2000-2010
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10 ans de passion
Jours de CHASSE
Jours
de
HASSE
C N° 41
la
montre du leader
L’Oyster Perpetual Day-Date est la référence de l’élite mondiale. Créée en 1956, elle fut la première montre à indiquer non seulement la date, mais aussi le jour de la semaine en toutes lettres. Ce calendrier est désormais proposé dans un choix de 26 langues. Reconnue dans le monde entier et portée par les plus grands, la Day-Date, disponible exclusivement en platine et en or 18 ct, représente la quintessence de l’innovation et du prestige. Aujourd’hui, la Day-Date II, majestueuse avec son diamètre de 41 mm, donne une nouvelle dimension à la collection et répond ainsi à tous les styles de réussite. L’histoire continue sur
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Sommaire N° 41 automne 2010
CHASSE Jours
de
N° 41
●
Molo bongo, “Chasseur de bongo”
176
ALAIN DE LʼHERMITE
www.joursdechasse.com
Président-Fondateur Olivier Dassault
RÉDACTION
Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56) Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87)
ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT
3-5, rue Saint-Georges - 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62)
PUBLICITÉ
Directeur commercial : Jérôme Pinel (Tél. : 06.08.77.99.89 ; jerome.pinel@valmonde.fr) Maquette-planning : Gill Haag (Tél. : 01.56.52.21.67 ; ghaag@figaromedias.fr) DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (1159), Corinne Landry (1158) Ventes au numéro Ventes au numéro – Inspection des ventes : Sordiap : Delphine Pellan (Tél. : 01.42.36.92.04 ; dpellan@sordiap.fr) ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)
SERVICE ABONNEMENT
22, rue René-Boulanger 75472 Paris Cedex 10 Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81.
Chasseur de légende
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Pieter Boel ou le règne animal
005 006 010
L’Éditorial d’Olivier Dassault
038 048 058 060 062
Point de mire L’actualité de la chasse
GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol
Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 775 658 412 00140. Directeur de la publication : Guillaume Roquette Photo du bandeau : Olivier Dassault. Photo de couverture : “De plumes en plumes” d’Olivier Dassault. Copyright 2010 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.
Charles Cottar
Crayons et pinceaux
Imprimé par Assistance Printing en CEE.
Vice-président : Olivier Dassault Directeur général : Guillaume Roquette Conseiller du président : Jean-Jacques Schardner
COTTAR
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3-5, rue Saint-Georges 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.12.85
Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979
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76 088 096 100
PHOTO RMN/RENÉ-GABRIEL OJÉDA
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Jours de CHASSE
2000-2010
10 ans de passion
TRIMESTRIEL SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE 2010
114 120 134 148
Préface de Gérard Larcher président du Sénat 2000-2010 Les plus belles pages de “Jours de Chasse”
Chic et choke Le monde de la chasse À l’affût Expositions et salons Lucarne La chasse en DVD Tentations Équipements de saison… 62 … pour elle 64 … pour lui 66 Accessoires 70 Automobiles 74 Le Chameau, la botte secrète Enchères 76 Beau fixe avant la trêve 80 Valeurs actuelles et valeurs à suivre Signets La chasse en librairie Confidences Henri Quinque Découverte Les buffles du bout du monde
176 190 200 216 218
Tourisme Australie du Nord, territoire naturel Aventure Molo bongo, “Chasseur de bongo” Reportage Le seigneur du Vallespir Sur le terrain Tout savoir sur… 148 Le petit gibier de Jutigny 154 L’intelligence et la hargne, du teckel 160 Vouzelaud, maison à l’anglaise 166 Essai Express Chapuis 168 Chasse à la journée, le domaine de la Maisonnette 174 Les lieutenants de louveterie Chasseur de légende Charles Cottar, un clan au Kenya Crayons et pinceaux Pieter Boel ou le règne animal Portrait Henri IV, “Je fais la guerre…”, L’art et la chasse Jean-Baptiste Oudry Visite privée Invitation de Bernard de Nonencourt au château de Louvois
226 232
Saveurs Notre chef entre en cuisine
238
Flacons 238 Philippe de Rothschild 240 Margaux, délicate architecture
242 250
Volutes Dix ans, dix cigares
Tentations 232 Produits de l’automne 234 La maison et sa déco 236 La maison à l’extérieur
Forum Les lecteurs ont la parole
Ce numéro comprend deux encarts brochés Abonnement “Jours de Chasse” entre les pages 34 et 35 et ST Dupont entre les pages 226 et 227 et deux encarts jetés Trésor du Patrimoine et Réabonnement.
Parution du n° 42-hiver 2010, décembre Jours de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com
lancel.com
French légèreté…
Trocadéro - 19 h 20
“L’Adjani ”
Éditorial par Olivier Dassault
U
ne décennie dans une vie humaine n’est pas négli- en couverture. Le petit nombre des changements n’est geable, mais dans l’existence d’un titre de presse c’est un pas le fruit du conservatisme ou de la paresse, mais obéit anniversaire d’importance, particulièrement dans une seulement aux désirs de nos lecteurs qui, lors des enconjoncture qui n’a guère été favorable aux journaux et à quêtes de satisfaction que nous avons menées, nous ont l’éclosion de nouveaux magazines. En octobre 2000 pa- maintes fois répété : « Surtout,ne changez rien ! » À l’image raissait le premier numéro de Jours de Chasse,début d’une de la chasse elle-même,immuable dans son essence.Au fil aventureàhautrisque,maisôcombienpassionnante !Déjà, des années, Jours de Chasse a conquis toute sa place parmi la chasse faisait l’objet d’une remise en question radicale la presse cynégétique.Une place particulière,entre les reet sectaire de la part des mouvements prétendus de dé- vues d’art,comme FMR ou Connaissance des Arts,les mafense de la nature et de l’animal, et nos confrères, chari- gazines de grands reportages tels Geo ou National Geographic, et les célèbres périodiques britanniques dédiés à la tables, ne donnaient pas cher de notre avenir… Nous n’avions pas choisi, il est vrai, la voie de la faci- campagne, à l’instar de The Field. De ce succès,nous vous sommes redevables,amis leclité. D’emblée nous avons voulu donner de la chasse une image exigeante, celle d’une confrontation loyale entre teurs qui nous avez soutenus depuis notre lancement et l’homme et le gibier, d’une passion à la fois viscérale et qui contribuez à nous faire connaître auprès de vos amis. raisonnée,respectueusedeséquilibresnaturelsetsoucieuse Merci de votre fidélité ! Un grand merci,cela va sans dire, du développement durable. Et surtout, celle d’un art de ànosannonceurs,passés,présentsetàvenir,sanslaconfiance vivre,créateur de beauté et porteur de convivialité,d’ami- desquelscetterevuen’existeraitpastellequ’elleest.Laplace me manque pour les citer tous,mais je ne tiémême,commelesoulignemonamiGémanquerai pas de les remercier prochairard Larcher, président du Sénat, dans la nement, un par un. Ma gratitude, enfin, préface qu’il a bien voulu écrire pour ce NOUS AVONS va à toute l’équipe éditoriale,publicitaire numéro exceptionnel. DÉFENDU D’EMBLÉE et administrative de Jours de Chasse qui J’ai entre les mains le premier nun’aquasimentpaschangédepuisl’an2000: mérodelarevueet,leparcourant,jeconstate L’IMAGE D’UNE Humbert Rambaud, Bruno de Cessole, à quel point nous sommes restés fidèles à CONFRONTATION Éric Lerouge, dernier venu mais non le notre ligne éditoriale :la découverte d’homoindre, Fabrice Fournier, Nicolas Lerizons lointains et de gibiers rares ou presLOYALE ENTRE may,Marc Charuel,Nicolas Gigaud,Virtigieux, avec un reportage sur la chasse à L’HOMME ginie Jacoberger-Lavoué,Véronique Anl’élan en Laponie suédoise, la défense de dré,sansomettrenosreporters,Guillaume la ruralité et de l’éthique, avec la chroET LE GIBIER. Beau de Loménie et Alain de l’Hermite ; niquedeGérardPasquetetlesConfidences Antoine Broutin, Valérie Dubuy et Code Renaud Denoix de Saint Marc ; et, rinne Landry,à l’administration,Éric Basurtout, ce en quoi nous avons été novateurs, l’accent mis sur la contribution de la chasse à la ci- racassa, à la comptabilité. Un ultime hommage, enfin, à vilisation et aux beaux-arts.Visite guidée de l’Hôtel Gué- Jérôme Pinel et à sa redoutable efficacité. Il ne me reste, chers amis, qu’à vous souhaiter une négaud, écrin du Musée de la Chasse et de la Nature, parcours des coulisses du Musée du Veneur à Montpou- agréable lecture de ce numéro-anniversaire Et à vous pon, articles sur les peintres Hans Holbein et Xavier de donner rendez-vous en 2020 pour les vingt ans de Jours Poret,sur l’écrivain Théodore de Foudras,sur la tradition de Chasse. du vol du héron… Oui, la chasse est bel et bien une culture et ses opposants se gardent avec prudence de porter le débat sur ce terrain, préférant insister sur son caractère archaïque et sa “cruauté” supposée qui n’est que le reflet de la loi naturelle. Dix ans ont passé, et seule la maquette a évolué, plus moderne dans le choix de la typo du titre, donnant la meilleure place à l’illustration avec une photo pleine page
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
5
L
a chasse,comment définir cette passion qui nous vient de nos origines si ce n’est par le lien consubstantiel qui nous lie à la nature dans son authenticité ? La chasse, comment définir “ce noble déduit” si ce n’est comme un Art de vivre fait de règles partagées, de rythmes, de rituels et de savoirs ? La chasse,si c’est une“récolte”,c’est d’abord,et aujourd’hui plus encore, “un ensemencement” dans la rencontre entre un milieu, les êtres vivants qui s’y développent et la prédation régulatrice dont l’Homme,pour vivre d’abord, est devenu un des maillons d’une chaîne. Avec talent et exigence, Jours de chasse nous fait partager ce qu’est la chasse dans sa diversité. Du lapin à la
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FRANÇOIS MARÉCHAL
par Gérard Larc her président du Sénat
“FIN DE CHASSE”, DʼADRIAEN CORNELISZ BEELDEMAEKER AU RIJKSMUSEUM
Préface
Jours de C HASSE ◆
billebaude, à la bécasse au chien d’arrêt, au courre d’un sanglier ou d’un cerf, il ne peut y avoir de médiocrité. La chasse doit être exigence, beauté, sentiment. La chasse, aux racines profondément rurales, doit se faire comprendre des urbains, les accueillir, les initier. Jours de chasse,depuis dix ans,contribue par l’esthétique, la qualité de ses pages et de ses thèmes à ouvrir la chasse à notre société chaque jour davantage citadine. Certes, il y a “la Mort”, acte de récolte qui heurte parfois,maisn’est-ellepasconsubstantielleàlaviecomme une forme de conclusion qui est aussi respect !
AUTOMNE 2010
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Nouveau Touareg. La performance version hybride. Association ultime de la technologie et de la puissance, le nouveau Touareg Hybrid réconcilie enfin plaisir et préoccupations environnementales. En mode électrique, vous pouvez rouler sans émission de CO2 jusqu’à 50 km/h. En mode ‘boost’, le moteur électrique se couple au moteur V6 3.0 essence pour une puissance totale de 380 ch. Sa consommation moyenne est de seulement 8,2 litres*, notamment grâce à sa boîte Tiptronic à 8 rapports. Ce véritable concentré de technologie vous garantit une conduite sûre et confortable grâce à ses nombreux systèmes d’assistance, tels que l’Area View** et ses 4 caméras, son régulateur de vitesse adaptatif ACC** associé au FrontAssist** (freinage d’urgence automatique) ou encore le LaneAssist** (détection de franchissement involontaire de ligne) et le SideAssist** (détection de véhicule dans l’angle mort). Aujourd’hui, la puissance se doit d’être responsable.
Consommations mixtes / urbaines / extra-urbaines de la gamme Nouveau Touareg (l/100 km) : de 7,4 à 9,9 / de 8,7 à 13,2 / de 6,5 à 8,0. Emissions de CO2 (g/km) : de 193 à 239. * En consommation mixte (l/100 km). ** Equipements disponibles en option. Modèle présenté : Nouveau Touareg Hybrid ‘Carat Edition’ 3.0 V6 TFSI Tiptronic,
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avec option peinture métallisée, jantes Girona 19”, vitres latérales et lunette arrière surteintées et pack d’assistance à la conduite. Consommation mixte / urbaine / extra-urbaine (l/100 km) : 8,2 / 8,7 / 7,9. Emissions de CO2 (g/km) : 193. Das Auto : La Voiture.
ANNIVERSAIR
Rétrospective
2000-2010 ◆
Couvertures
Chasse N° 6
rte Découve chênes
Sous les nçais de Tro
erribewre Le ugZuim ba
10
SUISSE 9,50
FS - LUXEMB
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245 FB BELGIQUE
€ OURG 6,07 FS - LUXEMB SUISSE 9,50 6,07 € BELGIQUE
hasse Jours de C
Jours de
Maroce
um Au roya bra m de la ga
Armes
et
és Juxtapos és superpos
Cinéma
n Gros pla asseur sur le ch
térieur
In u Le châtea s ue d’Arcang 001 Hiver 2
LE PREMIER NUMÉRO (AUTOMNE 2000) DÉVOILAIT UN PARADIS LE BUFFLE SYMBOLISERA LA BEAUTÉ TRAGIQUE DE L’AFRIQUE, LE LION ATTAQUANT UN KOUDOU, LA LOI NATURELLE ANIMALE, ET LES DESSINS DE POORTVIELT, LE GÉNIE ARTISTIQUE.
◆
Ecosse
Le dernier éden sauvage
Découverte Indomptable Camargue Equipée L’élan, le Graal de la taïga Armes La renaissance des petits calibres Intérieur Dans l’intimité d’un veneur Tableau Le peintre et le fauconnier A u t o m n e
2 0 0 0
€ - 35F N°6 - 5, 34
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
-
N° 1
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F
Jours de
Chasse N° 32
LA CHASSE PHOTOGRAPHIQUE
L’autre approche du gibier
L’animal
premier des
L’ÉCOSSE Les Highlands en hiver… BURKINA Sur la piste des lions et des buffles… TROUBETSKOÏ Le Rodin russe…
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chasseurs
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Jours de
Jours de Chasse
CYNÉGÉTIQUE, L’ÉCOSSE.
Jours de Chasse
D
ix ans ! Ce sont quarante et une couvertures, tout autant d’Illustrateurs, de Sculpteurs, de Visites privées et de Confidences. Ce sont encore 123 reportages sur cinq continents et des dizaines de récits sur des Chasses et des Chasseurs de légende… Nous avons essayé de vous apporter du rêve et de l’émotion, de la passion et de la réflexion,de la beauté et le goût du vrai. Se souvenir des instants passés permet dit-on de savourer les moments présents : aussi, avons-nous choisi ici de vous en rappeler quelques-uns. Des choix forcément subjectifs, arbitraires. Pour cette chasse et son art de vivre qui nous ont tant donné…
Octobre 2000
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Les plus belles pages de “Jours de Chasse”
C
HASSE Chasse (CONT) 11 €
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Invitation au château d’Antoing
CHASSEURS DE LÉGENDE
Drames africains M 02515 - 38 - F: 9,50 E - RD
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Jours de C HASSE ◆
€ ◆ TR IMES
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L’île mystérieuse
Jours de CHASSE
ÉCOSSE
Avec les ga E de la Sierra uchos
CHINE
Les dernie rs chasseur de Mandcho s urie M 02515 - 40
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AUTOMNE 2010
- RD
@k@a;
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Instants sauvages
€
O 40 NUMÉR
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Tableaux de fêtes
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N° 40
N° 38
BÉNIN Irascible buffle... BOTSWANA Combatif oryx... INDOCHINE Mythique gaur...
Jours
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ART DE VIVRE
CHASSE
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M 02515 - 25 - F: 8,50 E - RD
L’appel de Simba en Tanzanie
SP/ITA/GR /POR
Faisans en Eure-et-Loir Calibres de montagne Les chiens de sang
de
de
DÉCOUVERTE
€ - ALL/E
TECHNIQUE
CHASSE TERRITOIRE
Des récris dans la forêt de Loches
- DOM 9,50
Le réalisme de Pierre-Jules Mène Pierre Moinot, le guetteur d’ombre
Jours
Les grands sangliers turcs
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Alsace
PAR LES LECTEURS.
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Légendaire
ARTISTES LÉGENDES
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AVENTURE
l’automne
PLÉBISCITÉE
ILLUSTRATEUR
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Chasse N° 25
Sa majesté
CETTE ÉVOLUTION,
N° 37
N° 10
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QUI ILLUSTRERA
Jours de
15 $CAN
CHASSE
Jours
Chasse
Chasse au brame dans le Périgord
E - RD M 02515 - 33 - F: 9,50
2008, À L’INSTAR DES MAGAZINES ANGLAIS : UNE IMAGE, UN TITRE. C’EST UN TABLEAU DE JEAN-BAPTISTE OUDRY (À GAUCHE)
AFRIQUE
de
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FAIT ÉVOLUÉ LA COUVERTURE EN DÉCEMBRE
Jours de CHASSE
d’hiver
bécasses de la Sainte -Baume
APRÈS TRENTE-TROIS NUMÉROS, NOUS AVONS
FRANCE
ALLEMAGNE Les sangliers de Saxe... COTENTIN Un paradis pour migrateurs... SIBÉRIE Les élans géants…
Jours de Chasse
Sur le toit du mond e… PROVENCE Les
Saison des cerfs
SUISSE 15
Reflet
REPORTAGE
Vénerie au pays des coyotes
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Chasse N° 26
d la nuit… TADJIKISTAN
page 168
BEL/LUX
Jours de
Chasse
Dans les sables du Kalahari
TANZANIE Un fauve atten
TOUT-TER
RAIN LE NOUV EL ESPRIT DU 4X4
N° 30
AVENTURE
Jours de HAS C SE ◆ É T É 2010
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Jours de Chasse
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Jours de
Jours de CHASSE
Sur la voie des cerfs…
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Jours de Chasse
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de
Hiver 2002 - 7
Jours de
Jours de Chasse
Jours
ASSOUVIT
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DE PUISSANCE,
Jours de Chasse
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meneur mélancolique qui épaule à l’occasion, si un oiseau se lève devant lui. Depuis le lointain des âges, la chasse se pratiquait et se pratique toujours en compagnie. Que ce soit pour rembucher,poursuivre,prendre les grands animaux,ou rabattre le petit gibier,jadis dans des filets,aujourd’hui vers une ligne de tir, il fallait, il faut être en nombre, chacun ayant sa place et ses gestes assignés. La chasse était une activité organisée et éminemment sociale. Elle le reste. Occupation ou distraction héréditaire, elle s’enseigne de génération en génération. Le jeune garçon attend avec impatience d’atteindre l’âge où son père, ou un oncle, l’emmènera pour la première fois à la chasse ; et le jour où il recevra sa première carabine, son premier fusil, il se sentira entré dans la société des adultes. D’une journée de chasse, quel est le plus grand agrément ? Le lièvre ou les
A
vant que d’être laboureur, l’homme fut chasseur. De même que nos dernières molaires, faute d’avoir depuis bien longtemps à broyer des os,continuent,néanmoins, de nous pousser aux mâchoires, de même la chasse, apparemment inutile depuis que les viandes sont produites en étable, reste inscrite dans notre programmation génétique. Goût, plaisir ou passion : n’y pas satisfaire, c’est refouler ou brimer, chez ceux qui les éprouvent, une disposition atavique. D’autre part,nos ancêtres ne chassaient qu’en groupe. Le chasseur solitaire, au pied d’un arbre, son chien à ses pieds et son fusil à long canon contre la cuisse, tel que l’ont représenté,rêveur,les peintres anglais,n’apparaît guère que trois siècles après l’invention des armes à feu. Cet homme-là n’est pas vraiment un chasseur : c’est un pro-
◆ Secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie française, auteur dedeuxgrandscyclesromanesques, les Grandes famillesetlesRoismaudits, Maurice Druon a également été ministre des Affaires culturelles et député.Chasseur à tir et veneur,c’estàcecavalier émérite, toujours actif, que l’on soumet à l’Académie,les termes de vénerie et d’équitation.
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Jours de Chasse
HIVER 2000
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HIVER 2000
POUR COMPRENDRE LE PRÉSENT ET PRÉPARER L’AVENIR.
CE SONT
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DES ÉCRIVAINS
N°39
(MAURICE DRUON, MICHEL DÉON),
Co n f i d e n c e s ◆
Xavier Legendre
DES POLITIQUES
(GÉRARD LARCHER, AUJOURD’HUI
“On peut assumer son rôle de prédateur et respecter la faune”
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propos recueillis par Bruno de Cessole
D
chasses à courre de l’équipage Chaudenay ou les bien-allés somptueux de Guy Brousseau, piqueux du Rallye Vouzeron, qui résonnent encore dans mes oreilles : il n’en fallait pas plus pour déclencher une passion. Sorti de l’École vétérinaire, je fis l’acquisition de mon fusil auprès d’un agriculteur normand à l’issue de mon premier remplacement, puis d’un cheval: le rêve prenait des allures de réalité. Vous êtes à la fois veneur et chasseur à tir de grand gibier, ce sont deux formes de chasse très différentes. Sont-elles pour vous complémentaires ? Quelles émotions vous procurent-elles ? Elles associent forcément pour moi la complicité du couple homme-chien. J’ai vécu des instants palpitants en foulant des ronciers, aux aguets derrière mon basset Lucifer hurlant d’une gorge profonde sur la voie d’un modeste lapin, d’autres dans la magie crépusculaire des étangs avec mes labradors Lutin, Igor et ma petite Toupie rapportant toute fière de l’épaisseur d’une roselière une sarcelle improbable.Avec une complicité étonnante, ces trois chiens, indifférents aux cervidés à vue, me marquaient systématiquement tout sanglier à la bauge.Travaillant surtout“au vent”,par atavisme de retrievers,ils me conduisaient auprès du grand gibier abattu,même bien loin,m’apportant la satisfaction légitime de ne pas avoir laissé perdre ou souffrir un animal pour rien,source de grande amertume et d’un certain dégoût de soi. Mais sans conteste la pratique de la vénerie déclinée au cours d’une longue quête depuis l’aube jusqu’aux abois avec des chiens franchissant un change désormais très vif me procure les plus intenses émotions.Sans doute parce que la jubilation éprouvée est à la mesure des efforts et des difficultés rencontrées. La vénerie,“animal libre dans un contexte libre”,c’est l’occasion de nouer une relation privilégiée avec l’animal chassé pour lequel s’écrit une histoire chaque fois différente.Un trophée,si modeste soit-il,évoquera pour toujours les péripéties d’une poursuite dont l’issue reste jus-
octeur vétérinaire, professeur au Muséum d’Histoire naturelle,Xavier Legendre a exercé son métier durant dix ans en milieu rural, puis dans l’industrie avant de diriger, pendant vingt ans, un parc animalier. Veneur passionné, plusieurs fois champion international de trompe, vice-président de la Fédération des trompes de France, il est aussi chasseur à tir,président de l’ADCGG (Association départementale des chasseurs de grand gibier) de l’Indre et viceprésident de la Fédération des chasseurs du même département.
Jours de C HASSE ◆
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C’EST AUSSI LE PARTAGE D’UN SAVOIR,
PRÉSIDENT
LA COMMUNION, PAR-DELÀ
LES DIFFÉRENCES SOCIALES,
DANS UN MÊME AMOUR DE LA FORÊT, DE LA FAUNE, ET DE LA RURALITÉ.
Jours de C HASSE ◆
PRINTEMPS 2010
SÉNAT), DES (URBAIN CANCELIER),
DU
per une connaissance de plus en plus approfondie de la biologie des animaux.Et,bien sûr,plus on apprend d’eux,plus on les aime.Alors,quid du paradoxe,de l’incompatibilité avec la chasse ? Si l’on sait respecter sincèrement la faune sauvage,tenir son rôle de prédateur non seulement ne me pose aucun problème existentiel mais me semble légitime.En ramenant l’histoire de la vie sur terre à l’échelle d’une année, l’homme n’y ferait son apparition que le 31 décembre à 23 heures 59 et 59 secondes! Autant dire que les gènes de nos aïeux des cavernes sont encore quasiment intacts et il faut bien admettre que ceux de la prédation n’y sont pas minoritaires. En conséquence, à l’instar de mes canines, mes gènes, je les assume. En tant que scientifique, quel jugement portez-vous sur le phénomène de raréfaction des espèces sauvages et de diminution de la biodiversité ? Selon la loi de l’évolution, des espèces s’éteignent, laissant progressivement la place,au gré de multiples mutations “réussies”,à d’autres,mieux adaptées aux variations de l’environnement.Le temps se décompte là en centaines de milliers d’années, or aujourd’hui, sur un rythme dramatique, des milliers d’espèces disparaissent,parfois avant d’avoir été découvertes et ne sont pas “remplacées”. Ignorant la subtilité fragile des écosystèmes et les interactions complexes des chaînes alimentaires, les hommes ne se préoccupent que de ce qui leur est utile et ce qui ne l’est (apparemment) pas. Par leur expansion sur la planète, ils demeurent responsables d’une catastrophe annoncée:famines, conflits, déforestations massives, urbanisme, pollution dont celle de l’atmosphère, exploitation abusive des ressources constituent une menace redoutable pour la
qu’à l’ultime instant improbable.C’est l’occasion“d’aller au bout”, en dépit du froid, du gel, de la nuit, non seulement pour soi mais également pour le respect dû aux chiens, aux chevaux, aux hommes qui détiennent l’expérience et le savoir,qui savent interpréter subtilement les variations du langage et des attitudes de quarante chiens,fruits de leur science d’éleveurs. J’ai aussi trouvé une certaine analogie entre la vénerie et la quête passionnée d’amis bécassiers bretons travaillant avec leurs merveilleux setters la refuite de “la” bécasse à relever, comme un piqueux travaillant son défaut. Vous êtes vétérinaire de formation.Aux yeux de certains, il pourrait y avoir contradiction entre cette vocation et celle de chasseur. Comment vivez-vous cette situation ? Comme un certain nombre de confrères,je l’assume sans l’ombre d’un problème.Mon choix professionnel a été dicté par le goût du contact avec les animaux et un besoin de ruralité. Immergé dans une clientèle rurale majoritairement composée de chasseurs, le praticien sait prendre en compte la pathologie et la douleur individuelle du bétail qu’il euthanasie parfois. Avec l’animal de compagnie s’ajoute une dimension affective, et chez tout vétérinaire“Daktari”sommeille le rêve de soigner la faune sauvage. À cela près que celle-ci est justement“sauvage”et que les tentatives de traitements individuels sont rarement suivies de succès compte tenu des aléas liés à la manipulation d’un animal libre. Là l’intérêt du groupe prime sur celui de l’individu et les mesures à prendre concernent davantage l’ensemble d’une population ou d’un territoire comme par exemple la difficile décision d’éradication des cerfs consécutive à la tuberculose en forêt de Brotonne. Cela amène évidemment à dévelop-
PHOTOS : XAVIER LEGENDRE
Comment êtes-vous venu à la chasse, par tradition familiale ou par intérêt personnel ? Par instinct de prédation, encouragé par mon père, instituteur naturaliste, qui a su très tôt déclencher mon attrait pour la zoologie. Sa classe abritait une foule de bestioles issues de nos vacances en Brenne où je me suis initié à la découverte de la nature et aux mystères du sauvage.Attraper des animaux m’identifiait aux héros de mes lectures (dont le catalogue Manufrance). Les grands cervidés étaient alors plutôt rares,mais bercé par le brame,prélude à la rentrée scolaire,hanté par l’image fugitive d’un cerf mystérieux. Dévorant tout bouquin ou article à son sujet,je me suis définitivement passionné pour cet animal mythique et la forêt de Lancosme prenait dans mon imaginaire des allures de Brocéliande. Mon père justement chassait à tir en bordure et avec fierté j’ai revendiqué la charge de porte-carnier à l’occasion de chasses dominicales.Je me souviens de la quête de chiens approximatifs, du regard de lièvres au gîte, de passées sous des ciels tourmentés et surtout d’un gibier paré de la valeur inestimable du sauvage authentique. À cette époque, nous ne rations pas l’émission consacrée à la trompe de chasse présentée à la TSF par Marcel Hauriac. Ajoutons à cela le choc ressenti par l’éclat des
DISCUSSION ET COMMENTAIRE LA CHASSE,
APRÈS UN LAISSER-COURRE.
PRINTEMPS 2010
Gérard Larcher
(SACHA MONTBEL) ET D’AVENTURE (NICOLAS VANIER). SANS OUBLIER, DE
Dissimuler,“oublier”sa condition de disciple de saint Hubert est souvent le dénominateur commun de bien des personnalités publiques, en particulier d’hommes politiques. Assumez-vous sans tabou, ni pudeur, votre statut de chasseur ? Non seulement,j’assume mais je le revendique haut et fort. J’ai toujours avancé sans fard et sans masque. Au vrai, je ne me suis jamais posé la question de savoir s’il fallait taire cette passion, car cela aurait été renié purement et simplement mes origines.Mes origines sont agricoles et normandes,de l’Orne très exactement.Chez nous,la chasse était un prolongement naturel de l’existence de la vie des campagnes.Au risque de heurterquelques-unsdemesamis,lachasse,pourmoi,nesaurait exister sans le chien.Je respecte tous les modes de chasse, mais quand il n’y a pas de chien, il me manque indubitable-
Jours de Chasse
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ment quelque chose,comme si je n’avais que l’épilogue d’un roman, sans avoir lu et apprécié tous les chapitres. D’où cela vous vient-il ? C’est un héritage familial: mon père était et est envoûté par la chasse de la bécasse au chien d’arrêt,en particulier avec des setters et des pointers,qu’il m’a transmise avec tout ce que cela comporte d’ensorcellement, car, rien de plus fascinant que cette grande voyageuse, si belle avec ses yeux de velours, et si passionnante à chasser. De la beauté et de l’émotion à l’état pur.J’ai actuellement un épagneul breton,etundeuxièmevarejoindrebientôt mon repaire. Mais, pour autant, je ne renie pas mon atavisme de veneur de sanglier, avec le Rallye Étoile. Il y a même une fanfare qui porte mon nom, et j’en suis très fier. Là encore, quoi de plus beau que la musique d’une meute biengorgée?Lechienm’asuivipendant mes études vétérinaires, puisque j’ai faitmathèsededoctoratsurlechienpoitevin, avec les conseils plus qu’avisés du Dr Claude Vézard, du Dr Guillet – qui fut un immense juge de chiens – et ce grand monsieur de la vénerie française qu’était Hubert de Falandre. Je dois reconnaître que, pendant longtemps,hormis la vénerie,je n’ai pas été passionné outre mesure par la chasse desgrandsanimaux.Jemesuismisàl’approcheduchevreuil,et,aufildessaisons, je dois avouer que les senteurs et les odeurs d’un bois, d’une prairie, d’un chaume à l’aube ou au crépuscule, ne sont pas sans rappeler les Correspondances de Baudelaire! Vous parlez beaucoup des chiens… Est-ce que vos plus beaux souvenirs de chasse sont-ils justement liés à eux ? J’ai envie de vous dire que les plus beaux souvenirs sont ceux qui vont arriver… Pirouette mise à part,je garde en mémoire ce doublé de bécasses chez moi,à l’arrêt de mon chien.
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UNE FIN DE BATTUE “EN FAMILLE” AVEC DES DRAHTHAARS. ET GÉRARD LARCHER DONNANT FORCE INSTRUCTIONS AVANT DE COMMENCER UNE BATTUE DE PERDREAUX ET DE LIÈVRES EN “PETITE BEAUCE”.
Avecmesdeuxoiseauxdanslamain,monépagneulàmespieds, j’étaisleplusheureuxdeshommes.C’estaussioffriràmesamis laplusincroyablebattuedelièvres,avec,surunecentained’hectares, entre 150 et 180 capucins qui ont passé la ligne. Un spectacle unique. Un autre très beau souvenir, c’est quand mon père, à plus de 80 ans, a fait son doublé de perdreaux. Je suis comme Elzéar Blaze: dans ces journées-là,le monde entier n’existe plus, ou plutôt il est là devant vous. Aujourd’hui, avec la montée en puissance d’une écologie radicale et la fracture entre une France urbaine déconnectée des réalités du monde rural, ne pensez-vous pas que ces souvenirs appartiennent au passé dans un proche avenir pour une société dite“moderne” ? Je ne le crois absolument pas. Pour la gestion des grands animaux, la chasse est tout bonnement indispensable. Sinon, il y aurait surabondance avec tous les risques sanitaires que cela comporte. Nos adversaires les plus mal intentionnés ou simplement ignorants doivent se souvenir que,s’il y a autant de cerfs, de chevreuils et de sangliers en France, c’est grâce à l’action de chasseurs, tels que François Sommer ou C.J.Hettier de Boislambert,qui,voila plus de cinquante ans, ont su imposer le système de plan de chasse, c’est-à-dire ne tirer que les intérêts sans jamais toucher au capital. Un des grands défis de la chasse française doit être de conquérir le monde urbain, en montrant encore plus l’exemple en matière de gestion de territoire.
Jours de Chasse
AUTOMNE 2008
Que voulez-vous dire ? Ce n’est un secret pour personne que le renouveaudelachassefrançaise passe par le retour durabledupetitgibier,en particulier sédentaire. Si beaucoup a été fait,beaucoup reste à faire. À l’heure où il est question tous les jours de biodiversité, les chasseurs doivent montrer qu’ils ont justement un rôle essentiel. Car quel meilleur indicateur de biodiversité que la densité de telle ou telle espèce. Je pense de prime abord au perdreau gris. Gérant un territoire moi-même, je suis passionné par cette question : j’avais d’ailleurs travaillé sur son écosystème et suivi les travaux du Game Conservancy. Plus encore, mon père m’avait sensibilisé au respect et à la conservation des milieux, à l’arrivée d’une agriculture intensive, avec son corollaire un remembrement brutal, et un traitement phytosanitaire qui l’était tout autant. Ne regardons pas derrière nous, mais devant nous. Aujourd’hui, les chasseurs sont quasiment les seuls qui protègent et investissent dans les milieux. Prenons les cas des zones humides : celafaitdesannéesquelemondecynégétiqueluttecontrel’assèchement de ces zones dans un silence assourdissant alors
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AUTOMNE 2008
PHOTOS : COLLECTION PARTICULIÈRE
D
MARC CHARUEL
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LES INCLASSABLES COMME JEAN D’ORGEIX…
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AVENTURIER
N°10 Co n f i d e n c
es
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Jean d’Orgeimx e Le gentilhom de brousse
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par
Bruno
de
CI-DESSUS, AVEC
CESSOLE BRUNO DE
A
CTEUR
E ET DE THÉÂTR
qu’en étant coutume de dire faisait,lui qui avaitjamais qu’un battu! » ans qu’il a quitté ,on n’était demandé à oilà plus de trente et les fauves pour second téléphone, lorsque j’avais évoquer Au e chasse ir pour l’Afrique, la grandagnons de sa jeunesse, les Jean d’Orgeix de me recevo s perçu comme comp ,j’avai d’Oraux chasse ir Jean de reven ses souvenirs ant le nom de la lecture du récit chevaux. Et pourt ,chezlesguidesetleschas- une sensible réticence,que it en partie ex. Tudert m’ava geixsuscitetoujours oir,respectetadmiration de Christian de an d’Orgeix semble éprou inentn raucont chasse ts de seursd e.Au vrai,Je ambigus. de brousse,réci l’ACP, pliqué des sentiments Dans Nouvelles antainedeguidesde ver envers la chasse eceparadoxe :avoir contés parunequar t, évoquant une chasse au Commentrendrecompted des plus grands Christian de Tuderil,où Jean d’Orgeix excel- mérité la réputation d’un chasseur, et moins lion – chasse,écrit- cette confrontation,parfois guides de chasse sans être us pris, en Puidans lait, « trouvant danger,un adversaire digne de encore, tireur ? Rendez-vo a posé ses baeur le dans le risque et cela une certaine justification saye, où cet éternel voyag d’Orgeix domine par » – s’est plu à gages. La maison de Jean ya lui,et donnant s’étripèrent, il et er le droit de tuer au fait de s’arrog ifique hommage à celui qui un paysage bucolique où Lothaire s partisans de rendre un magn son ami. plus de mille ans,le e et de Charles et fut son maître ix, se souvient-il, fut un pro- ceux de Louis le Germaniqu noy. Fonte « Jean d’Orge l le tour de force à la bataille de ption,réussissant être chasseur ! le Chauve, -vingt-un ans,Jean d’Orgeix,s’i d’exce nel fession A quatre an, rôle titre où plus grands sans pouvoir vivre la d’être parmi les sveltesse du Capit ce métier pour r n’a plus la à vingt-cinq ans, a conservé (…) Il avait choisilui plaisait,puis pour essaye se.L’ans’illustra qui geancedela jeunes tacle, eenques- il dans un cadre flammeetl’intransi veau,pourseremettr de saut d’obs re quelquechose denouréussissait dans un métier ou cien entraîneur national victoi la à e t pe de Franc ssait plus.E tion, car dès qu’il qui mena l’équi ine,cela ne l’intére dans une discipl panache il concevait ce qu’il l’on sait avec quel
PHOTOS : JEAN
D’ORGEIX
NATIONAL E, JEAN D’OBSTACL FUT AUSSI D’ORGEIX ES L’UN DES GUID LES PLUS DE CHASSE . RENOMMÉS
: S SOIXANTE DÉBUT DES ANNÉE NAGEANT JEAN D’ORGEIX , PANTHÈRE GNIE DE SA EN COMPA OVANDJIA. LA RIVIÈRE
ZOUMA, DANS
Jours de Chasse
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UN HÔTE
CHASSE. UN HYMNE AU RÊVE
ET À L’AVENTURE.
SACHA DE MONTBEL DANS SON APPARTEMENT PARISIEN DEVANT
“SABLE ROYALE” OU HIPPOTRAGUE NOIR. CETTE GRANDE ANTILOPE EST
CETTE SUPERBE
RECONNAISSABLE À SES IMMENSES CORNES EN LAME DE SABRE.
Comment avez-vous contracté le virus de la grande chasse ? – Tout bien pensé, cette passion m’a attrapé inconsciemment dès mon enfance.Par le rêve du voyage.Enfant,par les livres que j’avais lus et relus, je rêvais de conquérir le monde, un
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réal, en piques de Mont aux jeux Olym de sillonner le monde 1976, continue ses conseils aux cavapour prodiguer progresser grâce à la de liers, désireux très grand pédagogue méthode de ce Dans le bureau où il . de l’équitation s, coupes, livres, trome reçoit, photo les neuf vies du chephées, évoquent gentilhomme d’avenvalier d’Orgeix, re aurait pu inspirer s raptures, dont la carriè s.Parmi les photo plusieurs roman res en compétition de pelant ses victoi n épreuves de voltige sauts d’obstacle,erôles au théâtre et au aérienne, ou ses ent celle de Louis Jouconquiert le titre d’initiation, il amateur,ce qui cinéma,se détach aires de scène et de e avoir un an réputé. Après Le de champion de Franc ssionnel. Entre n. Sur la vet, de ses parten jeune premier s d’équitatio dont profe te ses compagnon en bonne place la un é dans vingt-trois films, Gui- l’incite à passer pionnats, il dispu de cheminée, figurede Pomme, le cheval tourn n,en 1946 et le Napoléon meetings et cham te-quatorze présenles plateaux de Capita plaque de Sucre quatre cent soixan de voltige aérienne. il abandonne rta la médaille ne 1954, Je en « . rempo try, il ues l s de avec leque de compétition immo- tations publiq et 1962, il jeux Olympique pour les pistes fois, en 1960 monde à d’être -t-il, deux par bronze aux confie Et rtais pas, pionnat du compétiLondres, en 1948. s.C’est à l‘âge de supposur un tournage quand une triomphe au chamtemps, deux voyages kiloimage bilisé cents sur r Entre Retou pas le tenait à deux ipe Coventry.mois en Afrique lui ont comvaleur n’attendant ran- tion équestre se uit ans,il partic 58, onze ans – la de là.» A dix-h s – que Jean-F le titre de quatre elabrousse.En19 nombre des année eix, sous le pseu- mètrespremiers concours sous d’Or- muniquélafièvred ntissage de guide d’Org chevalier e son appre ières à ses te çois de Thonel fait ses prem lui restera – de ême il entam lle, l’année suivan du Che- – qui sous lequel son père, lui-m t. de chasse et s’insta ., qui deviendra donyme de Paqui inscri e dans l’Auberge armes au théâtr ans, déjà vétéran des geix, cavalier de concours l’a trois en Oubangui-Chari la RCA. nce, de ancien vingt plus .A penda rte la l’indé mille reval Blanc sept ans, il rempo ille de après qui comptait pour moi,c’était à son actif trois « Ce chasse neuf cent En épreuves, dont la méda planches, il a ux,plus que la théâtrales dont ans, le cents présentations brousse et les anima de guide de chasse, de vingt-quatre ou. bronze olympique. he.A coups métier le d’affic aux ssé en tête le Daun qui me perde J’ai embra Puis deux nouve d’un théâtre, c’était le seul moyen de l’équitation voilà à la tête e ne le retient pas,le cirès parce que e le détournent Quand le théâtr où il fut, assure Jean foudrniveau, l’avion et l’Afrique.Ap te, haut sollici , cinéma néma le Dictionnaire du 43 Tulard dans son
Jours de Chasse
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de
Cessole
monde de jungle,de brousse,de toundra,habitées par des animaux plus extraordinaires les uns que les autres. La chasse? D’une famille de chasseurs,cet univers ne m’était guère inconnu. Comme nombre d’adolescents, j’avais une carabine – une 5.5 – avec laquelle je tirais les grives dans les arbres à une vingtaine de mètres, au terme d’une longue approche. Ces journées où je revenais avec une dizaine de grives sont inscrites à jamais dans ma mémoire. C’est sans doute de là que m’est venue cette passion pour l’approche. Le démon de la grande chasse s’est emparé de moi un peu plus tard. A vingt-trois ans, je suis parti pour l’Afrique où j’ai séjourné pendant une vingtaine d’années. C’est d’abord l’Algérie,où j’ai été journaliste.Mais je ne chassais pas. A aucun prix, je ne voulais retourner en France. J’ai sauté sur l’occasion de m’occuper d’une usine de cigarettes en Afrique noire. C’était l’Afrique Equatoriale Française comme on l’appelait encore. Congo, Gabon, Tchad, Centrafrique. Au fur et à mesure de mes tournées professionnelles, j’ai découvert tout seul la grande chasse.Enfin presque.Une voiture,un lit-picot,un chauffeur-mécanicien, un cuisinier, on partait à l’aventure. On recrutait les pisteurs sur place.Le permis grand gibier de l’époque laissait aux amateurs une
Lesquelles ? – C’est d’abord Omer Sarraut, ce grand monsieur de la jungle indochinoise qui avait partagé l’équipage de l’ex-empereur Bao Daï et qui avait tiré des gaurs,des buffles d’eau,des tigres… Avec la perte de l’Indochine, il s’était installé à Brazzaville comme avocat. J’ai appris énormément à ses côtés.Quel pisteur et quel chasseur,passionné par l’approche ! Un exemple pour présenter ce grand broussard: Omer mettait un point d’honneur à approcher le plus près possible d’un buffle à 30 ou 40 mètres alors qu’il aurait pu le tirer à 100 mètres. C’est encore lui qui m’a formé au code d’honneur de la grande chasse:ne jamais ni approcher ni tirer de la voiture, chasser à pied, s’interdire de tirer des femelles et les animaux immatures… Et puis il y a eu François EdmondBlanc, presque un grand oncle. C’est l’un des pères de la grande chasse française, doublé d’un immense naturaliste.
très gros gibier:buffle,éléphant,lion,léopard.J’en ai pas mal tiré dans de bonnes dimensions et dans des conditions toujours sportives mais dans le confort – nouveau pour moi – des camps à l’anglaise, et avec les meilleurs guides du moment. C’était passionnant.Je n’ai pas connu d’incidents majeurs à l’exception de la charge d’un éléphant il y a très longtemps au Mozambique et de quelques recherches de buffles blessés dans les hautes herbes.Je dois reconnaître que la seule fois où j’ai vraiment eu peur,c’est avec un léopard.Je pensais l’avoir seulement – et malheureusement – blessé. Il fallait aller le chercher, c’est le devoir de tout chasseur.C’était vraiment impressionnant,dans la nuit, sachant que le fauve pouvait vous tomber dessus à tout moment.Heureusement,il s’est avéré – chance ou malchance? – que je l’avais raté! Puis, il y a eu l’Asie et les hauts plateaux de l’Himalaya.En 1976,sauf erreur de ma part,nous avons été,avec quatre amis chasseurs,les premiers Français à chasser les argalis dans les massifs de l’Altaï,dans la montagne aux mille béliers,depuis les extraordinaires expéditions du vicomte de Pon-
Après l’Afrique de l’Ouest,quels sont les territoires et les gibiers qui vous ont le plus fasciné? – Tous.Une de mes devises,empruntée à Gérard de Nerval,est:«Voyager pour vérifier ses rêves.» C’est pour cela que j’ai rarement chassé deux fois de suite au même endroit. J’ai chassé pratiquement dans tous les bons territoires. A cette époque, ma génération s’intéressait avant tout,à côté des grandes antilopes,au
Jours de Chasse
HIVER 2001
SOUVENIRS
D’EXPÉDITIONS EN
AFRIQUE
AUSTRALE.
CI-DESSUS, UN DOUBLÉ DE BUFFLES CAFER”, DE
“CAFER“VIEUX
MÂLES MISOGYNES”.
CI-DESSOUS, UN BEAU KOUDOU AU ZIMBABWE.
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Michel Déon de l’Académie française
◆ A
“La chasse est peut-être bien un art…”
près les disparitions de Maurice Druon et vers les étendues sauvages du Canada.Tout compte fait, de Pierre Moinot, Michel Déon demeure – avec si Michel Déon peut se revendiquer chasseur, ce serait, peut-être Érik Orsenna qui, semble-t-il, s’est mis sans doute, à la manière de Stendhal, adepte jamais récemment à la chasse – notre seul académicien blasé de la“chasse au bonheur”.Et n’est-ce pas le propre chasseur.Même s’il n’arpente plus les landes et les d’un écrivain que de se vouloir traqueur de beautés, et marais d’Irlande en quête de bécasses et de bécaspiégeur de sensations,pour faire partager le butin de sa sines derrière ses chiens, il n’en garde pas moins chasse à ses lecteurs? B . de C. les réflexes du nemrod qu’il a été,comme son personnage de la Montée du soir qui,lors d’une marche “Je ne suis pas venu à la chasse par tradition familiale. en montagne, ne peut s’empêcher, apercevant un Mon père ne chassait pas bien qu’il eût rassemblé une assez chamois,de faire mine de le prendre en joue,avec belle collection d’armes à feu,pour le plaisir je crois et peutsa canne. Et, toujours, un magnifique braque de être parce que ça le distrayait de passer une heure ou deux Weimar,l’accompagne dans ses promenades solidans un stand de tir.Autant que je me souvienne, c’était un taires à travers les bois. À bien chercher, un lecremarquable tireur, maniaque des règles et des prudences teur curieux trouvera dans les romans ou les réqu’il m’a enseignées.Il est probable que,enfant des villes,la cits de Michel Déon,d’Un Nature lui a manqué dans taxi mauve à Cavalier,passe son enfance et son adolestonchemin!quelquespages cence. La Nature… enfin évocatrices d’une passion pas toute la Nature puisqui, jamais, pourtant, ne qu’il aimait la mer et la voile tintlaplacequ’elleoccupe plus que tout autre sport, dans l’œuvre d’un Maumais par la Nature j’entends riceGenevoix,d’unPierre essentiellement les prés, les Moinot ou d’un Jim Harbocages, les forêts, les lacs, rison. les montagnes dont je n’auC’est que, semble-trais pas su grand-chose moi-même si la déclaration il, le “noble déduit” fut de guerre, en 1939, ne d’abord pour lui un art de m’avait initié à sa façon un vivre,unemanièredeparticiperauxcyclesdelana- MICHEL DÉON, EN 1965, À L’ÉPOQUE DE LA “CHASSE AU BONHEUR”. peu rude, il est vrai. J’ai d’abord fait mienne une ture,de se fondre dans un phrase de Céline qui allait fort bien avec mes réticences : paysage,ou de prendre part aux rites amicaux qui « J’aime pas la guerre,d’abord ça se passe à la campagne et,moi, ponctuent une après-midi de chasse à la camla campagne ça m’emmerde! » Se coucher dans un fossé gorgé pagne.Plus spectateur qu’acteur,et témoin,contid’eau,ramper dans la boue,pénétrer en silence dans une fonûment émerveillé,du spectacle de la nature et de rêt apparemment endormie et bourrée de pièges, prévoir le la vie animale: c’est ainsi que l’on pourrait définir temps, humer le vent, retenir son souffle, quelle bonne éduMichel Déon,pour qui,à l’instar de Pascal,la prise cation pour un chasseur! J’ai pris là quelques leçons qu’une compte moins que la poursuite. En témoigne son enfance campagnarde m’aurait données moins sévèrement, beau récit, Bagage pour Vancouver,où la traque d’un mais, un jour, ces leçons m’ont servi. ours devient pur prétexte à un vagabondage à tra-
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L’ÉCRIVAIN, EN IRLANDE, EN COMPAGNIE DE SON CHIEN. CI-DESSOUS, LE RITE DU “HOT WHISKEY”, AU PUB, AVANT LE “FOX-HUNTING”.
Pour être précis,disons que j’ai commencé à chasser à partir du moment où j’ai passé les hivers en Irlande.En dehors de mon travail personnel,je n’entrevoyais pas d’autres passe-temps. Aidé par un guide (guilli),j’ai découvert le terrain.Assez vite pour être en mesure de me promener seul, tout d’abord avec un setter irlandais assez médiocre, mais obéissant puis avec,maintenant,quatre générations de braques de Weimar. Immenses satisfactions! Il m’est arrivé d’être invité à des battues, et j’ai simplement détesté. Sans doute est-ce parce que tout semble vous être servi sur un plateau. Un massacre sans gloire, sans appel au flair, à l’expérience comme à la surprise et à l’intuition. La chasse devant soi est plus équitable : le gibier garde une chance et je connais peu de spectacle aussi passionnant que le travail du chien. Si beau que,parfois, on néglige de tirer. Je n’ai pratiquement chassé que des oiseaux,mais en vérité,surtout des bécasses et,de préférence,des bécassines qui se mangent “au bout du fusil”, détail appréciable parce que c’est le meilleur gibier et qu’elles ne pèsent guère dans la gibecière quand, au retour, on doit traverser une tourbière ou grimper une montagne. Je n’ai pas suivi l’équipage de mon épouse, les East Galway Foxhounds, mais je les ai poliment salués au départ de chaque chasse et retrouvés au pub où ils rallient après quelques heures de galop et de saut.Non,merci je ne monte pas à che-
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AUTOMNE 2009
val, non que je tienne tant à la vie (un président de la République irlandais et un ambassadeur de France à Dublin sont morts à la chasse) mais un mauvais dos m’a rendu prudent. Il faut savoir qu’il n’y a rien de plus casse-gueule que la chasse à courre du renard en Irlande.On saute n’importe quoi:barrières, barbelés, rivières, murs. Il est prudent de se réserver une chambre dans un hôpital de la région.Nous en avions un très proche, tenu par les Sœurs de la Charité, le Calvary, que j’avais surnommé le Cavalry où toute la famille à tour de rôle s’est faite soigner. Le fox-hunting est toujours pratiqué en Irlande. Ce n’est pas un sport réservé à une classe de la société comme en
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N°25 Co n f i d e n c e s ◆
PHILIPPE CHARDONNET, “LA CHASSE
EN PAYS MASAÏ.
EST UN OUTIL MAJEUR
Philippe Chardonnet
DE CONSERVATION MAIS IL RESTE COMPLÉMENTAIRE DES AUTRES…”
“Préserver avec l’homme”
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Propos recueillis par Bruno de Cessole et Humbert Rambaud
D
éveloppement durable, biodiversité, respect des créé toute une infrastructure chapeautée par un ministère de écosystèmes… Autant de mots qui peuvent agacer, à force l’Environnement à une époque où cela paraissait plutôt ind’avoir été entendus et ressassés depuis maintenant plus de congru.Par ses voyages,il avait une conscience aiguë des medix ans. Méfiance aussi envers ces concepts quand ils éma- naces qui pesaient et qui pèsent encore sur la faune sauvage. nent des tenants d’un “écologisme” le plus radical dans le- C’est aussi lui qui a été à l’origine de la convention internaquel l’homme n’a pas sa tionale dite de Ramsar,lieu place. Pourtant, des orgad’Iran où a été signé, en nisations n’ont pas attendu 1971, un accord d’enverle réveil de la “conscience gure mondiale sur la proécologique”pourattirerl’attection des zones humides tention des puissants sur la et des oiseaux d’eau.Il vousituationcritiqueencertains lait aller plus loin. D’où sa points du globe,de la faune fondation qui a pour objet sauvage et de ses habitats, la conservation de la faune et pour agir en faveur d’une sauvage, spécialement la écologie “intelligente”. La gestion des espèces souFondation internationale mises à une utilisation par pour la gestion de la faune l’homme, avec un souci (Fondation IGF), organipour les pays en dévelopsation non gouvernemenpement qui ont d’autres tale reconnue d’utilité pupriorités et plus de besoins. blique,est sans conteste de En quoi se distingue-t-elle celles-là. Fondée il y a des autres organisations? presque trente ans par SAI PHILIPPE CHARDONNET EN 2005 AU MOZAMBIQUE. “TOUJOURS – D’abord par la taille. le princeAbdorreza,un des ASSOCIER LES POPULATIONS LOCALES À NOS ACTIVITÉS DE TERRAIN.” Comparés à d’autres assofrères du chah d’Iran, disciations – nord-amériparu en 2004, et d’abord dirigée par Bertrand des Clers, elle caines notamment,qui emploient dix à cent fois plus de perest aujourd’hui présidée par Yves Burrus. Son directeur gé- sonnes –,nous sommes plus modestes.En France,au contraire néral,le docteur-vétérinaire Philippe Chardonnet,spécialiste des pays anglo-saxons, nous n’avons pas une culture du don des pays tropicaux, explique à Jours de Chasse les tenants et très poussée, en dépit des avantages fiscaux maintenant acles aboutissants de la Fondation IGF. cordés aux donateurs,notamment aux entreprises.Aussi,nous devons recourir à d’autres modes de financement: nous répondons à des appels d’offres des agences de coopération Quel était l’état d’esprit du prince Abdorreza ou nous offrons nos services d’expert aux gouvernements… quand il a œuvré à la création de la Fondation IGF? – Personne n’ignore que le frère du chah était un grand chas- Mais en tout état de cause,nous avons été contraints de choiseur,détenteur de nombreux trophées records de grands mam- sir une stratégie de niches,c’est-à-dire d’intervenir là où il y a mifères des cinq continents. Mais il est moins connu en tant le moins de concurrence avec les autres associations. que passionné de faune sauvage qui avait mis en place dans C’est-à-dire… son pays un réseau de millions d’hectares de parcs nationaux, – Aller dans des sites difficiles où peu de gens veulent aller, de réserves de chasse et d’autres zones protégées.Il avait aussi travailler sur des espèces qui ne font pas ou peu l’objet d’autres
Jours de Chasse
◆
ICI, EN RÉPUBLIQUE 2001. EN BAS, CAPTURE DE BUFFLE 2001.
CENTRAFRICAINE EN
AU TCHAD, TOUJOURS EN
travaux.C’est pourquoi,par exemple,la Fondation IGF s’est intéressée à la Mongolie dès ses débuts, afin d’aider les autorités mongoles à préserver la grande faune du Haut Altaï, l’argali,l’ibex,le léopard des neiges,à une époque où cela ne passionnait pas grand monde. Avec le gouvernement mongol,nous avons,entre autres,créé une réserve de 10000 hectares dans le Haut Altaï puis, en 1982, une autre d’un million d’hectares dans la taïga, et formé des agents nationaux. Après des années de braconnage,la situation a été redressée de manière spectaculaire, le statut de conservation de l’argali s’est amélioré et des quotas réalistes de prélèvement ont pu être établis. La Fondation IGF, c’est encore la réintroduction d’espèces prestigieuses,telles que l’oryx algazelle et l’addax,en Tunisie,d’où ils avaient disparu.C’est aussi le sauvetage du cerf des marais en Amérique du Sud, la lutte antibraconnage des éléphants en République centrafricaine. Un de nos autres champs d’action est l’amélioration des connaissances sur des espèces mal connues.En 2003 et 2004, avec nos partenaires de RCA aidés par l’Union européenne, nous avons posé des colliers émetteurs sur cinq élands de Derby – une première mondiale – afin d’étudier cette magnifique antilope, la plus grande du monde et paradoxalement l’une des plus mal connues. Nous avons fait de même pour l’éléphant d’Afrique de l’Ouest.Nous allons poursuivre sur le lion d’Afrique de l’Ouest et du Centre, sur le buffle de ces mêmes régions, sur le mystérieux bongo… Mais le point commun à toutes nos missions, c’est que nous attachons la plus grande importance à la dimension humaine. Notre devise est claire:“Conserver la faune dans un monde en développement.” Qu’est-ce que cela signifie? – Nous nous efforçons de toujours associer les populations locales à nos activités de terrain. À la Fondation IGF, nous considérons que l’homme fait partie de l’écosystème. Nous ne sommes pas partisans d’un protectionnisme jusqu’au-
AUTOMNE 2006
boutiste qui considère la nature comme un sanctuaire dans lequel l’homme n’a pas sa place.Concrètement,souvent,une zone sanctuarisée en Afrique signifie que les habitants ont été expulsés de leurs terres, terres qui se trouvent donc “livrées” à elles-mêmes, impliquant alors une lutte incessante et coûteuse pour empêcher les interférences des communautés riveraines souvent frustrées, parfois en quête de revanche.Tant qu’il n’y a pas de“choc”,cela peut bien se passer, mais s’il survient une secousse politique, une grave sécheresse,une famine,le sanctuaire risque de voler en éclats. À la clé souvent,le braconnage de subsistance passe au stade commercial avec une amplification du trafic de viande. Il faut bien comprendre que notre vision de la conservation n’est pas facile à concilier avec les réalités du terrain. Il n’est pas aisé de dire que la culture du coton devrait être “optimisée” parce qu’elle est dévoreuse d’espaces naturels et diffuseuse de polluants phytosanitaires,alors même qu’elle constitue l’un des premiers outils de développement économique de nombreux pays en Afrique subsaharienne. Les conflits entre l’homme et la faune sont un autre défi. Quand des éléphants menacent les champs, les paysans font tout pour les repousser,mais si des dégâts compromettent la sécurité alimentaire du village,il devient alors difficile d’empêcher les réactions d’autodéfense. C’est la même chose au Pantanal avec les jaguars dans les élevages de bétail.Nous apportons notre aide pour apaiser ces conflits. De plus, en Afrique, sous l’effet de la démographie et de l’urbanisation, l’élevage domestique ne suffit pas à nourrir les populations. Zone protégée ou pas,les nécessités alimentaires se font plus criantes et la pression sur la faune sauvage se fait plus forte.
N°18
02 HIVER 20
02 HIVER 20
Co n f i d e n c e s ◆
Urbain Cancelier L’acteur qui aimait la chasse
◆ I
Propos
recueillis
par
l a joué les plus grands auteurs et tourné avec les plus grands,aussi à son affaire devant une caméra que sur les planches.La marque d’un bon acteur,a-t-on coutume de dire,est de s’effacer devant le personnage qu’il interprète.Il était un Louis XVI touchant dans Ridicule et un terrible directeur dans Frou-frou les Bains. Et que dire de son interprétation du redoutable épicier Collignon,tout en véracité et en férocité,dans le Fabuleux destin d’Amélie Poulain? Avec une voix à la Pierre Brasseur et un physique sorti tout droit d’un roman de Dumas,l’homme a une présence naturelle qui n’a rien d’une posture dont se complaît à outrance notre époque.Derrière l’acteur se cache un vrai basde-cuir.Ce n’est pas un homme d’aujourd’hui que nous tenons là,mais une figure d’autrefois,celle de l’Ancien Régime,celle d’un gentilhomme campagnard truculent,à l’humour décapant,qui vit au rythme des saisons,des chasses,avec ses chiens et ses chevaux.C’est un euphémisme que de dire qu’Urbain Cancelier peut apparaître“décalé”dans ce milieu qu’est le spectacle.Il faut aller le surprendre dans son repaire près d’Étampes,dans sa sellerie qui sent bon le cuir,la graisse et les chiens, au milieu de trophées à quelques mètres de son cheval Arsène,pour comprendre que notre homme est habité par le feu sacré du noble déduit.
Humbert
Rambaud
Lorsqu’on observe votre demeure, la chasse et la campagne ne semblent jamais vous quitter ? – En effet. En paraphrasant le grand Montaigne, les plus grands vices prennent leurs plis dans notre plus tendre enfance. Pour ma part, la chasse n’a pas échappé à cette maxime. Issu d’une famille de chasseurs, il pouvait difficilement en être autrement. Mon grand-père paternel, que je n’ai pas connu, était passionné de chasse et de piégeage. Mon père a lui aussi été pris par tous les bouts de la chasse.Tout petit, je le voyais partir avec son fusil, je lui remettais solennellement une carotte enveloppée dans du papier de soie à l’attention de Jeannot lapin, rêvant du jour où je l’accompagnerais. C’était l’époque bénie où les perdrix n’avaient pas encore fait figure de martyrs. C’était la fièvre des belles battues. C’était encore l’heureuse époque où la chasse était l’âme des campagnes. En exagérant à peine, la chasse était la vie comme la vie était la chasse. Mon père, sans doute touché par le germe de la lassitude, n’a plus pris son permis et n’a simplement rechassé qu’une ou deux saisons en Sologne à la fin des années soixante-dix, quelque temps avant de disparaître. Nous n’avons jamais partagé une journée de chasse. Et vous-même ? – Comme tous les enfants et les adolescents au même âge, j’ai braconné merles et grives avec une 9 mm. En 1976, j’ai pris mon premier permis l’année même où fut institué l’examen. J’ai réalisé un sans-faute. Sans aucun mérite d’ailleurs: je n’avais pensé qu’à cela toute l’année, au détriment de mes études. Ma première saison ne fut guère facile. C’est cette année où j’ai dressé mon braque sur des cailles d’élevage. J’en parle parce que ce chien m’a laissé d’immenses souvenirs: il pensait et devinait mes ordres. Malheureusement, on me l’a volé, il avait 4 ans. >> URBAIN CANCELIER À CHEVAL. “CE QUE J’AIME DANS LA CHASSE, C’EST QU’ELLE EST INTEMPORELLE ET QU’ELLE PERMET DE REMONTER LE TEMPS.”
Jours de C HASSE ◆
belle latitude. Quand j’ai commencé à chasser, il autorisait, je crois, pour l’année le tir de quatre éléphants, et d’une dizaine de buffles mâles. On ne chassait ni pour la viande bien sûr ni pour le trophée.Pour le plaisir simplement et par goût de l’aventure. Et puis, dans la connaissance de la chasse et des animaux, deux rencontres m’ont marqué pour le restant de mes jours.
N°37
42
12
acha de Montbel. C’est un nom et une légende dans ce qu’on appelle communément la grande chasse. A son actif, des dizaines d’expéditions où les mots“aventures” et “aventuriers” prennent tout leur sens. Buffles,crocodiles,grandsfauves,mouflons… Rares sont les animaux qu’il n’ait tenté un jour d’approcher.Asie,Afrique, Océanie,Amériques, Europe… Rares sont les pays dontiln’aitfoulélesforêts, les brousses, les steppes oulesdéserts.Pendantprès de cinquante ans, Sacha de Montbel a eu l’insigne privilège de côtoyer des grands chasseurs,devenus aujourd’hui des mythes, qu’ils s’appellent Omer Sarraut, François Edmond-Blanc ou le Prince Abdorreza. De la même manière, il a vu l’évolution de la grande chasse: despremierssafarisàl’avènementdelagrandechasse sportive organisée.C’est à l’occasion de la parution des éditions espagnoles et américaines de son livre de souvenirsGrandesChasses(EditionsduGerfaut)que nous l’avons rencontré.
52
Cessole
V
, CAVALIER DE CINÉMA AL, INTERNATION DE CHAMPION IENNE, VOLTIGE AÉR ENTRAÎNEUR
SA VISION
MENT DE SON CAMPE
INHABITUEL -DJALLE. À OVANDO SÉE D’UNE TRAVER À DROITE, LORS EN 1960. DU SAHARA
propos recueillis Rambaud et Bruno
Humbert
S
NOUS LIVRE
CHASSE
propos recueillis Bruno de Cessole et Humbert Rambaud
◆ par
DE LA GRANDE
DE GRANDE
“Chasser est autant un art de vivre qu’une vision de la société” ans le monde politique, Gérard Larcher est ce qu’on appelle communément une figure, tant par son physique à la Philippe Noiret, sa voix de stentor, que son parcours professionnel. Car avant d’entamer une brillante carrière politique – il fut élu pour la première fois sénateur en 1986, a été ministre du Travail dans le gouvernement de Dominique de Villepin et est maire de Rambouillet depuis 1983 –, et avant de briguer la présidence du Sénat ces prochaines semaines, il exerça pendant quatorze ans le métier de vétérinaire – il suivra notamment l’équipe de France de concours complet et de concours hippique –, un “métier rêvé”, dit-il. De la chasse, il en connaît bien des contours pour être habité par le feu sacré, et pour avoir soutenu sans faille le Salon de la chasse de Rambouillet.Il s’en ouvre à Jours de Chasse.
VEC PRÈS
SACHA DE MONTBEL
DES PASSIONNÉS
◆
“Voyager loin pour vérifier ses rêves”
A
DERRIÈRE LUI,
(XAVIER LEGENDRE, PHILIPPE CHARDONNET),
Co n f i d e n c e s
◆
D’EXPÉDITIONS
DES CHERCHEURS
N°33
55
PRINTEMPS 2007
Co n f i d e n c e s
DE CINQUANTE ANS
ARTISTES
61
◆
Sacha de Montbel
ENTRETIEN
L’INSTINCT
DANS UN PASSÉ,
Jours de Chasse
PRINTEMPS 2007
MONTBEL
DE SON AMI
PAUL DESMARAIS (À DROITE).
◆
DONDE/CLUB FAUNE
DANS LE DOMAINE
Jours de Chasse
N°6
MONTBEL
SI ELLE
GRAND NORD.
PHOTOS : MARC CHARUEL - RUE DES ARCHIVES/TAL
MAURICE DRUON, AU CENTRE, DE PROFIL, AVEC
DANS LE
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CIRAD/FONDATION IGF
DR
QUI S’INSCRIVENT
DANS LES ANNÉES
CINQUANTE.
MAURICE DRUON LORS D’UNE BATTUE DE FAISANS AU QUÉBEC
D’AMITIÉS.
RESPONSABILITÉ.
NI PRÉJUGÉS,
deux perdreaux qu’on apporte dans son carnier ou bien le repas solide, savoureux et joyeux qui la termine ? Les nostalgiques de la conscription font valoir le brassage des classes qui s’opérait par elle. La chasse n’en fait-elle pas LE PIQUEUX ET LES autant ? Où donc voit-on le méCHIENS DU RALLYE decin et le garagiste,le magistrat VOUZERON-SOLOGNE. et l’agriculteur, le notaire et le C’EST AVEC CET commerçant, l’agent d’assuÉQUIPAGE QU’IL SERVIT rances,l’ébéniste,le directeur de LE DERNIER CERF À la banque, le maître maçon, le CHAMBORD EN 1947. professeur de collège,l’employé des postes marcher au même pas, en ligne, ou bien postés pour attendre le gibier rabattu, et heureux de se retrouver ensuite à la même table, se passant, parmi les rires, les pâtés et les bouteilles de vin ? Ce qui rassemble les chasseurs, ce n’est ni la profession, ni les intérêts, ni les idées politiques : c’est l’amitié. Et cela est vrai à tous les niveaux, qu’il s’agisse de la petite chasse locale,ou des chasses données dans les grandes propriétés,et où le voisinage est convié avec les invités parisiens. « Ah ! vous chassez ! Alors venez ! » est une phrase bien souvent entendue et qui est une marque instantanée de cordialité. La chasse ne divise pas, elle réunit. N’est-il pas significatif qu’elle ait des défenseurs au sein de tous les partis, de l’extrême droite à l’extrême gauche, dans un effacement parfait des idéologies ? Aujourd’hui où tout est déclaré culture, le fromage CI-DESSUS,
IMPROMPTU
CYNÉGÉTIQUE
EST UNE
NICOLAS VANIER, CHEZ LUI EN SOLOGNE. PAGE DE DROITE, LORS D’UNE DES NOMBREUSES EXPÉDITIONS
grâce à la mise en place du plan de chasse décidé et imposé pardeschasseurs,ontvuleurspopulationsprogresserdemanière exponentielle (je mets à part le cas du sanglier qui, en bien des régions, a été totalement “artificialisé”), mais du petit gibier, notamment du faisan. Comment peut-on parler de chasse quand on voit ce qu’on appelle pudiquement du gibier de tir, lâché la veille quand ce n’est pas le jour même. Pour tout chasseur qui se respecte, le gibier doit avoir la chance de se défendre de toutes ses forces, en animal libre. Sinon, il ne faut pas chasser… Qu’on ne se méprenne pas sur mes propos. Si bien des chasseurs ont pris conscience que la chasse cueillette du XIXe siècle est terminée, beaucoup reste à faire. C’est-à-dire… Il faudrait interdire tous les lâchers de tir et n’autoriser que des lâchers avant l’ouverture générale pour inciter les chasseurs à aménager, à gérer leur territoire tout au long de l’année. Qu’ils soient de vrais gestionnaires et non plus des consommateurs.Que les pouvoirs publics trouvent des mesures fiscales pour inciter le monde agricole à trouver un terraind’ententeaveclemondecynégétiqueenmatièred’aménagements et de repeuplements.Dans le même esprit,pour une bonne gestion des migrateurs qui n’ont rien d’un capital inépuisable, il faudrait instaurer – plus que le prélèvement maximum autorisé– des bracelets par zones… Mais personne n’ignore qu’en France, dès qu’il s’agit de bouger, les Français pèsent une tonne… >>
passésdanscesrégionsdel’extrême,aussibienaveclesInuits qu’avec les Indiens,la chasse n’est plus un passe-temps élégant, une foucade, ou une simple passion, mais tout bonnement une nécessité absolue. Comme tout prédateur,“Si tu ne tues pas, tu meurs”. C’est quelquefois tuer ou être tué. La vie sauvage est brutale, d’une beauté tragique. Je n’oublierai jamais quand j’ai été suivi aussi bien dans le Grand Nordcanadienquelorsdel’Odysséesibériennepardeshordes de loups… Sans forfanterie aucune, je peux dire que j’ai vécu la chasse et de la chasse. Dans votre quête de l’extrême, on devine que vous devez porter un regard acéré sur la situation de la chasse française… En effet. J’ai connu les dernières années de gloire de cette Sologne, à qui la chasse doit tant – immortalisée par GenevoixetVialar–,oùlegibierpouvaitjouersapartie.Après, je me suis efforcé de toujours rechercher du gibier dans la plénitude de ses moyens. Pour ne rien vous cacher, je ne suis guère en phase avec bien des comportements qui sont tout bonnement inacceptables. Qu’est-ce que la chasse? C’est chercher, trouver, poursuivre, guetter et s’emparer d’un gibier naturel dans son milieu naturel, un gibier qui « sait si bien ruser et nous mystifier » pour reprendre les mots de Vialar. Or, que constate-ton?Àcôtédeshommesquidéfendentavechonneurlachasse française,qui réfléchissent à entretenir des territoires dignes de ce nom, la chasse française est totalement artificielle par bien des aspects.Je ne parle pas ici des grands animaux qui,
Dans vos ouvrages, vos documentaires, vos longs-métrages, la chasse de subsistance est omniprésente. Chez vous, est-ce une nécessité ou une passion? Au risque de paraître d’un classicisme qui frise le convenu, j’ai toujours connu la chasse. Je suis né en Sologne,terre de chasse s’il en était.Aussi,respirer la campagne, sentir les mystères de la vie sauvage qui nousdépassent,chasser, pêcher n’était qu’un prolongement naturel de la vie de tous les jours. Chasser ou ne pas chasser, la question ne se posait même pas. Après, dès l’âge de 17 ans, j’ai répondu à l’appel du Grand Nord, les “pays d’en haut” comme je les surnomme. Plus qu’un besoin, unepassionviscérale. Au cours des mois
P.-A. ROULET/FONDATION IGF
SANS TABOUS,
sure-t-il, l’Odyssée sibérienne, qui l’a emmené, il y a tout juste deux ans, depuis Irkoutsk sur les bords du lac Baïkal jusqu’à la place Rouge de Moscou. C’est encore une vingtaine de livres, plus d’une dizaine de films dont le Dernier Trappeur, sorti en 2004, ou l’histoire discrètement poignante de NormanWinter, récit à peine romancé d’une année de la vie du dernier trappeur,qui joue son propre rôle dans la splendeur des paysages du Yukon.Ce que l’on sait moins,et bien qu’il ne s’en soit jamais caché, c’est que Nicolas Vanier n’a jamais nié, ni renié sa qualité de chasseur, et bien au-delà de la seule chasse dite de “subsistance” propre à ce genre d’expédition.
AUTOMNE 2010
URBAIN CANCELIER INTERPRÉTANT
LOUIS XVI DANS “RIDICULE” (EN HAUT) ET L’ÉPICIER COLLIGNON DANS “LE FABULEUX DESTIN D’AMÉLIE POULAIN” (CI-CONTRE ET EN BAS).
PHOTOS : PHOTOS 12/PRODUCTION/LES GARENNES
DR
PASSIONNÉS
propos recueillis par Humbert Rambaud
À
BENEDICTE PETIT
ENTRE DEUX BATTUES.
LA CHASSE
CONJURATION
ELLE
DES HOMMES
SE RÉCHAUFFENT
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l’heure où la biodiversité, la défense de l’environnement, le réchauffement climatique, sont à l’ordre du jour de tous les partis, Nicolas Vanier est de ces personnages dont on ne peut ignorer le message. Son visage et sa voix ont fait le tour du monde. Dans un monde moderne si aseptisé, il fait figure d’exception. Il tient à la fois d’un Jack London et d’un Grey Owl, pour son goût de l’aventure, pour la véracité et la constance de ses passions : la découverte et la défense de la faune sauvage du Grand Nord,telle qu’elle est,et non telle que les profanes voudraient qu’elle soit. A-t-on oublié ses huit expéditions dans le nord du Nouveau Monde et ses milliers de kilomètres ? Ce fut la traversée en canoë du Grand Nord québécois sur les traces des Indiens Montagnais.Ce fut aussi l’expédition à travers les Rocheuses et l’Alaska avec douze chevaux,vingt-quatre chiens de traîneaux,un radeau et deux canoës indiens. Et que penser de son année et demie passée dans ces mêmes contrées avec sa famille dont sa fille qui avait tout juste un an,ou son Odyssée blanche, la traversée de tout le Grand Nord canadien,avec ses chiens (« les vrais héros », dira-t-il), en moins de cent jours ? C’est aussi la Sibérie, avec entre autres, sa dernière aventure – et la dernière de ce type as-
FONDATION IGF
Maurice Druon
LES CLIVAGES,
SURTOUT
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PHOTOS :TRAVERS ERIC SIPA - AFP
BEEDIK, EN ANGLETERRE, MAURICE DRUON ET PAUL DESMARAIS (À DROITE) À
PAR-DELÀ TOUS
DÉVELOPPE
“On ne peut opposer l’homme, la nature et la chasse”
CE SONT
DR
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Plus qu’un art de tuer, un art de vivre
LE SENS DE LA
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Nicolas Vanier
LES CONFIDENCES, Co n f i d e n c e s DR
CONFIDENCES
N°2
Co n f i d e n c e s
ENTRETIEN
Confidences
N°27
Grands reportages
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N°19 D
NOTRE VOYAGE A COMMENCÉ IL Y A DIX ANS ET CONTINUE : DES GRANDS BROCARDS HONGROIS AUX CERFS DE LA FORÊT DE TRONÇAIS, DU MOUFLON IRANIEN AUX MIGRATEURS DU COTENTIN, DES ÉLANS GÉANTS DE SIBÉRIE AUX CHASSES DANS LES MARAIS VÉNITIENS DE CE COLOSSE QU’ÉTAIT HEMINGWAY… DU RÊVE ENCORE AVEC LA FAUCONNERIE, LES BUFFLES DU MOZAMBIQUE, L’ARGALI DANS L’HIMALAYA OU UNE CHASSE À COURRE AUX ÉTATS-UNIS. N°26
écouverte ◆
À la conquête des grands brocards de Hongrie par
Bruno
de
Comme l’on sait,
Re portage photographique Olivier Dassault
D
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Les élans de la rivière
Omolon d e
60
◆
Aventure
Olivier Dassault n’est pas seulement féru de chasse mais aussi de photographie, et, tout autant que la carabine, l’appareil photo ne le quitte pas à l’approche du brocard, particulièrement en Hongrie, pays des trophées de légende, d’où il a rapporté ce reportage qui célèbre à la fois la beauté des chevreuils de la Puszta et la poésie de la chasse.
Cessole
epuisdeuxheures,nousvoyageonsdanslasouted’un Antonov 26.Nous sommes assis au milieu d’un amoncellement de canots pneumatiques,de vivres,de fûts d’essence, d’armes, avec les chiens, abrutis comme nous par le vacarme des moteurs qui interdit toute conversation. L’appareil entame – enfin! – une dernière glissade et se pose sur une piste de goudron, usée par le temps, les intempériesetl’oubli.Bientôt,unefoisl’avionrapidementdéchargé, nous prenons place dans un bus hors d’âge. Sur des chemins défoncés que labourent des ornières jamais comblées, nous traversons l’ancienne ville minière d’Omolon. Comme si une artillerie démente s’était acharnée sur elle, des cratères géants emplis d’une eau noire où notre courageux véhicule menace de disparaître à chaque raté de son moteur, parsèment la triste bourgade. Celle-ci semble oubliée des hommes et nous doutons que Dieu lui-même en ait encore le souvenir tant il est vrai qu’Omolon n’est plus qu’un cadavre de ville avec ses sinistres alignements de sombres blocs de préfabriqué lépreux et dépeuplés, aux fenêtres borgnes ou encore ses misérables isbas de bois aux couleurs délavées, qu’entourent des jardins à l’abandon défendus par des hordes de chiens errants. La ville semble hantée de fantômes à la dérive avec ses visages gonflés d’ennui,d’alcooletdedésespoir.Ilsontleregardfuyant.Nous hésitonsàylirecommeunrestedecraintesoumise.Àmoins que ce ne soit le souvenir d’une fierté évanouie, et la
mémoire d’un avenir radieux auquel un Lénine de granite blanc,à jamais figé dans son utopie meurtrière,semble encore le seul à croire. Aussi est-ce avec soulagement que nous laissons Omolon derrière nous.Nous touchons enfin aux berges de la rivière éponyme. Si l’envie nous en prenait, nous en suivrions le cours vers le septentrion.Après quelques jours de navigation, ses eaux sombres nous porteraient dans le lit du fleuve Kolyma. Avec elles, bien au-delà du cercle polaire, nous nous jetterions dans l’océan Arctique dont les glaces et les brumes emprisonneraient jusqu’à notre souvenir. Mais nous avons un autre rendez-vous plus urgent, avec les élans géants de Sibérie (Alces alces cameloides). Ils nous attendent là-bas, vers un horizon que le jour déclinant rend encore plus mystérieux,à plus de cinq heures de navigation, dans leur sombre repère de forêts et de marécages des premiers jours du monde. Dans les derniers rayons mauves d’un froid soleil d’automne,guidesrussesetchasseursvenusdelalointaineFrance, nous nous attelons à la préparation et au chargement des trois embarcations,gonflées à grand renfort de pompes à pied… Nos compagnons russes semblent habitués à l’exercice. >>
Te x t e e t p h o t o s G u i l l a u m e B e a u d e L o m é n i e
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N°6 erritoire
ALASKA STOCK/SUNSET
T
◆
C’EST SUR LA RIVIÈRE OMOLON AU BOUT DE LA SIBÉRIE QUE NOUS SOMMES
Fournier,Jean Giraudoux etValery Larbaud… Sans oublier – mais leur engouement est plus naturel – les conteurs cynégétiques comme le marquis de Foudras ou Robert Villatte des Prugnes. Sise dans le département de l’Allier, ancienne province du Bourbonnais, entre Moulins et Nevers, Montluçon et Bourges, la forêt de Tronçais s’étend sur 10 583 hectares d’un seul tenant, couvrant un plateau aux ondulations molles. Aux temps anciens, elle tendait du Cher à l’Allier le large front de ses ramures. Dans un procès-verbal du début du XVIIe siècle il est dit qu’elle consiste en « trente mille arpents de futaie la plupart fort ancienne, caduque et bien claire (…),tous arbres de chênes et quelques vergnes et charniers de marécages ». Le “pays d’Allen”, comme l’appelait Valery Larbaud, est un pays de bocage, dont le taux
de boisement est inférieur à la moyenne nationale : 15 % contre 20 %. Mais la renommée de Tronçais – et la réputation de chasseurs et de veneurs enragés qu’ont les habitants du pays – a donné à toute la région l’image d’une contrée à dominante forestière. Le massif remonte à des temps immémoriaux et, de tout temps, a été connu comme futaie de chênes. Son nom en fait foi, qui désigne en vieux français – fusion du mot “tronce” (pile de chêne) et “chagnaie” (chêne pédonculé) – toute haute futaie de chênes. Dès le Moyen Age, est attesté le trait le plus remarquable de Tronçais : la hauteur et l’élégance des arbres, presque tous en pile, d’un seul jet, avec peu de branches adventices, s’épanouissant, à leur cime, en ombrelle à vingt ou trente mètres du sol.Celui-ci est de nature sablonneuse,avec un fond argileux ou siliceux,dans le-
quel les racines tracent,sans pivoter,notait Jacques Chevallier dans un livre ancien qui fait toujours référence. Souvent, l’on s’imagine que la sylve immémoriale ressemblait à l’impénétrable forêt amazonienne.A tort. Dans son beau livre sur L’histoiredelacampagnefrançaise, Gaston Roupnel soulignait que la forêt originelle n’est pas le taillis mais la futaie, composée d’arbres de haute venue. « Le chêne et le hêtre, écrivait-il, y avaient une prépondérance heureuse ; le tremble et le bouleau, le frêne et le pin y alternaient par petits groupes ou y intervenaient en individus isolés ; le sureau,le saule et l’aulne prospéraient aux clairières ou aux lieux humides ; les épines et les ronces garnissaient les lisières et les plaques rocheuses ;les genêts,les fougères et les ajoncs couvraient le sol ombragé. Sous les dômes
ALLÉS APPROCHER LES ÉLANS GÉANTS DANS DES PAYSAGES DE PREMIERS JOURS DU MONDE.
N°4
◆ L’ÉTANG DE MORAT, AU PETIT MATIN. IL FUT CREUSÉ AU XVIIIE SIÈCLE PAR NICOLAS RAMBOURG, QUI ÉTABLIT
Découverte ◆
SUR SES RIVES UNE FORGE,
L’urial
DES ATELIERS ET DEUX HAUTS FOURNEAUX QU’ON APERÇOIT AU FOND À DROITE.
DEPUIS, SEULS
LES CERFS QUI CHERCHENT LEUR SALUT DANS
Sous les chênes de Tronçais
A
U CŒUR DE LA
F RANCE ,
LE BAT-L’EAU ANIMENT SES BERGES.
chez les ayatollahs
LA PLUS VASTE ET LA PLUS BELLE FORÊT
DE CHÊNES D ’E UROPE , PROTÉGÉE ET AMÉNAGÉE PAR
L’élan de Sibérie, par son gigantisme, apparaît comme un animal tout droit sorti de la préhistoire.
AVEC DES ALLIÉS INATTENDUS : DES CHIENS HUSKIES.
C OLBERT,
par
RESTE UN HAUT LIEU D ’ HISTOIRE , DE PROMENADES ET DE CHASSE .
Guillaume
Beau
de
Loménie
LE NOM D’IRAN FAIT ENCORE RÊVER. L’ANCIENNE PERSE RESTE UN PARADIS CYNÉGÉTIQUE. SES MONTAGNES ABRITENT LE PLUS ÉLÉGANT ET LE PLUS PRISÉ DES MOUFLONS : L’URIAL TRANSCASPIEN.
◆ L
a vieille Jeep Cherokee roule à un train d’enfer Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les pages du Rowvers les territoires de chasse de la réserve de Parvar, à l’est land Ward où ce pays, à lui seul, affiche une belle collection deTéhéran,depuis un nombre d’heures dont nous n’avons de records… Combien de fois avons-nous évoqué ses sanplus idée. Les jambes recroquevillées sur la banquette, gliers de plus de deux cent cinquante kilos, et les trophées records d’ibex pasang,ou à bézoard (du nom de cette concréemmitouflés dans ce que nous avons de plus chaud, nous tion que l’on trouve dans l’appareil digestif de l’animal).Ou luttons contre le froid polaire qui s’engouffre par tout ce encorecestrophéesexceptionnelsdemouflonsdontlesnoms que notre véhicule compte de joints desséchés et de fenêtres résonnentcommeceuxdegrandsvoyageurs.Mouflonsd’Arbloquées. Jean-François D. et moi-même avons renoncé à ménie, mouflons de Kermân, urial du Kopeth Dag ne peucapter le moindre souffle chaud émis par l’installation vent que réveiller le souvenir de Guillaume de Rubrouck, – très – fatiguée de la Jeep. Seule la banquette avant fait Odoric de Pordenone ou Georges de Meyendorff. office de barrière naturelle. C’est dire ! Certes, en dépit des efforts du prince, nous ne risquions A continuer ainsi sur cette route, nous parviendrions plus d’affronter le tigre de la Caspienne, dont aux marches levantines d’un pays vaste comme trois fois la France et peuplé de soixante- L’URIAL TRANSCASPIEN EST UN le dernier individu avait été abattu au début six millions d’habitants. De tout temps bap- MOUFLON QUI VIT DANS L’EST des années cinquante, et moins encore le lion asiatique, disparu d’Iran dans les années tisé Perse par les seuls Européens, du nom de DE L’IRAN. ON LE TROUVE trente… Quant au rarissime daim de Mésol’une de ses provinces méridionales,c’est l’Iran AUSSI EN AFGHANISTAN. potamie,mieux valait y renoncer sereinement, qui nous accueille aujourd’hui. OUTRE LEURS TROPHÉES, et laisser les quelque centaines de survivants Quelquessemainesauparavant,danslesbuLES BÉLIERS ADULTES SE reauxdel’agenceaveclaquellejecollaborealors, CARACTÉRISENT PAR UN “RUFF” couler des jours tranquilles dans les réserves Jean-François ne met que quelques minutes (BARBE) ET UNE “SERVIETTE” – plusieurs dizaines – que notre prince chasseur constitua. >> pour se rendre à mon enthousiasme quand je (POITRAIL) TOUT BLANCS. lui propose de l’emmener sur ces vastes et riches territoires d’Iran. Ils firent en son temps la réputation de grand chasseur du prince Abdorrezza,frère du shah. C’est lui, en effet, qui, l’un des tout premiers, œuvra pour permettre à ce paradis cynégétique qu’était l’Iran d’avant la révolution de se doter d’infrastructures et d’une législation propres à préserver la richesse de la faune.
