Bières et plaisirs volume 1, numéro 5, octobre 2009

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Volume 1, numéro 5 • Octobre/Novembre 2009

[Dossier] P7 Exportation : Le monde s’ouvre au Québec

[Culture] P10 [Actualités] P3 www.bieresetplaisirs.com Où se procurer les bières Schoune ?

nneur a p é d n u s n da us ! o v z e h c e d s prè

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Laura Urtnowski, l’histoire d’une bâtisseuse hors pair


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[Actualités]

BIÈRES ET PLAISIRS

Octobre/Novembre 2009

St-Sylvestre fête ses 90 ans Connaissez-vous la 3 Monts, célèbre bière blonde brassée dans le Nord de la France par la Brasserie St-Sylvestre du village St-Sylvestre Cappel dans les Flandres françaises? Elle est la grande sœur de la Gavroche, de la Du Moulin et de la Brassin d’Hiver, toutes disponibles au Québec depuis plusieurs années.

Par Philippe Wouters

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a brasserie fête, à compter d’octobre 2009, ses 90 ans et elle peut être fière d’être une des dernières brasseries entièrement contrôlées par la même famille depuis sa création. «Les familles de brasseurs en Europe se font plus rares au 21e siècle, la Brasserie St-Sylvestre s’assure depuis plusieurs années d’une relève et fête aujourd’hui 90 ans d’efforts et de savoir-faire», nous indique Stéphane Roy, vice-président de Brasseurs de St-Sylvestre Flandre Canada inc., importateur des produits de la Brasserie St-Sylvestre depuis quelques années déjà.

Nouveautés Joseph Bellarmin Microbrasserie de l'Île d'Orléans Double IPA, à 8,5% d’alcool, 500ml

Oktoberfest 2009 - Série Signature des Trois-Mousquetaires Lager rousse non-filtrée, 5,5% d’alcool, 750ml

IPA Simple Malt – Brasseurs Illimités IPA à cinq houblons, 6,4% d’alcool, 341ml

En succursales SAQ

Altbier Simple Malt – Brasseurs Illimités Altbier, à 6,8% d’alcool, 341ml La Complice Au Maître-Brasseur (Pour le festival Bières et Saveurs) Dry Stout, 5% d’alcool, 341ml AMB Forte – Au Maître-Brasseur Ale rousse forte, 8,5% d’alcool, 341ml

Le marché des bières importées se portant bien au Québec, c’est avec les Québécois que la brasserie a décidé de fêter en grand son anniversaire. «Nous prévoyons plusieurs produits exclusifs au cours de l’année. Une 3 Monts Édition anniversaire sera disponible dès octobre et nous avons décidé de la numéroter pour

La Québécoise, un malt de chez nous Le six août dernier, la compagnie Canada Maltage annonçait son nouveau produit appelé «La Québécoise», un malt 100% québécois. Le projet s’annonce des plus intéressants puisque

Organic Honey Dew Fuller, Smith & Turner Ale blonde au miel, 5% d’alcool, 500ml Old Engine Oil Harviestoun Brewery Ale noire, 6% d’alcool, 330ml Maredsous Triple 10o – Brouwerij Duvel Moorgat Triple belge d’abbaye, 10% d’alcool, 750ml

Iris - Au Maître-Brasseur Ale rousse, 5,1% d’alcool, 341ml

Floris Fraise - Brouwerij Huyghe Bière légère aromatisée aux fraises, 3,6% d’alcool, 330ml

Bravo Double IPA – Microbrasserie Charlevoix Double IPA, à 9% d’alcool, 500ml

Moa Original Moa Brewing Company Pilsner allemande, 5,5% d’alcool, 375ml

Rickard’s Dark – Brasserie Molson Porter au sirop d’érable, 4,8% d’alcool, 341ml

Sant Erwann (Saint-Yves) Brasserie Artisanale du Trégor Blonde forte aux 7 céréales, 7% d’alcool, 750ml

Corps Mort - À l'abri de la tempête Barley Wine (Vin d’orge), 9% d’alcool, 341ml

Blanche du Mont Blanc Brasserie du Mont-Blanc Blanche belge, 4,7% d’alcool, 330ml

souligner le caractère exceptionnel de sa mise en marché», confie M. Roy. Les consommateurs ne seront pas en reste avec un coffret spécial anniversaire comprenant trois bouteilles et un verre disponible prochainement dans les Costco de la province, une 3 Monts Grande réserve au courant de l’année 2010 et quelques surprises qui plairont aux amateurs et collectionneurs. Les produits de la Brasserie St-Sylvestre se classent dans la catégorie des bières de dégustation. La brasserie n’hésite pas à rappeler à ses clients que le verre adéquat, de préférence celui de la brasserie, accentue les saveurs et arômes de la bière et que le format 750 ml permet un partage, voire une communion, entre plusieurs consommateurs. Un bon anniversaire à toute l’équipe de la Brasserie St-Sylvestre de la part de Bières et plaisirs!

Canada Maltage fait souvent un amalgame de différentes variétés d’orge, ou un assortiment de lots pour créer un malt qui donne le meilleur rendement et confère les meilleures saveurs possibles à la bière.

Par Mirella Amato

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yant remarqué que l’orge québécois a maintenant atteint un niveau de qualité suffisant pour permettre de produire un malt 100% québécois, l’équipe de Canada Maltage a saisi l’occa-

sion pour créer un produit spécial qui célèbre la communauté brassicole québécoise avec laquelle elle travaille depuis 1902. Matt Letki, de Canada Maltage, explique qu’en raison du climat du Québec, le malt La Québécoise a un caractère distinctif qui le rend idéal pour brasser des bières artisanales et de spécialité. Il a notamment plus de couleur et de goût qu’un malt typique de Lager et est idéal pour les Pale Ale, compte tenu de ses saveurs et arômes semblables aux malts de Pale Ale produits en Angleterre et en Europe. D'après Laura Urtnowski, présidente des Brasseurs du Nord, La Québécoise confère aussi «une texture douce et soyeuse à la bière». Les Brasseurs du Nord ont d’ailleurs créé une bière au sureau à 8,9% d’alcool à partir de La Québécoise; elle était disponible au festival Bières et Saveurs de Chambly, ainsi qu’à l’Oktoberfest des Québécois de Mascouche. En septembre, le brouepub Les 3 Brasseurs de la rue Saint-Paul à Montréal a aussi sorti une bière faite à partir de La Québécoise. Bon nombre de brasseurs sont intrigués par ce nouveau malt et il y a fort à parier que plusieurs autres brassins sont en cours de création…

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L’ASSOCIATION DES BRASSEURS DU QUÉBEC


Octobre/Novembre 2009

BIÈRES ET PLAISIRS

Par Valerie R. Carbonneau

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n 2007, l'Association des microbrasseries du Québec (AMBQ) s’est donné pour mission de faire passer la part de marché des microbrasseries de la Belle Province de 4,5% à 12% en dix ans. L’association veut aussi augmenter la quantité de céréales et houblons québécois le plus près possible de 100%, alors qu'elle se trouve actuellement assez faible. À en croire le directeur général de l’AMBQ Jean-Pierre Tremblay, l'expertise développée par l'industrie des microbrasseries au cours des vingt dernières années, son sens de l'innovation et sa créativité, lui ont déjà permis de bien s'enraciner dans toutes les régions du Québec. Ainsi, pour plusieurs raisons, l'AMBQ a cru bon de mettre sur pied une table filière qui serait reconnue par le MAPAQ. Depuis décembre 2008, la table regroupe de manière officielle des producteurs de semis, d’orge et

de houblon, des premiers transformateurs (malterie par exemple), des brasseurs, des détaillants, des représentants du Ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation (MAPAQ), du Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation du Québec (MDEIE), et des chercheurs en agroalimentaire. Avec sa brochette de membres qualifiés, ladite table se penche sur les intérêts de tout un chacun, à commencer par l’étude des besoins et de la faisabilité en observant les différentes composantes de la bière (malt, orge, houblon, etc.) selon divers aspects. Du côté du MAPAQ, l’agronome François Biron, qui siège notamment à la table filière, admet recevoir bon nombre d’appels de houblonniers potentiels. «Ils m’appellent d’un peu partout au Québec, surtout de l’Estrie et du Centre-du-Québec, parce qu’ils veulent

planter.» Pour l’heure, il travaille surtout sur un projet de recherche sur le houblon, soit un essai de dix variétés. Mené sur les terres du Pontiac dans l’Outaouais, le projet consiste d'abord à découvrir quelle est la meilleure variété de houblon. Bien qu’il s’échelonne sur trois ans, François affirme que le projet va bon train. «Cinq sortes sur dix offrent déjà des résultats très sa-

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tisfaisants, alors que seulement deux traînent de la patte», précise-t-il. Malgré que ce soit un peu préliminaire, telles sont les premières observations. Et parlant d'houblonnières, quelques-unes ont poussé un peu partout en sol québécois ces dernières années. C’est le cas de La Chouape à Saint-Félicien et de la Ferme Brasserie Schoune à St-Polycarpe, qui ont d'ailleurs toutes deux leur propre microbrasserie. Mais, plus récemment, ont vu le jour Houblons Québec, la nouvelle houblonnière mauricienne de Sébastien Gagnon, qui a planté ses premiers rhizomes à l'été 2008, et les Houblons GDL de Saint-Augustinde-Desmaures, toute fraîche du printemps dernier. De son côté, Sébastien Gagnon, également propriétaire du réputé bar à bières montréalais Vices et Versa, vole vers de nouveaux horizons sans toutefois laisser tomber ses anciennes amours. Et tout comme Guillaume Dion et Gabriel Lalancette des Houblons GDL, Houblons Québec veut un jour transformer son houblon. Bien qu'un plant prenne de trois à cinq ans pour atteindre sa maturité, les deux nouvelles houblonnières testent respectivement vingt variétés de houblon. Leur but à moyen et long terme? Doubler leur production de houblon, en faire la transformation en pellets et s'ouvrir au marché des microbrasseries d'ici quelques années… Et bien un gros merde pour vos projets !

