3 minute read

L’UNSA mobilisée

Deux énormes journées de mobilisation se sont déroulées le 19 et 31 janvier dans près de 300 villes. Le 31 janvier, avec plus de 2,5 millions de manifestants, la population a démontré qu’elle est fortement opposée au projet de réforme des retraites du gouvernement. Deux autre s défilés ont été organisés le mardi 6 et le samedi 11 février. Rien qu’avec ces 4 jours de mobilisation en un mois, la première bataille de ce conflit des retraites, celle de l’opinion publique a été remportée haut la main par l’intersyndicale. L’UNSA y a pris toute sa part.

Les français savent que cette réforme et injuste et injustifiée, ni urgente, ni vitale et que nous avons plusieurs autres solutions, notamment avec l’emploi des seniors, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, ou les cotisations (notamment patronales). Ce mouvement social nous pouvons le gagner et contraindre le gouvernement à revoir son projet. Pour cela, il y a la mobilisation dans la rue bien sûr ! Mais aussi la pétition intersyndicale que nous devons continuer à faire signer !

L’UNSA a également mené la bataille des idées, notamment devant les députés, en avançant des pistes devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Parallèlement, l’UNSA a adressé 17 propositions d’amendements à tous les députés.

Le premier d’entre eux porte sur la suppression de l’article qui repousse l’âge légal de départ en retraite et accélère l’augmentation de la durée de cotisation à 43 ans. Ce même travail est mené auprès des sénateurs. L’UNSA y redira combien ce projet de réforme est injuste, injustifié et brutal.

Au-delà du seul sujet des retraites, il s’agit de reposer la question de la justice sociale. Celles et ceux que nous représentons méritent de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et une meilleure protection sociale.

Ensemble, militantes et militants de l’UNSA, partout sur le territoire : mobilisons-nous .

Karine Autissier karine.autissier@unsa.org

Retraites : les raisons de la colère

Le gouvernement n’est pas parvenu à convaincre et pour cause : ses arguments sont fallacieux.

À l’UNSA, on ne pratique pas l’intox, mais une analyse factuelle et honnête.

NON, notre système de retraites par répartition n’est pas en danger Aujourd’hui il est même excédentaire (3,2 Md€ en 2022 !) Certes le COR prévoit une dégradation d’ici 2030 avec un déficit éventuel de 12 Md€, mais avec ensuite un retour à l’équilibre. Cela paraît énorme mais à l’échelle du système de retraite (340 Md€) c’est peu. NON au recul de l’âge légal de départ en retraite !

Les études d’impact montrent qu’un recul de l’âge légal aboutit à un accroissement des inégalités : les pensions des plus aisé·es augmentent quand celles des plus modestes diminuent. Les mêmes qui sont déjà touché·es par une espérance de vie plus courte au moment du départ en retraite. Quant aux femmes, ce sont les grandes oubliées de la réforme . En raison de salaires plus bas et de carrières discontinues, elles touchent des pensions en moyenne inférieures de 4 0 % à celles des hommes. Exposées aux métiers précaires, pénibles avec des horaires atypiques - sans reconnaissance de cette pénibilité – elles accèdent difficilement au minimum vieillesse annoncé à 1200€, qui nécessite une carrière complète à taux plein. C’est donc la double peine.

Les propositions de l’UNSA

Améliorer l’emploi des séniors : Si 1 0 % des séniors qui se retrouvent en inactivité forcée travaillaient, il n’y aurait plus aucun problème de financement des retraites. Cela permettrait même de financer un nouveau besoin dans notre société qu’est celui de la dépendance.

Une égalité réelle des rémunérations femmeshommes créerait une augmentation des cotisations suffisante pour résoudre tout problème de déficit de notre système de retraites. N’est-ce pas socialement plus juste que de les pénaliser encore ?

Une augmentation mesurée des cotisations patronales de 10 à 15 €/mois suffirait pour éviter tout problème de financement des retraites.

Si l’objectif du gouvernement était réellement de pallier à un déficit temporaire il aurait accepté depuis longtemps l’une des solutions proposées par l’UNSA. Mais cet argument n’est qu’une façade pour masquer son choix politique d’une France où l’on travaille plus, une France à la course au PIB, une France où l’opinion et la santé de l’immense majorité des français·es ne compte pas.

L’UNSA dénonce cette réforme aussi injuste qu’inutile.

Elle veut un pays où chacun·e peut vivre et vieillir dignement.

This article is from: