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Nouvelle vague

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Icônes de style

Icônes de style

À travers un style a rmé, nos quatre salles de bains et leur mobilier revisitent matériaux, couleurs et développent leur sens de l’accessoire.

PAR Sarah de Beaumont assi ée de Noelann Bourgade

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ATMOSPHÈRE ZEN

autour d’une baignoire en résine polyester et pigments colorants Borghi, design Gumdesign (Antoniolupi).

BANC en cordes de liège tissées main et tubes en aluminium recyclé, design Marco Carini. Rendez-vous, 36 × 180 × 39 cm, prix sur demande. AGAPE. COLONNE de douche métallique nition chromée. Raindance E 300, 40,5 cm,

2 080 €. HANSGROHE. LAVABO en acier émaillé, design Werner Aisslinger. Nueva, ø 38 cm, 854,42 €.

KALDEWEI.

FLACON EN VERRE

Solution lavante réconfortante pour les mains, 350 ml,

54 €. DIPTYQUE.

Des lignes épurées

Des formes simples habillées par des couleurs chaudes créent une ambiance propice à la détente.

MÉLANGEUR avec bec chromé et poignées en verre de Murano, réalisées par Venini, design Ma eo Thun et Antonio Rodriguez. Série Venezia, prix sur demande. FANTINI.

VASQUE en céramique, design Luca Cimarra. Era small, ø 40 × 15 cm, prix sur demande.

CERAMICA CIELO.

SERVIETTES EN LIN

Lina, à partir de 50 × 100 cm, à partir de 60 €.

MOSAÏQUES en pâte de verre. Leonis, plaque en micromosaïque de 29,5 x 29,5 cm, 330 €. SICIS.

DÉCOR avec carreaux de mosaïque de marbre taillés main, design Carlo Dal Bianco. Triennale Verde, 1 245 € le m2 . FAUTEUIL en aluminium. Bamboo, 55,5 × 60 × 93 cm, 690 €.

TECTONA.

BAIGNOIRE en fonte émaillée. Cléo, 175 × 80 cm, 3 959 €.

CRÈME POUR LES MAINS Suède,100 ml, 45 €.

BYREDO.

L’Art déco révisité

Dorures, pantone de vert et mosaïques nous plongent dans un décor hollywoodien.

MÉLANGEUR à mane es en laiton brillant, design Charles Zana. Collection Hamptons, 24,7 × 17,75 cm, à partir de 1 189 €.

THG PARIS.

RADIATEUR en acier, design Antonia Astori et Nicola de Ponti. Milano Freestanding, à partir de 171,5 cm, à partir de 3 092 €.

TUBES RADIATORI.

SERVIETTES en coton, Pantelleria, à partir de 40 × 60 cm,

32,90 €. LANEROSSI.

À LOS ANGELES, Martyn Lawrence Bullard a conçu la suite Grand Premier du Prospect Hollywood, où la baignoire sur pieds dialogue avec le papier peint de Candice Held.

JEUX DE FORMES

et de couleurs pour ce e salle de bains en chêne et LivingTec, Swing, conçue par le Studio Fabio Fantolino (Ex. t.).

LAMPE en aluminium et auvent enduit de poudre, poli miroir, design Habitación 116. Silo 4SE, 26 × 43 cm, à partir de 2 825 €.

LAMBERT & FILS. ROBINETTERIE CHROMÉE, design Soo K. Chan, Fractal, 18,8 cm, prix sur demande.

CRISTINA RUBINETTERIE. REVÊTEMENT en céramique, Sign 2, Série Code Switch, 140 × 140 cm.

LUBNA CHOWDHARY.

SERVIETTE DE BAIN

en coton. Check Bath Towel Family, 70 × 136 cm, 89 €. HAY.

Le graphisme coloré

Du mobilier aux accessoires, la géométrie s’invite dans la salle de bains.

COLONNE DE DOUCHE

avec nition chromée. Tempesta Cosmopolitan System, 580,80 €. GROHE.

SAVON BIO fait main, fragance eur d’oranger, Duo. 16 €.

SEEM SOAP.

BAIGNOIRE en marbre de Carrare, design Jean Nouvel. Face à face, 76,5 × 185 × 73 cm, prix sur demande.

MITIGEUR en cuivre brossé avec mane e en marbre et or Calaca a, design Ma eo Thun et Antonio Rodriguez, Isy22, prix sur

demande. ZUCCHETTI.

LAVABO en pierre naturelle Bacinella, 40 × 15 cm,

2 335 €. SALVATORI.

MOSAÏQUE DE PAVEMENT

en marbre, sur mesure. 32 × 32 cm, 2 200 € le m2 .

SERVIETTES DE BAIN en lin et coton. Nid d’abeille, 40 × 50 cm, à partir de 18,90 €.

LISSOY.

Un luxe poudré

Marbre clair et couleurs pastel instaurent une élégance et un ra nement intemporels.

DOUCHE en laiton massif, nition cuivre brillant, design Manufacture Volevatch, 245 × 130 cm, à partir de 28 350 €.

VOLEVATCH. ÉPONGE naturelle, 12,30 €.

LA REDOUTE.

BAIGNOIRE en matériau durable avec résine d’origine végétale. Aurora Bijoux White, 171 × 73,5 × 87,5 cm, à partir de 8 445 €.

À LA VILLA BALBIANO,

la baignoire en marbre blanc vintage de la View Suite conçue par Jacques Garcia sur le lac de Côme.

La référence du design et de la décoration est aussi disponible en abonnement !

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DIALOGUE ENTRE PASSÉ

ET PRÉSENT pour cet intérieur milanais revu par Vincenzo De Cotiis. Travertin et laiton doré dialoguent à bâtons rompus, tandis que les arches mènent aux bibliothèques aux montants fuselés, réalisées sur mesure.

à 6 INTÉRIEURS QUI NOUS FONT RÊVER Rive gauche, Rive droite ou sur les quais de Seine, Dublin, Milan et dans les Hamptons, ils déploient toute la richesse de leur personnalité affirmée. Le style AD

L’ESCALIER SCULPTURAL conçu par Alexandre de Betak mène à la cuisine, qu’il a également dessinée. Dans un vase Astier de Villatte, des fleurs Castor Fleuriste. Au plafond, une suspension de Mathieu Matégot. À droite, deux fauteuils des années 1940 (Puces de Saint-Ouen).

Classicisme revisité

PHOTOS Matthieu Salvaing RÉALISATION Sarah de Beaumont TEXTE Marina Hemonet

C’est sur les quais de Seine, au sein d’une demeure historique du xviie siècle, que se sont installés Alexandre et Sofia de Betak il y a deux ans. Réparti sur trois niveaux, l’espace mêle classicisme parisien et influences multiculturelles dans un jeu d’associations libres et inattendues.

SOFIA ET ALEXANDRE DE BETAK dans leur appartement entièrement repensé par le scénographe.

Dior, Yves Saint Laurent, Jacquemus… Avec plus de 1 500 défilés à son actif, Alexandre de Betak est une figure incontournable de la mode qui a su, à travers la création de Bureau Betak au début des années 1990, en réinventer totalement le concept. Aujourd’hui, après avoir fondé son agence de création digitale Bureau Future en 2016, il lance Takbe Studio, une nouvelle structure consacrée à l’architecture et à la décoration. «À la différence de Bureau Betak où tout va très vite, l’idée de Takbe Studio est de faire du pérenne. J’ai passé ma vie à réaliser des défilés qui durent dix minutes, voire parfois moins, là c’est extrêmement intéressant et stimulant créativement de passer du temps à (re)visiter des concepts qui vont durer plus longtemps.» Une manière d’aborder les choses à contre-courant qui l’a également guidé dans la restructuration de cet hôtel particulier typiquement parisien où il réside depuis début 2020 avec son épouse argentine Sofia Sanchez de Betak, créatrice du label Chufy et consultante mode, et Sakura leur fille de 4 ans. Située à deux pas de Notre-Dame, face à la Seine, cette bâtisse du xviie siècle, qui a abrité le Musée de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris de 1934 à 2012, séduit Alexandre de Betak une première fois en 2013 à l’occasion de l’exposition AD Intérieurs. Lorsque le bien est mis sur le marché quelques années plus tard, il s’empresse de l’acquérir malgré l’ampleur de la tâche. Deux ans de travaux seront en effet nécessaires pour lier les différents lots qui composent l’hôtel particulier et en faire une maison accueillante de 350 mètres carrés, sur trois niveaux. Le couple n’hésite pas à y emménager en plein chantier. « Lorsque nous avons acquis cet endroit, tout avait été démoli. Il n’y avait que les murs, pas d’électricité, pas de chauffage, pas d’escaliers, pas de sol, uniquement des gravats et du béton. Avec Sofia, on a décidé d’y camper le temps que je le dessine. Mes enfants [nés d’un premier mariage] y faisaient du skate et taguaient les murs. Il y avait une liberté de vie qui était totale. On a adoré cette période un peu destroy, cela a créé un lien avec le lieu, une mémoire. » Alexandre de Betak choisit de garder cet esprit avec les murs restés pour certains tels quels, laissant entrapercevoir les couches du temps. Une manière de revisiter le classicisme architectural du bâtiment dont il joue avec les codes – des poutres au plafond aux enfilades tout en perspectives, de la pierre de Bourgogne au parquet Versailles jusqu’aux poignées xviiie chinées aux puces de Saint-Ouen : « J’aime bien les exercices de style approfondis très différents, que ce soit un loft new-yorkais, une maison baléarique “seventies” ou cet →

