Luci - Édition 2 - Français

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Luci

Inspiring Travel Stories from Luxembourg ÉDITION 2 / 2020 - FRANÇAIS

Dedans dehors Sur les routes en caravane

Patrimoine mondial de l'Unesco Des architectes nous font découvrir leur ville

L'art urbain prend son envol Ambassadeur de la bonne humeur


La ville. En mieux.

Téléchargez la nouvelle cityapp – VDL Pour une meilleure expérience de la ville


Editorial Moien et bienvenue au Luxembourg ! Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les voyages nous fascinent tant ? Aujourd’hui, alors qu’il n’est plus évident de partir sur un coup de tête, est-ce qu’ils ne vous manquent pas un peu ? Grâce à Luci, le Luxembourg vous emmène en voyage ! À la découverte de lieux nouveaux pour vous évader un peu du quotidien, rencontrer des gens intéressants, élargir vos perspectives... Dans ce deuxième numéro de notre nouveau magazine sur la destination Luxembourg, nous partons une fois de plus à travers le pays pour des roadtrips en caravanes vintage et voitures de collection, à bicyclette avec les sympathiques « Velosvedetten » ou en randonnée à travers une forêt sauvage et escarpée. Nous allons à la rencontre de personnalités incarnant l’esprit Luci. Les architectes Arnaud de Meyer et Nico Steinmetz, qui nous ouvrent leur « village global », Luxembourg-ville. Ou encore le vigneron Georges Schiltz, qui nous révèle ce qui le rend heureux. Bonne lecture de ce Luci et à bientôt au Luxembourg !

Romain Weber Président Luxembourg for Tourism

Dr. Sebastian Reddeker CEO Luxembourg for Tourism

PS: Vous avez manqué la première édition de Luci ? Commandez-la gratuitement sur www.luci.travel . Le magazine a déjà été couronné par plusieurs prix internationaux : Red Dot Design Award, ICMA International Creative Media Award, German Design Award et C 2A Creative Communication Award.

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Sommaire

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Open and Diverse HETEROGENE, MODERNE, COSMOPOLITE

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Une ville qui rassemble 18-20

The Good Life LES ROTONDES FONT BOUGER BONNEVOIE

Tout en rondeurs ! 22-27

Open and Diverse LUXEMBOURG-VILLE, UN VRAI TERRAIN DE JEUX

Skateboarding is not a crime 28-32

Open and Diverse AU LUXEMBOURG, L’ART URBAIN PREND SON ENVOL

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Le Sumo volant 34-49

Outdoors Passion

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ON THE ROAD EN CARAVANE

Dedans dehors 50-55

Transforming Experiences UN ARTISTE DE L’ÉISLEK

Ses arbres, son monde 96 4

LUCI INSPIRING TRAVEL STORIES FROM LUXEMBOURG


56 56-60

Outdoors Passion DE BEAUX MOMENTS À VÉLO

Amitié rime avec rapidité 62-68

Naturally Europe SENTIER DE RANDONNÉE CFL « MANTERNACHER FIELS »

À travers la forêt de ravin sauvage 70-73

The Good Life LE RETOUR D’UN FRUIT OUBLIÉ

La pomme refait de belles histoires 74-79

Outdoors Passion SPORTS NAUTIQUES SUR LE LAC DE BARRAGE ET LA MOSELLE

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Pagayer, plonger, profiter 80-83

92-95

Transforming Experiences

Transforming Experiences

JEUNE VIGNERON AUDACIEUX

SOUVENIRS EN NOIR ET BLANC DANS LE PLUS PETIT VILLAGE DU LUXEMBOURG

« Fru » : la joie dans le coeur 84-89

Transforming Experiences FRANÇOIS VALENTINY, L’ARCHITECTE DE SCHENGEN

« Les frontières n’ont jamais traversé nos esprits »

Marlene est vivante 96-111

Daydream À TRAVERS LA CAMPAGNE EN VOITURE ANCIENNE

Le bonheur au tournant 114 Ours

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Open and Diverse HETEROGENE, MODERNE, COSMOPOLITE

Avec ses vestiges historiques et ses bâtisses contemporaines, ses cours d’eau et ses vallées verdoyantes, la capitale du Luxembourg est fascinante et aussi diversifiée que ses habitants issus de plus d’une centaine de nationalités. Balade avec les architectes Arnaud de Meyer et Nico Steinmetz à travers une ville millénaire et résolument tournée vers l’avenir ! Texte JAN MAIER Photos THOMAS LINKEL

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Une ville qui rassemble

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La visite commence sur le plateau du Kirchberg, un quartier d’affaires, et d’institutions aux bâtiments modernes, faits de verre et d’acier. Sur la Place de l’Europe se distingue la Philharmonie, sorte d’immense lentille blanche aux 823 colonnes.

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Nico Steinmetz et Arnaud de Meyer aiment explorer la ville à vélo. Sur deux roues, on peut voir plus que par la fenêtre de la voiture et profiter des petits chemins de traverse.

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Le bâtiment en bois de l’« Oekozenter Pafendall » conçu par Arnaud et Nico, ressemble à quatre pavés empilés. Cette construction est un véritable modèle de maison passive. Son bilan CO2 est optimal. Les architectes ont même pensé aux chauves-souris, en leur fabriquant un nichoir dans la façade.

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Elle semble avoir été créée par la nature et par l’homme en même temps. En contrebas, dans sa vallée, serpente l’Alzette aux abords de l’ancienne abbaye. Sur ses hauteurs s’accrochent les casemates historiques. Au loin, sur le plateau, se profilent des bâtiments modernes. Le tout est ponctué d’intenses feuillages et d’arbres bien verts. Elle, c’est Luxembourg. « C’est une ville qui s’appréhende à plusieurs niveaux », comme l’architecte Nico Steinmetz aime à en parler. Ici, c’est la vue depuis le parc « Dräi Eechelen » d’où on peut deviner le cosmopolitisme de la capitale, sa diversité architecturale et topographique. Ce samedi, Nico Steinmetz et son associé Arnaud de Meyer nous font découvrir leur ville à vélo. La visite commence sur le plateau du Kirchberg, le quartier européen et d’affaires, offrant à lui seul un panorama de l’architecture moderne de ces 50 dernières années. Autour de la Place de l’Europe, s’est développé depuis le milieu des années 2000 un nouveau pôle culturel. On y retrouve des bâtiments iconiques, comme la Philharmonie, une immense lentille blanche aux 823 colonnes, ou encore le Mudam, le musée d’art contemporain, qui se dresse sur les fondations d’une ancienne forteresse. De là, un sentier escarpé et arboré mène au Pfaffenthal dans la ville basse. Arnaud et Nico aiment flâner dans cet ancien quartier ouvrier des bords de l’Alzette, dans la jolie vallée. Ce quartier a énormément changé ces dernières années. « De malfamé et un peu à l’écart », dit Nico, « il est devenu

l’un des plus convoités du moment ». On y entend les oiseaux, on y voit des enfants s’amuser sur les aires de jeux. À mi-chemin entre le viaduc et l’Alzette, Nico nous montre un bâtiment en bois qui ressemble à quatre pavés empilés. C’est l’« Oekozenter Pafendall », siège du « Mouvement Écologique », une organisation qui milite en faveur de l’environnement. « C’est un projet pilote au Luxembourg », explique Nico.

Ascenseur panoramique : la vie est une scène « Découvrir Luxembourg-ville, c’est aussi se perdre dans les nom-

breuses ruelles pavées qui la sillonnent », explique Arnaud. On fera par exemple un détour par le « Muerbelsmillen », dernier moulin à eau encore en état de fonctionnement au Pfaffenthal, de l’autre côté de l’Alzette. Un panneau de couleur jaune portant l’inscription « Moutarderie Hartmann » indique qu’autrefois, on y fabriquait de la moutarde. « L’architecture influe sur la vie quotidienne et nous voulons améliorer la qualité de vie de chacun », confie Arnaud, devant l’ascenseur panoramique du Pfaffenthal. Depuis 2016, cet ascenseur qu’il a conçu avec Nico transporte en 30 secondes les passagers de la vallée de l’Alzette vers la ville haute. Pendant le

Derrière le Mudam, le Parc « Dräi Eechelen », avec le Fort Thüngen, est vite devenu un lieu de détente où l’on pique-nique et se promène entre amis. « Luxembourg est une ville où se mêlent les cultures, où l’on lie facilement connaissance, où l’on profite de la nature et de vues magnifiques », affirme Arnaud.

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trajet, dans la cabine de verre, la perspective évolue : les maisons historiques du Pfaffenthal disparaissent peu à peu et l’on aperçoit la forêt sur le versant du plateau. Ensuite, c’est la « skyline » du Kirchberg qui se révèle à l’horizon. En arrivant au sommet, on admire enfin le marquant « Pont Rouge » qui enjambe le Pfaffenthal sur 355 mètres. Du point de vue de Nico, l’ascenseur symbolise la vie en ville. « Les passagers regardent la vallée et peuvent y voir quelqu’un assis sur une terrasse ou penché à une fenêtre, et ils peuvent également être vus. Si les rencontres ne se font que par le regard, elles relient quand même les personnes le temps d’une course ». L’ascenseur devient ainsi le symbole et un point de référence pour ses visiteurs.

Rue du Nord : façades et cafés colorés, et esprit UNESCO Changement de lieu. Des tables de couleurs sont alignées le long de la rue. Des jeunes sirotent un « latte » ou une limonade au sureau. On discute, on échange des regards de part et d’autre de la rue étroite, on flâne sur les pavés en admirant les façades jaunes, vertes et violettes. Des signes de bonjour se font entre passants et clients des cafés. La rue du Nord, dans la vieille ville, dont la rénovation des façades historiques marque l’un des premiers projets communs entre Arnaud et Nico, s’impose aussi comme une autre scène urbaine. « Ici, nous avons tous des origines

La rue du Nord, dans la vieille ville, dont la rénovation des façades historiques marque l’un des premiers projets communs entre Arnaud et Nico, s’impose aussi comme une scène urbaine.

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différentes », raconte Nico. Environ 70 % des habitants de Luxembourg-ville n’ont pas de passeport luxembourgeois, et plus de 180 000 personnes font chaque jour la navette depuis les pays frontaliers. « Mais nous nous retrouvons dans les cafés et sur les places de la ville. Ce sont des lieux qui nous unissent, et ce sont justement nos différences qui créent son atmosphère si singulière. Pour moi, Luxembourg est un village global », poursuit Nico. En plus de l’omniprésence de bâtiments classés dans la ville, cette coexistence multiculturelle correspond parfaitement aux valeurs de l’UNESCO.

Vallée de la Pétrusse : un jardin en ville Après avoir longé le Musée National d’Histoire et d’Art, dont le nouveau bâtiment est en forme de parallélépipède, les deux architectes dévalent à vélo une étroite ruelle escarpée en direction de la Pétrusse. Là, entre la ville haute et le Plateau Bourbon du quartier de la Gare, cet affluent de l’Alzette se fraye tranquillement un chemin dans la vallée verte. Les ruines des forteresses et des bastions sur les pentes raides bordent les grands espaces des parcs. Soudain, l’agitation de la ville a complètement disparu. Et c’est précisément ce qui rend Luxembourg si agréable à vivre : en un instant seulement, on passe de ville à campagne, de sommet à vallée. En ascenseur ou à vélo.


« Bien que Luxembourg-ville cultive son patrimoine culturel, c’est une ville tournée vers l’avenir », nous expliquent les deux architectes. Et pour que cela soit bien visible, Arnaud et Nico ont construit, il y a cinq ans, une passerelle de verre et d’acier pour relier l’Hôtel de Ville au « Bierger-Center », un élément architectural ultra-moderne sur la place Guillaume II, en plein centre-ville historique.

Découvrir Luxembourg-ville, c’est aussi se perdre dans les nombreuses ruelles pavées qui la sillonnent — et visiter les musées comme par exemple le MNHA dont on voit ici la passerelle et dont une partie des collections est nichée dans des maisons historiques.

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La passerelle qui mène à l’ascenseur est aussi un jeu sur la sensation de hauteur. « Les gens décident de leurs limites : certains s’arrêtent au bout de la rampe, d’autres s’aventurent plus avant sur le sol en verre », explique Nico.

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Depuis 2016, cet ascenseur qu’Arnaud a conçu avec Nico transporte en 30 secondes les passagers de la vallée de l’Alzette vers la ville haute.

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Urban Sketching

© BIRGIT PFAUS-RAVIDA

Les dessinateurs urbains constituent une communauté internationale, connectée sur les réseaux. Mais ils voyagent aussi à travers le monde afin de se rencontrer, d’échanger des idées et de découvrir d’autres lieux.

Texte BIRGIT PFAUS-RAVIDA

Arnaud de Meyer est assis sur un muret devant la clôture qui sépare le centre culturel Rotondes des voies ferrées. Sur ses genoux, un petit carnet de croquis. D’une main sûre, au feutre noir très fin, Arnaud trace d’infimes traits. Rapidement, on voit surgir sur le papier l’ancien portail par où passaient les locomotives, puis, détail après détail, une lampe sur un pignon, des murs d’enceinte, de longs bancs de « Biergarten », des parasols fermés, les façades d’autres bâtiments, une volée d’oiseaux, une vigne sauvage grimpant sur un mur. En une demi-heure, une scène entière est née dans son carnet. Enfin, un dernier regard scrupuleux par-dessus ses lunettes, et, satisfait, Arnaud appose sa signature, la date, et le nom de ceux qui étaient présents quand il a dessiné. Cela s’appelle « Urban Sketching ». Et c’est ainsi qu’Arnaud aime découvrir sa ville. « Dessiner signifie regarder de près », confie-t-il.

