S U L P WIR
rative juillet 2015 é p o o c . c o s IR de la Banque W ts n e li c s le r u o Le magazine p
u responsable a e v u o n , lt o d n a ousois Daniel L h f f a h c S e L 8 h ursale de Zuric c c su e: la e d soc. coopérativ IR W e u q n a B générale de la 4 Assemblée né de succès n ro u o c t, n a e ig ex r le travail? un exercice su i lo la e d s e t les origin 28 Quelles son
144 PAGES DE «FASZINATION WIR» 80 ans ont passé depuis la fondation de la Banque WIR soc. coopérative. Le livre «Faszination WIR – Resistent gegen Krisen, Spekulationen und Profitgier» (Fascination WIR – résistante aux crises, à la spéculation et à la course au profit), disponible en allemand, éclaire les aspects d’une histoire d’entreprise passionnante qui commence lors du krach boursier de 1929 et présente les opportunités d’avenir que réserve la monnaie complémentaire WIR. Ce livre est en vente dans les librairies mais peut aussi s’acheter auprès de la Banque WIR à un prix préférentiel.
Le système de paiements WIR de la Banque WIR soutient l’économie nationale suisse et constitue un cas particulier dans le monde entier quant à sa taille et à sa durabilité: ce qui a commencé en 1934 comme réseau de 300 entreprises et particuliers fédère aujourd’hui 50 000 PME qui ont généré entre elles, en 2013, un chiffre d’affaires additionnel de 1,43 milliard CHW. Dans son livre intitulé «Faszination WIR», Hervé Dubois explique comment ce succès a été possible, quels ont été les obstacles qu’il aura fallu surmonter et ce qui constituera, à l’avenir également, l’utilité économique d’une monnaie complémentaire dans une économie qui se distingue par la recherche de croissance et la course au profit. Hervé Dubois est né à La Chaux-de-Fonds et a passé son enfance à Zurich. Après sa maturité, il a fait des études d’économie et de journalisme à la Haute École de Saint-Gall. Pendant 20 ans, Hervé Dubois a travaillé dans la région de Bâle en tant que rédacteur auprès de divers quotidiens et auprès de l’Agence Télégraphique Suisse ainsi qu’en tant que journaliste de radio. En 1995, il s’est engagé auprès de la Banque WIR soc. coopérative où il a travaillé en tant que responsable de la communication jusqu’à son départ à la retraite en 2014. Aujourd’hui, Hervé Dubois vit en Valais.
Faszination WIR – Resistent gegen Krisen, Spekulationen und Profitgier. 144 pages, hardcover, structure en lin avec imprégnation Le livre est en vente auprès de toutes les librairies (ISBN 9783-03781-075-0) au prix de 34 CHF (prix indicatif). Il est également possible de commander le livre – jusqu’à épuisement du stock – par le biais de la Banque WIR au prix préférentiel de 20 CHF ou 20 CHW, à savoir – au moyen du formulaire web sur www.banquewir.ch/livre* – par courrier au moyen du talon ci-dessous* – par courriel (voir talon)* – auprès des succursales et agences de la Banque WIR – lors des manifestations suivantes de la Banque WIR (voir page 41): • Foire WIR de Zurich • Rencontre d’automne au KKL de Lucerne (pour titulaires de parts ordinaires WIR) • WIR-Economy-Club/Rencontres Business WIR * Les frais de port ne sont pas facturés
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TALON
Veuillez me faire parvenir ….... exemplaire(s) du livre «Faszination WIR» au prix de 20.–/exemplaire à l’adresse suivante: Entreprise: ……………………………………….............................……................................................ Prénom/nom:
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LES DERNIÈRES NOUVELLES ÉDITORIAL
De nombreux clients de la Banque WIR soc. coopérative ont d’ores et déjà réfléchi à leur troisième printemps et ont pris des mesures de prévoyance privée – que ce soit par l’achat de parts ordinaires de la Banque WIR ou par la constitution de comptes de prévoyance ou d'épargne. Pour les clients entreprises, la planification de la succession vient s’ajouter à ces réflexions. Pour faire un pas supplémentaire, il convient pour chacun d’entre nous de régler par testament la répartition de son patrimoine et, pour être conséquent, le déroulement de ses propres funérailles. C’est du moins ce que recommande Ruedi Messer dont l’institut de pompes funèbres moderne à Soleure pose des jalons correspondants pour l’ensemble de la Suisse. Il réagit ainsi à la tendance actuelle de rechercher de plus en plus des alternatives aux célébrations de funérailles dans le seul cadre de l’église (page 13). Très longtemps, les églises avaient non seulement le monopole des funérailles mais également celui des bâtiments les plus élevés. Avec plus de 161 mètres, la cathédrale d’Ulm dispose du clocher le plus haut du monde. Il s’agissait sans doute à l’époque non seulement de la volonté de se rapprocher de Dieu mais surtout du résultat d’une compétition visant à détenir la plus belle et la plus imposante des tours. S’il ne s’était agi que de suspendre une cloche ou d’installer une horloge, un «petit doigt de Dieu» plus modeste aurait également fait l’affaire. Aujourd’hui aussi, ce ne sont pas seulement des raisons pratiques qui nous font construire en hauteur. Le bâtiment le plus élevé du pays X, du continent Y, voire du monde entier assure prestige à la ville dans laquelle celui-ci s’élève et célébrité à ses architectes. En Suisse, le premier gratte-ciel a été construit à Montreux (on en avait prévu dix, un seul a été réalisé). Plus récemment, ce sont Bâle et Zurich qui ont
lancé un jeu de ping-pong tournant autour du bâtiment le plus haut du pays. Actuellement, la balle est à nouveau dans le camp de Zurich puisque la tour Roche de 180 mètres de haut à Bâle a clairement battu la Prime Tower et ses 126 mètres. À ce petit jeu, le petit village grison de Vals pourrait bien finir gagnant puisque l’investisseur Remo Stoffel prévoit d’y réaliser une tour de 380 mètres de stature désormais européenne (page 22). Si le bâtiment le plus haut de Suisse se trouve à Bâle, la plus grande succursale de la Banque WIR reste – depuis le mois de juin avec ses 13 collaborateurs – celle de Zurich, lieu de fondation de la Banque WIR soc. coopérative. Depuis le 1er avril, la succursale est dirigée par le Schaffhousois Daniel Landolt qui a succédé à Luzius Hartmann (page 8). Plus rapide, plus haut, plus loin – la Banque WIR est, elle aussi, soumise à une rude concurrence et poursuit une stratégie de croissance systématique. Lors de son assemblée générale à Bâle, les coopératrices et coopérateurs ont confirmé la stratégie choisie en réélisant tous les membres du conseil d’administration et en adoptant les comptes annuels ainsi que les rapports de gestion d’Oliver Willimann et de Germann Wiggli (page 4). Depuis le 1er juillet, le directoire a été renforcé par Patrick Treier. Ce dernier dirige la nouvelle division gestion des crédits (page 27). Avec cette modification et d’autres adaptations de son organisation, la Banque WIR se donne également une base structurelle solide garantissant une poursuite durable de sa croissance. DANIEL FLURY
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SOMMAIRE
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À Soleure, Ruedi Messer a réagi à la demande de célébrations de funérailles alternatives en construisant un institut de pompes funèbres résolument moderne.
Le château de Weinberg de la famille Kessler à St. Margrethen: cave à vins et un bijou parmi les destinations d’excursion de Suisse orientale.
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4 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA BANQUE WIR SOC. COOPÉRATIVE
Un exercice exigeant, couronné de succès
8 LE SCHAFFHOUSOIS DANIEL LANDOLT, NOUVEAU RESPONSABLE DE LA SUCCURSALE DE ZURICH 11 FOIRE WIR DE LUCERNE
Le point final avec Francine Jordi et Köbi Kuhn
13 UN INSTITUT DE POMPES FUNÈBRES QUI NE SE CACHE PAS! Messer Begleitung & Bestattung à Soleure
18 UN CHÂTEAU QUI FAIT HONNEUR À SON NOM 22 LE RETOUR DES TOURS
27 PATRICK TREIER, NOUVEAU RESPONSABLE DE LA GESTION DES CRÉDITS 28 QUELLES SONT LES ORIGINES DE LA LOI SUR LE TRAVAIL? 31 ÉMETTRE DES SIGNAUX CLAIRS – MÊME LORSQUE LES TEMPS SONT DIFFICILES 34 À LA RECHERCHE DE L’EXCLUSIVITÉ 36 LES PME – LES GRANDES OUBLIÉES DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE?
PAGE 22 Les autorités laissent volontiers libre cours à la volonté de construire vers le haut car les gratte-ciel permettent de préserver les ressources. Les voisins par contre sont souvent moins enthousiastes.
Dr Richard Schwertfeger
39 IL NE PEUT S’AGIR D’UN HASARD! Colonne de Willi Näf 40 CARTOON 41 AGENDA
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UN EXERCICE EXIGEANT, COURONNÉ DE SUCCÈS ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA BANQUE WIR SOC. COOPÉRATIVE À BÂLE La 82e assemblée générale a confirmé tous les membres du conseil d’administration dans leurs fonctions, adopté diverses modifications des statuts et délibéré au sujet de diverses propositions. Les comptes annuels bouclent sur un excellent résultat de 13,5 millions CHF et l’assemblée a également accepté à forte majorité l’augmentation du dividende à 9.75 CHF sur chaque part ordinaire proposée par le conseil d’administration. Les explications du président du CA Oliver Willimann et du CEO Germann Wiggli relatives à la situation conjoncturelle et à la manière dont ils comptent mener la Banque WIR et le système des paiements WIR avec succès vers l’avenir ont été suivies avec beaucoup d’attention par les coopérateurs présents.
Le président du CA Oliver Willimann et l’ensemble de ses collègues du CA ont été réélus à une forte majorité pour deux ans dans leurs fonctions respectives.
Au début de son intervention, le président du CA Oliver Willimann a expliqué que la Banque WIR, elle aussi, a profité, au cours de son année d’anniversaire, de l’excellente conjoncture intérieure de la Suisse – taux d’intérêt très bas, forte activité de construction et forte immigration. Vers la fin de l’année, ce dynamisme a quelque peu diminué, entre autres en raison du volant anticyclique de fonds propres et de l’acceptation par le peuple de l’initiative contre l’immigration de masse. Selon lui, le marché suisse de la construction s’est encore bien porté même si son dynamisme s’est clairement réduit.
