WIRPLUS Septembre 2013

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S U L P WIR Banque WIR la e d ts n e li c s pour le   Le magazine

septembre 2013

ermann Wiggli: G O E C u d l e ri e des crédits est m m lu se o v rt u o d p t p e a R le 7 nds de la clientè fo s e d e c n sa is la Banque WIR e d e forte cro rm te à ts n n sur placeme amatten: th n A rg o e G 12 Promotio A C t du u vice-présiden d w ie e nos clients» rv d te e In u q n a b 4 re iè prem ulons devenir la o v s u o «N


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22 au 25 novembre 2013


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In vino veritas Éditorial

«C’est dans le vin que réside la vérité.» – L’historien romain Tacite a décrit la tradition des Germains de boire du vin lors de séances parce qu’ils pensaient qu’une personne saoule ne pouvait pas mentir. Alors que la consommation de vin en Suisse baisse légèrement depuis des années, cela s’explique peut-être par le fait que l’on consomme aujourd’hui des vins de meilleure qualité mais dans une moindre quantité. Le Marché WIR (www.banquewir.ch > Marché) comporte d’ailleurs plus de 125 entreprises proposant du vin – des commerces de détail, du commerce de gros ou des vignerons-encaveurs. Parmi les vérités les plus intéressantes que peut raconter Dominique Giroud en sa qualité de vigneron et chef d’entreprise (page 20), il y a le fait qu’en Chine, il se vend apparemment plus de vins Lafite-Rothschild qu’il ne s’en produit. Il se trouve aujourd’hui encore quelques traditionalistes bienpensants qui défendent l’opinion que la Banque WIR aurait mieux fait de se limiter aux affaires WIR en tant que «Cercle économique WIR». S’il est vrai que le chiffre d’affaires WIR se réduit depuis des années, cela n’est pas dû au fait que la Banque WIR ne s’engagerait pas suffisamment en faveur du système WIR – mais bien aux conditions conjoncturelles actuelles. Germann Wiggli explique dans son rapport semestriel tout ce que la Banque WIR fait pour relancer le chiffre d’affaires WIR et quel est globalement l’état de la Banque WIR – tant pour les affaires WIR que pour les affaires CHF (page 7).

La plupart des participants WIR savent que les offres CHF de la Banque WIR ne sont pas dirigées contre le système WIR mais représentent au contraire un complément extrêmement important. Aucune entreprise ne peut vivre que d’argent WIR. Même les entreprises pratiquant un taux d’acceptation WIR1 indiqué de 100% ont également besoin de recettes CHF. Les impôts et les salaires par exemple ne peuvent se régler qu’avec des CHF. Les recettes du secteur CHF aident la Banque WIR à optimiser le rapport entre charges et produits. On le constate très clairement dans le secteur des crédits: les charges liées à l’examen d’une demande pour un crédit mixte CHF/WIR sont pratiquement les mêmes que celles pour un crédit purement WIR – la part CHF procurant quant à elle des recettes supplémentaires. Georg Anthamatten, vice-président du conseil d’administration, explique clairement dans notre interview (page 4) quelle est l’importance du secteur CHF pour la Banque WIR. Le secteur CHF a permis à la Banque WIR de gagner environ 40 000 nouveaux clients. Il est prévu d’élargir encore ce secteur CHF très prometteur, l’objectif étant de faire de la Banque WIR la première banque de référence pour un nombre aussi important de clients que possible. Roland Schaub

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Valable sur les 3 000 premiers francs d'une affaire conclue.

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Sommaire

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PAGE 20

En raison de ses conditions attrayantes, le compte de placement convient aussi de manière idéale en tant que cadeau pour les enfants, les petits-enfants ou les filleul(e)s.

La Suisse boit de moins en moins de vin. Depuis le Valais, la société Giroud Vins entend bien prendre pied en Chine et en Russie.

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4 «Nous voulons devenir la première banque de nos clients» Interview du vice-président du CA Georg Anthamatten

7 Forte croissance des fonds de la clientèle et du volume des crédits Rapport semestriel 2013

10 Offrez un compte À un taux d’intérêt exceptionnel! 12 Promotion sur placements à terme 14 L’année de la surprise… Bo Katzman Chor 2013/2014

17 L’émergence du béton recyclé 20 Vin suisse: le défi international

24 Les trusts en relation avec la planification successorale 26 Défendre sa position sur le marché 28 Des poulets sans concurrence? 32 Les dettes permettent-elles de réaliser des économies d’impôt? 34 Le véritable service à la clientèle fait toute la différence

PAGE 28 Les clauses de non-concurrence sont souvent adoptées trop négligemment et l’employé a de bonnes chances de les contester avec succès.

36 Vers la fin du miracle Suisse de l’emploi? Dr Richard Schwertfeger 39 Tireurs de campagne appenzellois Chronique de Willi Näf 40 Cartoon 41 AGENDA

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«Nous voulons devenir la première banque de nos clients» Georg Anthamatten, nouveau vice-président du conseil d’administration de la Banque WIR Lors de la séance constitutive du conseil d’administration, le Haut-Valaisan Georg Anthamatten a été élu successeur du vice-président Bruno Berther qui a quitté le conseil en raison de la limitation de la durée de son mandat. M. Anthamatten, membre du conseil d’administration de la Banque WIR depuis 2011, considère le système WIR comme le pilier central de l’entreprise et de sa stratégie.

Georg Anthamatten, vice-président.

Quelles sont vos tâches en tant que vice-président du conseil d’administration? En cas d’empêchement, le vice-président assume les tâches du président – sinon, il n’assume aucune tâche supplémentaire dans notre organisation.

Pour des raisons découlant des dispositions de régulation, le conseil d’administration doit également compter, depuis quelques années, des spécialistes de la finance alors que, précédemment, il était composé de 4

manière plus homogène et pratiquement uniquement de représentants du commerce de détail et des arts et métiers. Comment ressentez-vous ce mélange? Tout d’abord, il y a deux éléments importants qui nous unissent: nous sommes tous des représentants de PME et, en tant que participants WIR, nous connaissons le fonctionnement de la matière WIR! L’homogénéité continue donc d’être assurée. De plus, je considère qu’un conseil d’administration est le plus efficace lorsqu’il se compose de personnes aux formations, aux intérêts et aux arrièreplans les plus divers. Pour cela, le «centre névralgique» de la co-


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La nouvelle composition du conseil d’administration: en haut, de g. à dr.: Germann Wiggli (président du directoire) et Marc Reimann (nouveau); au centre: Georg Anthamatten (vice-président), Karl Baumgartner, Jürgen Bletsch et Oliver Willimann (président); devant: Kornel Tinguely (nouveau) et Petra Müller.

opérative offre bien entendu d’excellentes conditions – il suffit de mentionner une branche, et cette dernière se trouvera au sein des coopérateurs. Le CA et les discussions qu’il mène sont une représentation de cette diversité, et depuis plus d’une année, cette diversité est également féminine et plus jeune. Le travail au sein de ce conseil d’administration est donc passionnant, enrichissant et très instructif.

Il y a exactement 15 ans, le Cercle économique WIR soc. coopérative était transformé en Banque WIR Société Coopérative, accédait au secteur CHF et s’ouvrait

aux clients particuliers. Comment évaluez-vous cette étape rétrospectivement? C’était la seule bonne chose à faire, et il s’est sans doute agi d’une véritable chance pour notre coopérative. Sans le secteur CHF qui nous a amené, jusqu’à ce jour, presque 40 000 nouveaux clients, notre entreprise ne serait pas à ce point ancrée dans la classe moyenne comme elle l’est actuellement et nous serions très loin de pouvoir nous mesurer à d’autres instituts financiers et nous profiler. De plus, une base CHF solide est également nécessaire au bon fonctionnement du système WIR. 5


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Après 15 ans, la Banque WIR est-elle suffisamment outillée pour proposer ses services de première banque comme le prévoit la stratégie de la Banque WIR? Le conseil d’administration pense clairement que le moment est venu pour cela. Nous ne sommes pas encore entièrement outillés, mais les mesures nécessaires ont été prises. Pour les clients WIR, l’élément intéressant est certainement notre participation à la société IG Leasing AG qui a déjà débouché sur un nombre assez important de nouvelles conclusions de contrats avec des participants WIR. Des possibilités de paiement en plusieurs devises et l’introduction de comptes en devises étrangères pour les euros et les dollars sont en outre en cours de réalisation. Cependant, nous voulons également être la première banque pour nos clients CHF et lancerons un nouveau type de compte pour seniors à la fin de l’année. Nous réfléchissons également au lancement d’un compte salaire.

Quel est le rôle que joue le secteur WIR au sein de la stratégie de la Banque WIR? Le secteur WIR reste le pilier central de notre banque. Bien sûr, la période des taux d’intérêt plancher a quelque peu ralenti le système WIR. En lançant des produits tels que le crédit LIBOR WIR à un taux d’intérêt à partir de 0,019% ou le crédit d’investissement LIBOR WIR avec des taux d’intérêt à partir de 0,269% – état au troisième trimestre 2013 – la Banque WIR a réagi aux conditions extérieures difficiles. Le lancement des applications WIRGASTRO et WIRSHOPPING en guise d’aides au placement WIR constitue également de véritables mesures pour soutenir le système WIR. Pour l’instant, il n’a pas été possible de contrer la diminution du chiffre d’affaires WIR, mais de premiers signes annonçant un relèvement des taux d’intérêt hypothécaires nous permettent d’être optimistes que les conditions de base dans le secteur WIR feront bientôt à nouveau partie des plus intéressantes sur le marché. Dans un atelier dédié à l’avenir que des représentants de la Banque WIR ont organisé avec des spécialistes externes au mois de juin, il est apparu très clairement que l’exclusivité de notre créneau «WIR» a un caractère assez unique et devrait également rester au centre de nos réflexions et de nos actions à l’avenir. Cela m’a fait très plaisir et confirme que le cap choisi est le bon.

Cette année, le cours de la part ordinaire a connu une évolution très réjouissante puisqu’il a passé de moins de 370 CHF à temporairement 430 CHF. Comment expliquez-vous cela? Apparemment, la part ordinaire a été perçue comme ce qu’elle est: une valeur accessoire solide avec un important potentiel! Mais la solidité de notre entreprise et la confiance placée en la Banque WIR ne sont pas les seuls à jouer un rôle: le fait que la spéculation ait désormais mauvaise presse et que les investisseurs misent davantage 6

sur des titres représentant une plus grande sécurité et une orientation au long terme a certainement aussi eu une influence. Une autre raison expliquant la soudaine popularité de la part ordinaire réside dans le bonus pour parts ordinaires de 0,8% sur notre compte de placement. Ainsi, le nombre de dépôts de parts ordinaires a augmenté de manière significative depuis l’introduction de ce bonus.

Comment les détenteurs de parts ordinaires ont-ils réagi en ce qui concerne l’augmentation du capital adoptée par l’assemblée générale? De manière totalement positive. Cette augmentation du capital sert d’une part à garantir notre croissance par des fonds propres supplémentaires. D’autre part, il s’agit de répondre dès à présent aux futures prescriptions des autorités compétentes en matière de fonds propres. Ce signe prévisionnel est caractéristique de notre stratégie et a depuis toujours été très bien accepté par la base de la coopérative et nos clients. Interview: Daniel Flury

Bien connecté Georg Anthamatten a été élu au conseil d’administration de la Banque WIR lors de l’assemblée générale 2011. Ce Haut-Valaisan de 53 ans – marié et père de trois enfants – a suivi une formation de management (lic. rer. pol.) et travaille en tant qu’expert fiduciaire et expert en révision. Depuis 1990, il est directeur de la fiduciaire Valesia AG et président du CA de la société Anthamatten Bau AG. M. Anthamatten dispose également d’un excellent réseau de connaissances grâce à ses activités dans le secteur touristique, en particulier en tant que président du CA de l’établissement cinq étoiles FerienArt Resort + Spa à Saas-Fee et en tant que président du CA de la société Torrent-Bahnen Leukerbad-Albinen AG.

Commission de controlling et Audit & Risk Committee Lors de sa séance constitutive, le conseil d’administration a nommé, entre autres, les membres de la commission de controlling WIR et de l’Audit & Risk Committee. Il s’agit des personnes suivantes: Commission de controlling WIR: Oliver Willimann (président), Kornel Tinguely, Marc Reimann et Petra Müller (remplaçante) Audit & Risk Committee: Karl Baumgartner (président), Georg Anthamatten (vice-président) et Jürgen Bletsch


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Forte croissance des fonds de la clientèle et du volume des crédits Rapport semestriel 2013

La Banque WIR se réjouit d’un excellent premier semestre. La somme du bilan a passé à 4,122 milliards CHF/CHW (+2,7%), les fonds de la clientèle ont atteint 2,144 milliards CHF (+4,7%) alors que le volume global des crédits se monte désormais à 3,687 milliards CHF/CHW (+4,6%). Dans le secteur WIR, la reprise continue de se faire attendre.

