dans la limite de 220 € annuels.

Celle-ci est entrée en vigueur depuis le 1er septembre, avec versement trimestriel début 2022. Tous·tes les agent·es public·ques en télétravail peuvent y prétendre.

L’accord-cadre inter-versants stipule que chaque employeur public de proximité doit engager des négociations avant le 31 décembre 2021 pour décliner l’accord-cadre dans son périmètre.

Pourtant, on voit déjà fleurir des circulaires académiques, sans négociation préalable et sans respecter les acquis de l’accord-cadre.

Des négociations ministérielles vont s’ouvrir au MENJS et au MESRI. En attendant l’issue de ces négociations, l’UNSA Éducation demande que l’accord-cadre s’applique pour tous∙tes les agent·es, n’en déplaise aux recteur·trices qui tentent de passer outre.

L’UNSA Éducation rappelle que selon le principe de négociation dans la Fonction publique, toute négociation locale (ministérielle ou académique) ne peut être que mieux-disante pour les collègues que le cadre global défini pour l’ensemble de la Fonction publique.

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L’UNSA Éducation demande la mise en œuvre d’un télétravail choisi et dans une perspective de qualité de vie au travail et de développement professionnel continu.

Il est nécessaire que toute négociation aborde les activités télétravaillables, le nombre de jour télétravaillés, l’organisation du travail, les tiers-lieux, l'indemnitaire, les usages et les outils, le temps de travail, le temps de connexion, le droit à la déconnexion, les équipements, déontologie et usages, les risques associés...

La vie privée des agent·es doit être protégée et les données sécurisées. Le télétravail doit être un levier en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, en améliorant l’articulation entre vie professionnelle et vie privée.

Christelle Alan @lucioleforever christelle.alan @unsa-education.org

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

Élections présidentielles : NON à la chasse aux fonctionnaires !

Après les 50 000 suppressions de postes envisagées par Emmanuel Macron en 2017, des responsables politiques lancent les enchères pour 2022 : 150 000, puis 200 000 pour Valérie Pécresse, 250 000 pour Éric Ciotti… Qui dit mieux ? ucune campagne présidentielle n’échappe apparemment au « fonctionnaires bashing ».

On entendait dernièrement qu’il faudrait supprimer les trop nombreux fonctionnaires de « l’administration administrante ». On pourrait croire à un mauvais roman mais il semblerait que la rengaine courtelinesque du nombre excessif de fonctionnaires ait de beaux jours devant elle…

Chacun y va de son chiffre pour venir à bout d’une soi-disant obésité des services de l’État qui serait la cause des déficits budgétaires de la nation.

C’est faire preuve de bien peu de mémoire, quand les responsables politiques sont les premiers à demander, en cas de difficultés, que l’État intervienne… avec ses fonctionnaires !

Quel mépris pour les fonctionnaires qui n’ont cessé de démontrer, lors de la crise sanitaire, tout l’enjeu de disposer d’une administration efficace, agile et efficiente. Des agent·es applaudi·es aux fenêtres chaque soir lorsqu’ils/elles sauvent, bien utiles lorsque leur engagement permet à l’École de continuer à fonctionner quand presque tout le reste s’arrête… et ensuite considéré·es uniquement comme un coût préjudiciable à la nation.

Un peu de tenue s’il vous plaît, Mesdames et Messieurs les politiques ! Un peu de fierté pour un service public à la française, par ailleurs admiré depuis le monde entier. Un peu de respect envers les services publics de proximité qu’on oublie d’apprécier quand ils fonctionnent et qui manquent cruellement quand ils disparaissent de certains territoires ruraux ou urbains.

L’UNSA Éducation vous le demande : Soyez capables de porter un projet politique honnête, ambitieux, humaniste, tourné vers l’avenir dans un monde qui se transforme. Soyez capable de ne pas renier aujourd’hui ce que vous appréciiez hier, dans le seul objectif d’aller chercher des voix par des propos démagogiques.

Soyez sérieux. Le taux de participation aux élections et la France de demain s’en porteront mieux ! « Garantir un Service public d’Éducation de qualité sur tout le territoire implique un choix : celui de lui donner les moyens de fonctionner. Avant d’être un coût, c’est un investissement pour notre société, pour son avenir et les transitions qu’elle doit accomplir. »

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

Sébastien Decroix sébastien.decroix @unsa-education.org

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AESH enfin revalorisé·es : notre action pour vous défendre continue !

L’UNSA Éducation a obtenu la création d’une grille indiciaire revalorisée avec un avancement automatique tous les 3 ans, un reclassement dans la nouvelle grille avec reprise complète de l’ancienneté et une application au 1er septembre 2021. e plus, l’UNSA Éducation est la seule organisation syndicale à avoir saisi le Conseil d’État pour que les AESH qui exercent en Éducation prioritaire puissent bénéficier de l’indemnité à laquelle ils et elles peuvent légitimement prétendre.

Vous êtes AESH ?

Vous avez sans doute signé un avenant à votre contrat.

Faites vérifier que votre reclassement est conforme à vos droits grâce au formulaire (sans engagement) qui vous est dédié à l’adresse : https://quest.se-unsa.org/index. php/386417. Le cas échéant, nous pourrons vous accompagner pour le faire rectifier.

Une question ? Un problème ? N’hésitez pas à contacter l’adresse droits.aesh@se-unsa.org, nous répondons à toutes les sollicitations.