Choc «C’est alors qu’est intervenu le choc», a expliqué Oliver Willimann. «Le 15 janvier, la Banque nationale suisse créait la sur4
prise en annonçant l’abandon du cours plancher de 1.20 CHF pour 1 euro.» La valeur du franc a immédiatement augmenté, ce qui a causé de gros problèmes tant au commerce de détail qu’à la restauration et au tourisme. Parmi les sociétés concernées, on compte bien entendu également les entreprises exportant vers l’UE et leurs fournisseurs directs. «Il n’existe malheureusement pas de panacée», a souligné Oliver Willimann. Pourtant, les entreprises suisses ont réussi en de multiples occasions à conserver leur compétitivité et à gérer au mieux ces incertitudes dans le cadre de leur planification. Selon lui, les chefs d’entreprises doivent se concentrer sur leurs forces et défendre ainsi leurs parts du marché, voire recruter de nouveaux clients.
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Tirer profit du réseau WIR «Vous savez tous, ici, comment il faut procéder pour avoir du succès», a insisté Oliver Willimann. Il s’agit de tirer profit activement du réseau WIR – un réseau réunissant 45 000 PME et 15 000 collaborateurs titulaires d’un compte WIR salarié. Ce réseau réserve de nombreuses opportunités tout particulièrement lorsque la conjoncture économique est difficile. La Banque WIR elle-même se concentrera sur ses forces. Il s’agit bien entendu du système des paiements WIR: «Ce dernier rend la Banque WIR unique en son genre dans le monde entier», a souligné Oliver Willimann. En 2014, divers projets ont été initiés avec pour objectif d’accroître l’attrait du réseau WIR. «Le système des paiements WIR est et reste un pilier fondamental de la Banque WIR et de sa stratégie d’entreprise», a-t-il poursuivi. WIR offre un avantage compétitif déterminant par rapport à la concurrence – il s’agit de
presque tous les objectifs de diffusion ont été atteints, voire partiellement dépassés. Les fonds de la clientèle ont augmenté très fortement, à savoir de 17,3% pour atteindre 2,59 milliards CHF. Les objectifs ont également été clairement atteints en termes d’élargissement de la base de bailleurs de fonds et de recrutement de participants WIR garantissant l’acceptation WIR. «Ce dernier point est lié à notre stratégie», a expliqué Germann Wiggli. «Nous voulons des clients WIR qui soient visibles et participent activement au système WIR.» La Banque WIR mise également sur la visibilité pour elle-même. Ses conseillers disposent de véhicules blancs avec le logo de la Banque WIR. La présence de la Banque WIR est également soulignée depuis l’automne dernier par le recours de canaux numériques à des fins de communication.
Nouvelle augmentation du dividende Adoption par l’assemblée générale de la répartition du bénéfice et de modifications des statuts L’assemblée générale a… • … approuvé l’affectation du bénéfice résultant du bilan de 13,6 millions CHF proposée par le conseil d’administration. 13,5 millions CHF sont versés aux réserves. Le dividende financé par la réserve pour apports en capital se monte à 9.75 CHF (année précédente: 9.40 CHF) sur chaque part ordinaire. Pour le versement du dividende, un montant de 9 108 450 CHF est extrait de la réserve pour apports en capital. Le versement du dividende se fait donc sans déduction de l’impôt anticipé et ne sera pas imposable au terme de l’impôt sur le revenu pour autant que les parts ordinaires soient détenues par un particulier. Germann Wiggli, président du directoire, présente un exercice 2014 couronné de succès et entend accroître l’attrait du système des paiements WIR.
tirer profit de cet avantage. Le potentiel de développement est énorme: «Nous voulons croître et doubler à moyen terme le nombre de PME au sein de notre clientèle», a-t-il expliqué. «Notre objectif est clair: nous voulons devenir la banque et le réseau d’affaires des petites et moyennes entreprises en Suisse.»
Exigeant et couronné de succès «2014 a été pour nous un exercice exigeant mais néanmoins couronné de succès», a souligné Germann Wiggli, le président du directoire. «Le plus important a été que nous ayons défini nousmêmes la succession des événements. C’est justement la raison pour laquelle nous avons eu du succès dans le passé et c’est aussi pour cela que nous aurons du succès à l’avenir.» En 2014,
• … approuvé toutes les modifications des statuts proposées par le conseil d’administration. Un nouvel article des statuts prévoit ainsi que les honoraires de l’ensemble du conseil d’administration seront soumis à l’approbation par l’assemblée générale. Les coopérateurs ont approuvé les honoraires versés aux membres du conseil d’administration (voir encadré «règlement de rémunération transparente»). • … donné décharge au conseil d’administration et au directoire. • … élu la société Deloitte AG, Bâle, pour une nouvelle année en tant qu’organe de révision statutaire. • … confirmé tous les membres du conseil d’administration dans leurs fonctions. Le conseil d’administration demeure donc inchangé dans la composition suivante: le président Oliver Willimann, Büron, le vice-président Georg Anthamatten, Viège, Jürgen Bletsch, Dietikon, Petra Müller, Wangen bei Olten, Marc Reimann, Küssnacht am Rigi, Kornel Tinguely, Pont-la-Ville, et Karin Zahnd Cadoux, Erlach.
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CROISSANCE DANS LE RÉSEAU WIR matériel
énergie
outil
déchets exploitation forestière
service
moisson
administration
accessoires
infrastructure
transport
logiciel
administration
outil production
confection
planification
service
garage matériel de bureau
administration
logistique développement
affinage outil
planification
couleur formes
dépôt
documentation
nettoyage
design
informatique
entretien
communication
matériel de bureau
machines
petit matériel
imprimante
achats
matière première
maquette
armature
machine-outil
montage
équipement
logiciel
industrie achats
achats
accessoires administration
usage
dépôt
laboratoire
Le réseau WIR doit croître.
Règlement de rémunération transparente La publication des rémunérations versées aux membres du conseil d’administration, respectivement la votation relative aux montants proposés, font suite à une proposition déposée par un coopérateur. Le conseil d’administration soutenait cette proposition au sens où elle favorise la transparence et l’engagement des coopérateurs. Rémunérations des membres du conseil d’administration de la Banque WIR
Président Vice-président
Forfait 75 000 Dédommagement journalier pour séances, y c. temps de préparation 2 500 Dédommagement journalier pour séances sans temps de préparation 1 500 Rémunération variable en fonction de la marche des affaires 0-140 Parts ordinaires Part WIR 20%
30 000 2 500 1 500 0-140 Parts ordinaires 20%
Membre
25 000 2 500 1 500 0-140 Parts ordinaires 20%
Rémunération fixe globale du conseil d’administration pour 2015 Dédommagement forfaitaire Dédommagement journalier Prestations sociales Réserve pour imprévus* Total maximal
297 500 250 500 70 000 32 000 650 000 (80% en CHF, 20% en WIR)
* Par exemple pour des séances supplémentaires en cas d’entrée en vigueur de nouvelles prescriptions de régulation.
Les rémunérations versées aux membres du CA de la Banque WIR sont similaires à celles d’autres institutions bancaires de taille comparable. L’assemblée des coopérateurs 2015 de la Banque WIR a approuvé à une très large majorité le nouveau règlement de rémunération.
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D’autres chiffres réjouissants concernent l’augmentation des fonds de la clientèle: le volume global des crédits s’est accru de 8,2% pour atteindre 4,08 milliards CHF/CHW et la somme du bilan a atteint 4,65 milliards CHF/CHW (+11,3%). «La situation de la Banque WIR est également très confortable en ce qui concerne les fonds propres», a ajouté Germann Wiggli. Aujourd’hui déjà, les normes de Bâle III sont dépassées de très loin. Néanmoins, la Banque WIR doit faire face à un environnement des plus exigeants en matière de régulation.
la concurrence. C’est pourquoi nous entendons bien accroître l’attrait du système WIR.» L’élargissement des possibilités de paiement numérique en fait par exemple également partie. La carte de débit combinée V-Pay sera en principe lancée dans le courant de cet été. Cet objectif ambitieux – doubler à moyen terme le nombre de clients-PME – exige l’adaptation de la structure d’organisation, la création de nouveaux emplois, une direction professionnelle, une culture d’entreprise créative et un concept fonctionnel pour les immeubles.
La FINMA fait preuve de compréhension
Économie suisse
Germann Wiggli a par ailleurs mentionné la rencontre entre une délégation de la Banque WIR et de la FINMA, l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers. La Banque WIR a eu l’occasion de présenter son point de vue selon lequel les dispositions relatives aux fonds propres ne tiennent pas suffisamment compte de la taille des banques et de leurs modèles d’affaires. Ainsi, le fait qu’une banque fasse des affaires risquées ou qu’elle travaille à l’étranger ne fait pas l’objet d’une pondération suffisante. «Cet environnement de régulation provoque une distorsion de concurrence et pèse sur la diversité bancaire», a-t-il souligné. Les quatre représentants de la FINMA ont montré une certaine compréhension face à ces arguments. Il y a donc lieu d’espérer qu’à l’avenir des conditions plus équitables soient mises en place.
Au sujet de la situation conjoncturelle générale, Germann Wiggli a constaté que la croissance va certainement ralentir en raison de la force du franc. S’il est vrai que le volant anticyclique des fonds propres porté à 2% et l’acceptation de l’initiative contre l’immigration de masse calmeront quelque peu le marché immobilier suisse, la demande de logements en propriété restera forte néanmoins en raison du très bas niveau des taux d’intérêt. La consommation privée restera un important pilier de l’économie suisse. Globalement, le produit intérieur brut se réduira cette année d’environ 1%.
Fondation de l’Efiag La FINMA voulait également de plus amples détails relatifs à la fondation de la société Emissions- und Finanz AG (Efiag). La raison d’être de cette centrale d’émission est de permettre également à des banques de plus petite taille de se financer sur le marché des capitaux. Les banques dont la taille ne leur permet pas d’emprunter, elles-mêmes, des fonds sur le marché des capitaux peuvent ainsi profiter de prêts. La FINMA évalue de manière très positive cette initiative.