La demande toujours aussi forte de logements en propriété a permis à la Banque WIR d’enregistrer une forte croissance dans le secteur des crédits. Le système WIR permet à la Banque WIR de remporter des succès dans ce marché extrêmement disputé, en particulier grâce au crédit LIBOR WIR, récemment lancé et accessible à tous les clients, proposant un taux d’intérêt à partir de 0,019% (état au 3e trimestre; pour les nouveaux crédits). D’un autre côté, la Banque WIR est également en mesure de proposer des conditions excellentes, voire de pointe dans le domaine des affaires passives. Bien que l’augmentation des fonds de la clientèle soit satisfaisante avec presque 97 millions (+4,7%), le degré de couverture des crédits CHF, sans cesse plus dynamiques, a baissé de 76,58% à la fin 2012 à 75,57% à fin juin 2013.

Affaires de crédits Avec une augmentation du volume global des crédits de 162 millions CHF/CHW (+4,6%) pour atteindre 3,687 milliards CHF/CHW (cf. tableau de tous les postes de l’actif), les affaires de crédit ont enregistré au cours du 1er semestre une excellente évolution – l’accroissement est deux fois plus important que lors de la même période de l’année précédente (+70,8 millions CHF/CHW). La part des créances hypothécaires au volume global des crédits se monte à 2,908 milliards CHF/CHW, ce qui correspond à une augmentation de 126,5 millions CHF/CHW (+4,5%). Les crédits hypothécaires constituent à nouveau le véritable moteur de la croissance puisque leur volume a passé de 2,139 milliards à 2,287 milliards CHF (+6,9%) alors que le volume des crédits hypothécaires en WIR s’est réduit de 642,5 à 621,0 millions CHW (–3,3%). Avec une part de 53% (année précédente 50%) au volume hypothécaire CHF, les crédits hypothécaires fixes sont les modèles hypothécaires les plus fréquemment choisis, suivis des crédits hypothécaires LIBOR (33%; année précédente 36%) et des hypothèques variables (14%, sans changement).

Fonds de la clientèle Au cours du premier semestre, les fonds de la clientèle ont passé de 2,048 milliards CHF à 2,144 milliards CHF (cf. tableau: somme des postes Obligations envers clients à titre d’épargne et d’investissement CHF et Autres obligations envers clients CHF). Cet important afflux de fonds de presque 97 millions CHF (+4,7%) s’explique en grande partie par l’action promotionnelle de la Banque WIR en faveur des placements à terme puisque le montant de ces derniers s’est accru en six mois de 59,6 à 101,2 millions CHF (+69,7%). En raison d’excellentes conditions proposées également sur le compte de placement, le compte de libre passage et le compte de 3e pilier lié TERZO, il a également été possible d’y enregistrer un afflux de fonds global d’environ 49 millions CHF. Quand bien même ce résultat est très réjouissant, il est très clair que l’afflux de nouveaux fonds pourrait également être plus important si des conditions équitables prévalaient sur le marché. En effet, de nombreux investisseurs donnent la préférence à la garantie d’État dont profitent les banques cantonales plutôt qu’aux conditions beaucoup plus intéressantes proposées par des instituts financiers tels que la Banque WIR. Cette distorsion de concurrence est d’autant plus flagrante que les banques cantonales ne sont depuis longtemps plus ce qu’elles étaient jadis: des banques d’État qui devaient alimenter en crédits les PME locales en pleine expansion aux XIXe et XXe siècles. Bien au contraire, quelques banques cantonales tentent aujourd’hui de se démarquer à l’étranger et risquent ainsi des conflits avec les autorités fiscales américaines. Il a été prouvé scientifiquement que l’abolition de la garantie d’État en Allemagne (2001) a débouché sur une propension réduite à prendre des risques de la part du management de ces banques. Une telle évolution serait nettement plus avantageuse pour les épargnants et investisseurs que la sécurité trompeuse d’une garantie d’État. 7


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Une légère diminution de 0,4% a dû être enregistrée dans le secteur de la masse monétaire WIR qui atteint désormais 766,6 millions CHW (cf. tableau: Autres obligations envers clients CHW).

Chiffre d’affaires WIR Il n’aura pas été surprenant de constater que le chiffre d’affaires a continué de baisser. Avec 670,4 millions CHW, il est au 30 juin 2013 de 39,1 millions CHW ou de 5,5% plus bas qu’à la même époque l’année passée. Cette évolution s’explique premièrement par les PME suisses très robustes qui sont moins tributaires de l’outil marketing WIR que lorsqu’une économie nationale est en proie à des difficultés. D’autre part, les crédits WIR, dont les conditions sont normalement sans concurrence, s’avèrent moins attrayants dans un environnement à taux d’intérêt bas record, ce qui débouche sur une masse monétaire WIR moins importante et une baisse du chiffre d’affaires WIR. Bien entendu, la Banque WIR tente d’influencer cette évolution et a ainsi lancé des modèles de crédit, par exemple avec des taux d’intérêt à partir de 0,019% (Crédit LIBOR WIR pour nouveaux emprunts, état au 3e trimestre 2013) mais les effets sont encore trop faibles pour obtenir une inversion de tendance. Cette dernière interviendra au plus tard lorsqu’un crédit hypothécaire auprès d’une autre banque dépassera à nouveau les 3% alors qu’elle coûtera toujours 1,75% dans le secteur WIR auprès de la Banque WIR.

Germann Wiggli Germann Wiggli.

Quelques chiffres importants du bilan au 30 juin 2013 30.6.2013

Somme du bilan

31.12.2012

Modification en %

4 122 330 168

4 012 678 355

2,7

550 685 712 2 286 787 737 228 690 252 621 000 225

530 841 422 2 138 832 043 212 851 189 642 485 274

3,7 6,9 7,4 -3,3

1 828 440 676 315 831 366 766 641 004

1 779 231 301 268 277 807 769 876 621

2,8 17,7 -0,4

Actifs Créances envers clients CHF Créances hypothécaires CHF Créances envers clients CHW Créances hypothécaires CHW Passifs Obligations envers clients à titre d’épargne et d’investissement CHF Autres obligations envers clients CHF Autres obligations envers clients CHW

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Part ordinaire Au cours du premier semestre, le cours de la part ordinaire a passé de 365 CHF à fin 2012 à 416 CHF à fin juin – une augmentation de 14% – alors qu’aux mois d’avril et de mai, le cours avait même atteint respectivement 430 et 429 CHF. Le cours de la part ordinaire a donc très bien évolué non seulement en tant que titre bancaire (cf. graphique ci-dessous). Nous en concluons que les résultats et la stratégie de la Banque WIR trouvent un écho positif auprès des investisseurs. Ce sont tout particulièrement les personnes qui misent sur le long terme et la solidité qui sont bien servies avec la part ordinaire de la Banque WIR. Rappelons ici que l’assemblée générale de la Banque WIR a adopté le 22 mai dernier une augmentation du dividende sur la part ordinaire de 8.85 à 9 CHF. Ce rendement sur titre est libre d’impôts si les parts ordinaires font partie d’une fortune privée.

Prévisions Au cours du 2e semestre, la Suisse peut également compter sur une conjoncture interne robuste. Si la zone euro et l’économie mondiale trouvent une issue à la crise, il est probable que le secteur des exportations contribuera l’an prochain également à la reprise conjoncturelle. Les signaux positifs de l’économie ont déjà provoqué une légère augmentation des taux d’intérêt. Si cela devait être le début d’une tendance qui va en se renforçant, cela signifie pour la Banque WIR que les offres dans le secteur WIR gagneront encore en attractivité et que le chiffre d’affaires WIR risque de s’accroître. Avec les nouvelles applications WIRGASTRO et WIRSHOPPING, nous

avons fourni aux clients WIR des instruments qui facilitent grandement le placement d’avoirs WIR au quotidien. Bien entendu, ces applications sont également utiles aux clients privés de la Banque WIR puisqu’elles leur indiquent des hôtels, des restaurants et des commerces de détail à proximité de n’importe quel lieu désiré. L’augmentation des prescriptions régulatrices posées aux instituts financiers ne pose aucun problème à la Banque WIR. L’augmentation du capital de cette année – le délai de souscription est fixé au 9 septembre – fournit à l’entreprise des moyens financiers supplémentaires qui soutiendront la poursuite de la croissance dans le secteur des crédits et contribueront à satisfaire aux prescriptions plus sévères en matière de fonds propres. Nous sommes également très bien équipés au niveau organisationnel. Depuis le lancement de la nouvelle plate-forme bancaire, nous sommes en mesure de réagir de manière rapide et flexible à de nouvelles exigences du marché ou des régulateurs. Le réjouissant afflux de nouveaux fonds de la clientèle au cours du premier semestre se poursuivra au cours du 2e semestre: grâce à une deuxième action promotionnelle en faveur des placements à terme, il est prévu de générer autant de moyens supplémentaires qu’avec d’autres innovations dans notre assortiment de produits – mentionnons à ce propos le compte troisième âge et les comptes en devises étrangères – qui mèneront la Banque WIR encore davantage à proximité de son objectif, à savoir devenir la première banque de référence de ses clients. Germann Wiggli, président du directoire

450

10,1%

400 350 300

Début de la crise immobilière aux USA

Part ordinaire de la Banque WIR

250 200

Indice bancaire SPI (adapté)   Effondrement de Lehman Brothers

150

-70,9%

100 Début de la crise des dettes souveraines dans la zone euro

50

31.1 2.20 06 30.0 3.20 07 30.0 6.20 07 30.0 9.20 07 31.1 2.20 07 31.0 3.20 08 30.0 6.20 08 30.0 9.20 08 31.1 2.20 08 31.0 3.20 09 30.0 6.20 09 30.0 9.20 09 31.1 2.20 09 31.0 3.20 10 30.0 6.20 10 30.0 9.20 10 31.1 2.20 10 31.0 3.20 11 30.0 6.20 11 30.0 9.20 11 31.1 2.20 11 31.0 3.20 12 30.0 6.20 12 30.0 9.20 12 31.1 2.20 12 31.0 3.20 13 30.0 6.20 13

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Cours de la part ordinaire (en CHF), comparé à l’indice bancaire SPI et écart en pour-cent par rapport au cours de base du mois de décembre 2006.

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Offrez un compte À un taux d’intérêt exceptionnel L’attrayant compte de placement avec bonus pour nouveaux avoirs et bonus pour parts ordinaires peut également prendre la forme d’un cadeau. Il convient tout spécialement aux parents, grands-parents, marraines et parrains qui veulent surprendre leur protégé à l’occasion de son 18e anniversaire avec un certain montant.

Ceux qui font le don déterminent le montant et le rythme des versements. S’ils alimentent le compte par exemple lors des anniversaires ou à Noël, un joli montant s’accumule au fil des ans 10

et l’enfant pourra l’utiliser, à sa majorité, pour financer une formation, un séjour à l’étranger, l’aménagement de son premier appartement ou encore l’achat de sa première voiture.


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Taux d’intérêt jusqu’à 1,6% Les conditions qui s’appliquent au compte de placement cadeau sont les mêmes que celles du compte de placement normal. Le taux d’intérêt de base se situe actuellement à 0,4%. Le taux d’intérêt double à 0,8% si vous versez au moins 5000 CHF sur le compte. Ce bonus pour nouveaux avoirs de 0,4% est valable jusqu’à la fin de l’année civile et jusqu’à un montant maximal de 50 000 CHF. Vous profitez de 0,8% d’intérêt supplémentaire si vous ouvrez également pour votre enfant un dépôt pour parts ordinaires de la Banque WIR (au moins 25 parts ordinaires, taux bonus sur montant maximal de 50 000 CHF).

L’essentiel d’un seul coup d’œil – Si le compte est ouvert par les parents, c’est l’enfant qui est titulaire du compte.

Convient également aux grands-parents, marraines et parrains Les grands-parents, marraines et parrains peuvent également ouvrir un compte de placement au nom du petit-enfant, resp. filleul(e). Dans ce cas, ce sont les grands-parents, marraines ou parrains qui sont titulaire du compte. Un mois avant le 18e anniversaire de l’enfant, les grands-parents, la marraine ou le parrain reçoivent les documents nécessaires au transfert des économies à l’enfant. Le compte de placement cadeau s’ouvre tout simplement en ligne (www.banquewir.ch > Clients privés > Compte de placement); vous pouvez aussi nous appeler au: 0848 947 948 (les jours ouvrables de 7 h 30 à 18 h 00). Daniel Flury

– Pour l’enfant, le compte est bloqué jusqu’à sa majorité. Il ne peut retirer de l’argent. Les parents peuvent en tout temps disposer librement des intérêts à moins qu’ils ne soient utilisés que pour l’entretien, l’éducation ou la formation de l’enfant. – Un mois avant le 18e anniversaire de l’enfant, les parents reçoivent de la Banque WIR un certificat de don ainsi que les documents nécessaires permettant de mettre fin au blocage du compte. Dès que la Banque WIR reçoit les documents dûment complétés, le blocage du compte est levé et l’enfant peut librement disposer des éléments de fortune liés au compte.

