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PUITS-GODET LE PUMPTRACK : PAS D’ÂGE POUR S’Y LANCER

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RAPIDE, COMME VOUS

RAPIDE, COMME VOUS

En plus de deux lignes pour les débutants, une sans relief et l’autre avec creux et bosses, l’installation comprend une boucle pour les plus expérimentés. Mais, précise Stéphane Neff, « celle-ci est accessible à tous, de 2 à 98 ans ! » Papa de trois enfants enthousiasmés par la pratique du pumptrack, il est bien placé pour en parler. « Sur sa draisienne, notre petit dernier, deux ans, fonce derrière sa sœur de cinq ans et son frère de 7 ans. Quant à nous, parents, on suit ! »

POMPER POUR AVANCER D’une largeur d’un mètre dix, la piste permet d’accueillir une quinzaine d’utilisateurs à la fois. Elle est à disposition du public en libre-accès, chacun se plaçant sous sa propre responsabilité ou celle de ses parents, selon l’âge. Le port du casque est obligatoire. Quant aux protections pour les genoux, les coudes et le dos, elles sont fortement recommandées.

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Depuis le mois de mars, une piste de pumptrack modulable est à disposition en libre accès dans la zone de loisirs et sport de Puits-Godet sur les hauteurs de la ville de Neuchâtel. La pratique séduit dès le plus jeune âge.

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Par Anthea Estoppey

« Nous avons enfin une piste de pumptrack dans le canton de Neuchâtel ! » Au bout du fil, Stéphane Neff, gestionnaire des terrains et salles de sport auprès du Service des sports de la Commune de Neuchâtel est tout sourire. Depuis la fin du mois de mars, la zone de loisirs et sport de PuitsGodet, sur les hauteurs de la ville, accueille une piste modulable. « Le pumptrack est une activité très à la mode en ce moment, toutes les communes s’y intéressent », remarque Sandra Valiquer, gestionnaire technique des infrastructures sportives au Service des sports. « Le côté ludique et la grande liberté de mouvements qu’il offre plaisent. En Suisse alémanique, la pratique s’est même implantée dans les cours d’écoles, car elle permet de sensibiliser facilement les enfants au respect des autres, des outils et des notions de sécurité » souligne Stéphane Neff.

QUATRE CIRCUITS POSSIBLES A Puits-Godet, au lieu de construire un pumptrack en béton ou en chaille, le Service des sports a choisi une installation modulable, en fibre de verre renforcée. « Nous pourrons ainsi le déplacer lors du Festival des sports, par exemple, ou l’installer temporairement dans un autre lieu de la grande Commune » se réjouit Sandra Valiquer.

Autre avantage, en modifiant l’ordre de ses modules, l’installation peut former quatre circuits différents. « Aucun risque de se lasser, donc ! » sourit Stéphane Neff.

Que l’on choisisse d’utiliser un vélo avec ou sans pédales, une trottinette, des rollers ou encore un skateboard – les engins motorisés étant interdits sur le pumptrack – le principe reste le même : « prendre de la vitesse et la maintenir sans jamais pédaler ni pousser en enroulant les bosses et en pompant dans les creux et les virages. C’est un travail de tout le corps, la dépense physique et les exigences techniques augmentant en parallèle du savoir-faire de l’utilisateur. trice », explique Sandra Valiquer « Il s’agit d’une pratique sportive, donc par définition bonne pour la santé, qui permet de renforcer son équilibre – ou d’apprendre à le maîtriser – tout en développant sa motricité et ses capacités de coordination » conclut Stéphane Neff. ///

Compl Mentaire La Pratique Du Bmx

Depuis 2018, le pumptrack est une discipline reconnue par l’Union cycliste internationale (UCI). Les premiers championnats du monde officiels se sont tenus l’année suivante près de Berne et ont surtout vu s’affronter des coureurs de VTT et des pilotes de BMX. Selon Alexi Mosset, entraîneur au club de BMX de La Béroche, la pratique du pumptrack est complémentaire à celle du BMX, particulièrement en raison des bosses régulières et de la taille modérée de la piste : « En plus d’entraîner les enchaînements sans avoir besoin de pédaler entre les bosses, celles-ci permettent d’apprendre à bien pousser et à repérer les moments où il faut se faire léger ou, au contraire, lourd. »

