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Marvin Chazelon, entrepreneur et investisseur ..................... 6 et

Et pourquoi pas aller au-delà ? Je me nourris de l’expérience des autres. Quand j’échange avec Thierry Deltour par exemple, on sait qu’il y a des bascules. Une première à dix, une autre à 20. Et quand je les écoute, on va rester à 10. Et ça n’a rien à voir avec les seuils légaux.

Pourquoi s’être engagé très tôt vers l’extérieur, notamment dans le Club des créateurs ? Parce qu’on rencontre des personnes qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes problématiques que nous. Et puis, j’ai découvert ce qu’est un réseau. C’est une communication soft, c’est un réseau commercial sans avoir à être dans la vente. On répond aux besoins.

“C’est comme dans un jeu vidéo : j’ai fait ma base et maintenant je fais des extensions” “Mon objectif de long terme, c’est d’arriver à 40 ans à 10 M€ de capacité d’investissement.”

Web’Up a fait le choix d’acheter ses locaux. Ce n’est pas banal pour une jeune pousse. Qu’est ce qui fait qu’on met de l’argent dans les murs ? Oui, c’est vrai. Mais pourquoi payer un loyer ? Autant financer nos locaux. On est totalement libre aussi de les aménager. Et puis, avoir de l’immobilier, ça renforce la structure de l’entreprise. C’est une garantie. Et là, je vais acheter 400 m² à côté pour mes autres projets. C’est un peu comme dans le jeu vidéo. J’ai fait ma base et maintenant je fais des extensions (rires). Mon projet, c’était de 20 à 30 ans, je développe mes agences, je me stabilise. Et de 30 à 40 ans, je pars dans l’investissement et je démultiplie ce que j’ai appris. J’en suis là.

Parce qu’il n’y a pas que Web’Up et Adverti... Non, je lance une structure par an. C’est un vraie passion ! Déjà j’ai une structure en indépendant. Je suis consultant, je fais de la formation et des conférences. C’est une activité qui sécurise mes revenus. J’ai par ailleurs lancé une structure d’investissement qui réunit cinq autres investisseurs locaux. Je rencontre des porteurs de projets. J’échange avec eux et, si on les sélectionne, on leur apporte de l’argent et des compétences. On n’est pas un fond d’investissement. On vient plutôt en renforcement. On va là où les banques ne vont pas forcément. C’est ce que je faisais depuis plusieurs années au coup par coup. Là, j’ai centralisé tout ça avec cette structure. On est tout petit. On va investir de 100 000 à 200 000 euros par an, mais on va augmenter d’année en année.

Quelle type d’entreprise soutenez-vous ? Des sociétés qui sont au démarrage. Moi, d’expérience, je défends l’importance d’avoir des associés. Et c’est ce qu’on va être avec les créateurs qu’on soutiendra. On vient au moment où le créateur est un peu trop seul et on lance le projet avec lui. Plutôt dans la tech, plutôt à Troyes, parce c’est ce que je connais.

Et au total dans combien d’entreprises avez-vous investi ? En direct, une quinzaine de sociétés. En indirect, vingt. Et, maintenant, il y en aura quatre ou cinq par an, mais ça deviendra anecdotique parce que ça passera par la société d’investissement. Ce ne sont pas des projets qui nous rendront millionnaires, mais qui vont en nourrir d’autres s’il réussissent.

Comment fait-on pour ne pas avoir peur de l’échec ? Parce que si ça ne marche pas, ce n’est pas grave. On a essayé. On arrête et on rebondira. C’est une expérience. Bon, autant l’éviter mais, par exemple, dans les boîtes dans lesquelles on va investir, il y aura forcément des échecs. Mais si tu n’es pas dépressif, si tu as toujours des projets, tu peux repartir. J’ai déjà connu deux échecs, dont un qui n’en était pas vraiment un. On a fait une bouffe et voilà. Attention, il faut aussi prendre son échec en main : on ne floue personne et on reste transparent.

Quel est l’objectif de long terme ? Mon objectif à long terme, c’est d’arriver à 40 ans à 10 millions d’euros de capacité d’investissement. Pas pour être riche mais pour pouvoir lancer des projets plus importants encore. Par exemple, je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais lancer une ferme verticale. Si tu arrives avec deux millions, tu peux réunir des associés et y parvenir. L’objectif, c’est de réussir à monter des projets comme ça.

Propos recueillis par Bruno Dumortier

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