Jours de Chasse

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HASSE

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Veillées d’hiver

Jours de CHASSE

Jours

de

N° 42


le

classique de la montre

Aucune autre montre n’est conçue comme une Rolex. Lancée en 1945, la Datejust fut la première montre-bracelet à afficher la date dans un guichet sur le cadran. Sa fameuse loupe Cyclope, ajoutée quelques années plus tard, acquit rapidement ses lettres de noblesse pour devenir un véritable classique de l’esthétique Rolex. Majestueuse avec son boitier de 41 mm, la Datejust II s’impose aujourd’hui comme la digne héritière d’un grand classique. La Datejust II est ici présentée dans sa version Rolesor, mariage unique d’acier 904L et d’or jaune 18 carats, une signature exclusive Rolex.

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Sommaire N° 42 hiver 2010

CHASSE Jours

de

N° 42

TRIMESTRIEL DÉCEMBRE 2010 JANVIER FÉVRIER 2011 ●

BEL/LUX 9,50 € - SUISSE 15 FS - CAN 15 $CAN - DOM 9,50 € - ALL/ESP/ITA/GR/POR (CONT) 9,50 €

www.joursdechasse.com

Président-Fondateur Olivier Dassault

150 Crayons et

Pinceaux

RÉDACTION

Rédacteurs en chef : Bruno de Cessole (11.35) Humbert Rambaud (11.56)

ADMINISTRATION GESTION DÉVELOPPEMENT

3-5, rue Saint-Georges - 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.11.81 Secrétaire général, directeur de la diffusion : Antoine Broutin (11.62)

PUBLICITÉ

Directeur commercial : Jérôme Pinel (Tél. : 06.08.77.99.89 ; jerome.pinel@valmonde.fr) Maquette-planning : Gill Haag (Tél. : 01.56.52.21.67 ; ghaag@figaromedias.fr) DIFFUSION ET ABONNEMENTS Service diffusion : Valérie Dubuy (1159), Corinne Landry (1158) Ventes au numéro Ventes au numéro – Inspection des ventes : Sordiap : Gilles Marti (Tél. : 01.42.36.80.82 ; gmarti@mercuri-presse.com )

Numéro de commission paritaire : 0613 K 79921 - ISSN 1622-8979

ADMINISTRATION Directeur administratif et financier : Éric Baracassa (11.30) Services généraux : Catherine Delange (11.13)

SERVICE ABONNEMENT

22, rue René-Boulanger 75472 Paris Cedex 10 Tél. : 01.55.56.70.94. Fax : 01.40.54.11.81. Imprimé par Assistance Printing en CEE.

GROUPE VALMONDE Président: Pierre-Yves Revol

Vice-président : Olivier Dassault Directeur général : Guillaume Roquette Conseiller du président : Jean-Jacques Schardner Valmonde et Cie, SA au capital de 14 373 463,41 euros Actionnaire majoritaire : Sud Communication RCS : Paris B 775 658 412. Siret : 775 658 412 00140. Directeur de la publication : Guillaume Roquette Photo du bandeau : Olivier Dassault. Photo de couverture : Chevreuils aux aguets d’Étienne Fougeron, photo Patrick Iafrate. Copyright 2010 - Jours de Chasse. Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. Sauf dans les cas où elle est autorisée expressément par la loi et les conventions internationales, toute reproduction totale ou partielle du présent numéro est interdite et constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

102 Reportage

PHOTOS : ALAIN DE LʼHERMITE

Reportages : Guillaume Beau de Loménie Armurerie et optique : Alain de l’Hermite Tentations-Enchères : Virginie Jacoberger-Lavoué (11.34) Visite privée et saveurs : Véronique André Secrétaire général de la rédaction : Éric Lerouge (11.91) Maquette : Fabrice Fournier (premier rédacteur-graphiste 11.83), Nicolas Lemay (11.84) Directeur de l’iconographie : Marc Charuel (11.94) assisté de Patrick Iafrate (11.92) et Patrick Rousset (11.93) Infographiste : Florence Binoche-Giboreau (11.67) Responsable production : Nicolas Gigaud (11.87)

Eugène Fromentin

PHOTO12/ARJ

3-5, rue Saint-Georges 75009 Paris Tél. : 01.40.54.11.00 - Fax : 01.40.54.12.85

Les élans de la Bull River

GUILLAUME BEAU DE LOMÉNIE

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92 Aventure

Jours de CHASSE

Veillées d’hiver

À la poursuite des diables rouges le terrain 114 Sur Tout savoir sur… 114 Villeréal, une ruralité collégiale

005 L’Éditorial d’Olivier Dassault Point de mire 006 L’actualité de la chasse Chic et choke 020 Le monde de la chasse À l’affût 040 Expositions et salons Lucarne 042 La chasse en DVD Tentations 044 Équipements de saison… 44 … pour elle 46 … pour lui 48 Accessoires 52 Automobiles

Dossier montres 054 Nouveaux calibres 58 Enchères Des ventes en forme 60 Signets La chasse en librairie Confidences 072 Bernard Lozé Découverte 076 Les médaillés du Hampshire 088 Tourisme Hampshire, berceau du sportsman 092 Aventure Les élans de la Bull River 102 Reportage À la poursuite des diables rouges

et réfléchie 122 Des athlètes sous surveillance 126 Atelier Jean-Paul Ridon, aristocrate de la mécanique 134 Chasse à la journée, le domaine des Auvrays 138 La loi : chasser sur les chemins, les routes et dans les cultures

Chasseur de légende 140 Napoléon III, le prestige et l’apparat et pinceaux 150 laCrayons Eugène Fromentin, grandeur de l’Orient Portrait 160 James Curwood, L’appel du Grand Nord et la chasse 170 L’art Pierre Paul Rubens privée 172 Visite Invitation au palacio de Layos chez Miguel Oriol e Ybarra 180 Saveurs Notre chef entre en cuisine Tentations 186 186 Produits de fêtes 190 La maison et sa déco 194 Flacons 194 Bouchard Père & Fils 196 Rhums, parfums des Tropiques 198 Volutes Trouvailles festives Dossier 4x4 200 Un virage au vert bien amorcé 210 Forum Les lecteurs ont la parole

Ce numéro comprend un encart broché Abonnement entre les pages 66 et 67 et deux encarts jetés Fondation Jérome-Lejeune et Réabonnement.

Parution du n° 43-printemps 2011, mars Jours de Chasse sur Internet : www.joursdechasse.com


lancel.com

French légèreté…

Trocadéro - 19 h 20

“L’Adjani ”


Éditorial par Olivier Dassault

V

J’ajouterai qu’il s’agit d’un club ouvert, accessible oici donc le dernier numéro de l’année 2010, anà tous les amoureux de la nature, de la chasse et de née mémorable pour Jours de Chasse puisqu’elle fut l’art. N’oubliez pas, amis lecteurs, qu’un club ne peut celle du dixième anniversaire de sa création.Vous trousurvivre qu’en se renouvelant, et que vous êtes tous verez un peu plus loin,dans la rubrique Chic et choke, des ambassadeurs de JoursdeChasseauprès d’amis chasle reportage photo de la célébration de l’événement au seurs qui ne nous connaissent pas encore.N’hésitez pas, Club de la Maison de la Chasse et de la Nature ainsi aussi, à nous faire part de vos réactions et de vos souque la retranscription du discours que j’y ai prononcé. haits.C’est par le dialogue avec ses lecteurs qu’un maPermettez-moi d’y revenir car le succès de cette cérégazine évite de se figer dans le carcan des habitudes. monie d’anniversaire témoigne hautement de la place Depuis quelque temps, nous avons choisi d’illusde premier plan que notre revue a désormais conquise trer, parfois, la couverture de Jours de Chasse non par au sein de la presse cynégétique. une photo mais par un tableau ou une aquarelle. C’est Jamais l’hôtel de Guénégaud n’avait accueilli auà un artiste contemporain, aussi talentueux que distant de monde, et de beau monde, lors d’un dîner. cret,Ten,que nous devons l’aquarelle de notre couverL’univers de la politique et celui de la haute administure, merveilleusement évocatrice de l’hiver, de sa rutration y côtoyaient celui des affaires, de la publicité et desse et de sa magie.Après les Confidences de Bernard delapresse,danscetteatmosphèreamicalequiestpropre Lozé, nouveau président du CIC, dont le programme aux réunions de chasse. Bien sûr, il est plusieurs ded’action vise à promouvoir,à travers une caution scienmeures dans la maison du Père,et chaque famille de la tifique et éthique, une chasse durable, chasse française tient à ses particularipartez à l’aventure sur les traces des tés, revendique même ses différences. élansgéantsdeColombie-Britannique ; Cependant,ce soir-là,le consensus l’emÀ L’HEURE DU découvrez les horizons plus proches portait et un véritable esprit de famille VIRTUEL, MAINTENIR duHampshire,enGrande-Bretagne,et réunissait les chasseurs de grand gibier ses brocards magnifiques autant que et les amateurs de petit gibier, les pasLA TRADITION méconnus ; partez à la rencontre des sionnés de la chasse à tir et les fervents DE LA PRESSE ÉCRITE perdreaux rouges du Gard, exemples des laisser-courre, qui, tous, se retroud’une réimplantation réussie ; remonvent et se reconnaissent dans Jours de EST UNE PROUESSE tezletempsaveclefastedeschassesimChasse. DONT JE NE SUIS PAS périales de Napoléon III ; répondez À recevoir les congratulations des avec l’écrivain américain James Oliver uns et des autres, à mesurer le chemin PEU FIER. Curwood, à l’appel du Grand Nord ; parcouru depuis le premier numéro, à laissez-vous envoûter avec le peintre compter les difficultés surmontées et les Eugène Fromentin par les sortilèges progrès accomplis, je ne cacherai pas de l’Orient ; et laissez-vous tenter, avant les fêtes de fin qu’une certaine émotion,bien compréhensible,m’étreid’année,par la sélection d’objets réunis par les soins de gnait.À l’heure du virtuel et du numérique,de l’éphéVirginie Jacoberger-Lavoué. mère et du “zapping”, maintenir la tradition de la Bonne lecture, et joyeux Noël. presse écrite, relever le défi d’une qualité constante, et justifier la fidélité tant de nos lecteurs que de nos annonceurs est une prouesse dont je ne suis pas peu fier, et à laquelle j’associe tous ceux qui contribuent au succès de notre magazine. Il va sans dire que les compliments ne sont pas une incitation à nous reposer sur nos lauriers mais un encouragement à poursuivre dans la voie tracée depuis dix ans, et à faire toujours mieux. Comme on me le dit souvent, Jours de Chasse est un club, regroupant des esprits d’une même sensibilité.

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE par la rédaction

tique majeure » alors que « pour certaines personnes à la campagne, c’était un élément fondamental de leur vie ».Cela a au moins le mérite de la sincérité,mais qui n’est sans doute pas dénué de calcul politique… En effet, remarque Pierre de Boisguilbert,secrétaire général de la Société de vènerie, «Tony Blair apporte à nos amis an-

glais un renfort inattendu dans leurs efforts en vue de faire voter le repeal de la loi d’interdiction ». Rappelons que le nouveau gouvernementconservateursous la férule de David Cameron s’est engagé à rétablir le Fox hunting dans ses droits. Mais apparemment, l’affaire n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît du point

de vue législatif. Car David Cameron veut être sûr que le texte (quidoitêtredemandéparundéputé)seraadopté :lesdéputésont, en effet, d’autres problèmes à régler que le rétablissement du Fox hunting… Rappelons également que depuisl’interdictionaucundes250 équipages (ce qui représente entre 10 000 et 15 000 chiens) n’adémonté,quesurles150procèsintentésparlesadversairesdu Fox hunting, seuls deux ont été défavorablesauxveneurs(lacoutume anglo-saxonne impose en effet que la charge de la preuve incombe au plaignant, qui doit en l’espèce prouver que l’équipage était réellement en train de chasser le renard…) et que leurs chasses n’ont jamais été autant suivies…

UNESCO

matérielle – et la Convention (2003) pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui touche,cette fois,les traditions à protéger,leslanguesetlescultures menacées, un savoir-faire artisanal à transmettre… Or,la chasse au vol (qui est l’art de prendre dugibiernaturelavecdesrapaces spécialement affaîtés – dressés– à cet effet) correspondait en tout point à ces critères. Sans compter qu’elle est un mode de chasse parfaitement écologique. Les techniques d’affaîtage n’ont quasiment pas changé depuis la nuit des temps ; elle a son langage (en français, elle a plus de 800 mots dont nombre sont passés dans le langage courant, telsquechaperon,niais,hagard…) ; sans compter que ce mode de chasse a ses écrivains qui ont décrit avec moult détails l’art d’affaîter et de soigner les oiseaux à commencer par Frédéric II de Hohenstaufen avec De arte venandi cum avibus, ou encore les

Gommer au XVIe siècle et leur Traitéd’autourserie…Lapremière étape fut l’inscription à l’inventaire dans le pays demandeur – et plus exactement par le ministère de la Culture, seul habilité à faire acte de candidature. Avec l’aide de l’Anfa, la Rue de Valois a présenté un dossier (avec une douzaine de pays dont les Émirats arabes unis,la Belgique, la République tchèque…), pour une soumission commune de reconnaissance, soumission qui a été acceptée l’an dernier avant derepartirpourexamendansdes commissionsetavantqueletexte définitifnesoitacceptéàNairobi. C’est une formidable reconnaissancepourcemodedechasse. Souvenons-nous qu’il y a encore deux générations elle était encore illégale – ou juste tolérée– dans nombre de pays (en France, elle n’a été légalisée qu’en 1954). Or, qui dit inscription signifie qu’ellenepourraplusêtrecontestée comme elle a pu l’être.

CHASSE À COURRE

TONY BLAIR FAIT SA REPENTANCE

◆ Il est si rare qu’un homme po-

REX INTERSTOCK/SUNSET

litiquereconnaisses’êtretrompé, qu’on ne peut pas bouder notre plaisir. Cet homme, c’est l’ancien premier ministre britanniqueTony Blair qui fait son mea culpa. Souvenons-nous, en dépit des mois de tergiversations et des centaines de milliers de manifestants dans les rues de Londres le 22 septembre 2002, l’hôtedu10DowningStreetavait été l’artisan de l’abolition de la chasse à courre en Grande-Bretagne,mettantfinàunetradition multiséculaire du Fox hunting. Dans ses Mémoires fortes de 700 pages (Un voyage chez Albin Michel),il reconnaît aujourd’hui que cela a été une « erreur poli-

LA FAUCONNERIE RECONNUE

PETIT TESSON/MAXPPP

◆ Le 16 novembre est à marquer

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d’une pierre blanche pour le monde de la chasse et pas seulement français. En effet, à Nairobi, capitale du Kenya, où s’est tenu le Comité intergouvernemental de l’Unesco, la fauconnerie–ouchasseauvol–aétéinscrite « sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité ». « C’est une immense satisfaction car c’est le fruit de près de trois ans d’efforts,et d’une procédure marathon », affirme-t-on ducôtédel’Anfa(Associationnationale des fauconniers et autoursiers français). Ilyadeuxmanièresd’êtreinscrit au patrimoine culturel mondialdel’humanitéàl’Unesco :soit vialaConventionquiconcernela protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (qui date de 1972) – mais qui ne vise que la préservation du patrimoine

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

PREMIERS ENSEIGNEMENTS

◆ Il y a quelques mois, comme

BÉCASSE

L’INQUIÉTUDE GRANDIT

◆ Ce n’est pour l’instant qu’une hypothèse, mais très sérieuse : les instances cynégétiques sont inquiètes sur la qualité de la saison de la chasse à la bécasse. En cause : la sécheresse dans toute la Russie qui a provoqué d’énormes incendies pendant l’été.Or, avec de telles conditions climatiques, les jeunes bécasses ont dumalàsurvivre,netrouvantpas de lombrics (leur nourriture de base) en quantité suffisante. « Il va manquer du monde », affirme Yves Ferrand, ingénieur à l’ONCFS, et l’un des meilleurs spécialistesfrançaisdecetoiseau. À l’appui de cette assertion, les comptagesréalisésenRussiequi démontrent que les nichées tardives (qui peuvent représenter jusqu’à la moitié de la reproduction totale) sont, hélas, en faiblenombre.Eneffet,leséchantillonnagesréalisésfontétatd’une répartition à part égale entre jeunes et adultes. Or,quand la reproduction est bonne – ce qui avait été le cas les deux dernières saisons –, les jeunes oiseaux représentent les trois quarts des bécasses. « Cela est d’autant plus dommageable que les premières nichées avaient bénéficié de bonnes conditions climatiques, chaudes et humides,pour-

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suitYvesFerrand.Aprèsleschoses se sont gâtées.» Pour les chasseurs français, cette inquiétante situation aura des conséquences puisque, en moyenne,les bécasses russes représententl’essentieldesoiseaux qui arrivent dans notre pays (le reste provenant de Scandinavie, mais il concerne surtout les départementsbretons).Celamontre combienlasituationdelabécasse reste fragile. Etc’estpourcetteraisonqu’inévitablement la question du PMA national (prélèvement maximum autorisé) va resurgir. En effet, aussi curieux que cela puisseparaître,seulssoixantedépartementsontimposéunPMA, et les instances cynégétiques ne sont pas parvenues à en mettre un en place pour la France entière (aujourd’hui, c’est seulement sur la base du volontariat, département par département). Comme le dit Jean-Pierre Campana,présidentduClubnational des bécassiers, « nos représentants ont raté là l’occasion de redorer le blason de la chasse française, en montrant que les chasseurs étaient capables d’assurer une gestionnationaleetlapérennitéd’une espèceaudemeurantvulnérable…». RappelonsquelaFranceest,avec l’Italie,le pays où l’on tue le plus de bécasses (environ 1,2 million d’oiseaux tous les ans).

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nous vous l’avions annoncé,une vingtaine de fédérations départementales de chasseurs en collaborationavecl’ONCFSlançait unevasteétude–ditplanPégase– sur la perdrix grise,sur deux années, pour tenter de comprendre les raisons de la mauvaise – pour ne pas dire catastrophique – reproduction.Surchaqueterritoire pilote, quinze poules de perdrix sauvages ont été capturées et équipées d’émetteur, afin de connaître leurs déplacements, donc de connaître l’emplacement des nids,le domaine vital d’activité desoiseaux,lescauses de mortalité grâce à la récupération des cadavres… La fédération départementale de Seine-et-Marne a livré lespremiersrésultats. Lepremierenseignement est sans appel : sur 214 perdrix équipées d’émetteurs réparties sur 11 territoires, près de 60 % sont mortes. Et dans lestroisquartsdescas, cette disparition est due à un carnivore : le renard est majoritaire (pour les deux tiers),« alors que l’impact des rapaces ne représente qu’un quart des cas de prédations sur des perdrix adultes ». Autre enseignement : un pic de mortalité apparaît « nettement à partir de mai, au moment de la couvaison,jusqu’au début du mois de juillet ; en effet, les poules de perdrix se font capturer sur leur nid par des carnivores ».

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En outre, dans 70 % des cas, les nids étaient localisés « dans lescéréalesàpaille,àproximitéd’un chemin… ». Cela démontre que les perdrix nidifient en bord de champs et,qu’à ce titre,augmenter la taille des parcelles revient à supprimer des lieux propices à lanidification.Enoutre,toujours selonl’étude,prèsdelamoitiédes nids ont été « menés à terme » ; et, pour les échecs, près d’un tiers sont imputables à la disparition de la poule. Quant à la destruction du nid, elle est due dans un quartdescasaumachinismeagricole.

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ÉTUDE SUR LA PERDRIX

Cen’estqu’unepremièreétape, car cet hiver, une nouvelle étude est attendue sur l’impact global du machinisme agricole et des produitsphytosanitaires.Desdémarches qu’on ne peut qu’approuver et encourager car elles montrent que les chasseurs doivent toujours être des gestionnaires exemplaires appuyés par une démarche scientifique.


Avril 1819, François Constantin se charge de l’expansion commerciale de Vacheron Constantin à travers le monde. Lors d’un voyage en Italie, ce visionnaire édictera la devise de la société issue d’une lettre adressée à la Manufacture : « faire mieux si possible, ce qui est toujours possible…».

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

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BIODIVERSITÉ

LES ZONES HUMIDES

ASSURANCE

LA FRANCHISE RÉTABLIE

◆ Leschiffresétablisparlefonds

de garantie automobile ont de quoi inquiéter mais ils n’ont,hélas, rien de vraiment surprenants : le nombre d’accidents de la circulation provoqués par des collisions avec la faune sauvage a bondi de 54 % en 2009 pour s’établir à 65 468.Un chiffre qui dépasse les prévisions les plus pessimistes : il y a quatre ans,en effet, une étude réalisée par l’ONCFSavaitestiméà25 000le nombre des collisions. Comment expliquer cette explosion ? D’abord par le fait que, depuis maintenant 2003, tous lesassurésautomobilessontcou-

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XIXe siècle,elleaconnuuneforte accélération à partir des années 1960,puisque la France a perdu 40 % desdites zones, avec l’apparition d’engins capables de “travailler”surceszones.Lesraisons ?Lavolontéeuropéennede

« financer la récupération de terres cultivables »,et une « fiscalité abusive, une injustice flagrante et démobilisatrice»,constateGuy-Noël Olivier. De quoi s’agit-il ? La zone humide est de très loin « le type de propriété le plus défavo-

verts(seulslesautomobilistesassurés tous risques étaient auparavant indemnisés). Des chiffres également imputables à la progression des populations de grands animaux et de l’intensification du trafic routier (aujourd’hui, ce sont environ 30 millionsdevéhiculesqui sontimmatriculésen Francecontre18millionsilyatrenteans). Autreenseignement : troisdépartementsde

grands massifs forestiers (Gironde, Moselle, Landes, et BasRhin) affichent plus de 1 500 accidents. Parallèlement,le chevreuil et le sanglier concentrent toujours les trois quarts des collisions.Au to-

Avec le chevreuil, le sanglier concentrent les trois quarts des collisions.

Jours de C HASSE ◆

tal,cesont31millionsd’eurosque le Fonds de garantie a dû débourser là aussi en augmentation de plus de 50 % (ce chiffre ne prend pas en compte les indemnisations déjà versées par les compagnies d’assurances). Cette étude ne va pas êtresansconséquences pour les assurés :en effet,depuisle6août,ces mauvaises statistiques ont conduit les assureurs à rétablir une franchise de 500 euros sur l’indemnisation des dégâts matériels dans tous les accidents causés par un animal sauvage à compter du 7 août. LANTENOIS/L'UNION DE REIMS/MAXPPP

◆ D’uncôté,l’Étatmartèleladéfense de l’environnement et de labiodiversité…Del’autre,ildétruit de manière inconsciente ce qui touche au cœur de la biodiversité : les zones humides. C’est tout l’objet de l’opuscule d’une vingtaine de pages rédigé par ce grand spécialiste de la question qu’est Guy-Noël Olivier. Le président d’honneur du Clubinternationaldeschasseurs de bécassines (CICB),et qui fut récompensé,en 2008,des Honneurs Laurent-Perrier pour sa gestion exemplaire de son territoire près du Touquet, passe au crible – dans la revue du CICB– l’action (ou l’inaction) de l’État français au cours des deux dernières décennies, mais c’est en fait un bilan d’un demisiècle qu’il a établi. Les chiffres font frémir. Si, en effet, la disparition des zones humides remonte au

risé, au contraire des forêts et des bois» :ainsi,le propriétaire d’une zone humide ne bénéficie d’aucun avantage fiscal lors de l’acquisition,nilorsd’unedonation, ni d’aucune exonération pour le calcul de l’ISF. En d’autres termes, tout a été fait pour découragerlespropriétairesprivés. Les rapports alarmants n’ont pourtant pas manqué, notamment ceux des experts de l’Institut français de l’environnement… Tout le monde est d’accord,mais l’État n’a rien fait et le plan national d’action pour la protection des zones humides qui date de février 2010 ressemble davantage à une usine à gaz ou plus exactement à « un catalogue de mesures technico-administratives dont la majeure partie est hors sujet ». Mais Guy-Noël Olivier ne se contente pas de critiquer,il propose force pistes de réflexion pour sauver les zones humides de l’assèchement, et en premier lieu, une fiscalité attractive. Puisse-t-il être entendu.

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

◆ Les détenteurs d’arme à feu étaient inquiets pour une fois… sansraison.Légitimement,eneffet, ils pouvaient avoir les pires craintes à l’occasion de la nouvelleréformelégislativesurladétention d’armes,qui pouvait aller une fois encore, comme depuis quinze ans, dans le sens d’une plus grande sévérité et complexité.Or,« les pouvoirs publics avaient oublié que la priorité devaitêtrederenforcerlaluttecontre lestrafiquantsetlesdélinquantsqui utilisent des armes de guerre », affirme Thierry Coste, lobbyiste connu – et reconnu – qui a défendu les intérêts des chasseurs et des tireurs à travers le Comité Guillaume Tell. Queretenirdoncdecetteproposition de loi visant à mettre en place un contrôle des armes

VÈNERIE

LE DÉLIRE ONE VOICE

◆ Décidément, avec certains de

nos amis écologistes, la mesure, la prudence et la nuance ne semblent pas être des qualités premières.Témoin,“l’enquête”menée par One Voice pendant trois ans, qui, peut-on lire sur le site Internetdecetteassociation,«révèle la face cachée de la chasse à courre en France ». Rappelons que One Voice est une association fondée en 1995 par Muriel Arnal, disciple de Théodore Monod, et qui milite pourune«éthiquevivante,animale, et planétaire » et édite une revue trimestrielle Noé. En fait d’enquête, il s’agit ni plus ni moins d’unviolentprocèsàcharge,avec des accusations plus grossières et plus infondées les unes que

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moderne, simplifié et préventifquidevaitêtre voté à la fin du mois de novembre,proposition dont un des objectifs était de transposer une directive européenne en droit français ? « Pas demauvaiseschoses,bien au contraire »,constate ThierryCoste.D’abord une simplification :désormais, comme l’avait instauré cette directive européenne (pour une fois, elle a fait preuve debonsens !),ilyaaura 4catégoriesd’armesau lieu de huit (interdites, soumises à déclaration, autoriséesetcellessoumisesàun simpleenregistrement,dontfont partie les armes de chasse). En revanche,les deux mesures qualifiées de « gadgets » par le Comité Guillaume Tell ont été abandonnées : la mise en place

d’une carte grise et un délai de “refroidissement” (délai de réflexion pour laisser à l’acheteur letempsdeserétractermaissans avoirleproduitentrelesmains !). L’affaire des armes ne s’arrête paslàpuisque,enparallèleàcette

lesautres.Carquedirelorsqu’on lit que « rien de l’apparat ne suffit àmasquerlacruautédesfaits»,avec notamment, des « coups de fouet et de pied pour les chiens qui demeurentlongtempsentassésdansles camions» ;pourleschevaux,«cer-

tains finissent littéralement“cassés”,etpresquetous…partironttôt ou tard à l’abattoir ». Quant aux animaux chassés, « la terreur est au rendez-vous »… Bref, selon Muriel Arnal,un « enchaînement inquiétant de souffrances ». Et de

proposition de loi, les négociations entre le ComitéGuillaumeTell et le ministère de l’Intérieursontsurlepoint d’aboutirsurcequirelève du règlement et non plus de la loi. Là encore, dans un sens favorable aux chasseurs et aux tireurs. Parmi les mesures retenues : la fin de la distinction pour les armes rayées entre les armes de chasse et les armes de guerre (l’autorisation par conséquent de certains calibres d’armes rayées (comme le 30.08),et l’abandon de propositions contraignantes (comme,par exemple,le certificat médical, l’obligation d’avoir un coffre pour y mettre ses armes, l’imposition d’un quota de munition…). PATRICK IAFRATE

VERS UN ASSOUPLISSEMENT DE LA LOI

SICHOV/SIPA

ARMES À FEU

s’appuyer sur un sondage (réalisée par leurs soins en juillet 2010) où 79 % des personnes interrogéesdemandent«unpoint final à la barbarie qui envahit nos forêts pendant plusieurs mois de l’année».Faceàcesattaques,bien que délirantes mais structurées, la Société de vènerie a répondu point par point, car pour elle, il s’agit ni plus ni moins « d’une déclaration de guerre ». « Nous sommes à l’aube d’une première grande bataille, plus déterminés et convaincus que jamais àdéfendrenotredroitàexister»,déclare-t-on à la Société de Vènerie.Onnepeutquepartagerleur inquiétude car les chasseurs ne doivent se faire aucune illusion : pour les écologistes,la suppression de la chasse à courre n’est qu’une première étape… Sur Internet : www.venerie.org

Jours de C HASSE ◆

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Pointdemire REGARD SUR L’ACTUALITÉ DE LA CHASSE

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ÉVASION

CAP SUR LE PORTUGAL

◆ « Le Portugal, a écrit Eugenio

MALADIE

LA TULARÉMIE A CONTAMINÉ UN HOMME

◆ Le cas est certes rare mais mérited’êtresignalé.Ilyaquelques semaines, un chasseur du département de la Charente a été hospitalisé, les médecins redoutant très fortement qu’il ait contractélatularémieaprèss’êtrefait apparemmentgrifferparunlièvre blessé. Décrite pour la première foisen1911parunchirurgienmilitaireaméricainsurdesécureuils enCalifornie,connusousdesappellations différentes telles que rabbitfever(“fièvredulapin”),hare fever(“fièvredulièvre”),cettemaladie se transmet par les tiques auxlagomorphes(lièvres,lapins) et aux rongeurs (mulots, cam-

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territoire de 2000hectares plantés de chênes verts et d’oliviers, parcouru par un lac de quatrevingts kilomètres de long, sou-

vent verdoyants en raison des bourrasques venues de l’Atlantique, vous pourrez chasser le diable rouge devant soi du dé-

pagnols…).Et quand ils sont atteints, ils n’en réchappent pas. Ainsi,chez le lièvre touché par une tularémie de forme aiguë (lapluscourante),l’animalestretrouvé mort sans raison apparente ; on constate seulement quand on l’ouvre une contraction des viscères et de la rate (en réalité,ilmeurtdesepticémiedès lors que la bactérie a atteint le sang). Dans sa forme la moins aiguë, ce même lièvre est seulement affaibli, mais trépassera quand même. En outre,la maladie est transmissible à l’homme, par des lésions superficielles de la peau (mais elle peut également passeràtraversunepeausaine),mais aussi par inhalation ou ingestiondigestive.C’estpourcelaque

les bouchers,les chasseurs et les agriculteurs sont les plus exposés, et c’est pour ces mêmes rai-

Jours de C HASSE ◆

LC Voyages, 40,rue du Mont-Valérien, 92210 Saint-Cloud.Rens : 01.74.71.55.25 ou 06.09.85.82.65. Sur Internet :www.lcvoyages.com Email :contact@lcvoyages.com

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d’Ors,estunbalconpenchésurl’infini. » Si l’historien espagnol du baroque pensait évidemment à l’infini des horizons maritimes et des terres inconnues à l’assaut desquels l’infant Henri le Navigateur lançait au XVe siècle, ses pépinières de marins, l’intérieur des terres procure cette même sensation d’“infini”. Aussi, on ne peut que louer l’initiative de Laurent de Clouet et LC Voyages de proposer des destinations cynégétiques dans ce pays qui avait été fortement “secoué” par la révolution des Œillets il y a près de quarante ans. Il ne sera point question de chasse au lièvre avec des lévriers (toujours autorisé), mais de perdrix rouges, dans la magnifique province de l’Alentejo, à cent soixante kilomètres au sud-est de Lisbonne.Là,sur un

HIVER 2010

but du mois d’octobre à la mifévrier, et vous serez superbementhébergésurlapropriété(niveau 4étoiles).Signalons que les chasseurssontaumaximumtrois sur le terrain. Quant au gibier, ne nous voilons pas la face,il s’agit d’oiseaux quasi naturels, puisque 20 000 sont élevés et lâchés dès la fin duprintemps.Pourleschiens,des labradors et des pointers sont à disposition (mais les chasseurs peuvent emmener leur chien de France). De même, les chasseurs peuvent louer les armes sur place (calibres 12 et 20). Pour 5 jours (4nuitset3joursdechasse),ilfaut compter3 200eurosparpersonne aérien et cartouches comprises, sauflespourboires).Àréserverde toute urgence.

sonsqu’endépouillantunlièvre, il vaut mieux porter masque et gants.Quandlabactérieacontaminé l’homme,au bout de quelques jours, des symptômes apparaissent, le plus souvent de la fièvre,des crampes musculaires, unétatdefaiblesseouencoreune infection de la peau,avec à la clé des ulcères, voire parfois des complications respiratoires. Mais que les chasseurs se rassurent : seuls 5 % des cas qui ne sont pas traités ont une issue fatale ;généralement,lespersonnes contaminéessontsoignéesàbase d’antibiotiques dits classiques (streptomycine et tétracycline). Signalons qu’il y a deux pics de la maladie dans l’année chez le lièvre : février-mars et le mois de novembre.


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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE par Daphné Gossip

Jours de Chasse fête ses dix ans au Club de la Maison de la Chasse et de la Nature à Paris

1

1. Dans les jardins de l’hôtel de Guénégaud. 2. M. et Mme Michel Vaillier. 3. Des invités bien installés… 2 14

14. Des sonneurs bien inspirés…

3

13

12

4.Alexis Brézet, directeur de la rédaction du Figaro Magazine. 5.Hubert de Cerval.

12. Philippe Garrigues et Frédéric Brun. 13. Claire Toutain. 4

6. Valérie Dubuy. 7. Jérôme Pinel entouré de Patricia (à gauche) et d’Arielle de Brichambaut (à droite). 8. Un dîner qui s’est prolongé tard…

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10

10. Bernard Harang (LoireAuto). 11. Thierry Morin et Arthur de Soultrait (Vicomte A.)

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11

9. Guillaume Roquette, directeur général de Valmonde, François d’Orcival, de l’Institut, et Jacques-François de ChaunacLanzac.

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en partenariat avec

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Jours de C HASSE ◆

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PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

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3

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PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

1. Carole Voute et Natacha Dassault et, au second plan, Alain Francès. 2. À gauche, Yvan Pham (Interchasse), Benoît Valette (Cartier) et Arnaud Lanquest (Cogefi). 3. Olivier Dassault dans les salons du Club de la Maison de la Chasse et de la Nature. 2

Discours d’Olivier Dassault du 21 septembre 2010 au Club de la Maison de la Chasse et de la Nature

I

l était une fois… Oui, chers amis, toutes les belles histoires commencent ainsi, croyez-moi C’était hier, il y a dix ans, et pour les fêter, je pourrais, bien entendu, raconter la merveilleuse aventure qui présida à la création de ce magazine. Si beau que lorsque nous le mettons en vitrine Même ceux qui ne chassent pas le veulent et le prennent à la devanture Alors, je citerai Alexandre Vialatte : « La chasse est, de tous les sports, le plus cynégétique. C’est même le seul qui le soit vraiment » Je pourrais narrer mille anecdotes, divers petits tracas, de nombreuses bonnes fortunes. Nos étonnements, nos interrogations, nos joies. En dix ans, vous pensez bien, il y eut tout cela. Comment traiter un sujet ? quelle place lui donner ? quelle photo prendre pour la couverture ? Toute l’équipe est là, autour de moi, ce soir. Pour une fois non pour travailler bien bien tard, mais pour festoyer et pour boire Il convient de leur rendre hommage à ces compagnons de route et de battues ; il faudrait les citer chacun par leur nom, des fidèles des débuts jusqu’aux nouveaux venus. Dans ce creuset, Il faut d’abord nommer Alexis Brézet qui, de notre magazine, me donna le nom et l’idée Restait à trouver des plumes de qualité. Bruno de Cessole est connu pour l’avoir affûtée Humbert Rambaud, souple et déliée Alain de l’Hermite, aimable et cultivée Virginie Jacoberger-Lavoué, chic et branchée Que dire de celle, gourmande, de Véronique André ? Comme cela ne suffisait pas

nous sommes allés chercher à grand pas le perfectionnisme d’Éric Lerouge, le Reflex de Patrick Iafrate, l’œil aguerri de Marc Charuel, les talents de messieurs Fournier et Lemay, et le flair de limier de Jérôme Pinel. Sans vouloir faire de palabre, Je veux aussi remercier nos anges gardiens et nos bonnes fées ; Au premier rang desquels Pierre Fabre Voyant fleurir Jours de Chasse tel une osmonde, Pierre Fabre a redonné du souffle au groupe Valmonde, et, secondé par ses mousquetaires de haut vol, je parle bien sûr de Guillaume Roquette et de Pierre-Yves Revol ils ont redonné des ailes à Valeurs actuelles Partout ce soir, je retrouve des visages amis. Des partenaires passionnés, des experts chevronnés et… d’excellents fusils. J’ai envie de prononcer chaque nom pour leur redire notre gratitude et donner à ceux qui n’ont pas encore la chance d’en être un sentiment de multitude. Il me plairait de faire le tour des tables et de pouvoir saluer chaque annonceur d’une formule aimable Mais, tout en vous réjouissant vous m’en voudriez car, si je le faisais, ce n’est plus le dîner ni le soupé que je vous servirais Mon propos, en effet, serait si long, que nous atteindrions… l’heure du petit déjeuner ! Vous voulez dîner bientôt et sans façon car, si « le chasseur, Blaise Pascal l’a très joliment écrit, préfère la traque à la prise » Il n’a rien contre un délicat festin arrosé de champagne Lanson qu’on se le dise ! Vous le savez, mes amis, mes collaborateurs, mes lecteurs Oserais-je ajouter… mes annonceurs ? je vous porte dans mon cœur Nous avons dans nos pages, il est vrai des joyaux, tel Cartier Rien que du beau et du bon :

Rivolier, Leica ou encore ST Dupont. Ah oui, le lecteur succombe a mille tentations ! Si Lancel pare les plus belles Humbert, Interchasse, ont tout ce qu’il faut tout comme Nobel, Deer Hunter et Le Chameau, Mettez, avec ses lodens et ses beaux chapeaux Sans compter le ponctuel Rampazzo Pour parer les plus beaux Parce que les dandys À la chasse veulent être précis nous avons aussi nos amis de chez Swarovski Valloire, Rambouillet, Rio Grande et Caractère montre volontiers tout leur savoir-faire BNP Paribas, fidèle, est toujours là tout comme Ruag Ammotec, Browning et Asi Aya La Banque Transatlantique sait se faire poétique en soutenant aussi nos travaux argentiques Je n’oublie pas Tocqueville, ni European Forest. Avec GDF Suez et Air France, ils ne sont pas en reste car ils voisinent avec Flinvest À chaque numéro, Nous retrouvons les fidèles et accueillons les nouveaux Tranchant, qui rejoint notre landerneau Lagardère Sports, ou l’Armurerie Jeannot LoireAuto, VPV et Japauto Cogefi désormais signe le chèque qui fait le Chic & Choke Et Sun Resorts nous ouvre les portes du Touessrok Oui vraiment, Jours de Chasse donne un avant-goût du paradis Même à ceux qui n’ont pas le permis ! Hélas, je n’ai pu tous vous citer, comme vous, mes chers collègues sénateurs et députés, et j’espère que ceux que je n’ai pas nommés voudront bien m’excuser car ils savent que je ne les ai pas oubliés mais que le moment est venu de dîner et non, mes chers annonceurs,

de vous faire la cour comme nous le ferons peut-être tout à l’heure autour d’un verre d’Aberlour ! Mais revenons quelques instants encore Sur l’éthique avec laquelle nous pratiquons notre sport… En une décennie, nos détracteurs, pour beaucoup, sont devenus nos amis car ils ont compris en nous lisant que nous sommes bienveillants La nature est un temple dont nous sommes, nous chasseurs les sentinelles zélées et les plus ardents défenseurs. Être chasseur aujourd’hui, c’est appartenir à un ordre de chevalerie, respecter les équilibres naturels, sans les artifices de l’idéologie qui ne sont souvent que des supercheries. Avec mille ruses, nous traquons le gibier, le levons, le débusquons ; Dès l’aube, pour déjouer son adresse, nous formons notre bataillon, parfois au son de la trompe, jamais à celui du clairon. Car notre face-à-face avec l’animal dans les taillis, les marais, les bois, ou les fourrés nous le voulons loyal même si, parfois, ce coquin, nous donne du mal De Gaulle s’y connaissait en affaires martiales, et ne versait pas souvent dans la satire, alors je songe volontiers à ce mot du Général « La guerre, disait-il, c’est comme la chasse. Mais à la guerre, le lapin tire. » Plus que des coups de carabine Ce soir, c’est notre vin qui est tiré Lorsque Pierrot retrouve Colombine, Arlequin se retire sur la pointe des pieds Mettons-nous donc à table pour festoyer Et permettez à votre maître de cérémonie de clore son propos par le mot merci sans oublier, comme une sorte de ritournelle de prononcer la formule rituelle et de lever mon verre pour nous souhaiter un… Joyeux anniversaire !

La suite de notre dîner anniversaire page suivante. >>

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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Table Cartier

PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

Mme Oussama Kaddoura, Mme et M. Joseph Sfeir, Mme et M. Robin Docquet-Chassaing, Benoît Valette (directeur de Cartier France), Mme et M. Bruno Cromback, Oussama Kaddoura et Mme Benoît Valette.

Table d’honneur

Renaud Denoix de Saint Marc (de l’Institut), Christian de Longevialle (président de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature), Bernard Lozé, Patricia Husson, Olivier Dassault, Natacha Dassault et Jean d’Haussonville.

Table European Forest

Stéphane Noir, Louis Saint-Olive, Valérie Lecacheux, Juliana Affonso (debout), Stéphane Ledentu, David Gontard (debout), Henri Saint-Olive, Frédéric Bechon et Pierre Hilaireau.

1

1

2

Table Cogefi

Table Aberlour

1. Florence Bourgeois, Katerina de Marmiès, Guy-Hubert Bourgeois, Philippe de Saint Martin, Nathalie de Saint Martin.

1. Patrick Pignol et Frantz Hotton. 2. Arti Tackian, Stéphanie Huet, Laurent Caillaud et Benjamin Ravier.

3 4

3. Marie-Charlotte Wambergue. 4. Patrick Venot. 3

2

2. Arnaud Lanquest (Cogefi). 3. Antoinette de France, Arnaud de Marmiès et Amicie Lanquest. 4. Arnaud de France.

4

en partenariat avec

La suite de notre dîner anniversaire page 24. >> 22

Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010



Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Table Flinvest

1

Table Pierre Fabre

1.Bernard Carayon (député du Tarn), Mme Bernard Carayon Pierre-Yves Revol (président de Valmonde) et Jean-Marc Roubaud (député du Gard).

PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

1. Hervé Neubauer et Sophie d’Aulan. 2. M. et Mme Alain Boucheron. 3. Francis Esmenard. 1

2 4

3

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3

2. Catherine et Patrick de Rohan Chabot. 3. François d’Orcival (de l’Institut) et Pascal Clément (député de la Loire).

4. Mme PierreYves Revol. 4

4. Antoine Baudoux. 5. Michel Bourely, Gilles Macaigne et Olivier Mellerio.

1

Table GDF Suez

1. Guillaume Beaumont (GDF Suez), et Me Albéric de Montgolfier (sénateur et président du conseil général de l’Eure-et-Loir). 2. Audrey de Montgolfier. 3. Étienne Blanc (député de l’Ain, maire de Divonne-les-Bains). 4. Mme Jérome Bignon. 2

3

4

6. Dr Claude Gatignol (député de Corrèze) et Guillaume Bruneteau (directeur du patrimoine naturel du domaine national de Chambord).

en partenariat avec

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5

5. Jérome Bignon, (député de la Somme et président du groupe d’études Chasse et territoire à l’Assemblée nationale).

6

7 6

7. Guy Teissier (député des Bouches-du-Rhône) et Jean-Louis Blanc, (directeur du développement de GDF Suez).

6. Marc Bornhauser et Thierry Flecchia (président de Flinvest). La suite de notre dîner anniversaire page 28. >>

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010


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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

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Table Interchasse

1. Valérie Douillet et Yvan Pham (président d’Interchasse). 2. Anne-Charlotte Pham. 3. Pierre Verney-Carron. 4. Paul Benet et Aude de Bellecize. 2

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5

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5. Pascale d’Ormesson. 6. David Douillet. 7. Tancrède de la Morinerie (Seasons) et Guillaume Gérard. PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

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3. Muriel Sauzay, (UGC) et Christophe Bannier (directeur marketing d’Humbert groupe Beretta). Table Humbert Beretta

1. Nathalie Bougouin (Agence Mexlog Relation média édition ONCFS) et Pierrick Mazodier (directeur général d’Humbert groupe Beretta). 2. Roxane Bardin et Nicolas Niemtchinow (conseiller diplomatique ministériel).

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Table Japauto

1. Hélène de Vanssay (Agence Paris-Genève), Ary Vilaséca et Ariane Vilaséca. 2. Gilles Labourdette. 3. Pierre Bacot et Xavier de Bailliencourt. 4. Marie-Astrid Charoy et José Antonio Castañon. 5. Juan Luengo Añon

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4. Me Françoise Niemtchinow et Pierre-René Bardin. 4

en partenariat avec

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La suite de notre dîner anniversaire page 30. >> 28

Jours de C HASSE ◆

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Table Lancel

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1. Victor Spahn et Marc Lelandais (président de Lancel). 2. Pauline Delpech. 3. Mme Marc Lelandais. PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

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Table Lagardère Sports

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1. Mme François Crépin et Olivier Guiget (président-directeur général de Lagardère Sports). 2. Marie-Charlotte Guiguet.

3. François Crépin. 4. Éléonore de La Rochefoucauld et François des Robert (LCF Rothschild).

4

4. Mme Olivier Labesse. 4

1 5

5. Mme Victor Spahn et Olivier Labesse 6. Pieter Jan Peeters. 6 2

Table Le Chameau

1.Romain Millet (directeur général Le Chameau). 2. Didier Michoux, Jean-François Joly, Jérôme Pompidou.

Table Leica

1

1. Jean-Richard Servary (ONCFS), Cyril Thomas (Leica Camera AG) et Jérôme Latrive. 2. Stéphane Manara (directeur général de Leica Camera AG). 3. Gerold Dobler (Leica Camera AG) et Éric Mondouot. 4. Yves Gollety (Armurerie de la Bourse).

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3. Catherine et Jean-Luc Simon. 4. Clotilde Farman. 5

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5. Yves Moriceau (président-directeur général de Browning France). La suite de notre dîner anniversaire page 32. >>

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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Table Rambouillet

1

1. Joël Duquenne (président-directeur général de la Financière Duquenne) et Pierre-Emmanuel Roubaud (Rambouillet Événement-Salon de la Chasse de Rambouillet)

2

1

2

2. Laurent Ménissez (présidentdirecteur général Maison Ménissez). 3. Christian Thoor (président-directeur général Thoor Gestion) et Julien Tournoux (Rambouillet ÉvénementSalon de la Chasse de Rambouillet).

Table Rivolier

1. Nadine du Chalard,Arnaud Van Robais (président de Rivolier) et Caroline Nollet. 2. Alexandre Van Robais. 3. Jean-Bernard Bonduelle.

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4. Sylvia Bonduelle, Philippe du Chalard, Marie-Solange Van Robais 5. Sophie-Charlotte Van Robais.

1

1. Gilles Roccia (président-directeur général de Nobel Sport). 2. Jean-François Finot. 3. Philippe Chamoret. 4. Fernand Karleskind et Christian Norloff (Valmonde).

1

Table Rio Grande

2

1. Frank Declerck (président de l’agence Rio Grande) et Marie-Claude Desjeux 2. Philippe Baijot (président des Champagnes Besserat de Bellefon). 3. Anne-Sophie Rolland.

