WIRPLUS Juillet 2014

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S U L P WIR

rative juillet 2014 é p o o c . c o s IR de la Banque W ts n e li c s le r u o Le magazine p

le islolation durab l’ r su e is m n e ld urau de Weinfe C le il m fa a L 5 1 le Seeland s n a d s rl Baumgartner a si K a o à e e d n è u c : c a d su ri x u lo F do 4 Restaurant : Karin Zahnd Ca IR W e u q n a B la e énérale d système WIR? u d r te fi 8 Assemblée g ro p il teu n client privé p u s t n e m m o C 0 2 Special Olympic e d 4 1 0 2 s e m a mmer G 22 National Su


Foire d’automne Bernoise

décontractée

divertissante

WIR

ybms.ch - Bern/Murten

Invitation

Foire WIR officielle de Berne

10 - 12 octobre 2014

BERNEXPO vendredi 10 oct. 11h - 21h, samedi 11 oct. 10h-20h, dimanche 12 oct. 10h-18h

WIRMESSE Bern


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COOPÉRATIVEMENT VÔTRE! ÉDITORIAL

Coopérativement vôtre – c’est avec ce slogan que la Banque WIR soc. coopérative complète sa campagne publicitaire au cours de son année d’anniversaire 2014. Au mois d’octobre prochain, la Banque fêtera ses 80 ans d’activité. Il n’est pas exclu que la Banque WIR doive aujourd’hui son existence à sa forme juridique qui la protège par exemple des reprises par des entreprises concurrentes. Actuellement, la Banque WIR compte 2260 coopérateurs. Dans la présente édition de WIRPLUS (p. 4), nous vous présentons l’un d’entre eux: Urs Schwab, du restaurant Florida à Studen BE. 268 coopérateurs se sont réunis le 28 mai dernier à Bâle à l’occasion de l’assemblée générale (p. 8). Outre les points statutaires à l’ordre du jour, il s’agissait de prendre congé de Karl Baumgartner, membre du conseil d’administration. Après un total de 34 années d’activité au service de la Banque WIR – dont 20 ans en qualité de CEO et 8 ans en tant que membre du conseil d’administration et président de l’Audit and Risk Committee – il aborde désormais une phase totalement «indépendante de la Banque WIR». Ce n’est certainement pas un hasard si Werner Zimmermann et ses collègues ont fondé en octobre 1934 la Banque WIR sous la forme d’une société coopérative. Zimmermann le précisait bien (janvier 1935): «WIR est une société coopérative, un véritable ‹wir› (= nous; jeu de mot avec le pronom personnel allemand wir signifiant ‹nous› en français, note du trad.), et ne doit pas être l’outil de quelques rares investisseurs souffrant d’égoïsme et d’un besoin de se mettre en valeur à court terme.» Une stratégie orientée au long terme et au développement durable, dans l’intérêt des clients, des collaborateurs et de la société est encore aujourd’hui une caractéristique typique de la Banque WIR qui bénéficie tant

au système de paiements WIR qu’aux activités bancaires en CHF: trafic de paiements, épargne, prévoyance, financement (p. 20). La Banque WIR s’engage à plusieurs niveaux en faveur du développement durable. Ce dernier représente toutefois également une caractéristique de son créneau tout à fait unique au niveau mondial, le système de paiements WIR, respectivement la monnaie complémentaire WIR. Cette monnaie complémentaire se réjouit d’un caractère durable parce qu’elle ne porte pas intérêt, parce qu’elle renforce l’économie locale et parce qu’elle favorise les capacités collectives que sont la coopération et la solidarité. De plus, par son réseau de 50 000 PME, la monnaie WIR permet d’améliorer l’utilisation des capacités de production, d’augmenter le chiffre d’affaires, le bénéfice et la sécurité des emplois des entreprises affiliées. À l’exemple de la société Curau AG à Weinfelden, nous vous brossons le portrait d’une cliente de la Banque WIR qui mise depuis bientôt 25 ans sur le développement durable (p. 15) et qui – comme la famille Schwab à Studen – a déjà réglé la question de la succession à la tête de l’entreprise. Cela ne va pas de soi, comme il ressort de l’article à la page 30. Le souci du long terme et du développement durable s’exprime également par les activités de sponsoring de la Banque WIR. En sa qualité de soutien de Special Olympics, notre coopérative soutient une organisation qui s’est fixé pour objectif d’améliorer l’intégration de personnes en situation de handicap mental par le biais du sport. Lors des National Summer Games à Berne, environ 30 collaborateurs de la Banque WIR ont travaillé en tant qu’auxiliaires pendant quatre jours, fournissant ainsi une contribution personnelle supplémentaire à cette manifestation (p. 22). DANIEL FLURY

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SOMMAIRE

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Stefanie et Urs Schwab et leur restaurant Florida à Studen près de Bienne ont énormément à proposer. Les consommations peuvent se régler avec une part WIR de 50%.

Avec Karin Zahnd Cadoux, Erlach, l’assemblée générale a élu une deuxième femme au sein du conseil d’administration de la Banque WIR.

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4 RESTAURANT FLORIDA Une oasis dans le Seeland

8 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA BANQUE WIR SOC. COOPÉRATIVE 12 FOIRE WIR DE LUCERNE

Plus de distractions que dans un centre commercial

15 LA FAMILLE CURAU DE WEINFELDEN MISE SUR L’ISOLATION DURABLE 20 COMMENT UN CLIENT PRIVÉ PEUT-IL PROFITER DU SYSTÈME WIR? 22 NATIONAL SUMMER GAMES 2014 DE SPECIAL OLYMPICS 27 DROITS ET OBLIGATIONS DU CANDIDAT À UN EMPLOI 30 IL VAUT LA PEINE DE PLANIFIER À TEMPS 34 COMMENT COMMUNIQUER CORRECTEMENT LES MESURES D’ÉCONOMIE 36 COMMENT SE PORTE LE COMMERCE DE DÉTAIL? Dr Richard Schwertfeger

39 PRESQUE RÉEL

PAGE 22 Les athlètes des National Summer Games de Special Olympics ont pu compter sur le soutien de collaboratrices et collaborateurs de la Banque WIR.

Colonne de Willi Näf

40 CARTOON 41 AGENDA

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RESTAURANT FLORIDA UNE OASIS DANS LE SEELAND Le restaurant Florida à Studen, près de Bienne, offre un grand choix de menus traditionnels ou exotiques à prix modérés, un jardin tropical d’une très grande diversité végétale qui va des orchidées jusqu’aux palmiers ainsi qu’une belle vue sur un petit lac forestier dans lequel marchent et nagent des flamants roses ainsi que des oiseaux aquatiques indigènes. Il y est possible de régler ses consommations à raison de 50% en WIR.

À l’origine, Ernst Wegmüller, le beau-père d’Urs Schwab, prévoyait de réaliser un lotissement de vacances au Tessin. Il était déjà propriétaire du terrain nécessaire à cet effet – pour finalement se voir exproprié par le canton. Toute cette aventure s’est bien terminée en 1948 avec la pose de la première pierre de l’actuel restaurant à jardin tropical Florida: Heidi et Ernst Wegmüller ont acheté 30 000 m2 de terrain à Studen pour le prix de 80 centimes le m2. Cependant, le chemin a été long jusqu’à la réalisation de l’actuel restaurant Florida. Les Wegmüller ont ainsi commencé par construire une villa tout en ouvrant leur propre carrosserie, Ernst Wegmüller étant carrossier de formation. De plus, les Wegmüller exploitaient avec un employé une ferme avicole et élevaient des daims et des oiseaux exotiques.

fréquentation – ils étaient situés juste à côté du petit lac forestier qui est apparu en 1952 après le départ des exploitants de la gravière voisine. Par la suite, toute la zone s’est de plus en plus transformée en lieu de détente, toujours plus agréable et accueillante. C’est finalement en 1961/1962 qu’a été construit l’actuel restaurant Florida. Après l’échec du projet de lotissement de vacances au Tessin, les époux Wegmüller ont décidé d’importer l’ambiance méridionale dans le nord, en particulier des palmiers du Tessin, diverses orchidées ainsi que de nombreuses autres plantes tropicales. Le restaurant et le camping ont connu un développement diamétralement opposé. Alors que le camping a fermé ses portes en 1966 – il a depuis été remplacé par les places de stationnement – le restaurant s’est développé et a été agrandi continuellement.

Camp Florida Le camping et sa piscine ont été construits en 1956. Le petit kiosque et sa pergola «Camp Florida» se réjouissaient d’une intense 4

L’actuel patron Urs Schwab est cuisinier de formation et a longtemps travaillé, entre autres, sur des bateaux de croisière. Il a


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La direction du Florida: Urs Schwab …

… et sa fille Stefanie Schwab.

connu sa future épouse Christine lors d’un cours organisé à l’intention des restaurateurs. Par la suite, Urs Schwab a suivi l’École hôtelière de Lucerne. La nouvelle génération est, elle aussi, parfaitement outillée pour relever les défis que comporte le marché gastronomique: la fille et présidente du conseil d’administration Stefanie Schwab est au bénéfice d’une formation de cuisinière et de sommelière et a également suivi les cours de l’École hôtelière de Thoune. Elle aussi peut se baser sur une longue expérience professionnelle acquise sur des bateaux de croisière et a déjà fait une fois et demie le tour du monde.

piste de danse s’est ainsi remplie pour la dernière fois au son de la musique jouée en direct.

La dernière danse L’assortiment du Florida comprend également un fitness ainsi qu’une très belle installation de minigolf et de golf miniature où ont eu lieu en 1997 les championnats du monde. Dans le passé, le Florida était surtout connu en tant que Dancing Florida, avec son attrayante piste de danse située juste à côté de la piscine, et organisait également des cours de danse. «La demande de ces prestations de services s’est toutefois réduite de plus en plus, la génération actuelle semble avoir d’autres priorités», explique Urs Schwab. C’est la raison pour laquelle la direction du Florida a décidé, le cœur lourd, de fermer l’ancien dancing. À la fin du mois d’avril, la

Le succès – ensemble! – depuis 80 ans «Genossenschaften: Gemeinsam erfolgreich» (Sociétés coopératives: avoir du succès ensemble), voici le titre d’un livre de Martin Arnold, Urs Fitze et Daniel O. Maerki (Pressebüro Seegrund; 144 pages). Cet ouvrage brosse également le portrait de la Banque WIR soc. coopérative. La Banque WIR soc. coopérative et son système WIR (monnaie WIR/CHW) existent depuis 80 ans – à l’origine uniquement pour les petites et moyennes entreprises (PME). Depuis 2000, la Banque WIR propose également ses produits attrayants à des clients privés et ceci, actuellement, dans tous les domaines – prévoyance, épargne/placements et crédits. Comme le prévoient ses statuts, le soutien aux PME reste un objectif central de la Banque WIR soc. coopérative. Le système WIR fonctionne sous forme de trafic de paiements sans argent comptant mais avec sa propre monnaie et représente un instrument de marketing exceptionnel pour les PME affiliées. (Davantage sous www.banquewir.ch > la Banque WIR)

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Palmiers, orchidées et tant d’autres plantes tropicales encore décorent l’intérieur du Florida.

Repas au bord du petit lac forestier – le nouveau restaurant agrandi renforcera encore ce concept.

La belle piste de minigolf et de golf miniature a accueilli en 1997 les championnats du monde.

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Des pâtes maison jusqu’au tandoori Le restaurant Florida offre un grand choix de menus tant traditionnels qu’exotiques à des prix très modérés. L’assortiment comprend par exemple le steak de porc pané, de la fondue chinoise, du filet de bœuf, des filets de perche, des ailes de poulet, du Koli Leo Leo (poisson perroquet multicolore), du Vanuatu Fafa (poulet «Calypso»), etc. Désormais, l’assortiment du restaurant sera encore plus large. En effet, le grand dancing sera remplacé par un nouveau restaurant méditerranéen comportant jusqu’à 250 places – la plupart d’entre elles avec vue sur le joli petit lac forestier et ses flamants roses. L’assortiment comprendra, par exemple, des pizzas et des pâtes faites maison mais aussi des spécialités indiennes telles que du «tandoori». Le nouveau restaurant et son lounge comporteront malgré tout une petite piste de danse mais la musique ne sera plus jouée en direct. Cette surface pourra également être réservée pour les manifestations les plus diverses, telles que des présentations de nouveaux produits par des entreprises. «Il sera par exemple possible de rouler avec une voiture sur la scène», explique Urs Schwab.

Cars d’excursion et hommes d’affaires Les clients du Florida viennent majoritairement de la région de Fribourg, Neuchâtel, Jura et Berne ainsi que du Nord-Ouest de la Suisse, y compris le canton de Soleure. De nombreux groupes viennent en outre en car du reste de la Suisse et surtout d’Allemagne. «L’Allemagne est devenue un marché un peu plus difficile depuis la chute de l’euro», explique Urs Schwab. Beaucoup d’hommes et de femmes d’affaires des environs viennent également au Florida: «Ces derniers paient souvent d’importants montants en WIR», précise Urs Schwab. «La participation au système WIR génère très clairement pour nous un chiffre d’affaires supplémentaire», ajoute Urs Schwab qui est également un coopérateur convaincu de la Banque WIR (voir encadré en page 5). M. Schwab réinvestit ses recettes WIR principalement dans le secteur immobilier, par exemple pour des travaux de transformation, d’extension et de rénovation du restaurant Florida.