© BIRGIT PFAUS-RAVIDA

« Luxembourg est vraiment une belle ville. Avec toute cette verdure, tous ces points de vue, de bas en haut et de haut en bas, ces bâtiments de différentes époques… », s’enthousiasme l’architecte d’origine belge. Même après vingt-cinq ans passés à vivre et travailler dans la capitale luxembourgeoise,

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son engouement pour cette atmosphère si particulière ne tarit pas. Et, il aimerait le partager artistiquement avec le plus grand nombre. « ‘Urban Sketching’, c’est le fait de dessiner dans l’espace public, seul ou en groupe, de capturer la vie urbaine », explique-t-il. « Et tout d’un coup, les gens qui passent et qui observent perçoivent l’espace d’un œil nouveau. Ils regardent de plus près, prêtent attention aux bâtiments et aux compositions, se mettent à poser des questions », ajoute l’architecte.

Percevoir la ville autrement  Les Urban Sketchers se réunissent chaque premier dimanche du mois pour dessiner ensemble, toujours dans un lieu différent, même en dehors de la ville : http://uskluxembourg.blogspot.com  L’architecture dans les expositions et au cours de visites guidées organisées par LUCA -Luxembourg Center for Architecture : www.luca.lu  Promenades architecturales à Luxembourg-ville et en régions proposées par l’Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils, OAI : www.architectour.lu


« Ici, nous avons tous des origines différentes. Environ 70 % des habitants de Luxembourg-ville n’ont pas de passeport luxembourgeois, et plus de 180 000 personnes font chaque jour la navette depuis les pays frontaliers. Mais nous nous retrouvons dans les cafés et sur les places de la ville. Ce sont des lieux qui nous unissent, et ce sont justement nos différences qui créent son atmosphère si singulière. Pour moi, Luxembourg est un village global », raconte Nico.

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The Good Life LES ROTONDES FONT BOUGER BONNEVOIE

Tout en rondeurs !

Le centre d’art et de culture des Rotondes surprend à chaque recoin. Les deux anciens ateliers pour locomotives à deux pas de la gare centrale font la part belle à la créativité et acceuillent un programme éclectique ouvert à toutes les disciplines. Texte BIRGIT PFAUS-RAVIDA Photo RÉMI VILLAGI

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Concerts, conventions, marchés, conférences, danse, arts visuels, littérature trouvent leur place dans ces espaces si singuliers. « Une idée en amène une autre », raconte Steph Meyers, le directeur des Rotondes.

Depuis 1875, les Rotondes, ces hangars et ateliers de réparation pour les locomotives à vapeur, sont toujours à leur place. Après la Seconde Guerre mondiale, les machines à vapeur ont peu à peu disparu de la vie quotidienne et les Rotondes furent utilisées comme espace de stockage et de réparation pour les bus de la compagnie des chemins de fer luxembourgeois, la CFL.

En été, la série de concerts live « congés annulés » invite les vacanciers restés en ville à venir

Puis elles ont été classées monuments historiques, et pendant des années, la question a été de savoir ce qu’elles allaient devenir : un centre d’art contemporain, un musée de sciences ou encore un musée du vélo ?

Au-delà de la programmation culturelle, ce qui attire ici, c’est le charme du lieu. L’ambiance « shabby chic », postindustrielle des anciens hangars, les graffitis qui changent régulièrement, tout cela fait des Rotondes un endroit cool et inattendu.

© LETSPICSABOUTIT

Elles sont jumelles et pourtant différentes. L’une est restaurée dans les règles de l’art, l’autre est encore un peu dans son jus d’origine et montre ainsi qu’elles ne sont plus si jeunes, que le temps a fait sur elles son œuvre.

En 2007, c’est grâce à l’année culturelle « Luxembourg et Grande Région, Capitale européenne de la Culture » qu’expositions et spectacles ont investi l’intérieur des bâtiments aménagés pour l’occasion. Depuis, à l’exception d’une relocalisation temporaire pour la durée de travaux de rénovation, les Rotondes n’ont cessé d’être un lieu de rencontres culturelles et d’événements pluridisciplinaires, et ce pour tous les âges.

© MR FILMS

Une idée en amène une autre

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chercher leur dose de culture aux Rotondes. Si la programmation culturelle est ambitieuse, c’est aussi le charme du lieu qui attire jeunes et moins jeunes. À deux pas de la gare et d’un important axe routier, on y perçoit de loin la mélodie urbaine. L’ambiance « shabby chic », post-industrielle des anciens hangars, les larges volumes presque sans aucun angle, les interventions artistiques in situ qui changent régulièrement, tout cela fait des Rotondes un endroit cool et inattendu.

De belles découvertes autour des Rotondes

se rend aux événements est très varié. Les habitants de Bonnevoie, le quartier qui entoure les Rotondes, apprécient d’ailleurs le fait que l’on rencontre ici tant de gens différents. Car ce quartier est aussi bigarré que les Rotondes elles-mêmes. Et l’atmosphère y est tout simplement unique, chaleureuse et en même temps ultra-urbaine.

Lieu ultra-urbain et public varié

En été, c’est l’événement « congés annulés » qui invite les vacanciers restés en ville à faire le plein de concerts et de musique live aux Rotondes.

 Créatif et en mouvement : Expressif et créatif, le « TROIS C-L – Centre de Création Chorégraphique Luxembourgeois » l’est aussi. Ce centre international est un lieu de recherche et d’enseignement de la danse contemporaine. C’est également une plateforme pour l’art de la chorégraphie, à un niveau professionnel. Tous les 3 de chaque mois, ou encore le « 3 du Trois », les danseurs présentent leur travail à un public enthousiaste. www.danse.lu

© SVEN BECKER

« Ce lieu est vraiment unique dans notre pays. Et beaucoup de visiteurs étrangers et d’expats s’y sentent bien », poursuit Steph Meyers. Ici, le public que l’on croise au bar « Buvette » ou qui

 Sortir et s’amuser : Bonnevoie foisonne d’idées et de nouveaux concepts, même en matière de gastronomie. Les produits locaux y ont leur place, qu’il s’agisse de la bière au « Craft Corner » ou des petits plats à la « Bouneweger Stuff ». www.craftcorner.lu www.bounewegerstuff.lu

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 Au vert : Bonnevoie n’est pas seulement branché et haut en couleurs. C’est aussi un quartier très vert. Un chemin de randonnée, long de 8 kilomètres, traverse une forêt, mène à un pont et longe deux vieux moulins. On respire donc à pleins poumons presque en plein cœur de la ville. www.luxembourg-city.com

T L S


The Luxembourg Story Michel Engels (1851-1901), Bilder aus der Luxemburger Sage und Geschichte, Die Lützelburg auf dem Bockfelsen, 963-1543 (détail), vers 1886

EXPOSITION PERMANENTE

PLUS DE 1000 ANS

D’HISTOIRE URBAINE

MAR - DIM 10 - 18.00 JEU 10 - 20.00 LUN fermé

citymuseum.lu


Open and Diverse LUXEMBOURG-VILLE, UN VRAI TERRAIN DE JEUX

À Luxembourg, ce slogan de la scène du skate possède une connotation particulière. Dès leur plus jeune âge, les skateurs apprivoisent l’architecture et l’esthétique de la Ville, de quoi renforcer son pouvoir d’attractivité auprès de ce public jeune, urbain et cosmopolite. Texte FABIAN TEUBER Photos THOMAS LINKEL

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Skateboarding is not a crime 23


Devant la cathédrale, la glisse urbaine se pratique depuis les années 1980. Les sauts réalisés au-dessus des marches d’escalier sont spectaculaires.

La scène skate est ouverte, chaleureuse et presque familiale. Les jeunes femmes s’y sentent également à l’aise et conquièrent la ville sur quatre roues. 24

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Le vaste escalier qui mène vers le portail ouest de la cathédrale Notre-Dame, impressionnant édifice gothique du 17 e siècle, également appelé « Mariendom », se compose de sept marches. Ornello s’élance à grande vitesse sur son skateboard. Il saute en l’air, fait tourner sa planche sous ses pieds, atterrit avec les deux jambes sur sa planche en bas des marches, avant d’aborder une dernière manœuvre de virage. Il sourit, il vient de réussir la figure. L’escalier et le parvis dont la surface approche celle de deux courts de tennis se prêtent idéalement à la pratique de cette discipline. Les alentours de la cathédrale comptent d’ailleurs parmi les premiers spots de skate de Luxembourg !

Luxembourg Dreaming Ornello, Tom, Gilles et Nico n’étaient pas encore nés alors que le skate se pratiquait déjà depuis 10 ans devant la cathédrale ! Agés de 20 ans, ils appartiennent désormais aux anciens de la scène du skate luxembourgeoise. Originaire de Munich, Nico s’étonnait de voir les skateurs rouler librement devant le bâtiment. En effet, dans de nombreuses villes, les « riders » ne sont pas les bienvenus comme en témoigne la conception des espaces publics souvent aménagés de sorte à ne pas accueillir les sports de glisse. C’est tout le contraire à Luxembourg où la scène du skate est bien tolérée. Le skatepark « Péitruss » en est la preuve. « Le ‘Péitruss’ s’impose comme l’un des plus grands et des plus beaux skateparks d’Europe, en plein cœur de

la ville », explique Nico. Grâce à lui, c’est toute la scène du skate qui a pu profiter d’un rayonnement et d’une diversification. « On voit de plus en plus de femmes et de jeunes, mais également des skateurs plus âgés qui ressortent leur planche à roulettes parce qu’ils ont désormais accès à un superbe complexe, en bas de chez eux », ajoute Nico. Les skateurs trouveront des spots exceptionnels un peu partout en ville qui les feront passer d’un monde à un autre. Les rues

sinueuses de la vieille ville qui convergent vers le Grund offrent un décor digne du Moyen Âge avec leurs dédales de marches, de murets et de rampes d’escalier.

La beauté des contrastes À l’opposé, les grandes places présentes entre les constructions contemporaines de verre et d’acier sur le plateau du Kirchberg

Niché dans les vestiges des anciennes fortifications, sous le viaduc qui franchit le Grund, le « Péitruss » skatepark inauguré en 2016 offre avec 3 500 mètres carrés de surface une multitude de modules : deux bowls, de nombreuses marches, des rampes, des rails et des curbs.

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Dans de nombreuses villes, les « riders » ne sont pas les bienvenus comme en témoigne la conception des espaces publics souvent aménagés de sorte à ne pas accueillir les sports de glisse. C’est tout le contraire à Luxembourg où la scène du skate est bien tolérée.

représentent un endroit idéal pour « rider ». « Il n’existe nulle part ailleurs un paysage urbain aussi contrasté qu’à Luxembourg, entre les vieux quartiers qui font partie du patrimoine de l’UNESCO et le quartier moderne du Kirchberg. C’est comme si l’on passait d’un monde à un autre. L’ancien et le contemporain se côtoient. C’est exceptionnel ! », explique Nico.

Une ville pour tous Devant l’immense façade de verre de la Philharmonie se dressent des centaines de colonnes. Les courbes situées sur les côtés du bâtiment évoquent des vagues et invitent à la glisse. Lors de l’aménagement de la place située à l’arrière de l’édifice, des skateurs ont été invités à réfléchir ensemble avec les urbanistes à des bancs plus durables. Solution : c’est grâce à des arêtes métalliques que la glisse urbaine se pratique aujourd’hui devant la salle philharmonique. La ville de Luxembourg se présente indéniablement comme un immense terrain de jeux !

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Hotspots de skate En dehors de la capitale  Philharmonie : Le plus célèbre des spots de skate de Luxembourg, mentionné de nombreuses fois dans les médias internationaux dédiés au skateboard. Un espace en plein air, accessible à tous (1, Place de l‘Europe).  Cathédrale : Spot de skate historique. Devant cet édifice religieux, la glisse urbaine se pratique depuis les années 1980. Les sauts réalisés au-dessus des marches d’escalier sont spectaculaires (Boulevard Roosevelt).  « Alima » : Le campus scolaire est un autre spot plébiscité. Le sol, les ledges et autres blocs permettent une excellente glissade en dehors des horaires scolaires (Lycée Aline Mayrisch, 30, Boulevard Pierre Dupong).  Skatepark Péitruss : L’un des plus grands et des plus beaux skateparks d’Europe, situé en plein cœur de la capitale. Un endroit idéal pour les mordus de skate, qu’ils soient débutants ou chevronnés (2, Rue Saint-Quirin).

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 Skateplaza Belval : Les adeptes du skateboard s’en donnent également à cœur joie dans le sud du pays. Le Skateplaza Belval est un vaste complexe moderne en plein air, dans la région des Terres Rouges. La Rockhal, les boutiques et cafés du nouveau quartier branché Esch-Belval se situent à quelques poussées de skate (100, Avenue du Blues, Belval).  Skatepark Dudelange : Le Skatepark « Schmelz » à Dudelange et la « Dirtline » attirent de nombreux visiteurs pendant les mois d’été. Le site accueille également tous les ans l’événement « Parc and Ride-Competition », plus connu sous le nom « Dudelange on Wheels » (Route de Thionville, Dudelange).  Skatepark Kaul : Dans le nord du pays, au cœur de l’Activity Park du camping Kaul, se trouve un skatepark à la fois beau et moderne. Des animations et des stages de formation y sont régulièrement organisés (60, Campingstrooss, Wiltz).


Aucune appréhension de la monarchie : Ornello est en pleine action devant le palais grand-ducal.