PHOTOS : BEAU DE LOMENIE
◆
p a r B r u n o d e C e s s o l e, p h o t o g r a p h i e s d e C l a i r e A l b a r e t
E
lles sont nombreuses les forêts de France dont le nom évoque une rumeur d’histoire ou de légende, un lointain passé où la réalité le dispute au merveilleux : Orléans, Fontainebleau, Compiègne, Brocéliande… Parmi elles, la forêt de Tronçais bénéficie d’une aura particulière. Pas seulement parce que Colbert a fait d’elle, dès le XVIIe siècle,l’exemple le plus célèbre de sa politique forestière destinée à alimenter en bois la marine royale pour des siècles. Ou que les amateurs de vins du monde entier savent, depuis la fin du XIXe siècle, que les meilleurs crus du Bordelais et de Cognac aiment vieillir dans des fûts en chênes deTronçais.Mais aussi parce qu’une pléiade d’écrivains l’ont aimée et l’ont célébrée dans leurs livres : Charles-Louis Philippe, Emile Guillaumin, Alain-
◆
N°7
lever du jour (…) heures avant le ue ls partirent deux t atteint la barriq t avant qu’ils eussen barrique L’aube les surpri dans le fond de la lagune. La ée de ée terre déclive,plant prude chêne enfonc mince anneau de était cernée d’un et le chasseur, d’un coup de rein herbes e, les pas d’herb ses et r sous laîche et sentit craque ue et le dent,sauta dessus (…) s’installa dans la barriq pala ur Il les posa contre gelées. Le chasse ses deux fusils. cartoubatelier lui tendit suspendit entre eux son autre t ue, bois. (…) Il faisai roi de la barriq ts fixés dans le la ligne chière, à deux croche , et le chasseur distinguait côté de enant plus clair maint de terre la plus proche,de l’autre avait y il langue la pointe basse de qu’au-delà de cette la lagune. Il savaitpuis la pleine mer… s et rs grands roman d’autres marais . l’un des dernie Ainsi commence ,Au-delà du fleuve et sous les arbres revengway , Don Ernesto d’Ernest Hemi l’Adieu aux armes mours Vingt ans après sespremiers combatsetdesesa le de de batail naitsurleslieuxde et les champs ie ère Vénét la derni – une y vivre de jeunesse aimé : la Piave – pour l’Isonzo et de re congé de tout ce qu’il avait ges, aventure et prend beauté des femmes et des paysa nnage la . Dans le perso la vie violente, gine et la chasse e, dimil’amitié, la sauva rd Cantwell, la cinquantain resdu colonel Richa res et ravagé par les désillusions, et 1944, nué par les blessunirs de guerre de 1918 et de d’une souve grâce ur par la sassant ses er avec le bonhe te d’als’efforçant de renoussina Renata, « resplendissan qui », rte jeune fille, la conteprofil à briser le cœur de n’impo et le é tière beauté et d’un reconnaître le visage burin pas inqui voulutsculp difficile de ne archévifdel’écriva tempéramentd’éco de proue.A l’époque de sa publicun ter sa vie en figure là du fleuve et sous les arbres reçut rade tion en 1950, Au-decritique fit grief au romancier l’api.La dans laire mitigé il comp accue s thèmes et de se e d’Hebâcher les même Ce n’est qu’après le suicid que l’on toiement sur soi. ées plus tard, dizaine d’ann l’adieu à l’amour et à mingway, une vait profond du livre, comprit le sens e vieillissant et aigri, qui éproudans la vie d’un homm peine à écrire et compensait sende se de plus en plus ssance.D’un homme qui ne anl’alcool cette impuiieavec lestempsnouveaux ets’ab taitplusenharmondoux-amer de la nostalgie. dans la donnait au plaisir récit de chasse aux canards et C’est par un Au-delà du fleuve e que commence par une lagune de Caorl boucle se refermant, c’est que la sous les arbres et, chasse,précédant l’attaque cardiare le de ell dans la voitu dernière scène Richard Cantw Au retour de l’afrtera empo qui e, qu’il s’achève. érable, ramenant à Venis le tableau n’est pas consid pedont des “quelques fût, le colonel, ade” en regard uffe de“à peine une escou autres chasseurs, se récha les de son on de chasse lotons”tirés par omcasone, le pavill baron Alvarito.«D es vant l’âtre du ci,le celuide hôte,en compagnie fait tout ce chemin pour quelqu , ayez . « J’adore la chasse. » mage que vous s », dit le baron malheureux canard ue le colonel, et j’adore Venise . Mais répliq de toute façon, baron, nous aimons tous Venise >> le d .» « Oui, repren qui l’aimez le mieux c’est peut-être vous
E
WAY ERNEST HEMING , LE BARON ET SON AMI ETTI, NANOUK FRANCH L’HÔTE, DONT IL FUT AIN AU LENDEM E GUERRE ECOND S LA DE MONDIALE.
Sur les traces
y d’Hemingwa par
Bruno
de
Cessole
DU GIBIER LA CHASSE VÉNITIENS, PATRICIENS ESTRALE DES LQUES VALLE TRADITION ANC ORE DANS QUE NDE S SURVIT ENC DE LA SECO S LES LAGUNE AIN DAN DEM EAU LEN ’ D , AU . CE FUT AUSSI PRIVILÉGIÉES Y DA CACCIA, D’HEMINGWA RT PRÉFÉRÉ ARBRES. DIALE, LE SPO LES MON S RE SOU UER ET G FLEUVE U-DELÀ DU BRA DANS A QUI LE CÉLÉ
58
59
N°26 Territoire ◆
Cotentin par
La presqu’île des migrateurs
Pierre
de
Jours de C HASSE ◆
Boisguilbert
IL EST DES LIEUX QU’IL FAUT DÉSIRER VRAIMENT PARCE QU’ILS NE MÈNENT NULLE PART.
LE COTENTIN EST DE CEUX-LÀ. CETTE TERRE NORMANDE CERNÉE PAR LA MER ET BALAYÉ PAR LE VENT D’OUEST, SI BIEN DÉCRITE PAR
BARBEY D’AUREVILLY, MILLET, CONTINUE
PEINT PAR
DE FAIRE RÊVER
43
LES SAUVAGINIERS DE TOUTES LES PROVINCES DE
88
14
STEPHAN LEVOYE
LA POSE ATTIRER À L’AUBE, POUR DS. LES CANAR , N MÉDAILLON
AUTOMNE 2010
FRANCE.
BÉCASSINE DES MARAIS, LA “PERLE DES MARAIS” SELON LE JOLI MOT D’OBERTHÜR. AVEC CES MILLIERS
D’HECTARES DE ZONES
HUMIDES, CES MARAIS,
CES TOURBIÈRES ET CES PRAIRIES LE
DÉTREMPÉES, COTENTIN DEMEURE UN DES GRANDS LIEUX DE PASSAGE POUR TOUS LES MIGRATEURS. ICI, SCÈNE DE CHASSE À LA BÉCASSINE.
◆ Q
ui en douterait ? Comme tout chasseur, le sauvaginier est un nostalgique doublé d’un égoïste forcené qui voue par dessus tout une sorte de culte presque païen aux instants vécus ou rêvés dans “ses” marais. De ces instants,il est des noms qui le font “tressaillir d’aise”,qui réveilleraient la flamme des plus blasés. À la seule idée de fouler, les pieds dans la vase, ces paradis pour becs plats, synonymes de levées miraculeuses et de “poses” non moins fabuleuses, d’entendre la bécassine poussant son “crek-crek”moqueur…,il serait prêt à se damner. Qu’importe les nuits courtes et les embruns glacés… Sans conteste,le Cotentin a la faiblesse de rassembler sous sa bannière tout cela. Certes, cet “accident” géographique si net dans le tracé des côtes françaises peut sembler pour les espritsgrincheuxmoinsprestigieuxque la Camargue de Frédéric Mistral, moins flamboyante que son voisin le pays d’Ouche cher à La Varende. Et pourtant… Pour s’en rendre compte, il faut avoir passé quelques nuits dans des gabions, dans une vraie féerie de l’ombre,ou avoir arpenté les fameux marais de Carentan qui, en fait, sont lapropriété de communesriveraines. Ces marais s’appellent Varenguebec, Sangsurière,Gorges,Saint-André et Saint-Georges-de-Bohon, Bretteville, Gattemare… « Des noms qui ont fait rêver tous les jeunes sauvaginiers », écrit avec justesse Patrice Février, président du Club international des chasseursdebécassines,danssondernier ouvrage Où chasser les bécassines (éditions du Gerfaut). Et ces jeunes
chasseurs ne sont pas les seuls à avoir rêvé. Chasser en Cotentin,c’est mettre ses pas dans ceux de Léopold Élouis, le chantre de la Basse-Normandie – auteur du premier ouvrage entièrement dédié à la bécassine – qui a consacré un chapitre aux marais de Carentan.C’étaiten1841.Plusproche de nous, dans l’entre-deux-guerres, comment ne pas songer aux récits, deGuillaumeVasseetdeGastonRambaud. Lui qui avait chassé partout, dans les plus fameuses chasses de France et de Navarre, tiré des centainesdemilliersdecartouches,necacherajamais,dansdesaventuresd’une irrésistibledrôlerie,sonfeusacrépour leCotentin,luiquidisaitêtre“mordu” par le marais (il louait effectivement pas moins de… 4000hectares!). Comment ne pas avoir une pensée pour l’abbé Godard à qui tous les passionnés de chien d’arrêt doivent peu ou prou ? À tout moment,on s’attend à le voir surgir avec ses lourdes bottes,pour le célèbre field-trial dans les marais de la Sangsurière entre La Haye-du-Puits et Saint-Sauveurle-Vicomte,son béret vissé sur la tête, la cigarette au coin des lèvres, accompagné de setters irlandais délicats dont il va faire des génies sur les bécassines. Au fond, le Cotentin se veut discret comme s’il voulait être oublié des hommes et du temps. Au vrai, il semble que l’on y ait toujours chassé. Magné de Marolles y fait allusion quand il évoque les chasses au gabion (« ces cabanes couvertes en chaume et si basse,qu’un homme à genoux en touche le toit avec sa tête »), chasses goûtées depuis fort long-
89
P. GRANVAL
◆
BRUNO DE CESSOLE
V
A UN DEMI-SIÈCLE , DE DISTANCE : DANS LA MÊME SCÈNE , DE CAORLE LA LAGUNE ET TRIESTE, ENTRE VENISE S, DES FORME
ET DR
I
enise
N°8
Découverte ◆
La fauconnerie
L’opéra sauvage par
Rambaud
Humbert
une complète depuis cinquante ans La chasse au vol connaît sauvage ier gib un e ndr pre de renaissance. L’art ie dressé l avec un oiseau de pro dans son milieu nature de l’esthétique e erch rech une qu’ est autant une science e avec beauté. Ou quand difficulté rim et un plaisir des yeux.
LE FAUCONNIER BELGE PATRICK MOREL, ACTUEL PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE
CORDIER-HOA-QUI
DE FAUCONNERIE, OISEAU AU POING ÉCOSSAIS. DANS LES MOORS , UN FAUCON, UN HOMME E TOUT UN CHIEN : PRESQU L’ESPRIT DE LA CHASSE AU VOL EST RÉUNI . DANS CET INSTANTANÉ
83
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Un laisser-courre au pays des
coyotes par
L
Pierre
de
Boisguibert
ES VENEURS AMÉRICAINS VIENNENT DE FÊTER LE CENTENAIRE
DE LEUR SOCIÉTÉ DE VÉNERIE .
A LABAMA
N OUS
A
ourunefois,Chateaubriand n’avait pas fait montre d’emphase, ni d’exagération quand il avait écrit en évoquant son Voyage en Amérique que le Nouveau Monde était un « grand spectacle ». En effet. Tout y est démesuré, envoûtant, presque écrasant. De New York pour rejoindre Atlanta,il nous a fallu pas moins de six heures d’avion, et encore trois heures de voiture pour se rendre chez Mason Lampton, leprésidentdesmaîtres d’équipagesaméricains et sa délicieuse épouse Mary Lou dans sa propriétéaucœurdel’Alabama. Il est tard dans la nuit, et, une fois installés dans nos chambres respectives, nous sommes fin prêts pour un copieux dîner avant desombrerdanslesbrasdeMorphée avec délectation. Aupetitmatin,nousdécouvrons, sous les couleurs un peu fades d’une lumièrehivernale,devastesétendues d’herbe légèrement ondulées qui vont mourir sur des lisières boisées grisâtres.La maison elle,vaste résidence de style colonial,est tout juste
achevée, et tout autour le gazon en moquette est en train d’être délicatement posé par une armée de jardiniers et autres techniciens d’irrigation ! Au loin de vastes écuries en barns, flambant neuf également, et
un parking de phalin où sont garés nombre de vans tractés et autres camions que la taille rendrait inutilisables sur notre continent ! Aux États-Unis, tout est grand, souvent neuf,et terriblement fonctionnel.Au vrai l’ensemble ne manque pas de charme, et est certainement d’un confort inégalable. LanouvellerésidencedesLampton, qu’en réalité nous inaugurons,
venture
Mozambique ◆
est au cœur du territoire de l’équipage du Midland Fox Hounds dont Mason,gendre de Ben Hardaway,est le patron. On ne pouvait sans aucun doute trouver mieux car le Midland Fox Hounds est un mythe à lui tout seul.Cet équipage fut en effet dirigé pendant des décennies par son beau-père, une légende – toujours vivante ! – de la vénerie américaine, Ben Hardaway, 87 ans, dont les fameux chiens ont essaimé à travers tout le pays pour être communément reconnus de nos jours comme les Ben Hardaway Fox Hounds ! Le champagne nous est proposé sur la terrasse au moment où les deux kennel managers amènent la meute des quatrevingts chiens à manteau blanc et jaune qui font la réputation de cet équipage dans le monde entier. De taille moyenne, plus petits et moins forts que nos chiens de grande vènerie,plein d’entrain,ils font un peu penser à ce que seraient chez nous desbillysdelatailled’unanglo-français de petite vènerie ! >>
Les promesses du
Te x t e
e t
p h o t o s
G u i l l a u m e
B e a u
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L o m é n i e
SOMMES ALLÉS LES RENCONTRER
POUR UN LAISSER - COURRE AU COYOTE MÉMORABLE .
DU
JANES ERNIE / SUNSET
EN
◆ P
◆
PHOTOS : KATHY TOURNEY - JUNIORS BILDARCHIV / SUNSET
Reportage
EN DÉFAUT DANS LE DÉSERT NEVADA. CI-DESSUS, UN COYOTE,
DEVENU L’ANIMAL DE CHASSE PRÉFÉRÉ DE LA MAJORITÉ DES ÉQUIPAGES AMÉRICAINS.
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N°30
photos
de
Guillaume
Beau
de
OLIVIER - PUCCIA
Loménie
UN MARCO POLO
CONTREBALANÇANT L’EFFET DE LA PENTE.
– Laurent, tu nous atten crois que Claude d du matin ? encore à 4 heures –Claudeesttou jours làpourac cueillir ses clien Saréponsepre ts ! souffre aucu sque cinglante ne ne contestat Moins de ion. vingt minu ansc tes après notre emb mars, notr ettenuitafricainede arqu e pinasse Saïdou effec ement à Ségou, glisse dans la douce tuera et un appontag tout en douc nombre. Seul enveloppante pée en effet, entreeur rive gauche.Et, dumoteursemle léger feulement un bougainv géant aux blevenir illier silence.Au fleurs fuch moment de àboutdu sia et une grande case le piroguier croiser une chaume faceouverte au toit de entre deux réduit légèrement le île à bâbord, Saïdou régim banc Claude nous au débarcadère, tenter de faire s de sable.À cet insta e pour slalomer atten d dans réel, bou immaculé nt,peut-êt bonne figur un bousur ce cont re pour miraet je me demande si e pour mon inent, j’obs je ne suis pas . Tout cela est irpremier ge. sans crain le jouet de te de se tromerve Laurent du coin périple quelque Sec, l’éne d’un trop per, on sent de long purgatoir qu’il savoure l’œil : Liberté pinc rgie contenue, sa semp au Mali. En e de trois iternelle années sans la fin yeux de jais ée au coin des lèvres point d’org guise de surprise, il anime son cigarette d’un rictu chasse ne ue de notr Niger pour e voyage : m’a rien dévoilé du nier couché pour le s permanent. Prem visage aux le ier ralli bien leur fran levé, er -être chiss séjou derClaude ment du Jacan eme de ses r au a. Alors sans notre hôte en son nt du amphitryon. Jacana, c’est une obse clients pendant pendant la campedoute ssion pour traversée, En fait, notre je décide de pour me réconforter une question le déranger au-delà de notre périple malien égoïste : tout et lance dépit des moye ce que Claude auranous comblera bien l’Afrique reste ns de transports et it pu imaginer… En de com vraiment une aventure. munications, >>
◆ D
/ SUNSET
LÉGENDAIRE DES GRANDS MOUFLONS D’ASIE : LE MARCO POLO. UNE QUÊTE EXIGEANTE ET ÉTOURDISSANTE OÙ LE FROID ET LE MAL DES MONTAGNES ÉTAIENT DE LA PARTIE.
- FLPA / SUNSET
ER
C
hasser “à l’approche ressuscite ” l’âme d’ave les oiseaux du Nige r au Mali nturier du Décidémen chasseur. t, l’Afrique reste autre repo rtag e Alai n de et phot os chose… l’He rmit e
CHERCHER LE PLUS
PHOTOS
et
PAMIR,
NOUS SOMMES ALLÉS
“SA CHASSE
EN ALTITUDE EST D’UNE GRANDE SPORTIVITÉ, ET LES CORNES
PORTÉS PAR LES VIEUX BÉLIERS SONT DÉMESURÉMENT LONGUES ET D’UNE REMARQUABLE BEAUTÉ.”
PHOTOS : RENAUD DESGRÉES DU LOÛ
texte
CHAÎNE DES
/ SUNSET
Sur le toit du monde
PRÈS
5 000 MÈTRES
DANS LA FORMIDABLE
: LACZ GÈRARD
L’argali
À
D’ALTITUDE,
N°36
NIGEL / SUNSET
◆
/ SUNSET - DENNIS
Découverte
DE
N°31 rte
Jours d’émo tion sur le N IG ◆
PHOTOS : BRAKE
Découve
N°33
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Jours de C HASS
E
◆
ÉTÉ 200 9
PAGE DE GAUCH DU
E, UN PIGEO N ROUSSARD ET UN CHEVA SÉNÉGAL, UNE LIER ABOYE OIE DE G UR. ET, CI AMBIE OU ICI, LES OISEAU -DESSUS, UNE CANAR D ARMÉ ET X SONT PARTO UNE ŒDICN UT ET LA ÈME. VARIÉTÉ ÉPOUS TOUFLANTE .
Jours de C HASS
E
◆
OUTARDE
ÉTÉ 200 9
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
15
Sur le terrain Morel
Olivier
Morel
x d’Arleu DE LISIÈRE PLUS UN OISEAU LE FAISAN EST SERA ADAPTÉ . LE TERRITOIRE QUE DE BOIS DE BOIS ET COUPES : HAIES TAILLÉES QUI EN CE SENS VÉGÉTATION POUSSER LA POUR LAISSER , ALLÉES AUX OISEAUX COUVERTS SERVIRA DE DE LISIÈRE. DES EFFETS CRÉER MISE EN PERCÉES POUR L’INDISPENSABLE SANS COMPTER ENTRE LE BOIS ÉES HERBAC EAUX PLACE DE BANDES S, OÙ LES FAISAND S. ET LES CULTURE INSECTE D’ ABONDANCE TROUVERONT
Pa s q u e t … e, chez les En Sologn
du faisan Au royaume
ent ir le cantonnem d: ont échoué : obten rien n’a été laissé au hasar où beaucoup ple où et a réussi là cées, agrainage… res. Un exem ◆ Gérard Pasqu sur 150 hecta de bandes herba n des faisans , mise en place et la reproductio ent des haies aise, aménagem volières à l’angl
d’Arleux
PHOTOS : J.
M. LENOIR
Olivier
Sur le terrain r r a i nar p Su r l e t e
Su r l e t e r r a i n
par
M. LENOIR
N°2
, GÉRARD PASQUET
PHOTOS : DR
NT ACTUEL PRÉSIDE ION DE L’ASSOCIAT . PETIT GIBIER NATIONALE : SON SUCCÈS A LA BASE DE TIONS D’OBSERVA DES ANNÉES CYNÉGÉTIQUES MIQUES. ET AGRONO
Chez Isabelle et Jacques Hicter
◆ Avec cent couples de perdrix naturelles aux cent hectares, la ferme des Hicter est devenue une référence. A la base de leur succès : ténacité, rigueur et nouvelle conception de l’agriculture.
Lors d’une opération de comptage à la ferme du Bois de Cabaret,mon ami anglais Dick Pott (ancien directeur du Game Conservancy) était venu.Parti pour rester une journée, il n’a pas décollé pendant trois jours. Il n’en croyait pas ses yeux. Jacques et Isabelle Hicter en rient encore. Et pourtant, on peut légitimement comprendre la stupéfactiondecesujetbritannique au vu de la densité excep-
tionnelle de perdreaux sur cette chasse de… 172 hectares : 100 couples aux 100 hectares,sur ces terres situées sur un plateau argilo-calcaire au milieu d’une mer de céréales. Des chiffres qui laissent rêveurs car il n’y a jamais eu le moindre lâcher. Pourceuxquiauraientencore des doutes, il suffit de voir les photos qui parsèment le rendez-vous de cette chasse familiale du nord du dépar-
tement de l’Aisne. Une d’entre elles attire irrésistiblement l’œil. « Près de 130 oiseaux naturels en une seule journée, c’était en 1996. Une grandeannée»,commente-t-il sobrement. Le Bois de Cabaret ou une réussite exceptionnelle, fruit de plus de quinze ans de ténacité et d’observation. A tel point que Jacques Hicter est considéré comme l’un des hommes qui connaît le
Jours de Chasse
70
◆
mieux la perdrix grise en France.Car le Bois de Cabaret n’a pas été de tout temps un éden cynégétique. Lorsqu’il reprend la chasse de ses beaux-parents, en 1985, les densités étaient médiocres : 22 couples aux 100 hectares ! Les tableaux moyens d’une saison oscillaient autour d’unetrentainedeperdreaux, avec quelquefois des années catastrophiques. « Comme en 1982, où nous n’avons tué en tout et pour tout que sept perdrix », souligne-t-il en compulsant ses cahiers scrupuleusement tenus. Comment remonter la pente car,au vu de son passé, le territoire avait les atouts pour retrouver les densités d’antan ? Arrêter la chasse pendant plusieurs années ? Absolument pas. « Nous n’avonsjamaiscessédechasser,
souligne Jacques Hicter. Il faut savoir qu’une poule de perdrix ne reproduit que pendant troisans.Mais,mêmestérile,elle conservera son territoire, empêchant les jeunes de s’installer.Ilfautdoncessayerdelaprélever.» Pour lui, comme d’ailleurs pour tous ceux qui se passionnent pour le petit gibier sédentaire,une partie du succès passe bien sûr par le piégeage des renards et plus encore des corneilles, ces inlassables mangeuses d’œufs (plus d’une centaine est prise chaqueannée).L’agrainageest également indispensable. En effet,ilfautavoiràl’espritque les moissonneuses-batteuses actuelles ne laissent plus le moindre grain après leur passage. Pour autant, « il doit être fait de manière quasi scientifique », prévient-il. Agrainer
VUE AÉRIENNE DU TERRITOIRE. ON DISTINGUE LES AMÉNAGEMENTS :
comme la main, sans buisson pour abriter le gibier,sans culture adaptée, sans banquettes herbeuses pour aider à la nidification, le gibier aura toutes les peines du monde à se développer. C’est dans ce genre de contexte que j’ai souvent entendu : je ne comprends pas, nousneretrouvonsplusauprintemps les perdreaux que nous avons laissés à l’automne… » Pour lui, il n’y a pas de secrets : si les chasseurs font ce qu’il faut, le gibier naturel sera là.« Je l’ai constaté,poursuit-il,surunechasseoùlepropriétaire lâchait des faisans de tir.Lesmalheureuxrescapésont finalement fait souche chez des voisins qui avaient réalisé de gros efforts d’aménagement pour la perdrix, sans avoir jamais le moindre faisan… » Lorsqu’on parcourt le Bois de Cabaret, on com-
PARCELLES EN LONGUEUR, BANDES DE JACHÈRES, HAIES…
S. CORDIER-JACANA
Dans l’Aisne
CI-CONTRE,
COMPAGNIE DE PERDRIX.
à la volée ne sert à rien « sauf à nourrir les rats et les becs droits ». Seule solution : installer chaque agrainoir (au nombre de 135 aujourd’hui) là où se cantonnent les couples. Et c’estdeceplacementdontdépendra en partiele taux de reproduction. En effet, lors de la couvaison, avec un agrainoirbienplacélapoulen’aura que quelques mètres à faire pour se nourrir, sans risquer
Jours de Chasse
PRINTEMPS 2001
de trop exposer ses œufs. Ils garantissent aussi la sédentarisation. Où les mettre ? « C’est une affaire d’observation car seuls les oiseaux décident »,souligne-t-il. Mais, à ses yeux, ces efforts seraient vains si le territoire ne bénéficiait d’aucun aménagement. « Pour moi, c’est peut-être la priorité des priorités,dit-il. Prenez un territoirebienpiégéetagrainé,mais avec des plaines désertes,rases
◆
J’ai choisi autre fata- et des années. la “troisième e n’était pas une » C’est , nous dentair y a utilisé les grands chose. illasurnomme. t. On le devine il son voie”,commete à offrir aux depuis Pasque s pas dans quelque lité.Et s.En 1987,il vend Le tracteur roule somme Elle consis anglaise, moyen minutes et ne qui seront imuitteParisavec déjà à peine dix quarante somptueuse chasseen pleine appartement,q et parents jeunes oiseaux vu s juillet un terment déjà enfant début , simple avons plantés femme mais nous faisans. Très Baillis, entre bâtiments véllant tout en ritoire accuei pour quelques Sologne, aux ou cinquante Gien, 90hecplus,on e et production assede ire compt tunech maintenant une Sully-sur-Lo vite,on ne les arcomes exacte- tustese e ces deux , 40 de bois, tares de plaines s de marais agricole.Unvraidéfi,céchoué ! observe. Comm t à cent sur… 153 hectar et… plusieurs hectare le petit gi- bien ont essayé disaient que coqs qui se battens.A quel- ment ! ance qui ne où me maison gens abond étangs des Les « Une trois et mètres que mon inqautrespiè- doitrienàunquelconquemi- bier se faisait très rare. j’étais un doux rêveur, quespasdelà,c sens treize n’avais onreste de vue,je fruit e chasse, le nce n’avait aucun «A premièr racle. « C’est tent.Lorsdela des anraconte- expérie surface aussi petite », admiratif dedeux solutions », d’efforts et de bien une sur que ans toujours aussi la évaest de faisans ce phénom de réflexion et d’obser Des lâchers de souvient-il. Force scepvant la puissan , passant nées notamment lors de mes t-il. de la chasse ? « Indigne se les plus constater que tions, nale de ces oiseaux ne », veille à trente-cinq » Protéger les tiques sont aujourd’hui obliGrande-Bretag d’un chasseur. la ligne de tir vols séjours en Pasbas! Avant u « des ? Gérard tes après chapea er souches existan nombre,il gés de mettre aime à expliqu mètres de haut aît! s longtemps, ce faisan en « Ma chance, reconn de cinq cents mètres inq quet. Depui persuadéque la de voir du années fallu attendre des Combiensont-ils?«C médecinétait gibier sé- aurait du tac au tac raréfaction du petit cents », répond lieux, Gérard le maître des
Jours de Chasse
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PRINTEMPS 2001
Olivier
Morel
par
Olivier
Morel
d’Arleux
Le coq de bruyère ! Au royaume du petit gibier sédentaire,il occupe une place à part,peut-être la plus haute dans l’imaginaire des chasseurs. Assurément, il n’a revêtu ni le statut banal, au point d’en devenir commun, d’oiseau,moins encore de gibiermaisceluibeaucoupplus flatteur de seigneur. L’évocation de son seul nom ranime les conversations dont sont si friands les disciples de saint Hubert, même les plus éprouvés.Il faut dire que cet oiseau aux reflets bleus métalliques,àlasuperbelyre,aux grands yeux noirs rehaussés de caroncules rouges,a le privilège de rassembler toutes les vertus de la chasse :la difficulté et la beauté. Sa quête au chien d’arrêt passe pour être l’une des plus ardues. Dans cette montagne, dans les ravins, dans les failles, et dans les arcosses (aulnes verts), chaque effort se paie comptant face à un gibier intelligent, piéteur en diable, mais où l’on oublie tout lorsqu’onarriveà“décrocher”un coq dans la force de l’âge. Mais plus encore, le coq de bruyère est une atmosphère, à telle enseigne qu’il figure parmi les plus belles pages de notre littérature cynégétique. Alpinus, Jean Bouvet et Gérard Woog ont écrit des pages d’anthologie. Mais celui qui l’a rendu immortel, c’est le général Chambe dans Propos d’un vieuxchasseurdecoqs (Presses de la Cité) qui sert de livre dechevetàbiendesnemrods. C’estautantuneréflexionsur la chasse,un hymne à la montagne et un hommage au petit tétras. Ce vieux général d’aviation était inquiet, in-
Te r r i t o i r e
Les tétras de Chamrousse
◆ Comment faire cohabiter une station de ski avec le petit coq de bruyère qui n'aspire qu'à la paix? Comment chasser ce seigneur de la montagne sans le mettre en péril? C'est le défi relevé par l'Acca de Chamrousse au prix d'efforts draconiens de gestion et d'aménagements.
d’Arleux
Te r r i t o i r e
Le rêve du Bourg-Dun
Des chasseurs sur le GIC du Bourg-Dun. Une chasse comme celle d’avant la révolution agricole.
clon, propriétaire-exploitant de 380 hectares et président du GIC depuis sa création,il y a un peu plus de quinze ans. Une éternité. « Jusqu’en 1990, se souvient-il, nous étions,comme la très grande majorité des chasses françaises, confrontés à un quasi-désert cynégétique.» Des lièvres ? Rarissimes alors qu’il y en avait des dizaines quelquesannéesplustôt.Des lapins? Un grand anonyme. Pourtant, bien après l’apparition de la myxomatose et duVHD,des centaines de sujets étaient tirés tous les ans. Quantàlaperdrixgrise,ilsubsistait certes une population
Là,sur1600hectaresd’un groupement d’intérêt cynégétique de Seine-Maritime, entreDieppeetSaint-Valeryen-Caux,ouplusexactement entre la Dun et la Saan, on trouve des lièvres et des lapinsquiontdujarret,desperdrix qui ont de l’aile. Bref, un gibier qui a de la défense et de l’intelligence, un territoire où l’on peut tirer 160 perdrix et 100 lièvres sans craindre de toucher au capital. Des chiffres qui ne doivent rien à une quelconque providence, encore moins à quelque génération spontanée… Ces mots feraient d’ailleurs sourire Denis Bou-
Jours de Chasse
98
◆
Lièvre devant un champ de lin en fleur. Grâce à un piégeage intensif et à une interdiction de chasse pendant les quatre premières années du GIC, les populations de capucins atteignent 33 lièvres aux 100 hectares.
BERNARD BOURGEON, LETECHNICIEN FÉDÉRATION DES CHASSEURS UN DES ARTISANS À GAUCHE, QUELQUE PART DANS LE SÉGALA ENTRE PRADINAS ET NAUCELLES. CI-DESSOUS, QUELQUES ACTEURS. DEBOUTS, DE GAUCHE À DROITE ; JEAN BAYOL, GÉRARD DANGLES, DIDIER BÉTEILLE, BERNARD GINESTET ; ASSIS :PATRICK ALCOUFFE, BERNARD BOURGEON, GÉRARD PALOUS ET MICHEL DRULHE.
DE LA
DE L’AVEYRON.
PHOTOS : CLAIRE ALBARET
DU RENOUVEAU DU LIÈVRE.
◆
ÉTÉ 2002
Tout commence en 1985 lorsque une dizaine de sociétés communales se sont inquiétées d’une baisse alarmante de leurs populations de capucins. « Le lièvre n’est ennemi de personne,et tout le monde est son ennemi.» Ce qui était vrai du temps de Blaze l’est encore plus aujourd’hui. Ses adversaires sont en effet légions. On pense avec raison à ce réseau routier si dense et si impitoyable pour nos lièvres. On songe à ce machinisme agricole et à sa modernisation (si meurtrier pour les levrauts).On fustige les produits phytosanitaires en reconnaissant toutefois qu’on ne peut pas leur at-
tribuer la paternité de sa raréfaction (le lièvre se montre en effet d’une grande résistance à l’agriculture moderne intensive,n’est-ce pas d’ailleurs dans certaines zones de grandes cultures céréalières qu’on observe les plus fortes densités de capucins ?). « Ne nous voilons pas la face, précise Bernard Bourgeon. Les chasseurs ont une partderesponsabilité.» On sait en effet que face à une population affaiblie, tout prélèvement exagéré est, à moyen terme, une condamnation à mort.« Bien souvent le moindre lièvre était repéré avant l’ouverture… Quand le malheureux était levé, s’il
n’était pas tué le matin,il était tué le soir », se souvient un président de société de chasse communale. Seuls – et encore pas toujours – les vieux roués y échappaient. « Une telle manière de procéder ne peut évidemment conduire qu’à la disparition de l’espèce qui ne pourra survivre que si les chasseurs s’imposent une discipline… » La Fédération de l’Aveyron a médité ce précieux conseil d’une vieille encyclopédie cynégétique. « On a agi en douceur, de manière empirique,sur la base du volontariat »,explique Didier Béteille.Juridiquement, le premier GIC (groupement d’intérêt cynégétique) est constitué en 1987 dans le centre-est du département (trois ans plus tard, il y en aura neuf).Année après année, le bataillon des volontaires grossira : de 16 communes pour 38 000 hectares, ces chiffres ont grimpé aujourd’hui à 132 communes pour 345000 hectares (ce qui représente un peu moins de la moitié du département
par
Humbert
Rambaud
Jours de Chasse
◆
ÉTÉ 2002
À Lançon de Provence
La rouge est reine
d’une superficie de 877 000 hectares). Pour reconstituer les populations («danscertainscantons, il n’y avait plus rien »), les sociétés de chasse procédèrent à des lâchers : les animaux réintroduits provenaient à la fois des lièvres de pays et de lièvres d’Europe centrale (dans le cas de programme aidé par l’Office national de la chasse et par la Fédération). Dans certaines communes, les réintroductions furent massives (350 à 400 lièvres), les gestionnaires sachant pertinemment que les pertes avoisineraient les 90 % dans les deux premiers mois du lâcher (comme n’importe quel gibier réintroduit d’ailleurs). En parallèle(«c’étaitlaconditionsine qua non de la réussite, et la contrepartie dans le cadre des aidesdelafédération»),letirdu
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PERDRIX ROUGE AVEC
SON CARACTÉRISTIQUE DEMI-COLLIER NOIR, QUI JOINT LES YEUX
◆ À quelques kilomètres de l’étang de Berre, une chasse communale et une chasse privée. Un point commun : la même et superbe densité de perdrix rouges naturelles. Une gestion exemplaire.
De la perdrix rouge naturelle en Provence? A cette question,on sourit poliment, on reste à tout le moins plutôt sceptique. La Provence, terre à “perdigaou”, le pays «oùellesabondentleplus»,nous dit Magné de Marolles, personne ne le conteste, mais c’était il y a si longtemps. Daudet et ses casquettes, la réputation souventguèreflatteuse des chasseurs méridionaux auraient eu raison de ce magnifique – et emblématique – petit gibier. Nostalgie sans espoir de retour ? Voire.Carlorsqu’onparcourt la commune de Lançon de Provence, au nord de l’étang de Berre, on reste stupéfait. Dans ces terres déjà brûlées par le soleil de juin, une tête se lève,puis deux,puis dix… Un couple de perdrix rouges met à l’abri sa nombreuse progéniture. On se croirait dans une somptueuse sierra espagnole,quelquepartentre Tolède et Madrid.A bord de notre voiture, le spectacle se renouvellera de nombreuses fois dans la garrigue,ou dans des oliveraies. Ces nichées sont la fierté de Lançon. Ce petit bourg peut se targuer – avec raison – d’avoir sans doute la plus belle chasse communale de
perdrix rouges de tout l’arc méditerranéen. « C’est vraiment devenu la référence départementale,voirerégionale», précise Patrice Galvand. Un hommage, car pas un territoire n’échappe à l’œil de ce
jeune technicien de la Fédération des chasseurs des Bouches-du-Rhône.Un avis partagé par Jean-Claude Ricci, directeur de l’Institut méditerranéendupatrimoine CI-DESSUS, À GAUCHE, ROGER VALENTIN, PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ DE CHASSE COMMUNALE,
ET XAVIER GOUAN, UN DES GARDES. CI-CONTRE, “ANTOINE”, LE GARDE DU DOMAINE DE
CALISANNE :
UNE CHASSE PRIVÉE EXCEPTIONNELLE PAR SES PAYSAGES ET SA DENSITÉ DE PERDRIX ROUGES.
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EN PASSANT SOUS LE COU, SA GORGE BLANCHE ET SA POITRINE GRIS CENDRÉ…
CE GIBIER MYTHIQUE
A SOUFFERT TANT DE L’AGRICULTURE INTENSIVE QUE DE LA DISPARITION
cynégétiqueetfaunistique,et sans doute l’homme qui connaît le mieux la perdrix rouge en France pour l’avoir étudiée pendant des années. Les chiffres sont là.Lançon compte désormais dix couples aux cent hectares. Un résultat probant.« Il faut bien avoir à l’esprit que les extraordinairesdensitésdegrisesque l’onpeutrencontrern’existent pas chez les rouges », explique Jean-Claude Ricci (à titre de comparaison, les meilleures densitésespagnolessont de vingt-cinq couples aux cent hectares). Un tour de force d’autant plus impressionnant lorsqu’on sait que cette société compte… exactement 325 chasseurs et qu’il
DE L’ÉLEVAGE, QUI ENTRETENAIT
LES MILIEUX, ET D’UNE PRESSION DE CHASSE AU-DELÀ DU RAISONNABLE.
y a six ans, la densité de perdrixatteignaitpéniblement… deux couples! A la base de ce succès,un homme,Roger Valentin,qui préside aux destinées de l’Association communale des chasseurs lançonnais (ACCL) depuis 1995.«Jesuis unfoudeperdrixrouge,lavraie, celle qui anéantit le chasseur et les chiens,affirme ce méridional avec cette faconde qui n’appartient qu’à eux. J’en avais assez de voir que les discussions tournaient sur le fait de savoir s’il fallait lâcher la
veille ou le matin de la chasse. Il fallait faire quelque chose sur ce territoire exceptionnel.» « Tout était là pour réussir », témoignent Jean-Claude Ricci et Patrice Galvand. D’abord l’ACCL a la chance de disposer d’une surface conséquente : 3 000 hectares. C’est l’un des paramètres importants afin que les perdrix puissent se reproduire dans de bonnes conditions. En effet, grâce aux recherches menées par Jean-Claude Ricci qui a équipé des perdrix sauvages
Jours de Chasse
d’émetteurs, il s’est avéré que si les oiseaux se cantonnent lorsqu’ils sont en compagnies, ils peuvent s’installer à quelquefois dix kilomètres de là lorsqu’ils se mettront en couple. Plus encore,cette surface vadepairaveccebiotopespécifiqueàlaperdrixrouge:dans la plaine,des cultures,sur les coteaux,des vignes et des oliveraies, et de la garrigue sur les sommets. D’ailleurs, lors de notre visite, nous verrons plusieurs“agachons”, ou petitesmaisonsédifiéesausiècle
◆
dernier,aux meurtrières permettant de tirer les perdrix auposé.«Pourconstruireendur, les densités devaient être exceptionnelles », nous fera remarquer Roger Valentin. Sitôt aux commandes de l’ACCL, il prend le taureau par les cornes. « En premier lieu,il a fallu ouvrir les milieux pour remédier tant à l’abandon de l’élevage dans la garrigue, qu’àl’arrivéedel’agricultureintensive dans la plaine. Regardezlesvignes:aujourd’hui iln’y a plus la moindre herbe à leurs pieds. Comment voulez-vous
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N°5
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Les Signets
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(J.-L. BOULDOIRE).
MOINS DE LA MOITIÉ DU DÉPARTEMENT.
Au pays de la “lèbre”
Jours de Chasse
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HIVER 2003
Su r l e t e r r a i n
SUR
◆ L’Aveyron est redevenu en une dizaine d’années un remarquable territoire de lièvres avec des densités dignes de l’après-guerre. À la base de cette renaissance : un sévère contrôle de la pression de chasse.
d’une main.Aujourd’hui,c’est bien simple : nous avons les mêmes densités qu’aprèsguerre »,confirme Didier Béteille, le directeur de la Fédération des chasseurs de l’Aveyron. Cette situation ne doit rien à un quelconque retournement de fortune miraculeux. « C’est le résultat d’une réelle volonté de gestion et d’une discipline de fer », poursuit-il.Et aussi de la détermination d’un homme : Bernard Bourgeon, le technicien de la Fédération en poste depuis tout juste trente ans. C’est lui qui a suivi – et encadré – pas à pas cette aventure dans ses moindres détails.
Sur le terrain
LIÈVRE. EN AVEYRON, CE GIBIER PLEIN D’ADRESSE BÉNÉFICIE D’UNE GESTION 345000 HECTARES, SOIT SUR UN PEU
Rambaud
Te r r i t o i r e
le fond est pauvre,l’arbre rabougri,et le genévrier vivace, dans cette terre qui tire entre le rouge et l’ocre,dans ces falaises avec leurs aires à pèlerins, dans ces gorges où il n’y a pas si longtemps le chat sauvage était chez lui,l’Aveyron est redevenu un pays de lièvres. Les chiffres sont là,bien plus éloquents qu’une longue démonstration.L’année dernière, 7 400 bracelets de lièvres ont été attribués contre… 8 en 1988. Certaines communes affichent des densités hors du commun : 25 à 30 lièvres aux 100 hectares.Du jamais vu ! « Il y a vingt ans,ils se comptaient presque sur les doigts
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“C’EST EN TOUT PREMIER RANG QUE LE CHASSEUR
RICHARD FASSEUR
Humbert
GRANVAL
par
Comme dans tant de massifs alpins, le petit tétras fait figure de martyr. Ils sont loin, très loin, les récits d’Alpinusoùl’onsortaitd’un bosquet vingt-deux coqs sans coup férir,ou encore les journées de chasse racontées parChambe,etseschiensqui faisaient arrêt sur arrêt. « Le tétras-lyre est un excellent indicateur biologique du degré de dégradation d’un milieu montagnard », explique Daniel Leyssieux.Station de sports d’hiver, tourisme incontrôlé et petit tétras ne font a priori pas bon ménage.« Nousavons échoué écologiquement car le pouvoirdel’argentmaîtrisemal ses émotions », reconnaît GérardWoogdanssaChasseaux parfums sauvages (Éditions du Gerfaut). Cet oiseau qui a tant besoin de paix et de tranquillité a été pour le moins dérangé sur ses zones de repos et de nidification.La fatigue, écrivait Chambe, « meilleure sauvegardedupetittétras,simenacé»resteheureusementune barrière,mais pas infranchissable. En outre, avec la raréfaction du pastoralisme, qui a entraîné une fermeture des
Jours de Chasse
HIVER 2003
POUR LA SAUVEGARDE DE LA NATURE”
Su r l e t e r r a i n
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Daniel Leyssieux et son père. “Nous ne pouvions laisser la situation se dégrader.” Page de gauche, un petit tétras dans toute sa splendeur.
quiet – et non pas fataliste – quant à l’avenir de ces chers coqs : comment, si l’homme ne devenait pas raisonnable, résisteraient-ils aux coups de boutoir du “progrès” ? Sans conteste, avec son élégance naturelle, il aurait approuvé tous les efforts de l’Association communale de chasse agréée (Acca) de Chamrousse, station de ski située à l’extrémité méridionale de la chaîne de Belledonne dans le département de l’Isère, qui s’était illustrée en accueillant les jeux Olympiques d’hiver de 1968.Le président de l’Acca, Daniel Leyssieux, égrène avec la tranquillité du montagnard quelques chiffres : cette année,lors d’un comptage, son équipe a recensé à la fin de l’été soixante-seize petits tétras. Quatorze ans plus tôt, ces mêmes oiseaux n’étaient que… dix-huit. Le nombre de nichées suit la même courbe puisque l’équipe de Daniel Leyssieux en a compté dix cette année (deux en 1989).« Cela peut paraître dérisoire, souligne-t-il, mais il faut savoir d’où l’on partait.»
milieux,le tétras a vu ses biotopes se raréfier. Sans compter qu’il a dû subir une pression de chasse au-delà du raisonnable.Dire qu’il y a encorecinquanteans,le“faisan” comme l’appellent les Savoyards,n’était guère chassé. « Nous ne pouvions laisser la situation se dégrader », se souvient Daniel Leyssieux. C’était d’autant plus regrettablequelacembreraie(enraison de la présence du pin Cembro) de Chamrousse, avec ses mosaïques de myrtilliers et de rhododendrons est le site idéal pour le petit coq, c’est-à-dire entre 1 500 et2000mètresd’altitude.Audessus,c’est le royaume de la bartavelle, du chamois et du mouflon ; encore plus haut, c’est celui du lièvre variable et du lagopède (nous ne sommesplustrèsloindelafameuse croix de Chamrousse à2250mètresérigéeparLouis de Saint-Ferréol en 1856). Toutcommenceen1989, lorsque Chamrousse devint une commune à part entière, se démarquant ainsi d’une organisation plus vaste qui regroupait Saint-Martin d’Uriage, Vaulnaveys et Chamrousse et, au bout du compte,unecentainedechasseurs.Un an plus tard,l’Acca de Chamrousse est mise en place.Ellerayonnesurunesuperficie de 1300 hectares (situés entre 1 400 et 2 450 m d’altitude) avec,à sa tête,Daniel Leyssieux, attaché à la direction des remontées mécaniques et conseiller municipal. Sa première démarche a été de réadapter les structures et d’établir ses propres règlements. Son objectif est ambitieux,presqueirréaliste,puis-
EST ATTENDU POUR ENGAGER LA FORMIDABLE MOBILISATION
AUTOMNE 2006
Sur le terrain
meilleurs “postes” à lièvres. Mais c’était il y a bien longtemps. « C’était »… Ou quand la tristesse se mélange à la mélancolie.Dans ces pays,le lièvre est bien plus qu’un gibier, c’est un symbole de la paysannerie,celle de Le Nain et de Neubourg. Les “anciens” en parlent avec résignation, la moustache en berne. Ces extraordinaires “pays” à lièvre appartiendraient à un passé à jamais révolu. Mais pas toujours. Conclure hâtivement que tout est fini,quelques Aveyronnais y verraient injures et obscénités.Et ils auront raison.Car dans ces Causses où
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N°14
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S’il est un gibier qui excite au plus haut point l’âme paysanne du Sud-Ouest, c’est bien “la” lièvre. Chez eux, la “lèbre” comme ils l’appellent en patois est toujours du féminin. Quand ils en « save une »,leurs sens sont en ébullition, leurs papilles imaginent déjà le civet qu’ils pourront déguster.Ils se racontent quelques chasses mémorables de ce gibier tout de finesse et d’adresse face à leurs meilleurs chiens courants.Même s’ils ne l’ont pas lu,ils approuvent Magné de Marolles qui écrivait dans sa Chasse au fusil : « de tous les animaux que l’on force, c’est celui qui se défend le mieux ». Ils n’ont pas oublié les
Jours de Chasse
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RICHARD FASSEUR
Quelquefois le chasseur aimerait que le temps suspende son implacable avancée.Il se damnerait pour revenir cinquante ans plus tôt et retrouver l’ordre presque immuable de la nature où l’on avait à ne se soucier de rien avec ce petit gibier abondant,où l’on partait avec son chien “faire un tour”en ayant l’assurance de revenir avec quelques perdrix. Que dirait-il s’il foulait quelques-uns des arpents de terre du côté du Bourg-Dun en plein pays de Caux ? Sans doute, diraitil, ravi, que ce temps dont il rêve, nostalgique, a repris.
PHOTOS : B. BELLON ; DANIEL LEYSSIEUX
PHOTOS : GEST
◆ Entre Dieppe et Saint-Valéry-en-Caux, le GIC du Bourg-Dun, constitué il y a quinze ans, est devenu une chasse de petit gibier digne de ce nom. Ou la preuve éclatante que le retour du lièvre et du perdreau doit passer par une entente avec le monde agricole. convenable – seize couples aux 100 hectares –, mais en constante diminution.« Nous ne pouvions accepter cette situationetchasserparnostalgie», affirme-t-il. C’est qu’ainsi qu’en 1990, dans une belle unanimité, une trentaine d’agriculteurs-chasseurs ont décidé d’essayer d’arrêter l’hémorragie. D’abord en se donnant un cadre avec la constitution d’unGICdontleprincipeest de pouvoirgérerunvasteterritoire, tout en continuant à chassersursespropresterres. Commedans de nombreuses autres expériences menées sur toute la France et notamment en Seine-Maritime,le GIC du Bourg-Dun a réfléchi en premier lieu à l’aménagement agricole, car « toute gestion commence par là, et ce pour tout petit gibier de plaine »,aime à répéter Denis Bouclon. Le GIC a d’ailleurs été épaulé depuis ses débuts par les agents techniques de la fédération départementale des chasseurs de la Seine-Maritime, présidée par Alain Durand, qui, grâce à de fréquentes réunions d’information, a su sensibiliser de nombreux agriculteurs aux techniques de sauvegarde du petit gibier de plaine.Un rôle clé – et d’exemple – quand on sait que,justement,l’avenir de la chasse française
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Su r l e t e r r a i n
XXIe SIÈCLE.
Su r l e t e r r a i n
par
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Sur le terrain
TOUS CES CHASSEURS QUI FAVORISENT LE RETOUR DU PETIT GIBIER,
Sur le terrain
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Jours de Chasse
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“JOURS DE CHASSE” A TOUJOURS VOULU METTRE EN EXERGUE L’UN DES GRANDS DÉFIS DE LA CHASSE DU
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fournies au constituées (bien es tous par le stérililes sont retaillé un marais finit temps, un pied,el des bois ren’est pas vraiser. Dans le même , un nou- les trois ans), penser,cet oiseau bois.Il vit en la maîtrise juune attention ment un oiseau de de la plaine talweg a été inondé pièces, plantés (avec il,est d’avoir eu les tation.»Sans gcréédetoutes t il a besoin particulière pour ridique de l’exploi atout es- lisière,e nourrir dans la journée velétanfond de propriété, un toute es où il est indispenun c’est bordur et, en pour se nul doute, bois le soir.» n’est pas le jour pour l’ac- sable d’avoir une haie vive). sentiel. Mais ce entre son et il retournera au onstat,rien marais a vu le l’alterant Côté plaine, c’est grande Apartirdecec .Devé- cueil du gibier d’eau. boisées seul. Se partage es de hasard n et le Loiret, Toutes les zones nance de parcell n’aétélaisséau cabinet parisie r sur le travail ritables travaux d’Hercule. ont été repensées. Depuis culture – colza, blé – avec il a pu compte t e” ne une uets’es sauvag année toute de une – rdPasq faune pas d,Géra ans, des“jachères – et le soutien pour le – omni- D’abor e de l’eau treize sans que des sorgho, millet équipe : sa femme et son attaqué à la maîtris sdepro- s’est écoulée ées (afin (maïs, de saison, choux fourenfants –forantàvingtmètreisant une coupes soient effectu présente –, ses e, début qui ent les amépénétrer la lumièr r et constru un peu plus tard) garde qui effectu aquese- fondeuation d’un kilomètre – de laisserde basse végétation, ragers pied toute sont laissées sur canalis nagementsdéfinisch la source mise allées la temps des on”. ts), tous oublier en Sans de couver maine par le“patr Pas- pour avoir rsonni- donc s (« pour créer des ef- la saison.de bandes herbacées Sur le faisan,Gérardferait possibilitédecontrôle par percée haies re- en place e, raygrass, trèfle qui en out le monde sait, de lisières »),des – dactyl quet a un avis « Contrai- veau.T d’eau dans fets les zones de blanc… – entre ces “coubondir plus d’un. pourrait exemple,que trop oi l’on culture. Pourqu Grâce aux rement à ce que ?« loirs” d’herbes eConservancy travaux duGam de la chasse l (l’Office nationa rendu compte s’est ),on anglais l pour la préque c’est essentie nécessaires à sence des insectes faisans.On la survie des jeunes faisane ne sait que la poule petits, mais les ses pas nourrit endroits riches conduit vers des e-t-il. en insectes », soulign il s’est atParallèlement, eurs en extaqué aux prédat és,mais cès:renards,mustélid les et pies plus encore corneil les coupour si dévastatrices avec mesure, vées. « Toujours chaque aniprévient-il, car, la nature.» dans place sa mal a ne résiste pas A ce propos, il du prince de à citer les mots souvent nécesGalles : « Il est
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Jours de C HASSE ◆
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GOMEZ DE FRANCISCO-BIOS
N°3
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N°5
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LORS DE LA RÉALISATION
D’UNE ÉTUDE DE CHEVAUX
À L’AQUARELLE. CI-DESSOUS, STANDARD
DE POITEVIN PARU DANS
L’ANNUAIRE DE LA VÉNERIE.
AUCUNE APPROXIMATION
Y.BLOND
SUR UN SUJET AUSSI DÉLICAT.
◆ J
e suis jeune, il est vrai/ mais aux âmes bien nées/ la valeur n'attend point le nombre des années… Lorsqu’on connaît un peu Mathieu Sordot, il ne goûterait guère d’être associé à ces célèbres vers de Corneille, lui qui refuse poliment mais fermement tout compliment.Et pourtant,comment ne pas y songer. Gouaches, aquarelles, dessins… l’œuvre de ce Nantais de trente et un ans attire le regard et force le respect. On se dit qu’il y du Linarès et du Poret. Ce ne sont pas les milliers de participants au dernier game-fair de Chambord qui soutiendront le contraire.Sur les billets, sur les affiches, un dessin : celui d’un piqueur à cheval entouré de sa meute,sonnant devant la demeure
QUARELLES, DESSINS,
GOUACHES… CET ARTISTE ANIMALIER ATTIRE LE REGARD ET FORCE LE RESPECT.
À TRENTE ET UN ANS !
Jours de Chasse ◆
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AQUARELLES ET DE
SES LITHOGRAPHIES FONT D’EDOUARD
TRAVIÈS UN DES ARTISTES ANIMALIERS LES PLUS APPRÉCIÉS.
AVEC RAISON.
Jacoberger-Lavoué
MATHIEU SORDOT SURPRIS
DANS SON ATELIER NANTAIS
de François 1er. En quelques coups de pinceaux, le mouvement, la précision et la poésie. Chasseurs, veneurs ont apprécié en connaisseurs tout comme ils avaient déjà apprécié ses illustrations de la réédition de Foudras (éditions de Montbel) l’année dernière. Sans conteste, comme ces chasseurs intrépides tour à tour rustiques et élégants,passionnés et détachés,auxquels Foudras a si bien rendu hommage, Mathieu est bel et bien habité par “le feu sacré”. « Tout est joué avant que nous ayons douze ans », disait Charles Péguy.Pour Sordot,ce sera d’abord la chasse. A huit ans, il suit son premier laisser-courre dans la forêt de Gâvre.«Cette chasse au chevreuil fut une révélation.J’ai su dès cet instant que mon activité professionnelle serait liée d’une manière ou d’une autre à la vénerie »,explique-t-il.Source d’inspiration inépuisable, la vénerie ne le quittera plus (il fait aujourd’hui partieduRallyeAraize).Toutcommesapassion de sonner de la trompe (il sonne toujoursauValsansretour–lenomd’un lieu-dit proche de la forêt de Paimpont –, association qui réunit uniquement des veneurs). Le dessin ? Il ne le tourmente pas encore. A cette époque, déjà, on dit que le jeune Sordot a un joli coup de crayon qu’il réserve à la reproduction de personnages de bandes dessinées pour ses camarades de classe.Une influence sera déterminante, décisive : celle de son
–,
GOUACHÉE SUR TRAITS DE CRAYON NOIR
(50,5 X 38 CM), A ÉTÉ ADJUGÉE
10 NOVEMBRE 2000 À DROUOT (MES CHAMBELLAN, GIAFFERI ET DAUTREBENTE). LE
Ja coberger-Lavoué
L
ET LA POÉSIE DE SES
ET GASCONS
LE GIBIER À POIL
a couleur rêve, pense et parle. Lorsqu’on observe ne serait-ce que distraitement quelques œuvres d’Edouard Traviès (1809-1871), il est impossible de ne pas songer aux propos d’un de ses célèbres contemporains, Eugène Delacroix. Ce ne sont pas les chasseurs qui diront le contraire. Des nemrods de la Monarchie de Juillet au chasseur tout aussi rustique du XXIe siècle,Traviès continue de les enchanter. Comme les naturalistes. Avec lui, ils sont chez eux. A la manière d’un Xavier de Poret, cet aquarelliste fait presque partie de la famille, de leur famille, comme s’il était là depuis des générations. Et c’est toujours avec une certaine gourmandise qu’il les revoit chez lui ou chez les autres. Malgré l’habitude, la lassitude n’est jamais là. Insensibles à l’usure du temps. Qui n’a pas vu, en effet, un Traviès ou l’une de ses lithographies ? Ces toiles qui dominent son travail sont les plus célèbres. A-t-on oublié ces livres cynégétiques illustrés par des Traviès qu’il s’agisse de La Chasse de Vialar (Flammarion) ou du Journal des chasseurs, exceptionnelle revue qui parut de 1836 à 1870. D’un seul coup d’œil, son style se reconnaît entre mille. On pense, on voit bien sûr ses natures mortes. Sarcelles, perdrix, faisans… le rendu est exceptionnel comme si le gibier avait été arrêté dans son vol quelques minutes auparavant.C’est à la fois, subtil et précis, calculé et gracieux, plus souvent en demi-teinte que lumineux, comme s’il voulait entretenir une conversation plutôt que de démontrer. Pour les amateurs d’art cynégétique, il est ainsi sans doute l’un des artistes animaliers les plus créatifs du XIXe siècle. Les chemins de sa célébrité ne se démentent pas si l’on en juge par son succès en ventes publiques. Ses lithographies se négocient entre 610 euros et 4 600 euros selon qu’il s’agit d’un premier tirage ou non.Ses aquarelles originales sont nombreuses mais jalousement conservées chez des particuliers.Et lorsqu’une d’entre elles apparaît dans une vacation, les prix s’envolent. On se souvient d’une belle enchère à plus de 6 500 euros lors de la vente de la collection Jeanson le 13 décembre 1996 chez Sotheby’s à Londres. Tout le paradoxe de cet artiste animalier est là. On salue son talent et sa diversité.Tout le monde le connaît ou plutôt croit le connaître. « La plupart des hommes célèbres,disait Sainte-Beuve, meurent dans un véritable état de prostitution. » Pas Traviès. Il apparaît presque comme un fantôme, tellement sa vie paraît être un long silence. On ne
MAISON DE LA CHASSE ET DE LA NATURE/NICOLAS MATH US
par Virginie
MIDI, GASCONS
SAINTONGEOIS.
Mathieu Sordot
LIÈVRE FAISANT SA TOILETTE. CETTE RARE AQUARELLE
– TRAVIÈS A PEU PEINT
Tableaux de chasse selon Traviès
L
DE LA COULEUR
TÊTE DE CHIEN
◆
Pinceaux
Les grands illustrateurs
LE SENS
Pinceaux
et ◆
LA SUBTILITÉ,
Crayons
Les grands illustrateurs
A
N°9
PORTRAIT
PORTRAIT
AVEC LA GUERRE, L’AMOUR ET LA RELIGION, LA CHASSE EST L’UN DES QUATRE THÈMES LES PLUS REPRÉSENTÉS PAR L’HOMME DEPUIS QUE L’HUMANITÉ EXISTE. UNE INSPIRATION QUI N’A JAMAIS CESSÉ COMME EN TÉMOIGNE LA VITALITÉ DE L’ART ANIMALIER CONTEMPORAIN.
EXTRAORDINAIRE
NATURE MORTE DE GEAI
VÉNERIE, SOUVENIRS (1854). QUEL CHASSEUR
EXTRAIT DE LA
DE CHASSES
N’A PAS VU CET OISEAU,
AUX PETITES PLUMES BLEUES ET NOIRES, ET N’A PAS ENTENDU
LE CRI AIGRE ET RAGEUR
!
161
160
N°33 Crayons
et ◆
Pinceaux JEAN DE LA VERTEVILLE (1919-1940), CLICHÉ PRIS EN 1939, SOIT UN AN AVANT SA DISPARITION. ET, À GAUCHE, “BÂT-L’EAU PERDU” (GOUACHE SUR PAPIER GRIS). “DANS SON ŒUVRE, RIEN N’EST DÉTAILLÉ, TOUT EST SUGGÉRÉ. IL VA À L’ESSENTIEL COMME
Jean de La Verteville
POUR MIEUX SAISIR L’INSTANT… AVEC DÉLICATESSE ET NOSTALGIE.”
Une équipée impressionniste
◆
par
◆
par
Olivier
Morel
ET LA
“RIEN” (PRONONCER RINNE), DIMINUTIF
DE MARINUS, SON PRÉNOM.
J
Jours de Chasse
◆
N°10
USTESSE, PRÉCISION RÉALISME,
CE SCULPTEUR EST UN
EXTRAORDINAIRE OBSERVATEUR
BNF ESTAMPES
DE LA NATURE.
ÉTÉ 2002
122
Les Signets
20
Argile
et
Spatule
◆
Pierre-Jules Mène
J
S
126
137
136
PORTRAIT
TOUJOURS
S
X SENS EST SON PRODIGIEU DU MOUVEMENT.
d’Arleux
conçoit.Pourquoi des livres ettede- ment ceux qu’il ? « Une emaintiendrai.Enchoisissantc aitcer- qu’il préférera à toute autre formule ssaun’av une toile peinte est vise,lamaisond’Orange-Na fois vendue,expliquait-il, à voir dispad’y inclure l’art aniJe ne peux me résoudre tainement pas à l’idée la République des perdue. morceau de ma malier.Et pourtant,entre discipline c’est raître une œuvre qui est un convient e Provinces-Unies et cette A-t-on oublié vie.Illustrer des livres,par contre,m le monde et je une vieille et solide histoire.nFystetautres parce que je fais plaisir à tout point qu’il tel garder les originaux » (à un auXVIIe siècle,PaulPotter,Ya même Hollande peux toute demande Franz Snyders ? Et cette d’avoir un Rien refusera presque toujours ui dédicace).Cette peut se targuer aujourd’h croquis,voire une simple disparu en 1995. de il l’appelait luiPoortvliet, précocement ptionnelleécole « horrible vanité » comme un exne l’empêchera pas de réaliser Commesilefilavec cetteexcerompu. même été el parcours. flamande n’avait jamais « Nul n’est pro- ceptionnpremier succès ? C’est Dessins de Et de quelle manière ! Son en 1972 et qui dicton ne vaut pas phète en son pays. » Le chasse qui paraît en Hollande et aux EtatsPays-Bas, c’est une en Europe du Nord pour Poortvliet. Aux que, sur une le lancera succès est foudroyant. Il a quapoint tel à e Le gloire national m, un musée Unis. estiaire sauans. Suivront la Ferme,B petite île proche de Rotterda En Allemagne, rante Au total une lui est entièrement dédié. is… son aura vage (Gerfaut, 1977)… traduits en dix en Scandinavie,aux Etats-Unen France,qui quinzaine d’ouvrages de milliers est considérable.Et pourtant t ? Quelques langues et plusieurs dizaines fortune ne vendus.La bonne laires connaît le nom de Poortvlie d’exemp qu’un manque, initiés,tout au plus… Plus carence. le quittera plus. (Unieboek), tout une OUCI DU DÉTAIL, Dans Dessins de chasse serait-on tenté de dire, cet artiste, on ez rinne diminutif de Ma(prononc Car lorsqu’on découvre “Rien” toujours de ,la qualité,l’enMAÎTRISE reste frappé par la profusion son travail. On rinus, son prénom), il signera synthèse de superbe vergure et l’universalité cette façon, est là. Une connaissance et son est certes d’un grand DES TECHNIQUES, reste médusé devant sa t de son art. Son style d’une originalité à de la nature, et pas seulemen classicisme mais reste … observation c’est un grand. d’ailleurs si partiUN STYLE CLASSIQUE animale. Pas de doute, nulle autre pareille.Il est une génération semble destin le dont toute ra Il y a des artistes qu’il influence Poortvliet. Rien culier iers(Lebert,Letellier,Mieusement, CE NÉERLANDAIS tracé dès l’enfance. Pas r une telle car- d’animal t autres Mac ne le prédestinait à embrasseinspiré ce pro- Bérille,Lestringant en France,e Bretagne). TS. a A TOUS LES TALEN et Robjent en Grande- montrer rière. Qui a influencé, qui reste encore au- Phail aimer la vie et nous testant pur sucre ? Cela est vrai, « L’artiste doit pris pour À TEL POINT QU’IL VA jourd’hui un mystère. L’hommsee,il belle.»“Rien”paraît avoir qu’elleest ene France dans peu, livrait très secret, se confiait adage cette phrase d’Anatol E au preSIMPL DU voit-t-on que DELÀ AUd’Epicure.Car core moins. ,d’une famille le Jardin d’œil ? Une déconcertante mise Né en 1932,à Schiedam coup aux Beaux-Arts. mier sa profusion,voire STATUT D’ARTISTE paysanne,il fait des études en page,surprenante par révèle les mulpendant ire débauche, mais qui Puis ce sera le dessin publicita is. >> son compte. par sa à Hollanda s’établir ANIMALIER. de notre de avant facettes quinze ans livres, mais seule- tiples Il décide d’illustrer des SIGNERA
PHOTOS : JEAN DE LA VERTEVILLE
COMPAGNIE DE SANGLIERS DÉBOULANT. LA VITESSE LÀ. PUISSANCE SONT
Il suffit, en effet, de s’arrêter quelques instants sur cette grande manifestation que lui consacre ce musée,sous le titre qui sonne comme une devise “Fanfares et Galops”.Au premier regard,ce qui frappe,c’est sa“main”,comme s’il y avait eu, selon les mots de Christian de La Verteville, son propre neveu, artiste lui-même et maître d’œuvre de l’exposition, une « urgence prémonitoire », à illustrer, peindre, immortaliser. Il n’est sans doute pas un peintre de tout premier plan –ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’en effet,il n’a pas le génie et l’éclat d’un Renoir ou d’un Degas–, mais il reste pour notre plus grand bonheur un formidable illustrateur, au sens premier du terme, c’est-à-dire celui qui orne et qui montre. Les gouaches, les aquarelles, les dessins de La Verteville, c’est une époque, c’est la campagne et une certaine manière de vivre,fait de débuchers,de bât-l’eau,de réunion de courses sur des hippodromes… Un autre temps? Peut-être pas, car ces cerfs, ces chevreuils, ces chiens, ces chevaux sont encore ettoujourslà,aujourd’hui,commesiLaVertevillelesavaitcroqués la veille.Rien n’est détaillé,tout est suggéré.Il va à l’essentiel comme pour mieux saisir l’instant. Un débucher en plein hiver,un hallali dans l’automne triomphant,il fige l’instant avec délicatesse et nostalgie, tout comme ses paysages,
Un maître français du réalisme par Vi rginie
◆
MÈNE FUT LE PREMIER SCULPTEUR À PRÉSENTER
Ja coberger-Lavoué
DES SUJETS DE VÉNERIE, DE COURSE
L
’un des plus grands sculpteurs animaliers du XIXe siècle. Sous la plume de Jean-Charles Hachet, dans sa monumentale encyclopédie sur les Bronzes animaliers,de l’Antiquité à nos jours (Editions Varia), le propos prend toute sa force : plus qu’un compliment, une reconnaissance on ne peut plus méritée. Classique,mesuré :les qualificatifs et les épithètes ne manquent pas pour tenter d’analyser l’œuvre de Pierre-Jules Mène (1810-1879). Mais s’il fallait n’en retenir qu’un seul, ce serait sans nul doute celui de réaliste. « L’œuvre d’art naît du renoncement de l’intelligence à raisonner le concret », écrivait Albert Camus dans le Mythe de Sisyphe. La remarque s’applique à la précision de Mène. Il n’y a pas chez lui le romantisme et la fureur d’un Barye et, dans une moindre mesure, la force quelquefois terrifiante d’un Delacroix ou d’un Géricault, avec leur cohortedecompositionssaisissantes,frémissantes,tragiquesmais souvent impensables dans la réalité. Mène est presque l’antithèse :ses sculptures ne témoignent ni d’envolées romantiques,ni de poésie,ni de sentiment personnel mais de la justesse, de la précision d’un extraordinaire observateur de la nature.Les volumes sont rigoureusement taillés, les attitudes sont précises et les compositions justes… qu’il s’agisse d’animaux domestiques et sauvages, de chevaux ou de scènes de chasse. Mène, serait-on tenté de dire, c’est assurément le talent et un travail acharné sans crainte de se tromper, même si l’artiste n’a pas livré tous les mystères de sa carrière. Loin s’en faut. On connaît en effet assez mal sa vie, si ce n’est qu’il est né le 25 mars 1810 à Paris. Autodidacte, il ne suivit pas de maître mais commença à travailler dans le petit atelier de son père, fondeur, graveur et tourneur sur métaux qui,nous
Jours de Chasse ◆
ET DE TAUROMACHIE. ICI, LE TORÉADOR SPADA (0,54 M X 0,25 M X 0,23 M). CI-DESSUS, SON “TAUREAU NORMAND N° 1” (0,22 M X 0,36 X 0,15 M). LES ANIMAUX DE FERME FIGURENT PARMI SES PREMIÈRES ŒUVRES.
PAGE DE GAUCHE, “CHASSE EN ECOSSE” (LA PRISE DU RENARD)
LA
EST L’UNE DES ŒUVRES
CYNÉGÉTIQUES MAJEURES DE
AUTOMNE 2010
ELLE EXISTE
OÙ LE CHEVAL A DISPARU.
123
HIVER 2002
◆
Jours de C HASSE ◆
MÈNE, TOUJOURS TRÈS
RECHERCHÉE EN SALLES DES VENTES.
AUSSI DANS UNE VARIANTE
PHOTOS : UNIVERS DU BRONZE
PORTRAIT
Pinceaux
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UN DES TRAITS DOMINANT IEN” DU TALENT DE “R
Jacoberger-Lavoué
J
AUTOMNE 2001
Les grands illustrateurs “Rien” Poortvliet
POORTVLIET. L’ARTISTE
OLGA SLAGTER
et
Virginie
ean de La Verteville ou un destin foudroyé. Artiste à 8 ans, officier à 20, jeune lieutenant tombé au champ d’honneur en juin 1940 à bord de son automitrailleuse, pour son premier baptême du feu, l’année même de ses 20ans. 20 ans, ce n’est presque rien, mais chez La Verteville, c’est presque tout, en tout cas du point de vue artistique. Derrière lui, des œuvres, plus de deux cents, dont on reste proprement saisi par la qualité d’un artiste à peine sorti de l’adolescence. Et cela n’a rien d’une amabilité dont sont si friands les critiques. Tout en délicatesse et en poésie, son œuvre est l’objet d’une superbe exposition organisée jusqu’au 2 novembre prochain au musée de la Chasse de Gien.
N°8
Crayons
◆
Argile
et
C. JEAN-RMN
N°17 Spatule
◆
Bugatti Rembrandt
REMBRANDT BUGATTI. DERRIÈRE CE GRAND FRONT, SES CHEVEUX EN ÉPAIS BANDEAUX, : QUINZE ANS DE CARRIÈRE,
◆
p a r Vir g i n i e
Ja c o b e r g e r- L a v o u é
Regardez cet homme qui passe : il est notre maître, disait Rodin
UN GÉNIE À L’ÉTAT PUR
ŒUVRES ET UNE VIE D’UNE TRAGIQUE GRANDEUR.
“LIONNE À LA BOULE” (MUSÉE “PETITES ANTILOPES, LA MÈRE MALADE” (1911),
LA COTE DES ANTIQUITES
D’ORSAY) ET
Solitaire, mélancolique, bourreau de travail, Rembrandt Bugatti, sculpteur animalier d’une prodigieuse spontanéité, aurait pu aisément servir de modèle à L’homme pressé de Paul Morand. Il a laissé une œuvre tout simplement colossale si l’on songe qu’il a produit plus de trois cents pièces en à peine quinze ans. C’est une « comète » dans l’histoire de l’art écrira Jacques-Chalom des Cordes, auteur d’un éblouissant catalogue raisonné sur notre sculpteur (Éditions de l’Amateur). C’est peu dire que Rembrandt Bugatti eut le destin d’un grognard du premier Empire : soldat à 18 ans, maréchal à 25 ans, mort à 31 et la gloire pour l’éternité. Il commença, en effet, sa carrière à peine sorti de l’adolescence en 1901 et produira sans relâche jusqu’à son suicide en 1916, à 31 ans. Derrière son « front lumineux et violemment modelé et ses yeux profonds accoutumés à la méditation », selon l’expression du célèbre critique d’art et écrivain d’avant 1914, André Salmon, c’est plus qu’un sculpteur que nous tenons là, c’est un génie. Qui n’a vu au musée d’Orsay ses fauves, qu’ils s’appellent tigres ou léopards ? Qui n’a vu dans les plus grands musées du monde ses serpents, ses ovins, ses loups ? Qui n’a pas en mémoire ses pachydermes ? « Il a été le premier,écrit le Dr Hachet,à affirmer qu’en art sculptural, la copie photographique ne constitue pas le meilleur parti que l’on puisse tirer de la matière.» Devant nos yeux, ce n’est pas une panthère et un loup standards mais la panthère et le loup qu’il vient d’observer dont il a saisi un instant et qui vient de s’éloigner. >>
BRONZE À PATINE BRUN SOMBRE
(23,2 X 35,5 X 18,2 CM). REMBRANDT BUGATTI AVAIT LA PARTICULARITÉ DE TRAVAILLER D’UN SEUL JET.
MAIS S’IL ESTIMAIT QUE L’ŒUVRE N’ÉTAIT PAS À LA HAUTEUR DE SES ATTENTES, IL LA DÉTRUISAIT.
L’UNIVERS DU BRONZE-PARIS
L’UNIVERS DU BRONZE-PARIS
UNE ÉLÉGANCE DE GRÂCE, DE DOUCEUR ET DE SENSIBILITÉ “GNOU, ANTILOPE À QUEUE BLANCHE SE LÉCHANT LA PATTE” (1907). BRONZE À PATINE NOIRE (35 X 40 X 24,6 CM). UNE EXCEPTIONNELLE IMPRESSION VISUELLE.
Cédric Heymans
à quelques amis artistes installés sur la terrasse d’un café de Montparnasse. Cette silhouette élancée, presque dégingandée, ce jeune homme aux cheveux en épais bandeaux qu’il venait d’apercevoir, c’était Rembrandt Bugatti (1885-1916). Le compliment a d’autant plus de force que l’artiste qui le prononce est davantage connu pour ses jugements féroces que pour son indulgence à l’égard du travail de ses contemporains.
UN TALENT INSTINCTIF ET UN ART LIBÉRÉ DE TOUT ACADÉMISME
PLUS DE TROIS CENTS
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N°24 Crayons
et
Pinceaux
◆
Jean-Baptiste Oudry La campagne, les chiens et la chasse en majesté p a r
P h i l i p p e
L é o b a ze l
I
MMENSE
PEINTRE ANIMALIER, PAYSAGISTE D’UNE RARE SENSIBILITÉ, LE PEINTRE OFFICIEL DES CHASSES DE LOUIS XV EST BIEN UN ARTISTE DE TOUT PREMIER PLAN.
Jours de Chasse
Crayons
◆
EMMANUEL FRACHON, LA POÉSIE ET L’ÉMOTION.
Emmanuel Frachon
COURRE DU LIÈVRE . DESSINS, LAVIS AU SÉPIA, AQUARELLES… MANO S’EMPARE DE
Un gentilhomme ca mpagnard par
Olivier
Morel
LA CAMPAGNE ET DE SES ACTEURS AVEC UNE RARE MAÎTRISE. IL A CETTE
QUALITÉ DE SAVOIR CONFÉRER AUX CHIENS, AUX GIBIERS, AUX CHEVAUX ET AUX HOMMES UNE GRANDEUR TOUTE SIMPLE.
d’Arleux
◆ E
FRACHON
mmanuel Frachon ,c’est d’abord rare perspicacité teinté d’une infinie un regard d’une pourrait passer pour gentillesse qui de la réserve alors la marque d’un gentilhomme campagque ce n’est que bien de cela qu’il nard. Car c’est s’agit. Emmanuel, times,connaît – dût Mano pour les insi délicate à saisir sa modestie en souffrir – cette chose tellement ses nuances qui s’appelle la campag sont grandes, âges, chère à Foudras ne, celle qui vient du fond des et à Vincenot. Il cette vie campag narde telle que l’ont a saisi l’âme de tralement Neufbo urg dans les Paysans brossée magisVaissière dans ses et Pierre de la Gentilshommes de l’ancienne France. faut le voir à la sortie de l’hiver Il dans boue,de sa cour de ferme du Bourbo l’humidité et la ses moutons lors nnais au milieu de de comprendre que la pleine période d’agnelage pour sa pose.Et c’est peut-êtrmanière de vivre n’a rien d’une poser sur une toile e pour cela qu’il sait si bien transtout cet univers. Un Frachon est reconnai ssable entre mille. côtés, il suggère Rien Par certains Condamy, avec une Poorvliet, par d’autres il fait penser à influence de Karl Reille. En réalité, son trait n’appartient qu’à Mano s’empare de lui.Dessins,lavis au sépia,aquarelles, la rare maîtrise. Il traite campagne et de ses acteurs avec une son sujet avec un n’est jamais prise œil dont la finesse en sion d’avoir un œil défaut et il donne au spectateur l’illuaussi fin. Qu’on ne s’y méprenn e pas.Nou s sommes à cent lieues d’un artiste “réaliste une brutalité certaine.”, car le réalisme dans l’art impliqu e Qui plus est, ce terme pas à grand-chose ne correspond car Pierre Du Colomb employé,selon l’expression si juste de ier, « avec peu de discernem l’applique volontier ent parce qu’on s au nière dont l’artiste le genre d’objet représenté et non à la mareprésente ». Emmanuel Frachon , c’est avant tout une œuvre de poésie,faite de emplie charme tion et d’enthousiasme. un peu désuet,mais aussi d’émoC’est une œuvre revoir parce qu’elle nous rappelle des joursqu’on aime voir et espère retrouver à heureux que l’on la prochaine saison.S a cette qualité rare ans de savoir conférer doute parce qu’il chiens, aux gibiers aux et aux hommes une chevaux, aux simple. grandeur toute >>
PORTAIT DE JEANBAPTISTE OUDRY (ÉCOLE FRANÇAISE, MUSÉE DU LOUVRE). PAGE DE GAUCHE, LES DEUX CHIENNES COUCHANTES DE LOUIS XV, PERLE ET PONNE, ARRÊTANT UN FAISAN, UN DE SES PLUS CÉLÈBRES TABLEAUX.
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ÉTÉ 2006
N°16
Pinceaux
et
◆
PO UR NO U S LE S VRAIS ...
PHOTOS : H. LEWANDOWSKI-RMN - G. BLOT-RMN
Q
DE MATHIEU SORDOT À TRAVIÈS, DE JEAN DE LA VERTEVILLE À MÊNE ET À POORTVLIET, DE REMBRANDT BUGATTI À EMMANUEL FRACHON, SANS OUBLIER L’IMMENSE JEAN-
BAPTISTE OUDRY… “JOURS DE CHASSE” MONTRE LA PLACE QU’A EUE ET QUE DOIT AVOIR LA CHASSE DANS LA CIVILISATION.
Les Tentations Diane
Tentations
la collection Sologne met en scène son gibier avec de nouvelles terrines. Autre nouveauté, une collection d’assiettes qui a pour thème les races de chiens de chasse. Les dessins originaux de François BeaurinBerthélemy sont faits au crayon, et rehaussés d’un lavis de gouache aux teintes automnales. 132,60 €, le coffret de six assiettes
184
avec pièces de renfort en cuir et pare-coups détachable
LAMPE BACCARAT
sobre mais raffiné qui est devenu un classique de la collection Starck Darkside. L’esprit design porté par un grand nom de la cristallerie. 567 €.
Jours de Chasse
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de belles patines pour ces ceintures cousues à la main par Christophe Morin. Un savoir-faire de sellier 90 €.
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1200 €, l’ensemble russe. À partir de 150 €, le modèle Lucky Star.
◆
HIVER 2007
1099 €, en cuir naturel. 449 €, le modèle toile et cuir.
34
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150 €, en toile Monogram 750 €, l’étui en cuir d’alligator.
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et notes turquoise. À l’origine de ce modèle inspiré de Syracuse, l’artiste peintre Arielle de Brichambaut, devenue, ces dernières années, une des signatures les plus prisées des arts de la table (elle a récemment travaillé pour Hermès et la maison Odiot). Comment interprète-t-elle Syracuse ? Des eaux turquoise à l’or des civilisations, toutes les splendeurs de la Méditerranée pour rêver à table. 129 €, assiette
Tentations
LUI
dernier, jour du lancement du fameux iPhone en France, Louis Vuitton, toujours à la pointe de l’innovation, a été la première maison à proposer une famille d’étuis conçus pour ce téléphone. Il n’est pas interdit de succomber à la tentation après cette date d’autant que l’étui est proposé dans les différents cuirs et toiles de la marque de luxe : en toile Monogram, en cuir Épi rouge, en cuir Taïga ardoise et en cuir d’alligator décliné en sept couleurs : bleu, jaune, rouge, noir, prune, marron et beige.
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uereprésenteaujourd’huiJean-Baptiste Oudry (1686-1755) pour nos contemporains? Certes,onluigardeunsuccèsd’estime.AuLouvre, àLondres,àlaFondationdelaMaisondelaChasse et de la Nature à Paris,on admire encore la perfectiondesatechnique,maisbiensouventcomme un exercice imposé.Car secrètement,nombreux sontceuxquimettentOudryaurangdespeintres secondaires. Sans doute parce qu’il n’est guère dans l’air du temps, ce temps qui incite peu à observer,à comprendre et qui incite à nier toutes hiérarchies dans les beaux arts.Pourtant Oudry est bien autre chose: c’est d’abord un immense peintre animalier,qui se révèle même,paradoxalement comme le paysagiste le plus sensible et le plusvraiavecDesportes,duXVIIIe siècle.Etpour ceux qui seraient encore dubitatifs, une exposition qui s’est tenue il y a trois ans à Versailles et consacréeàsesœuvresoutre-Rhin–oubliéespour cause de communisme – est venue nous rappeler toute la puissance de cet artiste. Qui est donc Oudry? Il est frappant de voir, sil’oncomparelacarrièredelaplupartdespeintres du XVIIe siècle et du XIXe siècle, à quel point elles sont différentes.Les premiers,presque toujours issus d’un milieu où l’on baignait déjà dans l’art, ont suivi étape par étape,les échelons qui les ont menés au succès et parfois à la gloire.C’est le cas notamment d’un Desportes ou d’un Chardin.Au XIXe siècle, bien que l’on puisse trouver aussi des carrières simples, comme celle de Corot, que de peintres ont eu à se battre contre un public qui ne les comprend pas – comme Delacroix –, ou se sont vus dédaignés, sinon méprisés, pour des motifs politiques – on pense à Daumier ou Courbet –,ou encore ont été victimes de leur vie de bohème, à l’instar de Gauguin ou de Van Gogh. Or, au XVIIIe siècle, peu de carrières ont été menées avec autant de bonheur que celle d’Oudry dont la réussite fut éclatante de son vivant et cela dans un genre réputé inférieur, la peinture animalière. >>
Jours de Chasse
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Jours de Chasse
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HIVER 2007
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
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GLEN GRANT : UN MYTHE À DÉCOUVRIR EN 5 POINTS C’est en 1840 que les frères John et James Grant acquièrent une licence pour distiller le whisky et élaborent leur propre Single Malt, encouragés par le climat exceptionnel du Speyside et la proximité immédiate de la rivière Spey. Glen Grant fournit le cœur de certains grands blends et rares millésimes (comme le réputé Chivas). On ne parle pas assez du Glen Grant, qui se décline notamment en Glen Grant « The Major’s Reserve », 10 ans et Edition limitée du 170ème anniversaire ; découvrons ses spécificités :
• Un lieu spécifique
Tourbe et champs d’orge à proximité directe de la distillerie, et la très célèbre rivière Spey qui coule non loin du domaine, sont les trois ingrédients nécessaires au Malt de qualité : Glen Grant a tous les éléments nécessaires pour fabriquer le plus grand des Malts.
• La mémoire : un héritage incommensurable
C’est en 1872 que disparaît le dernier des frères Grant. Mais la distillerie est reprise par un jeune neveu de 25 ans qui, de par son engouement pour les voyages et son caractère innovateur apporte un style et une note de noblesse au breuvage préféré d’une gente masculine distinguée. Il est aussi un fou de jardin et rapporte du monde entier des spécimens botaniques rares. Le gentleman est aussi un chasseur de gros gibier d’Afrique, une gâchette de renom.