PLUS DE SAUTS Les jeunes essaient plus facilement de faire des sauts. « Sur une piste de BMX, ils vont sauter une ou deux bosses. Sur le pumtrack ils vont plus rapidement se risquer à tenter des choses, car ils sont plus vite à l’aise », note Alexi Mosset. Côté entraînement, la piste permet facilement de varier son intensité « si on le souhaite, tourner en boucle sur le pumptrack peut être très physique ! » Habitué des pistes de BMX en goudron, que pense-t-il des pumptrack modulables en PVC ? « C’est très similaire à du goudron, on prend pas mal de vitesse, c’est tout aussi plaisant. » ■

LES CAMPS MULTISPORTS:

PENDANT LES VACANCES D’ÉTÉ, POUR LES ENFANTS DÈS 4 ANS

JUSQU’AUX ADOS DE 16 ANS.

PSYCHO LE HUIS CLOS INFLUENCE-T-IL LE JEU ?

Depuis une année, le sport professionnel évolue dans des arènes vides. L’absence de supporters a-t-elle une influence sur les performances des joueurs et des arbitres ? Voire sur les résultats ? Quelques éléments de réponses.

Des joueurs qui sifflotent pendant les matchs ; des équipes qui peinent à se motiver ; des duels plus mous ; des arbitres moins sévères : imposés depuis une année en raison de la crise sanitaire, les matchs sans public seraient-ils en train de transformer le sport professionnel ? Ou du moins le spectacle qu’il est censé offrir ? Malgré un léger fléchissement de « l’avantage de jouer à domicile », l’incidence sur les résultats globaux n’est pas flagrante. En revanche, beaucoup s’accordent à dire que l’énergie des supporters, qui oblige les joueurs à se dépasser, à se transcender, manque énormément aux rencontres. De quoi réfléchir à la véritable place des fans et à leur apport en termes de performances sportives.

ARBITRES PLUS NEUTRES ? « L’avantage du terrain » a déjà fait l’objet d’une abondante littérature. Ce principe, qui veut qu’une équipe performe mieux lorsqu’elle joue à domicile, est tantôt attribué aux supporters plus nombreux, tantôt aux arbitres qui se laisseraient influencer par la foule désapprobatrice. Or, une étude de trois chercheurs anglais (James Reade, Dominik Schreyer et Carl Singleton), publiée en juin 2020, montre que cet avantage des locaux dégringole avec le huis clos. Intitulée « Eliminating supportive crowds reduces referee bias » (trad La suppression des supporters réduit la partialité des arbitres), cette recherche porte sur la comparaison entre 160 matchs de football européen sans public et plusieurs milliers d’autres parties pré-COVID. Résultat les buts comptés par les équipes locales sont moins nombreux et, alors que ces dernières gagnaient 46 % de leurs matchs lorsque leurs fans étaient présents (contre 28 % de matchs nuls et 26 % de défaites), cette proportion diminue à 36 % lorsque les stades sont vides !

Sur le terrain comme sur la glace, s’ils ne se prononcent pas sur ce taux de réussite en recul, les entraîneurs de Neuchâtel Xamax FCS

Andrea Binotto et du HCC Thierry Paterlini abondent sur la malléabilité de l’arbitre « S’il y a une faute dans les seize mètres et que le public hurle, ça a forcément un impact, souligne le premier. J’imagine que c’est humain. » Quant au second, il précise « Si les supporters ne sont pas là pour l’influencer, l’arbitre travaille différemment, il est plus neutre. »

SPECTACLE PÉJORÉ Mais ce sont surtout les joueurs – individuellement –ainsi que les équipes – collectivement – qui semblent quelque peu déstabilisés par la situation. D’autant plus que cette dernière se prolonge.