DANS LA SALLE À MANGER, une table et des chaises de chez Pheromones (Puces de Saint-Ouen). Près de la fenêtre, deux fauteuils de Gaetano Pesce des années 1980.Le parquet (La Parqueterie nouvelle) a été posé par Avenir Parquet.

DANS LE SALON, quatre fauteuils Amanta de Mario Bellini (1966), habillés de daim par Tapisserie Joseph Basdevant ainsi que deux fauteuils en bois et daim des années 1940 (Pheromones), et une chaise Steltman de Gerrit Rietveld. Fleurs de Castor Fleuriste.

hôtel particulier xviie. Il y a toujours un twist personnel dans mes résidences. » Et ce qu’il aime par-dessus tout, c’est mélanger les styles et les influences avec une grande spontanéité, au gré des envies, des voyages du couple globe-trotteur ou des pérégrinations virtuelles car l’homme est un chineur invétéré, surfant sur les sites des maisons de vente en ligne. Hétéroclite, le salon réunit ainsi aussi bien des objets des années 1970, de l’art africain, des pièces de Sottsass, Perriand, Bellini, Pesce ou Matégot… des meubles des années 1940, de l’art cinétique, du gréco-romain que des chinoiseries. « Je ne suis pas collectionneur dans le sens traditionnel du terme, en revanche je suis accumulateur de mes obsessions, j’aime bien les développer et les creuser. Par exemple, j’ai toujours adoré les Vespa depuis que j’ai 14 ans, la Hi-Fi en général et les enceintes Elipson en particulier, j’en ai partout », détaille-t-il. La cuisine, quant à elle, a plutôt été pensée dans un style industriel avec du verre coulé à la main et de la pierre du Zimbabwe. Elle est complètement ouverte afin de pouvoir cuisiner et recevoir en même temps. C’est lui aussi qui a dessiné l’escalier aux lignes sculpturales. Réalisé à la chaux et tout en courbes, celui-ci rappelle la maison que le couple possède à Deia, sur l’île de Majorque, aux Baléares. Outre les effets de chaux, la blancheur des murs aussi est une constante : « C’est reposant de voir des murs blancs. Comme je passe mon temps à créer, quelque part cela me laisse plus de liberté de n’avoir aucune influence artistique autour de moi. J’aime bien aussi les choses qui ne sont pas trop définitives, souvent je n’accroche rien, c’est juste posé. Il y a un côté plus éphémère, je préfère que les choses ne soient pas figées. » Seule la chambre parentale est dotée d’un pan de mur entièrement habillé d’une boiserie italienne du xviiie siècle, tandis que le dressing se pare d’un panneau japonais ancien. Une passion pour le Japon qui a poussé Alexandre de Betak à imaginer un décor peint – aujourd’hui édité par Pierre Frey en version panoramique – pour les murs de la chambre de sa fille Sakura en y insérant avec facétie les visages des membres de la famille. Une dose de folie que l’on retrouve avec le Betak Clandestino, un refuge à l’entresol de la maison masqué derrière un miroir à la Lewis Carroll: « Avec Sofia on a toujours aimé les pièces cachées, on aime bien faire la fête, alors j’ai décidé de créer un bar entier. » Ce bar peut aussi faire office de boîte de nuit, de salle de cinéma, de salle de méditation, de chambre d’amis, dans un environnement fantasmagorique où le plafond s’habille d’un ciel étoilé inspiré d’une carte du xviie, parsemé des constellations zodiacales de chaque membre de la famille. « C’est bien de mettre un peu de folie dans nos vies ! »

« On a voulu un endroit très facile à vivre, très apaisant et très invitant, surtout pas figé dans le temps ou dans l’usage. »

—— Le directeur artistique et producteur Alexandre de Betak

LE BUREAU de Sofia Sanchez de Betak, entouré de treillages dessinés par son mari. Fauteuil japonais Art déco (Puces de Saint-Ouen). Dans un vase Aoyama Fleurs, des alliums de chez Castor Fleuriste.

DANS LA CHAMBRE PARENTALE, une magnifique boiserie italienne du xviiie siècle chinée au marché Serpette (Puces de Saint-Ouen).

DANS LE DRESSING conçu par Alexandre de Betak, des panneaux de laque Art déco d’inspiration japonaise.

DANS LA SALLE DE BAINS, le marbre (Marbrerie d’art Wilfried Rouissi) met en valeur la baignoire de chez Bernard Tinivella (Puces de Saint-Ouen).

POUR LA CHAMBRE DE SAKURA,

Alexandre de Betak a imaginé un papier peint réalisé par Nicolas Reese (papier peint Cherry Kawasaki Alexandre de Betak pour Pierre Frey).

L’ESCALIER A ÉTÉ REPENSÉ par le propriétaire des lieux. Derrière, un empilage de lampes roches d’André Cazenaves (années 1970).

« Le fait d’être autodidacte m’a permis d’explorer plus de choses avec une totale liberté, de ne pas être formaté, de n’appliquer aucune règle. »

AU SOUS-SOL, des lits dessinés par Alexandre de Betak et réalisés par le tapissier Joseph Basdevant, sous une voûte peinte par Nicolas Reese. Verrerie du Bar Paris.

L’art subtil de la révélation

DEPUIS LA PORTE

du xixe siècle, insérée dans la boiserie, on aperçoit un bureau DC1603 en laiton coulé et laiton frotté (2016), ainsi qu’une chaise DC115A en bois avec assise et dossier en daim (2014).

LA FAÇADE DE L’IMMEUBLE du xixe siècle, en face du Castello Sforzesco

Dans un appartement situé au cœur du centre historique de Milan, l’architecte et designer Vincenzo De Cotiis a instauré un dialogue fertile entre le passé et le présent, l’ancien et le contemporain.

PHOTOS Martin Morrell TEXTE Elena Dallorso

DANS LE SALON, devant une méridienne en velours de mohair, sur une table base en travertin et laiton coulé, une sculpture en verre de Murano, fibre de verre, gaze et résine, Sans Titre 8, 2020. Au mur, une œuvre textile des années 1970-1980.

La vue, imprenable, est de celles qui font pâlir d’envie tous les Milanais : depuis les fenêtres, on admire le Castello Sforzesco, un château du xve siècle dont les tours se révèlent chaque matin aux lueurs du soleil qui se lève sur la ville. Cette véritable image de carte postale a servi de point de départ à Vincenzo

De Cotiis pour concevoir l’intérieur d’un grand appartement situé dans un immeuble du xixe siècle.