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PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

4. Michel Moufflet (président-directeur général Société Arnet), François Loss (Établissements Vaillier) et Samuel Lievens (Rambouillet Événement-Salon du Cheval de Rambouillet.

Table Nobel Sport

3

5. Bertrand de Courcy. 6. Gérard Genthon. 6

en partenariat avec

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4. Jean Lassaussois (Les Montres), Jean-Marc Amouroux (Ubix) et Érick Berville. La suite de notre dîner anniversaire page 34. >> 32

Jours de C HASSE ◆

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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

1

1

Table Rolex

1. Jean-Pierre Rampazzo (président du groupe Synalia). 2. Mme Didier Roux,Alain Drach (maître d’équipage La Futaie des amis) et Bénédicte Drach. PHOTOS : MARC CHARUEL - PATRICK IAFRATE

2

Table Sun Resorts

Alexandre Espitalier-Noël (directeur de Sun Resorts France), Mme David Gordon Krief, François Bourey, Mme Michel Caillard, Arnaud Martin (directeur exécutif de Sun Resorts), David Gordon Krief, Mme François Bourey et Michel Caillard.

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1

3. Philippe Schaeffer (directeur de Rolex France), Mme Éric Holzinger, Éric Holzinger (directeur du groupe Synalia) et Agnès Pivert (Synalia). Table Tocqueville Finance

1

1. Édouard Louis-Dreyfus et Stephane de Buhren (directeur associé de Tocqueville Finance).

2

Table ST Dupont

1. Fabrice Bourgard (ST Dupont). 2. Gilles Bonnenfant (Eurogroup), Michel Suhard (directeur financier de ST Dupont) et Wafa Tranchant.

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2. Robert Peugeot. 3. Antoine Guize. 4.Robin Filmer-Wilson. 5. Pierre Vernes.

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en partenariat avec

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3. Éric Pasanisi (Tanganyika Wildlife Safaris), Martin Duban (chasse de La Giraudière) et Michel Flottes de Pouzols.

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6. Thierry de Ganay. 7. Francois Durey. 7

La fin de notre dîner anniversaire page 36. >> 34

Jours de C HASSE ◆

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Chicetchoke LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

1

Table Valmonde

1. Thierry Daguenet (Ruag Ammotec), Édouard King et Nicolas Noblet.

2

1

Table Valloire

1.Frédéric Bauche, Jeanne Frangié et Susanne Flygare. 2. Georges Jollès. 3. François Jonemann, Caroline Jollès et Pascale Fabiani.

4

4. Yves d’Hérouville (directeur général de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature). 5. Bruno Julien-Laferrière (Banque Transatlantique)

2. Pierre Sévery (Swarovski). 3. Bernard Gérand (Deer Hunter).

3

4. Jean-Claude Fabiani et Marie-Hélène Jonemann.

2

3 2 1

4

5

Table VPV

Assis de gauche à droite :David Marty, Jean-Paul David, Laurent Gillard,Arnaud Duffort, Jean Mely, et Vincent Krembel. Debout de gauche à droite : Stéphane Rouault, Bernard Bissonnet, Alexandre Devoise, et Tristan de Céleyran.

Table Valmonde

1. Guillaume Roquette (Valmonde), Charles-Henri de Ponchalon (président de la FNC), et Jacques-François de Chaunac-Lanzac. 2. Philippe Dulac. 6

4

5

3. Jacky Brusson (Armurerie Jeannot). 4. Thierry Ginon

en partenariat avec

PHOTOS : MARC CHARUEL PATRICK IAFRATE

3

5. Anne Brusson et Laurent Prévotat (BNP Paribas). 6. Christophe Hameline. 7. Florence de Kerviler (Air France).

7

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010


AGENCE IMMOBILIÈRE CARACTÈRE

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LES VOIX ET LES VISAGES DU MONDE DE LA CHASSE

Dîner d’ouverture de la chasse Banque Transatlantique

1. Bruno JulienLaferrière, Hubert Veltz et Stéphanie Julien-Laferrière. 2. M. et Mme Charles-André Pozzo di Borgo. 3. Tania de Bourbon Parme, Jean de Mouy et Mme Ghislain de Vogüé.

18 16

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18. Charles Paris de Bollardière, Anne Vincent et Claude Aguttes.

1 3

2

16. Marie-Céline de Mouy. 17. Éric Turquin.

15 5

4

4. Marie-Thérèse de Montaigne de Poncins. 5. Mme Olivier Mellerio. 6. François Pinchon. 7. M. et Mme Renaud Finaz de Villaine et Charles de Bagneux.

14. M. et Mme Jean Guyon. 15. Mme Michel Poite.

14

6

7 8

8. Claude Dieudonné et Isabelle de Bagneux.

9. Marc-Antoine Guillen. 10. M. et Mme Baudouin de Villeneuve.

12

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11. Michel Gabrysiak. 12. Jean-Marie Grunelius et Bernadette de Sauvan d’Aramon. 13. Alain Bommelaer, Adeline Dieudonné et Olivier Chavane de Dalmassy.

en partenariat avec

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010

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Ne redoutez plus le temps !

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Àl’affût

LES EXPOSITIONS ET LES SALONS D’HIVER par la rédaction

◆ Ce spectacle de fin d’année

DOMAINE DE CHANTILLY

du Musée vivant du cheval de Chantilly est une véritable institution. Sous le dôme rénové des Grandes Écuries des princes de Condé, le thème de cette année sera “L’Odyssée des chevaux du vent”. Sous la direction de Sophie Bienaimé, c’est à un superbe ballet équestre auquel nous sommes

EN PERMANENCE

LES BRONZES DE VASSIL

◆ Qui ne connaît pas

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JUSQU’AU 9 JANVIER

BUSSON ET D’ILLIERS, LA PASSION DU CHEVAL ◆ On ne peut que féliciter

le conseil général du Loiret de rendre un hommage appuyé au peintre Georges Busson (1859-1933) et au sculpteur Gaston d’Illiers (1876-1932) que les veneurs connaissent pour avoir immortalisé d’innombrables scènes de chasse à courre pour le premier, et force chevaux pour le second. Même si dixsept ans les séparaient, leur amitié ne se démentira jamais (d’Illiers sera notamment l’élève de Busson), deux artistes unis par leur passion des chevaux. C’est cette passion qui est exposée, encore pour quelques jours, souvenirs de chasse, souvenirs de concours hippiques (ils furent juges tous les deux)… Avec eux, rien de figé, tout est vu et senti. C’est d’une grande fidélité ce qui n’exclut pas une certaine poésie.

Église Saint-Germain de Sully-surLoire du mercredi au dimanche. Sur Internet :www.musees.regioncentre.fr

DʼILLIERS/REGION CENTRE

conviés. Sur cette piste de 13mètres de diamètre, tous les airs de grande école, effectués par trente chevaux et poneys et huit écuyères, seront au rendez-vous cette fois dans les arcanes de la mythologie, entre les chevauchées célestes de Pégase, les courses de Bucéphale, les cavalcades des Centaures. De quoi réunir

et réjouir parents et enfants, disciples du général L’Hotte et simples amateurs.

JUSQU’AU 27 FÉVRIER

LE MUSÉE MAURICEDENIS A TRENTE ANS ◆ À l’occasion de son

trentième anniversaire, le musée Maurice-Denis de Saint-Germain-en-Laye fait peau neuve, avec un nouveau parcours mis en place par l’artiste“numérique” Miguel Chevalier.Au programme : les visiteurs pourront découvrir trente œuvres majeures des mouvements symboliste et nabi qu’ils se nomment Émile Bernard, Pierre Bonnard, Piet Mondrian et bien sûr Maurice Denis (1870-1943) bien connu des chasseurs et des veneurs pour ses nombreuses scènes de chasse à courre, à commencer par sa célèbre Légende de Saint-Hubert.Autour de cette exposition, le musée propose également des animations variées (visite commentée des œuvres majeures, concerts…). Rappelons que le musée Maurice-Denis est dédié aux artistes fondateurs de l’art contemporain en France, et qu’il se situe dans l’ancienne demeure de Maurice Denis.

Musée Maurice-Denis,2 bis rue Maurice-Denis,Saint-Germain-enLaye. Rens. :01.39.73.77.87 et www.museemauricedenis.yvelines.fr

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010

le sculpteur Vassil et sa patte caractéristique ? Qui n’a pas admiré un jour les fauves de ce sculpteur ? De son vrai nom, Jean Vassileff expose maintenant en permanence à Paris à l’Atelier17 tout près de l’Arc de triomphe. Le visiteur pourra voir et revoir ce qui a fait le succès de cet artiste.Au vrai, avec lui, une œuvre ne sera jamais un simple et vulgaire rendu,

VASSIL/ATELIER 17

NOËL À CHANTILLY

MAURICE DENIS/ADAGP 2010

JUSQU’AU 2 JANVIER

chaque animal nous apparaît tel qu’il est et non tel qu’on voudrait le voir. Chacune de ses pièces est d’une expressivité étonnante, que cela soit ses lions (on songe notamment à sa très belle Reprise de la chasse), ses ours, ses guépards, ses loups…

Atelier 17,17,rue de l’Arc-de-Triomphe, Paris XVIIe.Rens. :01.44.09.93.14 et www.vassil.fr


Quand Chasser devient un Art

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Lucarne

SÉLECTION DE DVD par Humbert Rambaud

◆◆ Qu’on le déplore ou non, les grands animaux tendent à devenir l’unique passion du chasseur français, quelles que soient les régions et quelles que soient les saisons.Mais c’est aussi l’exemple le plus éclatant d’une parfaite gestion cynégétique menée depuis plus de trente ans, avec la généralisation du plan de chasse. Le film d’une heure que nous propose Seasons en est une illustration de plus. C’est en bordure de la forêt de Saint-Gobain (Aisne) que nous commençons notre périple, dans un massif de 600hectares, chez un propriétaire bien connu des veneurs, dont le louable objectif est de donner « de l’émotion à tout le monde », car le plus important n’est-il pas « de voir des animaux » ? En effet, les animaux sont bel

et bien là, des cerfs principalement (estimés à 40 sur… 150 hectares !), qui sont fort bien filmés dans de jolis débuchers, ponctués par quelques jolis coups de carabine de chasseurs juchés sur des miradors de… terre, il est vrai, plus esthétiques, que les traditionnels en bois. Changement de décor avec le somptueux domaine de Voisins (dont nous avions fait notre Visite privée dans Jours de chasse n° 35), près de Rambouillet, davantage connu sous ses battues de petit gibier. En fait d’incursion, c’est une longue digression que nous offre le réalisateur, sous la houlette de Pascal Pailleau, le garde en chef. Là encore,

les images font rêver avec ces sangliers, ces chevreuils, ces cerfs qui se défilent, qui forcent la ligne. Bref, de très belles actions de chasse. Des images qui peuvent toutefois surprendre avec l’apparition de… kangourous (en fait, des sujets échappés d’un zoo voisin il y a quelques années !), et avec une meute de chien pour le moins très hétéroclite, puisqu’on y retrouve des

les tribulations, les espoirs et les désespoirs du quotidien d’un nemrod habité par le feu sacré. Et de montrer et d’expliquer que sans gestion constante, le succès ne sera jamais au rendez-vous, car

gérer un territoire de petit gibier, c’est « compliqué et stressant » : piégeage, agrainage, comptage… mais la chasse en sera la récompense (et encore pas toujours quand la reproduction a été mauvaise). Le réalisateur nous montre toutes les facettes de cette chasse à la saveur si particulière quand“l’émotion est à chaque instant”. C’est la billebaude dans les chaleurs de l’automne –on regrette toutefois que, pas une fois, on ne voit un chien d’arrêt– ; c’est la musique des teckels

◆◆ Consacrer un film au petit gibier est devenu si rare qu’il mérite d’emblée tous les égards… Facilité d’écriture mise à part, Seasons a choisi de suivre Nicolas Gavard-Gongallud, directeur de la fédération de chasse d’Eure-et-Loir, et passionné de chasse et de petit gibier, lui qui avoue –comment le contredire ?– qu’il ne « peut pas vivre sans cela ». Pas à pas, presque jour après jour, nous suivons toutes

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CHANTELAT/SIPA

Itinéraires d’un chasseur de petit gibier

Jours de C HASSE ◆

épagneuls bretons (chien d’arrêt s’il en était) et un magnifique pointer dont les propos du maître sont un peu surréalistes. On peut en effet entendre que « cela est assez marrant », que « jamais il ne rappelle son chien »… Le pauvre William Arkwright doit se retourner dans sa tombe ! Heureusement, on revient un peu sur terre avec une chasse, à nouveau dans l’Aisne –et encore car on voit des chasseurs qui rabattent les cerfs avec des… setters ! – mais quelles scènes (en particulier dans la neige) dont on ne se lasse décidément jamais ! C’est pour cela que saison après saison, la magie des grands animaux continue d’opérer. JUNIORS BILDARCHIV/SUNSET

Territoires de grand gibier

HIVER 2010

Seasons,60 minutes,20 €.

à la chasse au lapin, de jolies battues de faisan, des passées de canards en Sologne toujours féeriques… C’est tout cela la chasse au petit gibier, et le film nous rappelle qu’avoir des perdrix, des faisans, des lièvres ne doit rien à une quelconque génération spontanée, et qu’à certains moments, comme le dit justement l’acteur principal, il faut « y croire ». Plus qu’un souhait, un impératif car ce n’est pas en passant « trois heures au pied d’un arbre en attendant un cerf » que l’on pourra espérer attirer et garder ses jeunes disciples à la chasse. Car eux ne viendront que pour une seule chose : la succession d’émotions. Seasons,55 minutes,20 €.


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Tentations

MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR ELLE par Diane Cernay Retrouvez toutes nos adresses en page 210

VESTE SARAMOON AIGLE

TRICOT DANA DXO

◆ 100 % laine Merino lavable en machine, ce pull col roulé “orange mecca” apportera une touche colorée et chic à vos tweeds classiques.

◆ Ouatinée et

matelassée, cette veste châtaigne Aigle est la réponse aux rigueurs de l’hiver. Sa matière légère et déperlante, sa ceinture amovible et son ouverture frontale zippée double curseur ajoutent l’efficacité à son esthétique.

97 €, Tailles 36 au 44.

VESTE ANNABELLE SCHNEIDERS

190 €.

MANCHON ALEXANDRE MAREUIL

◆ Petites poches `

◆ Idéal pour les jours de froid, ce manchon en veau gainé et mouton

à rabats, en drap de loden à jolis contrastes, rehaut de violet sur une superbe ligne, Schneiders n’a qu’un langage, celui du style et du raffinement.

lainé peut se porter autour du cou ou à la ceinture, grâce à un passant situé à l’arrière et à une bandoulière. Une idée pratique d’Alexandre Mareuil. 250 €.

499 €.

OR IMPERIAL GUERLAIN

BAGUE PANDAÏA MIRAGE D’AFRIQUE

◆ Un flacon abeille peut

◆ Cécile Quilez, la créatrice de cette ligne

en cacher un autre chez Guerlain qui propose de finir l’année en beauté avec cette poudre Or Impérial présentée en vaporisateur. Un soin d’exception pour le visage et le corps. 70 €.

pure, vous invite à un tour du monde de la joaillerie avec cette bague en or jaune, jaspe léopard et perle de culture de Tahiti de couleur naturelle. 3200 €.

SAC MARCELLO CARTIER

◆ Le roi des joailliers est devenu un prince

du cuir depuis la sortie de son modèle Marcello, aussi prestigieux que moderne. Le voici décliné en besace cuir rouge moyen modèle et proposé en édition limitée. 1140 €.

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010


La nature en héritage

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Tentations MODE, PARFUMS ET ACCESSOIRES POUR

TRICOT CHESTER DXO

LA POLAIRE IMPERIA LE CHAMEAU

◆ Quand une ligne a du style, elle

invente une couleur (feuille de vigne), y ajoute la qualité (100 % laine Merino) et fait circuler autour du cou un col rond. Cette ligne a pour nom Chester et pour couturier DXO.

◆ Quel meilleur allié

contre l’humidité, le vent et les frimas hivernaux ? La réponse est simple : cette polaire Le Chameau. Sans poids, ni volume excessif, elle est extrêmement respirante. Son tissu nid d’abeille lui confère un look moderne et chic pour une pratique active et intensive de la chasse.

97 €, tailles S au 3XL.

BOOTS DERWENT CROCKETT & JONES

◆ C’est dans un cuir

d’un grain et d’une tendresse exceptionnels, que cette bottine exprime toute sa beauté. Sa semelle Dainite soft résiste aisément aux intempéries tout en préservant la finesse des contours.

CHEMISE PROSPER INTERCHASSE

140 €, tailles S au 3XL.

ÉCHARPE VICOMTE A.

◆ Cette hiver, Vicomte A annonce

la couleur. Angora, laine, rose et violet, bleu marine et rouge, brun et écru. Autour du cou, cette écharpe légère et soyeuse se distingue par son élégance. 95 €.

430 €.

◆ Interchasse soigne l’élégance de vos soirées

de fêtes de fin d’année. Poignets mousquetaires, col italien, sans poche, boutons de manchette en métal bicolore représentant une cartouche… rien n’a décidément été laissé au hasard. 69 €, tailles S au 3XL.

CHAUSSURES HOMME ARPANTI AIGLE ◆ Si agile est l’anagramme

d’Aigle,cela n’est pas un hasard. Chaussez vite ces Arpanti GTX (membrane Gore-Tex, semelle en caoutchouc) pour le vérifier.

VESTE JEFFREY SCHNEIDERS

◆ En France comme en Autriche, quand on porte une veste Jeffrey en amaretta (lavable), toucher cashmere, 4 poches dont 2 à rabats et à soufflets, boutons cuir, fente bas du dos, un seul mot vous vient à la bouche : “Impeccable !”

670 €.

170 €, tailles 40 au 44. 46

LUI

Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010



Tentations ACCESSOIRES

DEER DRIVE SUR NINTENDO

◆ Après le succès rencontré en 2009 par la première simulation de chasse

réalisée sur Nintendo Wii, Hunting Challenge, Bigben Interactive vous propose de découvrir un nouveau jeu Deer Drive. 69,90 €.

LAMPE STREAMLIGHT RIVOLIER

◆ Super Tac est une lampe torche à piles au lithium de très haute performance et offrant une luminosité exceptionnelle et un éclairage longue portée. 115 €,

168 mm, 201 g, autonomie jusqu’à 3 h 30.

PORTEGOBELET VAL GANCH

◆ Cet étui ceinture en

cuir de veau épais enferme deux gobelets inox et télescopiques mais peut aussi servir de portecartouches, protège-téléphone, protège-appareil photo… 109 €.

TIRE POSTE HOLLAND & HOLLAND

◆ Pour le tirage au sort des postes lors d’une battue, on connaissait les papiers, les jetons, les cartes… maintenant il y a le tire-poste avec des douilles du plus bel effet. L’élégance d’une très maison anglaise par l’Armurerie Jeannot. 192 €.

CANNE DE PIRSCH DEER HUNTER ◆ Réglable

en hauteur (185 cm), cette canne de pirsch en aluminium, équipée d’une poignée antidérapante, détient un support pivotant permettant de tourner aisément autour de l’axe. 35 €, coloris camo ou vert.

LUNETTE BURRIS HUMBERT BERETTA

◆ De diamètre 30 mm, cette lunette

est équipée de lentilles ultrapures qui apportent une luminosité et un contraste maximum. Elle bénéficie d’un traitement déperlant StormCoat, d’un système d’illumination digital, d’un ajustement dioptrie rapide et d’une nouvelle bague de réglage. 1400 €, 2-12X-50 mm 539 g.

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HIVER 2010

HUILE UNIVERSELLE BALLISTOL ◆ Multitâche et

écologique, ce produit nettoie, soigne et protège vos armes de chasse. Il dissout tout dépôt de plomb, cuivre ou tombac dans le canon et votre arme redeviendra aussi précise qu’à l’origine. 8 €, 200 ml.



Tentations ACCESSOIRES

BLACK EXTRA-LARGE ROLLING CAMERA JILL.E

◆ Astucieux, ce sac de voyage jill.e distribué par Reidl Imaging peut tout autant transporter votre matériel informatique et photographique grâce à ses séparations modulaires matelassées fixées par Velcro que servir de bagage classique.

LEICA D-LUX 5

460 €.

◆ La pureté et les qualités de ce compact

D-Lux 5 sont une réponse aux photographes les plus exigeants. Macro, architecture grand angle, paysages, reportages, portraits, vidéo sont autant de domaines que vous pourrez désormais expérimenter en toute sérénité. 699 €.

COUTEAU FÄLLKNIVEN ◆ Proposer

des couteaux CEINTURE sûrs, confortables LA QUERENCIA à la prise en main, ◆ Cette ceinture polo tranchants et solides, fabriquée et brodée à la main en ce sont pour ces Argentine marie esthétisme et robustesse. raisons qu’Agora Tec Les fils brodés cirés évitent l’usure tenait à distribuer prématurée. De 80 à 115,50 €. le suédois Fällkniven.

180 €, modèle P/3G.

SAC À CARTOUCHES ET ÉTUI DE FUSIL MAREMMANO ◆ Le style est anglais, le fabricant italien et la qualité

au rendez-vous. Le sac cartouchière est en cuir gras et peut contenir jusqu’à 100 cartouches calibre 12. Le fourreau, 100 % cuir, peut être transporté à l’épaule grâce à sa grande sangle. 210 €, le sac ; et 308 €, l’étui.

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HIVER 2010

MONTRE TIMEWALKER DUAL MONTBLANC

◆ C’est sur une couronne en céramique noir qu’ont été appliqués des chiffres ainsi que les index et les aiguilles en or rouge. Une élégance et une exactitude suisse. 4 400 €.


CHAMP DE VISION ET GROSSISSEMENT EXCEPTIONNELS Z6(i) 1-6x24. POUR UN TIR RAPIDE ET PRECIS EN BATTUE

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Tentations AUTOMOBILE par Julien Leclerc

Dacia Duster Low cost et agile Ce 4x4 sérieux assomme littéralement la concurrence par son prix canon. Un produit de la mondialisation. au rabais ! Le Dacia Duster a du coffre, de la personnalité, d’évidentes aptitudes routières, forestières, champêtres. Mais surtout, il affiche un rapport qualité-prix absolument imbattable, en dessous de 14 000 euros (et même 11 900 euros en version 4x2).Tout-chemin low cost par excellence, à la différence du rustique Lada Niva, il ne pâtit propose son diesel en rien d’un déficit de qualité. Le Duster est avantagé en 110chevaux sur le 4x4 Sa maison mère, Renault, par son poids contenu et le bloc essence 1.6 16V de a trouvé la recette du succès : de 1,2 tonne, qui le rend agile. 105chevaux (une version GPL puiser dans un stock de pièces Son encombrement équivaut ouvrira droit à une belle prime largement amorties et à celui d’une modeste Renault gouvernementale). Ces deux un catalogue de solutions Mégane. Mais, à l’intérieur, blocs sont mariés à une boîte éprouvées pour composer il a l’âme d’un déménageur. manuelle à six rapports, dont un véhicule allant à l’essentiel. Une famille y trouvera ses le premier, très court, aide Une auto qui répond tout aises, tout comme le chasseur aux évolutions en hors-piste. simplement à la fonction y casera ses fusils et ses chiens. qu’exprime sa ligne. Bref, Le coffre modulable à ce qu’en attend le client. est des plus généreux, Dacia Duster 1.6 16V et dCi 110 La moitié des éléments la banquette basculant est donc reprise d’autres pour dégager un espace Dimensions modèles du groupe. de chargement équivalent L : 4 316 mm ; Ces emprunts constituent à celui d’un beau l : 1 822 mm ; H : 1 630 mm. Charges utiles même 70 % du coût du monospace. Certes, les Poids à vide : 1 250 kg. Duster. Le tableau de bord équipements en série sont Capacité du coffre à bagages : 443 à 1604 l. Réservoir : 50 l. réduits à leur plus simple évoque ainsi furieusement Moteurs expression. En tout cas, celui des autres Dacia, Quatre cylindres essence, 16 soupapes/ quatre cylindres turbo diesel, injection sur la version essence. un peu tristounet, mais directe à rampe commune. Cylindrée : 1598/1461 cc. Puissance totale : L’assise du siège fonctionnel. Quant au 105 ch à 5750 tr/mn/110 ch à 3750 tr/mn. conducteur n’est ainsi système à viscocoupleur Freinage : ABS, disques ventilés avant, tambours arrière. Boîte manuelle: 6 vitesses. réglable en hauteur qu’à central de sa transmission, Performances compter du deuxième il est inspiré de celui Vitesse maximale : 160 km/h (essence) et 168 km/h (diesel). 0-100 km/h : 12,8 niveau de finition, baptisé du Nissan X-Trail, dont et 13,9 sec. Consommation moyenne : 8 l/100 km en cycle mixte et 5,6 l/100 km Ambiance. De même, l’éloge n’est plus à faire. (diesel). CO2 : 185 et 145 g/km. le volant et les ceintures Les moteurs ne sont pas réglables, les vitres en reste. Outre le Prix 1.6 16V 13 900 € avant électriques et la “sobrissime” 90chevaux condamnation centralisée dCi de la version deux 17 200 € 0 dCi 110 ne sont pas installés roues motrices, la marque

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Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010

DACIA

◆ Non, Ce n’est pas un 4x4

d’office dans la version de base. Ce sont précisément tous ces équipements, plus ou moins gadgets, qui justifient, aux yeux des constructeurs, les additions salées réclamées pour d’autres modèles, chez Renault ou ailleurs. Cela dit, la sécurité n’est pas négligée, l’ABS, l’aide au freinage d’urgence et les airbags notamment étant au rendez-vous. Rachetée en 1999 par l’ancienne régie, la marque Dacia ne s’est pas contentée d’irriguer les marchés émergents de véhicules sérieux et pas chers. Dacia a prospéré en Europe, d’abord avec la Logan en 2004, puis avec la Sandero. La marque pèse désormais un quart des ventes mondiales de Renault : plus de 500 000 voitures livrées ! Les chaînes de montage se trouvent en Russie, au Brésil, au Maroc et en Iran. Le Duster ne cache plus ses intentions. Il vise sans complexe les clients, même fortunés, qui en ont assez de jeter l’argent par les fenêtres.



M

ontres ◆

Nouveaux calibres par François-Jean Daehn

L’ANNÉE 2010 RESTERA, POUR L ’ HORLOGERIE DE QUALITÉ , COMME UN BON MILLÉSIME .

REVUE DE DÉTAIL DES MEILLEURS CRUS DU “ VIGNOBLE ” SUISSE . R ICHE EN CALIBRES D ’ EXCEPTION .

◆ E

1

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MONTRE EN ACIER. DIAMÈTRE : 42 MM. MOUVEMENT MANUFACTURE À REMONTAGE AUTOMATIQUE 1904 PSMC. BRACELET ALLIGATOR, BOUCLE DÉPLOYANTE. ÉTANCHE À 30 M. Cartier

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n 2010, même pour avoir l’heure, on aura le choix du calibre. A condition bien sûr de se rendre chez Cartier et de demander à se faire présenter la nouvelle collection des montres masculines qui porte ce nom. Des Calibres, Cartier en propose de simples : heures, minutes, secondes et date en acier, en or et de très compliqués. Compliqué en langage horloger cela veut dire “dont le mouvement est à complications” c'est-à-dire donne d’autres indications que la lecture de l’heure : parmi les plus courantes, le chronographe,le quantième,le mouvement à tourbillon. Il y a aussi des versions haute horlogerie dont le mouvement est orné à la manière des platines de fusils.Pour amateurs exclusivement. Ceux qui sont à la recherche d’une pièce

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solide,discrète,d’une vraie aventurière qui les accompagnera aussi bien le week-end en Sologne que pour une chasse au buffle en Afrique noteront que Rolex vient de sortir l’Explorer. Une nouvelle version de cette pièce mythique, entrée dans la légende au poignet de Sir Edmund Hillary, lorsqu’il accomplit la première traversée de l’Antarctique (1955/1958). Un réveil culte Avant que vous lui en fassiez autant subir, il y a de la marge. Dans les rééditions 2010 de modèles icônes à noter aussi la Memovox de JaegerLeCoultre. Une montre réveil au style indémodable disponible en acier ou en or. Les collectionneurs et les globes trotters rechercheront la version In-


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2. Chronomat 01 Limited

CHRONOGRAPHE EN ACIER, ÉQUIPÉ DU NOUVEAU CALIBRE 01, FOND SAPHIR, SÉRIE LIMITÉE À 2 000 EX. EN ACIER ET 200 EN OR ROSE. Breitling

3. Explorer

MONTRE EN ACIER, 39 MM DE MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE. ÉTANCHE À 100 M. Rolex

DIAMÈTRE.

4. RM023

MONTRE TONNEAU À MOUVEMENT SQUELETTE AUTOMATIQUE. BOÎTIER EN TITANE, FOND SAPHIR, BRACELET CROCODILE. ÉTANCHE À 100 M. Richard Mille

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ternationale avec les heures du monde. Une série limitée à 800 exemplaires. Ceux qui aiment les cadrans très lisibles, y compris la nuit, s’intéresseront aux collections Panerai 2010. En effet, le célèbre horloger militaire a remis en production son modèle historique Radiomir en 42 mm d’ouverture ce qui en fait une montre portable pour tous et pas seulement les“gabarits commandos”. La version titane, couleur “canon de fusil”, sera évidemment la préférée des chasseurs. Ceux qui font faire leurs fusils sur-mesure chez Fabri par exemple ne lésineront pas et aimeront peut-être demander à une manufacture célèbre une montre quasiment sur-mesure.C’est le nouveau service qu’offreVacheron Constantin avec sa collection Quai de l’Île. Boîtier, mé-

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tal et couleur, cadran, index, aiguilles, bracelet… sur la Quai de l’Île,les combinaisons sont infinies.On est donc quasiment assuré d’avoir une pièce unique. Amateurs de belles mécaniques mais de ceux qui apprécient de voir le mouvement palpiter en permanence sous leur yeux : plusieurs alternatives. La beauté du tourbillon La Ti-Bridge Tourbillon Black de Corum associe un design très épuré à un mouvement qui semble flotter dans la boîte comme par magie. Les puristes préféreront la version titane dont la légèreté ajoute encore à la magie Corum. Si votre amour des mouvements n’a pas de limites la RM 023 avec son boîtier tonneau en or rose et son mouvement high-tech squeletté à

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Nouveaux calibres 1. Stirrup

CHRONOGRAPHE MÉCANIQUE

À REMONTAGE AUTOMATIQUE.

BOÎTE EN FORME D’ÉTRIER 18 CARATS. BRACELET EN CROCODILE. Ralph Lauren

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EN OR

2. Quai de l’Île

MONTRE EN PALLADIUM ET TITANE À COMPOSER SOI-MÊME. FONCTIONS : HEURE ET MINUTES, DATE, JOUR ET RÉSERVE DE MARCHE (40 HEURES). BOÎTIER DE 41 MM, CADRAN EN SAPHIR AVEC FILM DE SÉCURITÉ, FOND SAPHIR, BRACELET ALLIGATOR. Vacheron Constantin

3. Master Memovox International MONTRE RÉVEIL. BOÎTIER DE 40 MM EN ACIER. BRACELET

ALLIGATOR À BOUCLE DÉPLOYANTE.

MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE MANUFACTURÉ.

ÉTANCHE À 50 M. Jaeger-LeCoultre

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PHOTOS D. R.

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CALIBRES, PLATINES, BOÎTIERS “CANON DE FUSILS”, LES MANUFACTURES D ’ HORLOGERIE ONT BEAUCOUP EN COMMUN AVEC LES ARMURIERS .

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4. Ti-Bridge Tourbillon

MONTRE EN TITANE, MOUVEMENT TOURBILLON VOLANT. 72 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE. ÉTANCHE À 50 M. Corum

5. Vintage BR 126

CHRONOGRAPHE AUTOMATIQUE, BOÎTIER DE 41 MM EN ACIER FINITION PVD NOIR, VERRE SAPHIR ULTRABOMBÉ, BRACELET CUIR. Bell&Ross

6. Mag Bang

BOÎTIER EN HUBLONIUM. DIAMÈTRE DE 44,5 MM. MOUVEMENT AUTOMATIQUE. BRACELET CAOUTCHOUC. ÉTANCHE À 100 M. Hublot

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rotor géométrie variable vous fascinera pour longtemps. Certes le prix est assez conséquent 49 000 euros mais on se consolera en se disant que c’est une des pièces les plus abordables de Richard Mille,nouvelle star de la haute horlogerie contemporaine. Chasseurs et cavaliers Beaucoup de chasseurs sont des cavaliers et pas seulement les passionnés de vénerie.La Stirrup (étrier) de Ralph Lauren les comblera.Sa boîte en forme d’étrier est très originale,c’est une pièce marquante dotée d’un très beau mouvement manufacture. Pas Bang Bang mais Big Bang, c’est la Hublot qui se décline dans une foule de versions plus ou moins discrètes, c’est une marque

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très à la mode chez les “riches and famous”. Un vrai phénomène. Choisir une version acier et céramique avec cadran carbone c’est plus discret.Pour s’harmoniser avec une tenue camouflage on regardera aussi du côté de la collection Héritage de Bell & Ross. Les boîtes en PVD noir absorberont tous les reflets, les bracelets en solide cuir naturel se patineront, les cadrans sont très lisibles. Recommandation ? Vintage BR 126 Heritage.Chez Breitling la nouvelle édition (en série limitée) du Chronomat 01 avec son mouvement manufacture est une référence pour tous ceux qui recherchent un chronographe polyvalent, typé aventure. Décidément les amateurs n’ont que l’embarras du choix pour s’équiper . ◆

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Enchères par Virginie Jacoberger-Lavoué

Des ventes en forme

◆ La vente qui a totalisé 110 870 euros a démarré par une très belle sélection de reproductions de dessins d’ouvrages cynégétiques ou naturalistes. Citons parmi les œuvres proposées“Bécasse et gibier d’eau”, l’ouvrage Chasses de mer et de grèves (1886) de Charles Diguet adjugé 200 euros et le livre Chasses de Brière de Jean de Witt parti au même prix. Parmi les œuvres de vénerie, Contes de vénerie de Jean de La Varende (exemplaire 10 de 1997), sont partis sous le marteau à 220 euros. En suivant les chiens, ouvrage du prince A.d’Arenberg préfacé avec un croquis de Karl Reille et contenant douze aquarelles et douze compositions en noir (tirage sur vélin d’Arches à 200 exemplaires) a grimpé jusqu’à 550 euros, soit dans la fourchette d’estimation. Ce beau bronze à patine brune daté de 1898 de Mauro Benini a grimpé jusqu’à 2 400 euros,soit légèrement en dessous de son estimation.

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PHOTOS : THIERRY DE MAIGRET

La dernière vacation “Animaliers, chasse et vénerie”de l’étude Thierry de Maigret qui a eu lieu à Drouot le 3 novembre illustre la bonne tenue du marché de l’art cynégétique tout au long de cette année.

Du côté des œuvres picturales,“Huiles sur toile, aquarelles, gravures”, les lots présentés étaient éclectiques et de grande qualité. À commencer par une immense huile sur toile de 180 sur 120centimètres intitulée Chienne en arrêt sur deux faisans (« Dans le goût d’Oudry,école française du XVIIIe », nous dit le catalogue), au traitement de la lumière exceptionnelle disputée à 5500euros, son prix d’estimation. Plus accessible, une huile sur toile de Georges Fréderic Rötig intitulée Harde au cerf dans la neige (42 sur 54centimètres) a été adjugée 2 500 euros, tandis qu’une aquarelle et gouache du même artiste représentant, sur un petit format,

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Cet amusant“Renard dans le vaisselier”de Harry Eliott a été adjugé 250 euros,tandis que cette“Bécasse”de Traviès a fait un heureux à 500 euros.

(21 sur 15centimètres) des Sangliers dans la neige est partie sous le marteau à 2000 euros soit un peu plus que son estimation la plus forte (1 800 euros). De son côté, un lot d’aquarelles de Riab est passé avec succès sous le marteau dont une aquarelle sur papier (41 sur 33centimètres), intitulé Braque

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et faisan, disputée à 1 200 euros. Un peu plus accessibles, les gravures d’Édouard Traviès étaient attendues : une très belle gravure de Bécasse a atteint 500 euros et une autre représentant une Poule d’eau de la série Musée du chasseur a été adjugée 450 euros. Signalons aussi un grand pochoir encadré le Renard dans le vaisselier, de Harry Eliott (41 sur 75centimètres), un illustrateur toujours apprécié en salle des ventes, a été adjugé 250 euros. L’artiste était aussi présent avec plusieurs lots dont un intitulé le Repas des veneurs (aquarelle sur papier de 41 sur 31,5centimètres) estimé 300 euros et parti à 350 euros. Incontournable aussi, Cecil Aldin s’est distingué avec une paire de gravures au joli nom


Cette lithographie de Sem du “Prince Troubetskoï”a été disputée 250 euros.Et cette“Chienne en arrêt sur deux faisans” (huile de 180 sur 120 centimètres) est partie à 5 500 euros.

partie sous le marteau à 280 euros. De très belles enchères ont eu lieu dans la catégorie des bronzes. Un bronze à patine brune nuancée de Louis Riche reproduisant un Sanglier marchant de belles dimensions, de 34 de long sur 17centimètres de haut, estimé à 800 euros et longtemps disputé pour atteindre 1 050 euros. Parmi les artistes les plus connus, Fratin a été remarqué avec un Ours dansant, rare bronze à patine brune nuancée adjugé 2 000 euros.

Cette“Lionne”assise a trouvé preneur à 3 800 euros,soit légèrement au-dessus de son prix d’estimation.

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PHOTOS : THIERRY DE MAIGRE T

Arrêtés par la neige au soir de Noël (50 sur 64centimètres) et le Dîner de Noël à l’auberge disputées jusqu’à 520 euros. Très marqués début XXe siècle, plusieurs lithographies de Sem (1863-1934) ont connu un beau succès avec un portrait caricaturé du Prince Troubetskoï estimé 150 euros et parti sous le marteau à 240 euros. Dans un autre genre, un lot de très belles épreuves (ayant illustré l’Histoire naturelle de Buffon), de Perruches à tête noire de Cayenne,perruche à poitrine grise,Coq de roche du Pérou, Perruche des Moluques,toucan vert de Cayenne… – eau-forte rehaussée du coloris ancien par Martinet – ont été disputées à 800 euros. Parmi les contemporains de talent, citons Francis Berille qui a trouvé preneur pour plusieurs de ses lots, en particulier une très belle aquarelle gouachée de 60 sur 46centimètres (les Trois Bécassines) disputée jusqu’à 750 euros.Au fond, dans cette catégorie, il y en avait pour tous les goûts, à la fois des œuvres très classiques et précises comme la Chasse des bécassines huile sur panneau de 20 sur 23centimètres d’Alfred Andrieux, estimée 150 euros et finalement partie sous le marteau à 300 euros, et des œuvres plus légères, teintées d’humour comme ces aquarelles d’O’Klein dont un portrait d’un Chien et chat devant la gamelle disputé à 420 euros. Parmi les quelques objets présentés, notons cette Terrine à perdrix de Pilivite, en porcelaine à feu polychrome, adjugée 320 euros et une terrine en terre cuite vernissée, Lièvre au gîte (36,5centimètres de long)

Plus rare encore, un bronze (groupe sur terrasse de 38centimètres de longueur et 51 de hauteur) de l’Italien Mauro Benini (1850-1913) a aussi été disputé et a grimpé jusqu’à 2 400 euros. Du côté des massacres et trophées, encore de jolies envolées, avec une exceptionnelle paire de défenses d’éléphant d’Afrique l’une longueur de 174centimètres et pesant 27kilos, l’autre longue de 189centimètres pour 28 kilos, le tout adjugé 5 800 euros pour une estimation la plus forte à 4 000 euros. Un autre lot de défenses de respectivement 18 et 18,4 kilos a par ailleurs été disputé à 4 000 euros. Plus remarquable, une rare Lionne naturalisée assise, estimée 3 500 euros a trouvé preneur à 3 800 euros. Un rare Cob de Buffon naturalisé

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entier, est parti à 2 100 euros pour une estimation à 1 500 euros. Du côté des armes, la vente alignait de très belles choses. Un rare fusil Merkel à platines modèle 203 E calibre 12.70 avec éjecteurs automatiques a été disputé jusqu’à 3 500 euros. Un joli fusil artisanal SaintÉtienne à platines, paires de canons juxtaposés calibre 20.65 et 16.65 avec crosse anglaise en beau noyer a été adjugé 2 500 euros. Un fusil de chasse Holland & Holland, canons juxtaposés de 71centimètres et crosse anglaise en beau noyer a trouvé preneur au même prix. Et un Anson calibre 16.70 Canons juxtaposés Jean Breuil de 70centimètres avec crosse en noyer verni et, par ailleurs, une petite carabine Purdey& Sons calibre 22, sont tous deux partis sous le marteau à 1 200 euros. Renseignements ◆ Étude Thierry de Maigret, expert André Marchand, 5, rue de Montholon, Paris IXe. Tél. : 01.44.83.95.20.

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Signets par la rédaction

Chasses du Rhin

de James Jaquet ◆◆◆ Période bénie pour la chasse que le monde d’avant-1914 ! Pour s’en convaincre un peu plus, il ne faut pas lâcher un instant ladeuxièmelivraisondessouvenirsdechasse du Suisse James Jaquet,collaborateur entre autresdelacélèbreChasseillustrée.Cettefois, il ne s’agit plus de pérégrinations dans les Alpes (nous en avions fait le compte-rendu dansnotrederniernuméro),mais de ses chasses le long du Rhin, de l’Alsace au grand-duché de Bade. Ce sont ses récits de chasse au petit gibier qui sont les plus captivants. Qui peut en effet de nos jours se targuer d’avoir tiré, dans les premiers jours de l’ouverture, vingt perdreaux et quatorze faisans naturels au chien d’arrêtentroisheuresdechasse ?C’étaitavant

la révolution agricole et la multiplication des permis… On ne peut qu’apprécier les écrits d’un vieux sage,notamment quand il parle de ses trophées, du sentiment de plénitudequeressentunchasseur qui commence à “ravaler” : l’émotion est toujours là mais pas le “même plaisir à tirer”, témoincebrocardqu’ilrefuse demettredanssalignedemire (« le fait est que je n’ai pas pu me décider à faire passer un souffle de douleur dans cette symphonie de vie et de lumière »). Quant à ceux quimettentlachasseauchiend’arrêtau-dessus de tout, ils trouveront avec James Jaquet un solide renfort (« un sport idéal quand il est bien compris ») et apprécieront ses mul-

À cors et écrits

de Patrick Verro ◆◆◆ Remercions Patrick Verro. Car avec son À cors et écrits, il nous rappelle combien la chasse aux chiens courants doit à la littérature, de manière insistante, furtive ou digressive, de l’Antiquité à nos jours, d’Homère à Dominique Venner. Plus qu’une anthologie, ce travail de bénédictin est avant tout un voyage au long cours, ponctué de 277 escales dans le roman, le théâtre, la poésie, la philosophie, la sociologie… Des escales quelquefois inattendues, insolites ou pittoresques. Bien sûr, les grands auteurs de la vénerie sont là (qu’il s’agisse de Phébus, de Salnove, de Goury de Champgrand,

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tiples conseils en matière de dressage. D’autres souriront en pensant à des compagnons de chasse un peu hâbleurs (comme celui qui débitait des histoires plus fabuleuses les unes que les autres, et qui se fera clouer le bec par un autre chasseur qui annoncera avoir fait un doublé d’éléphants au chien d’arrêt,mais qui n’en retrouvera qu’un !)… Aussi pressentait-il déjà tous les malheurs qui allaient arriver sur le monde et la chasse en particulier tant il avait conscience qu’il vivait dans un paradis dont il a goûté les dernières heures, du moins pour le petit gibier de plaine. Éditions de Montbel,208 pages,22 €.

sans oublier le grand Xénophon), les grands auteurs tout court également (de Corneille à Shakespeare, en passant par Balzac et La Fontaine). Les maîtres à penser (saint Augustin, saint François de Sales, Pascal, Montaigne…) sont en bonne place, les romanciers aussi (comme Genevoix, Maupassant, La Varende, Druon, et plus proche de nous, Moinot, Patier, du Boucheron), tout comme les poètes d’hier (Marot, Ronsard), et des témoins connus de toutes obédiences et de toutes confessions (comme Pinçon-Charlot ou JeanJacques Brochier…). Mais Patrick Verro nous entraîne vers des auteurs que l’on attend moins comme Bossuet, Cocteau, Gide, Metternich, Modiano,Valéry… Il nous remet en mémoire des faits historiques guère connus, quand les Templiers étaient interdits de chasse à courre,

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ou quand Beaumarchais était lieutenant de louveterie. On lit, on découvre, on savoure presque toutes les pages. Et c’est bien là le tour de force de cette anthologie : que retiendra-ton de cette lecture éclatée ? Assurément pas une meilleure connaissance de la vénerie, ni une meilleure connaissance de la littérature. « Alors ? s’interroge Philippe Dulac dans son excellente préface. De façon inattendue,ce livre apporte un témoignage peu contestable sur la présence pérenne de la vénerie et de ses antécédents dans notre paysage intellectuel et moral.» Il ne complète pas le célèbre Thiébaud, il l’illustre, car, poursuit Philippe Dulac, ces morceaux choisis nous montrent assurément qu’une chose, que cette chasse est un « fait culturel ».

Éditions de Montbel, 373 pages,25 €.


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Signets En arpentant la baie de Somme

Quels chiens !

de Tim Flach ◆◆ « Au commencement Dieu créa l’homme,et le voyant si faible,il lui donna un chien », écrivait Toussenel en 1863. Depuis les temps les plus reculés, en Égypte, en Perse, à Rome, le chien est auprès de l’homme. Pour compenser ses handicaps et ses sens maladroits, pour forcer le gibier, l’homme s’aidera d’animaux asservis et, au premier chef, le chien, lui empruntant son nez et son endurance.Au bout d’une très longue évolution, il deviendra son auxiliaire à la chasse, occupant une place unique dans la cynégétique. En fonction des types de chasse, des biotopes, des gibiers, l’homme sélectionnera patiemment, recherchant l’hérédité des caractères acquis : c’est ainsi qu’apparaîtront des multitudes de chiens courants, d’arrêt et de retrievers… Cette relation entre le chien et l’homme, le photographe anglais Tim

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Flach en a immortalisé quelques-unes dans des clichés de tout premier ordre. Son œil avisé autant qu’acéré a saisi la délicatesse de certains chiens (qui apparaîtront non sans raison aux yeux de certains nemrods comme respirant trop les beaux quartiers et ses salons ou qui sentent, reconnaissons-le, un peu trop l’anthropomorphisme de mauvais aloi). À rebours,Tim Flach a parfaitement capté la puissance d’un massif tibétain, d’un husky, la vivacité des springers, l’intelligence d’un labrador (et son “will to please”), la puissance d’un pointer à l’arrêt dans un moor d’Écosse, le mouvement d’une meute de chiens courants en Angleterre… Tim Flach ne s’en est peut-être pas rendu compte, mais en montrant ces belles images, il nous prouve, une fois encore, que “chasser sans chien ne peut être considéré comme de la chasse” ? Éditions de La Martinière,216 pages,39,90 €.