La ville est le décor parfait pour les skaters. Des montées et des descentes, de l’ancien et du nouveau, et beaucoup de verdure en font le « terrain de jeu » idéal. 27


Open and diverse AU LUXEMBOURG, L’ART URBAIN PREND SON ENVOL

Le Sumo volant « Live life like it’s the weekend ». Cet appel à la joie de vivre s’affiche en lettres colorées sur un Boeing 737 de Luxair. Un autre avion, à hélices cette fois-ci, de la compagnie s’élance dans les airs, tel un ready-made pop. L’art urbain de Sumo fait décoller les envies d’évasion. Texte BIRGIT PFAUS-RAVIDA Photos YANNICK IOB (OUVERTURE) & MIKE ZENARI

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Les créations de Sumo sont joyeuses, voyantes, vivantes. Au Luxembourg, l’artiste est surtout connu pour ses « Crazy Baldheads », d’intrigants personnages au nez pointu montrant leurs redoutables dents, mais qui restent tout de même enjoués. Il y a 25 ans, Christian Pearson, alias Sumo, a commencé à faire des graffitis et des dessins à la bombe dans les rues, sur des murs, sur des trains. « Peindre à la bombe, c’est être libre et anonyme. Mais c’est aussi ainsi que, peu à peu, on se fait un nom sur la scène du street art », raconte Sumo. Car désormais, son travail est reconnu dans le monde entier. Aujourd’hui, il peint et dessine à la bombe de manière tout à fait légale sur des toiles, mais aussi sur des bâtiments, pour lesquels on lui passe commande afin qu’il leur donne une âme. Et ses « Crazy Baldheads » se promènent désormais dans les airs, sur deux appareils de Luxair.

Out of office, up and away ! En plein milieu du confinement dû à la crise du Coronavirus, Luxair a pris la décision d’envoyer des signes positifs, joyeux, donnant envie de retrouver le goût du voyage. Et quelles meilleures créations, pour cela, que celles de Sumo, aux messages chargés d’énergie ! L’artiste a reçu carte-blanche pour la décoration de deux avions : motifs, textes, composition... Sa devise : « Live life like it’s the weekend ». Une phrase qui invite tout un chacun à s’envoler, partir en week-end,

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profiter de son temps libre et vivre des moments mémorables. Ce sont le Boeing 737-800 immatriculé LX-LGU et le De Havilland Canada Dash 8-400 immatriculé LX-LQA que l’artiste a pu customiser. La réalisation lui a pris 200 heures, et 19 heures pour la pose sur les deux appareils. Cette fois-ci, il n’a pas procédé comme il le fait habituellement sur la toile et les murs, en peignant à la bombe des motifs

L’art de Sumo est joyeux, voyant, vivant. Au Luxembourg, ce que l’on connaît surtout de lui, ce sont ses « Crazy Baldheads », ses têtes au nez pointu, aux dents redoutables, mais tout de même rigolotes.

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superposés couche après couche. Même si la démarche est la même, il a d’abord créé des croquis qu’il a ensuite fait produire sur des stickers géants. Le support du sticker ne lui est pas étranger et correspond à son intention de partager son art avec le grand public. Si les stickers géants sur les avions sont plus volumineux, ils traduisent encore mieux une explosion d’envies


Il y a 25 ans, Christian Pearson, alias Sumo, a commencé à faire des graffitis et des dessins à la bombe, dans les rues, sur des murs, sur des trains. Aujourd’hui, il le fait de manière tout à fait légale sur des toiles, mais aussi sur des bâtiments.

En plein milieu du confinement dû à la crise du Coronavirus, Luxair a pris la décision d’envoyer des signaux positifs, joyeux, donnant envie de retrou-ver le goût des voyages. Et quelles œuvres pouvaient être mieux adaptées à ce message que celles de Sumo, ce street artist aux messages chargés d’énergie positive !

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d’évasion. Bing, bang, boom : une forme de pop art ayant le ciel comme toile de fond.

Ambassadeurs de la bonne humeur Et voilà que les deux avions ont pris leur envol en tant qu’ambassadeurs de la bonne humeur, tels des mégaphones du street art luxembourgeois. « Out of office », « Up and away! », se réjouit Sumo, qui considère le projet comme un honneur pour lui. « J’ai déjà reçu plein de selfies de gens posant devant les avions. Il est même arrivé qu’un départ soit retardé à cause du nombre de personnes qui se prenaient en photo avant de monter dans l’avion », raconte-t-il. Et pourtant, cela vaut la peine de monter, car même à l’intérieur, Sumo a mis sa petite touche personnelle.

Sumo de près  Dans sa Gallery1to1, dans le quartier de la gare, on pourra aller à la rencontre des œuvres de Sumo, qu’il s’agisse de créations volumineuses ou de petits objets originaux à acheter. D’autres artistes, influents ou montants, que Sumo désire mettre en avant, y sont également exposés. Le street art est définitivement entré dans les mœurs ! Gallery1to1, 31, rue de Strasbourg; www.sumo.lu

Ce sont le Boeing 737-800 immatriculé LX-LGU et le De Havilland Canada Dash 8-400 immatriculé LXLQA que Sumo a pu customiser.

Cette fois, il n’a pas procédé comme il le fait habituellement sur la toile ou les murs, en peignant à la bombe ses motifs, superposés couche après couche, mais en créant des croquis. Ensuite, ces croquis ont été transformés en stickers géants.

 Vol avec bonne humeur en prime : on peut découvrir les avions dessinés par Sumo sur le site de Luxair et les suivre en direct. www.luxair.lu

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Outdoors Passion ON THE ROAD EN CARAVANE

Dedans dehors

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Le confort d’abord ! Braver la météo, dormir comme dans une chambre d’hôtel et profiter de l’air frais : un road trip luxembourgeois en caravane. Texte THOMAS JUTZLER Photos ANDRÉ SCHÖSSER, THOMAS JUTZLER

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Les plus belles vues appartiennent à ceux qui se lèvent tôt. Le paysage autour de Fromburg se réveille sous une nappe de brume qui se forme aux abords de la Sûre.

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Le Grand-Duché est doté d’un réseau de petits et grands chemins, parfaitement aménagés, permettant aux aventuriers comme nous de partir à l’improviste.

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Peu avant Berdorf, la route mène à travers les rochers massifs de grès luxembourgeois. Les paysages sont le résultat d’un océan qui recouvrait la région il y a 250 millions d’années.

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Un vrai coup de foudre. Dans sa robe brillante, rouge en bas, blanc en haut, la caravane Eriba Rockabilly tout en rondeur nous attend à l’agence de location. C’est un mélange confortable de maison de vacances aux rideaux vintage et de camping-car. Le tout dans un design rétro des années 50, dodu à souhait. Nous attelons la petite caravane et lançons la playlist Rockabilly. Nous, campeurs allemands, sommes prêts à découvrir notre voisin, le Luxembourg !

de l’ancienne étable, une odeur à la fois épicée et sucrée nous chatouille les narines. L’air est doux, et lourd. Nous respirons à pleins poumons, presque ivres. « Alors ? Vous reconnaissez cette odeur ? », nous sourit le septuagénaire. « Nous produisons des produits CBD pour l’industrie pharmaceutique. Bien évidemment en coopération avec les autorités, mais pour nous, dans cette région structurellement faible, la culture du chanvre est une vraie chance. »

L’enceinte joue « Peggy Sue » de Buddy Holly. En voilà un petit nom pour notre chambre d’hôtel sur roues que nous appelons désormais Peggy Sue. Le terme « Rockabilly » est originaire du sud des États-Unis, où, dans les années 50, les musiciens blancs imitaient le « Rhythm and Blues » des artistes afro-américains, un mélange de rock et de country. Le folklore des Hillbillys – ou d’une population « country ».

Nous restons bouche bée. Depuis un trou perdu dans les Ardennes nous nous retrouvons projetés dans une scène de Breaking Bad avec comme décor différents appareils de distillation high-tech. Bien sûr, sans THC, mais l’arôme est excellent, et nous décidons

Cela tombe bien, car notre road trip grand-ducal débute justement dans le nord du Luxembourg. À la campagne. Sur les plateaux relativement rudes des Ardennes.

Breaking good Difficile de travailler la terre sur les hauts plateaux venteux de l’Éislek, à quelque 500 mètres d’altitude. L’initiative agricole Ourdaller a eu l’idée de miser sur les graines oléagineuses. Le pivot, le colza, le lin et le chanvre y poussent à merveille. Nous avons rendez-vous avec l’initiateur de la coopérative. Norbert nous montre les installations de production. Lorsqu’il ouvre la porte

de repartir avec quelques sachets de tisane de fleurs de chanvre.

Babylone Sur le chemin vers le lac de barrage de la Haute-Sûre, où nous souhaitons nous essayer au stand up paddle, nous faisons une halte à Kautenbach, où prend fin le « Lee Trail » de 52 kilomètres. Nous marchons quelques mètres dans la direction opposée de ce sentier de randonnée qui mène à travers des forêts de chênes verts, le long de formations rocheuses, en passant sur des crêtes et des hauts plateaux. Pour parcourir tout le sentier, il faut compter trois à quatre jours. Nous n’y faisons qu’un petit tour, découvrons une verdure magnifique et cueillons ici et là quelques myrtilles sauvages.

Rochers, forêts et eau – les principaux éléments naturels de la région du Mullerthal. Dans la profonde vallée, près des vestiges du château médiéval de Beaufort, des passerelles mènent à travers des prairies marécageuses. Les ruines imposantes du 12e siècle attendent fièrement leurs visiteurs. Juste derrière se trouve le château Renaissance, remarquablement bien conservé.

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La Sûre est l’un des affluents de la Moselle. Sur quelque 170 kilomètres, elle serpente à travers les Ardennes. Le tronçon entre Wallendorf et Echternacherbruck est idéal pour la pratique du paddle.

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Faire du paddle sur la Basse-Sûre est à la portée de tous : l’eau y coule doucement, les rapides sont adaptés à la pratique des débutants et, dans la plupart des endroits, l’eau n’arrive qu’aux hanches. Inutile d’avoir peur de chavirer !

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Nous voilà repartis ! À Esch-surSûre nous apercevons les premiers paddleurs glisser sur la Sûre à travers le village. Plus que quelques virages et nous voilà devant le lac. Subdivisé en zone protégée et en zone dédiée à la pratique d’activités nautiques, le lac est devenu une destination appréciée des résidents. Pour la première fois, sur la pelouse près du lac, nous nous rendons compte du multilinguisme et de la multiculturalité du Luxembourg. Près des barbecues, nous entendons un mélange babylonien de français, luxembourgeois, allemand et portugais. Les Portugais constituent la principale communauté d’immigrés au Luxembourg. Ils sont venus pour trouver du travail et sont restés. En discutant autour du barbecue, nous apprenons : la gastronomie portugaise fait partie du patrimoine culinaire luxembourgeois ! Après quelques coups de pagaie dans l’eau cristalline, nous remballons nos

affaires et continuons à sillonner les routes étroites, qui montent et descendent, jusqu’à notre camping « Kohnenhof ».

Apprendre des Hollandais Avant d’arriver à notre camping, nous nous exclamons des dizaines de fois : « Le voilà ! Nous sommes arrivés ! » Pour ensuite nous rendre compte : non, c’était un autre camping. Le Grand-Duché dispose d’une excellente infrastructure pour campeurs ! Dans les nombreux méandres des rivières se cachent de petits voire très petits campings. Souvent, au bord de la rive. Et, en général, tenus par des Hollandais. Lorsque l’on vient des Pays-Bas, les Ardennes sont les montagnes les plus proches et, en plus, situées à l’étranger. Esprit de

Esch-sur-Sûre est un petit village ardennais, enchâssé dans les collines et ceinturé par la Sûre — et, de par sa situation, l’une des plus belles localités du pays. La route conduit par deux tunnels jusqu’au barrage de la Sûre.

vacances garanti ! Et puisque les Hollandais adorent faire du camping, du moins d’après le cliché, ils investissent beaucoup dans ce segment. Nous garons Peggy Sue. Le frigo bourdonne, la guirlande lumineuse est installée, notre campement est prêt. Nous nous dirigeons vers le restaurant « Am’Our », à proximité du camping. On y sert exclusivement des produits régionaux, préparés au feu de bois. L’extérieur et l’intérieur ne font plus qu’un, une combinaison parfaite. Pourquoi les Hollandais en particulier ont-ils compris que cet endroit était hyper cool ? Et pourquoi très peu d’Allemands ? Nous l’ignorons. Jusque-là, nous aussi, nous pensions que le Luxembourg « n’était apparenté qu’à l’Europe et à Amazon ».

Amazone Justement, en parlant d’Amazon ! Chez « Ronn’s Bikes & Kajaks » nous louons l’équipement nécessaire pour ramer sur l’Amazone entre Wallendorf et Echternach. Enfin, pas exactement. Il s’agit toujours de la Sûre. Devant nous, un martin-pêcheur vole de branche en branche. À chaque fois que le bateau s’approche de lui, il s’envole vers un autre arbuste, jusqu’à ce que nous le perdions de vue. Juste avant Echternach, Ronn, qui, enfant déjà, passait ses vacances en famille ici, et qui, aujourd’hui, loue des kayaks et des vélos, récupère les bateaux. Nous nous aventurons ensuite dans la forêt. Plus précisément dans les rochers. La région autour d’Echternach s’appelle également

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La région autour d’Echternach s’appelle également la Petite Suisse luxembourgeoise, et pour cause : on y découvre une végétation luxuriante, des ravins, des ruisseaux, des gouffres et des grottes. 43


Le camping « Kohnenhof » se situe au cœur des Ardennes luxembourgeoises, dans une vallée boisée, sur la rive du fleuve frontalier l’Our. En amont, beaucoup d’autres campings, nichés dans des écrins verts de la région.

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La plupart des campings luxembourgeois sont un havre de paix — où l’on trouve parfois de petits extras ! Le voyageur gourmet se régale dans l’excellent restaurant « Am’Our », à proximité du camping « Kohnenhof ».