• Les jardins
Si le Major avait plusieurs passions, ce sont ses jardins qui représentaient sa plus grande fierté. Créés par lui en 1886, il y avait fait disposer des serres exotiques et il aimait s’y promener avec ses invités. Aujourd’hui ils sont le témoignage d’une élégance victorienne du XIXème siècle et apportent à la distillerie le souvenir d’une époque.
• Un processus d’élaboration unique
La qualité du spiritueux si raffiné mais si complexe est le résultat de la méthode de distillation dans les alambics très hauts et très fins dotés de purificateurs spéciaux dessinés et installés dans la distillerie par le Major James Grant il y a plus d’un siècle. Ces alambics toujours en activité de nos jours sont la caution de ce goût unique. Une spécificité qui n’a pas d’égal, juste un processus long et sacré, qui a fait ses preuves au fil des années. L’eau de source des Highlands, la chaleur, l’orge maltée et la levure sont le secret de ce grand Single Malt, la signature d’un Glen Grant précieusement vieilli en fûts de chêne créant un whisky limpide, frais et naturel.
• Un Master Distiller qui perpétue la tradition
Le « Master Distiller » est la personne qui donne son âme au précieux breuvage. C’est Dennis Malcolm qui avec ses 50 ans d’expérience au sein de la maison en fait sa réputation d’aujourd’hui, grâce à sa connaissance, sa passion et son dévouement envers Glen Grant. Malgré les différents rachats pendant de longues années, où l’on a un peu oublié Glen Grant, ce dernier a gardé ses notes élégantes grâce au savoir de Dennis Malcolm. Les quatre alambics en cuivre Glen Grant utilisés au cours de la première distillation, les longues parois montantes, le purificateur et le condenseur sont le chemin à suivre par le breuvage. Les purificateurs exclusifs à Glen Grant, sont l’assurance que seules les vapeurs d’alcool les plus pures seront récoltées. La seconde distillation se fera dans des alambics plus petits. Les alambics, fins et très hauts, des purificateurs uniques, ainsi qu’une sélection drastique des fûts utilisés pour un vieillissement parfait se combinent pour donner à Glen Grant un caractère très frais. Cette élégante fraîcheur et ce goût fruité font de ce Malt un breuvage racé et distingué, à consommer comme il se doit avec la plus grande modération.
À DÉCOUVRIR ABSOLUMENT • Glen Grant « The Major’s Reserve » 40°
Couleur : or. Nez : doux et légèrement sec, avec des délicates notes florales, fruitées, ponctuées par la pomme et la noisette. Bouche : onctueuse et fruitée, avec une finale légère sur des notes de noisette.
• Glen Grant 10 ans 40°
Couleur : orge riche dorée. Nez : demi sec, équilibre des fruits du verger mûrs. Bouche : intensément fruitée. Finale : douce et sur les notes d’amandes.
• Glen Grant Edition limitée du 170ème anniversaire 46°
Couleur : vieil or Nez : riche, intense, touches prononcées de fruits mûrs Bouche : sucrée, fraîche, notes délicates de fumée de tourbe Finale : agréable, longue et persistante
L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
Chasseurs de légende N°4 L a Bête du Gévaudan. Qui n’en a pas
◆
entendu parler un jour ? Mais sait-on à quel point furent effrayants les ravages qu’exerça entre 1764 et 1767 cette bête quasi fabuleuse ? Deux cent trente fois, la Bête a frappé dans soixante-quatre paroisses différentes. Avec une “efficacité” diabolique : cent vingt et une personnes passèrent de vie à trépas (et certainement une trentaine d’autres qui n’ont pas été enregistréescommetel).Enmoyenne,surdixpersonnes attaquées, cinq furent tuées! Un film récent, le Pacte des loups, est venu à point nommé pour raviver cette tragédie. L’idée était excellente mais le résultat final est pour le moins médiocre.Non seulement son réalisateur, Christophe Gans,a abusé d’effets spéciaux mais
RAREMENT UN ANIMAL FIT COULER AUTANT DE SANG
MAIS QUI ÉTAIT
DONC CETTE BÊTE QUASI LES MEILLEURS CHASSEURS
r Le dernier trappeu par
TRAPPEUR,
, COMPRIT DU CANADA LE MONDE AVANT TOUT S DE LA QUE LE TEMP LETTE CHASSE-CUEIL U, ET QUE ÉTAIT RÉVOL DEVAIT L’HOMME SE D’ÊTRE
ENCORE PLUS EXIGEANT
SUR LA ROUTE DES THORTS, LANGOGNE,
PRODUCTION
DE L’ALLIER, À LA LIMITE
.
LOZÈRE, ET LIEU
Jours de Chasse ◆
HISTOIRE
UNE FILLETTE DE TREIZE ANS.
EN MÉDAILLON, UNE SCÈNE DU
”PACTE DES LOUPS”,
UNE INTERPRÉTATION PLUS QUE LIBRE DE L’HISTOIRE DE LA
Chasseurs de légende
BÊTE.
CHARGÉ
DE LA CONSTRUCTION D’UNE LIGNE
JOHN HENRY PATTERSON (1867-1947). ENTRÉ DANS L’ARMÉE BRITANNIQUE À 17 ANS,
DE CHEMIN DE FER RELIANT L’OUGANDA, LE KENYA ET LA TANZANIE, PATTERSON EST RESTÉ DANS L’HISTOIRE POUR DEUX LIONS
IL FUT MANDATÉ PAR LA
BRITISH EAST AFRICA COMPAGNY POUR
UNE LUTTE
SUPERVISER
TERRIFIANTE CONTRE
LA CONSTRUCTION DE LA LIGNE
CES MANGEURS
MONBASA-NAIROBI. PAGE DE DROITE, MONBASA ET LE PONT
D’HOMMES.
QUI ENJAMBE LE FLEUVE
TSAVO. CETTE RÉGION ÉTAIT INFESTÉE DE LIONS MANGEURS D’HOMMES.
Émile Gromier Photographe chasseur par Guillaume Beau de Loménie
C
FÉROCES OU NON.
POUR LES
Q
ui connaît ou, à tout le moins, a entendu parler aujourd’hui du docteur Gromier? Pas grand monde, hélas! Aussi ce n’est que justice que de lui rendre hommage tant il est vrai que l’homme à la mince silhouette,aux traits souvent graves,presque sévères,aeuuneimportanceconsidérable.Jeand’Orgeix,“l’Africain blanc” et l’inoubliable “guide de brousse”,commeilseplaisaitàsebaptiserlui-même, confiait volontiers qu’il fut son maître,et son inspi-
PIONNIER DE LA CHASSE PHOTOGRAPHIQUE… LE DR ÉMILE GROMIER FUT TOUT CELA À LA FOIS. RETOUR
ET LES PRÉSERVER.
SUR UN PERSONNAGE INJUSTEMENT OUBLIÉ.
120
Jours de C HASSE ◆
Jours de C HASSE ◆
Chasseur
THÉODORE ROOSEVELT (1858-1919) À L’ÉPOQUE E DE SA DÉCOUVERT DES “BAD LANDS”,
CES GRANDES PLAINES DU DAKOTA QUI ÉTAIENT ENCORE LE VRAI
ÉTÉ 2007
FAR WEST. CE FUT POUR LUI UNE RÉVÉLATION
QU’IL À TELLE ENSEIGNE DE ÉCRIRA QUE L’HISTOIRE ICI”. SA VIE “A COMMENCÉ
de légende
pa r
Phi l i ppe
A
DE LA CHASSE ET DE LA NATURE)
homme d’État et prince des bois
◆
par
PAGE DE GAUCHE, UNE SPLENDIDE À LA FONDATION DE LA MAISON
MOUREUX
QUI FAISAIT PARTIE DU CABINET D’ARMES DE LOUIS XIII: IL COMPTAIT
ES, DES GRANDS ESPAC E PASSIONNÉ DE CHASS : ET HOMME D’ÉTAT
PAS MOINS DE 351 PIÈCES.
PENDANT PLUS
L é oba ze l
,
DE CINQUANTE ANS
S
OINS CONNU QUE
SON PÈRE HENRI IV, OU QUE SON FILS
LOUIS XIV, LOUIS XIII FUT UN IMMENSE CHASSEUR.
CETTE PASSION NE L’EMPÊCHA JAMAIS DE S’OCCUPER DE L’ÉTAT.
Jours de Chasse ◆
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THÉODORE ROOSEVELT (1858-1919) MENA DE FRONT SES TROIS PASSIONS AVEC UNE RARE
CONSTANCE.
PHOTOS : COSTA LEEMAGE - MAISON DE LA CHASSE ET DE LA NATURE
M
i l’on demande quels sont les rois de France qui ont chassé avec la foi d’un Blaze, le feu sacré d’un Foudras et la science d’un Du Fouilloux, on citera de prime abord François Ier,le“Père des veneurs”,Louis XIV,Louis XV et Charles X.Quelques érudits seront tentés d’ajouter Louis XI ou Henri IV, mais personne ne nommera Louis XIII. Et pourtant… La chasse sera pour lui une passion de tous les jours, presque viscérale et il y excellera à telle enseigne que le plus fameux fauconnier de son temps, le provençal Charles d’Arcussia, n’hésitera pas à écrire – et sans flatterie aucune quand on connaît le personnage– qu’« il n’y a fauconnier au monde qui puisse rien apprendre en cette science au roi ».Le grand Salincourt ira même plus loin en qualifiant Louis XIII de « plus grand chasseur-roi qui ait existé ». Et si, par hasard, son nom est prononcé, on pensera aussitôt qu’il n’a jamais fait que courir forêts et futaies,lièvres et cerfs,se reposant sur d’autres pour mener le gouvernement de l’État. En réalité, la vérité est infiniment plus complexe. Être à la fois le fils d’HenriIV et le père de Louis XIV a pesé plus que lourdement sur le jugement que la postérité a porté sur Louis XIII. Comment, en effet, ne pas être écrasé par ces deux souverains, d’autant qu’à ces monarques hors du commun se joint la puissante personnalité de Richelieu ? Davantage: la vie de Louis XIII,difficile, semée d’embûches,sera celle d’un homme qui, outre une santé de plus en plus défaillante,se verra trop souvent,et notamment au début de son règne effectif, en 1614, frustré dans ses goûts, et ses ambitions les plus légitimes. Or, il a pris très tôt conscience de ce qu’exige son devoir de roi, et il ne sera entouré que de gens qui cherchent à l’écarter. Peut-il compter sur sa famille? Sa mère, Marie de Médicis? Non seulement, elle n’a pas de vraie affection pour son fils, mais son seul souci, à la mort de HenriIV est de garder la Régence –et elle n’aura aucune des qualités nécessaires pour bien l’exercer.Et c’est très vite un aventurier italien,Concini,qui aura la réalité du pouvoir, tout en méprisant ouvertement le très jeune roi. Louis XIII et sa mère iront de ruptures en réconciliations, et de réconciliations en ruptures, mais la dernière en 1630 sera définitive lors de la journée de Dupes qui verra le triomphe voulu par le roi de Richelieu, et l’effondrement de Marie de Médicis qui devra, l’année suivante, quitter la France pour les Pays-Bas. La reine,Anne d’Autriche,est-elle pour Louis XIII un appui? Appartenant à la branche des Habsbourg d’Espagne, elle reste plus espagnole que française. Les trois sœurs ? Le roi s’entend bien avec elles, mais elles quitteront vite la France pour épouser des souverains étrangers.Reste son frère Gaston d’Orléans. Mais, voyant le roi sans descendance, il n’attendra que son décès pour lui succéder, et sera de toutes les conspirations quand tous ses espoirs seront
ET UN CÔTÉ
VISIONNAIRE.
Quentin
Brienne
◆
e
retiré ion, c’est Brésil. En fait d’expédit Henry Fairfield Osborn, di1908, embarque pour le gue, gne. Il y a là, entre autres, scientifique qui l’accompa d’Histoire naturelle, Georges Cherrie, ornitholo connaisseurs en outre, recteur du musée américain des mammifères, grands , le fils du présiou encore Leo Miller, spécialiste ue latine. Kermitt Roosevelt n. Nombreuses d’Amériq faune la de à sa préparatio l’un et l’autre, on au Brésil où il travaille endre pareille avend’entrepr dent, a devancé l’expéditi Roosevelt pour pour dissuader sont les voix qui s’élèvent d’Osborn. Mais rien n’y fait. Car il en faut plus celle but avoué de l’expéture. À commencer par me ses fils le surnomment.Le ns,tantde faune décourager le“vieux lion”,com ditionestlarécoltedespécime musée amériau que de végétaux, destinés ainsi que le relevé cain d’Histoire naturelle, de l’Incertirivière la de hique cartograp de l’Amazone. tude, affluent méconnu cette expédition est Mais pour Roosevelt, nouvelle et foravant tout l’occasion d’une à laquelle il se prémidable partie de chasse minutie,fruit d’une pare avec une incroyable es auxquelles il d’aventur e longue expérienc dépit des lourdes n’a jamais renoncé en Fusils, caracharges qui ont été les siennes.avec un soin choisis bines et matériel sont gants épais « à cause méticuleux.Comme ces » et ces rations de des moustiques et des taons États-Unis… secours de l’armée des la chasse du jaguar. Roosevelt va se livrer à tique de l’Amérique C’est l’animal embléma sur des millions latine. Il règne en maître
CONTEMPOR
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Tentations ◆
par
101
HIVER 2004
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VITRINE EN CHÊNE MASSIF
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Jours de Chasse
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LE GUIDE DU BONSAÏ
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Lalique, luminaires Cristalight, intègre la technologie Led. La collection commence avec une très jolie et astucieuse RHINOCÉROS veilleuse ChampsEN RÉSINE ET Élysées. INSECTES RARES 1300 €. ◆ Référence de la taxidermie, la maison Claude Nature sait faire valoir tant son expertise que son originalité. Pour les chasseurs, elle présente cette saison de spectaculaires têtes de rhinocéros en résine mais d’un réalisme parfait. Chaque modèle a été conçu à partir d’un moulage pris sur l’animal. Pour les passionnés d’insectes, la maison propose actuellement une présentation rare d’un Goliathus goliathus du Cameroun monté sur fil de laiton. 3500 €, le rhinocéros blanc ;
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Jours de C HASSE ◆
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président 3.ThéodoreRoosevelt,26 sénateur Taft en Odesctobre191 de son successeur, l’obscur véritable armada affaires depuis l’élection une
Les Tentations CHAPEAU CLUB INTERCHASSE
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de légende
Jours de Chasse ◆
49 €, le chapeau caramel Hans.
que furent son enfance, ses années d’études,les débuts de sa carrière de médecin. Une des très rares évocations de cetteenfancefigureenintroductiond’un de ses textes publié en 1955 dans la Revue de la Savoie, et consacré à la protection de l’aigle royal: « Il me souvient que, dans ma jeunesse,il n’était pas rare qu’avec deux ou trois galopins de mon âge j’en ai déniché un couple dans les escarpements même du Revard… » À n’en pas douter,le futur “zoologiste-photographe”manifeste dès son plus jeune âge une attirance prononcée pour la nature en général, pour
DESSIN TIRÉ DU SAFARI AFRICAIN LES DESSINS ILLUSTRANT DE ROOSEVELT. TOUS GOODWIN, L’ARTISTE WILLIAM CET ARTICLE SONT DE . AIN DE ROOSEVELT
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EN HAUT, AU KENYA, EN 1911, GROMIER FAIT
DES ANNÉES PLUS TARD, IL IMMORTALISE LE COURS CHARI. PAGE DE GAUCHE, AVEC UN BUFFLE.
DU
Theodore Roosevelt, la virilité à l’américaine
LOUIS XIII PEINT PAR PHILIPPE DE CHAMPAIGNE (MUSÉE DU PRADO) ARQUEBUSE À ROUET (AUJOURD’HUI,
INVENTE L’IMAGE ANIMALIÈRE SES PREMIERS CLICHÉS DANS CE QUI EST ENCORE UN VRAI PARADIS DE LA FAUNE (ICI, BUBALES DE COKE).
◆
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Louis XIII,
d’autant plus aventureuse et aléatoire, au regard des périls du milieu dans lequel le docteur Gromier choisit d’exercer son art. Sans hésiter, on peut écrire qu’il est digne de figurer parmi les “grands”chasseurs-explorateurs au sens noble du terme. SiÉmileGromierfutunauteurprolixe dès lors qu’il s’est agi de raconter ce qui fut la passion d’une vie, il reste extrêmementréservélorsqu’ils’agitdeparlerdelui,desonenfanceetdesesorigines. Médecin, fils et petit-fils de médecin, peut-être faut-il voir dans cette discrétion la marque de ce secret professionnel si rigoureux auquel sont tenus les disciples d’Esculape,et dans lequel Gromier a, depuis sa plus tendre enfance, baigné ? Émile Gromier voit le jour à Lyon, le 27 février 1877. Rien dans ces nombreux écrits ne nous éclaire sur ce
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N°18
N°27
HISTOIRE
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GRAND CHASSEUR, GRAND NATURALISTE,
DOMINER, LES COMPRENDRE
Il est presque midi lorsque John Henry Patterson débarque pour la première fois,en ce 1er mars de 1898 dans « l’étroit et plutôt dangereux port de Mombasa »,sur la côte est de l’Afrique.Le Kenya n’est encore pour la couronne britannique qu’un protectorat que le tout récent congrès de Berlin de 1895 vient de lui attribuer,alors que dans le même temps,il accorde à l’empire allemand la Tanzanie voisine, connue à cette époque sous le nom de Tanganika. Le Foreign Office, l’équivalent de notre ministère des Affaires étrangères, a pris la relève depuis 1895 de la British East Africa Company qui présidait jusqu’alors et depuis 1888 aux des-
Chasseur
rateur.François Sommer lui avait rendu un hommage appuyé dans son livre consacré à la Chasse photographique,lui qui fut tout à la fois l’un des plus fameux chasseurs parmi les “grands chasseurs”, et un photographe animalier passionné.MaisledocteurGromier,en dépit de cette reconnaissance éminente,etd’unebibliographieconséquentefortedeplusd’unequinzaine d’ouvrages, reste largement méconnu, pour ne pas dire ignoré du public, de la grande majorité des chasseurs assurément,mais encore, etplusétonnamment,des“chasseurs d’images”… Naturaliste, chasseur, photographe: le Dr Gromier fut tout cela à la fois,passionnellementetviscéralement.Pours’en convaincre, il suffit de se souvenir de quelques lignes écrites de sa main: « Dès mon plus jeune âge,je disparaissais des jours entiers dans les bois et regardais passionnément les bêtes sauvages… Plus tard,ayant pu réaliser le rêve d’aller continuer mes observationszoologiquesenAfrique,munid’une carabine et surtout d’un appareil photographique,j’ai pu réunir une documentation considérable.» Cette passion pour la nature, puisque c’est de cela dont il s’agit, fitcertesdeluiunchasseur,maisaussil’un des premiers“chasseurs-naturalistes”et encore l’un des premiers“photographes denatureetdefaune”.Celaàuneépoque ou la photographie n’en était encore qu’à ses balbutiements, rendant sa pratique
LES ANIMAUX QU’ILS SOIENT
Lo m én i e
’estungrandclassiquedelalittératurecynégétiquequivient d’être mis à la disposition des lecteurs français par les Éditions de Montbel. C’est, en effet, la première fois que ce “témoignage mythique de la grande chasse africaine” est traduit en français. Sans conteste,cettetraductioncombleunmanque.Depuis saparution,ilyatrèsexactementunsiècleàLondres, le succès de cet ouvrage ne s’est jamais démenti tant il est vrai qu’il fut réédité à maintes reprises, notamment aux États-Unis.Il fit même l’objet de trois adaptations cinématographiques, dont la dernière –l’Ombre et la Proie–,avec Val Kilmer,dans le rôle du colonel Patterson.Pourquoi cet engouement? Pour sontraducteur,HervéGodeau,ils’expliqueparceque c’est un « témoignage incomparable sur les lions mangeurs d’homme ». Qui plus est, le fait que Patterson n’était pas, contrairement à la plupart des récits de chasse de l’époque, un chasseur professionnel, mais un ingénieur militaire affecté, en 1898, à la construction d’une ligne de chemin de fer reliant l’Ouganda, le Kenya et la Tanzanie, a rajouté un peu de légende à l’aventure. Au vrai, tout est là pour un récit d’une tragique grandeur: un environnement hostile, une mutinerie et des lions mangeurs d’hommes, guère prévus au programme! « Ce n’est donc pas une simple histoire de chasse, écrit Godeau, et cela confère au récit une autre dimension, une forme d’universalité qui lui permit de toucher un très large public.»
Jours de Chasse ◆
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de légende ◆
CHERCHÉ À AFFRONTER
EDITIONS DE MONTBEL
AVOIR TERRASSÉ QUI DÉVORÈRENT DES DIZAINES D’OUVRIERS.
◆
Chasseur
LES HOMMES ONT TOUJOURS
John Henry Patterson
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HISTOIRE
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d e
N°40
QU’ILS SOIENT ROIS, GARDES OU GENTILSHOMMES,
était une fois…
Bea u
2007
ET DÉVORERA
N°28
G u illa u m e
AUTOMNE
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LA
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p a r
DANS
BEAU PORTRAIT TOUT LE MYSTÈRE OÙ L’ON DEVINE GE. DU PERSONNA
DE LA FLORE
C’EST AINSI QUE, 26 SEPTEMBRE 1764, BÊTE ÉGORGERA
MÉTIER :
MARCHAND DE FOURRURE DEUX CANADA ENTRE LES UNE VILLE DU TRÈS DE DROITE, UN GUERRES. PAGE , DE GREY OWL
DES PREMIÈRES ATTAQUES.
94
NGÉNIEUR
SON PREMIER LA TRAPPE
LA FAUNE ET
DE L’ARDÈCHE ET DE LA
Loménie
GESTION DE
UN BOURG SUR LES BORDS
LE
de
DANS LA
DANS LA RÉGION DE
Beau
é hier dans un hôpital, que l’on a transport longues franges de uel est donc cet Indien corps peaux qu’ornent ses vêtements en sueur perle à son front,son grand encore revêtu de Ses longs cheveux mocassins? La et plus la force de contenir. et chaussé de souples de leur brillance frissons qu’il n’a maigre est agité de deux interminables tresses ont perdu encore.Cet Indien se nent sombres plus et qu’ordon noirs d ternes ses yeux coma dont il ne sortira la fièvre,qui le brûle,ren vant de sombrer dans un profond nom: Grey Owl son plainte.A de une ns l’énoncé à fois meurt,sa il qu’il n’est pas indien? cligné une dernière plus,son regard a l’instant ultime,Grey Owl se souvient- britannique par raison à is Belaney, d ’est Archibal (Hibou gris).Ma blanc qui agonise,c 1938 et c’est une légende qui s’éteint, C’est un homme ous sommes en de conteur. et indien par passion.N de trappeur,de protecteur et de ne pas être un chasseur r à Grey Owl Frederick une légende de chasseur, s pourraient reproche n’a jamais prétendu être un Des esprits dubitatif re homme provocateurs, terme.Certes,not risque de jouer les Rodriguez au sens strict du un Édouard Foà.Au Felix Selous,encore moins est sans doute – avec entre autres Chasse n° 14 – l’un des e.Il dans Jours de portrait il est bien davantag protection le fait nous avions concevoir sans la de la Fuente dont que la chasse ne peut et ne doit se éricaine, et de la faune nord-am près en avoir celle nce meilleurs exemples l’occurre animale, en nation pure et simple,a pour ni la connaissance qu’il sauva de l’extermi piégé sans relâche des milliers plus encore les castors e de peaux. alimenter le commerc que cet raison Ce n’est pas sans uir sorti extraordinaire bas-de-cde tout droit d’un roman bénéficia Fenimore Cooper commun, d’une aura hors du
Q
… CE BASPROTECTEUR SAUVA DE-CUIR, QUI LES CASTORS
par Philippe Léobazel photographies de Claire Albaret
I
◆
HASSEUR,
MICHEL LOUIS A PERCÉ LE SECRET. SAISISSANT.
Il
e Guillaum
C
? L’HISTORIEN
La Bête du Gévaudan ou le crime parfait
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SAGA
DU ROYAUME
Grey Owl
– surtout dans la deuxième partie du film – il n’a aucun souci de la vérité historique. Ce long métrage devient, en effet, un prétexte pour parler, dixit le scénariste « d’une guerre philosophique entre les Lumières et les ténèbres! » Pourquoi avoir donc falsifié à ce point l’histoire de la Bête qu’on connaît aujourd’hui avec une marge d’erreur infime? Cette histoire-là offrait une “dramatique” admirable que le plus doué des scénaristes n’aurait jamais pu imaginer! Aussi le seul mérite de ce film est-il de reposer la question : que fut en réalité
PHOTOS : PHOTOTHÈQUE VALMONDE
ET D’ENCRE.
INVULNÉRABLE QUI DÉROUTA
de de légen
Chasseur
ET CIE SYGMA - BOIVIN
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hasses de légende
N°29
NEWS & PICTURE/CORBIS PHOTOS : KENT
C
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AUTOMNE 2010
Jours de C HASSE ◆
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et 74 cm de hauteur, à partir de 3530 €.
Jours de C HASSE ◆
HIVER 2008
N°35 Beaux
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livres
L
Chasses en Inde ◆
PHOTOS EXTRAITES DU PORTFOLIO
’Inde? Prononcer ce nom, ô combien évocateur, et des images surgissent d’emblée dans la mémoire: les battues princières des maharadjahs, avec leurs centaines de rabatteurs, leurs lignes d’éléphants montés par les cornacs,avec les chasseurs prêts à tirer du haut de leurs howdah, les incroyables expositions de dizaines de trophées de tigres; les chasses au gaur,ce buffle mythique et dangereux,à la robe d’un noir luisant ; la traque des “mangeurs d’hommes”ou les affûts nocturnes de Jim Corbett,Gordon Cumming et Kenneth Anderson dont les récits dramatiques firent frissonner des générations de lecteurs occidentaux,le soir au coin du feu… Images fastueuses, exotiques et violentes, d’un monde disparu, mais pourtant point si ancien.Car ces hécatombes de grands fauves et ces exploits de chasseurs aventuriers se déroulèrent entre la fin du XIXe siècle et les années 1930. Sur l’Inde anglaise de la fin du XVIIIe siècle et des premières décennies du XXe siècle, celle d’avant Kipling, nous sommes bien moins renseignés, et nous ne disposons que de quelques rares livres et d’une iconographie beaucoup plus réduite. C’est dire l’intérêt de l’album du capitaine Thomas Williamson, Oriental Field Sports, publié pour la première fois en 1807 par Edward Orme,et dédié au roi GeorgeIII. L’édition originale contenait quarante gravures en couleur,de 18 pouces sur 13,d’aprèslesdessinsdeSamuel Howett.Assez vite épuisé,le livre fit l’objet de plusieurs rééditions
La vie rêvée des sportsmen par Bruno de Cessole
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CONSACRÉ AUX CHASSES EN INDE FAIT DÉCOUVRIR À TRAVERS
DRAMATIQUE AU TIGRE.
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ET LES MODES DE CHASSE PRÉFÉRÉS DES “SPORTSMEN” BRITANNIQUES AU DÉBUT DU
MANQUÉ PAR LE
BONDIT SUR LUI EN S’ACCROCHANT AU TAPIS TANDIS QU’UN AUTRE
XIXe SIÈCLE.
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Oriental Field Sports, de ThomasWilliamson,illustrations de Samuel Howett, Bibliothèque des Introuvables,Portfolio,176pages,très grand format, 375x285,livré sous coffret toilé,40 illustrations pleine page couleur.Livret de traduction française du texte. Édition limitée à 1000 exemplaires,proposée en souscription au prix de 245 € jusqu’à parution.
au cours du siècle,dans un format plus réduit. C’est l’édition de 1807 qui a servi de référence àLaBibliothèquedesIntrouvables,quipropose, pour la première fois en France, Oriental Field Sports dans une luxueuse présentation en portfolio accompagnée d’un livret donnant la traduction française des textes de Thomas Williamson.Celui-ci était un officier de l’armée britannique détaché auprès de l’East India Company,et qui servit durant vingt ans au Bengale. Outre ce livre, il fut aussi l’auteur, en huit volumes,d’East IndiaVademecum,or complete guide to Gentlemen intended for the Civil,Military or Naval Service of the Honorable EastIndiaCompany,publiéen1810,sanscompterdenombreux autresouvragesconsacrésauxsportsdepleinair,àlapêchesportive et même aux mathématiques… Bien loin d’être un auteur en chambre,le captain Williamson était d’abord et surtout un homme de terrain, l’un de ces aventureux fils d’Albion qui allaient chercher la gloire et la fortune,ou satisfaire leur goût du risque et du sport sous le soleil de l’Inde. Au début du XVIIe siècle, les Britanniques avaient entrepris de disputerauxPortugais,qui avaient établi un
Fergus
139
138
Chasseurs
de légende ◆
peine à imaginer qu’ils furent, durant l’entre-deux-guerres, des célébrités internationales, dont les films et les conférences attiraient, aux États-Unis et en Europe,des centaines de milliers de spectateurs, dont les livres et les articles faisaientrecettes,etdontoncopiaitjusqu’aux tenues vestimentaires, du moins celles d’Osa, la vamp de la savane… « Ils étaient uniques dans les annales du voyage et de l’exploration.Ils partageaient tout: pensées,expériences,difficultés,danger.Et je ne connais pas d’autre couple qui se soit autant amusé ensemble », commentait,admiratif,un journaliste de Natural History,en 1937,après la disparition de Martin dans le crash d’un avion de ligne,à Burbank,en Californie. Deux ans auparavant, en liminaire de son dernier livre,Over African jungles, Martin Jonhson, dressant le bilan d’une existence aussi riche que mouvementée,confessait: « Notre vie tout entière a été consacrée à l’aventure,à la quête de l’inattendu,de l’inconnu,et,par-dessus tout,d’un merveilleux sentiment de liberté.Nous espérons que cet ouvrage intéressera et ravira tous ceux qui n’ont pas eu la chance de faire de leur passion un métier, toujours à la recherche du trésor enfoui au pied de l’arc-en-ciel.» Faire de leur
Martin et Osa Johnson Les amants de l’aventure
◆
par
Bruno
de
PHOTOS : DR
HISTOIRE
N°31
MARTIN FILMANT À BORD DE LA
WYLLIS-KNIGHT OSA, TANGANYKA EN 1924. CI-DESSOUS, OSA NETTOYANT
CONDUITE PAR AU
LA LUNETTE DE SA CARABINE, SOUS LE REGARD DE
MARTIN.
passion un métier, de leurs aventures un filon lucratif,de leur célébrité un tremplin pour aller toujours plus haut et plus loin dans leurs rêves, ce fut la chance de Martin et Osa Johnson,ces deux jeunes Américains,pourquilemythe de la Frontière, incarné par TheodoreRoosevelt,étaittoujours vivant. LedestindeMartinJohnsoncommenceen1906.Cette année-là,l’enfantterribledela littérature américaine, Jack London, immensément célèbre, riche, et jalousé, prend livraisonduyachtqu’ilacommandé pour faire le tour du monde, le Snark, baptisé en hommage à Lewis Carroll. L’écrivainyaengloutiunepar-
Cessole
À
Le coup du roi !
DR
Chanute,dans l’État du Kansas,dont ils étaient tous deux originaires, un musée leur est consacré. Depuis 1961,The Safari Museum abrite les collections et les souvenirs de Martin et Osa Johnson: films, photographies, manuscrits, livres, affiches, matériel d’exploration et de tournage,auxquels se sont ajoutées une collection ethnographique illustrantlacivilisationdenombreuxgroupesethniquesafricains,ainsiqu’une bibliothèquededixmillevolumesetunegaleried’artexposantdesœuvres inspirées par la Nature. Ainsi, le dessein de ce musée, au-delà de la conservation traditionnelle, vise à poursuivre et développer l’œuvre de ce couple légendaire: répandre la connaissance de l’histoire naturelle et celle des peuples que l’on qualifiait autrefois de primitifs. En dépit d’un film de Michel Viotte,les Amants de l’aventure,projeté par Arte en 1999, et du livre qui lui fit suite, Martin et Osa Johnson. Africa,images d’un monde perdu, signé du talentueux Michel Le Bris, le nom de Martin et Osa Johnson reste inconnu du grand public. Et l’on
Le pus important quand je tire un oiseau au dessus de ma teˆte, c`est que la veste reste en place sur mon buste. Et en plus ma Fergus, en vrai tweed d`Ecosse, est e´tanche, respirante, stretch, belle et e´le´gante. N`est il pas ?
A
VENTURIERS, PIONNIERS DU FILM
DOCUMENTAIRE ET ANIMALIER, ILS FURENT UNE LÉGENDE VIVANTE DE L’ENTRE-DEUX-GUERRES. ET LES PREMIERS À RÉVÉLER, PAR-DELÀ LES CLICHÉS, LA BEAUTÉ ET LA NOBLESSE DU MONDE SAUVAGE, ÉTERNISÉS PAR LA CAMÉRA. 112
THÉODORE ROOSEVELT, MARTIN ET OSA JOHNSON, FELIX RODRÍGUEZ DE LA FUENTE, LOUIS XIII, MAIS AUSSI ÉMILE GROMIER, ÉDOUARD FOÁ, EN AFRIQUE, EN AMÉRIQUE, EN INDE OU AILLEURS : TOUS ONT MARQUÉ L’HISTOIRE
Chasseur
N°19
de lége nde
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Felix Rodrigue z de “Rien que la fa la Fuente une!” par
DE LA CHASSE
U AUTOURS DE RODRIGUEZ SUR “FELIX” LORS UN LIÈVRE. PAGE DE DROITE DU TOURNA GE D’UN FILM , IL VÉCUT DE, POUR AU VENEZUEL A. ET PAR LES ANIMAU ,
CETRERIA
EST
UNE LÉGEND E DANS LE MON DE ENTIER.
P - EL ARTE DE
MMENSE CHA SSEUR ET IMMENSE PROTECTE UR, L’ESPAGNOL
ET DE LA NATURE.
Léobaz el
Q
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RODRIGUEZ
Philipp e
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ui en douterait? C’est un euphém les écologistes ne isme de dire spectacle d’un portent guère la chasse dans que, dans leur autre temps, quand ensemble, leur cœur,synony l’un des plus ce n’est pas me à leurs grands d’entre 1980), partan eux, l’Espagnol de barbarie.Savent-ils pourtayeux de t du la chasse,s’adon principe que la protection Felix Rodriguez de la Fuente nt que (1928çant même l’unena à l’une et à l’autre,avec de la nature n’excluait pas quelle maîtris forcément par l’autre ? C’est e et perfect sible pour la à cette allianc plupar e, probablement ion,les renforcra sa vie, entran t des défenseurs du monde incompréhen animal d’aujo tout juste vingt-ct ainsi dans la légende. Et urd’hui, qu’il depuis que“F son aura et sa inq ans,en tournant un film elix”nous a quittésconsapopularité n’ont sur les chiens coup de rues de traîneaux en , il y a portent son nom. cessé de grandir. En Espagn Alaska , dont certains e, il a sa statue, ont été diffusé Ses articles, ses livres, ses beauçables. Europ films pour la e,Amérique,A s sur des chaînes françaises télévision – frique… la renom l’appellentles –, demeurent Espagnolsestt irremplamée de“l’ami outsimplemen Internet lui font des animaux”com tplané me possible d’igno directement référence. Felix taire.Pasmoinsde… septm rer l’écologiste illesite fut un tel person ducteur de ne nage qu’il est s parler que du pour n’évoquer que le chasse imchasseur en néglige ur, comme il Qui est donc serait réprovince de Burgoce personnage hors du comm ant l’écologiste. s,“Felix”fut un? Né dans un petit village taire de son état, tout jeune plongé dans de la la fant au collège pensait qu’il était inutile nature car son père, node mettre trop :il le laissa donc 8 ans.Mais,en tôt un en1936,au mome courir les champs jusqu’à ce qu’il eût la guerre civile, nt ce qui lui permit où il allait enfin être scolari tour de son village sé,éclata de continuer donnera jamais :c’est là qu’il contracta cette sa vie vagabonde auplaines et forêts., pour la nature et pour tous passion,qui ne l’abanarrivait l’autom Une anecdote suffit à prouveles êtres qui peuplent ne,il passait des r ce feu sacré: nards sauvag es, fasciné qu’il journées entières à observ quand gulaire,par la er pensée qu’ils était par leur vol en format des caallaien ion trianNi la pluie ni le froid ne l’arrêta t hiverner bien au-del à des mers. posés, il les approc ient.Et quand leur bec jaune. hait si près,en rampant,qu’ les canards s’étaient Et nards, on mesur lorsqu’on connaît la légend il pouvait distinguer pour en arriver e combien il lui a fallu de aire méfiance des cacourage et de là! patience >>
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25
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N°7 Portrait ◆
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La chasse et son théâtre dans les Fables par
Philippe
T
T
OUR À TOUR
PAYSAN, CHASSEUR, NATURALISTE, SURPRENDRA TOUJOURS.AVEC UN RARE DON D’OBSERVATION, D’HUMOUR, ET DANS UNE LANGUE DONT ON NE SE LASSE PAS.
Portrait
René Chambe
LE GÉNÉRAL
RENÉ CHAMBE FUT AUSSI HÉROS DE L’AVIATION ET ÉCRIVAIN.
LA HAUTEUR DE VUE FIT L’UNITÉ DE SA VIE.
Jours de Chasse ◆
92
EN COMPAGNIE
despremiersdel’histoire,ilabatsonpremier avion allemand.L’événement aura ungrandretentissement.Lemêmejour, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. Il a vingt-six ans. Sa carrière militaire – la plus importante à ses yeux – sera éblouissante. En 1939, il commande les forces aériennes et antiaériennes du général Giraud.Ce dernier,à la tête du gouvernement provisoire,le nomme ministre de l’Information. C’est à cette occasion qu’il nouera de profonds liens d’amitié avec un autre écrivain aviateur, un certain Antoine de Saint-Exupéry, qui lui écrivit sa célèbre Lettre au général X, publiée sous le titre Que faut-il dire aux hommes ? : « Ah ! général (il l’appelait curieusementainsi)iln’yaqu’unseulproblème, un seul de par le monde. Rendre auxhommesunesignificationspirituelle…» Saint-Ex, hanté par la question religieuse, et Chambe le croyant étaient sur la même longueur d’ondes.« Je hais mon époque », disait l’auteur de Vol de nuit. Ce à quoi, Chambe répondra : « Je la hais encore plus que lui ! » Parvenu à un certain âge, le général se retourne sur son passé. Malgré ses épreuves, comme soldat et comme homme,malgrésesblessures–ilaperdu un poumon lors de la grande guerre (ce qui ne l’empêchera pas de chasser jusqu’à quatre-vingt-huit ans dans les Alpes !) –, il a conservé toute l’énergie de sa jeunesse. A tel point qu’il exténue tous ceux qui l’accompagnent à la chasse!Carpourlui,«vieillir,c’estconsentir à ne plus faire aujourd’hui ce qu’on faisait encore la veille ». Les portraits que nous avons de lui montrent un beau vieillard, mince, de taille moyenne, très droit, le nez aqui-
DE SES CHIENS
BESSY ET LUCKY. “J’AIME LE LIMOUSIN, DISAIT-IL, J’AIME SON SILENCE ET SA VERDURE.” C’EST LÀ QU’IL
SUR PLACE PAR
XAVIER DE PORET, AU RETOUR D’UNE
B
UNE RIDE. FOURMILLANTS D’OBSERVATIO NS
ALPES :
ON SENT SON REGARD PLEIN DE COMPLICITÉ AVEC SES CHIENS.
CI-CONTRE,
LE CHÂTEAU
MONBALY, DAUPHINÉ,
DANS LE
LA PROPRIÉTÉ DE SES PARENTS OÙ LE JEUNE
CHAMBE PASSAIT SES VACANCES. SA VENTE, À LA SUITE DU DÉCÈS DE SON PÈRE, FUT L’UN DES
DÉCHIREMENTS DE SA VIE.
PRINTEMPS 2001
N°3 JIM HARRISON N’EST PAS “GUEULE” ET UN TEMPÉRAMENT,
152
Jours de Chasse
DANS UNE CABANE DANS LES BOIS.
ECRIVAIN
Jim Harrison Le grizzly épique du Montana
À DROITE, MONTANA,
OÙ IL PASSE UNE PARTIE DE L’ANNÉE
Portrait ◆
“L’honorable lionne” du Kenya
D
URANT
DIX-SEPT ANS KAREN BLIXEN MENA EN AFRIQUE L’EXISTENCE
EN COUPS DE
DE GUEULE EN BEUVERIES HOMÉRIQUES, SON ŒUVRE EST UN FORMIDABLE HYMNE À LA VIE ET À LA NATURE SAUVAGE.
◆ M
ême en Amérique Jim Harrison,quisevoitvolontierscommeunesurvivance de l’ère pléistocène,ne passe pas inaperçu. Avec sa stature imposante, sa trogne colorée de ruffian, barrée d’une moustache broussailleuse,son bide proéminent, et son œil borgne, l’homme évoque davantage un flibustier des Caraïbes,un coureur des bois échappé d’un romandeJackLondon,unpistolerodel’armée de Zapata ou un vétéran de la Ligue des alcooliques non repentis,qu’un écrivain, familier des coquetèles littéraires et des médisances du sérail. De l’inconvénient d’avoir une gueule,et,pis encore une grande gueule: vous voilà catalogué dans le registre des brutes pittoresques,des écrivains du re-
Jours de C HASSE ◆
138
HIVER 2008
touràlaterreetdesniaiseriesécologiques, sans que l’on aille voir ce que dissimulent de sophistication et de subtilité les livres d’un ours mal léché. Comme le résume fort bien l’un de ses découvreurs ettraducteursfrançais,leromancierSerge Lentz: « On croit s’aventurer dans la countrymusicetl’onseretrouvedansunconcerto de Scriabine ». Si méprise il y a sur l’œuvre de Jim Harrison, convenons que la faute en incombe,pourpartie,àcelui-ci.Surlestraces d’Hemingway,de Miller,ou de ce « vieux dégueulasse » de Bukowski,l’auteur d’En route vers l’Ouest a beaucoup joué de son physique et de sa légende de « macho déglingué »,selon la formule de la revue Esquire qui lança sa renommée en publiant
◆
139
N°34
N°1
Portrait
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Cessole
femme.C’est un véritable domaine féodal,employant,surdesmilliersd’hectares,descentaines de travailleurs indigènes, des Kikuyus principalement,sous l’autorité d’une demi-douzaine de régisseurs blancs,dont Karen Blixen va devenir la mensahib. Aux premières pages du livre qui lui assurauneréputationmondiale,laFermeafricaine, Karen Blixen a décrit avec nostalgie la séduction de ses débuts en Afrique, quelesaléasdelaviedeplanteuret les tourments personnels ne parviendrontjamaisàassombrir:«J’ai possédéunefermeenAfriqueaupied duNgong.Lalignedel’Equateurpassait dans les montagnes à vingt-cinq milles au nord ; mais nous étions à deux milles mètres d’altitude.(…) Nous cultivions surtout le café,culture délicate et décevante qui ne dispense que rarement le succès,et jamaismafermen’aconnul’opulence.» Bien qu’il soit passé par une école d’agriculture,BrorBlixen,aimabledilettantequi préférait l’ivresse du grand jeu aux mesquineries du travail, s’était laissé abuser tant par les possibilités de développement du pays,que lui avait vanté l’un de ses oncles au retour d’un safari, que par les potentialités de l’exploitation. Ni l’acidité du sol ni le caractère capricieux des précipitations ne se prêtaient à la culture du café. Dans les deux plantations successives qu’ils possédèrent, MBagati puis MBogani, la réussitenedevaitjamaiscouronnerleursefforts. EtsurtoutceuxconsentisparKarenBlixen,que rienneprédisposaitàmenerlarudeviedespionniers au sein de la sauvagerie. Fille d’un propriétaire terrien du Danemark,Wilhelm Dinesen, ancien officier puis député au Parlement,
ÉTÉ 2003
N°13
◆
IT
LE SEUL PORTRA THÉODORE CONNU DE S DE FOUDRA (1800-1872). D’UNE GRAND
◆ C
Jours de Chasse
◆
SEPTEMB
Le Salut par la chasse
G
ASTON III
PHÉBUS (1331-1391),
HOMME POLITIQUE ET VENEUR DE PREMIER PLAN, NOUS A LAISSÉ UN TÉMOIGNAGE
DEMIGNY CHATEAU DE
EXCEPTIONNEL AVEC SON “LIVRE DE LA CHASSE”. C’EST BIEN L’OUVRAGE CYNÉGÉTIQUE LE PLUS IMPORTANT DU MOYEN ÂGE. ET PAS SEULEMENT POUR LA QUALITÉ DE
COLL. PIERRE
BOILARD
SES ENLUMINURES.
S E DES CHASSE DEMIGNY, THÉÂTR , LE CHÂTEAU DE IONS, DÎNERS S. FÊTES, RÉCEPT DE FOUDRA TRAIN. Y MENA GRAND L’ÉCRIVAIN LE FUT LE PÈRE DE RE FAMILIA TION, LA DEMEU E DE SON APRÈS LA RÉVOLU LA FORTUN . N’AYANT PLUS E VENDR STRUITE LA RECON AINT DE RE FUT CONTR , PÈRE, THÉODO SES CHEVAUX EN 1839 AVEC . SES TERRES SES BOIS ET
SCULPTURE DE GASTON PHÉBUS, D’HENRI JOSEPH DE TRIQUETI DANS UN STYLE TRÈS “TROUBADOUR” (1864). PAGE DE DROITE, UNE DES PLUS CÉLÈBRES ENLUMINURES DU “LIVRE DE LA CHASSE” : PHÉBUS ET UNE ASSEMBLÉE DE VENEURS.
162
RE 2000
104
Jours de C HASSE ◆
◆
Gaston Phébus
E
FAMILLE DE PAR SON CHASSEURS MÈRE, PÈRE ET SA R IL FUT UN VENEU YANT ENRAGÉ. A FORTUNE, DILAPIDÉ SA CRA IL SE CONSA AVEC UN À L’ÉCRITURE ISSANT. RETENT SUCCÈS DANS MAIS IL FINIRA EXTRÊME UN ÉTAT D’ UNE PAUVRETÉ DANS DE PETITE MAISON AÔNE. CHALON-SUR-S
Cessole
Portrait
AUTOMNE 2010
par
Philippe
Léobazel
◆ T
ous les veneurs et les bibliophiles du monde entier connaissent tout au moins de nom, le Livre de la Chasse de Gaston Phébus, un des plus grands textes cynégétiques qui soient. Pour les premiers, ce serait faire injure à la vénerie française que de l’ignorer : notre homme fut en effet le plus grand veneur de son temps, lui qui disait modestement en parlant de ses chiens : « Je ne crois pas que jamais personne ne leur fera faire ce que je fais,quand je serai mort.» Les autres y voient un ouvrage tout simplement exceptionnel par ses magnifiques enluminures. Le plus réputé des manuscrits (le 616) est conservé à la Bibliothèque nationale. Etquandd’autrescopies–maisdemoindresrichesses, et encore tout est relatif! – sont annoncées dans une salle des ventes, l’affaire fait grand bruit. Personne n’a oublié la fameuse vente Sotheby’s, à Monaco, en 1987, où un“Phébus”provenant de la bibliothèque de Marcel Jeanson avait atteint la “modique” somme de 6,2 millions de francs. Sans conteste, cette œuvre littéraire a rendu Phébus immortel. Mais sait-on ce que fut vraiment ce prince, le plus important seigneur du sud-ouest,qui sut être grand dans la politique et la guerre comme dans la chasse? Par son père,Gaston II de Foix (1318-1343),il était issu d’une maison qui faisait grande figure dès le XIe siècle,mais dont les possessions ne constituaient pas un ensemble cohérent. Elles étaient en effet séparées en quatre territoires : le comté de Foix ; le groupe formé des vicomtés de Béarn, Marsan et Gavardan ; entre les deux, bien isolé, le Mébouzan ; enfin à l’est, entre Albi et Castres, les Terres-Basses d’Albigeois et la vicomté de Lautrec,soit quelques morceaux des actuels départements des Hautes-Pyrénées, du Gers, de la Haute-Garonne et de l’Ariège, s’étendant sur environ 9 000 km2.La hantise de toute la vie de Phébus sera de réunir ces domaines en un seul Etat. Deux choses compliquaient la situation : d’une part, une rivalité ancestrale avec les comtes d’Armagnac qui revendiquaient, aux comtes de Foix, le pays de Bigorre et de PHOTOS : AKG
L’Alexandre Dum de la chasse
no de par Bru urs de de futurs coure ras des générations Foud d’Honoré de bois ou de plaines,les récits de invitaontemporain et une e Dumas, d’Euune initiation . Balzac, d’Alexandr de Lamartine ont été pratique de l’art cynégétique honse Vetion à la gène Sue, d’Alp os de son livre, le marquis t-prop evilly, l’avan d’Aur t de Dans et de Barbey efois en Nivernais, presque autan et piqueurs d’autr Andras de de Foudras publia ante !) que le pre- neurs en 1927, le comte cinqu jeuvolumes (cent de verve paru y, évoquant ses souvenirs de e, et ntion tint Marc mier ; rivalisa d’inve : « A cette époqu le second ; entre , en témoigne narrative avec e le troisième, sans nesse ens lisaient les mé1862, les collégi ras ;nous avions ES des meutes commfut Bourguignon et 1858CYNÉGÉTIQU dumarquisdeFoud seigneur ruiné, e; avoir sa fortun à l’instar du qua- moires n pour ce grand , Mouse voulut poète haut et fort, tel le une passio FRANÇAIS. un vieil hôtel de ma écrit là venu se fixer dans de trième ; procla lgie autres romans,a nosta mcinquième, sa e et sa dé- lins et qui,entre de la Vénerie conte les trois volumes oup de héros sont Nil’Ancien Régim France ine,dont beauc it croisa porain testation de la le On lais […]. louis-philip vernais ou Charo de se dire alors tout dustrieuse et efois, et tous seul parde. is”,et comme un ues titres quelqu Voilà, certes,quelqrité.Pour- bas :“voilà le marqugeste, la colonne des à passer à la posté cercle des homme, du même ttes et saluait d’endu casque touché tant,en dehors et des bi- élèves levait ses s omme,lequel très chasseurs lettré de Théo- semble le gentilh jeunesse,souriait et aila se. bliophiles, le noms’est perdu de l’hommage de rendait cette polites dore de Foudras de la lit- mablement nous ts.Depuis cette époque, ttes dans les oublie vivant, il Nous étions conten histoires de chasse, les térature. De son vaste pu- mon goût pour fait que croître.» un n’a avait conquis e pour la chasse t, bien d’autres chaschass de Assurémen s de blic et ses récits s, foulé les brisée dizaines de connurent des ’au début seurs ont, depui ras. Dans la collecrééditions jusquest peu de Théodore de Foud es de la chasse e Il “les Grands Maîtr e par l’éditeur du XX siècle. agne où tion publié maisons de camp de col- et de la vénerie”,années vingt, puis récôté dans les ry édiNour l’on ne trouve,à aux r chies du Jour- éditée par Dominique Venne lections défraî marquis est le Deux de la Revue des Pygmalion, le éar nal des chasseurs, s de Walter Scott tions représenté, aux côtés d’Elz L de SUR SON CHEVA Mondes, des roman laires des Veillées mieux d’Adolphe d’Houdetot, AU GRAND GALOP E e , DE CHAPAIZ es exemp quatr Blaze avec Gyp,d mes de leu, ou RAGOTIN, LE CURÉ “BIEN ALLÉ”. rt, des Gentilshom our Le Coulteux de Cante SONNE UN de Saint-Hube Hommes des bois.P chasseurs ou des
ÉCRIVAIN
ECRIVAIN
de
N°12
dras Le marquis de Fou as
SORDOT
Bruno
Jours de Chasse
126
DESSIN DE MATTHIEU
par
M
ombasa, Afrique-Orientale anglaise, 14janvier1914:unejeunefemmedevingt-neuf ans, venue du lointain Danemark, découvre, prête à tous les émerveillements,le pays où elle va, croit-elle, accomplir sa “vita nuova”. Sur le HORS NORME quai l’attend Bror von Blixen-Finecke,un aristocrate suédois, son cousin, avec lequel elle est QU’ELLE ROMANÇA fiancée depuis deux ans.Le lendemain,devant une assistance réduite, Karen Christentze DiDANS LA FERME nesen devient la baronne Blixen, Tanne pour sa famille, alias OsAFRICAINE. ceola,Isak Dinesen et Pierre Andrezel,les pseudonymes dont elle SES LIVRES COMME usera en littérature. Au cours du voyage en train SA CORRESPONDANCE quilesmèneduportdeMombasa à Nairobi, Karen Blixen comTÉMOIGNENT mence à apprivoiser le décor de ce qui sera son existence dans les DE LA PASSION collines de Ngong : la grandiose beauté d’un pays que la civilisaQU’ELLE ÉPROUVA tion commence à peine de transformer,lachaleurdujouretlafraîPOUR LA VIE LIBRE cheur des nuits,l’étendue sans fin des savanes, et l’arche de Noé de la vie sauvage, les innomET SAUVAGE brables troupeaux de zèbres,de gnous et d’antilopes,quelesifflementdutrain,dérisoirepionDONT LA CHASSE nier de la modernité, perturbe moins que le rugissement des lions. A Nairobi, où les baraÉTAIT INSÉPARABLE. quements couverts de tôle ondulée l’emportent encore sur les édifices en dur, le gouverneur et l’élite locale – issus essentiellement de lahautesociétébritannique–leur réservent un accueil empressé, PAGE DE DROITE, KAREN BLIXEN LORS avant que le couple ne gagne en DE SES PREMIÈRES ANNÉES AU KENYA. ENCORE voiture la plantation de café que SOURIANTE CAR LES SOUCIS DE TOUTES SORTES N’ONT Bror Blixen a achetée à un comPAS ENCORE ASSOMBRI SON AMOUR DE L’AFRIQUE. patriote, grâce à la mise de fonds CI-DESSUS, EN MÉDAILLON, DENYS FINCH HATTON, consentie par la famille de sa L’HOMME DE SA VIE, AU RETOUR D’UN SAFARI.
PHOTOS : JOHN G. WILBANKS/AGE FOTOSTOCK/HOA-QUI - ANDERSEN/SIPA
DE COUPS DE FUSIL FOURCHETTE, DE COUPS
28
AUTOMNE 2 002
Karen Blixen
par B r uno de C e s s ol e
TIÈME E DEUX CEN E ANNIVERSAIR SANCE DE DE LA NAIS DE FOUDRAS E DOR HÉO T N EST L’OCCASIO UVRIR DE REDÉCO NDS GRA S PLU UN DES ÉCRIVAINS
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MAIS UN TALENT PUISSANT AMÉRICAINS ACTUELS.
L
Le “Brillat-Savarin” de la chasse
Portrait
SEULEMENT UNE
ET ORIGINAL PARMI LES ÉCRIVAINS PAYSAGE DU
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SUPERBE TABLEAU DE CHARLESOLIVIER DE PENNE REPRÉSENTANT UN CHASSEUR ET SES DEUX CHIENS À L’ARRÊT (EXTRAIT DE L’OUVRAGE “OBJETS DE CHASSE , EDITIONS MDM). ELZÉAR B LAZE METTAIT LA CHASSE AU CHIEN D’ARRÊT AU-DESSUS DE TOUTES LES CHASSES .
par Charl es-Henri d’Andigné laze ! S’il est des écrivains cynégétiques qu’on qui ont été élevés au peut traiter avec esprit rang d’institution, mieux, et gaîté des sujets aussi de légende, Blaze en ingrats que des chiffres fait partie. Il a marqué ».Tout est dit ou générationsdechas des ses livres ont seursdeFranceetdeNavarre le ton d’une conversa presque : de toutes obédienc tion entre gensdebonnecomp es, de toutes chapelles agnie,l’auteurayant les a plutôt envoûtés , ou il éducation labonne de donner . Car Blaze est autant enchanteur qu’un compagn un d’être de plain-pie l’impression à son lecteur d avec lui.Cet art de on d’infortune remonte le moral les la conversoirs de buissons creux.qui sationsimple,naturelle,brillante,affleu On se délecte de ses reàchaque page PRÉCISES, des livres livres, à la fois sérieux de Blaze, techniquementet pétillants écrivains sachant mettre qui fait partie de ces demalice,fourdu parlé dans leur écrimillants d’anecdo DE CONSEILS AVISÉS ture sans que jamais celle-ci tes, vraies souvent ou faussesquelquefois,maistou devienne relâchée ou vulgaire. Pas joursplai santes. de doute, il y a du On ne se lasse pas ET DE DIGRESSION Brillat-Savarin chez de S notre reux, de ses digressio ses récits savouDel’hommed’ailleurs,onsahomme. ns fantaisistes, des “hâbleries” de ses SAVOUREUSES, si ce n’est qu’il naquit itpeudechose personnages pittoen 1788 à Caresques à souhait… vaillon,en Provence Avec lui,point ,d’unpèr degrande SES LIVRES SE et notaire, qu’il avait emusicien LISENT pesées, sdémonstrationsemun frère muou de longues sicienetécrivaindit“Castil-B phrases emphatiques.On TOUJOURS, DEPUI laze”, qu’ils’en gageaàdix-huitanschez S apprécie sonhumourléles vélites de la garde ger, bon enfant, jamais (ces UN SIÈCLE ET de jeunes gens organiséscorps DEMI, hargneux ni méprisan t. Napoléon pour former par C’est AVEC AUTANT cela, Elzéar turs gradés), qu’il fit ses fuBlaze :des informat les camions pagnes de Prusse,de Pologne, précises sans nulle DE PLAISIR trace d’Autriche, d’Espagn de prétention ni d’afféteri e, de e, Saxe ; qu’il devient une prose extraordi QUE DE PROFI nairement vivante, en 1811, qu’après avoircapitaine T. un style de camp enlevé,simple et sans été aide du général Rottemb fioriture. A n’en pas ourg,il fut intégré ter, c’est un écrivain dou- à la Grande CARICATURE D’ELZÉAR tout droit sorti du BLAZE XVIIIe rementdan Armée,qu’il « se distingua particulièsiècle, même s’il a PARUE DANS “ scettefata écrit LE JOURNAL mière moitié du siècle ses livres dans la pre- d’Houdetot;qu’ile lecampagnedeRussie »,d’après DES CHASSEUR suivant. utlacroix Mieux, c’est un S”, delaLégiond’hon“honnête homme” : cultivé neur. On sait EXTRAORDINAIRE REVUE DONT tingué sans être précieux sans être pédant, dis- du Journal aussi qu’il fut l’un des fondateurs NOTRE ÉCRIVAIN des FUT L’UN fadeur, brave sans forfanter, mesuré, galant sans selon la même chasseurs, où il écrivit, toujours DES FONDATEU source, RS ET L’UN DES Son ami d’Houdetot ie. variés que piquants ». nombre d’articles « aussi COLLABORATEURS RÉGULIERS. écrit-il dans le Journal l’avait bien vu :«Blaze, Mais qu’on ne demande CI-DESSUS, UN GRENADIER des chasseurs à l’occasion pas à Blaze de la mort de ce dernier DE L’EMPIRE POUR (à soixante-deux ans), possible. Il est avant tout un conteur, l’imRAPPELER en 1848, est le premier homme d’idées.T QUE BLAZE FIT de out au plus ses livres pas un PARTI tiques à avoir introduit tous les écrivains cynégé- ils transpara laissentDE LA “GRANDE ître la ARMÉE”. man et l’histoire dans causerie de famille,le ro- temps anciens une certaine nostalgie pour les le manuel, et prouvé où les paysans étaient ainsi pectueux des“bou plus resrgeois”. >>
PORTRAIT EXÉCUTÉ
DE
Elzéar Blaze
AUTEUR
CHASSE AU TÉTRAS DANS LES
N°9
◆
L’
DE SES LIVRES. EN TRAMÉ, SON
« Ces blés sont murs, dit-il : allez chez nos amis Les prier que chacun, apportant sa faucille Nous vienne aider demain dès la pointe du jour. »
PRINTEMPS 2002
Portrait
DU CHASSEUR AU CHIEN D’ARRÊ T N’A PAS PRIS
RÉDIGERA LA PLUPART
Mais, bien sûr, pas de campagne sans travaux des champs : toujours dans cette fable,c’est le manant qui « sème la chanvre » dont la main « par les airs chemine ». Ou encore, le fermier qui donne à son fils ses ordres pour la moisson dans l’Alouette,ses petits avec le maître d’un champ (IV, 22).
PASCAL
DE LA CHASSE,
d’Andigné
LIMOUSIN,
Et quand l’automne arrive,l’hirondelle adjure ces petits oiseaux de « changer de climat » pour ne pas être pris au piège qui les attendent. En quatre vers, il dit tout sur la migration (L’hirondelle et les petits oiseaux, I, 8) :
ANTOINE ET DOMINIQUE
FIGURE DU MONDE
SA PROPRIÉTÉ DU
C’est toujours ce printemps où chantent des oiseaux (le Vautour et les pigeons, VII, 8) :
« … qui sous la feuillée, Par leur exemple et leurs sons éclatants Font que Vénus est en nous réveillée. »
RUE DES ARCHIVES
ERSONNALITÉ
FASCINANTE,
PAGE DE GAUCHE, LE GÉNÉRAL RENÉ CHAMBE AU REPAIRE,
IAFRATE
Charles-Henri
L
erécit,cettesecondemoitiéduplaisir de la chasse. Qui ne serait d’accord avec cette phrase du général Chambe? Le plaisir, certes, mais pour qui ? Car on sait que la délectation touche plus souvent celui qui raconte que celui qui écoute… Sauf dans quelques très rares cas. René Chambe en fait partie. Avec lui,le plaisir est intensément partagé.Il aimait raconter et savait faire revivre ses souvenirs, où se mêlent et s’entremêlent des hommes, des animaux, des régionsqu’ilavaitconnusetaimés.Question de talent et de sensibilité. Combattant, chasseur, écrivain : René Chambe fut tout cela à la fois. Il avait de qui tenir. Né à Lyon en 1889, il est le fils d’Emile Chambe, grand fusil et auteur de nombreux ouvrages. René hérite de la passion familiale pour la chasse(grâceàunsavantstratagèmeimaginé avec son frère “Jo”, il chassera à quinze ans,soit avec un an d’avance sur la loi!) et du talent littéraire paternel. A sept ans,René lance: « Je serai général! » Il tiendra parole.Il n’a que dixhuit ans lorsqu’il s’engage au 20e Dragons,dontilsortsous-lieutenant deux ans plus tard. Malgré l’avis de ses professeurs qui auraient aimé le voir choisir la voie littéraire. En1915,lorsquesontcrééeslespremières escadrilles de chasse, le jeune officier se porte volontaire.L’aviation en est à ses balbutiements, c’est l’époque où les avions de chasse n’étaient que de fragiles nacelles.Ses qualités de chasseurfont merveille:œil d’aigle,sens aigu de l’observation et rapidité des réflexes. Sans oublier celles du soldat : audace, sang-froid et respect de l’adversaire. Il vise l’avion,jamais le pilote.Le 1er avril 1915, à la suite d’un duel aérien, l’un
P
Jours de Chasse ◆
« Un certain loup dans la saison Que les tièdes zéphyrs ont l’herbe rajeunie Et que les animaux quittent tous la maison Pour s’en aller chercher leur vie Unloup,dis-je,ausortirdesrigueursdel’hiver…»
DR
Entre ciel et terre par
« Imitez le canard, la grue et la bécasse. Mais vous n’êtes pas en état De passer, comme nous, les déserts et les ondes, Ni d’aller chercher d’autres mondes. »
100
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On ne saurait être plus net.Qu’importe. N’empêche que bien des aspects de la chasse se trouvent dans les Fables et traités de façon beaucoup plus riche qu’on ne l’imaginerait. « Contons,mais contons bien ; c’est le point principal. C’est tout », écrit-il en 1671.En effet.A lire et à relire les Fables, toute la nature est là. Suggérant beaucoup plus qu’il n’en dit,La Fontaine,dont le goût pour la vie campagnarde ne s’est jamais démenti, se meut tour à tour en paysan, naturaliste, fauconnier, veneur et chasseur. Et avec quel luxe de détail, quel luxe de vocabulaire et quelle précision dans les termes !
« La gazelle s’allait ébattre innocemment Quand un chien, maudit instrument Du plaisir barbare des hommes, Vint sur l’herbe éventer la trace de ses pas. »
LE FABULISTE NOUS
ÉCRIVAIN
ÉCRIVAIN
LA CHASSE ET LA NATURE N’ONT JAMAIS CESSÉ D’INSPIRER LES ÉCRIVAINS DU MONDE ENTIER. “JOURS DE CHASSE” PEUT S’ENORGUEILLIR D’AVOIR BROSSÉ NOMBRE D’ENTRE EUX, D’UNE MANIÈRE ORIGINALE ET COMPLÈTE, MAIS TOUJOURS SOUS UN PRISME CYNÉGÉTIQUE OU CE QUE LES AMÉRICAINS APPELLENT LE “NATURE WRITING”.
Léobazel
La Fontaine excelle d’abord à nous peindre le décor, c’est-à-dire la campagne française. Quelques vers suffisent pour rendre une saison,comme ici le printemps, dans le Cheval et le loup (V, 8) :
PHOTOS : AKG PARIS ; PAGE DE GAUCHE : G. DAGLI ORTI
◆
out le monde connaît le nom deLaFontaine.Onsaitsonartdeconter dans le cadre étroit de la fable, son habiletépourévoquertouteslesconditions sociales,touslesdramesdelaviehumaine. On sait peut-être moins qu’avec madame de Sévigné, il est un des rares écrivains du XVIIe siècleàavoircélébrélanature.Cen’est point que son temps ne s’y intéressât pas, mais à cet égard, ce n’est pas la littérature qu’il faut interroger, mais la peinture, les grands paysages de Poussin par exemple. En donnant à la nature un rôle si vivant, La Fontaine pouvait-il passer sous silence la chasse,cette chasse que pourtant il n’aimait pas ? Ecoutons-le dans le Corbeau, la gazelle,la tortue et le rat (XII, 15) :
ECRIVAIN
N°18
Portrait ◆
Louis Pà Mierraugat…ud De Goupil Bruno
par
de
Q
DISPARU À VERDUN AT EN 1915, LE LAURÉ RT DU PRIX GONCOU
1910 S’EST IMPOSÉ EN CINQ LIVRES COMME L’UN DE NOS MEILLEURS ÉCRIVAINS ANIMALIERS . ET CYNÉGÉTIQUES
Cessole
PORTRAIT DE LOUIS « De tous côtés,de loin, PERGAUD. DISPARU les glèbes franc-comtoises. lancers et des chasses ; , À VERDUN, À 33 ANS de très loin,on entendait des nt;un œil exercé pouvait JAMAIS L’ÉCRIVAIN RESTE À des coups de fusil retentissaie perdreaux se lever en les . FIGÉ DANS LA JEUNESSE voir dans les finages voisins et s’éparpiller en gaDE MÊME, SON ŒUVRE bandes devant les chiens d’arrêt de temps à autre, à aussi, N’AURA PAS CONNU gnant les bois ; des cailles ombdes tersouslepl aientculbu L’ACCOMPLISSEMENT trèscourtintervalle,dev taitlescoupsretentir DE LA MATURITÉ. tireurs.Lisée,envieuxroutier,écou qui Tiens,voila Philomen CEPENDANT, LES CINQ et jugeait en lui-même :“– que Pépé vient de redouLE LIVRES QU’IL A LAISSÉS en“sonne”un!”Il me semble perdrix,car il a toules DANS PLACENT TRÈS HAUT bler : ce ne peut être que sur coup.Ah, Gustave LE PANTHÉON LITTÉRAIRE jours arrêté un lièvre du premiers”derrière le Teuré, il . DU DÉBUT DU SIÈCLE est aux cailles dans les“sombre BAS, LE MONUMENT N E tire souvent… qui est dans la“fin”de » Je jurerais que c’est le Gros COMMÉMORATIF j’entends la voix de FanQUE LUI A CONSACRÉ Rocfontaine:il me semble que suffit de quelques lignes . LE SCULPTEUR BOURDELLE fare,la mère de Miraut.» Il rsqu’il évoque pour savoir que Pergaud,lo s’y adonla chasse et les“rustiques”qui ce et non de seconde main. nent avec passion, parle d’expérien souvent traîné d’avoir suppose ion Une telle justesse d’observat les ronciers,d’avoir prêté maintes et guérets les dans ses guêtres voie de bon chiens courants sur une s fois l’oreille aux récris des soirs de chasse,les tartarinade temps,et écouté avec le sourire,lesorigines familiales l’écrivain teses des nemrods de village. Par chasse s’il en est,où l’engouement de nait,en effet,au Jura,pays autres – ne – les Bruno du Jura entre Doubs, pour les chiens courants en 1882 à Belmont,dans le né était démenti.Il la Comté s’est jamais d’une lignée de paysans de et descendait par son père de fermiers locaux. son tandis que sa mère était fille au fil des affectations de Son enfance s’était déroulée les déconvenues éprouvées malgré père, instituteur public qui, devait encourager son fils aîné à dans l’exercice de son métier, l’affection de ses grands-pa entre Partagées traces. ges suivre ses e de la nature, les vagabonda rents maternels et la découvertrencontre de cette faune sauvage la par les champs et les bois,à
Jours de Chasse ◆
128
PHOTOS AKG
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rirlacamuellesdistractionspouvaientoff du XXe siècle, à un pagne française, au début de poésie et de littéjeune instituteur, certes féru dans un village de rature, mais ayant grandi ues”?Lachasse, Franche-Comté,parmiles“rustiq de Louis Perexistence brève la bien sûr… Dans et les bois en compagnie gaud, courir les champs courant, lever une d’un chien d’arrêt ou d’un dans les chaumes ou compagnie de perdreaux d’une haie,furent l’une lancer un capucin le long le métier de « hussard des rares consolations que Avec ces « joies réserva. lui » noir de la République »,le jeune instituteur sopures des matins de chasse revêche de populitaire, désemparé par l’accueil entre l’Église et la lations divisées par la querelle enfance, lorsqu’il son République, renouait avec portecarnier,dans accompagnaitsonpère,comme
HIVER 2004
N°15
Expressions
NOUS AVONS
◆ par
ÉVOQUÉ TOUS LES
Philippe
Léobazel
Quand la France parle chasseur
GENRES LITTÉRAIRES CYNÉGÉTIQUES,
ÉCLATANT TÉMOIGNAGE DE L’ÂME RURALE DE LA FRANCE. LA CHASSE A BEAUCOUP APPORTÉ À LA LANGUE FRANÇAISE, QU’IL S’AGISSE DE VÉNERIE OU DE FAUCONNERIE. NOMBRE
DU GENRE MINEUR, MAJEUR.
DE CES EXPRESSIONS SONT PASSÉES DANS LE LANGAGE COURANT…
◆
EN N’OUBLIANT
I
l est difficile d’imaginer aujourd’hui à quel point la France d’autrefois était campagnarde. Par le paysage d’abord : pour ne s’en tenir qu’à Paris, ses banlieues qui sont la honte de l’urbanisme du XIXe siècle et plus encore du XXe siècle, n’existaient pas. Louis XIII volait le héron dans la plaine du Bourget, Louis XIV dans celle du Vésinet,et sous Louis XV,on chassait à courre à Bougival.Louis XVI tirait les perdrix dans les champs de Nanterre, et encore au début du XIXe siècle, Elzéar Blaze chassait au chien d’arrêt près de Chennevières-sur-Marne. Par l’agriculture ensuite, les bonnes ou mauvaises années ont touché toutes les classes sociales :l’hiver 1709 a été une catastrophe nationale, mais février 1956 fut aussi rigoureux. S’il laissa de durs souvenirs, il n’affama pas les populations.Enfin et surtout,l’industrialisation moderne fait quel’immensemajoritédesfrançaissont des citadins qui ne connaissent plus la campagne qu’en touristes ou pour passer un petit mois dans une résidence d’été. Qui s’inquiète de nos jours du changement d’heure d’automne qui raccourcit d’une heure les après-midi d’hiver déjà si brefs ? Personne, hormis les ruraux et leurs animaux, car chevaux, vaches
JAMAIS TOUT CE QUE LE LANGAGE CYNÉGÉTIQUE A APPORTÉ À LA LANGUE FRANÇAISE.
ou cochons savent l’heure aussi bien que nous, au moins pour tout ce qui les concerne. Mais la France est un très vieux pays, et si elle a perdu progressivement son âme rurale, elle a du moins gardé sa langue, cette langue qui s’est lentement dégagée du latin à une époque où l’homme desvillesétaitl’exception.Faut-ildèslors s’étonner que le français que nous parlonssoitencoretrufféd’expressionsprovenant de la chasse, cette activité obligatoirement liée à la campagne ? D’où ce paradoxe :beaucoup de gens qui ne chassent pas, ou qui condamnent la chasse, ignorent qu’ils se servent, comme tout le monde, de mots qui sont directement issus de la vénerie ou de la fauconnerie, lesdeuxmodesdechasselesplusanciens. Et s’ils les connaissent,ils sont bien obligés de les utiliser, faute de mieux.Après tout, on peut être écologiste, contester la chasse et manger de la viande. Pour voir combien et comment le langage cynégétique a pénétré – dès le XIIIe siècle – notre français, et pour éviter de tomber dans l’écueil du dictionnaire,c’est-à-dire dans une énumération rébarbative,le plus simple est de suivre le déroulement d’une chasse à courre et d’une chasse au vol. >>
DÉTAIL D'UNE CHASSE AU DAIM DANS LE BOIS DE MEUDON, EN 1827, PAR CARLE VERNET.
N°29
CETTE TOILE MONTRE QUE, IL Y A ENCORE PEU, LA FRANCE
x enoph on Jours de Chasse
◆
RMN
ET LES CAMPAGNES NE FAISAIENT QU'UN. C'EST DE CETTE MANIÈRE QUE LE VOCABULAIRE DE CHASSE EST PASSÉ DANS LE LANGAGE DE TOUS LES JOURS.
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PRINTEMPS 2004
Portrait ◆
fameux, mer, d’un sanctuaire pas privé non loin de la n’est reusement situé, philosophique,il un général de où exerce une écoleni de rencontres, ni du spectacle de cavalerie – voire Le d’une ville lles, fleuve maginons un colonelsur ses terres, et qui s’ennuie. lui de ressources intellectue font escale à l’embouchure du retiré ce singulier famille,il souvent, une propriété de ent étran- des navires qui, donc, dans cette retraite dorée, amis de son brigade– en retraite, le sien n’est pas par un gouvernem Alphée. Que fait des personnalités,accueille des domaine qui est de services rendus sa patrie et a servi sous un Il reçoit rédige, sans souci a été donné pour nostal- militaire? patrie, organise des banquets, ouradoucirlecours a été banni de tout,la militaire gré notre garde,mal ancienne ger,car ’hisquelquesproches,etp ’est un exilé,qui ses revers de fortune,plus dutemps,deslivresdde ses publier,pourlui,pour autre drapeau.C qui remâche e le voyons pas comme toire, les souvenirs traités gie de sa terre natale,et ses souvenirs heureux.N campagnes, et des sûr, nombreux que eau, bien pratiques. Et, unevieille culottedep ent, hobereau tout leressentim comme rancidans monte à cesse campagnard, il ronchonnant sanschoses cheval, et il chasse. est contre le cours des pis, et réside en La contrée où il qui va de mal , les son sort. riante et giboyeuse s’apitoyant sur y côd’un plaines cultivées L’homme est fois boisées et toient collines heureuxcaractère,àla des et à la mémontagnes, refuges porté à l’action ent cerfs.Parsangliers et des ditation,et suffisammdeet tout, le lièvre abonde, pieux pour s’incliner que notre de la jusc’est ce gibier vant les décrets de préfésurcroît,il homme chasse, petite tice divine.De une brute gaavec d’une rence, rien n’a ants, ,qui, meutedechienscour eux lonnée,c’estunlettré a suivi encompagniedesesd de dans sa jeunesse, plus valets du fils, et de ses l’enseignement e de lettré, chien. Ce militaire r de grand philosophle goût a “fouetteu qui t enragé cet l’époque.E omde Xénoet le talent d’écrire.Cheus reconnu : il s’agit l’Apologie de est sans doute l’avez-vou Mémorables, de me son domaine TUNISIE. lièvres”, de l’Anabase, des trois traités pratiques que TROUVÉE EN e phon, l’auteur DU III SIÈCLE TYPES s, et de ces AVEC DEUX MOSAÏQUE ROMAINE l’Art de la chasse. DU LIÈVRE, Socrate, des Hellénique de CHASSE À COURRE ue, De l’Art équestre,et À LA DIFFÉRENCE excellence, féru IL S’AGIT D’UNE COURANTS. . sont l’Économiq ou l’honnête homme par ie et ET DES CHIENS CHASSE À CHEVAL DES LÉVRIERS aussi de philosoph Xénophon, DE CHIENS, PRÊTAIT À UNE physique, mais , TEL QUE , L’AFRIQUE SE DE XÉNOPHON DE LA GRÈCE vie pratique, d’activité ES. PORTRAIT ÉQUESTRE
◆ I
ROMANTIQU CI-CONTRE, ET LES ARTISTES IENT LES HISTORIENS SE LE REPRÉSENTA
AUTOMNE
Nemrod
le e Cesso Bruno d généralThomasC’est à son père,lePailleterie dit Dusont de fiefde la i tous les chasseurs au noble Alexandre Davy des Trois mousquetaires l’auteur ne se livrent fés hâbleurs, qui le plaisir de conter mas,que amour de la chasse. Célèbre son force hercudéduit que pour exploits,que dire des dut l’armée par sa ts de la Révont dans toute leurs mirobolan ! Et notamme héros des guerres chasseurs conteurs ant de la littéra- léenne,ce blicaindecœur,vitd’unmauqui Dumas,gé re d’Alexand oui,n’en lution,répu de Bonaparte,en superlatif… Eh vais œil l’ascension teur.Nommécomture et nemrod futurdicta esécologistes,àqui BEAU déplaiseauxbellesâmun effet calamiteux, ilvoyaitunde la cavalerie lors de l’expéD’UN PLUS fera mandant ésaccord cette révélation rient,ilexprimasond était un fier chasCHASSE le grand Alexandre et sans reproches. ditiond’O me et quitta l’Égypte pour TABLEAU DE généralissi au complexes Sans qui Lors d’une escale seur. R un nemrod précoce retourner en France. de Naples, il fut Et qui plus est, QUE L’AUTEU avant d’obtele royaume or- forcée dansé au château de Brindisi jusn’hésita pas à braconner d’armes.H port du et ne reganir l’autorisation -nous à ce que de fa- emprisonn DES “TROIS l’armistice de Foligno reur… Attendons sdroitsdel’animal qu’à patrie que pour y mourir prémaES”: sa d’un cancer rouchesdéfenseursdeentsonévictiondu gna MOUSQUETAIR à l’âge de 44ans, par réclament incessamm impardonnable turément, causé, d’après son fils, cette QUE de l’estomac, rent ses geôPanthéon pour DU MONAR en faveur de l’écrique lui administrè faute.S’il faut plaidercharge,qu’iln’apas le poison nmariageaveclafilled’unauE, vain,précisons,àsadéterriblement ses ré- liers.Parso ValoislegénéralDumass’était À L’ACTRIC manqué d’enjoliver utableaudechasse bergistedula région de Villers-Cotterêts, fixé dans À L’OURS, citsetquesonplusbea en 1802. DE LA GRIVE littéraire. où naquit l’écrivain des Fossés,enreste avant tout château le loué et s’y Il y avait et de garennes, DE LA PLUME vironné de forêts inante,lachasse, DRE cerlivraitàsapassiondom un LEXAN A garde, , de son AU POIL en compagnie avait gagné tain Moquet. Celui-ci A TOUT Alexandre en LE GRAND l’amitié du jeune ardeauapluifaisantdond’unrenechienPyCHASSÉ. AVEC privoisé,devenu,avecl compagnon de rame,son grand PASSION. cadeau ne UNE ÉGALE jeux.Cependant,nul jeune gardu apprécié plus fut ÉPIQUE par
◆ S
UL ÉCRIVAIN
TARGUER NE PEUT SE
2007
2007
156
N°33
◆
N
157 AUTOMNE
Portrait
umas Alexandrunie D versel
A - NAMUR-LALANCE/SIP
Jours de Chasse ◆
Jours de Chasse ◆
N°30
les chiens
Cessole
ET UNE VERVE QUI ÉGALE
PAR
UMAS JEUNE ALEXANDRE D . DAVID D’ANGERS LE SCULPTEUR , HIE DU MÊME À DROITE, PHOTOGRAP SA JEUNESSE, LALANCE. DANS ACCOMPLI.