Sur la UNE, à gauche Gabriel Lalancette et à droite Guillaume Dion de Houblons GDL situé à Saint-Augustin-de-Desmaures près de Québec.

Apico, une bière au miel à 16 % La microbrasserie sherbrookoise Boquébière lance Apico, sa première bière en bouteille, laquelle ravivera les papilles des connaisseurs et des curieux. Unique en son genre, cette bière extra-forte dont le taux d'alcool s'élève à plus de 16% est l'œuvre de Michaël Parent,

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’ai voulu créer une bière qui avait les caractéristiques d’un bon vin doux, un peu comme un Sauternes ou un Muscat par exemple. Avec des produits du terroir régional de première qualité comme le malt blond de la Malterie Frontenac et le miel de verge d’or de la Ferme Léonard, nous avons créé un produit qui amènera les gens à un autre niveau de perception de la bière; en leur faisant découvrir toute la richesse que peut déployer le malt et le miel», a fait savoir Michaël, par voie de communiqué. Bien que cet avènement ait nécessité beaucoup de travail de recherche, il y eut aussi beaucoup de démarches à faire du côté légal. En effet, la réglementation fédérale sur la bière veut qu’une bière qui excède les 11,9% d’alcool soit considérée comme un spiritueux, ce qui contraint la brasserie à obtenir un permis spécial pour ainsi permettre sa production… «Ce qui est navrant, c’est qu’une telle réglementation nuit considérablement à la créativité et à l’essor des petites brasseries comme la nôtre. Surtout qu’au niveau technique, il s’agit bien d’une bière 100% naturelle et non d’un alcool distillé», faisait valoir pour sa part Sébastien Authier, directeur général de la microbrasserie. Mais, la bataille est désormais gagnée; une septième bière qui se déguste au 50 Wellington Nord, à Sherbrooke. [www.boquebiere.com]

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artisan brasseur de ladite microbrasserie. [V.R.C.]


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[Actualités]

BIÈRES ET PLAISIRS

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La place est aussi aux gros Éditorial Par Philippe Wouters

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produit vous plaise puisque vous êtes presque 100 000 lecteurs à vous partager notre journal à chaque parution. L’offre d’un journal «grand public» gratuit portant sur la bière, certes, mais également sur le terroir et la gastronomie, semble être une formule qui fait son chemin sur les différents présentoirs, de l’Outaouais jusqu’au Saguenay. Au cours de cette année, nous avons eu l’occasion de rencontrer des lecteurs, des brasseurs, des gour-

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vec un titre pareil, ceux qui me connaissent voient déjà se pointer au loin une diatribe saignante sur la place des gros dans la société, je leur répondrai que je suis enveloppé donc cela ne me concerne pas. Légèrement enveloppé d’ailleurs. Je parlerai plutôt de notre ligne éditoriale, de notre journal et bien entendu du marché de la bière au Québec. Voilà bientôt un an, chers lecteurs, que vous profitez de notre publication et il semblerait que notre

mands et bien entendu échanger quelques propos sur le journal, mais également sur le marché de la bière et la position du Québec à l’échelle mondiale. Certains préfèrent la section terroir, d’autres, la section sortie ou gastronomie, mais tous semblent apprécier notre journal pour la qualité et la rigueur que nous essayons d’apporter à chaque édition. Nous avons reçu des commentaires encourageants et c’est apprécié, nous vous en remercions. Plusieurs ont manifesté l’idée d’avoir un journal réservé uniquement aux bières de microbrasseries industrielles ou brasseries artisanales et de ne pas informer notre public sur les produits provenant de l’extérieur ou des grandes brasseries qui se partagent le marché de la bière au Québec. Ce marché est segmenté et hyperconcurrentiel, notamment en raison des règles et des lois qui régissent ici la vente d’alcool. Ainsi, 85% des consommateurs de bière au Québec consomment des produits de grandes brasseries, 10% des bières importées et 5% des bières de microbrasseries ou brasseries artisanales. Mais 100% de

notre lectorat s’intéresse à la gastronomie, au terroir ou à la bière. Nous nous sommes donnés comme mandat d’informer le public sur le patrimoine gastronomique et brassicole que se forge le Québec au fil des saisons. Nous portons une attention particulière à la consommation responsable et à la culture brassicole québécoise, sans oublier les acteurs qui créent cette offre riche en terroir et gastronomie. Ce n’est donc pas notre mandat de segmenter notre auditoire tel que le fait le marché. Notre ligne éditoriale est claire : Bière, terroir et gastronomie. La publication d’une information juste, neutre et pertinente s’applique pour toutes les brasseries, mais également pour tous les intervenants agroalimentaires et je vous avoue que j’aime le résultat : un joyeux mélange d’actualités, de gourmandises et de découvertes. Mais rassurez-vous, nous continuerons à avoir un esprit critique sur certains dossiers, une actualité riche en terroir et produits régionaux et, bien entendu, l’information la plus complète sur le monde de la bière, sur toutes les bières.

Allo, il y a quelqu’un ? L’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ) s’est donné pour mission de considérablement augmenter la part de marché des bières de microbrasseries d’ici 2012. Un objectif noble et réaliste, mais encore faut-il que les brasseries comprennent les enjeux. [P.W.]

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’équipe de Bières et plaisirs parcourt des milliers de kilomètres à travers le Québec pour rencontrer des propriétaires de dépanneurs, de brasseries, de bars, des producteurs du terroir et des acteurs du domaine agroalimentaire. À travers ces escapades, on en entend des vertes et des pas mures, mais quelquefois, certaines se démarquent du lot. Le propriétaire d’un grand dépanneur voulant commander plusieurs centaines de bouteilles au-

près d’une brasserie s’est récemment fait répondre que l’équipe était en pause et qu’il devait rappeler plus tard pour passer sa commande. Je ne porterai pas de jugement sur l’organisation des horaires de ladite brasserie, mais plutôt sur le service à la clientèle déficient qui risque de nuire aux espérances de l’AMBQ. Pensez-vous que Boréale, McAuslan et Brasseurs RJ ont réussi à se partager des parts de marchés très convoitées en refusant des commandes? Un préposé au téléphone offrait, et continue d’offrir du service. C’est la clé du succès. Je ne pense pas qu’aucune microbrasserie au Québec puisse se permettre de négliger des revenus ou des parts de marché de la sorte. Je comprends également qu’il est difficile pour un propriétaire d’être disponible en tout temps pour superviser le travail de ses employés. La solution; du personnel compétent, passionné, qui connaît aussi bien les enjeux du marché que son horaire de travail. C’est aussi une part importante d’un programme qualité.

À noter

www.bieresetplaisirs.com

Administration 819.775.0122 Production 418.204.7720

info@bieresetplaisirs.com

Soif de nouvelles ! Éditeur

Directeur de production

Philippe Wouters

Sébastien Huot

Rédacteur en chef

Impression

David Sparrow Rédacteurs Mirella Amato, Olivier Artis, Nathalie Bussières, Valérie R. Carbonneau, Catherine Schlager

Les Presses du Fleuve inc.

Chroniqueurs Sylvain Cloutier, Michèle Foreman, Dominique Gosselin,

Photographe

Ian Guénard, Michel Marcoux, Réjean Monier, Martine Rioux, Martin Thibault

David Sparrow

Distribution Diffumag, Distribière

Toute reproduction du contenu de ce journal est interdite, en tout ou en partie, sans le consentement écrit de l’éditeur. Les articles publiés dans le journal sont sous la responsabilité des auteurs et la direction ne partage pas nécessairement les opinions émises. Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Nationale Québec Bibliothèque et Archives Canada ISSN 1918-8390

POUR S’ABONNER

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1 an (6 numéros, 17,50$, tx incl.) payable à l’ordre de Éditions BPL Nom : ___________________________________________________ Adresse : ________________________________________________ ___________________________ Code postal : ________________ Téléphone : ______________________________________________ Courriel : ________________________________________________

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Octobre

Notre prochain numéro, distribué à partir du 3 décembre, sera un spécial «idées cadeaux» pour le temps des fêtes avec une sélection de bières et de produits du terroir. Vous retrouverez également, dans la section gastronomie, un dossier sur le gibier et les viandes sauvages. Veuillez noter que le dossier «brassage maison» prévu dans ce numéro est reporté à l’édition d’avril 2010.


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BIÈRES ET PLAISIRS

Bar ouvert avec les Dodgers de Los Angeles et la série mondiale avec les Red Sox de Boston, le lanceur Éric Gagné a passé l’été dans les rangs des Capitales de Québec afin de retrouver l’amour du baseball. Il y a quelques jours, son équipe remportait à Québec le championnat de la ligue Can-Am.

Par Martine Rioux

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e lanceur, originaire de Mascouche, avait connu des débuts prometteurs dans le baseball majeur, jusqu’à ce qu’une série de blessures à l’épaule et au dos viennent le ralentir. Puis, son nom se retrouvait dans le fameux rapport Mitchell, publié en 2007, sur le dopage dans les ligues majeures. Libéré par sa nouvelle équipe, les Brewers de Milwaukee, au printemps dernier, le jeune homme a décidé de se donner du temps pour retrouver la santé et le moral. Il a choisi de repartir à zéro avec les Capitales de Québec, de la ligue Can-Am. Lui, qui était releveur dans les majeures, a occupé le poste de lanceur partant cet été. «Je n’avais pas été lanceur partant depuis une bonne douzaine d’années. C’était un beau défi», dit-il. «Je voyais mon retour à Québec comme une sorte de réhabilitation. Je voulais me remettre en santé, je voulais avoir du fun. Je n’avais pas vraiment d’attente. Je voulais voir si j’étais encore capable de lancer, je voulais retrouver l’amour du baseball. Jouer pour jouer, sans avoir toute la pression des ligues majeures», poursuit-il. Pour lui, il était tout naturel de venir s’établir à Québec pour la saison estivale. Il a de la parenté à Beauport, dans le Bas-Saint-Laurent et sur la Côte-Nord. Il connaît bien Québec et c’est une ville qu’il adore. «Tout est proche et facile d’accès. Les gens sont accueillants. La qualité de vie est extraordinaire… et mes enfants ont pu pratiquer leur français», lance-t-il. Par contre, il ne voulait surtout pas s’imposer au sein de la formation, il ne voulait pas qu’on pense qu’il voulait prendre la place de quelqu’un d’autre. «Je suis content. Les gars m’ont bien accueilli. Ils ont été super corrects avec moi. C’est une belle gang de joueurs et nous nous sommes amusés tout l’été.» Éric Gagné est aussi heureux d’avoir pu prodiguer quelques conseils aux plus jeunes et leur parler de son expérience dans les ligues majeures.