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En dehors de la zone de protection des eaux, à environ 5 kilomètres du barrage principal, de nombreuses activités nautiques sont autorisées, telles que natation, paddle, plongée, surf et voile. 46

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Au milieu du Parc Naturel de la Haute-Sûre, dans le nord-ouest du Luxembourg, se trouve un lac de barrage d’une superficie de 380 ha, le plus grand réservoir d’eau potable du Luxembourg. Les pentes raides et boisées, qui descendent souvent jusqu’à la rive, créent un paysage particulièrement naturel et préservé, qui invite à la détente.

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la Petite Suisse luxembourgeoise, et pour cause : on y découvre une végétation luxuriante, des ravins, des ruisseaux, des gouffres et des grottes. Nous rentrons au camping en transports en commun. Nul besoin de s’organiser. Ils sont gratuits dans tout le pays. Incroyable, mais vrai. Montez, partez – sans billet ! Pratique, notamment pour les routards.

À la campagne

ressés des bœufs Angus de la ferme, nous cueillons avec Jeff, le maître des lieux, de la salade, des tomates et des oignons pour notre barbecue, préparé par Philippe, cuisinier de formation et ami de Jeff. En se servant d’une plaque en fonte, Philippe a transformé un ancien baril en four. Au milieu, un trou pour le faitout hollandais dans lequel mijote une délicieuse sauce à la moutarde. Du champ directement à l’assiette. Une cuisine en plein air des plus raffinées. Bon appétit !

Avant de terminer notre excursion, nous souhaitons respirer une dernière fois l’air pur de la campagne. Le « Fromburger Hof » et son exploitation d’agriculture solidaire, SOLAWI, a éveillé notre curiosité. Plus de 50 végétaux différents y sont cultivés. Fruits, herbes, baies, fleurs, légumes – tout peut être récolté par les membres de SOLAWI directement dans les champs ou les serres. Les vacanciers peuvent également prêter main forte dans le jardin. Sous les regards désinté-

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Les « Gromperekichelcher » et les « Wäinzoossiss » (galettes de pomme de terre et saucisses à rôtir) sont encore meilleures lorsqu’elles sont préparées en plein air, directement sur le feu !

Voyager en toute simplicité  Le Luxembourg dispose d’un grand réseau de campings confortables, répartis dans tout le pays. Outre les emplacements pour camping-cars, caravanes et tentes, on y trouve des hébergements aussi charmants qu’insolites, tels que des POD en bois, des cabanes en rondins ou des tipis. www.camping.lu  Les transports publics sont gratuits dans l’ensemble du Grand-Duché. La plupart des campings sont très bien reliés au réseau de transport. L’application de la centrale de mobilité donne toutes les informations sur les horaires. www.mobiliteit.lu  La Luxembourg Card offre de nombreuses remises et tuyaux pour visiter les sites et attractions touristiques du pays. Il suffit de télécharger l’application. www.luxembourgcard.lu


Pendant que le lard, les « Gromperekichelcher » et les saucisses cuisent sur le feu, Jeff du Fromburger Hof et moi dégustons une bière au chanvre luxembourgeoise. Nous sommes installés devant Peggy Sue avec vue sur les champs, baignés par la lumière descendante. « Le festin est prêt », annonce Philippe. Les bœufs, qui se moquent des saucisses, beuglent, l’air satisfait. Des insectes virevoltent, profitant des derniers rayons de soleil. Qu’est-ce qu’il fait bon vivre ici !

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Transforming Experiences UN ARTISTE DE L’ÉISLEK

Ses arbres, son monde 50

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Jean-Marie Biwer peint depuis plus de 40 ans. Si on peut admirer ses œuvres regulièrement dans des institutions prestigieuses au Luxembourg, mais aussi à l’étranger, c’est dans un petit village dans le Nord du pays que l’artiste vit et travaille, les paysages vallonnés et verdoyants des Ardennes lui fournissant une source intarissable d’inspiration. Texte BIRGIT PFAUS-RAVIDA Photos VERONIQUE KOLBER

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Dans l’atelier, les impressions viennent sur la toile. Sur des supports carrés, pas plus grands que la pochette d’un disque, ou rectangulaires, tapissant tous les murs.

Les tableaux de Jean-Marie Biwer sont remplis de symboles et peut-être même de grandes vérités. Et pourtant, ils semblent d’une simplicité débridée.

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Des bouleaux s’élèvent devant une grande fenêtre, celle par laquelle Jean-Marie Biwer regarde le monde chaque matin en buvant son premier café de la journée. Ce café, il le prépare sur sa cuisinière, dans une vieille cafetière à expresso. Bien fort, bien noir. Quand Jean-Marie Biwer quitte l’ancienne et adorable ferme qu’il a rénovée au fil des ans, pour aller se promener avec sa femme Geneviève, ce sont les collines de l’Éislek qu’il regarde, et puis aussi un étang, non loin d’autres maisons, des vaches, quelques arbres, une petite forêt. Dans son carnet de croquis, il accumule les esquisses qui désormais sont presque aussi nombreuses que les feuilles des bouleaux plantés à la naissance de ses enfants. C’est dans son atelier que ses impressions prennent forme sur la toile. Des arbres. Des vaches. Des gens. La cafetière. Des pinceaux, des couleurs, des outils. Une coupe avec des pommes. Un homme pensif, tournant son regard de côté. C’est le monde de Biwer. Qui se déploie sur des supports carrés, pas plus grands que la pochette d’un disque, ou rectangulaires, tapissant tous les murs.

La structure des feuilles ou la glace qui se brise Jean-Marie Biwer peint ce qu’il a devant les yeux. Mais derrière ces motifs, il y a bien d’autres choses que l’on ne peut percevoir au premier regard. Cela foisonne de symboles et peut-être aussi de grandes vérités. Et pourtant, ses peintures confèrent une impression de simplicité naturelle. « Si on ne voit que des arbres dans mes tableaux, cela me va tout à

fait », confie Jean-Marie Biwer avec un sourire malicieux. « Mais la plupart du temps, il y a bien plus que cela ». Dans l’écorce d’un bouleau s’esquisse la silhouette d’un enfant. Dans la structure des feuilles, devant un ciel parfaitement bleu, se cachent des motifs d’astrophysique et de mécanique quantique, des synapses du cerveau, ou de la glace qui se brise. Montrer l’infiniment grand dans l’infiniment petit, dissimuler le second plan dans le premier plan est un art que Biwer maîtrise avec élégance, mais sans en faire cas.

Biwer est un très bon observateur. Et son œuvre interroge aussi le rôle de la peinture dans le monde d’aujourd’hui, monde dans lequel les images et les informations déferlent comme des vagues. « J’ai envie de redonner aux gens un sentiment d’espace et de profondeur, à une époque où presque tout se passe sur un écran », explique le peintre. Plus de 45 ans de pratique de l’art, et sous différentes formes, se reflètent dans une œuvre aux multiples facettes. Lorsque l’on visite l’atelier de Jean-Marie Biwer, ce sont des nus

Jean-Marie Biwer est né le 17 septembre 1957 à Dudelange. Depuis 1974, il est peintre indépendant et a reçu de nombreux prix. En 1993, il représente le Luxembourg à la Biennale de Venise. Père de deux enfants, il vit depuis les années 1980 avec Geneviève Badoual, photographe d’art, dans l’Éislek, au Nord du Luxembourg.

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à l’aquarelle, sensibles et délicats, de fragiles dessins à la plume et des lithographies d’une grande douceur que l’on découvre. Pour chacun de ses thèmes ou motifs, le peintre peut raconter une histoire. Et il le fait avec plaisir, tout en passant d’une pièce à l’autre. Par exemple, il raconte celle du pianiste qui, chaque jour, depuis son dernier étage, emplissait de sons le petit appartement à Paris où vivait temporairement la famille Biwer. Dans les aquarelles du peintre, ces notes se transposent comme autant de petites taches de couleurs rythmiques sur le corps de sa femme dormant dans le lit de leur appartement parisien. C’est une musique devenue visible.

Lorsque l’on admire les peintures de Jean-Marie Biwer, on peut se croire entré dans le paysage. Et lorsqu’on les regarde avec beaucoup d’attention, on remarque des demi-tons, des ombres impossibles à percevoir au premier coup d’œil.

Sur les traces de l’artiste

Escapades dans les environs

 Certaines œuvres de Jean-Marie Biwer font partie de la collection du Musée National d’Histoire et d’Art (MNHA) et du Mudam, et sont montrées lors d’expositions temporaires.

 Le sentier de longue randonnée Escapardenne passe près du domicile de Jean-Marie Biwer. L’Escapardenne Eislek Trail, long de 106 km, est certifié en tant que « Leading Quality Trails – Best of Europe », un label de critères de qualité décerné par l’Institut allemand de r­­­andonnée (Deutsches Wander­institut). www.escapardenne.eu

 On pourra en voir d’autres, et à tout moment, dans l’entrée de la salle des fêtes de Dudelange et dans la salle de conférence de la mairie de Troisvierges. Par ailleurs, certaines banques, comme le siège de la Caisse d’Épargne de l’État à Luxembourg-ville (« Rousegärtchen »/ Avenue de la Liberté), possèdent et exposent quelques tableaux. C’est aussi le cas de l’ambassade du Luxembourg à Washington, dont la salle d’apparat accueille plusieurs tableaux des bouleaux de Biwer.  Les œuvres de Jean-Marie Biwer sont aussi visibles sur Facebook – ou dans l’atelier de l’artiste, à Basbellain. L’artiste y crée de nouvelles œuvres chaque jour. Les environs invitent à découvrir le « monde de Biwer » lors d’une promenade ou d’une randonnée. www.facebook.com/ jeanmarie.biwer

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 L’un des points culminants du pays (près de 558 m) se trouve tout près de Huldange, sur la « Burgplatz », la place du château.  Détox digital au couvent de Cinqfontaines : un lieu idéal pour retrouver le calme. Et peut-être rencontrer sa propre créativité, en dessinant ou bien en écrivant.

La culture en régions  Au Luxembourg, les propositions culturelles foisonnent aussi au-delà de la capitale : musique, danse, théâtre, littérature, arts visuels, cinéma de niveau international y sont à l’honneur. Les centres culturels régionaux sont regroupés sur www.reseau.lu


Jean-Marie Biwer peint ce qu’il a devant les yeux. Mais derrière ces motifs, il y a bien d’autres choses que l’on ne peut percevoir au premier regard.

Les Ardennes luxembourgeoises et ses paysages vallonnés et verdoyants sont une source intarissable d’inspiration pour Jean-Marie Biwer.

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Outdoors Passion DE BEAUX MOMENTS À VÉLO

Ce sont les Spice Girls du cyclisme luxembourgeois. Même si les Velosvedetten ne sont pas des sportives du dimanche, le plaisir et la convivialité l’emportent sur la performance. Texte CHRISTIANE WÜRTTEMBERGER Photos OLIVER RAATZ

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AmitiĂŠ rime avec rapiditĂŠ 57


Samedi matin, 10 heures. Une belle journée d’été s’annonce. Sur un parking à Ettelbruck, six Velos­vedetten se préparent pour leur sortie du jour : elles vérifient une dernière fois leurs destriers, changent de chaussures, se vissent un casque sur la tête, sortent leurs lunettes de soleil, échangent quelques mots. « La semaine s’est bien passée ? Quoi de neuf ? On passe par où » ? Et les voilà en selle. Les jeunes femmes commencent par traverser tranquillement la ville. Un tour de quelque 40 kilomètres les attend. Elles se retrouvent tous les week-ends et participent parfois à des événements cyclistes, nombreux au Luxembourg : « 24 H Velo Wentger », « La Charly Gaul » ou « Schleck Gran Fondo ». Ce petit pays est un ami de la petite reine.

La passion du vélo – un ADN grand-ducal Dès la première halte, les femmes s’enthousiasment : selon elles, le Luxembourg est un pays magnifique dont les paysages sont variés, un pays idéal pour les cyclotouristes, où le sud diffère vraiment du nord. Aujourd’hui, les Velosvedetten pédalent dans les Ardennes luxembourgeoises, dans un paysage vallonné offrant des vues panoramiques spectaculaires. Elles grimpent la colline, en haletant, certes, mais sans cesser de bavarder. Elles font une pause boisson en admirant le château de Bourscheid puis elles se remettent en selle, les unes derrière les autres, glissant sur des routes étroites et traversant des villages.

explique Liz Van Rijswijck. « Mais peu à peu, nous avons compris qu’il s’agissait avant tout d’amitié et de solidarité ». C’est en 2018 que cette cycliste, épaulée par Tamara Jung et Xenia Pfeiffer, a officiellement créé les Velosvedetten, une équipe de cyclisme loisir pour les femmes qui aiment sillonner le Luxembourg. La démarche de ces sportives, âgées de 25 à 65 ans, n’est pas délibérément féministe, mais elle s’inscrit tout de même comme un « mouvement ».

L’idée des Velosvedetten est née d’un constat et d’une envie : Liz et ses camarades ont remarqué que les hommes, pour des raisons physiques, roulaient souvent plus vite qu’elles, et elles avaient aussi le désir de faire du vélo entre femmes.

« Au début, nous souhaitions tout simplement faire du vélo ensemble »,

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« Nous nous soutenons les unes les autres ! » « Nous nous soutenons les unes les autres », explique Noémie Colletin, qui gère les réseaux sociaux de cette belle équipe. « Si l’une d’entre nous n’est pas en forme, nous ralentissons toutes la cadence. Et je trouve cela génial ! » Pour l’anecdote, Noémie s’est acheté son premier vélo


Les Ardennes luxembourgeoises, un paysage vallonné offrant des vues panoramiques spectaculaires.

Ces cyclistes ne manquent pas d’humour et le montrent par de petits clins d’œil : « Don’t follow me », peut-on lire sur la chaussette gauche de Noémie. Et sur la droite : « I’m lost too ».