CELLE
DU LÉGENDAIRE CRAC BARON DE
Littérature
/ ROGER-VIOLLET
de
CARNAVALET
ENTAL TRAITÉ OCCID E. SUR LA CHASS
Bruno
PHOTOS : MUSÉE
ITE D’UNE RETRA E POUR CAMPAGNARD LE PREMIER COMPOSER
par
ECRIVAIN
, IL MIT DE SA PATRIE ’OISIVETÉ À PROFIT L
plume et le glaive, la
- SELVA/LEEMAGE / GILLES MERMET
SOCRATE, ISCIPLE DE DE AU SERVICE AVENTURIER GERS, BANNI PRINCES ÉTRAN
AKG-IMAGES
D
ÂGÉ, PAR
ÉTAIT UN SPORTIF
L’ÉCRIVAIN EN RE D’ATHLÈTE IL PERDIT SA MUSCULATUDE LA BONNE CHÈRE. SON AMOUR RAISON DE
◆
l Léobaze
Jours de Chasse ◆
se Récits de chas Fable ou vérité ? ◆ Q
D’ALPHONSE QU’IL ABATTIT TARTARIN DE TARASCON SUR LES VINGT-CINQ FAUVES ILLUSTRATION DU QU’IL PUBLIA ”, DONT LES RÉCITS “LE TUEUR DE LIONS
Jours de Chasse ◆
AUTOMNE
DEVANT SON HÔTEL
Paul Vialar N°23 sse L’homme de cha
ROGER-VIOLLET
149
L
MINUTIEUX
DES BÊTES S, ET DES HOMME PAUL VIALAR DÉCRIT LE
2008
CHOC
ENTRE S: DEUX MONDE
2008
CELUI
CE, DE SON ENFAN EN VOIE
,
DE DISPARITION AU, ET LE NOUVE
QUI S’IMPOSE ENT. IRRÉSISTIBLEM
L’écrivain
ndigné nri d’A rles-He par Cha loin une pension non en l’envoyant dans Roi. Un véritable jeu épique réclaa chasse est « un traqué toutes de Paris, à Choisy-le-décrira avec effroi que l’écrivain comme du Petit Jour et mant du traqueur les hommes ou les bêtes bagne de ses livres, le se, dans deux chasse (où le petit Jean Tales qualités qui font de courage,intelligence,ru Lettres l’Homme elin,est«toutseul,voilà cequ’il dignes d’exister: Paul Vialar dans dorne,orph evantlui… »).Mort voire génie »,écrit du soldat, inuteunevied Courage étaitavecto est alors pour un chasseur. use du chasseur, du demi-frère : le jeune Paul ton telligence de l’écrivain,r ivainaurabienmé- recueilli par un nouveau tuteur,Gas indusses famille de génieduconteur:l’écr fin de la célèbre le souhaitait à la plus ou moins rité,comme il le d’homme. Et pour- Poulenc, (qui inspirera souvenirs, le nom ritsautermed’une trielle Séverac de La mort est un comn’aptant.Sessouvenirs–éc resquecentenaire, Simon cequelafamillePoulenc nt). longuevie(ilestmortpil les intitula L’en- mencement, ans), préciera que modéréme dantunhomil y a bientôt six (Albin Michel). Vialarluirendracepen défant parmi les hommes à ses yeux ce qui ses mémoires, le mage appuyé dans « véritable père adopUn enfant : c’est xpression est comme son mieux.L’e le ension, crivant le caractérise ami de toujours. auvédecettesinistrep en l’emmenant de Marcel Pagnol,son les hommes »,lui tif»,quil’as parmi lui a ouvert l’esprit (Gaston est un « Tu es un enfant que son qui concert au Tandis et . C’est lui au musée disait-il en souriant. Wiriath Marcel, de Francis le musicien) hèque, autre ami de cœur, : « Tu seras toujours cousin uiluiaouvertsabibliot répétait sans cesse soulignaient-ils sa encoreluiqlivresdeHuysmansetd’Anaun enfant. » Ainsi d’enthousiasme, en rempliede Bref il lui doit beaucoup. offre tole France. naïveté, sa faculté jeunesse. c’est Gaston qui Même la chasse: un mot son éternelle a en fait pas eu. à Paul son premier fusil. fera D’enfance, il n’en ston Poulenc lui à Saint-Denis-surPlus encore,Ga laplaine»),cetteréIl est né en 1898 un chasd’endroit pour nnaisconnaîtrelaBeauce(« Seine,un drôle e,issud’unevieille gionsidécriéeparceux quinelaco entre seur!Sonpère,Eugèn (apparena si bien peinte, garqu’il Gaillac et de pas, famille originaire de Vialar), y dirige sent dans l’Homme de chasse.Petit ne, tée à sainte Emilie endroit enchanté,un autres découvre la plaine beauceron « un quelque çon, il « avec son ira une distillerie, mer, mystères»,d compare à une étendue et de vipeueffrayantetpleinde ses premières an- qu’il par son passe chose d’humain n’était pas totalement fils.C’est là qu’il sans histoires. qu’elle et parce à « la variété de nées, heureuses ne durera pas. Il n’a vant ». Il est sensible du roux au Sa immobile L’état de grâce sa couleur allant son père meurt. coquelicots ». que six ans lorsque il a une ses champs,à e de bleuets et de , pour laquelle il vert,poudré Beauce ? Allons donc ! On mère, Geneviève disparaît quand Plate, la , la plus véritable adoration, un monde familier comme une apparition « tout au voit y en a onze.C’est familialetombe belle cathédrale qu’on peut concevoir ’ancre». quis’écroule.L’entreprise souslatutelled’un monde(...)commeun vaisseauàl faire enfaillite.Ilpassealors s, qui croit bien de ses demi-frère
◆
B
AUTOMNE
,
Jours de Chasse ◆
◆
À BOULOGNE LE BRAS. FUSIL SOUS TOUS LES GENS
◆
OBSERVATEUR
Jours de Chasse ◆
PARTICULIER
Portrait
RILLANT IN CONTEUR, ÉCRIVA , PROLIFIQUE
148
ÉCRIVAIN
N°6 L’ÉCRIVAIN
ECRIVAIN
, SANS HÉSITER AVENTURES TER LEURS É, RS AIMÉ RACON N’Y A PAS ÉCHAPP URS ONT TOUJOU CYNÉGÉTIQUE LES CHASSE . LA LITTÉRATURE … LE TABLEAU TOUTE SIMPLE À ENJOLIVER LA VÉRITÉ LATION ET ENTRE L’AFFABU OSCILLANT d’ailleurs
sen (1785), lequel, plus que s de Münchau Pas c’est-à- invention cherché à donner le change? chasse existe, de chasseurs (1909), n’a jamais Depuis que la dans ses Histoires toujours évoui le nierait? chasseurs ont Jean Marbel qui, Méridionaux, lesquels rivalisent avait nuit des temps,les de doute que, quelque dix en scène trois dire depuis la conteque sonchienen ville Il ne fait pas coind’un met xtraordinaires:l’un rentrant qué leurs exploits. ère,lesmagdaléniens,lesoirau qu’ils derécitsechasseurs de casquettes, et, chades la vitrine d’un milleansavantnotre journée, citaient les animaux en arrêt devant et peut- suivi nt leur Un autre renchérit avaient courus, laissé un soir, était tombé feu, racontaie qu’ils des casquettes! ble. les dangers y avait où s’étalaient un basset remarqua avaient affrontés, circonstances l’un des leurs pour se pelier t qu’il avait acheté dans les Landes, être dans quelles conteur ne devait pas hésiter, ces en expliquan :notre homme chassant e tel ou tableau.D dans le sable sa vie. Et tel ou enjoliver le nous Seul problème sur pattes, était inutile lui derôle,à noircir car rien ne pouvait s’est son chien, court donner le beau alors que son bergernt de le nous est parvenu, la tradition ou la boue! C’est que prometta lui mouvant propos, rien ne moins à la simple demeure pas confier son basset, urirsansdanparvenir. Il n’en e, allant du franc mensonge souima- manda de lui lustard,capabledeco hose luirendre sixmoisp marécageux.Chose promise,c toujours maintenu deuxtouteslesnuancespossible nature la , était il vérité,avecentreles pas une question d’époque ue conti- gerdanscesterrainsle berger ramena le basset, n’est e cynégétiq à la date dite, ginables. Et ce t pas,la littératur tendances, toute la due: sur des échasses… elles changean mais s, ne marcher à ces dressé humaine refléter être amusante de la fable contre tout à d’autres préCes fadaises peuvent nue envers et la part qui relève de n’avoir pas de de déterminer au moins le mériteest l’examen d’un roman difficulté étant d’un récit. revue, à ont la Plus délicat passer tout en et celle de la véracité vrais, veut recréer impossible de plus rébarbatives. La tentions. qui, avec des éléments us savons qu’il s’agit Il est bien sûr des une chasse le départ,no dans une liste ante, car, jusqu’à réalité.Certes,dès n,maislàaussilevrai etlemoins moins de tomber effet, plus qu’abondun prolongement de la Dans les très d’uneœuvredefictio matière est, en la chasse était savamment mêlés.que la chasse, ne peut plus peuvent être époque très récente,une passion, un sport on autres n ursl’aient vrai es, sur des sujets vie des campagn tpasétonnantquetouslesaute grands grands romans soit la part d’inventio plus juste,quelle que C’est notamment le naturels.Aussi,iln’esent ou indirectement, les ou tout sonne récit. du ent nouvelles décrit le déroulem où Tolstoï abordée directem des romans, des vrai, le dans obscurs, dans à fait nt d’Anna Karénine de chasse.Au cas notamme bécassine tout comme les plus it une chasse à la nt dans leurs souvenirs iterquelesexemples ent dilnes’ag incidemm plus simpleme alentquan arbitraire,pournec >> ut-ontrouverl’équiv choixestforcément tion ne se exacte.Pe s de chasse? les plus saillants. cas, le problème de l’affabula esques que d’histoire GÉRARD, rocambol Dans quelques E RÉEL, JULES au sérieux les ’UN PERSONNAG PUBLIC. qui prendrait S’INSPIRA D MÈRENT LE pose pas.Ainsi ENTHOUSIAS DAUDET. L’ÉCRIVAIN EN ALGÉRIE
7 HIVER 200
140
RENCONTRÉ QUI L’ONT SONT UNANIMES IL ÉTAIT À DIRE QU’ UN CHASSEUR ET UN TIREUR EL. EXCEPTIONN
est vicontraire, elle Ennuyeuse ? Au époque, du gibier à vante, avec, à cettet des perdrix. foison, notammen lui voue une pasLa perdrix !Vialarmecelle-ci,échap: sionsansbornes.Com des oiseaux de chasse pée de son Roman l’hiver qui finissait, « Ses plumes, malgré grisesaucol,rousses étaientlustrées,serrées, à cheval les ailes,et le fer et tachetées sur ail,nonpas àlarude brunmarquaitsonpoitrdiscrètement et avec d’un façon des mâles,mais pas là les propos grâce.» Ne sont-ce ? amoureux transi jeune âge,Vialar s’inisa Dès son plus de devenir la passion tie à ce qui va plusieurs amis et couchasvie,au contact de aussi l’Aisne, où sins. Il découvre de,quipossèdeune sentlecomtedeBrigocent chiens, et son de meute de plus ’estlàquej’aponcle Georges Conrad.«C en plaine et au bois, pris ce qu’est la chasse fermier,raconte-t-il son et garde les entre son C’est là que pour arbres dans ses souvenirs. respiré l’odeur des premières fois,j’ai é,suivi et compris mes et de la terre,caress bêtesdechasse,celles premierschiens.Pourles comment elles saadmiré de la forêt… j’ai vie et parfois laisser au vaient défendre leur et les chiens mystifiés bout du jour l’hommesonnaient la retraite.» alors que les trompes sipeu,etpraPasd’enfance,donc,ou : à dix-huit de jeunesse tiquement pas par la Grande Guerre, ans le voilà happé jette avec toute la il se pas dans laquelle âge.Il ne savait fougue de son jeune au combat,selon encore qu’on mourait son futur ami Alphonse le front l’expression de court passage sur Juin.Après un rpsfrancs,comme d’un ils’engage danslesCo Il y fait preuve simple caporal. el,qui lui fera obte>> courage exceptionn à 19 ans. guerre nir la Croix de
KEYSTONE
e Philipp
KEYSTONE
par
1 HIVER 200
116
La gloire des es gentilshomm chasseurs de Cessole par Bruno
L’
AUTEUR DE
ET “NEZ-DE-CUIR D’ARC” DE “MAN’ PAS MAIS NE CHASSA EST E ŒUVR TOUTE SON L’HONNEUR UN PÉAN EN SE ET DE LA CHAS
ROBERT DOISNEAU/RAPHO
nde Jean de La Vare
DE LA VIE AUX
CHAMPS.
JIM HARISSON, KAREN BLIXEN, ALEXANDRE DUMAS, GASTON PHÉBUS, LOUIS PERGAUD, RENÉ CHAMBE, ELZÉAR BLAZE, PAUL VIALAR, XENOPHON, JEAN DE LA VARENDE… DES ÉCRIVAINS QUI PORTENT AVEC
PANACHE NOTRE PASSION AU FIRMAMENT.
163
Jours de CHASSE ◆
Jours de CHASSE ◆
AUTOMNE
AUTOMNE
2009
2009
162
N°37 Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
29
DÉTAIL D’UN VENEUR. JUSQU’À L’APPARITION DE LA TROMPE, AU MILIEU DU XVIIE SIÈCLE,
LA PATTE DU CHIEN INDIQUE QU’IL S’AGIT D’UN VIEUX GRAND SANGLIER.
LES VENEURS
LE CHIEN EST
USAIENT DE CORS OU
UN LÉVRIER QUI ÉTAIT EMPLOYÉ
DE HUCHETS SOUVENT
POUR LA CHASSE À VUE
RICHEMENT TRAVAILLÉS.
DU LIÈVRE, DU CERF,
LA TOTALITÉ DU TABLEAU 134.
DU SANGLIER ET DU LOUP.
SE TROUVE PAGE
Jours de Chasse ◆
132
Jours de Chasse
PRINTEMPS 2003
FORMES, PAS
le sonneur a son pendant vertical avec l’arbre de l’extrême gauche. Et les lévriers blancs, soutenus par les tons neutres des mâtins,dirigent notre regard vers la masse sombre du sanglier. Leurs silhouettes élancées se détachent sur les corps massifs des mâtins; au veneur du centre qui arrête son chien par les oreilles, s’oppose le veneur de gauche qui, lui, retient le sien par une longue laisse enroulée autour de son poignet, tout en l’invectivant à grands cris, tandis qu’en face, impassible, se dresse le sonneur. Dans l’ensemble, les miniatures des mois ne montrent que des scènes paisibles et Dieu sait si la paix était alors souhaitée, mais pas au prix du dépècement du royaume comme le voulaient les Anglais, en 1414 ; la seule scène dramatique est cet hallali,et l’on a pu voir,dans ce sanglier vaincu, le symbole du roi d’Angleterre,Henri V.C’était,hélas,avant Azincourt. ◆
◆
TOUJOURS AVEC EXACTITUDE, MAIS TOUJOURS AVEC DU
133
AUTOMNE 2001
GÉNIE, QUE CELA
N°18 Art
◆
RUBENS, GÉRICAULT, OUDRY, DESPORTES, HOLBEIN, LANDSEER… LA CHASSE ET LE CINÉMA, LE MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE, LE MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE, CHANTILLY, SOIT
Chasse
et la
MICHELE BELLOT-RMN
L’
Théodore Géricault La chasse au cerf
◆
par
Philippe
On sait que Géricault était passionné par les
Léobazel
ce qui n’empêche pas l’homme de serrer énergiquement sa main droite sur des rênes inexistantes. Le seul accessoire que porte le cheval, ce sont ses fers, et si l’on ne fait que deviner le pinçon de celui de l’antérieur gauche, le fer du postérieur est, en revanche, très visible : le cavalier qu’était Géricault n’a pu supporter de présenter un cheval sans ses fers. Faut-il ajouter qu’à moins d’être gaucher, on tient toujours la lance de la main droite et les rênes de la main gauche ? Il n’est pas jusqu’à la tête du cerf qui ne soit étrange. Si l’attitude de l’animal forcé, avec sa langue sortante, est la justesse même, ce qui l’est moins, ce sont ses bois. Il s’agit d’un dix cors “jeunement”, mais Géricault a donné aux merrains qui portent les andouillers une courbure exagérée, alors qu’en réalité, les merrains sont à peine inclinés. Et qui plus est, ce pli est renforcé au-dessous de l’empaumure (le sommet des bois) par un andouiller qui se tord comme un serpent. La technique de ce dessin, exécuté sur papier bistre, n’en est pas moins originale. Géricault mêle crayon noir, plume et encre brune, lavis brun et gouache blanche.
chevaux dont la beauté, la puissance et la fougue le fascinaient. La chasse l’intéressait beaucoup moins, ce qui nous explique que nous n’avons de lui pratiquement aucune scène de chasse, à l’exception peut-être de ce dessin représentant un cerf sur le point d’être servi par un cavalier. Exécutée en 1817, cette œuvre se trouve aujourd’hui au département des Arts graphiques du Louvre. À ne s’en sentir qu’à la façon dont Géricault a figuré cette chasse, tout, dans ce dessin, est invraisemblable. La scène principale d’abord. Jamais un cerf à l’hallali ne gît à terre, attaqué par un cheval (ce serait plutôt le cerf qui chargerait le cheval) ; il est au contraire presque toujours debout entouré par les chiens – et ici il n’y en a aucun –, et c’est à pied qu’un veneur le servira. Si l’on passe maintenant aux détails, on verra que Géricault n’a pas hésité à supprimer toutes les pièces du harnachement : pas de selle, le cavalier monte à cru, pas même de bride, donc pas de rênes,
“LA CHASSE AU CERF” FUT EXÉCUTÉE À ROME EN 1817. À N’EN PAS DOUTER, THÉODORE GÉRICAULT FUT CERTAINEMENT IMPRESSIONNÉ AU VATICAN PAR LES FRESQUES DE MICHEL-ANGE À LA CHAPELLE SIXTINE. ON PENSE NOTAMMENT À LA SCÈNE DU “DÉLUGE” AVEC CES CORPS TORDUS, CES CHEVELURES AGITÉES PAR LE VENT ET LA VIOLENCE DES ÊTRES.
LE
DÉTAIL DU TABLEAU QUI
REPRÉSENTE LA TORSION DE L’ÉPAULE DU CAVALIER, TOUTE DE VIOLENCE ET DE
PUISSANCE, PROCÈDE DIRECTEMENT DE LA TECHNIQUE DE
MICHEL-ANGE
MAIS
SANS ÊTRE ASSERVIE PAR ELLE.
Jours de Chasse ◆
138
C’est ainsi qu’il dessinait habituellement : il ne pouvait oublier qu’il était peintre. Il n’est à cet égard pas indifférent de savoir – et Géricault l’a précisé sous sa signature, à côté de la date – que ce dessin fut fait à Rome. Comment n’aurait-il pas été frappé, au Vatican, par la puissance et la véhémence qui s’étalent dans les fresques de Michel-Ange à la Chapelle Sixtine, dans la scène du Déluge par exemple ? Ces corps tordus, ces chevelures agitées par le vent, cette violence des êtres et des éléments, tout cela s’accordait si bien à sa nature que nous en avons un écho dans cette chasse au cerf, écho discret, mais qu’une composition particulièrement habile rend d’autant plus sensible. Trois acteurs dans cette chasse : le cerf, le cheval, le cavalier. En un ultime effort de défense, le cerf agonisant dresse sa tête face au cheval qui va le terrasser, pendant que le cavalier, avec une torsion de l’épaule qui procède directement de Michel-Ange, brandit ce qui doit être une lance. Le mouvement général part de l’antérieur droit du cerf qui s’allonge démesurément sur le sol, l’autre étant complètement replié, et se poursuit par ceux du cheval, mais avec quelle subtilité, car Géricault n’en a mis
en valeur qu’un seul, largement entrouvert, auquel s’oppose en sens inverse la jambe du cavalier. Pour atténuer tous ces angles – même l’arbre en haut, seul élément de paysage, se sépare en deux grosses branches – nous avons ces courbes que constituent l’encolure du cerf, celle du cheval, sa croupe et sa queue, sans oublier la cape du cavalier. Même jeu de correspondances dans les détails : la bouche béante du cerf contraste avec celle du cheval, ouverte et crispé à la commissure des lèvres comme si elle était retenue par un mors. Et quelle beauté dans cette tête si massive qu’elle semble sculptée ! Sa crinière flotte en mèches onduleuses comme la chevelure de son maître et sa queue reprend par de larges traînées de gouache les bois sinueux du cerf. On peut comprendre maintenant combien il serait injuste de reprocher à Géricault les invraisemblances de cette chasse qui ne fut pour lui que l’occasion d’exprimer l’affrontement d’animaux aussi puissants qu’un cheval et un cerf. Y être parvenu en se souvenant de la leçon de Michel-Ange mais sans être asservie par elle, ne peut être que la marque d’un très grand artiste. ◆
Jours de Chasse ◆
HIVER 2004
139
HIVER 2004
L’
Art
et la
Chasse
RIJKSMUSEUM
REGARD
N°32 ◆
Adriaen Cornelisz Beeldemaeker ◆
SENS DE
LA RÉALITÉ,
COMPOSITION
REMARQUABLE, CE PEINTRE
HOLLANDAIS NOUS LIVRE LÀ DU TRÈS GRAND ART.
CHASSE DE MUNICH, LE MUSÉE DE LA VÉNERIE DE SENLIS : LA CHASSE
P h i l i p p e
Il y a des peintres hollandais dont on n’a
guère entendu parler en France et c’est grand dommage. Tel par exemple Beeldemaeker, né à Amsterdam en 1625 et mort dans cette même ville en 1701. Son Chasseur et ses chiens, peint en 1665,qui est une huile sur toile d’un assez grand format (185,5 sur 224 centimètres), se trouve aujourd’hui au Rijksmuseum d’Amsterdam : elle vaut bien mieux qu’une attention polie. Le titre traditionnel de ce tableau est trop imprécis, car il s’agit incontestablement d’un retour de chasse. Le gibier a été tué, c’est le lièvre pendu par les pattes par le canon du fusil, les chiens sont couplés,on ne cherche plus rien: la journée est bel et bien finie. On peut donc lui préférer “retour d’un chasseur avec ses chiens”qui reflètent mieux la scène représentée ici. À l’exemple de Brueghel qui en fut l’initiateur, le paysage et le thème de chasse sont étroitement mêlés et se font mutuellement valoir. Le paysage est réduit à sa plus simple expression : un grand plateau où se dessinent à l’horizon DÉTAIL DU CHIEN COUCHANT QUI DÉSIGNAIT JUSQU’EN 1914 TOUT CHIEN D’ARRÊT, PAR OPPOSITION AU CHIEN COURANT. ICI, NOUS SOMMES EN PRÉSENCE D’UN CHIEN
À POIL LONG SOUPLE,
SANS DOUTE LES ANCÊTRES DE NOS ÉPAGNEULS ET DE NOS SETTERS, CAR EN
1665,
AUCUNE RACE DE CHIEN D’ARRÊT N’ÉTAIT
DÉFINITIVEMENT FIXÉE.
Jours de Chasse ◆
142
EST UN RÉSERVOIR
“RIEN DE PLUS ORIGINAL QUE D’AVOIR VOULU METTRE L’ACCENT SUR LA FATIGUE DE CE CHASSEUR QUI SE TRAÎNE EN REGARDANT LE SOL, SOUCIEUX D’ÊTRE CHEZ LUI AVANT QUE CES NUAGES MENAÇANTS N’AIENT TOURNÉ EN PLUIE ET PEUT-ÊTRE EN ORAGE…”
que produira l’Angleterre au XIXe siècle. C’est ce qui explique la tête un peu lourde de la chienne, mais que corrige un regard d’une étonnante intensité. Une seule couleur éclatante dans cet ensemble aux tons discrets: le manteau rouge du chasseur sur la manche duquel on aperçoit la laisse du lévrier et sur la hanche une trompe de petite taille spécialement utilisée pour la chasse du lièvre.Curieusementdanscetableaud’unegrandeperfectiontechnique, on notera deux défauts du même ordre d’ailleurs. Le pouce de la main qui tient le fusil est beaucoup trop allongé et traité de façon sommaire comme l’est, et peut-être encore plus, la mainquitientleslaisses.Morceauxfaitsparunélève?OuBeeldemaeker était-il dépassé par le travail si délicat qu’est l’exécution des mains? À cet égard, n’est pas Philippe de Champaigne qui veut. La composition, en revanche, est tout à fait remarquable. Variété des attitudes des têtes des lévriers dont les yeux vont dans toutes les directions, position contrastée des couchants, la chienne étant presque à l’arrêt et nous regardant, tandis que, derrière elle, le chien contemple au contraire l’horizon, en ne nous dévoilant que sa nuque. Même diversité dans les
CULTUREL ET
pattes des lévriers qui sont ordonnées de façon très claire, et dont les lignes si nettes sont atténuées par la courbe des queues, courbes que reprend la trompe du chasseur. Aux chiens qui meublent ce premier plan s’oppose au second plan le chasseur solitaire. La queue du chien de l’extrême gauche pointe vers la crosse de son arme et fait ainsi l’union de deux plans. Et quelle trouvaille d’avoir coupé ce ciel immense par la longue ligne droite du canon du fusil. Le chien de celui-ci est levé donc il est armé, ce qui n’est guère prudentdanscescirconstances,maissansdoute,lederniercoup tiré, l’arme n’a pas été rechargée. Les tableaux de chasse sont innombrables,mais très rares sont ceux,comme ici,qui montre la dernière phase de la journée.Etriendeplusoriginal–onpourraitécriredeplusneuf–que d’avoir voulu mettre l’accent sur la fatigue de ce chasseur qui se traîne en regardant le sol,soucieux d’être chez lui avant que ces nuages menaçants n’aient tourné en pluie et peut-être en orage.Seuls les lévriers sont encore frais et dispos.Les autres, par leur position descendante, sont à l’image de leur maître qui marche courbé en avant. Dans une scène si simple, avoir su être si vrai, c’est du très grand art. ◆
Jours de Chasse ◆
ÉTÉ 2008
LE MUSÉUM ABRITE AUJOURD’HUI,
TOUTES ESPÈCES CONFONDUES,
AUXQUELLES ONT
CONTRIBUÉ NOMBRE DE CHASSEURS NATURALISTES.
Jours de Chasse ◆
142
N°1 Visite ◆
A
VOULU PAR
FRANÇOIS SOMMER,
◆ «
UN ÉCRIN
POUR DES COLLECTIONS SANS RIVALES.
L’ÉLÉGANTE ATMOSPHÈRE DES ÉQUIPAGES SOUS LA MONARCHIE DE
143
conservateur du musée. Nous avons voulu procéder à des confrontations insolites à la manière d’un cabinet de curiosité. » Là, point de pierres précieuses ou de coquillages dans chaque pièce,mais,dans cette enfilade aux décors de boiseries sculptées, de parquets à la française, des cartels, des terrines, des secrétaires exclusivement sur des thèmes cynégétiques. Chaque pièce, souvent agrémentée d’expositions temporaires, donne soit sur une cour à la française pavée et ornée de trophées de cerf en bronze, soit sur un petit jardin aux parterres de buis. >>
Jours de Chasse
◆
99
SEPTEMBRE 2000
N°9
était une fois… ◆
Quand chevaux et chiens régnaient à Chantilly
◆
LES FUTAIES
/LEEMAGE LUISA RICCIARINI
par
Bruno
À
Chantilly, assurent les historiens, ont régné successivement trois grands lignages : les Montmorency, premiers barons chrétiens de France,puis les Condé,premiers princes du sang, enfin les Orléans, branche cadette de la maison royale, en la personne du duc d’Aumale, fils de Louis-Philippe et héritier du dernier prince de Condé,mort en 1830. Voilà pour l’apparence… Car les vrais souverains de Chantilly ne furent pas les hommes, quelque grands qu’ils fussent, mais les chevaux et les chiens… Ceux des équipages et des meutes princières des Condé et des Orléans,sans oublier ceux de veneurs de moindre relief qui chassèrent dans les forêts du domaine durant l’exil du duc d’Aumale ou après la disparition du duc de Chartres. Plus encore que Fontainebleau, Rambouillet, Villers-Cotterêts ou Compiègne, où les rois de France aimaient à chasser,Chantilly fut la Mecque de la vénerie, le conservatoire de la plus ancienne tradition cynégétique française,dont le souvenir reste inscrit dans les lieux et les mémoires. De septembre à mars les récris des chiens et le son des trompes du rallye Trois-Forêts résonnent toujours sous les futaies d’Halatte, Ermenonville et Chantilly. Ils font écho aux
DU DOMAINE QUE
SOUS LES PLAFONDS DE LA DEMEURE
ORLÉANS NE CESSÈRENT D’EMBELLIR AVEC PASSION. PORTRAIT DU JEUNE DUC D’ENGHIEN (1772-1804), FILS DU DERNIER PRINCE DE CONDÉ, EN TENUE DE L’ÉQUIPAGE PRINCIER. EN DESSOUS, PORTRAIT DU DUC D’AUMALE (1822-1897) EN CHASSEUR. À DROITE, STATUE ÉQUESTRE DU CONNÉTABLE ANNE DE MONTMORENCY (1493-1567).
Jours de Chasse
128
◆
de
Cessole
chasses de légende du dernier Condé et du duc d’Aumale,qu’évoquent,pour les visiteurs du château, sculptures, tableaux, trophées, armes et livres. Dès le XIe siècle, la vénerie est attestée à Chantilly. Les seigneurs de Senlis qui possèdent le fief jusqu’en 1386, puis les d’Orgemont qui le gardent un peu plus d’un siècle, se montrent jaloux de leurs droits de chasse et n’hésitent pas à intenter des procès pour les faire respecter. Héritier de son oncle Pierre III d’Orgemont, Guillaume de Montmorency fait entrer Chantilly dans le patrimoine de cette grande maison féodale, presque aussi puissante que la maison royale. Figure de proue de la famille, le connétable Anne de Montmorency (14931567) ne brille pas seulement sur les champs de bataille mais à la chasse,et on le crédite de la réputation d’un des premiers veneurs de son temps.Son compère, Henri IV, qui ne savait pas plus résister à un laisser-courre qu’à un jupon,vint souvent chasser le cerf dans les forêts du domaine. C’est au connétable que l’on doit le percement de routes et d’allées dans la forêt et la délimitation du domaine par des bornes à ses armes. Sur le terre-plein, devant l’entrée du château, l’on peut voir ces bornes usées par le temps qui cantonnent la statue équestre
VUE AÉRIENNE DU CHÂTEAU DE CHANTILLY ET DE SON PARC DESSINÉ PAR LE NÔTRE. AU PREMIER PLAN, LE LOGIS NEUF OU PETIT CHÂTEAU, ÉDIFIÉ EN 1560. A L’ARRIÈRE-PLAN, LE CHÂTEAU RECONSTRUIT PAR
AUMALE ENTRE 1875 ET 1885 ET QUI COÛTA 5,3 MILLIONS DE FRANCS OR !
AUTOMNE 2002
N°1
C
REGARD
REGARD
de la chasse et de la nature, JacquesFrançois de Chaunac-Lanzac. Difficile, en effet, de soutenir la comparaison avec des Rubens, des Oudry,des Desportes,des Bachelier ou encore des Chardin ! « Seul peut-être, le musée de Senlis s’en approche », souligne de son côté Patricia de Fougerolle, un des conservateurs adjoints de l’hôtel de Guénégaud. Le visiteur sera surpris. A la différence d’un musée classique, les œuvres – dont une centaine de tableaux – ne sont pas regroupées par thèmes. « C’est volontaire, souligne Claude d’Anthenaise,
DES PÈRES DE LA CHASSE MODERNE.
80
FUT UN TEMPLE
◆
L’
déme ce chien qui s’étire trois chevaux ensuite, car cavalierqu’était e et crocoles ent hippopotam r de ser- supérieur. Par aplus grandiose.Etl’excellent ls se cabrent, er simultaném attitudes.I Quant à chass nt impossible, comme de tente te aurait donnentla notel repas dans leurs s à mordre, leurs mme sa ripos ne se trompe des dents prête dile, c’est évide à la dague, car la rapidité de on Rubens me l’exunaturellement lèvres découvrent flottent au vent, tout expri leurs vir ce crocodile seur au fond de l’eau. Et crinières qui de chasses. Mais , entraîné son agresde chevaux pour ce genre ces invraisem- gards,leurs les anime. de cette scène înée bérance qui eà ement décha n’a jamais utilisé igner Rubens pour éviter sition au mouv ier plan, l’un mort, l’autr rense oppo pu En qui aurait comme il peut crâne d’hipes gisent au prem et qui s’agrippe violence de ce eu en mains un t d’exacti- deux homm blances? par le crocodile, s’il n’avait pas tuer la avec autan En revanche, me, demi écraséque l’on devine. Pour accen hement sombres que ait pu peindre demê n’aur il s es.Et popotame, jamai ouverteaux dents gigantesqu montre ici ne à un chien peint dans des tons franc croupe et l’encolure clairs : la tableau, il est la tudecettegueule naturalisé, celui qu’il nous ues morceaux du cadavre,et dile soulignent quelq e,le chien blanc,le pagne sans un croco ne nous attavrai. l de gauch Euserait pas aussi ns l’aspect cynégétique pour naître que du cheva de droite. sommes pas en Si nous laisso il faut bien recon de bra- patte du chien ler que nous ne ciel bleu, té de cette toile, morceau pour nous rappe laisse entrevoir sous un source Et cher qu’à la quali présence d’un splendide pée la loin ire puiséchap en chercher bien une extraordina l’hip- rope, une petite nous sommes in.Il ne faut pas hippopotame par un sanosition d’abord,d’ se tête de paysage africa cet e voure.Par la compnne autour de la monstrueu cercle : les un vre.Remplacez si souvent peint ◆ rge en un grand chiens. de ce chef-d’œu une de ses chasses qu’a hallalis. sance.Elle s’ordo laquelle tout conve l’élan des glier, et vous aurezserait pas le moindre de ses popotame vers ers, les têtes des chevaux, formé par les Et ce ne lances des cavali e sur une espèce de socle la queue et le Rubens. repos dont e crocodile L’ensembl rsés et par le hommes renve
175
Jours de CHASSE ◆
AUTOMN
E 2009
Art
Chasse
et la ◆
Hans Holbein
ISTE. EMENT IRRÉAL , RUBENS EST TOTAL DE BRAVOURE CHASSE DE MORCEAU SCÈNE DE UN SPLENDIDE ÉTIQUE, CETTE SIMPLEMENT VUE CYNÉG NCE. POINT DE QUI EST TOUT AIRE PUISSA SA TOILE, D’UN STRICT EXTRAORDIN QUALITÉ DE plan SITION D’UNE E RIEN À LA COMPO ENLÈV ’ N SA liaison avec le qui la QUI PAR CE NOTAMMENT surément, font sont eux
Le peintre et le fauconnier
L
A SIMPLICITÉ,
L’INTELLIGENCE
DE LA COMPOSITION,
LA SÛRETÉ DU DESSIN, LA SUBTILITÉ
DES COULEURS
FONT DU PORTRAIT DU FAUCONNIER D’HENRI VIII, PAR
HOLBEIN
UNE ŒUVRE ARTISTIQUE
ET CYNÉGÉTIQUE UNIQUE. GROS PLAN.
◆
par
Philippe
I
l n’y a rien,sans doute,de plus délicat que d’analyser les portraits de Hans Holbein. Ils sont, comme l’a si justement écrit le critique d’art Pierre Du Colombier,«d’une perfection et d’une aisance telles qu’ils découragent le commentaire ».Le fauconnier d’HenriVIII, peint en 1533, n’y fait pas exception. Avec humilité, on peut tout de même tenter de percer le secret de la qualité exceptionnelle de ce tableau. Ce qui frappe au premier abord, c’est l’apparente simplicité de la composition : fond neutre, sans aucun ornement, sur lequel se détache le buste de Cheseman portant sur le poing gauche un faucon gerfaut chaperonné. Première surprise : le chaperon (capuchon de cuir servant à tranquilliser l’oiseau). Sur ce genre de portraits, on ne voit le plus souvent que des chaperons d’apparat, surmontés d’une cornette et portant sur les côtés les armes de son propriétaire. Or, sur le tableau d’Holbein, point de tout cela : le cha-
LE CHAPERON DE CUIR,
SERVENT À REPÉRER
OISEAUX DE CHASSE, EST SANS
L’OISEAU EN ACTION
LES “TIRETTES”
DE CHASSE.
ON DISTINGUE “MAIN” GAUCHE
SERVANT À LE FERMER SONT NOUÉES AFIN QUE LE FAUCON
LA
NE L’ENLÈVE PAS :
DU FAUCON :
HOLBEIN
SA COULEUR BLEUTÉE
A SU SAISIR TOUS LES DÉTAILS DE
E 2009
Léobazel
peron est tout ce qu’il y a de plus commun, sans aucune décoration. Et pour être certain que l’oiseau ne se décoiffe pas, les tirettes sont nouées ensemble à l’arrière du chaperon. De tels détails prouvent que Robert Cheseman est bien un fauconnier professionnel et non un grand seigneur qui fait voler ses oiseaux par des personnes à gages. Le faucon,de profil,occupe l’angle droit de la composition et s’oppose au visage de son maître,vu de trois quarts au centre et en pleine lumière. Cheseman,de la main droite,caresse,en l’effleurant à peine, le corsage de l’oiseau. Cette main est d’une admirable exécution. Et l’on sait que les mains sont toujours la partie la plus difficile d’un portrait : cela explique que bien des peintres préfèrent ne pas les montrer ! C’est tout le contraire chez Holbein qui a choisi de mettre cette main bien en évidence. A la main droite s’oppose le pied gauche de l’oiseau (la “main” en termes de fauconnerie), dont seul le LES “SONNETTES”
QUI SERT À TRANQUILLISER LES ORNEMENTS.
AUTOMN
JUILLET
QUE LE SOUCI DU DÉTAIL DE L’ACTION DE CHASSE. PAGE DE DROITE, L’HÔTEL DE GUÉNÉGAUD. MENACÉ DE DÉMOLITION, IL FUT SAUVÉ PAR ANDRÉ MALRAUX ET FRANÇOIS SOMMER (EN MÉDAILLON), CONSIDÉRÉ COMME L’UN
U XVIE
Chasse à l’h ocodile et au cr
Jours de CHASSE ◆
Il fallait sans doute un lieu aussi prestigieux pour rendre hommage à l’universalité de la chasse.C’est tout le mérite de François et Jacqueline Sommer d’avoir su réunir tant de témoignages sur cette activité immémoriale, et d’avoir montré qu’elle est un moyen privilégié de la connaissance de la nature. Passion royale des cours européennes – parfois même jusqu’à l’obsession –, elle a inspiré les plus grands artistes.Ou quand l’histoire de la chasse rencontre celle de l’Etat. L’hôtel de Guénégaud en est l’illustration. « Les musées de ce genre ne manquent pas en Europe, mais ceux qui peuvent présenter de telles collections sont rares », constate le directeur de la Fondation
CI-CONTRE, ALFRED DE DREUX, “DÉPART POUR
LA CHASSE”. IMPRÉGNÉ
CE PEINTRE ÉVOQUE DANS SES TOILES DAVANTAGE
LE CHÂTEAU
◆
POTAME RESTE DE L’HIPPO LIMITÉ. T SPORTIF D’UN INTÉRÊ CHASSÉ AUTANT S’IL EST UE E EN PIROG À LA SAGAI REUSES FONT DE NOMB COMME LE CHASSE SA NES, TRIBUS INDIGÈ REUSE. ILE ET DANGE EST DIFFIC FURIEUX L’ANIMAL, RENDU DE LANCE, PAR LES COUPS À ATTAQUER N’HÉSITE PAS EURS, AVEC LES CHASS OIRES. TESQUES MÂCH SES GIGAN
Rambaud
de la Culture du général de Gaulle cherchait, lui, un mécène capable de sauver l’hôtel de Guénégaud menacé de destruction.Situé à deux pas desArchives nationales, ce chef-d’œuvre de François Mansart – achevé en 1655 pour Jean-François de Guénégaud des Brosses, secrétaire du roi et conseiller d’Etat –, était à l’abandon à tel point qu’il avait été déclassé en 1930 de l’ISMH. La Ville de Paris racheta le terrain, à charge pour la fondation de restaurer et d’entretenir une des demeures les plus élégantes de Paris, de taille humaine mais d’aspect monumental, acquise au prix d’artifices conçus par le génial architecte.
DE CULTURE ANGLAISE
LES CONDÉ ET LES
ET
Humbert
ET EXCELLENT CAVALIER,
LES MONTMORENCY,
DÉTAIL UTANT POTAME. A DE L’HIPPO INE À LA CARAB S’IL EST TIRÉ , LA CHASSE DE LA BERGE
par
U
n musée de la Chasse ? Oui, pourquoi pas, mais dans le Marais. » C’était au début des années soixante. André Malraux s’adressait alors à un ami de longue date, François Sommer.L’industriel ardennais,compagnon de la Libération,chasseur et protecteur passionné (c’est lui qui fut,entre autres, à l’origine du plan de chasse du grand gibier en France), était alors à la recherche d’un lieu tant pour exposer ses exceptionnelles collections que pour abriter une fondation de la chasse et de la nature. Son but : œuvrer pour une pratique de la chasse soucieuse de la faune sauvage. Heureuse coïncidence :le ministre
EXCEPTIONNEL
AU XIXE SIÈCLE,
ubens Pierre PaipuploR potame A
Diane chez Mansart
U CŒUR
DU MARAIS,
D
INÉPUISABLE.
Chasse
Léob azel par Phil ippe l’arrière la un indigène à s tirée très vite, , à l’avant, était format moin ait avec sa pagaie, un autre otoile d’un grand n quand l’hipp ette huile sur jourd’hui au musée de dirigeà lancer un nouvel harpo e minutes deou quatr du prêt mètres),au (2,47 par 3,21 si l’on se place seulement es potame au bout de trois le temps d’un éclair, , e surface pour, nsrisque, Munich, égale meilleures chass artistique, les l’on examine son vait refair cettetechniquen’était passaieux, pouVEC point de vue Ja- respirer.Et ue chavirait,l’animal,fur es qu’il pour peu que et nte. ns, certa Rube pirog de re aux homm e, elle est décon U, on car si la uissantes bien s’en prend CE TABLEA aspect cynégétiqu plus hier qu’aujourd’hui, me vait très edecouper endeuxparsesp sportive, pas mais, en effet, ne peut chasser l’hippopota e, peu étaitcapabl rd’hui, sa chass ine. RUBENS NOUS n’a chassé et on mâchoires. Aujou ent de la berge et à la carab d . n’ayant pas quan sivem de cette façone , les Européens seuls les se fait exclu ndre et de tirer au cerveau ant, DE Au XVII siècle pend d’atte l’Afrique, OFFRE L’UNE es.Ce de suffit Il narin cœur ses au potames pour me, fort remonte et sort encore pénétré URES rchaient des hippo reuse et très l’animal pas oublier que l’hippopota que le LLE reche ènes MEI indig SES il ne faut chair, très savou l’animal qui provo e sur repaître de leur pouvant peser près de trois en général, est se trouv al és paisible CHASSE se nd,à terre, on l’eau à abondante, l’anim eurs les plus habiles, mont n, plus d’accidents,qua SCÈNES DE dre la berge et s. Les chass in.Voulant rejoin uaient au harpo PLUS tonne pirogues,l’attaq flotteurs pour le son chem il fonce sans s’arrêter… sur de légères ET L’UNE DES tout prix, était muni de ue était néanlequel harpon pirog a . ES eait.L ANT il plong SE freiner quand MONSTRUEU DÉCONCERT DE LA TÊTE
HIVER 2006
L’Hôtel de Guénégaud
PRINCIÈRE QUE
et la
E DU 7 ART
65 MILLIONS
DE SPÉCIMENS.
DES COLLECTIONS
TANT SOUS
Art
O
MÉDICINALES,
Chasses de légende
PRESQUE
N°37
2001
ù se dirige la caravane silencieuse de ces mammifères LA GRANDE africains, toutes espèces confondues, du plus redoutable au GALERIE plus paisible, du plus grand au plus petit, qui accueille le visi- DE L’ÉVOLUTION teur au sein de la Grande Galerie de l’évolution du Muséum UNE VUE DU MUSÉUM national d’Histoire naturelle de Paris? Cette longue marche NATIONAL D’HISTOIRE évoque irrésistiblement quelque embarquement salvateur sur NATURELLE SITUÉ DANS une arche invisible. LE Ve ARRONDISSEMENT Pièce maîtresse de la Grande Galerie de l’évolution réno- DE PARIS. UNE VUE vée en 1994,après des décennies d’abandon,elle provoque sai- DE LA GRANDE GALERIE son après saison la même émotion chez ces centaines de mil- DE L’ÉVOLUTION liers de visiteurs qui investissent ce lieu magique de science et QUI A ÉTÉ RENOVÉE de culture.Difficile de les contredire tant cette galerie est“or- DE FOND EN COMBLE chestrée” avec intelligence et sensibilité, avec un sens irrépro- EN 1994.
ROYAL DES PLANTES
DE CHANTILLY
ÉTÉ 2008
HIVER
◆
ÉRITIER DU JARDIN
Il
PATRIMONIAL
e◆ Jours de Chass
106
par Guillaume Beau de Loménie photographies de Pa trick Iafrate
H
DE LA CHASSE.
L’
◆
DE LA
L é o b a z e l
quelques humbles collines. En revanche, un ciel très vaste chargé de lourds nuages; aucun arbre, et surtout aucune haie,ce qui facilite pour les lévriers le courre du lièvre. Sept chiens suivent leur maître. À l’extrême droite,ondevinedansl’ombrelatêtedel’und’entre eux, un chien couchant, probablement l’ancêtre d’unsetter.Viennentensuitetroislévriers,lesseuls tenus en laisse. Deux chiens couchants, couplés ensemble,lesprécèdent.Etdevant,unchiend’une race indéfinie qui, lui, est entièrement libre. Les lévriers sont d’une magnifique modernité, ce sont des sloughis, reconnaissables à leur grande taille (près de 70 centimètres au garrot) et à leur noblesse faite de puissance et de distinction. C’est pour souligner ces caractères que, celui du premier plan, le seul que nous voyons en entier, est présenté rigoureusement de profil.L’allongement de sa tête déjà si fine est renforcé par le cou qui s’étire et que met en valeur un luxueux collier,auquelestattachéeunebellelaisserouge(alors que les autres n’ont eu droit qu’à de simples cordes). La musculature de ce sloughi laisse discrètement deviner la robustesse de l’animal qui, sans être maigre, n’a aucun excès de graisse, et ses côtes saillent juste ce qu’il faut. On remarquera la netteté des tendons des pattes, sans aucun engorgement. Bref, un pur-sang au sommet de sa forme. Les chiens couchants, de leur côté, ne sont pas sans intérêt. Ils font évidemment un sérieux contraste avec ces lévriers,par leur taille d’abord, mais surtout par leur allure beaucoup moins élancée d’autant plus qu’il semble bien que celui dupremierplansoitunechiennequiseraitpleine. Quoi qu’il en soit, les chiens couchants de cette époque n’avaient pas été encore affinés comme le seront,par de judicieux croisements,les setters
U L SQUIMA ANOUK . AU PHOQUE À LA CHASSE NORD LE GRAND TOURNÉ DANS LE RÉALISATEUR N PAR CANADIE FLAHERTY, , ROBERT JOSEPH ” DEVAIT ÊTRE “NANOUK AIRE , UN FILM PUBLICIT … À L’ORIGINE RES RÉVILLON FOURRU DU FILM POUR LES MODÈLE IL DEVINT UN , RÉCOMPENSÉ E RAPHIQU L ETHNOG MONDIA E SUCCÈS IMMENS PAR UN EN 1922. À SA SORTIE
d e l é g eN n d ’Ee
Trois siècles et demi de trésors cachés
LE MUSÉE
Fin d’une chasse p a r
Lieu
Muséum national d’Histoire naturelle
: ARCHIVES
TOUTES SES
C
MUSÉE MAURITSHUIS-LA HAYE
DÉTAIL DU SANGLIER. L’IMPORTANCE DE SA DÉFENSE QUE L’ON APERÇOIT SOUS
LA CHASSE, SOUS
FOIS EST À LA NUANCÉE E. PHORIQU ET MÉTA
N°26
◆
M.DE LA CHASSE
TABLEAU.
ONT TRAITÉ DE
RÔLE DANS LE WILSON DE JOHN BLANC, “CHASSEUR
” (1990). CŒUR NOIR ROMAN ADAPTÉ DU VIERTEL, DE PETER E RACONT CE FILM TIFS LES PRÉPARA GE DU TOURNA QUEEN D’AFRICAN E PAR LE CINÉAST , JOHN HUSTON WILSON DONT JOHN . EST LE DOUBLE FILM UN SUPERBE XE SUR LE PARADO R. DU CHASSEU
and Bertr
PHOTOS
ILS NOUS
LÈGUENT
GRANDS PEINTRES
MOYEN ÂGE.
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CLINT EASTWOO
DE
geois Lever se avec la faune ue cavivant en symbio si des bois sa subsistance; grotesq de chasse il tire : le sujet est en dont e,qui ne voit dans l’acte héros trahasse et cinéma volume pour in ou faudrait un … Eliminons ricaturcérémonial monda nfrontation vaste qu’il les facettes re trop qu’un rchedanslaco aborder toutes cumentaires– ilssontqua- giquequireche confirmationde sapropviles d’embléelesdo préjuger de leur son- avecl’animalla ité… Tels sont sans nombreux, dansla plupart descas, dent et précaire human inéma.Surprise:ils ans eurauc la lité,excellente la Griffe et que sagesduchass plexesetnuancésqued exemple à par retenir ssicom ne geons, sauvage, pour la chasse ou ses sontau temps re. ou la Fête Si - la littératu vu et en même cures de fiction. llesobs dans d’innom Ne pas être les œuvres me apparaissent ectateurdessa il attend sa pratiquants est,leplussouvent,comcou- toutvoir:lesp r.Tapi, en si elle au chasseu brables filmsc’ ressemble sque et haut histoire qui, de une e, pittore t film, : un la prosaïque en costum un élémen fera oublier te hypnose souci proie dans les films leur, ainsi, à laReine Margot,sans réa- est bonne, lui . Exaltan la de ce monde se confondent. Guerre etpaix blance ni respect de de réalité et le cinéma de la vraisem sont les films qui font nde où la chasse , pourtant, est un leurre, Le cinéma chasse lui-même sauf lité. Plus rares etensoi,commelaGra t l’acte de ,avecBlaise lachasseunsujle roman de Paul Vialar,e et du commestd’avanceconvaincu en regard meute d’aprèsde l’acte cynégétique sil’one n’est rien nt dans prise t fidèle. la que qui donnen chasseurs un reflet chasse occupa ce Pascal, langage des voudrions montrer dansr au de la poursuite.La du siècle une place début du chasseu monde du ante et moins Ce que nous c’est l’image la nature ou, le up plus import jours, il était bref survol, lois ; beaucoversée que de nos balbutiant harmonie avec violant ses cinéma. En e art r contro prédateur le septièm edechoix. à rebours, ville,s’évertuant à renoue e naturel que enfasse unthèm la ni de u homm homme de s’yintéresseet de plus éprouvant, Naavec les forêts,o rien ancien de voir Ainsi, le pacte fois, siasmant, que plus enthou imau retomber une tirer nouk l’Esqu fois, en essayant de e. dix énorme phoqu deux fois, glace, son filin un au bout de seul, au milieu de la 1916, Nanouk est la mer.On y croit:en exdu vent et de ty a pris la tête d’une apFlaher ;ilenar Robert leGrandNord dont péditiondans sur les Esquimaux, un porté un film a été détruite dans Lorsla copie, hélas,après le tournage. incendie, juste par
OLIVIER ROUX
DE CHASSE.
UN VÉRITABLE
DU
une chasse au vol sous le château d’Etampes, et le mois de décembre avec cette chasse au sanglier. A l’arrière-plan se détache en pierres blanches sur un ciel d’un bleu très pur – bleu de cobalt –, le donjon de Vincennes élevé par Philippe VI deValois,grandpèredenotreduc,donjon encadré par les tours construites par Charles V, détruites aujourd’hui. On pourrait s’étonner que Jean de Berry ait fait peindre des châteaux qui ne lui appartenaient pas. C’est oublier qu’à la fin de sa vie, il n’avait plus rien: il avait donné au dauphin Mehun-sur-Yèvre,etn’ayantpasd’héritiers,tout ce qu’il possédait en Berry et en Poitou reviendrait au roi. Mais surtout, étant fils, frère et oncle de roi, il se sentait solidaire, en peinture du moins, des biens de la couronne. Au deuxième plan, le bois de Vincennes (planté au XIIe siècle), en demi-cercle, avec deux parties bien nettes: aux troncs des arbres très serrés s’opposent leurs faîtes au feuillage encore jaunissants. Mais à l’extrême gauche, un arbre entièrement dépouillé nous rappelle que nous sommes en hiver. Dans la clairière au premier plan, et à cette époque le bois était peuplé de grands animaux, l’hallali d’un sanglier, un monstrueux animal dont la défense recourbée que l’on aperçoit à droite sous la patte d’un chien, indique qu’il s’agit d’un grand vieux sanglier âgé de plus de sept ans. On note deux types de chiens: quatre puissants lévriers,aux robes claires,et cinq mâtins,tous coiffant où allant coiffer le sanglier qui a probablement déjà été servi à la lance. Trois veneurs à pied, dont deux s’occupent des chiens, tandis que le troisième corne prise. La composition est à la fois simple et subtile : le dos de deux chasseurs suit la ligne de la clairière tandis qu’à droite
Gros plan ur sur le chasse
MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE
D’UNE SCÈNE
◆
QUE LES PLUS
UN DES SOMMETS DE LA MINIATURE
Léobazel
fit construire à Bourges,Riom ou Poitiers.Mais plus encore, Jean de Berry fut un mécène et un admirable collectionneur de beaux objets, notamment de pierres précieuses, de tapisseries et de livres, dont ce chef-d’œuvre que sont les Très Riches Heures. Les livres d’heures sont des livres de prières destinés à la dévotion privée,et souvent,du moins pour les grands de ce monde, somptueusement illustrés.LesfrèresLimbourgavaientd’abordtravaillépourleducdeBourgogne,PhilippeleHardi, puis après sa mort, avait passé au service de son frère Jean. Ce fut pour lui qu’ils donnèrent leur dernière production, lesTrès Riches Heures. Tout livre d’heures supposait un calendrier: le nôtre se compose de douze images figurant les douze mois de l’année, avec paysages et scènes familièresaccordésauxdifférentessaisons.Chaque image est surmontée d’un demi-cercle où, dans un ciel d’un bleu profond, figure le char du Soleil,ciel constellé d’étoiles où apparaît le signe du Zodiaque.Dans un arc de cercle divisé en 30 degrés se trouvent des indications astronomiques. Deux de ces images représentent des scènes de chasse : le mois d’août avec le départ pour
◆
PATRICK IAFRATE
MINIATURE
Philippe
SSEUR. DU CHA S DE MÉLIÈ IER ET DUVIV AWA À KUROS OOD, ET EASTW N LA VISIO DONNE QU’IL EN
GIRAUDON-CHANTILLY
LAISSENT
PLUS QU’UNE
par
E
n 1856,le duc d’Aumale,quatrième fils de Louis-Philippe, découvrait à Turin les Très Riches Heures du duc de Berry; ce livre comptant 206 feuillets (soit 512 pages), était décoré de 131 miniatures exécutées par Jean, Pol et HermanLimbourgentre1410et1415.Lestroisfrères étantmortsen1416,l’ouvragefutachevéparJean Colombe.Aumale acheta le volume et,comme il avait légué Chantilly et ses admirables collections à l’Institut, le livre revint donc, à sa mort en 1897, au musée Condé, dont il est aujourd’hui un des plus précieux joyaux. Et il illustre encore de nombreux livres d’histoire. Le duc de Berry,troisième fils de Jean le Bon, était donc le frère de Charles V et l’oncle de Charles VI qui régnait depuis 1380. Ce puissant prince,duc de Berry et d’Auvergne,comte du Poitou et lieutenant du roi en Languedoc, joua un rôle de premier plan dans la diplomatie de ce temps-là, temps désastreux pour la France puisqu’il est celui de la période la plus sombre de la guerre de Cent Ans. Mais son titre le plus sûr pour passer à la postérité fut d’avoir été un grand bâtisseur, soit par des châteaux comme Mehun-sur-Yèvre,soit parce qu’il
D’ANGLETERRE, QU’ON PENSAIT VAINCRE. PAR LEURS ORNEMENTS ET LEUR RAFFINEMENT, “LES TRÈS RICHES HEURES DU DUC DE BERRY”, QUI SONT D’UN PETIT FORMAT (22,5 CM SUR 13,6), REPRÉSENTENT
MUSÉE DE CHANTILLY
EAN, POL
TS, ÈS SES DÉBU
IÈME ART LE SEPT RESSÉ S’EST INTÉ E DE LA AU THÈM E ET À L’IMAG CHASSE
NOUS DÉMONTRONS
DANS LE SANGLIER LE SYMBOLE DU ROI
Vincennes, les veneurs et le sanglier
Il
D
MUSÉE
J
LIMBOURG (VERS 13871416) NOUS
DANS CETTE SCÈNE DE CHASSE, ON PEUT VOIR
is… une fo était
cinéma La chasse au
MUSÉE
◆
Les frères Limbourg
ET HERMAN
PAR NOS ÉTUDES DE TABLEAUX,
Chasse
et la
MUSÉE
Art
MUSÉE DE LA CHASSE ET DE LA NATURE
L’
AKG-PARIS
REGARD
N°11
N°6
◆
CINEMA
L’art et la chasse
INDIQUE QU’IL S’AGIT
LA PRATIQUE QUOTIDIENNE D’UN
D’UN GERFAUT.
FAUCONNIER PROFESSIONNEL.
DE PROFIL, LE FAUCON GERFAUT, PUISSANT ET SUPERBE OISEAU SCANDINAVE, OCCUPE LE CENTRE DROIT DU TABLEAU L’AIR SOUCIEUX DE ROBERT CHESEMAN EST EXACTEMENT CELUI “DÉCHAPERONNER” SON OISEAU AVANT DE LE JETER DANS LE CIEL. TOUS LES
ET S’OPPOSE AU VISAGE DE SON MAÎTRE. DU FAUCONNIER QUI S’APPRÊTE À
FAUCONNIERS ONT, AVANT DE “METTRE SUR L’AILE” LEUR OISEAU, L’ANGOISSE QU’IL “DÉROBE SES SONNETTES” (QU’IL
S’ÉCHAPPE, EN TERMES DE FAUCONNERIE), SI BIEN “AFFAÎTÉ” (DRESSÉ) QU’IL SOIT. POUR RENDRE CETTE EXPRESSION AVEC UNE TELLE PERFECTION, IL NE FAIT AUCUN DOUTE QU’HANS
“doigt” extérieur se détache du gant. De ce doigt, on remonte par le large col de fourrure jusqu’au visage de Cheseman. On redescend par l’autre côté de cette fourrure,en suivant la main et la manche jusqu’au bas du tableau. Cette composition si intelligente – dont il est impossible d’ôter un élément sans fausser tout l’ensemble – est renforcée par un dessin aussi expressif que celui de son illustre prédécesseur Dürer. Pour s’en convaincre, il suffit d’examiner le tracé du visage de Cheseman, la ligne du cou, les lèvres serrées, la finesse du nez. Et que de détails exacts comme cette petite courroie qui porte la “sonnette” (qui sert à entendre l’oiseauenvol),relâchéescomme elles le sont toujours.Ou encore,le“jet” (l’entrave) permettant de tenir l’oiseau, entre l’index et le médius du gant. Sûreté de la composition, fermeté du dessin… faut-il ajouter que la cou-
HOLBEIN
A ASSISTÉ À UNE CHASSE AU VOL.
leur, avec ses subtiles correspondances, dumêmeordredegrandeur?Cetableau assezsombreestanimédanssapartieinférieure par le rose foncé des manches, repris par une touche légère à l’échancruredelafourrureetàlapartiemédiane du chaperon. La chemise blanche au centre trouve un écho discret, en sortant à peine, en bas, à l’extrémité de la manche droite. L’éclat de la bague, que porte à son index nu Cheseman, a son pendant avec la sonnette de l’oiseau reposant, elle, sur l’index ganté du fauconnier.Etquelleprécisiondanslerendu des matières, la fourrure soyeuse, les plumes souples et claires du corsage, celles plus sombres et plus raides des ailes et de la queue, et ces nuances de gris qui conduisent à la chevelure ondulée du maître jouant aussi sur les gris. La partie essentielle de ce portrait est bien sûr le visage de Cheseman, à qui Holbein a donné une expression
grave,soucieuse,le regard dans le lointain. C’est exactement celui du fauconnier qui va“déchaperonner”son oiseau avant de le jeter dans le ciel, avec tous les risques que cela peut parfois comporter.Qu’Holbein ait assisté à une chasse au vol ne fait aucun doute.Comment aurait-il pu si bien comprendre, sinon, que le fauconnier, quelque soin qu’il prenne à masquer ses sentiments, a toujours au fond du cœur une certaine angoisse ? Charles d’Arcussia, le plus grand fauconnier du XVIIe siècle aspergeait ses oiseaux d’eau bénite avant de voler. On ne sait si Cheseman le faisait, mais lui aussi, quelque grande que fût sa science, ne devait pas être tranquille à l’instant critique, surtout s’il volait en présence du roi. Et c’est peut-être le plus grand mérite d’Holbein d’avoir montré avec des moyens si sûrs la psychologie du fauconnier d’Henri VIII. ◆
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
Jours de Chasse
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Visites privées I
INVITATION
N°9
N°6
◆ I
ntérieur
◆ E MER ET S LOVÉES ENTR ES MYTHIQUE GUES ES, CES TERR LLE D’ARCAN HUIT SIÈCL MMÉE FAMI TRÈS RENO PÉES PAR LA SONT OCCU MONTAGNE
DEPUIS PLUS DE
ntérieur
château Invitation augu es an rc A d’ ire
SUR LA ROUTE LOIRE, CHAMPCHEVRIER SE TIENT UN PEU À L’ÉCART. PIERRE ET BÉATRICE BIZARD Y HABITENT TOUTE L’ANNÉE
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DES CHÂTEAUX DE LA
Invitation au château de Champchevrier
ET CHASSENT RÉGULIÈREMENT DANS CETTE
TOURAINE
À LA LUMIÈRE INÉGALABLE.
isto
sous le regard de l’h
Reportage et textes de Véronique André Photos de Jean-Claude Amiel
é ue Andr Véroniq xtes de gemont ge et te ice Rou Reporta de Maur Photos S
LES RARES PASSAGE S DE PALOMBE ATTENDUS
CHAQUE ANNÉE , AVEC FRÉNÉSIE SURVOLENT
LE CHÂTEAU
ES. D’ARCANGU ILS SONT GUETTÉS PAR LE MARQUIS ES D’ARCANGU
(À GAUCHE), DASSAULT ET OLIVIER DÉCOUVRE. QUI LES
◆
n honore la traditio gaieté des invités soirées nom garde la la renommée des e château du mêmedu passage festive qui fait n’est pas un séjour au . Il le souvenir aux du château réussi sans une soirée à Ardiscrètement s, ce qui prête pri- pays basque d’occupants célèbre s. hère magique où à lieux une atmosp l’histoire bercé par cangue passage des palombes dure de Le e veut que de ment le frisson dix jours et le proverb temps et le souffle pour la Saintle murmure du e de trois générations. peine sme soit atteint l’actuelle présenc sommes invités au le paroxy18 octobre. Ce pigeon ramier, le Aujourd’hui, nousretour de chasse à la Luc, n à toutes les grandes villes, un commu château après gourmand où dîner un palombe, pour
L
PROTÉGÉ PAR DES DOUVES ET MIS EN VALEUR PAR DE GRANDES PERSPECTIVES, LE CHÂTEAU DE CHAMPCHEVRIER EST DEPUIS TOUJOURS LE BERCEAU DE LA VÉNERIE EN FRANCE.
Jours de Chasse
◆
ale afin aine en diagon traverse l’Aquit ne par les cols les de gagner l’Espag es. De tout temps plus bas des Pyrénéguettés avec fièvre, ont , les Basques les qu’à cette période et il n’est pas rare, grande quantité une l’on dénombre De plus plume bleue”. de“congés de la nombre de huit), les des en plus rares (au cachent en haut palombières se une hauteur de vingt tà arbres, souven
1 HIVER 200
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LOUIS XI Y CHASSAIT À COURRE LE CHEVREUIL
N°25
ET LOUIS XIII LES PERDREAUX ET PIGEONS À L’ARQUEBUSE.
LA CHASSE, C’EST UN ART DE VIVRE QUI A MARQUÉ L’ARCHITECTURE ET LE DÉCOR INTÉRIEUR DES MAISONS DES CHAMPS. COMME EN TÉMOIGNENT DE MANIÈRE ÉCLATANTE NOS VISITES PRIVÉES. N°34 V
V
château de La Barre Reportage Photos
◆
et textes de Véronique André de Donald Va n der Putten
C
ette famille qui compte parmi les plus anciennes familles de France, est mentionnée sur certains parchemins datant de 1001. Elle entre par alliance en 1404 au manoir de La Barre qui tire l’origine de son nom du fait que c’était un lieu de péage (d’où, encore, l’expression “aller à la Barre”). Au XVIe siècle, Marin de Vanssay obtient d’Henri IV d’agrandir et fortifier sa demeure, une aile est rajoutée au XVIIe siècle et l’intérieur refait au XVIIIe siècle. À la Révolution, le château restera dans la famille.Au XIXe siècle, le comte de Vanssay est le secrétaire particulier du comte de Chambord, dernier prétendant légitime au trône de France, il organise sa rencontre avec Mac-Mahon. Tous ces faits sont l’histoire d’une famille qui vécut en servant son pays de façon discrète mais avec fidélité et conviction. Guy et Marnie de Vanssay sont la vingtième génération à habiter dans ces murs et mettent un point d’honneur à garder le château à l’identique. On découvre à chaque recoin du château la passion de Bernard de Vanssay pour la vénerie et la chasse, harmonieusement associée à une décoration restaurée d’élégante façon. Dès l’automne,le château devient le repaire des chasseurs. La région est riche en forêts où abonde le gibier et le domaine de La Barre est accolé au réputé château de Coulonges, propriété familiale, dont le comte Mercier de Beaurouvre gère la chasse avec brio. La réputation de celle-ci n’est plus à faire pour ses faisans vénérés de haut vol. Certains de ces faisans communs où vénérés revendiquent par leur comportement une appellation de gibier
◆
UN TERRITOIRE EXCEPTIONNEL, UNE CHASSE DE HAUT VOL, UN SAVOIRVIVRE À NUL AUTRE PAREIL : JAVIER ET ALMUDENA MÉDEM NOUS ONT REÇUS À LA MI-OCTOBRE DANS LEUR PROPRIÉTÉ DE 25000 HECTARES AVEC VUE SUR “LA MANCHA” DE DON QUICHOTTE. LA NAVA EST BIEN
reportage de Véronique André, photos de Robert Lakow
◆
Chasse chez le comte et la comtesse de Vanssay au
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Invitation à La Nava chez Javier et Almudena Médem
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CETTE AUTRE TERRE OÙ LA CHASSE PEUT JOUER SES PLUS BELLES GAMMES.
À L’EST DE LA SARTHE, DANS UNE RÉGION QUI BOUGE TOURISTIQUEMENT,
LE CHÂTEAU DE LA BARRE, ENTOURÉ DE SES FORTIFICATIONS,
EST LE TÉMOIN DE PLUSIEURS SIÈCLES D’UNE HISTOIRE LIÉE
À DROITE, MARNIE ET GUY DE VANSSAY POSENT DEVANT L’ANCIENNE PORTE D’ENTRÉE. RASÉES À LA RÉVOLUTION,
AUX ROIS DE FRANCE. IL EST REPRÉSENTATIF, AUJOURD’HUI,
LES ARMES DE LA FAMILLE ÉTAIENT CISELÉES
D’UN ART DE VIVRE CONTEMPORAIN CELUI DE LA FAMILLE VANSSAY.
DANS LA PIERRE SUR LE LINTEAU SUPÉRIEUR.
Jours de Chasse
DES CHÊNES-LIÈGE,
DES OLIVIERS, DU ROMARIN… LA MAISON DE LA FAMILLE
MÉDEM SENT LA MÉDITERRANÉE ET EXALE LE PARFUM DU BIEN-ÊTRE.
Jours de C HASSE ◆
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Jours de C HASSE ◆
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N°19 V
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DES PROVINCES DE FRANCE, EN PASSANT PAR L’ISLANDE, L’ESPAGNE ET L’ALLEMAGNE, “JOURS DE CHASSE” VOUS A OUVERT LES PORTES DE QUELQUES-UNES DES DEMEURES DÉDIÉES À SAINT-HUBERT. N°35
UNE HACIENDA QUI SE FOND DANS LA NATURE AVEC UNE VUE À L’INFINI.
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UN CHÂTEAU ET DES CHASSES MÉMORABLES BORDÉE D’UNE RANGÉE
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CAVALIÈRE DÉBOUCHE SUR LA COUR D’HONNEUR
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DU CHÂTEAU AVEC SES DEUX AILES EN RETOUR.
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QUE SE FONT LES DÉPARTS ET RETOURS DE CHASSE.
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Invitation en Islande à “Flodvangur”
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LA BATTUE AUX CANARDS
CETTE RÉSIDENCE
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Invitation au domaine
CONÇUE AU DÉBUT
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LE MODÈLE DES HÔTELS DU XVIIIe . CONFIÉ À RENÉ SERGENT QUI SUIVIT LES PRINCIPES D’ANGE-JACQUES GABRIEL
(ARCHITECTE DE LOUIS XV)
reportage de Véronique André, photos de Robert Lakow
À
cheval sur le cercle polaire, l’Islande est souvent décrite comme le pays du soleil de minuit ou de la nuit la plus totale.Cette île boréale,où les enfants croient encore aux trolls et aux elfes offre un spectacle gigantesque à une faune qui s’accommode parfaitement des caprices de la nature.Des millions d’oies cendrées et d’oies à bec court hivernent sur cette terre exceptionnelle, attirant de nombreux amateurs de sensations fortes. Chaque année, affluent amis de toujours et fanatiques de grandes émotions pour des séjours mémorables. Guy Geffroy, tombé amoureux de cette île il y a déjà bien longtemps, possède,avec son ami“Petur”l’Islandais,un“lodge”aux abords de deux des plus exceptionnelles rivières à saumons d’Islande. Ces rivières, qui traversent sur plus de quarante kilomètres une multitude de vallées au nord-ouest de l’Islande, offrent un paysage et une pêche grandiose où l’on découvre une nature en plein délire.Champs de lave ou plages de sable noir,glaciersimmaculés,cascadescristallines,puissantsfleuves limoneux, icebergs bleus, parois de basalte, volcans, fumerolles et geysers… un choc de la nature qui fracasse l’âme !
L’AUTRE FAÇADE DU CHÂTEAU.
DU XXe SIÈCLE SUR
de Voisins chez le comte de Fels
chez Guy Geffroy et Petur Peturson
SE FAIT EN DÉBUT DE MATINÉE DEVANT
DE CAMPAGNE A ÉTÉ
ET AUX PAYSAGISTES
C’EST EN ISLANDE,
ACHILLE ET HENRI DUCHÊNE, L’ENSEMBLE
TERRE DE PARADOXES À L’ÉPOUSTOUFLANTE BEAUTÉ, QUE GUY
DÉGAGE UNE ÉLÉGANCE
GEFFROY VIT LES DEUX MOIS DE L’ANNÉE SANS NUIT, POUR DES CHASSES À L’OIE
TRÈS CLASSIQUE SUR LAQUELLE VEILLE UNE GÉNÉRATION DE GENTLEMEN FARMERS.
ET DES PÊCHES
OLIVIER DASSAULT
SPORTIVES AU SAUMON.
EST VENU CÉLÉBRER L’EXCELLENCE DE
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2009
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F
aire éclore le style autrichien à Paris,permettre aux classiques anglais de rester des valeurs sûres et incarner une certaine idée de la chasse comme un art de vivre raffiné. C’est ainsi qu’Alain Francès, président de Mettez, définit sa maison. Avec exigence et rigueur, il dirige cette entreprise dédiée à l’univers de la chasse (prêt-àporter et accessoires) depuis 1971. Les chiffres sont éloquents puisqu’en quarante ans, le chiffre d’affaires a été multiplié par… plus de quarante, passant de 60 000 à plus 2,5 millions d’euros. Mais avant tout, affirme Alain Francès, « l’histoire de Mettez est une affaire de famille ». Créée en 1847 par Alphonse Mettez (1822-1882), l’entreprise éponyme avait à son origine pour activité la confection de bâches à usage agricole, de toiles un peu grossières utilisées comme matériau d’attelage.
Très vite, une déclinaison de ses toiles imperméables sera pensée pour le vêtement. On la nommera “la toile Mettez” et elle sera plébiscitée par divers corps de métiers, agriculteurs, pêcheurs, charretiers, mineurs et jardiniers. « Aujourd’hui,elle est uniquement disponible sur commande car elle est devenue très difficile à produire.On ne trouve plus d’atelier de tissage ayant des métiers suffisamment solides pour la travailler », souligne Alain Francès. En 1882, Gaston Mettez, fils du fondateur prendra la tête de l’entreprise, puis à son décès en 1915, sa veuve Camille qui, femme d’affaires accomplie mais sans enfants, s’associe à deux de ses employés dévoués. En 1935, l’affaire prend pour raison sociale le nom d’Ets Veuve Mettez & Cie et gardera ce titre. La toile légendaire aura accompagné la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, et elle saura profiter de l’émergence d’une société de loisirs. Les Établissements Mettez prospèrent alors dans le “Ventre de Paris” avec un magasin place de l’Hôtel-de-Ville. En quelques décennies, sa toile connaît toutes les évolutions. Elle bâchera les fiacres, deviendra capote d’automobiles, revêtement de malles, support de protection pour les premiers aéroplanes puis s’adaptera aux tentes de camping dont l’usage se répand. Parallèlement, fort de son expertise dans le vêtement professionnel, Mettez développera une ligne de vêtements de chasse très vaste (manteaux, vestes, blouses de rabatteur…) dans sa “toile Mettez” déclinée en lin ou
en coton. Ce n’est cependant qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que Mettez va trouver un nouveau souffle. En 1946, quatre familles la dirigent et inaugurent un vaste atelier rue Vieilledu-Temple. Le transfert de sa boutique est moins attendu : Mettez est exproprié par l’Assistance publique et arrive dans l’urgence boulevard Malesherbes. Le choix est judicieux puisque le groupe ne quittera plus jamais le boulevard, gagnant en superficie en changeant simplement de numéro.
En 1964, le père d’Alain Francès, Élie Francès rachète l’affaire (alors principalement axée sur la chasse) aux successeurs de Camille Mettez. À l’affût de modèles originaux, Élie Francès fait fabriquer en Autriche des lodens (modèle Hubertus) pour la chasse (avec de petits détails comme l’ouverture sous les bras). D’abord proposés en vert, les lodens seront aussi importés en ivoire, gris, marine. « Au milieu des années 1970,en pleine folie du loden plébiscité par les rédactrices de mode,Mettez vend jusqu’à plus de 4 000 pièces par saison », se souvient Alain Francès qui a succédé à son père, disparu soudainement en 1970. Il tire partie de cette forte notoriété non pour s’orienter dans la mode mais pour gagner en authenticité. Mettez devient ainsi l’adresse parisienne du style autrichien et connaît un nouveau succès avec ses gilets brodés et surtout ses Walkjânkers, de grosses vestes en laine bouillie, teinté artisanalement. Avec pour mot d’ordre de faire vivre les classiques indémodables, Mettez parie aussi sur le chic anglais, la veste en tweed et le duffle-coat. La maison propose à la fois des vêtements de chasse signés et réalisés dans ses ateliers et des modèles de très belles marques comme Schneiders, Barbour ou Le Chameau. Bel engagement pour évoluer hors des modes et présenter des collections à contre-courant des tendances. D. C.
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Email :frances.mettez@wanadoo.fr Tél.: 01.42.65.33.76.
COMMUNIQUÉ
Pointdemire CHASSES PRÉSIDENTIELLES
FIN DE PARTIE…
◆ Leschassesprésidentielles,ob-
jets de bien des mystères et de jalousies,ont connu,une fois encore, un nouvel avatar, ou plus exactement une nouvelle petite mort. Le 28 juin, dans le cadre de la réduction du train de vie de l’État, Nicolas Sarkozy, a décidé de mettre fin aux chasses présidentielles, en l’occurrence Chambord et ses 5 500 hectares de parc clos.On se souvient que déjà son prédécesseur, Jacques Chirac, avait, en 1995, et pour satisfaire l’électorat écologiste, supprimé les chasses de Rambouillet et de Marly,réservées au petit gibier, et transformé les chassesprésidentiellesdeChambord, en chasses“officielles”.Arrivé au pouvoir,Nicolas Sarkozy avait rétabli Chambord et ses chasses présidentielles, dont il avait confié l’organisation à son vieil ami Pierre Charon. Aujourd’hui,elles sont les premières à faire les frais de la rigueur… Pour autant, peut-on parler d’une mesure qui va chan-
DÉLIT D’ENTRAVE
LE DÉCRET EST PARU
l’Écologie et du Développement durableetlegardedesSceauxont signé, le 4 juin, le fameux décret instaurant une contravention de 5e classe « pour obstruction concertéeàunactedechasse».C’est pour
continuité des anciennes chasses royalesetquelachasseestl’undes moyens éclatants de représenter laFrance.C’est«uninstrumentpolitique » et pas seulement pour le prestige a écrit Dominique Venner dans son remarquable Dictionnaire amoureux de la chasse. Pour s’en convaincre, il faut relire les propos de Roland de Chaudenay qu’il avait prononcé lors d’un colloque sur la chasse etl’État(en2001) :«Quepouvonsnous penser en définitive ? Sous les Bourbons,lavénerie,lachasse,rassemblait dans sa pratique princière lescomposanteslesplussignificatives de la culture française,celles qui relèvent de l’esprit chevaleresque et
de l’entente avec la nature.Néanmoins, ainsi mise en scène,surtout à l’aube des temps difficiles qu’allaitconnaîtrelamonarchie,ellepouvait apparaître comme un passetemps de despote relâché. Nous savons qu’elle était bien autre chose…Maintenueparunevolonté royale plusieurs fois séculaire,sublimée par la constante recherche de l’excellence,la chasse royale était essentiellementuninstrumentauservice de l’État et contribuait à établir favorablement dans les esprits l’imagemêmedel’État.Lerêvepour un conseiller en communication d’aujourd’hui… » Mais cela, certains n’ont pas voulu le comprendre.
contrecarrer les nombreuses actions de sabotage menées par des écoterroristes contre des laissercourre,quel’idéedecettecontravention avait été émise par le sénateur Ladislas Poniatowski,il y a déjà plus de deux ans : une nécessité car, en l’absence de texte adéquat, il y avait impossibilité de caractériser l’infraction. Après un imbroglio politico-juridique, le gouvernement avait mis au point un projet de décret,texte qui avait fait l’objet d’un avisfavorableduCon-
seil d’État et de l’ONCFS.Mais c’est la signature de l’État qui se faisait attendre,le gouvernement cherchant une contrepartie à accorderauxécologistes(sic !).Apparemment, il n’en a rien été, et les ministres ont finalement apposé leurs signatures. Une décisiondebonsenscar,commelefait justement remarquer la Fédération nationale des chasseurs (FNC), « la chasse est une activité extrêmement réglementée que l’on peut apprécier ou pas,soutenir ou combattre.Mais dans un État de droit,il était devenu intolérable que des commandos organisés veuillent imposer leur point de vue par la force… »
DR
◆ C’est fait.Après des mois d’attente et de tergiversations,le premier ministre, le ministre de
ger le train de vie de l’État ?C’estallerunpeu viteenbesogne.Carque représente la chasse à Chambord ? Très exactement quinze battues (dont une réservée aux chasseurs du village de Chambord) aux cours desquelles sont tirés entre 400 et 500 sangliers, sans compter les grands cervidés chassés à l’approche.Quant au coût proprement dit, il serait minime – de l’ordre de quelques milliers d’euros.Mais,présidentielles ou non, les chasses ne peuvent être supprimées,car,Chambordétant unterritoireclos,desbattuesdites de régulation seront toujours organisées, sinon il y aurait une explosiondespopulationsdesangliers. Cette décision est avant tout symbolique, car comme l’a écrit ungrandquotidiendusoir«ilfaut croire que l’époque n’admet plus ces démonstrations ostentatoires d’un privilègequiparaîthéritédel’Ancien Régime ».Au fond, ce qu’on leur reproche est qu’elles soient la
MARC CHARUEL
REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
RECHERCHE
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L’IMPCF FÊTE SES VINGT ANS
Sur Internet : www.impcf.fr
◆ Le chasseur du XXIe siècle se
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TRANSPORTS AÉRIENS
ARMES ACCEPTÉES
◆ Lescynégètesvoyageurspour-
sur le lapin de garenne (et sur les raisons d’un déclin ou d’une surpopulation, en fonction de la génétique et de la qualité des milieux)… C’est encore des recherches sur les turdités. Grâce aux comptages effectués – notamment avec des techniques acoustiques – que l’IMPC a pu démontrer que les populations des grives et des merles étaient « en bon état de conservation » et que ces mêmes populations ne remontaient pas avant le 20 février, ce qui autorisait la chasse jusqu’àcettedate.C’estd’ailleurs sur ces travaux que s’est appuyé le Conseil d’État pour rendre sadécisionencesensetdoncautoriser la chasse des turdités et duramierdanslesdépartements du Sud-Ouest. Autre travail à mettre à l’actif del’IMPCF,cettefoisdansledomaine des chasses traditionnelles : la possibilité d’installer de nouvelles tendelles dans les
Jours de C HASSE ◆
ront continuer à emmener leurs munitions lors de leurs périples enavion.Etilenafalludetrèspeu pourquel’interdictiontotalesoit prononcée… En cause : un règlement européen publié le 4 mars –apparemment sans la moindre concertation – sur le transport aérien et notamment la sûreté de l’aviation civile. Or, considérant que les munitions étaient des substances dangereuses pour le transport des bagages en soute,le texte les interdit purement et simplement,
interdiction qui aurait été applicable au 29 avril dans les vingtsept États membres de l’Union européenne.Heureusement,des dérogations étaient prévues, à la conditionquelesÉtatsquilesouhaitaientprennentunarrêtéspécifique«d’assouplissement»(aussi bien le pays de départ que celui de destination). Ainsi,ducôtéeuropéen,laFace (Fédération des associations de chasseetconservationdelafaune sauvage) a prévenu toutes les fédérationsnationaleset,enFrance, leComitéGuillaume-Tell(quireprésente entre autres la FNC, la Fédération française de tir, la Chambre syndicale des armuriers…)aengagédesnégociations avec le gouvernement « afin qu’il prenne conscience de l’effet désastreux d’une telle mesure sur l’activité cynégétique en Europe, et en France en particulier,notamment dans le domaine du tourisme cynégétique… » Et le 1er juin, la dérogation a été signée (à ce jour,quatorze des vingt-septpaysmembresontautorisé cette mesure dérogatoire). Bref, pour les chasseurs, cela ne change donc pas : ils pourront toujours emmener dans les soutes, cinq kilos de munitions dans un colis fermé par un cadenas ou un code. FRÉDÉRIC LANCELOT/SIPA
doit être un gestionnaire exemplaire, épaulé en cela par des travauxscientifiquesquifontautorité. Car c’est la meilleure réponsequel’onpeutadresserànos contestatairesmalinformésoude mauvaise foi. Cette exemplarité et cette rigueur, l’Institut méditerranéen du patrimoine cynégétique et faunistique (IMPCF) est en une parfaite illustration. Sous la direction depuis ses débuts de Jean-Claude Ricci (au centre sur la photo),docteur ingénieur en sciences agronomiques et en écologie et chasseur passionné de chasse au chien d’arrêt, cet institut, qui vient de fêter ses vingt ans,a une démarche dont pourraient s’inspirer bien des associations de protection de la nature :en aucun cas,en effet, il ne veut un « retour utopique à des équilibres antérieurs » mais, au contraire, il veut instaurer de « nouveaux équilibres écologiques », dans lesquels l’homme et la nature peuvent parfaitement cohabiter. Aussi, depuis donc vingt ans, l’IMPCF a multiplié études et recherches sur le terrain.C’est à ses équipes que l’on doit des études génétiques sur la perdrixrouge(photo)etsesbiotopes,
départementsdel’Aveyronetde la Lozère.Si l’IMPCF – en liaisonavecl’ONCFS–abeaucoup fait,beaucoupresteàfaire.L’institut vient ainsi de lancer une étude sur les migrations de retour du gibier d’eau en Méditerranée,etuneautresurlacaille desblés.Pourcegibier,ilcherche, entre autres, à mettre en place de manière durable des cultures desubstitutioncarundesgrands problèmesauxquelsestconfrontée la caille est le déchaumage sitôt les blés coupés.On ne peut que les y encourager.
AUTOMNE 2010
AUCUN FUSIL N’EST AUJOURD’HUI PLUS PERFORMANT QUE LE XLR 5…IL EST AUSSI LE SEUL EPROUVE A 1630 BAR ! Aucun fusil ne possède un canon foré dans la masse avec un profil TRIBORE HP et des chokes hyperboliques d’une longueur de 82 mm pour utiliser des cartouches « acier hautes performances » dans tous les chokes, y compris le FULL ( * 1/1 ). Aucun fusil ne permet d’obtenir un gain de 6 % en densité de gerbe avec des cartouches « plomb » et de 16 % avec des cartouches « acier ». Aucun fusil n’est parfaitement équilibré comme un XLR. Aucun fusil ne reste stable en tir comme le XLR. Aucun fusil ne permet l’utilisation de montages pour optiques à la norme WEAVER identiques à ceux pour carabines. Aucun fusil n’a un cycle de réarmement plus rapide que le XLR. Pour qui a un usage intensif de son arme, pour qui fait des tirs à longues distances, la réponse aujourd’hui est XLR, le seul fusil semi-automatique éprouvé à 1630 BAR par le Banc National CIP.
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Pointdemire ADAM BUTLER/SIPA
REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
GRANDE-BRETAGNE
de lutte contre les animaux nuisibles, « la situation est hors de contrôle », malgré tous les efforts de piégeage (plus de 1 500 sont éliminés tous les ans à Londres par des professionnels). Bref, le renard en ville semble avoir de beaux jours devant lui avec uneabondancedesressources alimentaires et une quasi-absence de prédation.Voilà un cas à soumettre aux écologistes qui refusent d’entendre parler de la moindre régulation et ne comprennent pas que tout est une question d’équilibre. Le renard n’a pas sa place en ville et contrôler sévèrement les populations ne veut pas dire les éliminer…
QUE DE RENARDS, QUE DE RENARDS… ◆ C’est une nouvelle qui aurait
fait les délices d’Alfred Hitchcock : les renards sont en train decoloniserlesgrandesvillesanglaises, à commencer par Londres. Dans les quartiers résidentiels, les habitants les voient régulièrementfairelespoubelles, venant des parcs et des espaces verts où ils se sont installés. Plus inquiétant : au début du moisdejuin,deuxfillettessesont fait mordre. En tout, ce serait environ 30 000 renards (dont 10 000 dans la capitale londonienne)quidéambuleraientdans les villes britanniques.Cette situation n’est pas totalement nouvelle, puisque les premières incursions de renards dans les grandes villes anglaises – notamment à Bristol – remonteraient aux années 1930. D’ailleurs en 1969,les flamants roses
de la reine reçus en cadeau n’avaient-ilspasététuésetmangés par des renards ? D’ailleurs, Genève, Lausanne, Bruxelles sont confrontés au même problème. Cela n’a rien d’étonnant car cetanimalestconnupoursaparfaite adaptabilité en milieu urbain (en France,il n’est pas rare d’en apercevoir en ville, même en région parisienne), faisant preuved’ungrandéclectismealimentaire, et d’un opportunisme à toute épreuve. Sans compter que ces populations de renards n’ont pas peur de l’homme, à l’opposé de ses congénères vivantenpleinecampagneetqu’ils sont le vecteur de maladies (notamment de l’échinococcose alvéolaire,redoutablemaladieparasitaire qui peut se transmettre à l’homme).
Qui plus est, ils n’ont pas de prédateurs en Grande-Bretagne etlarageyesttotalementabsente. Seul problème et de taille : selon Peter Crowden,président de l’Association des entreprises
ALAIN DAMPÉRAT
MALADIE
LA LEISHMANIOSE PROGRESSE
◆ Conséquencesansdouteduré-
chauffementclimatique :l’arrivée de maladies jusque-là réservées aux pays chauds sur notre sol. C’est le cas de la leishmaniose, redoutable maladie parasitaire chezlechien.Siellesévitdanstout le bassin méditerranéen (en particulierdanslesmaraisduPô),elle était circonscrite,en France,jusqu’à présent,à la région du Languedoc-Roussillon et en Provence-Côte d’Azur. Mais, avec la hausse des températures, les foyers de leishmaniose remontent peu à peu vers le Nord (dans les Pyrénées,la région de Millau, et dans le Lot). Le parasite se transmet par la piqûre d’un moustique, le phlébotome(particulièrementactifau crépuscule et la nuit).