Jours de C HASSE ◆

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d’André Lahure ◆◆ Les chasseurs de gibier d’eau forment une confrérie car,pour apprécier ce mode de chasse, il ne faut pas craindre le goût de l’effort, aimer les nuits courtes, les buissons creux et faire preuve d’un stoïcisme à toute épreuve pour résister aux bourrasques de l’hiver… Avec André Lahure, ancien vice-président de l’ANCGE (Association nationale des chasseurs de gibier d’eau),le lecteur sera servi au-delà de ses espérances,avec plus de trente ans de chasse en baie de Somme. Une aventure commencée à Blanquetaque,dans un territoire – loué à une veuve qui perdit un mari tous les sept ans ! – qui se révéla être un eldorado. On reste stupéfait des densités de gibier,et par l’ambiance qui y règne (« à la mer,il se passe toujours quelque chose »), et par le goût de l’aventure si caractéristique des sauvaginiers, avec toujours l’espoir de la pièce rare,du grand jour dû à l’arrivée éperdue du gibier fuyant la gelée meurtrière,et des spectacles merveilleux, dans des nuits étoilées. En compagnie de son fidèle Clovis,nous partageons tout cela. Mais pour un grand jour ou une grande nuit, combien d’infortunes ! On partage encore ces chasses à la bécassine, aux vanneaux ou ses frayeurs lorsqu’on se perd dans le brouillard et que la marée monte, ces erreurs de jeunesse –avec des coups bien hasardeux provoquant des blessés – qu’il confesse avec honnêteté,ces attentes interminables dans des hutteaux de fortune dans des positions pour le moins inconfortables. Bref, André Lahure nous fait sentir cette chasse dure et attrayante.Il regrette que l’on ait sévèrement écourté les périodes de chasse au gibier d’eau car « aucune raison sérieuse ne peut justifier que l’on ait fait ce choix »,confie-t-il. Sur ce sujet,disons-le tout net :nous ne partageons pas ses regrets, car la pression sur la faune sauvage est indiscutable, et c’est aux chasseurs de montrer qu’ils peuvent être raisonnables et que la notion de chasse-cueillette ne tient plus…

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Rio Grande - Photos DR

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CHASSE

CAMPING

RANDONNÉE

VÊTEMENTS CASUAL

PÊCHE


Signets Le Grand Brame

de Nicolas Vanier ◆ Qu’il y ait un roman sur la chasse, c’est toujours une nouvelle et une bonne nouvelle tant le genre est devenu une chose rare,avec la frilosité des éditeurs sous la pression d’un lectorat de plus en plus éloigné du monde des campagnes,pour ne pas dire hostile. Remercions les éditions JC Lattès d’avoir réédité le livre de Nicolas Vanier – dont nous avions recueilli les Confidences dans notre numéro 27 – paru voilà douze ans. Jours de Chasse n’existant pas alors, nous vous livrons une critique comme si ce roman était une nouveauté. Un roman sur la chasse est un exerciceseméd’embûchesetNi-

colas Vanier ne les a pas toutes évitées.L’intrigue est loin d’être sans intérêt car l’histoire d’une famille qui se déchire autour d’une propriété en Sologne –le portd’attachedel’auteur–,après la disparition du grand-père, entre Benoît, le petit-fils du maîtredeslieux,Josephlegardechasse,leshonnêtesgensetlesaigrefins, surveillés par un grand cerf hiératique, témoin de leur passé et gardien de leur avenir, l’auteur tenait un bon sujet, entier. Parcequ’ilnoustouchetous –l’avenir des propriétés, le rôle des chasseurs dans la gestion de la faune sauvage et les familles si promptes à se déchirer–,mais NicolasVaniersemblel’avoiroublié en cours d’écriture.

Le Petit Roman de la chasse

de Bruno de Cessole ◆◆◆ Le titre est un peu trompeur, car ce n’est pas un roman –même petit !–, mais bien davantage une évocation et moult réflexions sur la chasse, entremêlées d’une chevauchée fantastique à travers les âges et les cultures. Pour autant, le lecteur –qu’il soit d’ailleurs chasseur ou non– ne regrettera pas de s’être délesté de quelques euros, car il tient là un ouvrage de premier ordre. Pourrait-il en être autrement tant notre ami et confrère Bruno de Cessole sait réfléchir avec pertinence et impertinence sur la plus vieille activité de l’homme ? Dans un style aussi brillant que concis, il rétablit des vérités, brise des tabous, parce qu’il se pose des questions, qui feraient tordre le nez de bien des critiques de la rive gauche.Avec Bruno de Cessole, pas de fauxsemblants, ni de postures, car la chasse l’impose, elle qui exige tout, et fait tout supporter, et c’est à ce titre que ce n’est pas un plaisir, au sens premier du terme. « Quel amant,au terme de quelques semaines ou quelques mois d’amour fou,endurerait pour un rendez-vous avec sa maîtresse,ce qu’un chasseur accomplit pour aller tuer quelques lapins ? » Alors, pour notre homme, « la chasse est une fatalité, un instinct puissant… » Mieux, la chasse représente « l’une des plus hautes formes du bonheur… bonheur des sens,de l’intuition,des émotions multiples,car le chasseur est aussi et,peut-être surtout,un chasseur d’émotions,qu’elles soient esthétiques,intellectuelles,du cœur et

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Jours de C HASSE ◆

Bien que l’on ait du mal à situer l’époque du roman (or la Sologne a bien changé en deux générations !),lerythme,despersonnages bien campés sont là dans les premières pages, l’af-

faire est prenante et se lit avec un réel plaisir et une réelle émotion. Hélas, l’intrigue s’essouffle vite,ses acteurs sont trop entiers pour être totalement crédibles, et surtout les ressorts psychologiques pas assez fouillés. À certaines pages,il tombe dans la facilité,l’histoiresedélite–demême que le style–,au profit de scènes qui se juxtaposent les unes aux autres sans véritable unité. On attendait plus de profondeur et d’épaisseur et moins de “fabriqué”… CertesNicolasVanier connaît fort bien la Sologne, sa faune et ses mystères, mais celanesuffitpasàfaireunroman, unbonroman.N’estpasPaulVialar qui veut… JC Lattès,263 pages,19 €.

de l’âme.» Notre ami ne méconnaît rien, pas même l’ambivalence du chasseur, un être instinctif autant que civilisé. En fin lettré qui sait se montrer provoquant, il va jusqu’à écrire que « la chasse et l’amour ne sont qu’une seule et même chose »,dans la quête peut-être – car il y a des aventures qui prennent l’allure d’un safari à haut risque ! –, mais heureusement pas dans la mort (à moins que tous les chasseurs soient des Landru en puissance),tout en nous faisant sentir toute la mélancolie qui envahit le chasseur une fois le gibier tué… La mort justement, il y consacre un long développement, car il estime avec raison qu’une des raisons de la vindicte écologiste envers la chasse, est « l’horreur de nos sociétés laïcisées » envers cette même mort. S’il se moque gaillardement des écologistes, il est tout aussi féroce avec les chasseurs à l’éthique fluctuante car, en citant Jean d’Orgeix, sans un code d’honneur, « elle est un massacre indigne ». Dans ses lignes, nombre d’entre nous se reconnaîtront dans sa propension au voyage dans les continents et son inclination pour les grands auteurs (London, Genevoix, Moinot…).Avec Bruno de Cessole, la chasse est une merveilleuse réponse à nos sociétés enrubannées de bons sentiments. Son“petit” roman est une invitation à une certaine méditation. Car il n’y a rien de grandiloquent simplement parce que le sens du vrai, du beau et de la sagesse devrait guider les disciples de Saint-Hubert.

Éditions,du Rocher,117 pages,9,90€.

HIVER 2010


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Signets Théodore, marquis de Foudras de Louis-Gaspard Siclon

◆◆ Quel amateur de récits

de chasse ne connaît le prolixe mais talentueux marquis de Foudras, dont les Éditions de Montbel ont eu l’heureuse idée de rééditer les œuvres cynégétiques complètes ? Qui n’a pas pris plaisir à se plonger dans l’univers des Gentilshommes chasseurs, des Veillées de SaintHubert, de Madame Hallali ou du Pauvre défunt M.le curé de Chapaize ? En revanche, que savaiton de l’homme, à l’exception de quelques notices biographiques ou nécrologiques : pas grand-chose, et nombre d’erreurs ou d’approximations entachant ces maigres éléments. Aussi faut-il saluer le travail remarquable effectué par LouisGaspard Siclon, qui a dépouillé archives publiques et privées pour écrire la première biographie de notre romancier cynégétique. Ayant à la fois le goût de l’histoire et celui de la vénerie, l’auteur remplissait les conditions idéales pour retracer la destinée du plus célèbre des “chasseurs conteurs”. Né dans une famille d’ancienne chevalerie, qui disputait aux d’Urfé la prééminence dans la noblesse du Forez, et qui fournit à la royauté une cohorte de grands officiers de la couronne, de militaires et de prélats,Théodore de Foudras, né en

1800 durant l’émigration, eut la malchance de ne connaître la « douceur de vivre de l’Ancien Régime»,qu’à travers les récits familiaux de son père,Alexandre de Foudras, qui lui transmit la nostalgie d’un“âge d’or”à jamais perdu. Cette nostalgie – à la fois sociale et politique – devait imprégner les écrits de Théodore de Foudras, quand celui-ci, ruiné par les nouvelles règles de succession autant que par les fêtes et les chasses, dut vendre le château ancestral de Demigny et quitter la Bourgogne pour Paris. Comme Lamartine, Foudras paiera « ses dettes par son travail » et sa plume, prodiguant dans les journaux feuilletons et romans, avec une abondance qui ne l’empêcha pas de finir dans la misère. Si le romancier mondain est aujourd’hui oublié, le romancier cynégétique reste bien vivant, et insurpassable. À lire cette biographie très riche d’informations inédites, et qui brosse un tableau véridique de la société parisienne et provinciale du XIXe siècle, l’homme apparaît moins intéressant –le bon marquis semble avoir été aussi un“chevalier d’industrie”– que l’écrivain. Certains lecteurs en seront désappointés, d’autres, à l’encontre, sauront gré à l’auteur de sa probité d’historien… Le Pigache,254 pages,39 €.

Les Jeux de la nuit

de Jim Harrison ◆◆◆ Trois longues nouvelles, des novelas comme l’on dit danslespaysanglo-saxons,signéesparl’auteurdeLégendes d’automne et d’Une odyssée américaine.Lapremière,laFille du fermier, met en scène une jeune fille, Sarah, dont la famille a changé de vie et s’est installée dans le Montana. Sarah grandit entre son chien et son cheval ; sa mère, dépressive, finit par s’enfuir avec un rancher, et son père

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Jours de C HASSE ◆

trouve une autre femme de remplacement. Indifférente aux émotions qu’elle suscite chez les hommes,Sarah lit,se promène, découvre la chasse et les armes.Jusqu’au jour où, lors d’une soirée musicale,un escroc local la drogue et abuse d’elle. Patiemment, la jeune fille cultive sa vengeance, qu’elle ne mènera pas à son terme. La seconde nouvelle,Chien brun,évoqueleserrancesd’un métisindienenquêtedel’âme sœur,tandis que la troisième,

HIVER 2010

les Jeux de la nuit,raconte l’enfance et la jeunesse d’un émule d’Huckleberry Finn devenu victime d’une maladie qui fait de lui une sorte de loup-garou. Trois vies solitaires et tragiquesauxprisesavecl’âpreté du monde, et en quête d’un salut temporel, dans une Amérique provinciale et rurale tourmentée par les passions et bridée par la culpabilité.Le grizzly du Montana au meilleur de sa forme. Flammarion,334 pages,21 €.



Signets Le Bestiaire insolite

de Jean-Pierre Fleury ◆◆ Coproducteur et réalisateur pour TF1 de la série Histoires naturelles, fondateur de la chaîne Seasons, JeanPierre Fleury a bourlingué à travers le monde durant quelques lustres sur les traces des animaux insolites de la création. Désormais retiré en Sologne, il a mis à profit ses loisirs pour écrire ce séduisant Bestiaire, truffé de curiosités, naturalistes, étymologiques, mythologiques ou historiques, et illustré de deux cents documents souvent inattendus, photos, bien sûr, reproductions de tableaux, caricatures comme celles de Granville… Sur un ton léger l’auteur instruit en amusant. Saviezvous par exemple que le grand requin blanc est capable de sentir une goutte de sang dans plus de 4,6 millions de litres d’eau et qu’il peut entendre une proie à plus de

un kilomètre ? Que la musaraigne, cette pile électrique, a un rythme cardiaque soixante fois plus élevé que celui de l’éléphant ? Que la dent de narval est à l’origine du mythe de la licorne ? Que le crapaud-buffle était utilisé par les Mayas lors de cérémonies rituelles pour les vertus hallucinogènes de sa peau ? Que le chimpanzé est la seule espèce, avec l’homme, à savoir fabriquer des armes de chasse ? Qu’en vieux français le blaireau se nommait taisson par référence à son terrier, et que les patronymes Tesson,Taine,Tesnière rappellent un ancêtre qui, par son aspect ou ses mœurs, évoquait un blaireau ? Que le lapin s’appelait autrefois connil ou conin et que ce dernier mot étant venu à désigner le sexe de

Histoires d’ivoire Mozambique, Angola, Ouganda…

de Tony Sánchez-Ariño ◆◆ L’undesraresguidesespagnols de grande chasse, Tony Sánchez-Ariño, né à Valence en 1930, est aujourd’hui le dernier grand chasseur d’éléphants, depuisladisparitiondeMarc Péchenart.À son tableau : plus de 1 300 éléphants, 328 lions et 1995 buffles en soixante ans de safaris.Pourtant,rien ne prédestinait ce fils de chirurgien andalou, issu d’une famille où la chasse était inconnue voire réprouvée, à devenir chasseur professionnel. Étudiant en médecine, passionné de rugby et grand amateur de blondes aux yeux bleus,

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la femme, il dut se cacher sous le pseudonyme de “lapin”, qui dériverait du mot lap, déformation de“clapier” ? D’alouette à zèbre, un parcours

Tony aurait dû suivre la voie paternelle, s’il n’avait, dès l’adolescence, subi la fascination de l’Afrique tout entière, des voyages d’exploration, des armes et de la chasse. Ayant lu les aventures des plus célèbres chasseurs africains, Frederick Selous, Karamojo Bell,JamesSutherland, il rêvait de les égaler et, à l’âge de 15ans, en savait autant sinon plus surlesarmes,lescalibres et la balistique,que bien des professionnels.Pour ses 22 ans,son père lui offrit un safari en Guinée équatoriale où il tira son premier éléphant, début d’une longue carrière qui n’est pas achevée car, à

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enrichissant et divertissant à travers l’univers de nos amies les bêtes. François Bourin Éditeur, 174 pages,29 €.

80ans,TonySánchez-Ariñofaitencorechasser quelques clients en Afrique, continent qu’il a parcouru et arpenté de bout en bout, se liant avec les derniers grands chasseurs d’ivoire,John“Pondoro”Taylor,HarryManners, George Rushby… Il eut la chance de pouvoir exercer son métier à une époque où les éléphants se trouvaient encore partout et où la chasse était illimitée, de l’Ouganda à l’Angola, du Soudan au Mozambique, du Cameroun à la République centrafricaine. Aujourd’hui,conclut-il,autermedecelivre passionnant,àlafoisscientifique,historique, et cynégétique,la chasse à l’éléphant touche à sa fin. En raison du rétrécissement des territoires,del’exploitationhumainedesressources, du braconnage, la population des éléphants d’Afrique est condamnée à disparaître,à l’exception des animaux des parcs nationaux et des réserves de chasse.

Éditions de Montbel,260 pages,38 €.


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Signets Rêverie en Beauce

aquarelles de Ten poèmes d’Étienne Fougeron ◆◆◆ À l’heure où il est de bon ton de bannir toute forme de réflexion pour mieux se jeter dans l’éphémère et la médiocrité, Étienne Fougeron alias “Ten” est assurément une respiration. Nous avions fait pour notre plus grand bonheur une visite prolongée dans notre numéro 26 chez cet artiste, dont nous avions loué la sensibilité et l’infinie poésie. « Il réduit le réel à une densité extrême,saisissant l’âme des choses par une intuition analogue à celle du mystique et conférant aux paysages une poignante grandeur.» L’hommage aurait pu paraître quelque peu osé s’il n’émanait de Georges Mathieu dans un très beau texte qu’il a consacré il y a quelques années à Ten. De fait, nous ne pouvions pas bouder notre plaisir

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de retrouver Ten qui nous livre un ouvrage tout aussi superbe qu’émouvant, où l’on sent qu’outre son talent et son élégance, il y a mis une émotion incomparable. C’est“sa” Beauce qu’il nous offre, celle qui l’a vu naître et à laquelle il est viscéralement attaché, et c’est à son père qu’il rend un hommage en rehaussant ses aquarelles de courts poèmes qu’il avait écrits.Avec Ten et son père, le temps s’est arrêté sur des instants fugitifs, intemporels qui invitent à la méditation et à la nostalgie. La Beauce avec

son aspect déshérité, mais grandiose, avec ces ciels qui ne le sont pas moins, invite à tout cela dans une vingtaine de chapitres.Ten nous ouvre la Beauce tout au long d’une saison, tour à tour grave, tourmentée et charmeuse. Ce sont ces ramiers qui montent à l’essor dans un ciel d’hiver, un chemin de terres grasses dans des temps “brouillés” de bruines, des cygnes qui survolent l’infini, un brouillard presque angoissant, des neiges tantôt étincelantes, tantôt éclatantes, dont Ten a su rendre toutes les lumières et toutes les nuances. C’est encore un clin d’œil à un monde qui n’existe plus, celui où l’on moissonnait à la main, à des bergers qui riment avec le passé… Au fond, c’est un regard, un témoignage d’un homme qui se retourne, pour ne pas oublier d’où l’on vient et où l’on va. C’est ce qu’écrit son père dans l’ultime chapitre : « Ô mon bien cher pays,pays de mes ancêtres/ À l’heure où,dans les champs rappellent les perdrix,/ Où,le travail fini,s’endorment tous les êtres,/Tandis que le hibou va reprendre son vol,/Pensif et recueilli, le distingue sans peine/ La voix de mes aïeux qui monte de ton sol/Dans le calme du soir et la paix de la plaine ».On l’aura compris : ce livre est vraiment autre chose.

Éditions de Montbel,tirage limité à 500 exemplaires numérotés, 60 pages,100 €.

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Au pays de Maurice Genevoix

de Michèle Dassas ◆◆◆ Dans le cœur du chasseur, il y a la Sologne tant elle est viscéralement attachée à lachasse,commelachasseyest liéecharnellement.Plusqu’un nom, un véritable Graal, immortalisé par Paul Vialar et bien sûr par Maurice Genevoix. Qui n’a rêvé de chasse et de Sologne après voir lu ou relu Raboliot et son chef-d’œuvre la Dernière harde ? Ce rêve et ce voyage, Michèle Dassas le propose en nous faisant découvrir pas à pas,layonaprèslayon, la Sologne de Genevoix,tousleslieuxqui ont nourri son inspiration. Comme l’écrit jolimentdanslapréface Sylvie Genevoix, sa fille, c’est un guide « pas comme les autres » où l’on démarre à SaintDenis-de-l’Hôtel et où l’on finitàChâteauneuf-sur-Loire, en passant par Brinon-surSauldre (le pays de Raboliot), Ménestreau-en-Villette,Germigny-des-Près et LamotteBeuvron. Chaque étape, chaque lieu est l’occasion d’une visite historique, agrémenté de contes et de rencontres étonnantes. Chaque halte est un songe à elle toute seule. Et au fil des pages, on ne pense qu’à une chose :relirecetimmenseécrivain qu’était Genevoix et partager la vie souvent dure des Solognots, « fils d’une terre giboyeuse », écrira-t-il. Voici un livrequel’ondoitemporterdès que l’on se rendra sur ces terres. Éditions CPE,240 pages,19,50 €.


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Co n f i d e n c e s ◆

Bernard Lozé

“Seule la chasse durable promeut la conservation du gibier”

propos recueillis par Bruno de Cessole

H

ommed’affaires,présidentdeLozéetAssociés, d’Alternative Leaders Luxembourg, administrateur de nombreuses sociétés, Bernard Lozé est aussi un passionné de nature et de chasse.Depuis quarante ans, il parcourt le monde pour ses affaires et chaque fois qu’il le peut met à profit ses séjours à l’étranger pour chasser. Ce polyglotte, parlant l’allemand,le russe,l’anglais,et l’espagnol,étaittoutdésigné,outrelalongue expérience qu’il a de la chasse et de la conservation du gibier,pour succéder à Dieter Schramm à la direction du Conseil international de la chasse (CIC). Il nous confie ses projets et ses ambitions pour le CICainsiquesavisiond’unechasse durable pour le XXIe siècle. Comment êtes-vous devenu chasseur ? Je compte cinq ou six générations d’ascendants chasseurs et tous gestionnaires de domaines ruraux,autant dire que je baigne dans le milieu cynégétique depuis ma naissance.Dès que j’ai pu suivre mon grand-père et mon père à la chasse je les ai accompagnés puis,mon permis de chasse en poche,j’ai chassé sans relâche, même du temps où j’étais étudiant, car la rentrée universitaire était plus tardive que de nos jours. À cette époque, la chasse durait presque toute l’année : on commençait en mai avec le chevreuil,en Alsace,et l’on terminait en février voire en avril de l’année suivante avec le canard dans la baie de Somme. J’ai parcouru des territoires très divers, des marais du nord de la France aux forêts d’Alsace et de Lorraine, de la Sologne à l’Allemagne. Avez-vous évolué dans vos goûts ou votre manière de chasser ? J’ai aimé tout autant la chasse au petit gibier que la chasse au gros,la battue que l’approche,mais aujourd’hui je donne la préférence à la qualité plutôt qu’à la quantité.Pour

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Jours de C HASSE ◆

être précis,après avoir beaucoup pratiqué les chasses de“tableaux”,je privilégie le plus rare et le plus difficile : le gibier véritablement sauvage évoluant dans un biotope préservé. Mais, à partir du moment où l’éthique est respectée et la compagnie sympathique, je n’ai pas vraiment pas de prédilection pour un mode de chasse ou un gibier particulier. Vous avez chassé un peu partout dans le monde ; avez-vous des destinations préférées ? Depuis quarante ans, je me promène dans le monde, notamment pour mon travail,et il est tant de lieux où la nature est exceptionnelle que je n’aime pas particulièrement un lieu plutôt qu’un autre. Cela dit, je suis toujours émerveillé de découvrir un nouveau territoire.Depuis une vingtaine d’années, je me rends en Russie presque tous les mois,ce qui m’a donné l’occasion de chasser aussi bien autour de Moscou qu’au fin fond de la Sibérie.J’y ai chassé tous les gibiers possibles, le tétras, au chant, près d’Arkhangelsk,l’élan,dans un rayon de trois cents kilomètres autour de Moscou, en battue ou au brame, et au Kamtchatka, à l’approche, l’ours, le loup, le lynx, le cerf, le maral et les grands sangliers sans parler des gibiers moins spécifiques. La particularité de la Russie est que l’on peut chasser sur des territoires de plusieurs millions d’hectares et avoir le sentiment que rien n’y a changé depuis l’époque de Tourgueniev, d’Arseniev et de Derzou Ouzala. On a beaucoup dit que la chasse en Russie était passablement anarchique, que l’éthique n’existait guère et que les Russes se souciaient peu de la préservation du gibier et de la biodiversité. Qu’en est-il ? Il existait avant la Révolution d’octobre une double tradition cynégétique : une tradition de chasse aristocratique, avec les chasses des tsars et des boyards,et une tradition populaire,celle des trappeurs,notamment.Si la première a disparu,la seconde s’est maintenue,mais il s’agissait de chasses

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UNE NOUVELLE LÉGISLATION A INTRODUIT DAVANTAGE DE CONTRÔLE ET DE DÉMOCRATISATION.

DANS L’ENSEMBLE,

LE CONTEXTE EST À LA RECONSTITUTION DU GIBIER ET À LA PROGRESSION DE L’ÉTHIQUE DE CHASSE.

alimentaires ou commerciales. Après la perestroïka,d’immenses territoires ont été confiés à ceux qu’on a appelé les oligarques. Certains y ont accompli un travail formidable, mais il manquait un cadre juridique, lacune qui a été comblée récemment par une nouvelle loi qui introduit un peu plus de démocratisation et de contrôle, avec un cahier des charges très strict. Sur le plan de la biodiversité,les espèces classiques (cerf,sanglier, chevreuil, élan, ours, loup) ne sont pas menacées. En revanche, certaines espèces dont le tigre de Sibérie, victime d’un braconnage incessant, sont en péril. Dans l’ensemble, le contexte est davantage à la reconstitution du cheptel qu’à sa destruction et l’éthique de la chasse progresse. Vous avez été récemment élu à la présidence du CIC (Conseil international de la chasse et de la conservation du gibier). Cette élection signifie-t-elle un retour en grâce des Français et des“Latins” au sein d’une organisation longtemps sous obédience germanique ?

Jours de C HASSE ◆

Dans les années 1930, le CIC était un peu un club de privilégiés qui vivaient en milieu fermé ; après la Seconde Guerre mondiale,il y eut rivalité entre groupe de chasseurs français qui pratiquaient la grande chasse notamment en Afrique de l’Ouest, et qui ont effectué un remarquable travail et une kyrielle d’experts issus des pays germaniques et plus soucieux des problèmes spécifiques de la chasse européenne. Ces vieilles querelles, ayant naguère opposé l’élément germanique à l’élément latin du CIC, sont désormais enterrées, à telle enseigne que la délégation française n’a jamais été aussi importante, avec plus de deux cents membres.Le siège de l’organisation est aujourd’hui à Vienne, mais ses bureaux sont établis à Budapest où travaillent une dizaine de personnes sous l’autorité d’un directeur général d’origine hongroise, ayant fait ses études en France.Avant de rejoindre le CIC, il a été pendant neuf ans le directeur de l’UICN [Union internationale pour la conservation de la nature] à Bruxelles. Ce renforcement des effectifs a pour dessein le développement et la mise en œuvre d’un programme à l’échelle mondiale. Des critiques ont été émises à l’encontre de l’efficacité de cette organisation. Qu’avez-vous à dire à cet égard ? La critique est toujours aisée, mais l’art est difficile. En l’espace de dix ans, le CIC a considérablement évolué en se

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PHOTOS : BERNARD LOZÉ

CI-DESSUS, CHASSE AU MOUFLON EN RUSSIE, APRÈS UNE PÉRIODE LAXISTE AU LENDEMAIN DE LA PERESTROÏKA,

ET, CI-CONTRE, AU SANGLIER.


Confidences BERNARD LOZÉ ET SON FILS DANIEL, LORS D’UN SAFARI AU TABLEAU, UN BUFFLE CAFER CAFER ET UN ÉLAND DE LIVINGSTONE (EN BAS). CI-DESSOUS, CHASSE EN BATTUE AU PETIT GIBIER. IL AVOUE SA PRÉFÉRENCE POUR LE GIBIER SAUVAGE DANS UN BIOTOPE PRÉSERVÉ.

PHOTOS : BERNARD LOZÉ

AFRICAIN.

rapprochant d’autres organisations comme la Face [Fédération des associations de chasse et conservation de la faune sauvage],l’UICN,le Cites [Convention sur le commerce international des espèces en danger de la faune et de la flore],le WWF et la FAO [Food and Agriculture Organization]… et en travaillant sur des problèmes communs.À l’heure actuelle,quatre-vingtdix pays sont membres de l’organisation,et nous créons des forums locaux –Europe centrale, Europe de l’Est, Scandinavie, Méditerranée– tandis que des liens sont noués avec l’Extrême-Orient et les États-Unis,où nous avons signé sous la houlette de Dieter Schramm,l’ancien président,un accord avec le Boone and Crockett Club,organisation qui partage la même conception de l’éthique de la chasse que la nôtre.À ce sujet,Dieter Schramm qui a été notre président pendant onze ans,a effectué un travail remarquable et continue de nous aider ainsi que son prédécesseur Nicolas Franco. Quelle orientation comptez-vous donner à l’action du CIC sous votre mandat ?

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Jours de C HASSE ◆

Mon ambition est que le CIC puisse contribuer, en partenariat et non en rivalité, avec les autres organisations mondiales, à une gestion durable des ressources naturelles et de la biodiversité.Elle est,aussi,de développer les forums régionaux du CIC,permettant de mener à bien des projets spécifiques, par exemple, en Bulgarie, en association avec l’OIE [Organisation mondiale de la santé animale] et le gouvernement bulgare,la mise en place d’un institut de veille sur les maladies animales transmissibles à l’homme.Nous venons d’opérer un rapprochement entre notre forum méditerranéen et l’UPM [Union pour la Méditerranée], où nous développons cinq projets sur le bassin méditerranéen par exemple la coordination des différents centres d’études scientifiques pour les oiseaux migrateurs et la mise en place de cartes et de statistiques sur l’ensemble du pourtour méditerranéen. Nous sommes évidemment sensibles aux menaces qui pèsent de plus en plus sur la chasse, ainsi qu’aux attaques lancées par les écologistes radicaux.C’est pourquoi nous avons réorganisé le CIC en trois commissions : culture,politique et droit,et science.À la tête de chaque commission, un professionnel est associé à un président bénévole. Le but est de pouvoir fournir un argumentaire scientifique et irréfutable en réponse aux attaques dont le monde de la chasse est l’objet, mais aussi de développer et de répandre nos connaissances en matière de biologie et de gestion de la faune sauvage. Dans un contexte de plus en plus délicat, comment voyez-vous l’avenir de la chasse ? Nous devons être conscients que,partout dans le monde, les espaces naturels vont se réduire inexorablement, et avec eux la biodiversité. Dans ce contexte, seule une chasse durable pourra se maintenir,impliquant les populations locales et respectueuse d’une éthique sans concessions. Compte tenu des efforts et des progrès accomplis, la situation de la chasse me paraît difficile mais nullement désespérée. ◆

HIVER 2010



Découverte ◆

Les médaillés du

Hampshire reportage et photos Alain de l’Hermite

L’approche de grands brocards reste

un moment envoûtant. Qui plus est quand elle se déroule dans la superbe campagne anglaise, dans le Hampshire, au pays de Dickens.


◆ L

e soleil est au zénith, pas un nuage n’ose le contrarier. Ici, le ciel de printemps qui nous accueille rejoint la courbure du globe avant de se confondre avec la mer. Plus près à tribord, nous distinguons La Mecque des sauvaginiers, la baie de Somme, chère au vicomte Henri de Bressin de Meré. Abrité sur sa rive occidentale, le village de Saint-Valéry-sur-Somme fut en 1066 l’ultime étape de Guillaume de Normandie et de ses compagnons avant de partir conquérir l’Angleterre. On songe alors au spectacle auquel nous aurions pu assister depuis notre belvédère. La Manche sillonnée par l’incroyable armada du Conquérant, forte, dit-on, de plus de mille navires. Un signal sonore met un terme, hélas, à nos souvenirs d’écoliers et à nos rêves d’historiens : notre Airbus attaque sa descente vers Heathrow. Pendant ce temps, en direction de la mer du Nord un supertanker précède un panache d’écume. – Mathieu ? – Oui… Dans le hall de l’aéroport, nous l’avions presque instantanément identifié. Une veste Barbour ni trop huilée, ni trop peu patinée,un pantalon de velours sur des Pataugas, voilà bien la tenue idéale pour l’approche d’un chevreuil.

Sans compter des cheveux bruns en conformité avec les yeux,une autre rareté au milieu de l’aréopage venu accueillir les voyageurs sur ce flanc du Channel. L’autoroute est vite rattrapée, direction le Sud-Est,Winchester, dans le comté du Hampshire, “berceau de la grandeur anglaise”, entend-on dire couramment. Son nom provient de Hamptonshire, Hampton étant le nom originel de Southampton, ici même où se fixèrent les premiers Saxons. Depuis la conquête normande dans un sens comme dans l’autre, Southampton n’a cessé de demeurer le « seuil de l’Océan et de l’Empire ». Malgré nous, nous continuons de mettre nos pas dans ceux du Conquérant lorsqu’il transféra le gouvernement en son siège originel de Westminster à Winchester après la bataille de Hasting. Sans compter que la proximité des immenses bois de la New Forest – aujourd’hui quasiment disparus – lui permettait d’assouvir sa passion de la chasse. Une ferveur commune avec Mathieu, notre hôte, à peine âgé de 26 ans. Commesonpère–guidedechasseprofessionnelenCentrafrique et en Tanzanie – et peut-être malgré ses conseils éprouvés face à la difficulté de la besogne,Mathieu a choisi

AU PETIT MATIN GILL, MIGUEL,

LE GUILLIE, EMMÈNE

VERS UNE NOUVELLE AVENTURE.

PARFOIS,

L’APPROCHE SE FAIT AVEC

LE SOLEIL DANS LA FIGURE, CAR C’EST TOUJOURS ET ENCORE LE VENT QUI COMMANDE.


de faire de la chasse son métier. Et quand son ami Sébastian lui fait part de l’opportunité de reprendre un territoire de 8 000 hectares du Hampshire où il chasse lui-même depuis cinq ans,il n’hésitera pas un instant. Mathieu est passionnant et convaincant quand il raconte son territoire, ses habitantssauvagesouletravaildesquatreguides. On le sait bien, la quasi-permanence de leur présence sur le terrain est un paramètre fondamental à la gestion d’une chasse digne de se nom.« Les premières années,nous avons tiré uniquement les animaux déficients et les petits trophées sans avenir », expliquet-il.Unesélectionquen’auraitpasreniéeRichard Prior,grand spécialiste de l’approche du chevreuil. Au vrai, depuis deux saisons que leur territoire est ouvert à des chasseurs extérieurs,« pas un seul chevreuil assassin n’a été tiré » (le terme “assassin” désigne un chevreuil déficient qui n’a pas d’andouillers et qui donc peut être très meurtrier quand il se bat avec un congénère). Bref,maintenant,ils peuvent laisser grandir les“beaux trophées”. Volontairement l’année dernière, le tir s’est limité à une trentaine d’animaux. En guise de récompense, deux trophées ont été classés “médaille d’or”, deux autres “d’argent” et trois de“bronze”. À peine quarante minutes se sont écoulées, nous laissons derrière nous l’autoroute pour découvrir sous le soleil la campagne vallonnée du Hampshire. Nous empruntons alors quelques étroites routes sinueuses pareilles à celles de l’arrière-pays normand entre Trouville et Honfleur. Ici, on imaginechaqueviragedéfier le plus pacifique des conducteurs,etl’oncomprend le goût prononcé desAnglaispourlesbelles mécaniques. À tout moment, on s’attend à voir surgir l’Aston Martin de Brett Sinclair poursuivi par la Dino de “Danny” Wilde, les héros des sériestéléviséesdenotreenfance. Mais surtout nous arpentons le paradis des chasseurs en référence à la densité inimaginable de faisans et de perdrix aperçus dans les champs,sans parler des lièvres. Ilestàpeine15heureslorsqu’uneenseignesurgitàl’angle d’une haie de buis : c’est The Hatchet Inn. Notre auberge au toit de chaume est dorénavant le camp de base de nos pérégrinations. Jerry le patron fringuant quadragénaire vit là au milieu de ses jack russells. La mission que lui a confiée Mathieu consiste à raviver le jarret du chasseur entre deux excursions ; pendant trois jours l’excellence de sa cuisine ne faillira pas à la tâche. Et remettra en question tous nos préjugés sur la cuisine d’outre-Manche… Moins d’un quart d’heure s’est écoulé quand à nouveau crissent les gravillons du parking sous les pneus d’une

Les médaillés du Hampshire

LE “HATCHET INN”, “CAMP DE BASE” DE NOS PÉRÉGRINATIONS. L'EXCELLENCE DE LA TABLE N'AURAIT PAS DÉPLU AU RUBICOND PICKWICK, LE VALET DE DICKENS. EN DESSOUS, MIGUEL À L’INDISPENSABLE RÉGLAGE DE SA CARABINE. DE RETOUR D’UNE CHASSE AU PIGEON ET AU LAPIN ; ANIBAL, MIGUEL ET NOTRE HÔTE MATHIEU. SAGEMENT ASSISE À SA PLACE, LA BELLE DANA ATTEND QUE REVIENNE SON MAÎTRE.


voiture immatriculée en région parisienne.Nous reconnaissons aussitôt Miguel pour avoir croisé ce compétiteur endiablé sur les stands de parcours de chasse il y a une dizaine d’années.Il a persuadé,victime consentante,son ami Anibal –toutjeunedétenteurd’unpermisdechasseà50ans !–àl’accompagner chez Mathieu tirer un brocard de printemps. ÀpeineletempspourMigueld’humectersesmoustaches d’une délicieuse Guinness,et nous voilà parti pour une première mission : la vérification des carabines. Keith, le guide en chef inséparable de Dana sa chienne rouge de Hanovre, nous accompagne. De même Phil, son assesseur à la même carrure de joueur de rugby. La nécessaire vérification des carabines instaurée par Mathieu révèle souvent bien des surprises. Comme le sont presque toujours les chasseurs anglais, chacun de nos quatre guides se révélera expert en balistique. Et l’occasion parfois d’ardentes discussions autour d’un verre le soir au retour de la chasse. Après un tir à la distance de 100mètres, Keith s’assure d’une part du bon réglage de la carabine, d’autre part, discrètement, il juge de l’aptitude à tirer plus ou moins loin.Si Anibal devait s’acquitter rapidement de la tâche, il n’en fut pas de même pour Miguel, pourtant réputé excellent tireur. Pas une balle dans la cible ! Pourtant un de ses amis venait de régler la .243Win la veille du départ, cible à l’appui il lui avait prouvé la fiabilité du groupement de l’arme ! « À qui se fier », s’exclame Miguel, avant de remédier rapidement à cetteincurieparunréglagedesacarabine.C’estlaraisonpour laquelle, on ne le répète jamais assez, on ne devrait jamais déléguer le réglage d’une carabine. >>

DANS LE HAMPSHIRE, CHAQUE CHAMP EST ENTOURÉ D’UNE HAIE “STALKING” OU APPROCHE DU BROCARD DÉBUTE LE 1er AVRIL ET SE TERMINE À LA MI-OCTOBRE. DEPUIS DEUX SAISONS QUE LE TERRITOIRE EST OUVERT À DES CHASSEURS EXTÉRIEURS, PAS UN CHEVREUIL ASSASSIN N’A ÉTÉ TIRÉ (LE TERME “ASSASSIN” DÉSIGNE UN CHEVREUIL DÉFICIENT QUI N’A PAS D’ANDOUILLERS). ENTRETENUE. ICI, LE

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Basingstoke Zone de chasse

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Jours de C HASSE ◆ H I V E R

SURREY

La Manche

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Au fond du vallon où Keith a installé la cible,commentnepaspenserauxbattuesde faisans à l’anglaise avec des high birds survolant les chasseurs à jamais moins de trente mètres ? Justement Mathieu avait organisé MIRADOR PORTATIF deuxchassesladernièresaisonavecuneligne MÉTALLIQUE ? CE MATIN-LÀ, composée de six à huit fusils.Le chiffre inPAUL GUIDE MIGUEL. EN croyable de « 2,5 millions de faisans » vienMÉDAILLON, UN MUNTJAC drait selon lui chaque année « alimenter » MÂLE AVEC SES BOIS les innombrables volières anglaises du PARTICULIERS : CE TOUT PETIT Hampshireavantderejoindrelesnombreux CERVIDÉ D’ORIGINE oiseaux déjà présents sur le territoire. On ASIATIQUE A FAIT SOUCHE parle aussi de « 1,5 million de perdreaux rouges EN GRANDE-BRETAGNE lâchés».Faisansetperdrixproviennentd’éleDEPUIS LE XIXe SIÈCLE. vages français considérés ici comme le must TRÈS DIFFICILES des“oiseaux de sport”.Le soleil ne sera pas À APPROCHER, LA PLUPART couché avant au moins deux heures, largeSONT TIRÉS DES MIRADORS. ment le temps de découvrir une partie de la zone de chasse. Aussitôt trois binômes se forment. Mathieu a décidé de me montrer la grande parcelle boisée de 2000 hectares. Au loin une cloche vient de sonner sept coups lorsque nous nous engageons dans une espèce de coupe-feu rectiligne parsemé d’herbe et de bleuets. Large d’une dizaine de mètres il s’agit de l’axe principal d’un grand bois majoritairementplantéderésineuxdontilestimpossibled’appréhender la superficie même si nous nous trouvons au sommet.Pas un souffle de vent, plus un bruit. Nous descendons en silence tout au bonheur de gorger nos muscles d’air pur. En évitant tout contact brutal avec le sol, nos semelles glissent sur l’herbe. Nous lisons avec nos pieds, afin d’anticiper la rupture d’une branche invisible qui donnerait aussitôt l’alerte. Rapidement nous retrouvons nos sensations de chasseur, même si nous sommes sans arme. Plus besoindeparler,mêmepas de faire le moindre geste pourcommuniquer.Comme un chasseur bambara capable de se transformer en pierre pour surprendre sa proie, nous ne faisons plus qu’un avec la forêt. Trois cents mètres plus loin, nous arrivons à uncarrefouroùuneclairièreaétéaménagée.Choseétonnante, elle est plantée de quelques rangées d’arbres fruitiers dont les fleurs claires rappellent des lucioles dans la pénombre du crépuscule. À droite, un sapin est équipé d’un mirador portatif métallique appelé ici high seat. « Il y en a partout,sur la chasse », murmure Mathieu avant de grimper précautionneusement en évitant tout contact des jumelles avec les barreaux. Une demi-heure passe, un joli brocard prometteur apparaîtcommeparmagieaucentreducarrefour.D’uncontact du coude droit, je l’indique à Mathieu, nous observons son poil hirsute synonyme de la mue de printemps. Concomitamment à un aboiement inconnu, d’un bond, il disparaît dans le sous-bois. UN TROUPEAU DE VACHES À QUOI SONGENT MIGUEL ET KEITH DU HAUT DE LEUR “HIGH SEAT”,

Les médaillés du Hampshire

LAITIÈRES.