L’idée consistait à rendre hommage au passé tout en projetant un espace fonctionnel et dynamique, à l’image de la vie que celui-ci accueille. « Chacun de mes projets commence par une longue période de recherche, explique l’architecte. Dans le cas présent, la position de l’immeuble et sa vue sur le Castello Sforzesco ont été les éléments principaux sur lesquels je me suis basé pour comprendre comment l’environnement a été façonné par l’histoire milanaise. L’architecte produit un champ de force par lequel la matérialité de l’espace va déterminer les relations entre les personnes et les objets qu’il abrite. Lorsqu’on approche un lieu historique avec une perspective contemporaine, ces relations produisent des interactions insoupçonnées et tout à fait singulières. Prise isolément, chaque facette du lieu semble inamovible, indépassable, et pourtant, il est toujours possible de créer une bonne entente entre ces différents pôles opposés. »

Un dialogue entre les époques…

Résumons : d’un côté l’histoire, de l’autre, le contemporain, mais rien d’incompatible, bien au contraire. « Cet immeuble était à l’avant-garde de l’architecture de son époque et les différentes modifications qui ont eu lieu ont toujours fait en sorte de maintenir la trace de sa conception originale, confie l’architecte et designer. Le temps est une dimension qui n’a pas de fin dans le design, et j’attache beaucoup d’importance à ce dialogue fécond entre l’ancien et le nouveau, quand la frontière entre le passé et le futur se brouille, que la tradition et l’innovation convergent. Le propriétaire et moi partagions la même vision des choses : élaborer un lieu qui rende hommage au passé mais dans lequel sa fille adolescente se sente absolument à l’aise. » Par effet d’entraînement, la relation étroite qui se noue entre l’extérieur et l’intérieur agit également sur les occupants des lieux : « Un site exceptionnel comme celui-ci est toujours une richesse. L’atmosphère du centre culturel de Milan imprègne l’édifice, tout comme l’architecture intérieure agit sur ceux qui y habitent », poursuit Vincenzo De Cotiis.

… et les matières

Dans son travail sur l’espace intérieur, celui-ci a opté pour une approche « milanaise » qui s’approprie l’espace de façon dynamique. « La façon dont j’ai choisi d’ouvrir le lieu sur son extérieur n’a pas pour but d’en mettre plein la vue, mais de se révéler subtilement. C’est à la longue que l’on se rend compte de l’ampleur et du caractère systématique de ce geste, en observant les voûtes rénovées, les meubles et les accessoires fabriqués sur mesure, les tissus, les pierres et le laiton qui réfléchissent la lumière, jusqu’à la conception du plafond. Chaque facette est en dialogue avec l’autre, il n’y a pas d’exception. » Des matières du début du xxe siècle et une palette de couleurs neutres accueillent des meubles et des solutions conçues sur mesure, dégageant une impression esthétique à la fois très milanaise, mais surtout très « De Cotiis ». « Les vitraux gris ont été créés avec de vieux miroirs, ce sont des interventions artistiques qui offrent une réflexion sur le passé et le présent. Le laiton, les tons verts et gris transmettent la même palette tranchante, même si celle-ci se voit adoucie par une vaste gamme de textures. On retrouve au plafond et dans certaines voûtes de la fibre de verre recyclée peinte à la main, une des matières avec lesquelles j’aime travailler. Ici, la patine de la fibre de verre a été conçue spécialement pour être hautement réfléchissante, offrant une complémentarité aussi bien formelle que fonctionnelle avec les miroirs anciens. » On retrouve la même valeur esthétique dans l’ameublement : « Milan a été une ville centrale dans la révolution de la décoration d’intérieur. Mon travail se situe dans le prolongement de cette riche tradition mais ma pratique s’en éloigne quelque peu. Mon design pour l’immeuble se concentre sur des objets non génériques, des œuvres conçues in situ qui repoussent les frontières, en cherchant de nouvelles formes, plus personnelles. »

DERRIÈRE UN CANAPÉ avec dossier en argent vieilli et coussins en velours de lin (Vincenzo de Cotiis), une table VDC14_01 en fibre de verre recyclé, laiton plaqué argent vieilli (objet unique, 20149) et un tabouret DC1736B en laiton coulé et fibre de verre recyclé peinte à la main.

« L’atmosphère du centre culturel de Milan imprègne l’édifice, tout comme l’architecture intérieure agit sur ceux qui y habitent. »

—— L’architecte et designer Vincenzo De Cotiis

DANS LE SALON, un fauteuil DC2013B en tissu, fibre de verre recyclé peinte à la main, travertin.

AU DÉTOUR D’UNE NICHE, une sculpture en verre de Murano, fibre de verre, gaze, résine de Vincenzo De Cotiis, 2020.

DEVANT UNE BIBLIOTHÈQUE sur mesure en laiton foncé, verre, fer et bois recyclé, deux fauteuils DC2013B. Sur l’étagère du haut, à gauche, une œuvre de Vincenzo De Cotiis. Sur celle du bas, Composizione S5 de Paul Bik, technique mixte, verre fer, et bois recyclé.

DANS LA CHAMBRE, près du lit, une table basse DC2007 en laiton coulé et fibre de verre recyclé peinte à la main. Sur le meuble console, Composizione S5, une œuvre de Paul Bik. Au mur, un miroir DC1826A en laiton coulé.

« Le temps est une dimension qui n’a pas de fin dans le design, et j’attache beaucoup d’importance à ce dialogue fécond entre l’ancien et le nouveau. »

—— L’architecte et designer Vincenzo De Cotiis

LA SALLE DE BAINS, avec son miroir vieilli à la main et son entrée en angle arrondi.

LE TOIT-TERRASSE est comme un séjour extérieur avec sa vue panoramique et sa grande banquette intégrée sous l’abri avec cheminée. Tables basses 1966 de Richard Schultz.

Réécriture Art déco

PHOTOS Matthieu Salvaing RÉALISATION Thomas Skroch TEXTE Nicolas Milon

Dans un immeuble du VIIe arrondissement du plus pur style Art déco, l’architecte Vincent Van Duysen a revu un duplex dominant la Seine afin d’accueillir une collection d’art de très haut niveau, celle de l’entrepreneur et passionné d’art contemporain Paul-Emmanuel Reiffers.

DANS LE SALON baigné de lumière, l’architecture sobre et intemporelle accueille, autour d’une table basse Goutte d’Eau d’Ado Chale, des fauteuils Easy Armchair de Pierre Jeanneret et des tabourets de berger de Charlotte Perriand. Au-dessus d’une Plug Table de Rick Owens et de chaises paillées de Charlotte Perriand, un mobile d’Alexander Calder. Aux murs, de gauche à droite, un tableau de Christopher Wool et Elevational Weights, Equivalents II de Richard Serra, 2011.

L’ESCALIER et ses vitraux verticaux portent haut le style Art déco de l’immeuble signé Michel Roux-Spitz dans les années 1930.

L’AUTRE EXPOSITION DE LA TERRASSE,

donnant sur la Seine, habillée de dalles de pierre et arborée. Table et fauteuil 1966 de Richard Schultz. À l’ombre, Mouton et Bélier, de François-Xavier Lalanne, 1995.

Autrefois, c’était un triplex. Baptisé « l’hôtel particulier de l’immeuble », il comprenait un étage nuit, un autre salon de musique, une terrasse panoramique coiffant le tout. L’appartement a été depuis transformé en duplex et le salon de musique est devenu living, conservant sa vaste hauteur sous plafond et son immense ouverture avec vue plongeante sur la Seine et la Rive droite. La terrasse aussi a été conservée. L’immeuble n’a rien perdu de son prestige Art déco. « C’est un lieu iconique depuis toujours, un lieu qui compte dans le milieu culturel parisien », confie l’architecte Vincent Van Duysen. On le comprend. L’impression de flotter dans le ciel nous enveloppe, faisant régner une atmosphère silencieuse dont il se dégage une grande sérénité. Ce côté années 1930, dans un esprit Jean‑Michel Frank revisité, plus actuel, avec un minimum de décorum et de superlatif, c’est ce qu’il a évoqué avec le propriétaire, l’entrepreneur et collectionneur d’art contemporain Paul‑Emmanuel Reiffers qui a, lui aussi, « eu un coup de foudre pour l’esprit années 1930 et les volumes de cet appartement ». Une rencontre qui va les voir parler le même langage architectural. « J’ai conçu cet espace comme un hommage à Jean-Michel Frank, explique l’architecte belge. Un lieu très sobre avec peu de matériaux… de la pierre naturelle, des essences de bois foncé, un traitement de plâtre sur les murs, du bronze et du marbre pour la salle de bains. Il fallait créer une ambiance volontairement retenue pour ce lieu de réception accueillant une collection importante d’art contemporain et de mobilier. » On est donc dans une architecture rigoureuse avec des couleurs chaudes, comme une «boîte» destinée à recueillir des œuvres d’art. Ce que confirme Paul‑Emmanuel Reiffers. « J’ai demandé à Vincent de me créer l’enveloppe puis j’ai réalisé la décoration intérieure, choisi les objets. J’avais la collection de mobilier, j’ai tout assemblé. »