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il y a seulement trois ans. « Mais aujourd’hui, je ne pourrais plus m’imaginer la vie sans lui », dit-elle en riant.

« Mir maan eng Rees, mir maan eng Rees ! » Ces femmes savent donc très bien ce qu’elles font et ce qu’elles veulent. Et elles ne plaisantent pas avec la sécurité, notamment avec le port du casque. « C’est trop dangereux de faire du vélo sans casque. Pour nos sorties, il est obligatoire, aussi bien pour les membres que pour les invités », prévient Liz. Les hommes sont les bienvenus, mais à condition qu’ils n’essaient pas d’accélérer le tempo. « Chez nous, ce sont les femmes qui décident ! », s’amuse Noémie. Cette bande de femmes s’entend si bien qu’elles partent une fois par an en vacances ensemble. En effet, quand l’ascension est trop raide, elles entonnent en chœur une chanson pour se donner du courage : « Mir maan eng Rees, mir maan eng Rees ! » : « Nous partons en voyage ». Alors bonne route à ces vedettes du vélo !

Faire du vélo au Luxembourg  Le Luxembourg est une nation passionnée de vélo. Par exemple, la région du Mullerthal et ses paysages changeants séduiront tout autant les cyclistes de haut niveau que les amateurs. Les vues sont grandioses ! On traversera des forêts, franchira des collines et formations rocheuses, le tout sur des routes sinueuses bien entretenues mais peu fréquentées : idéal pour la pratique du vélo. www.mullerthalcycling.com  Les événements cyclistes les plus connus sont les « 24 H Velo Wentger » et « La Charly Gaul ». Cette dernière, qui porte le nom de l’ancien champion cycliste luxembourgeois, que l’on appelait aussi « L’ange de la montagne », est une course très attendue. Accessible à tous, mais exigeante, elle permet de marquer des points « Gran Fondo ». Le départ et l’arrivée se font à Echternach. www.24hwentger.lu www.lacharlygaul.lu

Le Luxembourg compte 23 pistes cyclables nationales de près de 600 kilomètres au total, ainsi que 700 kilomètres d’itinéraires VTT. Ces circuits les mènent le long d’anciennes lignes de chemin de fer, de cours d’eau romantiques, ou à travers de charmants villages et aux abords de ravissants châteaux.

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 Les frères Schleck sont deux anciens cyclistes professionnels. Andy a gagné le Tour de France en 2010 et Fränk a terminé 3e de l’édition 2011. L’évènement « Schleck Gran Fondo » qui porte leur nom, a lieu au printemps avec des parcours de 90 et 160 kilomètres. Fränk et Andy sont originaires de la ville thermale Mondorf-les-Bains qui invite à un moment de détente dans le domaine thermal avec espace wellness et piscine. Parfait après une longue séance de sport. www.schleck-x-perience.com www.mondorf.lu  Pendant les « grandes vacances », plusieurs sections de route sont fermées à la circulation automobile pour le « Vëlosummer » L’occasion de faire des balades à vélo en toute sécurité sur des tronçons inédits partout dans le pays. www.velosummer.lu  La « Lëtzebuerger VëlosInitiativ » offre une mine d’informations sur les pistes cyclables et randonnées à vélo. www.lvi.lu


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Naturally Europe SENTIER DE RANDONNÉE CFL « MANTERNACHER FIELS »

À travers la forêt de ravin sauvage 62

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Arbres centenaires, plantes rares et ruisseaux calmes — la « Manternacher Fiels » révèle la beauté sauvage de la nature luxembourgeoise. Le sentier de randonnée de 11,5 kilomètres des Chemins de Fer Luxembourgeois CFL mène à travers une flore particulièrement riche. À la fin du parcours, le train permet de revenir en toute sérénité au point de départ. Texte JAN MAIER Photos OLIVER RAATZ

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Au début, le sentier de randonnée longe des vergers dans des prairies. Ici poussent principalement des pommes qui servent à la fabrication de « Viz ».

Dans d’autres forêts ces énormes troncs d’arbres auraient été évacués, mais pas dans la réserve naturelle.

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Une mer de fougères vert clair et de pierres, recouvertes de mousse vert foncé, s’étend sur une pente raide. Tout autour, des tilleuls et des érables. Ici et là des troncs d’arbre déracinés, envahis par la végétation. Un petit sentier traverse la forêt. L’air est humide. Il fait agréablement frais, malgré les températures estivales. En bas, dans la vallée, le clapotement de la Syre se fait entendre. Bienvenue dans la forêt de ravin sauvage « Manternacher Fiels ». La réserve naturelle riche en paysages divers se situe à l’est du Luxembourg. Elle se découvre entre Manternach et Wasserbillig, en empruntant un sentier de randonnée de 11,5 kilomètres des Chemins de Fer Luxembourgeois CFL. Le point de départ de l’itinéraire est la gare ferroviaire de Manternach. Après une centaine de mètres de marche, première halte au centre nature et forêt « A Wiewesch ». Dans cette ferme restaurée du 19e siècle, d’anciennes machines agricoles suspendues au plafond témoignent d’une période révolue. Une exposition est consacrée aux liens de la protection de la nature avec l’agriculture. « Travailler main dans la main est essentiel », explique Luc Roeder, guide de randonnée et forestier du territoire de Manternach.

jette dans la Moselle, à hauteur de la ville de Mertert. Il faut ensuite gravir quelques marches naturelles, direction la forêt, en passant devant des vergers. Luc explique que les pommes qui y poussent servent à la fabrication du « Viz », un jus de pomme non fermenté, consommé directement après le pressage des fruits. Après avoir profité d’une vue imprenable sur Manternach, l’une des plus anciennes locali-

tés du Luxembourg, on accède à la « Manternacher Fiels » et on pénètre par un portique dans la plus grande forêt de ravin du pays, d’une surface de 57 hectares. Après quelques mètres seulement, l’air devient plus humide, plus frais. « Ce climat est particulièrement propice à la pousse de la mousse et des fougères », explique Luc. On y découvre notamment une espèce de fougère rare, la langue de cerf et ses feuilles entières, qui pousse en touffes entre les rochers

Les randonneurs doivent monter plus de 100 marches ici. Cela vaut la peine de compter, car il y en a toujours quelques-unes en plus.

Langue de cerf et herbe aux goutteux À la sortie de la localité, le sentier traverse une première fois la Syre, rivière étroite de 32 kilomètres qui prend sa source à Syren et se

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Les sentiers de randonnée au Luxembourg sont généralement bien balisés (au milieu, le signe caractéristique des CFL).

ombreux. « Il s’agit d’une fougère typique de la forêt de ravin, rare, qui pousse ici de manière abondante », explique Luc avec une certaine fierté. Le petit sentier s’enfonce toujours plus profondément dans la réserve. L’herbe aux goutteux borde le chemin. Redoutée par les jardiniers, cette herbe sauvage envahissante peut pousser ici en toute tranquillité. En effet, depuis environ 50 ans, la forêt est entièrement livrée à elle-même. À l’exception des tailles nécessaires en raison de la proximité de la voie ferrée et des sentiers de randonnée, plus aucun arbre n’est abattu. Ainsi, de nombreux troncs et branches tombés se décomposent lentement. La nature reprend ses droits, la biodiversité s’épanouit. La « jungle de demain » peut se développer, selon Luc. « Ici vivent de nombreux insectes qui dépendent du bois mort. Et en même temps, ce bois est capable d’absorber beaucoup d’eau et d’en rejeter lors des phases de sécheresse. C’est très important pour contribuer au climat relativement humide de la forêt ».

Un habitat pour le martin-pêcheur et le Pic noir

La langue de cerf doit son nom à ses feuilles légèrement enroulées et pointues.

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Pendant la randonnée, le clapotement du ruisseau se mélange au piaillement et au babillement des oiseaux. « Avec un peu de chance, certains jours, on peut même voir des martins-pêcheurs », raconte Luc. Cet oiseau, qui fait partie des espèces rares, aurait trouvé son habitat sur les rives de la Syre. Pour le Pic noir, espèce menacée,

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la nature sauvage de la « Manternacher Fiels » est également un habitat idéal. Luc montre un tronc qui abrite une cavité en forme de trapèze. « C’est le Pic noir qui a creusé ce trou à l’aide de son bec pour atteindre les insectes dans l’arbre. D’autres oiseaux, des chauves-souris ou des insectes s’installeront dans le trou une fois le Pic parti ». Plus tard, des champignons pourront également s’y implanter. Dans le bois en décomposition, la vie bat son plein – à la fin, il ne reste plus que l’humus.

Plus de 100 marches à gravir en forêt Après une descente raide, le sentier traverse une deuxième fois la Syre, mène sous un viaduc ferroviaire, puis vers le versant sud de la « Manternacher Fiels ». Le climat et la forêt changent. Il fait plus clair, plus chaud et plus sec, ici poussent des chênes, des hêtres et des orchidées. Luc, qui, enfant déjà, voulait devenir forestier, reste en admiration devant ce changement. « Il existe ici, sur un espace restreint, une grande diversité forestière. La nature est en perpétuelle évolution, la forêt change tous les jours. Sans oublier l’immense biodiversité. C’est ce qui rend la ‘Manternacher Fiels’ si passionnante ». Sous le panneau de signalisation CFL, un second panneau indique aux randonneurs une centaine de marches d’escalier à gravir, au cœur de la forêt, le long de formations rocheuses calcaires


Le diamètre de l’érable sycomore vieux de plus de 200 ans est impressionnant. Il faut au moins quatre adultes pour enlacer le tronc.

A la fin de la randonnée, le sentier asphalté passe devant de vastes prairies avant de descendre jusqu’à la localité de Mertert.

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De gare en gare  Il existe 43 sentiers de randonnée CFL, d’une longueur variant entre 4 et 30 kilomètres. Leur particularité : les itinéraires sont toujours reliés à une gare ferroviaire. Pour revenir au point de départ, il suffit de monter dans le train après la randonnée – et ce, sans titre de transport. En effet, partout au Grand-Duché, les transports publics sont gratuits.  Les cyclistes peuvent profiter d’un excellent réseau cyclable : le point de départ ou d’arrivée de 14 pistes se situent tous près d’une gare ferroviaire. www.cfl.lu/fr-fr/evasion/hikeandbike

Veuillez monter, s’il vous plaît ! Avec le train, il est facile de retourner au point de départ de la randonnée.

caractéristiques de la « Fiels », qui ressemblent à des murs secs recouverts de végétation. Après l’effort, le réconfort : arrivés en haut, une vue à couper le souffle sur la réserve naturelle, la forêt de ravin et la vallée de la Syre. Le village mosellan de Grevenmacher se dessine à l’horizon. Le chemin forestier mène ensuite jusqu’à la profonde vallée « Schlammbaach » – une rivière calme qui coule sur des fragments rocheux recouverts de mousse. Un canyon vert. C’est ici que se termine la forêt ombreuse et la « Manternacher Fiels ». Le sentier asphalté passe ensuite devant de

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Boucle de rêve  Le sentier « Manternacher Fiels » est certifié « Boucle de rêve » (Traumschleife) par l’Institut allemand de la randonnée (Deutsches Wanderinstitut). 91

vastes prairies où broutent des vaches, avant de descendre jusqu’à la localité de Mertert. Deux statues de lion, presque grandeur nature, du 19e siècle veillent à l’entrée du Parc Mertert, un parc paysagé de style anglais d’environ quatre hectares.

Un navire chargé d’Histoire Au même moment où l’on aperçoit la promenade sur les rives de la Moselle, le « MS Princesse

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points de découverte jalonnent cet itinéraire. www.visitmoselle.lu

Pour en savoir plus sur la nature  « A Wiewesch » (du nom de l’ancien propriétaire de la ferme) à Manternach est l’un des cinq centres nature et forêt au Luxembourg. Il faut y visiter l’exposition interactive « Protection de la nature et agriculture », qui se consacre à l’interdépendance entre biodiversité, agriculture et alimentation saine. On y trouve des tableaux d’explication sur la réduction de l’empreinte écologique des agriculteurs et des personnes privées. Des activités gratuites sont également proposées, telles que randonnées thématiques sur les herbes, bains de forêt et randonnées guidées, également pour les familles, à travers la réserve « Manternacher Fiels ». www.nature.lu

Marie-Astrid » fait demi-tour. Il y a 35 ans, l’accord de Schengen sur la libre circulation a été signé sur un prédécesseur de ce bateau de plaisance. Après avoir longé la rivière sur deux kilomètres environ, l’itinéraire touche à sa fin à Wasserbillig. Avant de prendre la direction de la gare, un dernier regard vers l’embouchure de la Sûre, le point le plus bas du pays – et l’unique ferry du Luxembourg, qui se dirige vers l’Allemagne. Puis, l’arrivée dans la petite gare. Le train pour Manternach part dans huit minutes.


la CitĂŠ des Sciences et les hauts fourneaux Ă Belval www.fonds-belval.lu


The Good Life LE RETOUR D’UN FRUIT OUBLIÉ

La pomme refait de belles histoires Au Luxembourg, tout le monde connaît l’histoire d’un pommier. Autour de cet arbre se créent non seulement de délicieux breuvages, mais aussi des liens durables qui font sens – entre les hommes, mais aussi avec l’environnement. Texte SARAH PITT Photos VÉRONIQUE KOLBER

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L’automne est sans aucun doute la meilleure saison pour s’aventurer dans les vergers : les arbres fruitiers sont plus généreux et plus beaux, avec les branches chargées de fruits mûrs et lustrés. Les quelque cinq semaines de la mi-septembre à la mi-octobre sont de loin le moment le plus impressionnant pour découvrir une cidrerie qui tourne à plein régime : les pommes sont cueillies, récoltées, livrées, triées, lavées, broyées et pressées. Autrefois, chaque agriculteur possédait plusieurs arbres fruitiers, mais, au cours du 20e siècle, la tradition des pommiers et poiriers s’est largement perdue. L’arrivée de machines et les progrès de l’agriculture causèrent la perte de plus d’un million d’arbres fruitiers au Luxembourg.

pommes à cuire en abondance. Il était donc évident que les pommes de la région de Born, dans la région du Mullerthal, où ils ont grandi tous les trois, permettaient de produire un cidre exquis. Quelques essais et plusieurs litres plus tard, leur premier cidre artisanal voyait le jour. À ce moment-là, ils ne savaient pas encore que cette expérience inédite serait le début d’une grande aventure.