L’UNSA Éducation poursuit avec détermination son action en faveur des AESH. « L’UNSA Éducation revendique un métier d’accompagnant qui ne se limite pas au temps scolaire mais à tous les temps éducatifs. L’accès au contrat à temps plein doit être la règle, et la formation initiale et continue renforcée.

L’UNSA Éducation œuvre activement au respect des textes encadrant la fonction d’AESH, notamment en matière d’évaluation, de revalorisation et de formation. »

Mobilités 2022 : Non aux nouvelles contraintes !

L’UNSA Éducation s’oppose aux deux nouveautés imposées par le ministère pour les mobilités 2022.

Depuis 2020, le gouvernement a supprimé les CAP « mobilité » qui permettaient aux organisations syndicales de vérifier que les décisions de l’administration (liées aux mutations) soient conformes aux règles de priorité. À la place, le ministère rédige un document qui rassemble les informations liées à la mobilité : les Lignes Directrices de Gestion (LDG).

Dans la version des LDG 2022, le ministère apporte deux nouveautés majeures : la multiplication des postes à profil pour les enseignant·es et l’obligation de rester plusieurs années sur le premier poste pour les attaché·es et les PTP Jeunesse et Sport. Le ministère justifie ces nouvelles contraintes par son souhait d’éviter un turn-over important sur certains postes peu attractifs.

Déjà opposée aux LDG, l’UNSA Éducation désapprouve totalement cette évolution. Le ministère a choisi de passer en force malgré deux votes CONTRE en CTMEN.

À l’heure où l’Éducation nationale n’a jamais autant peiné à recruter, le ministère rajoute de la contrainte au manque d’attractivité. Quelle piètre gestion des ressources humaines !

Vous envisagez une mutation ? Un détachement ?

N’hésitez pas à vous rapprocher d’un·e représentant·e UNSA Éducation qui pourra vous conseiller et vous accompagner y compris en cas de recours éventuel : fp@unsa-education.org.

« L’UNSA Éducation revendique un droit à la mobilité géographique choisie. Les difficultés de recrutement dans certains territoires ne doivent pas avoir pour conséquence d’empêcher la mobilité géographique fonctionnelle sur l’ensemble du territoire français. »

Claire Papeghin @ClairePapeghin claire.papeghin @unsa-education.org

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Émilie Vanderpœl @emilie_vande emilie.vandepoel @unsa-education.org

Chèque-vacances : une bonification exceptionnelle de 60€

Aide à l’installation des personnels : les contractuels peuvent enfin en bénéficier Vous êtes contractuel·le∙de l’État en activité ?

L'UNSA a enfin obtenu que l’AIP (Aide à l’installation des personnels) puisse vous être attribuée.

L’AIP, aide à l’accès au logement locatif, permet une prise en charge des premières dépenses rencontrées lors de votre arrivée dans la Fonction publique ou si vous êtes affecté·e en quartier politique de la ville.

Vous pouvez en bénéficier : si votre contrat est d'une durée supérieure ou égale à un an ; ou si vos contrats successifs atteignent une durée totale supérieure ou égale à un an durant les vingtquatre mois précédant votre demande d'aide.

L’UNSA exigeait que cette prestation, jusqu’ici réservée aux fonctionnaires, vous soit ouverte. Dans le domaine de l’action sociale, comme pour l’ensemble de votre carrière, l’UNSA vous défend et vous accompagne.

Pour en savoir plus sur les aides sociales : demandez notre mémento. https://www.unsaeducation.com/mementos/mes-aides-sociales/

« L’UNSA Éducation représente les personnels contractuels. Elle agit pour améliorer leurs conditions de travail, leur rémunération, leur cadre de gestion et la défense de leurs droits. Elle revendique un accès facilité à la titularisation. »

Si vous avez débloqué vos chèques-vacances en 2021, vous percevrez une aide exceptionnelle de 60 € sans aucune condition.

Cette mesure concerne tous les plans débloqués de janvier à décembre 2021. Si vous êtes dans cette situation, vous n’avez aucune démarche à effectuer, l’envoi de 60€ de chèques-vacances se fera automatiquement.

Une première campagne de versement s’est faite en septembre pour les plans débloqués entre janvier et juillet 2021. À partir de janvier 2022 suivra une seconde campagne pour les plans débloqués entre août et décembre 2021.

Pour l’UNSA, cette mesure exceptionnelle ne résoudra pas la baisse continue du nombre de plans d’épargne chèques-vacances. Elle continue à revendiquer des mesures pour mieux faire connaître cette aide, rendre le dispositif plus attractif et améliorer son accès à un plus grand nombre de personnels.

«L’UNSA Éducation agit à tous les niveaux au développement de l’accès aux prestations sociales et l’augmentation de leur taux. […]. L’UNSA Éducation encourage et participe à la mise en œuvre d’une politique volontariste : les prestations doivent correspondre aux attentes et besoins des personnels. »

Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

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Jeunesse et Sports : Un état des lieux régional est diligenté la demande de l’UNSA Éducation, le ministère a diligenté un état des lieux au sein de chaque région académique et mis en place un plan en trois axes : Une remontée de l’état des lieux et l’identification des actions à mettre en œuvre.

Le recensement des difficultés d’articulation entre les différents niveaux hiérarchiques : départemental, académique, régional afin de proposer des solutions adaptées.

L’évaluation des besoins des services pour pouvoir mettre en œuvre les missions prioritaires qui figurent dans la DNO 2021-2022 (Directive nationale d’orientation).