Un lieu dédié à l’art

Dès lors, autour d’une grande table de Rick Owens, de chaises et de tabourets de Charlotte Perriand, d’une table basse d’Ado Chale et de fauteuils de Pierre Jeanneret, le collectionneur va sélectionner des œuvres qui lui semblent évidentes même si elles pourront changer par la suite. Si certaines sont achetées spécialement pour l’appartement, Paul‑Emmanuel Reiffers n’y expose pas tout ce qu’il collectionne. Sont accrochés des artistes internationaux se répondant les uns aux autres : Richard Serra, Christopher Wool, Glenn Ligon ou encore Rashid Johnson, Daniel Buren ou Louise Bourgeois… La disposition peut évoluer, des ponctuations être apportées. Cet appartement étant aussi son lieu de vie, Paul‑Emmanuel Reiffers y présente des artistes à la ligne radicale qui touchent particulièrement ce président d’un groupe de communication de mode et de luxe, par ailleurs à l’initiative d’un fonds de dotation pour la jeune création contemporaine et la diversité culturelle. À la façon d’un grand cabinet de curiosité, les œuvres sont choisies les unes après les autres. « J’ai aussi pensé cet espace de vie qui me ressemble pour y inviter des artistes confirmés afin qu’ils rencontrent des jeunes talents français, car quand on débute il faut être soutenu, on a besoin d’espace, d’argent, de temps. J’essaie de créer des ponts en mettant à disposition mes relations et les possibilités offertes par le fonds. » Un appartement destiné à donner du sens à une collection que Paul‑Emmanuel Reiffers ne souhaite surtout pas, on l’aura compris, garder pour lui. « Pour être aidé il faut aussi donner. », pourrait‑être le mantra de cette collection. Ainsi, face à la double porte de l’entrée est présentée une œuvre de Rashid Johnson : celui que le collectionneur estime être « le plus grand artiste américain de sa génération » a accepté de venir à Paris et d’être mentor de l’artiste français Kenny Dunkan. Cette année, c’est l’Américain Kehinde Wiley qui a été désigné mentor 2022 et Pol Taburet lauréat.

« C’est un lieu iconique depuis toujours, un lieu qui compte dans le milieu culturel parisien. »

—— L’architecte Vincent Van Duysen

L’ENTRÉE et sa montée sculpturale habillée d’une grande plaque de bronze martelé. À gauche, des marches, un tableau de Rashid Johnson. À droite, une statuette Maternité Dogon du Mali (Galerie Lucas Ratton). LA CUISINE a été optimisée, comme dans un bateau. Ses lignes pures et sobres sont traitées en chêne foncé et pierre de lave. Dans l’autre pièce, un tableau de Glenn Ligon.

DANS LE SALON, devant la cheminée et un petit bar dissimulé derrière une porte, un fauteuil The Tired Man de Flemming Lassen. De gauche à droite, des pièces Okushuto Ginsai Tsubo d’Iguchi Daisuke, 2019, un tableau de Lucio Fontana, une sculpture d’Antony Gormley.

LA SALLE DE BAINS est entièrement habillée de marbre blanc de Namibie. La baignoire est taillée d’un seul bloc. Contrastant avec la pureté et la fraîcheur de l’espace, le plafond en vitrail devient l’élément central de la pièce.

DANS LA CHAMBRE, on retrouve des lignes pures et des couleurs chaudes, leitmotiv de cette rénovation-hommage à Jean-Michel Franck. Dans le reflet du miroir, un tableau de Georg Baselitz. À gauche, une chaise de bureau Alchemy de Rick Owens.

« Je voulais un lieu à la fois moderne et classique, un lieu dédié à l’art et à l’art de vivre à la française… »

Un écrin précieux

PHOTOS Jérôme Galland TEXTE Marina Hemonet

Au cœur du XVIe arrondissement la décoratrice Anne-Sophie Pailleret a décliné un univers au luxe discret dans différentes nuances de vert d’eau et de kaki. Fidèle à son style glamour et précieux.

DANS LA SALLE À MANGER, une table sur mesure en travertin et verre décoré entourée de chaises tapissées d’un tissu (Métaphores). Arts de la table (Caravane) et végétalisation (La Belle Plante Paris). Au sol, un tapis en soie vintage.

DANS L’ENTRÉE, une console en parchemin et feuille d’or signée Anne-Sophie Pailleret surmontée d’une lampe d’Adèle Guyodo et d’un miroir Rocaille d’Hugo Drubay. Au sol, un tapis (Codimat) et des rideaux aux motifs géométriques (Pierre Frey). Au fond, une lampe dessinée par Anne-Sophie Pailleret. Au plafond, décor à la feuille d’or réalisé par Solène Eloy.

Elle est hongkongaise, il est français et tous deux ont contacté AnneSophie Pailleret à la suite de sa participation en 2019 à l’exposition AD Intérieurs alors qu’ils étaient en voyage en France. « Très attachés à un style français perçu comme glamour et précieux, au luxe discret, c’est ce qu’ils ont ressenti dans ma signature », détaille la décoratrice.

Si le couple vit depuis plusieurs années entre Paris et Hong Kong, il a décidé de s’installer désormais à plein temps dans la capitale française et a laissé carte blanche à la décoratrice pour dessiner le projet.

Ce dernier est né dans un contexte très particulier, puisqu’il a été réalisé à distance en pleine pandémie, le couple étant contraint de demeurer à Hong Kong sans possibilité de se déplacer. Plus de huit mois de chantier ont été nécessaires pour repenser entièrement cet appartement haussmannien très cloisonné, pour jouer avec les proportions et obtenir de grands espaces. Doté d’une surface de 240 mètres carrés, le lieu accueille dorénavant un grand salon avec une salle à manger ouverte sur la cuisine, une vaste chambre parentale et ses deux salles de bains, une chambre d’amis, et une pièce dédiée à la pratique du yoga et de la méditation.

Une harmonie des couleurs

Le brief majeur, c’était la charte de couleurs. C’est à partir d’un échantillon de tissu avec des motifs japonisants que tout a été pensé : « Elle a tellement adoré ce bronze qu’on l’a décliné à différents endroits avec des nuances de vert d’eau, de kaki, de vert aqua », ajoute Anne Sophie Pailleret. « J’aime partir du micro pour aller vers le macro. Au contraire d’autres architectes, je commence toujours avec un détail : une œuvre, un bout de tissu, une idée de couleur ou de matière, voire une simple poignée… » Et pour contrebalancer ces tons de bronze et de vert, le rose, le brun et le rouge ont été choisis pour la chambre et l’une des deux salles de bains. Si l’harmonie des couleurs est recherchée, ce n’est pas forcément le cas des matières : « J’utilise des bois, des cuirs, des céramiques, émaillées ou pas, beaucoup de textures de différents tissus, des pierres, des papiers peints, des plâtres, des matières naturelles comme le raphia, le chanvre, le tressage de bois… à la fin, tout cela compose une harmonie visuelle. » Dans cet appartement, elle a mixé toutes les influences : « J’aime le côté ensemblier de ce métier, mixer des pièces vintage à des meubles que j’ai dessinés moi-même ou faire appel à des artisans pour du sur-mesure, c’est un mélange de beaucoup de nourritures différentes. » Depuis leur aménagement récent, les propriétaires apprécient tous les détails de l’appartement en y vivant au quotidien, s’appropriant le lieu au fur et à mesure. Le couple de collectionneurs n’a pas encore pu rapatrier ses œuvres – une collection de vêtements anciens chinois encadrés ainsi qu’une collection d’art africain – même si le lieu a été pensé pour les intégrer. Et l’histoire ne s’arrête pas là puisque le couple a décidé de confier une nouvelle carte blanche à Anne-Sophie Pailleret : une maison à la campagne tout près de Londres où le couple envisage de se ressourcer pour échapper à la vie citadine.

« Je me nourris beaucoup des discussions avec mes clients, l’échange humain est une source d’inspiration. »

—— La décoratrice Anne-Sophie Pailleret

ANNE-SOPHIE PAILLERET est assise dans un fauteuil en laiton ciselé RV03 de Sébastien CoudertMaugendre fabriqué par le collectif Rhizome. À gauche, le détail d’un cercle en marqueterie de paille signé Jallu Ébénistes. Table basse vintage en laiton ciselé d’Armand Jonkers, sur laquelle est posé un décor de fleurs en biscuit de porcelaine de Valeria Nascimento.