Lors de la récolte publique, tout le monde peut participer à la cueillette des pommes dans les vergers. Les pommes sont lavées, triées, puis pressées.

Tout cela a commencé à changer en 2013, lorsque trois amis, Carlo Hein, Gilles Dimmer et Gérard Bisenius, se sont remémoré, autour d’une bolée de cidre au Royaume Uni, des histoires sur la fabrication du cidre au Luxembourg. Des souvenirs communs ont fait surface : des tonneaux entreposés sous les maisons des voisins, les après-midis où ils buvaient ensemble du « Viz » et les fois où les grands-parents demandaient aux enfants d’aider à la cueillette des pommes.

Des mélanges précis pour des cidres exquis Inspirés de ces souvenirs, les trois jeunes hommes décidèrent de récolter des pommes pour faire du cidre : « Nous avons les fruits, nous avons l’histoire – pourquoi ne pas essayer ? » Ils disposaient de pommes à cidre, de pommes à manger et de

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Si la culture de la fabrication du cidre s’est perdue, les connaissances et le savoir-faire en vinification ont, heureusement, été très bien conservés au Luxembourg. « Les nombreux vignerons situés le long de la Moselle nous aident à gérer la fermentation de manière à tirer le meilleur parti des pommes. Il s’agit d’un projet d’économie collaborative, réunissant le meilleur du Luxembourg », explique Carlo. Le « Ramborn Cider Haff » (« Haff » signifie « ferme » en luxembourgeois) est situé dans une enceinte magnifiquement restaurée datant du milieu du 17e siècle, qui abritait à l’origine une cidrerie et une distillerie. Ce sont les Romains qui ont introduit les pommes domestiquées dans cette région, et la fabrication du cidre, sous forme de « Viz », fait partie de la culture de Born depuis au moins 2 000 ans.

Faire revivre les fruits locaux Le cidre n’est produit qu’à partir de jus frais et pressés à froid. De retour à la ferme, la presse siffle et pompe, tout en broyant des kilos de pommes de toutes formes et de toutes tailles. Les fruits non utilisés et le marc sont transformés en biogaz pour produire de l’énergie. Tout repose sur un retour aux sources et sur l’exploitation de ce que la nature a à offrir. Récemment, trois pommiers ont été plantés à la ferme : la Lanscailler, la Triomphe du Luxembourg – une superbe pomme polyvalente, facile à presser – et la Reinette du Luxembourg. Les arbres n’atteindront leur pleine production que dans une trentaine d’années, mais offriront alors chaque année 600 kilos de fruits supplémentaires à la future génération. Les fruits utilisés

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pour la production des cidres et des jus proviennent tous d’un rayon de 50 kilomètres, au Luxembourg et en Allemagne. Il existe plus de 150 variétés au Luxembourg, et la plupart d’entre elles se ressemblent beaucoup. « Leur apparence ne permet pas toujours de dire de quelle variété il s’agit, mais il suffit de les croquer, car elles se

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Après la récolte publique, Carlo Hein et son fils Sam (photo en bas) servent aux visiteurs des jus frais, des cidres de glace, des cidres vieillis en fût de rhum, de whisky et de bourbon et, à ne pas oublier, l’unique cidre de coing du jardin.


À faire  Cueillette pour tous : Découvrez l’ambiance rurale en participant à la récolte publique annuelle, où la pomme est à l’honneur : musiciens de village, visites gratuites et dégustations des produits du Cider Haff, de l’ « Apfelschorle » et des jus au cidre de glace en passant par le « Glühcider », un produit plus saisonnier. Participez à la cueillette des pommes dans les vergers en vous servant d’une longue perche qui permet de secouer les arbres !  Adoptez un arbre ! Adopter un arbre est un geste simple à fort impact sur la nature ! Tout un chacun peut en adopter un à Ramborn. En investissant dans un arbre, vous pouvez suivre son impact positif sur l’environnement. L’argent des adoptions est directement investi dans les travaux de rénovation de la ferme ou dans le soutien des agriculteurs. www.ramborn.com/adopt  Un tour autour : Born est un point de départ idéal pour explorer la belle région du Mullerthal. Louez-y un vélo et allez à la découverte de la vallée de la Sûre et des localités voisines : Echternach, Wasserbillig et Rosport. Pour les randonneurs, Born est le point de départ et/ou d’arrivée de la Route 1 du Mullerthal Trail. www.mullerthal-trail.lu

démarquent par leur goût », explique Chantal Hellers-Bisenius, responsable des vergers. De grandes caisses remplies de Erbachhofer, Reinette, Pomme Bohn et de nombreuses autres variétés sont empilées les unes sur les autres, bien alignées, et attendent d’être pressées. Chantal partage son expertise sur la façon de planter, tailler et entretenir les arbres avec les agriculteurs, car pour certains, il s’agit d’une pratique perdue. Lorsque l’on se promène dans les magnifiques vergers de Born, on croise un poirier vieux de 200 ans, entouré de nombreux pommiers encore plus vieux sous lesquels pâturent des vaches. Un peu plus loin on trouve des ruches et un sentier qui mène vers une prairie avec plusieurs rangées d’arbres récemment plantés. Aucun de ces magnifiques arbres n’a besoin d’engrais, seuls le soin et l’attention des spécialistes du verger leur suffisent.

Pour faire revivre l’héritage cidricole luxembourgeois, il n’est pas seulement question de pommes et de poires. Il s’agit d’insuffler un nouveau souffle à la tradition, la culture, la nature, la biodiversité, l’écosystème et la communauté rurale. La prise de conscience que tout le monde au Luxembourg a une histoire à raconter sur un pommier a provoqué le comeback du cidre. L’initiative de Ramborn a permis aux générations futures de raconter des histoires de pommiers et de poiriers pendant de nombreuses années.

Aujourd’hui, grâce aux activités de Ramborn, plus de 100 agriculteurs s’occupent des arbres et en plantent de nouveaux, contribuant ainsi à préserver la biodiversité et les paysages.

Terroir et tradition Tout a commencé en 2014, avec 1 000 litres par an. Depuis, les cidres et poirés des trois amis ont remporté de nombreux prix et sont commercialisés dans une douzaine de pays partout dans le monde. Ramborn a connu rapidement un succès international, mais le passage de l’arbre au verre est très long. Un pommier met 30 ans pour atteindre sa pleine production, puis donne des fruits pendant plus de 150 ans. Il faut 50 ans à un poirier qui peut atteindre les 250 ans. « La production du cidre est un processus lent. Le but est d’investir dans l’économie locale, la communauté et l’environnement », explique Carlo.

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Outdoors Passion SPORTS NAUTIQUES SUR LE LAC DE BARRAGE ET LA MOSELLE

Pagayer, plonger, profiter

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Eaux calmes ou vagues vigoureuses : au lac de barrage de la Haute-Sûre et à la Moselle, les activités de sport nautique ne manquent pas, qu’elles soient à sensations fortes ou plus tranquilles. Texte FABIAN TEUBER Photos THOMAS JUTZLER (OUVERTURE) & THOMAS LINKEL

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Tel un fjord, le bras latéral du lac de la Haute-Sûre s’étend sur plusieurs centaines de mètres et, avec chaque méandre, se rétrécit avant de devenir un cours d’eau étroit.

Tous ceux qui naviguent en canoë, kayak ou en SUP sur le lac découvrent des recoins qui sont inaccessibles à pied ou en voiture — des endroits parfaits pour piqueniquer en toute tranquillité.

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Tel un serpent gigantesque, le lac de barrage de la Haute-Sûre, créé dans les années 1950 pour la production d’eau potable, glisse à travers la vallée étroite, qui rappelle tantôt un paysage norvégien, tantôt un lac au Canada. « On peut y faire des kilomètres », explique Christoph, guide de canoë. « Le tour vers le Pont Misère à l’ouest est une excursion d’une journée, l’aller fait neuf kilomètres. » Kayak ou canoë ? Tout est une affaire de goût. Les deux types d’embarcation ne se manœuvrent pas de la même manière : les kayaks sont propulsés à l’aide d’une pagaie double, les canoës à l’aide d’une pagaie simple. Néanmoins, les deux sports sont faciles à apprendre. Interdit aux bateaux à moteur, le lac de barrage de la Haute-Sûre est un endroit idéal pour s’y essayer. Le lac de barrage se situe à une bonne heure de voiture au nordouest de Luxembourg-Ville. Il s’agit du plus grand plan d’eau dans un rayon de 50 kilomètres. Lors des weekends ensoleillés, les petits coins isolés sur les rives herbeuses et les zones de baignade à Lultzhausen, Liefrange et Insenborn sont vite pris d’assaut. Les canoéistes et les kayakistes, ne se sentent pas concernés. Concentrés sur le mouvement de la pagaie, regard fixé sur l’eau et les vagues, ils sont comme dans un état méditatif. « Ce qui me plaît dans les sports nautiques, ce sont ces moments de calme – surtout quand on part tôt le matin, quand le brouillard se forme à la surface de l’eau et quand le soleil est en train de se lever », raconte Christoph. Tous ceux qui naviguent en canoë, kayak ou en SUP sur le lac profitent également d’un autre privilège : « En bateau, on découvre des recoins qui sont inaccessibles à pied ou en

voiture – des endroits parfaits pour piqueniquer en toute tranquillité. » Tel un fjord, le bras latéral du lac de la Haute-Sûre s’étend sur plusieurs centaines de mètres et, avec chaque méandre, se rétrécit avant de devenir un cours d’eau étroit. Christoph fait demi-tour avec son groupe et s’apprête à faire une première halte sur un rocher près de la rive. D’un bidon étanche, le guide de canoë dégaine un réchaud, une cafetière moka et des croissants frais, délicieusement croustillants.

Déconnecter du stress sous l’eau Peu après, les canoéistes pagaient sous un grand pont qui mène vers Lultzhausen et à l’auberge de jeunesse d’où ils sont partis. Le vent s’est levé, quelques vagues se forment, mais les bateaux sont parfaitement stables dans l’eau. Le tour guidé en canoë dure trois heures. « Les participants savent ensuite manœuvrer la pagaie et diriger le

bateau. Ils sont prêts à s’aventurer de manière autonome sur le lac », explique Christoph. De retour à l’auberge de jeunesse, les kayaks sont remontés sur la berge. Sur terre ferme, Stéphane Eberling et un ami se préparent pour la plongée. L’auberge de jeunesse abrite également une école de plongée, Stéphane est l’un des moniteurs. « La plongée est ma plus grande passion », se confie-t-il, tout en évoquant avec enthousiasme les plongées de nuit dans le lac, lors desquelles il a pu observer des crabes se battre. En moyenne, la profondeur du lac de la Haute-Sûre est de 30 à 35 mètres environ, mais ne dépasse jamais les 50 mètres – un territoire idéal pour les débutants et où se plaisent également les plongeurs confirmés. « Savoir plonger ici, c’est savoir plonger en Méditerranée », assure Stéphane. D’abord la théorie, puis les exercices en piscine, avant de plonger dans le lac. « Lorsque l’on plonge pour la première fois, on est avant tout concentré sur soi-même. Mais il est

En moyenne, la profondeur du lac de la HauteSûre est de 30 à 35 mètres environ, mais ne dépasse jamais les 50 mètres – un territoire idéal pour les débutants et où se plaisent également les plongeurs confirmés.

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quand même possible de profiter du décor. On y découvre des poissons, par exemple, mais aussi des gadgets insolites qui ont été immergés dans l’eau ; des nains de jardin ou des sapins de Noël ». Se préparer pour se mettre à l’eau prend un certain temps car l’équipement pèse une vingtaine de kilos. Bouteilles de plongée au dos, Stéphane et son binôme de plongée vérifient mutuellement leur matériel : le détendeur et le manomètre fonctionnent-ils correctement ? Avec les doigts, ils font le signe OK, avancent jusqu’à l’eau et plongent à quelques mètres de la rive. Une petite minute plus tard, une bouée sort de l’eau – elle indique l’endroit où se trouvent les plongeurs. Bien que l’on ne plonge jamais seul, mais toujours avec un « dive buddy », on reste quelque peu

Il est possible de séjourner directement aux abords du lac à l’auberge de jeunesse à Lultzhausen. La grande plage en pelouse constitue le point de départ des tours de canoës, kayaks, SUP et plongées. La cuisine régionale et de saison plaira tant aux amateurs de viande qu’aux végétariens.

isolé : « Sous l’eau, le bruit ambiant disparaît, on n’entend plus que sa propre respiration et les bulles – c’est tout. Idéal pour se déconnecter après une journée harassante », avoue Stéphane.

Sensations fortes ou détente en famille ? Le lac de barrage est niché dans un paysage boisé vallonné du Parc naturel de la Haute-Sûre, qui se découvre en randonnée ou à VTT. Les activités de sport nautique pratiquées dans le Parc naturel s’adressent à toute la famille. Les amateurs de sensations fortes, en revanche, trouveront leur bonheur à la Moselle. Frissons garantis ! Près de Ehnen, par exemple, où Glenn Birsens est tracté à une vitesse de 35 km/h par un bateau à moteur sur la rivière. Le « wakeboarder » profite des vagues que produit le bateau pour sauter. Pour cela, il se tient à une corde, ses pieds sont dans des chausses fixées sur la planche, comme pour le snowboard. Les vagues servent de rampe : Glenn tourne dans l’air, sa planche glisse rapidement sur l’eau, de droite à gauche, toujours dans le sillage du bateau. Pour mettre au point ces figures, il faut des heures d’entraînement – mais le plaisir est au rendez-vous dès la première glisse. La plupart des clubs de sport nautique luxembourgeois situés le long de la Moselle permettent aussi aux nonmembres de s’y essayer. Action, vitesse, aventure ou détente, différents univers nautiques peuvent se côtoyer en une journée au Luxembourg.