Justement, a-t-il recommencé à rêver de la grande ligue? «Je veux y retourner, c’est certain, et je sais que je vais y parvenir. Mais, j’avais besoin de revenir aux sources, au Québec, pour prendre un nouveau départ. Je ne me mets pas de date. Je veux être en forme, me sentir prêt et avoir pleinement confiance en moi avant». Son été à Québec l’aura certainement aidé en ce sens. «Je peux dire que mon épaule s’est améliorée à 200%. Au début de la saison, cela a été un peu plus difficile, puis j’ai vu la progression. Je peux lancer 5-6 manches facilement». Bref, il a démontré qu’il pourra encore lancer à un très haut calibre de jeu. Son plus beau moment de l’été, il l’a vécu au tout début. «C’est mon premier match comme partant à Québec.» C’était le 13 juin, des milliers de Québécois s’étaient rassemblés au stade municipal de Québec et lui ont offert une ovation debout. «Cela a été un moment incroyable. Je ne pensais pas que les gens me réserveraient un si bel accueil. Puis, tout au long de l’été, les gens ont été très gentils avec moi lorsque je les croisais dans la rue ou au stade.» Quelques jours après notre entretien, Éric Gagné a lancé un match complet permettant à son équipe de prendre les devants dans la série finale. Sa performance fut mémorable et encore une fois chaudement soulignée par le public de Québec. Le match suivant, les Capitales remportaient leur deuxième championnat en onze ans, cette fois, devant leurs partisans. Des moments aussi précieux que de remporter les grands honneurs des ligues majeures aux yeux de l’artilleur québécois. La saison achevée, un championnat en mains et des souvenirs inoubliables en tête, Éric Gagné reprendra maintenant le chemin de l’Arizona, où il a sa résidence permanente, pour retrouver sa femme et ses enfants, qui y sont déjà depuis la rentrée des classes. «Je devrais passer l’hiver à jouer au golf, mais, par la suite, je n’ai

En fût Cidrerie du Minot La Cidrerie du Minot, située à Hemmingford vient de mettre en marché un cidre mousseux sous l’appellation «Du Minot Brut», se voulant une référence aux cidres bretons ayant subi une seconde fermentation sur lie. Le cidre Du Minot Brut vous offre une belle robe au reflet vert et une fine effervescence. Fabriqué avec cinq variétés de pommes, il dégage des arômes de pommes, de poire et de mie de pain. Disponible à la SAQ au coût de 14$ (code : 00733386) Une nouvelle bière qui s’attaque au marché des grandes brasseries La Brasserie Cardinal de St-Hyacinthe va distribuer très prochainement deux nouveaux produits offerts en caisse de 6 x 341 ml et 12 x 341 ml sous le nom de Red Star. Il s’agit de deux bières blondes, la Red Star Premium et la Red Star Light. La Brasserie Cardinal veut rivaliser avec les produits des grandes brasseries dans les dépanneurs et épiceries en offrant une gamme de bières, dont une légère, qui plonge dans un marché en constante évolution. Une initiative à suivre dans les prochains mois considérant le marché difficile auquel tente de s’attaquer le brasseur d’alcomalts. Bouchées gourmandes à l’Auberge Douceurs Belges Cet automne, Lise Gill des Douceurs Belges, vous propose de toutes nouvelles dégustations bouchées des plus intéressantes. Cette combinaison gustative vous permettra de savourer, pour 15$ seulement, l’un des délices suivants : un délicieux fromage belge, une platée de moules, assiette de flocons de saumon fumée, une gaufre aux fruits bien garnie ou sa somptueuse et légendaire mousse au chocolat, le tout agrémenté d’une bière, format régulier, de votre choix. L’Auberge Douceurs Belges sera également plus chaleureuse puisqu’on vient d’y ajouter un foyer au gaz propane. On vous demande de bien vouloir réserver pour vous assurer une place autour du feu. On vous rappelle que c’est aussi le temps de prévoir votre party des Fêtes! [www.douceursbelges.ca]

aucune idée de ce qui m’attend. J’aimerais bien que les Capitales m’invitent à leur camp d’entraînement l’année prochaine. J’aurai peut-être d’autres invitations…» Pour l’instant, l’important pour lui, c’est d’abord d’avoir retrouvé le goût de jouer au baseball, le plaisir de célébrer une victoire, sans le stress de la grande ligue. Baseball et bière, un match parfait Qui dit baseball, dit bien souvent consommation de bière. Pour Éric Gagné, il n’y a rien de mieux qu’une «bonne Coors Light bien froide» après un match. «Déboucher une bière, c’est la première chose que je fais après une partie, avant même d’aller prendre ma douche», confie-t-il. Sa bière de prédilection, c’est la Coors Light. «Je ne suis pas un grand connaisseur. Je n’aime pas trop essayer de nouvelles bières non plus. Mais, ma Coors Light, je l’aime!», dit-il. Sur un terrain de golf ou avec un bon steak cuit sur le barbecue. Au cours de son été à Québec, il a passé beaucoup de ses temps libres à se promener dans le Vieux-Québec et sur la Grande-Allée. Il a découvert la terrasse du restaurant Cosmos. «C’est vraiment une belle place. C’est le fun d’y aller pour manger ou seulement pour prendre une bière.»

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Après avoir remporté le trophée Cy Young du meilleur lanceur


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[Actualités]

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La brasserie française

sommateurs adultes apprécient. Les verres sont originaux et permettent à la marque de bien se positionner dans le secteur du CSP (consommation sur place - vente dans les bars, clubs et brasseries uniquement) et la bouteille de couleur bleue permet d’identifier le produit rapidement. Étant une bière aux odeurs ensoleillées, donc sucrées, la brasserie Kronenbourg essaye de conquérir le marché plus difficile de la nouvelle génération de consommateurs, la génération Y. Mais peu importe leur âge, tous les amateurs de bières sont invités à goûter ce nouveau produit, disponible depuis peu au Québec.

Kronenbourg, représentée au Canada depuis plusieurs années, a lancé un nouveau produit également disponible en France, la 1664 Blanc. [P.W.]

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e voulant une bière blanche d’inspiration belge, elle est brassée en Alsace, grande région brassicole de France, à partir d’une recette vieille de plus d’un siècle selon la brasserie. Outre les notes de coriandre et de zestes d’orange typiques des blanches belges, des odeurs d’agrumes et de fruits tropicaux vous titillent les narines. De couleur blanche et d’apparence voilée, ses bulles sont fines et sa mousse blanchâtre, d’une texture agréablement crémeuse. La brasserie veut transmettre une image moderne, jeune et tendance et a réussi le pari avec un «packaging» très proche de ce que les jeunes con-

Irez-vous jusqu’à sombrer dans la nouvelle Rickard’s Dark ? La brasserie Molson, par l’entremise de sa gamme de produits Rickard’s vous invite à vous sucrer le bec cet automne avec la Rickard’s Dark. Bière brune inspirée du style historique anglais, le Porter, et rehaussée d’une pointe de sirop d’érable du Québec, elle permet d’augmenter l’offre de bières de spécialité dans le portefeuille des nombreuses bières de la brasserie. [P.W.]

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a première sortie officielle au festival Bières et Saveurs de Chambly lui a rapidement permis de se démarquer de ses grandes sœurs. C’est par la gourmandise que l’équipe de Rickard’s faisait découvrir leur nouveau produit. Une association bière et fromage mariant le Maître-Jules de la fromagerie Du Village 1860 et la petite dernière de Rickard’s était proposée au public. Première bière de la brasserie Molson contenant du sirop d’érable, elle est destinée au marché très concurrentiel des jeunes consommateurs plus enclins à découvrir de nouveaux styles de bière. «Nous visons le marché des 25-34 ans avec ce produit», assure Martine Bouthillier, directrice de marque chez Molson. «Les consommateurs veulent découvrir de nouvelles saveurs dans une bière, de nouveaux goûts. Notre gamme Rickard’s répond à leur demande», renchérit-elle. La Rickard’s Dark sera disponible très prochainement partout au Québec, dans les dépanneurs et épiceries.


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BIÈRES ET PLAISIRS

Photo : www.alxa.ru

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Exportations

L’exportation, une mine d’or pour les brasseries québécoises ? québécois ne passe plus inaperçue, même aux yeux du monde entier. De plus en plus d’importateurs étrangers s’intéressent aux bières québécoises et la plupart de nos brasseurs s’en réjouissent. [D.S.]

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n retrouve des bières québécoises un peu partout sur la planète et le phénomène ne fait que s’amplifier. Des marchés de bières de spécialité reconnus comme les États-Unis, l’Europe et le Japon recherchent les divines créations de nos artisans alors que de nouveaux secteurs comme le Mexique, et l’Amérique du Sud semblent vouloir ouvrir le terrain à des produits plus typés. Tous y trouvent leur compte. Des relations profitables Depuis ses débuts, la Ferme Brasserie Schoune de Saint-Polycarpe exporte ses produits en Europe. L’entreprise familiale de Patrice Schoune mise sur de nombreuses connaissances sur le vieux continent, dont plusieurs amis dans le domaine, toujours prêts à lui donner un coup de main. «En Belgique, il y a beaucoup d’entraide entre les brasseurs, ce qu’on ne retrouve pas nécessairement ici. De plus, c’est beaucoup plus facile de faire des affaires làbas, les règles sont moins compliquées qu’au Québec», avance le brasseur. M. Schoune croit que le marché extérieur est bien souvent plus facile à percer que celui du Québec. «Ici, le marché est bloqué par les autres brasseries, mais ailleurs, les gros n’ont pas autant de poids et on retrouve moins d’exclusivité», indique-t-il. Selon lui, les Européens sont également habitués à payer plus pour des produits de spécialité, ce qui représente une belle opportunité. La situation s’annonce toutefois différente pour sa nouvelle cible, le Mexique. Occuper les périodes plus calmes Pour quelques brasseries, l’exportation permet de rentabiliser les installations en assurant le brassage durant les périodes creuses. «Pour nous, vendre nos produits le plus proche possible, c’est préférable, mais l’exportation nous permet de passer notre production dans les périodes plus calmes», indique quant à lui Peter McAuslan dont les produits de la brasserie sont notamment vendus aux États-Unis, en Australie, ainsi qu’en Suisse.