DANS LE SALON, le canapé a été réalisé sur mesure (tissu Métaphores), les coussins avec des tissus Fortuny et Jules et Jim. Table basse vintage en laiton ciselé d’Armand Jonkers. À gauche, une paire de fauteuils vintage habillés d’un tissu Sanderson. Sur la table de Christophe Delcourt , une lampe signée Marion Guidoni. Au premier plan, une table d’appoint en cuir (Ochre) et un daybed (Kann Design) recouvert d’un tissu (Lelièvre). À droite, un fauteuil RV03 de Sébastien Coudert-Maugendre.

DANS LA CUISINE, des portes en verre églomisé s’accompagnent de boutons de tirage en bronze (Série Rare). Au dessus du bar, un miroir vintage de Gio Ponti.

DANS LA SALLE DE YOGA, un grand vase (CFOC), des coussins en tissus (Métaphores, Rubelli, Le Manach chez Pierre Frey). Sur les murs, une tenture (Phillip Jeffries) et des rideaux (Jules et Jim).

DANS LA CHAMBRE, devant une table d’appoint en verre et travertin (Paolo Castelli) sur laquelle est posée une sculpture en coton Éclosion P de Simone Pheulpin (Galerie Maison parisienne). Une chaise boudoir, en laiton et tressage (Georges store). Au-dessus de la baignoire, un miroir en bronze de Clotilde Ancarani et des céramiques en plâtre émaillé. Appliques en plâtre dessinées par Anne-Sophie Pailleret. Suspensions en porcelaine (Original BTC). Tenture du dressing (Ido Diffusion). Au sol, un tapis (Pinton)

LA SALLE DE BAINS est en marbre rouge griotte Ringot Villarecci et le décor des portes en cuir tressé.

Une douce rigueur

Une townhouse de l’époque géorgienne reprend vie grâce à la rénovation de l’architecte irlandaise Róisín Lafferty qui souligne la richesse de son histoire tout en assouplissant la rigidité des lieux.

PHOTOS Ruth Maria Murphy TEXTE Elena Dallorso

DANS L’ENTRÉE, une voûte originale intègre une banquette sur mesure et un miroir fumé dans lequel se reflète un lustre italien vintage dans le style de Gino Sarfatti (Vinterior).

DANS LA SALLE À MANGER, sous un lustre Ball and Shade (Square in Circle), une table Barry (Miniforms) et des chaises Paloma (Forti Giorgio). De part et d’autre de la cheminée, des consoles en laque rouge foncé. Sur la cheminée, des vases Bacco, Cerere et Vesta de Laesse (Artemest).

DANS LA CUISINE, des panneaux de bois reprennent les motifs anciens dans un style contemporain. Sous l’îlot, tabourets en bois ML42 (Byflou). Suspensions Nura (Hicken Lighting).

« Nous avons repensé les proportions originales de l’espace en les adaptant à l’usage plus libre des pièces d’une famille aujourd’hui. »

Le cadre : une maison de ville en plein cœur de Kenilworth Square, un ancien faubourg de Dublin sorti de terre en 1858, à environ cinq kilomètres du centre hist orique, où l’architect ure géorgienne domine toujours. Une maison qui dégage quelque chose d’incontest ablement aust ère : « Elle e carrée, symétrique, tout en angles droits », explique

Róisín Laff erty, fondatrice et direct rice artist ique de Kingst on Laff erty Design (KLD), l’agence choisie par les propriétaires pour présider à une rest auration en profondeur. Ces derniers se sont pris de passion pour la demeure, en dépit des multiples refontes qu’elle avait subies au fi l des années et qui avaient achevé de transformer ses grands salons d’origine en un dédale de petites pièces converties en bureaux. L’état parfois délabré de cett e maison date d’une époque où l’idée de bâtiments classés était encore peu répandue et où l’on se désintéressait des initiatives du Dublin Civic Trust visant à préserver des pans entiers du patrimoine de la ville. Pour son projet, Róisín Laff erty a just ement pris comme point de départ la sévérité des lieux : la palett e, faite de gris, de bleu et de touches de vert, rappelle le lien indéfect ible qui unit la ville (et au-delà, l’Irlande tout entière) à la mer, et à l’immigration.

Elle souligne le caract ère rigorist e du st yle géorgien : une épure que viennent toutefois est omper des moulures, des corniches, des plafonds hauts et de grandes fenêtres qui apportent une belle luminosité.

Pour trouver un équilibre, Róisín Laff erty a introduit à travers le mobilier et les luminaires Mid-Century vintage, des formes plus souples, qui permett ent d’adoucir l’ensemble.

Le respect des proportions

« No avons avant tout cherché à reme re l’e ace en conformité avec ses proportions originales, tout en l’adaptant à l’ age pl libre des pièces par une famille aujourd’hui – nos clients sont parents de tro enfants et ils mènent une vie professionnelle trépidante. Les propriétaires voulaient me re en relief l’e ace du rez-de-cha sée, en y in allant la cu ine et la salle à manger, qui se trouvaient auparavant au so -sol, bien pl sombre. C’e dans ce e optique que no avons m en rapport le grand séjour et l’avant de la ma on donnant sur un jardin réservé aux résidents et sur d’autres très belles ma ons de la même époque. » C’est le parquet massif sombre en grandes planches, avec toutes les marques d’époque et les imperfect ions du bois, qui sert de trait d’union entre les deux esp aces. « Une fo révélé, le plancher originel, qui avait été recouvert des années durant d’une moque e épa se, a montré tout son cara ère. C’e pourquoi no avons décidé de le conserver et de le teindre dans une pu sante couleur ébène », poursuit Róisín Laff erty. Pour faire ressortir les détails d’époque, l’architect e d’intérieur s’est adressée à des artisans de confi ance pour intégrer des fi nitions contemporaines aux éléments préexist ants, permett ant d’unifi er l’atmosp hère de la maison. « Avec ce type d’interventions, on e parvenu à homogéné er les e aces grâce aux panneaux, aux armoires et aux paro réfl éch santes en bronze. Le re e , c’e le mot qui a guidé →

DANS L’ESCALIER PRINCIPAL, une fenêtre à double hauteur aux verres teintés. La chaise vintage en bois et velours a été achetée chez Joy Thorpe. Aux murs, peinture Purbeck Stone de Farrow & Ball.

toute notre approche, affi rme-t-elle. Re e pour l’h toire de ce e ma on, pour l’époque de sa con ru ion et pour les éléments qui ont survécu et que no avons ré si à faire revivre. » Un resp ect dont témoignent notamment les cheminées de la salle à manger et de la cuisine encadrées par des manteaux en marbre dessinés par l’agence qui remett ent à l’honneur des motifs du passé, mais aussi les immenses fenêtres, l’agencement faisant d’elles les véritables vedett es de cet esp ace, ou encore des meubles volontairement plus discrets et informels. « No ne voulions rien qui alourd se, que ce soit en matière de couleurs ou de formes. Dans le choix des meubles et des luminaires, ce qui a primé, c’e une ligne douce qui contra e avec le cara ère rigoureux de la ma on », ajoute Róisín Laff erty. Le canapé bleu marine Ligne Roset ainsi que celui en fi nition bouclée couleur crème de chez Ferm Living, tous deux inst allés dans le salon, en sont les gages, tout comme les lampes italiennes Mid-Century. « Les propriétaires no ont demandé de garder un équilibre entre le formel et l’informel, conclut Róisín Laff erty, avec une approche qui accentue les détails anciens tout en les confrontant à des formes pl modernes. Leur ma on devait raconter une h toire, o rir un cadre adapté à leur type d’ex tence, et un refuge idéal pour a ronter la vie frénétique du quotidien. »

DANS LE SÉJOUR, sous un lustre Sputnik en laiton Stilnovo des années 1950, un canapé Rico (Ferm Living), un canapé Ploum de Ronan & Erwan Bouroullec et un tabouret en bois Monolog de Peter Maes (les deux Ligne Roset). Table basse en marbre noir de Pols Pott en. Buff et Glenn (WooDesign).

DANS LA CHAMBRE DES INVITÉS, au sol en terrazzo, un fauteuil et un pouf Bubble Chair de Sacha Lakic, et une lampe Nomade d’Alessio Bassan (Roche Bobois). Suspension Nelson Saucer Bubble de George Nelson (Hay).