L’aboiement ? « Muntjac », prononce Mathieu. DANS LE FOG DU MATIN, Du coin de l’œil droit, nous distinguons une drôle UNE CHEVRETTE ADULTE de bête, déformée par l’obscurité naissante.Aussi- PREND SOIN DE SES DEUX tôt nous imaginons une sorte de petit céphalophe CHEVRILLARDS. CHAQUE bleunommé“lièvre”parlesBakascamerounais.Évi- JOUR DE CHASSE EST RYTHMÉ demment il n’en est rien. Notre animal est le des- DE MANIÈRE IDENTIQUE, LE cendant d’un des petits cervidés asiatiques échap- LEVÉ A LIEU UNE DEMI-HEURE pés dit-on d’un zoo du Bedfordshire. Un fait est AVANT LE SOLEIL. LA certain : depuis le XIXe siècle, il a fait souche sur PROXIMITÉ DES TERRITOIRES l’île. On le dit très fertile au point d’être considéré PERMET HEUREUSEMENT comme nuisible. En plus de canines apparentes, le D’ÊTRE À PIED D’ŒUVRE mâle porte de petits bois et pèse une quinzaine de RAPIDEMENT. APRÈS TROIS kilogrammes.Trèsdifficilesàapprocher,d’alluresau- HEURES D’APPROCHE, C’EST tante,sanscesseenmouvement,laplupartdesmunt- LE TRADITIONNEL “ENGLISH jacs sont tirés des miradors. Alors les guides utili- BREAKFAST” À L’AUBERGE… sent une technique qui peut paraître guère fair-play maisquialemérited’éviterdeblesserunanimal.Avecuncoup de sifflet, ils réussissent à statufier l’animal l’espace de deux ou trois secondes, soit à peine le temps de placer une balle. Trois fois en trois jours, nous aurons l’occasion d’approcher un muntjac. Une fois en compagnie d’Anibal et de Keith, nous l’avions vu entrer dans une sorte de petit roncier isolé et entouré d’herbes sèches pas plus hautes de trente centimètres. Nous étions quasiment certains soit de le surprendre, soit,le cas échéant,d’observer sa refuite compte tenu du biotope à la végétation clairsemée. Las, les trois fois conformémentàsonsobriquetde“diableduHampshire”,ilnouséchappa comme par enchantement ! Nuit noire,il est temps de retraiter et de rejoindre le rendez-vous du larder. Littéralement “garde-manger”, en fait une chambre froide installée dans une cour de ferme stratégiquement située sur la route de notre auberge. Dans ce laboratoire flambant neuf, les trophées sont préparés et la venaison entreposée.On le devine,ici aussi ont lieu les honneurs au gibier et les félicitations au chasseur désigné par SaintHubert. Ce soir, Anibal, notre novice, n’a pas résisté à tirer

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un brocard somme toute assez jeune, tandis que Miguel s’est réservé « malgré deux occasions » pour un « vrai trophée »,prétendDÉBUT MAI, PLUS il un tantinet taquin envers son camarade. DISCRÈTES, LES POULES Leschasseursceintsd’unesainefatigueiront ASSURENT LA tôt au lit ce soir-là,juste après le dîner,sans DESCENDANCE. MIGUEL même prendre part à la vie du pub. Une CARABINE À L’ÉPAULE fois n’est pas coutume… Personne ne ATTEND L'AUTORISATION l’ignore, au Royaume-Uni, le pub repréDE GILL… LE MÊME GILL sente une institution où se renforce la coENVOIE UN NUAGE DE TALC hésion nationale.Des gens de toutes condiPOUR DÉCELER LE SENS tions sociales et de tous âges s’y retrouvent DU VENT. AU FOND, LORS pour le thé ou pour une bière,surtout pour D’UNE CHASSE AU PIGEON, une bière… Parfois le soir,le Keith Richard MATHIEU ÉMERGE du coin souhaite vous faire partager ses taDU COLZA ET FAIT OFFICE lents musicaux de quelques accords de sa DE RETRIEVER AUX DEUX Gibson.Le mardi,c’est jour du quiz,quand, COMPLICES. À DROITE, sous l’arbitrage de Jerry et sous l’œil amusé UNE CHEVRETTE AU POIL des chiens indispensables compagnons, les HIRSUTE DU FAIT DE LA MUE équipes s’affrontent autour de la cheminée DE PRINTEMPS. dans l’espoir d’empocher le jackpot. Dans la franche bonne humeur,tout se passe dans un décor semblet-il inspiré par Dickens et exécuté par Aldin. À la cimaise, une litho du « Winner » nous montre un cavalier en leggings bedonnantetsatisfait,auminimumquadragénaire,vainqueur de la « course au clocher » sans en vouloir à son chien de franchir avant lui le poteau. Chaque jour de chasse est rythmé de manière identique, le levé a lieu une demi-heure avant le soleil.La proximité des territoires permet d’être heureusement rapidement à pied d’œuvre. L’un des quatre guides permanent accompagne alternativement Anibal et Miguel pour une approche matinale d’environ trois heures avant de rejoindre l’auberge pour le traditionnel et roboratif english breakfast. Évidemment, l’approche de l’après-midi plus courte dure toujours moins de deux heures, entre le moment où les animaux quittent leur remise et la nuit noire. Souvent on choisit de terminer la soirée sur un high seat tout au ravissement d’assister à l’endormissement de la nature. Outre la sieste réparatrice et les plaisirs de la table, on n’a pas le temps de s’ennuyer au milieu du jour, et c’est l’occasion de varier les plaisirs.De tirer quelques ramiers, ou des lapins au cul levé. Ou encore de rendre visite à une des écoles de chasse dont les postes sont amoureusement tracés comme s’il s’agissait d’un golf.C’estsansdoutepourcelaquenullepartailleursaumonde on ne tire aussi bien au fusil de chasse. Tel Richard Faulds, créateur de la Owls Lodge Shooting School, à la fois championolympiqueetchampiondumondedeparcoursdechasse. C’est encore l’occasion d’une visite des antiquaires à Salisbury, de se rendre en pèlerinage sur la rivière crayeuse Avon ce chalk stream,sœur de l’Andelle normande ou de laTouques. DANS CHAQUE CHAMP,

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Ici à Netheravon peut-être déroulerez-vous la soie KEITH, DANA ET MIGUEL du moulinet de votre canne à mouche dans le sillage AU MILIEU DES BLEUETS. de Frank Sawyer. Ce garde-pêche autodidacte fut OUTRE LA SIESTE l’un des plus géniaux pêcheurs du XXe siècle.C’est RÉPARATRICE ET LES PLAISIRS lui l’inventeur de la pêche à la mouche en trois di- DE LA TABLE, ON N’A PAS mensions, la fameuse “nymphe” profonde. On le LE TEMPS DE S’ENNUYER voit, si la région n’est pas le paradis des chasseurs AU MILIEU DU JOUR, COMME et des pêcheurs, elle lui ressemble fortement. DE TIRER QUELQUES RAMIERS, Mais pas question pour autant d’oublier Ri- OU DES LAPINS AU CUL LEVÉ. chard Prior, sommité mondiale de la conservation OU ENCORE DE RENDRE du chevreuil en Angleterre… Chaque matin après VISITE À UNE DES ÉCOLES avoir pulvérisé en l’air quelques milligrammes de DE CHASSE DONT LES POSTES talc pour vérifier le vent, c’est le ravissement per- SONT AMOUREUSEMENT manent. En ce tout début du mois de mai,la chasse TRACÉS COMME a fermé depuis longtemps ; pourtant partout les S’IL S’AGISSAIT D’UN GOLF. oiseaux sont légion. Les faisans d’abord, principalement des coqs dont les premiers rayons du soleil irisent l’habit de noce. Plus discrètes à cette saison, on imagine les poules sous le couvert des frondaisons occupées sur leurs nids à transmettre la vie,ou à inculquer la crainte des prédateurs à leurs rejetons. Quant aux perdrix, même le plus petit champ toujours cerclé d’une haie semble être habité par un couple de “rouges”, car par coquetterie anglaise ou pour narguer le renard, malgré la latitude, la perdrix porte ici une redingote aux couleurs des veneurs.Pour elle,l’heure est encore à la frivolité des amours, le temps n’est pas encore venu ou le coq et sa poule se relayeront sur le nid.Le tableau serait incomplet sans remarquer des brigades de lièvres. >>

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Nous poursuivons notre quête de vallon en vallon. Au sommet d’une colline couronnée d’une sapinière,des ramiers provocateurs s’adonnent à leur parade rituelle. Lorsque,après s’être dégourdis les muscles CERTAINS JEUNES MÂLES pour monter au ciel en chandelle,ils redesSONT ENCORE EN VELOURS. cendentenplanantailesécartées,etfontmine UN DAIM EFFECTUE d’ignorerladamnationanglaisedontilsfont SON SAUT DE CABRI l’objet (ils sont en effet chassés toute l’anCARACTÉRISTIQUE. néecarconsidéréscommenuisibles).Aupied ET, EN BAS, ANIBAL AVEC des troncs à l’écorce grise quelques “gaUN JEUNE BROCARD TIRÉ rennes” jouent de leur mimétisme et fixent DANS UNE SAPINIÈRE ET sans crainte des rapaces leurs vitamines au KEITH AVEC SA CHIENNE soleilduprintemps.«Heureuxpaysquiaignoré DANA. “L’APPROCHE EST le remembrement », remarque Mathieu. EfLA PLUS ÉMOUVANTE DES fectivement, à ses kilomètres de haies reFAÇONS DE CHASSER viennentpourunebonnepartlemérite,surLE CHEVREUIL”, ÉCRIVIT tout à ceux qui les entretiennent, de faire MANHÈS D’ANGÉNY. du Hampshire une réserve cynégétique. Alternativement aux côtés de Miguel ou d’Anibal, guidés par Phil,Keith et Dana,Gill ou Paul nous arpentons sans relâche la contrée avec une détermination à l’égal du ravissement permanent du regard. Dissimulés par le dédale des haies vives,nous abandonnons une pâture sous l’œil des brebis à tête noire typique du Hampshire,pour le jaune vif d’un champ de colza en fleur, laissé à son tour pour le vert tendre des céréales en herbe.Parfois sans conviction, un lièvredéguerpitaudernier moment sous nos bottes. D’autres fois, un daim incrédule concède quelques minutes à son breakfast de flocondefleursd’églantine pour nous regarder passer. Un soir guidé par Keith et sonbinômeDana,nousdécouvrirons au beau milieu des bleuets de l’une de ses sylves de chênes rabougris etdehêtres,uncerfsikadaguet.Unerencontreexceptionnelledanslamesureoù jamais aucun sika n’avait été observé dans la région. À rebours, même si Anibal avait d’ores et déjà complété son tableau et Miguel tiré un chevreuil de sélection,les grands trophées demeuraient à la reposée au plus profond des bois. À l’aube de l’ultime et troisième journée d’approche,les“grands six”n’avaient pas failli à leur timidité légendaire hors période de rut. Pourtant ce soir,à peine venons-nous d’être engloutis par la lisière de la grande sapinière qu’un “grand” brocard apparaîtdistinctementdansnosjumelles.Situéàenviron500mètres, il semble statufié. Sans doute la proximité de sa silhouette avec les troncs gris lui permet-elle d’imaginer un indétectable mimétisme à la lisière du coupe-feu.Aussitôt,sans doute pouvons-nousenvisagerunestratégiepourapprocherl’animal.Hélas, nous jouons de malchance.Le nuage blanc de talc expédié

Les médaillés du Hampshire

CE MATIN, NOTRE GUIDE PHIL SEMBLE NE PAS S'ÊTRE LEVÉ D’UN TRÈS BON PIED. AU DÉBUT DU PRINTEMPS,


Cédric Heymans

POUR

NOUS LES VRAIS ... Doublure 100% néoprène (4 mm) Bien être incomparable

par Paul,le guide,se dirige obstinément dans le sens SOUDAIN NOUS AVONS denotreprogression.Noussommesclairementàmau- UNE HALLUCINATION vais vent. Après un interminable contour par la li- LORSQUE APPARAÎT UN LAPIN sière extérieure, nous entamons une délicate pro- EN OR, UN PERSONNAGE gressionensous-bois.Tantbienquemalnoustentons FANTASTIQUE DE LEWIS d’éviter les pièges des branches basses, les craque- CARROLL. FAISANS, PERDRIX ments, les trébuchements, et progressons à pas de ROUGES, LIÈVRES… Sioux selon le déplacement présumé de l’animal À N’EN PAS DOUTER, face au vent. SI CETTE RÉGION N’EST PAS Notre pouls s’accélère avant de percer l’orée où LE PARADIS DES CHASSEURS il y a une petite heure nous avions entraperçu le ET DES PÊCHEURS, brocard.Il est là ! Nous avons envie d’exulter de fé- ELLE LUI RESSEMBLE liciter Paul pour ce qui est dès à présent une ap- FORTEMENT. proche réussie.L’animal est certes loin,précisément à 197 mètres dans mes Geovid,mais Miguel est un tireur chevronné. Carabine sur le trépied, il semble maintenant tombé en catalepsie. Il espère un mouvement de l’animal afin qu’il démarque son contour de la lisière.Alors à 20 h 30, depuis un autre vallon du Hampshire en écho du coup de carabine de Miguel venait de répondre celui d’Anibal. Presque au même moment Saint-Hubert offrait une“médaille d’argent”au premier et une“médaille de bronze”au second.Le général Manhèsd’Angeny,autreimmenseconnaisseurdenotrecervidé,avait bien raison : « l’approche est incontestablement la plus belle et la plus émouvante des façons de chasser le chevreuil ».Mais peut-être ici dans le Hampshire,son goût est-il encore plus délicat. ◆ Nous remercions Mathieu Billard de nous avoir fait découvrir son territoire du Hampshire.BBR Sporting Agency Ltd, Leesway Cottage - Ashford Road ME13 0NX Badlesmere lees - Faversham Tél. :00.33(0)6.69.40.89.40 ou 09.50.73.80.78. Sur Internet :www.bbr-sporting.com Email :contact@bbr-sporting.com

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Le Hampshire est le repaire de la grandeur anglaise et de la pĂŞche Ă la mouche moderne. Un dĂŠpaysement total.


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Hampshire

Berceau du sportsman

par Alain de l’Hermite

PHOTOS : PHOTO12.COM/ALAMY - IMAGESTATE LEEMAGE

B

eaucoup d’“anciens jeunes” Français ont le souvenir des grandes vacances studieuses en Angleterre. Là-bas, des parents bienveillants envoyaientleursrejetonss’imprégnerdelalangue de Shakespeare.Alors nous passions des heures dansdessortesdecagesappeléespompeusement “laboratoire de langue”.Si nous n’avons pas retenu le prétérit, nous avions fixé inconsciemment un rendez-vous secret avec la campagne duHampshire,avectoutessescollinesverdoyantes à perte de vue,couronnées de haies et sillonnées des veines claires des rivières à truites farios… Pour nous,cette campagne symbolisait la chasse à l’anglaise, ne serait-ce qu’avec tous ces faisans naturels si rarement entraperçus chez nous… Et cette fois, personne ne pourrait nous interdire de choisir nos lieux de pèlerinage au paradis des pêcheurs et des chasseurs à la fois. Lepointlepluséloignédenospérégrinations du Hampshire ne se trouve jamais plus éloigné dedeuxheuresdevoituredelagaredeSaint-Pancras à Londres. S’il est une chose à ne manquer sous aucun prétexte c’est bien la visite de l’une de ces rivières crayeuses, qu’elles se nomment Itchen, Test, Avon… Les chalk streams anglais font l’objet d’un authentique culte. Iciestnéelapêcheàlamouchemoderne,particulièrement la pêche à la nymphe. S’il ne fallait retenir qu’un seul nom de pêcheur, c’est celui de Frank Sawyer qui émerge spontanément. Il est le créateur de la mouche la plus célèbre au monde la Pheasant Tail. Dans son livre Pris sur le vif, le grand pêcheur Charles Ritz raconte sa À DROITE, DANS LA TRÈS JOLIE VILLE DE SALISBURY. PAGE DE GAUCHE, LA CÉLÈBRE CATHÉDRALE DE WINCHESTER, DANSE TRADITIONNELLE À SALISBURY ET DE TRÈS BELLES SCÈNES DE PÊCHE À LA MOUCHE SUR LA RIVIÈRE TEST. S’IL EST BIEN UNE CHOSE À NE PAS MANQUER, C’EST LA VISITE DE L’UNE DES RIVIÈRES CRAYEUSES. LES “CHALK STREAMS” ANGLAIS FONT L’OBJET D’UN VÉRITABLE CULTE.

rencontre avec Sawyer.« Le 10 juillet 1952,j’arrive à Netheravon,sur l’Avon [chalk stream près de Salisbury] pour voir pêcher Frank Sawyer.[…] Soudain,la pointe de sa canne s’élève à peine,mouvement immédiatement suivi d’un ferrage délicat et c’est la touche.Bien entendu,je n’y ai rien compris… » Charles Ritz venait de raconter pour la première fois en français la technique qui allait révolutionner la pêche sportive des ombres et des truites. Passionné d’entomologie, Sawyer garde-pêche autodidacte alors âgé de 46 ans avait mis vingt-sept ans à élaborer sa technique. Désormais grâce à lui, dès l’instant où l’on découvre un poisson en activité sous l’eau (la plupartdescas),onpeutespérerlecapturer.Avant lui, on devait attendre un gobage en surface, et ensuite présenter une mouche“sèche”,pour espérer la prise. À partir de la technique Frank Sawyer découlent d’autres techniques subaquatiques,elles permettent de pêcher avec une canne à mouche tout au long de la saison.Toutefois en ajoutant une troisième dimension à la dérive du leurre, c’est-à-dire l’immersion, la “nymphe” nécessite un sérieux apprentissage auprès d’un professeur compétent.En avril 1980,les cendres de Sawyer furent dispersées dans le Avon au nord de son village de Netheravon.Là un simple banc anonyme fait office de mémorial. Non loin un autre monument se reflète dans leAvon,c’estlacathédraledeSalisbury.Construite aumilieuduXIIIe siècleenseulementtrente-huit ans,elle possède la flèche la plus haute d’Angleterre qui domine de 125 mètres la ville médié-


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Hampshire Berceau du sportsman

L’HISTOIRE IMPRÈGNE LA PIERRE

LES MONUMENTS MÉGALITHIQUES DE STONEHENGE PRÈS WINCHESTER, LA FIERTÉ DU HAMPSHIRE HISTORIQUE À TELLE ENSEIGNE QUE ROME EN PERSONNE LUI RENDRAIT CENT ANS D’ÂGE. DE SALISBURY ET UNE VUE DE LA VILLE DE

vale.LeMatron’sBuilding,flamboyantsbâtiments en brique entourant la cathédrale, date de 1682 afin de loger les“veuves du clergé”(sic).Au fil de l’agréable promenade dans les rues nommées des métiers d’autrefois, on tombe sur l’étrange pub Haunch of Venison. Ici, est conservé un étrange reliquaire du XVIIIe siècle,la main tranchée d’un tricheur et les cartes qu’elle contient ! Si l’on pêche en“trois dimensions”dans le Hampshire on tire également en trois dimensions. Là réside l’un des secrets du tir au fusil de chasse. De quoi s’agit-il ? Depuis le XIXe siècle et les premiers shooting ground situés aux environs de Londres, les Anglais ont cherché à recréer le plus fidèlement possible les trajectoires du gibier. Pour se convaincre des bienfaits de l’entraînement anglais,il faut se rendre chez l’élégant Richard Faulds àl’OwlsLodgeShootingSchoolàcôtéd’Andover.Followtrough, c’est-à-dire tir traversé ou maintained lead, tir accompagné,

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Comment y aller ? Air France (www.airfrance.fr) En train par l’Eurostar (www.eurostar.com), depuis Paris-gare du Nord, Bruxelles ou Lille. Depuis Paris, il faut compter environ 2 h 15 jusqu’à la gare de Saint-Pancras. (Attention, il est impossible de transporter ses armes par l’Eurostar.) Gares ou aéroports, toutes les compagnies de location de voitures y sont présentes. On peut aussi effectuer toutes les 35 minutes la traversée en voiture sur train en 30 minutes de Calais à Folkestone par l’Eurotunnel

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peut-être aurez-vous alors la chance de percer l’un des secrets de cet éclectique tireur. Voici Winchester, la fierté du Hampshire historique à telle enseigne que Rome en personne lui rendrait cent ans d’âge. Elle porte le nom d’une carabine, comme si la chasse et la pêche sont dans leurs chairs liées au Hampshire. En 511, elle devint capitale du Wessex, avant de débuter son histoire chrétienne en 635.On remarque d’abord la cathédrale, gigantesque, elleestlepluslongbâtimentgothiqueaumonde avec ses 170 mètres. Commencée en 1079 elle sera achevée en 1404. Guillaume Rufus le fils et successeur de Guillaume le Conquérant est enterré ici. Il fut transpercé par une flèche au coursd’unepartiedechassedans la New Forest. Cette célèbre réserve naturelle connuepoursesponeyssauvages estcommesonnomnel’indique pas, la plus ancienne forêt de chasse royale.Bien avant la conquête normande.Frappé de malédiction Guillaume de Normandie perdra ici deux fils et Richard un petit-fils. Un vitrail de la cathédrale représente Isaac Walton(1593-1683)lisant,peutêtreassisprèsdel’Itchen,sonmatériel de pêche à ses côtés.Avant d’être enterré ici, il fut l’auteur en 1653 deThe Compleat Angler,une ode à la nature sous prétexte de pêche, de chasse et de fauconnerie.Autre mythe, arthurien cette fois, dans le Great Hall, vestige du château, on découvre à la cimaise, une réplique datée de 1235 de la Table ronde. À l’ombre du château et de la cathédrale, dans la plus ancienne public school du royaume grandit la relève de l’Angleterre éternelle. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’onapourdevise :«MannersMakythman»,soit“L’homme n’est rien sans l’éducation”. Le Hampshire n’a pas trahi nos rêves d’adolescent.Au contraire. ◆

(www.eurotunnel.com), le tarif ne tient pas compte du nombre de passagers dans la voiture. Quelles formalités ? Pour les ressortissants européens, un simple passeport en cours de validité ou une carte d’identité est demandé. Le permis de conduire français est valide en Angleterre. Quelle monnaie ? Une livre sterling s’achète environ 1,20 euro (un euro = 0,85 livre) Le change est à l’heure actuelle très favorable aux Français. La plupart des commerces acceptent

Jours de C HASSE ◆

HIVER 2010

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Aventure ◆

Les élans

de la

Bull River reportage et photos Guillaume Beau de Loménie

C’EST AU CŒUR DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE, DANS DES PAYSAGES

ROBBINS GEORGES/SUNSET

À LA

FENIMORE COOPER

QUE SE CACHENT LES GRANDS MOOSES.

UNE TRAQUE CAPTIVANTE.



Les élans de la Bull River

◆ L

’énorme 4x4 fonce dans la nuit sur une route de terre et de cailloux qui serpente le long du ruban sombre de la Bull River. À travers l’obscure muraille des forêts de mélèzes et d’épicéas qui bordent la piste, une lune à son apogée, plaque sur les eaux glacées son disque blême. Son reflet nous suit en clignotant et en tressautant à travers le rideau serré des arbres, comme une image sur l’écran d’un film des frères Lumières… Tous les cinq cents mètres, la voix tranquille de Lisa Cocciolo énonce à la radio de bord le nombre à deux chiffres qu’elle lit d’un rapide coup d’œil sur un petit panneau métallique planté dans le remblai.Parfois,assourdie, une voix d’homme répond et renvoi à son tour à un autre nombre.Ces chiffres désignent en réalité des numéros de parcelle de forêts, et nous allons vite comprendre leur intérêt : ils signalent notre position au cas où nous ferions de mauvaises rencontres… Quelques instants plus tard en effet, au détour d’un des virages incessants que nous enchaînons sans ralentir, ou presque, un monstre de fer et de lumière, hérissé d’antennes et de phares, juché sur d’énormes pneumatiquescrantés,surgit.Ilrelègued’uncoupnotre 4x4 au rang de jouet pour enfant.Déjà garé sur le bascôté, pour mieux nous laisser filer si la route ne permet pas que nous nous croisions,ou bien encore avançant à toute petite vitesse prudente, il traîne derrière lui un chargement prodigieux. Empilés, bardés de chaînes épaisses comme des bras de bûcherons, boas d’acier qui se lovent autour des troncs terrassés,maintenus par les dents de l’énorme mâchoire de métal qui, tout à l’heure, les a jetés sur l’immense remorque, les arbres s’acheminent vers les scieries de la vallée, et vers une deuxième vie… Le monstre que nous dépassons maintenant laisse derrière lui une odeur de gasoil mal brûlé. S’y mêlent des effluvesdeboisetderésinefraîchequisourdlentementdesbilles meurtries comme un sang qui se fige, inexorablement… Nous croisons encore une ou deux masses sombres qui nous

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toisent en tanguant et ahanant sous la charge. Lisa continue un temps d’annoncer les nombres qui défilent dans la nuit. Mais à l’autre bout,le silence s’est fait.La route s’étire maintenant presque droite parfois. Notre véhicule s’y enfonce plus vite encore nous semble-t-il. Il fait jaillir sous ses roues des gerbes de pierrailles mêlées d’eau lorsque les nids de

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LA BULL RIVER SERPENTE AU CŒUR DE LA “TRANCHÉE DES ROCHEUSES”, L’IMPORTANCE DE CETTE DERNIÈRE FERAIT D’ELLE L’UNE DES RARES FORMATIONS GÉOLOGIQUES TERRESTRES VISIBLES

ALASKA

(ÉTATS-UNIS)

ColombieBritannique

CANADA

LUNE. ICI, EN PLEINE FORÊT, EST ÉTABLI NOTRE CAMP DE BASE. DEPUIS LA

quinousemmèneverssonmari, Vince, et le lodge de chasse qui Bull River Fernie Cranbrook est un des apanages de la jeune QUÉBEC et néanmoins dynamique société de chasse qu’il anime. Vancouver En longeant ce soir la Bull River,nous pénétrons au cœur du comté de l’East Kootenay.Il est WASHINGTON Québec IDAHO situé lui-même au milieu de MONTANA 0 200 400 l’unedesplusimportantesfailles Km ÉTATS-UNIS de l’immense chaîne des Rocheuses qui prend naissance au Nouveau-Mexique, au sud des États-Unis, et qui poule se font trop rapprochés pour être tous PAGE DE GAUCHE, s’étire sur plus de quatre mille huit cents kiloévités.De part et d’autre du chemin de terre, KEVIN, LE CHASSEUR mètres,jusqu’au nord de la Colombie-Britannique, la forêt paraît se resserrer soudain, et l’obsCALIFORNIEN ; LA au Canada.Cette faille,la Rocky Mountain Trench, curitélarendreplusimpénétrableetplusmys“RIVIÈRE DU TAUREAU” ; ou “Tranchée des Rocheuses”, dont l’importance térieuse encore. ET UNE CARABINE ferait d’elle l’une des rares formations géologiques Nous abordons enfin l’univers de l’élan, DANS SON ÉTUI DE CUIR terrestres visibles depuis la Lune, prend naissance ou encore de l’orignal en vertu de l’appellaÀ PORTÉE DE MAIN. à la frontière entre les États-Unis et le Canada et tion québécoise,voire du moose pour les AnCI-DESSUS, NATHAN, s’étire vers le Nord,sur près de mille six cents kiloglo-Saxons, mais que les scientifiques s’acNOTRE GUIDE. EN mètres, jusqu’à l’extrême sud de la province canacordent tous à baptiser Alces alces.Et même AMÉRIQUE DU NORD, LA dienne du Yukon.La Bull River prend sa source au Alces alces shirasi, pour celui qui nous intéCHASSE EST UNE AFFAIRE cœur de cette faille. Elle file ensuite en dévalant la resse aujourd’hui, et que nous sommes veENTRE LE CHASSEUR ET pente des Rocheuses sur près de cent quatre-vingts nus traquer en Colombie-Britannique.Alces SON GUIDE. ET C’EST kilomètres jusqu’à la vallée, où elle se jette dans la alces shirasi occupe en effet une vaste porTRÈS BIEN AINSI… Kootenay River, à l’est de la ville de Cranbrook. tion du territoire de cette province, située à l’extrémité sud-ouest du Canada, et que nous avions décou- Voiedepénétrationavantqued’êtredecommunication,laBull verte il y a deux ans déjà au cours d’une fort belle chasse à la River à l’instar de nombre des rivières qui serpentent au chèvre des Rocheuses (Jours de Chasse n °34), la célèbre cœur des Rocheuses a servi de main courante à bien des exgoat. Son aire de répartition s’étend au-delà de la frontière plorateursquisesontenfoncésaucœurdelaformidablechaîne. CesontlesnavigationsdeJamesCookdanslesannées1770, avec les États-Unis, du Montana jusqu’en Idaho en passant par le mythique Wyoming, et le non moins fameux parc du puis de George Vancouver (qui donnera son nom à la capitale Yellowstone,dont nous avons conté l’histoire dans ces mêmes de la province) en 1792 le long des côtes de la future procolonnes (Jours de Chasse n °36). C’est ainsi que nous nous vince,qui vont établir les bases de la domination britannique retrouvons à nouveau ce soir, en compagnie de Lisa, qui pi- sur cette partie de l’Amérique du Nord. À leur suite, les prelote avec toujours autant de dextérité, de bonne humeur, et miers trappeurs commencent de prospecter de plus en plus avec l’aisance d’un champion de rallye, l’énorme véhicule profondément à l’intérieur des terres. Des comptoirs s’étaZone de chasse

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blissent, jouant un rôle déterminant dans le développement de ces nouveaux territoires,contribuant dans le même temps à renforcer la prédominance britannique. Avec la découverte de l’or,les prospecteurs investissent la région.Au début des années 1860,les premières exploitations minières se créent le long des principaux cours d’eau.La Bull River entre dans la légende.C’est aussi à cette époque qu’elle change de nom.Elle est en effet connue jusque-là sous le nom de Bad River “la mauvaise rivière” ou, par extension,“la rivièredifficile”,voire“larivièredangereuse”.L’originedecenom reste méconnue mais provient sans doute de la traduction ou de la simple transcription phonétique du nom que lui donnent les Indiens Ktunaxa qui peuplent cette région.En 1866, à la suite d’une erreur de la part d’un prospecteur chargé d’en reconnaître le cours, et d’en rédiger le compte rendu, elle devient… la Bull River,“la rivière du taureau”… Au fil des décennies, l’arrivée d’immigrants de plus en plus nombreux accélère le développement des villes et la demande en matériaux de construction.Le premier d’entre eux

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est le bois.Et il existe à profusion.Les exploitations se mettent en place le long des rivières qui offrent le moyen le plus rapide et le plus simple d’acheminer les billes au plus près des vallées, et des scieries, grâce au flottage. La rivière du taureau est de celles-là. Tout le long de ses rives et des nombreux affluents qui l’alimentent,lescampementsdebûcheronsnaissentetprospèrent.Aujourd’hui,ils ont disparu et les hommes qui continuent d’extraire l’incontournable matériau qui est encore l’élément prépondérant de tant de maisons d’Amérique du Nord rentrent chez eux dans la vallée tous les soirs. Mais les camions et les hommes qui les mènent et que nous avons croisés tout à l’heure participent de cette légende de la Bull River..Ils en sont en tous les cas le prolongement moderne… Bientôt nous reconnaissons le gué franchi pour la première fois il y a deux ans.Tandis que notre 4x4 tangue sur les galets qui tapissent le fond de la rivière, nous apercevons sur l’autre rive,à travers le rideau serré des arbres,les lumières du camp annonciatrices d’un dîner que nous attendons presque avec impatience. Dans le vaste chalet de bois, nous retrouvons avec plaisir Vince, dont le rire communicatif résonne déjà, et qu’entoure son équipe de guides. Ce sont pour nombre d’entre eux des natifs de la vallée ou des régions avoisinantes. Certains sont de fameux gaillards dont la taille et les épaules de débardeurs évoquent un aïeul qu’il n’est pas difficile d’imaginer, cognée en mains, ou à l’une des extrémités de ces immenses scies maniées par deux hommes, et seules à pouvoir en ces temps héroïquesveniràboutd’arbresquenulletronçonneusenemettait alors en péril. Nous faisons également la connaissance des chasseurs venus traquer goat ou moose.Kevin,que nous allons suivre les prochains jours,est un Californien bon teint,taillé sur le modèle de nos guides. Mais la barbe blonde qui encadre son visage bon enfant, un prénom aux consonances celtiques et un

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Fergus

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Le coup du roi !

Le plus important quand je tire un oiseau au dessus de ma tête, c’est que la veste reste en place sur mon buste. Et en plus ma Fergus, en vrai tweed d’Ecosse, est étanche, respirante, stretch, belle et élégante. N’est il pas ?

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nom de famille en“Mac”renvoient plus certainement aux collines du Donegal ou du Wicklow de la verte Irlande, qu’à la faune cosmopolite des rues de Los Angeles… Bientôt, une cabane en bois, où ronfle un poêle chargé jusqu’à la gueule de bûches odorantes de mélèze, à moins que ce ne soit d’épicéa, nous accueille pour cette première nuit au cœur des Rocheuses. Le lendemain, nous sommes “sur le pont” aux petites heures du jour. Le froid est vif et le crachin de la veille s’est figé partout en une fine pellicule de givre qui luit doucement sous les derniers rayons de lune. Le copieux petit déjeuner préNATHAN INSTALLE paré par Lisa est une formalité –plus encore,une nécesÀ NOTRE GRANDE SURPRISE sité–àlaquellenulnesauraitsongericiàsedérober.Toutes UNE “FORME” D’ÉLAN les énergies sont bonnes à prendre pour affronter les FEMELLE POUR TENTER Rocheuses et les forêts qui bordent les rives de la Bull D’ATTIRER UN GRAND MÂLE. River. Dans la nuit encore profonde, chacun s’active à PAGE DE GAUCHE, PLAGE préparer le départ.Les chasseurs ne sont pas les derniers DE GALETS QUI BORDE à s’affairer autour des puissants et sûrs chevaux qui vont LA BULL RIVER bientôt les emporter, sans faiblir jamais, sur les pentes OÙ LES MOOSES les plus escarpées et les chemins les plus étroits. SE TIENNENT SOUVENT. C’est en effet une particularité bien américaine, et sans NOS CHEVAUX AUX PIEDS doute l’un des attraits de la chasse au Nouveau Monde SÛRS PROGRESSENT SUR DES que cette implication totale du chasseur, non seulement SENTIERS ÉTROITS. dans le déroulement de sa chasse,ce qui est,convenonsen, la moindre des choses, mais encore dans nombre des aspects desapréparation.Eneffet,àreboursdelaplupartdesgrandeschasses africaines, et plus encore des grandes chasses de montagne d’Asie centrale,nul déploiement ici d’un aréopage de porteurs de bidons, de sacs,de carabines,de gardiens de chevaux,de premier guide,de deuxième guide… Bien que tout aussi “technique” et compliquée, difficile sur le plan physique, se déroulant souvent dans des zones reculées et isolées, la chasse en Amérique du Nord est une affaire entre le guide et son chasseur. Et c’est tout. Aussi, ici plus qu’ailleurs sans doute s’agissant de chasse de montagne, la modestie et l’humilité restent la règle. Au moment de mettre ses pas dans ceux de son guide,ne jamais oublier que si la montagne est belle, elle sait se montrer cruelle… et fait payer le

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Les élans de la Bull River

prix fort aux vantards et aux braEN COLOMBIEvaches… Les équipes se forment BRITANNIQUE, enfin, et les groupes se mettent en route vers les zones de chasse qui À PIED OU leur sont attribuées. Les chasseurs qui vont traquer la chèvre des RoÀ CHEVAL, cheusess’éloignentàchevaldansles premiers rayons du soleil. Ils emLA PERSÉVÉRANCE portentlematérielnécessaireàdeux ou trois jours de“camp volant”qui SEULE RÉCOMPENSE seulsleurpermettrontd’approcher au plus près des zones de chasse et LA TRAQUE ces superbes animaux qui hantent lessommetsdéchiquetésquiémerD’UN GIBIER Ô gent lentement de la nuit. De notre côté, nous embarCOMBIEN NATUREL. quonsencompagniedeKevinetde Nathan, notre guide, dans un 4x4 qui doit nous emmener à une vingtaine de kilomètres en de mètres sur le sol encore gelé, nous parvenons à une vaste amont de la Bull River.Tout au long de notre itinéraire, nous clairière dont l’orée présente de nombreuses traces d’élan ne cessons jamais d’observer les berges de la rivière ou encore profondément enfoncées dans la boue figée par le froid.Il y a le contrefort des montagnes où les coupes de bois laissent ici là un large éventail de tailles et de“fraîcheurs”,mais certaines et là de vastes espaces déserts.Outre les élans,ces derniers at- d’entre elles attestent indéniablement d’un passage récent. tirent les cerfs mulets (Odocoileus hemionus) qui apprécient À notre grande surprise,nous apercevons notre guide qui ces“clairs”où un soleil même timide leur permet de se sécher s’est éloigné de quelques dizaines de mètres extraire de son après les brouillards de la nuit,tout en se rassasiant des pousses sac à dos une sorte de grand tissu dans des tons de gris et de qui reprennent lentement possession du terrain après la dis- bleutéquenouspeinonsàidentifier.Maisenquelquesinstants, parition des grands arbres.Nous parvenons pourtant à desti- notre surprise est à son comble. Le“tissu”n’est autre qu’une nation sans que rien ne vienne récompenser notre vigilance. “forme” d’élan femelle, presque grandeur nature, que NaPassé un nouveau gué, nous laissons notre véhicule dans than fixe sur deux tiges télescopiques et qu’il plante non sans le sous-bois à proximité d’un deuxième camp de dimensions mal dans la tourbe durcie… En quelques pas,il est à nouveau plus modestes que celui que nous venons de quitter. Non à nos côtés et nous enjoint de nous dissimuler sous les fronloin, dans un coral de rondins, s’ébattent une demi-douzaine daisons.Mettant ses mains en porte-voix,Nathan lance deux de ces chevaux aux allures de chevaux de trait, le pied fort et ou trois appels nasillards,imitant à la perfection celui de la fela croupe solide.Mais l’heure n’est pas encore pour nous aux melle. Nous retenons notre souffle, scrutant avec attention la sports équestres. Sur un signe de tête de Nathan, nous nous clairière devant nous et les lisières qui nous font face. Notre enfonçons à sa suite dans la forêt. Après quelques centaines attente est vaine, et soit qu’il ait quitté la zone, soit qu’il ne

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Vendôme

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Le soleil se lève,

J’enfile mes Vendôme. Doublure épaisse en laine et membrane imperrespirante. Je suis au chaud et bien au sec. Noblesse du cuir, patte de serrage. Encore une fois avec Club Interchasse je suis comblé.

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soit pas dupe de nos tentatives de séduction, le grand mâle qui a laissé ses empreintes dans le sol autour de nous reste invisible. Nous nous remettons en route non sans soulagement car en cette heure encore très matinale le froid est vif et le soleil toujours bas ne parvient pas à nous réchauffer. Nous ne tardons pas à longer la Bull River sur une sente étroite qui se perd souvent sous un tapis d’une mousse épaisse d’un vert cru qui recouvre presque partout le sol de la forêt. Celle-ci est très belle, et ressemble ici à l’idée que nous nous faisons d’une forêt de contes de fées,ou de légendes germaniques… Les tenues bariolées PAGE DE GAUCHE, que nous arborons se confondent à merveille avec le LES CHEVAUX SONT troncdesarbresoudeleursbassesbrancheschargéesd’une DE PRÉCIEUX AUXILIAIRES ; sorte de mousse ou de lichen qui renforce encore le caNATHAN APPELANT ractère mystérieux et magique de l’endroit. Nous quitL’ÉLAN ; ET NOTRE GUIDE tonsparfoislecouvertpourprogressersurd’étroitesplages MONTRANT DES TRACES de galets que bordent des bosquets d’aulnes dans lesD’OURS BIEN VISIBLES quels le grand cervidé que nous traquons aime à se tenir. SUR LE TRONC D’UN SAPIN. Nathan fait résonner l’appel que nous avons entendu CI-DESSUS, NOUS NOUS tout à l’heure.En vain.À notre satisfaction,nous faisons REMETTONS EN MARCHE halte au bord de l’eau. Cette première matinée est bien AVEC SOULAGEMENT DANS entamée, et si l’élan se dérobe, nous ne doutons ni de sa LE FROID présence, ni du succès de notre entreprise. Ses traces DES PREMIÈRES HEURES. sont nombreuses, auxquelles se mêlent celles de cerfs à queue blanche et de cerfs mulets, et, en maintes occasions, celles de grizzly ou d’ours noir.Mais la Colombie-Britannique n’est pas l’Afrique. Et la chasse en forêt ou en montagne ne souffre pas les grandes concentrations de gibier des plaines de l’Est africain… La persévérancerécompenseseulesurcesterritoiresimmenseslatraque d’un gibier ô combien naturel… Nous entamons le chemin du retour vers le camp. Cette foisci nous quittons les berges de la rivière et nous nous enfonçons plusprofondémentdanslaforêt.Ellesefaitencoreplusmystérieuse. Plus difficile aussi.Les troncs abattus forment un enchevêtrement inextricable qu’il faut enjamber parfois sur des centaines de mètres.Nous sommes trempés bientôt,en dépit de la température hivernale, sous nos tenues de chasse. Nous n’avons que le temps d’une courte restauration, parvenus au camp, avant de poursuivre

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Les élans de la Bull River

notre quête. L’heure a sonné pour nous de faire appel à ces précieux auxiliaires que sont ici les chevaux, et nous ne tardons pas à seller ceux que nous n’avions fait qu’apercevoir ce matin. Enfin, nous nous mettons en route. Nul besoin d’être un cavalier émérite pour cet exercice. Nos montures sont à leur affaire… Nous quittons le plat relatif des berges de la Bull River pour les contreforts des montagnes alentour. Nous cheminons bientôt sur de minuscules chemins qui bordent de profonds ravins où la vue se perd dans la pénombre et l’entrelacs des arbres.Après deux heures de cette lente chevauchée, nous faisons halte. Une fois nos chevaux attachés dont les corps ruisselant dégagent de lentes et minces volutes de fumée, nous poursuivons à pied. Nous parvenons à un promontoire rocheux qui domine l’étroite vallée que nous venons de quitter. Pour la première fois aujourd’hui, nous sommes vraiment au grand jour,et nous apprécions à sa juste mesurelalumière,etlachaleurtouterelativedusoleilquiinonde encore,en cette heure avancée de l’après-midi,les montagnes qui nous entourent et notre mirador naturel. Notre position domine une étroite clairière,à quelques dizaines de mètres en contrebas, au milieu de laquelle jaillit une source silencieuse

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dont les eaux, qui s’étalent alentour, forment un tout petit étang que recouvre déjà une mince pellicule de glace. Le pourtour de l’étang est tapissé de centaines de traces d’élan… Nous patrouillons d’abord les environs immédiats de notre promontoire, jumelant sans cesse le flanc des montagnes toutes proches maintenant. Puis nous nous installons au pied de jeunes sapins épars et portons toute notre attention sur la mare en contrebas. À nouveau Nathan lance son appel qui rebondit sur le flanc des montagnes… mais nos espoirs sont à nouveau déçus. L’ombre recouvre maintenant les pics et envahit notre position. Il est temps de faire demi-tour. La nuit nous rattrape et nous chevauchons bientôt dans la plus profonde obscurité. C’est une occasion supplémentaire pour nous d’apprécier les extraordinaires qualités de nos chevaux que rien ne paraît devoir arrêter, et surtout pas l’absence de lumière. Il est neuf heuresdusoirlorsquenousparvenonsaucamp.Noussommes affamés et fourbus, mais enthousiasmés. Cette chasse est belle, harassante parfois, mais le contact avec cette nature si extraordinaire, si préservée, justifie tous les efforts. Les trois jours suivants se déroulent à peu de chose près à l’identique. Nous alternons les longues marches et les chevauchées.Nous retournons par deux fois à notre promontoire et expérimentons de nouveaux sites d’observations.À la moitié du quatrième jour,notre guide décide de lancer une longue reconnaissance à cheval jusqu’à un affluent de la Bull River, en amont du camp secondaire où nous avons maintenant nos habitudes.Avalésnotrerapidedéjeunerdesandwichs,noussellons nos montures. Nous franchissons le mince ruisseau qui borde le camp, mais le cheval de Nathan qui ouvre la marche est nerveux et renâcle. Il faut toute l’autorité de son cavalier pour lui faire passer le mince filet d’eau.À peine celui-ci franchi, le cheval fait une embardée et se bloque, frémissant, les oreilles dressées et soufflant de tous ses nasaux… À quelques mètres devant nous, un grizzly déboule du couvert, se fige au milieu du chemin, puis fait demi-tour et disparaît avec toute

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Rex néo

l’étonnante vitesse dont sont capables les grands plantigrades dans le sous-bois. Nous sommes saisis, mais ravis de cette vision, pour fugitive qu’elle fût,et de cette rencontre à quelques mètres à peine de la cabane qui a abrité tout à l’heure notre pique-nique. Nous nous remettons en route. Le paysage qui s’offre à nous est superbe. Enfin nous quittons la Bull River et nous nous enfonçons à nouveau dans les bois. Nous chevauchons ainsi depuis peu lorsque, à nouveau, nous nous engageons sur un étroit sentier qui surplombe, sur notre droite, un talweg dans le fond duquel nous devinons une clairière.Les chevaux se suivent à quelques mètres les uns des autres. Kevin, qui vient tout naturelLE MOOSE DE LA BULL lement en deuxième position, se dresse soudain sur ces RIVER… PAS DE GAUCHE, étriers et scrute intensément le talweg. Puis il se penche NOS TENUES “BARIOLÉES” sur l’encolure de son cheval qu’il immobilise ce faisant. SE CONFONDENT Il se redresse enfin et,sans un mot,mais les yeux exorbiÀ MERVEILLE AVEC LA tés, il tend frénétiquement le doigt vers quelque chose VÉGÉTATION. AU MILIEU, que nous ne pouvons voir.Puis,écartant les deux mains, KEVIN, UN GENOU À et nous regardant tour à tour,il murmure « Huge ! Huge ! » TERRE, SCRUTE LE TALWEG (“Énorme !“Énorme !”)… EN CONTREBAS. ET, En un instant, nous mettons pieds à terre. Nous reL’ÉLAN IGNORANT joignons Kevin en quelques pas. Le grand garçon symDU PÉRIL. LA BALLE VA LE pathique et enthousiaste a déjà décroché de sa selle où CUEILLIR DANS UN FRACAS elle pend dans un étui,sa carabine.Il a un genou à terre, QUE SEMBLE DÉCUPLER attendant le verdict de son guide… Nous sommes derLA FORÊT DENSE. rière lui à notre tour, et nous découvrons enfin le grand moose débonnaire. Nathan, d’une brève tape sur l’épaule, donne à son chasseur la permission qu’il attend. Là-bas, le moose avance lentement, ignorant du péril… La balle le cueille dans un fracas que semble décupler la forêt dense. Les chevaux s’ébrouent et tirent sur les rênes que nous avons saisies à la volée, une gelinotte affolée s’élance en piaillant dans un éclair blanc et gris… Mais le grand moose de la Bull River, lui, ne l’entend plus… ◆

Jours de C HASSE ◆

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Le froid arrive,

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Reportage ◆

À la poursuite

diables rouges des

reportage et photos par Alain de l’Hermite

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CHASSER DES PERDRIX ROUGES NATURELLES N’A RIEN D’UNE IMAGE QUI APPARTIENT AU PASSÉ.

TÉMOIN,

CE TERRITOIRE DU

GARD, QUI A

TOUT FAIT POUR QU’IL EN SOIT AINSI.

FASCINANT TOUT AUTANT QU’IMPRESSIONNANT.

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À la poursuite des

diables rouges

V

oyager c’est vérifier ses rêves, a-toncoutumededire.Quelcynégètenes’est jamais évadé un instant au seul nom de Sud, songeant à ses lumières, ses chaleurs implacables et ses senteurs qui le sonttoutautant,oùsurgissenttelsdesfantômes Giono,Daudet et Pagnol.Car que ressentir d’autre quand inexorablement le panorama qui se dresse devant nous, rappelle un paysage du Midi entrevu sur une toile dans notre enfance.« Une peintureaucouteau»,m’avaitalorsprécisémon père sans que je puisse en saisir la signification. Sans doute le peintre n’avait-il pas UN DES DEUX GARDES trouvé meilleure techASSERMENTÉS, nique pour immortaET JACQUES, liser, du modelé de sa AVEC SES DEUX spatule,la lumière uniSETTERS, que du Gard où nous LITO ET CHUKY. baignons. UNE PASSION Depuis l’horizon VISCÉRALE POUR LA CHASSE AU « Haris ! », dans le projusqu’à nous, chaque CHIEN D’ARRÊT, PARTICULIÈREMENT longement de nos rêves, élémentdelanatureoù la voix d’un ogre sans CELLE À LA BÉCASSE. se posent nos yeux dedoute lui aussi surgit de vient la source d’un ravissement per- notre enfance nous fait sursauter. Simanent. Au sommet d’une éminence,le multanément “un rouge” émet un clafuseau aiguisé d’un cyprès semble par- quement brutal et unique de ses ailes au tir à l’assaut de l’azur, aussitôt rassuré décollage.Quellepuissanceetquelsouffle, au contact de la tête ronde des chênes au point de croire une seconde à une verts de la garrigue. Comme en Italie, bartavelle ! En prononçant le nom de les murs ocre de quelques maisons aux son épagneul,le coup de“gueule”de Milargesouverturesremplacentlesoleilsous chel est sans ambiguïté : son cher Haris une pluie d’octobre. Sous nos pas, ex- venait de“taper”dans une perdrix rouge hale de la terre fraîchement mouillée un sans avoir eu le temps d’esquisser arôme caractéristique mêlé d’herbes de l’ébauche d’un arrêt pour préveProvence. Nous ne résistons pas à goû- nir son maître.D’ailleurs avaitter un raisin légèrement madérisé,gorgé il détecté la moindre émanade sucre et récemment oublié des ven- tion ? Sans doute,une affaire dangeurs. Après quelques arpents de de vent capricieux. vignes,nousauronsfinid’explorerce“coAu petit jour,nous teau du Languedoc”au sommet duquel avions quitté le charse découpe le campanile du village de mant village moyenMontagnac. âgeuxdeSommières encore endormi. Après la traversée du pont romain sur la Vidourle, direction plein nord.« Avé » un accent qui ne laissait aucun doute sur ses origines, Julien s’était montré très rassurant sur l’itinéraire… Peut-être, mais vicissitude de la modernité, notre GPS refusait obstinément de localiser le hameau de Montagnac. Comme si une force occulte jalousait un secret, celui d’une petite chasse communale de 800hectares, ou plutôt de sa renaissance, le mot n’est pas trop fort.Julien,legrandordonnateurdenotre périple sur les contreforts cévenols,avait

découvert Montagnac presque par hasard. En effet, il y a quelques saisons, la fédération départementale des chasseurs du Gard lui avait demandé “un papier” sur une chasse communale modèle… Alors, comme nous, aujourd’hui, il était à mille coudées d’imaginer la découverte dont il allait être le témoin, car pouvoir chasser des perdrix rouges naturelles qui ont fait les délices de Charles d’Arcussia et de Magné de Marolles est si rare.Malheureusementuneobligationprofessionnelle de dernière minute devait empêcher Julien de nousguidersursesfameux coteaux du Languedoc à la poursuite de ses diables de rouges.Substitutdeluxe,Jacques leprésidentdel’Amicaledeschasseurs de Montagnac en personne le remplacerait au pied levé. Une vingtaine de minutes après avoir quitté Sommières,à la sortie de Moulézan à droite une pancarte indique sobrement Montagnac. Dans notre esprit, cette consonance claque plutôt comme un nom du Périgord, et n’a pas la rondeur d’un hameau méditerranéen.Nous grimpons. À l’est, on imagine les arènes de Nîmes rosir sous l’effet des premiers rayons du levant. Instinctivement, nous braquons à gauche pour emprunter un raidillon. Sur place, le doute n’est plus permis,voici le lieu du rendez-vous. Depuis la plateforme d’un pick-up, deuxsettersLaverackespèrentsagement leretourdeleurmaître.Chacunedeleurs


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CAMARGUE – Gard – Aigues Mortes

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À la poursuite des

diables rouges

robes différentes nous renvoie à la réalitédelafuitedutemps.Enmêmetemps à d’heureux moments du passé. Nous prenonsquelquesminutesàcaresserleur poil raide et souple à la fois dont l’adjectif “soyeux” définit parfaitement la robe du setter.Lito,le blue belton littéralement“malpeintenbleu”,c’estFosco, le setter familial de notre enfance, s’il a disparu il y a plus de quarante ans son souvenir n’a jamais cessé de nous accompagner. Les souvenirs jaillissent si loin et si près à la fois.

meau n’a plus goût à la chasse. L’image de la Gloire de mon père où l’on retourne auvillageenfindematinéeavecquelques “rouges”brinquebalantspendusàlaceinture n’est plus qu’une carte postale sépia perdue dans un livre d’images. Du même acabit,le lièvre dont on laisse négligemmentdépasserlesoreillesdelacarnassière de la veste dans l’espoir d’être considéré a lui aussi disparu. Même le lapinle“sauvebredouille”emblématique de la chasse française s’est éclipsé corps et bien.À telle enseigne que les 800 hectares de la commune où il était autrefois possibledepratiquerlenobledéduitsont devenus ce qu’il est convenu d’appeler un“désert cynégétique”. Bref, il ne restait que les casquettes chères à Daudet à tirer. À l’époque, le développement des grands animaux sous l’effet des mesures conjointes du plan de chasse et du tir à balle ne s’est pas encore fait sentir dans le Sud, tant il est vrai que « le premierchasseurquiannonceraavoirvuunchevreuil sera traité de fou alcoolique par les membres de l’amical ». Cette fois,nous y sommes.Sans tarder, direction la garrigue… Nous quittonsunepetiteroutepourfranchirétonné une porte ouverte le long d’une clôture. À notre mimique désapprobatrice, Jacques précède la question pour expliquer l’utilité en pareil lieu d’une telle palissade.« Chaque printemps afin de pallier les risques d’incendie les gardians conduisent SCÈNES DE CHASSE 250 têtes,deux manades DANS LA GARRIGUE, – troupeaux – de tauREPAIRE DES reaux pour nettoyer les PERDRIX ROUGES. mauvaises herbes des UNE CHASSE QUI quelque 500 hectares de AFFICHE FIÈREMENT notre garrigue.» Grâce 15 COUPLES AUX à cette intervention,les CENT HECTARES, chênes kermès aux Quatreoreillesvien- PRESQUE AUTANT QUE LES étonnantes feuilles de nent de se dresser quand MEILLEURS TERRITOIRES ESPAGNOLS. houx, les arbousiers Jacques apparaît sur le AU LOIN, NOUS ENTENDONS et leurs guirlandes de seuil de sa porte.À sa dé- LE CARACTÉRISTIQUE CHANT fruits rouges, le romamarche nonchalante as- DE RALLIEMENT DU ROUGE, OÙ sortie à des gestes tout SE MÊLE, SEMBLE-T-IL, DE LA COLÈRE. rin, le thym et les oliviers…nepartentplus en retenue, on imagine mallavitalitéextraordinairedenotrequa- en fumée. On l’a oublié, mais ici avant dragénaire, et sa passion viscérale pour ce vilain mot de“révolutionindustrielle” la chasse au chien d’arrêt, particulière- vivait une population industrieuse. ment celle de la bécasse.Mais avant tout, Comme Lili de Pagnol, on gardait jamême si pudiquement il s’en défend, la lousement le secret des sources aujourrenaissance de la chasse ici c’est son idée. d’hui bien souvent taries. Les manades Pour preuve lorsque,en 1982,il devient n’avaient pas encore remplacé les trouà 16 ans président de l’Amicale de Mon- peaux de chèvres et de tagnac, aucune des 130 âmes du ha- moutons.Les“bois”


PHOTO12.COM/ALAMY

LES DEUX SETTERS EN PLEINE ACTION. NOUS PÉNÉTRONS DANS LA GARRIGUE, IL FAUT SANS CESSE COURBER L’ÉCHINE POUR ÉVITER LES BRANCHES, ET LES FEUILLES DE CHÊNES FAUX HOUX. PAR ENDROIT, LA VÉGÉTATION DEVIENT PLUS DENSE, PRESQUE IMPÉNÉTRABLE.

comme on dit ici en parlant des essences de la garrigue étaient entretenus.Tour à tour utilisés comme combustible par les verriers, ou mutés en charbon pour chauffer les villes.On cueillait la lavande sauvage.« Il y a quarante ans seulement,à Montagnac,ilyavaitsepttroupeauxdemoutons, les milieux étaient alors très ouverts, explique Jacques.En plaine et en garrigue, il y avait des pommiers,des champs d’asperges,deblé,decolza,demelons,delavande, de petites vignes,des oliveraies parcellaires et une multitude de petits jardins potagers particuliers,parfois implantés en pleine garrigue».Onpouvaitalorscompterjusqu’à 20 couples de perdrix rouges aux cent hectares,soit les densités des plus belles chasses d’Espagne ! Las ce mode de vie a disparu et avec lui le gibier qualifié de “naturel”. Des

années durant,le chasseur français avait ponctionné sans raison, sans vision, les dividendes apparemment inépuisables d’un gibier en fait inféodé au mode de vie d’alors. « Le gibier,la chasse c’était un bonus,poursuitJacques.Cescultures,nous ne les faisions pas pour la faune,mais pour notre consommation vivrière. » D’où sa grande idée de reprendre ses droits sur lanatureetd’arrêterlafermeturedesmilieux,conséquencedeladépriseagricole. Au secret espoir de recréer toutes les conditionspropicesauretourdupetitgibier. Un véritable travail de Romains. Pour l’heure devant nous, les deux setters se livrent à des courses en profondeur.Chaqueretouraugalopsoulève la rosée matinale qui enveloppe Lito et Chuky d’un manteau irisé. Petit à petit, les longues courses se sont transformées comme par enchantement en une quête croisée plus protocolaire, et plus digne d’un chien d’arrêt.Dans les pas de notre hôte nous pénétrons dans la garrigue.Il fautsanscessecourberl’échinepouréviter les branches et surtout les feuilles des chênes faux houx.Seul le tintement des grelots permet désormais de situer la progression des setters.Par endroit,la végétation devient plus dense, presque impénétrable.