Investissements dans le domaine de l’environnement «Nous consentons en permanence à des investissements relativement importants», dit Urs Schwab. Récemment, l’entreprise a acquis un nouveau système de chauffage et d’aération favorable à l’environnement. La Fondation Suisse pour le climat a soutenu ce grand projet avec un montant de 60 000 CHF. Le chauffage à mazout a été remplacé, pour l’essentiel, par des pompes à chaleur. La nouvelle aération filtre l’air de la cuisine et récupère sa

chaleur. «Aujourd’hui, nous ne dépensons plus qu’environ 10 000 CHF par année pour l’achat de mazout alors qu’auparavant, ce montant était d’environ 100 000 CHF. D’un autre côté, nous consommons toutefois du courant supplémentaire d’une valeur d’environ 25 000 CHF», ajoute Urs Schwab. Le restaurant Florida a déjà vécu d’importantes transformations et devra continuer, à l’avenir, à s’adapter aux nouvelles tendances qui apparaissent sur le marché. «Ce qui reste, c’est la satisfaction des clients», souligne Urs Schwab, «ces derniers apprécient le jardin tropical à l’intérieur ainsi que la vue sur le lac forestier et ses flamants roses – et bien entendu l’attrayant assortiment du restaurant.» ROLAND SCHAUB

Restaurant Florida AG Restaurant Florida AG Aareweg 25 2557 Studen Tél. 032 374 28 30 Fax 032 374 28 32 www.florida.ch Direction: Stefanie Schwab (présidente CA) et Urs Schwab Fondation: 1956 (camping, kiosque et camp-pergola Florida) Nombre de collaborateurs: env. 40 dans le restaurant (+ env. 20 à l’hôtel) Taux d’acceptation WIR: 50% jusqu’à 3000 CHF, plus selon entente Heures d’ouverture:

Di à je, 9 h à 23 h 30 Ve à sa, 9 h à 0 h 30

Assortiment – Restaurant avec jardin de plantes tropicales et exposition d’orchidées de janvier à mars près du petit lac forestier avec ses flamands roses; grand choix de menus traditionnels et exotiques – Prochainement, inauguration d’un restaurant méditerranéen supplémentaire – Banquets, fêtes de famille, présentations d’entreprises – Grand paradis pour enfants – Hôtel trois étoiles avec locaux de séminaires – Fitness avec sauna et hammam – Piste de minigolf et de golf miniature (organisation des CM en 1997) – 250 places de stationnement gratuites

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LA BANQUE WIR PREND CONGÉ DE KARL BAUMGARTNER ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA BANQUE WIR SOC. COOPÉRATIVE En prenant congé du membre sortant du conseil d’administration Karl Baumgartner, l’assemblée générale de la Banque WIR soc. coopérative s’est séparée d’une personnalité qui est restée pendant 34 ans au service de la banque et a projeté et réalisé les innovations déterminantes des années 1990. Pour lui succéder au sein du CA, l’assemblée a élu Karin Zahnd Cadoux, d’Erlach. Les 268 coopérateurs présents ont approuvé sans discussion les rapports annuels, les comptes 2013 bouclant sur un bénéfice de 13,3 mio CHF ainsi que la proposition du conseil d’administration d’augmenter le dividende versé sur les parts ordinaires de 9 CHF à 9.40 CHF. De plus, l’assemblée a décidé de publier à l’avenir le montant des tantièmes versés aux membres du conseil d’administration et de soumettre ces derniers à l’approbation de l’assemblée générale.

Le président du CA Oliver Willimann et le CEO Germann Wiggli prennent congé du membre sortant du CA Karl Baumgartner avec un bon vin rouge tessinois.

«Jusqu’à présent, personne n’aura autant que toi marqué la Banque WIR soc. coopérative», a souligné le président du conseil d’administration Oliver Willimann en prenant congé du membre du conseil d’administration Karl Baumgartner (Biel-Benken). En 1980, Karl Baumgartner est entré au service du Cercle Économique WIR soc. coopérative avant d’être nommé, 6 ans plus 8

tard, adjoint du directeur de l’époque, Emil Stutz. Après trois ans, il reprenait la direction opérationnelle jusqu’à son départ à la retraite en 2006. Cette même année, il était élu au sein du conseil d’administration de la Banque WIR. La proximité avec les PME – qui constituaient la clientèle exclusive de l’entreprise jusqu’à l’ouverture de la Banque WIR à un plus large public – était


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et son élection en tant que président de l’Audit and Risk Committee nouvellement fondé (2007). Le président du CA a transmis à M. Baumgartner ses meilleurs vœux de succès, de satisfaction et de bonne santé pour l’avenir.

La société coopérative – un modèle à succès De son côté, Karl Baumgartner a rappelé à l’assemblée générale qu’au moment de son entrée dans la Banque WIR en 1980, la forme juridique de la société coopérative était considérée comme sans avenir. La Loi fédérale sur les banques excluait même la fondation de nouvelles banques sous la forme de sociétés coopératives. «Pourtant, cette forme juridique convient parfaitement à notre modèle d’affaires car elle permet, aujourd’hui comme à l’époque, de réaliser un développement constant et orienté au long terme de l’entreprise – à la différence des stratégies à court

Avec Karin Zahnd Cadoux (nouvelle, à gauche) et Petra Müller, deux femmes siègent au CA de la Banque WIR. Les hommes: (en haut, depuis la gauche) Georg Anthamatten, Oliver Willimann, Marc Reimann, Germann Wiggli (président du directoire); (en bas, depuis la gauche) Kornel Tinguely et Jürgen Bletsch.

Germann Wiggli, président du directoire, présente les excellents comptes annuels 2013.

quelque chose de naturel pour M. Baumgartner puisque son père était menuisier dans la vallée du Rhin saint-galloise. Lui-même a acquis une solide formation commerciale de base avant de travailler jusqu’en 1980 pour les sociétés Nixdorf et Philips. L’époque Baumgartner se distingue par des étapes décisives telles que la nouvelle structure du capital en 1992, l’ouverture du secteur franc suisse avec les premiers produits de placement et les crédits combinés CHF/CHW, le changement de la raison sociale en 1998, devenue Banque WIR soc. coopérative, et l’ouverture de la Banque WIR au large public en l’an 2000. En 2006, Karl Baumgartner a transmis la direction opérationnelle à Germann Wiggli. Selon Oliver Willimann, le CA a énormément profité de la très large expérience bancaire et des crédits de M. Baumgartner après son élection subséquente au conseil d’administration

terme et à courte vue des sociétés anonymes, entièrement orientées vers le profit.» Avec son message, M. Baumgartner tenait également à remercier tous les coopérateurs qui ont soutenu les propositions soumises par le conseil d’administration. Le membre sortant du conseil d’administration a tout particulièrement souligné les mérites de son prédécesseur au poste de CEO: «Au cours des années 1970 et 1980, Emil Stutz a établi les fondations du succès de la Banque WIR et on lui doit louanges et reconnaissance pour ce travail!» M. Baumgartner démissionne avec un très bon sentiment car il n’a que des louanges à exprimer au sujet de son successeur en tant que CEO, Germann Wiggli. M. Wiggli assure, lui aussi, une direction prudente et ce n’est que parce qu’il prévoit cette année de gravir le Cervin que l’on peut lui reprocher d’être trop ambitieux. 9


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Gagnante de la crise financière Dans son rapport annuel, Oliver Willimann a souligné le fait que les banques coopératives ont réussi à renforcer leur position au cours des années qui ont suivi la crise financière. Selon lui, on peut même les désigner comme les gagnantes de la crise financière. «Avec son modèle d’organisation plutôt prudent mais aussi orienté vers le long terme et résistant aux crises, la Banque WIR est bien ancrée dans l’économie locale et représente une alternative crédible aux excès du monde financier international qui ont mené l’économie mondiale au bord du gouffre.» Il a ajouté que la Banque WIR, en sa qualité de banque coopérative, poursuivait une stratégie à long terme dans l’intérêt de ses clients, de ses bailleurs de fonds et de ses collaborateurs. Le défi qu’il convient de relever au cours de ces prochaines années est de maintenir la banque en pleine forme pour l’avenir tout en conservant son caractère coopératif. «Afin d’assurer une croissance durable et d’accroître à long terme la valeur de la Banque WIR, il faut faire preuve de nouvelles idées dans tous les domaines», a ajouté M. Willimann.

Renforcement de l’image de marque En 2013, la Banque WIR a précisé sa stratégie d’entreprise afin de créer des conditions optimales pour maîtriser les défis futurs. Un des piliers de cette stratégie n’est autre que la volonté de faire de la Banque WIR une potentielle première relation bancaire des PME suisses. La Banque WIR entend également devenir un attrayant fournisseur spécialisé de prestations bancaires pour des clients privés sélectionnés. Le système de paiements WIR doit accroître la compétitivité de la Banque WIR en tant que créneau tout à fait unique au niveau mondial. L’entreprise prévoit également de s’engager dans des coopérations si ces dernières permettent de contribuer à atteindre les objectifs fixés. Aujourd’hui, la participation de la banque au réseau bancaire Esprit rend d’excellents services. La participation au capital de la société IG Leasing a déjà fourni de nouvelles opportunités à de nombreux clients. La culture d’entreprise et le renforcement de l’image de marque en tant que banque coopérative fiable offrant d’attrayantes conditions sont autant d’éléments centraux supplémentaires de cette stratégie.

268 coopérateurs se sont réunis au centre des congrès de Bâle à l’occasion de

Le système de paiements WIR contribue de manière déterminante au succès remporté par le secteur des crédits. En effet, la Banque WIR dispose ainsi d’un avantage compétitif dont elle peut faire profiter ses clients sous la forme d’excellentes conditions. Une fois de plus, M. Wiggli a attiré l’attention des coopérateurs sur le fait que la plupart des banques cantonales disposent d’un avantage compétitif injustifié par le biais de la garantie étatique dont elles bénéficient. Cependant, de nombreuses banques cantonales ne peuvent résister à l’attrait du commerce de produits dérivés, des affaires de crédit internationales ou encore de la gestion de fortunes. «Elles opèrent ainsi dans des secteurs très risqués qui pourraient causer la perte des banques cantonales», a souligné M. Wiggli qui a cité les exemples passés des banques cantonales de Berne, Vaud, Soleure et Genève.

Les paiements par smartphones en préparation Avantage concurrentiel WIR Germann Wiggli, président du directoire, a présenté le rapport annuel ainsi que les comptes 2013 qui reflètent la force de l’économie intérieure suisse. La Banque WIR a réussi à renforcer ses fonds propres et augmenter la somme de son bilan de 4% à un montant de 4,17 milliards CHF/CHW. «Grâce à une très forte demande de logements en propriété, notre volume des crédits a très fortement augmenté et les fonds de la clientèle ont eux aussi enregistré une évolution très réjouissante.» Globalement, les comptes bouclent sur un bénéfice d’exercice de 13,3 mio CHF. 10

M. Wiggli a, lui aussi, réservé une partie de ses explications à la stratégie d’entreprise. Au cours de l’exercice passé, la Banque a testé avec la Balanced Scorecard un système qui devrait être lancé en 2014. Il s’agit de saisir et d’adapter des objectifs, des paramètres et des mesures à prendre pour quatre perspectives – finances, clients, processus, collaborateurs. Cette manière de procéder devrait permettre d’enchaîner tous les facteurs importants les uns aux autres. «Il n’y a plus dès lors de considérations faites depuis un seul point de vue et nous disposerons ainsi de toutes les informations nécessaires à des prises de décision fondées.»


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Karin Zahnd Cadoux, nouvelle membre du CA

l’assemblée générale de la Banque WIR.

Deux personnes étaient candidates à la succession de Karl Baumgartner au conseil d’administration, à savoir Karin Zahnd Cadoux, Erlach, et Heinz Fuchs, Hofstetten près de Brienz. Dès le 1er tour, Mme Zahnd Cadoux a été élue par 174 voix. Elle-même copropriétaire d’une PME, elle s’est dite motivée pour s’engager à fond en faveur de la Banque WIR favorable aux PME et contribuer ainsi à convaincre également les plus jeunes générations de chefs d’entreprise de la valeur et de l’utilité du système de paiements WIR. Âgée de 41 ans, Karin Zahnd Cadoux a suivi un premier apprentissage de paysagiste avant de suivre pendant quatre semestres les cours de la faculté de philosophie de l’Université de Fribourg et faire des études linguistiques. Par la suite, elle a obtenu une licence de droit de la même université avant d’acquérir son brevet d’avocate en 2007. Depuis 2005, Karin Zahnd Cadoux travaille auprès de la maison Nerinvest AG à Ins. En sa qualité de membre de la direction, elle est responsable des questions juridiques, du personnel, du développement de projets, des calculs de prix de revient et de l’exécution ainsi que de l’organisation de l’exploitation. Karin Zahnd Cadoux est mariée et mère de deux enfants. DANIEL FLURY

Une carte de débit pour entreprises et clients privés avec compte salaire, ou compte privé correspondant ainsi qu’une carte de crédit en collaboration avec l’une des grandes sociétés de cartes de crédit sont autant de projets en cours. En adéquation avec la stratégie de développement durable adoptée par la Banque WIR et en complément au crédit VERT existant – ce dernier étant destiné à cofinancer les assainissements de systèmes de chauffage sur la base d’énergies renouvelables – il est prévu de proposer un crédit solaire. À partir de 2015, le Marché WIR électronique subira une amélioration et une possibilité de règlement électronique mobile de montants WIR et CHF par smartphone sera lancée.

Publication volontaire des tantièmes du CA Au cours de ces 25 dernières années, la rémunération du travail du conseil d’administration aura fait à trois reprises l’objet de discussions lors de l’assemblée générale. Le conseil d’administration a profité de la demande de Benjamin Kunz, Hergiswil, qui proposait de publier les tantièmes versés aux membres du CA et d’en discuter lors de l’assemblée générale, de régler ce sujet dans les statuts. Pourtant, la Banque WIR n’y serait pas obligée, en raison de sa qualité de société coopérative et non d’entreprise cotée en Bourse. Avec 178 voix contre 48, l’assemblée a approuvé la proposition du conseil d’administration de soumettre à l’assemblée générale de l’année prochaine une modification correspondante des statuts. M. Kunz a, quant à lui, retiré deux autres propositions, l’une étant relative à la politique tarifaire de la banque.

Approbation du dividende et de la répartition du bénéfice L’assemblée générale a approuvé sans discussion et avec 230 voix contre 3 la répartition du bénéfice du bilan proposée par le conseil d’administration. Par conséquent, le bénéfice du bilan de 13,5 mio CHF, composé du résultat de l’exercice (13 265 711 mio CHF) et du bénéfice reporté (323 934 CHF), est viré aux réserves avec un nouveau bénéfice reporté de 89 645 CHF. Le dividende versé sur chaque ancienne part ordinaire se monte à 9.40 CHF (année précédente 9 CHF) et à 2.35 CHF pour les nouvelles parts ordinaires. Pour le versement du dividende, un montant de 8 413 470 CHF est prélevé sur la réserve pour apports en capital – conformément à la pratique de ces dernières années (taux de versement de dividendes: 63,4%). De ce fait, le dividende est versé sans être soumis ni à l’impôt anticipé, ni à l’impôt sur le revenu pour autant que les parts ordinaires soient détenues par des personnes privées.