DANS LA SALLE DE BAINS réservée aux invités, tapissée d’un papier peint (Rockett St George), lavabo et robinet (Sonas bathrooms). Suspension (Soho Home).

DANS LA CHAMBRE PRINCIPALE, sous un lustre italien vintage dans le style de Gino Sarfatti (Vinterior), un lit en noyer à piétement en laiton (Etsy), et des liseuses suspendues Fulcrum (Nest).

« Ce qui a primé, c’est une ligne douce qui contraste avec le caractère rigoureux et dur de la maison. »

—— L’architecte Róisín Lafferty

LA FAÇADE DE L MAISON tout en géométrie de fenêtres et de toits, face à la piscine.

Esthétique du compromis

PHOTOS Ngoc Minh Ngo TEXTE Derek Blasberg STYLISME Mieke ten Have

Au large de New York, sur l’île de Long Island, le styliste Joseph Altuzarra a fait construire, avec l’aide de l’architecte Matthias Hollwich, une maison où se ressourcer le week-end en famille.

DANS LE SALON, autour d’une table basse de Bjørn Wiinblad, un canapé (Dmitriy & Co) tapissé d’un tissu (Schumacher), des fauteuils de Vladimir Kagan et des poufs ott omans de Karl Springer. Au mur, une applique se refl ète dans le miroir de Rogan Gregory. Une photographie de l’artiste conceptuelle allemande Candida Höfer apporte une certaine perspective.

« J’adore toutes les diff érentes nuances de rose, les formes rondes du mobilier et les textures. »

—— Le st ylist e Joseph Altuzarra

DANS LA SALLE À MANGER, une photographie signée Simen Johan domine la pièce. Sous un lustre (Apsara), des vases de Sara Paloma sur une table (Josh Greene Design) et des chaises (Gallott i & Radice). Contre le mur, une chaise d’appoint de Faye Toogood.

No avons acheté le terrain, pu rassemblé nos in irations sur Pintere , chacun de notre côté, sur des moodboards », se souvient Joseph Altuzarra, créateur parisien et fondateur de la marque qui porte son nom, après un passage chez Marc Jacobs et Givenchy. L’object if : bâtir une maison de vacances de rêve avec son compagnon, au cœur des terres agricoles de Water Mill dans les Hamptons. « Je me senta comme Diane Keaton dans le fi lm Tout peut arriver, lance Joseph. Je voula des toits mansardés ! Une cu ine immense ! Des hortensias ! » « De mon côté, renchérit son époux, le promoteur immobilier et fi nancier Seth Weissman, j’ava plutôt envie d’une grange noire très minimal te… » Ce qui aurait pu déclencher un véritable bras de fer conjugal s’est transformé en une belle démonst ration d’harmonie architect urale. « C’e le fruit de notre amour », confi e Seth au sujet de cett e retraite de huit chambres qu’ils rejoignent le week-end avec leurs fi lles Emma et Charlott e. Aidé par Matt hias Hollwich, le fondateur de HWKN Architect ure,

DANS LA CUISINE, des chaises Wishbone de Hans Wegner entourent une table (RH), alors que des tabourets de bar (Stellar Works) font face à l’îlot central. Au plafond, des suspensions de Natalie Page. Tapis (Nanimarquina).

JOSEPH ALTUZARRA dans le studio de création qu’il s’est aménagé. Bureau (Room & Board) et une lampe de Franco Albini. Canapé (LawsonFenning), tapissé de tissu écossais (Scalamandré), face à des tables basses en travertin (Il Granito).

Joseph Altuzarra a opté pour une toiture en bardeaux de cèdre, sans ornements ni goutt ières – une demande expresse de Seth. « No avions to deux une idée bien préc e pour ce e ma on. Parfo , elle ressemble pl à Seth et parfo pl à moi, précise le st ylist e. Dans son ensemble, elle no ressemble à to les deux. » Pour le salon, la pièce préférée de Joseph Altuzarra, ils ont fait appel au décorateur et designer Josh Greene. « Je voula un salon dans les tons roses », poursuit-il en désignant du doigt le canapé modernist e Dmitriy & Co décliné dans un tissu rose poudré signé Schumacher. « J’adore les di érentes nuances, les formes rondes du mobilier et les textures. » Joseph

se tourne vers les deux fauteuils couverts d’un shearling confortable issu des fi latures avec lesquelles il collabore pour sa propre griff e. Sa carrière dans la mode aurait-elle une infl uence sur l’aménagement de son intérieur ? « Pour chacun des process créatifs, il faut avoir une v ion claire et avoir la possibilité d’exprimer ce e v ion », expliquet-il. À mesure que leur famille s’agrandit, le couple délaisse les moodboards Pinterest . Ils ont annoncé à leur aînée Emma, qui va s’inst aller dans une plus grande chambre, qu’elle pourrait elle-même la décorer. « Pour être préc , elle cho ira le papier peint parmi tro options proposées par Joseph », tempère Seth.

« Il faut avoir une vision claire et la possibilité de l’exprimer. »

DANS LA SALLE DE BAINS en all-over de marbre Arabescato Corchia, baignoire (Lacava) avec robinetterie (Kallista), à côté d’un tabouret de Charlotte Perriand. À droite, du miroir, une applique (Apparatus).

DANS LA CHAMBRE PRINCIPALE,

sur les tables de chevet (Disc), des lampes d’Eny Lee Parker. Devant le lit (Christophe Delcourt), un banc (BDDW). Le sol est tapissé d’ultrasuède.

Salon de Milan 2022

Le 8 juin dernier, les éditions internationales d’AD organisaient leur premier cocktail commun à l’occasion du rendez-vous milanais. En voici un aperçu en images.

TEXTE La réda ion

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Il aura fallu a endre 2022 pour retrouver l’atmo hère vibrante du Salon du Meuble, ce e fête de la créativité qui, loin de se cantonner à Milan, s’étend au monde entier. Pour célébrer le retour des beaux jours, les di érentes réda ions d’AD – Allemagne, E agne, France, Inde, Italie, États-Unis et Mexique – se sont réunies au cours d’une fête commune, dans un cadre exceptionnel : la maison d’Elisa et Stefano Giovannoni, le designer fondateur de Qeeboo. Un événement où se sont succédé décorateurs, designers et hôtes de marque, heureux de pouvoir échanger de nouveau.

1. La soirée s’est déroulée dans la maison d’Elisa et Stefano Giovannoni, fondateur de Queeboo. 2. Caterina et Ra aele Fabrizio. 3. Laura Rimini et Roberto Peregalli. 4. Le champagne Veuve Clicquot a accompagné la fête tout au long de la soirée. 5. Emiliano Salci, Francesca Santambrogio et Bri Moran. 6. Pierre Frey et Vincent Frey. 7. Maite Sebastiá, Hannah Martin, Komal Sharma, Francesca Santambrogio, Oliver Jahn, Marina Hemonet, Felix Wagner et Shelley Johnson. 8. Ivana et Karim Rashid. 9.Francesca Airoldi, Delphine Royant et Andrea La en. 10. JJ Martin.