Système WIR = USP Germann Wiggli s’est montré insatisfait du chiffre d’affaires WIR. Depuis la phase des taux d’intérêt élevés des années 90, ce dernier se réduit continuellement peu à peu chaque année. Selon lui, la politique des taux d’intérêt de la Banque nationale suisse exercerait une forte influence sur le chiffre d’affaires WIR. En 2014, le chiffre d’affaires WIR s’est réduit de 0,5% pour atteindre 1,43 milliard CHW. Cependant, même une faible diminution n’est pas acceptable si l’on tient compte des potentiels que recèlent le réseau WIR et les PME suisses. «C’est bien le système WIR qui nous rend uniques», a souligné Germann Wiggli. «Cette USP* nous permet de nous démarquer de
La Banque WIR, quant à elle, continuera de croître. Dans le secteur des crédits, il est probable que l’on assistera à nouveau à une croissance dépassant la moyenne. La situation semble un peu plus critique dans le domaine des fonds de la clientèle. Selon Germann Wiggli, le succès de la Banque WIR et du système des paiements WIR dépend principalement de l’état d’esprit et de l’engagement de tous. Il est ainsi important que toutes les personnes impliquées – coopérateurs, la Banque WIR et ses collaborateurs, le conseil d’administration, les groupes WIR et tous les clients – fonctionnent comme une grande équipe. «Si nous gardons tous à l’œil les objectifs de la Banque WIR, si nous soutenons la vision globale et si nous restons solidaires, rien ne pourra nous arrêter», a souligné Germann Wiggli. ROLAND SCHAUB * Unique selling proposition = argument de vente exclusif
Rapport de gestion de la Banque WIR Vous trouverez de plus amples détails relatifs à l’exercice 2014 dans le rapport de gestion à l’adresse – www.wir.ch/rapports-de-gestion ou commandez la version imprimée à l’adresse – Tél. 061 277 93 06, nadja.maurer@wir.ch
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DANIEL LANDOLT SUCCÈDE À LUZIUS HARTMANN REMISE DES CLÉS À ZURICH
Depuis le 1er avril 2015, la succursale zurichoise de la Banque WIR soc. coopérative est placée sous la responsabilité du Schaffhousois Daniel Landolt. Ce spécialiste de la distribution succède à Luzius Hartmann qui a géré la plus grande des sept succursales pendant plus de 17 ans et se charge désormais, sur mandat du directoire, de tâches spéciales, principalement auprès des clients entreprises.
Luzius Hartmann remet les rênes de la succursale de Zurich à Daniel Landolt.
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Daniel Landolt et son adjointe Priska Metje.
Le team des conseillers clients privés: (de droite) Gabriela von Burg, Caroline Klukowski, Monika Niffeler, Barbara Meuli et Carmelo Palma.
Récemment, Daniel Landolt a occupé de 2012 à début 2015 la fonction de responsable de la distribution et membre de la direction de la Banque Raiffeisen Züri-Unterland. Il a cependant gagné ses galons auprès de la Banque Cantonale de Schaffhouse où il a travaillé pendant dix ans après son apprentissage de banque, dans les secteurs Crédits et Développement du personnel. M. Landolt a suivi des cours de perfectionnement en cours d’emploi auprès de la HWV Zurich. En 1995, Daniel Landolt a travaillé auprès de la Communauté d’intérêts des banques cantonales en matière de formation de cadres IGK. Après un «management buyout» auquel Daniel Landolt a participé en tant que partenaire, cette entreprise est devenue en 2001 le centre de conseils bancaires bbz st.gallen ag. En 2002, M. Landolt s’est lancé à son propre compte et a accepté divers mandats pour différentes banques Raiffeisen, régionales et cantonales dans les domaines du développement de la distribution et de la formation de vente. Daniel Landolt: «C’est précisément ce savoir-faire que recherchait la Banque WIR car cette dernière poursuit des objectifs ambitieux: le doublement à moyen terme du nombre de clients entreprises!» La tâche principale de M. Landolt sera dès lors de transmettre son savoir-faire et son expérience en tant que spécialiste de la distribution aux conseillers de la Banque WIR. Pour cela, il profitera du fait qu’il connaît également très bien le point de vue du client dont il a pu faire l’expérience en tant que chef d’entreprise indépendant de 2002 à 2011. En sa qualité de responsable de la région Est tout comme son prédécesseur Luzius Hartmann, M. Landolt est également responsable de la succursale de Saint-Gall et de l’agence de Coire. Daniel Landolt entend également vouer une attention toute particulière à cette tâche. Son adjointe Priska Metje le soutient dans ces efforts en reprenant diverses missions qui faisaient auparavant partie du cahier des charges du responsable de succursale. 9
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Priska Metje est responsable de l’équipe des conseillers clients entreprises: (de gauche) Rebecca Weck, Sven Schudel, Martin Pauli, Beat Eberle (assis), Philippe Maloberti et Beat Neuenschwander.
Il s’agit plus particulièrement de l’encadrement de gros clients et de la direction de l’équipe de six collaborateurs, conseillers des clients entreprises, englobant Rebecca Weck, Beat Eberle, Philippe Maloberti, Beat Neuenschwander, Martin Pauli et Sven Schudel. Daniel Landolt est président de la commission de contrôle des comptes de l’église réformée Weinland-Nord, membre du comité de la coopérative d’habitation «Bi de Lüüt» à Dachsen et membre du Service Club Old Table 9 Schaffhouse. Il voue son temps libre à la course à pied et au ski de fond. Daniel Landolt est marié à Corinne et père de deux filles âgées de 16 et 18 ans.
Un réseau à fort potentiel de développement Sur la base du système WIR*, la Banque WIR a créé le plus grand réseau de PME de Suisse. Le système WIR distingue la Banque WIR d’autres instituts financiers et lui procure un avantage concurrentiel déterminant. Tous les interlocuteurs de la Banque WIR, en particulier également les clients privés, profiteront ainsi du soutien apporté à cet élément central de la stratégie d’entreprise et de croissance. Or, le développement, la simplification et 10
le rajeunissement du système WIR sont exactement les objectifs poursuivis par des efforts entrepris actuellement à tous les niveaux de la banque et bénéficiant d’une priorité absolue. Le prédécesseur de Daniel Landolt, Luzius Hartmann, participera lui aussi à ce processus jusqu’à son départ à la retraite dans deux ans: «Ma mission sera de contacter les représentants des diverses branches économiques, les associations professionnelles, les établissements de formation et les écoles de cadres pour leur faire la démonstration du système WIR», explique M. Hartmann. En tant que délégué WIR du directoire, il recherchera cependant également le contact avec des clients WIR de plus grande taille et les différents groupes WIR, c’est-à-dire les regroupements régionaux de participants au système WIR. Ces 13 groupes jouent un rôle très important de multiplicateurs au sein du système WIR. M. Hartmann: «C’est la raison pour laquelle il est important d’y sentir d’où vient le vent, d’entendre les besoins exprimés et de présenter des ébauches de solutions.» DANIEL FLURY
* Voici comment fonctionne le système WIR: www.wir.ch/video-fr
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LE POINT FINAL AVEC FRANCINE JORDI ET KÖBI KUHN 62e ET DERNIÈRE FOIRE WIR DE LUCERNE
Après 62 ans, la Foire WIR de Lucerne cesse ses activités. La dernière édition aura rassemblé une belle brochette de personnalités: lors de la soirée d’inauguration, Francine Jordi et Köbi Kuhn ont su captiver le public.
Köbi Kuhn et Francine Jordi signent des autographes pour leurs fans.
Francine Jordi en pleine action.
150 exposants dans l’un des parcs d’exposition les plus modernes de Suisse, Francine Jordi et Köbi Kuhn comme personnalités invitées à la journée d’inauguration, un défilé de mode et une exposition spéciale de grande qualité: comme au cours de ses éditions précédentes, la Foire WIR de Lucerne n’a pas ménagé ses efforts pour présenter à ses visiteurs une exposition variée et passionnante. Le président de la municipalité du grand Lucerne, Jörg Krähenbühl, s’est dit convaincu «que les contacts personnels jouent souvent un rôle décisif dans la prise de décision d’achat» – l’avantage déterminant d’une exposition par rapport à des transactions anonymes sur Internet.
Les tendances présentées lors de la Foire WIR de Lucerne.
Une douloureuse décision Cependant, un autre fait contredit ces efforts et ces espoirs: au cours des précédentes éditions, les exposants de la Foire WIR de Lucerne se sont contentés de surfaces d’exposition de plus en plus réduites avec pour corollaire une baisse des recettes liées à la location des stands, alors que les efforts visant à proposer d’attrayantes infrastructures engloutissaient de plus en plus de moyens financiers. «Cette année, nous avons dû constater qu’il n’est plus possible d’organiser avec succès une exposition économiquement rentable», résume le responsable de la Foire Werner 11
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Tondre la pelouse: un vrai plaisir.
Appetito. Selon lui, la décision de ne plus organiser cette foire aura été douloureuse mais d’autant plus raisonnable qu’également le nombre des visiteurs se réduisait chaque année davantage.
Les derniers achats lors d’une Foire WIR de Lucerne.
semble des surfaces disponibles et de limiter les frais liés aux infrastructures.
