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Les syndicats, pas si inutiles
Les syndicats- que l’on dit souvent moribonds en France- ont occupé le devant de la scène et le haut du pavé durant ses derniers mois, réussissant à demeurer unis dans leur opposition à la réforme des retraites. Une unité qui semble améliorer leur image et faire revenir vers eux quelques milliers de travailleuses et travailleurs, même si le taux de syndicalisation reste faible en France. Bien qu’ayant baissé de deux points entre janvier 2022 et février 2023 dans le baromètre de la confiance politique du CEVIPOF, la confiance dans les syndicats se situe à 36 % soit son score de 2009 alors qu’elle a stagné entre 27 et 30 % durant 8 années de 2013 à 2020.
Certes cette même enquête montre que seulement 7 % des répondant.es pensent que militer dans un syndicat vient en tête des manières, pour les citoyens, d’exercer le plus d’influence sur les décisions prises en France, mais 30 % placent en tête la grève et 28 % la manifestation dans la rue.
Pour enrayer la crise démocratique, 79 % des répondant·es du baromètre UNSA des métiers de l’Éducation (livraison 2023) disent qu’il faudrait « renforcer le rôle des organisations syndicales (moyens, pouvoir sur les décisions, etc.) »
Si elles et ils sont 83 % à le penser chez nos syndiqué·es, elles et ils sont également 6 8 % à le dire chez les non syndiqué·es.
Des militant·es qui perçoivent leur organisation comme autonome, différente et originale, avec des pratiques et des valeurs qui touchent davantage les jeunes et les femmes et les font se sentir bien dans leur engagement à l’UNSA. Il y a eu les critiques, parfois acerbes du président de la République envers des syndicats soit disant incapables de faire des propositions. Celles aussi de certains ministres peu enclins au dialogue. Et les attaques grossières de la Cour des Comptes (hélas relayées sans filtre par certains médias) sur le financement des syndicats avec les quelques milliers d’euros de l’IRES (qui ont tout de même permis la réalisation et la diffusion de plus de 180 travaux d’études et de recherches forts utiles en 10 ans) sont aussi une manière de décrédibiliser les syndicats. Pour autant, les Français·es et encore plus les éducatrices et éducateurs demeurent conscient·es de l’intérêt de corps intermédiaires permettant les échanges, les propositions et les avancées, plutôt que la violence instrumentalisée de groupuscules manipulés. Une sagesse qui devrait inspirer bien des responsables politiques.
Des chiffres importants qui tendent à montrer que dans les métiers de l’éducation, la conviction dans une démocratie sociale est encore très forte.
C’est également cette conviction du « plus forts ensemble » qui animent les militant·es syndicaux et particulièrement celles et ceux de l’UNSA, comme le montre l’étude réalisée par le Centre Henri Aigueperse dans le cadre de l’agence d’objectifs IRES de l’UNSA Éducation.
Denis Adam @denisadamunsa denis.adam @unsa-education.org