La Brasserie McAuslan propose également ses bières au reste du Canada. «Le marché canadien est très intéressé par les produits québécois; on vend pratiquement partout au pays et on fait affaire directement avec les provinces», ajoute-t-il. Une vision stratégique Pour Pascal Desbiens, propriétaire d’Au MaîtreBrasseur, l’exportation est la meilleure façon de mener à terme ses objectifs. «Au Maître-Brasseur doit grossir et rentabiliser ses investissements, on vise d’être très gros d’ici cinq ans et on prend tous les moyens nécessaires», explique-t-il. Les tendances américaines sont présentement concentrées sur les produits de spécialité québécois, mais pour la microbrasserie de Laval, la stratégie est tout autre. «Nous, on envoie un produit plus grand public. On fait affaire avec un distributeur américain qui importe nos produits pour les acheminer un peu partout à travers le monde. On n’a qu’à lui fournir un prix intéressant et lui se charge du reste», poursuit M. Desbiens. Trouver l’opportunité qui convient Pour Frederick Cormier de la brasserie Hopfenstark de L’Assomption, l’exportation est aussi une très bonne chose, tant que l’on trouve un partenaire de confiance qui partage les mêmes objectifs que nous. «Certains points de vente ne prennent pas soin de la bière, donc je ne veux pas que mes produits se retrouvent n’importe où. C’est pour ça que l’importateur prend beaucoup d’importance, il faut trouver le bon», estime le jeune brasseur qui n’exporte que des barils de fûts, en majorité dans la région de New York. Hopfenstark vise davantage les bars à bières américains qui sont beaucoup plus en vogue que ceux du Québec. Les établissements américains restent propriétaires de leurs lignes et évitent de signer des ententes d’exclusivité. On y retrouve par conséquent plusieurs produits en rotation, des grands classiques aux plus

expérimentaux. «Au début, on ne vendait pas beaucoup de bière au Québec, on s’est donc tournée vers les ÉtatsUnis. Si on avait eu de la demande au Québec, on n’aurait peut-être même pas songé au marché américain», raconte M. Cormier. Depuis, la demande pour ses produits augmente à un point tel qu’il ne parvient plus à fournir et songe maintenant à agrandir. «On peut faire de l’exportation pour les tripeux; pas besoin de vouloir faire plein d’argent», ajoute-t-il. Mais d’où vient l’engouement pour nos produits ? «Plusieurs raisons expliquent l’engouement pour les produits québécois. Tout d’abord, les gens aiment les produits exotiques, ceux qui viennent d’ailleurs. Ensuite, c’est le multiculturalisme québécois qui se reflète dans sa culture brassicole; les brasseurs québécois font de tout, ils brassent tous les styles, ce qui est plutôt rare ailleurs dans le monde», croit Frederick Cormier. Stéphane Ostiguy de la Brasserie artisanale Dieu du Ciel! de Montréal a aussi son explication autour du phénomène. «Il y a un buzz au Québec et les importateurs veulent des produits d’ici parce qu’ils sont nouveaux et difficiles à trouver», renchérit-il. Pour Dieu du Ciel!, l’exportation n’aurait pas été possible si l’entreprise n’avait pas construit sa microbrasserie de Saint-Jérôme. «La demande de l’étranger nous a poussés à aller de l’avant avec le projet de microbrasserie. L’exportation était une opportunité et une sécurité si jamais les choses ne se passaient pas comme prévu au Québec», précise-t-il. M. Ostiguy ne cache pas que la demande pour les produits de Dieu du Ciel! est grandement attribuable aux commentaires positifs reçus sur des sites comme Ratebeer.com et BeerAdvocate.com. «Ça crée de la demande, c’est certain!» Exporter une expertise Pour les Bières de la Nouvelle-France (BNF), l’expertise et le savoir-faire sont la meilleure façon d’attirer l’attention des importateurs étrangers et ce, peu importe les tendances du marché. Leurs produits vedettes, la Messagère et la Messagère Rousse visent une clientèle bien spécifique. Il s’agit de produits sans gluten s’adressant aux gens atteints de la maladie coeliaque qui ne peuvent consommer des bières

Actualités

normales. Depuis la création de ces produits uniques, d’importants projets d’exportation se dessinent pour la microbrasserie. Finalement, c’est la SAQ qui doit avoir la mine basse, elle qui a l’habitude d’importer d'un peu partout à travers le monde les produits qui ont la cote. Il semble que les bières de l’heure proviennent de chez nous et elles ne sont pas offertes dans ses succursales… Le Québec fait pourtant bien partie du monde, non? 04001009

Il ne fait plus de doute, l’effervescence du milieu brassicole

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Pari réussi pour Bières et Bouffes du terroir au Parc Marie-Victorin derniers se tenait pour la première fois un événement gastronomique réunissant producteurs du terroir et bières de microbrasseries au Parc Marie-Victorin de Kingsey Falls. [P.W.]

L

es organisateurs prévoyaient accueillir un total de 2000 personnes au cours de la fin de semaine, mais ils étaient finalement plus de 3500 à se déplacer pour vivre, le temps d’un moment, une expérience festive sur le thème de la gourmandise. «Nous sommes agréablement surpris de l’achalandage et de la clientèle diversifiée qui se côtoyait. Voir des gens de plus de 60 ans lever leur

bock avec des jeunes de 19 ou 20 ans, c’est très plaisant», confie Kateline Grondin, coorganisatrice de l’événement. La plupart des visiteurs ont été étonnés par la diversité des mets et des bières disponibles. «Nous avons installés un comptoir de produits de microbrasseries, permettant ainsi aux clients de commander toutes leurs bières au même endroit», indique Mme Grondin. Une idée qui fait tranquillement son chemin dans d’autres festivals, car elle incite les visiteurs à faire de nouvelles découvertes et à remarquer davantage de produits. La mission de Bières et Bouffes du terroir est maintenant accomplie et on pense déjà à l’année prochaine. L’organisation espère notamment offrir des activités sur tout le territoire du parc pour la prochaine édition. C’est donc un rendez-vous de fin de saison à ne pas manquer en 2010, surtout si vous n’étiez pas de l’édition 2009!

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[Actualités]

BIÈRES ET PLAISIRS

Octobre/Novembre 2009

Par Catherine Schlager Guinness Draught (4,2%) disponible en bouteille, en cannette et en fût dans les bars. Et qu’est-ce qui distingue ces trois produits? La Extra Stout est plus sucrée que la Draught qui, elle, se boit plus facilement avec sa carbonatation plus faible. Si vous aimez les bières crémeuses, choisissez la cannette qui vous procurera cette fameuse texture en bouche qu’ont les bières poussées à l’azote. C’est la fête le 24 septembre Lors du Arthur’s Day (Le jour d’Arthur) le 24 septembre, tous les regards se tournent vers la brasserie St. James Gate de Dublin. C’est sur ce site même que se tient un spectacle à grand déploiement mettant en vedette Sir Tom Jones, le groupe anglais

Kasabian et la chanteuse r’n’b Estelle. Plusieurs artistes de renom, dont Natalie Imbruglia et Kelly Rowland, sont également de la partie à Dublin. Pour ceux qui n’ont pas la chance de participer à ces célébrations irlandaises, sachez que Guinness commercialisera sous peu une bière anniversaire.

«Les emballages Guinness 250 vintage contiennent un brassin spécial brassé en petite quantité et créé spécialement pour l’occasion. Ils seront disponibles dans les prochaines semaines», indique Kathy Murphy, vice-présidente au marketing chez Veritas Communications. Bonne fête Guinness!

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C

’est un certain 24 septembre 1759 qu’Arthur Guinness, le fondateur de la brasserie du même nom, signe un bail de 9000 ans pour la brasserie St. James Gate jusqu’alors désaffectée. Dix ans plus tard, l’exportation débute vers l’Angleterre et se poursuivra de plus belle. Aujourd’hui, la Guinness est vendue dans plus de 150 pays. Chaque jour, quelque 10 millions de pintes sont consommées mondialement. Guinness commercialise également les bières bien connues Kilkenny, Harp et Smithwick’s. Depuis 1965, la brasserie Labatt s’est associée à Guinness. Elle brasse sous licence et distribue dans les dépanneurs et épiceries la Guinness Extra Stout (5%) que l’on retrouve en bouteille de 341 ml avec une étiquette jaune. On peut également se procurer deux produits importés directement d’Irlande : la

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Octobre/Novembre 2009

BIÈRES ET PLAISIRS

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Cidres

J’ai le remède parfait pour mettre un peu de soleil dans le fond de votre verre. Pourquoi pas un délicieux cidre bien de chez nous? Pour une industrie encore dans sa tendre enfance (le premier permis de cidrerie artisanale date seulement de 1988), l’industrie se taille maintenant une réputation à l’échelle mondiale! Faisons un petit survol de quelques cidreries, question de vous donner envie de faire une petite escapade gourmande…

Par Martin Leroux, collaboration spéciale Rougemont Difficile de passer outre la capitale de la pomme (www.tourismerougemont.com). La cidrerie Michel Jodoin (www.cidrerie-michel-jodoin.qc.ca) est une des plus belles visites agrotouristiques en Montérégie, grâce à sa salle de dégustation récemment revampée, ses caves à bouteilles qui nous transportent pour un instant en région champenoise, ses fûts de chêne qui dorment tranquillement et surtout son alambic, unique au Québec. Leur gamme de produits plaît à tous les palais. Essayez, en exclusivité sur place, le Rosalie, un rosé qui bat à plates coutures ceux offerts à notre bien-aimée Commission des Liqueurs. C’est frais, fruité sans être trop sucré, un apéro parfait. Ceux qui préfèrent les digestifs se tourneront vers le Calijo, leur «on-a-pas-le-droit-d’appeler-ça-du-Calvadosmais-déduisez-le-par-le-nom». La Cidrerie du Village et le Domaine Leduc-Piedimonte sont à deux pas, mais l’autre incontournable est l’abbaye Cistercienne de Rougemont. Rentrez par la grande porte de bois, la boutique est juste à votre gauche. Un seul cidre au menu, et désolé, on ne fait pas goûter avant d’acheter. Mais si vous aimez les cidres effervescents secs (brut), comme on peut en trouver en Normandie autour de Cambremer, n’hésitez pas. Le chocolat et le miel valent aussi le détour, soit dit en passant. Hemmingford Deux grands noms et un jeune qui gagne à être connu au pays du Parc Safari (www.hemmingford.org).