Le compte de placement en tant que compte pour enfants Les parents peuvent également ouvrir ce que la Banque WIR appelle un compte pour enfants. Avec cette variante du compte de placement, c’est bien l’enfant qui est titulaire du compte – cela signifie qu’après l’ouverture du compte, les parents n’ont plus accès au montant sur le compte. Ce type de compte convient aux enfants qui savent déjà lire et écrire et qui sont en possession d’une pièce d’identité.

Le compte TERZO et son taux d’intérêt de 1,8%! En matière de prévoyance, la Banque WIR offre également des conditions exceptionnelles. De plus, le compte de libre passage et le compte TERZO sont libres de frais.

• TERZO (3e pilier lié 3a) – verser rapidement, profiter davantage! L’épargne de prévoyance au moyen du 3e pilier lié offre un double avantage – en raison du taux d’intérêt préférentiel (actuellement de 1,8%) et des effets fiscaux positifs durant la phase d’épargne. Les versements sur le compte de 3e pilier lié sont en effet déductibles du revenu imposable. Les revenus d’intérêt par contre ne sont soumis ni à l’impôt anticipé, ni à l’impôt sur le revenu, ni à l’impôt sur la fortune. Ce n’est que lors du versement que le capital de prévoyance sera imposable à un taux réduit. Actuellement, les épargnants avec caisse de pensions peuvent verser un maximum déductible de 6739 CHF par année, ce montant maximal étant respectivement de 33 696 CHF, et au maximum 20% du revenu lucratif, pour les indépendants non affiliés auprès d’une caisse de pensions. Si vous n’avez pas encore versé le montant maximal sur votre compte de 3e pilier lié, agissez sans plus attendre! Plus vous versez ce montant rapidement, plus vous profiterez du taux d’intérêt préférentiel de la Banque WIR! • Compte de libre passage: un compte de libre passage est utile, entre autres, lors du début d’une activité indépendante avec renonciation au versement immédiat du capital de libre passage ou en cas d’interruption temporaire de l’activité lucrative. Le compte de libre passage de la Banque WIR propose un taux d’intérêt de pointe de 1,15%. Un taux d’intérêt plus élevé déploie ses effets surtout si ce capital est placé pendant une longue durée. Il vaut toujours la peine de faire des comparaisons. 11


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PROMOTION SUR PLACEMENTS À TERME DE LA BANQUE WIR SOUSCRIRE ET PROFITER DÈS À PRÉSENT

Comptez fermement avec la Banque WIR quand il est question de placements. Comparer en vaut la peine. La Banque WIR est particulièrement attrayante pour les placements à terme sur une période de 2 à 8 ans. Une offre spéciale est aujourd’hui proposée pour les placements sur 6 ans, ne la manquez pas!

La Banque WIR propose des placements à terme sur des périodes allant de 1 à 12 mois et de 2 à 8 ans1. Dès aujourd’hui et jusqu’à la fin novembre 2013, vous pouvez profiter d’une promotion exceptionnelle sur les placements à terme sur 6 ans.

Placements à terme pluriannuels de la Banque WIR – durée en années Taux d’intérêt (état au 19.8.2013) 2 ans

3 ans

4 ans

5 ans

6 ans

7 ans

8 ans

Promotion: placement à terme de 6 ans aux taux de celui de 8 ans

0,625% 0,750% 0,875% 1,000% *1,375% 1,250%

Cette promotion est très intéressante et facile à expliquer: vous placez au moins 10 000 CHF pendant une durée de 6 ans, mais vous bénéficiez du taux d’intérêt actuellement applicable aux placements sur 8 ans. Ce taux s’élève aujourd’hui à 1,375% (état au 19.8.2013).

* Offre spéciale jusqu’à la fin novembre: placez au moins 10 000 CHF pendant une durée de 6 ans, et bénéficiez du taux d’intérêt actuellement applicable aux placements sur 8 ans. Pour les sommes inférieures à 10 000 CHF placées sur 6 ans, le taux d’intérêt reste inchangé à 1,125%.

Les taux d’intérêt actuellement applicables sont toujours consultables sur le site www.banquewir.ch > Clients privés ou Clients entreprises > Épargner > Placement à terme; vous pouvez également appeler le 0848 947 948. 1 Comparable

aux obligations de caisse dans les autres banques.

1,375%

1,125%

Le montant minimal pour tous les placements à terme de la Banque WIR se monte à 5000 CHF, et les montants plus élevés doivent être divisibles par 1000. Un placement minimal de 10 000 CHF s’applique à cette offre spéciale. Tous les placements à terme de la Banque WIR sont exempts de droits de garde ou de frais. N’hésitez pas et remplissez sans tarder le formulaire correspondant: www.banquewir.ch > Clients privés ou Clients entreprises > Épargner > Placement à terme > Demande. Ou adressez-vous à notre centre de conseils: 0848 947 948. La Banque WIR offre d’ailleurs aussi d’excellentes conditions pour le compte de placement ainsi que dans le domaine de la prévoyance (voir page 10). Roland Schaub

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L’année de la surprise… Bo Katzman Chor 2013/2014

Après l’année d’anniversaire, le Bo Katzman Chor nous réserve une surprise. Il est ainsi prévu de poursuivre le long succès d’un concept qui se base sur une recette sûre et traditionnelle en empruntant de nouvelles voies. La Banque WIR reste «Presenting Sponsor» du Bo Katzman Chor.

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«Les gens veulent être surpris. Mais avec ce qu’ils attendent», aurait dit l’écrivain français Tristan Bernard. Bo Katzman a choisi une autre variante pour son chœur: avec sa nouvelle production, il emprunte une nouvelle voie «que personne n’attend mais que beaucoup espéraient», explique Edgar P. Lehmann, l’imprésario de Bo Katzman, à WIRPLUS. Après vingt albums majoritairement en langue anglaise, Bo Katzman présentera pour la première fois un album du chœur chanté entièrement en allemand.

Vers de nouvelles rives Être encore plus proche de son public – Bo Katzmann tente désormais d’atteindre cet objectif qui lui a toujours tenu à cœur avec la nouvelle «fusion anglo-afro-germanique».

En adoptant désormais la langue allemande, le directeur du chœur cherche à fidéliser un nouveau public qui apprécie de comprendre les textes des chansons qu’il entend. Alors que le nouvel album est entièrement en allemand, quelques morceaux de gospel continueront d’être chantés en anglais durant la tournée – de «Oh Happy Day» à «Amen». La tournée 2013 présentera à nouveau un spectacle de scène entièrement nouveau – avec des coulisses fantastiques, un immense écran multimédia et de nombreux autres grands moments. Roland Schaub

(suite à la page 16) Leur intervention dans les émissions de télévision allemandes «Wetten, dass …?» et chez Florian Silbereisen ont renforcé Bo Katzman et son équipe à miser sur la carte allemande. En effet, le Bo Katzman Chor a pu présenter à ces occasions à un public de plusieurs millions de personnes ses propres chansons pop allemandes. Les réactions des téléspectateurs auraient été incroyables, explique Edgar P. Lehmann. Depuis ces représentations, Bo Katzman a reçu des milliers de demandes pour exécuter un plus grand nombre de chansons en allemand. Il a désormais été tenu compte de ce vœu avec le nouvel album «Neue Ufer» (nouvelles rives).

Attrape-toi un rêve Pour le projet «Neue Ufer», Bo Katzman s’est assuré le soutien de collègues expérimentés et très connus. Ces derniers l’ont aidé à reformuler sa musique à orientation afro-américaine sous une forme plus allemande. Cette équipe comprenait entre autres des artistes tels que Peter Reber et Mia Aegerter. Sur le nouvel album, des chansonniers-poètes tels que Peter Maffay ou Herbert Grönemeyer obtiennent également voix au chapitre. Ces impressionnantes chansons allemandes sont – comme toujours – chantées avec un très beau volume sonore par Bo Katzman et ses 160 choristes. 15


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Une image de la dernière tournée «Glory Day».

Special Award durant l’année d’anniversaire La tournée d’anniversaire 2012 – célébrant les 25 ans du Bo Katzman Chor – aura à nouveau été un plein succès avec la vente d’au moins 90% de toutes les places. Le public s’est montré enthousiaste et l’histoire du grand succès du Bo Katzman Chor se poursuit. L’an dernier, Sony Music a remis à Bo Katzman un Special Award pour la vente de plus de 500 000 supports audio. Quant au livre «Zwei Minuten Ewigkeit» (deux minutes d’éternité) de Bo Katzman (Giger Verlag, Altendorf), il occupe déjà la 6e place de la liste des meilleures ventes au cours de la première semaine suivant la parution.

Préréservations à partir du 1er octobre 2013

La pochette du nouveau CD en allemand «Neue Ufer».

Les préréservations pour la nouvelle tournée seront possibles à partir du 1er octobre 2013. Désormais, il est possible de payer quatre tickets par personne à raison de 100% WIR. Les frais de port de CHF 9.50 pourront également être payés en WIR. La première représentation aura lieu le 8 novembre 2013 au Mühlemattsaal de Trimbach. Tél. 061 717 11 11 (Ticket Line Bo Katzman Chor) Vous trouverez de plus amples informations sous www.bokatzmanchor.ch

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L’émergence du béton recyclé Le souci du développement durable conditionne le développement du béton recyclé. Conseillé voire exigé pour l’obtention de la norme Minergie-ECO, ce matériau, dans lequel certains voient avant tout un phénomène de mode, semble promis à un brillant avenir

Les maîtres d’ouvrage soucieux de développement durable découvrent des embûches. Ainsi, il y a deux ans, la coopérative d’habitation CODHA présentait au Grand-Saconnex (GE) un nouvel immeuble de 36 logements Minergie-P et ECO. Moins connu du grand public, ce label ECO implique l’usage de matériaux naturels, et l’interdiction de matériaux plastiques, de colles et de tout ce qui peut contenir des formaldéhydes (liste à découvrir sur le site www.minergie.ch). Et le recours à 50% de béton recyclé si celui-ci est disponible dans un rayon de 25 kilomètres, ce qui était le cas de la construction genevoise. «Le problème est qu’il n’y a pas de filière», regrette Antoine Muller, du bureau d’architectes Ganz et Muller, responsable de l’immeuble. «Ce matériau ne devrait pas revenir plus cher qu’un béton normal. Faute de filière, son prix a augmenté de 40 à 50%», regrette l’architecte. Selon un responsable de la coopérative, Guillaume Käser, le surcoût serait de l’ordre de 130 000 francs, soit 1% du budget total de ce projet de quelque 13 millions. D’autres maîtres d’ouvrage genevois n’ont pas connu de telles surprises, et ont acquis du béton recyclé à des prix tout à fait compétitifs. Du côté du fournisseur Pro Béton, à Vernier, Juan Balsa, responsable qualité et production, affirme fabriquer régulièrement du béton recyclé depuis quelques années. À un prix généralement plus élevé que le béton traditionnel, car le matériau de base nécessaire à sa fabrication s’achète plus cher. Autre inconvénient: en raison des incertitudes qui accompagnent la provenance des matériaux de récupération, la société préfère ne pas les certifier. «Par exemple, si le béton provient d’un pont, il a pu être altéré par des salages successifs», détaille Juan Balsa. Laurent Dorthe, directeur de la Gravière de la Claie-aux-Moines (GCM) à Savigny, témoigne d’une autre réalité. L’entreprise s’est impliquée dans la production de grave recyclée depuis 1984. Et depuis 2008, elle a développé une méthodologie pour produire

des bétons recyclés, selon les normes en vigueur, à un prix semblable, voire inférieur à celui du béton traditionnel. La solution de la GCM passe par l’application d’une méthodologie qui permet de ne pas surdoser le ciment ou les adjuvants, plus onéreux, pour obtenir les classifications désirées. D’autres facteurs peuvent peser sur la comparaison, et influer à la baisse sur le prix des bétons traditionnels. Ainsi le prix des granulats, meilleur marché dans les carrières françaises, aurait une influence à la baisse sur le prix du béton traditionnel dans des zones proches de la frontière.

L’impact des politiques cantonales Ce qui n’enlève rien au mérite de la GCM. «Développer des produits aussi performants a été un vrai challenge. Mais dès l’instant où nous avons pris la décision de le faire, les choses se sont mises en place assez vite», témoigne Laurent Dorthe. La démarche a été encouragée par la décision du Canton de Vaud de recourir au béton recyclé pour l’ensemble de ses constructions. Cette mesure a eu un impact déterminant sur la demande. La généralisation des taxes sur les déchets a aussi une influence. En amont de la filière, les entreprises de démolition et les transporteurs sont encouragés à soigner la qualité du matériel fourni en favorisant un tri soigné sur les chantiers. Pour réaliser un béton recyclé classé, il faut pouvoir compter sur un matériau de base dans lequel on ne trouve pas de briques, ni de morceaux de bois – les aciers d’armature du béton ne posent quant à eux pas de problèmes. «Le fournisseur doit s’acquitter d’une taxe de 20 francs par tonne d’un matériau dans lequel subsistent des éléments non souhaités, contre 3 francs, voire zéro franc par tonne pour un matériel propre», souligne Laurent Dorthe. En 2010, le béton recyclé représentait 17% de la production de GCM, pour un équivalent de quelque 16 000 m³. 17


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L’attrait de la norme L’absence de filière, dénoncée du côté de Genève, est donc relative. Et certainement pas généralisée. Mais au fait, quels sont les avantages du béton recyclé? «Le recours à ce matériel permet de minimiser la consommation d’une matière première non renouvelable, et donc de prolonger la vie des gravières», répond Blaise Périsset, support pour les questions relatives à Minergie-ECO à l’agence romande de Minergie. Ce poste de support, créé en Suisse romande en mars 2011, fait déjà face à des dizaines de demandes. Les questions les plus fréquentes concernent les performances du béton recyclé, le choix des matériaux et des produits, ainsi que la démarche et la méthode.