L’UNSA Éducation, première organisation syndicale des personnels Jeunesse et Sports, accompagne les collègues au plus près du terrain et se fait le relais auprès du ministère de toutes les difficultés qui persistent et freinent nos collègues dans l’exercice de leurs missions.

Réaffirmer le sens des missions Jeunesse et Sports 2021-2022 La DNO 2021-2022 affirme les missions prioritaires Jeunesse et Sports : Consolider la continuité éducative notamment en développant l’offre éducative périscolaire et extrascolaire ainsi que la place du sport à l'école et en dehors du temps scolaire.

Développer les offres de formation par l’accompagnement des parcours de formation et d'insertion et de la professionnalisation des acteurs du sport. Favoriser l'accès aux droits des jeunes en renforçant l’information, leur autonomie et leur mobilité.

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Encourager l'engagement de la jeunesse en amplifiant la mise en œuvre du service national universel et en participant au développement d'une culture de l'engagement.

Renforcer la place du sport dans la société en confortant la dimension sociétale et inclusive du sport et en améliorant son rayonnement international.

Participer à l'accompagnement et au soutien de la vie associative et de ses acteurs en renforçant la structuration du tissu associatif et l’accompagnement des associations.

L’UNSA Éducation approuve une approche des missions par leur sens. C’est un progrès, car les années précédentes la DNO présentait un empilement de dispositifs déconnectés les uns des autres. Cependant, cet affichage politique ambitieux ne doit pas faire oublier que les personnels et moyens Jeunesse et Sports sont trop peu nombreux.

L’UNSA Éducation demande une priorisation des missions. La généralisation du SNU souhaitée par le gouvernement ne doit pas faire oublier les autres missions, bien plus essentielles pour la jeunesse.

Yves Paploray @YvesPaploray yves.paploray @unsa-education.org

Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar @unsa-education.org

L’École n’est pas le seul lieu d’éducation Organisés en collectifs de réflexion, les actrices et acteurs des politiques éducatives locales, élu·es ou agent·es territoriaux, sont des partenaires incontournables de l’action de l’État et de ses agent·es. Ces collectifs, comme l’ANDEV ou le RFVE (cf. encadré) sont nos partenaires, leurs réflexions croisent les nôtres, nos actions convergent pour une grande ambition autour de l’Éducation.

Les alliances éducatives permettent d’affronter les questions éducatives les plus complexes. ngager et soutenir l’indispensable transition écologique dans les territoires Tel est le thème retenu par l’ANDEV pour son congrès 2021 qui s’est tenu à Metz, une ville héritière de l’engagement de Jean Marie Pelt, proactive sur cette question depuis des décennies.

Acteurs de l’éducation au développement durable, villes, intercommunalités, départements et régions, initient au quotidien et collectivement des actions innovantes, basées sur les ressources, les énergies et les expertises d’usages des territoires.

En favorisant une approche globale de l’enfant, ils favorisent l’exercice d’une éco-citoyenneté responsable et éclairée. Les politiques éducatives locales sont en lien avec l’action de l’État, un levier de transformation pour contribuer à l’émergence de comportements nouveaux et adaptés.

ANDEV : Association Nationale des Directeurs et des cadres de l’éducation des villes et des collectivités territoriales www.andev.fr

Une ville éducatrice, pourquoi et comment ?

Temps fort du Réseau Français des Villes Éducatrices, les journées d'études annuelles amènent à réfléchir à une ambition éducative commune pour les années à venir, partager et mutualiser les expériences. Accueillies à Blois, elles ont permis de mettre en avant une politique municipale globale de la petite enfance à la jeunesse en passant par le dispositif de Cité éducative.

RFVE : Réseau Français des Villes Éducatrices https://rfve.fr

L’École n’est pas le seul lieu d’éducation.

L'éducation des enfants et des jeunes, désormais reconnue comme une mission partagée, doit être envisagée dans sa globalité, avec l'ensemble des partenaires concernés : les familles, l’État, le milieu associatif, les collectivités locales, les personnels d’Éducation.

Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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La recherche pour l’éducation et la société Les apports de la recherche sont essentiels pour améliorer le fonctionnement du système éducatif et faire réussir tous les jeunes.

C’est dans cette perspective que l’UNSA Éducation a participé à la conférence et aux ateliers participatifs organisés par le Centre national d’étude des systèmes scolaires (CNESCO) entre le 15 et le 18 novembre dernier. e CNESCO est un centre d’étude, d’analyse et d’accompagnement des politiques et pratiques éducatives. Ses travaux permettent une meilleure connaissance des systèmes scolaires français et étrangers.

Et c’est en s’appuyant sur une multitude de chercheurs français et étrangers issus de la sociologie, de la didactique, de la psychologie cognitive, que le CNESCO avance, se développe et que son expertise est reconnue. L’UNSA Éducation fait donc le choix de participer à ces travaux et recherches qui sont indispensables pour améliorer les dispositifs et pratiques scolaires et changer notre École.

Cette année, c’est sous la forme d’une conférence de comparaisons internationales consacrée à la gouvernance des politiques éducatives que nous avons participé à ces travaux. Plusieurs expert·es internationaux (Chili, Australie, République Tchèque, Suisse, Belgique) ont témoigné sur la mise en œuvre des politiques éducatives dans leur pays. Cette conférence était organisée en partenariat avec l’université de Genève et France Éducation International (FEI).