Renforcer le réseau WIR Concentration sur la Foire WIR de Zurich Après que la Foire de Zofingue, en 2013, et la Foire WIR de Berne en 2014 ont tiré les mêmes conclusions, toute l’attention se concentre désormais sur la seule foire WIR restante, celle de Zurich. Elle aura lieu du 19 au 22 novembre 2015 et comportera quelques modifications. Le responsable de la foire Roland Hartmann: «De nombreuses expositions s’adressant à un large public mais également quelques foires spécialisées souffrent d’un nombre d’exposants et de visiteurs stagnant. La muba de cette année à Bâle, par exemple, a enregistré une baisse du nombre de visiteurs de 160 000 à 130 000 personnes. Nous tentons d’inverser cette tendance en n’organisant plus la foire du vendredi au lundi mais du jeudi au dimanche.» De plus, la Foire WIR de Zurich réduit la surface disponible de quatre à trois halles d’exposition. Cette mesure permettra de louer l’en12
La Banque WIR soc. coopérative est également représentée au sein du conseil d’administration de la Foire WIR de Lucerne par le président du directoire Germann Wiggli. Dans l’environnement actuellement très difficile pour les expositions destinées au grand public, la décision de ne plus organiser la Foire WIR de Lucerne est compréhensible et juste, selon Germann Wiggli. Cependant, il ne faut pas que le réseau WIR, un pilier fondamental de la stratégie d’entreprise de la Banque WIR, soit affaibli. M. Wiggli: «La Banque WIR développe actuellement avec force des projets destinés à renforcer cette idée de réseau. Notre objectif est de devenir la banque et le réseau des petites et moyennes entreprises en Suisse.» Actuellement, ce réseau comprend 45 000 PME. «Doubler à moyen terme cette clientèle constitue l’objectif et la base d’un réseau d’affaires attrayant et efficace», explique-t-il. DANIEL FLURY
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UN INSTITUT DE POMPES FUNÈBRES QUI NE SE CACHE PAS! MESSER BEGLEITUNG & BESTATTUNG À SOLEURE
Ils travaillent en silence, discrètement alors que nous refoulons volontiers le fait qu’ils existent. Néanmoins, lorsque nous avons besoin de leurs services, nous sommes très heureux de tous les soucis dont ils nous déchargent. Autant la série télévisée «Der Bestatter» (le croque-mort) de la chaîne suisse allemande a fait prendre conscience au grand public de cette profession, autant la maison Messer Begleitung & Bestattung agit depuis mi-juin à Soleure: avec un bâtiment de pompes funèbres le plus complet et le plus moderne de toute la Suisse, situé directement sur la rue principale et à l’entrée orientale du chef-lieu cantonal. Son fondateur n’est autre que Ruedi Messer qui exerce cette profession depuis 43 ans – et a aussi fondé l’entreprise Messer Wohnen (Messer Intérieurs) à Bellach.
L’institut de pompes funèbres est situé à la Bielstrasse, à l’entrée de Soleure.
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Seule décoration dans la salle des adieux: des devises sur les parois et des vitraux.
Qu’est-ce qui distingue votre entreprise d’autres instituts de pompes funèbres? En Suisse, un institut de pompes funèbres est en général constitué de bureaux, d’un local d’entreposage de cercueils et d’un corbillard. Avec notre institut de pompes funèbres, nous empruntons de nouvelles voies en proposant à notre clientèle, en complément aux chapelles ardentes publiques de la ville, notre propre chapelle ardente et notre propre local d’adieu pour prendre congé d’un défunt.
L’emplacement a été choisi très sélect – une coïncidence ou était-ce intentionnel? Il sort certainement de l’ordinaire que la halle de recueillement, c’est-à-dire en principe un lieu de silence, soit situé le long de l’une des routes et à l’un des croisements les plus fréquentés de Soleure. Cependant, pourquoi devrions-nous nous cacher? La mort et les rituels qui y sont liés font partie de notre vie. Même si le bâtiment est assez voyant en raison de son architecture moderne – un immeuble d’habitation ancien est situé juste à côté – il n’est pas pour autant perçu comme un corps étranger. De plus, à l’intérieur du bâtiment, on ne voit et on n’entend pas la circulation.
Votre assortiment de prestations et de produits est-il en concurrence avec l’église? Non, et c’est bien la raison pour laquelle nous entretenons des rapports ouverts et collégiaux avec les curés et les pasteurs. Nous réagissons aux sensibilités propres à notre époque, nous don14
nons plus de marge de manœuvre aux proches tout au long du deuil, et nous complétons ainsi l’offre de services de l’église. Environ un tiers des Soleurois se disent aujourd’hui sans confession. Parmi eux se trouvent des athées ou des agnostiques, c’est-àdire des personnes qui pensent qu’il n’est pas possible de répondre à la question portant sur l’existence d’un dieu. Ces dernières ne souhaitent aucune cérémonie d’adieu à l’église mais un adieu familial, réalisé de manière individuelle. À cette occasion, les proches peuvent s’exprimer avec des textes, de la musique, des décorations, des rituels faisant intervenir des bougies, etc.
Est-ce la raison pour laquelle les symboles religieux font défaut dans la halle d’adieu? Exactement. Hormis quelques maximes sur les parois, des vitraux multicolores sont les seules décorations. La halle doit accueillir tout le monde, qu’il s’agisse d’athées, de chrétiens, de juifs, de musulmans, d’hindous ou d’adeptes de n’importe quelle autre religion. Nous aménageons l’espace autour du cercueil ou de l’urne funéraire conformément aux vœux des proches – ou alors ces derniers s’occupent eux-mêmes de cette tâche. À cette occasion, on évoque le plus souvent la vie ou l’un des hobbies du défunt. Nous avons dans notre stock de nombreux objets allant de morceaux de bois transportés par les fleuves, des papillons et des anges – même les personnes qui ne sont pas religieuses apprécient les anges gardiens – jusqu’aux balles de tennis permettant de former un cœur ou d’écrire le nom du défunt en passant
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Ruedi Messer: «Seuls les proches connaissent le code d’accès pour les locaux où reposent les défunts.»
par des coquillages et du sable que nous pouvons éparpiller si quelqu’un a toujours passé ses vacances au bord de la mer. Piano, beamer, écran de projection, haut-parleur et ordinateur portable permettent de jouer de la musique ou de visionner un film ou des photos que les proches apportent souvent eux-mêmes sur une clé USB. Nous pouvons également retransmettre en direct des cérémonies funéraires. Récemment, nous avons réalisé une telle cérémonie pour des gens originaires du Sri Lanka. L’un de nos collègues de travail qui accompagne des cérémonies funéraires et tient des discours d’adieux constitue un précieux soutien pour toute notre équipe. Il se distingue par son tact et peut à merveille prendre en compte les souhaits des proches. Il est déjà arrivé que l’un de ses discours soit applaudi – quelque chose que l’on considérerait comme peu seyant dans une église.
Êtes-vous souvent confronté au souhait d’un adieu aussi peu formel que possible? Oui, cela arrive de plus en plus fréquemment. Cela peut aller d’un simple adieu dans le cercle familial jusqu’à des cas totalement anonymes s’il n’y a plus aucun proche. Nous allons alors chercher le défunt à son lieu de décès et l’incinérons sans publication, sans cérémonie et sans discours.
Qui souhaite une telle cérémonie? Il peut s’agir d’un vœu de la famille ou du défunt, mais il existe aussi d’autres raisons. Les gens atteignent un âge de plus en plus avancé et n’ont souvent plus aucun proche lorsqu’ils décèdent. La solitude frappe souvent également les gens qui sont pourtant encore très actifs mais n’ont plus guère de contacts sociaux. Des litiges ou des divergences d’opinion dans la famille ou encore les frais peuvent constituer d’autres raisons. En ce qui concerne les souhaits des défunts ou des proches, il s’agit le plus souvent du fait que l’on désire prendre congé au sein de la famille. La cérémonie funèbre classique à l’église avec l’inhumation au cimetière reste cependant très clairement la cérémonie la plus fréquente. En Suisse, il s’agit aujourd’hui,
Ruedi Messer en discussion avec les architectes Theo Schnider et Lili Reckermann.
dans 92% des cas, d’inhumation d’urnes. Les enterrements sont de plus en plus rares.
Quelle est la part des cérémonies qui ont lieu en dehors des cimetières? Cette part est assez importante, et la tendance est à la hausse. Les cérémonies sur l’eau sont très populaires. Pour cela, nous disposons d’urnes qui se diluent dans l’eau. Cependant, les cendres de personnes incinérées peuvent également être répandues dans la nature. Actuellement, environ 15% des défunts trouvent leur repos éternel en dehors d’un cimetière. L’architecture intérieure du bâtiment des pompes funèbres a été conçue par Sabine Messer. Elle est architecte d’intérieur diplômée et a déjà réalisé d’autres mandats dans le secteur des instituts de pompes funèbres et des cimetières. Le bâtiment chauffé au moyen d’une pompe à chaleur air-air comprend également un garage pour les corbillards qui est relié au local de stockage de cercueils. «La majorité des Suisses souhaite des cercueils simples, en bois de sapin ou de peuplier contreplaqué. Du chêne ou du noisetier contreplaqués sont plutôt l’exception», explique Ruedi Messer. Les Allemands et les Français souhaitent des cercueils grands et lourds, les Italiens des cercueils rutilants, les jeunes gens des cercueils multicolores. Le stock de cercueils est relié à un local de toilette où les défunts sont préparés avant d’être placés dans le cercueil. Les collaborateurs des pompes funèbres sont 15
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La salle d’entretien peut se séparer de la salle des adieux.
Dans le local de recueillement, le cercueil est placé sur une plaque métallique réfrigérée.
autorisés à procéder à quelques petites interventions, par exemple retirer des cathéters ou des pacemakers.
soigner des plaies ou parfois exécuter des travaux très désagréables. La sensibilité aux malheurs des autres est importante, d’autant plus que l’on a affaire à des personnes issues de toutes les couches sociales. En cas de désirs particuliers exprimés par les proches, il faut savoir négocier habilement avec les autorités. Il arrive aussi que l’on doive organiser ou exécuter des transports à l’étranger. Je voudrais souligner ici que l’activité d’un institut des pompes funèbres diffère fortement d’un canton à un autre. À l’est du pays, beaucoup de choses sont réglées par la commune. En Suisse occidentale, c’est toujours l’institut de pompes funèbres qui exécute tout le travail.