« Nous sommes heureux de jouer, même sans spectateurs » annonce d’emblée l’entraîneur du HCC. Avant de poursuivre « La montée de l’Alpe d’Huez au Tour de France, avec ou sans public, ce n’est pas du tout la même chose pour les coureurs ! C’est pareil pour nous : jouer à la maison devant 4’000 personnes, ça nous donne une énergie extraordinaire. Qui déteint sur la performance, j’en suis sûr. » A la Maladière, Andrea Binotto a pu noter les difficultés de sa formation à se conditionner :

« L’enjeu a beau être important, ça ressemble parfois à un match amical. Il peut y avoir un certain décalage. »

Des temps morts, des équipes qui se cherchent, un peu moins d’audace dans les actions : la qualité du spectacle semble légèrement souffrir du huis clos. Même si la prestation reste la même : « De manière générale, il n’y a pas moins de sprints, pas moins de dribbles, pas moins de distance parcourue par joueur » relève Raffaele Poli, qui dirige l’Observatoire du football au Centre international d’étude du sport (CIES) à Neuchâtel.

FAIRPLAY EN HAUSSE Dans ce panorama en demi-teinte cependant, une valeur en ressort clairement grandie le fairplay. « Les duels ne sont pas différents, assure l’entraîneur de Xamax. Mais comme on entend tout désormais sur le terrain, les joueurs ne se permettent plus de dire n’importe quoi. Ils sont moins virulents en paroles. » « Il existe une connexion émotionnelle immédiate et très forte entre les supporters et les joueurs, confirme Raffaele Poli. Si les premiers ne sont plus là pour contester, les seconds s’insurgent moins. » Avant de nuancer : « Mais gagner, c’est gagner, ça ne change pas ! Même s’il faut être parfois en dehors des règles… » Reste à savoir si l’absence de spectateurs va laisser des traces dans le sport professionnel. Personne ne semble le penser. En revanche, c’est étonnamment à l’absent, qui n’a visiblement pas toujours tort, qu’on pense « On se rend compte soudain de tout ce que le public apporte, pas seulement au niveau de l’ambiance. Peut-être va-t-on à l’avenir lui témoigner plus de respect ? » ///

COMME ON ENTEND TOUT SUR LE TERRAIN, LES JOUEURS NE SE PERMETTENT PLUS DE DIRE N’IMPORTE QUOI. »

Le Sport En Incubateur Artificiel

Les matchs se jouent à huis clos et l’ambiance s’en ressent ? Qu’à cela ne tienne ! Un peu partout dans le monde, des initiatives, parfois originales, ont tenté de recréer la magie du sport, soit à destination des supporters restés devant la TV, soit pour les joueurs eux-mêmes. Petit tour d’horizon non exhaustif sur le web.

En Allemagne au printemps dernier, le diffuseur payant Sky Deutschland – qui retransmet les rencontres de Bundesliga – a donné la possibilité aux téléspectateurs de suivre les matchs doublés avec une bande sonore pré-enregistrée de chants de supporters. En coulisse, un réalisateur avait ainsi la délicate mission de placer les bons échantillons de sons aux bons moments (penalties, fautes, goals). Cet habillage sonore pouvait mobiliser jusqu’à dix personnes – sans être très précis pour autant.

En Espagne, le diffuseur Movistar a développé la réalité augmentée adaptée au foot : les sons proviennent cette fois de supporters factices, semblables à ceux des jeux vidéo ; de plus, une image virtuelle permet de remplir les tribunes, comme par magie.

Pas d’effets spéciaux à Mönchengladbach, en Allemagne à nouveau, mais du carton : le fanclub local a en effet fourni plus de 13’000 (!) portraits en carton grandeur nature à leur effigie, afin d’orner les gradins du stade. L’histoire ne dit pas si les joueurs ont apprécié.

Encore un peu plus éloigné du virtuel, mais toujours sans contact, au Danemark : le club du FC Midtjylland, dans le centre du pays, a aménagé son parking avec des écrans géants, de manière à recevoir ses fans en mode drivein. Quelque 10’000 personnes (soit plus de 2’000 véhicules !) peuvent ainsi suivre les rencontres, tout en encourageant les joueurs à grands coups de klaxons. Des joueurs qui, euxmêmes, peuvent admirer la scène sur l’écran du stade.

Enfin, toujours pour remonter le moral des footballeurs, la ligue de football sud-coréenne a diffusé, dans les stades, des chants de supporters et quelques réactions préenregistrées du public, au moment des buts ou des corners. ■

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