L’assemblée a en outre… …  donné décharge au conseil d’administration et au directoire; …  réélu la société Deloitte AG, Bâle, pour une nouvelle année en tant qu’organe de révision statutaire.

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«PLUS DE DISTRACTIONS QUE DANS UN CENTRE COMMERCIAL» La Foire WIR de Lucerne aura eu l’honneur d’organiser la première exposition ouverte au grand public dans les nouvelles halles d’exposition à l’Allmend de Lucerne. Cela ne constituait aucun problème particulier pour l’équipe bien rodée réunie autour du responsable de la foire Werner Appetito – même si cette dernière a été quelque peu surprise par les nouvelles dimensions, en particulier celles du foyer: «Ces dimensions sont énormes et notre objectif pour 2015 est donc d’insuffler plus de vie et d’atmosphère au foyer qui relie la halle 1 à la halle 2.»

Pour les restaurateurs et les hôteliers: serviettes spéciales de la maison H&R Servietten GmbH.

Le tapis rouge pour les visiteurs de la Foire WIR de Lucerne.

Aussi bien Werner Appetito qu’Alexander Gonzales, président du «Wirtschaftsverband» de la ville de Lucerne WVL (union locale des arts et métiers), ont souligné, lors de l’inauguration de la Foire WIR, l’importance du parc des expositions de Lucerne en tant que facteur économique et en tant que lieu où l’on soigne son réseau de connexions. Ce n’est pas par hasard que le WVL est actionnaire de la nouvelle Foire de Lucerne, récemment inaugurée, en tant que groupe de pression et porte-parole des arts et métiers, a expliqué M. Gonzales.

Conçu pour le jardin: le sauna-tonneau de Sonnenkönig construit avec du cèdre rouge canadien.

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Selon Werner Appetito, la Foire WIR de Lucerne est le bon endroit pour donner la préférence à des entreprises indépendantes. En effet, ces dernières sont confrontées à de sérieuses difficultés dans un environnement marqué par des hausses de salaire et des baisses de prix, sans parler des fréquents cas de dumping et des douteuses entreprises de l’ombre. «La Foire WIR de Lucerne réunit, cette année à nouveau, plus de 150 véritables PME suisses qui sont, en règle générale, encore représentées par le patron lui-même ou par un membre de sa famille.»


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Le défilé de mode présente des vêtements et des accessoires en vente dans le cadre de l’exposition.

En bob, de Sotchi à Lucerne: Fabienne Meyer et Rico Peter.

De l’expérience…

apprécie la qualité de ses deux-roues et de son service aprèsvente. Pour M. Fischer, le fait que la ville de Lucerne n’admette plus les stands extérieurs à la salle d’exposition est regrettable. «Ces dernières années, mon stand se trouvait dans le secteur d’entrée ou de sortie, et les visiteurs passaient au moins deux fois devant mon stand. Il était dès lors assez facile de les motiver à monter sur une bicyclette et à faire un tour dans le secteur d’exposition. D’autres personnes les observaient alors et voulaient en faire de même. Désormais, ce potentiel supplémentaire en termes d’efforts de vente manque. S’il parvient néanmoins à réaliser un chiffre d’affaires intéressant, c’est aux vélos électriques très populaires qu’il le doit.

C’est précisément le cas de René Marti de la maison H&R Servietten GmbH. «Voyons voir», s’est dit M. Marti en s’inscrivant pour la première fois en tant qu’exposant à une Foire WIR. En effet, son entreprise ne s’adresse très spécifiquement qu’à des établissements de l’hôtellerie et de la restauration et ne participe ainsi en général qu’à des expositions spécialisées. Cependant: «Mes attentes ont été très nettement dépassées, et nous avons réalisé de meilleures affaires qu’auprès de n’importe quelle foire spécialisée», souligne M. Marti avec enthousiasme. Quel bilan tire-t-il de l’expérience? Une poignée de nouveaux clients qui apprécient l’effet produit par des serviettes de qualité ou des cartes de mets particulières et promettent de passer régulièrement commande. «C’est une excellente raison pour participer à nouveau l’année prochaine.»

… à la constance Il y a quelque temps déjà que Roland Fischer, de la maison Zweiradsport Fischer GmbH, a dépassé la phase d’expérimentation en matière de Foires WIR. Grâce à ses nombreuses années de présence aux Foires WIR, il s’est constitué une clientèle fidèle qui

Capter le regard La société Hunn Gartenmöbel est également un exposant fidèle qui a dû, comme la maison Fischer, déménager son stand de l’extérieur vers l’intérieur. «Je n’ai pas eu de problème avec notre nouvel emplacement car le concept de l’exposition est bon», explique Hanspeter Bänninger qui a néanmoins constaté que le flux de visiteurs était un peu plus réduit que l’an passé. 13


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Le camion Monster Truck présenté lors de la Foire WIR de Lucerne peut s’essayer à Roggwil.

Moto équipée d’un moteur Chevrolet V8.

La météo de rêve qui a régné ce week-end aura certainement contribué à cet état de fait. Par des températures très élevées, l’entreprise Sonnenkönig a présenté un sauna d’une forme en tonneau très originale. Ce modèle a été conçu pour le jardin et garantit, grâce à sa forme arrondie, une circulation parfaite de la chaleur. «L’écho rencontré par ce sauna a été sensationnel», souligne le chef de l’entreprise, Armin Schmid. Il recommande d’ailleurs à chaque exposant de prévoir un élément exceptionnel en mesure de capter le regard du public. «Ce sont de tels éléments qui font naître une certaine ambiance lors d’une exposition – s’ils manquent, il n’y a plus que du commerce, et l’exposition est stérile. En d’autres termes: une exposition rencontre le succès si elle offre plus de distractions qu’un centre commercial.» C’est la raison pour laquelle M. Schmid apprécie l’engagement de la direction de l’exposition qui réussit chaque année à compléter l’exposition par une exposition spéciale et d’autres manifestations.

Lex-Power: qu’il s’agisse d’un modèle Chevrolet Bel Air ou d’un Plymouth Road Runner – après avoir utilisé vaillamment une puissance de plus de 1000 CV, l’on apprécie, lors du freinage, le soutien apporté par un parachute de freinage. Fabienne Meyer, championne européenne de bob à deux féminin, et le pilote de bob Rico Peter ne misent pas sur les CV mais uniquement sur la force musculaire. À l’invitation du groupe WIR de Suisse centrale, ils sont venus parler de leur sport, le bob, et des expériences glanées lors des Jeux olympiques de Sotchi.

Des milliers de CV dans un espace réduit Il est vrai que les expositions spéciales de la Foire WIR de Lucerne ont une longue tradition. Cette année, l’exposition spéciale était dédiée aux géants, en termes de CV. Les dimensions, elles, étaient effectivement gigantesques. Monster Truck Rides Switzerland a présenté le premier camion fabriqué en Suisse que l’on ne pouvait manquer avec ses 800 CV et son poids de 5 tonnes, réparti sur une hauteur de 3,3 m, une largeur de 3,6 m et une longueur de 5,8 m mais que l’on ne croisera néanmoins jamais dans la circulation routière usuelle. Tout le contraire des motos de Boss Hoss Cycles Swiss. Ces dernières sont équipées de moteurs de voitures V8 (Chevrolet), pèsent près de 650 kg et ne laissent planer aucun doute quant à la notion de véritables «Kings of the Road» avec leur cylindrée partiellement supérieure à 500 CV. Impressionnantes également les rutilantes Drag Race Cars de 14

DANIEL FLURY

Les Foires WIR sont ouvertes à tous Les Foires WIR de Berne, Zurich et Lucerne sont des expositions ouvertes au grand public. Si l’on dispose de monnaie WIR en tant que chef ou employé de PME, il est possible de régler en WIR l’achat des produits et services présentés lors des foires WIR. Les Foires WIR sont des sociétés anonymes (Zurich et Lucerne), respectivement des organisations (Berne) indépendantes de la Banque WIR, et jouent le rôle important de marché et de vitrine des PME participant au système de paiements WIR. Foire WIR de Berne: du 10 au 12 octobre 2014 www.wirgruppebern.ch Foire WIR de Zurich: du 21 au 24 novembre 2014 www.wmzag.ch Foire WIR de Lucerne: du 27 au 30 mars 2015 www.luwira.ch


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D’AUMÔNIER DE JEUNESSE À PAPE ISOFLOC Beat Curau-Aepli pourrait poursuivre aujourd’hui une activité de dessinateur en génie civil ou de constructeur de routes, voire d’aumônier de jeunesse ou de maraîcher bio. Au lieu de cela, il a fait œuvre de pionnier dans le domaine de l’isolation durable et gère, avec son épouse Simone Curau-Aepli et sa fille Anina Curau Staub, une PME dont le siège social est à Weinfelden et qui entretient deux succursales à Bienne et à Zofingue.

Beat Curau-Aepli et sa fille Anina Curau Staub.

Beat Curau aura fait deux apprentissages – l’un en tant que dessinateur en génie civil et un autre en tant que constructeur de routes – pour exercer finalement pendant sept ans la profession très prenante de travailleur de jeunesse et d’aumônier de jeunesse diplômé. Cette dernière profession l’a même mené à l’indépendance, et Beat Curau a réalisé, dans le cadre de cette activité, des projets de paysagiste avant d’être l’un des premiers dans le canton de Thurgovie à cultiver des légumes bio ou encore à aider un menuisier de ses amis à réaliser divers travaux de transformation. Dans le cadre de ce dernier projet, le travail avec de la laine de verre a provoqué chez lui de graves éruptions cutanées, ce qui l’a poussé à suivre à Saint-Gall des cours d’écologie et de biologie de la construction. «Ces cours m’ont ouvert les yeux; j’ai non seulement découvert les matériaux d’isolation à base de cellulose et de papier comme autant d’alternatives d’isolation inoffensives mais j’ai également pris conscience de l’importance de l’isolation périphérique des bâtiments pour l’environnement et le bien-être de l’être humain.» Beat Curau a décidé à la fin des années 80 de miser à fond sur la cellulose à insuffler en guise de matériau d’isolation pour bâtiments.

Isofutura GmbH En collaboration avec l’architecte et conseiller énergétique Peter Büchel et le patron d’une entreprise de construction à base de bois, Roland Wiesli, Beat Curau a fondé en 2009 la société Isofutura GmbH (www.isofutura.ch) dont le siège est également à Weinfelden. Cette entreprise a pour but l’établissement de concepts globaux pour l’assainissement de bâtiments anciens. Le diagnostic énergétique GEAK en constitue la base et l’objectif fixé est l’obtention du label Minergie ou Minergie-P. Beat Curau ajoute: «Souvent, les propriétaires immobiliers ne posent qu’un minimum d’isolation. Une telle mesure n’a toutefois aucun sens car le plus souvent, ces bâtiments sont à nouveau dépassés d’un point de vue énergétique après 15 ans.» Selon lui, si l’on prévoit de procéder à un tel assainissement, ce dernier devrait se faire de telle manière que les propriétaires soient tranquilles pour une période de 30 à 50 ans. Comme la société Curau AG, la maison Isofutura GmbH est elle aussi participante WIR avec un taux d’acceptation WIR de 30%.

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Isolation de combles difficilement accessibles avec Isofloc.

Le toit de la patinoire de Weinfelden a été isolé avec de l’Isofloc au moyen d’un procédé d’insufflation.

Les éléments en bois s’isolent auprès de l’usine du spécialiste de la construction en bois ou directement sur le chantier.

L’épaisseur de l’isolation du toit Isofloc de ce bâtiment à deux logements Minergie-P est de plus de 40 cm.

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La société allemande Isofloc fournit le matériau de base. «Isofloc transforme depuis 1983 du papier de journal – c’est-à-dire un matériau de base favorable à l’environnement – en fibres présentant d’excellentes caractéristiques d’isolation thermique, le processus de transformation ne demandant que relativement peu d’énergie», explique Beat Curau. À l’époque, le système était nouveau et il fallait faire preuve de beaucoup de patience pour convaincre les maîtres d’œuvre – en particulier parce que l’isolation n’était pas d’actualité à l’époque. C’est auprès des spécialistes du bois que l’écho était le plus positif, «car la cellulose n’est rien d’autre que du bois». «Inconscience juvénile» À partir de 1988, Beat Curau a commencé de plus en plus à emprunter sa propre voie. Il s’est engagé lors d’expositions et auprès des architectes en faveur de ce matériau d’isolation à insuffler basé sur des ressources naturelles renouvelables. En 1990, il a fondé avec son épouse Simone la société Curau AG dont le siège social est à Weinfelden. Beat Curau se rappelle en souriant de ce pas décisif en parlant «d’inconscience juvénile» car rien ne permettait à l’époque de prévoir le succès futur de ce matériau d’isolation à insuffler un peu particulier. Cependant, les avantages de ce dernier ont convaincu de plus en plus de gens. «Il est possible d’insuffler la cellulose dans n’importe quel espace. Les flocons individuels s’assemblent les uns aux autres, ce qui finit par constituer une isolation compacte, complète et résistant au tassement», explique Beat Curau. Dans le cas d’une isolation au moyen de plaques par contre, des rainures et des cavités apparaissent partout où il n’y a pas de surfaces planes ou d’angles droits. C’est la raison pour laquelle les matériaux isolants à insuffler conviennent tout spécialement aux bâtiments historiques. Les églises, les bâtiments officiels, les gares, le Musée national à Zurich ou le Burgerspital à Berne font ainsi partie des bâtiments de référence de la maison Curau AG. «Le pape Isofloc» Il est également impossible d’isoler les trains avec des matériaux isolants en plaques. Lorsqu’il s’est agi en 1992 d’isoler cinq trains Eurocity dans les fabriques de la maison Stadlerrail à Altenrhein, le choix s’est porté, sans grande surprise, sur la maison Curau AG. L’engagement infatigable de Beat Curau pour une isolation durable à base de cellulose lui a valu le surnom de «pape Isofloc». Lorsque la société allemande a étendu ses activités en 1995 et a inauguré une fabrique à Saint-Gall, c’était bien Beat Curau qui a animé la cérémonie d’inauguration. Aujourd’hui, la société Curau AG est le plus grand acheteur suisse d’Isofloc. «Il serait possible d’acheter moins cher du matériau d’isolation à base de cellulose à l’étranger. Pour des raisons de développement durable et de qualité, nous préférons cependant toujours des produits indigènes lorsque cela s’avère possible», explique Simone Curau-Aepli, spécialiste marketing et présidente du conseil d’administration de la société Curau AG.