Enfin, des ateliers participatifs nous ont permis de participer aux préconisations du CNESCO. Nous avons pu échanger avec des acteurs et actrices du monde éducatif.

Les travaux du CNESCO sont de grande qualité et permettent d’interroger les pratiques, analyser les dispositifs et les performances du système éducatif. Ils permettent d’avancer, de dresser des perspectives de travail et de faire émerger des idées. Des éléments de réflexions et d’analyse qui sont essentiels !

Nous vous invitons à les découvrir sur le site du CNESCO, vous y trouverez une mine d’informations sur différents sujets. > www.cnesco.fr/fr/accueil/

Pour l’UNSA Éducation, il existe un lien étroit entre l’Éducation et la Recherche. Cette articulation est nécessairement plurielle, elle trouve toute sa légitimité dans toutes les structures de l’Enseignement Supérieur et la Recherche. Elle doit également imprégner l’ensemble des actes et démarches éducatives.

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Hawa Sall @sall_hawa hawa.sall @unsa-education.org

Pour favoriser la réussite éducative de toutes et tous Pour l’UNSA Éducation, les collectivités territoriales doivent s’inscrire dans une politique volontariste de mixité sociale et scolaire. Un bon usage de la sectorisation scolaire, une réflexion accrue sur l’implantation des formations, la valorisation des projets d’écoles et d’établissements sont, pour l’UNSA Éducation, des pistes à suivre pour privilégier la mixité scolaire et sociale.

es témoins porteurs d’expériences au Congrès Régional Occitanie Un département engagé dans une succession de « plans ruralité » - les Hautes Pyrénées -, une ville de plus en plus ségréguée - Perpignan - et un autre département - Haute Garonne - qui agit pour rétablir de la mixité sociale dans ses collèges : autant d’actrices et d’acteurs réunis pour mettre en débat des politiques volontaristes bénéfiques, ou a contrario, néfastes. Le temps d’une table ronde, les militant·es de l’UNSA Éducation Occitanie ont pu comparer, confronter, analyser trois types de politique publique et donner vie à notre mandat sur la question de la mixité sociale et scolaire.

Un Conseil départemental volontariste L’engagement de la réflexion par le Conseil départemental de Haute Garonne à partir des collèges de Toulouse, impactant les agglomérations voisines, fait figure d’exemplarité, tant il est inscrit dans le temps long. Un phénomène rare en éducation, qui subit trop souvent des changements intempestifs de cap. Entamée en 2016, prenant le temps de la concertation, de la parole publique et citoyenne débattue, puis de l’action réelle, suivie, ajustée.

Deux collèges parmi les plus ségrégués, ont été fermés, leurs élèves répartis sur onze collèges toulousains. À partir de la prochaine rentrée (sept. 2022), deux nouveaux collèges doivent ouvrir et leur secteur va être défini.

Un comité de suivi associant les organisations syndicales vient d’apporter des éléments de bilan car une cohorte d’élèves vient de finir ses 4 années, ainsi transformées.

La re-sectorisation des élèves montre une amélioration des résultats scolaires. Alors que seulement 50 % des 3e de l’ancien collège Badiou obtenaient le DNB (avec une moyenne nationale autour de 85 %), la cohorte issue de ce secteur réussit à 63 %.

Ces premiers résultats doivent être approfondi, le Conseil Départemental poursuit des études plus qualitatives, accompagné par une équipe de chercheurs.

À suivre ...

Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org

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L’éducation inclusive Pour permettre l’éducabilité de tous, l’UNSA Éducation revendique des démarches éducatives bienveillantes, prenant en compte chacune et chacun dans sa globalité afin de l’accompagner dans son apprentissage, de valoriser les progrès, de mesurer le chemin parcouru dans une approche d’évaluation positive et de favoriser la réussite. C’est notre conception de l’éducation inclusive.

arce que les objectifs de l’école inclusive sont loin d’être une réalité et que nombre de professionnels voient même la situation se dégrader, l’UNSA Éducation a lancé un groupe de travail interne sur cette question qui nous tient particulièrement à cœur.

Nous faisons le constat d’une augmentation des besoins liés à l’école inclusive avec parallèlement une baisse des moyens. La pénurie des médecins de l’Éducation nationale, couplée à des personnels spécialisés en souseffectifs et démunis, génère des élèves mal inclus et un climat de tension et de mal-être pour toutes et tous : personnels, enfants, parents. De plus, la diminution des crédits alloués au secteur médico-social, transforme son fonctionnement : la pénurie d’offres de soin est « compensée » par un soutien à la scolarisation inclusive qui ne peut à elle seule suffire.

Après avoir partagé ces constats, nous allons travailler à construire des propositions d’améliorations, pour la qualité d’accueil et une inclusion bien-traitante. Pour cela, nous devons définir une stratégie d’action qui donne à voir notre expertise et à même de peser sur les décisions politiques indispensables pour que l’inclusion scolaire ne soit pas un mantra vide de sens.

Stéphanie de Vanssay @2vanssay stephanie.devanssay @unsa-education.org

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Des habits neufs pour la laïcité ?

Le 15 juillet 2021 a été mis en place le Comité interministériel de la Laïcité, sous la direction du Premier ministre. Au sein du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, plusieurs initiatives ont également vu le jour, en particulier au niveau de la formation à la laïcité. Ce dispositif se met en place en accord avec la récente loi confortant le respect des principes de la République. Qu’apportent ces nombreuses initiatives sur le terrain de la laïcité ? L’UNSA Éducation fait le point. a feuille de route du Comité interministériel comprend 17 engagements : toutes les administrations de la fonction publique doivent se doter de référents et référentes laïcité.