N’oubliez pas votre popcorn rose! D’un point de vue esthétique, personne n’arrive à un cheveu de la Face Cachée de la Pomme. Le verger mérite d’être vu, les pommiers nains, plantés à haute densité, nous feraient croire qu’on visite un vignoble. Profitez-en pour essayer, ou réessayer, leur cidre de glace haut de gamme, Frimas. C’est un peu plus cher, mais c’est plus que du bonbon! La robe est plus foncée, les saveurs de pommes sont plus rondes, avec des notes de fruits exotiques, et l’équilibre sucré-alcool-acide est parfait. À quelques lieux de là, sur le chemin Covey Hill, se trouve la cidrerie du Minot, avec sa gigantesque presse Normande en vitrine dans leur musée familial. Pétillants ou tranquilles, fortifiés et vieillis en fût de chêne ou sans alcool, chacun y trouve son compte. St-Joseph-du-Lac En quelques années seulement, ce petit village tranquille en bordure des Laurentides (www.sjdl.qc.ca/fr/ pays_pommes.asp) est devenu un centre important de la cidriculture. En tête de proue se trouve les Vergers Lafrance, avec leur très bonne sélection de cidres de glace, qui ont tendance à être un peu plus sucrés – ce qui n’est pas peu dire pour ce style – les rendant plus appropriés pour accompagner des desserts pas trop édulcorés, tel qu’un bon chocolat noir, ou une pâtisserie à pâte sablée. La visite du verger est une belle activité familiale. Des jeunes joueurs dans l’industrie à surveiller : Antolino Brongo (Cryomalus), Fabrice Lafon et le Domaine des Glaces.

En fût Floreffe fête ses 25 ans sur le sol québécois La brasserie Lefebvre de Quenast, en Belgique, qui brasse la gamme des bières Floreffe, importée par Univins section bière, fête ses 25 ans de présence en sol québécois et selon Mario Ménard, agent importateur, il faut s’attendre à vivre prochainement quelques expériences culinaires, culturelles et gourmandes en compagnie des produits de la gamme Floreffe. Plus d’informations sur www.bieresetplaisirs.com à compter de la mi-octobre. Un nouveau livre sur les microbrasseries du Québec Jean-François Joannette, cumulant plusieurs années d’expérience dans le domaine de la bière au Québec et Guy Lévesque, conférencier et spécialiste en bière vous présentent le fruit de leur collaboration dans un nouveau bouquin dressant un aperçu complet du monde de la bière au Québec. Riche en illustrations et photos, Les Microbrasseries du Québec édité chez Broquet est disponible dans plusieurs librairies au coût de 34,95$. Une excellente idée-cadeau pour le temps des Fêtes. Erratum – Damafro, une fromagerie montérégienne Une erreur s’est glissée dans l’article «25 bougies pour Damafro» de notre dernière édition. Il aurait fallu lire que la fromagerie est située en Montérégie, et non pas en Gaspésie. Merci aux nombreux lecteurs qui ont pris soin de nous souligner cette confusion.

Dunham/Freighlisburg Ce petit coin pittoresque des Cantons-de-l’Est est l’un des meilleurs détours agrotouristiques à faire au Québec. C’est joli, bucolique, on mange bien et surtout on s’abreuve en abondance. Dommage pour le conducteur désigné! Du haut du mont Pinnacle, on retrouve deux cidreries qui valent le détour. La plus grande, Domaine Pinnacle, n’a besoin d’aucune présentation. Leur cidre de glace est toujours bien prisé et avec raison. L’alcool est un peu plus présent dans leurs produits, ce qui donne une belle chaleur et les rend plus accessibles pour ceux qui n’aiment pas les boissons plus liquoreuses. Tout juste à côté, le Clos Saragnat est un tout petit domaine, mais les produits sont fabuleux. Pas très surprenant, Christian Barthomeuf est l’innovateur qui a développé les techniques de fabrication du cidre de glace. Pas encore prêt à s’asseoir sur ses lauriers, il recherche toujours de nouveaux produits, de nouvelles saveurs. Son apéro L’Amer est vraiment différent de tout ce qui se fait en province. Ce n’est pas pour tout le monde, mais les fanatiques de liqueurs aux herbes et aromates vont y trouver leur compte.

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L’automne est déjà à nos portes et pour certains, c’est la déprime.


[Culture]

BIÈRES ET PLAISIRS

Octobre/Novembre 2009

Bernard Morin et Laura Urtnowski accompanée, sur la UNE, de Jean Morin, tous trois fondateurs de Les Brasseurs du Nord.

Bâtisseur

Photos + UNE : Brasseurs du Nord

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Laura Urtnowski et les Brasseurs du Nord

Boréale a failli ne jamais voir le jour Les Brasseurs du Nord, producteurs de la Boréale, n’ont plus besoin de présentation. Ils ont fait leur renommée en créant, en 1988, la première rousse du Québec. Depuis, il n’est plus rare de désigner une bière par sa couleur, une particularité qui fait sourire Laura Urtnowski, cofondatrice de l’entreprise. Elle préfère souligner, à juste titre, la qualité de ses produits et les valeurs de son entreprise qui est passée à un cheveu de la faillite, après seulement quelques mois d’activité. Par Olivier Artis

«Q

uelle galère nous avons connue au départ! Les gens nous riaient au nez, les banquiers et les restaurateurs ne faisaient pas confiance à des jeunes dans

la vingtaine. Imaginez, en plus nous leur parlions de bières brunes, ça en était fini! Nous avons finalement obtenu un petit prêt garanti du gouvernement fédéral pour jeunes entrepreneurs, soit

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350 000$, qui nous a permis de nous lancer en 1987. Selon notre plan d’affaires, nous devions sortir la Boréale au plus tard en juin 1988, sinon nous fermions boutique. Nous avons relevé ce défi peu de jours avant l’échéance, mais c’était moins une, nous n’avions plus du tout d’argent», se souvient Mme Urtnowski qui venait alors de décrocher son baccalauréat en histoire. «Créer notre job à tout prix !» Associée à son conjoint Bernard Morin, elle voulait échapper à la récession économique qui sévissait, dans les années 1980, au Québec. Lui, s’était pratiqué à brasser sa propre bière pour la vendre à ses amis, alors qu’il était étudiant. De là, a germé l’idée de créer une microbrasserie avec son amie de cœur et son frère Jean Morin, malgré leurs connaissances et expériences assez limitées. «Notre but était de créer notre job à tout prix, parce que nous savions que nous ne trouverions rien sur le marché du travail et encore moins dans notre domaine. Notre choix s’est naturellement arrêté sur l’industrie brassicole, mais ça aurait pu être complètement autre chose», raconte celle qui avait suivi des stages dans des microbrasseries en Ontario et aux États-Unis. Engouement Le couple espérait offrir une bière propre au Québec et ainsi compétitionner les bières importées de la Société des alcools du Québec (SAQ). Il fallait alors convaincre les propriétaires de bistrots et restaurants d’ajouter la Boréale à leurs lignes de fût. Une fois cette épreuve passée, la demande n’a cessé de grandir, au point que les tourtereaux ont rapidement pu se verser un salaire de quelques dollars. «Les premières commandes ont surtout été passées par des tenanciers de bars de la rue Saint-Laurent, à Montréal, qui commençaient à vendre un peu de bières importées. De notre côté, nous proposions de la marchandise fraîche, un service personnalisé et des prix compétitifs par rapport à ceux de la SAQ. Les consommateurs ont apprécié notre rousse, elle n’a alors pas tardé à s’inviter sur les cartes de nombreux établissements», continue Mme Urtnowski qui est aussi présidente de l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ). Gage de qualité et de pureté La qualité des Boréale est le cheval de bataille de sa cofondatrice. Parmi les six sortes de bières qu’elle vend, les cuivrée, blonde, rousse et noire sont pur malt. Ainsi, 100% des sucres utilisés proviennent du malt d’orge. Ses produits sont également filtrés à froid, et non pasteurisés, afin de préserver la finesse aromatique et le goût. «Nous misons sur l’authenticité, les Boréale s’approchent de la pureté. Nous évitons d’utiliser du sirop ou du maïs qui allège le goût, mais n’apporte rien à la texture. C’est important pour nous de faire des bières naturelles, sans agents de conservation, agents moussants, stabilisants et autres qui n’ont pas de valeur ajoutée. Quant à la pasteurisation, c’est de la cuisson, nous privilégions des arômes plus frais

avec la filtration à froid», met en relief la présidente des Brasseurs du Nord. La plupart de ses bières affichent d’ailleurs une date de péremption inférieure à quatre mois et demi, alors que les industrielles n’affichent pas de date lisible par les consommateurs. Croître Les valeurs de l’entreprise ont certainement contribué à la croissance de la microbrasserie 100% québécoise. En 1994, ses fondateurs la déménagent de Saint-Jérôme à Blainville, dans de grands locaux neufs et adaptés sur mesure (55 000p2). Ils produisaient alors 21 000 hectolitres de bières, contre 75 000 hectolitres maintenant. Les affaires florissaient tellement que deux agrandissements ont été nécessaires en 1998 (plus 10 000p 2) et en 2006 (plus 26 000p2). Microbrasserie verte Ce dernier agrandissement a montré au grand public les efforts déployés par Les Brasseurs du Nord pour préserver l’environnement. En effet, ils devaient éliminer une quarantaine d’arbres pour faire construire un bâtiment adjacent. Ils ont plutôt déplacé les végétaux au coût de 20 000$, sauvant ainsi une pruche centenaire. D’autres gestes verts ont également été posés, et ce, depuis le tout début de l’aventure.