Laurent Dorthe (GCM): «Le développement de produits recyclés efficaces est un défi.»

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«Minergie-ECO demande que le maître d’ouvrage utilise le béton recyclé là où cela est possible. Et pour autant que le béton soit préparé à moins de 25 kilomètres – au-delà d’un certain temps de trajet, le béton risque de durcir dans le camion. Il y a donc une double exigence de proximité de la centrale à béton et de qualité de béton», pose Blaise Périsset. Des ingénieurs utilisent plus volontiers le béton recyclé pour les fondations. Dans le cas de l’immeuble de la CODHA, tous les éléments verticaux – et donc les éléments porteurs – sont réalisés en béton recyclé. Le béton traditionnel a été préféré pour les dalles, qui doivent supporter d’autres types de tensions. Dans différents laboratoires de Suisse, des chercheurs travaillent à améliorer encore les performances.

Les performances de ces matériaux sont compatibles avec les exigences de la construction. Et ils continuent de s’améliorer.


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La GCM propose depuis cinq ans des bétons recyclés à un prix inférieur à ceux des bétons traditionnels.

Aujourd’hui, l’usage de ce matériau prend tout son sens dans l’obtention d’une norme. Ce qui demande un minimum de méthode. «Il est très important de prendre en compte les exigences Minergie-ECO dès la conception du projet, et ceci avec tous les acteurs. Il faut donc bien définir les exigences qui découlent de cet objectif dans les soumissions. Puis bien suivre la phase de réalisation par des suivis continus du chantier», insiste Blaise Périsset. La meilleure solution consiste à intégrer un planificateur qui prendra en charge les spécificités de ce type de construction dans leur globalité. L’expert est formel: «Si les exigences sont intégrées dans la conception du projet, celui-ci ne représente pas de surcoût.»

Une affirmation qui ne fait pas encore l’unanimité. Guillaume Käser, également président de la coopérative Cigüe, a récemment regretté que le Canton de Genève, qui soutient, par des subventions, les projets Minergie-P, n’ait encore rien prévu pour les projets Minergie-ECO. Le marché du béton recyclé, les chercheurs actifs dans ce domaine et les entreprises prêtes à innover pour se profiler dans cette filière auraient tout à y gagner. Vincent Borcard

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Vin suisse: le défi international

A la tête de Giroud Vins, le Valaisan Dominique Giroud s’affirme comme un vigneron et un entrepreneur. Après une ouverture sur l’Europe, il a ouvert une filiale à Singapour, et peaufine la stratégie qui doit lui permettre de s’installer sur le marché chinois. «En Asie, mes concurrents ne sont pas les vins espagnols ou italiens, mais les bourgognes et les bordeaux.»

Dominique Giroud: «Il y a cinq ans, j’ai cru que l’Eldorado existait. J’ai déchanté après trois mois. Tout marché doit se construire avec une stratégie définie.»

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Si Dominique Giroud est un homme de chiffres, ce n’est pas avec la presse! Son chiffre d’affaires, le montant de ses investissements, ses relations avec sa banque sont des éléments qu’il ne communique pas. Pas davantage que son volume de production, que tout amateur peut cependant tenter d’évaluer, sachant que le domaine familial est vaste de 50 hectares – contre 1,5 hectare en 1992. Cependant, s’il se distingue d’autres excellents vignerons valaisans, c’est moins par ces cachotteries que par sa volonté d’exporter ses vins. «Le marché suisse est stabilisé depuis quelques années. Je travaille avec dix représentants sur le secteur de la gastronomie. D’autres prospectent les grossistes. Que faire de plus?» glisse-t-il.

3 à 600 bouteilles La société Giroud Vins se profile depuis 2011 sur le marché européen via un distributeur. «Je travaille avec Grands Chais de France. Cela représente un réseau de 300 commerciaux, avec lesquels je suis en contact. Les commandes se passent à raison de quantités de 3 à 600 bouteilles. La logistique, qui pourrait sans cela revenir de 3 à 5 francs par bouteille, descend ainsi de 20 à 30 centimes.» Mais un producteur suisse peut-il faire valoir ses intérêts auprès d’un tel géant? La réponse fuse: «Ils ne me prennent pas 10 000 bouteilles pour voir si elles se vendent toutes seules!» Le vigneron peut agir en soutien, en participant par exemple à des comptoirs.

La crise est là Le système fonctionne dans les deux sens. Dominique Giroud achète auprès de son partenaire des produits français et étrangers. Ses œnothèques de Sion, Lausanne et Genève ne se canton-

nent pas dans la mise en valeur de vins du terroir. Vive l’Europe, donc! «Ce marché stagne!» tempère l’entrepreneur. La crise est là, la tendance est au tassement. «La seule chose qui fidélise la clientèle, ce sont les prix et les actions», ajoute-t-il, un brin provocateur. S'il est content d’exister sur ce marché, il n’imagine pas accentuer ses efforts sur ce vieux continent-là.

Cap sur l’Est «Les marchés de demain sont la Russie, la Chine et d’autres pays asiatiques. En Asie, la clientèle aime désormais faire des découvertes, alors que jusqu’en 2002, les restaurants gastronomiques servaient encore du whisky pour accompagner les plats! La culture du vin s’est depuis bien développée.» Dans certaines villes cosmopolites, elle s’est affirmée en cinq ans. Le directeur de Giroud Vins a abordé ce nouveau monde par la case Singapour, où il a créé une filiale. Il a repris le nom de ses œnothèques lausannoises et genevoises, Wine Universe. La société emploie vingt personnes, dont une quinzaine dans le restaurant ouvert en 2009. «Il figure parmi les meilleures tables de la ville. En parallèle, j’ai ouvert une œnothèque et le premier bar à vins (wine bar) du pays.» Tout cela dans le centre névralgique de cette capitale de six millions d’habitants. Le succès a été au rendez-vous. Mais les choses évoluent vite. 500 restaurants ferment et 750 ouvrent chaque mois à Singapour. Et les bars à vins se multiplient. Dominique Giroud a compris que pour durer, il devait se renouveler. Un nouveau concept, plus pointu, est en préparation. «Notre valeur ajoutée demeure la mise en valeur de produits suisses.» Il refuse d’en dire davantage. 21


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«A Singapour, les ressources humaines sont mon problème numéro 1. Ce n’est pas les clients qui me créent des soucis!»

Un supplément d’audace Eleveur de vaches d’Hérens à ses heures, ce Valaisan affirme qu’il faut parfois foncer. Pour la création de sa filiale, il n’a pas été quémander de l’aide auprès d’une administration ou d’une chambre de commerce. «Je considère qu’il est plus efficace de coller tout de suite à la réalité du marché.» De même, il a investi lui-même dans l’aventure. «Il n’y a pas de recettes magiques pour un entrepreneur. A un moment, il faut prendre un risque. Et se lancer.» Il a débuté avec des associés singapouriens, il a depuis racheté leurs parts. «Les affaires ont débuté très bien et très vite. La moitié de l’investissement était amorti après une année. Depuis deux ans, la courbe s’est stabilisée. Nous sommes dans les chiffres noirs.»

Impôt: 7 dollars par bouteille! A l’écouter, tout cela peut paraître facile. «Il y a cinq ans, j’ai cru que l’Eldorado existait. J’ai déchanté après trois mois. Tout marché doit se construire avec une stratégie définie.» Il a ainsi dû composer avec un système fiscal qui taxe de 7 dollars de 22

Singapour (env. 5 francs) n’importe quelle bouteille. Une réalité qui limite l’intérêt de l’exportation des vins les plus modestes. «Conséquence de ses prix de production, la Suisse ne peut exporter que ses meilleurs vins. Ceci fait qu’en Asie mes concurrents ne sont pas des vins espagnols ou italiens, mais les bourgognes et les bordeaux.» D’où l’obligation de produire davantage de vins de haute qualité, une montée en gamme qui ne l’effraie pas. Elle est aussi au programme de nombreux vignerons romands.

S’adapter au terrain Sur place, il a dû apprendre à composer avec une administration qui peut se montrer tatillonne. «Les ressources humaines constituent le problème numéro 1.» Il est très compliqué de faire engager des étrangers. D’où la nécessité de former du personnel sur place. Ce qui correspond parfaitement à la mentalité helvétique, toujours heureuse de transmettre son savoir-faire. Sauf que... «Les relations entre l’employeur et l’employé sont très différentes de celles que nous connaissons. La personne que vous formez va vous quitter à l’instant où un concurrent lui proposera de meil-


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Depuis 2009 à Singapour, Dominique Giroud entend mettre très prochainement un pied sur le marché chinois.

leures conditions.» Résultat: les collaborateurs de sa société sont briefés sur les produits proposés à la vente. Pour des informations plus précises, il faut faire appel au directeur! Ce dernier, qui travaille de longue date avec le chef d’entreprise valaisan, s’est récemment établi à Singapour. D’où il gère la filiale. Et prospecte d’autres marchés, tel la région du sud-est de l’Asie.

Les projets sont développés depuis Sion par ses collaborateurs. Il s’appuie aussi sur l’expertise du terrain dont lui fait profiter son réseau de vente. «Chaque marché a ses particularités. L’Europe demande en priorité du Fendant, et un peu de Dôle. Les Chinois s’intéressent aux cépages typiques, aux spécialités. Une quinzaine d’importateurs doivent venir. Ils goûteront en priorité Petite Arvine, Cornalin, Heida...»

La prochaine étape La prochaine étape sera, très bientôt, la Chine. Là encore, il refuse de décrire un projet non encore finalisé. «C’est un marché très différent de celui de Singapour. Il est facile de s’y faire piéger. Quelque 300 000 bouteilles de Lafite-Rothschild sont produites chaque année. Mais il s’en vend chaque année 2,6 millions en Chine!» La prudence lui a déjà fait refuser une proposition de bars à vins franchisés. La solution la plus adaptée lui semble être celle de la filiale de vente. Pas à Pékin ou à Shanghai, où le marché est déjà saturé, mais dans de plus petites villes (de quelques millions d’habitants tout de même!).

Les moyens de séduire le consommateur chinois vont encore l’accaparer pendant quelques mois. Ensuite, il pense s’attaquer à la Russie! Vincent Borcard

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Les trusts en relation avec la planification successorale

Régulièrement, on lit et on entend parler de trusts dans le monde de la finance. Que faut-il comprendre par là? Les trusts s’utilisent surtout en matière de planification successorale et pour trouver des solutions au problème de la succession à la tête d’entreprises. On peut tirer certains parallèles à la fondation de droit suisse mais il existe également quelques différences fondamentales.

Il est vrai que le terme de «fondation» est l’une des nombreuses traductions possibles du mot anglais «trust». En anglais, ce mot signifie par ailleurs «confiance, groupe d’entreprises, fortune fiduciaire» et tant d’autres choses encore. Cependant, un trust se distingue de la fondation de droit suisse en quelques points fondamentaux. On peut mentionner, parmi les plus importants: – un trust n’a pas d’engagement formel; – une fondation doit poursuivre un but d’utilité publique; – dans le cas de la fondation, le capital versé ne peut pas, de manière générale, être remboursé au fondateur. Le trust, quant à lui, peut en tout temps être dissous par le «settlor» (fondateur) avec remboursement consécutif de la fortune résiduelle. (voir aussi édition WIRPLUS de juillet 2013, page 34: «La fondation d’utilité publique en Suisse»)

ce dernier devient donc propriétaire; l’ancien propriétaire se retrouve, pour ainsi dire, les mains vides. Ce transfert de propriété peut donner à réfléchir. Il existe cependant des limites légales claires. La fortune transmise représente, auprès du trustee, une fortune particulière qui est séparée de sa fortune personnelle. Bien que le trustee soit effectivement le propriétaire formel, ses créanciers personnels n’ont pas accès à cette fortune particulière. De plus, cette fortune particulière ne figure pas dans la masse successorale du trustee de telle manière qu’un transfert aux héritiers du trustee est exclu. Le chef de famille fortuné qui veut faire bénéficier un cercle familial assez large des fruits de son travail et de celui de ses ancêtres peut ainsi être certain que le trustee – bien qu’il soit formellement le propriétaire – ne pourra pas abuser de cette fortune pour couvrir ses dettes personnelles, respectivement la transmettre à ses propres héritiers.

