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LA PLUS BELLE CHOSE EST CE QU’ON AIME

en mariage - selon les conventions aristocratiques de l’époque - à un riche propriétaire terrien.

De cet homme, Sappho eut une fille, qu’elle nomma Cleide, du nom de sa mère.

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Cependant, la figure de Sapho est liée au tìaso (en grec ϑίασος), la communauté féminine qu’elle a fondée sur l’île. C’était une fondation religieuse, liée au culte de la déesse Aphrodite. Sapho était la prêtresse du thiasus et, en plus des fonctions religieuses, elle s’occupait également de l’éducation des jeunes femmes qui se préparaient ici au mariage et à la vie conjugale. Au sein de la communauté, l’homosexualité avait une fonction pédagogique, puisqu’elle était destinée à préparer les jeunes femmes au lit du marié. Ces unions étaient considérées comme sacrées, favorisées par la déesse Aphrodite et les Muses. Sappho a été la première poétesse à raconter explicitement en vers un amour différent de l’amour hétérosexuel. Ses vers étaient avant tout destinés à la communauté, ils n’avaient donc pas - contrairement à ce que certains croient - une vocation confessionnelle: ils étaient plutôt lus dans les rituels, chantés dans les fêtes, repris dans les leçons. Les filles du tìaso, qui lui volaient souvent le cœur, étaient destinées à partir à la fin du stage en vue du mariage. Ces séparations ont été vécues par la poétesse comme des abandons déchirants, comme nous le disent ses paroles, qui ont été les premières à raconter la « symptomatologie de l’amour » : sueurs froides, palpitations, tachycardie et, last but not least, le démon de la jalousie.

L’amour, dans la poésie de Sappho, est tourment et vertige, il se consume au feu de la passion : jamais femme ne l’avait raconté ainsi.

Dans le célèbre fragment seizième, mieux connu sous le nom de La Plus Belle Chose, Sappho évoque la figure de la jeune Anactoria pour laquelle elle éprouve encore une poignante nostalgie.

Découvrons le texte, l’analyse et la signification du fragment.

“La plus belle chose” de Sappho : Une armée de cavaliers, disent certains d’autres d’infanterie, d’autres de navires être la plus belle chose sur terre je dis ce qu’on aime assez facile est de l’expliquer à n’importe qui: Elena, qui en beauté de loin il a conquis les mortels, a quitté son époux…excellent a navigué à Troie et a perdu toute mémoire de la fille et chers parents, mais Cypris l’a subjuguée amoureux.

Maintenant ça m’a rappelé Anactoria qui n’est pas ici; Je voudrais voir sa démarche séduisante, roulement courageux et la vive splendeur du visage plus que les chars lydiens et l’infanterie armée dans la bataille.

“La plus belle chose” de Sappho : analyse et commentaire Dans ces vers, qui nous sont parvenus par fragments, Sapho a repris un topos de la poésie antique, celui qui donne significativement le titre à la composition : c’està-dire la tentative d’identifier quelle est la plus belle chose, en grec κάλλιστον , thème également repris par le poète latin Horace. Suivant le schéma rhétorique de Priamel (basé sur la juxtaposition de listes d’objets ou de “quelques/autres” valeurs), la poétesse construit son raisonnement philosophique en procédant par thèse et antithèse et, enfin, en fermant sa pensée de manière circulaire.

Pour certains, la plus belle chose, celle qui donne du sens et du sens à la vie, c’est la guerre, observe Sappho dans la lignée de son époque faite d’armes et de guerriers.

On ne sait pas à qui ce poème était destiné : peutêtre les élèves du thiasus, à qui Sappho enseignait souvent à travers ses poèmes à sens moral et pédagogique.

Les sentiments étaient en fait considérés comme faisant partie de l’éducation, en particulier l’éducation des femmes.

La poètesse a certainement voulu transmettre un message profond sur ce qu’étaient les vraies valeurs de la vie : non pas la guerre, célébrée par les hommes, mais l’amour qui submerge tout.

Souvent dans ses poèmes Sappho se place en position critique vis-àvisdu patriarcat et de l’institution du mariage elle-même, l’exemple donné d’Hélène de Troiecertainement pas une femme considérée comme un emblème de vertu - nous éclaire sur sa pensée.

Sapho mentionne une femme adultère, une femme (suit page 10)

(suit de la page 9) qui a trahi son mari et sa famille et l’utilise comme exemple d’amour ; ou, si rien d’autre, il semble lui pardonner, la racheter de ses fautes en déclarant que c’était la passion, la plus belle chose sur terre, qui l’a poussée à de telles actions.

Certains critiques pensent que le poème était précisément destiné à la jeune Anactoria, qui épousa Lydia.

Sappho a rappelé sa mémoire et l’a imaginée comme une nouvelle Hélène de Troie, aspirant à son retour au nom de l’amour. Les fragments de Sappho parviennent toujours à nous communiquer un désir vivant, peu importe combien de siècles se sont écoulés depuis leur composition.

La référence à Anattoria n’apparaît que dans le finale, mais laisse une impression indélébile : on comprend que c’est elle, son image, qui a poussé la poétesse à écrire.

La poésie nous redonne la nostalgie et, malgré le passage des époques et des cultures, nous ne doutons pas que celui chanté par Sappho était le véritable amour, nous ressentons encore à travers les mots la force incandescente d’un sentiment capable de nous transpercer comme une flèche.

Alice Figini

https://www.sololibri.net/ La-cosa-piu-bella-Saffo-poesia-testo-analisi-commento.html?

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