Petit à petit la garrigue cède la place àunimpénétrablemaquis.Afindenepas perdre la trace de Jacques qui navigue comme un poisson dans l’eau, nous accélérons le pas.La feuille en fer de lance d’un“arbre à fraise”me cingle l’œil droit, j’ai mal et j’enrage. Je me suis fait avoir “comme un bleu” ! En guise de réconfort, avec l’élévation de la température, le sous-bois embaume d’un savant mélangeoùl’onretrouveleromarin,lemyrte, le laurier… À la corne du bois nous rattrapons Jacques occupé à l’inspection de l’un des agrainoirs auquel est judicieusement associé un abreuvoir. Bon an,mal an,ces 35 petites réserves disséminées sur l’ensemble du territoire ne


diables rouges

distribuent pas moins de 1 500 kilos de blé à la faune sauvage. À l’instant même de déboucher face à une sorte de minichamp où au « printemps fleurit le sainfoin », successivement etdecrescendoletintementdesgrelotss’est tu. D’un réflexe, je réussis miraculeusementàimmortalisermonpremier“rouge du Gard”. Tandis qu’imperturbable Jacques n’avait pas esquissé le moindre mouvement.Ah,cesautomatiques,unvrai signe de reconnaissance dans le Sud… Petite anecdote, au moment de sonner la retraite et donc de décharger le fusil, nousdécouvronsqu’ilest…vide.Jacques avait même oublié sa cartouchière !“Acte manqué”,dirait un psychologue ;en fait, leshommesfonttellementd’effortspour leur territoire qu’ils rechignent à tirer “leur”gibier.

PHOTO12.COM/ALAMY

À la poursuite des

oiseau, et restaient cinq chasseurs. Car même“sanslesou”,notrejeuneprésident a fait sienne la devise du grand argentier de CharlesVII,Jacques Cœur : « À cœur vaillant,rien d’impossible.» Puisque les garrigues sont devenues inaccessibles,l’hommedoitreprendreses droits sur la nature à coups de sang, de sueur et de larmes,rouvrir le milieu pour le rendre hospitalier, pour que le soleil puisse y pénétrer et l’assainir. Au bout d’un quart de siècle de bénévolat, une quarantaine de parcelles semées de cultures à gibier sont réparties sur la commune,soit HARIS, 1 % de la superficie toL’ÉPAGNEUL tale.«Unrecord»,selonJuBRETON, lien, grand spécialiste de EN PLEIN TRAVAIL l’aménagement des terDANS LES VIGNES. ritoirescynégétiques.AuLE SPECTACLE jourd’hui sont conservés SERA PARTOUT : quelqueshectaresdemaDE VIGNE quis aux halliers impéEN JACHÈRE, nétrables où les bêtes DE COTEAU noires – 55 ont été tuées EN VALLON, C’EST UN BONHEUR en 2009 – règnent en maître. DE COMPARER Incrédules,aprèsavoirlâLA QUÊTE ché beaucoup d’oiseaux DES DEUX CHIENS. et piégé avec constance, tout en limitant la pression de chasse, Jacques et ses compères constatent assez rapidement les premières nichées de perdrix rouges dès la fin des années 1980, pour atteindre la dernière saison, Au loin, nous entendons le caracté- une quinzaine de couples à l’hectare. ristique chant du ralliement « tchouk- Ce n’est un secret pour personne, la tchouk-tchoukar-tchoukar…»durouge,où garrigueestunendroitparticulièrement semêlesemble-t-illacolère.Aujourd’hui, propice au gibier,de part sa quiétude et surles800hectaresdeMontagnacoùl’on l’absence de pollution phytosanitaire, chasse–30%devignesetcultureset60% et à la seule condition – comme l’ont de bois et garrigues–,une vingtaine de montré des études scientifiques très chasseurs tirent 200 perdrix.Et cela poussées– qu’elle ne fasse pas plus de n’a rien d’un miracle,même si, 60centimètres de hauteur. en 1982, il n’y avait plus un On s’en doute : la ré-


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À la poursuite des

diables rouges

apparition du gibier s’est accompagnée du retour des chasseurs. Ils sont une vingtaine, donc autant de bénévoles, à fournirl’équivalenthorairede«deuxemplois à temps plein » sur la chasse de Montagnac. C’est ainsi qu’il y a deux gardes particuliers, quatre piégeurs, des défricheurs et… des éleveurs de lapins.Voilà l’autre grande affaire, mais acclimater le lapin sur le territoire de la commune se révélera bien plus délicat que le retour de la perdrix rouge ! Aujourd’hui à Montagnac, « comme il y a trente ans », on rencontre des lapins sur la totalité de la chasse.

se souvient plus dans quel esprit a alors germé l’idée, il y a quelques années, de créer un « élevage hors-sol » que l’on peut contrôler.Depuislesuccèsestaurendezvous avec quelque 400 nouveaux animaux vaccinés chaque année à destination des douze garennes artificielles, LES BEAGLES SUR judicieusement choiLA VOIE DU LAPIN. sies. Cet après-midi, LA CHASSE DU LAPIN même si le décor reste AUX CHIENS celui de la garrigue, COURANTS EST, nouspourronsconstaICI, UN MODE terquelelapinn’estici ANCESTRAL. DANS pas un vain mot.Avec CETTE VÉGÉTATION, Gilles et Fabien, son LES LAPINS ONT fils d’une vingtaine TENDANCE À SE d’années, nous allons LAISSER CHASSER SUR le chasser aux chiens UNE FAIBLE SURFACE. courants, l’un des modesdechassepresque ancestraux.Deux briquetsdepays«croisés porte-fenêtre », selon une savoureuse expression cévenole, poursuivent les lapins dans leurs labyrinthes du maquis. À chaque coup de voix,on reste attentif, dans l’espoir où… La voix des chiens devient plus déAlors,commentimaginerladifficulté rencontrée par nos vingt bénévoles.Tout terminée, signe de la proximité de l’anisemblaitavoirététentépourtransformer maldechasse.C’estalorslemomentpour la garrigue en un séjour idyllique avec Fabien de se porter en avant, pour cousesgarennesartificiellesamoureusement rir sur le roide sentier dans l’espoir de entretenues.On y lâchait les plus beaux cueillir l’animal s’il décide de traverser. reproducteurs vaccinés, mais la malé- Jacques, quant à lui, imagine une autre diction persistait. Lorsque l’on pensait stratégie plus douloureuse et disparaît toucher au but, après la « régulation des dans un buisson d’épines noires.La choprédateurs », autant d’efforts aussitôt rale va crescendo pour bientôt s’arrêter anéantis s’il survient une épidémie hé- puis reprendre de plus belle.Une chasse morragique. Sans doute beaucoup se diablement amusante et proche de la seraient découragés, mais pas les Mon- vénerie ; dans cette végétation,les lapins tagnacois, tellement cette chasse est en- ont tendance à se laisser chasser sur une racinée dans leur culture. Personne ne faible surface. De plus, certains de leur


supériorité, ils se terrent rarement. Nous sommes demeuré jusqu’alors courageusementspectateurauditifsur le sentier, la direction d’un coup de fusil nous renseigne sur la sagacité du choix de Jacques. Effectivement quelquesinstantsaprès,le“président” émerge victorieux d’un bouquet de genêts son trophée à la main. Que de souvenirs et d’images, mais ce n’est pas fini. Le lendemain matin, nous“découplons”sur un second territoire de Montagnac, une vigne. Hélas, il pleut. Pour autant le moral de nos troupes n’est pas du toutentamé.Jacques,FabienetGilles, sansoublierMichelquiarrived’Arles. Là, le plaisir est beaucoup plus visuel. Et de vigne en jachère, de coteau en vallon, c’est un bonheur de comparerlaquêtedesdeuxchiensLito le setter, et Haris l’épagneul.

Nousnoussouvenonsdespropos de Jean Castaing dans son livre les Chiensd’arrêt.Décidément,pensionsnous,la génétique est une chose bien complexe pour avoir transformé un trotteur l’épagneul en un galopeur le setter plus indépendant. Pour l’instant, notre chien continental semble prendre le dessus. Après avoir fait voler un premier oiseau, cette fois Haris semble avoir bloqué son gibier, imperturbablement statufié au beau milieud’unejachère.Maintenantsans que nous puissions l’entendre, nous imaginons Michel encourager son chienàcoulersurlesoiseaux.Àlaplace, deux grandes oreilles se dressent et nousdécouvronsunlièvredébuchant gentiment et tout droit. Déjà son Browningestaucreuxdel’épaule,lorsqu’une détonation suivie d’un geyserd’eaufaitboulerlebouquin…Nos perdrix sont toujours là, et toujours inabordables : on reste toujours stupéfaitparleurqualitédepiéteuretleur puissance de vol… Mais c’est déjà l’heure de l’incontournable casse-croûte pris « sur lemotif»aprèsavoirétenduunenappe, et ouvert une bonne bouteille de vin de pays.Là,nous étions certains et le mot n’est pas galvaudé d’avoir rencontré quelques chasseurs remarquables.Nonpasdansleurtechnique de chasse, mais par la façon dont ils ont pris en main leur destin.De cette déterminationval’avenirdelachasse ; comme François Sommer a su montrer l’exemple pour le grand gibier. Et demain selon que l’on suive ou non l’exemple de Montagnac, la chasse en France sera ou ne sera pas. ◆ Nous remercions Julien Domingo et Jacques Roux sans lesquels ce reportage n’aurait pu avoir lieu.

CI-DESSUS, MICHEL ET HARIS, AVEC UN BEAU LIÈVRE. EN LIEU ET PLACE D’UNE PERDRIX, UN LIÈVRE AVAIT DÉBOULÉ DANS LA JACHÈRE.

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VICOMTE- A .COM


Sur le terrain

par Olivier Morel d’Arleux

Te r r i t o i r e

Villeréal, une ruralité collégiale et réfléchie

◆ Dans le Lot-et-Garonne au nord-ouest de l’Agenais, treize communes regroupant 18 000 hectares se sont réunies pour faire revenir le petit gibier sédentaire et, en premier lieu, la perdrix rouge. Un exemple à méditer.

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vives alors qu’il n’y a pas de vrai gibier – et une image peu reluisante de la chasse, avec le recours à ce qu’on appelle pudiquementdugibierdetir. Plusencore,martèlentGuy Berny et Pierre Veysset,c’est un « enjeu de société, car la chasse doit rester une composante majeure de la vie rurale ». Certes, il y avait déjà des actions plus ou moins sporadiques de telle ou telle société de chasse (notamment surl’implantationdecultures à gibier,de piégeage…),mais rien de concerté à grande échelle en termes d’aménagements. C’est comme cela qu’est né le Giasc du Villeréalais, de concert avec les sociétés de chasse locales, la Fédération départementaledeschasseurs du Lot-et-Garonne,la chambred’agricultureetl’ONCFS. Un nom qui est un symbole à lui tout seul : car qui peut ignorer que le retour du petit gibier passe par une entente et une collaboration entre les chasseurs et ceux qui ont la maîtrise du sol ? Encore fallait-ilavoirlavolontéfarouche d’y arriver… «Lagestiondesespècesnesuffit plus,constate Pierre Veysset, il est désormais nécessaire de s’intéresser aussi à la gestion desespacesqu’ilssoientagricoles, forestiers ou naturels,de s’attacher à promouvoir le petit gibier sédentaire.» Le défi était à la mesure de cette ambition : comment réunir et gérer 18 000 hectares, treize communesetautantdesociétésde chasse,près de 600 chasseurs, surtout quand on sait que chaque société de chasse est assez jalouse de son indépendance. Pourtant, dès janvier2008aprèsquelquesmois

Jours de C HASSE ◆

PHOTOS : OLIVIER MOREL DʼARLEUX - CATTLIN NIGEL/SUNSET

Dès que l’on parle de chasse dans le Sud,ce ne sont généralement que sourires et remarquessarcastiquestant il est vrai qu’il est souvent synonyme d’anarchie, d’indiscipline et de désert cynégétique. Mais ces mêmes persifleurs devront se taire aprèsavoirparcourulachasse de Villeréal, dans le Lot-etGaronne. Le Giasc du Villeréalais(groupementd’intérêt agricole, sylvicole et cynégétique), au nord-ouest de l’Agenais,apporteundémenti formel et éclatant à toutes ces légendes et préjugés. Sous la férule de leur président Jean-Luc Gouyou, des chasseurs ont réussi à réunir treize communes sur 18 000hectares, et à faire revenir le petit gibier,pour une chasse digne de ce nom… Uneaventurequel’onnepeut qu’encourager quand on sait quel’undesgrandsenjeuxde la chasse française – et par conséquent sa survie – passe par le retour durable du faisan,du perdreau,du lièvre… Tout commence en 2006 quand Guy Berny, maire et conseillergénéraldeVilleréal, et Pierre Veysset (lui-même agriculteur à Saint-Eutropede-Born) ont la ferme intention d’en « finir avec ce désert cynégétique ». Comme, souvent, hélas, si dans cette région, force chasseurs se passionnent pour les migrateurs (grive, palombe, bécasse), ils regrettent le déclin quasiinexorable du petit gibier sédentaire que cela soit la perdrix rouge, le lièvre, le lapin ou le faisan.Avec pour conséquence : une baisse significative des porteurs de permis–ilesteneffetbiendélicat d’attirer de nouvelles forces

de sondages et de tractations, uneconventionestsignéeavec l’ONCFS, la fédération du Lot-et-Garonne et la chambre d’agriculture pour la réalisation pratique des actions à entreprendre et leur financement. Bref,Pierre Veysset va partir à la rencontre de chaque président de chaque société de chasse des treize communes afin d’établir un plan d’action avec et pour chacun d’entre eux. « C’est une première,car,aucunecoopérationde ce type n’était envisageable », se souvient-il. Avec l’appui de l’ONCFS, un ingénieurstagiaire se voit confier une

HIVER 2010

Guy Berny, maire et conseiller général de Villeréal, et, au-dessus, Pierre Veysset, ancien président du Giasc (groupement d’intérêt agricole, sylvicole et cynégétique) du Villeréalais. C’est par eux que tout a commencé.

mission de six mois pour établir un diagnostic précis de l’ensemble de la zone à la fois d’élevage,depolyculture,d’arboriculture (notamment des prunes et des noisettes), de bois,decéréales…Avecl’aide d’un technicien cynégétique de la Fédération départementale des chasseurs de Lot-et-Garonne, la chambre d’agriculture et de la déléga-

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PHOTOS : WEISS/SUNSET - MICHAEL IRELAND - OLIVIER MOREL DʼARLEUX

Jeunes perdrix rouges et superbe coq faisan. Ci-dessous, une vue du territoire. “La gestion des espèces ne suffit plus, il est aussi nécessaire de s’intéresser à la gestion des espaces, et donc de favoriser le petit gibier sédentaire.”

tion locale de l’ONCFS, cet ingénieur va analyser les milieuxnaturelsetl’activitéagricole afin de définir les mises en valeur les plus favorables au petit gibier tout en tenant compte des souhaits des sociétésdechassecommunales. Afin de mettre toutes ses chances de son côté, le Giasc en concertation avec la fédération départementale des chasseurs n’a aidé que les communes qui se sont engagéessurunestrictediscipline : limitation à deux jours de chasseparsemaine(mercredi, dimancheetjoursfériés),fixation d’un prélèvement maximum autorisé (PMA) pour le lièvre et le faisan, fermeture anticipée de la poule fai-

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sane au 1er décembre et mise en place de 20 % du territoire enréserve.Surprise :toutesles communes ont souscrit à ces engagements sauf une qui, les estimant trop contraignants, a préféré reprendre sa liberté. Exigence également sur le piégeage. Chaque société de chasse doit avoir au moins un piégeur agréé actif (ce qui paraît être un minimum). Des piégeursquinemanquentpas d’activités car,rien que sur la commune de Saint-Eutrope (3 200hectarespour130chasseurs), 83 renards et environ 400 corvidés ont été éliminés la saison dernière. Il faut signaler que pour lesdits renards, des battues sont organiséesplusieursfoisdansl’année. Du côté des aménagements,des efforts ont été réalisés sur les cultures à gibier. Hormis les

quelques sociétés de chasse qui avaient semé ces cultures, 12 autres hectares ont été plantés sur cinq autres communes du canton : ce sont les agriculteurspropriétairesqui ont effectué les travaux, les semences ayant été fournies par la fédération départementale.Ces cultures sont de deux types : la première dite faune sauvage (dans le cadre de la politique agricole commune) est un mélange de raygrass,defétuqueetdedactyle ; l’autre (sur la base du volontariat) se compose de sorgho, tournesol et de maïs. La question des haies – si fondamentale car elles sont à la fois des lieux de nidification,des zones de protection

contre le froid et la pluie et un réservoir à insectes – n’a pas été non plus négligée.Le territoire du Giasc bénéficie de très nombreuses haies (quelque dix kilomètres par kilomètre-carré),quiplusest, entretenues.Cela n’a pas empêchélegroupementdeplanter lors de la dernière saison dix kilomètres de nouvelles haies. En outre,mille arbres fruitiers sauvages – si bénéfiques lorsqu’il fait froid à la gent ailée–dutypemerisier,alisier, sorbier des oiseaux, poivrier, pommier à fleur… – ont été achetées,pourlesplanterdans ces mêmes haies ou les renforcer. Car tous ces aménagementsn’ontqu’unobjectif :


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PHOTOS : CAROLA SCHUBBEL - WEISS/SUNSET - OLIVIER MOREL DʼARLEUX

Lièvre et lapin de garenne et, ci-contre, une autre vue du territoire. Pour cause de myxomatose virulente et de tensions avec les agriculteurs, le repeuplement en lapins a, hélas, été abandonné.

mettre le « maximum d’atouts de notre côté pour obtenir des populationsnaturellesdepetitgibier »,telle était la détermination de Pierre Veysset Le repeuplement stricto sensu réalisé par le Giasc est encoreaustadedulancement et de l’expérimentation, avec des espoirs et des déceptions. Ainsi, pour le lapin, « cela a été un échec »,reconnaît Pierre Veysset. Le lapin étant le gibier de base de la chasse française,ilsavaientconstruitneuf garennesartificiellesilyadeux ans sur l’ensemble du territoire. Las : l’affaire a tourné courtpourdeuxraisons :levirus de la myxomatose particulièrementvirulent,quiaexterminélagrandemajoritédes populations,etdebrutalesréactions d’agriculteurs qui ne voulaient à aucun prix des lapins sur leurs exploitations, accusés de tous les maux, en particulierdes’attaqueràleur soja et à leur tournesol. Àrebours,l’expériencemenée sur les faisans n’a pas été arrêtée, bien au contraire. À

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Saint-Eutrope – pour l’instant,iln’yapasencorededonnéesgénéralessurl’ensemble du Giasc, lacune qui devrait être comblée dès la fin de la saison –, deux volières anglaises ont été construites, où sont lâchés 300 oiseaux chaque année, tous dûment bagués. Mais,etcelaestvalablepour l’ensemble des communes,le principal des efforts porte sur la perdrix rouge. Ainsi, toujours sur la même commune, depuis maintenant trois ans, ce sont 1 100 perdreaux de repeuplement (âgés de 12 semaines)quisontlâchéschaque année,au mois de juillet,avec un système de boîtes de prélâchers(unevingtaineentout)

Jours de C HASSE ◆

oùilsresterontenvironunesemaine. Tous les oiseaux sont bagués,etdifférenciésselonles communes, afin de pouvoir établir des statistiques. Pour limiter la pression de chasse, à Saint-Eutrope, les chasseurs – au nombre de 150– n’ont droit de tuer que dix perdrix par saison, toujourschasséesdevantsoi.«En réalité,d’après nos estimations, un peu moins de la moitié sont tirés,explique Pierre Veysset. Car nous pouvons vous dire qu’en fin de saison,nos perdrix sont tout simplement inabordables,et comme la moyenne de nos chasseurs portent allègrement les 60 ans ou plus… » Pierre Veysset ne cache pas quec’estuneœuvredelongue

HIVER 2010

haleine. Il est conscient que, par exemple pour les perdrix, les pertes sont importantes d’une année sur l’autre. Il a ainsi recensé seulement 22 couplesauprintempssurl’ensemble de sa commune,«c’est quelquefois un peu décourageant ». Est-ce les conditions climatiques ? L’importance de la prédation ? Il ne peut émettre que des hypothèses. C’est pour cela qu’il va intensifierlepiégeage,poursuivrele repeuplement,continuéàétablir études et statistiques. Ce panorama serait incomplet si l’on ne mentionnait, enpériodeautomnale,lafièvre bleue qui habite le cœur de tout chasseur gascon. Tant il est vrai que plus rien ne fonctionne, tout s’arrête, quand le vent devient favorable aux grandes migrations. Il faut imaginer ces hommes, infatigables veilleurs au sommet de leur pylône, guettant l’arrivée d’un vol de palombes. En quittant le Giasc du Villeréalais, on se rend compte une fois encore que le retour du petit gibier est possible, et que la chasse doit être un lien indissociable et indispensabledescampagnesfrançaises. À ce titre, le Villeréalais est un bel exemple. ◆



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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Humbert Rambaud

Du côté des chiens…

Un athlète sous surveillance

◆ Un chien de chasse, qu’il soit d’arrêt ou courant, n’est et ne sera jamais une machine. C’est un “sportif” de haut niveau qui mérite tous les égards. Sous peine de l’user prématurément avec des conséquences quelquefois dramatiques.

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Au vrai,les chiens de chasse sont de vrais athlètes de haut niveau et qui mérite tous les égards. Exagération ? Qu’on en juge. Pour un chien d’arrêt de race anglaise, deux heures de chasse en plaine à un rythme soutenu – c’est-àdire à une moyenne de 25 ki-

plus longue, c’est au moins trois fois plus. Ce sont pour ces raisons qu’en tout état de cause, les chiens doivent être affûtés, entraînés pour le début de la saison, ce qui passe par une nourriture adéquate et un entraînement progressif (sujets

parfaite condition physique estunenécessitéabsolue,mais le chasseur ne doit pas faire n’importequoipourautanten repoussant toujours plus loin leslimitesdesoncompagnon. En d’autres termes, certes il est admis que plus un chien chasse, mieux il chasse, mais jusqu’où peut-on aller sans mettre la santé et l’intégrité physique du chien en péril ? La réponseuniquepourtous les chiens et tous les modes de chasse serait mensongère tant il est vrai que la race, le type dechasseetdemultiples autres facteurs entrent en considération. Pour les chiens d’arrêt, il y a des normes intangibles. Si le chasseur a été négligent dans l’entraînement, les premières séances sur le terrain de chasse devront être obligatoirement courtes (une heuremaximum).Mais parallèlement, les disciples de Saint-Hubert ne devront pas oublier que la race dicte l’intensité des efforts.Les chiens au grand influx nerveux (setters,pointers…),propicesaux quêtes rapides et parce qu’ils sont souvent au galop peuvent s’épuiser plus vite que deschiensàlaquêtepluslente ALAIN DAMPÉRAT

La passion n’exclut pas la raison…Souventemployéeet justifiépourtoutcequitouche àlagestiondelafaunesauvage, cette assertion prend également toute sa force pour ce qu’il convient de faire – et de ne pas faire – avec ses chiens àlachasse.Pourl’avoirnégligé, pour l’avoir oublié, combien de chasseurs ont usé,fatigué prématurément leur compagnon,et provoquer des lésionsirréversibles,aux conséquencesquelquefois fatales. L’anecdotesepasseen Écosse, il y a quelques saisons : un chasseur avait emmené son braque allemand ;ses amis – dont un vétérinaire – lui avaient fortement conseillé de ne pas faire chasser son chien sans interruption toute la journée,en raison de la difficulté et de la duretédubiotopeetdurelief. L’ami en question s’entêta. Ledeuxièmejour,son pauvrebraquesefitune sévère déchirure musculaire,qui le tiendra éloigner des terrains pendant une saison entière… Bref, pour paraphraser l’expression d’un entraîneur de chevaux de course, le chien est tout sauf une“bécane”…

Un chien courant peut parcourir entre 35 et 90 kilomètres au cours d’une chasse, et un chien d’arrêt une cinquantaine de kilomètres (pour deux heures de chasse en plaine à un rythme soutenu).

lomètres-heure–représentent cinquantekilomètresparcourus. Quant aux chiens courants,lorsd’unechassedechevreuil, ils couvriront une moyennedetrentekilomètres, et au cerf, considéré comme

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que nous avions évoqués dans notrenuméro21)ettoutaulong del’année,afinqu’ilgardeune bonne masse musculaire, car « un chien ne peut rester bon que paruneconstantepratique»,précisaitWilliamArkwright.Une

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PHOTOS : STEPHAN LEVOYE - CALLALLOO CANIS - ALAIN DAMPÉRAT

Chasse au lièvre au chien courant. En dessous, épagneul breton dans un chaume et, ci-dessous, chasse à la bécasse avec un setter anglais. La force physique et l’endurance d’un chien d’arrêt dépend de la qualité de son entraînement, de sa race, de son âge, des conditions météorologiques, de la configuration du relief et du biotope du territoire.

(comme l’épagneul français ou l’épagneul breton).N’oublions pas que plus un chien a une quête rapide, plus son parcoursdevraêtrecourt,«en tout cas,pour en tirer la quintessence, explique Luc Gressens, vétérinaire, chasseur et passionnés de chiens. Si ce temps s’allonge,le même chien irapuiserdanssesréserves,ets’il n’est pas idiot, il ralentira sa course… » D’autres facteurs vont influencerl’intensitédel’effort, et donc entamer sa résistance physique.Ainsi,l’âgeduchien

est un paramètre à prendre en compte. Un chien adulte –on estime qu’un chien développe toute sa puissance entre 2 et 9 ans – supporte, en effet, mieux les efforts qu’un chien dit d’âge et récupère plus vite des efforts consentis.Maislàencore,tout est une question de nuances. « Que de chiens ont été usés dans leurjeunessepouravoirtravaillé tropdurement»,notaitWilliam Arkwright,ilyadéjàplusd’un siècle. À rebours, pour les chiens qui commencent à porter

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leurâge,leschasseursdevront éviterqu’ilss’enrobentetperdentdeleurforcemusculaire ; c’est la raison pour laquelle l’entraînementdevraêtreplus importantavecunenourriture adaptée, riche en protéines,

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en carnitines et en oligo-éléments(silanourritureesttrop richeetmaléquilibrée,lechien produiradelagraisse,avecdes conséquences néfastes sur sa motricité et son appareil cardio-vasculaire). >>

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Sur le terrain

PHOTOS : STEPHAN LEVOYE - ALAIN DAMPÉRAT

Sur le terrain

Scène de chasse de sanglier aux chiens courant et, à droite, pointer en plein effort. Il n’y a aucune contre-indication à ce qu’un chien d’arrêt chasse plusieurs fois par semaine à condition de lui ménager un à deux jours de repos, et de parfaitement le nourrir.

Lesconditionsclimatiques peuvent également entamer la résistance du chien. Personnen’ignorequelachaleur des premiers jours d’ouverture fatigue vite les chiens (surtout les races à poil long). De la même manière, le relief et le biotope ont une importance capitale.En plaine, avec des couverts d’une hauteur raisonnable, un chien peut, à un rythme soutenu, “tenir”uneheure,quitteàen-

mentchasserunejournéeentière sans difficulté car le rythme n’est pas de tout le même :la moyenne est ramenée de 40 kilomètres-heure pour les chiens les plus rapides à 15 kilomètres-heure. Le chien va adapter son train à cet environnement et surtout à la qualité de l’émanation ;à la différence d’un terrain à découvert,l’émanation n’est pas rectiligne, elle est plus diffuse,et oblige le chien à la prudence, donc à modifier régulièrement sa vitesse de déplacement. Quoi qu’il en soit, il n’y a pasdecontre-indicationsàce qu’un chien d’arrêt chasse plusieurs fois par semaine à condition de lui ménager un

trecouper ses efforts.Sur des terrains difficiles (en montagne, dans les landes par exemple), il faut à tout prix éviter de“tirer sur la corde”. Ceux qui ont l’habitude de chasser en Écosse avec leurs chiens, savent qu’il est nécessaire de ne pas faire plus de deux parcours par jour sur le moor (de 30 minutes au maximum chacun, l’idéal étant plutôt de 15 à 20 minutes,après les chiens lèvent de pied). Et c’est pour cette raison que, quand le terrain est exigeant, il est recommandé, pour ne pas dire impératif,queleouleschasseurs aient une équipe de chiens. À l’inverse, au bois, ces mêmes chiens peuvent aisé-

à deux jours de repos et de parfaitement le nourrir, en qualité et en quantité. Qu’enest-ildeschienscourants ? Leur cas n’est pas si différent, comme nous l’explique Pierre Astié, dans le passionnant dernier numéro de Vènerie (« Nos chiens peuvent-ils chasser deux fois la semaine ? »). En substance, le président du Club du chien d’ordre affirme qu’un chien de vénerie – mais c’est valable pour l’ensemble des chiens courants – peut chasser deux fois parsemaine,etceunesoixantaine de fois dans la saison, « mais, écrit-il, encore faut-il pour cela qu’il ait les aptitudes physiques… »

IL EST ADMIS QUE PLUS UN CHIEN CHASSE, MIEUX IL CHASSE, MAIS JUSQU’OÙ PEUTON ALLER SANS METTRE EN PÉRIL SON INTÉGRITÉ PHYSIQUE ? UNE RÉPONSE UNIQUE POUR TOUTES LES RACES ET TOUS LES MODES DE CHASSE SERAIT UNE HÉRÉSIE. 124

Jours de C HASSE ◆

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Sur le terrain ALAIN DAMPÉRAT

Sur le terrain

Il faut,en premier lieu,que le chien soit “mûr” physiquement,«c’est-à-direqu’ilait non seulement terminé sa croissance, mais encore qu’il soit à laplénitudedesaforce».Or,personnen’ignorequec’estentre 4et5ansqu’unchiencourant est « physiquement le plus performant ». S’il est contraint trop jeune à une trop grande cadence,ilseraviteusé.Après 5 ans,le poids des ans se fera sentir.Qui plus est,ce même chien doit être“parfaitement construit” (un chien trop grand se fatigue plus vite qu’un chien bien équilibré, ouqu’unchienayantdemauvais pieds peine dans les terrains caillouteux). Bref, les chiens sont des athlètes,donc « tout défaut de construction altère plus ou moins leur aptitudeàcourir,àplusforteraison, s’ils doivent courir souvent », ajoute Pierre Astié. Question nourriture, le chiendoitmanger“équilibré” (protéines,matièresgrasseset

fibres) et proportionnellement à l’effort demandé. Mais toutes ces conditions seraient réduites à néant, si ce même chien n’était pas entraîné régulièrement (c’est ainsi que PierreAstié recommande un échauffement « d’un quart d’heure minimum àlasortieducamionavantd’être mis à la chasse,et une promenade au pas d’une heure le lendemain de la chasse… »). On le devine : il y a les conditions de chasse ellesmêmes. Tel ou tel animal de chasse fatiguera plus ou moins les chiens : il est bien connu que le sanglier ou le cerf ont la réputation d’user davantage que le lièvre ou le chevreuil. Dans le même esprit, le biotope a une grande importance :unterritoiresale, plein de ronces est plus dur qu’un territoire de futaie claire. De la même manière, un territoire humide avec de fréquents bâts-l’eau « fatigue davantageleschiensmaismoins

Jours de C HASSE ◆

Chiens courants en pleine action. Pour Pierre Astié, président du Club du chien d’ordre, un chien courant peut chasser deux fois par semaine, et ce une soixantaine de fois dans la saison…

qu’un territoire sec et sans point d’eau », précise Pierre Astié.Entoutétatdecause, l’état de la meute doit être observé tous les jours et, au moindre doute,le ou les chiens doivent être mis au repos,car«iln’yariendeplus mauvais qu’un chien qui n’a pas récupéré de sa chasse précédente ». De la prudence, de l’entraînement, de la sensibilité… C’est ce savant cocktail qui permettra à votre chien de passer les saisons sans trop d’encombres.En n’oubliant jamais qu’assouvir sa passion ne justifiera en aucun cas de pousser son chien en dehors du raisonnable… ◆

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Sur le terrain Su r l e t e r r a i n

par Alain de l’Hermite

Atelier Jean-Paul Ridon

Aristocrate de la mécanique

◆ À Léré près de Sancerre, Jean-Paul Ridon élève comme la vigne des carabines d’exception. Il reste le seul en France à être à la fois guide de chasse en Afrique et fabricant d’armes.

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PHOTOS : PATRICK IAFRATE - RIDON

I

l y a seulement quelques minutesnousavonsfranchilaLoire, avant de nous retrouver rive gauche en direction de Sancerre. Là-bas, on imagine les vendangesbattreleurpleinsous le soleil de cette matinée d’automne.Faceànous,unimmense portail arrondi en chêne brut à l’entrée d’une ruelle du village de Léré. Sur une enseigne en métal étincelant, cette inscription : « Fabricationdecarabines de chasse… chasses en Afrique ». Au tintement de la sonnette, apparaît bientôt dans le rectangle d’une porte dessinée à l’intérieur du portail Jean-Paul Ridon ceint de sa blouse bleue, leregardpétillant,levisageavenant, accompagné de Raf, son inséparable labrador. Nous ne pouvions pas nous tromper sur l’identitédenotrehôtesémillant sexagénaire. La voix affable du téléphone nous avait déjà renseigné.RencontrerJean-PaulRidon chez lui, c’est partager un moment d’amitié. A fortiori dans ce petit paradis berrichon, le sien. Lorsque le portail se referme derrière nous, nous sommes à millecoudéesdel’universd’une armurerie traditionnelle. Avec ravissement, nous découvrons unjardinclosdeunhectaretenu au bouton et des bâtiments en pierre de taille blanche amoureusement entretenus. En son

centre un ruisseau murmure, c’est la demeure des carpes japonaises. D’improbables fragrances de thym, de romarin et d’estragon viennent nous chatouiller maintenant les narines. Des herbes qui témoignentquenotreamphitryonest un fin gourmet. Toutes ses premières sensations nous ont presque fait oublier le motif de notre visite, les célèbres carabines Ridon. Sur la droite, nous empruntonsunealléegravillonnéeavant de pénétrer dans l’unique pièce du bâtiment de la salle des trophées où trône une mezzanine.

Jours de C HASSE ◆

Buffles en cape, peau de léopard, grand koudou, éland… sans omettre des massacres de chevreuil,lesmurssonttapissés de souvenirs de chasse. À gauche de l’entrée un râtelier barre presque la totalité du fond de la salle, où nous comptons pas moins de vingttrois carabines. « Elles composent une partie de mon stock permanent d’une trentaine d’armes tenues à la disposition des clients»,explique Jean-Paul Ridon. En effet, certains chasseurs ou ti-

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reurs peuvent être pressés de détenir une arme, même si cela n’est pas tout à fait dans l’esprit maison où, depuis 1979 –l’année de naissance de l’entreprise à La Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret (il y restera neuf ans) –, la vocation des Établissements Ridon est de proposer « aux chasseurs d’acquérir une arme unique, selon un cahier des charges spécifique ». Avec des délais courts compris entre deux et quatre mois. Les armes Ridon s’articulent principalement autour des modèlesLuxeetPrestige.Surprise, le prix du rêve est relativement modéré puisqu’il débute dès 2200eurosaveclagammeLuxe. Soit le prix d’achat que peut atteindre un bois de collection d’une crosse sur-mesure pour la gamme Prestige accessible dès4600euros.Del’unàl’autre, il s’agit plus qu’un simple niveau de finition différent. JeanPaul Ridon nous le rappelle par le biais d’un aphorisme : « sur lemodèlePrestigetoutestpossible ». Pour fabriquer un modèle Prestige, les Établissements Ridontiendrontscrupuleusement compte de vos desiderata. Ce


Au sein de la propriété de famille dans le Berry, JeanPaul Ridon (page de gauche) reçoit ses clients comme des “invités”. La partie ensoleillée sur la photo abrite l’atelier. Nous sommes à mille coudées de l’armurerie traditionnelle.

peut être, par exemple, une forme de crosse particulière, enboisminimumcinqétoilescar dans cette gamme elles sont toutes sur-mesure. Ou encore une gravure. De plus, la gamme Prestige se caractérise par un polissage amélioré des glissières de la boîte de culasse. Lemécanismedepercussionest égalementrenforcé.Lesmêmes calibres sont proposés en gamme Luxe et Prestige, c’està-direstandard,magnum,safari, voire spéciaux comme le 25-06 ou le 300H&H mag. Qu’on ne s’y méprenne pas. La gamme Luxe atteint déjà un niveau de fabrication et de finition remarquable. Bien sûr, la boîte de culasse est équipée du grand levier, marque de fabrique Ridon ; également d’une détente directe ou combinée. D’un support de grenadière à anneau soudé au canon ; d’une sûretédrapeauouquartdetour. La crosse est taillée dans un noyer trois ou quatre étoiles. Pour simplifier, on pourrait dire qu’en ce qui concerne les modèles Luxe, Jean-Paul Ridon a cette fois anticipé le cahier des

charges des besoins du chasseur. Fort d’une expérience de la chasse à l’arme rayée depuis 1965pourl’Europeet1975pour l’Afrique (il est guide ACP depuis 1981). Modèle Luxe ou Prestige, la carabine Ridon est systématiquementconstruiteautourd’un système Mauser. Il peut s’agir soit d’un modèle original Mauser (exclusivement des mécanismes neufs d’origine militaires), soit d’un CZ Magnum danslecasdecertainspuissants calibres africains dont la munition nécessite un boîtier surdimensionné (son magasin mesure 13millimètres de plus en

longueur). C’est le cas d’un .458 Lott ou d’un .416 Rigby de la série Africa du catalogue. À rebours, petit cours d’armurerie, « c’est une erreur fondamentale d’utiliser dans un boîtier Magnum une cartouche relativement courte. Au risque de déboire d’alimentation ! » Voilà pourquoiletraditionnelM98est mieux adapté au terrible .500 Jeffery,aujourd’huil’undesplus puissants calibres civils du marché. Au côté du .505 Gibbs, le préféré de Jean-Paul Ridon, quand, un mois par an, il guide des amis en Centrafrique. C’est l’occasion de se mesurer, chez son ami Michel Fusy, à un éland

de Derby, ou de connaître la poussée d’adrénaline face à un grand félin. Depuisledébutdel’aventure en1979,environmillecarabines Ridon sont sorties de l’atelier “diplômées”dubancd’épreuve de Saint-Étienne. Chaque année, ce chiffre augmente d’une cinquantaine de pièces. À ce jour Jean-Paul Ridon éprouve quelque fierté à rappeler qu’il est le seul « Français à vivre exclusivement de la fabrication de carabines ». C’està-dire sans être comme ses confrères un “généraliste”. La production se partage à parts égales entre les calibres stan-

Une carabine Ridon modèle Prestige, équipée du mécanisme Mauser Original avec son grand levier caractéristique. Le classicisme à l’anglaise.

Jours de C HASSE ◆

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Sur le terrain Sur le terrain

Dans la salle des trophées, une trentaine de carabines Luxe et Prestige attendent leurs futurs acquéreurs. Ci-dessus, soudure “TIG” d’un levier de culasse.

dards et magnums d’un côté et les calibres africains à partir du .375H&H de l’autre. Particularitématinéed’uneprouesse armurière,Ridonproposelaplupartdesmodèlesdel’ensemble de sa gamme en version “gaucher intégrale”. Dans la salle où nous nous trouvons, chaque client s’est un jour émerveillé devant sa nouvelle carabine. Cet endroit représente la première étape « avant un indispensable passage au stand de tir », nous dira

Jean-Paul Ridon. Afin de vérifierlegroupementdetroisballes à 100mètres dans une pièce de 20 centimes. Tous les sens en éveil,noussentonsl’odeurd’une décoction secrète d’huile de lin appliquée sur les crosses afin de faire ressortir les veines de couleurrougesombredunoyer. Avec son autorisation, nous décrochons du râtelier une carabine puis une autre ; elles pèsent entre 3,2 et 4 kilos. À chaque fois, l’équilibre est parfait, judicieusement situé à

peine en arrière de la main gauche à l’avant du boîtier. Déverrouillage, verrouillage, onctuosité remarquable de la culasse à l’intérieur de son boîtier… tout frise la perfection. Sans oublier la qualité des départs : « toujours réglés avec le client» auxalentoursde1,3kilo. Tour à tour, nous imaginons culbuter un ragot avec cette 9,3x62 Luxe qui monte si vite à l’épaulelorsquecinglelecliquetis du percuteur. Ou au Cameroun avec une Prestige Africa

.505 Gibbs au “killing power” unique, nous imaginons sortir vainqueur de la charge d’un petit buffle teigneux. « En route pour l’atelier » : par ces mots Jean-Paul Ridon venait de nous soustraire de nos chasses oniriques. Une petite traversée du jardin permet de nous rendre à son établi. Son atelier, voilà la grande affaire, une passion depuis plus de trente ans, sans jamais s’être émoussée, mais avec un parcours pour le moins curieux.

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Bedding d’une crosse pour boîtier Mauser 98. Taraudage des trous d’embases de lunette. Boîtier Ridon terminé et, à droite, Mauser Original militaire VZ24. On touche du doigt toute l’aristocratie de la mécanique de précision qui unit l’horlogerie et l’armurerie de luxe.

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Sur le terrain

PHOTOS : PATRICK IAFRATE

Sur le terrain

Jean-Paul Ridon teste l’alimentation d’une carabine. Ci-dessus, son premier buffle Cafer cafer, tiré au Zimbabwe en 1976 et détails de carabines. Il est le seul Français à vivre de la fabrication de carabines.

Après le bac, il fera “Sup de Co” Grenoble, et confirme sa vocation pour les mathématiques et la physique avec une thèse sur la mécanique des fluides. Afin de vivre sa passion de la mécanique des armes rayées, il se rend dans l’Est à Woippy chez son ami Christian Anton. Là il apprendra

entre autres « la perfection d’un montage à crochets ». Depuisquenousavonspénétrédanssonantre,Jean-PaulRidon est tout autre. C’est la passionquiguidesesmotslorsqu’il vous détaille les « vingt heures de travail nécessaires à la préparation d’un système Mauser ». On touche alors du doigt

toute l’aristocratie de la mécaniquedeprécisionquiunitl’horlogerie et l’armurerie de luxe. Commeunenfant,nousdemeuronsbouchebéeàl’observerassembleruncanonLotharWalter à son boîtier, vérifier la feuillure avec trois feuilles de papier à cigarette : cette espace infime, une fois la culasse fermée entre

Beau lion à crinière de République centrafricaine où Jean-Paul Ridon guide pendant ses vacances.