«Nos emballages de caisses de bières et les bouchons sont recyclés, nos étiquettes ne sont pas métallisées, l’encre est végétale, le papier effacé est issu de bois éco-responsable d’Europe, nos verres de plastique sont recyclables, etc. Nous produisons de façon responsable. C’est important de promouvoir ces valeurs et c’est rentable. Je ne serais pas bien avec moi-même en agissant autrement, la conscience vaut de l’or!», confie celle qui sera finaliste, à l’automne prochain, pour remporter le Prix Excellence Mieux Consommer d’Hydro-Québec qui vise des projets novateurs et porteurs pour l’économie d’énergie. Laura Urtnowski est prise de vertige en regardant derrière elle tout le chemin parcouru. Les ventes de Boréale représentent aujourd’hui un peu plus d’un pour cent du marché de la bière au Québec. Avec ses associés, elle a usé de prudence dans ses décisions, ce qui leur a permis de se développer doucement, mais sûrement. «Nous avons nous aussi une influence importante sur les microbrasseries québécoises», conclut-elle. Pas questions pour autant de s’intéresser aux marchés de l’Ouest et des États-Unis, ceux-ci étant pour le moment plutôt fermés aux bières avec une date de péremption pour le grand public.


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BIÈRES ET PLAISIRS

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Histoires de bière travers la province, des plus grandes régions urbaines aux plus profondes contrées. De ces lieux proviennent des bières distinctes, des traditions divergentes et des récits culturels aux saveurs locales tout aussi différentes. Qu’ont nos bières à nous raconter? Par David Sparrow

I

nspirée par notre dernier article sur les légendes d’Unibroue, cette toute nouvelle chronique vous fera découvrir les bières québécoises sous un nouveau jour. Mythes, légendes, fiction et réalité se mélangeront pour vous transmettre des saveurs encore insoupçonnées… Légendes de lacs maudits.

ont affirmé avoir rencontré le monstre. En 1933, un médecin de Londres en vacances dans le secteur parviendra même à le photographier. Le cliché fit rapidement le tour du monde et devint l’un des plus célèbres. Une autre photo fit son apparition dans les années 50 et peu de temps après, le cas du monstre du Loch Ness fut documenté

Le Lac au Sorcier Le Québec possède lui aussi ses lacs maudits. La bière Nouvelle-France Rouge des Bières de la Nouvelle-France s’inspire justement d’une vieille légende amérindienne qui témoigne d’un lac hanté dans la réserve Mastigouche situé dans la région de Lanaudière. La bière est une Ale rousse qui titre 4,5% d’alcool, mais qui a la particularité d’être de couleur rougeâtre, rappelant ainsi le sang versé par les victimes du Lac au Sorcier. La légende raconte qu’un esprit maléfique habitait l’île au sorcier située au cœur du lac et qu’il empêchait les voyageurs de circuler la nuit, en émettant des bruits étranges et terrifiants que pouvaient entendre les visiteurs en quête de sommeil. Au grand jour, tout semblait paisible, l’endroit était même réputé pour être très calme et agréable; le lac était d’ailleurs très prisé des pêcheurs de ouananiches. Mais une fois la nuit tombée, on raconte que le sorcier se manifestait et lâchait sa colère sur ceux qui osaient passer outre ses avertissements. Les voyageurs étaient impitoyablement entraînés à leur mort avec leurs bagages et leur embarcation dans les eaux prof o n d e s d u L a c a u S o rc i e r. Personne ne peut dire ce qui leur est véritablement arrivé puisque de tous ceux qui ont osé défier le sorcier et s’aventurer sur le lac la nuit, personne n’est jamais revenu…

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Brassée à Amos avec l’eau des eskers, couronnée « meilleure eau au monde » et une des plus importantes ressources naturelles du Québec, la bière Taïga est une bière blonde rafraîchissante de type Lager à 5 % d’alc. / vol. Elle se veut une bière de qualité supérieure, au goût raffiné, équilibrée et parfaite comme l’eau des eskers. 05551009

Le monstre du Loch Ness Qui ne connaît pas le Loch Ness? Saviez-vous qu’il s’agit aussi d’une bière brassée par Brasseurs RJ? C’est une bière forte sur lie de type Scotch Ale au goût de malt caramélisé, fabriquée selon la tradition écossaise. Elle était autrefois brassée par Le Cheval Blanc. Elle fut nommée en l’honneur du Loch Ness, sans aucun doute le plan d’eau abritant le monstre marin le plus célèbre de l’histoire, baptisé Nessie. Le lac s’étend sur plus de 42 kilomètres et son eau noir trouble, profonde de plusieurs centaines de mètres, est fréquemment recouverte de brume ce qui crée sa légendaire ambiance lugubre. Depuis plusieurs siècles déjà, la légende court qu’un monstre géant, datant probablement de la préhistoire, habite ses eaux obscures. Dès 565, un sage moine irlandais aurait fait la rencontre du monstre alors qu’il traversait le Loch à la nage. Armé de sa foi, le moine aurait stoppé les élans du monstre et lui aurait ordonné de faire demi-tour et de ne plus ennuyer les hommes. Depuis ce jour, la bête aurait continué d’habiter les eaux du Loch Ness, mais elle n’aurait jamais fait de mal à personne. Les gens l’ont d’ailleurs nommée affectueusement Nessie. L’histoire prit des proportions beaucoup plus grandes avec les années alors que plusieurs passants

dans un film avant qu’un Bureau d’enquête sur les phénomènes du Loch Ness soit fondé au début des années 60. Le célèbre sorcier Aleister Crowley établit même sa demeure aux abords du Loch pour pratiquer la magie noire. Rien pour améliorer l’atmosphère…

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Les bières québécoises proviennent d’un peu partout à


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[Gastonomie]

BIÈRES ET PLAISIRS

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Fruits de mer pêcheurs accoudés au zinc du bistro du coin en train de siroter une bonne bière et bien je vous le dis clairement, c’est une technique de professionnel pour attirer dans leurs filets tout ce que la mer peut avoir de meilleur, lors de leurs prochaines pêches.

Par Jonathan Garnier, collaboration spéciale

T

out ça pour vous dire que la bière et les fruits de mer sont deux amants qui se fréquentent sans aucun risque. Pensons tout d’abord à quelques idées de recettes. Vous connaissez sûrement tous la plus simple de toutes les recettes, celle qui plaît tant à nos amis belges et qui ravit nos papilles, les fameuses moules frites. Prenez un kilo de moules, que vous nettoyez et brossez sous l’eau, déposez-les au fond d’un chaudron, ajoutez un oignon blanc coupé finement ou mieux encore deux belles échalotes hachées, une bière blanche ou blonde selon vos goûts, une cuillère à soupe de beurre et un peu de poivre du moulin. Couvrez et laissez cuire en secouant la casserole de temps en temps durant 7 à

10 minutes. Une fois les moules ouvertes, versez un trait de crème dans le chaudron. Servez chaud et parsemez les assiettes d’un peu de persil fraîchement haché, le tout accompagné d’un plat de frites maison ! Puisque nous avons un large éventail de bières qui s’offre à nous au Québec, il est facile de varier les préparations en changeant simplement de bière, d’herbes ou d’épices. Il serait très agréable de mélanger une Scotch Ale, un peu de curry, de la crème 35 % et des oignons pour faire une variante surprenante. Nous pouvons aussi imaginer une version moules canneberges, poivre rose et une bière au malt fumé, par exemple.

Je vous conseille aussi de penser à la bière lorsque vient le temps de préparer une pâte à frire, pour faire un «fish and chips» atypique et délicieux. Vous pouvez mélanger de la bière noire comme la StAmbroise, des œufs, de la farine, de la poudre à pâte et quelques herbes sèches. Trempez vos filets de poisson, de la morue par exemple, dans le mélange et faites-les frire dans une huile bien chaude. La couleur sera surprenante et la bière fera de cette panure classique un vrai délice. Pour les gourmands qui apprécient cuisiner avec des crevettes, pensez à réaliser une réduction de bière blanche, par exemple la Blanche de Chambly, ajoutez un peu de sucre, une pincée de piment en poudre, une pointe de gingembre haché, du sel et du poivre concassé. Une fois la sauce réduite et légèrement épaissie, il vous suffit de poêler vos crevettes décortiquées dans la sauce, le temps qu’elles changent de couleur. Servez aussitôt avec un petit riz sauvage. N’oubliez pas les huîtres… pochées dans un sabayon à base d’Honey Brown, ou encore, les pétoncles poêlées à la McAuslan à l’abricot… Vous comprendrez que la bière peut se marier parfaitement avec vos fruits de mer favoris. Et rassurezvous, même si la bière est présente dans le plat, on peut aussi la déguster durant le repas. Bon appétit.

Jonathan Garnier est Chef propriétaire à la GUILDE Culinaire www.laguildeculinaire.com

Vous voulez cuisiner les moules du Québec ? Rien de plus facile ! Vous n’avez qu’à suivre ces étapes : • Nettoyez les moules sous l’eau quelques minutes; • Si vous trouvez des moules entrouvertes, frappez-les légèrement sur d’autres moules; • Si elles tendent à se refermer, elles peuvent être consommées sans craintes; • Remplissez le fond d’une casserole de vin, de crème, de bière ou de jus de tomates et faites chauffer; • Lorsque le liquide bouillonne, ajoutez les moules; • Faites cuire environ 6 à 8 minutes; • Dès qu’elles sont toutes ouvertes et que quelques-unes se décollent de la coquille, retirez-les de la casserole; • Dégustez !