Fortune particulière Lorsqu’il est correctement structuré et utilisé, un trust peut constituer une solution très intéressante en matière de planification successorale et pour le règlement de la succession à la tête d’entreprises. Dans le cas d’un trust, un «settlor» (donateur) met un capital à la disposition d’un ou de plusieurs bénéficiaires, respectivement de tiers (appelés «trustee») qui en assurent la gestion et ceci dans un but particulier. La caractéristique typique du trust est le transfert de la fortune au trustee. En d’autres termes: par un trust, la propriété des éléments de fortune concernés passe au trustee. Formellement, 24

Le trustee est tenu de respecter des règles très précises et complètes qui régissent les droits et les obligations du trustee comme l’explique la suite de l’article ci-dessous.

Les parties au trust Le trust est composé de trois groupes de personnes: Le fondateur du trust est appelé «settlor» et transmet, sur la base des documents de trust (l’ensemble de règles), une fortune à un trustee. Il est important que les éléments de la fortune proviennent directement du settlor, c’est-à-dire qu’ils soient transfé-


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rés du propre compte et au propre nom du settlor vers le trustee. Le groupe de bénéficiaires constitue la troisième partie et définit le cercle des bénéficiaires pour la période durant laquelle le settlor est en vie ainsi que pour celle suivant son décès. Le groupe de bénéficiaires se divise en général en bénéficiaires prioritaires, secondaires et tertiaires. • Bénéficiaire prioritaire: en règle générale et tant que le settlor est encore en vie, le bénéficiaire prioritaire n’est autre que le settlor lui-même. Cela signifie que le settlor est le seul et unique bénéficiaire prioritaire en ce qui concerne la fortune et les rendements du trust. Comment peut-il avoir accès à ces éléments de la fortune s’il n’en est plus le propriétaire formel? Il peut faire la demande au trustee de lui verser un montant déterminé provenant de la fortune du trust pour un motif personnel – par exemple l’achat d’un objet immobilier ou d’une voiture. Formellement, le trustee doit accepter cette demande pour que le paiement correspondant puisse se faire. Selon la législation sur les trusts, le trustee est seul à disposer des éléments de fortune du trust. Il est plus particulièrement le seul titulaire du droit de signature sur les comptes correspondants. Si le settlor pouvait directement disposer du compte, cela serait en contradiction totale avec la figure juridique du trust. Une procuration de gestion limitée est possible et lui permet de gérer et d’investir la fortune mais non de procéder à des versements. Ces particularités techniques doivent être surveillées très précisément. • Bénéficiaires secondaires: leur tour arrive en cas de décès du settlor. Il s’agit souvent de ses propres enfants. Selon les cas, l’époux en fait partie ou non. Si les bénéficiaires secondaires sont prédécédés, ce sont en règle générale leurs descendants qui prennent leur place, c’est-à-dire les petits-enfants du settlor. On bénéficie d’une totale liberté en ce qui concerne les règles s’appliquant aux bénéficiaires mais des prescriptions relatives à des réserves successorales doivent néanmoins être respectées.

une lettre du settlor qui précise les vœux de ce dernier en ce qui concerne les versements, les bénéficiaires ou la procédure à suivre dans le cas où il perdrait son discernement. Pour le trustee cependant, cette «liste de vœux» n’est pas obligatoire. Il peut – mais ne doit pas – tenir compte de ces vœux pour autant que les conditions soient remplies à son sens. Il est vrai que le contenu de telles lettres colle souvent aux règles du trust et que, dans un tel cas, aucun problème ne se pose.

Reconnaissance du trust en Suisse La législation suisse ne connaît pas la forme juridique du trust. Néanmoins, des trusts étrangers ont depuis quelque temps été reconnus au niveau du droit civil en Suisse. Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de La Hague en date du 1.7.2007, la sécurité du droit est encore plus élevée puisque le trust est reconnu en Suisse en tant que forme juridique. Les bénéficiaires suisses de trusts étrangers peuvent donc profiter de cet instrument pour effectuer leur planification successorale ou mettre en place une solution de succession à la tête d’une entreprise.

Les avantages et les inconvénients du trust La flexibilité élevée quant à la définition des clauses relatives aux bénéficiaires en comparaison avec les possibilités que prévoit le droit successoral constitue un premier avantage. La fortune particulière transmise au trustee en propriété bénéficie d’une importante protection alors que la neutralité du trustee devrait garantir une certaine continuité et le traitement correct de tous les bénéficiaires. De plus, le trust peut réserver certains avantages fiscaux aux bénéficiaires, ces avantages ne s’appliquant pas dans le cas d’une succession classique. Certains désavantages ou certaines réticences peuvent fort bien exister en matière de transfert de la fortune à un tiers. Il est important qu’il existe un rapport de confiance absolu entre le settlor, le trustee et les bénéficiaires. De plus, certaines critiques portent sur le fait que les trusts permettent de rendre plus flous les véritables situations de fortune, voire de ne pas respecter des droits à des réserves successorales.

La structure du trust La Nouvelle-Zélande, Singapour, Hongkong ou encore les Bahamas font partie des pays qui bénéficient d’une longue tradition en matière de trusts ancrée dans la législation de ces pays. Le trust est établi sur la base des règles relatives aux trusts qui trouvent leur origine dans le droit anglo-saxon et que le trustee est tenu de respecter. En particulier, il est clairement défini dans quels buts le trustee peut effectuer des versements provenant de la fortune du trust. Ces règles sont souvent complétées par

Conclusion Il vaut la peine d’examiner et de réfléchir à cet instrument alternatif et de plus en plus courant de planification successorale, utile également pour régler la succession à la tête d’entreprises. Cela pourrait particulièrement être utile lorsque la situation familiale est complexe – par exemple en présence d’une entreprise familiale. MIRCO LOMBARDI WWW.LOMBARDIPARTNERS.COM

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Défendre sa position sur le marché La société vient d’être fondée, la vision et les lignes directrices ont été définies, l’orientation stratégique de l’entreprise a été fixée. Après une période de lancement, l’entreprise commence à faire du bénéfice grâce à l’engagement de chaque collaborateur.

Comment les responsables d’une PME arrivent-ils à défendre avec succès la position sur le marché qu’ils ont atteinte de haute lutte? A quoi faut-il veiller? Quels sont les éléments déterminants?

Jacques Meyer et son optimisme Jacques Meyer* a beaucoup de plaisir à travailler quotidiennement dans l’entreprise qu’il a fondée, même si parfois le stress est important. En principe, il vaux mieux disposer d’une saine portion d’optimisme quand on fonde une entreprise. Il s’agit en effet de trouver un certain équilibre – rester dynamique tout en étant capable de se reposer. Jacques Meyer travaille avec beaucoup 26

de monde: les clients, les fournisseurs, le banquier, les représentants de la commune, les collaborateurs et tant d’autres personnes encore. Jacques Meyer veut également trouver du temps pour faire du sport, exercer d’autres loisirs et faire quelques vacances. En tant que chef d’entreprise, il faut trouver assez de force pour poursuivre les objectifs commerciaux tout en tenant également compte des aspects psychologiques. Le travail occupe une place éminemment importante. Il faut sans cesse renouveller son énergie. Dans le cadre d’entretiens avec des collègues, il est déjà arrivé à Jacques Meyer de constater qu’un


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chef d’entreprise sous-estime parfois ce qui se passe dans la vie professionnelle quotidienne. De même, on peut être tenté de surestimer ses propres compétences. L’expérience, quant à elle, est très importante. Ainsi, il faut régulièrement être conscient de l’expérience de chef d’entreprise dont on dispose. Lorsque la motivation et l’espoir sont suffisants, il est évident que tout va mieux. Ressentir du plaisir et de la passion, voilà un élément clé. Lorsqu’on se réjouit, le matin, d’aller travailler, on travaille mieux et plus facilement. Qui dit oui à l’indépendance, dit aussi oui à un projet. Parfois, il faut aussi savoir dire non et prendre un peu de recul. Un timing inadéquat ou des aspects juridiques peuvent influencer un projet de manière négative. Il est sans autre possible de changer d’opinion lorsque de nouveaux aspects se présentent. Il s’agit de reconnaître et de tirer profit de nouvelles opportunités.

Soutien aux collaborateurs Jacques Meyer désire que ses collaborateurs participent à la construction de l’entreprise. Son objectif est de les comprendre, de les encadrer, de les soutenir et de les encourager. Selon lui, les collaborateurs doivent pouvoir se développer tant au niveau professionnel qu’au plan humain. Les exigences posées aux collaborateurs se sont accrues. L’objectif de la direction est de soutenir les collaborateurs tant au niveau professionnel que personnel de telle manière qu’ils donnent «volontairement» le meilleur d’eux-mêmes et qu’ils s’identifient aux objectifs définis en commun. Jacques Meyer et son équipe de direction se prennent beaucoup de temps pour définir les objectifs en commun avec les collaborateurs. Ce faisant, ils mettent un point d’honneur à réaliser une communication ouverte. Il s’agit de filtrer les besoins des collaborateurs qu’il est possible de réaliser.

mier lieu, il s’agit d’un rapport prix-prestations bien équilibré. Un prix élevé ne sera légitime que si la qualité est tout aussi élevée. Le niveau de qualité d’un assortiment est, en outre, fortement déterminé par sa fiabilité, respectivement le degré de sécurité qu’il offre. Des services différents concernant l’assortiment peuvent également être très importants pour les clients, par exemple d’intéressantes conditions de paiement ou encore des compétences de conseil élevées. Le service à la clientèle et les prestations de garantie constituent un aspect particulièrement important pour la satisfaction à long terme des clients. Le respect des délais fait également partie de ce service à la clientèle. C’est au plus tard lorsque des demandes de garantie sont soumises que l’on voit quelle est la véritable fiabilité de l’entreprise et à quel point elle recherche une satisfaction de la clientèle à long terme. Des problèmes ou des réclamations de la clientèle peuvent avoir un effet négatif sur l’image de marque d’une entreprise. Parfois, il est nécessaire de trouver un compromis avec le client. Si un tel compromis est possible et défendable, il faudrait le conclure afin de satisfaire le client. À notre époque d’information et de communication, il est également important que le client puisse nous joindre facilement (par téléphone, par courriel). Des expériences positives renforcent la confiance d’un client en une entreprise et accroissent la fidélité de la clientèle. De plus, on sait bien qu’il ne faut pas sous-estimer le bouche-à-oreille. Lorsque le client associe des prestations objectivement bonnes à une amabilité naturelle des collaborateurs, il y a de fortes chances qu’il soit satisfait. Jacques Meyer et son équipe travaillent en permanence à atteindre ces objectifs.

Conclusion Réflexion qualitative et orientation aux besoins du client Jacques Meyer et ses collaborateurs sont conscients que le terme de qualité peut s’interpréter de différentes manières. Une question centrale est la suivante: que veut le client? L’entreprise, quant à elle, se demande à quels aspects qualitatifs ou à quels «paramètres» elle doit veiller.

Plus la réflexion qualitative est associée de manière efficace à l’orientation aux besoins des clients, plus la valeur ajoutée pour chacune des parties concernées sera élevée. L’état d’esprit personnel de la direction de l’entreprise et des collaborateurs fournit une contribution importante à la naissance d’un effet de synergie positif entre le fournisseur et le client. Enrico Lombardi

La véritable utilité du produit ou de la prestation de service constitue l’un des premiers de ces paramètres. Cette utilité doit être une réponse claire aux besoins et aux attentes du client. En pre-

intra dm ag, training & marketing, ZUrich

* Nom fictif 27


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Des poulets sans concurrence?

Si l’on choisit de quitter son emploi afin de travailler en tant qu’indépendant, on peut concurrencer son ancien employeur à moins que le contrat de travail n’ait prévu une clause d’interdiction de concurrence. Cette dernière ne doit toutefois pas être trop restrictive et certaines tournures apparemment anodines dans le certificat de travail peuvent même l’annuler.

Pierre Brun est rouge de colère: il est propriétaire d’un petit nombre de stands de vente de produits alimentaires à l’emporter qui vendent les meilleurs poulets à la broche de toute la ville. Une entreprise faisant partie du cercle de ses anciens clients vient de l’informer qu’elle commandera pour une fois auprès d’un concurrent les poulets dont elle a besoin pour sa fête de l’été. En effet, G., l’ancien responsable des ventes de Pierre Brun, a ouvert à l’entrée de la ville un stand de vente de poulets proposant presque exactement le même assortiment. De plus, il semblerait que ce dernier propose des prestations de traiteur à des prix imbattables. Pierre Brun n’avait pas accepté la proposition de son responsable des ventes de devenir son partenaire et associé. Ce dernier lui avait alors remis sa démission. Il avait déjà été difficile de perdre ce collaborateur de longue date, très efficace, alors l’ouverture d’un stand de poulets concurrent correspondait à une véritable déclaration de guerre. Pierre Brun respire profondément et se dit qu’il a heureusement intégré à tous ses contrats de travail une clause d’interdiction de faire concurrence. Il est confiant que son avocat va rendre la vie difficile à G., lui interdire l’exploitation de ce stand et lui faire payer 50 000 CHF!