OBJETS DE DÉSIR, P.48

Adrian Cruz Elements, adriancruzelements.com Alessi, eu.alessi.com Baccarat, baccarat.fr Blend Gallery Rome, blend.it cc-tapis, cc-tapis.com David Gill Gallery, davidgillgallery.com Edition 1.6.9, edition169.com Flos, flos.com Galerie Maria Wettergren, mariawettergren.com Galerie Scène Ouverte, galerie-sceneouverte.com Glas Italia, glasitalia.com GTV Gebrüder Thonet Vienna, gebruederthonetvienna.com Ladies & Gentlemen Studio, ladiesandgentlemenstudio.com La Manufacture de Sèvres, sevresciteceramique.fr Le Bon Marché Rive Gauche, lebonmarché.com Pinto, pintoparis.com Pulpo, pulpoproducts.com Schumacher, fschumacher.com SCP, scp.co.uk Serax, serax.com Softedge Studio, softedge.studio Spotti Milano, spotti.com Tacchini, tacchini.it Toogood, t-o-o-g-o-o-d.com Zanotta, zanotta.it

LA POÉSIE DU CONCRET, P.58

Aline Asmar d’Amman, cultureinarchitecture.com The Invisible Collection, theinvisiblecollection.com Le Laboratorio Morseletto, morseletto.com

DES PONTS ENTRE LES ÉPOQUES, P.70

Santiago Calatrava, calatrava.com

LA SCÉNOGRAPHIE S’INVITE DANS LES SALLES DES VENTES, P.74

Agence Festen, festenarchitecture.com Hugo Toro, hugotoro.com Piasa, piasa.fr Pierre Passebon, galeriedupassage.com Studio Razavi, studiorazavi.com

L’ÂGE D’OR DES ENSEMBLIERS, P.82

Maison Baguès, bagues-paris.com Vincent Darré, maisondarre.com

VISIONS MULTICOLORES, P.94

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DIOR, LE TEMPS D’UNE NUIT, P.96

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FASTE SICILIEN, P.100

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L’ÉTÉ INDIEN FAÇON RIVIERA, P.108

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LE SALON FAIT SA RÉVOLUTION, P.114

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ICÔNES DE STYLE, P.120

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NOUVELLE VAGUE, P.124

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CLASSICISME REVISITÉ, P.134

Castor Fleuriste castor-fleuriste.com Gaetano Pesce, gaetanopesce.com Nicolas Reese, reesestudio.com Pierre Frey, pierrefrey.com

L’ART SUBTIL DE LA RÉVÉLATION, P.146

Paul Bik, paulbik.com

RÉÉCRITURE ART DÉCO, P.156

Alexander Calder, atelier-calder.com Antony Gormley, antonygormley.com Galerie Lucas Ratton, lucasratton.com Glenn Ligon, glennligonstudio.com Rick Owens, rickowens.eu

UN ÉCRIN PRECIEUX, P.166

Armand Jonckers, armandjonckers.com Caravane, caravane.fr CFOC, cfoc.fr Codimat, codimatcollection.com Christophe Delcourt, christophedelcourt.com Hugo Drubay, hugodrubay.com Jallu Ebenistes, jallu.com Kann Design, kanndesign.com Marion Guidoni, marionguidoni.com Métaphores, metaphores.com Phillip Jeffries, phillipjeffries.com Pierre Frey, pierrefrey.com Pinton, pinton1867.com Ringot Villarecci, ringot-villarecci.com Sébastien CoudertMaugendre, coudert-maugendre.fr Solène Eloy, atelierdumur.fr Valéria Nascimento, valerianascimento.com

UNE DOUCE RIGUEUR, P.176

Farrow&Ball, farrow-ball.com Ferm Living, fermliving.com Forti Giorgio, fortigiorgio.com Hicken Lighting, hickenlighting.com Joy Thorpe, joythorpeantiques.com Miniforms, miniforms.com Rockett St George, rockettstgeorge.co.uk Ronan & Erwan Bouroullec, bouroullec.com Soho Home, sohohome.com Square in Circle, squareincircle.com Vinterior, vinterior.co

ESTHETIQUE DU COMPROMIS, P.184

Apparatus, apparatusstudio.com BDDW, bddw.com Eny Lee Parker, enyleeparker.com Faye Toogood, fayetoogood.com Gallotti & Radice, gallotiradice.it Il Granito, ilgranito.be Joseph Altuzarra, altuzarra.com Josh Greene Design, joshgreenedesign.com Lawson-Fenning, lawsonfenning.com Matthias Hollwich, hwkn.com Nanimarquina, nanimarquina.com Sara Paloma, sarapaloma.com Schumacher, fschumacher.com Stellar Works, stellarworks.com Vladimir Kagan, vladimirkagan.com

VALENTINO, 90 ANS DE STYLE, P.202

Valentino Garavani, valentino.com

EBA AUCH

Après l’ouverture de eba Haussmann en 2019, à Paris, la marque eba s’agrandit avec un deuxième showroom à Auch, dans le Gers. Ce nouveau point de vente ouvrira ses portes le jeudi 22 septembre, au 8 rue Gambe a, en plein cœur de la ville à quelques mètres de la cathédrale et de la mairie. Une façade vitrée perme ra d’apprécier, avant même d’entrer, des nombreuses possibilités d’aménagement haut de gamme pour la cuisine, la salle à manger et le salon.

ebainteriors.com

ISIDORE LEROY

Mogaje Guihu (Abel Rodriguez) transmet ses connaissances botaniques de la région de la rivière Igara Parana en Amazonie colombienne dans ses peintures de la forêt, des livres et des conférences. Isidore Leroy, maison bicentenaire de papiers peints français, est ère de participer à la di usion essentielle de l’æuvre de cet artiste lauréat du prix Prince Claus en 2014 auprès d’un public plus large.

Décors panoramiques sur mesure disponibles sur le site isidoreleroy.com et auprès des distributeurs de la marque

L’immobilier AD

SEPTEMBRE / OCTOBRE 20 22

SIEMENS

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ROCHE BOBOIS

Chaque saison, Roche Bobois réinvente le confort avec des collections de canapés au design audacieux, révélateur de bien-être et d’un savoir-faire propre à la marque. Pour l’automne-hiver 2022-23, Roche Bobois dévoile le canapé Syntone de Philippe Bouix, aux formes rebondies, dont on perçoit avant même de s’y asseoir, l’accueil moelleux qu’il propose. Alliant l’esthétique au fonctionnel, une discrète mécanique permet de relever les dossiers pour transformer le canapé en chaises longues.

www.roche-bobois.com

Paris VIIe

En plein secteur sauvegardé du 7e, entre l’hôtel d’Avaray et la mairie, un appartement familial de 130 m² et ses 3 chambres. À l’abri des regards, il possède de nombreux atouts : son agencement uide, son décor classique, sa luminosité. Prix : 2 200 000€ | Réf : 13206CGe

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Paris XVIe

Entre la place de l’Alma et le Trocadéro, un appartement à rénover de 190 m2, en étage élevé. Au calme de sa cour ensoleillée, son plan judicieux et modulable perme ra l’aménagement d’une confortable demeure familiale. Prix : 2 300000€ | Réf : 13004GN

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Paris XVIe – Foch

Aux septième et huitième étages, exceptionnel penthouse de 382 m² béné ciant d’une grande terrasse de 120 m² avec de jolies vues dégagées sur l’ouest parisien et la tour Ei el. Il comprend un salon, un petit salon, un salon d’été, une salle à manger, une cuisine et cinq suites dont trois avec dressing. Deux boxes et deux studios de service. Prix : 9 360000€ | Réf : 5026746

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Neuilly-sur-Seine

Au sein d’une voie privée, magni que hôtel particulier de 800 m² béné ciant d’une piscine. Sur quatre niveaux. Il comprend des pièces de réception ouvrant sur une terrasse exposée sud avec une vue dégagée sur la verdure, sans vis-à-vis, un salon, une salle de sport, un hammam et sept suites spacieuses. Un appartement de service et six places de parking. Prix sur demande | Réf : 4238755

105 avenue Achille Pere i 92200 Neuilly-sur-Seine 01 84 79 83 31 neuilly@danielfeau.com

Paris XIIIe – Maison Blanche

Ravissante maison rénovée de 140 m² béné ciant d’une terrasse et d’un jardin arboré de 36 m² au calme absolu et à l’abri des regards. Sur trois niveaux, elle comprend une entrée, un triple séjour traversant, une salle à manger, une cuisine ouverte équipée et trois chambres dont une suite avec dressing. Un grand parking fermé. Prix: 2400000€ | Réf : 7161890

Paris Ier – Rue Royale

Au quatrième étage d’un immeuble en pierre de taille avec ascenseur et gardien, magni que appartement climatisé de 106 m² entièrement rénové par un architecte. Il comprend une entrée, un vaste séjour lumineux et ensoleillé, une cuisine équipée ouverte et deux suites dont une avec dressing. Une cave à vin, une cheminée au gaz et une cave. Prix: 2500000€ | Réf: 7110036

111 rue Monge, 75005 Paris 01 84 79 66 35 5eme@danielfeau.com 140 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris 01 84 79 75 49 sainthonore@danielfeau.com

Paris VIIe – Varenne: atelier donnant sur Matignon

Exclusivité. Aux 3 dern. ét. d’un très bel imm. ancien, except. triplex de 280 m2 avec accès par asc. à chaque ét., 4 expositions, à rénover totalement. Plan projeté : au 4e (55 m2), salon-atelier traversant, 5 m sous plafond et cheminée, sàm., cuis. ; au 3e (164 m2) traversant avec 8 fenêtres, séjour, 3 suites, petite terrasse avec vue s/ Matignon ; au 5e (85 m2), appt indépendant avec 5 fenêtres, séjour, petit salon, ch., sdb, cuis., buanderie. 2 caves. Prix sur demande

