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Nos 10 envies du moment
from Fcgvcc
PAR Marie Farman, Marie Godfrain, Fanny Guénon des Mesnards, Marina Hemonet, Nicolas Milon, Laurence Mouillefarine
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Explorer l’univers de Munch
Il est célèbre et pourtant méconnu. Quand on évoque Edvard Munch, c’est Le Cri qui vient à l’esprit, cette œuvre représentant un homme pris d’une crise d’angoisse et que l’artiste norvégien a traité sur toile, au pastel, en lithographie. Aussi, la rétrospective organisée au musée d’Orsay s’attache-t-elle à montrer la diversité de la production du peintre en embrassant l’ensemble de sa carrière, laquelle s’étend sur plus de soixante ans. Des années 1880 à sa disparition en 1944, la vision singulière de Munch reste dominée par le symbolisme. L.M.
Edvard Munch. Un poème de vie, d’amour et de mort, du 20 septembre au 22 janvier 2023, musée d’Orsay, 75007 Paris. musee-orsay.fr
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Revisiter les savoir-faire indiens
À Mumbai, la galerie æquō fait se rencontrer artisans, designers et matériaux pour la création de meubles et d’objets d’intérieur en partant du constat suivant : en Inde, les techniques autour d’un matériau sont regroupées géographiquement près du lieu d’extraction dudit matériau. À l’invitation de la fondatrice d’æquō Tarini Jindal Handa, la designeuse Florence Louisy coiffe donc la casquette de directrice artistique et convie les talents internationaux à travailler avec des artisans locaux, confrontant leurs pratiques des matières traditionnelles à un design exogène. Ainsi de la collection de lampes de tables Bow en marbre Pista, inconnu en Occident, et dont les éclats de pierre verte translucides laissent passer la lumière. Le teck, le laiton chromé ou argenté, le bronze coulé ou l’aluminium moulé à la main sont déployés au fil d’une collection qui transcende les frontières. N.M.
Louer un appartement de collectionneur3
Amélie du Chalard, fondatrice de la galerie Amélie Maison d’art, continue de développer Ambroise, son concept de maisons de collectionneurs à louer. Pour sa nouvelle adresse, elle a choisi l’hôtel particulier Nicolaï, un joli écrin xviie quai des Célestins à Paris. Comme à son habitude, elle y a mêlé habilement pièces de design et œuvres contemporaines. Chaque artiste a été sélectionné pour sa démarche artistique et l’intégration de ses créations au lieu. Parmi eux, Charlotte Bovy, Juliette Lemontey, Pius Fox, Georges Rousse, Peter Beard ou encore Claude Viallat. Côté design, les chaises en bois de Ferréol Babin côtoient le mobilier de Pierre Augustin Rose. L’architecture très épurée de ce duplex – doté d’un salon et d’une cuisine ouverte au rez-de-chaussée, de deux chambres, d’une salle de bains et d’un espace bureau à l’étage – est signée Tess Walraven. M.H.
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Craquer pour l’osier
Jusqu’alors privée, la demeure d’Atelier Vime vient d’ouvrir ses portes au public. Le vannier de haute facture installé à Vallabrègues (près d’Avignon) a inauguré cet été sa Maison Vime, une boutique qui propose, dans un décor de maison provençale fantasmée, leurs célèbres objets en osier, en corde ou en rotin, leurs bougies en céramique ou leurs carnets qui voisinent avec une sélection de livres, de vaisselle et de mobilier vintage. Dans la cour entièrement rénovée en calade, les fondateurs Anthony Watson et Benoît Rauzy ont fait appel à l’artiste new-yorkais Wayne Pate pour dessiner une fresque abstraite mise en céramique par l’atelier anglais Balineum. Une plongée dans l’univers délicieusement suranné d’Atelier Vime. M.G.
Maison Vime, 24, quai de Rhône, 30300 Vallabrègues. ateliervime.com
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Revivre le « style barbare »
En 1984, la galerie En Attendant les Barbares édite la lampe Lune d’Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti, deux débutants qui vont très vite marquer l’époque de leurs créations à la fois surprenantes et raffinées qui jettent les bases du « style barbare ». Ses caractéristiques ? Être adossé à l’artisanat d’art et faire appel à de multiples références esthétiques et historiques, souvent de façon iconoclaste. Éric Schmitt rejoint très vite la galerie, suivi de Mathilde Brétillot, Olivier Gagnère, Christian Ghion, Éric Jourdan, Arik Levy, Andrée Putman, Eric Robin, Matt Sindall… Un livre d’Anne Bony retrace les quarante années de l’aventure esthétique fondatrice de la galerie qui, en donnant à des designers la possibilité de se rapprocher des artisans d’art, posera les bases du « collectible design », solidement installé dans le paysage des années 2020. Quant au style barbare, devenu aujourd’hui courant décoratif, sa cote ne cesse de grimper en salles des ventes. N.M.
