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Visions multicolores
from Fcgvcc
L’INSTALLATION
Red window semicircle (ci-dessus), a été exposée à Berlin en 2008. Beauty (2003) a été présentée au Long Museum de Shanghaï en 2016. Elles sont réunies au Palazzo Strozzi, à Florence.
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Olafur Eliasson s’installe en Italie pour une exposition personnelle au Palazzo Strozzi de Florence qui offre un véritable kaléidoscope d’installations et d’œuvres in situ.
PAR Marta Galli
L’ŒUVRE Red Double Kaleidoscope (2005).
Een 2003, Olafur Eliasson place un soleil artificiel dans la salle des turbines de la Tate Modern. Son projet intitulé The Weather Project offre une expérience individuelle et collective dépouillée du vernis élitiste de l’art. Au passage, il ouvre la voie à une nouvelle vision de l’exposition au xxie siècle. À partir du 22 septembre, l’artiste islando-danois pose ses valises à Florence, pour une exposition au Palazzo Strozzi, datant du xve siècle. Le parcours qu’il a conçu in situ nourrit un dialogue avec les éléments historiques du bâtiment, un chef-d’œuvre d’architecture imaginé par Filippo Strozzi comme une revanche contre les Médicis. De nos jours, le Palazzo Strozzi représente un « archétype d’architecture de la Renaissance, qui a essaimé dans le monde entier », rappelle Arturo Galansino, directeur général de la fondation Palazzo Strozzi et commissaire de cette exposition, soulignant qu’Olafur Eliasson « a tout de suite eu un coup de foudre pour le lieu ». Le Scandinave évoque lui-même l’influence centrale de l’architecture dans la création de cette exposition personnelle : « Ce merveilleux palais a accompli un voyage dans le temps, de ses origines à la Renaissance jusqu’à son rôle actuel de structure d’accueil de centre de recherche et d’expositions. Ma proposition a consisté à le penser, non pas comme un cadre passif ou un contenant, mais comme un coproducteur de l’exposition. » Cette présentation, en préparation depuis 2015, rassemble plusieurs pièces inédites ainsi que des réadaptations de travaux précédents comme Your uncertain shadow (colour), qui projette les silhouettes des visiteurs en les diffractant et les démultipliant. Une immatérialité des plus plaisantes à une époque de marchandisation croissante de l’art. « Ce sera un théâtre de lumières et d’ombres qui se jouent de nos perceptions, avec une grande puissance émotionnelle, poursuit Arturo Galansino, un défi à la perpendicularité de l’espace produit par des polyèdres, des ellipses et des cercles. » Olafur Eliasson a souvent été décrit comme l’équivalent contemporain de l’honnête homme de la Renaissance. Né en 1967 au Danemark de parents islandais, sa pratique mêle science, pensée écologique et utopie sociale. Dans les années 1990, il installe à Berlin son atelier qui rassemble aujourd’hui plus de cent personnes parmi lesquelles des designers, des architectes, des cinéastes et des chefs cuisiniers. Le 3 novembre, il inaugurera également une installation au château de Rivoli, à Turin, dans la Manica Lunga, une galerie du xviie siècle longue de 147 mètres où l’on trouvait autrefois la collection de peinture de la Maison de Savoie. L’espace se transformera en une gigantesque machine optique qui magnifie le rôle des corps à l’ère digitale.