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Idées d’excursion autour du lac de barrage  Depuis la plateforme panoramique « Belvedere », située à 70 mètres d’hauteur, on profite d’une vue imprenable sur le lac et le paysage environnant. Elle se situe à quelques minutes à pied du centre nature et forêt Burfelt.  Kaundorf est le point de départ d’une randonnée de 8,4 kilomètres qui mène sur les hauteurs boisées avec des vues exceptionnelles sur le lac.  À Kaundorf il est également possible de visiter le Bunker « An der Runschelt » qui date de la Seconde Guerre mondiale et dans lequel se cachaient les résistants.  Le circuit pédestre « Bavigne » contourne un bras du lac de barrage. Il fait également un détour par la vallée pittoresque de Bëmicht avant de franchir le lac sur un pont et revenir au point de départ.  Il existe également de nombreux circuits de VTT pour vététistes confirmés autour du lac de barrage de la Haute-Sûre. www.naturpark-sure.lu


Les amateurs de sensations fortes, trouveront leur bonheur à la Moselle. Frissons garantis près de Ehnen, par exemple.

Pour mettre au point des figures comme celles de Glenn Birsens, il faut des heures d’entraînement – mais le plaisir est au rendez-vous dès la première glisse. La plupart des clubs de sport nautique luxembourgeois situés le long de la Moselle permettent aussi aux non-membres de s’y essayer.

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Transforming Experiences JEUNE VIGNERON AUDACIEUX

« Fru » : la joie dans le coeur C’est le long de la Sûre et de la Moselle que pousse la matière première pour la production de grands crus ou de petits vins fins. Un paysage culturel ancestral dans lequel le jeune vigneron Georges Schiltz a installé son laboratoire d’expérimentations. Texte THOMAS JUTZLER Photos PANCAKE!

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Georges Schiltz est un fou. Comment pourrait-on qualifier autrement ce géographe de formation dont la famille n’a jamais fait pousser un seul cep de sa vie, et qui soudain se met en tête de fabriquer du vin ? Un novice qui entend s’implanter et s’intégrer dans une région viticole très ancienne où le jus de la treille est fabriqué de père en fils depuis l’époque romaine ? Cette nouvelle génération de vignerons qui expérimente des méthodes innovantes de culture, qui échange de manière passionnée avec ses collègues du monde entier et qui – puisque l’œil boit aussi – accorde une grande importance à la conception de ses bouteilles et de ses étiquettes, on l’appelle volontiers la génération des « jeunes audacieux ». Georges Schiltz en est un, vraiment jeune du haut de ses 32 ans ! Initialement, il voulait travailler dans l’aide au développement et a étudié la géographie. Pourtant, son grandpère l’initia très tôt à l’art de l’alambic. Et la distillation, cette manière de préserver le goût des fruits du verger de la ferme familiale, l’a tellement fasciné que ce passe-temps est devenu une profession, alors même qu’il était encore étudiant. Sous l’appellation « Tudorsgeeschter » (pour l’inventeur de la batterie au plomb, Henri Tudor, un natif de Rosport, d’après lequel on nomme aussi les habitant de ce village les « fantômes de Tudor »), il se met à fabriquer des schnaps et des liqueurs.

sa famille. Et surtout : elle ne possédait pas de vignobles ! « Lors d’un voyage d’études en Bolivie, je me suis retrouvé devant la forêt vierge, avec, derrière moi, les maisons toutes simples des habitants de la région. Et là, je me suis dit que je voulais faire quelque chose pour préserver la beauté du paysage et la culture de mon propre pays », raconte Georges. « En Europe, nous vivons dans une telle sécurité que rien de grave ne peut vraiment se passer. À part échouer, que peut-il m’arriver ? Et encore, ce ne serait pas si grave ». Faire quelque chose qui ait un sens profond, qui ne soit pas juste un moyen de gagner de l’argent, voilà qui serait une vraie satisfaction : sa décision était prise. .

Le génie entre dans la bouteille Parallèlement à ses études de géographie et à son travail de distillerie, Georges s’est inscrit à l’université de Geisenheim, en Allemagne, dans la section œnologie et viticulture.

Le hasard a fait que cette année-là, il a pu louer son premier vignoble : le bien-nommé « Clos de la joie », seul vignoble du Luxembourg à être entièrement entouré d’un mur de pierres sèches. Ainsi a-t-il pu mettre en application tout ce qu’il avait appris pendant ses études, au contact de ses professeurs et de ses camarades. Le domaine « Fru », la « joie », venait d’être fondé. Une fantastique phase de « learning-by-doing » a alors commencé, et qui se poursuit aujourd’hui. Contrairement aux autres vignerons, Georges ne sent pas sur ses épaules le poids des ancêtres qui ne seraient pas vraiment d’accord avec sa façon

Les « jeunes audacieux » : une génération pour qui le développement durable n’est pas un coup de pub mais quelque chose de fondamental, nécessaire à la préservation de leur profession.

Mais il est très curieux. Entouré de vignobles, il a eu le désir de révéler aussi les arômes du raisin. Une entreprise osée, puisque personne n’avait jamais fabriqué de vin dans

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de faire. Il a ainsi carte blanche, peut aussi bien faire des erreurs que s’attribuer à lui-même la paternité de ses découvertes. « Les vergers avec leur biodiversité, les vignobles avec leurs murs de pierres sèches, une agriculture durable à petite échelle qui préserve la diversité et qui même l’utilise au lieu de la détruire, allant ainsi à l’encontre de la monoproduction des grandes entreprises agro-alimentaires : voilà ce que l’on trouve sur le pas de sa porte, sans avoir à parcourir la planète. Si j’achète les fruits de mes voisins pour les transformer, je les encourage naturellement à prendre soin de leurs vergers », explique Georges. Dans ses relations interpersonnelles, il a l’air de tout sauf d’un fol audacieux. Au contraire, il semblerait même savoir très bien où il veut aller et avoir tout planifié à l’avance.

La philosophie holistique se reflète jusque dans le nom du domaine : « Fru », en luxembourgeois, évoque la joie et le plaisir, de la bonne chère, de la nature. C’est la joie de vivre. « Fru » évoque aussi le fruit, à l’origine de tout, autour de quoi tout tourne. Et voilà que reviennent enfin les Romains, puisqu’en en latin, « Fru » signifie aussi plaisir.

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Il suffit de peu pour être « fru » « Là, je suis en train de cuisiner pour les vendangeurs ». Lors de notre deuxième rencontre, Georges nous ouvre la porte de sa vieille ferme, un sourire jusqu’aux oreilles. « Il reste encore une récolte pour cette année. Ce sera au tour de Palmberg demain. » Palmberg. C’est là que Georges s’occupe de vignes sur lesquelles murissent des raisins depuis 1954. En général, la durée de vie d’une vigne est d’une trentaine d’années. Il faut ensuite en replanter de nouvelles, sans quoi les rendements sont trop faibles. « Mais sur le Palmberg, il n’est pas question de rendement. On n’en attend aucun revenu. Il s’agit plutôt de satisfaire une fascination pour ces vieux ceps. Là, on peut

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se confronter à une génétique très ancienne, à une sorte d’héritage viticole qui mérite d’être préservé. Et une histoire aussi. Car il est vraisemblable que sur ce coteau, on ait cultivé la vigne depuis l’époque romaine », explique Georges. Préserver la culture et les hommes qui vivent là, mais aussi donner envie aux visiteurs et aux touristes d’en découvrir l’histoire et les histoires, voilà ce qui l’enchante. Des fruits, de la joie, du plaisir. Quelle meilleure façon d’aborder l’existence ?

Bienvenue aux curieux !  Au domaine « Fru », les visiteurs sont toujours les bienvenus. Ceux qui souhaitent s’annoncer à l’avance trouvent le numéro de téléphone sur le site. www.fru.lu  Tout près du domaine se trouve le « Musée Tudor ». Cet espace dédié à Henri Tudor est à mi-chemin entre un centre de recherches scientifiques et un musée à proprement parler. Cet ingénieur fait partie des pionniers en matière de développement du stockage d’électricité par batteries au plomb, d’éclairage public, de machines agricoles, de transports et de bien d’autres choses. www.musee-tudor.lu  Avec des enfants, un détour par le parc des bords de la Sûre s’impose. On y trouve une fantastique et toute nouvelle aire de jeux d’aventures. www.rosport-tourism.lu


Georges Schiltz se bat à peine contre les mauvaises herbes qui poussent entre les ceps. Cela stimule leurs racines qui vont ainsi puiser l’eau en profondeur. Et si les coteaux, avec ses murs de pierres sèches et leurs habitants, se trouvent dans un bon équilibre écologique, les insectes et les nuisibles auront du mal à s’imposer.

Même les étiquettes, sont collées à la main sur les bouteilles. Et c’est le chef en personne qui s’en charge. Il n’y a pas que le vin qui soit fabriqué de manière artisanale. Tous les « à-côtés » sont préparés avec soin.

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Transforming Experiences FRANÇOIS VALENTINY, L’ARCHITECTE DE SCHENGEN

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« Les frontières n’ont jamais traversé nos esprits » L’architecte star François Valentiny est un natif de Schengen. S’il parcourt le monde pour son travail, son petit village du « Dräilännereck », « la région des trois pays », aux confins de l’Allemagne et de la France, l’a profondément imprégné. Dans cette région de la Moselle, sa signature est omniprésente. Et son architecture sans frontières. Texte CHRISTIANE WÜRTTEMBERGER Photos OLIVER RAATZ

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En créant sa Fondation Valentiny, l’architecte a pour ainsi dire installé son QG à Remerschen. Grâce aux maquettes et esquisses qui y sont exposées, les visiteurs peuvent découvrir son processus de création et l’évolution de son travail au fil de sa carrière.

Des expositions temporaires d’artistes amis sont régulièrement proposées par François Valentiny. Même si celui-ci parcourt la planète pour vivre et travailler dans d’autres villes, Shanghai ou ailleurs, il regagne régulièrement sa Moselle natale.

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Le lit de la Moselle Qui vient visiter le musée ne peut s’empêcher de rester un instant devant le bâtiment rectangulaire aux lignes pures, dont l’entrée res-

Si, au premier regard, elles semblent différentes et constituées d’une large gamme de matériaux, allant de ce fameux crépi à l’acier rouillé, elles ont pourtant de nombreux éléments et surtout une esthétique en commun. Ces réalisations, que ce soit la bibliothèque universitaire à Belval (en haut) ou le centre nature et forêt Biodiversum à Remerschen (en bas), portent toutes la signature de Valentiny, malgré leurs formes tantôt anguleuses, tantôt organiques.

et de profondeur qu’un coup de peinture synthétique. Mais je suis d’accord, quand j’inaugure un bâtiment, il n’a pas toujours l’air tout à fait neuf ».

« Faites le plein quand vous êtes jeunes ! » Flâner dans l’espace lumineux et ouvert qu’est la Fondation Valentiny permet de découvrir ses plans et esquisses souvent sculpturaux. « Parfois, quand je conçois un bâtiment, je me rends compte avec le

© RENATA LUSSO

Mais que signifie la notion de frontière pour un Luxembourgeois né à Schengen ? « Nous vivons dans un petit pays entouré de frontières. Quand je prends ma voiture, mon réseau téléphonique mobile change en permanence. Et pourtant, ici, nous ne nous préoccupons pas vraiment des frontières. Beaucoup de vignerons du coin ont des vignobles sur les trois pays. Et on trouve des familles réparties de part et d’autre des frontières », s’amuse Valentiny. Pourtant, ou du moins rétrospectivement, l’architecte se sent très lié à l’accord de Schengen. Car c’est lui qui a conçu le bâtiment du Musée européen, sur les bords de la Moselle, un musée précisément dédié à l’histoire de l’ouverture des frontières.

semble à une fenêtre ouverte sur le monde. Pourtant, le crépi beige, grossier, qui paraît sale, irrite un peu l’œil. Mais ce n’est pas de la « saleté » : c’est de la terre du pays, un véritable patrimoine. En effet, Valentiny a pour ainsi dire inventé « le crépi de Schengen », composé en partie de sable de la Moselle. Laisser apparaître les traces du temps, le processus d’érosion sur le bois et la façade, voilà ce qui intéresse l’architecte. « Dans les régions pauvres et rurales, les façades des maisons étaient toujours recouvertes de crépi, jamais peintes », explique-t-il. « Pour moi, ce crépi a plus d’âme

© ANDRÉ SCHÖSSER

« Lorsque l’on conçoit un bâtiment, il faut prendre en compte le paysage, mais aussi le soleil, la culture, les gens », confie François Valentiny. Cet architecte star a passé les dix premières années de sa vie à Remerschen, un village appartenant à la commune de Schengen, dans le « Dräilännereck », la région où se touchent trois pays, le Luxembourg, l’Allemagne et la France. C’est d’ailleurs là, sur un bateau flottant sur la Moselle, devant des vignobles en coteaux, qu’a été signé, en 1985, le célèbre accord de Schengen, véritable symbole de l’ouverture des frontières en Europe.