La concurrence ravive le marché Les consommateurs sont heureux lorsque deux entreprises proposent le même produit car la concurrence ravive le marché. La concurrence oblige également en permanence les entreprises à faire preuve d’innovation, garde les prix à un niveau relativement bas et, le plus souvent, améliore aussi la qualité de l’assortiment proposé. Le principe de base de l’économie de marché libérale se base sur la concurrence et la liberté de copier, de dévelop28

per et d’améliorer une idée. Cependant, s’il devait être permis de tout copier, plus personne ne serait prêt à financer les activités de recherche et de développement. En effet, des millions ne seront investis que là où il est également possible de rentabiliser l’investissement. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de prévoir une protection par le biais de brevets donnant à l’inventeur le droit d’exploiter son invention de manière exclusive et pour une durée limitée. La libre concurrence est également limitée lorsque les agents économiques luttent de manière déloyale ou lorsque des agents économiques plus faibles sont exploités par des entreprises au bénéfice d’une position de monopole. La loi fédérale contre la concurrence déloyale (LCD) pose certaines limites à de telles pratiques. La LCD joue un rôle tout particulier dans le domaine de la prospection des clients puisqu’elle interdit la publicité mensongère ou le fait d’induire le client en erreur.

Concurrence de la part de l’employé Cet antagonisme entre le libre développement économique et la protection des investissements consentis sur les marchés de vente se retrouve également dans le droit du travail. En principe, l’employé doit pouvoir se développer librement au niveau professionnel. Personne ne peut lui interdire d’utiliser avec succès le savoir-faire acquis sur sa place de travail. Même les contacts personnels sont inattaquables dans la libre concurrence. Toutefois, si l’employé acquiert, dans le cadre de son travail, des connaissances relatives à des avantages concurrentiels que l’employeur a développés ou mis en place au prix de gros efforts, le recours à ces dernières pour concurrencer l’employeur, voire lui nuire, serait choquant.


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Devoir de fidélité Pendant toute la durée des rapports de travail, l’employé ne doit pas concurrencer l’employeur. Cela découle tout simplement de son devoir de fidélité. Cependant, il a le droit de chercher un nouvel employeur alors même qu’il travaille encore chez l’ancien ou de procéder aux préparatifs pour se lancer dans une activité indépendante. L’ouverture d’un établissement, à peine un mois après la fin du contrat de travail, signifie que c’est bien ce qu’a fait G. en planifiant et préparant son entreprise concurrente alors qu’il était encore employé – ce qui est tout à fait légal. Pierre Brun doit donc admettre que G. n’a pas violé son devoir en mettant en place l’infrastructure de son établissement alors qu’il était encore employé par Pierre Brun.

Convention d’une clause d’interdiction de concurrence A l’exception de l’obligation de garder le secret, toutes les obligations de l’employé prennent fin au terme des rapports de travail. L’employé a donc le droit, au terme du contrat, de concurrencer de manière illimitée l’ancien employeur. Cependant, il convient qu’un employé qui a eu connaissance de secrets de son employeur dans le cadre du simple exercice de son travail et sans contrepartie ne puisse nuire à ce dernier au terme des rapports de travail en tirant profit de ces connaissances. C’est la raison pour laquelle la loi admet, exceptionnellement pour de tels cas, que les parties au contrat conviennent d’une clause d’interdiction de concurrence. Pour qu’une telle clause d’interdiction de concurrence soit valable, cinq conditions doivent être satisfaites: 1. Capacité d’exercice et délictuelle de l’employé 2. Forme écrite 3. L’employé a pu prendre connaissance de la clientèle ou de secrets de fabrication et d’affaires de l’employeur 4. L’utilisation de ces connaissances peut nuire considérablement à l’employeur 5. Il ne doit pas résulter de l’interdiction de concurrence une difficulté injuste pour l’employé de gagner sa vie, raison pour laquelle l’interdiction doit être limitée en conséquence quant à la durée, au lieu et à son objet. G. s’était engagé par écrit à ne pas concurrencer Pierre Brun pendant une année sur tout le territoire municipal «avec une installation de vente de produits alimentaires à l’emporter». Il convient désormais d’examiner si cette convention satisfait à toutes les exigences légales. Si une seule de ces conditions n’est pas satisfaite, la clause d’interdiction de concurrence n’est pas valable. La limitation quant au lieu, à la durée et à l’objet doit se comprendre de manière assez restreinte et être en relation directe 30

avec l’ancienne activité. Les restrictions trop larges ne sont pas nulles mais sont réduites par les tribunaux à une ampleur acceptable. La restriction au territoire de la ville correspond à la zone d’activité de Pierre Brun et peut donc être considérée comme correcte. Quant à la durée d’une année, elle semble également adéquate. Pour être applicable, la durée légale maximale de trois ans demande des circonstances particulières. En règle générale, les tribunaux réduisent la durée à une période entre 6 et 18 mois. Seule une concurrence directe avec l’ancien employeur peut être exclue par convention. La restriction quant à l’objet décrit l’activité interdite. L’extension de l’interdiction de faire concurrence à la «vente d’un assortiment de produits alimentaires à l’emporter» est beaucoup trop large. Compte tenu de l’actuelle diversité de produits alimentaires vendus à l’emporter, G. pourrait tenir un stand de kebab sans pouvoir tirer profit des secrets d’affaires concrets dont il a eu connaissance. Par contre, c’est bien le cas pour la vente de produits de volailles. Un nombre beaucoup trop important d’employeurs veulent se protéger de la concurrence d’anciens collaborateurs avec une telle clause d’interdiction de concurrence sans pour autant avoir vraiment créé quelque chose digne de protection. Parallèlement, beaucoup trop d’employés se déclarent d’accord avec une telle clause d’interdiction de faire concurrence en supposant à tort qu’une telle clause n’est de toute façon pas applicable. Par conséquent et en raison de cette négligence face aux interdictions de concurrence, de nombreux litiges portant sur les clauses d’interdiction de faire concurrence font l’objet de plaintes auprès des tribunaux.

Dans le doute, contre l’employeur De nombreuses clauses d’interdiction de faire concurrence ne résistent pas aux exigences légales portant sur la connaissance effective de véritables secrets d’affaires et sur la capacité de nuisance élevée en cas d’utilisation de ces connaissances. En cas de doute dans cette question, les tribunaux tranchent en faveur de l’employé et donc en faveur de la liberté de commerce et d’industrie. La constatation de l’existence d’un secret d’affaires ou de fabrication digne de protection ne suppose pas, au préalable, un caractère brevetable ou une autre forme de protection. Des connaissances techniques, organisationnelles ou financières particulières qui sont secrètes et que l’employeur désire conserver confidentielles sont cependant nécessaires. Il faut que l’on puisse constater que ces connaissances ont été acquises par l’employeur qui a engagé beaucoup de travail, d’argent et de savoir-faire. En l’occurrence, il peut s’agir des éléments suivants: un savoir-faire technique, des plans, des analyses de laboratoire, des listes de fournisseurs, des calculs de prix de revient,


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des stratégies marketing. Ce qui a été intégré dans l’expérience professionnelle ainsi que les connaissances de branche générales ne font pas partie de ces connaissances. Pierre Brun fait valoir que sa sauce spécialement mise au point et bien connue dans l’ensemble de la ville, les informations relatives aux besoins de la clientèle qui ont fait l’objet d’une évaluation systématique, les bases pour le calcul des prix de revient et la liste des clients pour les prestations de traiteur auprès d’entreprises sont autant de secrets d’affaires dignes de protection. Comme la sauce spéciale est effectivement spéciale et qu’elle explique une partie du succès de l’entreprise, Pierre Brun n’en divulgue pas la recette. Il est vrai que G. a eu l’occasion de prendre connaissance d’un secret de fabrication digne de protection. La fabrication de la sauce par des tiers peut en effet nuire aux intérêts financiers de Pierre Brun. Quant aux contacts avec la clientèle établis et soignés année après année dans le domaine du service traiteur, ils sont également dignes de protection. Dans sa fonction de responsable des ventes, G. est resté pendant de nombreuses années en contact avec les entreprises clientes et a ainsi eu l’occasion de bien connaître leurs particularités et leurs besoins. De ce fait, il peut désormais chercher à recruter ces clients de manière ciblée. Cette intensité du contact est indispensable pour la validité de la clause d’interdiction de concurrence. Un simple contact ou le simple fait de connaître les listes de clients ne suffirait pas. Quant aux bases de calcul de prix de revient, Pierre Brun devrait cependant expliquer en quoi elles sont si particulières pour qu’elles ne puissent pas être considérées comme de simples connaissances de branche.

Indemnité de non-concurrence Contrairement à ce que pense G., la clause d’interdiction de faire concurrence est donc valable. Cependant, il n’est nullement exclu qu’un tribunal considère que les secrets d’affaires de Pierre Brun ne sont pas dignes de protection et que le fait de les connaître ne comporte aucun potentiel de nuisance. Il aurait ainsi été judicieux que Pierre Brun intègre un dédommagement à la convention d’interdiction de faire concurrence. En règle générale, les tribunaux protègent plus aisément les interdictions de faire concurrence avec contrepartie. En Allemagne, une telle indemnité de non-concurrence est même obligatoire.

lation d’une interdiction de faire concurrence. L’exécution réelle est hors de question en cas de concurrence interdite usuelle. Elle ne peut être exigée que dans le cas d’un acte de l’employé particulièrement contraire à la bonne foi, si l’employeur risque un dommage particulièrement important. L’employeur doit prouver le dommage concret, ce qui n’est guère possible dans la pratique. Il est dès lors recommandé de convenir d’une indemnité forfaitaire en cas de violation. Le montant de cette indemnité ne doit toutefois pas être fantaisiste mais en relation avec le dommage maximal possible. Sur la base de ce maximum absolu, la limite maximale peut atteindre un demi-salaire annuel et, au maximum, un salaire annuel complet.

Annulation en cas de licenciement Un licenciement de l’employé par l’employeur entraîne en règle générale automatiquement l’annulation de la clause d’interdiction de faire concurrence. Il en va de même si l’employeur a fourni un motif justifié de résiliation du contrat. Un salaire nettement inférieur aux salaires du marché ou une mauvaise ambiance de travail ont été reconnus comme étant autant de motifs justifiés. Le fait que Pierre Brun n’a pas voulu faire de son employé G. un associé et un partenaire à part entière ne constitue cependant pas un motif suffisant pour la résiliation. De ce point de vue, G. a d’assez mauvaises cartes en main.

Le lapsus de Pierre Brun Pierre Brun aurait donc de bonnes chances d’imposer la clause d’interdiction de concurrence convenue dans le contrat de travail avec G. Malheureusement, sa formulation irréfléchie dans le certificat de travail délivré à G. a réduit ces chances à néant. En effet, il y est écrit noir sur blanc: «Monsieur G. quitte notre entreprise libre de toute obligation.» Ceci peut être considéré comme une renonciation valable à la clause d’interdiction de concurrence. Divers tribunaux ont déjà publié des arrêts dans ce sens. Pierre Brun risque donc de devoir continuer à s’énerver, surtout de lui-même. Il a effectivement prévu une clause d’interdiction de concurrence valable qui aurait sans doute satisfait aux strictes exigences des tribunaux mais par le choix irréfléchi d’une formule standard lors de la rédaction du certificat de travail, il a perdu le droit d’imposer cette clause d’interdiction de concurrence. Prof. Ursula Guggenbühl

Sanctions Des dommages-intérêts, une peine conventionnelle forfaitaire ou une exécution réelle peuvent être les sanctions en cas de vio31


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Les dettes permettent-elles de réaliser des économies d’impôt? Heureux les nantis car le bien-être matériel contribue de manière déterminante à la joie de vivre. Vaut-il dès lors la peine de faire des dettes pour réaliser des économies d’impôt? Cette question vise la composition fiscalement optimale de la fortune. Les considérations différenciées qui suivent vont démonter un préjugé largement répandu.

Pour être bien clair depuis le début: il n’y a aucun sens à faire des dettes pour des raisons fiscales. Dépenser plus que l’on ne gagne afin de ne pas payer d’impôts sur la fortune n’a aucun sens. Ceci même si l’on fait abstraction du fait que l’impôt sur la fortune prélevé ne constitue un montant d’impôt substantiel qu’à partir d’un certain montant de fortune. Ce n’est que lorsque l’on est en présence d’une fortune à sept chiffres qu’il vaut la peine de faire des réflexions fiscales en matière d’impôt sur la fortune. De ce fait, il est sans autre possible de constituer un important montant d’économies sans qu’il faille craindre des conséquences fiscales trop lourdes. Celui qui fait néanmoins des dettes, que ce soit sous forme d’un crédit ou d’un petit crédit à la consommation, peut déduire de son revenu les intérêts débiteurs.