Leur mission vise à accompagner les services, à fournir des analyses, à faire de la médiation et de l’information. De plus, la formation de tous les personnels de la fonction publique devient obligatoire. Enfin, tous les délégataires de service public sont dorénavant soumis au principe de laïcité. Un guide de la laïcité de l’attention de tous les personnels de la fonction publique doit être publié à la fin de l’année 2021.

Enfin, la journée de la laïcité doit être organisé le 9 décembre de chaque année dans toutes les administrations.

Ce comité remplace l’Observatoire de la laïcité créé en 2013, un organisme qui avait fourni un travail important en particulier dans le domaine de la formation et dans le rappel des fondements légaux de la laïcité.

Au niveau du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, il y a également de nombreuses évolutions : on peut souligner la volonté de renforcer la présence des personnels du premier degré dans les équipes académiques « valeurs de la république », de mettre en place des référentes et référents avec une plus grande proximité, en particulier au niveau des établissements. Cela passe par une formation renforcée de tous les personnels. Cela nécessite plus particulièrement la mise en place de séances à destination des formateurs et formatrices, avec 10 jours de formation en deux ans. Il faudra former 250 000 personnes

par an entre 2022 et 2025. Cela nécessite des outils bien adaptés, avec le Vademecum de la laïcité et plus largement avec un coffret intitulé Guide républicain (avec le Vademecum déjà cité, un recueil de définitions et un ensemble documentaire doté de pistes pédagogiques). Des actions dans le domaine du sport et de l’éducation populaire sont également mises en place.

D’ici 2025, tous les personnels de la fonction publique doivent être formés. Pour coordonner l’ensemble de ces actions, le ministère de l’Intérieur a créé une sous-direction de la laïcité et des cultes, avec un « bureau laïcité » qui est chargé d’assurer le secrétariat du CIL. Ce bureau selon les prérogatives du Premier ministre « apportera, en tant que de besoin, son expertise aux administrations et aux acteurs de l’économie comme de la société civile sur les questions de neutralité des services publics et de liberté de conscience. » Pour l’UNSA Éducation, les initiatives en termes de formation et de création de réseaux de référentes et référents vont dans le bon sens, même s’il est nécessaire de s’assurer que tous les moyens seront mis en place pour ce dispositif.

Plus largement, de nombreuses actions étaient déjà existantes auparavant, et il ne faudrait pas voir dans ces actions des initiatives totalement neuves. Surtout, il est essentiel de ne pas se contenter d’une forme de catéchisme républicain pour promouvoir la laïcité, l’esprit critique et la liberté de conscience. C’est pourquoi notre fédération sera attentive à la mise en place concrète de ces différentes dispositions.

Principe constitutionnel, pour l’UNSA Éducation la laïcité est une valeur de la République qui assure la liberté de conscience et doit garantir la liberté d’expression. Elle constitue une garantie d’égalité et d’émancipation de l’individu. Elle fonde la neutralité des services publics. Elle rejette tout dogmatisme, de quelque nature qu’il soit, comme fondement des lois et des décisions publiques

Benoit Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org

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Olympe de Gouges Élisabeth Badinter

Les droits des femmes et la laïcité : de l’ambiguïté à l’émancipation Longtemps exclues des sphères politiques et intellectuelles, les femmes se sont cependant toujours exprimées pour défendre leurs droits. Elles sont ainsi nombreuses dans l’histoire à avoir pris la parole et la plume pour lutter contre les inégalités.

Q

uels sont les liens entre la laïcité et l’émancipation des femmes ?

Cette histoire des femmes a longtemps été absente des manuels scolaires et est encore ignorée de beaucoup d’élèves car les programmes ne l’abordent pas ou que très peu.

Quel modèle les filles peuvent-elles donc avoir si elles n’ont pas connaissance des combats menés à d’autres époques par les femmes ? Comment parler des droits des femmes aujourd’hui sans évoquer qu’ils ont été bien souvent chèrement acquis ?

De telles questions se posent d’autant plus que cette année par exemple, parmi les 12 œuvres au programme de français de la classe de première générale, une femme, Olympe de Gouges, fait son apparition dans le parcours d’étude écrire et combattre pour l’égalité avec ce texte : la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

L’UNSA Éducation ne peut que saluer ce choix de texte dont la modernité incroyable pour l’époque révèle à quel point les femmes avaient été explicitement exclues de la démocratie, et cela pour longtemps, car la France a été l’un des derniers pays à accorder le droit de vote aux femmes.

La formation des personnels de l’Éducation sur la thématique du genre est nécessaire.

Ces formations doivent être axées sur la déconstruction des stéréotypes, la violence fondée sur le genre, les féminicides, le cyber harcèlement, en formation initiale, de manière obligatoire et également en formation continue pour entretenir un regard critique sur l’égalité qui n’est pas intuitif.

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La Révolution française n’a donc pas reconnu les droits des femmes et la loi de 1905 n’a pas beaucoup changé la situation : le lien entre la laïcité et l’égalité entre les femmes et les hommes ne va pas de soi. En effet, cette loi est écrite par des hommes pour les hommes, les femmes étant encore exclues de la citoyenneté jusqu’en 1944.