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Pierre fondue L’assortiment de produits de la maison Curau comprend également, depuis 2006, la laine de pierre de la société Flumroc à Flums. Cette laine de pierre à insuffler se présente sous la forme de granulés fins constitués de pierres indigènes qui ont été fondues à une température de 1500 degrés Celsius avant d’être transformées en fibres. Comme la laine de pierre est perméable à la vapeur d’eau, n’absorbe aucune humidité, accumule bien la chaleur et se distingue par un point de fusion très élevé, elle constitue un excellent matériau d’isolation qui offre, en outre, une excellente protection contre les incendies. Une autre caractéristique de la laine de pierre – l’isolation acoustique – a permis à la maison Curau AG de décrocher, en 2007, l’un de ses plus importants et plus intéressants mandats. Juste avant l’inauguration du tunnel de base du Lötschberg, les ingénieurs ont réalisé que la station d’arrêt d’urgence ne remplissait pas sa fonction: en raison de l’écho, les annonces faites par haut-parleur étaient incompréhensibles et donc la sécurité ne pouvait pas être assurée en cas d’urgence. Beat Curau: «Après avoir reçu une demande relative à nos capacités d’installer de la laine de pierre sur de la roche nue, nous avons immédiatement effectué des tests et sommes arrivés à la conclusion suivante: oui, nous sommes en mesure de le faire.» C’est ainsi qu’environ 4500 m2 de roche de la station d’arrêt d’urgence ont été aspergés de granulés fins Flumroc. Une couche d’une épaisseur de 10 cm, appliquée sur les parois latérales et se terminant à la hauteur de la voûte du tunnel avec une épaisseur de 0 cm, a satisfait les spécialistes de l’EMPA qui procédaient aux mesures acoustiques. «Plus rien ne s’opposait dès lors à l’inauguration du tunnel de base du Lötschberg!» conclut M. Curau non sans fierté.

La Thurgovie dans le rôle de pionnier Même aux yeux de la famille Curau, le canton de Thurgovie n’a que rarement joué un rôle de pionnier dans son histoire. Or, le programme d’encouragement dans le domaine de l’énergie, qui a débuté en 2008 et a surtout souligné l’importance de l’isolation périphérique des bâtiments, constitue justement une exception. Ce programme a fait des émules et a été repris dès le 1er janvier 2010 dans l’ensemble de la Suisse. «Cet événement aura été une confirmation de notre stratégie de 20 ans – et nous en avons bien entendu également profité», souligne Simone Curau-Aepli. La réaction de l’entreprise à cette évolution ne s’est pas fait attendre. En 2011, le conseil d’administration décide de positionner la société Curau AG comme une entreprise active dans l’ensemble de la Suisse. En 2012, la société ouvre sa troisième succursale à Zofingue. En 2000 déjà, l’entreprise s’était établie à Bienne.

Le concept global est déterminant Jusqu’en 2004 environ, 80% des mandats de la société Curau AG concernaient des travaux de transformation. Depuis, le secteur des

La station d’arrêt d’urgence du tunnel de base du Lötschberg a été revêtue d’une isolation constituée de granulés de laine de pierre incombustible et mélangée à de la colle.

nouvelles constructions est devenu de plus en plus important pour la société. Les villas et les bâtiments résidentiels réalisés au moyen d’éléments préfabriqués en bois sont particuliè-

Curau AG www.curau.ch Taux d’acceptation WIR: 30% Siège social Weinfelden Directeur de l’entreprise: Beat Curau Weststrasse 15 8570 Weinfelden Tél. 071 622 37 18 Fax 071 622 37 67 E-mail info@curau.ch Succursale de Weinfelden Responsable: Alex Pfiffner Weststrasse 15 8570 Weinfelden Tél. 071 622 37 18 Fax 071 622 37 67 E-mail weinfelden@curau.ch Succursale de Bienne Responsable: Amadeus Furrer Bahnhofstrasse 11 2575 Täuffelen Tél. 032 355 38 60 Fax 032 355 38 61 E-mail biel.bienne@curau.ch Succursale de Zofingue Responsable: Konradin Furrer Areal Bleiche West 24 4800 Zofingue Tél. 062 751 81 83 Fax 062 751 81 84 E-mail zofingen@curau.ch Présidente du conseil d’administration: Simone Curau-Aepli Fondation: 1990 Nombre de collaborateurs: 20

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La densité (kg par m3) du matériau insufflé est déterminante pour l’efficacité d’une isolation. Avant une telle mesure de densité, Beat Curau procède au calibrage du set de mesurage.

rement intéressants puisqu’ils sont pratiquement prédestinés au matériau isolant à base de cellulose à insuffler. Lors de la nouvelle construction de bâtiments résidentiels en mode massif, le procédé s’applique principalement pour l’isolation acoustique des puits d’isolation. Qu’il s’agisse de travaux de transformation ou d’une nouvelle construction: aux yeux de la famille Curau, l’établissement d’un concept global – fenêtres, toit, façade, chauffage – et une épaisseur d’isolation suffisante sont les deux éléments véritablement déterminants. «Dans le domaine Minergie P, nous parlons ici sans autre d’épaisseurs pouvant atteindre 50 cm», ajoute Beat Curau. Trop souvent et trop longtemps, les maîtres d’ouvrage se sont contentés de réaliser des épaisseurs d’isolation de seulement six ou huit centimètres pour constater, quelques années plus tard, qu’un nouvel assainissement était nécessaire.

WIR depuis 23 ans En 1991, une seule année après la fondation de l’entreprise, la société Curau AG a adhéré au système de paiements WIR. Le fait que la monnaie complémentaire WIR soit fortement ancrée dans le secteur de la construction a certainement été déterminant pour cette décision d’adhésion, mais pas seulement. Beat Curau: «Le système de paiements WIR est passionnant en raison de son histoire et durable par son action étant donné qu’il produit des effets locaux et qu’il favorise les partenariats.» C’est la raison pour laquelle le système WIR a, dès le début, parfaitement collé à 18

la philosophie d’entreprise de la maison Curau AG. La société dépense les recettes WIR non seulement pour régler les nuitées dans les hôtels, les achats de véhicules ou de meubles. Les collaborateurs disposent également d’un compte WIR et reçoivent une partie du bonus de fin d’année en WIR. Pour la famille Curau, il est impensable d’avoir une grande banque en tant que partenaire. Néanmoins, la Banque WIR, elle non plus, ne doit pas se reposer sur ses lauriers: «Nous nous intéressons très précisément à la façon dont la Banque WIR interprète et met en œuvre le terme de durabilité, aux produits qu’elle propose et à la manière dont les fonds disponibles sont placés.»

Sponsoring en Namibie Dans son image directrice, la société Curau AG prétend non seulement être l’entreprise spécialisée la plus compétente de Suisse dans le domaine des matériaux d’isolation à insuffler et profiter de son succès financier pour garantir l’indépendance et la poursuite du développement de l’entreprise. Elle veille également à favoriser l’esprit d’équipe et le fait d’assumer ses responsabilités – tout comme la compatibilité entre l’activité professionnelle et la vie de famille. L’engagement social de l’entreprise s’illustre avec l’exemple du sponsoring de l’Arts Performance Center APC en Namibie (www.apcnamibia-lis.ch). Ce centre de rencontres permet à des jeunes de bénéficier de cours de musique, de danse et de peinture, ce qui renforce par exemple leur assiduité ou les


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Beat Curau contrôle la machine à insuffler.

La présidente du CA Simone Curau-Aepli.

capacités à se comporter en équipe des enfants. Dans son environnement proche, la famille Curau s’engage principalement au niveau politique. Beat Curau est membre du comité du PDC de Weinfelden, sa fille Anina représente le groupement indépendant «jung&aktiv» au sein de la commission de jeunesse. Simone CurauAepli (www.simone-curau.ch) quant à elle s’engage auprès des femmes PDC et a entre autres occupé la fonction de vice-présidente des Femmes PDC Suisse. Elle est également membre de la Commission fédérale pour les questions féminines et membre du comité de la Ligue suisse des femmes catholiques.

expérience de responsable de production et de la gestion du personnel et convenait merveilleusement à cette tâche. Cette situation permet d’estimer que la succession au sein de l’entreprise est déjà bien préparée. «Il est judicieux d’aborder la transmission de l’entreprise et de modifier la structure de l’actionnariat dix ans avant l’âge de sa retraite», estiment Simone et Beat Curau.

Préparation de la succession Simone et Beat Curau ont élevé quatre enfants qui ont chacun choisi leur propre voie professionnelle. Ainsi, la fille Anina Curau Staub a commencé par un apprentissage d’employée de banque avant de travailler auprès du service de conseil à la clientèle privée de la Banque Cantonale de Thurgovie et poursuivre sa carrière auprès du centre de conseils bancaires à Saint-Gall. «Lorsque mon père a eu besoin de soutien en matière de marketing il y a deux ans, je n’ai pas tellement hésité car une telle activité m’intéressait déjà depuis longtemps», précise Anina Curau Staub. Depuis peu, son mari Pascal Curau-Staub travaille lui aussi auprès de l’entreprise familiale en tant que responsable adjoint de la succursale de Weinfelden. Au bénéfice d’une formation de menuisier et de commerçant technique, il disposait d’une longue

DANIEL FLURY

Le développement durable en tant qu’atout On peut considérer le développement durable comme une simple mode, voire comme un mauvais mot. Or, lorsqu’une entreprise opte pour le développement durable, elle ne fait qu’assumer sa responsabilité envers l’environnement, ses collaborateurs et ses partenaires d’affaires. Avec le système de paiements WIR, la Banque WIR soigne, elle aussi, un instrument durable bien ancré en Suisse qui fournit de la valeur ajoutée à ses membres. Certains clients de la Banque WIR sont également des entreprises exemplaires en matière de développement durable. C’est la raison pour laquelle nous présentons cette année quelques-unes de ces entreprises dans WIRPLUS. La rencontre d’automne du 8 novembre 2014, au Centre des Congrès KKL de Lucerne, sera également dédiée à ce thème. La rencontre d’automne est ouverte à tous les clients de la Banque WIR qui détiennent des parts ordinaires de la Banque WIR.

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UN CRÉDIT WIR TOUT À FAIT PRIVÉ COMMENT UN CLIENT PRIVÉ PEUT-IL PROFITER DU SYSTÈME WIR?

Si vous êtes un client privé de la Banque WIR, vous pouvez également profiter du système de paiements WIR et des taux d’intérêt particulièrement bas des crédits WIR. Lisez-en plus à ce sujet – cela en vaut la peine!

Quiconque sait calculer et comparer (voir les exemples dans l’encadré) choisira de payer moins d’intérêts. Dans certaines circonstances, les clients privés de la Banque WIR peuvent profiter des taux d’intérêt particulièrement bas des crédits WIR, même s’ils n’ont par ailleurs aucun lien avec le système WIR. Les conditions à remplir sont les suivantes: – il doit s’agir d’un crédit de construction, respectivement d’un crédit hypothécaire, destiné uniquement au financement d’un logement; – le partenaire contractuel pour la construction ou l’achat d’un objet immobilier doit être participant WIR.

compte des points suivants: 1. Écrivez «tel» en minuscules, sans point et sans accent. 2. Pas d’espace avant, respectivement après les deux points) www.banquewir.ch > Marché > Placement > Recherche étendue > ZG (pour le canton de Zoug) > Construction > Entreprises générales > Objets résidentiels > Rechercher > Aperçu avant impression Vous obtiendrez un total de 19 adresses d’entreprises générales du canton de Zoug.

Les chiffres le prouvent! Architectes ou entreprises générales WIR Votre projet est de construire un bâtiment résidentiel ou d’acquérir un appartement en propriété par étages (PPE)? – Adressez-vous à l’un de nos conseillers (no de tél. 0848 947 948) ou cherchez directement des architectes ou des entreprises générales WIR sur le Marché WIR.

Même si vous vous intéressez à un bâtiment résidentiel très précis déjà existant – il ne coûte rien de négocier une part du paiement en WIR, respectivement de demander s’il est possible de reprendre un crédit hypothécaire WIR.

www.banquewir.ch > Marché > Rechercher > +Architectes +tel:041

Les chiffres le prouvent (voir encadré): qu’il s’agisse d’un crédit de construction ou d’un crédit hypothécaire, il vaut toujours la peine de prévoir une part WIR!

Sur la base de cet exemple, vous trouverez tous les architectes WIR dont le numéro de téléphone commence par 041. (Veuillez tenir

ROLAND SCHAUB

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Exemple 1

Crédit hypothécaire sur objets résidentiels en CHF/CHW (phase de construction)

Montant

Coût global de construction Fonds propres (20%) Crédit de construction WIR Crédit de construction CHF 1

1 200 000 CHF/CHW 240 000 CHF/CHW 180 000 CHW 780 000 CHF

Charge d’intérêts p.a.

Taux

900 CHF 3900 CHF

0,5%1 0,5%1

Commission de crédit usuelle de 0,35% par trimestre sur le solde débiteur maximal en sus

Après la consolidation, ce modèle de financement peut se poursuivre sous la forme de crédit hypothécaire variable (dans ce cas, aussi bien le crédit WIR que le crédit CHF sont soumis à un taux d’intérêt de 0,5% sur le crédit WIR utilisé, pendant 3 ans), sous la forme d’une hypothèque fixe (p. ex. lots combinés avec plusieurs durées différentes et réduction d’intérêts, voir ex. 2) ou sous la forme d’une hypothèque LIBOR (voir ex. 3). En fonction du montant d’endettement, les crédits WIR (au terme de la phase de construction) prennent la forme d’un crédit hypothécaire en 2e rang et ne sont malgré tout soumis qu’à un taux de 0,5%!

