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ROBERTO CICUTTO PRESIDENT
es dernières années, l’architecture s’est imposée comme la discipline qui plus que d’autres peut et doit apporter des réponses aux besoins de l’humanité.
Presque comme la recherche scientifique dans le domaine de la médecine, l’architecture est également sollicitée pour apporter des réponses immédiates à des impératifs urgents pour la survie de la terre et des genres qui l’habitent.
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Les années Covid l’ont confirmé sans équivoque. La Biennale de Venise, avec plus de six mois consacrés à la plus grande exposition internationale d’architecture au monde (la 18e cette année), devient un lieu d’observation globale, touchant à tous les problèmes du présent avec un regard tourné vers l’avenir. Ce n’est pas un hasard si la conservatrice Lesley Lokko a appelé cette édition “Le Laboratoire du Futur”. Jusqu’à récemment, l’exposition était considérée comme la représentation du nouveau, du beau et du développement technologique dans la science de la construction.
Aujourd’hui, les attentes et les responsabilités qui sont attribuées aux acteurs de l’architecture sont très élevées et rendent le métier d’architecte de plus en plus complexe et concentré sur des thèmes (suit page 36)
(suit de la page 35) très concrets et tournés vers la réalité qui nous entoure, même si cela ne signifie pas renoncer à la recherche esthétique. C’est peut-être pour cette raison que le commissaire aime définir les participants comme des praticiens, trouvant le terme « architecte » réducteur. Et les pratiquants véhiculent immédiatement l’idée d’une action concrète et nécessaire, sans privilégier des canons esthétiques ou déjà éprouvés. Les dernières Biennales d’architecture ont fait de la conscience des thèmes impératifs du monde leur centre de gravité : c’est pourquoi l’édition de Lesley Lokko s’enrichit d’une activité collégiale inédite (comme tous les autres arts de la Biennale l’ont fait auparavant).
C’est une étape importante : le Collège d’Architecture ne sera pas un gymnase dans lequel jeunes femmes et hommes, étudiants ou professionnels en début de carrière montreront des projets architecturaux ou des artefacts, ce sera aussi un véritable campus, qui sous la responsabilité de la commissaire et des tuteurs choisis par elle aideront les participants et nous tous à comprendre les devoirs de l’architecture contemporaine et surtout la manière de les transmettre.
Un laboratoire du futur ne peut faire abstraction d’un point de départ précis, d’une ou plusieu- rs hypothèses en quête de vérification. Lesley Lokko part de son continent d’origine, l’Afrique, pour raconter toutes ses criticités historiques, économiques, climatiques et politiques et dire à tous “beaucoup de ce qui arrive au reste du monde nous est déjà arrivé. Parlons pour comprendre où nous nous sommes trompés jusqu’à présent et comment nous devons faire face à l’avenir”.
C’est un point de départ qui appelle à écouter des segments de l’humanité laissés pour compte du débat, et s’ouvre sur une multiplicité de langages longtemps passés sous silence par celui qui s’estimait dominant de droit dans une confrontation vitale et inajournable. Je crois que c’est la vraie tâche de la Biennale de Venise en tant qu’institution, et pas seulement en matière d’architecture.
Nous devons partir d’ici pour saisir l’opportunité qui nous permet de faire un saut de qualité également dans l’approche de toutes les autres disciplines.
La 18ème Exposition Internationale d’Architecture sous le commissariat de Lesley Lokko sera la première à expérimenter sur le terrain une voie pour atteindre la neutralité carbone, au point d’avoir décliné l’Exposition elle-même sur les thèmes de la décolonisation et de la décarbonisation. La Biennale de Venise s’est engagée dans cet objectif crucial depuis le Festival international du film 2021, et déjà l’année dernière, elle a obtenu la certification de neutralité carbone.
Nous sommes peut-être la première grande institution culturelle de niveau international à atteindre ce résultat, grâce à une collecte précise de données sur la cause des émissions de CO2 générées par tous nos événements et à l’adoption de mesures conséquentes.
Une primauté dont nous sommes fiers et qui, nous l’espérons, sera contestée par le plus grand nombre d’institutions, au nom de la lutte contre le changement climatique.
Nous remercions tous les pays participants et les nouvelles Participations Nationales. Nous remercions le Ministère de la Culture, les institutions locales qui soutiennent de diverses manières La Biennale, la Ville de Venise, la Région Vénétie, la Surintendance de l’Archéologie, des Beaux-Arts et du Paysage de la Municipalité de Venise et de la Lagune, la Marine. Remerciements à Rolex, Partenaire et Montre Officielle de l’événement, et aux Sponsors Bloomberg Philanthropies avec Bloomberg Connects et Vela-Venezia Unica.
Nous remercions les donateurs, les organismes internationaux et les institutions importantes dans la réalisation de la Biennale d’architecture 2023. En particulier, merci à Lesley Lokko et à toute son équipe.
Enfin, merci à tous les grands professionnels de la Biennale appliqués avec un grand dévouement à la réalisation et à la gestion de l’Exposition. https://www.labiennale.org/it/architettura/2023/intervento-di-roberto-cicutto