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En outre,depuis quelques années, ces moustiques apparaissent de plus en plus tôt en saison, dès le mois de mars. Après unepérioded’incubationplusou moinslongue,lespremierssymptômes de la maladie apparaissent, de manière simultanée ou successive : chute de poils (surtout autour des yeux et du museau),amaigrissementprogressif
Jours de C HASSE ◆
(bien que l’appétit du chien reste normal)… Des traitements (à base d’antibiotiques) existent, mais ils n’éradiqueront jamais le parasite : les rechutes sont fréquentes, et quoi que l’on fasse, l’animal est condamné à plus ou moins brève échéance. Le seul rempart efficace contre la maladie est la prévention par le biais d’un collier à base d’un insecti-
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cide(cariln’existeaucunvaccin) : la deltaméthrine. Tous les vétérinairesrecommandentdoncaux chasseurs du sud de la France et à ceux qui s’y rendent, d’équiper leur chien de ce collier. Car personnen’ignorequelechienest le réservoir de la maladie pour l’homme. En effet,dans les pays chauds, cettemaladiefaitdesravageschez l’homme. Dans sa forme la plus grave, la leishmaniose viscérale peut être mortelle si elle n’est pas traitée.Quant à la forme cutanée, elle défigure effroyablement. Elle est présente dans 88 pays.Maisqueleschasseursfrançais se rassurent : les formes cutanéesnesontprésentesquedans les pays en voie de développement. Et la forme viscérale ne frappe que sur le pourtour méditerranéen, mais pas la France. Sur Internet : www.sclaibor.fr
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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
tion est gratuite et donne droit à unelettretrimestrielled’unequarantainedepagesrésolumentmoderneavecdesphotos,desvidéos, des reportages et… une interactivité qui devrait surprendre. Comme l’écrit avec raison Pierre de Roüalle,secrétaire général de la Société de Vènerie, « ce format digital propulse la vènerie aux avant-gardes de la technologie.Autantnouslabannissons au cours de nos chasses, autant elle est un outil indispensable en ligne avec nos motivations de militants déterminés ». Un exemple à méditer par l’ensemble de la chasse française. ORGANISATION
LA VÈNERIE CHANGE D’HABITS
◆ « Le culte de la tradition n’exclut pas l’amour du progrès » :cette célèbre phrase du colonel Danloux résume à point nommé la touterécenteévolutiondelaSociété de vènerie.Plus qu’un besoin, un impératif.Car,explique Philippe Dulac, son président, «croirequelavèneriepourraitpoursuivre son existence multiséculaire sans faire l’effort de s’adapter au monde changeant d’aujourd’hui et sanss’armerpourfairefaceauxattaquesd’unemouvanceinternationale déterminée à sa perte, serait parfaitement irresponsable ». S’adapter au monde… Concrètement, la Société de vènerie va être réorganisée (elle chapeautera toutes les structures de lachasseàcourre :Associationdes veneurs,des équipages,Club du chien d’ordre…). L’Association des veneurs devient un « organe militant » : elle est chargée d’assurer la défense et la promotion delavèneriesurcinqthèmesprécis(communication,cultureetpatrimoine,animaletécologie,chien d’ordre, cheval de chasse). Dans
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le même esprit, un « fonds de dotation»pourlavènerievaêtreprochainement mis en place, fonds qui fonctionnera selon le régime des œuvres caritatives (avec l’avantage fiscal y afférent). Qui plus est, la Société de vènerie vient de lancer une newslettermensuelleréservéeauxadhérents de l’Association des veneurs (lettre qui proposera les dernières actualités, des rendezvous, des entretiens…), un nouveau site Internet (plus simple, plus visuel,avec de multiples entrées,commeunespaceéquipage, des petites annonces, la “promo du mois”, l’agenda…). Plus encore, elle a mis en place le Club des amis de la vènerie. Une judicieuseetvraienouveauté.L’idée est de rassembler tous ceux qui sont intéressés de près ou de loin à la chasse à courre, et de montrer la force de ce mode de chasse (rappelons que 100 000 suiveurs participent plus ou moins régulièrement aux quelque 16 000 chasses annuelles,et que un million de personnes se rendent aux fêtes de la chasse et de la nature). L’objectif : atteindre d’ici à trois ans les 50 000 inscrits.L’inscrip-
Jours de C HASSE ◆
INTERNET
LES CHASSEURS SUR UNE TOILE EUROPÉENNE
◆ Ce n’est un secret pour per-
sonne qu’un des grands dangers qui guette le chasseur est la solitude. Il la réclame, la revendique haut et fort pour assouvir sa passion, mais il en souffre les jours de buissons creux. Qui plus est au niveau européen, où sur les 70 millions de disciples de Saint-Hubert, personne ne sait qui fait quoi alors même que ces 70 millions peuvent représenter une force non
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négligeable,à l’heure du numériqueetd’Internet.C’estunenécessité, guère facile pourtant à mettre en place avec vingt-sept pays en présence, et une vingtaine de langues.C’est l’objectif que s’est assigné le site yeswehunt.eu (“oui, nous chassons”), sous la direction du Belge Arnout Vandevyvere. yeswehunt.eu est d’abord un portail en cinq langues (français,anglais,allemand,espagnol, italien) sur la chasse en Europe. Vous trouverez – presque – tout sur la chasse dans votre propre pays (dates d’ouverture,législation sur les permis ou les licences…) mais aussi, cartes à l’appui, des prestataires de services (armuriers, domaines de chasse,médias :notons que Jours deChasseestleseulmagazinequi représente la France). Plus encore, yeswehunt.eu est un lieu d’échanges–dutypeFacebook– fait par et pour les chasseurs (l’inscriptionestgratuite)surles expériences de chasse… Sans oublierunglossairecynégétique fort bien fait,des actualités,une bourse des affaires, un bulletin météo… Son objectif est de regrouper d’ici à cinq ans 70 000 disciples de Saint-Hubert. Sur Internet : www.yeswehunt.eu
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Pointdemire CHIFFRES
LES ACCIDENTS DE CHASSE
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lesplustenaces–etsouventd’une mauvaise foi flagrante–,la chasse n’a rien d’une passion qui provoque des hécatombes dans ses rangs à chaque saison. Selon les statistiques de l’Office national de la chasse et la faune sauvage, au cours de la saison 2009-2010, il y a eu 174 accidents à déplorer (dont 19 mortels et 84 qualifiés de«grave»).Mêmesil’onconstate une augmentation par rapport à 2008-2009,ilsrestenttrèsendeçà du niveau d’il y a onze ans (259 accidents, dont 39 mortels). À n’en pas douter,ces chiffres sont d’abord à mettre au compte de la politique de prévention menéeconjointementparl’ONCFS et la Fédération nationale des chasseursdepuismaintenantplus de dix ans, sur le rappel des consignes de sécurité (interdiction de se déplacer de son poste, respecter l’angle de tir des 30 degrés…) par les directeurs de chasse et les chefs de ligne lors
de battues,le port obligatoire de gilets fluorescents, le renforcement de l’exigence des connaissances et des manipulations des armes lors de l’examen du permis de chasser… Toutefois,ces chiffres ne peuvent être en aucune manière un satisfecit, surtout quand on regarde de plus près les conditions danslesquellessontintervenusles accidents. Si les règles de prudence avaient été respectées, ils auraient pu dans leur très grande majorité être évités, même si le risque zéro n’existe pas. Car que constate-t-on ? Que les tirs directs représentent 79 % desaccidents(leresteétantconstitué par des ricochets), donc synonyme d’une accumulation d’imprudences.Eneffet,letir«sur gibiernonidentifié»(13%)etle«départ de coup involontaire,intempestif » (27 %),représentent ainsi 40 % des accidents.Si la plupart des accidents interviennent lors de chasse au petit gibier (53 %), la très la grande majorité des accidents mortels (14 sur 19) a eu lieulorsdechasseaugrandgibier,
WEISS/SUNSET
REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE
en battue.Notons aussi que 22 % des accidents ont pour cause un « autoaccident », donc une mauvaise manipulation de l’arme par lechasseur(chute,ouverture-fermeturedel’arme,départdecoup involontaire sur un pied, arme chargée à la bretelle, franchissement d’obstacle…). D’une manière générale, à la chasse au petit gibier,le « tir dans la végétation sans visibilité à hauteur d’homme » représente 60 % des accidents ; au grand gibier, un quart des accidents ont pour
Mes Chaussettes Rouges
origine une « désorganisation de la chasse », et 55 % le non-respect de l’angle de tir des 30 degrés. En outre,et le fait n’est pas nouveau, le sanglier –sans doute en raison de la “passion” qu’il engendre et donc du manque de prudence – est à l’origine des deuxtiersdesaccidentsdechasse au grand gibier.Il n’y a pas donc defatalité :beaucoupd’accidents peuvent et doivent être évités, à la seule condition d’être,selon la formule consacrée,“ridicule de prudence”.
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Remise des insignes de commandeur des Arts et des Lettres à Christian de Longevialle, président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature
1. Marc-Antoine de Longevialle, Bernard de Longevialle, Jean-Pierre de Longevialle, Dominique de Longevialle et Antoine-Louis de Ménibus.
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7. Mme Bernard de Longevialle. 8. Mme Antoine-Louis de Ménibus. 6
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2. Mme Christian de Longevialle, Audouin de Ménibus, Paul de Longevialle, Marc de Ménibus entourent Christian de Longevialle.
6. Christian de Longevialle et André Damien, de l’Institut de France.
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5. Christian de Longevialle et Paul de Longevialle, un de ses petits-fils.
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Le dîner vert sur le Champde-Mars
1. M. Dubail et Jérôme Pinel (Valmonde). 2. Caroline et Agnès Desprès, Thierry Morin et Bertrand de Courcy.
6
2
3
6. Christian Norloff et Marc-Antoine Gélibert (Valmonde).
4
3. Mélissa Abou et Mathieu Mille. 4. Patricia, Perrine et Arielle de Brichambaut.
7. Emmanuel et Véronique Tessier-Huort et Didier RactMadoux.
5
en partenariat avec 5. Arnaud et Amicie Lanquest.
48
7
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
PHOTOS : J. P.
3. Une vue de l’assistance… 4. Jean d’Haussonville.
PHOTOS : ERWAN LEMARCHAND/FMCN
5
Chicetchoke 10
La Coupe des Lys à la Rapée
PHOTOS : GÉRARD CHANGEUX
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
11
1
1. La princesse Tania de Bourbon Parme, Louis-Arnaud L’Herbier (Feeling Fox Production) et Jean de la Porte des Vaux. 2. Cécile Étrillard. 3. La comtesse Ségolène de Nantois, Ghislain de Murard et Arthur de Soultrait. 4. Gérard Féau.
10. Benjamin Tranchant. 11. Carole Voute (Beretta Gallery).
2
9 8
3
8. Louis Bel et Maxime Bras. 9. Marie-Emmanuelle Russel et Kristi Anderson.
4
6. La marquise Sylvie-Anne de Panisse Passis et Fabrice Bourgard (ST Dupont).
5
7
Vernissage au Carré parisien
3
7. Jean-François Palinkas, Jean-Noël Tesseydou et le comte Yvan d’Andigné.
6
1
1. L’artiste Franck Maes. 2. Benjamin Verspieren (Club Seasons Voyage) et Baudouin de Saint Léger (ventes privées Chasse Pêche Nature).
6. Gilles Aubrun. 7. Marie de Kerpoisson. 8. Pierre Durand Saint Omer et Grégoire Grandjean. 8
2
3. Laure-Anne Durand et Olivier Ambry. 4
en partenariat avec
4. Ide de la Rochebrochard (Carré parisien) 5. Alix Noblet et Paolo Manca Di Villahermosa.
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PHOTOS : XAVIER MOUTHON
5. Le comte Geoffroy de Rocquencourt, Jacques Naudin et Stéphane Brunet.
RIO GRANDE
UNE FINESSE incomparable Avec la Cuvée des Moines la Maison Besserat de Bellefon propose une collection de Champagnes d’exception dont la principale caractéristique reste la grande légèreté et l’incroyable finesse de ses bulles. www.besseratdebellefon.com
L ’ A B U S D ’ A L C O O L E S T D A N G E R E U X P O U R L A S A N T É - A C O N S O M M E R AV E C M O D E R AT I O N
Chicetchoke PHOTOS : ENTRE SABLE ET BRUYÈRE
LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
17 15
15. Anne Guérin. 16. Thierry Faure. 17. Éric Lecointe. 16
1
En Sologne, le Grand Salon Entre Sable et Bruyère
2
1. Jean d’Harcourt, président du jury, et Laurent OrblinMoreau, organisateur. 2. Daniel Sablon, maire de Sully-sur-Loire, et Jean-Noël Cardoux, vice-président du conseil général du Loiret. 14
14. Daniel Castan.
3 12
3. Anne-Marie Steen en pleine démonstration. 4. Patricia Orblin-Moreau, organisatrice, et Lesline d’Harcourt.
12. Me Cyril Duval. 13. Antoine Faure et Alexandra Chaillou d’Harcourt.
13
4
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9. Claudia Duffe et Pascal Chaillou. 10. Guillaume Alba. 5. M. et Mme David Jamin. 6. Ludivine Machard et Dino Iannucci.
5 9
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en partenariat avec
7. Stéphane Alsac et Catherine de Rerthrays. 8. Brigitte et Gilles Testard.
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11. Guillaume Vollet et Faustia MartinMoreau.
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
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Depuis 1948, nous repoussons les limites. Jusqu’à concilier des objectifs qui semblent contradictoires comme le concept Porsche Intelligent Performance : moins de consommation et plus de performance. Le Cayenne S Hybrid en est la preuve. Une sportive de série dotée du Parallel-Full-Hybrid avec un moteur thermique associé à un moteur électrique. Une technologie intelligente qui réduit les émissions, sans diminuer les performances (0 à 100 km/h en 6,5 s., une consommation de 8,2 l) et accroît vos émotions.
Centre Porsche Orléans - LOIReAUTO
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Cayenne S Hybrid – Consommation en (l/100 km) : cycle urbain 8,7 – extra-urbain 7,9 – mixte 8,2 / Emissions de CO2 (g/km) : 193
Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE
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14. Un des chiens de la meute du Rallye Piqu’Avant Nivernais, gagnant de la Nationale d’élevage Hainguerlot.
2
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14
1
Nature et Vénerie sur le Grand Parquet de Fontainebleau
12
1. Frédéric et Jean Poisson (Rallye de la Brie). 2. Fiona Lazareff (Rallye Fontainebleau), 1re au classement amazone du Championnat de France du cheval de chasse.
13. Philippe de Roüalle, maître d’équipage du Piqu’Avant Nivernais.
3
12. L’Équipage de la Rabotière, et les rallyes les Avenières et Cléry-vers-nous.
4
10. Pierre-François Prioux (Rallye Tempête), un des organisateurs de la manifestation. 11. Pierre Astié, président du Club du chien d’ordre.
10
5
3. René Kleboth (Vautrait de Banassat). 4. Clémence Chaumat (Rallye Tempête), 1re au classement du Championnat de France du cheval de chasse. 5. Yvon de Chatelepron (Équipage de Percevent).
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9. Marie-Hélène Prioux (Rallye Tempête). 9
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en partenariat avec
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6. Philippe Prioux et Laurent Dubois. 7. Elizabeth Adenot (Rallye Touraine), 1re du classement poney au Championnat de France du cheval de chasse.
8
8. Éric Kleboth (Vautrait de Banassat).
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
PHOTOS : FABRICE TOUTÉE - NATURE ET VÉNERIE
7
CrÊation : Pascal Lemercier - Photo B. Biancotto – Vous trouverez les produits Percussion en vente chez les meilleurs distributeurs.
Àl’affût
LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’AUTOMNE par la rédaction
DESBRIEL VALENTIN/SCOOPDYGA.COM
DU 3 AU 7 NOVEMBRE
ABERLOUR REÇOIT SAINT-HUBERT
ESTELLE REBOTTARO ET DANY CONTINSOUZAS
à l’Aberlour Hunting Club… chaque soir, du mercredi 3 au dimanche 7 novembre, cinq dîners d’exception seront organisés par les Single Malts Aberlour, afin de mettre à l’honneur –pour la septième année consécutive, à l’occasion de la SaintHubert– ,la gastronomie de la chasse. ,C’est au sein même du Club de la Maison de la Chasse et de la Nature, privatisé en la circonstance pour l’Aberlour Hunting Club, que les convives auront ainsi –en plein cœur de Paris– le privilège et le plaisir de déguster différents plats de gibier élaborés par le chef étoilé Marcello Tully du Kinloch Lodge de l’île de Skye, qui proposera d’accompagner chacun d’eux par l’un des single malts Aberlour. En prélude au dîner, une dégustation exclusive du très rare single malt Aberlour millésime 1967 –servi dans la plus pure tradition écossaise, allongé de quelques gouttes d’eau minérale d’Écosse pour en exalter les arômes.
Club de la Maison de la Chasse et de la Nature,Paris IIIe.Réservations à partir du 18 octobre.Prix :120 euros. Sur Internet :www.aberlour.com
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Orangerie des écuries de Villeneuve, 41230Vernou-en-Sologne. Rebottaro au 02.48.20.02.78 et Continsouzasau 02.38.41.10.38. DU 24 NOVEMBRE AU 10 DÉCEMBRE
LES 6 ET 7 NOVEMBRE
DU GRAND SPORT À AUTEUIL
◆ Un événement et un très
grand moment de sport : c’est en ces termes que l’on peut qualifier la sixième édition du Week-end international de l’obstacle qui se déroulera les 6 et 7 novembre sur ce magnifique hippodrome qu’est Auteuil.Au programme de ces deux journées : plusieurs courses de groupe –qui concernent les meilleurs chevaux d’obstacle de France, dans leurs catégories d’âge et dans leurs spécialités (haies ou steeple-chase). Le point d’orgue de ces journées sera, dimanche, le prix La Haye Jousselin, long de 5 500mètres, semé de 22 obstacles (dont le redoutable rail ditch and fence), qui devrait voir s’affronter les cracks tels que Remember Rose, Polar Rochelais, Mail de Bièvre… Plus encore, se rendre à Auteuil, où l’on court depuis 1863, c’est avoir l’assurance d’admirer
un spectacle hors du commun. Ou quand le sport, la beauté et l’émotion sont réunis. Hippodrome d’Auteuil, porte d’Auteuil,Paris XVIe. Ouverture des portes à 12 heures. Sur Internet :www.france-galop.com DU 11 AU 15 NOVEMBRE
REBOTTARO ET CONTINSOUZAS À L’AFFICHE ◆ Pour la seconde fois,
Estelle Rebottaro et Dany Continsouzas ont choisi d’exposer ensemble chez Hubert-Louis Vuitton à Vernou en Sologne. Une initiative qui ravira les amateurs d’art cynégétique tant il est vrai que ces deux artistes font honneur aux beaux-arts.Après quelques années de parenthèses pour cause d’escapade londonienne, Estelle Rebottaro présentera
CATHERINE FARVACQUES S’EXPOSE
◆ De la précision et
du mouvement, de la vigueur et de la véracité… Catherine Farvacques ne laisse personne indifférent. L’artiste dont nous avions fait le portrait (Jours de Chasse n° 37) va s’exposer cette fois dans la galerie Air de Chasse de l’expert Éric Angot. Encore une fois et pour notre plus grand plaisir, nous retrouverons une trentaine d’œuvres, avec toujours ses scènes de vénerie et ses chiens anglofrançais saisissants et fascinants, ses scènes de tauromachie que n’aurait pas renié Hemingway, et son innombrable bestiaire… Le visiteur pourra encore admirer ses sculptures, art difficile s’il en était. Catherine Farvacques est bel et bien un artiste animalier à part entière.
Air de Chasse,16,rue de la Grange-Batelière,Paris IXe. Tél. :01.42.46.30.38.
CATHERINE FARVACQU ES
UR ERIC ZEZIOLA/ABERLO
◆ Rendez-vous éphémère
une cinquantaine d’aquarelles et d’estampes, tandis que Dany Continsouzas exposera une collection complète de ses bronzes. À voir de toute urgence.
Le nouveau CR-V est disponible
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Lucarne
SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud
◆◆ Année après année, décennie après décennie, la Sologne continue de fasciner et d’ensorceler ses victimes consentantes. Si, le petit gibier cher à Beauru et à ses descendants s’est quelque peu éclipsé (la décision de Giscard de supprimer aux sociétés les avantages fiscaux liés à la chasse n’y est pas étrangère), au profit des grands animaux. Le rêve est toujours là. Ce rêve,Seasons a choisi de nous le dévoiler un peu, en nous ouvrant les portes de quelques très belles propriétés, pendant une saison entière. C’est par l’approche au domaine de Simoët que commence la visite dans des lumières et des couleurs qui n’appartiennent qu’au tout début de l’automne qui résiste désespérément aux cieux tourmentés et aux gels précoces.Quelques semaines
plus tard, les battues font entendre leurs charges et leurs cavalcades, chez Yves Forestier : dans de jolies images et de jolis coups de carabine… mais on regrettera la banalisation de la mode“camo”, qui sied mal à une passion faite de tradition et d’élégance – et cela est valable pour les autres propriétés. Changement de royaume –ou plutôt de forêt– chez Hubert-Louis Vuitton, où apparemment l’organisation ne souffre d’aucun défaut, où les animaux sont nombreux, et l’on assiste à quelques rembuchers d’anthologie. Mais il arrive que les consignes ne soient pas tout à fait respectées comme cette traque où seront tirés deux grands cerfs au lieu d’un, indiscipline qui mettra dans une fureur à peine contenue,le maître des lieux. Les battues se succèdent aux battues,avec force animaux poussés par des meutes pour
le moins hétéroclites –entre fox, springers,labradors et… épagneuls bretons ! L’automne a laissé la place aux coups de boutoir de l’hiver ; le froid et le gel sont sur les visages et les réflexes tardent… On sourit à quelques jolis ratés, on reste saisi par la beauté d’une compagnie de sangliers, on subit les remarques acerbes (« C’est lamentable ! »)
les palombes vers les filets, que cela soit dans le Pays basque ou dans les Landes, selon des techniques différentes.Qu’importe
car la tension est toujours à son comble quand“elles”arrivent. Comme le dit un des acteurs, « une fois qu’on y a goûté,on y reste ». Il est vrai qu’on ne peut demeurer insensible à ces inlassables voyageuses à la méfiance légendaire… Mais le moral est un peu en berne, car depuis des années maintenant, les palombes passent moins les Pyrénées. Ce n’est sans doute pas en raison d’une baisse des populations mais cela résulte davantage d’un changement de comportement,nous explique ce grand spécialiste des palombes qu’est Pierre Verdet, imputable à une abondance de maïs au Nord, et au réchauffement qui les poussent moins à fuir les gelées meurtrières… Si cela désespère
BRUNO COUDERC/LA MONTAGNE/MAXPPP
Une saison de grand gibier
◆◆ La fièvre bleue gagne toutes les provinces de France : c’est en quelque sorte le fil conducteur de ce film d’une petite heure. On s’en doute : dans les cols pyrénéens, en Dordogne, en Bigorre, cette fièvre n’a jamais cessé depuis le XVIIIe siècle. Là pendant quelques semaines, tout s’arrête, ou plutôt tout commence avec ces palombes dont les vols sont attendus comme la divine providence. Dans des paysages et des lumières à couper le souffle, nous sommes pris par cette fièvre, dans un ballet parfaitement orchestré,où les acteurs tentent –et réussissent– avec science à diriger
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NHPA/SUNSET
Palombes, pigeons, une passion
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
d’un gestionnaire, contrarié par le manque de réussite de sa ligne de tir…, ou par les“conn…”en visant ceux qui ont tiré des laies.On regrette toutefois que ce film soit un peu “léger”sur les aménagements, la gestion des populations… Mais il n’en demeure pas moins qu’à la fin,le spectateur n’aspire qu’à une chose : chasser en Sologne !
52 minutes,Seasons,20 €.
nos amis gascons,cela ravit les autres nemrods que cela soit en Sologne, dans le nord de la France, quand le froid, la neige ou la pluie sont de la partie.Et même en Corse, où là aussi, la palombe est devenue une véritable religion (et comme le dit Paul Ettori, le président de la Fédération des chasseurs de Corse su Sud, ils ne vont pas à la chasse mais « à la guerre »). C’est là où le chasseur doit faire preuve de mesure car le ramier même s’il est d’une nature prolifique, n’est pas un capital inépuisable. « C’est une chasse de ravagés », conclut un chasseur. C’est difficile de soutenir le contraire, mais n’est-ce pas le cas de beaucoup de modes de chasse ? 52 minutes,Seasons,20 €.
Qualité Equilibre Raf finement Un superbe fusil à platines avec bascule arrondie.
Disponible dans tous les calibres € à partir de
5 700
ARMURIERS DÉPOSITAIRES RIFFAUT 14290 ORBEC - 02 31 32 80 25 LE COUREUR DES BOIS 18700 AUBIGNY SUR NERE - 02 48 58 18 30 VOUZELAUD ARMURIER 28160 BROU - 02 47 37 05 95 LA CHASSE 34000 MONTPELLIER - 04 67 65 84 24 NATURE & PASSION SOLOGNE 41200 ROMORANTIN - 02 54 76 88 00 FOULQUIER 45000 ORLEANS - 02 38 88 59 45 J. DENYS 50600 SAINT HILAIRE - 02 33 49 42 88 A LA SAUVAGINE 59153 GRAND FORT PHILIPPE - 03 28 23 01 15 ETS GILLES 61100 FLERS - 02 33 66 56 29 ARMURERIE SIPP 67000 STRASBOURG - 03 88 37 54 44 ARMURERIE JAMES 71400 AUTUN - 03 85 52 29 86 ARMURERIE DE LA BOURSE 75002 PARIS - 01 42 36 79 83 ARMURERIE ALEX 75008 PARIS - 01 42 27 66 39 ARQUEBUSERIE MELUNAISE 77000 MELUN - 01 64 39 53 03 ARMURERIE JEANNOT 92300 LEVALLOIS PERRET - 01 47 57 53 20 PARIS NORD ARMES 95500 GONESSE - 01 34 45 91 00 Distribué par : SIMAC - Tél. 05 49 85 59 75 - Fax : 05 49 23 26 43 - Email : simac@simac.fr
Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
ELLE
par Diane Cernay
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L’ABEILLE ROYALE DE GUERLAIN
◆ Le Sérum jeunesse lift
fermeté Guerlain est une arme efficace pour la “correction des rides” conçue à partir d’études scientifiques pointues démontrant la puissance réparatrice de la gelée royale et du miel de l’abeille.
FOULARD SŒUR
◆ Star de la maison Sœur, ce foulard en coton existe en une dizaine de coloris mais reste tout à fait accessible. Un tel succès qu’en boutique, certains modèles sont en listing de précommandes. À réserver d’urgence !
24 €.
113 €, le Sérum de 30 ml.
POLO ELLIE TOM JOULE ◆ Une ligne fluide
et cintrée, un marron éclatant et lumineux, Tom Joule a inventé un jour l’élégance féminine sportive et sait nous le rappeler à chaque saison. 75 €.
BOTTES VIERZON LADY LE CHAMEAU
BAGUE LOTUS DE PIETRA DURA
◆ Doublée jersey associée au caoutchouc
naturel pour un maintien et un confort de qualité, cette botte Vierzon vous accompagnera dans toutes vos sorties de chasse, même les plus difficiles.
◆ Chatoyants éclats de pierres,
tout en rondeur aux coloris dégradés, délicatement serties sur un anneau en or… derrière cette création, Carole Midy, pour le plaisir de celle qui la porte et de celui qui sait voir.
110 €, tailles 35 à 41.
GILET ET CHAPEAU INTERCHASSE
Prix à la demande.
◆ Lilou pour ce gilet en tweed entièrement doublé et Hortense pour ce chapeau en coton résine, comment résister à l’appel de la distinction quand Club Interchasse vous la propose avec subtilité ?
EAU DES JARDINS DE CLARINS
◆ Pionnier des eaux
de soins avec sa fameuse Eau dynamisante, Clarins associe pour la première fois dans une eau odorante et efficace grâce à l’action des plantes, trois extraits de bourgeons de hêtre, de cassis et de sorbier.
199 €, le gilet ; et 55 €, le chapeau.
46,80 €, les 100 ml.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
Boutiques
Deauville - 67, rue Désiré Le Hoc Saint-Germain-en-Laye - 1, rue des Louviers Saint-Tropez - 42, rue Gambetta Auxerre - 6, rue du Temple Biarritz - 12, place Clémenceau Rouen - 29, rue du Bec Distribution CISAS - 02 48 27 27 82
Prêt-à-porter homme, femme, enfant
www.tom-joule.fr
Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR
POLO MAHOUT DE TOM JOULE
CHAUSSURES MALTON DE CROCKETT & JONES
◆ En noir ou
en bordeaux, ce polo Tom Joule affiche d’autres atouts de choc : lignes efficaces, robustesse, badges et insignes surpiqués, 100 % coton pour un confort absolu.
◆ Ce grand classique du modèle
richelieu finement travaillé possède un cuir d’une finesse incroyable. Une chaussure au flegme tout britannique.
400 €, disponible en marron chestnut et noir.
CEINTURES EN NUBUCK SHIPTON & HENEAGE
95 €.
◆ Entièrement faites main, ces ceintures
en nubuck de taurillon se déclinent en sept couleurs très chic. 150 €.
VESTE SÉBASTIEN ET BOTTES VENDÔME CLUB INTERCHASSE
◆ Cette superbe veste en tweed écossais avec soufflets d’aisance au dos vous fera oublier les premiers frimas de l’automne. Club Interchasse a su joindre à la qualité l’élégance pour des soirées après-chasse dans le plus pur style des Highlands. Plus dans l’esprit baroudeur, les bottes Vendôme sont en cuir gras. Équipées d’une membrane respirante aluminisée, d’une doublure fourrée isolante, d’une semelle cramponnée, cousue Blake, elles vous accompagneront tout au long de journées froides et humides.
La veste, 299 €, tailles 48 à 60 ; la paire de bottes, 249 €, du 39 au 47.
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LUI
CHEMISE VICOMTE A. ◆ Comme pour
mieux juguler la grisaille ambiante, Vicomte A.multiplie ses créations. Et cette chemise rayée est la preuve que la couleur est le remède à la monotonie. 89 €.
CASQUETTE DXO
◆ Pour éviter que l’humidité ne finisse par vous glacer le chef, cette casquette en tweed et loden bénéficie d’un traitement durable très efficace. 70 €,
tailles 52/53 à 62/63.
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
Elle a fait ses preuves sur tous les continents, sous tous les climats et sur n’importe quel gibier. Il s’agit bien évidemment de la Dakota 76™, carabine intemporelle. Après 25 années d’existence, la Dakota 76™ est toujours synonyme d’une fabrication subtile, d’une fiabilité suprême et de lignes élégantes ; qualités sur lesquelles nous avons construit notre réputation et qui continuent à mériter votre confiance. Bénéficiant d’un procédé d’alimentation contrôlé et d’un extracteur à griffe, elle représente le summum des carabines à verrou. Une arme façonnée spécialement pour vous par le meilleur fabricant au monde.
Distributeur : RIVOLIER SAS info@rivolier.fr - www.rivolier.fr
www.dakotaarms.com
La Carabine bi à verrou la plus raffinée au monde.
Tentations ACCESSOIRES
CANNE SIÈGE INTERCHASSE
◆ Cette canne siège équipée d’un parapluie est idéale
pour se prémunir contre les automnes pluvieux. L’assise en cuir est confortable et son pied métallique robuste se termine par une rondelle anti-enfoncement très efficace. 79 €, coloris marron, 77 cm de long.
TÉLÉMÈTRE LEICA CRF1600
◆ Équipé d’un système de mesure de 10 à 1425 mètres,
ce nouveau télémètre Leica laser dispose aussi d’un calculateur balistique à plusieurs courbes, d’un récepteur d’angle de tir, ainsi que d’un thermomètre et d’un baromètre, délivrant toutes les informations utiles à la réalisation d’un tir le plus précis possible. 720 €.
LUNETTES ST DUPONT
◆ La collection solaire ST Dupont est composée de modèles en acétate ou en métal avec des verres polarisés, antireflets et polycarbonate (donc incassables). Les branches sont flexibles et ajustables pour un meilleur confort. 300 €.
MONTRE TIMEWALKER AUTOMATIQUE
◆ Dans le plus pur style Montblanc, voici une petite merveille. Épuré, ce modèle Timewalker, avec bracelet en alligator, séduit par sa modernité et sa précision.
COUTEAUX LA QUERENCIA
◆ Cette gamme de couteaux, étroitement associée aux Gauchos, est de toute beauté. De 10 à 18 centimètres, les lames sont en carbone et le manche en corne et en bois. À partir de 45 €.
1980 €.
GAMME PATINE D’ALEXANDRE MAREUIL ◆ Unique, cette nouvelle édition Patine
a été conçue avec un célèbre “cireur de chaussures”bordelais. Pour tout
produit de catalogue que vous souhaiteriez patiner, comptez entre 100 et 400 € de supplément.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
Design : Anthony Bourdenet / Photographie : Willy Lespagnol
Modèle COURTENAY
Tentations ACCESSOIRES
JUMELLES NIKON MONARCH X
◆ Nikon lance de nouvelles jumelles Monarch X (que distribue Agora Tec) d’une qualité optique incroyable destinées à une utilisation dans les grands espaces.
CARTOUCHIÈRE RISERVA
◆ Quand le luxe rejoint la modernité… Made in Italy, cette cartouchière Riserva est en lin et cuir naturel. Munie d’une pochette fourre-tout et d’un porte-téléphone, elle offre l’emplacement de 17 munitions. Éliosport qui distribue cette marque italienne propose une nouvelle fois une sélection de choix. 129 €.
599 €, la 10.5 x 45.
PANTALON HIKER ◆ Voici le retour d’un grand
COUTEAU VENATOR DE VIPER
classique dans la nouvelle collection 2011 d’Härkila. Conçu pour la chasse, ce pantalon Hiker, distribué par Chapuis, possède un traitement imperméabilisant en plus de sa ligne impeccable.
◆ Vingt-deux centimètres déplié, ce couteau Venator de Viper distribué par Éliosport est d’une robustesse à tous crins (lame feuille d’acier, manche en olivier, sécurité type Lockback). 110 €.
99 €.
SAC À CARTOUCHES ET ÉTUI À CARTOUCHES BERETTA
◆ Ce sac à cartouches avec sangle
CHAUSSURES ARMOND
◆ Le spécialiste du trekking arrive sur le marché
de la chasse. Idéal pour tous types de terrains, imperméable et respirant (nubuck idro), antidérapant, ce modèle distribué par Éliosport saura être à la hauteur de vos exigences. 219 €, tailles du 36 au 47.
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Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
en cuir renforcée et cet étui à cartouches avec rabat (10 tubes en cuir-élastique) Beretta sont tout à la fois pratiques et luxueux.
108 €, le sac à cartouches ; et 32 €, le porte cartouches.
Abgabe von Waffen nur an Inhaber einer Erwerbserlaubnis.
E
tre guide de chasse signifie être toujours prêt et exploiter chaque occasion. N’avoir qu’à viser et tirer représente un avantage décisif. C’est la raison pour laquelle j’utilise une carabine semi-automatique depuis maintenant 4 ans. Et, en outre, comme l’armement manuel, l’extrême précision et l’esthétique jouent un rôle important pour moi, j’ai choisi la Sauer 303.
Chris Balke, Kogel, chasseur professionnel du Duché de Lauenburg et seul professionnel Allemand de la recherche au sang
Distributeur Exclusif
RIVOLIER SAS www.rivolier.fr
Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc
Honda CR-V Citadine vitale Sa nouvelle boîte auto transfigure cette Honda tout-chemin, plus nerveuse et encore plus silencieuse.
regret : le CR-V, l’un des bestsellers de la planète SUV, n’existait qu’en boîte manuelle. Mais voici l’oubli réparé ! Honda vient de greffer sur son élégant tout-chemin une boîte auto à cinq rapports, en parfaite adéquation avec l’esprit familial de ce type d’engins.Ce n’est pas tout.La firme japonaise a rajouté des chevaux sous le capot, en y logeant le 2.2 iDTEC qui fait déjà merveille sur la Honda Civic. La puissance passe donc de 140 à 150 chevaux.Avec davantage de couple et donc de souplesse, des accélérations plus franches et une belle réserve de puissance pour doubler sur les routes nationales. Les rapports de la nouvelle boîte passent sans à-coups. Le freinage est mordant et endurant. Quant à la consommation, elle augmente à peine par rapport à la version à“boîte méca”, se situant en moyenne entre 6 et 8litres. Sur les chemins creux, le CR-V s’en sort avec les honneurs, ses deux roues avant tractant en permanence,tandis que les roues arrière s’adaptent en temps réel aux conditions d’adhérence. Mais il ne faut pas non plus espérer grimper aux arbres avec une transmission,certes “intelligente”,mais qui reste dépourvue de boîte courte. Comme ce 4x4 très urbain arrive en milieu de carrière, Honda a jugé bon de lui
MARK BRAMLEY/HONDA
◆ Nous n’avions qu’un seul
toujours aussi plaisante. On apprécie la position de conduite surélevée, l’ergonomie générale des commandes, le sympathique levier de frein à main, semblable à une commande de volet d’avion, et l’immense coffre-accoudoir entre les deux sièges avant, pour ranger téléphone, clés et papiers.Autres points forts : l’habitabilité Honda CR-V 2.2 i-DTEC aux places arrière et la modularité de la banquette, Dimensions L : 4 575 mm ; qui peut s’avancer pour l : 2 091 mm ; H : 1 675 mm. augmenter la taille du coffre Charges utiles Masse totale roulante autorisée : (de 442 à 955 litres). Côté 2 220 kg. Remorque freinée équipements, la marque (report de charge) : 1 500 kg. a veillé à ce que cette Moteur Quatre cylindres, turbo-diesel, version à boîte automatique rampe commune d’injection, ne manque de rien. 16 soupapes, 2 199 cc. Puissance : 150 ch à 4 000 tr/mn. Au programme notamment: Freinage ABS à disques, ventilés une finition Innova haut à l’avant. Boîte automatique à 5 vitesses. Réservoir : 58 litres. de gamme qui comprend, Performances entre autres,un régulateur Vitesse maximale : 187 km/h. de vitesse s’adaptant 0-100 km/h : 10,6 sec. Consommation moyenne : au flux de la circulation 7,4 l/100 km en cycle mixte CO2 (g/km) : 195 grammes. et un système anticollision, Prix capable de détecter Diesel à partir de 32 500 € l’obstacle et de déclencher Essence à partir de 29 000 € tout seul les freins, en appliquer quelques retouches esthétiques.Très modestes, cela dit,puisque celles-ci se limitent à un bouclier avant redessiné, des pare-chocs légèrement plus gonflés et de superbes jantes à dix branches. En clair : on ne change pas une ligne qui gagne. À bord, la prise en main est
32 500 €
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situation d’urgence au-dessus de 15kilomètres-heure, après des alertes visuelles et sonores. Le contrôle électronique de trajectoire est aussi du voyage, de même qu’un système d’aide au remorquage, pour juguler les louvoiements de l’attelage. Il faut l’avouer, ce 4x4 à forte personnalité nous a plu. Rarement un véhicule est capable d’aligner autant de qualités à ce niveau de prix : il dévore les kilomètres sur l’autoroute,ne rechigne pas à sortir des sentiers battus, peut loger une famille et tous ses bagages, affronter l’enfer des villes sans complexes, en se jouant de trottoirs, sans parler de sa finition de belle facture. Oui, vraiment, Soichiro Honda, le regretté fondateur de la marque, serait fier du travail de ses ingénieurs et designers, s’il avait pu faire un tour à bord de ce gentil baroudeur aux multiples talents. Un engin,rappelons-le, garanti trois ans ou 100 000 kilomètres. Qui dit mieux ?
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Tentations AUTOMOBILE
BMW X6 Active Hybrid
Mécanique écologique ◆ BMW ne renonce jamais.
Après avoir pris le temps de la réflexion, le constructeur bavarois passe à la contreattaque sur l’hybride, avec une arme technologique qui pulvérise tous les records : 485chevaux, un couple infernal de 780 newtons-mètres, pour un“0-100”abattu en 5,6secondes ! Ce monstre se paie même le luxe d’échapper au super-malus. Il s’impose comme le 4x4 hybride le plus radical de sa génération.Testé sur les routes verdoyantes de l’Aubrac, au soleil, sous la pluie, ce véhicule nous a impressionné. Rien ne le distingue, à l’extérieur, de ses frères assoiffés d’essence ou de gasoil, si ce n’est une discrète mention « Active Hybride » sur le hayon. La sobriété est aussi de mise à l’intérieur, où l’on retrouve l’ambiance cossue du X5, avec un poste de conduite surélevé, une ergonomie enveloppante et une instrumentation claire. Seul signe distinctif : une jauge bleutée sur le tableau de bord, qui indique le niveau de rechargement de la batterie. Cette dernière développe
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2,4 kWh. Elle est logée dans un sous-compartiment du coffre et a droit à son propre système de refroidissement. Composée de nickel-hydrure métallique (NiMH), elle se fera moins polluante, en fin de vie, que les classiques piles cadmium et plomb. Sa garantie courre sur cinq ans, mais le constructeur assure que sa batterie durera largement la vie d’une voiture de ce standing et qu’il se montrera bienveillant sur le service après-vente.Tout faux pas en la matière finirait, de toute façon, par condamner cette technologie.Attention, le X6 n’offre que quatre places, privilégiant le confort absolu de ses passagers. Cuir, sièges chauffants, GPS grand
BMW AG
Ce bolide, qui combine bloc essence et moteurs électriques, trône au sommet de la gamme des 4x4 écolo-chic.
écran en 3D, radars de recul et d’angle, hifi haut de gamme, régulateur de vitesse “intelligent”et affichage tête haute des paramètres de conduite, par réflexion sur le pare-brise : les équipements sont de premier ordre. Mais surtout, le sport est au rendezvous. Son V8 essence turbo, couplé à une boîte “intelligente”à 7 rapports, développe, à lui seul, 407chevaux. Il est donc BMW X6 Active Hybrid secondé par deux moteurs électriques, pour un gain supplémentaire Dimensions L : 4 890 mm ; de 78chevaux.Tout se passe l : 1 983 mm ; H : 1 709 mm. au niveau de la transmission Charges utiles sur laquelle ils ont été Poids à vide : 2 525 kg. Capacité du coffre à bagages : greffés. D’énormes câbles 470 à 1 350 l. de couleur orange vif font Moteur Huit cylindres en V, 32 soupes, la liaison entre les éléments diesel, TwinPower turbo, clés de cette chaîne injection haute précision, 4 395 cc. électromécanique. Le Deux moteurs électriques de 91 et 86 ch. Puissance totale : 485 ch. premier moteur électrique Freinage ABS à disques. assiste directement le bloc Boîte automatique à 7 rapports. Performances thermique, tandis que Vitesse maximale : 250 km/h. le second fait office 0-100 km/h : 5,6 sec. d’alternateur pour booster Consommation moyenne : 9,9 l/100 km en cycle mixte. son frère. Quand CO2 (g/km) : 231 grammes. le conducteur écrase Prix l’accélérateur, la bête se met À partir de 113 600 € à rugir, les trois moteurs
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poussant de concert. La tenue de route atteint des sommets, bien que ce modèle soit dépourvu du système DPC qui assure la répartition variable du couple entre les roues arrière droite et gauche. La direction se révèle particulièrement précise. Le freinage puissant et progressif s’accommode des 2,5 tonnes de l’engin. Cerise sur le gâteau : il est possible de rouler quelques kilomètres en mode tout électrique (full hydrid), pour un silence de fonctionnement total en ville. Quant aux consommations, elles demeurent dérisoires si l’on considère le gabarit de ce toutchemin hors norme. Nous n’avons pas dépassé une moyenne de 10 à 12 litres sur un trajet varié de deux cent cinquante kilomètres. Ce X6 économise deux à trois litres aux 100kilomètres-heure par rapport à son concurrent direct dans la gamme, le X6 50i.Alors que la technologie hybride le leste de 260 kilos supplémentaires. Il coûte aussi 20 000 euros de plus. Le prix de l’écologie.
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Tentations Le Chameau
La botte secrète de Normandie Solidité à toute épreuve, confort extrême, raffinement du détail… Depuis 1927, Le Chameau s’est construit une réputation hors du commun grâce à des modèles de bottes plébiscités aussi bien par les chasseurs, les agriculteurs, les pêcheurs que les ostréiculteurs ! ◆ L’aventure commence grâce à un homme,Claude Chamot qui, en 1927,est encore un inventeur qui s’ignore. Comme souvent à Cherbourg, il pleut et Claude Chamot,ingénieur agronome de formation,s’est réfugié dans l’arrière-boutique du magasin de souliers que tient son épouse, pour travailler à l’élaboration de nouveaux modèles.Parce qu’il a, hélas, constaté que les hommes de sa région sont mal chaussés en bottes, il s’essaie à la fabrication d’un modèle en crêpe naturel.Il convainc sans mal les chasseurs et paysans de la région de tester ces fameuses bottes.Le succès est immédiat : la maison Le Chameau est née. Malgré la guerre qui paralyse le pays,l’activité de son usine de Pont-d’Ouilly ne cesse de prospérer. À telle enseigne qu’en 1949, Claude Chamot décide d’ouvrir une usine au Maroc, mais sans jamais transiger sur la qualité,formant de vrais maîtres bottiers en Normandie.
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En 1950, Claude Chamot innove encore en créant une paire de bottes qui devient une légende,la Saint-Hubert.Première botte en caoutchouc doublé de cuir pleine fleur,elle se distingue par sa tige galbée, son “chaussant”, son étanchéité et sa haute résistance. Aujourd’hui encore, sa robustesse à l’épreuve des intempéries et des terrains difficiles en fait un modèle inégalé, rêve des chasseurs et vraie référence dans le monde agricole, chez les garde-chasse et les forestiers.« La reconnaissance de nos modèles par les agriculteurs,qui les portent à longueur de journée,est une formidable caution et cette proximité avec nos clients nous a permis d’apporter de
PHOTOS : LE CHAMEAU
par Diane Cernay
judicieuses innovations »,explique Romain Millet, directeur général de Le Chameau.Comme celle d’une nouvelle semelle qui amortit plus les chocs grâce à une étude de la morphologie du pied menée par un podologue. La Saint-Hubert, confectionnée à la main,se caractérise comme un modèle ajusté au chaussant, proposée en dix tours de mollet et seize pointures. Parmi ses secrets de fabrication,il y a sa prouesse de réunir les savoir-faire du sellier et du maître bottier. L’aspect unique de la Saint-Hubert déclinée en version haut de gamme, avec le modèle Héritage (une semelle bi-matière, un haut de tige gansé de cuir…), doit beaucoup à sa rigoureuse sélection des matières. « Notre botte en caoutchouc,fabriquée à la main, est unique au monde », souligne Romain Millet. Au fil des saisons, les gammes s’enrichissent et les modèles, ici la SaintHubert, se perfectionnent : un esprit dans la droite ligne de Claude Chamot (ci-dessus), l’inventeur de la marque.
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Ingrédients et dosages sont tenus secrets dans les usines… On y mélange le caoutchouc broyé avec des pigments, des agents protecteurs… longuement pétrie pour acquérir de la souplesse ; la pâte est ensuite présentée en bandes de trois mètres de long bientôt découpées en forme. Avant l’étape cruciale de la cuisson,chaque tige,chaque renfort, chaque empeigne est “latexé”, pour “souder” les parties chauffées sans qu’il y ait besoin de la moindre couture ou intégration de rivet. Surtout, le montage est un savoir-faire maison qui exige le tour de main d’un seul maître bottier par modèle. À force de recherche,la SaintHubert née d’une tradition artisanale toujours respectée, se décline en une centaine de références.Elle est un emblème et le symbole d’une belle authenticité pour Le Chameau qui fabrique, tous modèles confondus,plus de 300 références de bottes (avec une production de 350000 paires chaque année) et a obtenu récemment le Label Entreprise du patrimoine vivant, délivré par le ministère de la Culture. Boutique : 88,avenue des Ternes, Paris XVIIIe. Tél.:01.45.72.44.87. Sur Internet :www.lechameau.com
Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué
Les vacations d’art cynégétique continuent de bien se tenir.Comme en témoignent les dernières ventes avant la trêve estivale. ◆ Les collectionneurs d’art cynégétique ne désarment pas, si l’on en juge à l’intérêt qu’ils ont porté lors des dernières vacations qui viennent clore la première partie de l’année. Le 16 juin à Drouot l’Étude Millon & Associés et sa vacation“L’art et la cynégétique”entamait le sprint final avec un nombre très important de lots (535!), qui ont atteint pour l’ensemble 157085 euros.Dans la catégorie Dessins et tableaux –fortement représentés–,il faut signaler une huile de grande envergure (110 centimètres sur 159) de Gaston Gélibert,représentant un Retour de chasse au coin du feu,qui,estimé 6000 euros, a été adjugé 6800 euros.De son côté,Karl Reille est toujours à l’honneur avec un Bât-l’eau
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PHOTOS : MILLON&ASSOCIÉS
Beau fixe avant la trêve dans la Nation-sous-Valençay (Équipage du duc de Talleyrand) en lavis monogrammé a trouvé preneur à 2000 euros.On ne peut passer sous silence ce Lièvre blotti (dessin avec rehauts de couleur de 14,5centimètres sur 19) de Xavier de Poret,adjugé
2200 euros.Henri de Linarès s’est distingué avec un Trophée de bécassine (aquarelle de 40centimètres sur 30) parti à 1500 euros.Parmi les artistes contemporains,une toile de Blaise Prud’hon, représentant un Couple de lapins (60centimètres sur 81), est partie sous le marteau à 1100 euros.À rebours,on reste un peu dubitatif sur l’envolée d’une acrylique de Patrice Bac (89 centimètres sur 116) représentant un Vol de canards souchet qui a grimpé
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jusqu’à 5100 euros pour une estimation à 1500 euros. Les bronzes ont fait également sensation.À commencer par un Loup tenant un cerf à la gorge (1843) d’Antoine-Louis Barye, édition Barbedienne,parti à 5000 euros.Notons aussi un Sanglier à la souche (1846) de Pierre-Jules Mêne,bronze à patine issu de l’atelier Mêne Cain,adjugé 5200 euros et un Écossais montrant un renard à un chien (vers 1861,bronze à patine de 55 centimètres sur 29,1 et 28,1) du même sculpteur animalier a grimpé jusqu’à 5500 euros.Mais l’enchère record de toute la vacation a été remportée
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par un exceptionnel et rare Trot monté de H.R Vains (1848-1886), École française du XIXe siècle,qui s’est envolé à 14400 euros.Du côté des objets d’art,citons un lot de deux groupes en porcelaine polychrome représentant respectivement un piqueur et un chien,et un valet de chien et un chien sur un tronc faisant office de vase,œuvre du XIXe siècle et supposée d’Allemagne: estimé 3000 euros,il a été disputé jusqu’à 4500 euros.Plus abordable,une sculpture représentant une panthère en cuir noir de 205 centimètres sur 99,avec également de petits
accessible une carabine express Demas Vouzelaud calibre 9.3/74 est partie sous le marteau à 3000 euros.
au marquis de Fayolle a été adjugée 43750 euros (frais inclus) pour une estimation haute à 40000 euros. Et,d’autre part,un très beau Bât-l’eau (50,5centimètres sur 74) de Karl Reille, estimé 4000 euros, a grimpé jusqu’à 8500 euros.
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◆ Les grands collectionneurs ont aussi trouvé leur bonheur lors de la vacation organisée par l’Étude CoutauBégarie le 25 juin à Drouot.Avec 405 lots, cette vente a totalisé pour l’ensemble de ses adjudications 573149 euros mais précisons d’emblée que les lots d’art cynégétique se limitaient aux 139 premiers présentés. Du côté des Tableaux et gravures,la plus forte enchère a été remportée dans cette catégorie par
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COUTAU-BÉGARIE
◆ Autre vacation à laquelle il faut s’intéresser,celle organisée par l’Étude Cornette de Saint-Cyr le 25 juin à Drouot. Elle avait pour thème Affiches, dessins,tableaux anciens et du XIXe siècle,mobilier, tapisseries… et parmi eux, deux œuvres cynégétiques et plus précisément de vénerie ont fait sensation.Il s’agissait d’une part,d’un exceptionnel René Princeteau,intitulé Veneur mettant à la voie,de grande dimension (162centimètres sur 130,5),si rare à passer sous le marteau.Cette toile un peu accidentée qui avait appartenu
une exceptionnelle huile de grand format de Karl Reille (31,5 centimètres sur 39,5) intitulée Vloo et représentant une scène de vautrait,disputée jusqu’à 11659 euros soit un peu plus que son estimation la plus haute.Cette enchère
PHOTOS : MILLON&ASSOCIÉS - CORNETTE DE SAINT CYR
accidents,est partie sous le marteau à 1400 euros. Dans la catégorie Trophées et animaux naturalisés, de nombreux lots n’ont pas trouvé preneur mais on peut remarquer un Lion Panthera (3mètres de longueur de la tête à la queue) provenant de la collection Floriot, disputé à 2500 euros pour une estimation à 2000 euros. Comme souvent,ce sont les armes qui ont le plus agité la salle avec une enchère à 6800 euros pour un fusil à platines Holland & Holland (modèle Royal Hammerless éjecteur,calibre 12.70,canons juxtaposés de 76 centimètres et bascule et platines finement gravées de rinceaux feuillagés), enchère qui constitue quand même une belle affaire,ce lot ayant été estimé à 8000 euros. Un fusil à platines Purdey & Sons (calibre 12.70) a été disputé à 4800 euros, une carabine basculante Merkel avec crosse pistolet pour gaucher et deux lunettes Swarovski (de 12x50 et de 8x56 à montage pivotant), a grimpé jusqu’à 4500 euros.Plus
confirme s’il en était besoin la bonne cote de l’artiste (lire notre article page 80).Autre artiste toujours remarqué, un Relais de chiens de meute de Charles Olivier de Penne (27,5centimètres sur 41) a été disputé à 8346 euros (pour une estimation à 5000 euros). Il faut également citer une huile sur toile,intitulée Chienne de Louis XV et faisans (59centimètres sur 75),École française du XVIIIe siècle, d’après Oudry,adjugée 5155 euros.Réalisé à la plume et encre brune, Un cerf dans la forêt,École française du XVIIIe siècle (28centimètres sur 20 a grimpé jusqu’à 5891 euros,soit légèrement audessus de son estimation la plus
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PHOTOS : COUTAU-BÉGARIE
Enchères haute.D’autre part,une lithographie d’après François Desportes présentant Diane et Blonde,chiennes de Louis XIV estimée 500 euros et disputée jusqu’à 4050 euros. Quelques œuvres de valeurs étaient un peu plus accessibles comme une paire de lithographies, Bécasse et Perdrix rouge,d’Édouard Traviès,qui a été adjugée 1595 euros; une Étude
de cerf de Frédéric Rötig (24centimètres sur 33) a trouvé preneur à 1473 euros,une aquarelle gouachée de Gide, Chiens de relais au pied d’un arbre et trompe,datée de 1894 (59centimètres sur 43) est partie à 1657 euros.Pour les bronzes,plusieurs œuvres ont attiré l’attention.Une rare pièce à patine brun foncée –fonte ancienne d’A.Delafontaine– d’Alfred Jacquemart représentant un Couple de chiens de meute et leur petit (31 centimètres de haut)
est parti sous le marteau à 9818 euros.Un très beau Auguste Cain,Limier de l’équipage de la duchesse d’Uzès (45centimètres) a grimpé jusqu’à 5523 euros. Quelques œuvres relativement plus accessibles ont aussi été disputées comme une Chienne française“Belotte” de PierreJules Mêne (fonte datée de 1856,long de 30centimètres) qui a grimpé jusqu’à 3559 euros pour une estimation à 2500. Un Cerf couché se léchant (fonte ancienne de 25centimètres de hauteur) de Christophe Fratin a été adjugé 3682 euros. Signalons également dans cette même catégorie, la présentation d’une paire de serre-livres d’Ary Bitter, représentant deux éléphants en bronze en patine brune (28centimètres de haut,et 17 de long) adjugée 7364 euros. ◆ Malgré sa date tardive, le 28 juin,les collectionneurs ont été très nombreux à assister à la vente Chasse de l’Étude Aguttes qui s’est déroulée à l’Hôtel des ventes de LyonBrotteaux après une vacation de cette même étude consacrée aux Armes anciennes.Le total des adjudications chasse a atteint 146000 euros. La plus forte enchère a été
remportée par une paire de défenses d’éléphant d’Afrique de 13 kilos toutes deux d’un bel ivoire d’origine, non poli,
PHOTOS : COUTAU-BÉGARIE - CLAUDE AGUTTES
adjugée 4500 euros pour une estimation haute de 4000 euros. Autre catégorie à l’honneur,les armes avec,du côté des armes
blanches,une exceptionnelle dague de vénerie datée entre 1756 et 1762 avec manche ivoire à canaux et riche garniture en argent ciselé (longue de 38centimètres) partie sous le marteau à 3200 euros.Pour les Armes à feu,un fusil de chasse Purdey & Sons (calibre 12.70 gravure anglaise sur platines et bascule) a été disputé à 5300 euros. Un fusil Holland & Holland calibre 20.70 canons juxtaposés de 68,5 centimètres,crosse
anglaise en noyer veiné, a grimpé jusqu’à 4900 euros, et un fusil artisanal de Saint-Étienne calibre 12.70 présenté dans une très belle valise en cuir rouge,a trouvé preneur à 1500 euros. Au même prix a été adjugé un fusil de chasse Darne, calibre 12.70 modèle V.21 avec de belles gravures sur bascule. Dans la catégorie Objets cynégétiques,signalons un lot d’une suite de douze salerons en argent massif faisant portemenu avec pour chaque couvercle un animal (chevreuil,lièvre, cochon…) qui a plus que doublé son estimation en étant adjugée 1600 euros. Côté bijoux avec 15 lots présentés,il faut noter le succès d’une paire de boutons de manchette étrier en or jaune tressé et saphir disputée à 1000 euros. Plus artistique,un diorama en plâtre de Pierre-Jules Mêne représentant un Cheval à l’écurie a trouvé preneur à 1400 euros.Un ensemble d’aquarelles de Wahast (né au Havre vers 1800) provenant de la vente Jeanson a enchanté le public avec huit lots remarquables représentants des rapaces dont une aquarelle de faucon gerfaut (30 centimètres sur 20) a été
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disputée à 1800 euros.Les amateurs de vénerie n’étaient cependant pas en reste avec une huile de Tristan Lacroix datée 1900 et représentant les Chiens de meute (45 centimètres sur 72) adjugé 1000 euros. Plusieurs gravures de Cecil Aldin ont remporté un beau succès et une estampe couleur de l’artiste de 35centimètres sur 35,The Right Sort a grimpé jusqu’à 400 euros. Parmi les artistes contemporains, signalons une œuvre de Francis Berille,une lithographie d’une Bécasse numérotée 49 sur 150 (34centimètres sur 49) adjugée 130 euros et plusieurs œuvres de Patrice Bac qui connurent un franc succès dont une Étude de Bécasse (huile de 60 centimètres sur 80) et une étude de Fuligules,milouins et morillons (80 centimètres sur 80),toutes les deux adjugées 800 euros.
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Renseignements:
◆ Étude Cornette de Saint
Cyr, expert André Marchand 46, avenue Kléber, Paris XVIe. Tél.: 01.47.27.11.24. Avec la collaboration de Court’Art. ◆ Étude Millon & Associés, expert Pelage de Coniac, 19, rue de la Grange-Batelière, Paris IXe. Tél.:01.47.27.95.34. ◆ Étude CoutauBégarie, expert Éric Angot, 60, avenue de la Bourdonnais, Paris VIIe. Tél.: 01.45.56.12.20. ◆ Étude Aguttes, expert André Marchand, Hôtel des ventes de Neuilly 164 bis, avenue Charles-deGaulle, 92200 Neuilly-sur-Seine Tél.: 01.47.45.55.55. Ou Hôtel des ventes de Lyon-Brotteaux, 13 bis, place Jules-Ferry 69006 Lyon. Tél.: 04.37.24.24.24.
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Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué
À la veille des premières vacations de la prochaine saison, voici un éclairage sur quelques“valeurs sûres” de l’art cynégétique et quelques peintres oubliés qui méritent un regain d’intérêt.
Charles de Condamy (1855-1913) Il y a dix ans la cote de cet artiste au talent indéniable s’est envolée à la suite de la vente, par l’Étude CoutauBégarie le 11 juin 2001, d’une paire d’aquarelles adjugée 150 000 euros grâce à l’acharnement passionné de deux collectionneurs. On pouvait alors estimer qu’un acquéreur d’une œuvre de Condamy au milieu des années 1990 voyait la valeur de celle-ci multipliée par six ou par huit. Depuis, sa cote n’a jamais faibli
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tant pour les huiles de vénerie que pour les lithographies (une paire dépasse les 600 euros). Attention, il faut cependant bien connaître les œuvres de l’artiste pour ne pas se tromper. Sa « première période est la moins aboutie et la moins cotée », rappelle un expert. Il y a d’énormes écarts entre ses scènes de vénerie (plus de 10 000 euros pour une paire d’aquarelles) et ses chiens (aux prix très variables). Ces toiles de grandes envergures sont assez rares en salle et remportent un succès immédiat.La crise n’a pas affecté sa cote : on a vu, il y a peu, une paire de ses aquarelles gouachées représentant des scènes de chasse s’envoler jusqu’à 16 000 euros après avoir été âprement disputée. Aujourd’hui, les collectionneurs de Condamy gardent précieusement ses œuvres
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PHOTOS : COUTAU-BÉGARIE
Valeurs actuelles et valeurs à suivre
les plus admirables et on les comprend ! Attention donc à certains faux qui circulent sur le marché actuellement et qui sont heureusement refusés par les experts sérieux.
Léon Danchin (1887-1939) Cet artiste animalier est surtout reconnu pour ses lithographies (notamment de chiens), lithographies un peu dépréciées
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en raison de leur nombre sur le marché. À rebours, ses œuvres originales sont moins fréquentes en salles des ventes.Ainsi, ses fusains aquarellés ou gouachés partent autour de 3 000 euros.
Pierre Dubaut (1886-1968) Soutenu par un important collectionneur, cet artiste emporte depuis quelques
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Enchères PHOTOS : ÉTUDE THIERRY DE MAIGRET - COUTAU-BÉGARIE
années un succès d’estime. La cote de ses scènes de polos se négocie autour de 3700 euros tandis que les œuvres de grandes envergures peuvent grimper jusqu’à 6 000 euros.
Harry Eliott (1882-1959) Très à la mode depuis plus de dix ans, il bénéficie d’une cote qui n’a jamais vraiment décollé contrairement à ce que prévoyaient des collectionneurs et experts. Certains spécialistes estiment même que sa valeur reste artificielle, rappelant que celle-ci a été sérieusement révisée à la baisse ces dernières années. Il y a deux ans une aquarelle se vendait 4 500 euros contre guère plus de 2000 euros aujourd’hui.
Henri de Linarès (1904-1987) C’est un artiste solide, mais qui est malheureusement encore relativement confidentiel. Ses natures mortes sont souvent présentées par paire. Sa cote tourne autour des 1 000 euros pour une nature morte voire parfois
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moins (autour des 700 euros) et compte tenu de la qualité du trait de l’artiste, il mérite mieux et constitue une valeur à suivre. D’autant que ses œuvres majeures peuvent grimper lors de vacation jusqu’à 7 500 euros.
Charles-Olivier de Penne (1831-1897) Voilà encore un artiste de renom dont la cote fait preuve d’une remarquable stabilité mais aujourd’hui on ne voit
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quasiment plus de ses œuvres passées sous le marteau. Il fait en tout cas référence et l’on garde volontiers en mémoire la très belle vente le 11 avril dernier à Fontainebleau d’une toile intitulée le Départ pour la chasse adjugée 36 500 euros. À noter que ses plus belles cotes concernent ses scènes de vénerie : on ne peut désormais envisager d’acquérir une huile de vénerie à moins de 15 000 ou 20 000 euros.
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En revanche, ses scènes autres que vénerie sont plus abordables : il ne faut pas hésiter à en acquérir. Elles sont “sous-cotées”entre 3 500 et 5 000 euros pour une huile.
Xavier de Poret (1894-1975) Ses études et son trait quasi aristocratiques sont toujours autant appréciés des connaisseurs. En France, ses animaux de montagne
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Enchères Reboussin (1881-1965) C’est une valeur à suivre. Cet artiste animalier passionné de chasse et d’ornithologie, qui fut maître de dessin du Muséum
d’Histoire naturelle, est connu pour ses remarquables représentations d’oiseaux mais reste sous-coté. Ses oiseaux sont très accessibles avec des œuvres qui sont adjugées entre 200 et 500 euros. Il ne faut pas hésiter à en acheter.
Karl Reille (1886-1974) Avec Charles de Condamy, il est de toute évidence l’artiste animalier le plus stable. Surtout, il a pour caractéristique peu commune d’avoir une solide cote quelles que soient ses œuvres présentes en salles des ventes (il faut compter entre 7 000 et 10 000 euros pour une scène de vénerie de dimensions honorables). Selon certains experts, il faut miser sur sa production des années 1930-1950 ; pour d’autres, seules les années 1950 sont à privilégier, notamment les gouaches de cette période très abouties. En témoigne un Bât l’eau (de 50 centimètres sur 74) récemment parti sous le marteau de l’étude Cornette
de Saint-Cyr qui a grimpé jusqu’à 8 500 euros pour une estimation à 4 000 euros. Ses représentations d’équipages se négocient entre 3 000 et 4 000 euros. Reille est un artiste très présent : dans des périodes où les vacations cynégétiques sont nombreuses, il n’est pas rare de voir jusqu’à une vingtaine de ses œuvres passer sous le marteau devant un public de collectionneurs attentifs, à Paris comme en province.
représentés avec du gibier : ils peuvent grimper jusqu’à 1 000 euros.Tout comme ses scènes de chasse de dimensions honorables.
Georges Frédéric Rötig (1873-1961)
PHOTOS : COUTAU-BÉGARIE
ont peu d’amateurs (ce qui n’est pas le cas en Suisse) mais l’artiste est recherché pour ses représentations de petit gibier (gibier d’eau ou lapins), ses portraits un peu mondains. Sa cote varie entre 800 et 8 000 euros en France. Ses études d’animaux d’alpage sont très prisées sur le marché international.
Riab (1898-1975) La bonne cote de cet artiste russe s’est maintenue avec ses portraits de chiens adjugés autour des 700 à 800 euros. Concernant toujours ses chiens, rappelons que les plus prisés sont ceux de chasse,
Certaines aquarelles de cet artiste français mettant en scène des sangliers peuvent grimper jusqu’à 1 400 euros mais attention aux faux qui circulent sur le marché.
Antoine de Salaberry (1880-1915) Il est sans doute l’artiste animalier qui devrait le plus voir sa cote s’élever dans les prochaines années. Ses œuvres d’une qualité indéniable (en particulier ses scènes de chasse à courre) sont encore rares sous le marteau. Un dessin de cet animalier de talent est coté 3 000 euros et il faut compter 4 600 euros pour une aquarelle.
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Signets par la rédaction
Je suis châtelain…
Une aventure au XXIe siècle
de Thierry Gobet ◆◆◆ Longtemps cavalier de compétition et éleveur de chevaux, à l’instar des frères Guyot, propriétaires des châteaux de Saint-Fargeau et La Ferté-Saint-Aubin, Thierry Gobet, l’âge venant, a concrétisé sa passion pour les vieilles pierres en devenant acquéreur d’un château. Pas n’importe lequel, aux yeux d’un chasseur, puisqu’il s’agit de la demeure de la duchesse d’Uzès, La Celle-les-Bordes, proche de la forêt de Rambouillet où découple toujours l’Équipage de Bonnelles. Ce lieu de mémoire
de la vènerie française, propriété de ses descendants, était en indivision, ce qui explique sa mise en vente. L’auteur, homme de tradition et de culture, après avoir longtemps cherché le château de ses rêves, et le récit de sa quête est un vrai morceau de bravoure, a fini par devenir le moderne châtelain de La Celle. De la restauration de sa propriété au plaidoyer pour les métiers d’art et l’artisanat, en passant par une réflexion iconoclaste sur le comportement de l’État face au patrimoine, ce livre qui mêle aventure personnelle, histoire et sociologie, se lit d’une traite. Éditions Lettres du monde,190 pages,27,50€.
Chasses d’altitude
de James Jaquet ◆◆ Heureuse initiative des Éditions de Montbel que d’avoir songé à rééditer dans leur collection “Vers les cimes” des récits de chasse de James Jaquet, qui avaient été publiés en 1910 sous le titre Souvenirs de la hutte, la suite paraîtra en 1927 dans les Derniers souvenirs de chasse. Au vrai, James Jaquet est loin d’être un inconnu, puisque ce Suisse chassa comme un enragé sur les rives giboyeuses du Rhin et dans les Alpes autrichiennes du Vorarlberg, et collabora à plusieurs revues cynégétiques dont la célèbre Chasse illustrée. Et c’est justement ses pérégrinations alpestres qui ont été réunies dans ce premier ouvrage. « Centre de mes souvenirs en haute montagne,la hutte [la cabane de chasse] demeure pour moi,le témoin le plus vivant,le plus éloquent des journées inoubliables passées dans cette nature grandiose », écrit-il.Avec ses compagnons de chasse dont quelques-uns hauts en couleur, il va
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pratiquer en tous temps et en toutes saisons pendant un quart de siècle, surtout la chasse à l’approche des chevreuils, des cerfs et plus encore des chamois pour lesquels il vouera une passion… Tout comme pour sa hutte où le confort est des plus rustiques mais où la vie est égayée par un « petit vin rose du Tyrol ». Page après page, approche après approche, on comprend une fois encore que la montagne ne pardonne pas grand-chose, entre des marches éreintantes, de grosses frayeurs, des animaux fuyants ; mais une belle course entamée par un magnifique lever de soleil, ponctué par le tir d’un bel animal fait oublier toutes les fatigues, même celle avec un lourd chamois sur les épaules. James Jaquet nous livre un témoignage irremplaçable, celui des montagnards qui ont quasiment disparu dont“le vieux Michel” qui lui fit découvrir la chasse en montagne, ou encore Jörg, leur garde « bien découplé avec des muscles d’acier et des poumons à toute épreuve ». C’est encore la découverte de lieux quasi fabuleux comme le Rottwald (« que de trophées,que de souvenirs j’ai emportés ! »). Hélas, James Jaquet avait mangé ses vingt-cinq années de pain blanc. Sur ses chasses, il devait y retourner pour une saison de plus. C’était en août 1914 : un monde va s’écrouler, et il restera sur ses souvenirs…
Éditions de Montbel,291 pages,22 €.
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Signets Anthologie de la littérature équestre
de Paul Morand ◆◆◆ Parler de littérature équestre dans un magazine de chasse pourrait apparaître bien incongruauxespritschagrins…C’est oublier que les hommes de chevaux sont souvent des hommes de chasse, et que même s’ils ne lesontpas,ilspartagentcemême goûtpourlatradition,l’élégance, le goût de la chose bien faite, les campagnes et les futaies. Et puis qui peut résister à ce monument qu’est l’Anthologie de lalittératureéquestredePaulMorand, réédité grâce à l’obstinationdeJérômeGarcin–unautre écrivain et un autre homme de cheval– et à la passion de JeanLouis Gouraud. Cette Anthologie mérite sans hésitation aucune d’être à nou-
veau sur un présentoir, car, écritJérômeGarcindansune introductionéblouissante,«le géniedeMorand,danscetteAnthologie,futdecomprendreque les traités des écuyers n’étaient passeulementdesleçons,c’était aussi de la littérature ».Aussi, notre homme,pourtant toujours enclin à railler les écrivains, railler les politiques, qui était fou d’admiration pour ceux qui montaient bien et juste, avait patiemment « tout ce que,au fil de savie,lafréquentationdeschevaux,lacompagniedesécuyers et la lecture des maîtres lui avaient appris… ». Bref, dira-t-il, même si l’auteur de ce chef-d’œuvre qu’est Milady(«Àpartcela,cequej’écris est médiocre ») reconnaît n’avoir été qu’un piètre cavalier, « du
Un chasseur de loups en Gascogne Le Baron de Ruble
de Jean-Benoît Decorsière ◆◆ Voilà un homme que bien des chasseurs auraient aimé croiser, tant le baron Prosper Ruble est une figure digne de l’Ancien Régime, à la fois courtois et avenant, cultivé et de belles manières, aimant Dieu,sa terre,la femme qui lui fut donnée,et trop tôt enlevée,et la chasse aux chiens courants.On ne peut que féliciter Jean-Benoît Decorsière,déjà auteur en 2005 d’À courre,à cor,à cri et quelques autres chasses traditionnelles dans leTarn (ouvrage dont nous avions fait le compte-rendu), de rendre hommage à ce personnage, à ce veneur au feu sacré, symbole de cette France du XIXe siècle, où les campagnes et la chasse ne faisaient qu’un… Au fond, Prosper Ruble va voir le jour au bon moment, en 1799, après des temps pour le moins très difficiles. Il est de ces familles provinciales, ancrées dans leur campagne –en l’occurrence la Gascogne–, et richement possessionnées.Avant de s’installer, notre cher Prosper embrasse la carrière des armes, puis revient définitivement dans sa propriété du Bruca,« orphelin et pourvu
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moins,ai-je essayé tout ce que les hommes avaient écrit de bien sur le cheval ». Quel plaisir de lire, deparcourircetouvrage–même siGarcinnotequelesoublissont «éloquents» :onrêveavecVirgile, avec Montaigne,avec Buffon…
Et puis,il y a l’hommage aux grandsmaîtres,toujourspassionnants même si l’on n’est pas des adeptes forcenés de Pluvinel,de la Guérinière,de Baucher,du général L’Hotte, du général Decarpentry ou de Nuno Oliveira… Car,comme le disait Morand, « on y trouvera de la technique et de la poésie, du roman et de l’histoire,de la légende et des vérités classiques,depuis les sages avisdeXenophonjusqu’auxopinions de nos plus récents champions… » Bref, conclut Garcin, « la voici enfin,dans son jus,portée par l’ardeurd’unhommevieillissantquedes chevaux bien mis réconcilient avec lui-même».Cen’estplusdel’équitation, c’est une philosophie de vie. Actes Sud,455 pages,39 €.
d’une solide fortune ». Ce fervent catholique légitimiste (il refusera même de vendre un de ses chiens à l’impératrice Eugénie) ne s’arrêtera jamais de découpler (il montera à cheval jusqu’à l’âge respectable de… 90 ans !), avec ses célèbres bleus de Gascogne qu’il amènera dit-on à la perfection. De Toulouse à Montde-Marsan (il ira même jusque dans le Cantal !) –déplacements qui seront d’ailleurs immortalisés par Foudras dans sa Vénerie contemporaine, Ruble, qui est lieutenant de louveterie, chasse l’animal le plus difficile, le plus exigeant, le plus éreintant : le loup. Rien ne le détournera, pas même la disparition de sa femme Clara, qui l’affectera jusqu'à la fin de ses jours (à telle enseigne qu’il portera jusqu’à sa mort la cravate de chasse qu’elle lui avait tricotée). Il chassera ainsi le dernier loup du pays, où pendant dix-sept jours l’animal sera relancé… Après, faute de loups, il forcera encore de nombreux lièvres. Rehaussé par une iconographie de qualité, ce livre est bien plus qu’un livre de chasse, c’est un livre d’histoire sur toute une société qui ne savait encore qu’elle vivait ses derniers instants… Éditions de Montbel,175 pages,39 €.
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Le Seigneur de la jungle
d’Alain Pons ◆◆◆ Quel lecteur n’a en mémoire les extraordinaires récits de Jim Corbett, aux prises aveclestigresmangeursd’hommesdel’Inde à l’époque coloniale ? Après avoir beaucoup chassé et éliminé nombre de grands chats rayés,Corbett fut l’un des plus actifs défenseurs de l’espèce et le pionnier de sa protection.Sans que son action ait porté ses fruits, semble-t-il. Au début du XXe siècle, l’Asie abritait une centaine de milliers de tigres. En 2009, ils ne seraient plus que 5 000 disséminés sur une aire de répartition diminuée de 93 % ! Les causes ? Destruction du milieu naturel, raréfaction des proies, expansiondel’habitathumain,maladies,chasse, et surtout braconnage pour le trophée ou la pharmacopée asiatique traditionnelle. Malgré l’existence de réserves et de règlements nationaux et internationaux protégeant l’espèce,le tigre serait menacé d’extinction sur la majeure partie du continent asiatique. À travers une demi-douzaine de
chapitres, le lecteur découvrira l’origine et l’évolution du plus grand des félidés, son biotope naturel, de la jungle indienne à la taïga sibérienne,sa vie sociale et familiale,ses méthodes de chasse et, enfin, l’histoire millénaired’unecohabitation souvent conflictuelle entre l’homme et le fauve. Fruit de la collaboration d’un photographe animalier de talent,Alain Pons,et d’un vétérinaire et épidémiologiste, membre de l’UICN, François Moutou, ce livre, aprèsl’ouvragedel’écrivain américain Peter Mathiessen, comble un vide. Impressionnantes,les photos d’Alain Pons illustrent un textede“vulgarisation”de qualité.
Empreinte et Territoires, 128 pages,25 €.
Légumes pour saison de chasse Cuisine & Saveurs
de Thérèse de Fougerolle ◆◆◆ Pour notre plus grand plaisir, la collection Dîners de chasse des Éditions de Montbel change de registre, ou plutôt de royaume. Le gibier s’est évanoui le temps d’un livre pour laisser la place, toute leur place aux légumes. Sous la plume alerte de Thérèse de Fougerolle et son irremplaçable expérience, agrémenté de haltes littéraires de Dumas, d’Hugo, de Maupassant, du marquis de Foudras ou encore de Daudet, les honneurs sont rendus aux légumes, alors qu’ils ne jouent souvent qu’un « rôle secondaire qualifié de garniture » dans un plat de gibier. Avec Thérèse de Fougerolle, on prend le temps de savourer le goût de l’exquis, du craquant, des arômes et des jus imprégnés de cuisson. On prend le temps de couper les crosnes, de les humecter de gros sel puis de les rincer avant de les faire rissoler dans une sauteuse pour que
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naisse le moelleux une fois accommodés d’un jus de viande chaud. On prend de le temps de préparer une pâte à beignets, après avoir épluché les salsifis, les avoir trempés dans une eau froide citronnée pour éviter qu’ils ne noircissent, ébouillantés, mélangés à la pâte pour un bain d’huile frissonnante et servis avec ce lièvre tout juste sorti du four et exhalant le goûteux fumet de la rôtisserie. On prend encore le temps de débarrasser un chou de ses premières feuilles trop dures, de les découper en lanières, de les blanchir cinq minutes dans l’eau et de suivre les conseils didactiques du maître de cuisine aujourd’hui invité chez vous.Avec Thérèse de Fougerolle, on prend toujours le temps d’exalter la betterave rouge (à la crème !) l’endive (braisées à l’orange !), les oignons grelots, le chou du bocage, la pomme de terre, le fenouil pour redistribuer les rôles d’une pièce où l’acteur principal reste le gibier.
Montbel,96 pages,22 €.
Signets
Chasses d’Asie, d’Afrique et d’ailleurs
de Jacques Vettier ◆◆◆ DepuisladisparitiondeSachadeMontbel, le Dr Jacques Vettier est sans doute le chasseur français qui a conquis la plus riche collection de trophées de grande chasse à traverslemondeentier.AprèsGrandesChasses crépusculaires tome 2, paru en 2003, voici le tome 1 de son odyssée cynégétique,Grandes Chasses d’Asie,d’Afrique et d’ailleurs.Sous sa couverture cartonnée rouge, ornée en relief d’un élégant trophée d’éland de Derby,l’auteur a rassemblé les souvenirs et les récits d’une quarantaine d’années d’équipées cynégétiques, depuis son premier safari africain dans l’Ouganda d’Amin Dada où,pour le prix de deux billets d’avion en classe éco, il lui fut octroyé une licence pour quatre éléphants, deux lions, deux léopards, six buffles et toutes les antilopes en double ! Las, l’Afrique et l’Asie ont bien changé, et le constat que dresse le Dr Vettier est pour le moins désabusé. À l’en croire, il n’y aura plus que l’ex-Europe centrale à rester un
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territoiredegrandechassetraditionnel. Ailleurs, sous le signe du dollar, « la compétition forcenée,stigmate des sociétésnouvellessanstraditions, et la recordite ont donné lieu à des surenchères et à des classementsabsurdes»oùlavanité des uns le dispute à la cupidité des autres. Au-delà de ces considérations moroses,l’intérêt de ce groslivredequelque620pages, illustré de photos remarquables, réside dans les récits de chasses hors du commun menées par l’auteur. En Afrique, bien sûr, de la RCA à la Zambie, du Cameroun à la Tanzanie, et jusqu’en Éthiopie, sur les traces des Big Five, mais aussi du gibier le plus rare, bongo ou nyala des montagnes. Mais aussi en Asie, et c’est le markhor au Baloutchistan, l’urial au Pakistan, le mouflon géant dans l’Altaï, l’ibex dans le désert de Sind,le marco polo dans le Pamir russe ; en Amérique du Nord, avec le bighorn dans les Rocheuses, et le grizzly, et en Amérique duSud,aveclejaguargéantduPantana.Sans oublier l’Australie avec le buffle d’eau. L’auteur sait écrire, a l’art de retenir son lecteur par des considérations extracynégétiques, le sens des formules, et un certain humouracide.Lescommentairessurlespays, lanature,lesanimaux,lesméthodesdechasse, le tir,intéresseront tout chasseur,tandis que les souvenirs de quelques mésaventures consoleront d’autres de ne pas pouvoir marcher sur les brisées de l’auteur. À ces compliments mérités, ajoutons un bémol : l’élitisme et le snobisme très britanniques de Jacques Vettier peuvent agacer, de même qu’un narcissisme prononcé qui lui fait joindre aux clichés de chasse,de belles mais étrangesphotosdeluietdesafamille,signées d’Helmut Newton, dont on se demande ce qu’elles viennent faire dans un livre consacré à Diane. Montbel,620 pages,125 €.
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Le Plus Rare Volcelest du monde
de Marcel Boulenger ◆◆ Voici une rareté cynégétique qui aurait pu paraître dans la collection du baron Pichon au début du XXe siècle. Écrivain de la Belle Époque, Marcel Boulenger est aujourd’hui complètement oublié. Il fut, semble-t-il, un éblouissant causeur, doublé d’un veneur occasionnel. Extrait d’un recueil publié en 1904, Au pays de Sylvie, cette brève nouvelle touche à la fois à la chasse et au fantastique.Au cours d’une chasse à Chantilly, le narrateur fait connaissance de lord Bansborough, capitaine des chasses du roi George V qui, à l’issue du dîner qui réunit quelques veneurs, raconte, avec art, comment il lui est arrivé, en Écosse, de lancer une bête de vènerie inconnue, qui décima sa meute, avant de disparaître dans la mer, ne laissant pour témoignage de sa réalité que l’empreinte d’un sabot non ferré sur le sable, « le plus rare volcelest du monde ». À demi-mot, à travers quelques allusions, le lecteur devine que cet animal de vènerie inédit, pourrait être un centaure, issu de l’amour fou qu’un sportsman écossais, Rodolph Jermyn, aurait conçu pour sa jument Nausicaa… Entre Mérimée, Maurice de Guérin et Gabriele d’Annunzio, Marcel Boulenger livre une variation fantastique sur le mythe du centaure et sur le thème de la chasse surnaturelle. Rare, dans tous les sens du terme, ce texte étrange a suscité l’intérêt du préfacier et éditeur, Didier Dantal, qui l’a réédité pour le plaisir de quelques“happy few” épris de chasse et de littérature. Chez l’éditeur Didier Dantal, 44,rue du Mistral,77240 Cesson.
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Henri Quinque
“L’homme a dans ses gènes la chasse” À
l’heure où il est de bon ton d’écrire et de gloser sur l’environnement, le développement durable, la préservation et la protection des espèces, le Dr Henri Quinque détonne assurément. D’abord, parce que, chez lui,ces notions n’ont rien d’une posture de salon : celafait,eneffet,prèsd’undemi-sièclequecepassionné de nature, de flore et de faune parcourt pays et continents, pour découvrir et sauver des espèces en voie de disparition avec une rare constance et une abnégation sans limite. Une telle passion chevillée au corps n’est pas sans rappeler à bien des égards Félix Rodríguez de la Fuente, immense fauconnier espagnol et défenseur acharné et lucide du lynx et du loup dans les années 1960 et 1970. Cette action sans relâche l’a conduit à créer en 1999 le Conservatoire desanimauxenvoied’extinction(Cavex), avec le soutien, entre autres, de l’Unesco,du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et, depuis quelques années,de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature.Un conservatoire d’une exceptionnelle richessepuisqu’ilregroupeaujourd’hui 600 animaux rares. Davantage : son action a d’autant plus de force que le DrQuinque est chasseur et qu’il tient des discours sans préjugés ni tabous, qui ne sont guère dans l’air du temps, surtout chez les écologistes jusqu’au-boutistes. De son observationdesanimaux,delaresponsabilitédel’hommedans la nature, de la chasse… il s’en ouvre ici. D’où vient votre passion pour la flore et la faune ? Mon existence a été partagée par deux passions dévorantes : la chirurgie pour sauver les hommes et le secours, l’aide que j’ai pu apporter –et que j’apporte toujours et en-
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core– aux animaux en voie de disparition.Vous connaissez le dicton :“Rien ne résiste à une passion…” Pour les animaux,c’est la passion du cœur.Cela remonte à ma petite enfance, dans notre maison de Limoges. J’avais 3 ou 4 ans et je me dépêtrais sur ma chaise haute tant bien que mal avec des nouilles quand surgit une tourterelle, qui enleva délicatement une malheureuse pâte.Cet oiseau est resté :je venais de découvrir la vie animale. En avançant en âge, j’ai récupéré des oiseaux tombés,des chats abandonnés. J’avais même imposé un renardeau à ma mère, pour qui j’avais aménagé une pièce… Vous imaginez les problèmes que cela a posés ! Plus tard, pendant mes études de médecine,j’ai eu un aquarium, un petit singe saïmiri… Puis ce fut la rencontre avec des hommes d’exception,dont l’immense et éminent ornithologiste le Pr Jean Delacour. Ma passion m’a amené de l’île de Marajo à l’embouchure du fleuve amazone,au Cameroun,de la Haute-Volta à la Guyane, de l’île Saint-Vincent à la Nouvelle-Calédonie… Ce que j’ai constaté, découvert, m’a passionné, envoûté mais aussi, parfois, terrifié. Que voulez-vous dire ? Il y a quelques années, François Ramade, professeur émérite d’écologie, avait dressé dans son ouvrage le Grand Massacre un tableau sans concessions de l’état de la faune et de la flore de notre planète.Cette situation prévaut toujours, 15 % des espèces d’oiseaux et 25 % des espèces de mammifères sont actuellement en équilibre précaire,et menacées de disparition dans les prochaines années. Dans le même ordre d’idées, chaque jour, cinq variétés de plantes disparaissent définitivement et,chaque année,ce ne sont pas moins de 600 000 kilomètres carrés de forêt qui sont anéantis par le feu ou l’abattage. À mon très modeste niveau, j’ai récupéré des dizaines d’animaux qui ont disparu ou presque à l’état sauvage. PHOTOS : HENRI QUINQUE
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propos recueillis par Humbert Rambaud
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LE DR QUINQUE ET SA FIDÈLE QUEENIE. EN DESSOUS, AVEC NOIRAUD, UN CACATOÈS MICROGLOSSE DE NOUVELLE-GUINÉE EN VOIE DE DISPARITION. PAGE DE GAUCHE, SUR L’ÎLE DE MARAJO, SITUÉE À L’EMBOUCHURE DE L’AMAZONE.