Exemple 2

Crédit hypothécaire en CHF/CHW résultant de la consolidation du crédit de construction

Montant

Coût global de construction Fonds propres (20%) Crédit hypothécaire WIR Crédit hypothécaire CHF Crédit hypothécaire CHF Crédit hypothécaire CHF

1 200 000 CHF/CHW 240 000 CHF/CHW 180 000 CHW 180 000 CHF 300 000 CHF 300 000 CHF

Charge d’intérêt globale p.a. (durant la 1re année, amortissement dès la 2e année)

Charge d’intérêts p.a.

Taux

900 CHF 900 CHF 3510 CHF 4170 CHF

0,5%1 0,5%2 1,17%3 1,39%4

9480 CHF

0,99%

Pendant 3 ans, puis 1,75% Pendant 3 ans sur le montant équivalant au montant en WIR 3 Crédit hypothécaire à taux fixe de 2 ans. État au 21.5.2014 4 Crédit hypothécaire à taux fixe de 6 ans – 0,2% de réduction d’intérêts. État au 21.5.2014 1 2

Exemple 3

Crédit hypothécaire LIBOR en CHF/CHW résultant de la consolidation du crédit de construction

Montant

Coût global de construction Fonds propres (20%) Crédit hypothécaire LIBOR WIR Crédit hypothécaire LIBOR CHF

1 200 000 CHF/CHW 240 000 CHF/CHW 180 000 CHW 780 000 CHF

Charge d’intérêt globale p.a. (Durant la 1re année, amortissement dès la 2e année) 1 2

Charge d’intérêts p.a.

Taux

40 CHF 9922 CHF

0,022%1 1,272%2

9962 CHF

1,038%

Crédit LIBOR WIR (pour objet résidentiel), 2e trimestre 2014 Crédit LIBOR CHF 2e trimestre 2014 0,022% + 1,25% de marge bancaire = 1,272%)

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«POURQUOI PLEURE-T-ELLE?» NATIONAL SUMMER GAMES 2014 DE SPECIAL OLYMPICS Du 29 mai au 1er juin, la ville de Berne a accueilli environ 1500 hôtes particuliers: des sportifs en situation de handicap mental qui s’y sont mesurés dans 13 disciplines sportives. Au centre de ces National Summer Games de Special Olympics: presque 30 «bonnes âmes» ayant un rapport avec la Banque WIR: des employés, des retraités, des proches, la plus petite moitié des sept membres du conseil d’administration, un ancien président du conseil d’administration et la présidente du Groupe WIR Romandie.

La vie de nombreuses personnes en situation de handicap mental ou de handicap dû à un problème au cours du développement a lieu dans la famille et les institutions dans lesquelles ces personnes travaillent. Elles se trouvent donc 24 heures sur 24 dans un environnement familial ou professionnel – ce qui peut mener à un manque presque total de possibilités de contact avec d’autres parties de la population. Or, c’est là peut-être une des raisons qui expliquent l’existence d’inhibitions lors de contacts avec de telles personnes et pourquoi la capacité de soigner les contacts avec elles semble avoir presque disparu. Pourtant, c’est très simple: on aborde ces personnes comme toutes les autres.

Le sport enthousiasme et crée des liens Special Olympics utilise le sport non seulement pour permettre aux personnes en situation de handicap mental de bouger et de vivre des moments positifs mais aussi pour leur permettre d’entrer en contact avec des personnes sans handicap lors d’entraînements ou de compétitions. La Banque WIR soutient cet objectif depuis plusieurs années en sa qualité de supporter de Special Olympics. En 2012 déjà, sept collaborateurs de la Banque WIR avaient participé aux National Winter Games à la Lenk, complétant ainsi l’engagement financier et idéal de la Banque par leur propre engagement personnel. Les expériences y ont été à ce point impressionnantes que le petit groupe de la Lenk a réussi à motiver d’anciens collègues de travail mais aussi leurs partenaires et leurs enfants à venir renforcer l’équipe d’auxiliaires des National Summer Games 2014. Pendant quatre jours, ce sont finalement environ 30 personnes, liées plus ou moins directement à la Banque WIR, qui sont venues renforcer les 1250 volontaires environ qui ont joué le rôle de trait d’union entre les 1500 participants et leurs 500 entraîneurs respectivement et les organisateurs de Special Olympics. Les tâches assumées auront été très différentes: l’ancien président du conseil d’administration de la Banque WIR, Jürg Michel, est un habitué des lourdes charges et a ainsi collaboré à la mise 22

Une compétition de natation terminée avec succès se fête ainsi…

… ou ainsi.

en place, dès la veille de la cérémonie d’ouverture; Hervé Dubois, amateur de football et responsable de la communication à la retraite de la Banque WIR, a soutenu une équipe de football de Lausanne alors que le membre du conseil d’administration Marc Reimann encadrait l’équipe de basket-ball Pro Infirmis Jura; la responsable des relations publiques de la Banque WIR, Patrizia Herde, n’a pas eu à conseiller les quatre athlètes et trois entraîneurs


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Lors de la cérémonie de clôture, Beatrice Simon, directrice des finances du canton de Berne, et Stephen Mills, président du conseil de fondation de Special Olympics Switzerland, remettent le drapeau Special Olympics à Urs Marti, président de la ville de Coire qui accueillera les National Winter Games en 2016.

Des duels passionnants.

Patrizia Herde (Banque WIR) n’a pas lâché des yeux ses protégés (maillot vert) de Saint-Marin.

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Dominique Alabor (conseillère, succursale de la Banque WIR de Lugano) a aidé l’équipe de pétanque «Rouge» lors de l’habillement.

David contre Goliath? Pas forcément: lors du «Divisioning», l’on détermine les performances sportives des athlètes la veille des compétitions. Étant donné que l’âge, le sexe et la constitution physique ne jouent aucun rôle Journée d’inauguration: Nadja Maurer (marketing, Banque WIR) reçoit un des dans ce cadre, il est tout à fait normal que l’on tombe sur des combinai32 cavaliers en sa qualité de responsable des volontaires affectés à l’équitation. sons apparemment inégales.

Des coulisses impressionnantes: la cérémonie d’ouverture des National Summer Games de Special Olympics a eu lieu sur la Place fédérale.

Tâche centrale: Kornel Tinguely, membre du conseil d’administration, et Dominique Alabor ont remis les médailles – ici aux nageurs.

Aucun problème de contact: le conseiller fédéral Ueli Maurer avant son discours de bienvenue.

Bo Katzman a chauffé l’ambiance avec son ancien «gang» lors de la cérémonie d’ouverture .

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de Saint-Marin en matière de pétanque ou d'athlétisme mais les a guidés en toute sécurité à travers le parc des expositions de la BEA et la zone du Wankdorf; Sophie Favez, présidente du Groupe WIR Romandie, a soutenu un team de nageurs neuchâtelois; Antoine Berger (conseiller, succursale de la Banque WIR de Lausanne) et son épouse Helena faisaient également partie des auxiliaires francophones très demandés et ont ainsi été attribués à la délégation belge – juste pour constater que tous les athlètes et entraîneurs ayant fait le déplacement ne parlaient que le flamand. Ce n’est là qu’un des nombreux défis que les sportifs, entraîneurs et auxiliaires volontaires auront dû relever.

Olympic Village et Bo Katzman La Banque WIR est non seulement supporter de Special Olympics mais aussi partenaire-sponsor du Chœur Bo Katzman. En cette qualité, elle a réussi à engager Bo Katzman pour la cérémonie d’ouverture des National Summer Games. Ce dernier a saisi cette occasion pour faire monter sur scène ses anciens collègues du Bo Katzman Gang et y exécuter, devant plus de 3000 sportifs enthousiastes, ses tubes des années 80. Avec son orchestre et sa fille Ronja, Bo Katzman est intervenu une seconde fois à l’Olympic Village. Là-bas, à côté des halles d’exposition de BERNEXPO, les athlètes ont pu rencontrer leurs idoles sportives comme Simon Ammann, Matthias Sempach, Ariella Käslin ou Giulia Steingruber, se faire photographier en compagnie de Christa Rigozzi, faire un tour sur les «quads» du sponsor principal de Special Olympics Würth ou se faire imprimer des posters de souvenir d’eux-mêmes ou de leurs équipes.

«Pourquoi pleure-t-elle?» Après chaque compétition, une grande importance revenait aux équipes médaillées car les cérémonies de remise de médailles font partie des moments les plus émotionnels des manifestations organisées par Special Olympics. La Banque WIR a pu présenter une équipe de médailleurs complète comprenant Tina Hugentobler, Dominique Alabor, Halina Studhalter, Marcel Wäfler, Jennifer von Burg et les membres du CA Petra Müller et Kornel Tinguely. Lors de telles cérémonies, tous les participants d’un concours – le plus souvent pas plus de cinq – se sont vu décerner des médailles. La formation de petits groupes – qui ne se basent ni sur l’âge, ni sur le sexe mais bien au contraire sur les pures capacités sportives – permet de décerner dans chaque discipline plusieurs sets de médailles. Bruno Barth, directeur de Special Olympics Switzerland, explique que les personnes en situation de handicap ne bénéficient que rarement de reconnaissance, raison pour laquelle on tente, lors de ces joutes sportives, d’offrir la possibilité d’être fêté à un nombre aussi élevé de participants que possible. La joie sur et devant les podiums était toujours franche et touchait également les concurrents qui n’étaient presque jamais

considérés comme des adversaires. Quant à la joie sur le podium, elle n’était parfois reconnaissable que par ceux qui connaissent ou ont déjà observé ces athlètes: un léger mouvement de la tête ou de la main, un bref regard en direction de l’entraîneur, des parents ou des frères et sœurs. Les explosions de joie devant les podiums étaient agrémentées de nombreuses larmes. Pas si simple d’exprimer son enthousiasme ou son bonheur comme il conviendrait pourtant de le faire! Les personnes en situation de handicap mental ont conservé cette aptitude et n’ont aucune raison d’en avoir honte, ce qui génère des larmes auprès de toutes les autres. Cela peut parfois également susciter de l’étonnement: «Pourquoi pleure-t-elle? - Je suis tellement désolé pour elle!», voici la réaction d’un sportif face aux yeux humides d’un membre de l’équipe de remise des médailles. DANIEL FLURY

www.specialolympics.ch

Healthy Athletes Les programmes Healthy Hearing (Hear the World Foundation du groupe Sonova) et Opening Eyes (Lion’s International, Fondation Essilor Vision et groupe Safilo) étaient également présents lors des National Summer Games de Special Olympics. Des oto-rhino-laryngologistes ont examiné des centaines de participants, leur ont indiqué d’éventuels problèmes de vision ou auditifs et proposé des lunettes et des appareils auditifs. Cet engagement résumé sous le terme de Healthy Athletes est particulièrement important parce que les personnes en situation de handicap mental ont un risque accru de 40% de souffrir d’autres restrictions de santé et ne peuvent pas forcément attirer l’attention des autres sur un problème de vision ou auditif.

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DROITS ET OBLIGATIONS DU CANDIDAT À UN EMPLOI La plupart d’entre nous doivent, au moins une fois dans leur vie, postuler un emploi. Cela revient à faire des choix qui auront des conséquences sur l’avenir tant professionnel que privé. Comment vit-on un tel processus de postulation, c’est-à-dire comment le candidat à un emploi doit-il se comporter? Il existe toute une série de droits mais aussi d’obligations que les deux parties doivent respecter.

Divers facteurs influencent le marché de l’emploi. En fonction de la conjoncture et de la profession, c’est l’employeur qui aura un avantage parce qu’il y a davantage de candidats que de postes (marché des employeurs) ou alors ce sera l’employé s’il y a un manque de candidats (marché des employés). Dès lors, le début du processus de postulation et la stratégie de postulation dépendent de manière déterminante des conditions du moment sur le marché de l’emploi.

Il en va tout autrement lorsque les documents de postulation sont envoyés par voie électronique. Dans ce cas, le candidat refusé a droit à ce que les courriels correspondants et les documents annexés soient effacés. La conservation physique ou électronique des documents envoyés par courrier ou par voie électronique est interdite pour des raisons tenant à la protection des données, à moins que le candidat n’y ait expressément donné son accord dans l’espoir que son dossier soit éventuellement pris en compte ultérieurement.

• Marché des employeurs: Pour ne pas sombrer dans la masse de candidatures, le candidat devrait réfléchir à la façon dont il pourrait attirer l’attention sur son propre dossier, par exemple en prenant contact personnellement après l’envoi de ses documents de postulation et en se référant à des particularités qui correspondent au profil du poste.

Invitation à un entretien de présentation Lorsque les documents d’un candidat sont considérés comme intéressants et que ce dernier a donc surmonté un premier obstacle, il est convié à un entretien de présentation. Le candidat doit pouvoir se préparer à cet entretien et savoir à quel type de questions il devra peut-être répondre.

• Marché des employés: Le candidat a moins besoin d’attirer l’attention de l’employeur. Pour le début de la postulation, il est possible de choisir la méthode standard, c’est-à-dire d’envoyer les documents de postulation par courrier ou sous forme électronique. Une prise de contact personnelle subséquente peut bien entendu toujours être utile.

Sont admises des questions portant sur les domaines suivants: – formation professionnelle – expérience professionnelle – objectifs professionnels – attentes en matière d’engagement et de salaire

Réponse négative

Les questions suivantes ne sont pas admises: – Questions relatives au salaire actuel. Dans ce cas, le candidat a le droit de ne pas répondre conformément à la vérité (droit au mensonge), ce qui arrive régulièrement dans la pratique. – Questions relatives à la personne qui n’ont aucun rapport avec le poste en question. Il peut par exemple s’agir d’opinions politiques ou religieuses. – Questions qui violent la protection contre la discrimination raciale, ou la discrimination des sexes.

Les documents de postulation envoyés appartiennent au candidat. En cas de réponse négative, ce dernier a droit à ce que l’entreprise retourne les documents envoyés par courrier. Souvent, l’entreprise détruit les documents physiques de candidats non retenus pour des raisons d’économie. Une telle destruction n’est toutefois juridiquement valable que si le candidat l’accepte ou si l’offre d’emploi la mentionne expressément.

