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Troyes, futur campus du patrimoine bâti

Troyes bientôt vitrine et campus du patrimoine bâti

Troyes, avec son patrimoine bâti exceptionnel, peut légitimement devenir la référence régionale et, même nationale, pour la formation aux techniques de rénovation.

Le dossier de labellisation nationale porté par le Cluster patrimoine bâti 4.0 est déposé. Objectif : fédérer entreprises et universités pour faire de Troyes un campus d’excellence pour la restauration des bâtiments patrimoniaux.

Nous sommes à vos côtés aujourd’hui comme demain pour accompagner ce projet. On peut être très fiers d’avoir préservé l’Institut universitaire des métiers du patrimoine (IUMP), d’avoir préservé l’école de design, d’avoir favorisé le développement de Yschools, ou celui à côté de l’UTT d’une autre école d’ingénieurs, celle de l’EPF… Nous devons être présents sur ces filières d’excellence qui sont des filières d’avenir », résume François

Baroin sous les voûtes séculaires de la chapelle Saint-Martin-ès-Aires, devant un aréopage de décideurs du monde économique et universitaire. Le président de Troyes Champagne Métropole (TCM) est venu soutenir haut et fort le

Cluster patrimoine bâti (CPB) et son projet.

Son projet ? Obtenir le nouveau label national pour faire du site de l’IUMP un « campus d’excellence » sur la restauration du patrimoine bâti.

Lancés par l’État après l’incendie de Notre-Dame de Paris, ces campus régionaux visent à fédérer écoles et entreprises autour de pôles d’excellence capables de répondre aux nouveaux enjeux numériques et écologiques.

Le site troyen a plus d’un atout à faire valoir pour être labellisé. Située entre la rue Kléber et le boulevard Barbusse, l’ancienne abbaye Saint-Martin-ès-Aires accueille déjà l’IUMP, une école unique en France. Et elle rassemble aussi l’École supérieure de design, la fédération du bâtiment de l’Aube, le GEIQ BTP Champagne-Ardenne (groupement d’employeurs pour la formation), les Architectes aubois, la

Fédération française et l’Institut supérieur de la construction passive, et évidemment le cluster.

Avec le textile et la métallurgie

Le cluster troyen bénéficie également du soutien de l’école d’ingénieur EPF, très en pointe dans la recherche sur la rénovation énergétique, de l’UTT et de l’ESTP, l’école supérieure des travaux publics. Une vraie force de frappe qui s’élargit aux entreprises du textile et de la métallurgie spécialisées dans les techniques d’amélioration du bâti.

« Troyes est la deuxième ville en Europe pour son patrimoine médiéval et l’Aube est un territoire vitrine du patrimoine bâti. Ce label, insiste le président du CPB Vincent Mathieu, est une opportunité économique. Le patrimoine bâti (les bâtiments construits avant 1948, NDLR), qui représente 30 % du parc national, est en plein essor. On a identifié les compétences auboises en lançant une démarche structurée avec des artisans du bâtiment et des architectes de premier plan. On a aussi intégré des métiers d’art comme le vitrail et des agriculteurs comme les producteurs de chanvre. On a aussi des start-ups, des écoles d’ingénieurs et de design, des industries textiles, métallurgiques et leur CFA, une académie de fabrication additive et des objets connectés…».

Un réseau intercontinental

Outre l’appui de TCM, du rectorat et de la Région Grand Est, Vincent Mathieu a réussi avec la fédération du bâtiment à tisser un partenariat avec la NCPTT, l’agence fédérale américaine basée en Louisiane et chargée du patrimoine bâti. « On a commencé à échanger des étudiants et des professionnels. Et on a mis en place un réseau intercontinental avec l’Asie et l’Afrique, notamment le Maroc et l’Inde », explique Vincent Mathieu, qui voit déjà plus loin. « Le dossier de labellisation est en cours de rédaction. Il sera déposé en décembre, puis examiné au premier trimestre 2022 par quatre ministères : l’Enseignement, la Culture, le Travail et l’Économie. Le lancement effectif est prévu en 2022. On a 80 % des critères pour être labellisé. Et on est les seuls dans le Grand Est à candidater sur le patrimoine bâti, souligne Vincent Mathieu. Ce campus est financé sur plusieurs années par un programme d’investissement d’avenir (PIA) soutenu par l’État et la région Grand Est. »

Thierry Péchinot

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