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sa tranche et la cartouche, pour une étanchéité maximale. L’observermarierintimementlemécanisme à sa monture de noyer par l’intermédiaire d’un “bedding” de résine “alchimique”. Encore nous raconter l’indestructible soudure bord à bord entre l’une de ses marques de fabrication « le grand levier Ridonetsaculasse».Lebronzage à l’hydroxyde de sodium… « On va boire un coup ! » À nouveau Jean-Paul Ridon nous extirpe de notre rêverie provoquée par ses carabines qui contribueront à écrire demain quelques nouvelles pages de l’histoire mondiale de la chasse. Une visite à Léré se termine toujours par des agapes autour depetitsplatsamoureusement mitonnés et de bouteilles aux joliesétiquettes.Alorsildétaille lesqualitésdecesancerreblanc 2009 de Pascal Thomas… Mais cela est une autre histoire… ◆ Carabines Jean-Paul Ridon 2,rue Charles-Maudry 18240 Léré Rens. : 02.48.72.63.40 et www.jp-ridon.com Email : jp.ridon@orange.fr


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Sur le terrain

par François Fossat

Chasses à l a j o urné e

Le domaine des Auvrays

chasser sur un territoire à moins d’une heure de ses pénates a quelque chose d’inappréciable… À moins de quarante-cinq kilomètres de la capitale, dans cette ancienne province de France, à cheval sur les Yvelines, le Val-d’Oise et l’Oise qu’on appelle le Vexin, le domaine des Auvrays en fait partie… en théorie. Car nous aurons la douloureuse surprise d’affronter des travaux titanesques pour rejoindre l’A15, nous obligeant à de savants et d’énervants détours pour être à l’heure. « Ne soyez pas en retard », nous avait gentiment intimés Antoine Radet, le responsable du domaine depuis maintenant huit ans.

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◆ En ce début du mois d’oc-

tobre, dans cette grande ferme, située au bout du village d’Hadancourt-le-Haut-Clocher (il ne faut pas manquer d’admirer sa superbe église du XIIe et XVIe siècle), il y a

foule de voitures et de chasseurs.Uneimpressionconfirmée lorsque nous entrons dans la grande salle à manger, sobrement décorée de quelques trophées africains et où sont disposés,en bonne

place, quelques exemplaires de Jours de Chasse… À vrai dire, nous sommes un peu inquiets, car nous sommes venus pour une chasse devant soi au chien d’arrêt,difficilement compa-

PHOTOS : BERTRAND DE COURCY

Décidément pouvoir

Jours de C HASSE ◆

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tible avec une armée de nemrods. Arrivant à notre rencontre, Antoine Radet nous rassure pleinement :tous ces chasseurs sont là pour la battue ; il y en a d’ailleurs deux groupes dont, à notre surprise, un composé de chasseurs hollandais (d’ailleurs, ilssontnombreuxàvenirtous les ans en raison des restrictions de plus en plus grandes qui frappent la chasse dans leur pays). Pournotrepart,nousavons la confirmation que nous serons bien seuls : c’est un bon point à mettre à l’actif du domaine, car trop de chasses à lajournéeproposentcetteformule, pour se retrouver intégré à un groupe,ce qui peut rendrelajournéeirrespirable, entre le caractère des uns et l’imprudence des autres. Le petit déjeuner – simple et de bon aloi – est servi rapidement car visiblement,

toutlemondeestpressé.Déjà, Gérard,legarde,medemande de le suivre dans sa voiture pour me montrer la partie du territoire qui nous est réservée ce matin. À plus de 80ans, il est impressionnant de santé,les ans n’ont pas de prise sur lui… Au bout de quelquesminutesengagésur unchemindeterre–maistout de même carrossable –,il désigne une immense parcelle d’engrais verts, entrecoupés par des bandes de maïs de un kilomètre de long sur huit de large. Nous serons totalement à l’opposé des battues, un autre bon point car il n’y ariendeplusdésagréableque d’êtreàproximitéd’uneligne de feu… Onlesent :lachassedesAuvrays est une affaire qui “tourne”.Visiblement,le territoire permet “d’absorber” de tels groupes de chasseurs. Dans un paysage typiquement du Vexin, légèrement vallonné, l’ensemble fait un peuplusde800hectares,pour les trois quarts de grandes

PHOTOS : BERTRAND DE COURCY

Une vue des 800 hectares du territoire. Et, ci-dessous, la demeure où sont reçus les chasseurs de la battue prestige. Antoine Radet, le gestionnaire du domaine, et Gérard, son garde.

plaines, le reste étant constitué d’étangs et des landes. Antoine Radet est agriculteur et a la maîtrise du sol : il a donc semé force culture à gibier – la moitié de la plaine – qu’il laisse pendant toute

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Territoire Un peu plus de 800 hectares ouverts. Départements Oise. Types de chasse Devant soi et battues de perdreaux. Prix 200 euros (7 pièces tuées), 350 euros (pièces illimitées) la chasse devant soi ; 250 euros la battue traditionnelle (8 à 10 pièces), 350 euros la battue semi-prestige et 500 euros la battue prestige (16 à 20 pièces par fusil). Dans ces prix, le petit déjeuner et le déjeuner sont compris. Points forts Qualité du site ; accueil très professionnel ; possibilité de chasser seul ; densité des oiseaux ; aménagement du territoire. Points à améliorer En raison des aménagements, le territoire conviendrait davantage à des leveurs de gibier qu’à des chiens d’arrêt. Contact Le domaine de Auvrays 37, rue de la Croixdu-Bellay, 60240 Hadancourt-le-Haut-Clocher. Joindre Antoine Radet au 06.09.94.61.09. Sur Internet : www.domainedesauvrays.fr

Jours de C HASSE ◆

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la saison de chasse.Pourraitilenêtreautrementlorsqu’on apprend que, chaque année, ledomaineorganisesoixantecinq jours de chasse et reçoit un peu plus de 1 000 chasseurs !Forcémentavecdetels chiffres, on peut être un peu sceptiques sur la qualité du gibier. Dans ces conditions, impossible, en effet, d’avoir du gibier quasi naturel. Par deux fois (en juillet et en septembre), Antoine Radetetsonéquipelâchentplusieurs centaines d’oiseaux (perdrix grises et rouges), puis,dèsquelasaisonavance, les recharges très régulières sont une obligation.Qui plus est,le territoire est piégé avec efficacité toute l’année par Gérard. Moins d’une demi-heure plustard,noussommesàpied d’œuvre.Le biotope ne semble pas mal pour les chiens d’arrêt : les routes sont suffi-

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PHOTOS : PHOTO12.COM/ALAMY

Compagnie de perdrix grises, chien d’arrêt au rapport d’un perdreau gris et perdrix rouge. Le biotope ne semble pas mal pour les chiens d’arrêt : les routes sont suffisamment loin, et le couvert est assez important pour que les oiseaux tiennent.

sammentloinpourlimiterles accidents, et le couvert est assez important pour que les oiseaux tiennent. Las : malgré quelques places chaudes,malgré notre attention à bien marcher face auvent,notrepetiteépagneul bretonne ne parviendra pas à bloquer une seule perdrix. Pourtant, les oiseaux sont là, nous les entendons rappeler un peu partout. Au loin, nous voyons et nous entendons la battue qui se déroule… Nous comprenons très vite les raisons de l’absenced’oiseauxdansl’engraisvert :c’estlaprésencede busards que l’on a croisés à plusieurs reprises. Or, pour prévenir toute attaque de ces prédateursailés,lesperdreaux

avionsunretrieveravecnous, quivafaireofficedeleveurdu gibier. Aussi, pour avoir une chance de tirer une perdrix, nous avons été contraints de faire une petite ligne marchante… Une stratégie efficacemaisquin’apasvraiment les saveurs d’une chasse au chien d’arrêt dans les règles de l’art :les oiseaux seront en nombre,et tous très bien volants, mais il est indéniable

n’ont comme ultimes solutions que de se réfugier dans les bandes de maïs. Exit le chien d’arrêt, car dansdesconditionspareilles, il ne peut pas faire correctement son travail. L’air est connu : sitôt entré dans les maïs, le chien n’en fera qu’à sa tête, et ne pouvant arrêter les oiseaux, s’excitera et les poussera… Bref,du mauvais travail. Heureusement, nous

qu’ils n’ont pas la défense d’oiseaux totalement naturels… La matinée est bien avancée,etc’estdéjàl’heuredudéjeuner,simple et rapidement servi(uneautrequalitéquand on sait que trop de territoires prennent un malin plaisir à laisser leurs chasseurs deux heures à table !).Nous repartonscettefoissurunautreterritoire situé juste derrière la ferme. Le biotope est quasiment le même à cela près que les cultures à gibier et les bandes de maïs sont en plus grand nombre et en bandes beaucoup plus étroites. Le gibier est toujours là, abondant et volant (nous lèverons en plus quelques faisans) mais, décidément, le territoiresembleconvenirdavantage à des springers qu’à deschiensd’arrêtenraisonde la présence des maïs, grande tentation s’il en est… Mais ne soyons pas trop difficiles, nous n’avons pas boudé pas notre plaisir… ◆

LA MATINÉE EST BIEN AVANCÉE, ET C’EST DÉJÀ L’HEURE DU DÉJEUNER, SIMPLE ET RAPIDEMENT SERVI (UNE AUTRE QUALITÉ QUAND ON SAIT QUE TROP DE TERRITOIRES PRENNENT UN MALIN PLAISIR À LAISSER LEURS CHASSEURS DEUX HEURES À TABLE !). 136

Jours de C HASSE ◆

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◆ Routes, chemins, cultures, prés, pâturages… Le chasseur ne peut heureusement y faire n’importe quoi…

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ue d’histoires, de chicaneries et d’affaires ont éclaté,et que de jugements ont été rendus sur cette délicate question de la chasse sur les chemins appartenant à la puissance publique, et dans les cultures.Qui n’a vu une fois dans sa vie un chasseur sur un chemin communal, ou une route,posté,attendant quelques hypothétiquesbêtesnoires,etne sachant – ou ne voulant pas savoir–qu’ilavaittoutesleschances d’être en infraction… ou jouant les “borduriers”, personnage honni par tout chasseur qui se respecte. Personne n’est censé ignorer que le domaine public routier comprend l’ensemble du domaine public de l’État (comme les autoroutes), des départements et des communes,« à l’exception des voies ferrées », précise le Guilbaud (laChasseetleDroit, éditions Litec). Des biens qui comprennent les voies et leurs dépendances, comme les talus. L’usagenormaldesroutesétant lacirculation,lachasseyestproscrite ; d’ailleurs, de nombreux arrêtés municipaux ou préfectorauxprisautitredelasécuritépublique prohibent d’utiliser des armes à feu sur ou en direction de ces axes de circulation. Plus nuancée est la question de la

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L’usage normal des routes au sens large du terme étant la circulation, la chasse y est strictement interdite.

chasse sur des chemins ruraux (qui n’ont pas été classés comme voies communales). Que faire ? Le mieux,précise le service juridiquedel’ONCFS,estde«serenseigner auprès de la mairie ».Mais, par principe, « il y a présomption d’affectation à l’usage du public lorsqu’il y a utilisation comme voie de passage ». Signalons que, curieusement, quand il y a infraction,c’est l’action de chasse sur autrui qui a étéretenueparlestribunaux(qui peut se doubler d’une mise en danger d’autrui passible d’une amende de 15 000 euros et d’un an d’emprisonnement), non au profit de la collectivité propriétaire mais au profit des riverains : « il y a ainsi une sorte de rattachement implicite de la voie publique aux territoires de chasse limitrophes,expliqueleGuilbaud,qui

Jours de C HASSE ◆

n’est guère reprochable suivant la morale cynégétique,mais quelque peu surprenant sur un plan juridique ». Car, en effet, l’infraction aétécommisechezquelqu’un,en l’occurrence l’État ! Ainsi, le fait desetrouverporteurd’unearme et en attitude de chasse sur un chemin traversant une forêt, un territoiredeplaine,oud’êtreplacé en position de tir en direction de lapropriétériveraine«constituent l’infractiondechassesurlespropriétés traversées ou riveraines ». Bien entendu, ces règles n’interdisent pas le droit de passage du ou des chasseurs qui désirent se rendre sur la propriété voisine,propriété sur laquelle ils ont ledroitdechasser,toujours«dans lerespectdelasécuritédespersonnes et des biens ». Si la question de la chasse sur une route au sens large relevait

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de la sécurité publique, celle de la chasse dans les cultures et les pâtures occupées par du bétail tient de la propriété privée. D’ailleurslecodedel’environnement précise bien que, dans les dispositionsrelativesauxassociations communales de chasse agréées (Acca),les chasseurs doivent exercer leur activité « dans lerespectdespropriétés,descultures et des récoltes » (L 422-2). Mais ce qui est valable pour une Acca l’est a fortiori pour n’importe quelle organisation de chasse qu’ellesoitcommunaleouprivée. Là encore, le principe est simple : tant que la récolte n’a pas été faite (que cela soit dans les vergers, les vignes, ou toute autre culture), la chasse est interdite,souspeined’êtrepoursuivis pour chasse sur autrui. En revanche, les chasseurs peuvent y passer pour rejoindre par exemple un autre territoire « sous réserve ne pas y commettre de dégradations » (comme de piétiner une récolte). Pour ce qui est des prés occupés par du bétail, les chasseurs bénéficiantdudroitdechassesur lesdits prés peuvent y chasser mais,soulignel’ONCFS,«enprenant les mesures nécessaires pour ne pas effrayer ni laisser échapper lesanimauxdomestiques».Bref,«ils peuvent y passer dès lors qu’ils veillent à la sécurité des animaux etqu’ilsnecréentpasdedommages». En tout état de cause, il vaut mieux être ridicule de prudence, pourévitertoutaccidentoulafureur légitime de l’agriculteur. Bref, faire preuve de courtoisie et de bon sens. ◆


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de légende ◆

Napoléon III Le prestige et l’apparat par Manfred de Boissieu

P

OUR NAPOLÉON III, LA CHASSE SERA LE FLAMBEAU

DE LA GRANDEUR DU SECOND

HISTOIR

Chasseur

EMPIRE. PLUS ENCORE, ELLE SERA UNE AFFAIRE D’ÉTAT.

PHOTOS : AKG-IMAGES

L

achassefutdetouttemps une allégorie du pouvoir. Louis Napoléon est sans doute conscient de cette symboliquequand,enavril1852,ilprend la décision de mettre tout en œuvre pour rétablir la vènerie d’État. Le moteur essentiel de son ascension politique est l’immense popularité attachée au souvenir de son oncle, Napoléon Ier. Il doit cultiver la légende or l’image du chasseur est aussi celle du chef : elle démontre son aptitude physique et mentale à gouverner, elle renforce son pouvoir et son autorité. Le symbole est incontournable tant la dimension mythique est importante dans la situation politique dans laquelle il se trouve. Les chassesont,aussi,unintérêtéconomique évident en termes d’emplois,et lui permettent,enfin,dedistribuerhonneurset charges à ceux qui l’ont servi fidèlementetd’animerunecourqu’ilveutfastueuse.

Aux portes de l’Empire,à une époque où tous les gouvernements de la Vieille Europe sont fondés sur l’image etlareprésentation,ilveutsortirlaFrance des difficultés où l’a plongée la révolution de 1848 « occupée à jouer la Révolutionfrançaiseplusencorequ’àlacontinuer» (Tocqueville) et la hisser aux premiers rangs en faisant revivre les institutions etlestraditionsdessouverainsquienont fait sa grandeur : la chasse doit en être le flambeau. Pour lui, c’est une affaire d’État. C’estsonaidedecamp,lecomteEdgardNey,quatrièmefilsdumaréchal,qui en est chargé :il est nommé premier veneur.L’organisation des chasses à courre commence aussitôt.

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La tâche est difficile : en matière de vènerie, la monarchie de Juilletetlarévolutionde1848ont anéanti la totalité de l’héritage de l’Empire et de CharlesX.Créer un équipage ex nihilo n’est pas chose aisée mais la chance lui sourit : le marquis de l’Aigle dont la famille chasse en forêt de Compiègne depuis des lustres cède au prince présidentlatotalitédesonéquipage,chevauxetchiens.Voilàjetéeslesbasesd’une vènerie qui, dès lors, ne va cesser de se développer avec des moyens considérables. L’équipage de la Vènerie impériale sousNapoléonIIIestmontéavecunluxe, une opulence et un faste inimaginable même sous nos plus grands rois,veneurs authentiques et passionnés pour la plupart. Il faut recruter des hommes de grande expérience :le maître d’équipage choisiestuncertainReverdy,ditLaTrace.

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PHOTOS : MUSEE DE LA VENERIE/SENLIS - PHOTO JOSSE/LEEMAGE

Chasseur de légende

AVANT TOUT UNE GRANDE CÉRÉMONIE

À la retraite depuis quelques années,on va le chercher malgré tout.Ancien maître d’équipage du prince de Condé à Chantilly, il ne se fait rien de mieux en la matière : en 1803,n’était-il pas déjà valet de chiens à la Vènerie impériale ? Ne disait-il pas avoir « servi quatre règnes » ?

«Valet,soit,monsieur,maisn’oubliez pas que je le suis de votre maître ! » Le mot est resté célèbre ! C’est lui qui va façonner piqueurs,va“NAPOLEON III : LE lets et chiens, à sa main et orgaRENDEZ-VOUS DE CHASSE niser tous les laissés-courre jusÀ COURRE AU PUITS-DUROY” (1861). CI-DESSUS, qu’à ce que l’âge l’oblige à se retirer définitivement. “RENDEZ-VOUS Le baron Lambert, fidèle de DE CHASSE DE L’ÉQUIPAGE l’empereurdevientlieutenantde DE NAPOLÉON III vènerie. Un peu gros, le visage À PIERREFONDS” (1863) rond et les cheveux blancs,il n’a PAR FRANÇOIS-GABRIEL jamais eu un poil sur la figure, LEPAULLE. PAGE cequiluivalut,jadis,unreproche DE DROITE, PORTRAIT lors d’une inspection de son esÉQUESTRE DE L’EMPEREUR. cadron, les moustaches alors Très respectueux des manières d’autre- étantobligatoirespourunofficier :«Mon fois, il est le type même du serviteur général, répondit-il, voilà dix ans que je d’illustre maison. Ne manquant pas de les attends, elles ne sont jamais venues. » répartie,il sait se faire obéir des veneurs C’est un homme affable, cultivé et effiauthentiques et répondre aux imperti- cace. Il est indispensable : il dirige tout nents. À un officier qui l’avait impru- le service de vènerie, il y vit, il y couche demment traité de “valet”, il lui lance : et il est de toutes les chasses. C’est par

AVEC NAPOLÉON III, LA CHASSE DEVIENT UNE SORTE DE GRAND SPECTACLE DONT IL FAUT ÉLIMINER LES ALÉAS DANS LA MESURE DU POSSIBLE , TOUT EN GARDANT L’ APPARENCE D ’ UNE TRADITION CYNÉGÉTIQUE IMPECCABLE . 142

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lui que passent les achats de chevaux et de chiens, la tâche est colossale mais l’argent de la “dotation impériale” coule à flots :onachèteforcechevaux,surtoutenIrlande,forcechiens, surtout en Angleterre. On recrute personnel d’écurie et de vènerie, valets de pied, valets de chiens, en nombre considérable.Il faut payer,nourrir,loger,habiller tout ce beau monde. On panneaute, on transfère d’une forêt à l’autre de nombreuxanimauxdemanièreàpréparersérieusementleschasses (la mise en adjudication,en 1848,du droit de chasse dans les forêts de la couronne a fait de gros dégâts, les adjudicataires ayant été peu scrupuleux en matière de gestion). Officiellement,il faut,coûte que coûte,que le souverain, dont l’emploi du temps est naturellement chargé, ne perde sesjournéesàreleverdesdéfauts,àredresserunevoie,àrompre des chiens sur le change ou à faire buisson creux… Quelle différence avec Louis XI, Henri IV ou Louis XIIII ! Qu’on ne s’y trompe pas : en fait, la chasse est une sorte de grande cérémonie dont il faut éliminer les aléas dans la mesure du possible, tout en gardant l’apparence d’une tradition cynégétique impeccable. Celapassenécessairement,parunepopulationd’animaux importante… Au chenil, on peut compter cent vingt chiens dont trente limiers et chiens d’attaque, et quatre-vingt-dix chiensdemeute.Beaucoupsont des tricolores de race anglaise, tous marqués de la croix de Saint-Hubert dans le triangle, selon la tradition“royale”… Le service des écuries se compose de cinquante ou soixante chevaux pour bientôt en atteindre plus d’une centaine… La première chasse a lieu en forêt de Fontainebleaule28juillet1852, mais,c’estcelledu13novembre de la même année qui voit,pour la première fois,la présence du prince Louis Napoléon. L’affaire, on le voit, est menée rondement. Dès la proclamation du second Empire est créée officiellement la Vènerie impériale avec le rétablissement de la charge de grand veneur.Ce poste,purement honorifique,est confié au maréchal Magnan,avec les émoluments et les prérogatives qui s’y rattachent, pour le récompenser des services rendus au régime et de son absolu dévouement. Car, pour le reste, ses connaissances cynégétiques sont réputées quasiment nulles. Le premier veneur, qui deviendra plus tard le prince de la Moskova, ne cessera de diriger, effectivement, le service et, à sa mort, lui succédera à ce poste. L’apparat est grandiose, rien n’est laissé au hasard : c’est la maison impériale de 1804 qui inspire l’organisation générale, mais ce sont les usages et le cérémonial de l’Ancien Régime qui sont rétablis ; le costume est choisi, c’est le même que celui adopté sous Louis XV, sauf qu’il est vert et or à revers rouges, au lieu de bleu et argent. Les chevaux des officiers de la Vènerie sont équipés à l’anglaise mais avec tapis de selle et croupières de feutre blanc, bordés d’un galon vert. Les aides de camp et les écuyers qui accompagnent à la chasse

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L’ÉQUITATION AVANT TOUT

PHOTOS : PHOTO12/ARJ - PHOTO12.COM-FONDATION NAPOLÈON

“L’EMPEREUR À LA CHASSE” À COMPIÈGNE ET, CI-DESSOUS, “RENDEZ-VOUS DE CHASSE” EN FORÊT DE FONTAINEBLEAU. EXCELLENT CAVALIER, L’EMPEREUR AIME PAR-DESSUS TOUT GALOPER DANS LA CAMPAGNE.

SOUVENT

IL ARRIVE QU’IL Y AIT

DEUX CHASSES :

L’UNE À L’ANGLAISE, SUIVIE PAR

NAPOLÉON III,

OÙ L’ON SUIT LES CHIENS

SANS SAVOIR S’ILS SONT SUR LE BON ANIMAL,

ET UNE AUTRE CONDUITE PAR LES VRAIS VENEURS…

L’ÉQUIPAGE IMPÉRIAL DÉCOUPLERA TOUS LES CINQ JOURS, D’UN BOUT À L’AUTRE DE L’ANNÉE, SAUF L’ÉTÉ S’IL FAIT TROP CHAUD, EN FORÊT DE FONTAINEBLEAU, À COMPIÈGNE, À SAINT-GERMAIN, À RAMBOUILLET… 144

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l’empereur et l’impératrice doivent être entenue,ainsiqueles“boutons”(quisont des invités de marque qui ont une autorisation permanente de l’empereur et du maître d’équipage de suivre au plus près les chasses avec les piqueurs et les veneurs) : une vieille tradition de vènerie.Les“boutons”dînent le soir à la table des souverains et passent la soirée au palais avec eux. L’équipage doit chasser tous les cinq jours, d’un bout de l’année à l’autre, sauf l’été quand il fait trop chaud… Ses quartiers sont de neuf mois à Fontainebleau et trois mois à Compiègne en fin d’année ; cependant, on découple aussi en forêt de Saint-Germain, de Rambouillet, de Laigue, d’Ourscamp, de Marly et deVillefermoy.On ne peut parler de cette époque sans évoquer les“séries” de Compiègne où de très grands noms du monde de l’économie,des arts et lettres, de la très haute administration civile et militaire et de la politique sont reçus par le couple impérial. Durant cinq à six jours, tous ces gens sont invités à sa table,logés dans les fastueux appartements du château et participent aux festivités et notamment aux chasses à courre ; il y en a deux par série. Avoir l’honneur d’être parmi les invités est une des choses les plus prisées.


Ce jour-là, il y a beaucoup de monde au rendez-vous du Puits-du-Roy en forêt de Compiègne. Tout le personnel de vènerie est en grande tenue, la meute est tenue par les valets en guêtres blanches. Les voitures, très nombreuses, sont garées dans les allées ; partout sous les arbres, cavaliers et amazonesd’uneextrêmeélégancesecroisent,discutentenformant de petits groupes. La foule des curieux est immense, venant de Compiègne et des villages environnants. Enfin le couple impérial arrive avec sa suite sous les saluts et les ovations et la chasse peut commencer.Avec un œil un peu exercé, on peut serendrecomptedecertaineschosestrèscurieuses.Ainsi,l’empereur,qui y participe très souvent,ne montre pas beaucoup d’intérêt pour le laisser-courre proprement dit. Il laisse aux veneurslesoindesuivrelameutededémêlerdéfautsetchanges. Excellent cavalier,son plaisir est surtout de galoper à travers la campagne et de sauter des obstacles.Bref,il arrive très souvent qu’il y ait deux chasses : l’une bizarre “à l’anglaise”, suivie par l’empereur, sorte de steeple-chase où on suit des chiens sans savoir s’ils sont sur le bon animal ou s’ils ont pris le change,et une autre conduite par les vrais veneurs,les châtelains des alentours qui ont une invitation permanente. Un écuyer a l’ordre d’accompagner l’empereur en permanence. Il doit l’orienter, sans en avoir l’air, vers le lieu probable de l’hallali qu’il se doit de deviner en écoutant la chasse au loin. Le comte de la Rüe, qui fut aide de camp et inspecteur général des forêts de la couronne,et qui se livrera souvent à cet exercice, écrira qu’il « faut une certaine habileté pour réussir, mais du moment que l’empereur est vu un des premiers à l’hallali et prêt à servir l’animal (à la carabine généralement),l’honneur du pilote est sauf et tout le monde croit que Sa Majesté a admirablement suivi la chasse ». Plusieurs chasses en une, la confusion peut parfois s’installer… mais l’apparence, toujours l’apparence ! Les laisser-courre de Compiègne se terminent,généralement,en cette période de l’année où les jours sont très courts, par une“curée froide aux flambeaux”.C’est une coutume de grande vènerie typiquement française : elle serait, dit-on, apparue sous Louis XV : en effet,encouragés par les mœurs galantes de leur souverain, les veneurs avaient pris l’habitude de s’égailler sous les frondaisons quand la chasse tirait en longueur. Ils n’entendaient pas les trompes sonnant la prise du cerf si bien qu’il n’y avait plus de spectateur pour assister à la curée… Celle-ci était donc reportée à plus tard dans la soirée et donnait lieu à un spectacle extraordinaire. De quoi s’agit-il ? Ici il s’agit de Compiègne, mais le même cérémonial peut se tenir, aussi à Fontainebleau… La courduchâteaudeCompiègneformeunvasteparallélogramme fermé sur un côté par une grande grille donnant sur la place du palais.À la nuit tombée,les morceaux du cerf qui doivent être livrés aux chiens sont mis en tas sur le pavé devant le perron et recouverts de la nappe, c’est-à-dire de la peau de l’animal avec sa tête entière. De la grille au vestibule, deux files de valets de pied en grande livrée, les cheveux poudrés, chapeaux à plumes et bas roses ménagent une large allée. Chacun d’eux tient une longue pique au bout de laquelle flambent des étoupes qui, trempées dans de l’esprit-de-vin mélangé à du sel de cuivre, dégagent des lueurs verdâtres. Sur les deux côtés de la cour, la foule, à laquelle on ouvre les grilles, s’entasse. Bientôt arrive la meute escortée par les

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Chasseur de légende DES CHASSES DESSINÉES PAR JADIN VOICI QUATRE DES ONZE SCÈNES EXTRAITES DU SOMPTUEUX OUVRAGE PHOTOS : PATRICK IAFRATE/FONDATION DE LA MAISON DE LA CHASSE ET DE LA NATURE

SUR LA VÈNERIE IMPÉRIALE. ÉDITÉ PAR LA MAISON GOUPIL EN 1905, CE LIVRE (“MAISON DE L’EMPEREUR, LA VÈNERIE 1852-1870”, PAGE DE DROITE) COMPREND DONC ONZE PLANCHES (DONT NEUF LITHOGRAPHIES) EXÉCUTÉES PAR CHARLESEMMANUEL JADIN, FILS DE LOUIS-GODEFROY, PEINTRE, ENTRE AUTRES, DES CHASSES DU DUC D’ORLÉANS.

piqueurs et les valets de chiens : elle est tenueenrespectàl’entréeparlefouetlevé du maître d’équipage, en grande tenue. Soudain toutes les fenêtres du premier étage s’ouvrent en grand, et l’empereur paraît au balcon avec ses invités.LaTrace setourneverslesouverain,luidisantalors, à voix forte, comme au Grand Siècle : «Lebonplaisirdesamajesté !»Lespiqueurs sonnent la Royale, un valet prend la tête du cerf par les bois et la remue en la montrant à la meute dont l’exaspération toucheàsoncomble.Toutàcoup,lemaître d’équipage, qui est placé à côté du cerf,

sur un signe de l’empereur, abaisse son fouet, la meute s’élance, puis il le relève aussitôt et les chiens,exaspérés,sont forcés de reculer. Deux fois le fouet se relève,deux fois la meute est stoppée dans sonélan,maisàlatroisièmeilrestebaissé. Le valet qui tient la tête du cerf se sauve précipitamment en emportant la nappe et les chiens se ruent sur la dépouille avecunefrénésieinouïe.Lestrompessonnent“l’hallaliparterre”:c’estl’apothéose! La meute n’est plus qu’une furieuse mêléegrouillante,noireetblanchequis’agite dans les grognements et le craquement

des os et « les flammes de Bengale brûlent, sanglantes,incendiant la nuit,baignant les têtes placides des bourgeois de Compiègne, entasséssurlescôtés,d’unepluierouge,àlarges gouttes»,écriraZoladanssesRougon-Macquart. Ilnefautsurtoutpasdécevoirlesinvités surtout quand ce sont de grands personnages comme par exemple le grand-duc Constantin de Russie lors de son séjour à la cour impériale. On chasse à Fontainebleau ce jour-là, et la forêtregorged’animaux.Ilfaittrèschaud en cette fin avril.Il y a,au rendez-vous,

RIEN N’EST LAISSÉ AU HASARD. SI, POUR LA VÈNERIE, NAPOLÉON III S’INSPIRE DE L’ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA MAISON IMPÉRIALE DE 1804, C’EST BIEN LES USAGES ET LE CÉRÉMONIAL DE L’ANCIEN RÉGIME QUI SONT RÉTABLIS… 146

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CONÇUE EXCLUSIVEMENT POUR LA CHASSE… une foule de curieux à pied, à cheval, en voiture et tous les officiers de la garnison. C’est un vieux dix-cors qui est mis sur pied par les chiens d’attaque et qui saute la route sous le nez du grand-duc : celui-ci ne peut que constater que c’est bien un dix-cors. Après un bon laisser-courre, les chiens tombent en défaut : le défaut est relevé difficilement ; puis la chaleur, les cavaliers nombreux, la poussière aidant, la partie est de plus en plus difficile et la voie est finalement perdue… La nuit tombant le grand-duc est invité à rentrer au château. Sur le chemin du retour un piqueur, dépêché par le baron Lambert, vient lui annoncer, benoîtement que, contre toute attente,lecerfafinalement été pris très loin «avecjuste une vingtaine de chiens et deux piqueurs ! ». C’est un petit mensonge qui n’est pas innocent : il est prévu, en effet, d’offrir, le soir même, au grand-duc, une curéefroideauxflambeaux danslacourduchâteau.La curéeterminée,celui-civa, un peu troublé, examiner latêteducerf.Illancealors au maître d’équipage : « Mais c’est une troisième tête !»Puisensouriantavec une bonhomie feinte mais franche, montrant qu’il n’est pas dupe, « j’ai bien vu un dix-cors mais,il est vrai,à la chasse,tout le monde peut se tromper,j’ai dû mal voir ! ».C’est un homme bien élevé… En fait, le premier veneur avait fait abattre ce cerf la veille en cas d’insuccès. Ainsi la vènerie doit être la vitrine éblouissante de la cour impériale,elle doit plaire et briller de mille feux pour les hôtes de l’empereur et garder le plus possible les apparences de l’authenticité. La chasse à tir ? Elle va subir la même réorganisation que lavènerie.C’estlemarquisdeToulongeonquivaenêtrechargé ; aide de camp de son altesse impériale,il est sous l’autorité du premier veneur. Si on l’a vu, on peut acheter un équipage et chasser dans les jours qui suivent,l’organisation des chasses à tir est un travail de longue haleine qui incombe en grande

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PHOTOS : PHOTO12/ARJ - ROGER-VIOLLET

Chasseur de légende

SPLENDEURS FASTUEUSES “NAPOLÉON III, EUGÉNIE ET

L'IMPÉRATRICE

LES HABITANTS DE

FONTAINEBLEAU ASSISTANT À LA CURÉE AUX FLAMBEAUX AU CHÂTEAU DE

FONTAINEBLEAU” (1857) ET, CI-DESSUS, “NAPOLÉON III À LA CHASSE À COMPIÈGNE”, PAR ANGELOUIS JANET-LANGE. JUSQU’À LA TRAGÉDIE DE SEDAN, LA VIE DE LA COUR IMPÉRIALE SERA RYTHMÉE PAR LES CHASSES.

partie au corps forestier… Les magnifiques chasses de Charles X sont lointaines, le gibier n’a pas été maintenu et les tirés mal entretenus. Tout est à reprendre. Il y a des chasses à tir dans toutes les cours d’Europe,celles de l’empereur se doivent d’être les plus belles, c’est donc la course aux plus beaux tableaux et il faut du gibier, beaucoup de gibier, d’où une amélioration des techniquesd’élevageetdegestionetunagrandissement considérable des faisanderies. Les objectifs immédiats sont le repeuplement,laprotectioncontrelebraconnage et les nuisibles, le réaménagement et l’amélioration des tirés selon les souhaits de l’empereur.Tous les anciens tirés,ceux notamment créés par le comte de Girardin pour le roi Charles X, vont

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être rétablis et améliorés :il y en a quatre à Compiègne,les autres sont à Versailles, Saint-Germain-en-Laye, Rambouillet, Marly et Fontainebleau. Chaque territoire a son personnel forestier avec son encadrement ; tous se sentent en compétition les uns par rapport aux autres. UntiréausecondEmpire,cesontdes taillis maintenus à hauteur d’homme, surunelongueurdehuitàdixkilomètres, sur une largeur de deux cents mètres,en général à l’intérieur d’un bois pour que de grands arbres sur les côtés obligent le gibier levé à se remettre dans le tiré.Les buissons sont taillés aux ciseaux en permanence pour donner l’aspect d’une immense charmille horizontale.Çà et là, des espaces de quelques ares sont cultivés en céréales pour l’alimentation du

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gibier. Le tiré est divisé dans la longueur, par neuf sentiers parallèles appelés layons. Le layon de l’empereur a 2,50 mètres de large, c’est celui du milieu ; les autres sur les côtés sont ceux des invités, ils sont plus étroits. Il faut noter ici que les tirés de Charles X n’avaient que cinq layons.NapoléonIIIenveutneuf pour faire plaisir à plus d’invitésàlafois(toujoursl’efficacité !). Les tireurs marchent devant eux dansleurproprelayon,entreeux se trouvent placés les rabatteurs, bien en ligne, qui tapent sur les buissonsavecdesbâtons.Dedistance en distance,une petite palissadeestplacéeperpendiculairementau layon pour obliger le gibier qui piète à selever.Toutlemondedoitgardersaligne et tirer devant soi. Quand on arrive à troiscentsmètresdelafindutiré,onopère unemanœuvrequasimentmilitairequ’on appellele“bouquet” :parunmouvement circulaire,en passant par les côtés,les rabatteurs se remettent en ligne au bout du tiré et avancent vers les tireurs. Euxmêmes se sont retournés et tirent le gibierqui,venantalorsdansleurdos,lesdépasse. C’est là que se réalisent les plus beaux coups. La chasse dans les tirés n’a pas l’apparat des chasses à courre ; l’étiquette est moins stricte : c’est plus intime et plusdécontracté.Iln’yapasdetenueobligatoire.L’empereur porte généralement,


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LÉGER COMME UNE PLUME…

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un costume de drap couleur feuille morte et un chapeau de feutre gris avec une plume de faisan. Il arrive, au lieu de rendez-vous,avec son service et ses invités,en char à bancs ; il est reçu par les officiers des chasses et les inspecteurs des forêts. Les invités sont huit, pas un de plus. Chacun a un chargeur, un ramasseur, un pointeur qui compte les pièces tuées et un layon attitré.L’empereur,lui,est suivi de son aide de camp,qui lui tend le fusil chargé, de son arquebusier personnel qui vérifie les fusils (qui n’est autre que le célèbre armurier parisien Gastinne Renette), des gardes qui chargent les fusils et ceux qui les portent, des valets qui tiennent les retrievers dressés à ne ramasser que les pièces tuées personnellement par sa majesté et… de son médecin personnel. Entre les agents forestiers, inspecteurs, gardes généraux et leur personnel,la troupe,avec officiers et sous-officiers qui assurent le rabat, et les piqueurs pour les chiens et le personnel pour les armes,les munitions et le ramassage du gibier,ce sont près de trois cents personnes qui sont mobilisées pour un tiré. Ce nombre important entraîne des problèmes de sécurité et il arrive fréquemment que certaines se fassent“plomber”… L’empereur en est conscient et n’est pas avare de recommandations. On le devine : le gibier est en abondance.En seize chasses sur les neuf tirés du domaine impérial,il est tué,par an,environvingt-cinqmillepièces,lapins,faisans,chevreuils,perdrix… À la fin du tiré les gardes dressent, avec art, le tableau ; les invités et le personnel en reçoivent chacun une copieuse bourriche et, ce qui est important, les hospices et les indigents ne sont jamais oubliés. En somme,la vie de la cour impériale,jusqu’à la tragédie de Sedan, est rythmée par les chasses.Tout ce que le monde compte de grands noms et de têtes couronnées y seront invités. Certains, cependant, n’hésiteront pas à les qualifier de “caricatures”. La critique viendra souvent des puristes très attachés aux traditions de vènerie qui auront du mal à accepter le côté artificiel de certaines pratiques au détriment de l’authenticité et du raffinement, et l’élasticité de l’étiquette contrastant avec la rigidité des cours étrangères. Le but est de gagner en efficacité pour que les vèneries remplissent totalement le rôle de communication et d’image qui leur est fixé.Elles ont été « ce qu’elles devaient être », dira le comte de la Rüe,et il ajoutera que,s’il n’en avait pas été ainsi, ça aurait été une « faute politique ! ». Sur le plan économique,le bilan est parfaitement positif : l’argent mis en œuvre fut une source de revenus très importante, pour un grand nombre de gens, et pour les innombrables activités tournant autour des chasses, à une époque où le travail manquait. Le renouvellement et le développement du gibier, le piégeage des nuisibles, ont préservé les massifs forestiers d’Île-de-France et leur ont conféré un caractère cynégétique qu’ils ont encore de nos jours. Enfin, celuiqui“n’avaitqu’unsimplenomtransforméenmythe”,qu’une simple idée “l’extinction du paupérisme”, celui qui fut surnommé par les historiens le “César saint-simonien”, dans le pays de la Révolution et de la “nuit du 4 août”, avec un soutien populaire sans précédent, va redresser le trône impérial et s’entourer de la cour la plus brillante d’Europe, dont les chassesresterontdanslesmémoirescommedépassantensplendeur tout ce que l’on peut imaginer. ◆

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EUGÈNE FROMENTIN (1820-1876) ET LA “CHASSE AU HÉRON EN ALGÉRIE”, UN DE SES PLUS CÉLÈBRES TABLEAUX. IL SERA UN ACTEUR CAPITAL DE CE MOUVEMENT ARTISTIQUE EUROPÉEN CONNU SOUS LE NOM D’ORIENTALISME

“DOUBLÉ

D’UN ÉCRIVAIN DE PREMIER ORDRE, SELON LES MOTS DE

MEYER SHAPIRO.


et

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Eugène

Fromentin La grandeur de l’Orient par Virginie Jacoberger-Lavoué

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Eugène Fromentin

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l est des préjugés qui ont décidément le cuir bien épais… Il y a quelques années – et même toujours maintenant –, Eugène Fromentin n’était, même pour les milieux dits éclairés, qu’un écrivain, certes de premier ordre avec Dominique – un des dix romans préférés d’André Gide, « chef-d’œuvre civilisé » pour Edward Sackville-West –, ses livres de voyage ou son ouvrage de critique d’art (les Maîtres d’autrefois) – que Proust et Claudel emportèrent lors de leurs visites de musées aux Pays-Bas – mais pas un peintre…

E

t pourtant Fromentin a cette force si rare d’appartenir autant à l’histoire de la littérature qu’à celle de la peinture.At-on oublié ses centaines de tableaux et ses milliers de dessins, àforteconnotationorientale ?Peut-onnégligeruneœuvred’un artiste aux « possibilités exceptionnelles » selon les termes mêmes de James Thompson et de Barbara Wright,auteurs d’une très solide biographie (ACR Édition). Que dire de plus sinon regarder et observer ? Chasseurs et voyageurs verront et rêveront à ses nombreuses scènes de chasse en Algérie, où il nous fait sentir à la fois la dureté presque minéraledudésert,maisaussi son silence, et sa beauté que l’on contemple.

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Des scènes rehaussées par des paysages dont on devine tous les tourments.Le calme est là,pesant,avec sa Halte de cavaliers arabes dans la forêt,avec sa Partie de chasse (en fait une scène de fauconnerie)… Temps fort, avec son Arabes à la chasse (avec des lévriers),d’une violence à la Delacroix,et son Arabes attaqués par un lion… Fromentin dépasse le statut un peu réducteur d’artiste animalier qu’il n’a jamais revendiqué. Cet acteur capital de ce mouvement artistique européen connu sous le nom d’orientalisme est un peintre presque complet, artiste accompli « doublé d’un écrivain de premier ordre », selon les mots de Meyer Schapiro. Et à bien des égards un génie. Tout commence à La Rochelle où Eugène Fromentin voit le jour le 24 octobre 1820 dans une famille de notables qui jouissait d’une belle position sociale depuis le XIVe siècle. Si son père est médecin reconnu pour son érudition, il jouit également de dons artistiques qu’il avait mis en pratique pendant ses études de médecine, dans l’atelier Antoine-Jean Gros ; dons qui lui permirent d’exécuter un spectaculaire autoportrait et de fidèles copies de paysages du XVIIIe. Cette sensibilité artistique,il la devait sans équivoque à sa mère,qui avait réalisé une impressionnante Tête de Romulus inspirée des Sabines de Jacques-Louis David. Pour autant, son père n’avait que peu d’admiration pour la vied’artisteetvoulutlongtempspréserversonfilsd’untelchoix de carrière.Studieux,Eugène Fromentin n’en resta pas moins un enfant modèle (même s’il reconnaît avoir reçu une « éducation de poète »),si perfectionniste qu’à 10 ans,il recevra un prix pour une composition de français intitulé « Un élève appliqué » ! Les moments les plus heureux de sa petite enfancesemblentavoirétéceuxoùilfréquentaitlamaison de campagne de Saint-Maurice, toute proche de La Rochelle et qu’il décrit, semble-t-il, dans Dominique. Il passe des heures à vagabonder, à apprivoiser la nature,en participant aux travaux de ferme ou en observant la migration des oiseaux (beaucoup plus tard, il laissera un tableauintituléJeuneChasseur,visiblementàl’affûtdequelque oiseau de passage). C’est là, nous expliquent ses deux biographes, qu’il développa « son amour de la nature », et se forma « des yeux de paysan ».

