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Une réforme de plus pour la voie professionnelle sans l’adhésion des personnels
L’UNSA Éducation s’oppose depuis des années à tout démantèlement du lycée professionnel. Elle milite pour faire du lycée professionnel une voie choisie et de réussite. Or les jeunes lycéens et lycéennes professionnel·les sont toujours celles et ceux qui décrochent le plus (33 %) peinent à poursuivre leurs études (28 %) ou à s’insérer dans l’emploi (39 % ).

De l'orientation subie qui entraîne de la démotivation aux voies d'excellence très demandées, les situations scolaires y sont multiples. Réformés en 2019, ils sont déjà la cible de nouveaux changements portés par le candidat Macron l’an passé, sans même évaluer les effets de la précédente transformation engagée.
Le président a fixé le cap en mai 2023, mais les modalités de mise en œuvre sont encore très nébuleuses.
La tension, les craintes et même le rejet sont très forts chez les personnels.
Les acteurs engagés savent bien qu’on ne crée pas une carte des formations en un claquement de doigts, qu’on ne met pas en œuvre des changements importants sans moyens dédiés dans un délai restreint. Quand un ministre tient des propos méprisants, les inquiétudes et la colère sont renforcées sur l’accompagnement des collègues qui vont voir leur filière supprimée. Encore une fois, communiquer n’est pas réformer ! Laisser les professionnels dans les hypothèses et les suppositions contribue au climat délétère que le Baromètre UNSA Éducation mesure chaque année.
Si 94 % des personnels répondants sont en désaccord avec les choix politiques, c’est assurément tant sur la forme que sur le fond.
L’action syndicale a permis de faire reculer le président de la République sur l’axe énoncé dans son programme. Il n’y aura pas 50 % de PFMP en plus (Périodes de Formation en Milieu Professionnel) sur les 3 années de bac professionnel et les lycées professionnels sont préservés. C’est une victoire importante car ce temps prévu en plus l’était au détriment des enseignements généraux, le lycée éduque des citoyens, et non seulement de futurs jeunes insérables dans l’emploi. Renforcer les relations avec les entreprises et la qualité des PFMP est incontournable pour les lycées professionnels. Si le bureau des entreprises annoncé en assurera le pilotage, il ne saura exister sans un positionnement clair des DDFPT-Directeurs Délégués aux Formations Professionnelles et Technologiques.
Les annonces présidentielles dotent la voie professionnelle de moyens financiers conséquents, qui sont plombées par la vision dogmatique du Pacte enseignant. Les missions d’accompagnement des élèves- ,et particulièrement celles et ceux qui en ont le plus besoin -, la création de petits groupes conditionnés au Pacte ne garantit pas qu’elles puissent être assurées partout.
L’action syndicale n’est pas terminée, cette réforme est encore à l’état d’annonces. Il nous faut des éléments concrets et un calendrier progressif pour pouvoir continuer à faire bouger les lignes.
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org