Paris VIIe – Une ravissante maison aux Invalides

À l’abri des regards, charmante maison familiale du début XIXe, en pierre et brique, rénovée par Olivier Lempereur avec des matériaux de grande qualité, d’une superficie de 405 m² sur 4 niveaux + ss-sol, avec beaux volumes, ouvrant sur un jardin de 120 m², un patio et une terrasse au 3e ét. de 40 m², comprenant : entrée, dble salon, s. à manger, cuisine. Aux étages : suite avec dressing, bains et bureau, 4 ch. climatisées, bains et douches, terrasse. Au ss-sol : s. de cinéma, s. de sport, douche. Prix : 10 500 000 €

Paris VIIe – Invalides : une terrasse panoramique

Bd de Latour-Maubourg, dans un imm. récent, au 6e ét. avec asc., un appartement de 132 m2 ouvrant sur une terrasse de plain-pied de 22 m2 et un balcon avec une superbe vue dégagée, comprenant : entrée, salon ouvrant sur la terrasse, chambre principale de 18 m2 ouvrant sur la terrasse, 2 autres chambres avec balcon et vue sur la tour Eiffel, 2 bains, dressing, cuisine. Cave. À rénover entièrement. Prix sur demande

Paris VIe – Rue Jacob, un ravissant atelier d’artiste ensoleillé

Au 1er ét. avec asc. d’un magnifique imm. 1930, un superbe atelier d’artiste de 71 m2 avec 5,50 m sous plafond, entièrement rénové, exposé à l’Ouest, comprenant : entrée, séjour-atelier avec cuisine ouverte et baies vitrées ouvrantes donnant sur verdure, 2 chbres avec chacune son bain, bureau en mezzanine. 2 caves, parking en sous-sol. Climatisation. Prix : 2 258 000 €

UMASQU I BOULOGNE-BILLANCOURT

À VIVRE I Architecture Art déco, ce bel immeuble abrite en son cinquième étage avec ascenseur un appartement de 82 m2 où design et vie de famille cohabitent comme une évidence. Les tons sourds se mêlent avec délicatesse, joyeusement relevés par un élégant choix de mobilier. Prix : 895 000 € | Réf : AP125

PRIMAVERA I MARSEILLE 7e

À VIVRE I Architecture du XIXe siècle, cette maison au charme fou de 105 m2 et sa dépendance de 25 m2 ouvrent sur un jardin paysagé avec vue mer. Larges huisseries métal, charpente apparente, carreaux de ciment d’origine et verrière-atelier se côtoient et signent son caractère. Prix : 1 240 000 € | Réf : OP1160

PRÉVERT I MARSEILLE 6e

À VIVRE I Architecture des années 1940, ce petit immeuble marseillais dévoile en son deuxième étage un appartement singulier de 150 m2 dans un univers poétique, ponctué d’objets et d’éléments typiques de ces années. Volontairement laissé brut, sa rénovation a sublimé tous ses éléments d’origine, créant ainsi une véritable pièce de collection. Prix : 640 000 € | Réf : OP1137

MANUFACTURE I IVRY-SUR-SEINE

À VIVRE I Architecture du XIXe siècle, cette ancienne manufacture industrielle tournée autour de l’école des Arts et d’un jardin arboré, abrite en son troisième étage un véritable loft de 104 m2 où lumière et volumes cohabitent majestueusement. Un lieu dynamique, pour les amateurs d’originalité et d’espaces audacieux. Prix : 750 000 € | Réf : AP132

Bruxelles – Auderghem

Square Luxor, propriété d’exception comprenant deux appartements de 3 et 4 chambres de haut standing. Réceptions, terrasse, jardin. Salle de tness, domotique, caves, garage pour six voitures. Possibilité d’être aménagée en maison unifamiliale. Prix sur demande | Réf : BRU-0354-HV| PEB : C

Paris IVe- Ile Saint-Louis

Dans un ancien hôtel particulier iconique du XVIIe, appartement de 177 m². Réceptions, cuisine, 3 suites, boudoir, 2 caves. Très belle hauteur sous plafond et magni quement rénové. Prix : 7 100 000 € | Réf : PLM-7726-MM | DPE : G

Emile Garcin Bruxelles +32 2 201 94 00 bruxelles@emilegarcin.com Emile Garcin Paris le Marais +33 1 44 49 05 00 parislemarais@emilegarcin.com

Genève

Proche du centre ville, au cœur d’un joli hameau, charmante maison de village de 262m². Réceptions, 4 chambres, 4 salles de bains. Véranda aménagée avec accès jardin. Prix : 4 200 000 CHF | Réf : CH-8159-LS | DPE : NC

Vexin

A 1 heure de Paris, propriété contemporaine d’environ 600 m². Triples réceptions avec cheminées, 8 chambres, 4 salles de bains, salle de sport, salle de cinéma. Parc paysager de 4,3 hectares avec piscine chau ée. Calme absolu. Prix : 2 280 000 € | Réf : PPC-10865-VL | DPE : E

Emile Garcin Suisse +41 22 702 02 30 suisse@emilegarcin.com Emile Garcin Propriétés & Châteaux +33 1 42 61 73 38 proprietes@emilegarcin.com

Paris XVIe - Jardins du Trocadéro

Dans un square privé proche de Passy, dans un hôtel particulier de 1931, duplex de 130m² comme une maison avec terrasse de 60m². Réceptions, cuisine équipée, bureau, 3 chambres. Prix :2 950 000 € | Réf : PRD-7611-YK-CJ | DPE : B

Les-Baux-de-Provence

En position dominante, sur un parc arboré de six hectares avec vue somptueuse sur la vallée et le massif des Alpilles, maison en pierre avec 5 chambres. Maison d’amis, piscine chau ée, pool house. Calme absolu. Prix : 3 200 000 € | Réf : SRM-1572-FB | DPE : NC

Emile Garcin Paris Rive Droite +33 1 58 12 02 02 parisrd@emilegarcin.com Emile Garcin Drôme & Ventoux +33 4 90 72 32 93 drome@emilegarcin.com

Aix-en-Provence

Proche du village de Jouques, sur environ 6700 m² de terrain, propriété exceptionnelle de 450m² en position dominante avec une superbe vue sur les collines environnantes. 5 chambres. Beaucoup de charme et d’authenticité. Prix : 2 790 000 € | Réf : AIX-5668-EB | DPE : NC

Versailles

Dans un hôtel particulier du n XIXe, appartement de 345 m² avec jardins privatifs. Réceptions avec cheminée, cuisine, bibliothèque, 3 suites. Roo op avec vue dégagée. Parkings, caves. Prix : 3 100 000 € | Réf : VER-10922-KD | DPE : D

Emile Garcin Aix-en-Provence +33 4 42 54 52 27 aix@emilegarcin.com Emile Garcin Versailles +33 1 47 17 18 18 versailles@emilegarcin.com

EN 1974, Valentino Garavani pose dans un salon de sa propriété romaine.

PAR Fanny Guénon des Mesnards

VALENTINO, 90 ANS DE STYLE

Alors que la maison de couture célèbre l’anniversaire de son fondateur Valentino Garavani, le fantasme de son opulente demeure revient en mémoire. De Rome à Capri, les villas du créateur incarnent depuis toujours le style « extravaganza ».

« Si je n’étais pas devenu couturier, j’aurais été architecte d’intérieur », confiait Valentino Garavani à Architectural Digest en 2016, lors d’un reportage sur sa propriété romaine. Le créateur, qui vient de fêter ses 90 ans, poursuivait alors : « J’ai toujours été obsédé par la beauté sous toutes ses formes. Si on a du goût, on peut tout mélanger. » On se souvient qu’il a transformé sa villa du quartier d’Appio-Pignatelli, le plus chic de la Ville éternelle, en un éden de mix & match où les décors de Lorenzo Mongiardino côtoient des œuvres d’art, à l’image du tableau Femme Assise de Pablo Picasso dans le grand salon. Surgissant parmi les cyprès, la maison de Valentino Garavani résonne plus que jamais comme une leçon de style décomplexée.

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