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PHOTOS : COLLECTION PRIVEE - AKG-IMAGES

L’adolescent est brillant tant il est vrai que « son intelligence, son ardeur ne firent jamais aucun doute ». Grands classiques de la littérature grecque,romaine,française,rien ne lui échappe. Il part à 19ans à Paris pour y suivre des études de droit (il obtiendra sa licence en 1843). Entretemps, il aura une aventure avec une femme mariée « qui allait par la suite inspirer au jeune homme sa première passion romantique ». Fromentin se console avec la littérature de son temps : de Michelet aux romantiques,biensûr,avecuneprédilectionpourleRenédeChateaubriandetVoluptédeSainte-Beuvequ’ilavouaunjouravoir lu vingt fois ! Il écrira de nombreux poèmes qui montrent sa passion pour la nature. Il dessine mais ce n’est pas, paraît-il, « extraordinaire ». Peu à peu, son tempérament d’artiste va prendre le dessus sur une brillante carrière d’avocat au grand dam de son père ! Bien que timide et réservé – on le surnomma “le petit monsieurcommeilfaut”lorsqu’iln’étaitencorequ’étudiant–, Fromentin sera entouré d’amis artistes –Beltremieux,Bataillard Du Mesnil. Il travaille en copiant « les artistes romantiques qu’il admirait le plus comme Géricault et Delacroix », soulignent les auteurs de sa monographie. Il est à noter que vers 1840, Jean-Baptiste Thévenet, artiste rochelais exécuta le portrait miniature d’Eugène Fromentin qui fit ainsi une première apparition au Salon des artistes de Paris sans y présenter une œuvre… Ce n’est que l’année suivante que Fromentin livrera sa première véritable esquisse (inspirée d’une représentation de Chatterton de Vigny). Voyant sa passion pour l’art grandir chaque jour (il dessine en marge des actes de procédure), son père lui donna, après d’âpres négociations, alors l’autorisation d’entrer dans l’atelier d’un peintre. Eugène Fromentin fut ainsi introduit dans l’atelier de Jean-Charles Rémond (un paysagiste classique) puis très vite rejoindra celui de Louis Cabat, grand spécia-

“UNE FERME AUX ENVIRONS DE LA ROCHELLE” (1846), UNE RÉGION

QU’IL ÉVOQUERA PLUS TARD DANS SON CHEF-D’ŒUVRE LITTÉRAIRE

“DOMINIQUE” ET “UNE RUE À EL-AGHOUAT” (1859). PAGE DE GAUCHE, FROMENTIN PAR GUSTAVE RICARD. “CHASSE AU FAUCON EN ALGÉRIE” (1863) ET, EN BAS, ÉTUDE DE FAUCON. TRÈS BEAU PORTRAIT D’EUGÈNE

liste des paysages, surtout du paysage hollandais du XVIIIe siècle : ce sera une rencontre déterminante. Dès ses premiers paysages peints aux alentours de la capitale (notamment à Saint-Cloud, à Chailly-en-Bière), on remarque toutefois qu’il exprime déjà une des interrogations quioccupatoutesonœuvre :conflitentreledésird’apprendre, de s’inspirer des maîtres et le souhait presque viscéral de rester original, et d’être éternellement insatisfait de ses travaux. Dans un long poème intitulé Un mot sur l’art, Fromentin exprimetoutefoisuneconvictionforte :ilfautreproduired’après nature, lui vouer une « fidélité absolue ». De cette période, datentsesdessinsàl’encre,sesétudesàlaminedeplombetautres fusainsestompéstoutendélicatessepourreproduireuneplaine, unsentieroul’oréed’unbois.Bref,devenirunpoètedelapeinture. En 1846,tout va basculer.Eugène écrit une lettre à sa mère, exprimant ses doutes profonds sur ses talents artistiques (ils ne cesseront pratiquement jamais de toute sa vie).Mais dans le même temps,à l’insu de sa famille,grâce à Charles Labbé, peintre débutant comme lui, il part pour l’Algérie, où il arrive après 53 heures de navigation. C’est le premier de ses voyages en Orient (de 1846 à 1851). Il découvre Blidah, et c’est un choc. Il « visite ce pays comme on visite une proie avec curiosité, satisfaction mais sans amour ». Fromentin restera à jamais frappé par les paysages, notamment ceux de l’Atlas : « pays étrange,chaos d’ardoise et de marbre où les hommes n’ont pas la grosseur des fourmis,où les aigles tournoient incessamment

DANS UN POÈME INTITULÉ “UN MOT SUR L’ART”, FROMENTIN EXPRIME UNE CONVICTION FORTE : IL FAUT REPRODUIRE D’APRÈS NATURE, DIT-IL, LUI VOUER UNE “FIDÉLITÉ ABSOLUE”. Jours de C HASSE ◆

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PHOTOS : COLLECTION PRIVEE - COLLECTIONS FAMILIALES

Eugène Fromentin

COLLECTION PRIVEE

dans l’étroite échancrure du ciel ». Comme va le dire si bien ThéophileGautier,Fromentinapris«latêtedelacaravaneorientale » en faisant référence à tout ce courant intellectuel et artistique de ce milieu du XIXe siècle. De retour en France,cette même année,sous l’influence de son maître Cabat, il réalise en 1846 une huile sur toile d’Une ferme aux environs de La Rochelle, qui sera présentée au Salon de 1847 et qu’il décrira dans Dominique. Sa famille n’est pas sensible à cette œuvre et lui-même semble guère satisfait. La critique n’est d’ailleurs pas tendre. Outre cette fameuse Ferme de La Rochelle, il présenteàcemêmeSalondeuxtoilesexotiques, Mosquéeprèsd’AlgeretlesGorgesdelaChiffa, reçuesàl’unanimité.Cettedernièrefutlouée etélogieusementcommentéedanslapresse parThéophileGautieravantd’êtrequelque mois plus tard réclamée par un acheteur privé, le premier (ce qui ne l’empêchera pas d’avoir toute sa vie des problèmes financiers).Il a trouvé sa voie même s’il restera un éternel insatisfait et d’une rare exigence avec lui-même. Il est revenu d’Algérie que déjà, il songe à repartir : ce qu’il fera entre 1847 et 1848. Au Salon de 1849, il présente cette fois cinq tableaux dont une deuxième version des Femmes d’Alger et obtient une“récompense de deuxième classe”. Un an plus tard, il est présent au Salon avec onze toiles et y expose à partir de cette date régulièrement (à partir de 1850, l’œuvre de Fromentin sera aussi un peu marquée par une nouvelle amitié avec le peintre Gustave Moreau).Il se marie en 1852,contre les vœux de ses parents, avec Marie Cavellet de Beaumont. Son dernier séjour (1852-1853) en Algérie va être sans doute le plus fructueux, non seulement pour sa peinture, mais aussi pour ses travaux littéraires.Dans les années qui suivirent son retour en France, il fera paraître en effet en 1854 Un été dans le Sahara suivi en

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1859 d’Une année dans le Sahel, qui, tous deux, eurent un vif succès.Le second,par son ton souvent plus confidentiel,laissait prévoir le chef-d’œuvre que sera son unique roman, autobiographique, Dominique (1863). Sa reconnaissance est à présent solide,on admire ses vastes paysages, ces cieux immenses à peine chargés de nuages, cette lumière si crue propre à l’Afrique du Nord, étendues désertiques, abords d’un village. On apprécie aussi ses portraitsetsesscènesdevietrèssouventpresquestatiques,comme figées dans l’instant.Le choix ne relève pas du manque de maîtrise, il est délibéré. D’ailleursmêmesiellessontrareslesscènes en mouvement sont toujours parfaitement maîtrisées chez Fromentin. Et c’est à tous ces titres qu’il va être l’une des gloires les plus brillantes du second Empire. Pour la peinture,son périple dans l’extrême Sudalgérienvasimultanémentélargirledécor de ses scènes orientales tout en lui faisantassisteràdegrandiosespartiesdechasse. En mai 1853, il était descendu jusqu’à Laghouat,sousescortemilitaire,carcettebourgade venait seulement de tomber sous contrôle français. C’est qu’il découvre ces immenses plaines, à peine ondulées où ne pousse qu’une maigre végétation mais où l’on peut galoper à son aise pour suivre les dernières grandes chasses que l’on verra en Algérie, chasses des hérons ou des houbaras avec des faucons et chasses des gazelles avec des lévriers comme nous l’avait montré notre confrère Philippe Léobazel dans nos numéros 14 et 26. Sur place, écrivait-il, il multipliera les croquis, les études préparatoires,et ce sera presque toujours en France qu’il exécutera les œuvres définitives. Parmi celles-ci, on ne peut passer sous silence sa Chasse en Algérie, qui se trouve au musée des Beaux-Arts à Lyon. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la chasse proprement dite qui est montrée, mais ses derniers

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PHOTOS : MUSEE DES BEAUX ARTS/LYON - COLLECTION C DELORME

préparatifs.Deux cavaliers sont déjà prêts et on est en train de seller trois autres chevaux. Et ce ne peut être que des gazelles que l’on va entreprendre, non pas parce qu’il y a au premier plandeuxlévrierscarquandonchassaitavecdesfauconslièvres ou hérons,les lévriers étaient aussi employés,mais parce qu’ici personne ne porte d’oiseaux. L’animal que l’on va chasser est donc la gazelle dorcas, petite gazelle d’une vingtaine de kilos, donc à peu près de la taille et du poids d’un chevreuil européen. Ces gazelles vivent discrètement en petites hardes dans les dunes qui bordent la Sahara,et elles sont d’une sauvagerie extrême et peuvent atteindre la vitesse de 80 kilomètresheure. Dans les régions sahéliennes, malgré la pauvreté de la végétation, elles peuvent survivre car il y a des pluies régulières,mais pas d’eaux permanentes.Quelques flaques subsistent, comme Fromentin nous le montre au premier plan. Les lévriers sont des sloughis,grands chiens à poil ras,qui, comme les oiseaux, sont l’objet de tous les soins de leur seigneur et maître. Il les nourrit lui-même avec des dattes écrasées dans du lait, et du couscous. Ils couchent dans sa tente souvent sur son lit, et c’est lui qui les dresse. À la chasse, ils courent à vue les gazelles, et dès qu’ils ont pu en saisir une, ils la tuent en lui brisant d’un coup de dent les vertèbres cervicales. Le maître et ses aides n’interviennent pas directement, ils se contentent d’appuyer la chasse en suivant de toute la vitesse de leurs chevaux. Ce qui frappe au premier coup d’œil dans ce tableau, c’est sa simplification. Seulement quatre hommes, cinq chevaux, et deux chiens. Dans une autre toile peinte en 1864, Fromentin nous montrera au contraire douze cavaliers qui se précipitent pour encadrer la meute qui a lancé les gazelles. Curieusement,le maître ne montre qu’une figure assez inex-

DEUX CÉLÈBRES TABLEAUX À THÈME CYNÉGÉTIQUE : SA SPLENDIDE “CHASSE EN ALGÉRIE” ET SA “PARTIE DE CHASSE”. PAGE DE GAUCHE, “CAVALIERS ARABES SOUS LE VENT” (1857), “CHASSEUR SUIVANT SON CHIEN” ET “ARABES À LA CHASSE” (1855).

pressive. En réalité, son cheval et ses chiens dans la mesure oùcesonteuxseulsquimènentlachasse,ontparuàFromentin plus important.Le vrai sujet de ce tableau,n’est-ce pas en effet ces animaux qui, sous ce ciel immaculé, lui donnent une gravité et une grandeur quasi épique ? Difficile d’évoquer même de manière très succincte Fromentin sans parler de ses très nombreuses scènes de chasse au vol (Chasse au héron, Fauconnier arabe présenté au Salon de 1863…). En ce milieu du XIXe siècle, la fauconnerie était encore en grand honneur chez les seigneurs algériens qui volait l’outarde et le lièvre ou encore la gazelle, mais celle-ci avec l’aide de lévriers.Ils n’utilisaient que les faucons laniers, les seuls qu’ils pouvaient se procurer sur place,et c’était toujours des hagards, c’est-à-dire des oiseaux adultes capturés à l’état sauvage,et jamais ceux pris au nid,ces niais à qui il faut tout apprendre. Les faucons piégés en octobre sont immédiatement affaîtés (dressés) et doivent être prêts à la fin novembre,quanddébutelasaisondechassequis’achèveenmars. Les oiseaux sont alors rendus à la liberté, sauf les sujets exceptionnels. Les plus grandes chasses avaient lieu dans le territoire de Laghouat, aux confins du désert, dans ces immenses plaines duSud,couvertesd’unevégétationd’alfaetd’armoisequipermet au gibier de se défendre, sans empêcher les chevaux de galoper. Or nous savons que Fromentin poussa en 1853 jusqu’à Laghouat. En Europe, on ne se sert jamais de faucons

POUR LA PEINTURE, SON PÉRIPLE DANS L’EXTRÊME SUD ALGÉRIEN VA TOUT À LA FOIS ÉLARGIR LE DÉCOR DE SES SCÈNES ORIENTALES EN LE FAISANT ASSISTER À DE GRANDIOSES CHASSES. Jours de C HASSE ◆

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PHOTOS : AKG-IMAGES/ERICH LESSING - PHOTO12/ARJ

Eugène Fromentin

pour voler le lièvre,mais seulement de l’autour,oiseau de basvol beaucoup plus puissant qu’un faucon. Comme un lanier ne peut à lui tout seul maîtriser un lièvre,il n’est pas question de le faire voler de point en fort, c’est-à-dire de le lâcher à vue pour qu’il rejoigne le lièvre en rasant la terre. Il faut au contraire le laisser monter très haut pour qu’il puisse, dans un piqué foudroyant,buffeter (frapper) le lièvre à la tête.Mais si,à l’ultime seconde le lièvre se dérobe,l’oiseau risque fort de se tuer sous la violence du choc au sol.On a parfois relevé des faucons évanouis à côté de leur lièvre mort. Le fait toutefois de voler simultanément avec plusieurs oiseaux qui multiplient les descentes sur le malheureux lièvre,limite les dégâts. Et si d’aventure un lanier n’ayant fait que lier le lièvre se laisse entraîner par celui-ci, d’autres oiseaux viennent à son secours,laissantainsiauxcavaliersletempsd’accourirpourachever le lièvre. La chasse se déroule dans un tourbillon de chevaux, d’oiseaux et de lièvres qui courent dans tous les sens, tentant souvent de défendre leur vie en se réfugiant sous le ventre des chevaux, d’où il faut les chasser à coups de bâton. En fauconnerie, quand on récompense les oiseaux en leur donnant bonne gorge sur leur prise, on leur fait courtoisie. C’est ce que nous montre Fromentin dans son tableau la Curée actuellement au musée d’Orsay à Paris, terme impropre,

“LE PAYS DE LA SOIF” (MUSÉE D’ORSAY) ET, PAGE DE GAUCHE, SA CÉLÈBRE “CHASSE AU FAUCON EN ALGÉRIE, LA CURÉE” (1863). SUPERBE TABLEAU MAIS QUI COMPORTE UNE ERREUR : LES FAUCONS NE SONT PAS DES OISEAUX “ALGÉRIENS” (DU TYPE SACRES OU LANIERS), MAIS DES CRÉCERELLES QU’IL A DÛ OBSERVER DANS DES ZOOS À PARIS !

car il est exclusivement réservé au langage de la vénerie. La scène se passe en Algérie où il séjourna entre 1852 et 1853. C’est lors de ce dernier voyage que fut conçue cette œuvre que Fromentin prépara d’abord par de nombreux dessins et qu’il peignit ensuite à son retour en France. Exposée pour la première fois au Salon de 1863, elle y remporta un succès qui ne s’est jamais démenti. Fromentin n’a représenté que la phase finale,quand on paît les oiseaux après la chasse.Toute la scène est vraie : l’attitude des trois faucons du premier plan est superbement observée. On notera avec quelle habileté Fromentin a pris soin de varier laprésentationdesailesdesoiseaux :ilenmontreledessuspour celui que tient le Noir, le dessous pour celui qui vole près du cheval, alors que celui qui entame le lièvre les tient fermées Lafauconnièretraditionnellependaucôtédel’Arabedegauche. Elle contient le leurre, et sans doute un ou deux pigeons destinés au rappel d’un faucon trop indépendant. >>

TOUS LES DÉTAILS DE SES TABLEAUX MONTRENT ET PROUVENT QUE FROMENTIN A ASSISTÉ, ET DE TRÈS PRÈS, À DES CHASSES À LA GAZELLE ET À DES CHASSES AU VOL EN TERRE ALGÉRIENNE.

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PHOTOS : COLLECTION EROL MAKZUME- COLLECTION PRIVEE

Eugène Fromentin

Quelques détails, que Fromentin n’aurait pu imaginer, prouvent qu’il a assisté, et de très près, aux chasses au vol en Algérie.D’abord le fait que les deux fauconniers montés portent leur oiseau sur le poing droit,ce qui est la règle en Orient, alors qu’en Europe on porte sur le poing gauche afin d’avoir la main droite libre pour toutes les manipulations qu’exige la chasse au vol. Mais davantage : les deux faucons chaperonnés ne reposent pas sur le poing des cavaliers,mais sur une petite perche en “T” qu’ils tiennent entre leurs doigts, procédé qui n’a jamais été employé en Occident. Dans le même esprit, on ne peut rester insensible à ses chevaux, l’une des grandes réussites de Fromentin, par la pureté de leur ligne, mais surtout par la beauté de leur tête avec ce regard si expressif. Fromentin va beaucoup produire. D’une santé fragile, il ne ralentit pas pour autant son travail. Après Delacroix, il se laisse aussi volontiers influencer par Horace Vernet avec ses Arabes attaqués par un lion.La maturité de son trait éclate avec son huile sur panneau intitulé Arabes en voyage (1870) et présentant des guerriers victorieux. De l’Orient, il a compris les mystères et saisit les lumières. Vers la fin de sa vie, il tend à peindre des scènes un peu plus dramatiques –témoin son Incendie, son Pays de la soif–, exécutera des lions et de curieux centaures, tout en restant frustré (« je suis un pauvre copiste »),

“ARABES ATTAQUÉS PAR UNE LIONNE” (1868) DONT ON SENT L’INFLUENCE D’HORACE VERNET ET SON “CHASSEUR DE BÉCASSE” (1856), UN DES TRÈS RARES TABLEAUX CYNÉGÉTIQUES QUI N’A PAS POUR SCÈNE L’ALGÉRIE ET QUI DÉMONTRE SON ÉTONNANTE ACUITÉ.

repartiraenÉgypte,découvriraVeniseetneserajamaismembre de l’Académie française qu’il aurait pourtant mérité cent fois. Et puis, il y aura son périple en pays flamand dont il tirera un autre de ses chefs-d’œuvre, les Maîtres d’autrefois: l’artiste sefaitcritiqued’artetpartagesesimpressionstrèspersonnelles sur les grands peintres flamands et hollandais. Presque un testament car il disparaît le 27 août 1876. Des décennies après, Fromentin nous fait toujours rêver. Il ne faut pas demander à Fromentin la fougue géniale de Delacroix.Ce n’était pas son tempérament.Mais rendons-lui grâce d’avoir su évoquer, dans un paisible recueillement, les fastes d’une Algérie qui n’est plus. Plus encore, écrira-t-il,« le voyage a ceci de salutaire qu’il nous transporte en dehors de nous-mêmes pour un temps et qu’il nous renouvelle ».Au fond,n’est-ce pas aussi une exacte définition de la chasse ? ◆ Pour en savoir plus :Eugène Fromentin, de James Thompson et BarbaraWright (ACR Édition).Rens .:www.acr-edition.com

DON D’OBSERVATION, PRÉCISION PICTURALE, ÉCRITURE CISELÉE,FROMENTIN EST UN ARTISTE QUI APPARTIENT AUTANT À L’HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE QU’À L’HISTOIRE DE LA PEINTURE.

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Curwood James Oliver

L’appel du Grand Nord par Pierre Desc hodt

◆ D

ans l’histoire de la littérature,au seul nom la majestueuse démarche d’une princesse de sang », du Grand Nord américain, deux auteurs y sont jeune fille dont il devint éperdument amoureux. durablement et indéfectiblement liés, et exacte- Cesdeuxpersonnages,d’embléefortsromanesques, ment contemporains. L’un est immensément n’étaient autres que ses grands-parents maternels. On peut imaginer des aïeux plus surprenants connu, reconnu au point d’avoir acquis le statut de légende : c’est Jack London. Pourtant, ce que pour un homme qui passera la moitié de sa vie l’on sait moins, celui qui reçut le plus intensé- dans la solitude des bois, sur les pistes ou dans sa ment l’appel de la forêt, celui du wild, cette terre cabane du nord de l’État du Michigan. Mais c’est sans doute pour insisimmense qui occupe une ter sur le pouvoir d’attracgrandepartieduNorthland tionpropredelanaturequ’il américain et qui s’étend nous fait part du peu de jusqu’au cercle Arctique, CRIVAIN LÉGENDAIRE poidsdanssondestind’une n’est pas le plus célèbre, et héréditépourtantextrêmec’est James Oliver CurDES ESPACES SAUVAGES ment propice. D’ailleurs il wood. Cette terre inhospine niera pas,plus loin,l’intalière, difficilement habiDE L’AMÉRIQUE fluence indiscutable du table, envahit l’intégralité sang indien transmis par de son œuvre et réserva à ET DU CANADA, son aïeule qui le poussa Curwood ses plus grandes joies. Peut-être, parce que, JAMES OLIVER CURWOOD continuellement à s’isoler dans le wild. contrairement à London, Son père, dont Curwood cetteinclinationirrésistible FUT UN CHASSEUR porte le prénom, « le plus remonte à l’enfance. beau,le plus vaillant et le plus En entamant ses souFRÉNÉTIQUE MAIS honorablepapaquiexistâtau venirs, ultime ouvrage inREPENTI, POUR monde », fut incité par son achevé titré le Fils des forêts, oncle, le fameux capitaine Curwood osa proclamer, QUI LA NATURE DEVINT Marryat, et par ses récits, avec audace, que « l’hérédi«aventurespalpitantesayant té n’exerce qu’une influence TEMPLE ET RELIGION. pour théâtre la terre et la relative sur la destinée des mer»,à quitter l’Angleterre hommes ». Dans les lignes et à s’embarquer pour qui suivent, il est question l’Amérique où il prit part pourtantd’uncertainaventurier d’origine hollandaise « rompu depuis long- à la guerre de Sécession. Par filiation directe, on temps aux multiples dangers que présentent les pistes retrouve donc les deux passions qui se partagèconduisant au pays des Indiens Mohawks et Onéidas », rent le cœur de James Oliver Curwood durant et d’une grande et svelte jeune fille mohawk qui toute sa vie en se nourrissant l’une de l’autre : la parcourait « de ses pieds menus,les forêts du Nord avec nature et l’écriture. >>

PHOTOS : FIA/RUE DES ARCHIVES

É

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ÉCRIVAIN

Portrait

CURWOOD, LE RIVAL AMÉRICAIN DE JACK LONDON NÉ DANS

LE MICHIGAN

EN 1878, JAMES OLIVER CURWOOD EUT UNE ENFANCE DIGNE DU HÉROS DE

MARK TWAIN, HUCKLEBERRY FINN, PARTAGÉE ENTRE L’ÉCOLE, LA NATURE ET LA CHASSE. À 8 ANS, IL REÇUT DE SON PÈRE SON PREMIER FUSIL ET DEVINT RAPIDEMENT

“UNE SORTE DE

PRODIGE DANS L’ART CYNÉGÉTIQUE”.

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James Oliver Curwood L’AMOUR JAMAIS BLASÉ DES GRANDS ESPACES

À DROITE, LE LAC

DE THORNTON

DANS LE MICHIGAN,

TERRE NATALE DE L’ÉCRIVAIN ET,

CI-DESSOUS, INDIEN

MOHAWK. POUR LUI, LA NATURE

ÉTAIT UNE SOURCE DE VIE DONT L’HOMME TIRAIT UNE PUISSANCE PHYSIQUE ET MORALE.

À REBOURS DE LONDON, POUR QUI LE GRAND NORD ÉTAIT UN LIEU DE MISÈRE ET DE SOUFFRANCE. PAGE DE DROITE, L’ÉCRIVAIN, SAC AU DOS, DANS LES MONTAGNES DE HURON,

AVEC SA FAMILLE.

C’est à Owosso,petite ville du Michigan où les animaux de basse-cour se promenaient au milieu des rues, que James Oliver Curwood vit le jour en 1878. Il y connut une enfance comparable à celle de « ces diablotins chers à Mark Twain », avec « leurs visages barbouillés,leurs habits déchirés et leurs escapades ». Son éducation consistera en des allers et retours constants entre l’école et la nature environnante, avec sept années à ramasser des pierres dans l’Ohio, sur le sol de ce que son père crut être une ferme en l’acquérant en hiver sous la neige. « Que j’étais amoureux de cette ferme ! », s’exclame-t-il ! Car cette corvée ininterrompue l’éduquera : « Le fait d’empiler des pierres exigeait un effort qui contribua à la formation de mon caractère.» Les facultés de ténacité et de sérieux qu’il en retirera, il les reliera à ses capacités futures en tant qu’écrivain à travailler sans relâche pendant dix ans avant de placer sa première nouvelle, et à attendre encore dix ans avant de pouvoir en vivre confortablement (« Ce succès,je l’ai obtenu de haute lutte,grâce à un travail opiniâtre.Sans les pierres,ces inépuisables pierres relevées par moi dans notre propriété de l’Ohio,peut-être me serais-je avoué vaincu depuis longtemps »). En même temps s’éveillèrent d’autres instincts quand il se mit « à admirer la lune et les étoiles,à frissonner au moindre murmure surpris dans la forêt voisine, lorsque tout le monde dormait ». C’est à cette époque que naît son goût pour la chasse : déjà il pose ses pièges dans la forêt et les visite par des matins glacés.C’est aussi l’époque où il commence à écrire ses premières histoires sur la table de la cuisine, avec sa sœur aînée Amy pour public et soutien (« Je lui voue une reconnaissance éternelle de ne pas s’être trop emballée pour mes premiers écrits,et de m’avoir,au contraire,laissé entrevoir la rude tâche qui m’attendait »). Les conditions sont précaires :«pas un dollar à consacrer au superflu,pas un cent pour satisfaire le moindre caprice », mais il n’en ressent pas le poids («J’ignoraislavaleurdel’argent,j’évaluais les choses au moyen de poudre et de plomb de chasse »).Son goût pour la chasse est effectivement intense. Il n’a que 8 ans quand son père lui offre son premier fusil et lui apprend le tir et la chasse à l’affût. « Je devins une sorte de prodige dans l’art cynégétique »,écrit-il.À 9 ans, il éprouve la gloire sans doute inoubliable à cet âge de voir un journal local rendre comptedesesexploits.À12ans, Oliver Curwood possède une impressionnante

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collectiond’œufsd’oiseauxetlesmursdesachambre sont entièrement recouverts de leurs ailes arrachées. Dans le Cœur de la nature, nouvelle mystique où il fait part de son sentiment religieux envers la nature,il relate un événement qui le marqua comme « monstrueux », une tuerie à laquelle il participa avec une sorte de frénésie : « Un certain jour,tous les disciples de Nemrod se mirent en route vers des emplacementsassignésàchacund’eux.Toutevie non protégée par la loi pouvait être sacrifiée : un lièvre comptait pour cinq points,un écureuilpourquatre,unfauconpoursix.Avec quel acharnement je tuai ce jour-là ! J’avais abattu, entre autres, dix-sept geais bleus ! J’éprouve un sentiment bizarre en songeant qu’à cette même époque,moi,l’enfant tueur, je pratiquais assidûment la religion [une nuit il racontera avoir vu distinctement un ange dans le ciel]. Je n’en continuais pas moins à me livrer à mes tueries.» Un soir,d’une voix forte et avec de grands gestes, le pasteur annonça devant toute l’assemblée des fidèles que le jeune Jimmy était le meilleur fusil de toute la région. Cette annonce

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PHOTOS : HAROLD R. STINNETTE PHOTO STOCK/ALAMY - THE GRANGER COLLECTION NYC/RUE DES ARCHIVES - DR

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fut reçue par une salve d’applaudissements. La fierté qu’il en retira est un souvenir douloureux. C’est l’époque où il est surnommé Nemrod ou “Jim le chat sauvage”, où il hante les bords de la rivière Shiawassee, qui fut toute sa vie “sa” rivière. Mais il devait surtout se rappeler un carnage plus récent qui allait mettre fin pour de bon à ce qu’il considérera désormais comme une carrière de tueur. La scène se déroulait au fond d’une vallée de Colombie-Britannique. Curwood et ses compagnons pourchassaient un grizzly blessé qui s’était réfugié dans une épaisse

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James Oliver Curwood DANS LA COMPAGNIE DES INDIENS CHIPPEWA CI-DESSOUS

PORTRAIT DE CHEF INDIEN CHIPPEWA

(1825). À DROITE, INDIENS DE LA

MÊME TRIBU LORS DU CONGRÈS INDIEN DU NEBRASKA EN 1898 ET,

EN DESSOUS, PHOTO

DE CHIPPEWAS (VERS 1870). C’EST AUPRÈS D’UN VIEUX CHEF DE CETTE TRIBU, SURNOMMÉ “JOE LE RAT MUSQUÉ” QUE CURWOOD APPRIT, DIT-IL, “À CONNAÎTRE LA VÉRITABLE VIE”.

forêt de cèdres et de pins.Au coucher du soleil,sachant que l’ours s’échapperait à la faveur de la nuit, l’idée leur vint d’incendier sa retraite. Curwood lui-même approcha la première allumette. « En vingt minutes,décrit-il, la forêt n’était qu’un lac de flammes bondissantes. Les arbres gémissaient et se ployaient comme sous l’effet d’une atroce souffrance. L’ours s’échappa et nous l’abattîmes. La lune se leva surunamasdecendresnoiresetfumantes,làoùquelques heuresauparavantexistaitunéden[…]etnousn’éprouvions nul remords. » Assis à sa table, au cœur de la forêt, écrivant les lignes qui précèdent, Curwood s’étonne que l’esprit de vengeance,« un colossal génie destructeur » n’apparaisse pas soudain pour l’anéantir… À l’âge où Curwood est“Jim le chat sauvage”, il est fasciné par les périodiques et ne rêve que d’y voir un jour inscrit son nom. Du jour où il les découvre au fond d’une vieille boutique,sa visite devient quotidienne : « Mon âme s’exaltait.Mon cœur battait plus fort lorsque je lisais le nom des écrivains.» Ses parents se montrent si favorables à sa vocation que sa mère prépare une chambre dédiée à sa création et son père lui achète une machine à écrire. Régulièrement, ils visitent son sanctuaire et se font lire ses histoires,que son père ponctue en hochant gravement la tête et en répétant : « Bien Jimmy,c’estbien !»,tandis que des larmes de joie parcourent le visage de sa mère. Leur soutien demeura inconditionnel : « Même lorsque je me fus taillé une place parmi les auteurs les plus connus des États-Unis, mon père continua de se montrer un camarade envers moi et ma mère demeura la précieuse conseillère à qui je confiais mes soucis,mes joies et tous mesplansd’avenir.»Il devait reconnaître que sa mère l’aidait à échafauder ses romans et que ses critiques et ses suggestions le sortirent couramment de l’impasse. Après sa mort, il considéra que ses œuvres comportaient des lacunes qu’il ne sut combler seul. Toute l’œuvre de Curwood se confondavecle“paysduNord”, «ceparadisdemesrêves»,cette immense province qu’il nomme « Pays de Dieu ». Adolescent, il y fait une première incursion de trois mois avec son cousin Bert.À peine adulte, parcourant seul le “pays des mauvaises rivières”, fréquenté seulement par quelques braconniers et trappeursindiens,ilvit trois semaines en compagnie d’un vieux chef chippewa,pourtant solitaire parmi les solitaires, surnommé“Joe le

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rat musqué”, et auprès duquel il écrit l’Homme mystérieux du bayou de Kim. « Grâce à Joe,confia-til,j’appris à connaître la véritable vie qui devait,par la suite,m’ouvrir bien des horizons ». Devenu journaliste à Detroit, Curwood ne cesse d’écrire et d’envoyer ses manuscritsauxéditeursd’Indianapolis,tout en travaillant pour une revue bancaire ou pour la publicité de l’Association des fabricants de peinture d’Amérique. En 1908,deuxromansparaissentchezBobbsMerril les Chasseurs de loups et l’Aventure du capitaine Plum. Les rares occasions qui lui sont offertes de s’éclipser (deux fois en cinq ans),il les passe dans les solitudes duwild,faceàsachèrenatureetàlui-même. Il s’étonne de ne pas tomber malade à ce régimeéreintantmaisiln’estpasplussurpris que cela de son divorce après huit ans de mariage et la naissance de deux filles, Carlota et Viola. C’est à l’époque de ses premières parutions chez Bobbs-Merril que Curwood, alors rédacteur en chef à la News Tribune de Detroit, voit se concrétiser l’un de ses projets les plus chers, favorisé par son ami Mac Innes, directeur

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PHOTOS : RUE DES ARCHIVES/WISCONSIN HISTORICAL SOCIETY/BCA - HERITAGE IMAGES/LEEMAGE - WHS/RUE DES ARCHIVES/COLLECTION BCA

du Bureau de l’émigration canadienne : l’exploration et la description des régions du Grand Nord pour le compte du gouvernement canadien. Le Dominion veut y attirer les colons. « Jamais je n’oublierai la joie délirante de Mac lorsqu’il m’annonça cette heureuse nouvelle. […] Les immenses solitudes qu’arrose la rivière de la Paix,les montagnes situées à l’ouest,les sources de l’Athabasca et du Mackenzie,la désolation des plaines arctiques et les forêts inhabitées environnant la baie d’Hudson sont devenues pour ainsi dire ma raison d’être.» Pour 1 800 dollars, tous frais payés, la situation est miro-

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RUE DES ARCHIVES/RDA

James Oliver Curwood

“J’AI VÉCU SOUS LA CALOTTE DES CIEUX DANS DES TENTES, DES CABANES ET MÊME DES IGLOOS, J’AI SAVOURÉ DES JOIES ENTREVUES DANS MON ENFANCE.” ◆ UN CHASSEUR COMPULSIF DEVENU PROTECTEUR DE LA FAUNE

CI-DESSUS, IMAGE

ET AFFICHE DU FILM

“L’OURS” DE JEANJACQUES ANNAUD, ADAPTÉ DU ROMAN

“GRIZZLY KING” (1916). EN TOUT, UNE CENTAINE DE FILMS ONT ÉTÉ TIRÉS DE SES ROMANS.

À PARTIR DE 1910, LA TRENTAINE DE ROMANS ET NOUVELLES QU’IL COMPOSA FONT DE LUI L’ÉCRIVAIN EMBLÉMATIQUE DU GRAND NORD, DAVANTAGE ENCORE QUE LONDON.

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bolante. Il y puisera le vaste décor de tous ses romans à venir, que les héros en soient des chiens, des loups, des ours ou des hommes, avec tout le peuple des élans, castors, hiboux, lynx ou porcsépics, dans le froid et la faim au ventre. Bref, toute la distribution du grand drame naturel du wild… Curwood peut désormais se livrer corps et âme à la vie de ses rêves, d’autant que sa nouvelle épouse Ethel (leur fils James mourra quelques mois après son père dans un accident d’avion) aime cette existence et y participe.Ils commenceront par passer leur lune de miel, qu’il qualifiera lui-même d’« étrange », dans une cabane de rondins au cœur de la forêt, à cent kilomètres du premier endroit habité. Le bonheur de Curwood semble complet, entre son pays vénéré, unefemmecompréhensiveetsestravaux : « Les rêves d’aventures se sont réalisés.Par toutes saisons, j’ai vécu sous la calotte des cieux dans des tentes, des cabanes et même des igloos […],j’ai savouré plus que ma part des joies entrevues dans mon enfance. Pourtant mon cœur soupire inlassablement après ces aventures,et je compte toujours les semaines qui me séparent d’un nouveau départ vers les grandes forêts.» Cet amour relève de la passion, et c’est sans la moindre lassitude que l’écrivain donne au “Pays

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de Dieu”la première place dans ses quelque trente romans parus en une vingtaine d’années, de 1908 à 1930.Durant dix ans,après la publication de son premier livre, Curwood n’intéressa qu’un très petit nombre de lecteurs.La Piste dangereuse,en 1910, dont la critique, selon ses dires « ne put trancher s’il s’agissait là d’un chef-d’œuvre ou d’un infâme roman de quinzième ordre » se vendit cependant à dix mille exemplaires, mais ce ne fut qu’un frémissement. Le Bout du fleuve, selon lui « récit clair,viril,plein d’épisodes dramatiques et romanesques »,premier de seslivresvenduàplusdecentmilleexemplaires dans la première édition,entraîna les rééditions de ses précédents romans et le triomphe notamment de Kazan,le chien-loup déchiré entre l’amour d’une louve et celui d’une femme. Curwood sembla souffrir beaucoup de la critique dont il ne parle qu’avec une ironie un peu amère. Et répondant au reproche qui lui fut fait de s’obstiner à présenter « des hommes et des femmes d’une vertu à toute épreuve et d’une noblesse de caractère invraisemblable », il déclara : « Pourquoi ne réserverais-je pas,dans mes livres,le châtiment aux méchants et la récompense à ceux qui le méritent ? […] Laterreestpeupléed’hommesfortsetloyaux,defemmes belles et vertueuses,de gens qui égalent et surpassent en

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James Oliver Curwood

“DEPUIS LE COMMENCEMENT DU MONDE, CHAQUE FOIS QU’IL EST MALADE DE CORPS ET D’ESPRIT, L’HOMME DOIT CHERCHER AU GRAND AIR SA GUÉRISON.” ◆ IL CONNUT LE SUCCÈS QU’APRÈS DIX ANS DE PURGATOIRE CI-DESSUS, LOUP GRIS DU MINNESOTA.

C’EST À CET ANIMAL

MYTHIQUE QUE L’ÉCRIVAIN CONSACRA SON PREMIER ROMAN,

“LES CHASSEURS DE

LOUPS”. À DROITE, AUX ANTIPODES DE LA CABANE DE RONDINS OÙ

IL PASSAIT LA MOITIÉ DE L’ANNÉE,

CE “CASTEL”

NÉOMÉDIÉVAL, DERNIÈRE RÉSIDENCE DE CURWOOD, ATTESTE DU SUCCÈS DE SES LIVRES.

MALHEUREUSEMENT, SON PUBLIC DEVAIT RESTER CELUI DES ADOLESCENTS.

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noblesse les héros de mes romans : cette partie de l’humanité m’inspire plus que l’autre. » Plus encore, il veut édifier l’humanité, et les qualités morales de ses œuvres constituent d’après lui le facteur de leur succès. À trois reprises, Curwood a déclaré son désir d’égaler Jack London et précisément Croc-Blanc et l’Appel de la forêt : la première fois en écrivant Kazan,l’histoire d’un chien-loup redoutable mais bon, capable d’arracher la main d’un homme « d’un simple happement de mâchoire », la deuxième, trois ans plus tard en écrivant Bari,fils de Kazan, et la troisième avec Rapide-Éclair, également chien-loup qui hésite entre ses demi-frères sauvages et les hommes. Et de conclure : « Et cette ambition faillit de bienpeuseréaliser.»Onnesaittropcequ’il entend par cette réalisation, littéraire ou commerciale… Mais à la grande différence de Curwood, il y a des failles chez les héros de London et Croc-Blanc perd notamment un combat, ce qui ne peut arriver ni à Kazan ni à Bari. Peut-être ne s’agit-il que de cela. London se suicide, alors que Curwood,éternelauteurpouradolescents (malgré lui), peut encore écrire : « J’ai découvert le cœur de la nature.Elle m’a ouvert ses portes toutes grandes et enseigné son langage. Par l’aventure et le meurtre,je suis parvenu à une compréhension des choses qui m’a procuré la santé,la foi et la

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joie de vivre. Certain de ne nuire à personne, et nourrissant l’espoir d’apporter quelque soulagement à mes semblables,jem’efforced’écrirel’histoired’unDieugrand et tout proche, que les hommes, les femmes et les enfants devraient apprendre à connaître.» Aux murs de la cabane de Curwood, vingtsept fusils sontaccrochés,et tous ont servi,dont plusieursquiportentdesentaillessurleurcrosse pour comptabiliser ce qu’il appelle « ses assassinats ». « J’étais un destructeur de vie »,écrit-il,mais s’il tue encore des perdrix, c’est pour s’en nourrir,dans l’ordre natureldeschoses.Pourtant,sesmassacres l’auraient conduit à la vérité, c’est-à-dire au culte de la nature qui procure douceur et paix,et que l’on mérite après avoir dit :«Lechêneestaussinoblequemoi…,peutêtre m’est-il supérieur.» «Depuislecommencementdumonde,déclare Curwood, le grand air et le ciel libre sont les dons les plus précieux du Créateur,et chaque fois qu’il est malade de corps et d’esprit,c’est là que l’homme doit chercher sa guérison. » Pratiquant la culture physique quotidienne, prônant une vie parfaitement saineetescomptantbienvivrecentenaire, Curwood mourut en 1927 des suites de la morsure d’une araignée sur le bout du nez. Ironie de la nature elle-même, ou bien, comme il le craignait, se vengea-t-elle finalement de celui qui avait « rougi les pistes de la baie d’Hudson à l’océan Arctique » ? ◆

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R E L ▲ Y E R

éconologie, lorsque l’économie est vertueuse

photographies : fotolia©

F O R E S T®


REGARD

L’

Art

et la

Chasse

Pierre Paul Rubens Atalante et Méléagre chassant le sanglier de Calydon

DANS CETTE

CHASSE AU SANGLIER TIRÉ DES

“MÉTAMORPHOSES” D’OVIDE, RUBENS A SU CONCENTRER UNE EXCEPTIONNELLE INTENSITÉ DRAMATIQUE.

170

◆ C

par Antoine Briand

e tableau de Rubens, aux dimensions imposantes (2,60 par 1,30 mètre), fait partie de la trentaine de scènes de chasse peintes par celui-ci. L’artiste, qui fut aussi ambassadeur et grand collectionneur, a choisi un thème très répandu dans l’art, depuis l’Antiquité : la chasse du sanglier de Calydon. Cet épisode, tiré des Métamorphosesd’Ovide(LivreVIII,vers260-546), permet habituellement de rassembler, autour de l’exploit, rarissime dans la mythologiegrecque,d’unefemme,simplemortelle mais fille de roi, nombre de héros dont la plupart firent partie des Argonautes réunis par Jason. Rubensachoisidenereprésenterqu’un nombre très restreint des protagonistes de cet épisode de la mythologie qui souligne l’exploit de la chasseresse.Atalante est la fille de Iasos, roi d’Arcadie, qui l’abandonne à sa naissance,déçu de ne pas avoir de fils.Élevée dans la forêt par une ourse, elle est recueilliepardeschasseursgrâceauxquelselle

excelleraàlacourseetautiràl’arc.PourOvide, qui ne la nomme pas, elle est « la Tégéenne,la perle des bois du Lycée » au carquois d’ivoire. C’est son arc qui lui permettra de vaincre le sanglier de Calydon et de conquérir le cœur du héros Méléagre mais aussi de précipiter la fin de celui-ci.La déesse Diane,offensée par le père de Méléagre, Œnée roi de Calydon,aenvoyéunsanglierravagerlesterres du royaume.Les chasseurs ne parvenant pas à le tuer, il est décidé de réunir autour de Méléagre de nombreux héros parmi lesquels figurent les Dioscures, Castor et Pollux, et ses compagnons de la conquête de la Toison d’or, au nombre desquels Jason lui-même. Atalante est retenue également pour participer à la chasse. Le chasseur qui tuera l’animal se voit promettre sa dépouille. Rubens a ici choisi de représenter une scène minimaliste,qui s’inscrit dans un paysage sans doute inspiré par les terres entourant sa demeure de Steen, près d’Anvers. Les chasseurs n’occupent qu’une partie secondaire du paysage, bien que centrale. C’est à la faDÉTAIL DU SANGLIER çon d’un bas-relief antique SUR LE POINT D’ÊTRE (la chasse de Méléagre fiCOIFFÉ PAR LES CHIENS. gure sur de nombreux sarÀ GAUCHE DE LA BÊTE cophagesetRubenslesacerNOIRE, ON NOTERA QU’UN tainement vus lors de son DES CHIENS – QUI EST SANS voyage en Italie) que le peinDOUTE UN LÉVRIER – PORTE tre a choisi de représenter UN JAQUE, SORTE D’ARMURE la scène : elle occupe le tiers LE PLUS SOUVENT EN TOILE inférieur du tableau et est CENSÉE PROTÉGER LE COU, linéaire. LA GORGE, LE POITRAIL ET Le spectateur surprend le LE VENTRE DU CHIEN momentcrucialdelachasse : CONTRE LES ATTAQUES DE Atalante vient de décocher SANGLIERS. la flèche qui a transpercé le

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MUSEO NACIONAL DEL PRADO/MADRID

mouvements intenses et des visages très exDANS CE TABLEAU sanglier et fait couler son sang.L’Arcadienne, pressifs,le moment où le sortbasculeetledesvêtuederouge,semêlelittéralementàlameute AUX DIMENSIONS IMPOSANTES tin des protagonistes également. Le spectades chiens qui se précipite sur l’animal blessé. QUI SE TROUVE AU MUSÉE teur peut déjà imaginer le mouvement de Les chiens l’entourent ;ils forment une vague DU PRADO À MADRID, RUBENS Méléagre et l’instant, proche, où les chiens, qui va s’abattre sur la bête sauvage et AtaA CHOISI UN THÈME TRÈS mais aussi Atalante, à la robe écarlate, vont lante devient un membre de cette meute. Or, RÉPANDU DANS L’ART : s’abattresurlesangliercondamné.Cettepeinle sanglier n’est que blessé. La flèche n’est LA CHASSE AU SANGLIER turedumomentestuntableaudemaître,dans pas mortelle : c’est l’épieu de Méléagre qui DE CALYDON. CET ÉPISODE, lequel Rubens a concentré une forte intenachèvera la bête. Il est déjà prêt, dans la parÉVOQUE L’EXPLOIT, RARISSIME tie inférieure droite du tableau à intervenir et DANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE, sité dramatique. La composition autour de la chasse est très équilibrée mais ce tableau lui porter un coup fatal. D’UNE FEMME, SIMPLE MORTELLE est aussi un somptueux paysage où le soleil On sent que la position statique de MéMAIS FILLE DE ROI, QUI LUI illumine la forêt, imposante comme dans la léagre, totalement opposée à celle d’Atalante PERMETTRA DE CONQUÉRIR description d’Ovide,et où les oiseaux perchés qui occupe la partie centrale de la scène reLE CŒUR DU HÉROS MÉLÉAGRE dans les arbres majestueux, ou en plein vol, présentée, est sur le point de changer ; il va MAIS AUSSI DE PRÉCIPITER semblent ignorer la scène de carnage qui se rejoindre la bête et Atalante, et la légende est LA FIN DE CELUI-CI… déroule au sol. en marche. Cette peinture est une œuvre de la maturité,Rubens n’a Afin d’équilibrer son tableau Rubens fait figurer, partiellement, deux cavaliers sur la gauche de la scène. Il pour- pas cherché à impressionner les spectateurs par sa maîtrise rait s’agir de Castor et Pollux qui ont pris part à la chasse. de la représentation des chairs, des étoffes ou du pelage. Il Leurrôle,sinond’apporterunélémentsupplémentaired’iden- s’éloigne des représentations classiques de cette scène de tification de la scène qui se déroule sous les yeux du specta- chasse,les siennes ou celles de ses contemporains,qu’ils soient teur, est surtout d’équilibrer le tableau par symétrie avec Poussin ou Jordaens (dont une magnifique version fait égaMéléagre (les Dioscures figuraient en arrière-plan dans une lement partie des collections du Prado). Rubens l’avait garversion,antérieure et aujourd’hui perdue) et de renforcer éga- dée avec lui et, à sa mort, ce fut Philippe IV d’Espagne qui l’acquit. Notre tableau est mentionné dans un inventaire de lement l’évocation du bas-relief antique. Rubens a peint différentes versions de la vie de Mé- l’Alcazar de 1686 sous le n° 1662, parmi les dizaines de taléagre, le tableau du Prado est une magnifique œuvre dans bleaux de Rubens possédés par la couronne d’Espagne. Il laquelle il excelle à représenter, par des touches fortes, des en est l’un des plus beaux. ◆


reportage de Véronique André, photos de Donald van der Putten

C’EST AVEC UN ŒIL MOQUEUR ET UNE VERVE MORDANTE, QUE MIGUEL DE ORIOL, L’UN DES ARCHITECTES LES PLUS RÉPUTÉS DE MADRID, NOUS RACONTE L’HISTOIRE DU PALACIO DE LAYOS, SA RÉSIDENCE OÙ IL PUISE SON INSPIRATION, SITUÉE À UNE DIZAINE DE KILOMÈTRES DE TOLÈDE.


LE PALACIO DE LAYOS ET, PAGE DE GAUCHE, MIGUEL ET INÉS DE ORIOL E YBARRA DANS LE PATIO. DERRIÈRE EUX, UNE REPRODUCTION DE LA TÊTE DU CHEVAL DE LA SCULPTURE

Invitation au

palacio de Layos chez

ÉQUESTRE DE

PHILIPPE IV MADRID.

QUI SE TROUVE À

Miguel de Oriol e Ybarra


Invitation au palacio de Layos

◆ L

a résidence secondaire de ce Madrilène de renom respire l’art sous toutes ses formes.Ses pierres sontimprégnéesdepersonnalitésetd’événementshistoriques. Son propriétaire, Miguel de Oriol, fait partie de ces figures espagnoles hautes en couleur et distinguées.D’emblée,il nous offre un voyage temporel à travers les siècles et la vie de cette bâtisse,bien avant que son ancêtre ne l’acquière. Cette balade historique de la romanisation à nos jours… il la ponctue d’un humour non dissimulé et d’une dérision désinvolte, deux armes de charme, celle d’un aristocrate. L’histoire est ici partout au palacio de Layos,comme nous le disions, où les murs se souviennent d’abord et avant tout de Francisco de Rojas. Ambassadeur de Ferdinand II d’Aragon et de la reine Isabelle Ire de Castille à Rome et négociateur du traité de Tordesillas en 1494 qui partageait le Nouveau Monde entre Espagne et Portugal, il acquit le domaine durant l’année 1507. Ses descendants, les comtes de Mora,cédèrent le palacio de génération en génération.Chacun d’eux porta à l’édifice des modifications, somme toute mineures, en fonction de leur besoin.Mais l’architecture actuelle date du XVe siècle à part quelques pièces comme l’entrée et l’escalier qui ont vu jour à l’arrivée de Miguel de Oriol : autant dire que depuis Francisco de Rojas le bâti principal a gardé son caractère. >>

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MIGUEL DE ORIOL PRÉSENTE CERTAINES DE SES SCULPTURES À OLIVIER DASSAULT DEVANT UN DES PLANS DU DOMAINE. À GAUCHE, DANS LA CHAPELLE, UNE VIERGE À L’ENFANT DU XVIIIe SIÈCLE EN BOIS. CI-DESSOUS, PEDRO DEVANT UN PORTRAIT DE SON PÈRE QU’IL A PEINT ET, EN BAS À GAUCHE, UNE VUE DU PATIO ADMIRABLEMENT MIS EN SCÈNE.

