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Passion paysanne, l’union fait la force Investir dans les vignes,

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Passion paysanne : 14 producteurs aubois ouvrent un supermarché fermier

14 producteurs aubois concurrencent la grande distribution sur son propre terrain avec un nouveau concept innovant et qualitatif de supermarché et drive fermiers à Troyes.

es produits locaux des prés ou des champs à votre assiette en passant par un chariot de supermarché ou le casier d’un drive. C’est le concept développé par les 14 producteurs et éleveurs aubois qui ont ouvert Passion paysanne, au 23, boulevard Pompidou. À l’origine de cette SAS, Yannick Verhaegen, éleveur de vaches à viande à Dienville, et François Grandjean, éleveur de poules pondeuses à Romilly-sur-Seine. Militants du circuit court, les deux hommes étaient déjà associés à Romilly-sur-Seine avec Le Panier de Sidonie. « On voulait se développer sur Troyes, on a repéré ce bâtiment, idéalement placé, bénéficiant de places de stationnement et on l’a racheté. On a démarché certains producteurs et d’autres sont venus à nous afin de constituer un collectif qui offre toute une gamme de produits issus de l’agriculture locale », expliquent les associés. Dans ce bâtiment de 600 m2 entièrement rénové, ils proposent deux offres, un magasin de producteurs locaux et un drive constitué de casiers pour retirer sa commande. « 250 m2 sont dédiés à la vente, 150 m2 pour le drive et 200 m2 pour les locaux techniques car nous avons deux bouchers pour les découpes de viandes sur place », indique Yannick Verhaegen. Pour se démarquer de ses concurrents, Passion paysanne mélange les codes, en alliant les avantages du marché et de la grande distribution. Avec une promesse, la qualité et la convivialité des produits de la ferme mixées à l’accessibilité, la rapidité et des coûts raisonnables, comme au supermarché ou au drive. La viande, les volailles, les fruits, les légumes, le pain, mais aussi des produits alimentaires à base de lait de jument ou de miel sont acheminés et vendus par les producteurs eux-mêmes. « On vit tous les jours avec nos élevages ou nos récoltes, on va pouvoir expliquer comment on travaille, comment on produit, ce qu’il y a derrière un prix pour pouvoir vivre dignement de notre métier mais aussi pour faire tomber les préjugés », commentent les producteurs associés de Passion paysanne.

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Passion paysanne a ouvert ses portes en juillet, boulevard Pompidou, à Troyes, en face de la coopérative Hermès.

Court-circuiter les intermédiaires

Leur ambition affichée : court-circuiter les intermédiaires pour assurer de vendre à un prix rémunérateur et pour assurer l’avenir de leurs professions. « Être ensemble, c’est la seule façon de ne plus dépendre de la grande distribution ou des marchands de viande. Notre objectif, c’est de vendre 100 % de notre production ici », selon Emmanuel Dryat, éleveur de blonde d’Aquitaine. « C’est un cercle vertueux car les citadins découvrent dans un même lieu la campagne et ses produits sans sortir de la ville, cela réduit les transports, c’est bon pour l’écologie. Nous assurons la qualité et la traçabilité des produits. C’est l’avenir de notre métier car cela nous permet d’en vivre dignement, et l’avenir d’autres professions car on fait vivre l’abattoir de Troyes et dans notre magasin nous avons embauché sept salariés à temps plein », renchérit Yannick Verhaegen. Un avenir qui s’éclaire pour les jeunes comme Élisa. « Avec ces nouveaux concepts, cela rend plus attractif le métier pour les jeunes, on ne reste pas seul sur son tracteur, dans son exploitation ou son élevage, on a la possibilité de rencontrer des gens, d’échanger, d’avoir beaucoup de contacts humains », explique la jeune femme. Mais s’ils ont choisi de s’unir et d’investir la ville, c’est aussi et surtout pour peser sur les modes de consommation actuels. « Non seulement on répartit les charges mais on s’organise collectivement, par exemple on va faire assurer des permanences par roulement pour être présents auprès de nos clients, car c’est difficile, on ne peut pas être partout, sur son exploitation et à la vente en même temps. Ensemble, on peut proposer une plus grande amplitude horaire et des animations et des dégustations », annonce Guillaume Bouche, des Pains à la ferme à Villy-en-Trodes.

Anne Genévrier

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