Je pense au superbe amazone de Cuba (ce perroquet dont Christophe Colomb ramena deux exemplaires à la cour d’Espagne),au guarouba ou perroquet d’or,au microglosse, extraordinaire perroquet originaire de Nouvelle-Guinée, à la grue du Japon, magnifique oiseau s’il en était. C’est encore le singe-lion à tête dorée – l’un des singes les plus menacés au monde, les dernières réserves au Brésil ayant été saccagées–, les pinchés –petits singes tamarins sud-américains.Et puis, bien sûr,il y a le cagou de Nouvelle-Calédonie, classé par l’UICN dans le groupe des douze oiseaux les plus en danger de disparition immédiate,par la faute de l’homme,mélanésiens et européens. Sans oublier que le cagou doit compter avec les animaux prédateurs importés comme le rat gris et le rat noir, les cochons redevenus sauvages,les chiens,le feu et l’exploitation minière qui a morcelé son habitat forestier… Bref,le cagou n’a plus la possibilité de vivre sur ses terres. C’est pourquoi, nous avons le projet de le réintroduire dans le nord de la Grande Terre en Nouvelle-Calédonie. C’est d’ailleurs un des grands objectifs du Cavex : faire reproduire les espèces de notre conservatoire de la région parisienne et d’Anjou, et réintroduire ces espèces dans leurs milieux naturels. À vous écouter, l’homme en général serait le responsable et le prédateur majeur de la nature ? Je ne juge pas,je constate.En deux ou trois générations, notre planète a connu plus de bouleversements qu’en plu-
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sieurs siècles. À commencer par les progrès de la médecine –notamment les vaccinations– qui ont permis de prolonger la vie,en particulier dans les pays en voie de développement. Or,qui dit augmentation des populations,dit recherche d’espaces pour vivre. Ces territoires ont été conquis sur des espaces naturels,la plupart du temps de manière irréfléchie et anarchique.C’est au petit bonheur la chance. Pour vous donner un exemple, en Afrique centrale, quand des villageois ont besoin de 1 000 mètres carrés pour cultiver des patates douces,ils mettent le feu à la forêt ! Et ce n’est pas 1 000mètres carrésqui brûlent mais quelquefois 1 000 hectares selon la densité de la végétation et la direction du vent ! C’est la même chose en Amazonie. Il est bien difficile pour la nature de résister. Vous ne pouvez tout de même pas reprocher à l’homme de vouloir se développer… Absolument pas. On ne peut en effet pas le blâmer.Mais justement,c’est parce que nous sommes de plus en plus nombreux que nous nous devons d’être exemplaires et de nous donner les moyens de protéger et de préserver nos richesses naturelles. Et c’est là où l’homme a un rôle fondamental à jouer, et c’est pour cela qu’il faut espérer.À cet égard,l’histoire de la grue du Japon est tout à fait symbolique.Au temps des empereurs du Japon, personne n’avait le droit de la chasser, sauf l’empereur et sa cour.Puis au milieu du XIXe siècle,sa chasse fut autorisée : ce fut le début du drame à telle enseigne que dans les années 1920,il ne restait que… six couples.Devant cette ca-
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Confidences NOUVELLE-CALÉDONIE. CI-DESSOUS, LES SINGES-LION À TÊTE DORÉE ET LES CÉLÈBRES GRUES DU JAPON. “LA CHASSE N’EST AVEC DES CAGOUS DE
NULLEMENT INCOMPATIBLE AVEC LA PRÉSERVATION DE LA NATURE, À CONDITION QU’ELLE SOIT ENCADRÉE, SELON UN CODE D’HONNEUR, SINON ELLE SERAIT
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UN ACTE PARFAITEMENT MÉPRISABLE.”
tastrophe,des réserves ont été constituées et surveillées.Aujourd’hui,la population mondiale dépasse les 500 sujets. Cet exemple nous montre que si l’homme a une volonté farouche,beaucoup de choses ne sont pas irrémédiablement perdues. Est-ce à dire que dans une nature de plus en plus meurtrie, la chasse n’a plus sa place ? Je n’ai jamais dit cela.J’ai chassé dans mon adolescence dans le Limousin puis, plus tard,les grands animaux en Afrique, le sanglier dans les Ardennes… Je dois reconnaître que voir un gibier mort m’a toujours laissé des regrets et de la gêne. Je reste chasseur bien que,comme beaucoup de disciples de Saint-Hubert d’ailleurs, je sois plus intéressé par la chasse que par la prise. D’ailleurs, de plus en plus, mon appareil photo remplace le fusil et la carabine. Coup de fusil ou déclencheur de mon appareil photo, c’est le même combat du prédateur qui cherche le souvenir d’un moment fugitif. N’oublions jamais que l’homme a dans ses gènes la chasse. Tant qu’il existera, il sera marqué par la chasse. Même s’il n’est plus obligé de chasser pour se nourrir et assurer sa survie,il reste un prédateur,ne serait-ce que dans sa vie de tous les jours, dans sa vie professionnelle. L’homme prend toujours quelque chose à quelqu’un.Alors ne faisons pas preuve d’angélisme enrubanné de bons sentiments,l’acte de chasse fait partie de nos civilisations.Pour moi,n’en déplaise à certains écologistes, la chasse n’est aucunement incompatible avec la préservation de la nature,à la condition bien sûr que la chasse soit réglementée,encadrée selon une éthique et un code d’honneur,sinon elle ne serait qu’un acte parfaitement méprisable.C’est une banalité que de dire que l’animal sauvage doit pouvoir jouer sa partie. D’une manière générale, qui dit chasse authentique,dit gibier digne de ce nom.Cela implique donc une gestion et une organisation de tous les
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instants. Dans ces conditions, la chasse peut être admise, être une passion durable, à la condition sine qua non de ne pas mettre en danger la survie d’une espèce… Dans cet esprit, je dois dire que le comportement de certains chasseurs –ou prétendus tels– est tout simplement révoltant. Lesquels ? De prime abord,je pense à la chasse de la tourterelle au mois de mai dans le Médoc en France. Un véritable scandale car ces oiseaux arrivent sur la côte atlantique,fatigués de leur voyage d’Afrique,pour venir nicher.C’est inadmissible de tirer des oiseaux à cette époque, car c’est anéantir le capital. De la même manière,que dire des Français qui sont allés chasser, voilà plusieurs décennies, des gorilles au Congo avant de les faire naturaliser pour les montrer à leurs amis ? Je regrette aussi que trop de chasseurs aient une démarche mercantiliste : parce qu’ils ont payé pour avoir la possibilité de tirer tant d’antilopes,de canards… ils ne supportent pas quand le gibier n’est pas tout à fait au rendezvous.La malchance,les buissons creux,les caprices de la météo font partie de la chasse. Un gibier, cela se mérite. Comment expliquez-vous que la chasse ait de tels adversaires ? Avant tout par la peur de la mort. Dans un monde où tout est aseptisé,la mort ne fait pas très bien dans le tableau. Or, la chasse montre par définition la mort, même si elle ne peut et ne doit se résumer à cela. À rebours, on n’entend guère les adversaires de la chasse dénoncer les pauvres animaux que l’on élève en batterie dans des conditions effroyables.Lorsqu’on s’arrête quelques instants,il me semble que j’aimerais mieux être un faisan,une perdrix tuée en plein vol ou un lapin arrêté net après avoir fait un festin de serpolet sur la lande. ◆ Conservatoire des animaux en voie d’extinction, 98,boulevard de Courcelles,Paris XVIIe. Rens. :01.34.09.08.68 et http://cavex.free.fr Email :cavex@wanadoo.fr et hp.quinque@wanadoo.fr
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Découverte ◆
Lesbuffles dubout dumonde reportage et photos Guillaume Beau de Loménie
C’est aux antipodes, en Australie, dans la terre d’Arnhem, l’une des plus vastes réserves aborigènes, que nous sommes allé approcher le buffle d’eau asiatique. Une chasse extrême.
EN HAUT À GAUCHE : EN ROUTE VERS LA ZONE DE CHASSE ; EN DESSOUS, UN DES NOMBREUX COURS D’EAU QUI PARCOURT LE TERRITOIRE ; EN BAS, GRAHAM WILLIAMS ET SON CLIENT MICHEL. CI-DESSUS, KIM ET À NOUVEAU GRAHAM WILLIAMS. PAGE DE DROITE, LE TERRAIN D’AVIATION DE BULMAN. UNE DES PARTICULARITÉS DE LA CHASSE EN AUSTRALIE EST
QUE LES DÉPLACEMENTS EN VOITURE SONT POUR AINSI DIRE BANNIS.
◆ L
a chaleur est torride et le ciel est chargé de nuées couleur de cendre sur le bush australien, dont les seules réminiscences que nous possédons remontent à la lecture du beau roman de D. H Lawrence, Jack dans la brousse. Nous venons de quitter Darwin, capitale du Territoire du Nord. Nous sommes en compagnie de Graham Williams qui a su nous convaincre,sans difficulté aucune,de franchir la moitiédelaplanèteafindetraquerauxantipodes, le buffle d’eau. Avec nous, Michel, un Californien pur sucre, mais qui ne descend pas moins d’une fort ancienne famille française. Notre véhicule file sur la Stuart Highway, large route à double voie. Elle traverse l’îlecontinent, du nord au sud, de Darwin à Port Augusta, en passant par la mythique Alice Springs,aucœurdudésertdel’Australie.Quelque six cents kilomètres de route et de piste nous séparent de notre destination finale. C’est plus qu’il n’en faut pour recueillir de la bouche de Graham les réponses aux maintes questions quenousnousposonssurl’originedelaprésence encesterresaustralesdubuffled’eauasiatique… C’est au début des années 1800,entre 1825 et 1843,qu’ils ont été introduits en Australie.En petit nombre,moins d’une centaine de têtes, par petits groupes, et essentiellement depuis l’île indonésienne de Timor,située à deux cent soixantesix milles marins (cinq cents kilomètres) des côtes de l’île de Melville où ils furent d’abord installés, puis ensuite dans la péninsulevoisinedeCobourg.Ilsappartiennentàl’espècebaptisée en 1792 Bubalus bubalis par le naturaliste anglais Kerr et, outre ce nom de “buffle d’eau”, en français, ils sont encore connus selon les régions d’Asie d’où ils sont originaires, à l’état domestique, ou plus rarement à l’état sauvage aujourd’hui, sous les noms d’arni, de carabao ou encore de kerabau, et bien sûr water buffalo en anglais.
Ces animaux étaient destinés à l’origine à fournir en viande et en laitage les colonies qui s’établissaient de plus en plus profondément à l’intérieur des nouveaux territoires. Ainsi au fur et à mesure de l’avancée et du déplacement des colonies, de nombreux buffles furent abandonnés. D’autres recouvrèrent accidentellement leur liberté ; les crues parfois violentes, quiaccompagnentdanscetterégiontropicalelasaisondespluies, avaient souvent raison en effet des clôtures derrière lesquelles les buffles étaient tenus. Ils colonisèrent rapidement les zones humides du Top End, que l’on pourrait traduire par “l’extrémité supérieure”ou plus littérairement par les“territoires extrêmes”et qui désigne les territoires situés à l’extrême nord de l’Australie et de ce qui constitue aujourd’hui non seulement le
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Lesbufflesdubout dumonde G
RAHAM AIDE SON CLIENT
À FRANCHIR UN COURS D'EAU ; UNE BELLE TRACE DE BUFFLE ; ET, À DROITE,
GRAHAM A REPÉRÉ LE PASSAGE DE L’UN CI-CONTRE, UN SANGLIER RATÉ PAR MICHEL. LE BUFFLE QUE L’ON RENCONTRE EN AUSTRALIE EST L’ESPÈCE ASIATIQUE INTRODUITE AU XIXe SIÈCLE POUR NOURRIR LES COLONS, ET QUI A RETROUVÉ SON ÉTAT SAUVAGE…
D’ENTRE D’EUX.
Territoire du Nord, mais également le territoire voisin du Queensland et celui de l’Ouest australien, ces extrémités septentrionales étant les seules régions tropicales d’Australie. Une industrie se mit alors en place au début des années 1880avecpourobjectifprincipallacommercialisationdespeaux et de la viande de buffle. D’abord située entre l’Adelaide River et la Mary River,non loin et à l’est de Darwin,l’activité se développa rapidement en raison de la demande en viande de plus en plus importante de la part des compagnies minières quicommençaientàprospecterpuisàforerdanslarégion.Quant aux peaux, elles étaient séchées sur place, puis rapatriées sur Darwin, d’où elles étaient expédiées dans tout le pays, voire exportées.Les buffles sont chassés,tout comme au même moment les bisons dans les plaines du Grand Ouest, de l’autre côté du Pacifique. Cette chasse et les aventures qu’elle suscite sont rapidement, comme en Amérique, à l’origine de l’émergence d’une caste de chasseurs de légende qui contribueront largement à la naissance du folklore qui établiront la réputa-
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tion de terres d’aventure du Territoire du Nord. Edward Oswin Robinson,Robert Joel Cooper ou encore les frères Hardy, Frank et Harry, prendront une large part dans l’abattage des… cent mille buffles d’eau qui seront tirés au cours des vingt-cinq premières années de cette épopée. L’un d’entre eux, Paddy Cahill, restera célèbre pour avoir mis au point une technique de chasse sans doute inspirée des chasseurs de l’Ouest américain : elle consistait à forcer le buffle à cheval de façon à être en mesure de placer une balle dans l’épine dorsale de l’animal.Juste après la Première Guerre mondiale, Carl Warburton et autres LawrenceWhittaker,incapables de reprendre une vie normale après les épreuves du front, se lancèrent à leur tour dans l’aventure.Tout comme Tom Cole,chasseur de buffles et de crocodiles entre les années 1920 et 1930, et qui fut sans doute quant à lui le vrai“Crocodile Dundee”. Cette chasse et l’épopée qui en découla vont durer pendant soixante-dix ans,de 1880 aux années 1950.Durant toute cette période, elle sera quasiment la seule activité du Top End.Cette région inhospitalière,difficile d’accès,mal connue, est désignée comme la “Frontière” ; ce terme rappelle celui utilisé en Amérique pour désigner les territoires inexplorés. La chasse des buffles sera également pour longtemps le seul vrai lien entre les colons et les aborigènes de la terre d’Arn-
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hem, où nous nous apprêtons à pénétrer, et avec lesquels les relations ne sont pas toujours faciles.Et pourtant rien ne peut se faire sans eux.En tant que pisteurs,voire en tant que chasseurs bien sûr, mais également pour mener à bien les opérationsdedépeçage,desalageetdeséchagedespeauxdebuffles… Nous avons maintenant passé la ville de Katherine depuis une soixantaine de kilomètres.Graham,quittant la Stuart Highway,engage résolument notre véhicule sur une route secondairequis’enfonceàgauchedanslebush.Pendantquelques dizaines de kilomètres un mauvais asphalte subsiste encore. À Barunga, nous faisons une courte halte pour nous rafraîchir et prendre à notre bord l’assistant de Graham. Kim est un aborigène grisonnant, discret, volontiers pince-sans-rire, souventsilencieux,maisquinouslivreraaufildesjours,pourvu que l’on entreprenne de le questionner,maints récits passionnants sur la vie de ses semblables. Passé Barunga,nous roulons sur une belle et large piste de latérite d’un rouge profond, sang de bœuf, à moins que ce ne soit sang de buffle… Nous pénétrons enfin dans la terre d’Arnhem.Celle-ci,fut ainsi nommée en mémoire d’un navire hollandais le Arnhem qui avait exploré ses côtes en 1623. Elle a la particularité d’être l’une des plus vastes réserves aborigènes d’Australie. Comme pour toutes les réserves et les territoires aborigènes, il faut montrer patte blanche pour la traverser et à plus forte raison pour y séjourner. Le bush qui nous entoure est superbe. Il a des airs de cette forêt clairière que l’on rencontre au Cambodge. Ni trop dense, ni trop pelée.Les troncs blancs des eucalyptus ydominent,maiségalementengrandnombre celui d’arbres à larges feuilles épaisses qui
renforcentcetteressemblanceaveclabroussekhmère.Deplaceenplace,ils’éclaircit et laisse cours à de vastes étendues où ondule une herbe dense et qui les font ressembler à certaines savanes de l’Est africain. Parfois au contraire, il se referme, et il nous semble alors que nous abordons quelques forêts galerie de République Centrafricaine. Nous traversons de nombreux cours d’eau dont les eaux limpides glissent sur des lits d’un sable souvent rose et que bordent des bosquets d’eucalyptus ou parfois d’une sorte de rônier. Le jour décline et nous sentons avec la fin du voyage le poids de la fatigue et du manque de sommeil engendré par ce long “décalage”. Nous quittons la granderoutedeterresurlaquelledepuisdesheuresnotrevoituresoulèveunnuage dense de poussière rouge. Nous empruntons maintenant une petite piste qui ressemble à l’un de nos chemins forestiers.La brousse paraît se resserrer autour de nous,et nous nous sentons soudain plus proche de toute cette saga dont Graham vient de nous faire le récit. Ici le sol est presque essentiellement sablonneux. Le cours d’eau que nous longeons bientôt est encore gonflé des récentes pluies,mais d’ordinaire il peut être turquoise.Dans les derniers rayons du soleil, le bush se fait savane, et se pare de teintes mordorées. Puis à nouveau dans la pénombre qui s’installe, la forêt, le tronc blanc des eucalyptus qui luisent doucement sous les premiers rayons de la lune presque pleine, et le silence enfin : nous sommes parvenus au terme de notre voyage. Mais de l’avis général, il est trop tard pour monter le camp. La nuit est maintenant presque tombée et défricher le terrain avant de monter les grandes tentes, le tout à la lumière des phares, est un exercice que nul ne veut consentir. Aussi optons-nous pour le plus simple des bivouacs, des matelas jetés sur le sable au bord de la rivière et un feu dont nous espérons qu’il sauraéloignermoustiquesetrampants de toutes sortes dont l’Australie est si riche… Le ciel est d’une beauté à couper lesouffleetlespectacledesconstellations nous assure-t-il au moins une nuit sans pluie. Avant un dîner auquel nous faisons honneur et que Graham mitonne, lampe frontale en tête,sur le feu qui crépite maintenant gaillardement, nousnerésistonspasauplaisird’un bain dans la rivière qui coule sans aucunbruitsursonlitdesablerose. Instant bien heureux que celui de cette immersion nocturne sous les étoiles !Maislachaleurrestetorride
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et, en dépit de l’heure avancée, l’atmosphère est littéralement étouffante. Le matin, après une nuit éprouvante passée à lutter contre des nuées de moustiques enragés ou à suffoquer sous le drap pourtant mince qui nous enveloppe pour tenter d’échapper à nos tourmenteurs,nous sommes debout dès les premières lueurs de l’aube. Nousnesongeonspascettefois-ciànoussoustraireaumontage du camp et le début de la matinée est consacré à l’installation des vastes tentes dont nous gageons qu’elles nous assureront la nuit prochaine le repos que nous en escomptons… Ainsi découvrons-nous ce que nous avions déjà pressenti de la chasse en Australie.Ici,comme en Amérique du Nord,nul déploiement de“personnel”à l’africaine,ou comme en offre encore la plupart des zones de chasse d’Asie centrale, de Russie, voire d’Amérique latine. Chacun met la main à la pâte, participe aux menues tâches de la vie quotidienne,et si Graham assumevolontierslapréparationdesrepas–etdemaindemaître–, nul ne songe à fuir le ramassage du bois, ou le nettoyage de la vaisselle. Quant à la chasse, nul pisteur ne se présente pour délester le chasseur de sa carabine et chacun se
charge de son sac et de son eau.Et c’est fort bien ainsi,convenons-en… Ainsi, nous ne tardons plus longtemps à nous mettre en action. Nous apprenons ce faisant une autre particularité de cette chasse australienne ; les déplacements en véhicule sont pour ainsi dire bannis. Le plaisir de découvrir en “crapahutant”ce bush magnifique n’en est que plus grand. Nous rencontrons très vite les premières traces de buffle. Aux abords même de notre camp, nous relevons des “pieds” plus ou moins anciens et certains de belle taille. Sans doute la rivière attire-t-elle les groupes des grands bovidés, mais nous nous apercevons très vite que l’eau est omniprésente.Rivières, que l’on nomme ici creeks, étangs, lacs, marécages… l’eau est partout. Et les buffles, à en juger les traces, aussi. Cette première matinée et les deux journées suivantes, nous en verrons d’ailleurs de nombreux, isolés ou par petit groupe d’une dizaine d’animaux, plus parfois. Nous tenterons de multiples
Lesbuffles dubout dumonde
AUTRES SCÈNES D’APPROCHE. CI-DESSUS, GRAHAM WILLIAMS
OBSERVE LE TERRITOIRE DE CHASSE.
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COMME LES BUFFLES, LA LIBERTÉ IL Y A PLUSIEURS DÉCENNIES.
approches.Mais si nous avions un seul instant escompté une chasse facile,il faut déchanter. Dès qu’ils nous aperçoivent ou qu’ils nous éventent, les lourds animaux effectuent cette volte-face si caractéristique des buffles et s’enfoncent dans les taillis. La chaleur est toujours aussi étouffante et l’humidité écrasante. Outre les buffles, nous entrevoyons parfois de petits groupes de chevaux sauvages,une autre particularité de cette région.Ces animaux ont recouvré la liberté il y a plusieurs décennies, parfois à la même époque que les buffles, c’està-dire il y a plus de cent quatre-vingts ans. Ce sont parfois d’élégants animaux que l’on nomme en Australie brumbies. S’ils ne paraissent pas devoir présenter ici beaucoup de problèmes, ils sont dans certaines régions d’Australie si nombreux et constituent un tel péril pour les cultures qu’ils font l’objet de campagnes d’abattage à grande échelle, souvent menées à partir d’hélicoptères… Curieuse conception de l’écologie chez un peuple qui s’en réclame pourtant ! À notre grande surprise, nous apercevrons également de petits groupes d’ânes sauvages.Ici encore,l’histoire se répète.Ces ânes qui appartiennent pour l’essentiel à la race des ânes d’Afrique ont été introduits comme animaux de bât, mais aussi parce que les premiers colons se sont aperçus qu’ils offraient une meilleure résistance à nombre de plantes vénéneuses fatales aux chevaux. Mais pour les ânes comme pour tant d’autres espèces,animales ou végétales,le statut d’île de l’Australie va se révéler lourd de conséquences.En 1949,les populations atteindront de tels effectifs que l’espèce sera déclarée nuisible et des campagnes d’abattage massif se mettront en place.Pas plus que pour les autres espèces elles n’auront raison des ânes, mais leur développement est contenu. Dans la nuit du troisième jour, une pluie torrentielle s’abat sur le camp et nous louons l’abri de nos tentes sur lesquelles la pluie crépite dans un fracas qui ne prend fin qu’avec l’aube.Mais,bonne nouvelle,la canicule des premiers jours semble avoir pris fin,et l’hiver austral s’installe sans plus de transition.Il fait dorénavant durant le jour une température qui n’excède pas les 27 °C et nous apprécions soudain la nuit l’utilité des couvertures que nous a distribuées Graham en début de séjour, et qui nous faisaient jusque-là l’effet d’une douce plaisanterie… La fin du jour et le petit matin voient dorénavant un fin brouillard s’installer sur le bush et s’effiler lentement sur les eaux tièdes du cours d’eau qui traverse notre camp. Il confère parfois à l’ensemble un aspect de mystère et de roman-
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tisme mêlé qui ne doit guère différer de celui de bien des camps de chasse des premiers chasseurs de buffle de la terre d’Arnhem. Nous parcourons la zone de chasse en tous sens. Michel qui vit ici sa deuxième expérience australienne avec Graham a tiré il y a deux ans en compagnie de notre hôte un trophée imposant. Aussi notre guide s’efforce-t-il de faire aussi bien, sinon mieux. La brousse nous offre chaque jour son lot de surprises.Les serpents ne tardent pas à être delapartie.Ilsviennentnous rappeler que l’Australie en abrite plus de quatre-vingts espècesterrestresaunombre desquelles, et c’est une des charmantes particularités del’île,lesespècesvenimeusessupplantentlesnon-venimeuses. C’est le cas du taipan (Oxyuranus scutellatus) qui est considéré comme le serpent le plus venimeux au monde, loin devant les cobras et autres mambas noirs… C’est dire. Nous nous contentons pour notre part,d’un petit serpent brun commun, qui vient en deuxième place en termes de venimosité,et que Kim expédie d’un coup de bâton au beau milieu du camp… Nous ne versons pas une larme sur le sort de cePseudonajatextilisdontilyafortàparierqu’ileûtfaitdemême aprèsavoirmordul’und’entrenous.Maisnousredoublonsjuste d’une discrète vigilance. Nous dérangeons parfois au gré de nos pérégrinations des grappes de roussettes à tête grise (Pteropus poliocephalus) que les Australiens baptisent flying fox,tant la gueule de ces imposantes mais inoffensives créatures, que notre passage arrache à leur repos la tête en bas dans l’attente des premières ombres du crépuscule, ressemble à celle du renard. Parfois encore à l’approche d’un cours d’eau ou d’un marigot, un discret remous à la surface de l’eau signale le plongeon rapide d’un crocodile d’eau douce, baptisé crocodile de Johnson(Crocodylusjohnsoni).Endémiqueàl’AustralieduNord et au territoire du même nom,l’espèce cède toutefois en taille (guère plus de 3 mètres) et en dangerosité à sa cousine d’eau salée (Crocodylus porosus) qui sévit sur la quasi-totalité du littoral le plus septentrional d’Australie.Encore appelé crocodile de mer, crocodile marin ou crocodile à double crête, Crocodylus porosus est avec le crocodile du Nil le plus grand (jusqu’à 7mètres) et le plus puissant reptile vivant. Il est la cause de
Lesbufflesdubout dumonde N
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nombreux accidents souvent mortels,au contraire de l’espèce d’eau douce réputée, au moins en Australie, non dangereuse pour l’homme. À une ou deux reprises, nous sommes bien prêts de conclure notre traque quotidienne.Mais le vent parfois violent et instable qui a fait son apparition vient souvent au dernier moment contrarier nos projets. Pourtant il faut essayer de conclure. L’avant-dernier jour se lève, et en dépit de densités que l’on peut comparer à bien des zones à buffles d’Afrique de l’Ouest ou de l’Est, le nôtre court toujours.La chaleur a refait son apparition et le ciel est à nouveau chargé de nuées menaçantes.En fin d’après-midi,nous décidons de tenter à nouveau notre chance sur un groupe aperçu il y a quelques jours à moins d’une heure de marche du camp. Le grand buffle espéré sera-t-il au nombre de ceux-là ? C’est Kim qui les aperçoit en premier.Mais les lourds animaux prennent la tangente,emmenés par une vieille femelle au trophée certes imposant, mais qui n’en est pas moins une vieille femelle… Le sort semble s’acharner sur nous.À son tour,Graham soudain nous désigne un deuxième groupe qui ne semble pas nous avoir éventés et qui s’avance perpendiculairement à notre marche.Au milieu du petit troupeau d’une vingtaine de têtes se détachent la silhouette trapue et le double croissant si caractéristique d’un mâle dont Graham paraît vouloir se contenter. Un rapide conciliabule entre ce dernier et Michel,et l’affaire est rapidement entendue. Nous entamons une prudente et silencieuse approche vers le groupe dont nous n’allons pas tarder à croiser la route. Mais soudain, la voix de Kim nous cloue sur place : « There is an other male here » (“il y a un autre mâle ici”). Le “ici” aurait dû nous mettre la puce à l’oreille, mais nous n’en entreprenons pas moins comme un seul homme de scruter le bush aussi loin que la végétation environnante le permet… En nous regardant,Kim nous rappelle à l’ordre sur un ton mifigue, mi-raisin, qui, cette fois, nous met la puce à l’oreille : « No,here… » (“Non, ici…”). Et tous ensemble de découvrir à moins de dix mètres sur notre gauche un mâle de bonne tenue,l’air sans doute aussi sidéré que celui qui ne manque de s’afficher sur nos visages et qui paraît ne pas perdre une miette du moindre de nos mouvements ! Graham bondit sur le côté,tout en intimant à Michel de faire feu. Le coup claque et le buffle accuse le coup terrible de la .375. Il entame une volte-face qui le présente cette fois-ci de profil. La carabine de Michel claque de nouveau et jette le mâle à terre. À son tour, l’express de Graham fait entendre sa voix… Le corps de l’animal tressaute sous l’impact. Dans un dernier étirement douloureux, il semble vouloir allonger ses antérieurs pendant que ses pattes arrière labourent doucement le sol.Puis s’immobilisent enfin.Le crépuscule s’installe lentement sur la terre d’Arnhem et sur le bush australien. ◆
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TOURISME
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Australie du Nord Territoire naturel par Quentin Brienne
Le Territoire du Nord s’étend sur 1,3 million de km² pour deux cent mille habitants: c'est une des régions les moins peuplées du monde
qui abrite Darwin, la plus petite des capitales australiennes et le parc national de Kakadu inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.
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À DROITE, UNE FAMILLE ABORIGÈNE. PAGE DE GAUCHE ET EN HAUT, UN ABORIGÈNE SUR UNE PLAGE À DARWIN, EN DESSOUS, LA MARINA DE CULLEN BAY, BORDÉE PAR DES VILLAS DE RÊVE, TOUTE PROCHE DE DARWIN. CROCODILE SUR LA RIVIÈRE ADÉLAÏDE. ET UNE VUE DU PARC NATIONAL DE KAKADU. GRAND COMME L’ÉCOSSE, IL EST HABITÉ PAR LES ABORIGÈNES DEPUIS PRÈS DE 40 000 ANS, ET POSSÈDE PLUS DE 5 000 LIEUX LIÉS À LA CULTURE ET À LA RELIGION DE CE PEUPLE.
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CUBOIMAGES/LEEMAGE
DECO/ALAMY
À
Darwin, à la descente de l’avion, après plus de vingt heures de voyage depuis Paris, en dépit de la coursive mobile et de sa fraîcheur toute relative dans laquelle il s’engouffre pour rejoindre l’aérogare, un souffle chaud et moite enveloppe soudain le voyageur.Il annonce de façon presque palpable, les tropiques retrouvés. Les formalités de douane et de police sont rondement menées par des fonctionnaires au sein desquels paraissent se côtoyer toutes les ethnies sinon de la planète, de l’Asie assurément. Ils témoignent de cet espoir de nouvelle vie que“l’îlecontinent” représente toujours pour cette Asie toute proche et vers laquelle Darwin est la porte d’entrée. Il ne sert à rien au voyageur de se précipiter immédiatement à la découverte de la capitale du Territoire du Nord.Darwin ne présente,en effet, qu’un intérêt relatif.Décalage horaire oblige,autant donc sacrifier dans un premier temps, et sans état d’âme,à un repos réparateur… Les hôtels de “tourisme” foisonnent et se trouvent à chaque coin de rue.Reposé,rafraîchi et restauré, le voyageur peut envisager une visite de Darwin.
En une demi-journée de marche à pied, l’affaire est bouclée… Darwin est construite sur une sortedepéninsuleetlaville“active”n’occupeguère que la superficie d’un arrondissement parisien. Darwinfutenpartiedétruirele19février1942 par un raid aérien japonais mené par la même escadre de bombardement qui, quelques mois plus tôt,avait anéanti la flotte américaine de Pearl Harbour. L’Histoire veut que ce bombardement de la ville vît l’utilisation de plus de bombes qu’au cours de l’attaque de Pearl Harbour. Ce qui restait de Darwin, après ce premier raid, fut détruit au cours des mois suivants.Reconstruite, et même modernisée tout au long de la guerre,et aprèsquelesbombardementseussentcessé,laville fut à nouveau gravement endommagée le 25 décembre 1974 par un cyclone,fréquent dans cette région tropicale, qui détruisit à son tour 70 % des bâtiments de la cité… Darwin est donc aujourd’hui une ville moderne, en constant développement, mais dont la destination essentielle semble être le farniente de plus au moins haut de gamme, entre plages très belles qui bordent la ville (pour les plus éloi-
PHOTOS : CUBOIMAGES/LEEMAGE - STEFFAN HILL/ALAMY
Australie du Nord Territoire naturel
UNE COLLECTION DE PEINTURES RUPESTRES
UNE DES INNOMBRABLES PEINTURES PARIÉTALES ABORIGÈNES DU PARC DE KAKADU. CI-CONTRE, UNE AUTRE VUE DU PARC : L’INTÉRÊT DE CE SITE REMARQUABLE RÉSIDE ÉGALEMENT DANS LA RICHESSE DE SA FLORE, DE SA FAUNE ET DE SES PAYSAGES QUI NE SONT PAS
SANS RAPPELER CEUX DE CERTAINS PARCS DE L’OUEST AMÉRICAIN.
gnées) navigation de plaisance et de luxe. Celle-ci a son port d’attache dans la belle marina de Cullen Bay,à trente minutes à pied du centre-ville.Cette marina, bordée par des villas de rêves où accostent des embarcations de même envergure, abrite également quelques-uns des meilleurs restaurants de la ville, souvent de poissons et de fruits de mer comme il se doit. Au crépuscule, ils offrent un intermède bienvenu aux restaurants et bars bondés, bruyants et sans intérêt culinaire, du centre-ville où se presse une faune cosmopolite. Au vrai,le véritable attrait de Darwin et de sa région ne se trouve pas dans la ville elle-même, ni en dépit d’une végétation souvent luxuriante dans sa ceinture résidentielle qui s’étire à sa périphérie sur quelques dizaines de kilomètres carrés,maisdanslesnombreuxparcsnationauxquientourentDarwin. Le plus célèbre de ces parcs, et celui qui a le plus contribué au renom du Territoire du Nord est le parc de Kakadu : grand comme l’Écosse,il est situé à un peu plus de deux cents kilomètres de sa capitale. Le nom de Kakadu provient de la prononciation erronée de gagadju qui désigne une langue aborigène parlée dans la partie nord du parc. Habité par les Aborigènes depuis près de 40 000 ans, le site de Kakadu abrite plus de 5 000 lieux liés à la culture et à la religion de ce peuple
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(le parc possède une des plus importantes concentrations au monde de peintures rupestres).Mais outre ces richesses historiques et culturelles qui ont incité l’Unesco à inscrire le parc au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1981,l’intérêt de Kakadu réside aussi dans la richesse de sa flore et de sa faune, et dans celle de ses paysages.Gorges impressionnantes,chutes d’eau qui le sont tout autant, marécages inquiétants… Kakadu n’est pas sans rappeler ceux de certains parcs de l’Ouest américain. Parmi les essences remarquables de la flore de Kakadu, on peut citer entre autres 39 des 47 variétés de mangrove et des arbres aussi remarquables et imposants que le banyan ou le kapokier. Quant à la faune, elle abrite entre autres curiosités, 60 espèces de marsupiaux et autres espèces placentaires, 280 espèces d’oiseaux, soit un tiers de la population ornithologique d’Australie, 117 espèces de reptiles, 25 de grenouilles et 53 de
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PHOTOS : GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE - PAUL KINGSLEY/ALAMY
poissonsd’eaudouces…Aprèsavoir tenté d’observer quelques-unes de ces espèces, le visiteur pourra achever la visite par une descente de la rivière Katherine, au sud du parc et nonloindelavilleéponyme.Comble desréjouissances,ilpourrafinirlasoirée par un dîner sous les étoiles et sur le même bateau à fond plat qui lui aura fait découvrir les méandres de la paisible Katherine, avant de rejoindreDarwinpourunreposmérité, à moins qu’il ne soit temps de s’enfonceraucœurdelaterred’Arnhem, à la poursuite des buffles d’eau… ◆ Nous remercions Air France de nous avoir aidé à la réalisation de ces reportages.
Carnet de voyage Comment y aller ? Air France dessert l’Australie en partenariat avec la compagnie Qantas. Cinq destinations sont possibles via Singapour ou Hong Kong (Sydney, Melbourne, Perth, Adelaïde et Brisbane). Pour aller à Darwin, nous avons pris un vol Air France jusqu’à Singapour (14 heures de vol, vol direct). Puis au départ de Singapour, et dans la foulée, nous avons embarqué à bord de la compagnie australienne low-cost Jet Star, mais de fort bonne tenue : les avions sont neufs (Airbus), les vols quotidiens et le personnel sympathique. Il faut compter environ 1 600 à 1900 euros en classe touriste aller-retour Paris-Paris. Quelles formalités ? Signalons qu’un visa est nécessaire pour les citoyens qui ne sont ni australiens, ni néozélandais. Il s’obtient gratuitement et en moins de cinq minutes sur Internet. Sur place… Darwin abrite de nombreux hôtels. Mais, particularité australienne, ou à tout le moins darwinienne, qu’il est bon de connaître :
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lors d’une réservation par Internet, lesdits hôtels exigent le paiement intégral et non remboursable du séjour… Quelle monnaie ? 1 euro vaut 1,50dollar australien. Quel climat ? Comme c’est presque un continent, le climat est très variable : tropical au Nord jusqu’à froid dans le Sud. Ne pas oublier que les saisons sont inversées par rapport à celles de l’hémisphère nord. L’hiver – de juin à août – est en principe tempéré. Et entre décembre et janvier, c’est l’été et la saison des pluies dans le Nord tropical. Se protéger ? Pas de précautions particulières en ville. Darwin, comme le reste de l’Australie, ne connaît pas
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le paludisme. Quelques cas de dengue dans le Queensland. La fièvre jaune n’est pas exigée pour les voyageurs en provenance d’Europe. En brousse : compte tenu des points d’eau abondants, les moustiques peuvent l’être aussi… donc il est nécessaire d’avoir répulsifs, manches longues le soir, moustiquaire… afin d’éviter de se faire dévorer. Mais le voyageur a plus de chance de se faire attaquer par un croco, que d’attraper le paludisme ! Attention, l’Australie abrite deux ou trois des espèces de serpents les plus venimeuses au monde : le taipan et le brown snake en particulier. Les guides ont rarement de sérum, mais que le chasseur se rassure, les morsures sont encore plus rares… Quelques sites utiles… www.australia.com www.france-embassy.gov.au www. airfrance.com
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“Chasseur de bongo”
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0
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DE DROITE, LA CLAIRIÈRE MAGIQUE DU CAMPEMENT DE
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placés par l’indispensable fret nécessaire au fonctionnement du campement de chasse de Salaka,notre destination finale. Sans prévenir, sans même demander l’autorisation de la tour de contrôle le pilote sud-africain lâchelacavalerie.Àdroitedelapiste Zone de d’envol,leBoeingrutilantdelaCachasse YAOUND É mair paraît désespérer d’un éventuelrepreneur…Çayest,nouslaisRain sons derrière nous les cahutes grises Fores t Safa ri des faubourgs de Douala au labyrinthederuessouventinondéessous l’effet des pluies diluviennes. Nous sommes en juin,le début de la saison des pluies. Désormais plus rien ne nfin l’espoir renaît… Avec plus de deux heures de retard,le Dornier228 pourrait nous empêcher d’honorer notre de l’Africa’s Connection vient de se po- rendez-vous avec ceux qui furent les presersurl’aéroportdeDouala.Unefoistous miers habitants du pays, les pygmées les quinze jours le petit avion basé sur Baka. Après moins d’une heure et le surl’île de São Tomé au large du Gabon assurelaliaisonentrelacapitaleéconomique vol de Yaoundé noyé sous les cumulodu Cameroun et la forêt équatoriale de nimbus,l’aventure,lavraieserait-ontenté l’Est,ce bout du monde où personne ne de dire, peut commencer, celle qui inva, sauf… nous. Rapidement le plein de quiète, qui tourmente en même temps kérosèneesteffectué,tandisquelessièges qu’elle attire. Confronté pour la preinoccupéssontdébarquésetaussitôtrem- mière fois au spectacle de la forêt équa-
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toriale,noussommessubmergéparl’émotion.Survolons-nousuneforêt,tantnotre vocabulaire semble d’une pauvreté absolue à exprimer cette immensité de verdure puisque le mot océan est réservé au domaine maritime ? Depuis les airs, nous retrouvons un peu de nos bonheurs d’enfant et de ses rêves éveillés,bercé par le ronronnement des moteurs, nous slalomons sans la moindreturbulenceentredegrosnuages noirs dont les éclairs lèchent le bout de nos ailes.Au milieu de la variété des verts dont aucun ne semble avoir été oublié, certains arbres isolés détonnent et se singularisent par leur accoutrement jaune serinouécarlate.Aubruitdenosmoteurs, on imagine des milliers d’yeux s’élever en direction de la canopée. Ils se nomment céphalophes, gorilles, buffles, éléphants, sitatungas, hylochères, sans oublier bongos le principal objet de notre visite. « On descend,c’est dommage fait trop beau… » De cette phrase sibylline,JeanJacques,notre voisin nous annonce l’imminence de l’atterrissage. Jean-Jacques est guide de chasse et broussard, ayant
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compagnonsFrédéric,leresponsablede lazonedechasse,àl’économatdesMauritaniens,point de passage obligé avant de rejoindre le campement.Il s’agit de lasupérettelocaleoùl’onachètelesproduits de première nécessité indispensables comme le cassoulet pour reconstituer le jarret des chasseurs en bivouac. À l’intérieur de la boutique, rien ne semble avoir changé depuis Tintin au Congo, si ce n’est la télévision et un match de Coupe du monde de football en direct.Un marabout barbu auboubouimmaculénousprometpour demain soir une écrasante victoire des Lions indomptables face aux Japonais. Il prétend même pouvoir entraver l’équipe du Soleil-Levant avec des « lianes invisibles »… Derrière nous le vigile du poste de sécurité de Lokomo referme sa grande barrièreaprèslepassagedusecondpickup Toyota de notre caravane. Ce geste symboliselavéritablecoupureavecnotre monde :pendantquinzejoursnousn’aurons plus de contact avec l’extérieur. Désormais nous dépendons exclusivement de la volonté de Kumba divinité monothéique de la forêt et de nos anges gardiens Baka.Sans eux,il n’est pas envisageable de s’aventurer en forêt équatoriale. >>
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tout quitté pour répondre à l’appel de l’Afrique. Pour ce périple, il a emmené Jean-Claude l’un de ses amis. Comme pour nous,il s’agit de la première visite en forêt équatoriale. Eddy est le quatrième complice de notre équipée,c’est lui le grand ordonnateur de cette aventure,il tutoie le chiffre incroyable d’une centaine de safaris en savane ! Plus que la chasse,c’est un sentiment charnel qui le lie désormais à ce continent. Peinant à trouver son chemin entre les grands arbres, les sipos, les sappelis et autres parasoliers,le pilote nous offre une dernière frayeur mais le Dornier finit par rebondir sur la latérite… Au momentdedescendrelesquelquesmarchesdelapasserelle,laforêtafricainenous empoigne. C’est d’abord l’odeur acre où se mêlent la sueur et la fumée omniprésenteduboisquiadumalàseconsumer à cause de l’humidité permanente. Puisc’estcetessaimsilencieuxd’enfants dont les grands yeux ingénus semblent vouloir percer le mystère de notre visite. Plus loin un troupeau de chèvres reprend ses droits au milieu de la piste ! Impatient,notre pilote échange les passagers et repart pour Douala. LevillagedeLokomooùnousnous trouvons vit grâce à sa scierie de l’exploitation des bois précieux. Nous ac-
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Molo bongo “Chasseur de bongo” DAMA BONDIT DU PICK-UP POUR OUVRIR “UMPA”. UNE ÉMOUVANTE RENCONTRE AVEC UN “BOBO”, UN “GORILLE” EN BAKA. ET UN PANGOLIN, LE “MANGEUR DE FOURMIS”… MIRACULÉ À LA SUITE DE L’INTERVENTION D’EDDY. LA PISTE À LA MACHETTE
Combien sont-ils ? D’après les autorités camerounaises les Baka seraient environ30000àpartagerleurnomadisme avec le Gabon voisin.À part des concessions vestimentaires – car il n’est pas rare de voir au beau milieu de la forêt une mauvaise copie d’un maillot du Paris-Saint-Germaindûàl’envahisseurchinois ! –, leur mode de vie n’a guère évoluédepuislepaléolithique.Latailledeces chasseurscueilleurs(1,35mètreaumaximum) leur permet de se faufiler sous les
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lianes ligneuses. S’il est exceptionnel de rencontrer en forêt les dômes des cases traditionnelles construites en feuillages parlesfemmes,leurculturedemeuretoujours intacte. Notamment la fabrication des arbalètes traditionnelles en complément de l’utilisation des produits dont ils enduisent leurs flèches et sagaies. Après tant d’années d’exploitation de leur forêt sans recevoir aucune compensation,les pygmées acquièrent maintenant un semblant de reconnaissance.
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Ainsi leurs arbres sacrés notamment les ébènes ne sont plus abattus,de même ils peuvent continuer à vivre librement leur existence de nomades avec les activités associées de pêche et de chasse ou la cueillettedeschampignons.Bienqued’un naturel discret,il est assez facile de communiquer verbalement avec nos anges gardiens. Ils parlent et même parfois écriventlefrançaisgrâceàl’enseignement prodigué par les missionnaires.Après la Première Guerre mondiale, le Cameroun colonie allemande a été divisé à partsinégalesentrel’Angleterre pour la partie occidentale et la France pour la plus grande partie orientale. Ainsi donc l’immense région Est dite “du Soleil-Levant” issue d’un découpage trèsrécentparlefrançais. En route… Nous partageons l’arrière de notre voiture avec une jeune femme,l’épouse du cuisinier,commesesformes la trahissent.Ce voisinage n’arrange rien à l’exiguïté d’un habitacle gavé selon la coutume africaine dans le moindre interstice.Avec galanterie,nous lui proposons de porter avec elle un peu du fardeau qui l’encombre des genoux au menton. Nous essuyons un « Ça va patron » agrémenté d’un large sourire carnassier. Ici, il est impossible d’échapper auqualificatifgênantde“patron”enguise deperpétuelpointfinalàchaqueéchange verbal. Le soleil est là, les vitres ouvertes engendrentunagréablecourantd’airdans la voiture, de même l’excellente qualité delapistepermetd’apprécierpleinement ce premier contact avec la forêt. Parmi toutescesessencesexotiquesauxboisprécieux et au feuillage persistant, il nous semble retrouver ici les feuilles d’un châtaignier,un peu plus loin celle d’un hêtre ou encore la silhouette rassurante d’un
Molo bongo “Chasseur de bongo”
DEPUIS LA VIGIE, ATOMOS CONTRÔLE LES TRACES AU CŒUR DE LA CATHÉDRALE VÉGÉTALE. FRÉDÉRIC ET DAMA DATENT LE “BROUT” DU BONGO. ON NE S’EN REND PAS COMPTE, MAIS LA MORT EST PARTOUT, COMME UNE OMBRE QU’ON NE VOIT JAMAIS. DE LA PISTE.
chêne. Si ce n’est cette armée de troncs lisses, vertigineux, qui transportent aux étoilesleurscouronnesdeverdure.Enfait à cet endroit, la forêt primaire n’a pas encore totalement repris ses droits après la dernière coupe ancienne d’une vingtained’années.Moinsdedeuxheuresplus tardvers18heures,notrecaravaneestbrutalement engloutie par la nuit.À cet instant, nous découvrons ébahi une splendide clairière sur les contreforts d’une vallée au fond de laquelle murmure la rivière Salaka. Grâce aux projecteurs et à un gigantesque brasier le campement de Rain Forest Safari baigne dans une reposante lumière ocre. Le voici enfin, le dépaysementavectoutessesfamillesvenuesnous faire la fête,nous souhaiter la bienvenue et retrouver Eddy dont le nom baka est “Molo bongo”,le chasseur de bongo.Ce
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nom date de l’année dernière quand Kumba le récompensa de son assiduité àchasserenluioffrantsonpremierbongo après trois éprouvants safaris ! Le bongo ? C’est le Graal du broussard,sifurtifetsisplendide.Laplusgrande des antilopes de forêt peut peser jusqu’à 400 kilos. Ce Tragelaphinae est le seul avec l’élan dont les femelles portent des cornes. Son pelage ras et luisant est mimétique à l’ombre mais s’illumine littéralement,telleuneapparitionflamboyante rousse, sous le moindre rayon de soleil. Son torse est parcouru de 12 à 14 rayures
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d’un blanc immaculé. Pendant longtemps, cet aristocrate ne fut pas apprécié à sa juste valeur, alors on le chassait occasionnellement entre deux traques de l’éléphant de forêt. Si sa chasse aux chiensdatedemoinsd’unquartdesiècle, il est bien difficile d’en attribuer la paternité à un guide. Sans crainte de nous tromper, nous pouvons affirmer que les pygmées la pratiquent depuis des temps immémoriaux. Car il existe une polémique entre lespartisansdel’approchepuredubongo et ceux de la “chasse aux chiens”. Une
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CI-CONTRE, MONGO ENTOURÉ DE SES
CHIENS PORTE UN CÉPHALOPHE À DOS NOIR.
choseestcertaine :l’humeurbelliqueuse du bongo permettra toujours, lors du ferme, d’identifierunefemelle,notammentàsescornes. Nousl’expérimenteronsaucoursdenotre séjour où les chiens tiendront au ferme une énorme et courageuse femelle et son petit.On comprend bien qu’il en est tout autrement lorsque l’on tire presque au coupd’épauleuneombrefurtiveàtravers les baliveaux… La chasse aux chiens permet également de choisir son trophée et d’épargner un mâle trop jeune. C’est avec le cerveau embrumé de bongos, de chiens et de lianes qu’à 5 heures nous sommes réveillés par un «Bonjour,patron».«Collo,collo,collooo…» comme pour nous rappeler à l’ordre,un grand calao rappelle de l’autre côté de la Salaka. Carabine sur l’épaule, la haute silhouette d’Eddy, notre chef de section,
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rejoint déjà les troupes pour le rassemblement matinal au pied du drapeau camerounais,commeautrefoisdansleHoggar. En hâte, nous engloutissons la dernière bouchée des délicieuses crêpes de Lambert le cuisinier. Les équipes de chassesontorganisées,chacunecomporte un guide,son chasseur,cinq Baka et cinq chiens, sans oublier le chauffeur. Ce petitchien fauveetnoir estl’objet detoutes les attentions de la part de leurs maîtres ; les queues coupées évitent d’être saisies par les gorilles en prélude d’un écartèlement ou d’une projection contre un tronc d’arbre. Avec leurs oreilles pointues, ils ressemblent à leurs représentationssurdesbas-reliefségyptiens.Après leurs combats contre Hercule, selon la mythologie, les pygmées auraient-ils
Jours de C HASSE ◆
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quitté avec leurs chiens les rives duNilpourl’Afriquecentrale ? Ce matin, Jean-Jacques guide Jean-Claude dans sa quête d’un éléphant de forêt. Selon JeanJacques, les populations d’éléphants sont satisfaisantes au Cameroun tant en forêt qu’en savane. Son critère d’appréciation consiste dans ses nombreusesobservationsdefemelles suitées de deux petits. L’un de l’année, l’autre généralement « âgé de cinq ou six ans ». À rebours, les beaux mâles font défautfauted’avoirtropsouvent«oublié» qu’ilfaut«aumoinsquaranteanspourfaire un éléphant ». Eddy ne tirera plus d’éléphant : « J’en ai fait le serment » après avoir était gracié par l’un d’eux au cours d’un safari qui faillit très mal finir. Pour lui,« les lions comme les éléphants sont des êtres supérieurs », en aucun cas des gibiers. Nous sommes en route pour la“savane d’Aimé” ? Ici chaque point stratégique relié par un réseau d’environ deux cent cinquante kilomètres de pistes secondaire porte un nom particulier. Papillon,Troiscartouches,ChantieràGeorges…souvenird’unehistoireparticulière.
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Molo bongo “Chasseur de bongo”
UNE FEUILLE FAIT OFFICE DE GOBELET. ATOMOS, EDDY ET LES CHIENS DANS LA SAVANE DE BENGOU. CI-CONTRE, UN HYLOCHÈRE, LE PLUS GRAND DES PORCINS, ET LES PISTEURS PYGMÉES. PAGE DE DROITE, UN CHIEN SE FAIT CHARGER PAR UNE FEMELLE DE BONGO.
Aimé,lebobsurlesdreadlocks etpétardauxlèvres,estun«artiste musicien » comme il se définit lui-même est l’un des habitantspermanentducampement.Frédéric l’a investi d’une fonction de confiance :«changeurd’ampoulesélectriques». Il n’est « pas encore chasseur » comme il nousl’aconfiébienqu’ilsoitâgéde32ans! Une chose est certaine un beau jour, il estvenuproposersesservicesenéchange de renseignements sur une saline particulièrementappréciéedesbongos.Chose incroyable le renseignement se révélera de premier ordre. Chaque matinée se déroulera d’une façon immuable.Les pygmées regardent de part et d’autre de la forêt. Dès qu’ils entrevoientlamoindretrace,ilstapentsur le capot,et tout le monde descend et vérifie… Pour cette première matinée, au
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bout de trois quarts d’heure de piste, Ndjemou (“Petite Fleur” en baka) alias Vincent vient de garer le “Toy” en bordure du ruban de latérite.Pourtant nous nedétectonsaucunsigneparticulier,malgré une observation attentive des abords. De quelques coups chirurgicaux de sa machette, Nola ouvre une porte magique à droite de la piste.Il entre le premier dans l’autre dimension, alors, en guise d’encouragement, Molo bongo Eddymesusurre :«Tutesouviendras,nous sommes les derniers à chasser ici, dans vingtansonferaofficededinosaures.»Pour nous,ilétaitencoretroptôtpourdécrypter la portée de ses paroles, tout allait trop vite, trop fort.Tout était trop nouveau.
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On ne se rend pas compte mais la mort est partout, comme une ombrequ’onnevoitjamais.C’est oppressant, angoissant… Nous descendons,nousmettonsnospas exactementdansceuxdeRoméo. La progression n’est pas difficile,seules quelques lianes vertes légèrement abrasives obligent à quelques contorsions. Le sol où courent quelques racines est jonché de feuilles mortes aux senteurs de vieux bouquins. Seul aux endroitsoùparvientlesoleiletdanslesjeunes coupes de bois croissent les herbes et les fougères. Soudain devant, Eddy entame un pas de gymnastique avant de trépigner sur place. Nous venions de croiser nos premières fourmis processionnaires. En Afrique, il n’en existerait pas moins de 2 500 espèces.Il suffit d’avoir un jour testé leurs terribles mandibules capables de découper exactement un parallélépipède de viande pour nous laisser… un impérissable souvenir. S’il n’y avait que les fourmis, il y a les redoutables mambas noirs, impressionnants serpents qui dégringolent des arbres, ou encore la non moins redou-
tablevipèreduGabon.Nousenferonsl’expériencequelques jours plus tard.J’étais en train de suivre le pisteur Atomos, quand il m’annoncera tranquillement : « Patron, vipère du Gabon.» Malgré une proximité de moins de 2 mètres,mes yeux écarquillés ne pouvaient percevoir le mimétique reptile.Au bout d’au moins une minute, j’étais parvenu à détecter une infime partie de la queue.Je devais catégoriquement viser « la tête », insistait-il.Car,pour Atomos,il n’était pas question de perdre une partie de la viande… Une autre longue minute fut nécessaire pour expédier la dragée de mon calibre 12 en direction d’une feuille morte parmi tant d’autres. À peine la charge était-elle arrivée qu’il s’emparait à pleine main du serpent. Et sans aucune appréhension.La vipère mesurait 1,65mètre et était grosse comme le bras. Ce fut l’occasion de lui demander comment il nous soignerait en cas de morsure.Sans équivoque, sa réponse fuse : «Tu meurs avec la vipère ou avec le serpent… vert ; pour les autres,on te soigne avec la pierre noire patron » (sic). À rebours, preuve de la nature très culturelle de la peur,si les pygmées ne craignent ni les serpents ni les araignées,lorsdescontactsrapprochésaveclesbongoslorsqu’ils tiennentaufermedeschiens,ilsgrimpentparfoisauxarbres ! Cette expérience explique à elle seule pourquoi ici il ne faut jamais quitter la trace des pygmées. Pour le moment, quelquesdizainesdemètresplushautsdesfeuillestressaillent aux déplacements des singes qui ricanent de nos déboires. Rapidement, notre vision s’est adaptée à la semi-obscurité. Les heures passent et notre sentiment d’angoisse se renforce, qui ne se calmera pas les jours suivants… Le bruit et
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Molo bongo “Chasseur de bongo”
FRÉDÉRIC DUMONT ET UN BEAU BONGO TIRÉ CETTE SAISON. CI-CONTRE, LES BAKA TRANSPORTENT, ARRIMÉ PAR DES LIANES, LE BONGO D'EDDY. CI-DESSOUS, LE RETOUR AU CAMPEMENT ET LE TRIOMPHE ROMAIN DE MOLO BONGO.
la peur incontrôlable sont partout.Quelquefois, c’est un cri lugubre qui déchire la forêt, en fait un céphalophe attrapé par les chiens… C’est encore des bruits d’eau,de feuilles qui se froissent dont on nesaitjamaissicelavientdevous,oud’une araignée… Frédéric se penche pour poser le dos de sa main sur l’empreinte du sabot en deux parties d’un animal.« Plus de quatre doigts de large, un beau bongo adulte ! » Nous comprendrons les propos de JeanJacques lorsqu’il se plaignait du beau temps néfaste à la chasse. En effet en l’absence de pluie, les traces peuvent demeurer plusieurs jours, seuls les pygmées sont alors capables de les dater. L’idéal consiste en une pluie nocturnepoureffacerlesvieilles traces,à condition qu’elle cesse bien avant le lever du jour lorsque les animaux arrêtent de circuler. Dans ce cas, la moindre piste ou le sol de chaque saline fait office de véritable revoir très lisible.
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Malgré cela, Atomos est formel « traces bongo,c’est pour la nuit patron ». Un bongo est donc venu ici lécher les indispensables oligoéléments de la saline et se désaltérer entre deux bombances de jeunes pouces. Aussitôt s’égayent vers les quatre points cardinaux nos pygmées avant d’entamer une conversation sous la forme de sifflets à une et deux syllabes. Nous demeurons seuls en compagnie d’Eddy et Frédéric.Tous les trois, nous essayons de décrypter le code de communication des Baka.Trèsclairement,nousdétectonsdes interrogations et des réponses. Moins d’un quart d’heure s’écoule lorsque Dama réapparaît avec les cinq chiens avec,à leur tête,Médor le chef de meute à l’oreille cassée.Comment a-t-il
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pu aller les chercher aussi vite à la voiture ? Mystère. Simultanément un sifflement différent parvient à nos oreilles et ranime cette petite flamme dans chaque œil de lameutequenousformonstoushommes et chiens.Nola le sage qui « a passé quarante ans », comme disent les Baka en référence à une si longue expérience,savait exactement la piste empruntée par le bongo lors de son retour au bois. Depuis maintenant une heure, nous cheminons. Autour de nous, les chiens apparaissent seuls ou en petit groupe pour aussitôt s’évanouir dans la pénombre. La peur y est toujours écrasante. Il faut redoubler d’attention, car si jamais les chiens mènent des buffles ou des éléphants,etreviennentversnous, les ennuis peuvent être sérieux dans cette forêt où l’on ne voit pas à dix mètres. D’ailleurs, un jour, nous avons cru notre dernière heure arriver quand un des pisteurs hurla « Éléphant» :cefutunedébandade effroyable… Au bout de six à sept heures de pistage, le bongo ne sera paspouraujourd’hui.Lelendemain et les jours suivants, le programme sera identique, mais décidément le
NE MANQUEZ PAS VOTRE SAISON, TIREZ SAKO...
bongo ne faillira pas à sa réputation de “furtivité”. Nous comblerons ces buissons creux par des prises de céphalophes où nous remarquerons des traces de collet (le braconnage est, hélas, endémique). Dix fois, le bongo était là, dix fois il s’évanouira. Qu’importe, l’aventure est là, comme cette rencontre avec un gorille, ou ce retour de chasse où Eddy marchait juste devant moi sur la roide piste.À gauche, nous venions à peine de percevoir un bruissement sous les frondaisonssimultanémentàunplongeond’Atomos.Unbref remue-ménage suivit,avant de retrouver dans le faisceau de nos lampes frontales Atomos tenant par la queue une drôle de bête couverte d’écailles semblant arriver en droite ligne de la préhistoire. Un mets de choix, peut-être aussi succulent qu’une bonne vipère du Gabon. L’animal fut aussitôt identifié par Eddy comme un pangolin donc « protégé ! ». La perspective d’enfreindre la loi ne nous donna guère l’impressiond’émouvoirleBaka.«Atomos,jetedonne3 000francs si tu relâches le pangolin », proposa Eddy.Finalement le pangolin eut la vie sauve pour 5 000 francs,c’est-à-dire 8 euros. Unefortune.Unefoislepangolinrelâché,nousdûmesconserver jusqu’à l’arrivée un œil derrière la tête afin qu’un de nos acolytes n’aille en douce récupérer l’animal. La chasse du bongo aux chiens a quelque chose d’irréel dans cette nécropole de sève.En particulier quand hommes et chiens doivent démêler un“change”.Aussitôt,nous assistons au partage des compétences entre Baka. Tandis que l’un fait les “devants”, l’autre tourne autour de nous pour tenterdereleverledéfautàlapériphériedel’enceinte.Lacommunication des sifflets reprend aussitôt entre les hommes courbés en deux cherchant le moindre indice de piste,le regard au comble de la concentration.Celle-ci retombe sur un coup de sifflet et l’on repart dans une nouvelle direction. Épisodiquement un des pygmées nous présente sur une grande feuille les laissées de l’animal de chasse.Un jour enfin,la chance sera avec nous.Pour Eddy,nous sommes sur labonnepiste.Unsignenetrompepas :«Depuisquelquetemps, la piste du bongo zigzague comme les buffles avant de se coucher,c’est bon ça… il veut se coucher », nous murmure-t-il à l’oreille.Cesigne,c’estMichel,sonmaîtreenmatièredegrande chasse,qui lui a enseigné.À la seconde même,au-dessus,de nous, une voix rageuse gronda « Médor ! ».Aussitôt la chorale des chiens se mit à l’unisson.Le ferme allait-il tenir jusqu’à notre arrivée ? Sac à dos jeté, chapeau arraché par une liane, figure griffée par les branches, à bout de souffle, nous arrivons. À cet instant le plus périlleux de notre chasse, les Baka n’eurent qu’un cri adressé au chasseur : « Attention aux chiens. » À l’ordre de Frédéric, Eddy eut le temps de placer une balle meurtrière de sa .375 juste quand l’animal rompait le ferme. Que dire de notre retour au campement, sinon que,pour la première fois,nous avions expérimenté le sens romain du mot“triomphe”. Sous les palmes et au milieu des chants polyphoniques des femmes et des enfants auquel répondait le chant des chasseurs,nous partagions sa victoire avec Molo bongo. La forêt, la beauté, les dangers… L’Afrique m’avait marqué à jamais. ◆
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Reportage ◆
Le seigneur du
Vallespir reportage et photos Tristan du Solier
UNE DES VUES DU HAUT VALLESPIR ET, PAGE DE DROITE ET EN HAUT, UNE ANTILOPE PYRÉNÉENNE ACCOMPAGNÉE D’UN ÉTERLOU DONT ON REMARQUE QUE LES CORNES NE DÉPASSENT PAS ENCORE EN HAUTEUR SES OREILLES.
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I
MPITOYABLE,
ÉREINTANTE ET TOUT À LA FOIS GRANDIOSE… L’APPROCHE À L’ISARD DANS LES
PYRÉNÉES
EST UNE CHASSE HORS DU COMMUN.
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Le seigneur du Vallespir 0
100 km
LES PYRÉNÉES Perpignan
Haut Vallespir
Zone de chasse
◆
Tu veux le tenter ? me chuchote Joël dans un souffle.
Suprême preuve de confiance ! La question peut paraître anodinemaispasici,pasmaintenanttantuneapprocheàl’isard réunit toutes les vertus que doit développer un chasseur. La patience,la constance sont élevées au firmament quand après d’éreintantes heures de marche, parfois à genoux, tantôt à plat ventre, il faut être capable d’un ultime effort si bref, si violent pour“fignoler une position”. Et rien n’est encore gagné… À présent,il s’agit de maîtriser son émotion pour tuer proprementenunefractiondesecondependantlaquellel’animal se découvre.Voilà pourquoi l’approche de l’isard représente bien plus qu’un mode de chasse mais la chasse dans l’acception la plus authentique du sens.
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L’APPROCHE COMMENCE
Nous terminions notre approcheetlemaîtreparcesmots brefs, sans fioriture, venait d’adouber l’élève. Sobrement, presquepudiquement,ilvenait de me faire comprendre que je m’étais montré digne des montagnesetdeleurshôtesqui nous reçoivent aujourd’hui.Là-haut à quelques centaines de mètres, un très rare “isard blond” du Haut Vallespir dans les Pyrénées-Orientales gorge ses poumons d’athlète de la divaria, le parfum de sa vallée. Depuis l’arrête minérale de son promontoire, nous l’imaginons hésiter à changer de vallée, à DEPUIS LE PLATEAU DU DÉPART, JOËL NOUS DÉSIGNE SON POSTE DE CHASSE FAVORI. CI-DESSOUS, NOUS DÉBUTONS PAR UNE… DESCENTE, À LA RECHERCHE D’UN ÉCRAN VÉGÉTAL PROTECTEUR.
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quitter l’Espagne. « Non pas encore… » Joël retient la bretelle de mon sac et tend son bâton. « En gagnant ces petits sapins,tu peux t’avancer encore de quelques mètres. Et surtout ne cherche pas à corriger ton tir… » En quelques secondes,le dénivelé est avalé.Désormaiscouchédetoutmonlong,j’essayedefairecorpsavec la montagne. Mes tempes cognent au rythme d’un cœur qui refuse obstinément de ralentir.Aussi, il m’est impossibledesuperposerleréticuledelaSwarovskiavec l’animal ; presque instinctivement, je diminue le grossissement à 12. Mais c’est encore insuffisant, et je dois lâcher le fût de l’arme pour la stabiliser et maintenir la crosse de la main gauche. « Qu’est ce que tu fous ? » Discrètement, mes trois compagnons m’ont rejoint. Guy, le fidèle compagnon de chasse de Joël, s’impatiente. Comme pour lui donner raison,à la seconde de presser la détente de “briser la petite tige de cristal”, selon la métaphore de ce que doit être un excellent départ de carabine, notre isard s’évanouit derrière un rocher. Peut-être pour toujours… Mes compagnons me jettent des regards lourds de reproches, tant il est vrai que ce voyage pyrénéen, nous en avions rêvé depuis des semaines.Depuis un coup de fil au cours duquel Joël nous proposait de venir visiter son armurerie de Perpignan. Là, au cœur de son atelier naît ce qui représente pour nous la quintessence de la carabine artisanale à verrou, les meilleures sinon les plus belles armes, les célèbres Dorléac & Dorléac. Plus encore, comme savent si bien le faire les Catalans, il nous avait communiqué l’amour de sa montagne,celui
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Le seigneur du Vallespir “DÉTECTER AVANT D’ÊTRE DÉTECTÉ”
CE PRÉCEPTE EST LA BASE DE TOUTE CHASSE À L’APPROCHE, LA RÈGLE EST ENCORE PLUS VRAIE FACE AU GIBIER DE MONTAGNE.
CI-DESSOUS, APRÈS
QUELQUES HEURES DE CRAPAHUT LES VISAGES COMMENCENT À SE CREUSER ; QUELQUES INSTANTS DE POSE POUR SE RECONSTITUER
– UN PEU – LE JARRET.
des grands tétras, des lagopèdes, des “sangliers d’altitude”. C’était décidé : nous devions de toute urgence nous rendre dans le Haut Vallespir à l’endroit où la piste se transforme en pelouse d’estives en direction de l’Espagne,et arpenter le décor pastel immortalisé sur les enluminures du Livre de la chasse où Gaston Phébus accule un « bouc sauvage » pour lui expédier un carreau d’arbalète. À Perpignan, la nuit fut courte et agitée.Au moment où nous pensions sombrer dans les bras de Morphée surgissait le fantôme des grands chasseurs de montagne, le docteur Couturier à la poursuite de l’un de ses “cinq cents chamois” ou l’abbé Pragnère,ecclésiastique et braconnier à plein temps, poursuivi par la maréchaussée. À 5 heures du matin, impatient nous embarquons avec Jérôme dans le Land Cruiser de Joël. Guy, son compagnon de toutes les campagnes, nous accompagne. Direction sudouest…Céret,Amélie-les-Bainssontmaintenantderrièrenous. Imperceptiblement,la route s’élève.Dehors,la nuit noire est impénétrable, inquiétante.Tout n’est qu’ombres et lumières blafardes. En l’absence d’étoiles, il nous est impossible de
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voir l’état du ciel donc de prévoir le temps de la journée. « Il va faire beau aujourd’hui », annonce Joël comme s’il venait de lire dans nos pensées. Nous suivons toujours la vallée du Tech, une rivière dont le bassin versant a la particularité d’être le plus méridional de France. Maintenant à Prats-deMollo, nous touchons presque au terme de notre voyage. C’est ici qu’au XVIIe siècle fut édifié le fort Lagarde par Vauban, afin de contrôler la frontière définie avec l’Espagne lors du traité des Pyrénées. Nous nous garons sur la place près d’une de ces fontaines, véritables allégories de tous les villages de montagne. Saisi et transit par la température de la mi-novembre à cette altitude (nous sommes seulement à 700 mètres), nous remplissons nos gourdes avant de suivre Joël et Guy dans le labyrinthedesruellespavéesdegaletsdelavillemédiévale.Nous avonsrendez-vousaubistrotpourrécupérerunbraceletd’isard auprès d’un chasseur local. Comme un fil d’Ariane, le fumet
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Le seigneur du Vallespir UN JUMELAGE INCESSANT
LE MOINDRE INTERSTICE DES PINS À CROCHETS EST MIS À PROFIT POUR “JUMELER”. CI-CONTRE, À LA SORTIE DE LA FORÊT LA COLONNE EMPRUNTE MAINTENANT UN
HAUT VALLESPIR. LE JARRET EST DUR ET LE SOUFFLE COURT.
SENTIER DE CONTREBANDE DU
de la farine chaude du boulanger exacerbée par l’air vif semble nous guider et réveille nos papilles. Sans possibilité d’aller plus avant,le plateau situé au bout du chemin forestier met un terme à notre voyage automobile. Il est inutile de chercher sur une carte le nom d’usage local de l’endroit “la Grande Collade” (“descente” en catalan) » où nous nous trouvons. Nous le découvrons enfin dans toute sa splendeur de l’aube bleutée ce massif du Canigou, la “montagne sacrée”des Catalans.Le rituel prend le pas. À peine un pied posé par terre,Guy et Joël ont déjà leurs jumelles rivées aux yeux et commencent l’observation. « On cherche un détail, souvent le mouvement d’un isard au gagnage qui lève la tête.» En effet,face au mimétisme parfait de la Ru-
picapra pyrenaïca l’espèce scientifique à laquelle appartient l’isard,l’œil humain semble bien imparfait.Voilà pourquoi le chasseur de montagne est si souvent associé à ses jumelles et aussi«àl’exigenceduchoixdesonmatériel», nousdiraJoël.Nous profiterons de son expérience pour établir un inventaire de ce dont il faut s’équiper.Son choix s’est porté sur un modèle de jumelles Leica 10x32 HD.« Certes cet objectif de sortie n’est pas très important mais suffisant en montagne.Leur poids est très raisonnable,et surtout elles sont presque indestructibles.» Effectivement au cours des nombreuses phases de l’approche, le matériel sera mis à rude épreuve. Nous serons étonné d’entendre cet as de la balistique nous dire que « le calibre n’est pas l’élément le plus fondamental pour le tir en montagne ».À rebours, un bon appui est indispensable,en complément d’une “détente”decarabineparfaitementrégléeauserviced’uneexcellente lunette. Rapidement,nous attaquons… la descente.En effet,depuis la grise pelouse de départ, nous commençons par plon-
ger en direction d’un petit bois de pins à crochets.Sans doute Joël souhaite-t-il nous offrir un abri afin de continuer à jumeler hors de portée de la vue perçante des isards,qui ont le don de détecter le chasseur bien avant qu’on l’aperçoive nous-mêmes. Pour preuve, certains n’hésitent pas à peindre d’une couleur mate le moindre rivet métallique apparemment insignifiant de leur sac. Il est maintenant 8 heures, à gauche en direction de l’Espagne, ravivée par les premiers rayons, nous assistons à la renaissance de la montagne. Aux couleurs froides de l’aube, succède maintenant un concert de nuances chaudes.Comme un écho,on imagine le blanc des bouleaux de dessous répondre à l’appel des neiges éternelles.Les mélèzes et les dernières feuilles des hêtres se transforment en or. Même les aiguilles des pins où nous sommes réfugiés développent une palette de verts encore inimaginable il y a quelques minutes. À contrejour vers la Méditerranée, ce n’est encore qu’un camaïeu de roses pâles. On comprend Joël et Guy lorsqu’ils prétendent être ici « dans leur jardin »,et pourquoi leurs virées ne durent pas moins « d’un tour de cadran » comme ils disent. On semble l’oublier mais une course contre la montre est engagée pour découvrir un isard. Car en fin de matinée lorsqu’ils seront couchés, ils seront encore plus indétectables. Il y a plus de six siècles Phébus l’écrivait déjà : « …quand ils reviennent de la pâture, ils vont toujours demeurer sur les roches et couchent sur les pierres. » Une nuance toutefois : pendant la période du rut située entre octobre et novembre,les mâles peuvent rester perpétuellement en activité. Cela est si vrai qu’un isard de 40 kilos peut perdre un quart de son poids au cours des quatre à six semaines du rut ! La manifestation du rut la plus précoce fut observée par Joël un 12 octobre : à l’endroit même où nous nous trouvons, il fut le spectateur d’un bouc couvrant une chèvre. Comme des Sioux, nous progressons sur un sentier de contrebandiers.Tour à tour,nous évitons de trébucher sur un rocher en équilibre ou sur la racine affleurante d’un rhododendron. Là dans les sapins, nous imaginons un grand coq nous observer discrètement ; encettesaison,ilestencoretroptôtpourledétectergrâce au “cliquetis” de son chant. Dans les cieux, un aigle royal effectue sa ronde incessante,sans un coup d’ailes, utilisant à merveille les thermiques. >>
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Le seigneur du Vallespir LA PENTE TOUJOURS ET ENCORE
NOUS CONTINUONS D’ESCALADER LA MONTAGNE SACRÉE DES CATALANS EN DIRECTION DE L’ESPAGNE. CI-DESSOUS, DANS LES JUMELLES DE GUY, UN IMPROBABLE FACE-À-FACE AVEC UN ISARD BLOND DU VALLESPIR.
Chaque ouverture végétale est prétexte à un coup de jumelles, chacun dans une direction opposée. Mais rien, toujoursrienmalgrélequadrillagelongetsystématiquedechaque pelouse,dechaqueravine,delaproximitédessourcesoùpousse la succulente saxifrage aquatique. Même les endroits « réputés»,selonlesproposdeGuy,demeurentdésespérémentvides. Sait-on jamais, vingt fois sur les mêmes zones on recommence à jumeler au cas où… Car, bien souvent un animal dissimulé peut soudainement apparaître, comme par miracle. Afin d’éviter la fatigue des vertèbres cervicales due au maintien des jumelles chacun élabore sa propre technique. Si Jérôme se cale contre un arbre, Joël va prendre appui sur son bâton de marche tandis que Guy s’allonge sur le dos l’occiput maintenu par le sac à dos.Inexorablement,le temps tourne… Saint-Hubert devait enfin nous récompenser à la sortie d’une petite vallée qui débouchait sur un plateau herbeux. Sous l’effet d’un mouvement ralenti de la colonne en réponse à la courbure de l’échine de notre chef de file, nous avons instantanément
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compris qu’il se passait quelque chose. Dans l’axe d’un rocher chacun s’était immobilisé pour découvrir les premiers isards du Haut Vallespir. Un espoir vite déçu, car c’était une femelle accompagnée de deux de ses petits comme cela arrive parfois. L’un d’eux était visiblement un chevreau et l’autre possédait des cornes approximativement de la hauteur des oreilles. En fait, nous expliquera Joël, « une chèvre ne donne naissance qu’à un seul chevreau,normalement au mois de mai.À la fin de l’année suivante,juste avant de mettre bas,la femelle chasse son chevreau devenu éterle ou éterlou à partir d’un an.Ensuite,il arrive de rencontrer une chèvre suitée de deux petits. » On comprend alors pourquoi la chasse à l’isard ne s’improvise pas et est affaire de spécialistes. D’autant plus que le dimorphisme sexuel est très peu apparent.Dans le doute, ilestpréférabledes’abstenirdetirer.Certainspré-
Le seigneur du Vallespir L’ESPOIR RENAÎT
tendent que les crochets des cornes des femelles sont moins fermés, de même la base des cornes plus étroite donne une impression d’espace important. Au vrai, il semble qu’aucune de ses observations ne constitue une certitude pour la détermination du sexe.Par contre,le comportement social donne des indices beaucoup plus fiables. Ainsi, en tirant un individu isolé, après une observationattentivedesonenvironnement,onpeut avoirlaquasi-certitudedepréleverunmâleadulte. Un authentique “solitaire”, comme disent les Pyrénéens. Pour l’heure,nos isards disparaîtront comme ils étaient apparus,comme par enchantement derrière un rocher isolé ! Nous ne les verrons réapparaître dans la pente audessus du rocher. Avec beaucoup de perspicacité, la mère avait choisi de masquer la fuite de ses petits en empruntant une anfractuosité vers la vallée. Comme si elle avait compris qu’il nous était impossible d’imaginer pareille stratégie de-
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puis notre position.Un peu à la façon d’une bécasse qui met systématiquement le seul arbre entre MILIEU CARACTÉRISTIQUE elle et le chasseur pour masquer sa DU HAUT VALLESPIR ; fuite. ICI LES ISARDS REVÊTISSENT Au cours de notre randonnée,nous UNE ROBE BLONDE UNIQUE. naviguerons à l’intérieur de l’étage CI-DESSOUS, UNE subalpin comme disent les spéciaATTITUDE CARACTÉRISTIQUE listes c’est-à-dire aux alentours de DU CHASSEUR DE 1 850 mètres. On associe très souMONTAGNE : JOËL OBSERVE vent l’isard à la haute montagne. LES DEUX GENOUX À TERRE. Dans les faits,si on le rencontre rarement en dessous de 800 mètres, il s’aventurera exceptionnellement au-dessus de 2 300mètres c’est-àdire là où la pelouse disparaît. À rebours, il est plus surprenant de rencontrer des sangliers à plus de 1 000 mètres.Pourtant nous serons les témoins auditifs d’une magnifique chasse aux chiens courants dans la hêtraie située juste en dessous de nous. Si nous ne verrons jamais les bêtes noires ni les chiens, nous ne manquerons pas de demander à Joël comment on peut transporter un solitaire d’un quintalpendantdeuxheuressurunsentier de contrebande. Sans doute avions-nous oublié la prédilection des Catalans pour les sports virils notamment le rugby. D’ailleurs, à l’issuedelachasseparfois,c’estàcelui qui descendra le plus rapidement un animal ! Porter pendantplusdetroisheuresunsacdeplusdecinquantekilosn’est pas à la portée du premier venu, même si l’on possède une excellenteconditionphysique.Danslesclapis,lamoindreroche en équilibre précaire peut alors devenir un piège à bascule parfois mortel. Il faut être très vigilant pour anticiper un
Le seigneur du Vallespir
l’eau d’un torrent. Joël repartait alors aussitôt, trou dans la piste ou une défaillance musculaire LE SUCCÈS comme si de rien était. Peut-être Saint-Hubert synonyme de chute… Là encore prime l’expéENFIN voulut-il récompenser son courage sous la forme rienced’unjarretéprouvéparlesmilliersd’heures LORSQU’IL DÉTECTE UN d’une vieille chèvre bréhaigne. C’est Guy cette de crapahut. PRÉDATEUR LA PHYSIOLOGIE Lesortsemblaitinexorablementcontrenous. PARTICULIÈRE DE LA RUPICAPRA fois qui aperçut l’isard sur un dôme à notre sortie d’une étroite vallée bordée de clapis. Malgré Pourtant Jérôme avait eu sa chance.Le tirage au LUI PERMET D’AVALER toute la concentration de Jérôme, malgré des sortdumatinl’avaitdésignéàêtrelepremierpour LE DÉNIVELÉ À UNE finaliser l’approche. Il avait la priorité. Au cas PRODIGIEUSE VITESSE. DEPUIS appuis corrects, il manquera « un tir difficile », où il tirerait et manquerait sans blesser évidem- LE SOMMET DU CLAPIER, GUY appréciera Joël aussitôt. ment, à mon tour je pourrais alors tenter ma SAVOURE LE SUCCÈS D’UNE Désormais bien loin d’être découragé,nous nous contentions du bonheur d’être ici.Le soleil allait chance.Autant dire la faiblesse de la probabilité. APPROCHE MÉMORABLE. bientôt atteindre le zénith, et la température en Courageusement Jérôme,fumeur invétéré,avait suivi la progression de notre cordée sans jamais se plaindre. plein milieu du mois de novembre flirtait avec les 15 °C malParfois distancé il ralliait au prix d’efforts sûrement doulou- gré l’altitude. Sans doute avec l’activité du rut les animaux reux notre petit groupe lorsque nous nous désaltérions à allaient-ilssecoucherpourneplusbougerjusqu’enfind’aprèsmidi. Alors tout en marchant, nous rêvions presque hypnotisé par le balancement de la carabine de Guy qui marchait
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devant nous.Nous songions à nouveau aux conseils de Joël pour réussir un tir en montagne où « 80 % du succèsconsisteendesappuisstables,également…»Perdudans mes rêveries, je venais de me ficher le nez dans le sac de Guy, qui venait subitement de s’arrêter : un autre isard était là, certes loin, très loin, mais bel et bien là. L’approche pouvait commencer,ou plutôt la reptation, carpresqueriennousdissimulaitdel’isard,saufquelques pierres. Le reste, un désert minéral. Que c’était difficile.Je ne sentis plus mes bras,mes coudes. Mon cœur tapait férocement. Mais il fallait se calmer, se poser. À l’instant de la phase finale de l’approche, il ne fallait plus commettre d’erreur, tenter de se hisser à la hauteur de la confiance accordée par nos hôtes.Comme une vipère,je découvrais maintenant la reptation par l’intermédiaire de muscle dont j’ignorais l’existence. Pour moi, le temps suspendait son vol. Malheureusement, maintenant couché derrière mon sac à dos, j’étais puni pour avoir trop tardé. Le rêve s’était transformé en cauchemar.Par gourmandise, j’avais voulu faire durer encore cet instant magique quand on sait qu’une approche est réussie.Mais pour ne pas avoir respecté un précepte de base, oublié le parfait, « respect du timing au cours duquel l’isard se dévoile suffisamment tout en restant immobile ».Après avoir disparuquelqueslonguessecondesmonbelisardblond, sans cesse sur ses gardes, reviendra sur son belvédère. Légèrement de trois quarts avant. Inimaginable, ce qu’on ne voit qu’une fois dans la vie d’un chasseur et encore pas toujours. Cette fois, je ne perds pas de temps pour saisir la seconde chance qui m’est donnée. Délicatement j’appuie sur la détente avec la partie médiane de l’index jusqu’à «briserlapetitetigedecristal».Le“seigneursolitaire duVallespir”vient de tomber au champ d’honneur. ◆ Nous remercions Joël Dorléac sans lequel ce reportage n’aurait pu avoir lieu.
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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Olivier Morel d’Arleux
Te r r i t o i r e
À Jutigny, le petit gibier avant tout
DOMINIQUE GEST
◆ En Seine-et-Marne, une société de chasse communale a réussi, sur un peu plus de 500 hectares, à maintenir une chasse de petit gibier digne de ce nom, au prix d’efforts incessants et d’une discipline de fer.