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INÉS DE ORIOL ET SES DEUX CHIENS, TRES ET TUKA. À GAUCHE, DANS L’UNE DES QUATRE GALERIES : TROPHÉES, ANIMAUX NATURALISÉS ET UN MONUMENTAL OURS DE PIERRE SCULPTÉ

BENEDITO EN 1933. CI-DESSUS, À NOUVEAU LE PATIO. LES AZULEJOS PAR

SUR LES MURS TÉMOIGNENT DU PASSAGE D’HÔTES PRESTIGIEUX.

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DANS LE GRAND SALON PLAFOND

À CAISSONS, AUX MURS DE NOMBREUSES TOILES DE MAÎTRES, ANCIENNES ET

CONTEMPORAINES.

SUR LA CONSOLE XV, UNE MISE EN SCÈNE, SOUS VERRE, DE MANOLO VALDÉS.

LOUIS

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Invitation au palacio de Layos Le palacio de Layos,ce sont aussi ces personnalités qui, aujourd’hui, ont leur portrait sur les murs. Infantes, rois, reines, ministres… tous sont tombés sous le charme des lieux parmi lesquels Eugenia de Montijo, le roi Alphonse XIII, Victoria de Battenberg, don Juan comte de Barcelone, Juan Carlos et doña Sofia et leur fils Felipe, le prince des Asturies… Tous ont aimé ces murs et c’est ici que la famille se retrouve le plus souvent possible. Au cœur d’une maison qui se joue des décennies et où chaque objet a son histoire. Mais comment imaginer telles richesses,telles élégances dans chaque pièce quand, il y a quelques instants, nous étions à l’entrée devant cette lourde et austère porte cloutée qui dissimule pudiquement un paradis, celui des chasseurs. Dehors nous le savions, tout n’était que paysages grandioses, panoramas époustouflants sur un domaine de 1 800 hectares de chasse naturelle à la perdrix rouge, où vallées et monts se succèdent parsemés de fermes, bois et bosquets. Maintenant nous nous trouvons dans le patio entouré de quatre galeries dédiées à la chasse et aux œuvres d’art.Comme dans nombre de demeures es-

UNE AILE DE LA GALERIE DES TROPHÉES OÙ L’ON PEUT VOIR UNE PAIRE 1930 ET UNE JOLIE COLLECTION DE GRÉS ET DE DÉFENSES DE SANGLIERS TIRÉS PAR MIGUEL DE ORIOL E YBARRA. À GAUCHE, UN DÉTAIL DE LA CONSOLE LOUIS XV.

DE DÉFENSES D’ÉLÉPHANT DE

OLIVIER DASSAULT ET MIGUEL DE ORIOL E YBARRA À L’ENTRÉE DU PATIO

ET, À GAUCHE, UNE DES CHAMBRES D’AMIS AVEC LA PRÉSENCE D’ANGES ANCIENS DE BOIS DORÉS ET DE LA

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VIERGE, COMME TRÈS SOUVENT EN ESPAGNE.

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Invitation au palacio de Layos

pagnoles coule en son centre une fontaine. Impressionnante, l’unique reproduction de la tête du cheval du roi Philippe IV d’Espagne qui se trouve sur la place de l’Orient à Madrid près du palais royal a été sculptée d’après un dessin de Vélasquez et est installée ici dans le patio.Cette sculpture est une des acquisitions préférées de Miguel de Oriol. Sur les murs des quatre galeries, des centaines de trophées comme autant de témoins des grands voyages d’un chasseur de grand gibier. Mais attention,ces trophées doivent partager la vedette avec… la Vierge. Partout de sublimes sculptures de Vierge à l’Enfant. De la chapelle au petit salon en passant par les galeries et le grand salon ainsi que dans la salle à manger et les chambres chaque alcôve a sa sainte vierge : en bois du XVIIIe dans la chapelle,en bois doré ou en tableau çà et là,la vierge veille.Nous sommes en Espagne. Maintenant nous comprenons que le palacio de Layos est une sentinelle de l’histoire dans cette Castille-La Manche vallonnée, riche de cultures et de couleurs au-dessus de laquelle les perdrix rouges se jouent des vents de la chaîne de Layos depuis des décennies. Olivier Dassault au poste El cerro del aire (la “colline aux vents”) nous confie qu’il a imaginé un instant le peintre El Greco qui, installé à Tolède à la fin de sa vie,avait certainement été frappé par ces paysages happés par le ciel avant que ses pinceaux ne les décrivent sur des toiles bouleversantes. ◆

EN HAUT, UN BEAU VOL DE PERDRIX ROUGES AU-DESSUS DE LA CHAÎNE

LAYOS. CI-CONTRE LES MÊMES À L’ENVOL. LE DOMAINE COMPTE DE

DES DENSITÉS DE PERDRIX IMPRESSIONNANTES.

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CASTILLE. ON NOTE TOUT DE MÊME MIGUEL DE ORIOL.

LA PATTE DE L’ARCHITECTE

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LA VUE DU GRAND SALON DONNE SUR LE PROFOND PARC AUX TROIS BASSINS LONGILIGNES BORDÉS DE COLONNES ROMAINES ET DE PIERRES ANCIENNES D’ÉPOQUE.


DANS LA SALLE À MANGER AUX DOUZE PORTRAITS ROYAUX, LA TABLE DU DÎNER AUX COULEURS BLEU ROI.

CENTRE

DE TABLE ET CANDÉLABRES DE VERMEIL DONNENT LA TONALITÉ DE LA RÉCEPTION.

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Saveurs

Invitation au palacio de Layos par Véronique André

Notre chef entre en cuisine

OUTRE “LE 114 FAUBOURG” LA BRASSERIE CHIC ET LE RESTAURANT GASTRONOMIQUE DU

“BRISTOL”, ÉRIC FRÉCHON VIENT D’OUVRIR UNE SAVOUREUSE ADRESSE LE

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C’est avec insistance que nous pénétrons dans la cuisine où, en secret, se concocte un dîner totalement régional. Le chef Éric Fréchon, trois étoiles du Bristol, participera à cette“intrusion” dans les coulisses gourmandes du palacio de Layos et nous offre la recette de sa perdrix rôtie. Mais, juste auparavant, nous aurons dégusté un délicieux gazpacho blanco de Tolède. Et, en dessert, une rhubarbe pochée à l’hibiscus et sorbet à la fraise sur une table délicate et élégante.

Gazpacho blanco de Tolède Pour 4 personnes 500 g de raisins blancs sans pépin, 1 concombre,1 échalote,2 gousses d’ail hachées,500 g de yaourt à 0 % de matières grasses,une demi-cuillère à café de sel,poivre blanc,50 g d’amandes fraîches,3 cuillères à soupe d’amandes effilées grillées. ◆◆◆

Lavez et épépinez les grains de raisin,mixez-les.Épluchez et épépinez le concombre et coupez-le en morceaux.Épluchez l’ail et les échalotes et hachez-les. ◆◆◆

Mettez le tout dans le mixer avec les raisins et mixez jusqu’à obtention d’un velouté.Ajoutez les amandes et le yaourt et mixez de nouveau.Salez,poivrez. Servez bien frais.

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Saveurs

Invitation au palacio de Layos

Perdrix rôtie de La Mancha Pour 4 personnes 4 jeunes perdrix,1 trait d’huile d’arachide, 1 noix de beurre,5 gousses d’ail,thym, laurier,sel,poivre. ◆◆◆

Plumez,flambez,videz et préparez les perdrix en prenant soin de bien conserver les foies. Bridez les perdrix puis assaisonnez-les de sel et de poivre.

◆◆◆

Faites chauffer une cocotte avec un trait d’huile d’arachide.Disposez à l’intérieur les perdrix avec les gousses d’ail écrasées, le thym,le laurier et le beurre. Enfournez à 200 °C pendant 7 minutes. Arrosez de temps à autre. ◆◆◆

Sortez du four puis réservez les perdrix sur une grille en prenant soin de garder

la cocotte.Levez les poitrines des perdrix,réservez-les dans leur gras de cuisson.Concassez la carcasse et les cuisses qui serviront à faire le jus. ◆◆◆ Jus de perdrix (4 carcasses de perdrix, 1 trait d’huile d’arachide,2 échalotes, 3 gousses d’ail,thym,laurier,sel,poivre)

Reprenez la même cocotte de cuisson. Une fois bien chaude,ajoutez la carcasse et les cuisses concassées. Faites-les bien colorer puis ajoutez les échalotes,les gousses d’ail écrasées, le thym et le laurier. Une fois l’échalote bien colorée,ajoutez de l’eau jusqu’à hauteur et laissez cuire pendant 15 minutes à feu vif. Ensuite,passez le tout au chinois en versant le jus dans une sauteuse. ◆◆◆ Rôti d’abats (9 tranches de pain de campagne,4 foies de perdrix,50 g de foie gras cru,2 cuillères à soupe de jus de perdrix, 1 trait de cognac,1 trait d’huile d’arachide, 1 gousse d’ail,1 échalote,fleur de thym)

Coupez une tranche de pain de campagne,les foies de perdrix et le foie gras en petits cubes. Épluchez puis ciselez finement l’échalote.Faites sauter vivement à l’huile d’arachide les foies de perdrix dans une poêle et flambez-les au cognac puis ajoutez le foie gras,l’échalote,la fleur de thym et la gousse d’ail écrasée. Laissez cuire 1 minute puis ajoutez le jus de perdrix.Laissez cuire à nouveau 1 minute puis débarrassez dans un cul-de-poule en prenant soin de bien remuez avec une spatule. Salez,poivrez.Tartinez cette farce sur les 8 tranches de pain de campagne puis faites-les rôtir au four à 180 °C pendant 5 minutes.

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Saveurs

Invitation au palacio de Layos

Rhubarbe pochée à l’hibiscus et Sorbet à la fraise Pour 4 personnes Jus de fraise (1,3 kg de fraises Gariguette, 100 g de sucre semoule,2 gousses de vanille )

Lavez les fraises.Dans un sac sous vide,déposez les fraises, le sucre et la vanille,puis plongez-le pendant 1 heure au bain-marie.Passez le tout au chinois puis réservez. ◆◆◆ Sirop de pochage à la rhubarbe (3 l d’eau,600 g de jus de fraise,750 g de sucre semoule,150 g de fleurs d’hibiscus séchées,3 kg de rhubarbe,6 gousses de vanille)

Dans une sauteuse,portez l’eau à ébullition,ajoutez les fleurs d’hibiscus séchées puis laissez infuser pendant 30 minutes. Pendant ce temps,épluchez les rhubarbes,passez le sirop au chinois.Faites chauffer à nouveau le sirop en ajoutant le sucre,le jus de fraise et la vanille. Portez à ébullition puis plongez les rhubarbes, recouvrez la sauteuse d’un papier film, et laissez refroidir puis recommencez l’opération une ou deux fois.Réservez au frais. ◆◆◆ Sorbet fraise (1 kg de sirop à l’hibiscus,500 g de fraises Gariguette,2 g de stabilisateur,50 g de sucre semoule)

Lavez et équeutez les fraises.Prélevez 1 kg de jus de cuisson du sirop de pochage des rhubarbes et versez le tout dans une

sauteuse.Faites chauffer puis ajoutez le sucre semoule mélangé avec le stabilisateur.Laissez refroidir,ajoutez ensuite les fraises,mixez le tout et passez au chinois.Passez à la sorbetière puis réservez au congélateur. CE DÎNER DE FINS GOURMETS SE TERMINERA TARD LE SOIR MAIS AVANT DE QUITTER CETTE TERRE DE

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fait honneur à l’art animalier monumental. D’Érol à Vassil, les sculpteurs les plus subtils y exposent leurs œuvres. Kasper est de ceux-là avec son inquiétant Érymanthe (une bête noire de 200 cm et 300 kilos !).

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qui plaira aussi à ceux qui n’y croient pas ! Modèle disponible en violet et ambre-gris. 320 €.

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agenda illustré par le trait libre de Matthieu Sordot (25 dessins couleurs) et imprimé sur un papier d’art pour une collection signée Patrick Achide. À parcourir tous les jours de l’année. 135 €.

UN CERF À MA PORTE ◆ Trophée en métal soigneusement polis de Robin du Lac, la maison de décoration très tendance met le cerf à sa porte !

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série exclusive dessinée par Éric Raffy promet des après-midi ou-et des soirées en duo très stratégiques. Cavaliers, tours, fou, roi, dame vous transporteront jusqu’à l’arrivée des beaux jours. 590 €.

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Le magazine de l’élégance et de l’art de vivre au masculin Actuellement en kiosque


Flacons

VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux

Bouchard Père & Fils

Une histoire bourguignonne ◆ Depuis sa création à Volnay, en 1731, par Michel Bouchard – une cuvée porte le nom de cet aïeulfondateur–,cetteentreprise bourguignonneavuplusieursgénérations se succéder à sa tête. La maison “aux têtes de loups” –ainsi surnommée car son emblème en comporte deux – fêtera ses deux cent quatre-vingts ans l’an prochain, ce qui en fait l’un des plus anciens négoces de vins de Bourgogne. Désormais propriété de la famille Henriot, originaire de Champagne, qui en a fait l’acquisition en 1995, le Domaine Bouchard compte 130 hectares de vignes situés au cœur de la Côte-d’Or, dont 12 classés en grands crus et 74 classés en premierscrus.Cepatrimoine,unique en Bourgogne, forme un ensembled’appellationsprestigieuses d’une grande diversité,parmi lesquelles Montrachet, Bonnes Mares,Échezeaux (grands crus), ainsi que Gevrey-Chambertin, Nuits-Saint-Georges,Pommard, Meursault,Aloxe-Corton,Cham-

LA PORTE DE MONTRACHET S’OUVRE SUR UNE PARTIE DU VIGNOBLE BOUCHARD PÈRE & FILS.

DE CETTE PRESTIGIEUSE APPELLATION, PROPRIÉTÉ

ter informations et observations, tout au long de son évolution. Ici,le travail s’effectue en parfaite adéquation entre l’homme et la nature, pour justifier la nécessitédel’interventiondel’unet tirer le meilleur parti des aléas de l’autre, permettant à chaque terroir d’exprimer pleinement toutes ses nuances.

bolle-Musigny, Volnay, VosneRomanée (premiers crus et villages)… Ledomaineestconduitenlutte raisonnéedanslerespectdelanature.Lesvigneronssuiventuncalendrier strict et précis tout au longducycledelavigne.Chaque parcelle fait l’objet d’un “carnet de santé” qui permet de collec-

Nous avons aimé… Aloxe-Corton 2007 Robe cerise, chatoyante. Nez de fruits noirs (mûre, cassis) avec une pointe réglissée. Bouche structurée, équilibrée entre rondeur et fraîcheur. Un ensemble droit, à la fois classique et élégant. Beaune du château 2007 Robe rubis, brillante. Nez de fruits rouges mûrs, avec une note minérale et une touche poivrée. Bouche charnue qui déroule une belle palette aromatique jusqu’à la finale, persistante et fondue.

194

Gevrey-Chambertin 2008 Robe vermeille, lumineuse. Nez complexe, sur les fruits noirs (mûre, myrtille), avec des notes grillées/sous-bois. Bouche sur le fruit à l’attaque mais encore marquée par le bois en finale. À attendre deux ou trois ans. Chassagne-Montrachet 2008 Robe pourpre, sombre. Nez délicat de fruit rouge (framboise) et noir (myrtille), mûrs, légère touche de fumé.

Bouche concentrée, avec du volume et un boisé encore présent. Belle longueur. À attendre trois à cinq ans. Corton-Charlemagne 2008 Robe or pâle, reflet émeraude. Nez fin, floral (fleurs blanches) et fruité (fruits à chair blanche), note minérale et touche miellée. Bouche structurée, attaque fraîche, développement tout en rondeur, finale délicatement suave. Sur Internet : www.bouchard-pereetfils.com

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HIVER 2010

Lesvendangessontmanuelles, le raisin est placé en cagettes de 12 kilos – on évite l’écrasement desbaies–avantd’êtreacheminé vers la cuverie Saint-Vincent où l’onprocèdeàunderniertriavant le passage au pressoir. Commeilestd’usageenBourgogne,lesvinssontmonocépages, on élabore les rouges avec du pinotnoiretlesblancsavecduchardonnay. Deux autres cépages, le gamay pour les rouges et l’aligoté pour les blancs, peuvent parfois être utilisés pour les appellations régionales mais uniquementàdosehoméopathique. Enfin, l’origine et la fabrication d’unegrandepartiedesbarriques sont rigoureusement contrôlées en amont pour assurer une meilleuremaîtrisedel’élevagedesvins de la maison. Une fois embouteillés, les grands vins sont entreposés dans les caves séculaires du château de Beaune qui constituent un cadre exceptionnel pour la conservationdeflaconsquinelesont pas moins. Ainsi, la bouteille la plus vénérable à y être abritée est un meursault-charmes 1846 ! Unepaged’histoireàdéguster… C’est Joseph Henriot qui dirigelamaisondepuis1995:«Nous avonslachancededisposerd’unecollection sans doute unique de vins de Bourgogne.Lorsquenousavonsl’occasiondedégustercertainsvieuxmillésimes,nouslesadmironsmaisnous avons la conviction que les vins produits actuellement sont leurs dignes successeurs !»Abritésderrièredes murs de sept mètres d’épaisseur, les vins reposent et vieillissent en toute tranquillité,bien à l’abri delalumière,desvibrationsetdes écarts de température, en attendant d’être découverts par les amateurs du monde entier…


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VINS ET ALCOOLS par Marie-Claude Fondanaux

◆ « Eau-de-vie obtenue par la fermentation et la distillation des jus de canne à sucre ou,le plus souvent, des mélasses.» Telle est la définition que le Larousse donne au rhum. Mais sous cette formule concise se cache,derrière des origines plutôt floues, tout un processus d’élaboration qui débouche sur des résultats aussi variés que surprenants. On ne peut pas parler “du rhum” mais “des rhums” : ceux des Antilles françaises, Guadeloupe et Martinique (la seule à pouvoir bénéficier d’un statut d’AOC,lapremièreaétéattribuée en 1996), au savoir-faire historique ; ceux de Jamaïque, Barbade, voire d’Australie, puissants et forts ; ceux de Cuba,du Venezuela et d’Amérique centrale, plus doux… sans oublier la cachaça du Brésil, un rhum agricolequititreentre38et48degrés. La liste est loin d’être exhaustive. Ils sont tous issus de la canne à sucre mais sont très différents selonleurpaysd’origine.Chaque producteur choisit ses variétés

ADAM EASTLAND/ALAMY

Rhums Parfums des Tropiques…

LE RHUM TRADITIONNEL EST OBTENU PAR DISTILLATION – EN COLONNES – DE MÉLASSES, RÉSIDUS NON CRISTALISABLES DU SUCRE. LE RESTE EST AFFAIRE DE VIEILLISSEMENT.

ce qui explique cette diversité. Le rhum agricole est plus puissant et plus complexe que le rhum traditionnel. Le premier provient du vesou, jus recueilli par broyage de canne fraîche

de canne (Marie-Galante, par exemple, a su préserver la culture de variétés aujourd’hui disparues,sonrhumestparticulier), ses méthodes d’élaboration, de vieillissement et d’assemblage,

avant d’être distillé – dans un alambic à repasse – après fermentation, alors que le second, plus léger,est obtenu par distillation – en colonnes – de mélasses,résidusnoncristallisablesdu sucre. Le vieillissement s’effectue sous bois,soit dans des bourbon barrels soit dans du chêne. Les barriques peuvent être neuves ou avoir contenu un vin. LucaGargano(présidentdela société Vélier à Gênes en Italie, il sélectionne et commercialise les plus grands rhums de la planète) explique : « On dit souvent quelesTropiquessonttropdurspour le vieillissement,ou que le vieillissement y est accéléré.Je trouve seulementpositifqu’unrhumsoitvieilli là où il est distillé.» Le format, la qualité du bois, le choix d’ouiller ou non (la part des anges représente 8 à12 % par an sous un climat tropical), celuid’aérer,d’utiliserlaméthode Solera à l’instar du Xéres…Tout estduressortduproducteurmais toutestdéterminantdansleprocessus et le résultat de l’élaboration d’un rhum.

Nous avons aimé… Dans la gamme “Officiels”

Mise en bouteille à la distillerie par les propriétaires.

Santa Teresa (Venezuela, 40 degrés, 15 ans de vieillissement, système Solera) Nez : écorce d’orange, cannelle, liqueur de café, épices, pointe caramel. Bouche : douce et riche, avec une imprévisible note lactée et une finale gourmande. Pour les palais aimant la corpulence. Savanna (La Réunion, 2001 Lontan, 46 degrés, single cask, vieilli en fût de cognac) Nez de cuir et de réglisse (zan à la violette), tourbé comme un whisky d’Islay, avec des notes de camphre et d’eucalyptus.

196

La bouche suit le nez avec fougue. C’est du brutal ! Karukera (Guadeloupe, Réserve spéciale, 42 degrés) Au nez : pomme à cidre, poivre, torréfaction, des accents de plum-pudding (pruneau, épices), une note caramel. En bouche : entre force et douceur, la puissance s’arrondit en finale, persistance sur la vanille. Surprenant. PMG Bielle (Marie-Galante, Rhum blanc agricole, 56 degrés) Nez de poire passe-crassane avec des notes d’herbes médicinales (badiane), cerises macérées, raisins secs. Bouche fruitée (mirabelle), originale, riche, avec une finale aérienne et

droite, étonnante pour le degré, persistante sur la menthe fraîche. Dans la gamme “Négoce”

Produits de marques, provenant de plusieurs distilleries élaborés pour des négociants.

Sainte-Lucie (2001, 45 degrés) Nez : épicé, animal et tourbé, floral entêtant, miel brun, note fumée. Bouche : entre le feu et la douceur, notes de beurre de cacahuète, rhum raisin en finale. Très équilibré, direct, il sait où il va, nous avec… Caroni (Trinidad, 1988, 43 degrés, 15 ans d’âge, Série limitée : 5 200 bouteilles) Nez : vanille, caramel, mangue. Bouche : attaque en force,

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développement en douceur, pas de puissance excessive, finale aux accents de whisky avec une note minérale. Séduisant. Pour les déçus du rhum… Berry Brothers (Guyana, Port Morant Demerara 1975, 46 degrés) Nez : minéral, réglisse, grains (aire de maltage), arômes maltés (whisky). Bouche : très cachou, avec une amertume contrebalancée par une fraîcheur persistante. Atypique. Sélection et dégustation avec l’aimable complicité de Marlène Léon, LMDW Fine Spirits, 6, carrefour de l’Odéon Paris VIe. Sur Internet : www.finespirits.fr


Expert du bourbon depuis IV générations.*

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Volutes par Jean-Claude Perrier

Trouvailles festives

Pour célébrer la fin d’année et envisager la nouvelle, voici quelques cigares de Cuba, Nicaragua et Saint-Domingue.

CUBA

COHIBA Esplendido, churchill, 24 €.

◆ Durant des lustres, ce beau

cigare a été considéré comme la Rolls-Royce des havanes, tout en finesse et en élégance. Et puis il a été un peu oublié, Cohiba elle-même étant de plus en plus concurrencée par d’autres marques cubaines, plus créatives. Redécouvrons donc cet Esplendido, même si, d’un point de vue qualité-prix, on peut trouver aussi bien et moins cher, comme le Sir Winston de Hoyo de Monterrey (17,50 euros).

PARTAGAS Salomon, figurado, 22 €. ◆ Destiné à l’origine

par les Cubains aux seules Casa del Habano de par le monde

(et rappelons que, pour de sordides questions juridiques, la France est l’un des seuls pays où il n’y en ait pas !), ce beau cigare est exceptionnellement disponible sur notre marché. C’est un gentil géant aux proportions majestueuses, moins nerveux que les D4, D2… mais très havane quand même. MONTECRISTO A, gran corona, 30,30 €.

◆ La plus belle cylindrée

des havanes, c’est lui, ce géant à la régularité exemplaire, avec ses arômes élégants, ses notes boisées, son évolution sans surprise mais pas mollassonne pour autant. Comme il faut bien deux heures pour le déguster, c’est“le”cigare des réveillons. Et comme il est servi à l’unité dans un élégant plumier verni, ce peut être aussi un joli cadeau. CETTE SÉLECTION A ÉTÉ ÉTABLIE AVEC L’AMICALE COMPLICITÉ DE

RÉGIS COLLINET, LE LOTUS,

4, RUE DE L’ARCADE, PARIS VIIIe. TÉL. : 01.42.65.35.36.

CUABA Diadema, figurado, 21 €.

◆ Le plus long figurado du

marché, plus impressionnant par sa taille que par sa puissance : on est ici dans un registre léger, dans une évolution étale, voire dans une dégustation un peu longuette. Peut-être pour une promenade en plein air, un lendemain d’agapes.

TRINIDAD Fundadores, laguito especial, 17,60 €.

◆ Retour aux sources, avec

cette première vitole de la marque de prestige cubaine lorsqu’il fut décidé qu’elle se démocratisât, créée il y a douze ans et qui n’est plus fabriquée. Savourons ce cigare long et mince, twisté à la tête “à l’ancienne”, élégant qui, au cours de sa combustion, lente, exhale ses arômes poivrés, surtout au deuxième tiers, bien nommé“le divin”.

ROMEO Y JULIETA Wide Churchills, fort robusto, 12, 30 €.

◆ Avec son cepo (diamètre)

de 54 millimètres, c’est un géant très tendance, trapu et puissant, sans agressivité. Romeo y Julieta est une des marques les plus régulières

et, à juste titre, les plus emblématiques du savoir-faire cubain. QUAI D’ORSAY Imperiales, churchill, 12,90 €.

◆ S’il ne reste qu’un souvenir

de l’ère giscardienne, ce sera cette marque de havanes fabriqués pour le marché français, qui n’a jamais été développée comme elle l’aurait mérité, ni reconnue à sa juste valeur. Pourtant, cette légèreté, cette élégance des arômes sont devenus“main stream”. Encore une belle redécouverte.

NICARAGUA NICARAO 14,50 €.

◆ Une espèce de churchill

hors-série dans la marque, roulé avec les plus belles feuilles des plants nicaraguayens, sous une cape costaricaine foncée (artificiellement), qui lui donne belle allure et un peu de tonus.

CUMPAY N°15, Obus, 7 €.

◆ Un petit torpedo pas

inintéressant, dans une gamme créée pour les quinze ans de la marque Flor de Selva (d’où son nom). Un petit peu nerveux, pas cher du tout, idéal pour les débutants.

SAINT-DOMINGUE MILLENIUM BLEND Robusto, 13,20 €.

PA TR IC K

IA FR AT E

◆ Avec son module

impressionnant de corona gorda, sa superbe cape Cameroun qui lui donne un peu de corsé, ce beau cigare équilibré est l’un des classiques de sa gamme et de sa marque, apprécié des amateurs de cigares dominicains.



D

ossier

4 x4

au vert bien amorcé

PHOTOS : BMW

Un virage

F ISCALITÉ

VERTE OBLIGE ,

LE MARCHÉ S ’ EST RÉORGANISÉ CÉDANT À LA MODE DU DOWNSIZING ET DE L’ HYBRIDATION . dossier réalisé par Dominique Murtoli


PHOTOS : RENAULT - ^PORSCHE - CITROËN

RENAULT KOLEOS. EN HAUT, À SA DROITE, L’IMPOSANT PORSCHE CAYENNE ET, EN DESSOUS, LE CITROËN C-CROSSER, À L’ÉQUIPEMENT RENFORCÉ. PAGE DE GAUCHE, LE BMW X6 ACTIVE HYBRID ET, EN MÉDAILLON, SON JEUNE FRÈRE SURDOUÉ, BAPTISÉ X1. LE PARI DE LA DIVERSITÉ. LE CONFORTABLE

SOMMAIRE Page 200

Un virage au vert bien amorcé Page 204

Fabrice Estève directeur de la communication et du marketing de Honda

“L’hybridation est le meilleur compromis” Page 205

◆ L

Notre sélection chic et choc

e 4x4 a fait mieux que survivre ! Alors qu’en 2008,les ventes de tout-terrain et de tout-chemin en Frances’effondraientdeprèsde30%, avec 101 508 exemplaires écoulés,les chiffres de 2009 ont redonné des couleurs au secteur.L’an dernier,132 020 unités ont trouvé preneur dans l’Hexagone.Etl’embellieseconfirme sur d’autres marchés puisque, selon uneétuded’unmagazineallemandde référence Auto Motor und Sport, les ventes mondiales de 4x4 ont connu 9 à 10 % de hausse en un an,y compris celles des limousines, des berlines et des breaks équipés de transmission intégrale. De Nissan à Toyota, qui

vient tout juste de renouveler son grand classique le Land Cruiser,en passant par BMW, Audi, Mercedes ou Volkswagen, l’essentiel des grandes marques concernéesenaprofité.Preuve qu’elles ont eu raison de ne pas déserter le créneau et d’investir sans relâche à l’amélioration des techniques proposées. Ilfautdirequ’en2008,lafortehausse du prix du carburant était venue s’ajouteràladissuasiveformuledubonus-malus écologique. Sans parler des effets dévastateurs de la crise qui avait grippé la machine du leasing et rendait l’accès au crédit plus difficile. L’euphorie des ventes des années précédentes avait conduit certaines marques à se lancer dansunecourseaugigantisme.Aupoint que l’on vit des Hummer,ces monstres anguleux dérivés des tout-terrains de l’US Army, débarquer sur les routes de l’Ancien Monde. Et trouver preneur chez les people en mal de couvertures sur papier glacé, de Johnny Hallyday à Karl Lagerfeld. Cadillac aussi avait tenté de diffuser son énorme Escalade, si répandu aux États-Unis. Un glouton avalant 20 litres d’essence aux 100. Mercedes en tenait pour la Classe R, sorte de salon roulant évoquant la business-class, avec ses 3 mètres d’empattement. Et Audi avait présenté son imposant Q7, dontlesmotorisationsdevaientallerjusqu’auV12desixlitresdecylindrée,pour faire encore plus gros, encore plus fort. Las ! La raison a repris le dessus et les véhicules aujourd’hui mis en avant par les marques en Europe se veulent nettement moins ostentatoires.

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HIVER 2010

Les constructeurs les plus opportunistes ont été les premiers bénéficiaires du rebond enregistré en 2009. Ainsi, BMW et son providentiel X1.« Situé audessous du X3 dans la gamme,il est arrivé au bon moment », commente sobrement Christophe Koenig, responsable de la communication technologique chez BMW France.Un X1 à transmission intégrale comme le 18d et son moteur de 143 chevaux n’émet guère plus de 150grammes de CO2 au kilomètre.Mais plus encore que le X1,c’est désormais le MiniCountrymandugroupe BMW qui réalise des prouesses. Du haut des 112 chevaux de son bloc 1,6 litre turbo diesel,cecrossoverurbain,alternativeaux petits monospaces familiaux,affiche une consommation moyenne de seulement 4,9 litres aux 100 et des rejets de dioxyde de carbone d’à peine 129grammes.Dans sa version 4x4 ! La marque à l’hélice aurait pu imaginer être prise à revers sur ses modèles de taille supérieure. Mais, contre toute attente,sonX6,parexemple,mastodonte destiné à faire pièce au Porsche Cayenne, a connu un succès mondial : 41 667 unités immatriculées en 2009 contre 26 000 en 2008. Même sur le marché français, un bon millier de X6 a trouvé preneur l’andernier.MaislamotorisationHybride surceSUVasurtoutséduitlepublicamé-

201


Dossier 4x4

PHOTOS : TOYOTA - BMW - MERCEDES

ricain et asiatique, friand de modèles à essence.Car l’Europe demeure fidèle au diesel. Dans ce contexte, les constructeurs français s’en sortent honorablement. Ils n’ont pas cru,au départ,à l’essor des 4x4 urbains et autres SUV. Mais au moins cette frilosité les a-t-elle préservés des ravages de la crise. Au lieu d’assurer le développementcompletdeleursmodèles, forcément coûteux,les Français ont préféré, le plus souvent, s’associer aux projets des autres.Et c’est ainsi qu’ont fleuri sur nos routes le Citroën C-Crosser (mieux équipé aujourd’hui) ou son jumeau de chez Peugeot, tous deux transposés d’un modèle japonais. Les ver-

LE

MINI COUNTRYMAN, TOUT-

CHEMIN PREMIUM AU STYLE DÉCALÉ.

CI-DESSUS, LE TOYOTA LAND CRUISER, LUXUEUX BAROUDEUR. ET, CI-DESSOUS, LE MERCEDES GLK, DONT LA VERSION 220 CDI PASSE SOUS LA BARRE DES 7 LITRES AUX 100. LA CHASSE AUX BASSES CONSOMMATIONS EST OUVERTE !

sions françaises ont hérité cependant de motorisations tricolores plus convaincantes, outre quelques retouches de style.Et le groupe PSA pourrait bien rééditer l’opération sur un 4x4 plus petit. ChezRenault,c’estleKoleos qui emprunte à la technologie nippone. Ce modèle fabriqué par Samsung,filiale coréenne de l’ancienne régie, est même disponible en deux roues motrices.Les constructeurs ont, il est vrai, trouvé cette astuce pour faire descendre le niveau de rejet de CO2 de leurs véhicules : produire de vrai faux 4x4.Nissan avait lancé la mode sur son best-seller, le Qashqai, réalisant des ventes records. Et la concurrence a aussitôtsuivi.Maisleschasseursquisouhaitent se rendre sur un territoire bien boueux n’y trouveront sans doute pas leur compte,tant il est vrai que seul une transmission intégrale permettra de les tirer d’un faux pas.

202

Autre tendance observée depuis deux ans pour contourner l’obstacle fiscal qui pénalise les 4x4 en Europe : le downsizing. En clair : la réduction de la cylindrée, rendue aujourd’hui possible puisque les petits moteurs ont gagné en rendement.Pour une cylindrée donnée, leur puissance a augmenté, tandis que les consommations ont singulièrement diminué. Exemple, le nouveau BMW X3 xDrive 20d qui, pour 184 chevaux, affiche une consommation moyenne in-

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férieure à 6 litres aux 100 et des rejets de 149 grammes de CO2 par kilomètre. Sur ses breaks de chasse, la marque allemanderéaliseaussidesprouesses.Ainsi sa Touring 320d xDrive, donnée pour 5,3litresaux100et140grammesdeCO2 au kilomètre. Mercedes, de son côté, parvient à fairedescendresouslabarredes6,9litres aux 100 son superbe GLK 220 CDI 4Matic BlueEfficiency de 170 chevaux. Ce constructeur, très porté sur la recherche,croit plus que jamais aux atouts des systèmes de dépollution des microparticules émises par les diesels, notamment l’oxyde d’azote (NOx), particulièrement nocif. Dernière technique en vogue pour rendre le tout-chemin plus sobre : l’hybridation. Initiée par les Japonais, de Toyota à Lexus en passant par Honda, cette technologie, qui marie le moteur thermique au moteur électrique,a conquis les marques généralistes européennes.Peugeot,notamment,aprésenté au dernier Mondial de Paris, sous les traitsdu3008,lepremierSUVdieselhybride au monde. Même Porsche investit dans l’hybridation,avec un Cayenne Hybrid déluré, qui s’offre le luxe de pouvoir rouler quelques kilomètres en mode tout électrique,comme son cousin,le Volkswagen Touareg Hybrid, issu du travail des ingénieurs… de Porsche. ◆ La suite de notre dossier page 204.

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Députés : une réforme en trompe l’œil Les députés nous disent qu’ils ont réformé leur propre régime de retraites, mais : Ils refusent d’intégrer le régime général des salariés du privé. Ils conservent un régime spécial privilégié avec une retraite garantie à 100 % par l’Etat.

! le p m e x e l’ r e tr n o m t n Nos élus doive

Exigeons l’équité !

Rejoignez Sauvegarde Retraites Citoyen et électeur, je demande que les élus de la République prennent leur part dans la réforme des retraites qu’ils ont votée en s’alignant sur le régime général qui est celui de la majorité des Français. M. - Mme - Mlle Nom :

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JDC 12/2010

Adresse :

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Dossier 4x4

Entretien avec…

Fabrice Estève “L’hybridation est le meilleur compromis”

PLACÉ SOUS L’AUTORITÉ DE

CHRISTOPHE DECULTOT,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE

HONDA

FRANCE, FABRICE ESTÈVE VIENT DE PRENDRE EN CHARGE LA DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DU MARKETING DE LA MARQUE.

HONDA

SA VISION DU MARCHÉ SE VEUT RÉSOLUMENT OPTIMISTE. Le 4x4 a-t-il encore un avenir en France ? Et comment ! Le dernier Mondial de l’automobile de Paris en apporte l’éclatante démonstration. Notre modèle phare dans la gamme des Sport Utility Vehicles, le CR-V, a représenté le tiers des ventes sur le stand Honda ! On sent chez la clientèle un net regain d’intérêt pour les SUV, avant tout synonymes de plaisir de conduite. Comme si ces véhicules,un temps discrédités pour de pures raisons de législation,retrouvaientdroitdecité.C’estunjusteretourdeschoses. D’autantquelesmarquesontréalisédeseffortsconsidérables pour rendre leurs voitures encore plus respectueuses de l’environnement.Le2.2i-DTECdenotreCR-V,parexemple, respecte la norme antipollution Euro 5. Qu’est-ce qui séduit le plus sur ce best-seller ? D’abord, le sentiment de sécurité absolue qu’il procure, avec sa transmission intégrale intelligente et sa position de conduite surélevée qui offre une visibilité rassurante. Et puis,il y a ce design original,reconnaissable entre mille, ces qualités de confort et d’équipements. Songez que le CR-V, dans sa finition Innova, comprend un régulateur de vitesse qui s’adapte au flux de la circulation, mais aussi un système de freinage anticollision qui détecte l’obstacle et se déclenche au moment propice, en cas d’urgence, après avoir averti le conducteur par des alertes visuelles et sonores. Ce sont là des technologies de premier ordre réser-

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vées d’ordinaire aux berlines de très haut de gamme. Honda nous ménage-t-il d’autres surprises dans les mois et les années qui viennent ? Les annonces seront faites en leur temps. Mais il est certain que le CR-V aura un successeur. Honda est convaincue du potentiel de ce segment, et ce futur véhicule seraencoreplusperformantdepointdevue des consommations et de rejet de CO2. Ce qui confirme la stratégie du groupe dont l’ambition est de devenir un des leaders mondiaux en la matière. Les SUV, c’est certain, ont de beaux jours devant eux. Vous avez analysé les offres,les tendances et les réactions lors du dernier Mondial. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? Il y a une curiosité évidente pour l’énergie électrique. Mais chez Honda, nous sommes convaincus qu’aujourd’hui la technologie hybride essence-électricité est la seule technologie efficace d’un point de vue énergétique et réellement abordable pour le client.L’hybridation offre le meilleur compromis entre rejets de CO2 et tarifs abordables, en particulier avec l’Insight, notre familiale, et le CR-Z, notre coupé typé sport,très apprécié au salon.Notre Jazz Hybrid, présentée en première mondiale en octobre à Paris, a également suscité énormément d’intérêt de la part de nos clients et prospects. Cette Jazz est la première citadine hybride au monde et sera également l’hybride la moins chère du marché lors de sa commercialisation courant mars 2011. Mais quelle est la fiabilité de ces technologies ? Depuis qu’elle a exploré cette voie en 1999, Honda a déjà écoulé plus de 500 000 voitures hybrides. Et nous enregistrons chaque jour des progrès en termes de longévité des batteries,de réduction des masses ou de gestion de l’énergie.Les batteries d’une Insight sont garanties huit ans ! Ce n’est pas un hasard si Honda,pour la seconde année consécutive, se retrouve en tête de l’enquête de satisfaction de l’institut indépendant J.D.Power,devant des enseignes aussi prestigieuses que Mercedes et BMW. Le taux de satisfaction de nos clients français atteint 82 % ! Propos recueillis par Dominique Murtoli

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Notre sélection

chic et choc CES MODÈLES ONT MARQUÉ LE DERNIER MONDIAL DE L’AUTO À PARIS.

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ours de Chasse a arpenté les alléesdudernierMondial,portedeVersailles, à Paris. En habit de ville ou en tenue des champs, voici les élus de la rédaction.

PHOTOS : VOLVO - AUDI - PEUGEOT

BOURGEOIS 1. Volvo V 60 Le nouveau break de Volvo ravira les amateurs de belles voitures.Cet engin,disponible en version à transmission intégrale, n’a pas vocation à concurrencer ses aînés les familiales V70 et XC70,à l’importante capacité de chargement.Mais il représente un excellent compromis entre volume et performances.Surtout dans sa version à quatre roues motrices AWD équipée du “coupleux”T6 turbo six cylindres essence de 304 chevaux. Alternative alléchante : le diesel D5 double turbo de 205 chevaux.

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AFFÛTÉ 2. Audi A4 Allroad Construit sur la même base que le remarquable Audi Q5, l’A4 Allroad est l’un des rares vrais tout-chemins de sa catégorie. Il est par ailleurs doué de qualités routières exceptionnelles, virant à plat comme une sportive, malgré son châssis surélevé. Dans sa version 2.0 TDI de 170 chevaux, il bat des records de sobriété. Sa “boîte six” manuelle se guide sans broncher. Sa suspension pneumatique lui offre une garde au sol variable, très appréciable en terrain difficile. Une version TDI de 140 chevaux figure également au catalogue. PIONNIER 3. Peugeot 3008 Hybrid4 La marque sochalienne a pris de court tous ses concurrents en proposant à la vente dès 2011 le tout premier 4x4 hydride-diesel. Àl’aided’unemollette,leconducteurpeut enclencher une transmission intégrale

semi-permanente. Le bloc thermique 2litres de 163 chevaux entraîne donc les roues avant, tandis que le moteur électrique (à batteries Ni-MH Sanyo) transmet aux roues arrière. En phase d’accélération,lesdeuxpoussentdeconcertpour une puissance totale de 200 chevaux.

DOMINATEUR 4.Volkswagen Touareg Hybrid Les lignes du Touareg se sont adoucies et l’intérieur,toujours cossu,fait moins tapageur. L’Hybrid bénéficie exclusive-

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PHOTOS : LAND ROVER - BMW - VOLKSWAGEN

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SURDOUÉ 5. BMW X3 Plus habitable et encore plus efficace, le X3 s’offre une cure de jouvence. Sa finition irréprochable le dispute à une 7 technologie d’avant-garde, entièrement tournée vers la dépollution. Sa boîte automatique à huit rapports se marie ainsi à un dispositif Stop & Start. Il dispose d’un système de récupération d’énergie au freinage, d’une direction électrique, de pneus verts à faible résistance au roulement et de mille et une autres astuces visant à asseoir son image de véhicule “écoresponsable”.Les moteurs se veulent les meilleurs de leur catégorie, du 306 chevaux de la 35i au bluffant 20d, encore plus sobre en boîte

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auto (147 grammes de rejet de CO2) qu’en boîte manuelle (149 grammes). Du grand art !

LÉGITIME 6. Land Rover Freelander En attendant le sculptural Range Rover Evoque, le classique Freelander s’est fait une petite beauté,affichant des consommations et des émissions polluantes nettement en baisse. Land Rover a notamment greffé sur son 2.2 TD4 de 150 chevaux une rampe commune à injecteurs piézo-

électriques haute vitesse. Ajoutez-y un turbo à géométrie variable refroidi par eau et un nouveau collecteur d’échappement qui augmente le couple,et vous comprendrez pourquoi cet authentique 4x4 se fait fort de détrôner l’insolent Nissan Qashqai. Il est aussi disponible en diesel de 190 chevaux.

CONQUÉRANT 7. Jeep Grand Cherokee Vieux de presque vingt ans, le Grand Cherokee a fait peau neuve. Le destin du groupe Chrysler,mêlé à celui de Fiat, augure de belles réalisations. Car ce 4x4 luxueux progresse en tous points : aérodynamique, habitabilité, qualité de finition, insonorisation et équipements, désormais dignes du segment Premium. Son V6 3.2 Mercedes de 290 chevaux fera oublier le gourmand V8 5.7 de 360chevaux.Impérial sur autoroute, il reste un vrai baroudeur, grâce à sa transmission Quadra-Trac à boîte de transfert et à ses programmes adaptés à chaque terrain. En option, une suspension pneumatique indépendante lui confère une garde au sol variable. Vivement le diesel ! D.-M. JEEP

ment de la finition très haut de gamme Carat Edition. Crapahuteur né, il est doté d’origine d’un mode off road et d’une suspension pneumatique.Certes, cette version consomme à peine moins que le V6 TDI de 240 chevaux mais, allié à un puissant bloc électrique de 46chevaux, son V6 essence à compresseur fait des étincelles.Puissance totale : 380 chevaux,pour des performances de V8 ! Sa boîte auto à huit rapports lui va comme un gant. Il peut rouler trois kilomètres en ville en mode tout électrique, dans un silence de cathédrale.

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Forum

PAROLES DE LECTEURS Écrivez-nous à rambaud@valmonde.fr

Déjà dix ans !

◆ Vous avez fêté votre

dixième anniversaire avec un très beau numéro et une très belle rétrospective. Je me vois encore acheter le premier de la série avec en couverture l’Écosse. Je dois dire que j’étais un peu sceptique, ayant peur que Jours de Chasse ne soit une copie des autres revues cynégétiques. J’ai été agréablement surpris et rarement déçu depuis. B. Labourdette.

Un art de vivre

◆ Merci encore de nous faire rêver depuis dix ans. Preuve de la qualité de votre magazine : tous vos reportages se relisent avec le même plaisir ! Vos articles sur la culture et le patrimoine sont toujours passionnants. Un – tout – petit reproche : vos grands reportages font la part un peu trop belle à la chasse des grands animaux, bien souvent inaccessibles pour le pauvre lecteur que je suis ! V. Duplouy

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Longue vie à “Jours de Chasse”

La politique et la chasse

peu, je dois avouer que je n’ai pas trouvé l’équivalent de Jours de Chasse à l’étranger. Votre magazine, c’est un peu The Field, Shooting Gazette et Connaissance des arts réunis. Continuez. A. Chêne.

raison de rendre un hommage appuyé à HenriIV à l’occasion du quatre centième anniversaire de sa mort.Voilà un homme qui savait vivre, un homme qui fut un très grand politique et qui a chassé envers et contre tout, à la fois très proche des gens et avec un sens aigu de l’intérêt général. Cela nous change de nos hommes politiques d’aujourd’hui.

◆ Moi qui voyage un petit

Quel est cet équipage ?

◆ Lecteur assidu de votre revue, je prends la plume pour vous poser une question. Quel équipage illustre la couverture du n° 36, intitulée « L’élégance avant tout » ? J’ai en effet cherché en page 3 mais il n’y avait aucune indication mis à part le nom de l’auteur (Bruno de Cessole). David Bedouet, Coye-la-Forêt.

Cher lecteur,il s’agit du Rallye Tempête, dont les maîtres d’équipage sont Marie-Hélène et Pierre-François Prioux.

◆ Vous avez eu cent fois

Étienne Berdeau

Une idée originale

◆ C’est une idée originale que vous avez eue de donner la parole au Dr Henri Quinque que je ne connaissais pas du tout. Son discours sur la chasse devrait être celui de tous les chasseurs, à savoir que la chasse peut continuer à durer « à la condition sine qua non de ne pas mettre en danger la survie d’une espèce ».

Jours de C HASSE ◆

B. Andreu

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