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Par mauvais temps on imagine toujours les marins


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BIÈRES ET PLAISIRS

[Gastronomie] P13

Oktoberfest Fort probablement la fête de la bière la plus connue dans le monde, l’Oktoberfest de Munich est devenue une institution dans l’univers des foires et festivals si l’on se fie aux statistiques de consommation pendant les 16 jours de l’événement. Plus de 6,5 millions de litres de bière pour six millions de visiteurs qui engouffrent également des milliers de poulets, jarrets de porc et saucisses aux différentes saveurs, sans oublier le typique bretzel. Vous l’aurez compris, c’est orgiaque.

Par Philippe Wouters

Deux, trois fois par année, Bières et plaisirs organise pour ses collaborateurs et chroniqueurs des soirées moules à volonté où la bière se mélange aux arômes et saveurs du

Le décor Les couleurs de l’Oktoberfest sont le bleu et le blanc, couleurs typiques du drapeau de la Bavière. À défaut de drapeaux, utilisez quelques ballons de la même couleur. Si le cœur vous en dit, vous trouverez dans les magasins spécialisés des ballons en forme de bock de bière qui amuseront vos invités. Les nappes, serviettes et ustensiles pourraient également être aux couleurs du drapeau de la Bavière. Pour les perfectionnistes, un peu d’orge sur sa tige et du houblon agrémenteront une décoration plus «nature» qu’artificielle.

mollusque préféré des Belges. Un prétexte à la rencontre, la bonne humeur et la camaraderie. [P.W.]

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es soirées sont devenues réputées non pas pour l’ambiance qui y règne, elle est monnaie courante, mais pour la recette de moules qui m’a été transmise par mon père, fidèle chevalier défenseur de la cuisson parfaite du mollusque et grand instigateur de ma gourmandise. Je vous invite à partager le secret et impressionner vos convives. Attention, c’est tellement simple que vous ne me croirez pas… Pour une personne, considérez un kilo de moules du Québec, elles sont charnues et fraîches. Une grosse poignée d’oignons coupés grossièrement et du céleri coupé en dés. Dans une casserole au fond épais, déposez une pointe de beurre et faites suer l’oignon et le céleri. Ne pas faire caraméliser. Déposez les moules pardessus, salez et poivrez au goût. Recouvrez et laissez cuire à feu moyen jusqu’à ce que les moules soient ouvertes. Ne remuez qu’après la cuisson pour mélanger les oignons et le céleri avec les moules. Appliquez une pointe de persil frais et servez dans la casserole. Simple… mais tellement délicieux. Vous m’en reparlerez !

La bière On ne fait pas un Oktoberfest avec des verres en plastique, mais en utilisant des maß, les fameux verres de bière d’un litre vendus à Munich. Pour privilégier une consommation responsable et offrir le choix de plusieurs bières à vos invités, vous vous contenterez de bocks de

À se mettre sous la dent ! La cuisine bavaroise provient d’une cuisine «paysanne» (légumes racines et viandes de la ferme). Les portions sont copieuses et le menu d’un Oktoberfest ne sera jamais finaliste d’un concours de cuisine santé. Si vous voulez des brocolis cuits à l’eau de source, passez votre tour. Pendant le festival, plusieurs spécialités vous seront servies : saucisses Weisswurst, moutarde et bière blanche vendue dans les tentes en guise de petit-déjeuner, ainsi que les gros bretzels très salés (ça donne soif!) disponibles en tout temps, les poulets rôtis vendus

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Les Moules « Bières et plaisirs »

25 cl disponibles dans les grands magasins ou dans ceux spécialisés en vaissellerie. Les bières bues pendant l’Oktoberfest sont des bières de saisons brassées uniquement pour l’occasion. La première fête de la bière de 1810 était un prétexte pour vider les greniers des brasseries et ainsi faire place à la nouvelle récolte. Les bières sont de style «märzen». Elles sont brassées en mars, avant la récolte, et tenues en garde jusqu’en octobre. Elles sont plus fortes en alcool, plus foncées et plus maltées que leurs cousines brassées au début de l’hiver. Au Québec, les bières de style «märzen» sont plutôt rares, mais je vous invite à découvrir la «Oktoberfest» de la brasserie les Trois Mousquetaires. À l’Oktoberfest, les Allemands consomment également de la «Dunkel», c'est-à-dire de la bière foncée, mais pas fortement alcoolisée. Les choix au Québec sont plus nombreux, sans pour autant être authentique au style historique germanique ou bavarois. Laissez-vous guider par votre détaillant spécialisé, il aime bien ça !

L’ambiance Bien entendu, ce sont les convives qui font l’ambiance, il est donc de votre devoir de les encourager avec de la bonne musique traditionnelle bavaroise. Dirigezvous chez votre disquaire favori, dans la section «Musique traditionnelle bavaroise pour organiser un Oktoberfest». À défaut, une compilation des meilleures chansons traditionnelles bavaroises est disponible, en deux CD, chez les plus grands disquaires du Québec. Dépaysement garanti. Vous n’oublierez pas non plus que l’Oktoberfest étant un prétexte à la fête, à la bière et à la joie, vos convives les plus «joyeux» profiteront en fin de soirée d’une spécialité toute japonaise : le futon. Ein Prosit.

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’Oktoberfest tient ses traditions d’une fête publique organisée pour la première fois le 12 octobre 1810 en l’honneur du mariage du prince héritier Ludwig et de la princesse Thérèse qui donna son nom au champ (Theresienwiese) envahi chaque année par d’immenses tentes où se côtoient des millions de visiteurs reprenant en chœur les chansons populaires bavaroises. Le tout bien sûr arrosé de bière. Aujourd’hui, la plus grande fête au monde est familiale le jour et décadente le soir. Il est donc bien difficile de reproduire l’ambiance de l’Oktoberfest chez soi, mais avec un peu d’imagination et quelques bons produits, on est vite plongé dans son atmosphère festive.

entiers ou en demi, la salade de patates au vinaigre, le chou rouge, les fromages et bien sûr, les saucisses. À la maison, les variantes sont autorisées. Le jarret de porc accompagnera à la perfection une purée maison et du chou rouge. Quelques saucisses sur le barbecue seront appréciées de vos convives et des ailes de poulet remplaceront le poulet rôti par personne (un peu de retenue… quand même!). N’oubliez pas le plateau de crudités pour la conscience, mais puisqu’il s’agit d’une fête allemande, ils devront être marinés.


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[Terroir]

BIÈRES ET PLAISIRS

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Profil Le Bas-Saint-Laurent, c’est les lacs et les rivières, les îles, les hauts plateaux, les jardins et les forêts. Mais le Bas-Saint-Laurent, c’est d’abord le fleuve! Par Michèle Foreman Histoire de pêche La pêche à l’anguille, c’est un vieux métier qui se pratique vers le mois d’octobre à Kamouraska. Vers 1900, Flavius Ouellet avait acheté de la seigneurie de Kamouraska le droit de pêche à fascines pour l’ensemble des îles de Kamouraska. Il n’est pas rare que ce genre d’entreprise passe de père en fils et bon an, mal an, les frères Ouellet sont toujours sur place, avec de la relève en plus. «Tout d’abord, je suis un pêcheur avec permis commercial, dit Bruno. Je pêche le hareng, l’alose savoureuse, une pêche de printemps qui ne dure qu’une semaine, et l’esturgeon noir. Nous exploitons aussi trois sites de pêche à l’anguille, soit deux à Kamouraska et un à Saint-Germain.» Les filets sont donc tendus dans le décor spectaculaire du fleuve à l’automne.

marché. Cette délicatesse est réalisée avec de l’anguille marinée puis grillée, dans le respect d’une tradition authentiquement japonaise. Destiné aux amateurs de sushis, le kabayaki d’anguille pêchée ici remplacera avantageusement, dans nos établissements, celui d’élevage qui provenait jusqu’ici de Taiwan. «Nous avons à cœur de faire connaître l’anguille aux Québécois pendant que nous transmettons notre savoir-faire à la prochaine génération». Michèle Foreman, conférencière et journaliste spécialisée en tourisme gourmand, est également l’auteure de la collection «L’histoire savoureuse d’une région» disponible en ligne à www.stellaireediteur.com

La ressource Il y a eu une diminution marquée de la ressource, mais on observe le comportement en espérant voir l’anguille se reproduire. Au Québec, il y a à peine 20 ans, on en pêchait 550 tonnes; il y a cinq ans, 120 tonnes. Aujourd’hui, on parle d’environ 50 tonnes. Les Asiatiques et les Européens sont friands de l’anguille. Près de 80 % de la pêche est exportée à l’extérieur du Québec, en comparaison avec 95 % il y a quelques années, car depuis que Bruno et Bernard Ouellet transforment, ils exportent moins. Après les merines, le kabayaki, un autre produit fin qui a mijoté longuement, sera bientôt lancé sur le

Manger local au Québec, on prend ça au sérieux. Le principe est vieux comme la terre, mais avec l’exportation et les échanges internationaux des dernières décennies, disons qu’on s’est un petit peu éloigné de notre profit… Or, tranquillement, avec l’éveil des consciences, la tendance est revenue. Ainsi, Bières & plaisirs a cru bon de se pencher sur la chose et de questionner quelques intervenants du milieu sur le sujet.

Par Valerie R. Carbonneau

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ur la route des Navigateurs, entre La Pocatière et Sainte-Luce-sur-Mer, le fleuve joue à cachecache pour nous surprendre davantage avec des panoramas émouvants au détour du chemin. Parfois, il faut deviner sa présence au bout d’un champ, parfois il faut faire une halte pour l’admirer de plus près. On pourrait presque croire que le mot «charme» a été inventé pour décrire le paysage d’ici. En fait, c’est l’impression que l’on a lorsqu’on circule à travers ces jolis villages qui se succèdent. Un charme qui ne se limite pas à l’architecture, mais qui est bien tangible par le biais de la culture, du patrimoine, des concours et des festivals qui attirent les adeptes, et des tables exceptionnelles dont la gastronomie s’identifie aux saveurs authentiques et où la créativité est omniprésente.