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– Le candidat a le droit de ne pas mentionner des peines subies et/ou amendes qui n’ont aucun rapport direct avec le poste en question. – L a demande d’un extrait du casier judiciaire si cette demande ne se justifie pas clairement. Ainsi, l’exigence de présenter un extrait du casier judiciaire pour un simple employé de commerce d’un atelier de publicité serait par exemple complètement disproportionnée alors qu’elle serait adaptée pour le chef des finances d’une grande entreprise. – Les femmes n’ont pas à répondre à des questions portant sur la planification familiale ou sur une grossesse en cours. – Des références ne peuvent être demandées qu’après approbation préalable du candidat; cela concerne également les questions relatives aux certificats de travail. C’est la raison pour laquelle un employeur doit être conscient qu’il est responsable du contenu véridique d’un tel certificat et qu’il peut, le cas échéant, être confronté à une plainte pour dommages-intérêts.

Chaque candidat est tenu de répondre aux questions admises conformément à la vérité. Plus le degré de responsabilité du poste est élevé, plus le candidat devra accepter des questions plus nombreuses et plus détaillées. En principe, il est recommandé de faire preuve d’une attitude aussi coopérative que possible si l’on est vraiment intéressé au poste. L’employeur est libre d’organiser des séances d’assessment (voir encadré à droite) au cours du processus de sélection. Il reste encore admis de demander des analyses graphologiques. Aujourd’hui cependant, les employeurs renoncent le plus souvent à cela. Les résultats de ces méthodes de sélection sont propriété de l’employeur et ne doivent donc pas être remis au candidat. Cependant, ils ne doivent pas être conservés et archivés pour des raisons de protection des données.

Par pure curiosité? En principe, le candidat n’a aucun droit à se faire rembourser les frais qu’entraîne pour lui sa candidature. Pour les candidatures provenant de l’étranger, il est recommandé de chercher préalablement un accord avec l’employeur. Il suffit de penser au cas où plusieurs entretiens et des méthodes de sélection telles que des séances d’assessment seraient nécessaires. Aussi bien le candidat que l’employeur s’engagent à aborder le processus de postulation de bonne foi. Accepter un entretien

d’embauche par pure curiosité, voire pour obtenir des informations confidentielles constituerait donc un abus de droit. Un tel comportement pourrait déboucher sur une plainte pour dommages-intérêts et avoir d’autres conséquences. Dans de tels cas, les preuves sont toutefois très difficiles à fournir. Si le processus de postulation se termine de manière positive, le candidat aura le plaisir de recevoir une proposition et un projet de contrat correspondant dont il faudra contrôler la validité. Des erreurs contraires au droit impératif s’introduisent régulièrement dans les contrats de travail – le plus souvent aux dépens de l’employé.

Conclusion Une postulation est un processus comportant plusieurs étapes qui prescrit au candidat, à chaque étape, un nombre équilibré de droits et d’obligations. Par son droit de ne pas répondre, ou de ne pas dire la vérité, il est protégé dans des situations créées par l’employeur pour des raisons indues. Pour le reste, des renseignements véridiques et un comportement de bonne foi sont autant de règles de comportement qui doivent être respectées par les deux parties. MIRCO LOMBARDI WWW.LOMBARDIPARTNERS.COM

Assessment

(de l’anglais to assess: évaluer, apprécier) Une séance «d’assessment» est un processus visant à analyser les compétences professionnelles, personnelles, sociales et de direction de candidats. Dans le cadre de telles évaluations, le candidat peut être chargé de nombreuses tâches telles que: - conférences et présentations - tâches de planification de temps - discussions de groupes - travaux de groupes - jeux de rôle - interviews - test d’intelligence - autoprésentations - questionnaires biographiques, etc.

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IL VAUT LA PEINE DE PLANIFIER À TEMPS PLANIFICATION DE LA TRANSMISSION DE PME

La gestion d’une PME est une tâche très exigeante, voire souvent ingrate. Il arrive souvent que la préparation de la succession soit négligée compte tenu des problèmes quotidiens qui se posent – ceci jusqu’à ce qu’il soit trop tard: en Suisse, chaque cinquième PME à remettre finit ainsi en liquidation en raison de l’absence d’un successeur.

Au cours des cinq prochaines années, 20% des PME suisses devront régler la question de la succession de leur patron. Dans quatre cas sur cinq, la transmission à la prochaine génération ou à des tiers a lieu avec succès: les chefs d’entreprise ont réfléchi suffisamment tôt aux diverses options possibles, réglé de vieux problèmes permanents, déterminé des prix réalistes et su mettre sur pied des modèles de financement supportables, extrait du bilan des actifs qui ne sont pas nécessaires à l’exploitation et constitué un patrimoine privé. Il convient non seulement de réfléchir à ces questions sans pression au niveau du temps mais de préférence également avec l’aide de spécialistes externes. Comme l’exemple suivant le montre bien, il faudrait toutefois faire preuve d’une très grande prudence, même dans ce cas-là.

Catastrophe… Chaque année, la scène suivante se joue d’innombrables fois en Suisse. Les époux Badoux* ont géré et construit au fil des ans leur entreprise active dans le secteur de l’artisanat. Ils ont formé des apprentis et contribué ainsi à la croissance dans la région. Leur entreprise jouissait d’une excellente réputation, garante de qualité et de prix équitables. Bien que le sujet soit revenu de temps à autre dans leurs discussions, les époux Badoux, encore jeunes tant physiquement que psychiquement, refoulaient régulièrement les réflexions plus concrètes relatives au retrait de la vie active. Un jour toutefois, l’apparition de problèmes de santé concernant M. Badoux les y a obligés. Le patron n’était plus en mesure de gérer l’entreprise avec tout le dynamisme nécessaire. Sous la pression de l’âge et de sa san30

té vacillante, il fallait trouver une solution au problème de succession. La valeur de l’entreprise représentait une partie de la prévoyance vieillesse prévue, et le produit de la vente devait assurer une retraite libre de soucis financiers. Un courtier a été chargé de manière exclusive de vendre l’entreprise. Ce dernier a repris l’exigence de prix trop élevée des propriétaires dans son dossier de vente sans la soumettre à une analyse plus approfondie. Par conséquent et malgré la publication de plusieurs annonces, aucun intéressé sérieux ne s’est présenté. Les problèmes de santé de l’artisan lui permettaient de moins en moins d’intervenir sur les chantiers et ses employés devaient exécuter les mandats de manière autonome. De gros clients insolvables ont provoqué des pertes. L’entreprise allait de mal en pis. Pendant plus d’une année, la famille Badoux n’a reçu que peu d’informations de la part de son courtier. Elle a donc commencé à chercher activement, par elle-même, un acheteur. Les époux Badoux ont en effet réalisé dans l’intervalle qu’il fallait au moins diviser par deux le prix qu’ils avaient imaginé à l’origine. Mais il était trop tard: l’entreprise avait perdu de son éclat. Finalement, il a fallu la liquider et seuls les appareils et les outils ont pu être vendus. Après la liquidation de l’entreprise et la vente des appareils, le courtier ne s’est pas gêné pour rédiger une facture d’environ 20 000 CHF en guise de provision sur le produit de la vente des appareils. S’il est vrai que cette exigence a pu être réduite devant les tribunaux, les époux Badoux se sont néanmoins retrouvés, après une vie couronnée de succès en tant que chefs d’entreprise, face à une catastrophe financière. Cette partie de la prévoyance vieillesse était perdue.


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… ou histoire d’un succès

Identifier les raisons

Cela aurait pu se passer autrement et il est heureusement également possible de terminer l’histoire autrement:

En abordant ce dernier projet d’entreprise, les raisons poussant à franchir ce pas jouent un rôle déterminant. Le transfert se fait-il en raison de l’âge ou des problèmes de santé de l’ancien propriétaire, ou plutôt en raison de conditions modifiées sur le marché ou de nouveaux projets professionnels de l’ancien patron? Ces raisons génèrent des émotions qui influencent de manière déterminante les décisions prises. Il est donc important d’être bien conscient de ses motivations et de ses émotions. Selon la psychologie du développement, l’homme subit à partir de 50 ans des mutations aussi dramatiques que c’était le cas dans l’adolescence. Faire face à de telles mutations, lâcher prise et faire confiance – voilà qui ne devient donc pas plus simple. Plus le chef de l’entreprise est âgé, plus il se considère en règle générale comme irremplaçable. Il convient donc de planifier suffisamment tôt la vie après la transmission de l’entreprise.

Dans le cas de l’entreprise de la famille Forestier*, la succession assurée à l’interne qui avait été poursuivie pendant plusieurs années avait finalement tourné court. Les époux Forestier ont dû travailler trois ans de plus activement au sein de l’entreprise avant que le nouveau cadre soit suffisamment intégré. Comme une solution interne à la famille ne s’était toujours pas présentée trois ans plus tard, les époux Forestier ont décidé de vendre l’entreprise. Cette dernière était bien gérée et rencontrait un succès réjouissant sur le marché. Plusieurs personnes intéressées par un achat se sont présentées, parmi elles un important concurrent qui a fait une offre intéressante. L’objectif clairement affiché du concurrent était de mettre fin à moyen terme à la production et de tirer profit de la bonne renommée de l’entreprise en tant que chaîne de distribution. Les époux Forestier ont finalement décidé de donner suite à l’offre moins lucrative soumise par deux membres du cadre. Grâce à une solution de financement créative, ces deux collaborateurs ont pu reprendre l’entreprise à leur nom. Leurs compétences profes-sionnelles garantissent que l’entreprise pourra poursuivre avec succès ses activités comme c’était le cas pendant les années précédentes où l’entreprise était placée sous leur direction. Grâce à leurs compétences sociales et à leurs liens étroits tant avec l’entreprise qu’avec les époux entrepreneurs Forestier, il a été possible de maintenir les emplois et l’entreprise dans la région. Les anciens propriétaires sont aujourd’hui des conseillers très appréciés de ces deux jeunes entrepreneurs. Ils savent que l’œuvre de leur vie est en de bonnes mains et ils bénéficient de la part des nouveaux propriétaires d’une estime bien méritée. Ils récoltent ainsi des fruits non seulement financiers mais également sociaux de leur vie en tant que patrons d’entreprise.

PME au seuil d’un changement de générations Au cours de ces cinq prochaines années, environ 20% de tous les propriétaires de PME suisses auront pour tâche de passer la main et de trouver une bonne solution de succession à la tête de leur entreprise. S’ils ne parviennent pas à mener à bien cette tâche, cela touchera des emplois, des fournisseurs, des clients ainsi que toute la région. Une fermeture de l’entreprise se fait aux valeurs de liquidation, ce qui correspond à une destruction massive de patrimoine. Une liquidation détruit tant les relations d’affaires que des valeurs immatérielles telles que la renommée ou les marques. Il vaut donc la peine de se demander quelles sont les raisons à l’origine d’un succès ou d’une opportunité manquée. Quels sont les facteurs du succès d’une succession d’entreprise réussie? 32

Les époux Badoux quant à eux n’ont pas franchi ce pas. Même s’ils ont fréquemment parlé du problème de la transmission de l’entreprise, ils n’en ont jamais concrètement abordé la planification et les objectifs – jusqu’à ce que les problèmes de santé de Monsieur Badoux leur imposent ces questions.

Définir des objectifs Pour que la transmission d’une entreprise soit couronnée de succès, il faut clairement définir les objectifs. Faut-il poursuivre une tradition familiale? Faut-il conserver les emplois? Faut-il tenir compte de partenaires d’affaires de longue date? L’entreprise fait-elle partie intégrante de la prévoyance vieillesse et sa vente doit-elle donc rapporter autant d’argent que possible? Les réponses données à ces questions sont fondamentales pour la suite de la procédure. Les époux Forestier ont considéré qu’il était plus important de conserver l’entreprise et les emplois que d’obtenir un prix maximum à la vente. C’est la raison pour laquelle les cadres ont été préférés au concurrent qui avait pourtant soumis l’offre qui était financièrement la plus intéressante. Le gain émotionnel de savoir leur entreprise en de bonnes mains et leurs collaborateurs avec un emploi assuré contrebalance la différence de prix.

Chercher du soutien C’est au plus tard après la clarification des raisons et la définition des objectifs d’une transmission d’entreprise qu’il faut partir rechercher du soutien. Pour un projet d’une telle importance, il faut disposer du soutien de véritables spécialistes. Bien entendu, un grand nombre de prétendus conseillers cherchent à obtenir une part du gâteau que représente la génération partante de chefs d’entreprises. Cependant, seul un partenaire compétent et sérieux peut


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garantir le succès de cette opération. Souvent, il n’est pas nécessaire d’avoir recours au paquet global de services de ces spécialistes mais seulement à un soutien individualisé pour certaines phases. Les époux Forestier avaient clairement défini de quels conseils ils avaient besoin avant de faire confiance à un expert-comptable qui les a menés de manière compétente et transparente à travers l’ensemble du processus. Il s’est principalement limité à l’évaluation de l’entreprise et aux conséquences fiscales éventuelles des différents modèles de financement. Les époux Badoux par contre se sont retrouvés engagés dans une course contre la montre tout en étant victimes d’une entreprise promettant monts et merveilles sans pour autant s’engager véritablement en faveur de ses clients. Les époux Badoux avaient conclu avec cette entreprise un contrat de courtage exclusif qui prévoyait un honoraire de succès sur le produit de la vente. Ainsi, ils ont dû verser un pourcentage défini au courtier sur chaque produit de la vente ou de la liquidation de l’entreprise, indépendamment du fait que ce dernier ait ou non contribué à la transaction concrète. Souvent, il vaut donc mieux convenir d’un paiement dans le cadre d’un contrat de mandat. Il est possible de résilier en tout temps un tel contrat, et l’on ne doit verser que les dépenses effectivement engagées.

naires contractuels ou auprès de tiers. Les hautes écoles spécialisées proposant des formations en cours d’emploi, par exemple, constituent un pool de repreneurs potentiels. De jeunes entrepreneurs compétents et parfaitement formés au bénéfice de dix ans d’expérience professionnelle en moyenne recherchent des défis et l’indépendance. Disposer de l’opportunité de reprendre une entreprise après avoir passé quelques années au sein du cadre peut constituer un argument déterminant pour accepter un poste. Là toutefois, il faut aussi disposer d’un horizon de temps que les époux Badoux n’avaient plus.