Quelles sont les caractéristiques d’un agent de pompes funèbres idéal? Depuis que la série télévisée «Der Bestatter» est diffusée à la TV, nous recevons de plus en plus souvent des candidatures spontanées. Si la personne concernée ose demander – tout à fait sérieusement – si les gens meurent également le dimanche, les conditions ne sont pas vraiment réunies. La personne intéressée doit être prête à rester de piquet. Le plus important, c’est de disposer d’un certain talent d’organisation et de la capacité de supporter un certain stress corporel et psychique: chercher un défunt dans son appartement peut représenter un travail extrêmement pénible. Par ailleurs, les proches se trouvent dans une situation exceptionnelle et ont besoin d’une personne sur qui compter et en qui ils peuvent avoir confiance. En règle générale, nous sommes les premières personnes que rencontrent les proches – après le médecin. En cas de suicides ou d’accidents, il faut
63 ans d’expérience Ruedi Messer a couronné l’œuvre de sa vie avec la construction de ce bâtiment de pompes funèbres tout en réglant sa prévoyance. Les précédents emplacements à Soleure, Bellach et Granges ont été abandonnés pour être réunis dans les nouveaux locaux. Le bâtiment reste la propriété privée de Ruedi Messer. «Je le loue à l’entreprise et bénéficierai ainsi d’un revenu régulier durant ma retraite.» Avec ses trois fils Philipp, Moritz et Benjamin, c’est déjà la troisième génération qui travaille dans l’institut de pompes funèbres familial. Le père de Ruedi Messer, Otto Messer, avait fondé en 1952 à Bellach une petite menuiserie villageoise qui produisait également des cercueils. En 1972, Ruedi Messer reprenait l’entreprise, se spécialisait en pompes funèbres et louait à Bellach un petit local depuis lequel il lança une entreprise de commerce de meubles. En sa qualité de participant WIR, M. Messer a financé une partie de la construction du
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Arrivez-vous parfois à vos limites? Le collaborateur d’un institut de pompes funèbres doit être en mesure de se fixer des limites tout en restant sensible à la douleur des autres. Les morts ne me font aucun effet particulier, ce sont plutôt les proches qui représentent pour nous un défi car ils luttent avec leurs émotions et ont de la peine à accepter l’inévitable.
nouveau bâtiment de pompes funèbres par l’intermédiaire de la Banque WIR. Messer Begleitung & Bestattung Bielstrasse 164 4500 Soleure Tél. 032 757 50 50 info@mementomori.ch www.mementomori.ch Taux d’acceptation WIR: 50% Messer Wohnen Tellstrasse 14 4512 Bellach Tél. 032 617 41 91 info@messerwohnen.ch www.messerwohnen.ch Taux d’acceptation WIR: 50%
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Y a-t-il beaucoup de gens qui planifient à l’avance leur cérémonie funèbre, et ceci parfois dans les moindres détails? C’est à la fois assez répandu et assez judicieux. De nombreuses personnes planifient leur situation financière pour la retraite, rédigent un contrat successoral ou leur testament – je pense qu’une prévoyance funèbre fait également partie d’une telle planification. On s’assure ainsi non seulement que nos dernières volontés seront respectées mais on décharge également ses proches tout en clarifiant les choses. Lors d’un décès, il faut prendre en très peu de temps de nombreuses décisions. Si nous ne réfléchissons pas à notre décès de notre vivant, aucune discussion explicite n’aura eu lieu avec le partenaire ou les enfants. Une prévoyance funéraire permet de prévenir l’embarras ou encore les divergences d’opinion dans la famille au sujet de détails ou de points fondamentaux tels que l’incinération ou l’inhumation. Si les coûts funéraires ont été financés à l’avance, cela constituera un allègement important pour les proches. Il est donc clairement avantageux de chercher la discussion avec un institut de pompes funèbres, de formuler ses volontés, de se laisser conseiller et – lorsqu’on est prêt à faire le pas – de coucher ses vœux par écrit. Les dispositions de prévoyance funéraire sont alors transmises aux proches et déposées auprès de l’institut de pompes funèbres. Cela permet de garantir que les vœux et directives seront respectés. Les dispositions de prévoyance funéraire ne devraient jamais être déposées avec un testament puisque ce dernier ne sera ouvert que bien plus tard. Le cœur du bâtiment des pompes funèbres est, outre la halle d’adieu, le Visitare. C’est ainsi que sont nommées les deux chapelles ardentes dont une peut être transformée en local de toilette. Pendant que le défunt repose dans la chapelle ardente, le cercueil repose sur une plaque métallique que l’on peut réfrigérer. Ruedi Messer: «De cette façon, nous ne réfrigérons que le
Exposition de cercueils, de bougies et d’urnes funéraires.
cercueil avec son contenu et non pas toute la pièce.» Comme l’exprime son nom, le Visitare est ouvert 24 heures sur 24 – mais uniquement aux proches. L’autorisation d’accès est réglée par un code que ne reçoivent que les proches. En fonction des convictions, qu’elles soient morales ou religieuses, il est également possible que des tiers interviennent dans le local de toilette mais toujours en présence d’un collaborateur de l’institut de pompes funèbres. Ainsi, le défunt est nettoyé ou habillé par un représentant de la foi correspondante, ce qui a son importance lorsque le défunt était un musulman, un juif ou un mormon. Outre le bureau et un local d’adieu qui peut se séparer du local de conférence, un local d’exposition contenant des cercueils, des bougies et des urnes, constituées des matériaux les plus divers, complète la liste des différents locaux du bâtiment. Ce dernier doit également être un lieu de rencontre, raison pour laquelle le local d’adieu s’utilise également pour d’autres manifestations. Même des visites sont possibles sur rendez-vous pris par téléphone. «Des classes d’école ou de religion qui traitent le sujet de la mort ont ici la possibilité de cerner la problématique d’un peu plus près», explique Ruedi Messer. DANIEL FLURY
«Composer avec d’extrêmes contradictions» Theo Schnider et Lili Reckermann, du bureau ssm architekten à Soleure, s'estiment heureux que leur bureau ait eu l'occasion rarissime de concevoir un bâtiment de pompes funèbres. Avec un tel projet, ce n'est pas seulement le programme spatial qui est unique et exceptionnel mais également le fait qu'un institut de pompes funèbres se montre ouvertement dans l'espace public. De plus, il aura fallu composer avec d'extrêmes contradictions. M. Schnider: «Ce qui se passe à l'intérieur du bâtiment demande de l'intimité; d'un autre côté, le bâtiment est situé en plein dans l'espace public; le calme à l'intérieur contraste très fortement avec la vie trépidante qui règne à l'extérieur; de plus, le nouveau bâtiment est situé juste à côté d'un immeuble assez ancien.» Par ailleurs, bien qu'il s'agisse d'une installation
séculière au niveau de l'idée, elle reflète néanmoins quelque chose de sacré, ce qui fait peut-être oublier qu'un institut de pompes funèbres doit néanmoins être une entreprise à but lucratif. Face au dynamisme qui règne à l'entrée orientale de la ville de Soleure et sur le carrefour, les architectes ont opté pour une puissante façade de béton. «Cette dernière n'est cependant pas repoussante car un coffrage particulier lui a insufflé un motif floral.» La transparence ainsi obtenue se transforme du côté occidental en une façade de bois qui laisse transparaître le béton recouvert d'une couleur dorée. «Cet élément conceptuel confère également quelque chose de spirituel au bâtiment», explique M. Schnider.
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UN CHÂTEAU QUI FAIT HONNEUR À SON NOM
«My home is my castle» – c’est ce que peuvent affirmer tous ceux qui se sentent à l’aise entre leurs quatre murs et vouent une grande importance à la préservation de leur sphère privée. Il se peut même parfois que les parois forment un véritable château. C’est ce qui est arrivé à la famille vigneronne Kessler, propriétaire du château de Weinberg et du domaine viticole attenant situés dans la commune saint-galloise de St. Margrethen. Avec l’acquisition du domaine en 1980, la famille s’est entièrement réorientée: des constructions métalliques à la vigne.
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Boris Kessler dans l’entrepôt de bouteilles climatisé.
Boris et Andrea Kessler présentent les vins de la cave du château.
Si le château de Weinberg est tombé dans l’oubli pendant plusieurs décennies et s’est lentement décati, c’est aussi en raison de son emplacement: situé à 150 mètres au-dessus du Rhin et au bout d’une longue route, il n’y a vraiment pas beaucoup de passage. Seuls les randonneurs attentifs empruntant le sentier de la Haute Route de la vallée du Rhin qui passe à l’ouest du château peuvent voir les fières tours de la façade principale orientées en direction du lac de Constance. Il y a 30 ans, les dénominations telles que «Schloss Weinberg» ou «St. Margrethen» ne disaient rien non plus aux amateurs de vin car les ceps de vigne que le phylloxéra n’avait pas fait disparaître aux alentours de 1900 ont été entièrement achevés par les grands gels au début des années 60. Il n’y a qu’une splendide grappe dans les armoiries de St. Margrethen qui rappelle encore l’ancienne tradition viticole de la région.
famille. En effet, leur fils Boris, qui allait encore à l’école lorsque la famille a acheté le château, avait pratiquement grandi dans l’atelier paternel. Il aurait ainsi été dans la logique des choses qu’il choisisse de suivre une formation de constructeur métallique et reprenne l’entreprise de son père. Avec la vente de cette dernière, la famille a dû concentrer toutes les forces et les réorienter. Les importants travaux de rénovation et d’extension du château ont duré jusqu’en 1983. Pendant les vacances d’automne, Boris a effectué un stage auprès d’un vigneron, ce qui n’a pas manqué de lui mettre l’eau à la bouche, comme l’espéraient d’ailleurs secrètement ses parents. Après la fin de sa scolarité obligatoire, Boris Kessler a commencé en 1984 un apprentissage de vigneron et d’œnologue.
D’autres ont cependant bien compris quel était le potentiel du château de Weinberg et des parcelles de vigne en jachère situées au-dessus de la commune à la frontière séparant la Suisse de l’Autriche: le constructeur métallique et forgeron d’art Rudolf Kessler et son épouse Ursula étaient tombés amoureux du lieu, du calme qui y régnait et de la vue splendide sur le lac de Constance. Lorsque des raisons de santé ont contraint Rudolf Kessler à vendre son entreprise de constructions métalliques à Saint-GallWittenbach, les époux ont tout misé sur une seule carte. Boris Kessler: «En 1980, mes parents ont investi tout ce qu’ils possédaient dans l’achat et la rénovation du château de Weinberg. Leur objectif était de faire du nom du château un véritable programme et de relancer la viticulture à St. Margrethen.» («Weinberg» en allemand signifie parchet de vigne.)
