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Bugis, le tricoteur voit plus grand Astel, un menuisier aux grandes

Bugis plus grand avec La maille verte vosgienne

Bugis, l’un des derniers tricoteurs indépendants de l’Aube, s’est dédoublé cette année en reprenant La maille verte des Vosges, une entreprise équivalente, spécialisée dans les textiles techniques.

Bugis, tricoteur indépendant basé à La Rivière-deCorps, emploie 31 salariés et réalise 5,4 millions d’euros de chiffre d’affaires. A 70 % dans la mode et à 30 % dans les textiles techniques. La Maille verte des Vosges emploie 30 salariés et réalise 6 M€ de chiffre d’affaires. À 100 % dans les textiles techniques pour des applications industrielles mais aussi pour des vêtements professionnels. « Nous sommes vraiment complémentaires », insiste Bruno Nahan, le président de Bugis. À la barre du tribunal de commerce d’Épinal, il a repris cette année La maille verte des Vosges (MVV) à Saint-Nabord. « On se croisait de temps en temps sur les salons professionnels dédiés au textile technique et je m’étais déjà fait la réflexion. Ils sont forts où nous sommes faibles et réciproquement ».

Objectif relancer La Maille verte

Une complémentarité qui a également convaincu le tribunal de commerce. Bugis a en effet été préférée à quatre autres offres de reprises. « Nous n’étions pas les mieux disant financièrement mais notre offre avait plus de sens », assure Bruno Nahan. Les 30 salariés ont été repris. « Et j’ai assez d’expérience dans les grands groupes pour savoir que les opérations de fusion, séduisantes sur le papier, peuvent conduire à la catastrophe ». L’idée est donc de relancer La maille verte des Vosges. Elle change à peine de nom puisqu’elle devient La maille verte vosgienne pour ne pas désorienter les clients. L’idée est de profiter de ses forces sur les marchés du textile techniques.

La structure vosgienne a été victime de plusieurs retournements de marché (notamment un constructeur automobile qui a changé de fournisseur) qui l’ont asphyxié. « Les développements sont très longs dans le textile technique, souligne Bruno Nahan. Vous pouvez mettre deux ans à mettre au point une solution avec votre client. C’est long mais quand ça s’enclenche, on a une belle visibilité ! ».

Les métiers à tricoter de La maille verte vosgienne qui sont spécialisés dans les fibres synthétiques.

Une teinturerie intégrée pour les deux sites

Ce temps-là, La maille verte vosgienne va pouvoir le prendre. Elle va aussi pouvoir travailler en synergie avec Bugis. Les 50 métiers à tricoter vosgiens sont capables de traiter des plus grosses quantités que ceux de Bugis. Ils travaillent plutôt les fibres synthétiques. Là où Bugis, qui travaille à 70 % pour la mode, est plus à l’aise avec le coton ou le lin. Surtout, Saint-Nabord dispose d’une teinturerie et de machines pour traiter les tricots (grattage, apprêts mécaniques…). Ce que Bugis, jusqu’ici, sous-traitait intégralement. Des optimisations industrielles sont donc possibles. Le reste se jouera surtout sur les achats qui seront évidemment mutualisés. Pour les commerciaux, en revanche, pas question de casser la confiance. « Il faut garder des interlocuteurs crédibles. La clientèle de la Maille verte est nouvelle pour nous », souligne Bruno Bugis qui répète: « Il n’a pas de doublons ». L’idée, à terme, n’est d’ailleurs pas à la fusion. Mais plutôt à avoir d’un côté Bugis, plutôt concentré sur le marché de la mode, et La maille verte, sur les tissus techniques. Le tout en combinant les ressources et les savoir-faire. Pour La maille verte, 400 000 € d’investissements sont programmés, notamment dans une nouvelle machine à teinter. Pour Bugis, 300 000 € sont prévus, notamment dans le renouvellement des métiers qui commencent à vieillir. Bruno Nahan est optimiste. Les textiles techniques sont très porteurs. Et la mode est en plein développement chez Bugis avec le retour en force du Made in France. « On est sur une très belle tendance ». La perspective désormais doublée !

Bruno Dumortier

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