Achat au comptant souvent plus intéressant Cependant, il faut d’abord gagner l’argent nécessaire au paiement des intérêts débiteurs. Dans le cas des crédits à la consommation ou des contrats de leasing, les intérêts débouchent sur un prix des biens acquis supérieur de 30 à 60% à celui du prix au comptant. Si l’on tient compte du fait que les intérêts sont déductibles de l’impôt sur le revenu, il demeure néanmoins un facteur de renchérissement de 20 à 40% par rapport à l’achat au comptant. Ceci n’est qu’un calcul forfaitaire. Les chiffres exacts découlent du taux d’intérêt du crédit, de la durée de vie de l’objet acheté et du taux d’imposition pour l’impôt sur le revenu. Dès lors, un achat au comptant est en règle générale toujours plus intéressant qu’un achat par le biais d’un crédit. L’économie d’impôt réalisée grâce à la déduction des taux d’intérêt débiteurs est toujours inférieure aux intérêts débiteurs à payer. Cela 32

s’explique par le fait que nos taux d’imposition sont inférieurs à 100% et que les coûts supplémentaires qui y sont liés ne peuvent donc être déduits qu’en fonction du facteur de pourcentage fiscal. Ce n’est que si le taux d’imposition était supérieur à 100% qu’il faudrait changer cette évaluation, ce qui reste cependant purement théorique.

Rendement de la fortune vs intérêts débiteurs Une autre question est de savoir s’il vaut la peine de faire des dettes lorsque l’on détient une certaine fortune. Un exemple: une personne détenant une fortune de 1 million CHF s’endette à raison d’un million de francs également afin d’augmenter le rendement de la fortune tout en déduisant les intérêts débiteurs. Là aussi, nous revenons à la constatation initiale selon laquelle il ne vaut pas la peine de faire des transferts de fortune pour une simple raison fiscale. Dans notre exemple, l’augmentation de la fortune détenue sous forme de papiers-valeurs de 1 à 2 millions CHF permet d’obtenir un doublement du rendement de la fortune. Outre ce rendement double (qui est imposable), il faut tenir compte des intérêts débiteurs déductibles. Si le montant des intérêts débiteurs est équivalent au rendement de la fortune obtenu, la conséquence fiscale est nulle. Si l’opération ne produit pas le succès escompté et que le rendement est inférieur aux intérêts débiteurs, nous perdons de l’argent. Nous bénéficions néanmoins d’un petit rabais: nous pouvons déduire la perte du revenu (ici la différence entre le rendement de la fortune et les intérêts débiteurs). Cela répond donc à la question de savoir s’il faut rembourser ses dettes hypothécaires. Dans la plupart des cas, c’est effectivement la meilleure solution étant donné que


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l’on n’obtient généralement pas autant de rendement que les intérêts facturés par la banque. Cette évaluation se modifie bien entendu si nous obtenons un rendement supérieur à nos intérêts bancaires. Dans ce cas cependant, il ne s’agit plus d’une réflexion fiscale mais d’une réflexion purement commerciale.

Optimiser la structure de la fortune La composante fiscale n’est toujours qu’un élément d’un tout, comme le lecteur l’aura déjà constaté. Dans tous les cas de figure, il ne vaut pas la peine de faire des dettes uniquement pour des raisons d’économies fiscales. Une autre question un peu plus complexe concerne la modification de l’affectation de la fortune. Une telle modification cherche à structurer la fortune de manière à obtenir un résultat optimal d’un point de vue tant fiscal qu’économique. On peut citer comme exemple la conclusion d’une assurance-vie à versement unique. En fonction des conditions cadres fiscales, une telle décision permet d’obtenir un rendement libre d’impôt (ou à taux d’impôt réduit). On peut également citer la constitution d’un portefeuille de titres. Là aussi, en fonction des conditions cadres fiscales, cette décision permet de réaliser des gains en capital non imposables ou parfois (comme l’a montré le passé) des pertes en capital également sans conséquences fiscales.

Déduction limitée des intérêts débiteurs L’achat d’un terrain remplace la propriété d’une fortune mobilière et un rendement correspondant par la propriété d’un objet immobilier avec son rendement et les intérêts débiteurs sur le crédit hypothécaire. Dans une première phase, une telle déci-

sion permet de réaliser une économie d’impôts. Il faut cependant souligner ici qu’il existe des limites fiscales pour la déduction des intérêts débiteurs qu’il faut absolument prendre en compte. Le rendement imposable de la fortune mobilière est en règle générale plus élevé que la valeur locative après déduction des frais d’entretien de l’immeuble et des intérêts débiteurs. A plus long terme, cette constatation n’est cependant plus aussi absolue. En tenant compte des divers facteurs tels que l’immobilisme, l’inflation, le niveau des taux d’intérêt, l’impôt sur les bénéfices immobiliers, etc., on peut arriver à des résultats différents. Là aussi, la composante fiscale n’est qu’une partie d’un tout. Il ne faudrait dès lors jamais acquérir de propriété immobilière pour de seuls motifs fiscaux. Il faut que d’autres réflexions aillent dans le même sens. Une analyse individuelle est nécessaire si l’on désire bénéficier d’économies d’impôt substantielles. A première vue, les dettes ne permettent pas de réaliser de telles économies. Cela peut éventuellement être le cas dans le cadre d’une considération globale d’une situation. Dr Bernhard Madörin

L’auteur est juriste, expert fiscal et expert en révision. Il a publié environ 20 livres – la plupart sur les thèmes du droit des sociétés, des impôts et de l’expertise comptable. Il est membre d’environ 50 organes exécutifs.

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Le véritable service à la clientèle fait toute la différence Les mesures prises par une entreprise envers ses clients, telles que le service à la clientèle et les prestations de garantie, jouent un rôle important mais peuvent également se révéler coûteuses. Le client dispose aujourd’hui d’excellentes possibilités de s’informer et de faire des comparaisons - par exemple sur des plates-formes d’information sur Internet. Un bon service à la clientèle doit-il être coûteux?

Le simple fait de répondre à une question toute simple peut permettre à une entreprise de faire bonne figure ou alors de laisser une impression négative. Si le vendeur n’écoute pas soigneusement le client ou même s’il n’entend pas sa question, il se peut que ce dernier se sente incompris. Des conseils à la clientèle de vraiment bonne qualité font partie d’un processus interactif complexe. Des études confirment que de nombreux clients sont prêts à payer un prix plus élevé pour bénéficier d’un encadrement positif et ceci même lorsque la situation conjoncturelle est tendue. Un service particulier renforce la confiance du client et la fidélité dont il fera preuve envers l’entreprise. Par ailleurs, le bouche-à-oreille joue également un rôle très important. Le client parle des expériences faites avec l’entreprise – les proches, les connaissances et les collègues de travail seront rapidement informés des impressions positives ou négatives. Lorsqu’une entreprise est en mesure de générer des impressions positives, elle peut mieux se positionner sur le marché. Cependant, un bon service doit aller plus loin que le simple fait de bien traiter le client.

Des prestations complémentaires représentent une valeur ajoutée • Depuis 5 ans, Jacqueline Blanc* se rend toujours chez le même coiffeur au centre-ville. Elle se dit enthousiaste des prestations fournies mais également du service supplémentaire spécial dont elle bénéficie. Sur demande, le salon de coiffure exécute pour Jacqueline Blanc ainsi que pour quelques autres clientes de petites commissions. Pour les clients, cela représente un précieux gain de temps. Autre service proposé: commander un taxi pour les clientes, etc. • Le garage Mobil S.à r.l.* propose à ses clients, pour un prix forfaitaire très attrayant, un service de livraison aller-retour pour véhicules. Sur demande, le garage met également une voiture de location à disposition. • Auprès du magasin Outdoor Spirit*, le client peut tester dans 34

une «chambre de pluie» si la veste ou les souliers sont effectivement étanches. Cela permet de créer un lien de confiance envers les produits et constitue un excellent argument de vente. Pour les entreprises, respectivement leurs collaborateurs, il est le plus souvent très utile et très instructif de tenter de se mettre à la place du client.

Les impressions négatives sont, elles aussi, durables Une impression négative, décevante, permet à la concurrence de recruter de nouveaux clients: • Amélie Lachat* a promis un nouveau smartphone à sa fille de 14 ans à l’occasion de son anniversaire. Elle commande l’appareil en ligne. L’envoi devrait se faire dans les 5 jours ouvrables. Après 8 jours, toujours pas de nouvelles: ni une lettre, ni un appel téléphonique du vendeur. Amélie Lachat essaie plusieurs fois par téléphone d’obtenir des renseignements quant à la date de livraison. À chaque fois, elle doit raconter à nouveau son problème à un autre interlocuteur – en vain. L’anniversaire est finalement pour le lendemain et le smartphone n’est toujours pas arrivé. Nombre de promesses n’ont jamais été tenues. Amélie Lachat est déçue. Une nouvelle semaine passe. La fille de Madame Lachat n’y croit plus. Aucune nouvelle du vendeur et les efforts d’Amélie Lachat sont vains. Après trois longues semaines, le smartphone arrive enfin, sans prise de position, sans excuses. La facture mentionne tout de même une déduction de CHF 50.– en guise de dédommagement. Globalement toutefois, il s’agit d’une expérience négative dont les effets vont durer. Lors de la prochaine commande d’un smartphone, il y a fort à parier que le fournisseur choisi sera différent. • Les familles Dubois et Favre se réjouissent de passer un weekend ensemble. L’hôtel choisi assure une aimable réception et fait une impression soignée.


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Les deux familles se réunissent le soir pour un souper en commun au restaurant «Bellevue». Elles trompent la longue attente en discutant car la liste des sujets à traiter est longue. L’entrée arrive enfin après environ 30 minutes – sans mot d’excuse de la part du personnel. Comme plat principal, Paul Dubois* et Joseph Favre* ont commandé un rôti de veau. Ce dernier est à tel point salé qu’il est immangeable. Les deux pères de famille ont perdu l’appétit. En ramassant les plats, le serveur dit qu’il peut arriver que le rôti de veau soit trop salé en raison de la sauce – comme si cela était presque normal. Rien de plus à ce sujet, il s’agit désormais de desservir – il est temps de fermer. Déçues, les familles vont prendre le dessert ailleurs. Le lendemain, les deux familles vivent à nouveau une expérience particulière. Dans un autre restaurant, elles ont bien mangé et viennent de terminer le plat principal. Sans demander, le personnel confie à chaque convive une carte des desserts. Le geste est accepté très volontiers. Les deux familles commandent les desserts, respectivement les cafés. A peine le dernier café a-t-il été avalé que le serveur arrive et présente l’addition (sans que cette dernière n’ait été demandée) sans autre commentaire. Joseph Favre dit: «J’aurais pourtant encore commandé quelque chose pour terminer…» Un peu contre son gré, le serveur amène encore deux grappas – avec une nouvelle facture, bien entendu.

grand-chose mais laissent une très grande impression positive auprès du client. Une nourriture de qualité ne suffit pas. Le service a également une très grande influence sur l’ensemble d’une expérience gastronomique.

Conclusion: les «garnitures» jouent également un rôle… Pour le client, le produit en soi ou la prestation de service concrète sont très importants. Cependant, la manière dont il est accueilli, servi, accompagné et soutenu, le ton avec lequel on lui pose des questions, la manière dont on prend congé de lui influencent de manière déterminante l’impression que le client aura d’une affaire. Si le client parle volontiers et souvent des prestations de notre entreprise et la recommande à ses amis et à ses connaissances, nous sommes sur la bonne voie. Ce n’est pas en vain que l’on parle de vacances, de soirées au restaurant ou de commissions en tant qu’expériences parfois inoubliables. Avec un peu plus d’attention et une authentique culture du service à la clientèle, il est possible de surmonter également des temps plus difficiles. Entendre d’un tiers que son entreprise a été recommandée par un client existant est une expérience sympathique et montre que le bouche-à-oreille reste aujourd’hui aussi efficace que jamais. Enrico Lombardi Intra dm ag, training & marketing, Zurich

Un bon timing lors du service, une certaine compréhension des attentes du client et une amabilité naturelle ne coûtent pas

* Tous les noms ont été inventés. 35


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Vers la fin du miracle suisse de l’emploi? Au cours du premier trimestre 2013, le nombre des personnes actives en Suisse s’est à nouveau accru de 1,5% alors que dans l’UE, ce chiffre a baissé de 0,4%. De tous les États membres de l’UE, seule l’Allemagne enregistre une évolution similaire à celle de la Suisse, même si ce n’est qu’avec une augmentation de l’emploi bien plus faible que chez nous.

Selon la méthode de calcul de l’Organisation internationale du travail (ILO), le chômage en Suisse a néanmoins augmenté de 4,3 à 4,6% alors que dans les pays de l’UE, le chômage a passé de 10,6 à 11,4%. Selon la même méthode de calcul, le taux de chômage des jeunes en Suisse se monte à 8,3% alors qu’il se monte à 24,1% dans l’UE.

La différence est encore plus importante Le mode de calcul de l’Organisation internationale du travail se distingue clairement de celui des statistiques suisses. La différence réside principalement dans le fait qu’en Suisse, la capacité de placement sur le marché du travail constitue une condition pour que l’on soit reconnu en tant que chômeur alors que ce n’est pas le cas dans les statistiques internationales. Si l’on se base sur les chiffres suisses, le taux de chômage à mi-2013 était de 2,9%, ce qui est tout de même 0,1% de plus qu’il y a une année. On peut donc affirmer que l’économie suisse est un véritable miracle en matière d’emploi, même si la tendance est désormais à la baisse. Cependant, la Suisse est surtout le seul pays en Europe dans lequel le chômage des jeunes est à ce point inférieur à la moyenne.