Financement et imposition Souvent, la reprise d’une entreprise rate en raison d’une insuffisance de capital des candidats qui, par ailleurs, conviendraient. Il pourrait en être autrement. Au sein de la famille, il est possible d’avantager le successeur au moyen d’un contrat de mariage ou d’un pacte successoral afin de lui faciliter la reprise au plan financier. Les membres de la direction et les jeunes entrepreneurs peuvent éventuellement profiter de l’opportunité de reprendre une entreprise grâce à des modèles de financement créatifs. Un versement échelonné et un emprunt avantageux mais sécurisé sont clairement à préférer aux pertes qu’entraîne une liquidation. Un bon conseiller est en mesure de proposer des modèles de financement créatifs supportables pour toutes les personnes impliquées et également intéressants d’un point de vue fiscal.

Déterminer la position Afin de planifier les étapes ultérieures, il est nécessaire de déterminer la position. Il convient d’évaluer la valeur de l’entreprise de manière réaliste. Pour cette évaluation, divers scénarios et diverses méthodes seront pris en compte (conservateur, réaliste, optimiste). Un bon conseiller établit un mélange de méthodes sur la base des nombreuses méthodes d’évaluation possibles et interprète ensuite les différents résultats. Il détermine ainsi une valeur argumentative qui se base sur une motivation objective. Celle-ci constitue ensuite la base pour la suite des négociations. La valeur argumentative clarifie que la valeur calculée n’est en règle générale pas identique au prix qui sera finalement payé. Des aspects spécifiques à la négociation et d’autres éléments subjectifs viennent s’y ajouter. Alors que le conseiller de la famille Forestier a exactement déterminé cette marge de valeur afin de définir une bonne base de négociation, le courtier des époux Badoux a repris sans discuter leur évaluation tout à fait irréaliste pour les premières annonces. C’est ainsi qu’ils ont perdu un temps précieux. La définition de sa propre position et la détermination des objectifs fournissent des informations relatives à l’endroit où il convient de chercher de potentiels repreneurs. Il s’agit d’aborder ces personnes intéressées de manière ciblée, que ce soit au sein de la famille, de l’équipe de direction, parmi d’importants parte-

Une entreprise sur son trente et un Si ce sont des tiers qui reprendront l’entreprise, il convient de rendre cette dernière aussi attrayante que possible. Il faudrait que les relations d’affaires soient fiables et orientées autant que possible à long terme. La clientèle devrait être liée à l’entreprise et non au patron. Les sociétés aux structures allégées sont plus faciles à financer. Il faut également analyser la structure du capital. Du ballast tel qu’un dépôt titres ou des immeubles ne servant pas à la production doit être éliminé. Le dépôt titres est transféré dans la fortune privée des chefs d’entreprise. Il faut extraire les immeubles de l’entreprise et les louer à long terme. L’organisation de l’entreprise doit être simple, facile à comprendre et clairement structurée. Il convient de régler définitivement d’anciens problèmes et de clarifier d’éventuelles positions incertaines. Toutes ces mesures permettent de préparer l’entreprise à la succession. En tenant compte de ces facteurs de succès, en restant ouvert à de nouvelles voies et en abordant à temps la planification de votre succession, vous avez de bonnes chances de trouver une bonne solution pour la transmission de votre entreprise. Un chef d’entreprise se doit d’assumer cette responsabilité face à ses collaborateurs et à ses partenaires d’affaires. PROF. URSULA GUGGENBÜHL * Nom fictif

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COMMENT COMMUNIQUER CORRECTEMENT LES MESURES D’ÉCONOMIE Les mesures d’économie sont parfois inévitables dans une entreprise, même si elles sont désagréables pour les collaborateurs concernés. Les réductions de frais peuvent être nécessaires pour les raisons les plus diverses. Parfois, elles ont été prévues de longue date, parfois elles se décident à plus court terme. Dans les deux cas, la manière d’en informer le personnel concerné est, par contre, très importante.

Les informations nécessaires peuvent susciter de la surprise et des déceptions auprès des collaborateurs concernés. En agissant de manière bien réfléchie, il est possible d’éviter ou du moins de limiter les effets négatifs.

Économies drastiques En raison d’un carnet de commandes faiblement rempli, la maison Acier & Ferblantier Sàrl* se voit contrainte de prendre des mesures d’économie drastiques. Malheureusement, quatre collaborateurs de l’équipe de production qui comprend 12 personnes devront quitter l’entreprise au cours de ces prochains mois. La direction a organisé une brève information par oral transmise aux collaborateurs concernés, tous âgés de 55 à 61 ans, ainsi qu’une courte communication à toute l’équipe. Tous les collaborateurs concernés travaillent déjà depuis au minimum 10 ans dans cette entreprise. À quelles réactions faut-il s’attendre – de la part des collaborateurs concernés, de leurs collègues du département de la production et du reste du personnel dans les autres départements? Dans une première phase, l’information provoquera choc et consternation, en fonction de la manière dont elle touche les personnes en question. Cette situation peut provoquer une attitude négative face au travail, aux collaborateurs, aux clients ou de manière générale envers l’entreprise. Des rumeurs peuvent aussi apparaître à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise. La direction et les supérieurs hiérarchiques correspondants de la maison Acier & Ferblantier Sàrl doivent donc procéder de manière professionnelle et avec tout le tact nécessaire afin de rester maîtres de la situation. Si les collaborateurs du secteur de production concernés et le reste de l’équipe se sentent soutenus par des entretiens et des 34

informations fournies en toute franchise, il sera possible d’éveiller au moins une certaine compréhension. Peut-être que les collaborateurs concernés s’accommoderont tout simplement de la situation. Un tel processus peut durer longtemps et des «rechutes» sont tout à fait possibles. À la question tout à fait compréhensible – du moins du point de vue des personnes concernées – «Mais pourquoi moi?», les responsables devront répondre aussi franchement et avec autant d’empathie que possible. Dans l’idéal, il sera possible de proposer aux collaborateurs concernés une proposition intéressante de départ à la retraite anticipée. Les derniers entretiens individuels de départ constituent une phase extrêmement délicate. L’objectif est d’encourager et de soutenir le collaborateur au moyen d’un entretien franc et qualifié. La nouvelle équipe de production redimensionnée de huit collaborateurs est parfaitement en mesure de maîtriser la nouvelle quantité de production réduite. Au sein de l’équipe, les collaborateurs comprennent que la situation est désormais adaptée aux circonstances et que le départ des quatre collègues était dur mais justifié, en particulier compte tenu de la situation concurrentielle et des marges réduites.

Mesures d’économie Dans le cadre d’une séance d’information, Gisèle Henchoz*, membre de la direction de la maison E. Duracuir & Cie SA*, communique au personnel – 80 collaborateurs – diverses mesures d’économie prévues. Ces dernières prévoient la suppression du café gratuit dès la semaine prochaine. Chaque collaborateur devra donc désormais payer CHF 1.50 par tasse de café. Cette information est fournie de manière concise, froide et distante. Les collaborateurs présents ne comprennent pas le sens de cette mesure puisque cela fait des années que l’entreprise enregistre d’excellents résultats. Un deuxième point suscite la colère des collaborateurs: dès le mois prochain, 50% des places de parc


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réservées au personnel seront louées à des tiers extérieurs à l’entreprise. Par conséquent, il n’y aura plus que 35 places à disposition du personnel. Stupeur dans la salle. La plupart des collaborateurs sont fortement déçus. Gisèle Henchoz explique laconiquement que la décision est prise et qu’il n’y a rien à discuter avec pour seul résultat de fâcher encore davantage les collaborateurs. Tout le monde est bien d’accord que cette information était trop brève et trop brusque: «On nous a placés devant le fait accompli sans aucune raison valable.» La nouvelle situation est particulièrement défavorable aux collaborateurs qui doivent parcourir un très long trajet pour venir au travail et ont donc besoin de leur voiture. Ils auraient été nombreux à accepter de payer quelque chose pour avoir le droit d’utiliser les places de parc – une option qui ne leur est tout simplement pas proposée. La colère et la déception demeurent même après plusieurs mois, ce qui ne favorise pas du tout la motivation du personnel.

Diminution des frais La société Urban & Valet SA* prévoit d’appliquer diverses mesures d’économie. Marc Rivoir* communique assez tôt la décision de réduire les frais de représentation à son équipe de 10 collaborateurs du service externe lors de la prochaine séance d’information. Désormais, l’entreprise ne versera qu’un montant forfaitaire de 110 CHF pour les nuitées en hôtel (précédemment 130 CHF). Pour la restauration, le montant forfaitaire passera de 35 CHF par repas à 25 CHF. Les raisons qu’invoque Marc Rivoir* pour justifier cette décision sont transparentes et compréhensibles pour son équipe. Marc Rivoir peut s’attendre à ce que la plupart de ses collaborateurs se montrent compréhensifs face à ces mesures. Il propose à chaque collaborateur un entretien individuel afin d’expliquer, le cas échéant, pour quelles raisons ces mesures sont nécessaires.

En effet, une discussion de plusieurs semaines entre les collaborateurs au sujet des indemnités pour frais pourrait avoir un effet démotivant et négatif sur les entretiens menés avec les clients. Marc Rivoir réfléchit aussi à la possibilité d’organiser de temps à autre un repas d’équipe pour célébrer des succès particulièrement réjouissants en matière d’acquisition de clients et pour renforcer la cohésion de l’équipe.

Conclusion La situation dans laquelle une diminution des frais intervient et la manière dont elle est communiquée au personnel sont deux éléments qui peuvent être déterminants. Communiquer une mesure d’économie par le biais d’un courriel interne envoyé à un département se fait rapidement et sans frais. Cependant, les réactions des collaborateurs concernés peuvent être incalculables pour l’entreprise. Il est possible que cette décision démotive les collaborateurs. Certains collaborateurs pourraient faire suivre le courriel aux médias. Dans un tel cas, l’entreprise ne serait plus en mesure de maîtriser l’information. Cela pourrait endommager la réputation de l’entreprise. Il est important de communiquer les mesures d’économie personnellement. Toutefois, cela ne suffit pas. Il faut aussi trouver le bon moment, la bonne quantité d’informations et un style ouvert et crédible. Un encadrement immédiat et compétent des collaborateurs concernés par une mesure, même en cas d’urgence, ainsi qu’un éventuel encadrement subséquent contribuent à stabiliser une équipe et à garantir le succès de l’entreprise. Chaque décideur peut contribuer à une information ouverte et transparente. ENRICO LOMBARDI INTRA DM AG, TRAINING & MARKETING, ZURICH * Tous les noms sont fictifs

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COMMENT SE PORTE LE COMMERCE DE DÉTAIL? En 2011 déjà, la Suisse devait prendre congé de la tendance à long terme qui voyait les chiffres d’affaires du commerce de détail s’accroître d’année en année. La baisse des chiffres d’affaires de 1,6% à l’époque aura été suivie de deux autres années très faibles. Désormais, il semble que 2014 verra à nouveau intervenir une inversion de tendance à la hausse. Espérons qu’elle se maintiendra!

Après un mois de février assez faible, les chiffres de mars 2014 indiquent clairement une tendance à la hausse: augmentation de 3% par rapport à l’état d’il y a une année, ce qui correspond à une augmentation réelle – après prise en compte des baisses de prix toujours nombreuses – de 2,2%.

Grandes différences de branche à branche La croissance reste encore faible dans les secteurs des produits alimentaires, des boissons et du tabac avec un taux réel de 0,8% qui ne correspond même pas à la croissance de la population. La situation est meilleure dans le secteur non food puisqu’on y a mesuré une augmentation réelle des chiffres d’affaires de 4%. Cependant, même le secteur non food montre des faiblesses. Ainsi, si l’on en croit les derniers chiffres disponibles, les chiffres d’affaires des appareils informatiques et de communication ont baissé par rapport à l’année précédente de 3,1%, voire de 3,4% pour les produits d’édition, les articles de sport et les jouets ou encore de 2,3% pour les carburants auprès des stations-service. Les données du moniteur des marchés GfK, fournies majoritairement par les grands distributeurs, brossent une image quelque peu différente de celle des statistiques officielles. Ce moniteur montre pour le premier trimestre 2014 non pas une croissance mais bien une stagnation des chiffres d’affaires du commerce de détail (0%) avec une baisse des ventes de produits alimentaires de 0,4% et une augmentation dans le secteur non food de 0,8%. Les leaders en matière d’augmentation des ventes étaient les secteurs do-it-yourself et jardin (+ 7,7%), loisirs (+ 3%) et mode/ style avec 2%. On peut déduire de ces chiffres dans quels secteurs les magasins de plus grande taille et plus particulièrement les grands distributeurs ont gagné ou perdu des parts de marché. La façon dont le commerce de détail évalue lui-même ses perspectives est, elle aussi, très intéressante. La dernière appréciation 36

du mois d’avril 2014 dans le sondage conjoncturel de l’EPF de Zurich indique que la branche évalue la situation de ses affaires de manière clairement plus avantageuse que ce n’était le cas jusqu’à présent. Les taux de fréquentation de la clientèle sont plus élevés qu’il y a une année, les quantités vendues s’accroissent enfin à nouveau mais les stocks restent néanmoins trop bien remplis. Malgré tout, le commerce de détail entend acheter davantage de nouvelles marchandises et augmenter également son personnel. Cela permet toutefois également d’arriver à la conclusion que l’on continue de s’attendre à une concurrence plus aiguë. Le principe est donc le suivant: «Le premier à proposer de nouveaux produits tout en assurant un excellent service à la clientèle sera celui qui profitera le plus.» On ne peut guère nier que la concurrence très vive mène à des mutations au niveau de l’offre et des prix. Les actions promotionnelles ont atteint de nouveaux sommets, en particulier avec les biens de première nécessité. Ainsi, l’Office fédéral de l’agriculture annonce dans la dernière publication de son service d’observation des prix que dans le seul secteur des fruits et légumes, des actions promotionnelles ont eu lieu entre le 12 et le 17 mai avec des baisses de prix correspondantes pour les aubergines, les poivrons, les tomates charnues, les courgettes, les oignons, les abricots, les fraises de production suisse et les myrtilles. Cette lutte pour des parts de marché que se livrent les grands distributeurs comprend aujourd’hui déjà environ un cinquième de tout l’assortiment et plus uniquement quelques produits d’appel. Comme la consommation de produits alimentaires ne s’accroît pas, ces parts de marché sont prises aux commerçants de détail encore indépendants ainsi qu’aux chaînes de magasins de plus petite taille. Le revers de la médaille sera sans doute le fait que les grands distributeurs ont aujourd’hui beaucoup de peine à financer des actions promotionnelles de grande ampleur dans le secteur non food, ce qui est par contre à nouveau favorable aux fournisseurs indépendants.