Le fils Boris s’associe à l’aventure Les parents ne cherchaient pas uniquement à réaliser leurs propres rêves. Ils désiraient également fonder une nouvelle tradition de
De 345 à 40 000 bouteilles Boris Kessler a profité de son apprentissage pour faire ses premiers essais avec des vignes et planter finalement ces dernières sur la parcelle appartenant au domaine du château. Ces ceps ont livré leur première récolte à la fin de son apprentissage, quatre ans plus tard: 320 bouteilles de Pinot noir et 25 bouteilles de MüllerThurgau. Si la récolte était modeste d’un point de vue quantitatif, elle était plus que satisfaisante d’un point de vue qualitatif. La famille Kessler a loué deux autres parcelles de vignes auprès de la commune de St. Margrethen qui a ainsi accédé à l’honneur d’être à nouveau une commune viticole. «Aujourd’hui, notre production annuelle est de 40 000 bouteilles de vin blanc, de vin rosé, de vin rouge et de vin mousseux», explique Boris Kessler.
Entreprise familiale à orientation écologique Différents facteurs ont contribué au succès du projet. D’une part, la famille Kessler a dès le début misé sur la viticulture écologique. «Ceci à une époque à laquelle il n’allait pas du tout de soi d’opter pour la production intégrée IP dans la viticulture: des vignobles entiers étaient alors aspergés d’herbicides!» Les vignes des caves 19
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Viticulture écologique: les vignes en terrasses sont aussi l’espace de vie d’une faune et d’une flore variées.
du château envahies d’herbe à hauteur de genou étaient alors considérées comme très mal entretenues. Aujourd’hui toutefois, Boris Kessler reconnaît volontiers que la plupart des vignerons suisses font preuve de «bon sens écologique». La deuxième recette du succès réside dans la famille et dans le renoncement à des processus de production entièrement automatiques. Depuis 1987, il n’y a pas que le fils et les parents qui mettent la main à la pâte – le père étant décédé en 1996 – mais également l’épouse de Boris Kessler, Andrea Kessler, et deux collaborateurs. À cette équipe viennent s’ajouter les deux fils Lars et Jan qui ont, il est vrai, suivi une formation commerciale mais sont néanmoins en mesure d’intervenir dans l’entreprise partout où cela est nécessaire. En effet, il y a beaucoup de travail manuel à effectuer: M. Kessler entretient lui-même le parc des machines et l’embouteillage manuel permet de ménager le produit: «Avec une mise en bouteille qui n’est pas entièrement automatisée, le vin n’est pas violemment projeté
Schlosskellerei Kessler Château de Weinberg 9430 St. Margrethen Tél. 071 888 42 51 Fax 071 888 42 34 Info@schloss-weinberg.ch www.schloss-weinberg.ch Taux d’acceptation WIR: 30% PROMOTION Commande jusqu’au 31 juillet 2015: 100% WIR sur le prix des cartons de dégustation et les sets de dégustation de vin mousseux (voir encadré à droite). 20
dans la bouteille, ce qui permet aux vins blanc et rosé de conserver leur propre gaz carbonique.»
Emplacement optimal pour du raisin Müller-Thurgau La qualité de la sorte de raisin constitue toutefois le facteur déterminant. Les 4,3 ha de vignoble de la Schlosskellerei sont plantés pour un tiers avec des ceps de Müller-Thurgau. Cette sorte de raisin, également appelée Rivaner ou Riesling ✕ Sylvaner – est la plus courante des sortes de raisin cultivées en Suisse orientale. À raison, pense Boris Kessler, puisque le botaniste thurgovien Prof. Dr Hermann Müller a créé avec cette sorte de raisin, à la fin du XIXe siècle, quelque chose d’unique et véritablement suisse. Dans la vallée du Rhin et plus particulièrement dans les vignobles, on trouve les meilleures conditions pour obtenir de merveilleux arômes. Boris Kessler les décrit ainsi: «Bouquet de muscat tendrement fruité par des notes fleuries et un caractère doux, le tout combiné à de multiples et élégantes notes fruitées.» Si les raisins absorbent parfois trop d’eau, les vignerons de la vallée du Rhin peuvent compter sur le fœhn. L’air chaud fait évaporer le surplus de liquide et la teneur en sucre s’accroît à nouveau. «C’est la raison pour laquelle nous appelons ici le fœhn ‹cuiseur de raisins›», explique Boris Kessler.
Destination d’excursion gratifiante! Boris Kessler livre la plus grande partie de sa production annuelle dans les caves de ses clients particuliers dont font également partie des participants WIR. «Lorsqu’il dirigeait encore son entreprise de constructions métalliques, mon père misait déjà sur les avantages du système des paiements WIR. J’utilise mes recettes WIR principalement pour l’achat d’appareils agricoles et durant nos vacances», précise Boris Kessler. Les restaurants régionaux et la commune de St. Margrethen font également partie des acheteurs des divers vins du domaine. Au château lui-même, la famille Kessler organise des apéritifs et des
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Assortiment Bouteilles de 75 cl, prix variant entre 17.20 et 18.80 CHF Müller-Thurgau (blanc de blancs) Weissherbst (blanc de noir) Œil de Perdrix (rosé de pinot) Blauburgunder (pinot noir) Cuvée Wyberg Süsser Weinberg Bouteilles de 50 cl, prix variant entre 10.20 et 11.30 CHF Müller-Thurgau (blanc de blancs) Weissherbst (blanc de noir) Œil de Perdrix (rosé de pinot) Blauburgunder (pinot noir) Barrique (pinot noir), 16.50 CHF Carton de dégustation (75 cl)
Le jardin du château convient de manière idéale à des photos de mariage. À l’arrière-plan, la commune autrichienne de Lustenau.
12 bouteilles de vin du château assorties, 198 CHF Vins mousseux (75 cl) Don Rudolfo, brut, 32.00 CHF Goldrausch, demi-sec, 27.00 CHF Perlros, doux, 24.20 CHF Set de dégustation de vin mousseux 1 bouteille de Don Rudolfo, de Goldrausch, de Perlros, 79.90 CHF Spiritueux (75 cl) Edelbrand Santa Lucia, 37.00 CHF, distillat clair de raisins (pinot noir), 40% vol. Huile d’olives (50 cl) Sicilia, extra vergine, 19.20 CHF Bouteilles de vin à étiquettes individuelles Étiquettes de vin conçues selon les vœux du client, en guise de cadeaux pour les clients, pour les vins d’anniversaire, de mariage, etc. Programme pour apéritifs
Dans l’annexe du château se trouvent des appareils tels que la presse à filtration (image), l’entrepôt de bouteilles et le parc de machines.
séminaires de vin (voir encadré). Ces activités visent à accroître la renommée de ce merveilleux bâtiment en tant que destination d’excursion. Dans l’auberge aménagée dans l’ancienne annexe agricole du château, les groupes de randonneurs annoncés, les sociétés de mariage – qui apprécient tout particulièrement le jardin baroque et son puits pittoresque – et les délégations d’associations ou d’entreprises peuvent bénéficier de services de restauration. Le château de Weinberg est accessible en voiture ou à pied car le sentier de la Haute Route de la vallée du Rhin de plus de 100 km de long et composé de six étapes passe à proximité immédiate du château. Même les passionnés de chemins de fer y trouveront leur compte: avec le chemin de fer de montagne Rheineck–Walzenhausen, la cave du château n’est qu’à un petit quart d’heure de marche en forêt de la station de montagne de Walzenhausen (AR). DANIEL FLURY
1 verre de vin avec des grissini, histoire du château, présentation de diapositives intitulée «Von der Rebe bis zum Wein» (du cep jusqu’au vin) Durée selon entente Prix: 8 CHF par personne Petit cours sur le vin Manifestation d’une durée de deux heures et demie, à partir de 10 personnes Visite du vignoble et de la cave du château Présentation de diapositives, dégustation, petit en-cas, 1 bouteille de vin du château à emporter. Prix: 38 CHF par personne Petit séminaire dédié au vin Manifestation de quatre heures et demie, à partir de 10 personnes Apéro, visite du vignoble et de la cave du château Tout ce qu’il faut savoir au sujet de la dégustation du vin, avec documentation, et au sujet de la production de vins mousseux, avec dégustation, présentation de diapositives, dégustation, petit en-cas, 1 bouteille de vin du château à emporter Prix: 68 CHF par personne
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LE RETOUR DES TOURS La construction de bâtiments élevés a repris en Suisse. Les projets inspirent encore la méfiance des populations, mais séduisent plus naturellement les pouvoirs publics, qui n’ont plus peur des ouvrages qui prennent de la hauteur. Solution à des problèmes d’urbanisme précis ou phénomène de mode, voir plus haut a aussi son prix.
À la fin de l’hiver, les lecteurs de la presse locale ont appris le même jour qu’une tour de 97 mètres, pour 18 étages de logements de luxe, était d’actualité au centre de Neuchâtel. Un petit rien en comparaison de Coire et de Vals (1000 habitants) où étaient projetées des constructions de 400 et 381 mètres. Le jour en question était le 1er avril. Le principe est connu. Ce jour-là, les enfants accrochent des poissons en papier dans le dos de leurs parents. Et les médias annoncent une information absurde, mais susceptible de tromper la vigilance et de provoquer l’indignation des lecteurs. Que deux quotidiens – «L’Express» et la «Südostschweiz» – aient choisi de faire fantasmer leurs lecteurs sur des projets de 22
gratte-ciel confirme que le sujet suscite les passions d’un bout à l’autre du pays. Car de telles réalisations – qu’ils soient destinés au logement ou au travail – ont recommencé à fleurir en Suisse. On peut faire redémarrer le phénomène avec la construction de la Basler Messeturm en 2003 (105 mètres), puis celle de la Prime Tower de Zurich en 2011 (126 mètres). Et plus personne n’ignore que le plus haut bâtiment de Suisse est en voie d’être achevé à Bâle, où la Roche Tower culmine à 180 mètres. En attendant la suite, le groupe pharmaceutique annonce d’autres tours sur le même site, dont une de plus de 200 mètres.
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Le futur site du groupe pharmaceutique Roche, avec ses tours de 200 et 180 mètres. L’édifice de 180 mètres (grande image à gauche) a déjà été construit.
