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FSG CORCELLESCORMONDRÈCHE AMBITION ROMANDE

Agée de bientôt 130 ans, la FSG Corcelles-Cormondrèche a revu ses priorités il y a un peu plus de vingt ans. La création d’une section unihockey, qui compte aujourd’hui 200 membres, lui a donné une nouvelle dynamique.

/// PAR ANTHEA ESTOPPEY

Savez-vous quel est le point commun entre le unihockey et l’athlétisme ?

Non ? Vraiment pas ? Ne soyez pas déçu-e : il n’y en a (presque) pas ! « Un sport d’équipe pratiqué en intérieur avec une balle est en effet assez loin de ce qu’on imagine quand on pense à l’athlétisme », sourit Timothée Hunkeler, co-président de la FSG Corcelles-Cormondrèche. Pourtant, la section phare du club vieux de près de 130 ans est bel et bien celle de unihockey. Elle compte aujourd’hui 200 membres actifs pour dix équipes contre une cinquantaine de gymnastes pour trois sections.

« Tout est parti de l’idée un peu folle d’une bande de copains qui a pris de l’ampleur et qui a complètement renversé les forces du club. »

En 1997, un groupe d’amis gymnastes, âgés d’une quinzaine d’années, décide de trouver un moyen de continuer d’évoluer ensemble. « A cet âge-là, soit on perce dans l’athlétisme en allant dans un club possédant les moyens de ses ambitions, soit on arrête », précise Timothée Hunkeler. A la FSG Corcelles-Cormondrèche, « nous proposons du sport plaisir, en essayant de rendre l’athlétisme ludique, mais nous n’avons pas de velléités de créer des équipes poussées pour la compétition. »

Les jeunes gens désireux de se spécialiser dans l’une des disciplines de l’athlétisme sont ainsi orientés vers le Centre d’éducation physique (CEP) de Cortaillod.

SALLE TRIPLE NÉCESSAIRE En ce qui concerne le unihockey, en revanche, les ambitions sont tout autres. « Nous formons aujourd’hui l’un des plus grands clubs romands et possédons l’une des meilleures – si ce n’est la meilleure ! – équipes de la discipline », se réjouit le viceprésident du club. Sur une dizaine d’équipes, huit participent à des championnats. Avec une spécificité suisse : « sur les petits terrains des salles de sport simples, le unihockey se joue avec des équipes de trois plus un gardien. »

Pour permettre un jeu classique de cinq contre cinq plus un gardien, la discipline nécessite « des infrastructures conséquentes : une salle de gymnastique triple comme celle de La Riveraine ou de La Maladière. » Or, dans le canton de Neuchâtel, celles-ci sont peu nombreuses, n’offrant donc que peu de possibilités d’entraînement.

DU UNIHOCKEY, MAIS PAS SEULEMENT...

« Par rapport aux clubs de unihockey suissesalémaniques, nous sommes des petits rigolos en matière d’heures d’entraînement », soupire Timothée Hunkeler. Idéalement, la FSG Corcelles-Cormondrèche souhaiterait pouvoir occuper une salle triple trois à quatre fois par semaine de 17h30 à 22h30, soit un total d’une vingtaine d’heures. Depuis 2008, année de l’inauguration de La Maladière et de sa salle triple, la première équipe bénéficie toutefois d’une dizaine d’heures d’entraînement.

OBJECTIF PREMIÈRE LIGUE La fusion des Communes de Corcelles-Cormondrèche, Peseux, Valangin et Neuchâtel – effective depuis le 1er janvier de l’année en cours – offrirat-elle des perspectives aux unihockeyeurs de la FSG ? Timothée Hunkeler l’espère. « Nous avons toujours apprécié d’avoir un service centralisé pour la gestion de l’entier des salles que nous occupons, mais en devenant un partenaire à part entière de la Commune, nous espérons pouvoir travailler en plus étroite collaboration encore avec le Service des sports. »

Pour parvenir à ses fins, le comité de la FSG Corcelles-Cormondrèche a une idée concrète :

Bien que la section unihockey de la FSG Corcelles-Cormondrèche surpasse celle d’athlétisme en nombre de membres et en matière d’ambitions compétitives, cette dernière reste « bien vivante » selon son co-président Timothée Hunkeler. L’un de ses membres, Théo Stähli, en est un bon exemple.