Cependant, à l’instar d’Élisabeth Badinter, il est tout à fait légitime de reconnaître que le principe de laïcité a contribué à l’émancipation des femmes. La Loi de 1905 en instaurant la séparation de l’Église et de l’État a permis aux hommes et aux femmes de s’affranchir du joug des religions. Il faut cependant attendre les années 1970 et une forte volonté politique pour que les femmes puissent enfin disposer librement de leur corps.

La laïcité permet la liberté de conscience et l’émancipation de tous et toutes : elle permet la liberté de croire ou ne pas croire, et ce principe républicain permet l’égalité devant la loi. Dans ce cadre, personne ne peut être contraint au respect des dogmes ou des prescriptions des religions qui ont longtemps été un frein aux droits des femmes, et qui peuvent l’être encore.

La laïcité n’a de toute évidence pas été pensée pour le droit des femmes ou pour l’égalité femmes-hommes mais elle en est cependant sans aucun doute le support car ce principe s’inscrit dans l’universalité des droits.

Ainsi, fondamentalement distincts, laïcité et droits des femmes sont au regard de l’histoire intrinsèquement liés et ils sont au cœur des valeurs que l’UNSA Éducation porte et défend.

Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org

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Comment l’extrême droite instrumentalise-t-elle la laïcité ?

Le 9 décembre est l’anniversaire de la loi de 1905 qui instaure la séparation des Églises et de l’État. La laïcité permet à chaque citoyen·ne de garantir sa liberté de conscience et sa liberté de croire ou de ne pas croire. La laïcité est un principe républicain associé au triptyque « liberté, égalité, fraternité ». Elle doit être le ciment de notre société. égulièrement depuis les attentats islamistes de 2001, et plus encore depuis ceux de 2015, la laïcité est devenue un enjeu clivant dans la société française et sa définition est discutée dans le débat public. Pourtant, et toutes les études le montrent, la société française demeure profondément attachée à la République comme à la laïcité.

Malgré tout, sous prétexte de défendre la laïcité, sous prétexte de soutenir les « valeurs de nos civilisations », certain·es associent à ce principe de plus en plus ouvertement xénophobie et racisme anti-musulman. C’est le cas de l’extrême droite en France. Depuis les années 2000 dans une stratégie de normalisation, une partie de l'extrême droite, à laquelle appartient Marine Le Pen, s’est saisie de la laïcité en la mettant en avant dans ses discours. Ce processus de « dédiabolisation » a permis ensuite de détourner la laïcité pour argumenter des discours de rejet de l'immigration en prétendant la défendre. L'instrumentalisation se prolonge lorsque, toujours au nom de la laïcité, l’extrême droite défend les droits des femmes. Pour les partisans de Marine Le Pen ou d’Éric Zemmour, la laïcité devient un outil de « la préservation de l’identité traditionnelle de la France ».

Les mêmes valorisent pourtant le christianisme, en insistant sur son rôle dans l’identité française, oubliant que la laïcité est un principe qui s’est construit historiquement contre les prétentions des religions à s’immiscer dans la vie politique et dans la société. L’entretien permanent de polémiques sur le respect de la laïcité et les idées véhiculées par l’extrême droite ne sont porteuses que d'un discours haineux et portent, à l’inverse, atteinte au vivre ensemble de notre société. L’extrême droite a longtemps été hostile à la République et la laïcité, et la récente défense de ce principe venant de ses rangs, ne doit pas nous tromper.

C’est pourquoi il est indispensable d’informer et éduquer, notamment les jeunes. La laïcité porte la liberté, et l’émancipation de toutes et tous. C’est la clef de voûte de la République.

L’UNSA Éducation reste et restera mobilisée pour contrer la menace de l’extrême droite qui fait une surenchère identitaire et instrumentalise la laïcité.

Pour aller plus loin : www.jean-jaures.org/publication/le-rapport-des-francais-a-la-laicite/

La laïcité est garante de la paix civile.

C’est pourquoi l’UNSA Éducation combat toutes celles et tous ceux qui l’instrumentalisent pour en faire un vecteur d’exclusion.

L’UNSA Éducation récuse tout ajout d’adjectif à la laïcité, car cela affaiblit et dénature ce principe.

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Rémi Ferrières remi.ferrieres @unsa-education.org

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DE LA MATERNELLE AUX ÉTUDES SUPÉRIEURES

La laïcité, un principe essentiel pour renforcer la cohésion de la société française La laïcité est omniprésente aujourd’hui dans le débat public : malheureusement, elle est trop souvent au centre de polémiques, qui peuvent entraîner des divisions alors qu’elle doit au contraire permettre de rassembler.

Pour revenir sur les fondements de la laïcité et mieux comprendre les enjeux actuels, nous sommes allés à la rencontre de trois spécialistes : Dominique Schnapper, Ismaïl Ferhat et Gwénaële Calvès n dit souvent que la laïcité est une exception française est-ce réellement le cas ?

La Laïcité est souvent très présente dans le débat public et souvent sous forme de polémiques. Comment faire en sorte que Dominique Schnapper Toutes les démocraties reposent sur un principe de sépa- cela soit un principe qui réunisse ration du politique et du religieux. Ce n’est pas un prin- et non pas qui divise ? cipe français, mais démocratique. Mais cette séparation prend des formes historiques concrètes différentes et deux grandes traditions existent, la tradition de type anglo-saxon qui insiste sur la liberté religieuse contre toute intervention de l’État et la tradition républicaine française où cette séparation est organisée par l’État comme une dimension de la citoyenneté. La laïcité française appartient à ce courant.