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Depuis la création de Jours de Chasse, c’est un leitmotiv quenousn’avonsjamaiscessé de répéter presque à toutes les pages :l’avenir de la chasse française passe par un retour durable du petit gibier sédentaire. Plus qu’un souhait, un impératif absolu.Car quoi de mieux pour maintenir la flamme des chasseurs dans la forcedel’âge,etattirerdenouveaux disciples de Saint-Hubert vers le noble déduit que des chasses de lapins, de lièvres, de faisans et de perdrix, où les émotions sont presque à chaque instant et où les souvenirsmarquerontl’existence de chacun d’entre eux ? Mais les mots ne sont rien s’ils ne sont pas suivis d’effets tangibles. Bref, en paraphrasant Napoléon, s’occuper d’une chassedepetitgibierestunart tout d’exécution qui en a découragéplusd’un,tantlatâche est exigeante, difficile, obscure… De tout cela, les dirigeants de la chasse communale de Jutigny en Seine-et-Marne n’ignorent rien. Située aux confins de trois grandes régions agricoles – la Bassée de Seine, le Montois et la Brie champenoise – et s’étendant sur très exactement 532 hectares, elle fait figure d’exception, à tout le moins d’îlot de prospérité,enparticulierpour laperdrixgrise,quisubitpourtant depuis plusieurs saisons, une chute vertigineuse et inquiétante de ses populations. Pas à Jutigny, puisque la perdrix grise affiche fièrement unedensitéentre30et40couplesauxcenthectares,semaintenant avec une rare constance. Deleurcôté,lespopulations de capucins se portent égale-
Perdrix grises et, ci-contre, Stéphane Rivoire, le président de la société de chasse communale de Jutigny. Sa plus grande fierté est d’avoir réussi à maintenir ses populations de perdrix grises.
dans la bonne gestion d’une population de perdrix grises, et c’est tout à l’honneur des agriculteursdeJutignyd’avoir résisté à la tentation productiviste à outrance. Qui dit petites parcelles dit, mécaniquement, multiplication des effets de lisières. Or, c’estauborddeceslisièresque les perdrix construisent leurs nids. De plus, à cette diversitédecultures,lesagriculteurs ont bien voulu conserver des parcelles à faible rendement enjachèrespourunevingtaine d’hectares,quisontseméssoit en trèfle soit en prairie dactyle-fétuque très favorables à la nidification.Une initiative on ne peut plus louable dans la mesure où, depuis deux ans, lapolitiqueagricolecommune
Jours de C HASSE ◆
PHOTOS : MAIER ROBERT/SUNSET - OLIVIER MOREL DʼARLEUX
ment plutôt bien avec une densité de 40 animaux aux cent hectares. Quant aux lapins,ilssecomptenttoutsimplement par centaines à l’ouverture de la chasse… Aussi, comment expliquer la bonne santécynégétiquedecettesociétédechassefondéeen1920, et qui compte aujourd’hui 35 sociétaires, dont six agriculteurs ?«C’estvrai,noussommes des privilégiés »,reconnaît Stéphane Rivoire, qui préside la sociétédechassedepuismaintenantsixans.Maispouravoir vu, parcouru le territoire, ces résultats ne sont pas à mettre au compte de quelconques privilèges, mais bel et bien d’efforts incessants, doublés d’une discipline de fer. Certes les esprits chagrins (et ils sont nombreux dans ce petit monde qu’est la chasse !)rétorquerontqueladite chasse est servie par un parcellaire presque exemplaire. Les 532hectares sont bien groupés autour du village, agrémentés par une rivière (la Voulzie), des zones marécageuses,destourbières, une peupleraie, des boqueteaux,avec,enprime,despentes sévères qui rendent le territoire très vallonné. Il est vrai qu’à la différence de trop nombreuses exploitations agricoles des grandes plaines céréalières où il n’est pas rare que les parcelles dépassent les 50 hectares d’un seul tenant,à Jutigny,pas une parcelle (que cela soit de blé et d’orge – majoritaire – mais aussi de maïs, de tournesol, de pois ou de féveroles) ne va au-delàde10hectares.«Etcela n’a pas varié depuis des générations », précise Stéphane Rivoire. Or, personne n’ignore que c’est un point essentiel
nerendplusobligatoireslesjachères.ÀJutigny,mêmesielles ontétéréduitesdemoitié,elles ont été tout de même conservées. Enoutre,leterritoireestparcouru par de très nombreux chemins,réservoirsàinsectes, si capitaux pour la survie des poussins. Dans le même esprit, les agriculteurs n’emploient pas d’énormes ma-
AUTOMNE 2010
chines agricoles : ainsi, les barres de coupes n’excèdent volontairement pas 5 mètres, «cequipermetdesauverdenombreuxlièvresetperdreaux».Àrebours, le traitement phytosanitaire des cultures n’a guère été modifié, « si ce n’est un dosage plus léger qu’il y a une génération ». Àcettepréservationdubiotopesifavorableaupetitgibier
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Sur le terrain NHPA/SUNSET
GEST
Sur le terrain
OLIVIER MOREL DʼARLEUX
Lapins de garenne et, à droite, lièvre. L’an dernier, plus de 200 lapins et 40lièvres figurent au tableau à Jutigny. Ci-dessous, une vue du territoire.
s’est ajouté un piégeage constant, « indispensable pour avoir une quelconque chance de réussite », explique Stéphane Rivoire, lui-même piégeur depuisplusdevingt-quatreans. Pour lui, il n’y a pas l’ombre d’un doute :à Jutigny,la priorité est de lutter contre le renard : « Il doit rester sous surveillanceenpermanenceentoutes saisons,car son rayon d’action étant très étendu,un territoire giboyeux va l’attirer de très loin (quelquefois plus de dix kilomètres) ». Ainsi, tous les ans, un quota de dix animaux est éliminé au collet,quelquefois plus car « malheureusement les territoireslimitrophesnefontrien en matière de piégeage ».À l’appui de ses propos, il cite l’expériencerécented’uneperdrix
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grise équipée d’un émetteur par un technicien de la FédérationdeschasseursdeSeineet-Marne : on retrouvera peu detempsaprèslaposedel’appareill’oiseauintactmaismort dans une buse de caniveau où une renarde avait transporté sa portée de renardeaux. Au renard s’ajoute le piégeage des ragondins (une trentaine par an) et des becs droits (pies, corneilles et freux) si redoutables pour les couvées : une centaine sont piégés chaque saison à l’aide d’uneclassiquecagepiège,au nombre de trois sur le territoire. Malheureusement, ces cages sont saccagées régulièrement par les écologistes intolérants… C’est à ce prix que le petit gibier a quelque chance de se maintenir et de se développer, petit gibier qui est luimême fait l’objet de toutes les attentions. On songe bien sûràlaperdrixgrise.Pouréva-
luerleplusfidèlementpossible les populations, un premier comptageesteffectuéauprintemps pour mesurer le nombre de couples reproducteurs.Lesstatistiquesréaliséesdepuisvingtansfontétat d’une population comprise entre20et40couplesauxcent hectares. Mieux, alors que la plupart des bastions traditionnels de la perdrix grise (Beauce, Picardie…) enchaînent des saisons catastrophiquesdepuistroisans(avec, à la clé, un effondrement des populations,conduisant à un arrêt total de la chasse),la société de chasse de Jutigny fait preuved’uneremarquablestabilité:36couplesauxcenthectares en 2008, 29 en 2009 et 31 cette année. Cettestabilitésetraduitégalement dans le taux de production,évaluéaumoisdeseptembre par échantillonnage : jamaislenombredejeunespar poule n’est descendu en des-
sous de quatre ;c’est ainsi que cette année, il s’est établi à 7, ce qui permet un renouvellement des générations. Pour Stéphane Rivoire et son équipe, ce succès est à mettreàl’actifd’une«présence constantesurleterrain»,etàl’intervention de l’homme : c’est notamment la mise en place de buissons antibusards de 4mètres par 2 (constitués de branchages sur une large structure métallique ancrée dans le sol),là où les abris naturelsfontdéfaut.Quiplusest, pour aider les perdrix à trouver de la nourriture surtout en hiver,une centaine d’agrainoirsantisangliersontétéinstallés, munis d’une carapace en grille montés sur un pivot tournant.Enoutre,pourmettre toutes les chances de leur côté, une réserve fixe d’une quarantaine d’hectares a été mise en place depuis maintenant cinq saisons,en bordure d’une zone boisée.À rebours,
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Sur le terrain
OLIVIER MOREL DʼARLEUX
Stéphane Rivoire reconnaît qu’en matière d’aménagements, il manque encore ce qu’onappelledel’engraisvert (colza, moutarde…), limitant ainsilesterrainsmisànuaprès les récoltes. Danslemêmeesprit,lapratique de la chasse ne peut se concevoir qu’avec une discipline draconienne : indépendamment du plan de chasse “perdrix” (mis en place en 2006 sur le département), les sociétaires de Jutigny se sont toujourslimitésàuneoudeux perdrixparsaison,toujoursen fonction des prélèvements possibles après comptages de septembre :ces prélèvements ontainsiatteint123oiseauxen 1999,105 en 2000,pour revenirentre80et90cesdernières
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années.Signalons – le fait est assez rare qu’il mérite d’être noté – que la perdrix est chassée devant soi exclusivement, tout comme le petit gibier. Ces aménagements ont logiquement profité au lièvre (qui, en outre, bénéficie de la gestion du GIC de la BasséeMontois, lequel rassemble soixante communes dont Jutigny) : ainsi depuis dix ans, les populations de capucins apparaissentstablesd’unesaisonàl’autre(l’indiceIka–l’indice kilométrique d’abondance désigne un parcours identiqued’uneannéeàl’autre au cours duquel telle ou telle espèce est recensée– fait apparaître 13 lièvres au kilomètre,cequiautorisedesprélèvements d’une quarantaine d’animaux selon le plan de chasse –le capucin y est soumis depuis 1988 pour l’ensemble de la Seine-et-Marne–). Autre bonne surprise : le lapin est revenu « en force »
JANES ERNIE/SUNSET
Poussins de perdrix, perdrix grises et faisan. “Suivre notre population de faisans est notre prochain défi”, affirme Stéphane Rivoire. Ci-dessous, une autre vue du territoire.
SMITH GARY K./SUNSET
JUNIORS BILDARCHIV/ SUNSET
Sur le terrain
selonlesmotsdeStéphaneRivoire. En effet, alors qu’il y a quatre ans, seuls une dizaine delapinsétaienttirés,lamyxomatose ayant fait des ravages (il n’était pas rare de trouver plus de 100 cadavres),ils sont maintenant environ 250,chaque saison ! Est-ce le fruit du piégeage, d’une myxomatose moins virulente ? Sûrement un peu de tout cela à la fois…
Pourêtretoutàfaithonnête, afin de faire travailler leurs chiens jusqu’à la fin de la saison, les sociétaires procèdent àhuitlâchersde30faisanstous bagués. En tout, entre 60 et 80oiseauxfigurentautableau. Et pour ceux qui réussissent à passer l’hiver,ils font souche car, de plus en plus, les chasseursdeJutignytirentdesfaisans non bagués, donc provenant sans nul doute de la reproductionnaturelle.Toutle biotopes’yprête.«Suivrenotre population de faisans est notre prochain défi », affirme Stéphane Rivoire. On ne peut que lui souhaiter le même succès… En tout état de cause, l’exemple de la chasse communale de Jutigny prouve qu’une saine gestion, beaucoup de passion et d’abnégation montre et démontre que la chasse immortaliséeparElzéarBlazeetPaul Vialar n’a rien d’une reine morte. ◆
Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Humbert Rambaud
Du côté des chiens…
L’intelligence et la hargne du teckel
◆ “Intelligents, accrocheurs, à poil ras, long ou dur, ils forcent l’admiration d’abord, puis l’affection de celui qui travaille pour eux”, écrivait Jacqueline Sommer. Le teckel est le symbole du chien à tout faire pour la chasse des grands animaux. Et reste un chien de compagnie hors du commun.
JÉRÔME PINEL
Il est des a priori dont il Au grand gibier, son ter- respectavecuneconstancein- Là encore,pour bien comfautseméfier,commed’écrire rain de prédilection, tous les ébranlable ! Ils sont aussi un prendre, pour bien saisir et queleteckelestunchiencom- chasseurs sont unanimes à peu“braco”,commecetautre pour bien utiliser ces petits mun,parcequeconnu.Certes, dire que le teckel est à son af- teckel appartenant à Jacque- chiens – et peut-être encore personne ne peut contester faire. Hargneux, tenaces, ils line Sommer qui l’accompa- plusquepourd’autresraces–, que ce petit bout de chien, braventledanger,etsontd’un gnait à la pêche et au sujet il faut s’arrêter sur leurs origines et sur leur hisà courtes pattes, soit toire. Tout le monde connu – pourrait-il en s’accorde à dire que le être autrement avec teckel est une race fort plusde2 000naissances ancienne, et qu’elle est par an en France ? –, entouréed’unecertaine mais lui affubler l’adlégende. L’on raconte jectif de“commun”est ainsi que l’espèce de une grossière erreur, basset couché au pied pour ne pas dire une du pharaon Thoutmès obscénité. Car, le tecétait un teckel, que kel mérite bien le quaXénophon a décrit un lificatif de “chien unichienidentique.Etque que” tant il a la force dire de la célèbre fresde rassembler bien des queHultaneremontant épithètes, pour une si à l’âge de bronze où fipetite taille. gure un sanglier percé Fort et musclé, il est d’uneflèche,entouréde d’une étonnante agilité onze bassets qui reset rapidité, d’une rare sembleraient fort à des distinction et fierté, teckels. qu’il inspire avec son Sans remonter à la plus port de tête. « Intellihaute Antiquité, son gents,accrocheurs,à poil Perspicace, roublard, courageux… Le teckel (ici à poil dur qui répond au doux nom ancien –dashung ras,long,oudur,ilsforcent nom de Voltaire) a toutes ces qualités. Cela n’empêche pas qu’il devra être “chien de blaireau”– l’admirationd’abordpuis conduit avec fermeté comme un grand chien, sinon il vous dominera très vite… apparaît dans les écrits l’affectiondeceluiquitravaille pour eux »,écrivait,il y a courage à toute épreuve.Qui duquel elle écrivit : « il allait germaniques au XIIe et au plus de trente ans,Jacqueline n’a vu ce teckel à poil dur même jusqu’à tuer proprement XIVe siècle. D’ailleurs, au Sommer qui, avec son mari, couché sur une bête noire ou d’unseulcoupdedentsbienplacé XVIe, Jacques du Fouilloux enpossédaplusieurs,dontune un chevreuil morts, interdi- lesthonsquejevenaisdeprendre décritlechiendestinéaublaichienne qui partagea sa vie sant au moindre animal puis,satisfait de m’avoir aidée, reau « comme assez long,rela« entre les sangliers et les cous- (homme ou autre chien) de s’installait pour son“bain de so- tivement bas sur pattes, aux s’approcher et les tenant en leil”». sins »… oreilles pendantes et à la queue 154
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
portéehauteetrecourbée».Mais cen’estvraimentqu’auXVIIe qu’il sera question du teckel. Etcontrairementàcequel’on croit, ce sont les sujets à poil rasquisontles“pères”detous les teckels, mais dont l’origine a fait l’objet de spéculation (pour certains,il serait le croisement d’un tout petit chien courant et d’un “pinscher”,une race de chien terrier,au mordant redoutable). De son côté, le teckel à poil long (Riedinger, au XVIIe, nous en montre notamment un avec une queue frangée et
desfrangessurlesflancsetaux pattes) fut un chien princier (notamment des maisons de Bavièreetd’Anhalt-Dessau) : il serait cette fois issu d’un croisement d’un teckel à poil ras et d’un petit épagneul allemand. Ce chien connut un grand succès en raison de son amour de la chasse et de sa facilité de dressage. Quant à ses cousins à poil dur, ils seraient plus tardifs, avec du sang de chien schaunzer dans les veines pour donner davantage de mordant et « une hargne exceptionnelle face au
Jours de C HASSE ◆
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On ne peut comprendre le teckel que si l’on a une “exacte connaissance de ce qu’est la chasse en Allemagne” (René Depoux). À ses débuts, le teckel était, outre-Rhin, le chien de l’homme des bois, un chien de petite taille à tout faire, puis est devenu le compagnon du forestier allemand. Que lui demande-t-on ? De savoir pousser doucement un animal de telle sorte que le chasseur puisse le juger, le voir suivre une piste au sang et attaquer le renard ou le blaireau.
blaireau»,écritRenéDepoux, danssonlivrepassionnantsur lesteckels. RenéDepouxs’est d’ailleursprisdepassionpour cette race qu’il a découvert outre-Rhin,enAllemagneoccupée, alors qu’il était jeune officier des chasses.
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On le devine : ces origines germaniquesnousmontrent, poursuit René Depoux, que leteckel«estunchienallemand, et c’est un chien de chasse ». Et de raconter qu’il ne put s’empêcher de « ricaner » lorsqu’il vitceschienslorsd’unechasse
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Sur le terrain PHOTOS : VERNER NAGEL
Sur le terrain
outre-Rhin :«Jedoutaisdel’efficacité des quatre pauvres petites bêtes grelottantes qui devaient nous servir de chiens.Le soir,il y avait onze cochons alignés dans la clairière,soit amenéssousnosfusils,parquatrepetites voix claires et allègres,soit tuésauferme,aboyésparquatre petits démons aussi furieux qu’insaisissables ». René Depoux,qui a donc eu la chance de les voir évoluer en Allemagne, est catégorique : on ne peut comprendre le teckel que si l’on a « une exacte connaissance de ce qu’est la chasse outre-Rhin ». En effet, au contraire de la France,ilyadepuistrèslongtemps une vraie culture de lachassedesgrandsanimaux, avecl’obligationd’unplande tir annuel (ce que nous avons mis en place il y a seulement
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unetrentained’années),donc uncontrôlescientifiqueetrationnel du cheptel gibier qui impose, entre autres, aux chasseursuncoded’honneur (le Hage). Au vrai, le but du cynégète n’est pas de tuer, mais de tuer judicieusement afind’améliorerlafauneexistante… Bref, poursuit René Depoux,s’il est « bien évident quel’apparitionduteckelestbien antérieure à l’existence de ce code,ilestnonmoinsévidentque ce code a été déterminant pour l’élevage et la sélection du teckel depuis cinquante ans ». Ce n’est pas sans raison que les naissances de teckels outreRhin dépasseront les 10 000 dans les années 1960. À ses débuts, le teckel était le chien de l’homme des bois, un chien de petite taille à tout faire, aussi bien pour attaquerunblaireauaufondd’un trou que pour pousser doucement un grand cerf. Puis peu à peu,notre teckel est devenu le compagnon du forestierallemandchargédelasur-
Jours de C HASSE ◆
grands services à la chasseàl’approchecar, en cas d’une mauvaise balle,notre teckel peut être un grand chien de sang, en raison de son intelligence et de sa finesse de nez. Cela n’empêche nullement d’être efficace pour sonpremiertravail,celuid’attaquerlerenard ouleblaireaudansson terrier (car le chasseur allemand doit également gérer la densité des carnassiers). On le devine : la morphologie du teckel est doncconséquentedesonemploi. À cette morphologie, se sont développées des qualités physiques et mentales. C’est bien sûr l’aptitude au dressage,lecourage,aussibien pouraffronterunblaireauque pour mettre debout un cerf, et tenir un sanglier au ferme, courage qui doit être assorti d’uneintelligencedel’attaque, d’une roublardise « due à sa WAITING DOGS/ALAMY
Scène de déterrage et de chasse à l’approche. Le teckel a développé des qualités mentales essentielles pour la chasse des grands animaux : l’aptitude au dressage et le courage.
veillance ou de la gestion de la chasse. Or, que vont-ils lui demander,avec cette éthique qui exige de juger un animal avant d’appuyer sur la détente ?Desavoirpousserdoucement un grand gibier de telle sorte que le chasseur puisse l’apprécier et le juger : pour ce travail, le teckel, avec sa petite taille, est le chien idoine. De même, il rend de
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Le teckel marque à jamais ses propriétaires. Si un jour, ils lui faussent compagnie pour une autre race de chien, ils reviendront vers le teckel le lendemain ou le surlendemain.
pratiquedelachassesousterre». Cecouragedoitêtredoubléde l’aptitude à crier sur la voie del’animalpoursuivi :unenécessitécar,avecunchiencriant, le chevreuil ou le cerf le localisera parfaitement et rusera devant lui quand son poursuivant est d’une toute petite taillecommeleteckel.Cesqualités ont été sélectionnées,entretenues depuis des générations par des concours ou plutôtdesexamensd’unetrès grande rigueur. EtenFrance ?SileClubdes amateursdeteckelsavulejour en 1925 (en Allemagne, le Deutscher Teckelklub a été créé en 1888), ce n’est qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale qu’il va gagner ses lettres de noblesse. Sesqualitésn’ontjamaiscessé
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d’être plébiscitées, tant il est vrai que le club enregistre depuis plus de trente ans plus de 2 000 naissances, dont la majorité est achetée comme animaux de compagnie.À rebours, pour la chasse, on trouve une très grande majorité de teckels à poil dur (au contraire de l’Allemagne où l’on trouve encore beaucoup de teckels à poil long pour la chasse).Si les naissances restent stables, leur aire de répartition s’est modifiée :cantonnépendantlongtempsaux régions de traditions cynégétiques germaniques (Alsace-Moselle), le teckel est présent sur une grande partiedesdépartementsfrançais. Ce joli succès d’estime résulte du fait qu’avec l’explosiondespopulationsdegrand gibier, les chasseurs français ont dû acquérir peu à peu la culture de cette chasse. Et la présence du teckel en est une preuve éclatante.C’est tout à l’honneur du Club des ama-
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teurs de teckels d’avoir su maintenir ce chien comme chien de travail, tout en ne négligeant pas son modèle. C’est au prix d’une sélection rigoureuse, notamment par le biais des épreuves de travail –qui sont d’ailleurs les mêmes des deux côtés du Rhin. Ces examens comportent une épreuve sur lièvre (pour juger la finesse de nez, lasûretéetlafidélitéàlapiste), uneépreuvededéterrage,une épreuve de broussaillage (le chien évoluant seul doit relevertouteslesvoiesetfairesortir le gibier d’une enceinte) et une épreuve de recherche au sang. Quoi qu’il en soit, comme n’importe quelle race, le futur acquéreur d’un teckel devras’intéresserdetrèsprèsaux originesdesonchien.«Au-delà de la notion même de travail,le chasseur doit choisir sa lignée en fonction de son mode de chasse : battue,recherche au sang,déterrage,carchaquefamilledetec-
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kelspossèdeplusouunpeumoins de qualités dans telle ou telle discipline…»affirmeArletteWilbert, présidente du Club des amateursdeteckelsdeChampagne-Ardenneetéleveur.En tout état de cause, poursuitelle « un teckel devra toujours êtreconduitavecfermetécomme un grand chien, sinon il vous dominera très vite ». Ce qui n’empêche nullement d’être un extraordinaire chien de compagnie. Bref, du sanglier au canapé comme le disent souvent ces passionnés,le teckel vous marque à jamais et si vous lui faussez compagnie un jour pour un chien vous y reviendrez le lendemain… ◆ Club des amateurs de teckels 2,place Jean-de-Luxembourg, BP 50009, 80150 Crécy-en-Ponthieu Rens. :03.22.31.97.02 et www.chien.com/ clubdesamateursdeteckels Email : clubdesamateursdeteckels@wanadoo.fr
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Nouvelle rubrique “opportunité”
Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Alain de l’Hermite
Armurerie Vouzelaud
Une maison à l’anglaise
◆ Dans la Beauce, la maison Vouzelaud veille sur les chasseurs depuis 1888. Cette maison a gardé la conception britannique d’une armurerie, un lieu où l’on se fait faire une arme, et où on l’essaye sur un terrain digne de ce nom. Une véritable école de chasse.
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PHOTOS : ALAIN DE LʼHERMITE - VOUZELAUD
N
oussommesaucœurdela Beauce, le “pays” de Paul Vialaroù,enfant,ilfitsespremières armes de chasseur. C’est là qu’il a rencontré ses premiers perdreauxgris,danslapropriétéfamiliale d’où « on pouvait voir la flèche de la cathédrale de Chartres ». À seulement quelqueslieuesdelaplacedesHalles de Brou (Eure-et-Loir) où nous nous trouvons, il connaîtra une joie cynégétique indicible lorsqu’en compagnie d’un vieux garde-chasse, il tirera son premier lapin de garenne avec sa 9mm.Maisaujourd’hui,nousne sommes pas venu ici en pèlerinage dans les pas du grand écrivain, ni même pour chasser. Un autre rendez-vous nous attend sous les frondaisons où a lieu le marché dit-on depuis le XIIe siècle : la maison Vouzelaud. Une institution autant qu’un mystère à part entière car comment expliquer que ce célèbre armurier traverse les ans sans coup férir depuis cinq générations et que, malgré les turbulences passées et actuelles, il continue à employer près d’unequarantainedepersonnes dans ce bourg qui compte seulement 3 500 âmes ?
◆ C’est à la fin du XIXe siècle qu’Édouard ouvre un magasin d’Armes, cycles, serrurerie : début de l’histoire. Ci-dessus, Vincent, Hubert et son fils Étienne. Sur la table, le fusil conformateur, pour relever les cotes des clients.
Jours de C HASSE ◆
Au moment de pousser la porte vitrée encadrée par les arches des deux vitrines, nous percevons aussitôt une voix féminine distinguée. Juste avant d’être surpris par l’espace intérieur du magasin vaste et lumineux. Méticuleusement rangées par affinités derrière des vitrines commedansunmusée, lesarmesscintillentdetousleurs feuxsouslesspots.Letempsde retrouvernosesprits,faceàl’entrée, nous découvrons un râte-
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lier avec trente-trois armes différentes pour illustrer les différents systèmes mécaniques. Sous le râtelier, un cartouche précise « collection technique Vouzelaud ». Instinctivement nous nous dirigeons vers la droite. Plus loin sur la gauche, cette fois un comptoir spécial est consacré à la vente des cartouches,autregrandespécialité Vouzelaud. D’ailleurs cette aile matérialiseladernièreextension du magasin, en date de 2003.
PHOTOS : ALAIN DE LʼHERMITE - VOUZELAUD
Onlesent:toutaétépensépour faciliter la promenade. Il est 10 heures, le magasin vient juste d’ouvrir. Maintenant nouspouvonsassocierunvisage à la voix féminine, c’est celle d’Annette l’épouse d’Hubert Vouzelaud, de la quatrième génération, qui conseille un client sur le choix d’un vêtement. Une façon de rappeler l’importance des femmes Vouzelaud depuis l’origine en 1888. Car rien ne se serait passé si, en cette fin de XIXe siècle, Édouard, le patriarche et compagnon du tour de France, n’avait épousé l’une des trois filles de son maître. Il ouvre alors une boutique rue de la Bouverie à l’enseigne Armurerie, Serrurerie, Machines àcoudreetVélos.En1912,c’est Adolphe-Marcel Vouzelaud qui succèdeàsonbeau-père.Etdepuiscettedate,lesépousesVouzelaud ont toujours travaillé dans l’entreprise. Quelques années plus tard, afindes’agrandir,Adolphe-Marcel reprend l’emplacement de
◆ Maurice, troisième génération Vouzelaud. Et, ci-dessus,la façade de l’armurerie où elle est installée depuis 1931, au 8, place des Halles.
l’auberge AuxTrois Marie sise sur la placed’Armes.C’estluiquiinaugurera l’adresse actuelle du 8 place des Halles, et preuve de reconnaissance, la surface d’exploitation n’a, à ce jour, jamais cessé de croître ; chaque génération Vouzelaud apportera sa pierre à l’édifice. Comme Hubert qui nous accueille dans son bureau. Ce bureau à l’odeur de vieux cuir date de 1939, et nous fait inexorablement penser à la Long Room, la célèbre pièce où les Purdey recevront leurs clients après 1883 c’est-à-dire l’annéedel’installationàAudley House.Commepourdonnerrai-
Jours de C HASSE ◆
son à mes impressions, Hubert Vouzelaud me montre alors monrêvedetoujours : un superposéWoodward Purdey. Même s’il prétend à juste titre que le systèmeBeesley du « juxtaposé Purdey est sans rival, alors que Woodward a un concurrent nommé Boss ». « En ce début de IIIe millénaire,l’entreprisepossèdetrois pôles principaux d’activités », précise Hubert. D’abord deux magasinsavecleursservicesrespectifs ; Brou est bien sûr le site historique avec tous les ateliers scindés en deux parties à cause de la poussière. En bas, la partie réservée au métal et montage de lunette ; et à l’étage la partiebois.Iciseconcentreaussi lavented’armes,decartouches ou d’accessoires. Ensuite le Relais de Chasse situé rue du Fau-
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bourg-Saint-HonoréàParisdans le VIIIe arrondissement, le “repaire” Vouzelaud de Paris. On ytrouveabsolumenttoutdepuis les cartouches jusqu’à l’optique enpassantparlesvêtementsde chasse ou d’après-chasse. Il est possible d’y déposer son fusil pourunerévisionaprèsacheminement aux ateliers de Brou. Depuisundemi-siècle,Hubert travailleenparfaitecomplémentaritéavecsonfrèreAlain.Luiest au commercial et aux relations publiques, tandis que son frère s’occupe de la technique, notammentdelacartoucherie.Modestement, Hubert tient à mettre en avant la nouvelle génération des deux cousins, celle d’Étienne son fils et Vincent le fils d’Alain. Étienne est diplômé d’uneécoledecommerceetmoniteur national de tir, Vincent pour sa part est ingénieur des Arts et Métiers, eux aussi parfaitement complémentaires. Grâce à eux, Hubert en est persuadé,l’entrepriseapucombattre les écueils alors que tant
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Sur le terrain Sur le terrain
d’autres maisons ont sombré. En effet combien n’ont pu surmonter la baisse du petit gibier, simultanémentàcelledel’effectif des chasseurs sans compter unelégislationsurlesarmestoujours plus contraignante. Heureusement, « la modernisation dumagasin,c’estÉtienne,levéritable essor de la cartoucherie, c’est Vincent. La nouvelle collection des fusils italiens fabriquésselonlecahierdescharges Vouzelaud vendus à partir de 1 200 euros, c’est grâce à la compétence des deux. Où se mêle technique et marketing. »
En effet, il faut se souvenir qu’en 1988, l’année du centenaire où, pour la première fois, l’armurierdécideradesignerses fusils ; le premier prix était de 31 000 francs. Soit plus du doubled’aujourd’hui !Ilestvraipour des fusils stéphanois alors totalement artisanaux. Qu’on se rassure : grâce aux méthodes modernesdefabrication,laqualité de cette collection IT (pour Italien) de juxtaposés et superposés lisses, mixtes et express n’a pas été négligée. Il suffit, pour être convaincu, de tester le superposé à bascule ronde
◆ Fraîchement sorties de l’atelier, ces armes comme neuves attendent maintenant le retour de leurs propriétaires.
notamment en calibre 28. C’est une petite merveille. Pour les gammes supérieures, Vouzelaud fait fabriquer, toujours selon son cahier des charges, des armes spécifiques danslesateliersdesplusgrands fabricants français ou étrangers. Ainsi en Espagne sont assemblés autour de platines Holland, chez Grulla, des jux-
taposés lisses et express. Assez méconnue en France, la marque Grulla se situe de l’avis de certains spécialistes au firmament de l’artisanat contemporain, au coude à coude avec les productions des plus grands spécialistes du fusil à platine. Si Beretta et le Custom Shop Browning “interprètent” également des armes pour Vouzelaud, les Français ne sont pas en reste. C’est le cas des superbes Chapuis express juxtaposés à bascule ronde « spécialement exécutés » ; ou encore des express issus de L’Atelier Verney-Carron. Plus encore, Vouzelaud est l’“agent agréé” du prestigieux liégeois LebeauCourally ; mais surtout de James Purdey & Sons. Onl’ignoremaisc’estunehistoire presque charnelle qui unit l’institution de Brou à la vénérable maison d’Audley House à Londres. À la veille de la Seconde guerre mondiale, Maurice,lepèred’Hubertetd’Alain, à son retour de formation à Saint-Étienne, s’associe à son père Adolphe-Marcel. Désormaisl’armureriedevientl’unique activité chez Vouzelaud. Pendant la guerre, Maurice et son épouse prennent part à un réseau d’exfiltration de pilotes alliés tombé sur le territoire français. À la fin des hostilités, les
PHOTOS : ALAIN DE LʼHERMITE - VOUZELAUD - PURDEY
Le comptoir à cartouches, autre grande spécialité Vouzelaud. Et, à gauche, la perfection et la beauté faites arme, avec ce magnifique Purdey calibre .410.
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Domaine des Rémillys Le domaine fête, cette année, ses dix ans de chasse ◆
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Sur le terrain Sur le terrain
PHOTOS : ALAIN DE LʼHERMITE
À gauche, au cœur de l’atelier “fer”, un armurier fignole le bronzage d’un canon. Ci-contre et en dessous, le “shooting ground” du Petit-Vivier pour “marier le tireur et son arme”.
époux Vouzelaud recevront de nombreux témoignages de reconnaissancepourleurcourage notamment du gouvernement anglais. Maurice en profite pour demander un stage de fin de formation chez Purdey. Mais de Londres, la réponse sera toujours la même : « Nous n’acceptons pas d’étrangers dans nos ateliers. » Jusqu’au jour où, dans les années 1960, un Anglaispassionnédetiretd’armes passe quatre jours à Brou et sympathise avec la famille. Après les premiers ball-traps “mobiles” tractés derrière sa 202, Maurice avait ouvert sa propre école de chasse en 1950. Lorsqu’il se quitte, Maurice réitère pour la forme la demande de stage chez Purdey auprès d’un homme dont il ignorepresquetout… «Jem’en occupe », répondit-il. Moins de troisjoursaprès,untélégramme d’acceptation arrivait à Brou enprovenanced’AudleyHouse. Notre homme était le chef du restaurant du célèbre Hôtel Savoy… Alternativement Hubert et Alain passeront trois mois de stage chez Purdey. À la sortie, plus qu’une reconnaissance de leur compétence, Purdey leur demande de les représenter en France…
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Aux côtés des armes proprement dites, la deuxième activité de Vouzelaud est la fabrication des cartouches. Au sein d’unevastegamme,lechasseur le plus exigeant est certain de trouver le modèle qui lui convient quel que soit son mode de chasse. À telle enseigne que cette année, au côté du traditionnel catalogue distribué à 23 000 clients, un catalogue “Cartouches” a vu le jour. Aujourd’hui,laproductions’établit entre 6 et 7 millions de cartouches. Plus encore dans la lignée de son père, Vincent a inventé une bourre qui permet detireràhautevitessedelagrenaille d’acier dans un fusil full choke sans risque de surpression. Cette bourre à “contrepression” est maintenant brevetée. Vouzelaudestleseularmurier à fabriquer ses propres cartouchesàl’échelonnational.On devine l’intérêt d’un tel laboratoire balistique lorsque l’on exerce cette profession. À plus forte raison lorsque l’on a à sa disposition les cinquante hectares, tenus au bouton, de l’écoledechasseduPetit-Vivier. Cette superficie est indispensable pour envisager toutes les incidencesdestrajectoiresdetir tracées par Étienne. De plus, la
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grenailleretomberatoujourssur le site et pas chez les voisins… Chez Vouzelaud, la notion “d’exercice sur le terrain” n’est pas un vain mot. Pour preuve, nousaccompagneronsunclient beauceron à l’école de chasse qui vient juste de prendre livraison de son Urika après la mise à conformation. Cet « outil laboratoire du ball-trap est une étapeobligatoirepourtousnos clients », nous dira Hubert. Bien plusqu’undivertissement,c’est le moment où « nous allons marier le chasseur et son fusil ».Ou sa carabine car ici on tire à la carabinejusqu’à100mètres ;au sanglier courant à 25 et 50mètres. Dès l’arrivée au club house, les chasseurs sont systématiquement pris en charge par un spécialiste du tir. Avant toute choselasécuritéassociéeaumaniement des armes est mise en avant. Ensuite le technicien s’intéresse à la mise en conformation de l’arme par l’atelier selon les cotes enregistrées grâce au fusil conformateur au laser. D’abord sur des trajectoires simples, plateaux droits et traversards;touràtour,oncontrôle la justesse de l’avantage et de la pente. Toute la sagacité du technicienconsistealorsàconcilier avec les éventuels défauts
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deson“patient”acquisaufildes saisons de chasse. Des défauts souvent illusoires à vouloir corriger. Par exemple, on peut constater qu’un tireur, malgré une bonne prise des mesures, necollejamaissajouesurlebusc de sa crosse au moment du tir. Dans ce cas, un nouveau passageàl’atelierestindispensable afin d’augmenter la pente au talon, sinon la gerbe porterait systématiquement trop haut. Au moment de quitter Brou, nous avons compris une chose : la maison Vouzelaud est bel et bienuniqueenFrance,unesorte d’“écoledechasse”sichèreaux Anglais, où un même lieu est conçu pour les chasseurs, où la technique et le service ne peuvent se départir d’une expérience sur le terrain. Dans l’élé◆ gance et la beauté. Armurerie Vouzelaud, 8,place des Halles 28160 Brou. Rens. : 02.37.47.05.95 et www.vouzelaud.com Email : vouzelaud@vouzelaud.com
Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Alain de l’Hermite
Essai Express Chapuis
Polyvalence presque absolue ◆ En mariant la bascule ronde à des canons d’express, Chapuis a fait de la Série 3 un authentique bijou. Canon rayé ou lisse calibre 28, elle demeure aussi efficace.
◆ Côte à côte, le canon calibre 28 et le canon 8x57JRS monté sur l’élégante bascule ronde. Ci-dessous, détail de la nouvelle bascule Série 3.
Jours de C HASSE ◆
de façon indépendante et l’effet de cisaillement est limité. En plus, l’utilisation d’une cale unique pour relier les canons offre une précision du tir sans pareil. Plusencore.Chapuispropose pour son express Série 3, un canoncalibre28 :lechasseurpourra désormais parer à toutes les situationsdechasse.Ilpeutainsi varier alternativement les plaisirs d’une battue au gros et le tir de la plume. Le test de cette version nous a étonné au bon sens du terme car chacune des deux armes possède sa personnalité sans que l’une ne l’emporte sur l’autre. La crosse à joue anglaise est parfaitement étudiée pour le tir en mouvement. Le calage est idéal aussi bien à la joue qu’à l’épaule. Également, avec une importantelongueurde380millimètresd’origine,lemagnifique noyer n’aura pas à être défiguré par une rallonge de conformation. Lors du tir de vérification de convergence, la précision latérale à 50 mètres est inférieure à 4 centimètres. En dépit de l’allégement, le recul est parfaitement confortable. Au sanglier courant l’enchaînement des séries devient vite un régal. D’autant que les départs ont été eux aussi allégés et adaptés au poids de l’arme, mesurés à 1,6 et 1,8kilo, respectivement pour la première et la seconde détente. Pour sa part, le canon de
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71centimètresencalibre28permetunboncontrôledesoiseaux malgrélalégèretédufusil.Eneffet dans cette configuration armelisse,l’équilibreaétéporté légèrement en avant de l’axe de bascule. Dans ce cas, la main avant peut bénéficier d’un lest lui permettant d’utiliser à bon escient toute la précision de la bande fuyante. Non seulement élégant avec sa bascule ronde mais efficace le nouvel express Progress Série 3 est parfaitement adapté à la chasse en battue. Accompagné d’un canon de calibre 28, il devient d’une polyvalence presque absolue.
Fiche technique
Modèle testé RGEX Série 3 éjecteurs Nouvelle bascule ronde avec entraxe de percussion réduit au calibre 28. Crosse pistolet avec calotte de poignée en acier gravé. Noyer 4 étoiles poncé huilé, quadrillé main. Batterie système Blitz. Canons disponibles en plusieurs calibres. Livré en mallette de transport en ABS et serrures à code. Prix : 4 910 euros. Supplément canon calibre 28 : 1 900 euros avec des chokes fixes ; ou 5 chokes amovibles+540 euros. Fabricant Chapuis Armes ZI La Gravoux 42380 Saint-Bonnet-le-Château Rens. : 04.77.50.06.96 et www.chapuis-armes.com Email : info@chapuisarmes.com
PHOTOS : CHAPUIS ARMES - ALAIN DE LʼHERMITE
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écidément il souffle sur Saint-Bonnet-le-Château un vent de créativité incroyable. Après le succès de l’élégante bascule ronde présentée la saisondernière,Chapuisréitèreet propose aujourd’hui l’Express juxtaposé Progress Série 3, c’est-à-dire, en deux ans, une troisième évolution du Progress. Et on est loin du seul effet d’annonce. De quoi s’agit-il ? En clair, en choisissant d’utiliser l’authentique bascule ronde du calibre28 sur un express, cette arme a gagné un poids conséquent. Pour preuve dans le calibre testé en 8x57JRS, on passe sous la barre des 3 kilos. Bien sûr, gage de soliditéancestralechezChapuis, la bascule reste en bon acier forgé.Choseprimordiale,l’équilibre est parfaitement conservé auniveaudel’axedebascule,en réduisant de 5centimètres les canons (qui atteignent désormais 55centimètres). La recette éprouvée du Progress est foncièrement identique. Chapuis fut, souvenonsnous, le premier à démocratiser la carabine express au point de devenir rapidement le premier fabricant mondial de ce type d’arme.Àl’originel’idéegéniale aétéd’utiliserlesystèmedeverrouillageà“doublecrochets”du juxtaposé Progress. En d’autres termes, lors du recul, chaque canontravaille
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Sur le terrain
par François Fossat
Chasses à la journée
Le domaine de la Maisonnette
ON NE PEUT QU’ÊTRE SOUS LE CHARME DES LIEUX, QUAND SURGIT CE RENDEZVOUS DE CHASSE AU DÉTOUR D’UN ÉTANG… PAGE DE DROITE, GILLES ET SOPHIE DE PUINEUF, LES GESTIONNAIRES DU DOMAINE.
◆ Certes, chercher un territoire qui offre la possibilité de chasser à la fois le petit et le grand gibier est une chose plutôtcommune,maislesdites choses se compliquent puisqu’undenosamisécossais–et garde d’un somptueux domaineprèsd’Inverness–voulait être du voyage,lui qui rêvait(mêmeplussecrètement!) de tirer un sanglier, car notre « bourru compagnon », comme l’appelaitd’Houdetot,n’existe plus de l’autre côté de la Manchedepuisprèsdequatre cents ans, depuis que le redoutable Cromwell avait déclaré qu’il fallait éliminer des terresdelaCouronne«leloup, lesanglieretl’Irlandais» !Et,qui ditétrangerditformalitéspour pouvoirchasserenFrance.Or, quellenefutpasnotresurprise d’entendre au téléphone que
ledomaines’occupaitdetout, y compris de trouver des chambresd’hôtes,guèrefacile làencore,surtoutquandonsait que nous étions le 31 décembre ! D’ailleurs, il vaut mieux arriver la veille si l’on vient de Paris,qui est tout de même à près de trois heures et demie de route de la Maisonnette. La Maisonnette est l’une de ces propriétés dont tout chasseur a rêvé un jour.Entre lesmainsdelafamillePuineuf depuis cinq générations, elle se situe dans les Deux-Sèvres et s’étend sur 650 hectares –dont 450 clos et 200 de plaines ouvertes –, agrémentée de 40hectares d’étangs, dans unpaysagetypiquedubocage vendéen. Par un froid hiver de décembre, on ne peut qu’être sous le charme des lieux, avec ce rendez-vous de chasse, qui surgit au détour d’un étang.Nous sommes accueillis à 9 heures, dans une petite dépendance très agréable, avec une chaleur non feinte par Gilles et Sophie de Puineuf,pour un petit déjeuner on ne peut plus roboratif, de quoi affronter, dans les
PHOTOS : DOMAINE DE LA MAISONNETTE - STBPHOTOS
Le journaliste-écrivain Tony Burnand disait qu’au nombre des plaisirs de la chasse, il serait « regrettable de ne pas inscrire les plaisirs de la réception ».Au fond, poursuivait-il, une chasse est un tout,qui s’étend de la qualité du territoire, à l’accueil – qui plus est pour une chasse dite “commerciale”, serait-on tenté d’ajouter ! Bref,il plébiscitait une « simplicité de bon ton », si facile à obtenir en théorie, mais si délicate à mettre en pratique, car tout n’est qu’une question de détails… À cet égard, le domaine de la Maisonnette rassemble bien de ces qualités, tant il est vrai que nos exigences en auraient sans nul doute rebuté plus d’un.
meilleures conditions, les rigueursdel’hiverdernier.Pour se changer, un vestiaire est à notre disposition. Pour cette matinée,nousavionsdemandé à pouvoir chasser seuls avec nos propres chiens – en l’occurrence des setters irlan-
Territoire 650 hectares (450 clos ; 200 hectares ouverts en plaine). Départements Deux-Sèvres et Maine-et-Loire. Types de chasse Devant soi et battues de faisans, perdreaux ; envols d’étangs.Approche et battues de grands animaux (sangliers et chevreuils). Prix Petit gibier : actions (10 chasses par an : 3 900 euros). À la journée : devant soi, 260 euros ; en battue jusqu’à 100 pièces (36 euros, l’oiseau), de 100 à 200 (34 euros, l’oiseau) et de 200 à 300 (32 euros, l’oiseau). Grand gibier : un sanglier tiré, 1 000 euros (après le tarif est dégressif) ;
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
dais–, demande qui avait été acceptée sans aucun problème,mêmesiSophiedePuineufavaitreconnuquelaMaisonnette accueille davantage de « lignes marchantes ». Cette adaptabilité est un bon point,car nombreux sont
Mémento de poche
un chevreuil (700 euros, après tarif dégressif). D’autres modules existent selon le nombre de journées et d’invités. Points forts Qualité du site, accueil familial et très professionnel ; oiseaux de qualité ; biotope intéressant pour chasser au chien d’arrêt. Les Puineuf parlent anglais. Organisation à la carte. Points à améliorer Le degré de dressage des retrievers. Contact M. et Mme Gilles de Puineuf. Domaine de la Maisonnette, 79150Étusson. Tél. : 05.49.80.29.10 et 06.87.11.77.01. Sur Internet : www.chasse-lamaisonnette.com Email : sarldelamaisonnette@wanadoo.fr
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C’estdirectementàpiedque nous commençons la chasse : le biotope boisé convient assez bien aux chiens d’arrêt,et n’offre pas de difficultés physiques particulières, avec une alternance de parties claires etdepartiessales.Unpeuplus
d’hectares (un mélange maïsmoutardepourledébutdesaison puis choux-avoine-sarrasin). Très vite, nous nous rendrons compte que les faisanssontnombreuxsurleterritoire,qu’ilssedéfendentbien et qu’ils ont de l’aile.Toute la
les domaines qui refusent les chasseurs individuels, préférant les groupes,ce qui généralement n’est pas vraiment du goût des intéressés… En fait,laMaisonnettefonctionne à la fois avec un groupe d’actionnaires – petit et grand gibier – et avec un certain nombredejournéesréservées aux“non-actionnaires”.
tard dans la matinée, nous nous rendrons en plaine, où nous constaterons avec satisfaction que, malgré la saison bien avancée,il reste de nombreux couverts. Gilles de Puineuf nous expliquera, en effet, qu’il s’applique à mettre en place ces cultures à gibier, dont la surface atteint une cinquantaine
difficulté était de toujours marcheràbonvent,choseque trop de chasseurs négligent. Au total,au cours de la matinéedeprèsdetroisheuresde chasse, les chiens bloqueront unequinzained’oiseaux(sans compter tous ceux qui se défileront) de fin de saison. D’ailleurs c’est souvent préférablequ’iln’yenaitpastrop,
PHOTOS : CHRISTINE GRESSENS - STBPHOTOS
Ci-desus, le plaisir indicible des premières chasses ; à droite, scène d’une chasse devant soi au petit gibier ; et, ci-dessous, des labradors attentifs et une jolie volée de perdrix. Les Puineuf font beaucoup d’efforts en matière de qualité des oiseaux, d’aménagements, de piégeage…
pour ne pas trop échauffer les chiens d’arrêt. Dans la partie boisée que nous avons foulée, nous aurons la surprise devoirunarrêtsur…unebête noire ! Voilà de quoi satisfaire les chasseurs les plus exigeants… à un prix réellement compétitif,compte tenu de la qualité des oiseaux. Au cours du déjeuner tiré du sac et on ne peut plus convenable,nousapprendrons,en effet, que, pour une chasse“à la journée”, les Puineuf tiennent à offrir des vrais oiseaux. « Pour cela,nous avons huit volièresàl’anglaisepourlesfaisans, volières qui accueillent chaque année plusieurs milliers d’oiseaux,au mois de juillet,faisans quisontaussibiencommuns,obscurs,vénérés qu’américains… Sanscompter,lesoiseauxissusde la reproduction naturelle.» Du côté des perdreaux (moitié de gris et moitié de rouges), ce sont plus de 2000 oiseaux qui sont lâchés sur le territoire au cours de l’été par un système de boîtes de prélâchers. En outre, afin de limiter la prédation si redoutable sur les jeunes oiseaux,le territoire est piégé toute l’année par deux gardes, qui éli-
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POUR UNE FIN DE SAISON, LES FAISANS SONT NOMBREUX SUR TOUT LE TERRITOIRE, ILS SE DÉFENDENT BIEN ET ILS ONT DE L’AILE.EN TROIS HEURES DE CHASSE, LES CHIENS BLOQUERONT UNE QUINZAINE D’OISEAUX (SANS COMPTER CEUX QUI SE DÉFILERONT). 170
Jours de C HASSE ◆
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nous retrouvons à huit fusils – cela peut atteindre douze–, sous la direction des gardes, chaque fusil prend un layon – très bien entretenu – séparésde20mètres:c’estbienfait,
gibierétaitaurendez-vous,les gardes connaissent parfaitementleterritoire,etsesontmis en quatre pour nous servir. Signalons que le domaine organisederemarquablesen-
minentunequarantainederenards et de mustélidés et des centainesdecorvidés.Nenous le cachons pas : vu le nombre dechassesdanslasaison–une vingtaine –, la Maisonnette ne peut échapper à ce qu’on appelle pudiquement la “recharge”,qui intervient en seconde partie de saison, mais avec des oiseaux volants et puissants,comme nous avons pu le juger nous-mêmes. En effet, à côté des chasses d’actionnaires, le territoire proposedesjournéesauxnonactionnaires,soitpourdesbattues – tous les témoignages que nous avons pu recueillir sont unanimes à louer leur organisation où l’on peut réaliser un tableau entre 100 et 200 pièces (selon les forfaits retenus) au cours des six traques de la journée (3 le matin, 3 l’après-midi), où les oiseaux volent vite, et connaissent – pour la plupart – bien le territoire.Autre possibilité que nous essaierons l’aprèsmidi,lalignemarchante.Nous
bien réglé, qui a la faveur de beaucoup de disciples de Saint-Hubertpourunequestion d’amitié et de convivialité,mais qui a un fâcheux inconvénient pour les puristes du chien d’arrêt. Car faire chasser ensemble plusieurs chiens provoquent de la jalousie, forcent leur allure, le toutseterminantsouventdans une joyeuse anarchie,mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas… Nous n’avons pas boudé notre plaisir,car le
vols d’étangs, avec des canards – d’élevage pour une très grande majorité,là aussi « mis en place à la mi-juin » – qui passent à plus de 30mètresdehaut,synonymesdetrès jolis coups de fusil.En outre, ajoutons que quand les oiseauxsonttrèshauts,leschasseurs se dissimulent dans des cachesappropriées,attendant que les canards se posent à nouveau,pourrefaireunnouvel envol d’étang (la manœuvre peut-être réalisée quatre
PHOTOS : CHRISTINE GRESSENS - STBPHOTOS
Ci-dessus, scène de battue au petit gibier ; à droite, Tony avec son sanglier tiré à l’approche ; et, ci-dessous, envol de canards d’un des étangs de la Maisonnette. L’organisation ne souffre d’aucune critique.
à cinq fois et peut durer près de deux heures). Le lendemain,après un dînerquen’auraitpasreniéDumas,c’était le grand jour pour Tony.Avec ce que nous avions vu comme volcelest de sangliers la veille,notre ami écossais ne devait pas avoir trop de difficultés à approcher un joli ragot.Là encore,bien que l’on connaisse toutes les limitesd’unterritoireclospour lachassedesgrandsanimaux, la Maisonnette permet de chasser à l’approche, en battue(sangliersetchevreuils)… Sans difficulté,Tony tirera un joli sanglier de 90 kilos, parfaitement guidé par un des gardes.Pour que le plaisir soit complet, les Puineuf feront suivre une battue àTony,dans ungrouped’unequinzainede carabines.Làencore,l’organisation ne souffrira d’aucune critique, tant en matière de sécurité que de chasse ellemême,avec une équipe de rabatteurs et leur meute d’anglo-français de petite vénerie qui nous donneront une jolie musique. Le tableau sera de huit bêtes noires.Hélas,notre ami anglais n’aura pas la chance de tirer une balle,mais il n’oubliera pas de sitôt son premier sanglier français. ◆
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LE DOMAINE DE LA MAISONNETTE ORGANISE DES ENVOLS D’ÉTANGS REMARQUABLES, AVEC DES CANARDS –“MIS EN PLACE À LA MI-JUIN”– QUI PASSENT SOUVENT À PLUS DE TRENTE MÈTRES DE HAUT, TOUJOURS SYNONYMES DE TRÈS JOLIS COUPS DE FUSIL. 172
Jours de C HASSE ◆
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Single Highland malt Aberfeldy 12ans
une nature exceptionnelle
L’histoire d’Aberfeldy a commencé au cœur de l’Écosse, il y a plus d’un siècle, dans un véritable sanctuaire de pureté qui confère à notre Single Malt une personnalité intimement liée aux miracles d’une nature encore intacte.
Highlands
Aberfeldy
Islay Lowlands
La forêt de pins et de bouleaux qui entoure la distillerie accueille encore aujourd’hui une espèce très rare d’écureuils rouges. Ils illustrent si bien la singularité de notre whisky qu’il est devenu l’emblème de la marque. Mais pour être tout à fait complet sur les qualités d’Aberfeldy, il faut aussi évoquer le savoir faire de plusieurs générations de personnages charismatiques qui ont façonné ce grand whisky pour en faire le joyau de notre distillerie.
Secret de connaisseur Élaboré dans un environnement quasi sauvage, on peut considérer que le caractère unique du Single Malt Aberfeldy est un véritable miracle de pureté. La distillerie d’Aberfeldy possède toutes les ressources naturelles locales capables d’offrir à son Single Malt le meilleur des Highlands. Le savoir faire, les secrets de fabrication et l’héritage transmis par des générations d’artisans depuis plus d’un siècle participent amplement à l’accomplissement d’un trésor de saveurs qui se retrouve dans les parfums d’Aberfeldy, aux notes subtiles de miel de bruyère, d’encens et de pain grillé.
Notes de dégustation Couleur :
intense, jaune doré.
Nez :
senteurs d'encens, miel de bruyère avec des notes fruitées d'ananas, de pain grillé et de céreales.
Finale :
épicée avec une touche amère d'orange et une fin sèche.
L'ABUS D'ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.
Sur le terrain Su r l e t e r r a i n
par Philippe Le grand
Du côté de la loi…
Les lieutenants de louveterie
◆ Créé par Charlemagne pour protéger hommes et bêtes contre les loups, le lieutenant de louveterie est aujourd’hui chargé de la gestion et de la régulation de la faune sauvage.
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STEPHAN LEVOYE
L
’histoireetlestraditionsont permis à la chasse d’arriver dans les temps modernes avec force et avec fierté. La charge de lieutenant de louveterie en est un des exemples les plus frappants. C’est en effet en 812 que la louveterie avait été mise en place par Charlemagne pour protéger hommes et bêtes contre le loup. Deux officiers étaient ainsi chargés dans chaque vicomté de faire la chasse à cet animal qui seront connus sous le nom de luppari. Ceserontdeshommesdegrande importance à telle enseigne que Charles VI leur donnera le droit de percevoir l’impôt dans les villages entourant le lieu de capture d’un loup. La fonction sera suppriméeen1787sousprétexte d’économies,maisrétabliedixans plus tard par Bonaparte, et arrivéjusqu’ànouspuisque,aujourd’hui,on compte un peu plus de 1900 lieutenants de louveterie. La louveterie a évolué avec la diminution des espèces et des animauxàdétruire.Lestextesont ainsi été modifiés à plusieurs reprises,lesdernièresmodifications datant de l’année dernière. De nos jours,cette institution et son bras armé –les lieutenants– sont chargés de la gestion et la régulation de la faune sauvage dans le but de maintenir une vie animale compatible avec l’agriculture,lasylviculture,l’élevageainsi quelesautresactivitéshumaines. Dans les faits,les lieutenants de louveterie sont des collaborateurs bénévoles de l’administration.Ils sont nommés par le préfet sur proposition du directeur départemental de l’agriculture
Le lieutenant de louveterie doit entretenir à ses frais soit au moins quatre chiens courants réservés à la chasse du renard ou du sanglier, soit deux chiens de déterrage…
et de la forêt et sur avis du président de la fédération départemental des chasseurs,pour cinq ans renouvelables. Cette nomination n’est valable que pour un territoire donné (le préfet fixe le nombre de lieutenants de louveterie en fonction de la superficie, du boisement et du relief). Selon la jurisprudence, bien qu’ils ne soient pas des fonctionnaires publics,les louvetiers sont des agents auxiliaires investis d’une autorité réelle et chargés d’une mission de service public; en conséquence, la personne qui prend,sans y avoir droit, la qualité de louvetier et s’immisce dans ces fonctions
Jours de C HASSE ◆
commet le délit d’usurpation de fonctions publiques. Les conditions pour être lieutenant de louveterie sont on ne peutplussimples.Lesfuturslouvetiersdoiventêtredenationalité française, jouir de leurs droits civiques, avoir un permis de chasser depuis au moins cinq ans,nepasavoirfaitl’objetd’une condamnationpénaleenmatière de chasse,de pêche et de protectiondelanature.Quantàleurâge, il est seulement indiqué que leur mandat prend fin à la date de leursoixante-quinzièmeanniversaire.Quiplusest,ilsdoiventposséder des compétences cynégétiquespourremplircorrectement
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leurs fonctions et notamment s’engager par écrit à « entretenir àsesfrais,soitaumoinsquatrechiens courantsréservésexclusivementàla chasse du sanglier et du renard,soit au moins deux chiens de déterrage»… Cetengagementseraformalisé par une prestation de sermentdevantletribunaldegrande instance,et par l’enregistrement deleurcommissionetdeleuracte deprestationdesermentaugreffe de ce même tribunal. Chargés de veiller à la régulation des nuisibles et au maintien de l’équilibre de la faune,les lieutenantsdelouveterieontdesmissions de plusieurs ordres. Pour leur mission de régulation,ils organisent et contrôlent les battuesadministrativesdécidéespar les maires ou les préfets (surtout celles destinées à éliminer des sangliers). Son rôle en matière de police n’est pas négligeable puisqu’ilaqualitépourconstater les infractions, réprimer le braconnage.Dans l’exercice de leurs fonctions,ilsdoiventêtreporteurs de leur commission, d’un uniforme réglementaire et d’un insigne représentant une tête de loup dorée. Il a également un rôle de conseil puisqu’il siège dans les commissions de plan de chasse, et de dégâts de gibier ainsi qu’au conseil départemental de la faune sauvage. Avecunepopulationdegrands animaux en expansion, la charge de lieutenant de louveterie a de beaux jours devant elle. Mais le plus amusant,c’est qu’avec le retour durable du loup en France, lafonctionvapeut-êtreretrouver sa mission d’origine. ◆
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Chasseur
de légende ◆
Charles Cottar Un clan au Kenya par Ardina Strüwer
LU LES EXPLOITS DE THEODORE
ROOSEVELT QUE CHARLES COTTAR S’EMBARQUA AVEC TOUTE SA FAMILLE POUR L’AFRIQUE ET LE KENYA. IL Y FUT UN AVENTURIER ET UN CHASSEUR EFFRÉNÉ, SYMBOLE DE L’ESPRIT PIONNIER AMÉRICAIN.
◆ C
’était il y a plus d’un demi-siècle, en 1940 exactement. Charles Cottar a 56ans,près de cinquante ans de chasse et trente de safaris derrière lui.Il se prépare à partir pour les États-Unis avec un film publicitaire.Pour réaliser ce film,Charles et son fils aîné, Bud, se dirigent vers leur site de campement favori de Barakitabu, dans les plaines de Massai Mara,au Kenya.Une fois le campement installé,ils partent à pied à la recherche d’images sensationnelles. Charles installe la caméra pendant que Bud fait un grand détour pour rabattre les animaux vers son père. Soudain un vieux rhinocéros surgit,fonçant droit sur la caméra.Pour Charles,c’est une occasion rêvée… Comme il l’avait fait des dizaines de fois auparavant, il braque sa caméra, son fusil armé à côté de lui, puis épaule au dernier moment sa Winchester 405 et tire deux fois. Les deux balles sont bonnes, mais le rhino de près de deux tonnes est déjà sur lui. Il tombe mortellement mais continue de le blesser avec sa corne, déchirant son artère. Entendant les coups de feu, Bud se précipite vers son père mais il n’y a plus rien à faire.Charles Cottar se vide de tout son sang et meurt en trente minutes.Quand il veut couvrir son père pour le protéger du soleil,Charles Cottar lui dit simplement : « Ne me couvrez pas,je veux regarder la beauté du ciel.» Plus qu’un homme,plus qu’un chasseur,c’est une légende qui disparaît,tant il cumula bien des superlatifs. Charles Cottar, c’est à la fois un mélange de courage, de ténacité, d’excès et d’indépendance à tous crins. On n’en attendait sans doute pas moins pour le premier Américain chasseur blanc,au Kenya.C’était un homme peu ordinaire, un rebelle, mâtiné d’anticonformisme : il faisait ce qu’il voulait, quand il le voulait et comme il voulait.Pour bien des chasseurs et des broussards du monde entier,le nom de Cottar fait toujours rêver. Au fond, il fut un aventurier dans l’âme et le symboledel’espritpionnier américain, celui qui renverselesmontagneset détourne les fleuves, qui
HISTOIRE
EST APRÈS AVOIR
CHARLES COTTAR JEUNE
ET PLUS ÂGÉ. TOUJOURS
LA MÊME DÉTERMINATION. PAGE DE GAUCHE : CHARGE DE RHINOCÉROS, QU’IL PHOTOGRAPHIA LUI-MÊME !
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
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PHOTOS : COTTAR
C’
PHOTOS : COTTAR
Chasseur de légende
avait tant fasciné Chateaubriand lors de son voyage dans le Nouveau Monde. Pouvait-il en être autrement avec un père, William, qui était l’arrière-petit-fils du colonel David Walton, le premier pionnieràCedarCounty,dansl’Iowa ?LafamilleCottar faisait autant partie de l’histoire du Far West américain que les pistolets de Samuel Colt. Un esprit que notre homme renforça par une passion viscéraleetdévastatricepourlachasse.Charlesvoitlejour en 1874, en pleine reconstruction américaine. Dès l’âge de 8 ans, il chasse, payant ses cartouches en vendant des peaux de visons à 15 cents la pièce. Quelques années plus tard, à 19 ans, il parcourt, à son tour, la célèbre Prairie, dans le Middle West, avec son père.Ils traversèrent le Texas,l’Oklahoma etleColorado.Charleschassetoujoursetencoreque celasoitauxÉtats-Unis,auCanadaouauMexique. Mais l’Afrique est omniprésente dans son esprit.Ilrêved’unvoyage,pasceluideJosephConrad, mais de celui de Theodore Roosevelt et de son safari de 1909, préparé en partie par Frederick Selous, qui dura six mois et dont le monde entier suivit les péripéties.C’est fait,c’est décidé : Charles veut partir lui aussi, conquérir son propre Graal. Il organise rapidement son voyage et part, en 1909,laissant sa famille en Oklahoma.IlprendlebateaudeNew York pour Mombasa, au Kenya, et continue en train jusqu’àNairobi,pointdesdéparts desgrandssafarisàl’époque. Il se rend directement à la compagnie Newland, Tarl-
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ton & Co. Limited, le seul endroit où l’on pouvait s’équiper. Il engage quelques porteurs africains et seprocurelematérielnécessaireavantd’entreprendre sa première expédition de chasse, seul et à pied. Devantlesvastesétenduesdelasavaneafricaine, CottarconstatevitequeRooseveltavaitraison.Cette terre était à la fois un véritable paradis et une incroyable arche de Noé. C’était encore le temps où rienn’étaitvraimentfixé,lacolonisationdel’Afrique par les puissances européennes venait de s’achever : aux Français, la quasi-totalité de l’Afrique de l’Ouest, aux Allemands, la future Tanzanie, aux Belges,le Zaïre et le Rwanda,et aux Anglais,la plus belle part du gâteau en matière de grande faune, avec les plaines de l’Afrique orientale,du Soudan à la Rhodésie,en passant par l’Ouganda et le Kenya. Son premier séjour en Afrique dure presque un an et il rentre en Oklahoma chargé de souvenirs en tout genre.Les gens viennent de loin pour examinersestrophéesetvoirsesphotos.Maisilnepense qu’à repartir, tant il est vrai que Charles décide de s’installer définitivement au Kenya. En attendant que le dernier de sesenfantssoitassezgrandpour traverser l’Atlantique, Cottar vend son ranch et l’ensemble de sesavoirsaméricains.En1914, avec Annette et leurs neuf enfants (Marie, Myrtle, Bud, Goldia, Evelyn, Mike,Thelma,Audra et Theodore), ils
GUIDE ET CHASSEUR À LA LIMITE DE L’INCONSCIENT CI-DESSUS, CHARLES COTTAR AUX CÔTÉS D’UN LION ET UNE CARTE DU KENYA DE L’ÉPOQUE. IL FERA
UN PREMIER VOYAGE EN 1909, PUIS Y REVIENDRA AVEC TOUTE SA FAMILLE EN 1914. CI-DESSOUS,
CHARLES (À GAUCHE) AVEC DES BUBALES : SON ŒIL DROIT EST PARALYSÉ, SOUVENIR
D’UNE ATTAQUE D’UN LÉOPARD.
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PHOTOS : COTTAR
Chasseur de légende
partent pour construire une nouvelle vie au Kenya.Ils achètent 20 acres au nord de la ville de Nairobi, dans une plaine et bâtissent leur maison. La ville, capitale du protectorat britannique, n’existait que depuis une vingtaine d’années,mais elle était du dernier chic anglais.Très vite,on prêta à Cottar l’Américain la réputation d’un homme marginal dans ce pays régenté par les codes, les protocolesetl’importancedesclassessociales.Ainsi, à l’époque,il était de bon ton de faire ses ablutions chaque jour et de se changer pour le dîner lorsqu’il y avait un invité ;les hommes revêtaient alors un costume et une cravate ou un smoking.Charles Cottar,lui,étaitréfractaireàcegenredeconvenances. Il se rasait rarement et considérait qu’un bain hebdomadaire était largement suffisant ! Évidemment,il détonnait un peu… Original, il l’était jusqu’au bout des doigts. Bien que non pratiquant, il se comporta comme tel ; il ne buvait pas d’alcool,refusait les médicaments et n’utilisait que du matériel américain. Et, effroyable sacrilège,il ne faisait pas confiance aux armes anglaises – il ne jurait que par les Winchester .405 et fera venir plus tard ses véhicules de safari (des Ford) des États-Unis. Les questions d’hygiène et de savoirvivre n’étaient pas le seul point de clivage entre CottaretlesBritanniques…ilauraeneffetquelques démêlés avec la justice tout en méprisant les autoritéscolonialeslocales,prenantmêmeunmalinplaisir à les provoquer.
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Cesentimentd’impunitédépassaitd’ailleursles frontièresduKenya :commebeaucoupdechasseurs à cette époque,Cottar chassera l’ivoire en Ouganda etauCongo.Ilprendraalorsdegrandsrisquesàbraver les lois contre le braconnage, car c’est après la PremièreGuerremondialeques’organisalagrande chassesportive.CharlesCottarsentqu’ilfautmettre à profit sa passion pour l’aventure et la chasse : c’est en 1919 qu’il crée Cottars Safari Service. “BwanaCottar”acquitviteuneréputationd’excellentguide.Lesdeuxfilsaînés,BudetMike,avaient rejoint leur père comme chasseurs professionnels. Ted,le dernier des fils,s’occupait des approvisionnements. Alors que sa réglementation commençait à se mettre en place,la chasse devenait de plus en plus commerciale. Les clients voulaient non seulement rentrer de safari avec leurs trophées mais aussi vivre des sensations fortes. Au même titre que le polo et la voile,le safari combinait l’excitation et le luxe. Les safaris de l’après-guerre ne ressemblaient plus tellement à ceux du début du siècle, les chasseurs n’avaient plus besoin d’énormes équipes de porteurs, de chariots tractés par les bœufs ou les chevaux –car la voiture était arrivée en Afrique de l’Est. Les premiers véhicules adaptés au safari seront importés par le clan Cottar. C’était donc des Ford, expédiées par bateau depuis les États-Unis, en pièces détachées. Le paquebot Berwick Castle arrivera bien au port de Mombasa avec le précieux
ORGANISATEUR DE SAFARIS CI-DESSUS, LE CLAN COTTAR (CHARLES EST À DROITE, ET MIKE EST ASSIS, AU CENTRE). CHARLES FERA VENIR DES ÉTATS-UNIS LES PREMIERS VÉHICULES ADAPTÉS POUR LE SAFARI :
DES FORD, EXPÉDIÉS PAR BATEAU EN PIÈCES DÉTACHÉES. LE BATEAU ARRIVERA BIEN DANS LE PORT DE MOMBASA,
MAIS… COULERA. TROIS MOIS PLUS TARD, IL IRA RÉCUPÉRER LES CONTAINERS. LES PIÈCES N’AVAIENT PAS ÉTÉ ENDOMMAGÉES CAR PROTÉGÉES PAR DE LA GRAISSE ET DU GOUDRON.
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PHOTOS : COTTAR
Chasseur de légende
chargement, mais un feu se déclara à bord. Avant qu’on ait pu décharger les containers, le bateau coulera dans le port. Il en fallait plus pour décourager Cottar. Trois mois plus tard, il ira récupérer les containers et les fera envoyer par chemin de fer à Nairobi.Les Cottar n’avaient pas grand espoir de faire fonctionner les véhicules dont des pièces détachées avaient été immergées dans l’eau de mer… mais par miracle, chaque pièce étant enduite d’un épais mélange de graisse et de goudron, il suffit de les essuyer consciencieusement… Voilà comment quatre véhicules flambants remplacèrent l’ancien équipage de Cottars Safari Service. Il organise quelques-uns des plus grands safaris en Afrique dont celui du duc et de la duchesse d’York (le futur roi d’Angleterre, George VII et la reine mère Elizabeth) en 1924. Car il faut bien se dire que le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie vont devenir, entre les deux guerres, « le paradis inégalé des grandes chasses sportives » comme l’a si bien raconté Sacha de Montbel dans ses Grandes Chasses, (éditions du Gerfaut).S’il met en place force safaris,il évolue lui aussi.D’abord,parce qu’après avoir été ce qu’il faut bien appeler un chasseur sans grand discernement, il s’intéressa à la protection desanimaux.D’ailleurs,unjour,dégoûtéparlecomportement de ses clients, il n’hésitera à les abandonner dans la brousse, leur disant simplementqu’ilenverraitquelqu’un les chercher ! Évolution encore avec sa nouvelle passion pour la réalisation de films lors de ses sorties. C’est dans ce contexte qu’il guida le couple Osa et Martin Johnson (qui photographièrent et filmèrent la beauté du monde sauvage dont l’Afrique,lire Jours de Chasse n° 31).Puis lors d’un safari organisé par les chasseurs blancs Philip Percival et Pat Ayre,un autre réalisateur Paul Hoefler fait également appel aux Cottar père et fils,
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UN GRAND PHOTOGRAPHE
CI-DESSUS, À GAUCHE, LE DUC D’YORK QU’IL GUIDERA EN 1924. À DROITE, SON FILS MIKE AVEC UN DE SES CLIENTS. CI-CONTRE, SON INSTALLATION
pour réaliser son film sur les guerriers. Ils avaient déjàtravailléensemblesursesdeuxprécédentsfilms Colorado African Expedition et Africa Speaks (le premier film en couleur sur l’Afrique). Pour ce troisième film, quinze guerriers Nandi avaient été déplacés de leur terre,dans les Highlands,à Banagi Hill dans le Serengeti. Assez rapidement Mike Cottar trouve une harde de lions. Hoefler a préparé sa caméra en utilisant la voiture comme une plateforme. Le tournage peut commencer : un des guerriersNandisepromèneàunedizainedemètresd’un
CINÉMATOGRAPHIQUE.
POUR TOURNER SES FILMS, CHARLES COTTAR PRENDRA
DES RISQUES INSENSÉS, N’HÉSITANT PAS À
PLANTER SA CAMÉRA FACE À LA CHARGE DE L’ANIMAL AVANT DE SAISIR SON FUSIL…
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lion.Dans un effroyable rugissement,le lion charge le jeune homme qui n’a pas bougé d’un centimètre. Un genou à terre, derrière son bouclier, il attend l’attaque. L’énorme animal le plaque au sol puis, furieusement, s’en prend au bouclier pendant que lesautresguerrierss’approchent,telsdesgladiateurs. Le lion est transpercé en quelques secondes de tous côtés par des lances. Le jeune homme qui avait reçu l’assaut du fauve,s’en sort avec quelques égratignures et un trou dans le bouclier – souvenir des griffes meurtrières de l’animal. Pour filmer,Charles Cottar prend des risques, tous les risques. Il a l’habitude de filmer la charge de l’animal de face jusqu’au dernier moment,avant de saisir son fusil.Et ce n’est que six secondes avant l’impact qu’il se dessaisit de sa caméra –trois secondes pour épauler, tirer et abattre l’animal, trois secondes pour le laisser rouler à ses pieds. On ne sait si cela tenait du courage ou de l’inconscience. Ce numéro d’équilibriste peut se comparer au débourrage d’un cheval, où l’on est à la fois celui qui tient le cheval et celui qui monte dessus ! Mais il y a une limite à la témérité.Cottar avait déjà été attaqué par un léopard lors d’une chasse. Le nouvel incident se produisit alors qu’il est en compagnie de sa femme et de son fils Mike.Cottar avait en effet capturé un grand mâle au lasso,à che-
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val. À terre, il ligote le fauve et le quitte quelques instants pour préparer sa caméra. Puis il retourne voir le léopard, mais il a mal mesuré sa férocité. C’est connu,un léopard blessé ou en furie,est d’une puissance et d’une violence à toute épreuve,et Cottar va l’apprendre à ses dépens. Le fauve bondit sur lui malgré ses pattes attachées, le saisit par la nuque, essaie d’atteindre les yeux avec ses pattes avant,pendantquelespattesarrièrelacèrentlecorps. La rapidité de l’animal est telle que Cottar n’a pas le temps de redresser son fusil… Son fils Mike veut intervenir, mais Charles lui interdit de s’approcher,encoremoinsdetirer,toutenintimantl’ordre de continuer de filmer à son épouse Annette ! Avec son fusil dans les deux mains,Cottar frappe la tête
CI-DESSUS, À GAUCHE, MIKE COTTAR, UN DES FILS DE CHARLES, QUI SERA TUÉ À 36 ANS PAR UN BUFFLE BLESSÉ. PUIS SON FILS GLEN (À GAUCHE), LUI AUSSI GUIDE DE CHASSE, ET SA FEMME PAT. PUIS, CALVIN, LE FILS DE GLEN, LUI AUSSI GUIDE ET AUJOURD’HUI
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PHOTOS : COTTAR
Chasseur de légende
du léopard puis projette l’animal avec ses pieds pour obtenir assez de recul pour l’achever d’une balle. Blessé, Cottar contracte une septicémie (les griffes d’un léopard véhiculent les maladies car elles sont souvent imprégnées de restes de chairs pourries). Les médecins préconisent l’amputation de la jambe pour sauver sa vie.Cottar refuse,et à la surprisegénérale,ilserétablitetpeutgardersajambe. L’accident le laisse tout de même partiellement paralysé mais Cottar ne change pas de vie pour autant.Il arrive à conduire de sa main valide et continue de diriger ses trois fils. Mais il doit essuyer une nouvelle attaque de léopardcommelerapporteMenforAllSeasonsd’Anthony Dyer,d’après le témoignage de Bill Ryan,un jeune homme de 17 ans. Voisin de Mike Cottar, il luidemandedel’aideràtraquerunfauvequ’ilpense être une lionne et qu’il avait blessé la veille en rentrant à la ferme.Le félin avait disparu dans la forêt dense et l’avait perdu.Accompagné de son père, il apprend en arrivant sur place que le vieux Cottar souhaitait venir lui aussi (« ce n’était pas la peine d’essayer de l’en dissuader »,dira-t-il). Ils partent avec leurs chiens, les lâchent où ils croient le fauve caché.Après quelques minutes, les chiens se mettent à aboyer d’une façon singulière (« Charles Cottar en était certain :ça n’était pas un lion que les chiens avaient repéré »). La traque continue sans qu’on
n’ait pu localiser l’animal. Les chiens sont « très énervés »,mais Cottar les met au défi d’avancer (« À votre âge,je l’aurais tué,il y a déjà une demi-heure ! »). Ilss’enfoncentdanslaforêtmaisunmagnifiqueléopard surgit et fonce droit sur le vieux Cottar.En un éclair, le vieil homme est projeté à terre, ses vêtements lacérés,son corps ensanglanté.Le léopard se sauve, poursuivi par les chiens. Cottar se relève et refuse d’écouter Bill Ryan qui lui conseille de rentrer :« Écoutez,jeune homme,j’ai déjà été griffé par ces chats auparavant.Allez,attrapez-le ! » À ces ordres, ils suivent les chiens, qui le trouvent et le fauve est tiré. Mais Cottar saigne abondamment. Bill Ryan raconte : « Mon père et moi décidâmes de le conduire chezmabelle-mère,quiétaitmédecin.Ilsouffraitdequatorze morsures et une fracture du bras,sans compter les morsures à la tête et la nuque.Il se fait recoudre un peu, demande un simple verre d’eau et sort pour… contrôler que le léopard avait bien été écorché ! Pendant sa convalescence – durant l’année 1926–,Cottar en profite pour rédiger plusieurs articlessurlachasse,lesarmesetlabalistique.Sonlivre The Exception was the Rule (“l’exception était la règle”), édité par Trophy Room Books, fourmille deprécieuxconseilsplutôtamusants,toutàfaitdans l’espritdupersonnage,commecepassagesurl’arme parfaite : « Le Colonel Roosevelt surnommait le .405 Winchester “The Medicine Gun”.Pour lui,c’était l’arme
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idéale. Une arme sur laquelle vous pouvez compter même si vous n’avez ni mangé ni bu,par 45 °C,sous la pluie,dans la boue,des ampoules aux pieds,une épine dans votre botte,touché par la fièvre et perdu dans le désert […].Souvenez-vous que n’importe quel animal,saufunvieiléléphant,peutêtretuéavecunehache. Mais ce n’est pas une bonne idée,sauf si le noir va bien à votre femme.» Cette vie difficile, dangereuse ne va pas rebuter sa descendance. Bien au contraire. Ses trois fils deviendront des chasseurs renommés mais le vieux Bwana Cottar ne passera pas de son vivant le flambeau et ses enfants ne prendront le relais qu’après le tragique accident avec le rhinocéros. Mais le mauvais œil allait poursuivre les Cottar. Un an après la mort de Charles,son fils Mike se trouve au Serengeti avec un client qui blesse un buffle.Mike poursuit l’animal blessé qui se cache dans un buisson sur une colline rocheuse.Soudain le buffle surgit,Mike tire sur l’animal qui poursuit sa course et vient s’écraser sur Mike.Le choc de la bête,pesant près d’une tonne, est violent, mais, par miracle, Mike semble s’en sortir indemne, à part quelques égratignures, et se relève. Il sourit et s’époussette, ignorant que la masse du buffle venait de faire éclater sa rate… Mike décède le 12 juillet 1941. Il a tout juste 36 ans. Le fils de Mike et Mona, Glen Cottar, n’a que 10 ans quand son père succombe. Il a grandi sur les bords de Lake Victoria au Tanganyika où ses parents avaient créé une base pour les safaris. Il a passé ses journées à chasser et à pêcher,mais le jour
où son père a disparu, sa vie d’insouciance a pris fin. Sa mère, Mona, épuisée par les rigueurs de l’Afrique,fera tout pour dissuader son fils de suivre les traces de son père. Mais Glen n’écoute que sa passion, il fait déjà partie de la savane,il le sait,son destin est attaché à cette terre. Après la guerre, il se marie avec une jeune Anglaise,Pat,qui avait grandi à Nanyuki,sur les hautes terres de Mount Kenya. Ensemble ils construisent les premiers camps fixes au Kenya, le premier à Tsavo et puis celui de Massai Mara qui existe encore aujourd’hui.De nombreux chasseurs dont le regretté Sacha de Montbel se rendront chez lui.QuandlachasseaétéinterditeauKenya,en1977, Glen continua à guider, mais en safari photographique. Il décède d’un cancer, il y a quinze ans, et ses cendres sont dispersées dans le Massai Mara. Maislaflammedel’espritCottarn’apasvacillé.Cottars Safari Service organise toujours des safaris exceptionnels. Calvin, le fils de Glen, a hérité du feu sacré et a été élu meilleur guide du Kenya.Le lodge setrouvesurunecollineétenduedominantlesplaines duSerengeti.Pasloindel’endroitoùBwanaCharles avait trouvé la mort face à un rhinocéros. Celui qui aura la chance de s’y rendre,rencontreraunautremonde.Lespaysagesontpréservéleur beauté originelle. Il n’est plus au XXIe siècle, mais dans Out of Africa… ◆ Site de Cottars Safari Service :www.cottars.com
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Pieter Boel ou le règne animal sur le vif
LE SENS DU VRAI, DU BEAU ET DE L’ANIMAL PIETER BOEL A RÉALISÉ DE TRÈS
NOMBREUX PORTRAITS DE LIONS DANS DE MULTIPLES ATTITUDES. À DROITE, ÉTUDE DE TÊTE DE LION ; ET, EN DESSOUS, GRAVURE DE CONRAD LAUWERS REPRÉSENTANT NOTRE ARTISTE CARESSANT UN LÉVRIER AVEC CETTE LÉGENDE :
“PAINTRE TRÈS BIEN ESTIMÉ
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NOTRE FLAMAND A LE SENS DU VRAI, DU BEAU ET DE L’ANIMAL.
par Virginie Jacoberger-Lavoué
C
PHOTOS : PHOTO RMN - RENÉ-GABRIEL OJÉDA - DR - PHOTO RMN- THIERRY LE MAGE
ontemporain de Jean de La Fontaine, Pieter Boel (1622-1674) s’inspira de la Ménagerie royale de Versailles pour réaliser ses œuvres les plus remarquables. Portrait d’un peintre talentueux, grand contributeur de la Manufacture des Gobelins, qui reste tout de même méconnu… La célébrité et la reconnaissance tiennent à peu de chose pour que la puissance de l’ombre ne prenne le dessus. Des circonstances défavorables, un vent contraire, une personnalité trop effacée face à d’autres qui ne le sont pas… Pieter Boel, c’est un peu tout cela à la fois. Car qui, à part quelques esprits éminents,cultivés et éclairés,peut prétendre vraiment connaître cet artiste ? Certes,on peut avancer sans crainte de setromperquec’estunFlamand, dont on a aperçu, souvent distraitement parmi tant d’autres, quelques-uns de ses nombreux dessins exposés au Louvre.Mais de là à le situer… Et pourtant, pour Madeleine Pinault Sørensen,qui fut commissaire de l’exposition qui rendit hommage en 2001 à cet artiste au Louvre, le douten’estpaspermis :Boel«apparaîtnonseulementcommel’undes meilleurs artistes animaliers de son siècle,maisaussicommel’undesplus grands dessinateurs d’animaux de tous les temps ». Son tort, son péchéoriginel :avoirvécuettravaillé sous les ordres et dans l’ombre du grand Charles Le Brun, à la Manufacture des Gobelins, mais pouvait-il en être autrement avec le premier peintre de Louis XIV ? La notoriété,la gloire d’outre-tombe ne sont peut-être pas là, mais le talent oui. Notre Flamand a le sens du vrai, du beau et de l’animal. Lorsqu’on s’arrête un instant sur ses innombrables croquis –et c’est sans doute là où il révèle tout
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PHOTOS : AKG IMAGES/SMB, GEMÄLDEGALERIE - JOSSE/LEEMAGE
Pieter Boel
“NATURE MORTE DE GIBIER” ET “ALLÉGORIE DES VANITÉS DU MONDE”. DANS BOEL A ÉTÉ L’ÉLÈVE DE JAN FYT ET DE FRANS SNYDERS, QUI EXERÇA UNE GRANDE INFLUENCE SUR LA NATURE MORTE FRANÇAISE. PAGE DE DROITE, SUPERBE ÉTUDE DE CHATS, DE LAPIN ET D’UN BOUC. CES DEUX TABLEAUX, ON SENT QUE
songénie–,letraitestprécis,fin,poétique,maisenmêmetemps plein de doutes, celui d’un artiste pour qui le bel ouvrage est rarement atteint. Ours, renards, lynx, lions, éléphants… sont saisissants de vérité. Rien n’est figé, rien n’est posé, ils sont pris sur le vif, dans une attitude naturelle, normale, tour à tour reposés tout autant inquiets, apeurés, comme peuvent l’être des animaux sauvages. Bref, « bien que ses modèles soient encaptivité,constateMadeleinePinaultSørensen,l’artisteparvient à restituer le caractère de chacun comme s’ils étaient observés libres dans leur caractère ordinaire ».Davantage,par bien des aspects, il est une synthèse de l’art flamand et du classicisme français qui est en train de naître et que le monde entier va nous envier, et qui va marquer des générations d’artistes… Curieusement, on sait peu de chose sur Pieter Boel. Né en 1622,il est le fils de Jan Boel,graveur et éditeur.Il grandit avec ses deux frères dont un,Quirin,deviendra également graveur. De son enfance et de ses premières années d’apprentissage,
très peu d’informations nous sont parvenues.Comment entret-il dans les beaux-arts ? On pense qu’il reçut d’abord un enseignement paternel puis qu’il devint l’élève de deux figures majeures de l’art du XVIIe siècle. D’abord de Jan Fyt (1611-
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AUX GOBELINS,PIETER BOEL EST CHARGÉ DES TRAVAUX PRÉPARATOIRES POUR DES TAPISSERIES DES MAISONS ROYALES QUI SERONT TISSÉES À PARTIR DE 1668.CES ANIMAUX QUI S’INTÈGRENT DANS UN DÉCOR DEVAIENT ÊTRE REPRÉSENTÉS TRANQUILLES, INQUIETS OU MENAÇANTS.
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1661), très connu pour ses natures mortes et ses animaux vivants ; ensuite de Frans Snyders (1579-1657), autre peintre animalier reconnu –dont Fyt fut l’élève–qui fut l’un des collaborateurs de Pierre-Paul Rubens (1577-1640) et exerça une grande influence sur la nature morte française, notamment chezd’immensespeintresanimalierscommeJean-BaptisteOudryouAlexandre-FrançoisDesportes,quisauronttoutefoisgarder leur propre génie visionnaire. Comme la plupart des artistes de son temps,on pense qu’il passa ensuite de longs séjours en Italie pour « élargir son métier », comme le dit joliment Madeleine Pinault Sørensen, notammentàRomeetàGènes.ÀGènes,lemarchandflamand Cornelis de Wael, que certains historiens présentent comme son oncle,le prit sous sa protection et l’hébergea.Cornelis de Wael, qui s’occupe sur place d’artistes flamands et leur procure des commandes, aurait également possédé un atelier de peinture auquel Boel participa. En tout cas, c’est dans cette villeitaliennequePieterBoeldécouvrel’œuvredupeintreanimalier Giovanni Castiglione (1609-1664). D’après Sørensen, c’est à ces voyages italiens que l’on attribue à Boel « plusieurspeinturesderéunionsd’animauxoudenaturesmortesrichement composées et colorées ». À son retour à Anvers, il a, semble-t-il déjà, un sérieux coup de crayon et maîtrise bien l’aquarelle et l’huile. C’est à cette époque qu’il se marie (1650) avec Maria Blankerts,fille de peintre et nièce par sa mère de Cornelis de Wael. Il aura trois fils dont deux devinrent peintre (sa femme décède très tôt, après neuf ans de mariage).Toujours en 1650, il devient maître de la guilde de Saint-Luc, peint des réunions d’animaux, des chasses (œuvres qui seront d’ailleurs quelquefois
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ÉTUDE D’UN RATON-LAVEUR ET D’UNE MARMOTTE. CI-CONTRE, ÉTUDE DE BROCARDS. PAGE DE DROITE, UNE ÉTUDE DE RENARD. BOEL EST DAVANTAGE UN “ARTISTE ANIMALIER” QU’UN ANATOMISTE, CHERCHANT PLUS À MONTRER LA VÉRACITÉ D’UNE ATTITUDE DE L’ANIMAL PLUTÔT QUE LES DÉTAILS MORPHOLOGIQUES.
confonduesaveccellesdeSnydersoudeFyt).Parmisesœuvres anversoises célèbres, il faut citer son esquisse à l’huile de Dix-sept études de différents chiens, couchés ou debout, œuvre inspiréedeDianeetsesnymphess'apprêtantàpartirpourlachasse de Pierre-Paul Rubens et Jan Bruegel. Son talent est reconnu par ses contemporains. Le peintre Jean-BaptisteDescamps(1715-1791)leciteraainsienexemple dans son Voyage pittoresque de la Flandre et du Brabant. Ce n’est pas de la flagornerie si l’on en juge la légende qui accompagne la gravure de Conrad Lauwers représentant notre artiste caressant un lévrier : « Paintre très bien estimé en animaux […] ». Mais, homme de son temps, il ne s’interdit pas non plus d’exécuter des vanités,ces allégories symbolisant la mort, invitant à la réflexion sur l’inutilité des plaisirs, des sens et des richesses face à la certitude de la mort (témoin, son Allégorie des vanités du monde, peint en 1663). Il effectue alors de multiples voyages à Paris où il s’établit définitive-
ment en 1668. 1668 ! Cela fait sept ans que LouisXIV a les “pleins pouvoirs”qui se manifesteront entre autres par l’éclosion du classicisme –dans les lettres, les arts, l’architecture–
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“BIEN QUE SES MODÈLES SOIENT EN CAPTIVITÉ, CONSTATE MADELEINE PINAULT SØRENSEN, COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION DU LOUVRE EN 2001, IL PARVIENT À RESTITUER LE CARACTÈRE DE CHACUN COMME S’ILS ÉTAIENT OBSERVÉS LIBRES DANS LEUR CARACTÈRE ORDINAIRE.”