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L’évolution assez fiable du secteur des produits alimentaires s’explique aussi par les importations privées qui continuent de s’accroître. L’Union professionnelle suisse de la viande a déclaré que les importations privées de viande et de produits carnés de l’étranger auraient à nouveau augmenté l’an passé de 5% , ce qui semble assez plausible. Avec les nouvelles prescriptions relatives à l’importation qui entreront en vigueur le 1er juillet, les importations privées de viande s’accroîtront à nouveau très clairement parce que la tolérance douanière a été doublée et parce que le tarif douanier sur les quantités supplémentaires a été réduit à 17 francs le kilo pour tous les produits carnés. Le chiffre d’affaires du commerce de détail de 100 milliards de francs par année fait aujourd’hui déjà face à des importations privées de 10 milliards. Les achats en ligne sur Internet représentent un frein encore plus important pour les chiffres d’affaires mais ne se font cependant sentir que dans le secteur non food. Ces achats sur Internet n’apparaissent pas dans les statistiques et ont sans doute dépassé depuis longtemps le seuil de 10 milliards de francs par année. L’évolution globale des chiffres d’affaires du commerce de détail dépend de l’évolution des importations privées et des achats en ligne. Certains pronostics prévoient que la part du chiffre d’affaires du commerce électronique en ligne atteindra déjà dans quelques années 25% du chiffre d’affaires global aux dépens du commerce stationnaire. 40% des commerces de détail prévoient dès aujourd’hui de ne plus ouvrir de nouvelles filiales, voire 36% de fermer des filiales existantes, avec pour conséquence que la concurrence aurait de plus en plus lieu à l’avenir entre les grands distributeurs et les grands magasins d’un côté et entre les commerces de détail indépendants restants de l’autre. Les succursales de petite et moyenne taille verraient, quant à elles, leur nombre se réduire. De premiers signes d’une telle évolution s’observent déjà dans les secteurs des textiles et des chaussures. Une autre conséquence de cette évolution prévisible est le fait que les loyers des surfaces de vente, principalement dans les centres commerciaux mais aussi en ville, commencent à baisser, voire que les surfaces en question restent vides pendant une plus longue durée. De nombreux commerçants spécialisés indépendants ont profité jusqu’à présent du fait qu’ils pouvaient travailler et vendre dans leurs propres immeubles. Lorsque leurs emplacements ne sont plus optimaux, il devient ainsi possible de leur proposer davantage d’alternatives grâce au marché immobilier en pleine mutation.

Commentaire

Remise à jour des centres commerciaux? Les centres commerciaux, dont on chantait encore les louanges il y a quelques années et qui étaient considérés comme de véritables moteurs de l’investissement, rencontrent désormais des problèmes dont ils sont partiellement responsables mais qui résultent également des comportements de consommation modifiés. Pour l’instant, la situation en Suisse n’est pas encore comparable à celle des Etats-Unis où des centres commerciaux tombent en faillite et se transforment en ruines. Ce ne sont pas des prescriptions plus sévères en matière d’aménagement du territoire ou de construction qui empêchent dans notre pays que de nouvelles constructions ou des transformations ne soient exécutées mais bien toute une série de facteurs qui n’ont aucun lien avec la politique.

La densité des centres commerciaux en Suisse est aujourd’hui déjà très élevée: une surface de 0,31 m2 par tête d’habitant, par rapport à 0,25 en Allemagne, 0,28 en France et 0,24 en Italie. La plupart des centres commerciaux suisses sont déjà âgés de plus de 20 ans. Depuis des années, le chiffre d’affaires par mètre carré est à la baisse et ceci également pour les grands magasins et les grands distributeurs qui s’y trouvent. Nos centres commerciaux ont cependant également des points forts. Un premier avantage est, en comparaison internationale, leur taille modeste. Ils sont ainsi nombreux à assumer également une fonction d’approvisionnement de proximité, ce qui signifie que les émissions du trafic qu’ils induisent restent limitées. Il est grand temps de soumettre ces centres commerciaux à une rénovation. Lors du Congrès suisse des centres commerciaux qui a eu lieu à Zurich le 8 mai, des idées correspondantes ont été présentées, par exemple la transformation des toits en jardins, une plus grande utilité pour les familles grâce à la création de «Family Playgrounds» ou encore des améliorations qui vont d’une meilleure orientation des visiteurs à une meilleure structure de l’offre. On sait que les autorités ne rendent pas la vie facile aux exploitants des centres commerciaux. La modulation du trafic est le moyen qu’elles utilisent principalement à cet effet. Aujourd’hui, la plupart des centres commerciaux en Suisse sont raccordés aux transports publics, même si la qualité de ces raccordements peut encore fortement varier. C’est au Tessin que la qualité de ces raccordements 37


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reste la plus mauvaise. Dans ce canton, les volumes de trafic correspondants n’ont pas été pris en compte lors de la construction de routes, ce qui a pour conséquence des bouchons de plusieurs kilomètres, par exemple au Pian Scairolo1. Dans le canton de Berne, tous les centres commerciaux, même les plus petits, ont été obligés de prélever des taxes de stationnement. Ces taxes sont d’un montant modeste mais restent néanmoins honnies. Jusqu’à présent, il n’a pas pu être prouvé que ces taxes de parcage avaient une influence sur l’occupation des places de parc et sur le volume du trafic. Ces taxes semblent plutôt représenter un frein efficace contre la construction de nouveaux centres, en plus des prescriptions très sévères de construction et de protection de l’environnement. Les centres commerciaux sont devenus le lieu de rendez-vous de marginaux et de jeunes désœuvrés, tout comme les gares. Cette évolution était prévisible depuis le début mais les centres commerciaux n’y peuvent rien. La limitation des ventes vespérales et dominicales aura été ici un frein des plus efficaces. Il semble malgré tout que de nombreux consommateurs – en particulier lorsqu’ils ont des enfants en bas âge – souhaitent bénéficier d’une meilleure ambiance et qu’ils recommencent à faire leurs achats auprès du commerce de proximité – même s’ils sont motorisés. Les grands distributeurs et les commerces de détail privés viennent de reconnaître ce créneau du marché et ont déjà consenti à des investissements correspondants, contredisant ainsi le mythe de la mort des petits commerces. On ne peut que saluer le fait qu’un nombre toujours plus important de commerces familiaux ouvrent leurs portes dans la distribution de proximité, que ce soit de manière totalement indépendante ou en tant que franchisés. Par ailleurs, ce qui vaut pour les centres urbains partiellement dépeuplés vaut également pour les centres commerciaux: la perte de qualité commence tout d’abord par la mise en place d’un assortiment plus ou moins uniforme de divers vendeurs de textiles de bas de gamme, puis elle se poursuit par une «banalisation», en particulier la présence de restaurants fast-food et d’autres commerces du même genre. Lorsque l’offre de marchandises et de services est à ce point dégénérée, il ne faut plus s’étonner ni de la

baisse des fréquentations et des chiffres d’affaires, ni du fait que les clients aisés commencent à éviter le centre. Le fait que les centres commerciaux se livrent une lutte concurrentielle à couteaux tirés s’illustre déjà en ouvrant la boîte aux lettres où l’on trouve chaque semaine les promesses de rabais les plus alléchantes. Cela ne fait que cimenter l’impression que le niveau normal des prix des magasins du centre est trop élevé. On ne mentionnera qu’accessoirement le fait que presque tous les centres ne comptent que très peu de participants WIR. De plus, les centres commerciaux auraient tout à gagner de devenir, euxmêmes, participants WIR et ceci d’autant plus qu’ils ont régulièrement d’importants travaux de construction à exécuter. Cela permettrait à certains magasins de payer une partie de leurs frais de location et de leurs frais généraux en WIR. De cette façon, il serait possible de motiver des commerces de détail indépendants à ouvrir leurs magasins dans des centres commerciaux en pleine transformation, succédant ainsi aux succursales de grands distributeurs qui ont dû mettre la clé sous le paillasson. On ne peut en effet nier le fait que les loyers et frais généraux actuels ont un effet dissuasif sur les entreprises de plus petite taille. De nombreux petits magasins dans les centres commerciaux tentent de combler des lacunes sur le marché au moyen de segments qui sont clairement de luxe et que les grands distributeurs ne couvrent pas. En règle générale, il s’agit par exemple de montres et de bijoux, d’épices et tant d’autres choses encore. Pour survivre, ces magasins sont tributaires de clients à haut revenu. Or, un centre commercial ne se compare pas à la Bahnhofstrasse de Zurich. Il convient de tenir compte de ce fait, en particulier au niveau des loyers. En Suisse, les centres commerciaux demeurent autant d’importants piliers du commerce de détail, en particulier dans le secteur non food. Il faudra toutefois qu’ils fassent preuve d’imagination s’ils désirent conserver leur position sur le marché tout en assumant la responsabilité qui leur revient sur la seule base de leur taille. Dr RICHARD SCHWERTFEGER

1 Le

Pian Scairolo est une zone économique spéciale qui comprend plus de 1 km2 et qui est partagée par les communes de Collina d’Oro, Grancia et Lugano.

«Le changement structurel ne se fait pas uniquement aux dépens des petits commerces indépendants, au contraire; ils sont nombreux à pouvoir profiter de nouvelles opportunités.» 38


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PRESQUE RÉEL Cela fait très longtemps que je me demande contre quoi un écran peut bien «faire écran». Un parapluie, lui, protège de la pluie. Il est vrai que les vieilles dames l’utilisent aussi parfois comme arme de défense contre les chiens et que les agents secrets l’utilisent comme seringue à poison pour expédier les mauvais garçons ad patres. Cependant, les parapluies servent bien, tout d’abord, à se protéger de la pluie. Et les parasols? À se protéger du soleil. Mais contre quoi les écrans peuvent-ils bien faire écran? Certainement pas contre des images, bien au contraire: ils en produisent. Des images toujours plus nettes, toujours plus colorées, toujours plus grandes. Les architectes construisent d’ores et déjà des maisons plus grandes afin que la paroi du salon soit parfaitement adaptée au format 16 : 9 et garantisse la diagonale minimale nécessaire. Bien entendu, on pourrait faire encore mieux. Par exemple en renonçant à intégrer des fenêtres à une paroi. Cela permettrait effectivement de réaliser des écrans installés sur l’ensemble de la paroi. De plus, n’oublions pas que les fenêtres laissent échapper beaucoup de chaleur alors que les écrans en produisent. Un écran plat sur la paroi attire également bien moins de moustiques et de cambrioleurs. Et s’il n’est pas utilisé, il affiche l’image de la webcam installée sur la paroi extérieure de la maison. On est ainsi assuré de ne manquer aucun événement qui aurait lieu devant chez nous.

écran LCD l’Emmental, la grue portuaire de Zurich ou la Thurgovie dont le brouillard est encore plus épais. Les Tessinois, les Fribourgeois et tous ceux qui sont tout aussi ouverts au monde que les Argoviens et aiment changer de perspectives peuvent bien entendu procéder de la même manière. Ils se réveilleront donc chaque jour à un autre endroit, toujours avec une superbe vue sur le pont du Golden Gate, la Legian Beach à Bali ou encore Hasle-Rüegsau Downtown. Au début, la fenêtre LCD affichera peut-être encore des images figées ou des images du lieu sélectionné, tournant en boucle et provenant de la Toile. Cependant, grâce au réseau et au débit clair comme du cristal des futures webcams à haute définition, la fenêtre LCD transportera la réalité souhaitée en temps réel dans le salon, d’un point de vue tant optique qu’acoustique. Nous tirerons bientôt tous profit de la réalité de la webcam à haute définition de notre voisin pour regarder notre maison depuis l’extérieur. Nous constaterons alors que cette maison n’a plus de fenêtres et nous résoudrons alors le problème en peignant des fenêtres en trompe-l’œil sur les parois. Ainsi, la maison aura de nouveau l’air d’être réelle. Or c’est bien cela qui se passe avec les écrans, n’est-ce pas?

Il est vrai que la possibilité de manquer un tel événement est très rare. En effet, ce sont toujours les mêmes scènes qui se déroulent devant la maison. C’est l’une des faiblesses des fenêtres. Elles ne font que montrer ce qui est. En Argovie, une fenêtre ouvre sur l’Argovie. En hiver, elle ouvre donc sur le brouillard. Avec une fenêtre, les Argoviens ne peuvent pas simplement presser sur avance rapide jusqu’à ce que le soleil brille à nouveau à l’extérieur. Zapper sur une autre fenêtre ne constitue pas une solution non plus puisque toutes les fenêtres affichent le même brouillard argovien. Or, si l’on regarde l’Argovie non pas par une fenêtre mais sur un écran plat couvrant l’ensemble de la paroi, c’est-à-dire à travers une fenêtre LCD, les possibilités qui s’offrent soudain rendent le canton d’Argovie véritablement attrayant. «Effacer le brouillard en temps réel» ne serait alors que l’un des milliers de programmes disponibles. Lorsqu’un Argovien a soudain envie d’un canton d’Argovie tout à fait différent, il lui est possible d’afficher sur son

WILLI NÄF WILLI NÄF EST AUTEUR ET HUMORISTE INDÉPENDANT ET VIT DANS LES CANTONS DE BÂLE-CAMPAGNE ET D’APPENZELL. WWW.WILLINÄF.CH

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IMPRESSUM WIRPLUS Le magazine pour les clients de la Banque WIR Juillet 2014, 81e année, no 916 Éditrice/rédaction Banque WIR société coopérative Auberg 1 4002 Bâle www.banquewir.ch Rédaction Daniel Flury (rédacteur en chef), Annette Lempen, Roland Schaub, info@wir.ch, tél. 061 277 93 27 ou 061 277 92 76

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