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Larbaletier, fabricant des Ecobox

Larbaletier accélère sur les Ecobox

Larbaletier développe depuis 2012 une machine automatisée pour recycler les bouteilles en plastique. Arrivées à maturité, les machines s’apprêtent à conquérir la France et… le monde !

Le PET, c’est le plastique de nos bouteilles d’eau. On le jette. Pourtant, il vaut de l’or. Enfi n presque. Comme le chercheur d’or dans la rivière, le problème est que s’il y a des paillettes, elles sont disséminées, elles ne sont pas toujours pures, et c’est à la fois la pureté et la masse qui font la valeur. Ce plastique en bouteille, il faut le collecter, l’identifi er et le broyer avant de pouvoir le valoriser.

Chez Larbaletier, depuis 2012, on a relevé le défi . L’entreprise de Fontaine-les-Grès, bien connue pour concevoir et fabriquer du mobilier et des agencements à destination des fl euristes et grandes surfaces, a développé de nouvelles compétences en électronique et en automatisme et mis au point une première Ecobox. Cette boîte qu’on peut aujourd’hui installer sur un parking (les premiers modèles) ou à l’intérieur d’un magasin (nouveau modèle compact et silencieux) fait tout le travail du chercheur d’or, avec le petit coup de main du consommateur. Ce dernier rapporte ses bouteilles usagées. La machine lit le code-barres et sait immédiatement si le plastique est valorisable ou pas. S’il l’est, la plupart le sont, la machine avale la bouteille, la broie et produit des paillettes de plastiques, « le fl ex ». « 93 % de la matière est réutilisable», souligne Olivier Choiselat, président du directoire du groupe Larbaletier.

Un centime par bouteille pour le consommateur

Un geste pour l’environnement, mais un geste aussi pour le portefeuille. Chaque bouteille acceptée par la machine offre un centime d’euro à l’apporteur. « Sous forme de bons d’achat, de crédit sur une carte fi délité ou de don à une association, détaille Olivier Choiselat. Le consommateur était pollueur et payeur. Il devient recycleur et il est rétribué ». Un changement de paradigme qui fonctionne: depuis 2013 et la mise en fonction des premières Ecobox, 153 millions de bouteilles ont été collectées en France. Soit 4 000 tonnes de matières récupérées et 1 116 tonnes de CO2 économisées. Et ce n’est qu’un début. Aujourd’hui 110 machines sont installées en France. Rien qu’en 2021, 70 nouvelles machines seront installées. Larbaletier, qui a racheté les locaux de la dernière usine Doré-Doré, à Fontaine-les-Grès, y a installé sa chaîne de fabrication. Ce qui va permettre d’augmenter la production. L’Australie, grâce à un contact, est intéressée. Et, surtout, Larbaletier vient de s’ouvrir les portes du marché russe. Avec 50 000 machines à la clé. Soit plus que le potentiel du marché français. « Il faudra évidemment travailler avec des partenaires industriels », détaille Olivier Choiselat. À côté des modèles entièrement automatisés qui coûtent entre 35 000 €, la petite et 50 000 €, la grande (retour sur investissement en 36 mois), des machines à 20 000 € qui fonctionnent avec un opérateur ont été mises au point. Des points de collecte multimatière pourraient ainsi voir le jour. Le marché est immense. En France, moins de 1 % du potentiel serait aujourd’hui équipé. Aujourd’hui 12 personnes travaillent sur le site Ecobox de Fontaine-les-Grès. À terme, elles pourraient être une centaine. L’or, c’est le « fl ex » et Larbaletier a la machine pour le saisir.

Bruno Dumortier

Olivier Choiselat devant un modèle de démonstration dans l’usine Larbaletier. Deux Ecobox sont installées aujourd’hui dans l’Aube, une au Leclerc de Romilly-sur-Seine et une à l’Intermarché de Saint-Julien-les-Villas.

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