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COURSE D’ORIENTATION NEUCHÂTEL, POINT CARDINAL
Les Championnats d’Europe de course d’orientation ont lieu à Neuchâtel durant le week-end de l’Ascension. Particularité : les épreuves se déroulent en ville, mais… sans spectateur.
Les Championnats d’Europe de course d’orientation vont finalement pouvoir se dérouler à Neuchâtel ! Prévus dans un premier temps au printemps dernier, en parallèle aux Swiss 5 Days Orienteering, ils avaient dû être reportés d’une année en raison de la crise sanitaire. Si cette dernière course populaire doit à nouveau être différée dans le temps, les 200 meilleurs-es orienteurs et orienteuses d’Europe peuvent, eux, se donner rendez-vous du 13 au 16 mai en ville. C’est en effet en milieu urbain que se déroulera la compétition internationale, mais sans public. Exceptionnel à plus d’un titre, l’événement sera retransmis en direct sur de nombreuses chaînes.
« Courir sans carte, c’est comme jouer au foot sans ballon ! » Le sourire narquois, Alain Juan déclare pratiquer la course d’orientation depuis ses 15 ans – il en a 65 aujourd’hui. Membre de l’Association neuchâteloise de course d’orientation (ANCO), il est le président du comité d’organisation des Swiss 5 Days Orienteering « Nous avions décidé, en 2017, de mettre sur pied cette manifestation populaire pour les 50 ans de l’ANCO, raconte-t-il. Puis la fédération nationale Swiss Orienteering est venue nous demander d’y combiner les Championnats d’Europe. »
SE RAPPROCHER DU PUBLIC Seuls ces derniers championnats auront donc lieu en mai à Neuchâtel, COVID oblige. « Nous avons déjà réalisé un grand travail de préparation l’an dernier, souligne Matthias Niggli, directeur de l’organisation chez Swiss Orienteering. Il n’était pas question pour nous de changer de ville. » Un concept de protection des participants, bénévoles (quelque 200 personnes) et organisateurs a été mis en place et accepté par les autorités sanitaires. Celui-ci interdit notamment la présence du public le long des différents parcours et à l’intérieur des périmètres de course.
Particularité de la compétition : elle se déroule en ville, sur de courtes distances et en mode sprint. « C’est vrai que la discipline classique se pratique en nature, sur plusieurs heures », explique Alain Juan, qui est également membre du comité d’organisation de ces Championnats d’Europe. « Mais au début des années 2000, le besoin s’est fait sentir de rapprocher ce sport du public. C’est ainsi que sont nées les épreuves de sprint. »
Au programme de ces quatre jours : un relais sprint, un knock-out-sprint et un sprint individuel. Le relais se court en équipes de quatre : deux femmes et deux hommes s’élancent successivement sur la même épreuve, pendant que les autres sont tenues en isolement. Plusieurs équipes se croisent ainsi. Le knock-
Le Sport Qui Venait Du Froid
La course d’orientation naît à la fin du XIXe siècle dans les pays scandinaves. A une époque où une vague sportive accompagne la Révolution industrielle des pays d’Europe, et dans un contexte de socialdémocratie, cette discipline s’inscrit à mi-chemin entre activités topographiques militaires et cross-country anglais.
out, quant à lui, prévoit des qualifications : 2 x 54 coureurs, hommes et femmes mélangés, s’affrontent individuellement jusqu’en finale, où il ne reste que les deux meilleurs-es.
LA SUISSE DANS LE GRATIN MONDIAL Mais une compétition en milieu urbain, où il est en l’occurrence facile de se repérer avec lac, montagnes et monuments, est-elle vraiment intéressante ? « C’est très spectaculaire, tranche Alain Juan. Les plus rapides courent à 20 km/h, chaque course dure entre 6 et 15 minutes. C’est très rapide et ça change tout ! L’enjeu ici, c’est de choisir le meilleur parcours avec les éléments, la carte, qui ne donne aucun nom. Évidemment, les participants ne connaissent pas le terrain. Une hésitation et c’est perdu. »
Il
Question
Au début du XXe siècle, c’est en Suède que cette nouvelle pratique se développe le plus pour, après la Première Guerre mondiale, s’organiser progressivement en sport règlementé et institutionnalisé. En 1961 est créée à Copenhague l’International Orienteering Federation, qui adopte la définition officielle suivante « La course d’orientation est une course contre-la-montre, en terrain varié généralement boisé, sur un parcours matérialisé par des postes que le concurrent doit découvrir dans un ordre imposé, par des cheminements de son choix, en se servant d’une carte et éventuellement d’une boussole. » ■
Prendront part à cet événement quelque 200 athlètes de 26 nations, parmi lesquels pas mal de Suissesses et de Suisses : « Nous faisons partie du gratin mondial et sommes champions d’Europe en titre depuis 2018 », rappelle Alain Juan. Des stars comme les frères thurgoviens Martin et Daniel Hubmann, l’Argovien Matthias Kyburz, la Bernoise Simona Aebersold ou le Neuchâtelois Pascal Buchs (photo ci-contre –> devraient s’aligner sur les différents départs.
Les trois finales sont diffusées en direct, pour un total de 5 heures, sur les télévisions suisses, ainsi qu’en live sur le site web de la Fédération internationale de course d’orientation. La SRF (Schweizer Radio und Fernsehen) y a mis les moyens, avec plus de trente caméras fixes et mobiles. « Des images qui, de plus, ont été achetées par la Finlande, la Suède et la Norvège – pays où la course d’orientation est très populaire » se félicite Matthias Niggli. Des droits qui serviront à couvrir une partie du budget de 750’000 francs. « Les autres contributeurs sont la Ville de Neuchâtel, le canton de Neuchâtel et l’Office fédéral des sports Et nous avons des sponsors, le principal étant le presenting partner EGK. » ///