Que représente un taux de 1,5%? Sur les quatre millions d’emplois dans notre pays, cette augmentation de 1,5% représente tout de même 60 000 nouveaux emplois. Ces derniers ont été pour la plupart occupés par des immigrants. Ici, le point culminant a toutefois été atteint. Les années durant lesquelles 80 000 employés s’installaient dans notre pays sont passées. Il semble que le potentiel de main-d’œuvre indigène est mieux utilisé que par le passé, en particulier grâce à un plus grand choix d’emplois à temps partiel pour les femmes et peutêtre aussi parce qu’un plus grand nombre de personnes continuent de travailler au-delà de l’âge légal de la retraite. Le miracle 36

de l’emploi en Suisse est directement lié au recours qui est fait à l’offre de main-d’œuvre existante. Dans ce domaine, la Suisse n’a de leçon à recevoir d’aucun autre pays européen.

60 000 emplois supplémentaires ne signifient cependant pas plus de croissance On pourrait peut-être croire que lorsqu’une économie nationale est en mesure de créer 60 000 nouveaux emplois en une année, elle enregistre également une croissance correspondante. Cela n’est malheureusement pas le cas. Les prévisions conjoncturelles les plus optimistes pour l’exercice en cours s’attendent à une croissance de 1,4% alors que les plus pessimistes se contentent de 1% . La croissance est donc beaucoup plus faible que l’augmentation de l’emploi. Pourquoi?

L’économie perd en productivité La croissance de l’emploi en Suisse s’enregistre principalement dans les secteurs d’activité où la demande est nationale et ne dépend pas des marchés étrangers, par exemple les secteurs de la santé et de la formation ainsi que la construction jusqu’à très récemment. Dans ce dernier secteur, on remarque clairement que le point culminant est dépassé et que l’on ne peut plus s’attendre à une demande supplémentaire de main-d’œuvre dans ce domaine. Les nouveaux emplois sont créés principalement par les secteurs économiques qui ne sont pas vraiment déterminants pour la croissance. C’est la raison pour laquelle l’augmentation de l’emploi en 2013 n’est pas une garantie pour une croissance économique correspondante en 2014.

Ce sont nos propres forces qui sont déterminantes Les symptômes de crise dans les pays voisins accélèrent la mutation structurelle chez nous. La Suisse est de moins en moins un pays industriel orienté aux exportations mais de plus en plus un pays


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de services en tout genre. Nous vivons ainsi une évolution par laquelle d’autres pays européens – en particulier la France – ont passé avant nous, même si c’est pour d’autres raisons. Auprès de nos voisins français, le marché du travail ultraréglementé a provoqué une baisse dramatique des industries travaillant à l’exportation. Nous devons veiller à ne pas connaître le même sort, par exemple en instituant que l’État définisse des salaires minimaux.

Notre situation est toujours encore enviable Des comparaisons très simples montrent que le sort de la Suisse est toujours encore enviable, malgré un niveau des prix plus élevé en comparaison avec les pays voisins. La différence entre les salaires et les prix est toujours plus importante chez nous que dans les pays voisins. «L’indice McDonald's» constitue un instrument très simple mais néanmoins très convaincant pour mesurer cette différence. En Suisse, le salaire horaire versé aux collaborateurs de McDonald's suffit à acheter trois Big Mac alors que dans la moyenne de nos quatre voisins, ce salaire horaire n’en permet l’achat que de deux. Même si l’on tient compte

des différences de prix par rapport à l’étranger, c’est-à-dire que l’on tient compte de la parité du pouvoir d’achat, les salaires moyens suisses sont environ d’un tiers plus élevés que ceux des pays voisins. On ajoutera que les différences relatives à l’imposition fiscale n’ont pas été prises en compte.

Et maintenant? Les salaires ne saboteront pas le miracle suisse de l’emploi en 2014. Cela s’explique par le fait que la performance aura à nouveau plus de poids. L’Office fédéral des statistiques a analysé les principales conventions collectives de travail pour 2013 et a déterminé des augmentations de salaires nominales de 0,7%. Seule une part de 0,3% correspond à des augmentations générales, 0,4% concernant des augmentations individuelles, c’est-à-dire liées aux performances fournies. Dans l’industrie souffrant fortement de la faiblesse des exportations, les augmentations de salaire ne se montent qu’à 0,3%. Il n’y a donc guère à craindre qu’une augmentation des coûts de la main-d’œuvre sabote ce fameux miracle de l’emploi. 37


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Quant aux difficultés que subissent les exportations, elles ne sont pas assez importantes pour porter atteinte au niveau d’emploi. Il est vrai que les exportations suisses au cours du premier semestre 2013 n’ont plus augmenté que de 0,4%. Le fait qu’une croissance ait tout de même eu lieu est dû aux trois branches de la chimie, de la pharma et de la biotechnologie qui ont enregistré une croissance de 3,9%. Cela a permis de compenser plus que nécessaire la baisse subie par l’industrie horlogère dont les ventes en Chine et à Hongkong se sont massivement écroulées. Depuis quelques mois, aussi bien l’indice de la production que l’utilisation des capacités de production de l’industrie suisse dans son ensemble reflètent à nouveau une tendance à la hausse, malgré la crise de l’euro qui n’est toujours pas maîtrisée. Les secteurs économiques orientés au marché intérieur jouent par conséquent un rôle clé en matière de maintien de notre miracle de l’emploi. Les chiffres d’affaires du commerce de détail continuent d’augmenter et le commerce continue de créer de nouveaux emplois. Cela compense les difficultés que connaît le tourisme. Actuellement, la construction subit deux influences contraires. L’affaiblissement de l’immigration a déjà réduit l’augmentation des prix des objets immobiliers résidentiels de 7,2% en 2012 à 3,5% cette année. Il est donc nécessaire de calculer des prix plus serrés, et l’on peut craindre qu’il ne sera pas tiré profit d’une partie du grand nombre de permis de construire – et cela pas seulement à cause de l’initiative contre les résidences secondaires. Cependant, il n’y aura certainement pas de crise de la construction en 2014. L’économie dans son ensemble va devoir se battre avec plus de vigueur pour le maintien de notre miracle de l’emploi – nous pensons que ces efforts ont pas mal de chances de succès.

Commentaire

Ce qui doit arriver en 2014 L’économiste Beat Kappeler, largement reconnu grâce à ses prises de position critiques, a récemment souligné que la politique de soutiens conjoncturels des pays membres de la zone euro était inefficace parce qu’elle vise une reprise économique «par le haut», c’est-à-dire profitant unilatéralement aux grandes entreprises alors qu’elle néglige les PME en leur qualité de soutien déterminant de l’emploi. Il a raison.

Pour nous en Suisse, il est dès lors déterminant que nous ne commettions pas les erreurs des Etats de la zone euro. Il est assez grave que ces derniers ne trouvent toujours pas d’issue à leur politique de largesses monétaires et qu’ils n’ont pas été capables de s’attaquer ni aux maux de base de l’euro ni à la faiblesse de l’emploi – en particulier le chômage des jeunes – et cela malgré de nombreuses belles paroles creuses et malgré de nombreux avertissements en provenance de Berlin. Pour nous en Suisse, le maintien de la politique du cours de change, qui a fait ses preuves au cours de ces trois dernières années, est déterminant. Nous pouvons même nous accommoder des effets secondaires de cette politique, par exemple le fait que notre Banque nationale soit devenue le plus gros propriétaire d’emprunts nationaux allemands. En aucun cas, la Suisse ne devrait faire œuvre de pionnier en renonçant à la politique des bas taux d’intérêt. L’évolution des taux d’intérêt hypothécaires doit dès lors être suivie attentivement au cours de ces prochains mois. Pour autant qu’il apparaisse encore judicieux de freiner la conjoncture de la construction déjà orientée à la baisse, ce frein devrait se faire par le biais de prescriptions plus strictes en matière d’examen de la solvabilité des demandeurs de crédit et non pas par le biais d’une augmentation des taux d’intérêt. Il est également déterminant que l’on ne procède pas à des expériences aux dépens de notre système éprouvé de formation professionnelle. Le poids des apprentissages dans notre pays est un des principaux soutiens du miracle de l’emploi. Nous serions très heureux de pouvoir constater que la demande d’apprentissages au sein des arts et métiers reprenne un peu de vigueur. Nous ne pouvons pas nous permettre de devenir une société de professeurs et d’infirmières si nous voulons maintenir le niveau actuel de l’emploi et, de surcroît, enregistrer une croissance économique acceptable. Il est également clair que la croissance des administrations publiques ne peut continuer comme c’était le cas ces dernières années. Nous disposons déjà des instruments nécessaires à cet effet, à savoir le frein à l’endettement et le frein aux dépenses qu’aussi bien les cantons que la Confédération doivent respecter. Dans l’environnement conjoncturel international actuel, il est certain que personne ne nous fera de cadeaux. Nous devons défendre et garantir nous-mêmes notre miracle de l’emploi auquel nous nous sommes habitués si facilement. Dr Richard Schwertfeger

«Les PME sont les principaux soutiens du miracle de l’emploi.» 38


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Tireurs de campagne appenzellois La société des tireurs de campagne de mon village natal appenzellois m’a fait parvenir une invitation à la célébration de son anniversaire avec possibilité offerte aux invités de participer au concours de tir. Je fais donc partie du groupe-cible. Il faut savoir que les tireurs de campagne de mon village natal ont toujours fait preuve, au cours des 250 ans d’histoire de leur société, d’un comportement typiquement appenzellois. Ils ont mangé et ils ont bu, ils ont tiré et ont bien ri. Autour de 1830, un tireur sans épouse «au début du souper» devait payer une amende. Après le concours de tir intercommunal de l’après-midi, les tireurs étaient tenus de se faire «accompagner de leur ‹meilleure moitié› et ceux qui n’ont pas cette chance doivent en louer une pour la soirée». Le bon vieux temps, a-t-on envie de dire. Aujourd’hui, toutes les meilleures moitiés ne sont pas forcément meilleures et les propriétaires de ces dernières ne sont pas forcément heureux. Le plus souvent, ils ne sont même plus propriétaires. Ils ne sont plus que les mauvaises moitiés. Malheureusement, les archives de la société ne disent rien de la façon dont un tireur célibataire dans un village de montagne appenzellois s’y prenait il y a 200 ans pour louer une accompagnante. Peut-être auprès de la société des femmes de campagne. Peut-être que cette dernière comptait également des femmes célibataires qui avaient parfois besoin de louer un homme. Ainsi, hommes et femmes auraient pu se louer mutuellement, en réglant le loyer non pas avec de l’argent mais avec du temps ou, si le bail durait au-delà de l’heure de fermeture des bistrots, avec un doux paiement en nature.

cibles. Lorsqu’un des «indicateurs» tombait, le tireur avait visé juste. Lorsque la société de tir cherchait en 1911 un nouvel indicateur, c’était au moyen d’une annonce publiée dans l’«Appenzeller Zeitung». On n’avait apparemment trouvé aucun volontaire dans le village. Quant à l’annonce, elle ne dit pas pour quelle raison l’on cherchait un nouvel indicateur. Il faut tout de même dire que les indicateurs étaient assurés pour un montant d’assurance de 1000 francs chacun. Après une pendule bien visée, une veuve aurait ainsi pu se payer quelques hommes de location pour les prochains soupers de la société des femmes de campagne. Au départ, j’avais prévu de me rendre à ce tir d’anniversaire. Ma meilleure moitié, toutefois, ne voulait pas m’accompagner. Elle a prétendu qu’elle aurait bien davantage de plaisir de me voir partir à la recherche désespérée d’une femme de location. Le comité d’organisation m’a cependant fait savoir que si la présence de dames était effectivement souhaitée, elle n’était plus obligatoire. Mais franchement: sans nos dames, la fête n’est jamais aussi belle. Dès lors, à moins de recevoir de la société des femmes de campagne une charmante demande de location mutuelle, je resterai à la maison, d’autant plus que je n’ai pas de veste pare-balles.

En ce qui concerne les prix gagnés lors des fêtes de tir, il serait sans doute exagéré de supposer que les courageux tireurs obtenaient de nombreux prix internationaux. «Même si nous n’avons pas obtenu de succès spectaculaire au cours de l’année écoulée», écrit le secrétaire en 1901, l’année doit néanmoins être considérée comme assez mouvementée puisque nous nous sommes rendus à 21 fêtes de tir, même si c’était en vain.» On remarquera que les tireurs ne disposaient pas, à l’époque, d’un dispositif de cible automatique. Deux hommes restaient ainsi positionnés à côté des cibles et indiquaient les positions des tirs sur les

Willi Näf Willi Näf est auteur et humoriste indépendant et vit dans les cantons de Bâle-Campagne et d’Appenzell. www.willinäf.ch

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D’abord les montres, puis le vin et maintenant vous copiez notre temps?!

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