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et de sa grandeur.Pieter Boel est rattaché comme peintre ordinaire du roi à la Manufacture royale des Gobelins qui vient d’êtrecrééeunanplustôt.IltravaillesousladirectiondeCharles Le Brun, au faîte de la gloire. Qu’y fait-il ? Aux Gobelins, il se lie avec ses compatriotes, le peintre Adam Frans van der Meulen (1632-1690) et Gérard Scotin (1643-1678) qui devint son graveur. Pieter Boel sera mentionné dans les comptes des Bâtiments pour « des ouvrages de peinture qu’il a faits en plusieurs tableaux représentant des animaux pour servir aux tapisseries ». En réalité, il est chargé de faire les travaux préparatoires pour des tapisseries des Maisons royales qui seront tissées à partir de 1668.Tour à tour, ces animaux qui s’intègrent dans un décor devaient être représentés tranquilles, inquiets voire menaçants. Pour ce travail de bénédictins, Pieter Boel doit dessiner d’après nature les animaux des ménageries royales. Ce sera à Vincennes au Sérail qui accueillait les animaux féroces, et plus encore à Versailles.La Ménagerie royale fut construite à partir de 1662 par Le Vau sur le chemin de Saint-Cyr, composée d’un petit château, un pavillon, des cours (sept au total). Les animaux étaient regroupés par espèce : quartier des cigognes, cour des pélicans, cour des oiseaux et basse-cour. D’autres espaces étaient aménagés pour accueillir les espèces exotiques offertes au roi comme cet éléphant (cadeau du futur roi Pierre II du Portugal en 1668), trois crocodiles (don du roi de Siam) ou encore –à partir de 1671– des casoars, des civettes, des aigles, des pintades, des chevreuils… Ce que l’on sait moins, c’est qu’à Versailles, Pieter Boel ne travailla pas seulement à la Ménagerie royale. Il s’inspira aussi des oiseaux présents dans le parc de Versailles, notam-
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ment ceux occupant le futur bassin d’Apollon comme l’attestent ses dessins de cygnes. Du parc royal, il garde le souvenir de quelques chevreuils et biches (mais ce qui se trouvait aussi dans une des cours de la ferme de Saint-Cyr). En tout, Boel exécute des dizaines et des dizaines de dessins –conservés pour la plupart au musée du Louvre, dont plus de deux cents seront retrouvés dans l’atelier de Le Brun luimême, le reste venant du grand collectionneur Étienne Moreau-Nélaton qui les légua au Louvre (dessins qui seront d’ailleurs attribués à… François Desportes, erreur qui a été rectifiée depuis !). Où est le génie de Boel ? D’abord et avant tout d’avoir été un “artiste animalier”, et pas un anatomiste, cherchant davantage à montrer la véracité d’une attitude ou du regard de l’animal plutôt que les détails morphologiques de chaque espèce.Il étudie chaque espèce,en multipliant les dessins sous diverses postures, varie les angles. Bref, il dresse « un portrait
aussi bien physique que moral », constatent ses biographes. C’est fort peu commun à son époque et dénote d’une approche très personnelle de l’animal. Son trait est rapide
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PIETER BOEL DEVRA DESSINER D’APRÈS NATURE LES ANIMAUX DES MÉNAGERIES ROYALES. CE SERA À VINCENNES ET PLUS ENCORE À VERSAILLES. CETTE MÉNAGERIE, CONSTRUITE PAR LE VAU, ÉTAIT CONSTITUÉE D’UN PETIT CHÂTEAU, D’UN PAVILLON ET DE SEPT COURS…
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Pieter Boel
ÉTUDES D’ÉLÉPHANTS, DE LION, D’UNE CHÈVRE SAUVAGE ET, PAGE DE DROITE, POUR REPRÉSENTER LA PEAU DE L’ÉLÉPHANT, IL APPLIQUE DES TOUCHES SUCCESSIVES. POUR IMITER UN PELAGE, IL TRAVAILLE LA DENSITÉ DE SES BRUNS POUR DONNER L’ILLUSION DE L’ÉPAISSEUR OU CONJUGUE HABILLEMENT DES BEIGES, DES ROSES ET DES ORANGÉS. D’UN ÉPAGNEUL DIT ÉPAGNEUL DE LA REINE.
page, met en relief les pattes puissantes aux grandes écailles – remarquablement détaillées – puis la tête. Parfois aussi, il peint l’oiseau en entier c’est le cas avec son goéland ou ses canards. Ses rapaces sont de tout premier ordre. C’est cet aigle, à la fois inquiet et sûr de sa force, même s’il s’agit plus d’une esquisse. C’est cet autre rapace – probablement un autour des palombes dans son plumage d’immature – : sur un même dessin, on découvre sa tête et son œil guère aimable, de dos, ou encore“couvrant”sa proie (pour la protéger),mais jamais l’oiseau est entier ! Il y a aussi parfois chez Pieter Boel,une approche poétique qui libère son trait comme lorsqu’il “croque” une seule partie de l’anatomie d’un mammifère, préfigurant d’une certaine manière les carnets d’observations des orientalistes tel Eugène Delacroix qui,avant de séjourner au Maroc,étudia à Paris les occupants de la ménagerie du Jardin des Plantes. Chez Pieter Boel, la pierre noire est à la base de tous ses dessins. Mais ce serait lui faire injure de croire qu’il a écarté la couleur. Lorsqu’on observe attentivement ses dessins, on remarque qu’il utilise presque toute la palette des couleurs quivadublancaunoir…Lerougepourlesperroquets,leblanc pour le goéland, le gris brun pour les mammifères, le jaune pour les lions… Pour représenter la peau de l’éléphant,il applique des touches successives. Pour imiter un pelage, il tra-
vaille la densité de ses bruns pour donner l’illusion de l’épaisseur ou conjugue habillement des beiges, des roses et des orangés. Son œuvre est ainsi aussi exacte que remarquable de liberté, d’une approche singulièrement personnelle pour un peintre du XVIIe siècle qui exerce son talent dans un travail de commande. On sent bien que l’homme était tellement habité par son œuvre (sa production est vaste) qu’il a peu cherché les honneurs, a travaillé sans déplaisir dans l’ombre de Le Brun. Et, c’est sans doute avec cette même modestie qu’il a guidé ses fils sur le chemin de la création artistique. De cette vie, de cette réalité presque “ordinaire” de l’animal, de cet art animalier, il n’a pas toujours su les convertir en art à part entière. Le Brun, qui ne partagera pas entière-
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PIETER BOEL ÉTUDIERA CHAQUE ANIMAL, EN MULTIPLIANT LES DESSINS SOUS DIVERSES ATTITUDES, VARIE LES ANGLES. BREF, IL DRESSE UN PORTRAIT AUSSI BIEN PHYSIQUE QUE MORAL.C’EST PEU COMMUN À SON ÉPOQUE ET DÉNOTE UNE APPROCHE TRÈS PERSONNELLE…
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ment sa vision animalière, utilisera ses dessins, les rectifiera souvent à son profit. Il les “géométrise” jugeant sans doute que ses dessins étaient inexpressifs. À plusieurs reprises, il éprouva le besoin de préciser par écrit le caractère de l’animal représenté… « La vie qui les habite,si bien rendue par Boel, s’est enfuie… tout simplement parce que Lebrun voulait non nous faireconnaîtrel’animalmaisnousaideràmieuxconnaîtrel’homme», explique Sørensen. Le 4 septembre 1674,Pieter Boel décède brutalement alors qu’il travaille aux Gobelins. Il sera inhumé à Saint-Hyppolite, la paroisse de ces mêmes Gobelins. Pieter Boel n’aura pas su faire reconnaître sa personnalité et son trait. Curieusement, ses tableaux, après sa disparition dans les archives des Gobelins, sont plongés dans l’indifférence générale. Un temps, on attribua même ces nombreux dessins au pastel à l’illustreFrançoisDesportes,lepeintredeschassesroyales.Cet ensemble d’œuvres fut ensuite dispersé dans plusieurs dépôts avant d’être enfin reconsidérées. Ce n’est qu’au début des années 1960 que les travaux de Georges de Lastic sur Desportes permirent de différencier ce qui relevait de Boel ou pas… Que reste-t-il de Pieter Boel ? Même s’il n’a sans doute pas eu la gloire qu’il méritait de son vivant,il aura eu une influencedéterminante.Sesdessinsserontcopiésfidèlementpar de nombreux artistes du XVIIe et du XVIIIe siècle.Ses modèlesseretrouverontchezJean-BaptisteGuélard,ClaudeGillot,FrançoisDesportes,etJean-BaptisteOudry…Davantage, satechniques’ingéniaitàvoirl’animaltelqu’ilestetnonqu’on voudrait qu’il soit et va devenir une école à part entière. D’une certaine façon, il l’est l’initiateur de ceux qui sentent, observent l’animal d’une longue lignée au nombre desquels figurent Barye, Delacroix, Rosa Bonheur, Rembrandt Bugatti… Le grand public a pu l’apprécier à sa juste mesure lors d’une exposition qui s’est tenue au Louvre en 2001.Plus de trois cents ans après sa mort, Pieter Boel recevait enfin la reconnaissance qu’il méritait. ◆
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Portrait ◆
Henri IV
“Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!” par Manfred de Boissieu
P
ouvait-ilenêtreautrement ? La vie quotidienneàlacourdeFrance à la fin de ce que l’on appelle parfois “le beau XVIe siècle”, fut une véritablechevauchéefantastique oùsemêlad’unemanièreinouïelaguerre,l’obsessiongalante,le goût pour les arts et la passion pour la chasse. À cetteépoqued’unegrandeviolence,de mœurs rudes et licencieuses mais aussi d’immense raffinement artistique et d’esprit chevaleresque, la chasse fait partie de l’art de vivre. Mieux, c’est un prolongement de la vie, c’est une préoccupation constante. Elle tient et elle a droit auxpremiersrôles :lesValoisviventainsi, hommes et femmes. On ne pense, ici, qu’à la chasse,aux dames,aux festins et à changer de lieu.L’ambassadeur deToscane écrit : « Lorsque la cour s’abat sur quelques contrées,elle y reste tant que durent les hérons,et ils durent peu… » Catherine de
Jours de C HASSE ◆
Médicis, elle-même, belle-mère du futur Henri IV,était animée par cette passion et avait un réel plaisir d’en disputer aux hommes tous les dangers ; une passion qu’elle avait transmise aux damesdelacour.Nedisait-ellepasenversetcontre tout :«selonquelescerfsvoudront,nousferons».AmbroiseParéprétendqueCharlesIXestmortpour avoir trop sonné de la trompe à la poursuite des cerfs et les dames de se plaindre à lui-même qu’il fît plus de cas de ses chiens que d’elles… C’est dans cette culture que grandit le futur HenriIV. Sa petite enfance se passe en Béarn,à Pau et à Coarraze, où il est élevé comme un Béarnais, « à la rustique et non mollement à la française », selonlavolontédesongrand-pèrematernel.Ilcourt dans la montagne, l’ancien territoire de chasse de Gaston Phébus, avec les gamins de son âge à la découverte du gibier et de sa traque : il doit à ces années une force et une résistance physique qui contraste avec celles de ses cousins Valois, guère costauds. Il y commence, aussi, son apprentissage politique –il n’a que 4 ans et demi quand il signe sa première missive comme prince régent de Navarre, en l’absence de son père, ordonnant la levée de trois mille montagnards
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Beaucoup a été dit, écrit sur Henri IV à l’occasion du quatre centième anniversaire de l’assassinat du“Vert Galant”, le 16 mai 1610 par Ravaillac. D’éminents historiens, de grands journalistes ont loué sa stature d’homme d’État, rappelé son intelligence, sa clairvoyance et son courage politique dans des temps qui étaient troublés. Ils ont balayé d’un trait de plume un sujet qui leur apparaît de second ordre, mais qui ne l’était assurément pas aux yeux de l’intéressé : la chasse. Plus qu’un besoin, une évidence tant il est vrai qu’on ne peut évoquer la vie d’Henri IV sans songer au noble déduit, car il l’a suivi comme une ombre bienfaisante, comme un bon génie vers lequel on se tourne toujours.
HENRI IV À CHEVAL ET, PAGE DE GAUCHE, BRONZE DU JEUNE HENRI DE NAVARRE. DANS CE XVIe SIÈCLE D’UNE GRANDE VIOLENCE, AUX MŒURS RUDES MAIS D’UN IMMENSE RAFFINEMENT ARTISTIQUE, LA CHASSE FAIT PARTIE DE L’ART DE VIVRE. HENRI IV N’Y ÉCHAPPERA PAS ET SERA ANIMÉ TOUTE SA VIE PAR CETTE PASSION.
PHOTOS : AKG-IMAGES/ERICH LESSING - HERVÈ CHAMPOLLION/AKG-IMAGES - JOURS DE CHASSE -
Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
UNE CHASSE À L’OURS D’APRÈS STRADANUS, LE CHÂTEAU DE NÉRAC, CHIENS DE CHASSE
(GRAVURE DE WENZEL HOLLAR), ET PORTRAIT D’HENRI IV, ALORS PRINCE DE NAVARRE. ON NE SAIT SI HENRI IV CHASSA L’OURS DANS SES CHÈRES PYRÉNÉES. EN REVANCHE, LORSQU’IL RÉSIDA À NÉRAC EN PLEINES GUERRES DE RELIGION, IL PARCOURRA LA RÉGION EN TOUS SENS, EN CHASSANT BIEN SÛR, MAIS
AUSSI EN ÉTANT À L’ÉCOUTE DE LA POPULATION ET DE SES PROBLÈMES. QUANT AUX CHIENS, ILS SERONT UNE VRAIE PASSION QU’IL CONTRACTA
DÈS SON ENFANCE.
pour s’opposer aux troupes de Philippe II d’Espagne qui envahissent le pays ! Comme tous les princes de son temps, le métier de souverain commence au berceau… ce qui laisse à penser qu’il en est de même pour celui de chasseur ! Le jeune Henri a 8 ans quand il arrive à la cour de France en 1561 ; Charles IX vient d’être sacré roi.Parnécessitépolitiqueetmilitaire,lacourvoyage, de ville en ville, à travers tout le royaume, et on guerroie, et on festoie, et on chasse… Malgré son jeune âge,afin de remplir les obligations dues à son rang,le prince de Navarre devient très vite un gentilhomme, monte à cheval, manie les armes et, tout enrecevantl’enseignementd’éminentsprécepteurs comme La Gaucherie, puis Florent Chrétien – ce dernier percevant ses goûts, lui traduit les Cynégétiques d’Oppien,vaste ode à la vènerie dédiée à Caracalla. Il commence, très vite, à faire de la chasse, sadistractionessentielle,encouragévivementencela par sa mère afin, disait-elle, de « calmer sa partie la plus tendre » : elle s’était aperçue, en effet, que son garçon, vigoureux, montrait une précoce maturité vis-à-vis du beau sexe… Un jour,à son précepteur qui lui demandait de vaincre ce penchant avant qu’ilnesefortifie,Henrisecontentadeluirépondre :
« Mon maître,votre morale est excellente,mais le Diable est bien malin ! » On touche là aux deux passions les plus fortes et les plus intimes du personnage qui ne cesseront de servir de décor presque quotidien à la vie politique et guerrière du futur grand roi, à une époque pleine “de bruits et de fureurs” où la guerre civile fait rage dans tout le pays entre les protestants et les catholiques.Il va faire ses premières armes avec Coligny, chef protestant, et va le suivre durant sa retraiteaprèsladéfaitedeMoncontour.LapaixdeSaintGermain qui s’ensuit ne va pas durer longtemps… En 1572,sa mère Jeanne d’Albret meurt et,pour raison d’État,il épouse la belle Marguerite de Valois, fille de la reine mère et sœur du roi régnant,quelques jours avant la Saint-Barthélémy, où il échappe de justesse au massacre. Charles IX décède en 1574 et son frère Henri III monte sur le trône. Des temps difficiles s’annoncent pour celui qui est maintenant roideNavarre.Ilseretrouvequasimentotageàlacour de France :en tant que protestant,on se méfie de lui, Agrippa d’Aubigné, son fidèle écuyer, raconte que pour tuer son ennui, il s’amusait, dans sa chambre où il était consigné,à faire voler (“chasser”en termes de fauconnerie) des cailles à un émerillon. >>
“CAR SON PLAISIR, C’EST DE COURRIR PAR LES FORESTS FAIRE DESLOGER LES GRANDES BESTES DE LEURS TANIÈRES…” (H. de Monantheuil.) 202
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Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
SCÈNE DE CHASSE AU SANGLIER
(GRAVURE DE WENZEL HOLLAR), BÉCASSINES CAPTURÉES DANS DES FILETS ET DES PIÈGES (GRAVURE
DE STRADANUS, 1523-1605),
PHOTOS : JOURS DE CHASSE
AUTRE SCÈNE DE CHASSE AU SANGLIER
(GRAVURE
DE STRADANUS).
HENRI IV PRATIQUA TOUTES FORMES DE CHASSE, QUE CELA SOIT LE PETIT ET LE GRAND GIBIER, À COURRE OU AU VOL… RIEN
NE L’ARRÊTERA
DANS CES VOIES, NI LE FROID,
NI LE MAUVAIS TEMPS, NI LES RISQUES POUR SA SANTÉ ; IL Y FATIGUERA BÊTES ET GENS.
Peu après,désireux de retrouver sa liberté,c’est au cours d’une partie de chasse dans la région de Senlis, qu’il trompe la surveillance de ses gardiens et réussit à s’échapper pour aller rejoindre ses amis huguenots dans le Sud-Ouest. Après un bref séjour à Pau, il se fixe à Nérac avec la reine. Des raisonspolitiquesexpliquentcechoix :Néracestàégale distance de Pau, capitale du royaume de Navarre, de Montauban, place essentielle des protestants, et de Bordeaux, capitale de la Guyenne dont il est gouverneur. Mais il y a aussi des raisons pratiques : le château est une résidence agréable et, avant tout, pour ce grand chasseur,la proximité du bassin de la Durance lui offre un vaste terrain de chasse. Cette période de 1577 à 1585 fut très fructueuse pour cette région ravagée par la guerre. Henri va la parcourir en tous sens, en chassant bien sûr, mais aussi en étant à l’écoute de la population et de ses problèmes. Il va à la rencontre des habitants, les aide, les réconforte, se fait aimer et respecter par sa simplicité et sa jovialité ; il impose son pouvoir par sa présence physique. Mouvement, communication,
dirait-on aujourd’hui, et charme vont être les éléments essentiels de sa manière de gouverner. La cour de ce roi dont certains disent ironiquement“qu’il a plus de nez que de royaume”est petite maisbrillanteetNéracunvéritableparadis.Sousl’impulsion de la reine, on s’amuse, on joue aux cartes, au billard, on fait de la musique, on reçoit poètes, écrivains et philosophes… et on chasse.Un jour,par exemple, il voulut donner à sa petite cour, le spectacle d’une chasse à l’ours ; les dames, qui y étaient conviées, refusèrent d’y prendre part : « Elles eurent grandesraisonsdes’endéfendre,écritSully,carcettechasse eut de funestes suites.Deux ours démembrèrent deux chevauxd’assezbonnetaille ;quelquesautresforcèrentdix suissesetdixarquebusiers.Undernier,desplusgrandsqu’on pût voir,étant percé de plusieurs coups d’arquebuse,et emportant six ou sept tronçons de piques brisées sur son corps,embrassa sept ou huit hommes qu’il trouva sur le sommet d’un rocher,avec lesquels il se précipita en bas,et ils furent tous mis en pièces.» La mort du duc d’Anjou en 1584 fait du roi de Navarre l’héritier du trône de France.Il quitte bientôt la Gascogne et aborde une longue période de
EN 1594, ALORS QUE LES PARISIENS REFUSAIENT ENCORE D’ACCUEILLIR LEUR ROI, N’AVAIT-IL POINT CHASSÉ JUSQU’AUX PORTES DE LA CAPITALE ? 204
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ET DE SAINT-
GERMAIN-EN-LAYE. ET HENRI IV DANS LA FORÊT DE
FONTAINEBLEAU. IL CHASSERA LE CHEVREUIL DANS TOUTES LES FORÊTS D’ÎLE-DE-FRANCE, LE SANGLIER ET,
SURTOUT, LE CERF. “IL N’EST PAS IMPOSSIBLE D’AFFIRMER
QU’EN TEMPS DE
PAIX, ET LORSQUE
LES PROBLÈMES POLITIQUES N’ACCAPARENT PAS
TOUS SES INSTANTS,
OU QUAND LA NEIGE N’INTERDIT
PAS CET EXERCICE,
LE ROI PART À LA CHASSE TOUS LES JOURS POUR INSCRIRE UN CERF DE PLUS À SON PALMARÈS…”, ÉCRIT PIERRE
TUCOO-CHALA, À PROPOS DE L’EXPOSITION SUR “HENRI IV
ET LA CHASSE” QUI S’ÉTAIT DÉROULÉE AU CHÂTEAU
DE SULLY-SUR-LOIRE EN 1989.
guerres incessantes qui verra son avènement en 1589 (après l’assassinat d’Henri III),son sacre à Chartres en 1594 puis son entrée dans Paris. Maintenant Henri IV, il satisfait sa passion dans les contrés les plus giboyeuses de la région parisienne : forêts de Saint-Germain-en-Laye,deFontainebleau,deCoucy, de Monceaux. Rien ne l’arrête,ni le froid,ni le mauvais temps, ni les risques pour sa santé ;il y fatigue bêtes et gens. Quand un cheval tombe d’épuisement, il continue la chasse à pied… Le marquis de Pralin écrit de Fontainebleau à M. de Sully : « Depuis vous avoir laissé,je trouvai le Roi qui chassait à la volerie,laquelle finie,nous chassâmes aux loups,et pour la fin nous courûmes un cerf qui dura jusqu’à la nuit,qui nous fit l’honneur de nous accompagner trois ou quatre heures durant. Sileplaisirfutgrand,lapeinenefutpasmoindre ;car,après tout cela,il nous fallut faire retraite de six grandes lieues tous mouillés que nous étions,hormis le Roi,qui changea de tout […] Au retour de tout cela,je ne pouvais manquer de trouver sa majesté de bonne humeur,quoique fort lasse ; car nous étions demeurés vainqueurs de toutes les bêtes que nous avions attaquées ». Il termine cette même lettre en signalant que le roi s’était amusé toute la matinée et une partie de l’après-dîner à « visiter tout ce qu’il faisait faire et,
qu’au retour,il avait eu un peu de fièvre […] ». C’est compréhensible… À cette époque où la guerre est présente presque en permanence,où,si l’on peut dire avec légèreté,on se“trucide dans la joie et l’allégresse”, ou puissance physique et ignorance de la fatigue et de la douleur sont déterminantes dans les combats,ce que raconte Sully est totalement stupéfiant sur l’état d’esprit “cynégétique”du roi :à la bataille victorieuse d’Ivry, où il avait été lui-même blessé,alors qu’on l’évacuait sur un brancard vers son château de Rosny,peu éloigné du champ de bataille, il vit la campagne couverte de chiens et de chevaux :c’était le monarque et son équipage qui,pour se changer les idées,avait découplé et se délassait en chassant après les violents affrontements du jour ! Il est arrivé, aussi, que la chasse décide du sort de la bataille, comme à Laon en 1594 : la ville assiégée est prête à se rendre car elle n’a pu recevoir les renforts espagnols espérés : le roi,en attendant la capitulation,chasseauxalentours,poursedétendre,tout en devisant,bottes à bottes,des affaires du royaume avec Sully… Finalement, les renforts arrivent et, pour surprendre les assiégeants,s’embusquent dans un bois ; les chiens les éventent soudain et se mettent à donner de la voix : les Espagnols aussitôt se
“J’AY FAILLI LE CERF, MAIS J’AI PRIS DEUX LOUPS ; PAR OÙ J’AUGURE QUE JE RANGERAI À LA RAISON LES BESTES RAVISSANTES QUI S’OPPOSERONT À MOI.” 206
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Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
GABRIELLE
D’ESTRÉES, UNE DES PLUS CÉLÈBRES MAÎTRESSES D’HENRI IV.
ELLE DIRA DE LUI QU’IL EST “PLUS AMOUREUX DE LA CHASSE QUE LE BEAU CHASSEUR
ADONIS”: LA FORMULE VEUT TOUT DIRE !
AU MILIEU,
LE SURINTENDANT
SULLY QUI APPRÉCIERA MODÉRÉMENT LE COÛT DES CHASSES ROYALES D’HENRI IV.
À DROITE, HENRI
DE MONTMORENCY, CONNÉTABLE DE FRANCE :
IL SERA SON AMI, CONFIDENT ET SON COMPLICE À LA CHASSE.
divisent et se sauvent à toutes jambes,suivis à pleine gorgeparlameutecommes’ils’agissaitd’uncerf.Cela permet au roi de s’en rendre maître sans coup férir et d’entrer dans la ville… Une autre fois, entre deux batailles, il n’hésite pas à inviter son adversaire à venir courir le cerf avec lui. C’est ce qu’il fit en avril 1592 au marquis de Vitry,ligueur donc ennemi,mais excellent veneur… Il lui écrit,en le tutoyant :« la présente reçue,ne fais faute me venir trouver pour courir le cerf,parce que la plupart de mes gens sont malades ». On est en pleine guerre et celui-cidutdemanderetobtenirlapermissionauduc de Guise, son chef, pour se rendre à l’invitation… Cette savoureuse anecdote démontre que les équipages de chasse suivent les armées au plus près des combats, que la chasse occupe tous les instants de répit du roi, qu’elle seule le divertit de la guerre au jour le jour. Ce côté permanent presque obsessionnel ressort parfaitement dans ses lettres dont un nombre considérable est parvenu jusqu’à nous. Parelles,noussommeslestémoinsheureparheure desactionsetdespenséesdecethommehorsducommun ; on y découvre le pourquoi et le comment de ses décisions militaires et politiques, ses passions amoureuses, on y voit sa sévérité, son souci de justice pour les uns et les autres. Cependant, ce qui est parfaitement remarquable c’est qu’au milieu de sujets de la plus haute importance,il éprouve le besoin de s’ouvrir sur ce qui le passionne : ses chasses, ses chiens, ses oiseaux. Souvent c’est le connétable de France,Henri de Montmorency,protestantcommelui,sonamietconfident qui est son complice pour la chasse,il l’appelle « mon compère » (terme savoureux pour l’un des plus formidables chefs de guerre de l’époque). Il lui dit
entre deux phrases de haute politique concernant les graves problèmes du moment –religion, armée, financesd’Étatouderévoltesàréprimer– :«moncompère,il y a un de mes griffons qui vous a suivi ou quelqu’undesvôtres.C’estlepetitmouchetéàdeuxnez.Jevous pris de le faire chercher et,s’il se trouve,me le renvoyer,et vous tenir prêt […] ». Il lui écrit encore, qu’il fait « ce mot exprès pour vous dire qu’hier matin le sieur deVitry perdit deux de ses meilleurs chiens de son vautrait comme ils sortaient du camp ;qui fait qu’il renvoie ce laquais exprès pour aller requérir et les ramener ».Henri IV le prévient que la fièvre l’a « quitté hier matin […] tenezvous prêt pour me venir trouver dans trois jours […] si vous voulez amener vos chiens pour le chevreuil,il y a ici auprès un plus beau courre du monde ». Il donne ses ordres avec précision tout en les motivant et parle de ses préoccupations cynégétiques avec beaucoup de simplicité mais aussi de passion. Ainsi quand il va courir le loup et prévoit que si il n’y en a pas il serait fâcheux de rentrer bredouille : « […] je dînerai encore ici demain de bonne heure et me rendrai à une heure après midi à Colombe, pour chasser aux loups,où je vous pris de vous trouver et dire à Frontenac qu’il y amène tous les chiens pour le loup qui sont à Saint-Germain ;et en tout événement faites-y venir les oiseaux et les lévriers afin que,s’il ne se trouve pas de loup,nous puissions chasser en retournant au logis.Avertissez mes cousins de cette partie et les conjurez de s’y trouver ».Il veille,aussi,jalousement sur son gibier :«[…]maissouvenez-vousaussid’ameneravecvous, soit par amour ou par force,le lévrier,car il est de trop bonne compagnie pour le laisser-là,et avec lui SaintVictor avec ses chiens ;car autrement,durant notre absence, il ruinerait toutes nos garennes d’alentour de Paris et prendrait toutes nos perdrix.» >>
LES MAÎTRESSES DU ROI RIVALISERONT AVEC LA CHASSE DANS LES PRIORITÉS QUOTIDIENNES D’HENRI IV SANS TOUTEFOIS ARRIVÉES À LA DÉTRÔNER ! 208
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Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
ILLUSTRATION D’UN FAUCON TIRÉ DU TRAITÉ DE FAUCONNERIE DE CHARLES
D’ARCUSSIA.
HENRI IV
MANIFESTERA UNE RÉELLE PASSION POUR LA CHASSE AU VOL QUI NE LA QUITTERA PAS JUSQU’À SA MORT. À LA VEILLE
DE SON ASSASSINAT, IL ÉCRIRA À LA REINE : “MON CŒUR, J’EUS HIER FORCE PLAISIR À LA VOLERIE.” À DROITE ET EN HAUT, HENRI IV À CHEVAL ET, EN DESSOUS, CHASSE AU LAPIN
(PAR STRADANUS).
En 1602, malade, il raconte, toujours au connétable, une chasse mémorable à laquelle il n’a pas pu participer et son récit plein d’enthousiasme ne peut masquerl’immenseregretden’avoirpuenêtre :«[…] pour vous dire que samedi on laissa courre un cerf à une forêt qui est près d’Herbeau-en-Beauce,qui fait un extrêmement grand chemin ; car de-là il vint passer la rivière à Escurre,alla jusque près d’Amboise et de la Bourdaisière,et revint mourir près de Pont-le-Roy.Il ne passa aucun relais et fut pris des chiens de la meute,où il s’en trouva douze ou quinze à la mort.Force chevaux le payèrent.Frontenac était à la mort,avec quatre ou cinq seulement.Il m’a assuré que c’était le plus grand corps de cerf qu’il eut jamais vu.Je n’y étais pas,car ce jour-là je fussaigné,etmonbrasserouvritpartroisfois.Jecommence ma diète demain […] ». Plus encore, il espère bien soigner sa crise de goutte…parlachassecarilredoutebeaucoupsesmédecins et leurs pratiques : « Mon cousin,je courus hier un cerf à Chambord,que je ne pris pas,et j’en revins très las et avec une enflure sur le gros orteil du pied gauche,qui me fait une grande douleur […] il faut que je me purge et que je sois saigné […] je commencerai une petite diète dans deux ou trois jours […]Toutefois avant que de m’enfermer,je courrai encore un cerf ou un chevreuil,pour essayer si ce remède me garantira de l’autre.Cependant,
envoyez-moi mon neveu,le comte d’Auvergne,avec ses chiens,car cette forêt est pleine de sangliers qui ruinent tout le pays,de façon qu’il n’ait faute d’exercice […] » Certes… Quant à ses chiens,c’est une passion non feinte. AumaréchaldeMatignonennovembre1584,ilécrit : « Canisy m’a dit que vous avez de beaux chiens ; résolvez-vous, je vous prie, de m’en donner quatre » ainsi que de leur reproduction « j’entends,écrit il à monsieur de la Salle, que vous avez de beaux lévriers,et pour ce que je n’ai que des lévrières,je vous prie de me les envoyer […] ». Les chasses du roi de France sont aussi un sujet de conversation pour les princes étrangers.Sully raconte,étant ambassadeur extraordinaire du roi de France en Angleterre,qu’il avait de longs entretiens avec Jacques Ier sur l’art et les méthodes françaises de chasse. Celui-ci était passionné, notamment, par le courre du cerf « n’ayant régné,disait-il, précédemment qu’en Écosse où n’y en avait pas ». Cela valut à Sully de se voir offrir fièrement, par le roi d’Angleterre, un quartier du premier cerf pris dans son nouveauroyaume.HenriIVserégaledecesdépêches etsonministrebienaiménemanquepasdeluiconter par le menu les échanges sur ce sujet avec son hôte royal ; en retour, il le charge de lui notifier le plaisir
TOUS LES BIOGRAPHES METTENT EN VALEUR SA MAUVAISE SANTÉ VERS LA FIN DE SA VIE… POUR LUI, CHASSER EST LE MEILLEUR MOYEN DE SE RÉTABLIR ! 210
Jours de C HASSE ◆
AUTOMNE 2010
PHOTOS : AKG-IMAGES/ERICH LESSING
Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
SCÈNE DE CHASSE
À COURRE DU CERF : LA VÉNERIE DU CERF FUT L’UN DES GRANDS PLAISIRS D’HENRI IV.
“ANALYSER TOUTES
LES LETTRES DU ROI SIGNALANT QU’IL A PRIS UN CERF OU QU’IL VA EN CHASSER UN SERAIT FASTIDIEUX : NOUS EN AVONS DÉNOMBRÉ QUARANTE-DEUX !
PRESQUE LA
TOTALITÉ DES LETTRES CONSACRÉES À LA CHASSE.” PAGE DE DROITE, BUSTE DU ROI.
qu’il a à les lire et, parfois, de lui faire des petites confidences plus intimes comme la permission obtenue de ses médecins d’aller à la chasse à condition d’y apporter plus de modération qu’à l’ordinaire : « Ce que je commence à observer, ajoute-t-il, je me suis trouvé à la mort de cinq ou six cerfs sans aucune incommodité ». Ces échanges, par leur simplicité, contribuent à consolider, entre les deux souverains, des relations de franche amitié. Les maîtresses d’Henri IV, dont le nombre est grand, mais incertain, cinquante-six dit-on, occupe une grande place dans sa vie – ne prétend-il pas que ses passions amoureuses ont fait plus pour sa gloire que ses vertus ! Elles rivalisent avec la chasse dans les priorités quotidiennes sans toutefois parvenir à la détrôner. Il écrit ainsi à Henriette d’Entraygue : « Mon cher cœur. Un lièvre m’a mené jusqu’aux rochers devant Malesherbes,où j'ai trouvé que des plaisirs passés,douce est la souvenance.Je vous ai souhaitée entre mes bras comme je vous y ai vue.Souvenez-vous en lisant ma lettre ».Mais c’est Gabrielle d’Estrées qui a tenusoncœurleplusfermementetlepluslongtemps. Dans de nombreuses lettres, au milieu de phrases d’une extrême tendresse, il lui parle de ses exploits de la journée : « Mon menon,écrit-il,j’ai pris un cerf ou bien deux ». Dans ses Mémoires, elle dit de lui qu’il est « plus amoureux de la chasse que le beau chasseur Adonis ». La formule veut tout dire. Cependant, en ce temps-là,si la chasse reste le plaisir exclusif du roi
et des gentilshommes, elle a une finalité essentielle : l’approvisionnement en nourriture de qualité. Or HenriIVestunhommeduSud-Ouest,pourquibien mange est une nécessité vitale ! Il mange comme il chasse : avec passion ! Il aime le bon vin, les volailles engraissées,les oies salées,les fruits de saison comme les melons et, bien sûr, il raffole du gibier. Sully, nous le peint dans ses Mémoires rentrant de la chasse, les deux mains chargées en quantité prodigieuse de cailles, de perdrix et autres gibiers, les distribuant aux seigneurs de son entourage et se réservantlemeilleur.Fingourmet,ilprécisequ’ilchasse les perdreaux au vol parce qu’il ne les trouve jamais aussi bons, ni aussi tendres, qu’en les prenant de cette sorte et,surtout,quand il peut les arracher,luimême,à l’oiseau :« je veux,dit-il,qu’on garde pour moi ceux qui sont un peu pincés par l’oiseau,car il y en a trois bien gros que je leur ai ôtés, et auxquels ils n’avaient guerre touché ».Une autre fois après une chasse fructueuse, il nous donne une idée de son appétit : « Il y a trois mois,mon ami,que je ne me suis pas trouvé si léger,étant monté à cheval sans aide.J’ai eu un fort bon jour de chasse,mes oiseaux ont bien volé mes lévriers ont bien couru ; on m’a rapporté le meilleur de mes autours que je croyais perdu ; j’ai mangé d’excellents melons ; on m’a servi une demi-douzaine de cailles des plus grasses et des plus tendres que j’ai jamais mangées.» Vrais, les plaisirs de la table suivent toujours ceux de la chasse, avec le même enthousiasme… >>
LA CHASSE EST BIEN AU CŒUR DE LA VIE D’HENRI IV, SEULE UNE MALADIE GRAVE OU LES AFFAIRES DE L’ÉTAT LE DÉTOURNERONT DE SA PASSION. 212
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Henri IV, “Je fais la guerre, je fais l’amour, je chasse et je bâtis!”
SCÈNE DE CHASSE AU CERF AU JOURS DE CHASSE
XVIe SIÈCLE (ENCRE DE CHINE DE KARL REILLE). MÊME SI LA PASSION D’HENRI IV POUR LA CHASSE COÛTE FORT CHER, ON PEUT CEPENDANT AFFIRMER QU’À AUCUN MOMENT DE SA VIE ELLE NE LE DÉTOURNERA DE SON MÉTIER DE ROI.
SA VIE SE PASSE, À LA GUERRE EN CHASSANT, À MOINS QUE CE NE SOIT À LA CHASSE EN COMBATTANT.
Jusqu’à son mariage avec Marie de Médicis le train de chasse du roi est modeste, c’est celui d’un grand seigneur de son temps : meutes pour le loup et le cerf, vautrait, mais aussi chasse au vol avec des oiseaux spécifiques pour chaque sorte de gibier :des faucons pèlerins pour la caille et la perdrix, des laniers (faucons du désert) pour le canard, des gerfauts pour le héron et des autours pour le poil… le tout dans un“train”raisonnable pour l’époque. Mais, à partir de 1600, il va en être autrement. Sully, qui vient d’être nommé surintendant des Finances, est au désespoir : le coût du train de chasse du roi est considérable –cela représente en effet l’entretiendeplusieursrégimentsd’infanterie.Car,l’équipage du roi comprend un grand veneur, un grand louvetier, un équipage de soixante-dix chiens pour lecerf,unvautraitdequarantematinsetlévriers,équipages de toiles, avec trente-six chiens de meute, douze grands lévriers, quatre grands dogues et cent vingt archers, des équipages de loups, de lièvres. Sansoublierungrandfauconnierayantsoussesordres dix capitaines chargés chacun d’un vol particulier, chiensetoiseauxdechambres…Ilenfaitlaremarque au roi qui lui répond en riant : « Heureusement,mon ami,que vous n’êtes pas chasseur ; car si vous l’étiez,je ne pourrais pas l’être.» Même si sa passion pour la chasse coûte fort cher, on peut cependant affirmer qu’à aucun moment de sa vie elle ne le détournera de son métier de
roi.Traversant une époque terrible faite de guerres, d’intrigues, de complots, de pièges, de trahisons, où semêlentconvictionsreligieusesetluttespourlepouvoir, il fait la conquête de son royaume par l’épée mais aussi par la bonté et la simplicité : « il est le seul roi, dit-on, dont le pauvre garde la mémoire ». Sa vie se passe, à la guerre en chassant, à moins que ce soit à la chasse en combattant –Salnove dans le préambule de sa Vènerie royale, dédiée à Louis XIV, n’affirme-t-il pas : « guerriers et chasseurs ont peu de différence ». Finalement, il excelle dans tous les exercices qui demandent de la vigueur,de l’adresse et de l’agilité ; sa nature profonde est une perpétuelle affirmation virile dans la recherche de l’adversaire ou du gibier, la vie rude et nomade et le goût du risque. Il y surpasse tous les gentilshommes de son siècle,parce qu’il retient et fait siens l’esprit et les mœurs de notre ancienne chevalerie. IlrestedanslesmémoirescommeHenrileGrand, fondateur d’une dynastie mais aussi comme un très grand veneur qui aura transmis sa passion à ses successeurs.Maisaucunsouverain,hormispeut-êtreNapoléon,n’a connu une telle gloire.« Je fais la guerre,je fais l’amour,je chasse et je bâtis ! »,dit-il. Le mot résume le personnage. Au-delà du grand roi, du séducteur de légende et du chasseur infatigable,il reste quelqu’undeprofondémentréalisteetlucidequiaime passionnément la vie. En somme, ce qui fait de lui un être à part,c’est son panache. ◆
HENRI LE GRAND EST PRÉSENT DANS LES MÉMOIRES COMME FONDATEUR D’UNE DYNASTIE ET COMME GRAND VENEUR QUI AURA TRANSMIS SA PASSION. 214
Jours de C HASSE ◆
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Saison 2010-2011 LE NOUVEAU
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REGARD
L’
Art
et la
Chasse
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Jean-Baptiste Oudry Le forhu à la fin de la curée
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SENS DE LA
COMPOSITION, VÉRACITÉ
CYNÉGÉTIQUE,
OUDRY NOUS DÉMONTRE
QU’IL EST UN TRÈS GRAND PEINTRE.
par Antoine Briand
C
e tableau de Jean-Baptiste Oudry, auquelunhommageappuyéfutrendusouslaplume dePhilippeLéobazel(JoursdeChassen°24),réalisé en 1746,est le dernier de la série des Chasses royales,cartons de tapisserie qu’il peint sur ordre du roi Louis XV,ce qui explique ses dimensions impressionnantes (3,40 mètres sur 2,80).Il existe deux séries de tapisseries tissées aux Gobelins à partir des neuf cartons peints par Oudry (la première fut tissée entre 1746 et 1747, la seconde entre 1747 et 1750) ; le château de Compiègne, tant prisé par Louis XV qui y chassait, conserve la première alors que le palais Pitti à Florence détient la seconde (elle porte les armes des Bourbons-Parme sur les bordures et provient de don Philippe de Bourbon Parme, gendre du roi de France qui la lui offrit). Lorsque Oudry commença la série, son succès et sa réputation reposaient surtout sur les natures mortes de gibier et les portraits des chiennes de Louis XV. Oudry avait déjà créé la tenture de Chasses nouvelles pour la manufacture de Beauvais puis peint, en 1728, un tableau pour le roi ayant pour sujet Louis XV chassant le cerf dans la forêt de Saint-Germain. Le roi lui commanda alors,à partir de 1733,la série de cartons destinés à être tissés aux Gobelins. Oudry méritera alors sontitrede“peintreordinairedelaVénerieroyale”. DÉTAIL DU FORHU. IL DÉSIGNE LES PETITS BOYAUX DU CERF MIS AU BOUT D’UNE PERCHE.
UTILISÉ
À LA FIN D’UN LAISSER-COURRE,
EN L’AGITANT DEVANT LES CHIENS, IL SERVAIT À LES EXCITER POUR LES RENDRE ENCORE PLUS MORDANTS ET ARDENTS.
ON REMARQUERA
QUE LE VENEUR À CHEVAL EST REVÊTU DE LA TENUE DE LA VÉNERIE ROYALE, EN PARTICULIER L’HABIT BLEU DOUBLÉ DE ROUGE.
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Personnen’ignorequeLouisXVfutunchasseur passionné, formé par son grand-oncle, le comte de Toulouse, dont il fit son grand veneur. Le roi de France, dit-on, aurait forcé près de 3 000 cerfs entre 1730 et 1750. Il fut également un grand amateur de chiens ;sa meute en compterajusqu’à140.D’Argensonsoulignaitd’ailleurs, nonsansunecertainemauvaisefoi,queLouisXV consacrait plus de temps et de soin à ses chiens qu’aux finances et à la guerre. La scène représentée sur ce tableau est une scène dite de forhu qui peut clôturer la journée de chasse. Le forhu – tradition très ancienne – désigne les petits boyaux du cerf que l’on donnait aux chiens au bout d’une fourche émoussée après qu’ils avaient mangé la mouée et le coffre du cerf. C’est exactement la scène décrite par ce tableau,puisque,en bas à gauche,c’est effectivement la meute qui entoure un membre de l’équipage qui distribue le forhu. À quoi cela sert-il ? Utilisé à la fin d’une chasse, en l’agitant devant les chiens, il servait à les exciter pour les rendre encore plus ardents et mordants (signalons que d’après Pierre-Louis Duchartre,cette technique a été « progressivement abandonnée depuis le milieu du XVIIIe siècle » et donc n’a plus cours aujourd’hui). Ilfautégalementnoterquecetermerecouvre un autre aspect. Ainsi,“sonner le forhu”, c’est, nous dit La Conterie, « sonner du cor pour enlever les chiens et les faire venir à soi ». Jean-Baptiste Oudry a aussi représenté cette scène puisque les cinq piqueurs portent chacun une trompe et sont en train de sonner,la meute vient d’être appelée,certains chiens sont en train d’arriver alors que d’autres essayent déjà d’attraper le forhu au boutdelafourche.Lespiqueursutilisent,semblet-il,au vu de ses dimensions,la trompe à la dampierre, apparue en 1705 et dont l’usage fut introduit dans la vénerie de Louis XV en 1723 : elle est enroulée à un tour et demi et plus facile d’usage que la maricourt, à six tours, utilisée sous LouisXIV.
PHOTO JOSSE/LEEMAGE
OUDRY A SU ÊTRE PLUS QU’UN “PEINTRE DE CHIENS” COMME LE QUALIFIAIT LARGILLIÈRE POUR DEVENIR UN PEINTRE D’HISTOIRE. IL Y DÉMONTRE ICI QU’IL EXCELLE À REPRÉSENTER À GRANDE ÉCHELLE DES SCÈNES COMPLEXES, ET À RENOUVELER LE GENRE POUR ÉGALER LA SÉRIE EMBLÉMATIQUE DES
“CHASSES DE MAXIMILIEN”.
Les cartons d’Oudry furent peints sur le motif, cette scène en est l’illustration parfaite.L’ardeurdeschiensquirépondentau son de la trompe et leur allure sont si bien rendues qu’il semble quel’onentendeleursrécrisalors qu’ils se précipitent pour attraper les entrailles du cerf. Oudry a en outre parfaitement représenté les cinq piqueurs de la Vénerieroyale,chaquedétaildeleur tenue est parfaitement repris : l’habit bleu doublé de rouge,les parements de velours,la veste et la culotte écarlates, les galons or et argent travaillés ensemble,l’or au milieu et deux bandes d’argent de chaque côté, y compris celui du ceinturon et, sur toutes les coutures,on trouve un galon d’argent large de deux pouces. La composition est savamment orchestrée. La scène de chasseoccupelamoitiéinférieure du tableau et la scène de la petite curée est décalée vers la gauche,ellen’occupepaslecentre du tableau mais, de ce fait, rend la scène très lisible et pleine de véracité. La composition pyramidale dont le sommet est le forhu et le mouvement des chiens qui viennent à la fois de la gauche et de la droite, par le passage ouvert entre les chevaux des piqueurs, dont l’habit bleu marque exactement les limites de la scène,donne un dynamisme au tableau qui sera parfaitement traduit en tapisserie.Oudry a rempli le reste de l’espace de la toile d’arbres et d’une composition architecturale. Il s’agit d’une partie de bâtiment qui reste difficilement identifiable. Serait-ce l’extension du château de Choisy,du côté des jardins ? Il ne faut pas oublier que c’est en chassant à Choisy que Louis XV rencontra la future marquise de Pompadour à qui il offrira justement cette propriété royale l’année même où fut peint notre tableau.
Jours de C HASSE ◆
Oudry, dans les cartons qu’il mit en œuvre entre 1733 à 1746 a su être plus qu’un « peintre de chiens » comme le qualifiait Largillière pour devenir un peintre d’histoire, titre qu’il possédait officiellement. Il y démontre qu’il excelle à représenter à grande échelle des scènes complexes et à renouvelerlegenrepourégalerlasérieemblématiquedesChasses de Maximilien.La représentation d’animaux vivants et la mise en scène de la chasse étaient considérées comme un exercice d’une valeur picturale supérieure à celle des trophées et natures mortes,l’enjeu était grand pour Oudry qui voulait surpasser son rival, Desportes. Cette série de tableaux reste l’un desmeilleurstémoignagesdugoûtdeLouisXVpourlachasse et du talent d’Oudry pour la maîtrise du mouvement et le sens de la mise en scène. ◆
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LE CLASSICISME À LA FRANÇAISE
ENTRÉE PRINCIPALE DU CHÂTEAU DE LOUVOIS DONT LA GRILLE D’ÉPOQUE, QUI A SURVÉCU À LA RÉVOLUTION, EST SURMONTÉE D’UN MÉDAILLON REPRÉSENTANT LE DOUBLE BLASON DES DEUX FILLES
LOUIS XV (MESDAMES ADÉLAÏDE ET SOPHIE) D’AZUR AUX TROIS FLEURS DE LYS, ET LE SECOND DE MICHEL LE TELLIER D’AZUAUX TROIS LÉZARDS D’ARGENT. PLUS LOIN, LES DOUVES ENTOURANT LE CHÂTEAU, LE COIN DES ARBRES FRUITIERS, PROMENADE
DE
PRÉFÉRÉE DE NOTRE HÔTE ET L’ENTRÉE D’UNE CAVE.
V
isite privée ◆
Invitation
de Bernard de Nonancourt au château de Louvois reportage de Véronique André, photos de Donald van der Putten
NOUS SOMMES SUR LES TERRES DE LA CHAMPAGNE PÉTILLANTE, AU CHÂTEAU DE LOUVOIS,
DE
CHEZ LAURENT-
BERNARD NONANCOURT
NOUS ACCUEILLE SUR LE PERRON
PERRIER POUR FÊTER LES DIX ANS DE “JOURS DE CHASSE”, INVITÉ PAR BERNARD DE NONANCOURT L’INITIATEUR DES HONNEURS DE LA CHASSE.
DU CHÂTEAU
LOUVOIS.
LAURENT-PERRIER
DE
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Invitation au domaine château de deLouvois Voisins DEUX BATTUES POUR L’OCCASION
DAVID A MONTÉ UNE TABLE POUR AGAPES MATINALES ENTRE DEUX BATTUES QUE
ENZO SUIVRA. AU MENU, SPÉCIALITÉS RÉGIONALES, ARROSÉES DE BULLES GRAND SIÈCLE. UNE MISE EN BOUCHE “ROYALE” LE LABRADOR
AVANT DE RETROUVER LA SECONDE CHASSE.
◆ L
e premier château de Louvois a été créé au début du XIIIe siècle.Mais ce n’est qu’après l’acquisition par Michel Le Tellier,marquis de Barbezieux et secrétaire d’État à la Guerre du roi Louis XIV, que la propriété fut érigée en marquisat, puis fit partie de la dot de mariage de son fils François Michel Le Tellier de Louvois. Coordinateur de la construction du château de Versailles après la mort de Colbert,ce dernier se fit construire un magnifique château sur des plans de Mansart et des jardins de 50 hectares dessinés par Michel Le Bouteux, un élève de Le Nôtre. Aujourd’hui la famille de NonancourtrechercheactivementsiLeNôtre n’a pas effectivement apporté lui aussi sapattearchitecturale,carl’onretrouve de grandes similitudes avec les bassins et canalisations de Versailles. Après la Révolution,il ne restait du château que les fondations, la grille, l’orangerie et les grands bassins.À son emplacement fut édifié,au XIXe siècle,
EN HAUT QUATRE RAVISSANTES “DIANE” ACCOMPAGNENT PATRICE, AGNÈS, ALEXANDRA, ANNE ET LAURANNE. TOUS VONT ÉCOUTER LES CONSEILS DE NICOLAS NEYAERT (PAGE DE GAUCHE), ORGANISATEUR DE CHASSES POUR LAURENT-PERRIER.
Invitation au domaine château de deLouvois Voisins BULLES ET BONNE HUMEUR À TOUTE HEURE
LA CHARMANTE ÉQUIPE ENTOURE BERNARD DE NONANCOURT, AU RETOUR DE LA CHASSE. PLUS LOIN À DROITE, C’EST NICOLAS NEYAERT QUI SONNE LES HONNEURS. À DROITE, LE SOIR, UNE PARTIE DE BACKGAMMON ENTRE BERNARD DE NONANCOURT ET LA JOLIE AGNÈS.
un grand pavillon de facture classique avec quelques matériaux d’origine.Aujourd’hui le château, avec ses 35 hectares de vignes et ses 50 hectares de bois, est la propriété du groupe Laurent-Perrier.Le jardin historique a été partiellement reconstitué à partir des plans originels.Loin des clichés rigides des jardins à la française, le parc du château offre une promenade où la nature se domestique peu à peu. Et cette subtilité exprime parfaitement le raffinement du Grand Siècle.Tout un esprit qui colle à l’image de son propriétaire pour qui l’élégance, la discrétion et la noblesse sont les fondements de sa famille. Afin de participer aux dix ans de Jours de Chasse d’une façon originale,le petit groupe familial de chasseurs nous invite à le suivre vers le grand bassin supérieur pour la répartition des postes,distribués par Nicolas Neyaert, organisateur des chasses Laurent-Perrier.Ce bassin est le plus haut des trois dont les canalisations se rejoignent comme celles de Versailles. Il est aussi le point de départ de nombreuses allées bordées de hêtres et de peupliers. Entre deux battues, un piquenique “royal” concocté par Valérie, la cuisinière,nous attend à la sortie d’un chemin.Clin d’œil à la grande maison de champagne, des paniers qui servent d’ordinaire aux vendangeurs sont disposés çà et là emplis de victuailles. Nous le devinons, sans peine, cette idée ingénieuse, c’est Bernard de Nonancourt qui l’a soufflée aux oreilles de Valérie. Ce dernier a d’ailleurs tenu à trinquer avec nous en l’honneur du dixième anniversaire de Jours de Chasse et par amitié pour Olivier Dassault. >>
CETTE JOURNÉE CHALEUREUSE ORGANISÉE PAR MARIE CLOTILDE DEBIEUVRE (À L’ARRIÈRE PLAN) SE POURSUIT EN CHARMANTE COMPAGNIE DANS LE GRAND SALON AVEC UNE COUPE DE CHAMPAGNE.
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Invitation au domaine château de deLouvois Voisins L’HISTOIRE EST ICI PRÉSENTE PARTOUT DANS LE GRAND SALON,
MEUBLE DE VOYAGE HOLLANDAIS CÔTOIE UNE PENDULE BOULLE SUR LA CHEMINÉE, ET UN TROPHÉE DE VIEUX SANGLIER CHASSÉ SUR LES TERRES BLANCHES DES COTEAUX DE TOURS-SURMARNE. LES DEUX FILLES DE BERNARD DE NONANCOURT, ALEXANDRA ET STÉPHANIE ÉCOUTENT ANNE AU PIANO DE LA BIBLIOTHÈQUE.
CHAQUE CHAMBRE A LE SOUVENIR DE VISITEURS DE MARQUE LA CHAMBRE DÉDIÉE À LOUIS XIII. LA JOLIE SANDRINE PRÉPARE L’ARRIVÉE DES INVITÉS. GRAND SIÈCLE SUR LA TABLE DE NUIT ET, SUR LA COMMODE, DES PRODUITS DU POTAGER ET DU VERGER : MIEL, FRAISES ET JUS DE POMMES.
Passionné par le vignoble,Bernard de Nonancourt l’est aussi par la chasse. En 1981, il crée les Honneurs de la chasse qui récompensent chaque année un lauréat pour la qualité de la gestion mise en place sur son territoire. Les Honneurs sont devenus une distinction incontournable et nombre de lauréats font aujourd’hui autorité dans les spécialités pour lesquelles ils ont été couronnés,du grand gibier au petit gibier en passant par les oiseaux migrateurs et la faune de montagne. Tout l’enjeu de ce prix est de faire rayonner l’éthique de la chasse. Avec sa fille Alexandra qui s’investit dans cette belle entreprise,ils sont les moteurs de la défense et de l’évolution du monde cynégétique. Après une matinée de chasse,il est temps de regagner le château. Ce jour est un peu spécial, car tout est mis en œuvre pour honorer les dix ans de notre revue.Tout commence devant le château avec les trompes de chasse pour sonner les honneurs,puis nous entrons dans la bibliothèque pour quelques notes sur le piano ensuite ce sera une partie de backgammon dans la bibliothèque, avant une conversation dans le grand salon. Pour clore la journée,un dîner a été organisé tout spécialement par Valérie, avec quelle délicatesse ! Une visite très rare et une invitation pour une journée mémorable à partager en images sur les terres blanches du château de Louvois avec Bernard de Nonancourt, l’homme qui a su faire de l’histoire de son champagne un“grand siècle”et de sa Champagne une romance pétillante de bonheur. Un homme au charme irrésistible pétri d’un humour exquis. ◆
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TOUT L’ART DES JOLIES TABLES
DAVID VÉRIFIE L’ESPACE ENTRE CHAQUE CONVIVE QUI TROUVERA SON NOM
SUR UN MENU PERSONNALISÉ.
LE CENTRE DE TABLE
EN ARGENT MASSIF, CHARGÉ DE ROSES ROUGES ET BLANCHES ET DE BRANCHES D’AUBÉPINE EST UNE PIÈCE ANCIENNE,
DÉNICHÉE PAR
MARIE CLOTILDE
DANS UNE BROCANTE.
Saveurs
Invitation au château de Louvois par
Notre chef entre en cuisine
DAVID EST LE MAÎTRE
D’HÔTEL DE LA MAISON DEPUIS QUATRE ANS ET FAIT PARTIE D’UN BINÔME
Table féerique, pour l’anniversaire de Jours de Chasse. Dans la salle à manger, lustre de bronze XIXe siècle, console italienne du XVIIIe, où David en gants blancs a disposé un service liseré doré sur une nappe d’organdi brodé au fil d’or. Des recettes spéciales concoctées par Valérie la cuisinière sont inscrites sur un menu doré sur tranche.
DE CHOC AVEC LA CUISINIÈRE
VALÉRIE, QUI
ADAPTE SES PLATS MYTHIQUES À CHAQUE SAISON.
Véronique André
BIEN SÛR,
LE CHAMPAGNE EST À L’HONNEUR AUTANT DANS LES VERRES QUE DANS LES SAUCES, VOYEZ PLUTÔT.
Trio d’huîtres façon champenoise Pour 4 personnes
Huîtres au naturel 12 huîtres. ◆◆◆
Ouvrez les huîtres,jetez la première eau et posez-les à plat pour qu’une nouvelle eau sans impuretés se reforme.
Huîtres gratinées
12 huîtres,25 cl de crème liquide 15 cl de champagne brut Laurent-Perrier. ◆◆◆
Ouvrir les huîtres et décoquillezles,filtrez leur eau dans une casserole,ajoutez 15 cl de champagne,chauffez doucement,pochez-les quelques secondes,retirez-les,filtrez de nouveau le mélange puis faites réduire des deux tiers,ajoutez la crème liquide,chauffez quelques minutes.Lavez les coquilles,essuyez-les, disposez une huître dans chaque coquille,laissez-les bien à plat et
couvrez-les de crème.Faites-les gratiner sous le grill du four.
Huîtres en gelée
12 huîtres,2 feuilles de gélatine 15 cl de champagne brut Laurent-Perrier. ◆◆◆
Ouvrez les huîtres et décoquillezles dans un saladier,filtrez leur eau dans une casserole, ajoutez le champagne,chauffez. Pochez les huîtres quelques secondes,retirez-les délicatement,filtrez de nouveau le mélange,pesez-le. Mettez à détendre dans l’eau 2 feuilles de gélatine pour 200 g de liquide pendant 3 minutes. Chauffez le jus des huîtres et le champagne,ajoutez la gélatine bien essorée. Un tour de poivre du moulin.Lavez les coquilles, disposez une huître dans chaque coquille,laissez-les bien à plat et couvrez du jus.Mettez les huîtres au réfrigérateur.Décorez avec une fleur de bourrache.
Jours de C HASSE ◆
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Saveurs
Invitation au château de Louvois
La Potée de la Champagne Pour 6 personnes
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Préparation : 1 h 20.Cuisson : 2 h 30 1 palette de porc demi-sel,1 jambonneau demi-sel,3 saucisses fumées façon Montbéliard,1 lobe de foie gras dénervé,1 chou frisé,12 petites pommes de terre Roseval,8 carottes et 250 g de haricots de Soissons, 1 oignon,1 clou de girofle,25 cl de champagne brut Laurent-Perrier, 10 grains de poivre,3 branches de thym,1 feuille de laurier,2 feuilles de sauge,10 queues de persil plat,100 g de saindoux.
Faites dessaler la viande dans un grand saladier d’eau pendant une demi-journée en changeant l’eau plusieurs fois. Épluchez l’oignon,piquez-le avec le clou de girofle et faites un bouquet garni.Égouttez et rincez la viande. Enduisez une cocotte en fonte émaillée avec le saindoux, disposez les viandes,le bouquet garni,le poivre et l’oignon. Couvrez d’eau froide,portez à ébullition et écumez.Mettez les haricots de Soissons dans une casserole, couvrez d’eau froide et portez à ébullition pendant quelques minutes.Égouttez. ◆◆◆
Épluchez et lavez les carottes,ajoutez-les entières dans la cocotte ainsi que les haricots de Soissons et les 25 cl de champagne brut Laurent-Perrier.Laissez cuire à petit bouillon pendant 1 h 30.Ensuite,épluchez et lavez le chou.Coupez le cœur en 6 morceaux et faites blanchir dans une casserole d’eau bouillante salée (15 g par litre).Faites cette opération en plusieurs fois.Égouttez bien le chou,gardez les feuilles les plus vertes pour la décoration du plat et ajoutez le reste à la viande. Laissez de nouveau 30 minutes.Épluchez et lavez les pommes de terre,mettez-les dans la cocotte ainsi que les saucisses piquées et laissez-les encore 30 minutes. Et dans les dix dernières minutes de cuisson, pochez le lobe de foie gras dans le bouillon. ◆◆◆
Coupez la viande,ôtez le bouquet garni, l’oignon et le poivre.Écumez le bouillon régulièrement durant toute la cuisson. ◆◆◆
Dressez votre plat creux en l’habillant de jolies feuilles de chou bien vertes,disposez les morceaux de viande et le foie gras découpé en tranches épaisses,les légumes et arrosez de bouillon de cuisson bien chaud.
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Jours de C HASSE ◆
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A VERSAILLES
Magnifique hôtel particulier du XVIIIème siècle remanié au XIXème siècle sans vis à vis, construit à l'emplacement de l'hôtel de Bouillon. Entrée, le salon et la salle à manger (70 m²) (gypseries peintes sur les murs) sont de plain pied avec le jardin de 200 m² à la Française orienté sud, bel escalier en pierre avec rampe en fer forgé du XVIIIème siècle, cuisine reliée à la buanderie par un escalier, chambre avec salle de bains, toilette d'invités et vestiaire. Au 1er étage : suite de maître avec salle de bains dressing et 1 wc, parquet Versailles, boiseries peintes en polychromie d'époque Directoire, donnant sur le jardin, grand salon d'apparat (bois dorés) et grand bureau avec grandes cheminées en marbre. Au 2ème étage : 4 chambres avec parquet ancien, 2 salles de bains, 1 wc. Au demi sous sol : buanderie, chaufferie reliée au jardin. Prix : nous consulter.
Saveurs
Invitation au château de Louvois
Bavarois de pêche de vigne sur biscuits roses ◆◆◆
Pour 6 personnes 125 g de sucre,350 g de pêches de vigne (chair nette),6 belles fraises mara des bois,125 g de crème liquide,2 feuilles de gélatine (5 g),150 g de faisselle égouttée,250 g de mara des bois et 125 gr de framboises, sucre selon votre goût pour le coulis,10 biscuits roses,50 g de beurre. ◆◆◆
Mixez les biscuits et le beurre,déposez un cercle de 18 cm par 6 cm de haut sur un plat et tapissez le fond du mélange, tassez légèrement pour faire une couche régulière. Pochez une minute les pêches de vigne et épluchez-les. Coupez-les en morceaux de 2 cm et cuisez-les avec le sucre. Faites tremper la gélatine dans l’eau froide.
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Jours de C HASSE ◆
Montez la crème en chantilly.Détendez la gélatine dans les pêches encore chaudes,laissez refroidir. Coupez en deux les fraises pour chemiser le cercle. Incorporez la faisselle et la crème chantilly délicatement aux pêches de vigne,mettez dans le cercle et au froid au moins 6 heures. ◆◆◆
Faites un coulis de fruits rouges avec les fraises,framboises et sucre (selon votre goût).Décorez avec les pêches, des fruits rouges,des feuilles de menthe ou de citronnelle… servez avec le coulis de fruits rouges.
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Tentations LES DOUCEURS DE L’AUTOMNE
UN HAMBURGER AU FOIE GRAS KER CADÉLAC
◆ En 25 minutes, du foie gras,
COFFRET TROIS RIVIÈRES
◆ Ce rhum blanc agricole Trois Rivières est une destination à lui tout seul. À la première gorgée, vous serez transporté entre tropique du Cancer et équateur bercé par les alizés martiniquais.
des rondelles d’oignons rouges et des tranches de quatre-quarts Ker Cadélac… réalisez ses astucieux petits burgers très français pour vos cocktails d’après-chasse. Toutes les recettes sur www.kercadelac.com
CUVÉE DES CHASSEURS CHEZ TERRÉMERVEIL'
◆ Œnophile confirmé, Alexandre, le fils
de Claude Poirier, a notamment travaillé chez Taillevent à Paris. Il y a peu, il a ouvert à Lamotte-Beuvron une belle épicerie fine, Terrémerveil’, remplie de produits de qualité dont cet excellent reuilly. 7,80 €.
50 €, en série limitée.
VIN DE PAILLE HERMITAGE
◆ Il faut plus de deux
kilos de marsanne – issus des coteaux d’Hermitage, dans la vallée du Rhône – pour produire un seul flacon de 50 centilitres de ce délicieux nectar, réalisé à partir de très vieilles vignes. Ce vin de paille, élaboré par la Cave de Tain, aussi rare que confidentiel, vous offrira un bouquet de fruits secs, de miel, caramel et épices. 79 €.
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BABA POMELO ET TERRINE DE PINTADE FAUCHON
◆ Les saisons sont toujours
gourmandes chez Fauchon. Ce baba au rhum pomeloorange au goût tonique et cette terrine de pintade aux pommes et au calvados sont des expériences gustatives enrichissantes…
DUO DE GANACHE LA MAISON DU CHOCOLAT
◆ Quel plaisir ! Pour les yeux d’abord, puis pour nos papilles. La Maison du chocolat, fidèle à elle-même, a soigneusement rangé dans ce délicat coffret 18 chocolats de deux recettes de ganache nature noire : le Caracas et l’Extrême Chocolat (ganache 100 % enrobée de chocolat noir). 19,50 €.
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7,50 €, le baba ; et 5,80 €, la terrine.
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Tentations LA MAISON ET SA DÉCO
LIVRE D’OR ALEXANDRE MAREUIL
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LA TÊTE DE BUFFLE DE JEAN OCTOBON
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peut prendre bien des formes différentes. Celui imaginé par Jean Octobon, alliance de modernité et de tradition, ne vous laissera pas indifférent.
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Tentations LA MAISON À L’EXTÉRIEUR
FAUTEUIL ET SET PIQUE-NIQUE LA QUERENCIA
◆ Ce fauteuil, dessiné en Argentine en 1938 par deux designers catalans, est commercialisé par La Querencia. Le set pique-nique, manches en corne de cervidé, lame en acier carbone, sera le mieux adapté pour tous vos asados.
UNE MAISON COCOUN DANS LA NATURE
598 €, le fauteuil ; et 65 €, le set pique-nique.
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◆ Cette collection Cuisine
Intempora sera un précieux allié pour prédécouper le petit gibier pour vos préparations culinaires.
40 €, la gamme compte 7 couteaux.
TOUT TERRAIN ÉLECTRIQUE COMARTH
◆ Ce véhicule 100 % électrique
tout-terrain est facile d’emploi et d’entretien. Son autonomie de 60 à 100 kilomètres. Il est homologué “route sans permis”. Sur Internet : www.comarth.com
SACOCHE EN CUIR REIDL
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ce magnifique sac en cuir noir ultrasouple est compartimenté en matelassé orange entièrement amovible. Lors d’un voyage cynégétique, cette sacoche ultrapratique se révélera indispensable. 259 €, la Herringbone V2 M Noir.
CARTE DE BATTUE TANIA DE BOURBON
◆ Tania de Bourbon Parme a dessiné une nouvelle collection de cartes
de battue,“plus écossaises”. Pour mettre en valeur l’élégance d’une journée de chasse, elle a créé également invitations et menus déclinés dans la même collection. 200 cartes de battue, 300 €, personnalisation à la demande.
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Jours de C HASSE ◆
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Photos:© JL Cormier
Galerie OMAGH
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VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux
Philippe de Rothschild ◆ Créée en 1933, la société Baron Philippe de Rothschild, basée à Pauillac dans le Médoc, produit et distribue des vins et a toujours eu la volonté de se hisser puis de se maintenir au plus hautniveau–tantpourlesvinsde châteaux,comme le célébrissime mouton-rothschild,premier cru classé de Pauillac,et les châteaux clerc-milon et d’armailhac, que pour les vins de marques, dont mouton-cadet est le fleuron. L’aventure a commencé sous l’impulsion d’un homme aussi déterminé que volontaire :le baron Philippe de Rothschild. Né au début du XXe siècle, celui-ci a vécu sur les chapeaux de roues, commelebrillantpilotedeGrand Prix qu’il fut à la fin des années 1920,souslenomdeGeorgesPhilippe. Il a une vingtaine d’années lorsqu’il prend les rênes du vignobledeMoutonRothschild, propriétédefamilledepuis1853. Il est le premier à avoir l’idée d’une mise en bouteille au château.Au début des années 1930, il instaure des méthodes de sé-
Nous avons aimé…
Château Mouton Rothschild 2006 Race, puissance, densité, précision, des arômes intenses, grillés et épicés, une fabuleuse longueur et une merveilleuse profondeur. Un vin splendide, un très grand mouton. Château d’Armailhac 2005 Une complexité qui s’exprime à travers des arômes de fruits rouges mûrs et une touche d’eucalyptus. Des tannins qui se manifestent sur une trame fine et une finale encore un peu
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BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD
L’empire des essences
LE CHAI DE MOUTON ROTHSCHILD, AUX PROPORTIONS ÉLÉGANTES, C’EST LÀ QUE LE VIN S’ÉLÈVE.
AUX BARRIQUES ALIGNÉES COMME À LA PARADE.
lection draconiennes.C’est ainsi que Mouton Cadet – assemblé avec ce qu’il ne jugeait pas digne de son grand cru– est mis sur le marché en 1932.Un succès foudroyant et qui perdure… En 1933,le domaine s’agrandit avec l’acquisition du château d’Armailhac. Puis en 1970, ce sera le rachat de Château Clerc Milon.
accrocheuse qui laissent présager une belle aptitude à la garde. Château Clerc Milon 2005 Bouquet marqué mais délicat de fruits noirs ; épicé, complexe et long, un vin qui a du style et du caractère. Il se donnera sans réserve à qui saura l’attendre encore un peu. Domaine de Baron’Arques 2008 Concentré, avec du fruit et de la matière, un boisé fondu équilibré sur des notes de garrigue ; riche et ample, assez puissant, long et
Jours de C HASSE ◆
C’esten1945,qu’ilcommence à faire dessiner les étiquettes de chaque millésime de Mouton Rothschildpardesartistesparmi lesquels Jean Cocteau,Pablo Picasso,Salvador Dalí,Joan Miró, Marc Chagall, César, Andy Warhol… Férue d’art,la famille installe, en 1962, un Museum of WineinArtdanslecadredeMou-
persistant sur une belle acidité qui lui donne de la fraîcheur en finale. Aile d’Argent Le grand blanc de Mouton Rothschild dont le millésime 2007 développe d’agréables arômes de fleurs blanches, avec un joli gras en bouche et une suavité fraîche enveloppante. Et le rosé 2008 de Mouton Cadet, vif, acidulé, un vrai rosé plaisir qui remporte le même succès que ses frères rouge et blanc.
AUTOMNE 2010
ton. Une collection inestimable couvrant trois millénaires d’histoire du vin y prend place. Mais le coup de maître de Philippe de Rothschild reste celui d’avoir réussi à faire signer, en 1973,un décret accordant la classification de premier cru à Mouton Rothschild en arguant que son niveau pouvait laisser à penser qu’il avait été oublié lors du classement de 1855. En1980,ilsigneunaccordavec le groupe américain Mondavi pourcréerl’OpusOneWineryen Californie. Le vin est commercialisé sous le nom d’Opus One. À la mort en 1988 de Philippe de Rothschild,sa fille Philippine prendlarelève.En1997,ellemène à terme un projet d’association avec la société Concha y Toro au Chiliafind’élaborerunvinrouge àbasedecabernetsauvignonsous le nom d’Almaviva. La société exerce aussi son savoir-faire en pays d’Oc. En attestent ses vins de cépage et ceux duDomaineBaron’Arquesdont Vincent Montigaud assume la gestion. Aujourd’hui,lasociétéestplacéesousl’autoritéd’undirectoire –composé de quatre membres : Pierre Guinchard,directeur administratif et financier ;Hugues Dechanoine, directeur du pôle marques ;PhilippeDhalluin,directeur du pôle châteaux et Hervé Berland, directeur commercial châteaux– qui travaille en étroite collaboration avec un conseil de surveillance composé de huit membres – dont la baronnePhilippinedeRothschild, actionnairemajoritaire,assurela présidence avec, à son côté, son filsaînéPhilippeSereysdeRothschild, vice-président. Le changement dans la continuité.
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VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux
◆ On dit des vins de Margaux qu’ils sont les plus féminins des appellations médocaines. Est-ce la raison pour laquelle la « brave Margot » s’est vu attribuer cette orthographe plus actuelle qu’arborent celles qui portent ce prénom aujourd’hui ? La première à en avoir été baptisée le doit aux souvenirs d’un grand-père fervent amateur de grands crus : Ernest Hemingway. Appellation d’origine contrôlée reconnue depuis le 10 août 1954,son vignoble se situe à environ vingt-cinq kilomètres au nord de Bordeaux, sur la rive gauche de la Gironde et compte 1 400hectares.Ils’étendsurcinq communes : Cantenac et Margaux,les deux communes d’origine qui en sont le berceau ;puis Soussans au nord,Arsac au sud et Labarde à l’est. Au centre de l’aired’appellation,unplateaude gravesblanchesdesixkilomètres sur deux produit la majorité des crus : vingt et un classés et une quinzaine de bourgeois ayant pignon sur vigne… Le plateau d’Arsac culmine à trente-trois mètres, le point le plus haut du
Nous avons aimé…
Château Margaux (premier cru classé) pour son millésime 2006 direct, net, à la structure tannique aussi harmonieuse que précise. Résolument margaux. www.château-margaux.com
Château Brane-Cantenac (deuxième cru classé) pour son millésime 2007 distingué, racé, avec des tannins soyeux soutenus par une trame serrée et fine. Élégant. www.brane-cantenac.com
Château Kirwan (troisième cru classé) pour son millésime 2005
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Délicate architecture MIKE COODE/CHÂTEAU MARGAUX
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COLONNES IONIQUES, FRONTON ET PÉRISTYLE, LES SIGNES DE RECONNAISSANCE DE CHÂTEAU MARGAUX… UN GRAND CLASSIQUE EN TERRE MÉDOCAINE.
Médoc…Àlapériphérie,lesoussol calcaire est recouvert de croupes de graves mêlées de touchesdesablefin,parcourupar un réseau de petits cours d’eau –appelésjalles–assurantundrainage efficace et naturel. Les cépages qui entrent dans l’assemblage des vins AOC de typé, au fruité mûr, aux tannins fondus et à la puissance contenue. Belle garde en perspective. www.château-kirwan.com
Château Prieuré-Lichine (quatrième cru classé) pour son millésime 2006 subtil, élégant, à la matière délicate, avec des tannins veloutés et épicés. Un gentleman. www.prieure-lichine.com
Château Dauzac (cinquième cru classé) pour son millésime 2005 ample, généreux, aux arômes concentrés fruits noirs réglisse,
Jours de C HASSE ◆
Margaux – uniquement en rouge–sontclassiquesduBordelais : cabernet sauvignon, merlot, cabernet franc et petit verdot dans une moindre mesure.La carménère et le malbec sont autorisés mais s’ils sont utilisés, c’est de façon anecdotique. Les vendanges sont généralement maà la puissance équilibrée. Gourmand. www.chateaudauzac.com
Château Monbrison (cru bourgeois) pour son millésime 2008 droit, pur, à l’ossature fine et aux arômes profonds. Classieux. Et d’un prix très raisonnable… www.chateaumonbrison.com
Château Siran (cru bourgeois) pour son millésime 2007 expressif, mûr, au fruité marqué, avec des tannins vanillés et une fraîcheur persistante. Prometteur. www.chateausiran.com
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nuellesmaisl’utilisationdelamachineàvendangern’estpasproscrite. Les vinifications s’effectuent de manière traditionnelle : macérations longues pour favoriser une bonne extraction des anthocyanes (pour la couleur) etdestannins(pourlastructure) ; conservation en cuves thermoréguléespourfaciliterlesfermentations malolactiques ; passage sousboisneufaprèsassemblage, levinificateurendétermineladurée et la chauffe de la barrique selon le résultat voulu… «Margauxproduitlesplusgrands vinsdumonde !s’exclameLaurent Vonderheyden, propriétaire de ChâteauMonbrison,uncrubourgeois renommé qui fait partie de l’Union des grands crus. Même sijepensequeleclassementde1855, distinguant des châteaux plutôt que des terroirs,prête parfois le flanc à desmodificationsnotables.Parlejeu des rachats,des vignes se retrouvent classées par les châteaux qui en font l’acquisition.Malgrétout,cettepuissance modérée,cet équilibre,cette race,cetteprofondeur,cettefabuleuse subtilité,c’estlasignaturedesgrands crusissusdeterroirsinégalables.C’est Margaux.» C’est aussi par leur délicatesse que les margaux se différencient des appellations communales voisines. Les vins sont dotés d’arômesfruitésd’unegrandefinesseetd’unestructureélégante aux tannins plutôt voluptueux. Le temps leur permet d’acquérir une certaine suavité et de la tendresse. Cet équilibre et cette générositéaccompagnerontsans faillir le canard et le perdreau. SouslarobedeMargaux,cen’est que du bonheur…
Volutes par Jean-Claude Perrier
Dix ans, dix cigares CUBA
PARTAGAS LUSITANIA Double corona, 15,50 €.
TE PHOTOS : PATRICK IAFRA
◆ Le plus beau fleuron de
la famille Partagas, l’une des marques cubaines les plus populaires, et aussi l’une des rares à ne pas abdiquer sa“cubanité” pour tomber dans le light ambiant. Chez Partagas, on aime la terre et le cuir, le fruité et l’acidulé, la puissance et l’élégance. Savourer un Lusitania, c’est un moment d’exception, un bouquet d’arômes épicés et exotiques, un petit voyage de quelques heures, après,par exemple,un dîner raffiné.La Rolls des doubles coronas.Un havane éternel.
PARTAGAS D4 Robusto, 11,90 €.
MONTECRISTO EDMUNDO Canonaçau, 14,40 €.
◆ Né il y a une
vingtaine d’années, au moment de l’émergence du module robusto, ce D4 s’est vite imposé comme la référence incontournable. Assez court, puissant, nerveux, c’est de la quintessence de cubain. L’un des cigares les plus vendus à travers le monde.
◆ Un gentil géant né
en 2004, qui a réveillé la marque Montecristo, laquelle dormait un peu sur sa notoriété et ses ventes considérables. Bien construit, équilibré, c’est un cigare rassasiant sans agressivité, élégant et moderne. Montecristo lui a ensuite donné un fils, le Petit Edmundo, pas inintéressant mais en mineur. Et annonce pour l’automne un Grand Edmundo dont on attend beaucoup. Nous en reparlerons lorsqu’il sera disponible sur le marché français.
COHIBA SIGLO VI Canonaçau, 23,40 €. ◆ Avec son cepo
de 52millimètres, sa longueur imposante sans atteindre au double corona,ce géant nerveux est devenu le must de la prestigieuse marque Cohiba,dont il a un peu effacé les autres vitoles. C’est un cigare puissant, équilibré –et onéreux– qui, depuis sa naissance en 2003, a en quelque sorte amorcé la révolution actuelle des“gros modules”.
MONTECRISTO EAGLE Gamme Open, géniales, 15,30 €. ◆ Née en 2009,
PHOTOS : CAVALLI ANGELO/SUPERSTOCK/SIPA - BILL BACHMANN/ALAMY
De Cuba ou d’autres terroirs, grands classiques indémodables ou petits nouveaux révélateurs de nouvelles façons de fumer, voici les cigares qui ont marqué les dix premières années du siècle.
c’est la vitole la plus intéressante de la nouvelle gamme Open de Montecristo, constituée d’une liga complètement différente de celle des autres cigares de la marque, plus nerveuse, plus complexe, plus dynamique. Un havane parfaitement à l’aise en plein air, un soir d’été.
Au champ, ci-contre, comme à la ville, ci-dessus à Trinidad, fumer le cigare est ancrée dans la vie de tous les jours à Cuba.
BOLIVAR LIBERTADOR Sublimes, 17 €.
◆ C’est un gentil géant,
qui n’a guère de points communs avec les autres vitoles de la célèbre marque cubaine, plus roots. Lui, en dépit de son format impressionnant, joue sur l’élégance et une relative légèreté. Apparu en 2006 exclusivement pour le marché français, son succès lui a valu d’être prolongé jusqu’à aujourd’hui. Et encore pour longtemps, espèrent ses amateurs. HOYO DE MONTERREY Petit Robusto, 8,20 €. ◆ C’est un peu le bébé
du fameux et un peu ronronnant Épicures n° 2, l’une des vitoles phares de Hoyo de Monterrey. Né en 2007, bénéficiant d’un bon rapport qualité-prix,
PHOTOS : PATRICK IAFRATE - BLICKWINKEL/ALAMY
IMAGES & STORIES/ALAMY
Volutes La douce saveur des volutes, la culture du tabac et le séchage des feuilles à Pinar del Río. Voici dix ans que “Jours de Chasse” défend la quintessence des cubains tout en préservant la variété.
petite folie que se rappellent encore les aficionados.Il reste peut-être une jarre ici ou là, mais devenue un collector.
MONTECRISTO ROBUSTO
en fagot sous cellophane,c’est un puro fait main prêt à fumer, accessible à tous, qui, plutôt que dans le rassasiant et l’herbacé, caractéristiques habituelles de ces terroirs, donne dans ce que sa conceptrice Maya Selva appelle « la suavité hondurienne ».Bien sûr, il ne faut pas lui demander plus que ses possibilités, ni le comparer à un havane.
◆ Pour le plaisir
de la nostalgie,rappelons le souvenir de ce Robusto d’exception, première vitole en édition limitée, lancée en 2000 pour célébrer le nouveau millénaire. Les cigares se présentaient en fagot de vingtcinq, niché dans une jarre de porcelaine blanche. Une
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VILLA ZAMORA Robusto 77,50 € le fagot de 25.
◆ Né en 2002, présenté
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE DAVIDOFF MILLENIUM BLEND Robusto, 13,20 €.
◆ Apparu en 2005
dans une des gammes de pointe de Davidoff, ce Robusto est constitué d’un assemblage dominicain sous une belle cape Cameroun, qui lui donne un peu de nervosité. Les Millenium Blend ont plus de goût, de personnalité, de richesse aromatique que les autres dominicains, toujours dans les tonalités vertes et herbacées si spécifiques à ce terroir.
CETTE SÉLECTION A ÉTÉ ÉTABLIE AVEC L’AMICALE COMPLICITÉ DE RÉGIS COLLINET, LE LOTUS, 4, RUE DE L’ARCADE, PARIS VIIIe. TÉL. : 01.42.65.35.36.
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c’est un petit nerveux conçu pour les fumeurs modernes, pressés voire stressés. Une jolie trouvaille des Cubains et une petite révolution qui a ouvert la voie à bien d’autres shorts, mini ou petits. Mais celui-là reste l’un des plus demandés.
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Jours de C HASSE ◆
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Artdevivre LES ANNONCES
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À propos des field trials
◆ Bravo pour votre article
concernant les field trials de chiens d’arrêt. C’est un milieu que je connais bien pour avoir très activement participé à l’organisation de ces épreuves qui se déroulent dans les grandes plaines de Champagne et, chaque année, nous y allons encore en spectateurs… Ces épreuves créées il y a plus d’un siècle par les riches sportsmen de la gentry britannique sont devenues inutiles, ne correspondant plus à leur finalité sélective. Malgré la crise financière,
la raréfaction du gibier, elles rencontrent de plus en plus de succès auprès d’amateurs qui souhaitent voir briller leurs chiens. Les professionnels consciencieux déplorent le niveau très médiocre de certains engagés mais il faut bien gagner sa vie, et on doit le comprendre. Cette dérive est la même pour les retrievers, domaine que je connais encore mieux. Les retrempes en ont fait des hybrides dont même un spécialiste hésite à définir la race. Le critère le plus recherché étant la maniabilité, on recherche des chiens absolument téléguidés
incapables de la moindre initiative… Je ne peux qu’avouer un sentiment de frustration à voir évoluer ces chiens dans des épreuves dont l’objectif est de mettre en valeur les qualités des retrievers, auxiliaires du chasseur. Maintenant, ils sont téléguidés par le conducteur. J’ai, hélas, assisté plusieurs fois à des épisodes qui ne donnent aucune envie de chasser avec de tels chiens : le conducteur hors de vue du chien (séparés par un rideau de végétation) n’étant pas en mesure de donner un ordre sifflé ou gestuel au chien, ce dernier, assis parfaitement steady, attendait l’ordre pour continuer et concrétiser son travail de rapport. D’autres, dont les pattes vont plus vite que le nez, mettent beaucoup de temps à retrouver l’oiseau. Ces dérives sont néfastes quelles que soient les races d’arrêt ou de rapport. Dr Michèle de Saint Fuscien, Gueux.
Chers écologistes ◆ J’ai été stupéfait – et
scandalisé– d’apprendre dans votre numéro 40 à la page 16 le montant des subventions versées aux associations écologistes en 2008 : 28 millions d’euros. Comme vous l’avez expliqué, ces associations sont souvent, trop souvent, des associations militantes, dont la protection de la nature est bien loin de leurs préoccupations. Au contraire de nombreuses associations et organismes dirigés par des chasseurs…
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B. Faure.
250
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