Effets de mode L’historique des plus hautes constructions du pays montre que le phénomène a connu un net fléchissement autour des années 1990, avant de repartir progressivement. L’épopée d’un des premiers hauts immeubles résidentiels du pays, la Tour d’Ivoire de Montreux (1969), permet d’illustrer le phénomène. «À l’époque, la population avait validé en votation le projet «Manhattan in Montreux», qui prévoyait dix tours similaires», rappelle l’actuel syndic Laurent Wehrli. «Mais la construction, de quelque 80 mètres, avait déçu. La situation économique n’a finalement permis la réalisation que d’une
seule tour. Et le projet avait été formellement abandonné au milieu des années 1970.» Pendant des années, les Montreusiens ont eu des mots durs à l’encontre de cette construction. Ce désamour s’infléchit progressivement dès les années 1990, au cours desquelles la tour se fait plus présente dans les images que la ville donne d’elle-même. Et le syndic pointe un signe récent de basculement: «Au début de l’année, la Ville a dû organiser une élection intermédiaire au conseil municipal. Sur les affiches électorales, les deux candidats concurrents étaient représentés avec, à l’arrière, la Tour d’Ivoire.» Hier décriée, la tour est redevenue un signe de dynamisme. 23
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Pareil regain se lit aussi à Vernier (Genève) sur le site du Lignon. Contemporain de la Tour d’Ivoire, ce grand ensemble a été longtemps désavoué par les Genevois. Mais les qualités architecturales de sa grande barre et de ses deux tours – la plus haute culminant à 78 mètres – sont aujourd’hui reconnues. Le site est désormais classé, ce qui a pour conséquence de compliquer les travaux de rénovation et de renforcement de l’isolation thermique en cours: interdiction de modifier l’apparence extérieure des bâtiments!
Clivages municipaux Les populations ne plébiscitent pas encore ces constructions. Même si elles ne planent pas aux mêmes altitudes que la Roche Tower. Dans l’Ouest lausannois, Bussigny a refusé un projet de tour lors d’un scrutin en 2012. L’année dernière, Chavannesprès-Renens a accepté le principe d’un immeuble de 117 mètres. Puis, en 2014 encore, Lausanne a refusé la tour Taoua, 87 mètres, à l’issue d’un psychodrame municipal. Les opposants mentionnent les nuisances, l’ombre, l’impact négatif sur le paysage et/ou craignent les tours de HLM, foyers de problèmes sociaux. Ces arguments se lisent en creux dans les réponses des promo24
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Construite dans les années 1960, la Tour d’Ivoire a longtemps suscité le désamour des Montreusiens, avant de redevenir un symbole de dynamisme.
Les pouvoirs publics n’ont plus peur de prendre de la hauteur. Ici, un projet de nouveau quartier aux Vernets, à Genève, comprenant une tour de 80 mètres.
teurs. Les projets sont revus à la baisse – métriquement parlant – et les autorités mettent en avant les retombées fiscales générées par des logements de qualité. Dans sa communication, le géant Roche précise que les plus hauts bâtiments, placés au centre de son terrain, gêneront par conséquent peu les voisins.
Marquer le territoire Pour les autorités en revanche, on accepte plus facilement une tour, édifice monumental qui permettra d’inscrire un projet plus vaste dans un territoire donné. C’est le cas dans le canton de Genève, avec une tour de 80 mètres prévue sur le site de l’actuelle caserne des Vernets. Les urbanistes responsables du projet mentionnent que la tour n’est pas un élément structurant du projet de nouveau quartier, mais ne s’étonnent pas davantage de l’intérêt de la population (et des médias) pour ce bâtiment en particulier. Toujours dans le canton de Genève, la Ville de Meyrin a prévu d’insérer deux tours dans son vaste projet d’écoquartier de 30 bâtiments. L’exemple permet d’évoquer un autre aspect de ce genre de construction: leur prix! Les promoteurs de logements à
loyers modérés sont plus affectés par les surcoûts inhérents à la construction de bâtiments élevés, plus en tout cas que les promoteurs d’appartements à la vente ou de bâtiments administratifs. La coopérative Les Ailes, qui va construire un bâtiment Minergie A de 37 mètres dans l’écoquartier de Meyrin, est confrontée à ce problème. Elle devra sans doute demander au Canton un déplafonnement des loyers – c’est-à-dire une autorisation spéciale pour fixer des loyers au-dessus des maxima prévus par la loi.
Coûts supplémentaires Pour les surcoûts, il n’est pas nécessaire d’atteindre le ciel. Dans les cantons de Genève et de Vaud, les soucis débutent à 30 mètres, à la hauteur de la plus haute échelle des pompiers. Santiago Miguel Hernandez, architecte EPFL au bureau Aeby-Perneger en charge du bâtiment de la coopérative Les Ailes, énonce les implications: «Les parois, planchers et gaines formant compartiment coupe-feu et habituellement construits avec une résistance au feu EI 60 – comme 60 minutes d’étanchéité au feu et à la fumée – passent à EI 90. Pour les isolations thermiques ou acoustiques, il faut recourir à des matériaux incombustibles. 25
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Construire en hauteur oblige à satisfaire à des normes antifeu plus strictes. Les architectes ont calculé un surcoût de 2 millions pour ce bâtiment de 37 mètres qui doit être construit à Meyrin.
Nous sommes donc contraints d’utiliser des laines minérales généralement plus onéreuses et parfois plus délicates à installer. Il faut aussi compter sur une plus grande épaisseur pour obtenir les résultats attendus, qu’avec des matériaux mieux isolants, mais plus sensibles au feu. Par ailleurs, garantir le fonctionnement technique d’un bâtiment élevé, couplé à l’obtention d’un label Minergie A et à l’application de la norme AEAI, augmente les coûts des installations CVSE de manière significative.» Les services du feu exigent l’installation d’un monte-charge, plus profond qu’un ascenseur standard. Et d’un escalier pour accéder au toit, plutôt qu’une simple trappe. Pour ce projet, les architectes 26
évaluent le surcoût de 2 millions sur un prix de construction de 32 millions–40 millions pour le projet dans son ensemble. Cet ensemble de contraintes explique pourquoi les hauts bâtiments n’apportent pas de solutions miracles au problème du logement. Ce qui ne signifie nullement qu’y habiter serait désagréable. Les propriétaires des appartements situés au-delà du 12e étage de la Tour d’Ivoire n’ont aucune difficulté à trouver des acheteurs, et ceci même dans un marché qui pointe à la baisse. Quant à la difficulté de vivre dans les hauteurs, elle serait purement culturelle. Rien n’empêchera une nouvelle génération de Suisses de s’y épanouir. Mais sans doute pas à Vals. VINCENT BORCARD http://skyscraperpage.com/diagrams/?countryID=125
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PATRICK TREIER, NOUVEAU RESPONSABLE DE LA GESTION DES CRÉDITS ÉLARGISSEMENT DU DIRECTOIRE
Patrick Treier rejoint la Banque WIR en provenance de la Banque Cantonale d’Argovie (BCA). Il y a dirigé depuis 2005 le centre de traitement des crédits à Aarau et ses 40 collaborateurs. Auparavant, il a également dirigé l’équipe de gestion des risques liés à la clientèle (1996-1998) et travaillé comme responsable de la gestion des crédits et comme Credit Officer pour trois régions de la BCA (1998-2005). Patrick Treier a fait son apprentissage auprès de l’ancienne Union de Banques Suisses avant de réunir une large expérience professionnelle auprès du secrétariat des crédits (UBS Aarau), en tant que conseiller clients entreprises (UBS Lenzbourg) et en tant que chef de projet et d’équipe Restructuration/ assainissement (UBS Zurich). M. Treier est titulaire d’un diplôme fédéral d’expert en économie bancaire et a non seulement suivi avec succès le programme de formation saint-gallois de directeur et CEO mais aussi l’Advanced Executive Program (Swiss Banking).
Dans le cadre de sa stratégie de croissance, la Banque WIR soc. coopérative optimise la structure de son organisation. La gestion des crédits a ainsi été séparée de la division Centre des services pour devenir une division autonome. Depuis le 1er juillet, elle est placée sous la responsabilité de Patrick Treier (51 ans) qui siège également au sein du directoire désormais composé de cinq membres.
Pour Germann Wiggli, président du directoire, toutes les conditions sont désormais réunies pour poursuivre le développement permanent de la division centrale de la gestion des crédits: «Nous avons d’ailleurs trouvé en la personne de Patrick Treier un expert en mesure de faire profiter le directoire de notre banque de sa longue expérience dans les domaines de la direction, de l’informatique, des processus, de l’optimisation, de l’évaluation des risques, de l’assurance qualité et de la gestion de projets.» Patrick Treier est marié à Susanna Treier-Nussbaum. Ses hobbies sont le billard, les voyages et la nature. DANIEL FLURY Le conseil d’administration et le directoire de la Banque WIR en un seul coup d’œil: www.banquewir.ch > La Banque WIR > Organisation
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QUELLES SONT LES ORIGINES DE LA LOI SUR LE TRAVAIL?
La loi actuelle sur le travail avec toutes ses ordonnances remonte à la première loi sur les fabriques qui est entrée en vigueur en 1877 et s’appliquait à l’ensemble de la Suisse. La loi glaronaise sur les fabriques de 1872 en aura été le modèle. Dans quelle mesure les salariés sont-ils encore tributaires aujourd’hui de la protection prodiguée par la loi sur le travail?
Le dernier article traitait de la situation compliquée relative à l’obligation d’enregistrer la durée du travail. En effet, ni les employeurs, ni les salariés ne sont satisfaits de l’obligation prescrite par l’État d’enregistrer précisément la durée du travail. Pour de nombreuses professions, il n’est plus guère possible de distinguer le temps de travail des loisirs dans l’actuel 28
monde du travail. La valeur d’information de tels enregistrements de la durée du travail varie donc fortement. Pour l’employeur, recourir au temps pour mesurer les prestations de travail de l’employé ne répond plus aux exigences de notre époque et ne représente plus finalement qu’une solution très
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insatisfaisante. Mais voilà, si ce n’est pas le temps passé au service de l’employeur qui est utilisé comme étalon de mesure des prestations de travail de l’employé, qu’est-ce qui le sera à sa place?