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recul que j’ai déjà dessiné presque les mêmes esquisses vingt ans plus tôt », confie Valentiny. Phénomène pour le moins troublant… Selon François Valentiny, c’est quand on est jeune qu’on doit « remplir ses tiroirs » d’idées et de créativité. Plus tard, on met de l’ordre dans tout cela, on transpose, on réalise. On y injecte son expérience de la vie. Du moins en a-t-il été ainsi pour lui : « Les vignobles de la Moselle, les gens d’ici qui, pour la plupart, gagnent leur vie de leurs mains, tout cela m’a façonné. Et mes références sont toujours restées les mêmes. Bien qu’au fil du temps, j’aie développé un nouveau langage formel, mon influence première est liée à ce que j’ai vécu et vu ici, au Luxembourg, dans ma jeunesse ».

Prendre conscience des frontières François Valentiny attache aussi beaucoup d’importance aux influences rapportées au Luxembourg par ceux qui voyagent et reviennent. « C’est là que réside notre richesse intellectuelle. Beaucoup de jeunes gens partent, pour étudier, pour voir le monde. Et ils reviennent remplis de nouvelles expériences. Mais ils se construisent à partir de ce qu’ils ont vécu ici quand ils étaient enfants ». Pour Valentiny, ce substrat de l’enfance luxembourgeoise, c’est donc la Moselle, les gens qui travaillent de leurs mains, les vignobles, mais aussi les frontières : celles dont on a conscience mais que l’on franchit pourtant. Physiquement et intérieurement.

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Les œuvres de Valentiny à la Moselle  À la Fondation Valentiny, dans son village natal de Remerschen, on retrouve dans les maquettes, les esquisses et les peintures une sorte de portrait vivant de l’œuvre de l’architecte. Par ailleurs, des artistes amis de Valentiny sont exposés en alternance. www.valentiny-foundation.com  Le Biodiversum est un centre d’information situé au cœur de la réserve naturelle du « Haff Réimech ». Dans un bâtiment totalement futuriste, qui évoque une tente gonflée par le vent, sont présentés, entre autres, l’histoire de la réserve naturelle, le monde aquatique, la faune, la flore, les oiseaux du Luxembourg. On peut aussi poursuivre sa visite par une balade ornithologique, et en été, la terminer par un petit plongeon dans les étangs avoisinants pour se rafraîchir. www.biodiversum.lu

L’histoire et la gastronomie à Schengen  A l’extérieur du Musée européen de Schengen flottent tous les jours les drapeaux des 27 pays membres de l’Union européenne. C’est le symbole d’un continent qui comprend aujourd’hui 420 millions

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d’habitants partageant un même espace et les visions d’un monde uni. Si cet accord crucial a été signé à Schengen, c’est que la petite ville luxembourgeoise a une portée symbolique : elle est située aux confins de l’Allemagne et la France. Dans le Musée européen de Schengen, les visiteurs peuvent voir un facsimile du célèbre accord, ainsi que des uniformes de douaniers et des passeports européens. Et grâce à de nombreux écrans multimédia, ils peuvent mesurer ce que représente l’accord concrètement. « Ce que nous voulons, c’est que les visiteurs du musée repartent avec un peu de cet ‘esprit de Schengen’. Qu’ils sachent que l’ouverture des frontières est quelque chose de crucial, et que leur sentiment d’appartenir à une communauté soit renforcé », explique Martina Kneip, la directrice du musée. www.visitschengen.lu  À Schengen, la visite des vignobles, suivie d’une dégustation, par exemple dans la Tour Saint Marc, sur le Markusberg, vaut vraiment la peine. De nombreux viticulteurs et acteurs du tourisme proposent des visites. www.vins-cremants.lu  Ce n’est ni un restaurant ni un bar mais les deux en même temps, et sur un bateau. La « Péniche VINtage » invite à déguster des vins et produits régionaux directement sur la Moselle. www.visitmoselle.lu


En 1985, c’est à bord d’un bateau sur la Moselle que les secrétaires d’État des cinq pays que sont le Luxembourg, la France, les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne signèrent l’accord de Schengen. Entre autres, cet accord stipulait qu’il n’était plus nécessaire de montrer son passeport au passage des frontières européennes.

L’auberge de jeunesse de Remerschen se trouve juste en face de la fondation. On pourra donc manger et dormir en immersion totale dans l’univers de Valentiny, et ce pour un prix modique. De plus, le lieu propose différentes activités : escalade, randonnée, VTT etc… 89


Avenue Emile Reuter

Bvd. Prince Henri

VILLA VAUBAN MUSÉE D’ART DE LA VILLE DE LUXEMBOURG

DISCOVER THE DIVERSITY OF LUXEMBOURG’S MUSEUMS WITHIN A SHORT DISTANCE W W W. M U S E U M S M I LE . LU

Rue Notre Dame

CASINO LUXEMBOURG FORUM D’ART CONTEMPORAIN


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MUDAM LUXEMBOURG MUSÉE D’ART MODERNE GRAND-DUC JEAN

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MUSÉE DRÄI EECHELEN FORTERESSE, HISTOIRE, IDENTITÉS

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Transforming Experiences SOUVENIRS EN NOIR ET BLANC DANS LE PLUS PETIT VILLAGE DU LUXEMBOURG

Marlene est vivante

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« Wie einst Lili Marleen ! » Marlene Dietrich est vivante à Rindschleiden, dans le seul bistrot du plus petit village du Luxembourg. C’est là que Romaine Zieser, la patronne, fredonne la vieille mélodie de la star du cinéma et de la chanson qui, dans les années 20 et encore bien après, a ravi tant les hommes que les femmes. Texte BIRGIT PFAUS-RAVIDA Photos PANCAKE!

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Marlene Dietrich, Audrey Hepburn, Marylin Monroe et bien d’autres encore... Pour un peu, ces stars du temps jadis feraient presque partie des habitués du bistrot, tant leurs images, qui tapissent tous les murs, sont familières. Bien sûr, le soir, la musique s’adapte à cette ambiance rétro, et quand la plupart des clients ont fini de dîner, le volume monte. On chante, et même, au fur et à mesure que la soirée avance, on danse. Que l’on soit à l’intérieur ou bien à l’extérieur, avec vue sur les champs. « On rencontre des gens vraiment intéressants, qui viennent pour la plupart depuis de longues années », raconte Romaine Zieser. Cette coiffeuse de formation, à la coupe singulière et aux cheveux blond platine, est la patronne de ce bistrot qui fut, autrefois, une… porcherie.

Les grands sentiments ne font pas peur C’est le hasard qui a conduit Romaine ici. Et pourtant, c’est à cet endroit précis qu’elle a décidé d’ouvrir son bistrot. Mais pourquoi à Rindschleiden et pas ailleurs ? « Il y a quelque chose, ici, d’apaisant », résume-t-elle.

même qu’il faut tomber amoureux » (« Don’t forget to fall in love with yourself »). Les sentiments, même à l’excès, ici, ne font pas peur : l’amour, les déceptions, les hauts et les bas de la vie… Romaine parle volontiers des choses du cœur avec ses clients, lorsqu’elle en a le temps, bien sûr. « Quand on pousse cette porte, on entre dans un autre monde. Je l’ai compris la première fois que je suis venue ici », se souvient-elle, tout en versant du champagne dans une délicate coupe et en la couronnant d’une cerise. Mais la magie n’est pas seulement le lieu. La magie, c’est Romaine à elle seule. Quand le troquet est plein à craquer, elle s’affaire, chargée de plats et de boissons qu’elle apporte aux clients. Mais dès que passe un air qu’elle affectionne, elle se met à chanter. « Non, rien de rien, noooon, je ne regrette rien ! »

Tous les murs sont revêtus de textes au feutre noir: aphorismes, proverbes ou paroles de chansons.

Ce sont aussi les contrastes qui donnent une personnalité au lieu. Dans la petite salle, presque tout est noir, rouge et blanc. Bougies, objets d’art et objets kitsch se rencontrent. Et Romaine a littéralement écrit sur tous les murs au feutre noir, aphorismes, proverbes ou paroles de chansons : « J’en ai assez du grand amour. Je veux de grands amants » ; « C’est de soi-

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Que faire à Rindschleiden ?  Le Sentier de la méditation conduit vers une petite forêt qui enveloppe les promeneurs d’une obscurité fraîche. En chemin, on peut découvrir de nombreux textes sur des panneaux en bois invitant à la réflexion. www.visitguttland.lu  Le musée rural Thillenvogtei propose bien plus qu’il ne le laisse imaginer à première vue : un portrait vivant de la vie rurale dans les débuts du 20e siècle. www.thillenvogtei.lu  Depuis que Laura a découvert le yoga au Népal, elle anime des cours dans le parc qui jouxte l’église de Rinschleiden et initie ses élèves à l’art de la détente. www.littleyoga.lu


« Chéri, ne fais pas semblant ! Sois toi-même ! Danse, ris, rayonne ! » Romaine Zieser ne mâche pas ses mots. Avec elle, les conversations sont tout sauf superficielles : on entre en plein cœur et en pleines profondeurs.

Marlene Dietrich, Hildegard Knef, Édith Piaf, Audrey Hepburn..., les divas décorent les murs, emplissent la pièce de leur musique.

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Daydream À TRAVERS LA CAMPAGNE EN VOITURE ANCIENNE

Le bonheur au tournant Les photographes de Pancake! ont suivi six amoureux de voitures de collection pour une balade-découverte à travers le Luxembourg. Une occasion de porter un nouveau regard sur les différentes régions du pays. Un reportage-photo qui n’est pas destiné exclusivement aux passionnés de voitures anciennes. Texte THOMAS JUTZLER Photos PANCAKE!

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Yves Fiat 500 — 1967 Echternach

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À travers la dense forêt de la région Mullerthal, la route serpente en lacets jusqu’à Echternach. Là, tout n’est que ruelles sinueuses et magnifiques façades. Depuis 2010, la procession dansante d’Echternach, mondialement connue, fait partie du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. 99


Thierry Aston Martin DB 2/4 — 1956 Wormeldange

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Entre le petit village de vignerons de Schengen et celui de Wasserbillig, dans la région de la Moselle, les domaines viticoles se succèdent le long du fleuve. Certains sont historiques, d’autres plus récents. À travers le terroir, de petits panneaux indiquent les types de cépages. Et à tout moment, à perte de vue, se déploient de splendides panoramas sur la vallée de la Moselle.

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Frazer VW Bulli T2 Westfalia — 1976 Barrage, Esch-sur-Sûre

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Civilisation et nature se lancent parfois ensemble dans une danse inspirante. Le lac de la Haute-Sûre, dans la région Éislek, se trouve au beau milieu d’un parc naturel : on peut s’y baigner, plonger, faire du canoë, de la voile ou du surf. Le plus grand lac de barrage du pays offre suffisamment d’espace pour tous ces sports nautiques, mais uniquement ceux sans moteurs.

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Même les chevaliers du Moyen Âge ne pouvaient pas être plus lents qu’un « Bulli » à 47 chevaux, lorsqu’ils grimpaient à cheval les sentiers escarpés qui mènent au château fort de Bourscheid. D’ailleurs, qui va lentement voit plus ! Et la région Éislek offre de nombreuses beautés naturelles.

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En montée, en descente, par des ponts, des tunnels, des ruelles, des rues à sens unique : Luxembourg-Ville est un lieu où se perdre. La capitale est traversée par les vallées profondes et escarpées que forment ses deux rivières, l’Alzette et la Pétrusse. Dans la roche a été creusé un réseau de casemates. À chaque courbe, les vues sont différentes. Et à la fin, on ne sait plus trop où l’on se trouve. En haut ? En bas ? Troublant et beau.

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Pascal Morgan 4/4 — 2018 Luxembourg-Grund

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De gigantesques organismes, mutiques et de métal, voilà ce que sont les hautsfourneaux de Belval, ces témoins géants d’une époque révolue. Plus de 7000 ouvriers y travaillaient autrefois. Aujourd’hui, s’y développent une ville universitaire et une cité des sciences. Une reconversion tout à fait réussie pour le Sud du pays !

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Claude „Kinch“ Cadillac Sedan DeVille — 1956 Belval

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Simone Volvo PV544 — 1962 Château d’Ansembourg

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Ils se tiennent en espalier, alignés face au château d’Ansembourg : les pommiers, les tours de garde et les haies du labyrinthe en buis, parfaitement taillées, derrière lesquelles on se perd avec plaisir. Une promenade en vieille voiture dans le Guttland, à travers l’enchanteresse Vallée des Sept Châteaux, est un voyage dans le temps.

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© LFT 2020 Tous droits réservés. Toute utilisation ou reproduction, totale ou partielle, est strictement interdite sans autorisation écrite au préalable de l‘éditeur. ISSN 2716-7313

Rédaction Thomas Jutzler Jan Maier Birgit Pfaus-Ravida Sarah Pitt Fabian Teuber Christiane Württemberger Photographes Thomas Jutzler (couverture) Véronique Kolber Thomas Linkel Renata Lusso Pancake! Oliver Raatz André Schösser Mike Zenari Autres photos publiées avec l‘accord des partenaires

Tirage Tirage total : 70.000 Édition française : 20.000 Langues français, allemand, anglais, luxembourgeois Projet Interreg-V-A Certaines photos et certains textes ont été produits dans le cadre du projet „Marketing touristique digital pour la Grande Région“ grâce au Fonds européen de développement régional (FEDER) Publicité hello@luci.travel Awards

Traductions & Corrections Cécile Balavoine Rachel Ezard Margaret Ferns Claude Hermann Chris Mick Birgit Pfaus-Ravida Sarah Pitt Hélène Rybol Thomas Seligmann Angela Tumiotto why vanilla? Infographisme Walter Ciotti Rachelle Meyer

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Impression Imprimerie Centrale WP

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Concept & Direction éditoriale Valerio D‘Alimonte

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My Shadow, Toni Frissell, 1944. Library of Congress

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