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Revalorisation indemnitaire conséquente pour les PTP
L’UNSA Éducation, première organisation syndicale dans le champ Jeunesse et sport, vient d’obtenir une revalorisation indemni taire conséquente pour l’ensemble des personnels techniques et pédagogiques (PTP). L’UNSA a obtenu que le passage au RIFSEEP se déroule avec une incidence amoindrie dans son application, afin de permettre une revalorisation importante pour toutes et tous.
DOUBLE ENTRETIEN
Tony Martin : Secrétaire général du SNAPS UNSA (Syndicat national des activités physiques et sportives)
David Durand : Co-secrétaire général du SEP UNSA (Syndicat de l’ É ducation populaire)
Les indemnités des PTP (personnels techniques et pédagogiques) JS sont gelées depuis 2015.
Cela pourrait-il changer ?
Tony Martin : Oui en effet, le Grenelle de l’Éducation a permis de dégager du budget, ce qui a créé une opportunité.
C’est inédit pour nous car lorsqu’on était dans les ministères sociaux il n’était pas question de revalorisation même en cas de passage au RIFSEEP. À l’inverse, nos ministres ont proposé d'aligner nos indemnités sur celles des attachés et plus généralement des agents de catégories A.

David Durand : Cela constitue une opportunité historique car nos indemnités ont toujours été très en dessous des moyennes interministérielles des catégorie A.
Pourtant, l’UNSA Éducation et nos syndicats
s’étaient opposés- avec succès- au passage au RIFSEEP en 2015. Votre mandat a donc évolué ?
David Durand : Nous n’y sommes toujours pas favorables ! Car ce régime n'est pas adapté à nos métiers. Il comporte des effets négatifs, notamment celui de mettre les collègues en concurrence et d’amplifier la part d’arbitraire dans la rémunération. Cependant, l'ampleur de la revalorisation proposée interdisait de rejeter d'emblée cette proposition
Le SNAPS et le SEP ont donc mené des échanges avec le ministère pour évaluer les possibilités d'atténuer les effets négatifs
Tony Martin : Cela nous a permis de mesurer ce qui était faisable et acceptable, et ce qui ne l'était pas. Nous avons alors pu consulter nos adhérents en toute connaissance de cause. Toute revalorisation indemnitaire impliquait l’adhésion au RIFSEEP, condition imposée par la DGAFP depuis plusieurs années. Globalement le dilemme posé à nos collègues fut le suivant : est-ce qu'on accepte un régime qui ne nous convient pas mais qui s'accompagne d’environ 3 000€ d’augmentation à terme pour tous, ou est-ce qu'on se prive de cette augmentation au motif que certains toucheraient plus selon des critères et modalités d'attribution qui ne nous conviennent pas ?
Quels ont été les résultats de la consultation interne que vous avez menée ?
Tony Martin : Sans surprise, la consultation de nos adhérents a confirmé l’attente forte des PTP de voir leur régime indemnitaire fortement revalorisé. 88 % de nos adhérents ne sont pas opposés au RIFSEEP. Mais ils nous ont clairement demandé d’atténuer les effets négatifs de ce dispositif par la négociation et d’obtenir la meilleure revalorisation possible. Par conséquent nous ne nous sommes pas opposés à l’adhésion au RIFSEEP car les résultats des négociations sont significatifs et nos demandes d’améliorations ont suffisamment été prises en compte.
Quelles avancées a obtenu l’UNSA au cours des négociations ?
David Durand : Concrètement l'avancée immédiate est une revalorisation significative. Aujourd'hui un professeur de sport perçoit en moyenne 6400 € d'indemnités par an. Dès 2023, aucun ne gagnera moins de 760 0 €. A partir de 2025, le minimum sera porté à 9000 € et la moyenne attribuée devrait se situer autour de 1 0 00 0 € brut par an. Nous sommes parvenus à limiter à 2 le nombre de groupes de fonctions pour l'IFSE, à éviter une hiérarchisation géographique, à rapprocher les montants entre les deux groupes, à diminuer la marge de manœuvre financière locale. Cela restreint l’éventail des différences de traitement possibles entre les collègues.
Tony Martin : L’alignement indemnitaire sur le corps des attachés est une autre avancée significative car elle nous garantit des montants nettement supérieurs à ceux d’aujourd’hui, y compris pour des revalorisations ultérieures .
Nous avons également obtenu que les PTP détachés sur contrats et les agents contractuels sur postes de PTP bénéficient eux-aussi des revalorisations ; l’administration est d’accord sur le principe mais leur situation reste en cours d’analyse.
Le SNAPS, le SEP et la fédération restent vigilants. Nous avons également rappelé notre attachement au parallélisme avec les corps enseignants dont nous sommes historiquement issus. Le ministère y est favorable. Il y a donc maintien des similitudes sur les grilles indiciaires, sur les modalités d'évaluation, sur les promotions, etc.
Yves Paploray yves.paploray @unsa-education.org
@YvesPaploray