Ismaïl Ferhat Factuellement, la République française a une relation très forte avec son cadre laïque (devenu d'ailleurs constitutionnel depuis 1946). Cependant, l'idée d'une séparation entre les cultes et les pouvoirs publics n'est pas propre à la France. Des pays comme le Mexique (souvent oublié) ou les États-Unis avaient déjà appliqué celle-ci. L'idée que la France serait le seul pays laïque est un mythe qui a la vie dure, probablement en partie parce que, en Europe, ce modèle de séparation a été longtemps isolé et que les républicains ressentaient cette spécificité.

Gwénaële Calvès Certaines composantes du principe de laïcité sont aujourd’hui acquises dans toutes les démocraties : liberté de conscience, liberté de culte, égalité devant la loi sans distinction de religion. Mais d’autres composantes se retrouvent plus rarement, ou sont affirmées de manière moins catégorique. C’est le cas de la neutralité confessionnelle des pouvoirs publics (et de leurs agents), mais aussi du principe de suprématie de la loi commune sur la loi religieuse. En ce sens, on peut dire de la laïcité qu’elle est une exception française.

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Dominique Schnapper En rappelant son véritable sens qui est de laisser à chacun la liberté et la responsabilité de donner un sens à sa propre existence et en soulignant le principe du civisme qui crée un espace public commun où tous peuvent se retrouver par-delà leurs particularités et leurs différences. Distinct de la sphère privée, c’est cet espace public commun qui réunit tous les individus quelles que soient leurs origines historiques, leurs croyances et leur condition sociale.

Gwénaële Calvès Ces polémiques résultent en général d’instrumentalisations partisanes. Elles prospèrent sur fond d’une triple ignorance : ignorance de l’histoire de la construction laïque, essentielle pour bien comprendre le principe ; ignorance de l’esprit de la laïcité, qui vise à assurer la liberté de conscience, et protéger le bien commun ; ignorance du droit de la laïcité. Tant que perdurera cette triple ignorance, je ne vois aucun remède à la situation actuelle.

Ismaïl Ferhat La laïcité est en effet très présente dans les débats publics. Cette question en pose une autre : tout le monde, dans les médias, les discours ou les affirmations, définitil de la même manière le principe laïque ? Au début de chaque formation sur le sujet que je peux effectuer, je pose la question de la manière dont chacune et chacun définit celui-ci. L'hétérogénéité des réponses est parfois frappante, tant on tend à y mettre des conceptions somme toute assez différentes les unes des autres. Une approche plus institutionnelle permet souvent de concilier

Dominique Schnapper sociologue et politologue, est présidente du Conseil des Sages de la laïcité. Elle a écrit plusieurs livres sur la citoyenneté, la République et la laïcité, par exemple De la démocratie en France : République, nation, laïcité.

(Odile Jacob, 2017).

Ismaïl Ferhat professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris-Nanterre : ses travaux portent notamment sur les politiques éducatives dans la France contemporaine (laïcité, politiques éducatives, syndicalisme enseignant). Il a par exemple dirigé l’étude Les foulards de la discorde. Retours sur l’affaire de Creil, 1989 (éditions de l’Aube, 2019).

Gwénaële Calvès est professeure de droit public à l’université de Cergy-Pontoise, où elle dirige le diplôme Laïcité et Principes de la République. Elle est notamment l’autrice de Territoires disputés de la laïcité (PUF, 2018) et de La Laïcité (La Découverte, coll. Repères, à paraître).

Vous pouvez retrouver sur la chaîne YouTube de l’UNSA Éducation la vidéo du webinaire réalisé l’année dernière « La laïcité à l’école : enjeux et perspectives » : https://www.youtube.com/ watch?v=C2A9HuX_ZQM

ces points de vue différents. On pourrait ajouter que la laïcité est un mot quelquefois utilisé pour d'autres enjeux ou combats, ce qui ne simplifie pas la clarté de sa définition en retour. Par exemple, la polémique sur le Burkini sur les plages, à l'été 2016, a été rangée sous le rayon de la laïcité, alors qu'elle n'avait aucun rapport avec celle-ci - la loi du 9 décembre 1905 ne concerne pas les tenues balnéaires.

La laïcité est-elle un rempart contre les inégalités dans la société française ?

Gwénaële Calvès Contre les inégalités, non, mais contre les discriminations, c’est certain. La laïcité institue, et protège au jour le jour, une communauté de citoyens égaux devant la loi, qu’ils croient au ciel ou n’y croient pas, qu’ils croient au dieu des catholiques ou à un autre dieu. À ce titre, elle est, depuis l’origine, une promesse de liberté, d’égalité et de fraternité.

Dominique Schnapper Pas directement. Les inégalités sont une réalité qu’on peut corriger jusqu’à un certain point mais qu’on ne peut supprimer. La laïcité est une des caractéristiques de l’école qui est le meilleur instrument pour corriger les inégalités dues à la naissance dans tel ou tel milieu social. La fonction de l’école est intégratrice, elle tend à limiter l’effet des handicaps sociaux. La laïcité à l’école y contribue donc indirectement.