En Attendant les Barbares, quatre décennies de design, d’Anne Bony, Éditions du Regard, 140 pages. barbares.com
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Se promener chez François Laffanour
En Normandie, dans le pays d’Auge, le galeriste François Laffanour a transformé le parc et les anciennes écuries de sa résidence secondaire en un vaste lieu d’exposition. Cette figure du marché du design, spécialisé dans le mobilier d’architectes des xxe et xxie siècles, profite de ce cadre exceptionnel, serein et verdoyant, pour y installer sa collection d’art contemporain en plein air. Ainsi, les trente hectares de terrain accueillent des œuvres de Takis, Loris Gréaud, Aldo Mondino, Richard Jackson ou Daniel Firman, on y découvre également une maison démontable de Jean Prouvé. Si le lieu reste pour le moment privé, il sera ouvert au public à partir de 2023 avec des expositions et des événements dédiés à l’art et au design. M.F.
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S’initier au motif
Juste à temps pour la douzième édition de la Paris Design Week, la maison de textiles Schumacher ouvre sa première adresse parisienne, au cœur du quartier de Saint-Germain-des-Prés. Déjà mis en scène entre les murs de la galerie de Laura Gonzalez rue de Lille, les tissus et les papier peints déploient de fabuleux mix & match de motifs au gré de 14 000 références : inspirations ottomanes, toile de Jouy, bouquets floraux et chinoiseries auront la vedette dans ce showroom de la rue Jacob. Un retour aux sources plus de cent ans après la création de la maison par son fondateur, Frédéric Schumacher. Ouverture le 8 septembre. F.G.M.
Schumacher, 9, rue Jacob, 75006 Paris. fschumacher.co.uk
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Plonger dans les eighties
Les années 1980 : période ô combien éclectique ! La nouvelle génération de designers – Olivier Gagnère, Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti, Philippe Starck, Martin Szekely – offrent les styles les plus divers, du post-modernisme au néobaroque. Jack Lang inaugure la Fête de la musique. Les chaînes de télévision se multiplient et le film publicitaire, signé Jean-Paul Goude ou Jean-Baptiste Mondino, connaît un âge d’or. Des défilés de mode, spectaculaires, s’organisent dans la Cour carrée du Louvre… Pour illustrer cette effervescence, il fallait bien près de 700 œuvres. L.M.
Années 80. Mode, design et graphisme en France, Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris. madparis.fr
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(Re)découvrir une institution
Cap sur la Bourgogne, à Saulieu, où l’architect e Arnaud Behzadi signe le nouveau décor des suites du Relais Bernard Loiseau. Derrière les portes de cett e inst itution devenue une étape gast ronomique, les matériaux nobles rejoignent jeux de textures et drapés dans ces chambres pensées comme des cocons. Entre le mobilier dessiné sur mesure à l’image des tables de chevet dentelées et des panneaux de boiseries sombres, le travail du bois répond à l’héritage de ce château-hôtel hist orique dont les poutres sont là depuis toujours. Tout en préservant l’esp rit des lieux, Arnaud Behzadi s’amuse avec le décor ; le lit à baldaquin se cache derrière un coff re en cannage, la baignoire derrière un paravent à motifs fl oraux tandis que les murs couleurs terre de Sienne semblent patinés par le temps. À suivre en 2023, la transformation de l’ensemble des chambres, des salons et des rest aurants. F. G.M.
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Encourager la pensée positive
Avec leurs volumes géométriques forts, anguleux et imposants, les Totems Brutalist es de Jimmy Delatour se font, du haut de leur mètre de haut de marbre ou d’onyx, tantôt idoles tantôt temples, mêlant l’abst ract ion au symbolisme et nous laissant libre de notre propre interprétation formelle. Doucement colorées, ces pièces à mi-chemin entre art et design revêtent également une dimension sp irituelle : il est possible de placer un papier – sur lequel on aura écrit un nom ou un projet – dans les petites cavités des totems couvertes par une plaque de laiton et le remplacer lorsque l’object if est att eint ou la pensée a évolué. Une façon de voir le design comme un médium sp irituel, permett ant de faire revivre des coutumes ancest rales africaines ou amérindiennes, et de faire circuler les bonnes ondes. N. M.
jimmydelatour.com
SELVANS CHRISTIAN WERNER