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Coved, le recyclage d’abord .................. 34 et

De gros pourvoyeurs de déchets comme Cémoi, Lacoste, Michelin ou l’hôpital de Troyes font partie des clients réguliers. « On s’est diversifié et on a progressé. On est aussi porté par les ventes de matières avec des prix meilleurs. Cela dope notre chiffre d’affaires en volume - nous sommes à 17 M€ aujourd’hui - mais pas forcément en résultat », ajoute encore Jean-Patrick Lesueur. Si le site a si vite grandi, c’est pour une bonne part du fait des investissements conséquents réalisés. « Depuis 2017, plus de 6 M€ ont été investis ici, tant en immobilier qu’en infrastructures et qu’en investissements productifs, camions et chariots » résume Dominique Berthelin, directeur du Territoire Bourgogne Champagne de Paprec. « Chaque année, nous traitons plus de 70 000 tonnes de déchets », résume Jean-Patrick Lesueur devant les énormes balles de cartons qui seront réutilisés pour faire de la pâte à papier chez les industriels papetiers comme Saica à Nogent-sur-Seine. Sur ces 70 000 tonnes, 23 000 sont des déchets industriels banals : cartons, papiers, bois, plastiques, alu, ferraille, déchets verts… « Avec ces déchets, on fabrique des matières premières que l’on vend », ajoute le directeur. Après tri, lavage et broyage, les déchets plastiques (3 000 tonnes par an) serviront à fabriquer des gaines annelées pour les travaux publics, dans une usine du groupe à côté de Chalon-sur-Saône. La Coved collecte également 20 000 tonnes d’emballages, verres et papiers issus de la collecte sélective des particuliers. Mais aussi 10 000 tonnes de D3E, des déchets d’équipements électriques et électroniques qu’elle trie avant de les envoyer pour traitement chez des spécialistes comme Remondis à St-Thibault.

« Bientôt on pourra tout recycler »

Même si elle recycle 20 000 m³ de boues en compostage, l’assainissement, activité historique du site avec le curage des réseaux d’eaux, le débouchage de fosses septiques ou les nettoyages industriels, ne représente plus que 15 % du chiffre d’affaires, soit 2,5 M€. En progression par contre, Recydis, la filiale du groupe créée en juillet 2021, collecte et trie 2 000 tonnes de déchets dangereux avant de les envoyer dans des filières spécialisées. Enfin, les déchets ultimes, non valorisables, représentent 12 000 tonnes. « Ils sont envoyés dans l’incinérateur Véolia à côté ou dans un de nos centres d’enfouissement. Ces déchets ne sont pas recyclés mais, précise le directeur, ils sont utilisés pour faire de l’énergie. » Pour Stéphane Panou, directeur du Recyclage France du groupe Paprec, le métier du recyclage a fondamentalement changé : « les centres de tri sont devenus des vrais sites industriels. Les boulots ingrats sont faits par les machines aujourd’hui. Vous avez, par exemple, des trieurs optiques. Sur notre site de Lyon Chassieux, vous avez même un robot araignée qui vient chercher avec plusieurs bras les matières valorisables. On sait aujourd’hui recycler les bouteilles plastiques pour en faire d’autres. On sait recycler les plastiques colorés. Et on est en train de mettre en place des unités de recyclage chimique pour recycler les plastiques mélangés. Bientôt on pourra tout recycler ».

L’arrivée des déchets à la Coved

Thierry Péchinot

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