Ismaïl Ferhat C'est peut-être une des dérives remarquables des débats sur la laïcité que de prêter à celle-ci des vertus- ou des défauts- qu'elle n'a probablement pas. Quand les républicains laïcisent de manière volontariste, à partir de 1880 jusqu'à la 1ère guerre mondiale, les institutions publiques (à commencer par l'école), ils le font dans une société particulièrement hiérarchisée socialement. L'économiste Thomas Piketty affirme même que cela a été la période la plus inégalitaire de la société française depuis la Révolution française. L'école de Jules Ferry est d'ailleurs à la fois un moment de laïcisation (même si les lois Ferry ne mentionnent pas, et ce n'est pas un hasard, le mot laïque) et un système scolaire dual qui sépare largement la bourgeoisie et les classes populaires.

Ce serait aujourd'hui encore un peu difficile de classer les pays européens en matière d'inégalité sur le seul critère des rapports entre leurs États et les cultes.

D’autres vidéos au sujet de la laïcité sont également disponibles.

Sur le site de la fédération, retrouvez également tous les articles au sujet de la laïcité. https://bit.ly/3F9gIF4

Carine Aoun-Boudot @carineaoun1 carine.aoun-boudot @unsa-education.org

Benoit Kermoal @enklask1 benoit.kermoal @unsa-education.org

- n° 169 - décembre 2021

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À l’Hôpital comme à l’École : des personnels en quête de sens dans des institutions en crise Si l’Hôpital et l’École ont tenu durant la pandémie, cela est essentiellement dû à la mobilisation de leurs professionnels. Et pourtant, ces deux institutions, piliers de la République sont en crise et leurs personnels en souffrance. Davantage que la cause de nouveaux dysfonctionnements, la pandémie de Covid-19 a été un révélateur, un accélérateur, mettant en évidence la grande fragilité de certaines structures, parfois même au bord de l’explosion, ne tenant que par l’engagement de leurs personnels à mener à bien leurs missions, au détriment parfois de leur propre santé et de leur bien-être professionnel.

T

el est le cas de l’Hôpital et de l’École

Dans les deux cas, il s’agit d’agir avec un public (les patients dans un cas, les élèves dans l’autre) et souvent avec leur famille, de poser un diagnostic, de mettre en place des remédiations et s’appuyant sur une pratique professionnelle. Dans les deux cas, ces services publics, souvent cités comme exemplaires il y a quelques années comparativement à ce qui se passait dans les pays voisins, ont vu leur situation se dégrader, alors que les réformes se multiplient sans grands effets. Dans les deux cas, les personnels demeurent la plus grande force de ces deux institutions publiques, mais vivent un mal-être professionnel.

La première cause est connue et est souvent la seule mise en avant. Les conditions de travail se sont fortement détériorées à cause d’un manque de personnel, de salaires et de reconnaissances professionnelles trop faibles, de surcharge d’un travail devenu souvent plus pénible (plus grande exigence des patients, des élèves et de leur famille, moins de respect, pas de soutien des hiérarchies, poids des évaluations…).

Tout cela est réel, mais n’explique pas tout À cette détérioration des conditions « matérielles » de travail, il faut ajouter une interrogation plus profonde liée à la tension existante entre les missions traditionnelles et l’attente sociétale d’une profonde transformation. Historiquement, il a été demandé à l’Hôpital d’agir contre la maladie et de soigner et l’École d’agir contre l’ignorance et d’instruire. Leurs publics étaient alors passifs. Il s’agit aujourd’hui de prendre en compte des publics-acteurs : des patients acteurs de leur santé au sens large de bienêtre physique, psychique, social et environnemental ; des élèves acteurs de leurs apprentissages dans un souci de développement de compétences, de savoirs, de savoirfaire et de savoir-être.

La recherche menée par la Centre Henri Aigueperse, en lien avec la fédération UNSA Éducation et UNSA SantéSociaux tend à montrer que faute d’une réinterrogation profonde sur les missions et sur des modes de fonctionnement adaptés, les crises traversées par l’Hôpital comme par l’École s’incrustent dans la durée et ont des impacts de plus en plus négatifs sur les personnels. Cercle vicieux, ceux-ci rejaillissent sur leurs publics (patients et élèves) au risque de mettre à mal la qualité des services rendus.

Les études et recherches du Centre L’étude sur les personnels de l’Hôpital et de l’École a fait l’objet d’une première étude disponible sur notre site et sera complétée en janvier par un travail produit à la demande de la CASDEN.

D’autres sujets sont en cours de recherche sur : Les politiques de jeunesse.

Les locaux scolaires et l’égalité filles-garçons (avec le Centre Hubertine Auclert).

L’impact de la grande pauvreté sur les missions des éducateurs.

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- n° 169 - décembre 2021

Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org

QUALITÉ SÉCURITÉ PRÉVENTION

Une campagne na onale annuelle

Des ou ls pédagogiques Exemples de vidéos «Beruto, la sécurité masquée»

«Les fables de l’ANATEEP»

Un réseau na onal

Devenez intervenant

pour sensibiliser les élèves à la sécurité dans les transports scolaires Afin d’assurer une représenta on au niveau na onal sur l’ensemble du territoire et de répondre aux sollicita ons des établissements scolaires et collec vités territoriales en ma ère d’éduca on à la sécurité et à la citoyenneté, l’ANATEEP a besoin de nouveaux intervenants pour étoffer son réseau.

Nous recherchons donc des bénévoles disposés à s’inves r quelques heures dans l’année pour agir au service des enfants > www.anateep.fr

Association Nationale pour les Transports Educatifs de l’Enseignement Public - 01 43 57 42 86 - contact@anateep.fr

J’AI CHOISI

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