«Je pêche depuis que j’ai 10 ans. Bernard, et moi travaillions pour mon oncle Maurice, avec qui nous avons fondé Les Pêcheries Ouellet en 1986. À ce moment-là, on pêchait et on fumait de l’anguille et de l’esturgeon pour le commerce de détail. Puis, pour répondre à la demande des restaurateurs, nous avons construit un petit atelier de transformation, laquelle se fait toujours de façon artisanale, d’ailleurs.» Après avoir étudié l’anatomie et les comportements de l’anguille, un poisson qui vit en eau douce, mais qui se reproduit en eau salée, Bruno et Bernard sont allés au Centre spécialisé des pêches de Grande-Rivière pour apprendre des techniques délicates de fumaison. C’est ainsi qu’ils ont pu créer les désormais célèbres et savoureuses «merines» (terrines de la mer).

ien sûr que c'est une initiative bien reçue des villes», répond d’emblée Isabelle Létourneau, directrice des communications à la Corporation de gestion des marchés publics de Montréal (CGMPM). «Un marché public dynamise et revitalise un quartier, un arrondissement. C'est un atout, un attrait dont un secteur peut s'enorgueillir. Bien des gens vont même prendre en considération la proximité d'un marché public en ville pour le choix d'un logement ou d'une maison... Et beaucoup de nouveaux développements annoncent qu'ils sont à proximité d'un marché public dans leur publicité. Les marchés publics apportent diversité, fraîcheur et qualité des produits. De plus en plus, c'est ce que les gens recherchent. D’où aussi l’intérêt pour l'achat local», précise Isabelle. «Assurer aux Montréalais et aux Montréalaises un accès aux produits de la terre, dans les marchés publics

qui correspondent à leur identité», telle est la devise embrassée par la CGMPM et ses quelque 250 membres, producteurs et commerçants, au moment de sa fondation en 1993. La métropole compte dorénavant quatre grands marchés publics ouverts à l’année, seize marchés aux fleurs et de quartier, lesquels offrent à la fois un contact humain et une belle vitrine aux produits agricoles de chez nous. Mais qu’en est-il en région? Les résultats sont-ils les mêmes? Voyons voir… À Chambly, ils sont quatre à avoir lancé le projet. Jean Roy, conseiller à la Ville de Chambly, Isabelle Langlois, directrice de financement de la fondation Adelphis-Lareau, Gisèle Dallaire, fromagère à la Fromagère Etcetera et Benoît Bouthillier, pomiculteur et propriétaire du Verger Trois Pommes sont de la création du Marché public du Bassin de Chambly. «Nous Suite en page 15


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BIÈRES ET PLAISIRS

Accords bières et fromages

Par Michel Marcoux

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out cela pour vous dire que, dorénavant, quelques cidres se glisseront dans mes dégustations. Le choix de cidres est vaste. En quelques années, les producteurs québécois sont passés maîtres dans la conception de nouveaux produits originaux et délicieux. Combien y en a-t-il? Assez pour alimenter cette chronique pendant plusieurs années. Mais commençons par deux produits assez connus. Mystique de Hemmingford Le cidre Mystique de Hemmingford est probablement le cidre le mieux distribué au Québec. On le trou-

Suite de la page 14 avons été approchés par certains producteurs locaux qui nous ont demandé de l'aide afin de rendre possible cet événement. Comme ce projet est une nouvelle offre de service gratuite à la population et qu’il respecte l'orientation de la Ville à préserver l'environnement, nous avons accepté», admet Jean Roy. «La Ville met donc la Place de la Seigneurie à la disposition du Marché, ainsi que du personnel nécessaire pour raccorder l'eau et l'électricité. Elle effectue également le prêt de certains équipements comme des barrières et des chaises. Les producteurs invités s'installent aux endroits désignés et peuvent ainsi discuter avec les gens et offrir le fruit de leur labeur. La gestion du Marché public du Bassin de Chambly se fait par le biais d'un comité de gestion constitué de producteurs, ainsi que de moi-même», de poursuivre le conseiller. Quant à Gisèle, elle avoue que le projet mûrissait dans son esprit depuis deux ans. Et depuis la mise sur pied, elle assure à la fois l’organisation avec Jean et Benoît, et veille à son propre kiosque où elle vend son fromage de chèvre. «Au départ, Isabelle et moi sommes allées rencontrer le maire pour questionner son intérêt. Durant la conversation, il a pris son télé-

ve un peu partout en épicerie et dépanneur. C’est un cidre léger à 4.5% d’alcool aux saveurs simples, à l’acidité marquée, et bien pétillant. Trois fromages sont venus tenter un rapprochement avec lui. En premier lieu, le Tire-Lune, fromage de chèvre assez doux à pâte semi-ferme, de la ferme Cassis et Mélisse. Il se tire assez bien d’affaire et les saveurs des deux produits sont rehaussées avec une finale de pomme de tire. Un accord léger, mais agréable, à placer au tout début d’une dégustation. Deuxièmement, le Grondines, fromage à pâte semiferme de la fromagerie Des Grondines qui est beaucoup

phone pour appeler son conseiller Jean Roy. Il lui a demandé de m'aider à mettre sur pied le Marché public du Bassin de Chambly, ce que Jean a accepté sur le champ. Ensuite, Benoît Bouthillier s’est joint au groupe», mentionne-t-elle. Pour les organisateurs de Chambly, le marché est certainement une valeur ajoutée. C'est un service direct à la population qui offre produits frais, la chance de découvrir des produits du terroir et l'occasion de connaître et rencontrer les artisans et producteurs locaux, histoire de rapprocher la campagne de la ville. Le baptême du marché a eu lieu les 22 et 23 août dernier et tous ont pu témoigner personnellement de la réussite de l’initiative. L’événement aura servi de plateforme de sondage pour vérifier l'intérêt de la population. Et comme ce fut un succès, on en organise un autre pour le 19 septembre. Bien entendu, l'intention est d’en faire une activité récurrente. Pour l’instant, une quinzaine de marchands, producteurs et artisans locaux répartis dans une douzaine de kiosques offrent boulangerie, cidres, légumes, fines herbes, fromages, viande, savon et tisanes aux nombreux venus, souvent à vélo ou à pied. On compte aussi organiser un marché pour Noël… Sinon, un marché est prévu au calendrier pour tous les samedis de 2010!

plus affirmé avec ses saveurs lactiques et un goût nettement poivré. Il s’est révélé le meilleur avec le cidre dont il complexifie les saveurs en gardant pour la fin de bouche cet agréable goût poivré. Notre troisième fromage, le Blackburn, de la fromagerie Blackburn à Jonquière, est un fromage ressemblant assez à un cheddar, avec un petit arrièregoût de menthe très agréable. Lui aussi se débrouille bien avec le Mystique, mais le tout demeure un peu léger, surtout au goût de mes deux dégustatrices invitées, Sarah, ma nièce, et Renée, ma sœur et mère de la première. Toutes deux semblent attendre que l’on passe aux choses sérieuses alors que moi, plus subtil, je suis déjà assez content. Alors, poussons plus loin et augmentons la puissance. St-Nicolas rosé Le cidre St-Nicolas rosé, aromatisé à la fraise et à la framboise, est décidément très bon avec ses saveurs fruitées bien dosées, son bon pétillement et sa grande fraîcheur. Avec les fromages, il était parfait et nous avons pu assister à une histoire d’amour avec le Grondines. Celui-ci est déjà bon seul, mais explose littéralement au contact du rosé, provocant de longues saveurs fruitées et complexes, avec en surplus, ce petit extra poivré très original. Vraiment excellent! Le rosé était aussi très bon avec le Blackburn qui devenait plus crémeux, mais la complexité de l’accord

précédent nous avait simplement trop touchés. Le TireLune, dans de telles circonstances, est devenu un peu plus goûteux, mais les deux produits ne s’accordaient pas vraiment. Cette introduction aux dégustations cidre fromage fut bien plaisante, il est sûr que nous y reviendrons. Évidemment, la dégustation ne s’arrête pas là, puisque nos trois fromages devaient également rencontrer deux bières. Flacatoune de Microbrasserie Charlevoix La première bière est la déjà célèbre Flacatoune de la Microbrasserie Charlevoix, une bière forte (7% d’alcool) très parfumée, épicée, à l’amertume bien présente. En quelques mots, et au risque de choquer les puristes, je la décrirais comme une IPA Belge. Le Tire-Lune nous a, quant à lui, donné une dégustation en deux temps. Au début, il se faisait écraser par l’amertume qui, selon ma sœur, monte dans les oreilles (une toute nouvelle expression). Mais, après quelques gorgées et quelques bouchées, le tout s’harmonise et devient plutôt agréable. Le mariage, Grondines-Flacatoune fut qualifié de «bueno bonbon» par Sarah, qui, comme Renée et moi, a été touchée par la grande complexité, la longueur et la finale destinée aux amateurs d’amertume. Là aussi, comme pour le Tire-Lune, le mariage ne fait que s’améliorer lorsqu’on y revient, après avoir goûté notre autre bière. Cet effet d’adoucissement et d’amélioration vaut aussi pour le Blackburn, ce qui suggère que l’on doive inverser les deux bières; finir avec la Flacatoune et prendre d’abord la bière qui suit… Eh oui! D’abord celle qui suit. Altbier de Brasseurs Illimités Notre dernière bière, qui aurait finalement dû être la première, est la Altbier de Brasseurs Illimités. Elle nous propose des parfums de caramel et de houblon et des saveurs bien maltées rehaussées par une finale houblonnée. Le Tire-Lune en profite pour se faire beau et cesse de se laisser écraser; il assèche un peu la bière et ajoute de bonnes saveurs douces tout en conservant la finale houblonnée. De son côté, l’accord avec le Grondines a cette fois été qualifié de bon en «titi» (par je ne sais plus qui). On découvre des saveurs de champignons et de boisé. Le tout est crémeux, c’est excellent. Le Blackburn embarque aussi dans la danse en amenant des saveurs douces et sucrées, avec un goût subtil d’amande fumée. C’est aussi excellent; la Altbier semble être une autre bière à fromage. La dégustation est maintenant terminée et malgré ce que je pensais au premier paragraphe, je n’ai pas l’impression d’avoir maigri tant que ça. Je vais peut-être aller courir un peu…

Une entreprise au service des microbrasseries québecoises. www.distribieres.com 1-819-440-2440


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