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ILAN GAGNEBIN LA PAPILLON DANS LE VENTRE
Entre les cours de bébés nageurs et sa première médaille dans l’élite suisse de la natation, Ilan Gagnebin a bien failli mettre un terme à sa carrière sportive avant même que celle-ci ne démarre. Mais la compétition l’a fait si bien mordre à l’hameçon qu’il choisit, à l’âge de 11 ans, de s’engager dans la filière sport-études proposée par le collège du Mail en partenariat avec son club de natation, le Red-Fish Neuchâtel. Médaillé d’argent du 100 mètres papillon lors du Championnat suisse en petit bassin à seulement 16 ans, il décroche le bronze en grand bassin l’année suivante. Portrait d’un nageur passionné et déterminé.
« Ilan Gagnebin est déterminé, passionné et très fort mentalement. Il adore la compétition, il aime se dépasser et il est sérieux dans sa pratique. Ce sont les bons ingrédients pour un sportif qui veut aller loin. » Quand on demande à Stéphane De Battisti, son entraîneur, ce qu’il pense d’Ilan Gagnebin, l’un des nageurs de l’élite du Red-Fish Neuchâtel, il répond avec enthousiasme.
Plongé dans l’eau avant même de savoir marcher, le jeune homme, qui fêtera ses 17 ans le mois prochain, a passé par tous les échelons de l’école de natation. « J’ai été initié à cette discipline par mes parents qui ont tous les deux pratiqué la natation à un assez haut niveau avec le Red-Fish », raconte Ilan. « Nous tenions à ce que nos enfants sachent nager, car
LA NAGE PAPILLON N’EST PAS LA PLUS FACILE À RÉALISER. MAIS C’EST CELLE QUE JE NAGE LE MIEUX, LE PLUS VITE ET LE PLUS INSTINCTIVEMENT » beaucoup de nos activités tournent autour de l’eau. Et à ce qu’ils fassent du sport, car nous estimons qu’il s’agit d’une belle école de vie. Mais ils ont toujours eu le choix de la discipline », explique Lanval Gagnebin, papa d’Ilan et vice-président du Red-Fish Neuchâtel.
Ainsi, quand Ilan décide à 8 ans de cesser la natation pour se consacrer au foot, ses parents l’encouragent, lui demandant seulement d’atteindre d’abord le niveau poisson rouge de l’école de natation. « Mais… il a fait une compétition, l’a gagnée et n’a jamais arrêté de nager ! » Jamais, sauf durant les mois de mars à mai 2020, restrictions liées à la pandémie de Covid-19 obligent. Un coup dur pour le jeune homme, habitué à neuf entraînements hebdomadaires dans l’eau – complétés par trois heures de préparation physique hors de l’eau, soit un total de plus de vingt heures par semaine. Ce qui ne l’a pas empêché de faire « exploser ses temps personnels » à la fin de la
Bio Express
NÉ LE 16 JUIN 2004 même année lors des Championnats suisses en bassin de 25 mètres à Sion, se réjouit son entraîneur.
➔ Nageur du Red-Fish Neuchâtel depuis 2008.
➔ Champion suisse des clubs espoirs en 2018.
➔ Champion suisse du 200 m papillon en 2018.
➔ Champion suisse du 100 m papillon en 2016, 2017, 2018.
➔ Vice-champion suisse du 100 m papillon en petit bassin en 2020 (première médaille dans l’élite de la discipline).
➔ Médaillé de bronze du 100 m papillon aux Championnats suisses en grand bassin en 2021.
DE L’IMPORTANCE DU MENTAL « Trois mois sans entraînement dans l’eau, ce n’était pas évident. Il y a certes eu quelques petits réglages manquants mais, malgré cela, il a opéré une très, très belle progression. C’est une grosse satisfaction. » Stéphane De Battisti n’hésite d’ailleurs pas à qualifier d’exceptionnel son 100 mètres papillon à Sion : lors de la finale, dont il termine deuxième, il fait passer son meilleur temps de 56’23’’ à 53’98’’. « Ilan a fait une course parfaite en regard de son niveau à ce moment-là physiquement, techniquement et mentalement. »
Sur ce point en particulier, Stéphane De Battisti s’arrête longuement durant l’interview réalisée quelques semaines avant l’échéance des Championnats suisses en grand bassin qui se sont déroulés début avril à Uster, dans le canton de Zurich. « L’occasion pour Ilan de se frotter aux meilleurs nageurs suisses, plus âgés que lui, qui ont donc davantage travaillé et qui sont plus développés. Tout en faisant désormais lui-même partie des nageurs dont on s’attend à ce qu’ils remportent une médaille. »
Après une cinquième place lors du 50 mètres papillon, il manque de justesse le podium du 200 mètres. « Malgré cette déception et son statut de nageur attendu pas toujours facile à assumer, Ilan a très bien su réagir : deux jours plus tard, il rejoue une médaille et décroche le bronze, en 54’’99, son deuxième meilleur temps », le félicite son entraîneur. Mais Stéphane de Battisti n’était pas seulement intéressé par le chronomètre durant cette compétition « Je voulais qu’Ilan soit fier, qu’il ait de