Lancer du disque, sprint, longue distance, saut en hauteur, voici quelques-unes des disciplines auxquelles s’entraîne Théo Stähli, 13 ans, athlète de la FSG Corcelles-Cormondrèche depuis trois ans. Ce qu’il préfère ? « Le saut en hauteur, je suis l’un des plus forts, j’ai même gagné une médaille cantonale l’année passée à Colombier en sautant 1m35 », s’enthousiasme le jeune garçon.

Avec son actuel mètre cinquante-cinq, « plutôt fluet », Théo Stähli s’est intéressé à l’athlétisme quand il est devenu évident qu’il ne possédait « pas trop le bon gabarit » pour la lutte à la culotte qu’il pratiquait jusque-là. « Des copains faisaient de l’athlétisme, je me suis dit que ça devait être pas mal ! » D’abord déçu de constater que les entraînements ressemblaient à « un cours de gym à l’école » il croche l’année suivante en intégrant un groupe supérieur. « On faisait vraiment de l’athlétisme et j’ai trouvé la compétition super cool ! »

Le « truc » que Théo adore ? « La concurrence ! Cela me motive beaucoup, j’essaie de faire toujours mieux, toujours plus. Je ne sais pas si c’est une qualité, mais j’aime essayer de m’améliorer. » Entretenant l’espoir de continuer sur cette lancée « le plus longtemps possible » le jeune garçon envisage, encore un peu secrètement, d’intégrer une filière sport-études. « A cause de la pandémie, je ne m’entraîne plus que le vendredi, j’aimerais bien en faire plus, mais tant que je peux m’entraîner, je suis content. » ■

UNIHOCKEY : ESPRIT D’ÉQUIPE AVANT TOUT

« Cinq sur un grand terrain, ce n’est pas beaucoup : il faut occuper l’espace, attaquer et défendre en groupe. » Pour Matthieu Benoit, 15 ans, unihockeyeur à Corcelles-Cormondrèche depuis neuf ans, le mot d’ordre de la discipline, c’est la cohésion de l’équipe. « J’ai toujours joué avec ceux de 2005. Ce sont mes amis proches. On peut presque jouer les yeux fermés, tellement on se connaît bien sur le terrain. » Si bien que lorsque que le jeune homme se voit proposer un poste au sein de l’équipe A de Fribourg – « le top à notre âge ! » –, il refuse, préférant continuer, pour le moment, de jouer avec ses amis à Corcelles-Cormondrèche.

Unihockeyeuse depuis douze ans, d’abord gardienne, Valentine Schneider, 27 ans, rejoint Matthieu Benoit sur l’importance de la qualité du groupe. « Lorsque j’ai commencé, c’était avec une équipe de copines qui m’ont initiée à ce sport, mais je joue depuis l’année passée avec un groupe très hétéroclite. Les joueuses ont entre 20 et 40 ans, certaines sont novices ou n’ont jamais fait de sport d’équipe. Une partie sont étudiantes, d’autres sont mamans, les niveaux varient beaucoup, mais c’est notre force et cela fonctionne ! »

Bien que l’équipe compte déjà vint-et-un membres, Valentine Schneider espère que d’autres joueuses viendront compléter l’effectif. « J’ai vécu des années où nous étions une demi-douzaine lors des entraînements : ce n’était pas évident de créer une bonne dynamique et de conserver la motivation. Aujourd’hui, même en cas d’absences, nous sommes une bonne douzaine, c’est super ! » ■

« en partenariat avec les autorités politiques, en les incitant par exemple à développer le pôle sportif de l’Université, nous pourrions participer à la construction d’une nouvelle salle triple, peut-être en transformant un hangar vide. »

Si ces réflexions se font surtout à l’interne du club à l’heure actuelle, Timothée Hunkeler espère qu’une concrétisation des ambitions sportives de la section unihockey amène de l’eau à leur moulin. « Nous souhaitons développer nos équipes juniors afin d’en proposer une par catégorie d’âge, des moins de dix ans au moins de 21 ans, avec des entraîneurs formés. » En ce qui concerne la première équipe, qui évolue actuellement en deuxième ligue, l’objectif est clair monter en première. « Cela fait trois ans que nous jouons les play-offs, nous ne sommes pas loin d’y arriver ! » ///

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