Plus de temps libre – moins de mise sous tutelle? Faut-il, dans le cadre d’un droit du travail moderne et basé sur le partenariat, se baser uniquement sur le temps de travail convenu ou sur la seule confiance placée dans l’obtention des résultats prescrits? Les employeurs et les salariés ne sont-ils pas suffisamment mûrs pour négocier les dispositions contractuelles du contrat de travail individuel sans que l’État ne s’en mêle, ou du moins négocier des conventions collectives de travail par l’intermédiaire des associations professionnelles? Le temps n’est-il pas venu pour abolir la loi sur le travail avec toutes ses ordonnances? Les prescriptions relatives à la sécurité, à la durée maximale du travail, aux heures de repos, au travail dominical et à la protection spéciale due aux jeunes employés sont-elles aujourd’hui encore nécessaires? Ne sontelles pas des reliques dépassées, originaires d’époques depuis longtemps révolues, tout comme les règles relatives à l’enregistrement du temps du travail? L’abolition de ces prescriptions de protection se discute actuellement publiquement. L’abolition sans remplacement de l’interdiction du travail de nuit pour les femmes en 1996 prouve qu’il est possible d’emprunter cette voie. Avec le temps, cette protection particulière originale des femmes était davantage devenue une mise sous tutelle et contredisait le principe d’égalité de traitement.
La Suisse n’est pas un pays du tiers-monde Pourquoi dès lors ne pas abolir l’ensemble des prescriptions relatives à l’enregistrement du temps de travail? Ne vivons-nous pas au XXIe siècle dans un pays progressif et social et non pas dans un pays du tiers-monde tel que le Bangladesh, par exemple? Dans ce pays, 1127 personnes ont péri il y a environ deux ans lors de l’effondrement d’une fabrique. Deux fois plus de personnes ont été blessées. Le jour de la catastrophe, la police avait interdit à quiconque d’entrer dans le bâtiment mais les propriétaires avaient exigé la poursuite du travail. Les employés ont dû mourir parce qu’ils ont bravé le danger de mort pour poursuivre leur travail dans la crainte de perdre leur place de travail. Pour eux, il n’y avait ni sécurité au travail, ni protection de la santé mais seulement de l’exploitation sous forme de longues durées de travail et des salaires de misère.1 Selon un sondage de l’UNICEF,2 environ cinq millions d’enfants doivent contribuer au Bangladesh à l’entretien de leur famille en
travaillant dans d’effroyables conditions. Un très grand nombre parmi eux ne pourra dès lors jamais suivre une école et restera coincé dans le piège de la pauvreté. Dans de telles entreprises, le travail de nuit et les employés surmenés par des heures supplémentaires déboucheraient fréquemment sur des incendies. Apparemment, l’État ne parvient pas à protéger les salariés. L’Occident a ainsi demandé aux acheteurs de ces produits d’y exercer un contrôle privé.
La Suisse d’il y a 150 ans: des conditions similaires à celles du Bangladesh d’aujourd’hui En Suisse, c’est une exigence contraire qui s’exprime. Toutefois, ceux qui exigent un retrait de l’État contrôleur en faveur de l’autoresponsabilité des parties oublient que c’est précisément ce contrôle de l’État qui nous a permis de surmonter les conditions qui règnent actuellement au Bangladesh. En effet, il y a 150 ans, la situation en Suisse était tout à fait comparable à celle prévalant aujourd’hui au Bangladesh. Il régnait dans de grandes parties de la Suisse une affreuse pauvreté. Des jeunes hommes étaient contraints d’émigrer. Des villes telles que New Glarus aux USA en témoignent encore aujourd’hui. Dans les nouvelles fabriques et filatures, de nombreux travaux ne présentaient aucune difficulté et pouvaient être exécutés par des enfants et des femmes. La liberté contractuelle individuelle n’était encore guère limitée et il était possible de convenir de presque n’importe quoi. Par conséquent, les semaines de travail de six jours à 14 heures par jour étaient la règle. Les salariés ne bénéficiaient guère de protection ou de droits. Un accident du travail débouchait souvent sur une indigence totale. Des fabriques partaient en fumée parce que le travail se poursuivait également de nuit dans les pires conditions et à la lumière dispensée par des lampes à huile. Avant l’industrialisation, c’était au moins la lumière du jour qui déterminait la durée du travail. Les femmes du prolétariat devaient travailler en fabrique et laisser leurs enfants livrés à eux-mêmes. Même les enfants travaillaient dans les fabriques avant et après l’école pour permettre à leur famille de survivre. Des enfants de six à dix ans travaillaient dans les filatures de coton. Un tiers des enfants ne suivaient même pas l’école en raison de leur travail en fabrique.
Glaris – un précurseur en matière de protection des employés Comme les salariés au Bangladesh, les personnes concernées craignaient de perdre leur emploi et ne se défendaient guère. Ainsi, c’étaient avant tout des instituteurs, des pasteurs et des médecins qui luttaient contre ces conditions contraires à la dignité humaine. 29
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Petit à petit, ils ont obtenu que l’État mette en vigueur de minimes prescriptions de protection. Les cantons auront fait preuve, dans ce domaine, de célérités diverses. Le canton de Glaris aura été un précurseur en la matière. En 1846, le gouvernement cantonal de Glaris interdisait d’employer des enfants de moins de 12 ans dans les filatures mécaniques. Grâce à la démocratie directe dans le cadre de la landsgemeinde, il aura été possible d’édicter de plus amples prescriptions de protection avant l’entrée en vigueur en 1872 de la loi cantonale sur les fabriques, ceci toutefois seulement après de nombreuses campagnes de votation très virulentes. La première loi sur les fabriques concernant l’ensemble de la Suisse a été édictée en 1877 et a remplacé les diverses lois cantonales sur les fabriques. Cette loi fédérale a été adoptée sur la base de la loi cantonale glaronaise sur les fabriques de 1872. Elle prévoyait la protection de la santé des enfants, des femmes et des salariés sans formation. Trois inspecteurs fédéraux surveillaient alors le respect de ces dispositions.
Là où la loi sur les fabriques ne s’appliquait pas, l’exploitation continuait Cependant, la loi sur les fabriques ne s’appliquait qu’à l’industrie des fabriques. Elle n’avait aucune importance pour toute la production de base, les instituts comme les hôpitaux ou les entreprises familiales (travail à la pièce à domicile). Dès le début, les membres du cadre supérieur, les artistes et les indépendants n’auront pas été soumis à la loi sur les fabriques. C’est la raison pour laquelle les filatures et les usines de tissage et de broderie ont de plus en plus adopté la structure de production à domicile dans le cadre de laquelle il restait possible de continuer à exploiter les enfants sans restriction. Dans l’agriculture également, les enfants exploités restaient sans aucune défense ou protection. Selon une enquête réalisée en 1904 dans douze cantons suisses, environ 300 000 enfants travaillaient en Suisse à cette époque. Le contournement tant de l’interdiction du travail des enfants que de la protection des salariés par le travail à domicile ou encore le maintien du travail des enfants dans des secteurs qui n’avaient pas été soumis à la loi sur le travail montrent que de telles dispositions ne sont pas applicables sans obligation et sans contrôle. En 1964, la loi sur les fabriques a été remplacée par la loi fédérale sur le travail qui comporte deux parties principales: la première partie comporte les directives relatives à la durée de travail et au temps de repos, la deuxième celles relatives à la protection de la santé. Les jeunes ainsi que les femmes enceintes ou allaitant leur enfant bénéficient d’une protection particulière. Les dispositions de protection de cette loi s’appliquaient non plus seulement aux entreprises industrielles mais également au commerce et à l’arti30
sanat. La loi elle-même a été révisée deux fois et complétée par cinq ordonnances qu’interprètent des directives correspondantes. Le Secrétariat d’État à l’économie SECO veille de manière très stricte au respect de ces dispositions dont certaines sont entre-temps considérées comme totalement dépassées.
Cadres supérieurs à la caisse C’est ainsi que les librairies se sont vu interdire en octobre 2007 la vente du dernier tome de Harry Potter une minute après minuit, aucun besoin urgent ne justifiant le travail de nuit. Au même moment, la Poste, qui n’est pas soumise à la loi sur le travail, distribuait vers minuit dans les boîtes aux lettres les exemplaires du livre commandés chez Amazon. Ce n’est que parce que les propriétaires et le conseil d’administration ne sont pas soumis à la loi sur le travail que cette vente très spéciale a néanmoins pu avoir lieu auprès de diverses librairies. On l’aura compris, c’étaient les cadres supérieurs qui se trouvaient alors aux caisses.3 On ne peut que très difficilement comprendre l’intransigeance du SECO qui n’a plus rien en commun avec l’idée de protection d’origine de la loi. Cependant, compte tenu du nombre croissant de personnes souffrant d’une maladie psychique et de salariés souffrant d’épuisement, il convient d’examiner de manière très critique l’exigence d’abolir l’obligation d’enregistrer la durée de travail et les dispositions parfois très restrictives de la loi sur le travail pour lesquelles on s’est durement battu au cours de ces deux siècles derniers. Il se peut que la méthode de l’enregistrement du temps de travail puisse sembler dépassée, mais l’idée fondamentale qui est à la base de l’obligation d’enregistrer de manière détaillée la durée du travail et les pauses conserve aujourd’hui encore toute sa justification, comme le montre le tragique exemple du Bangladesh. Comme c’était le cas voici 150 ans, ce sont aujourd’hui à nouveau des médecins qui mettent en garde contre une nouvelle exploitation des salariés si l’obligation d’enregistrer la durée de travail et donc un certain contrôle devaient disparaître. Nous ne devrions pas renoncer avec trop de légèreté aux acquis que nous devons à nos aïeux. PROF. URSULA GUGGENBÜHL
1 fr.wikipedia.org/wiki/Effondrement_du_Rana_Plaza 2 UNICEF,
document sur le travail des enfants 2008, The State of the World’s children 2008 3 «NZZ», 6.9.2007
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ÉMETTRE DES SIGNAUX CLAIRS MÊME LORSQUE LES TEMPS SONT DIFFICILES Les entreprises doivent également s’imposer sur le marché lorsque les temps sont plus durs et faire alors la preuve de leur solidité. Or, la fin de l’arrimage du franc suisse à l’euro a justement posé de gros défis à de nombreuses sociétés. Les exigences posées aux entreprises et à leurs collaborateurs sont désormais encore plus élevées. Comment peut-on continuer à s’imposer sur le marché? Quels sont les processus qui doivent être revus et adaptés? De quelle manière le marché évoluera-t-il ces prochains temps?
La fin subite de l’arrimage du franc suisse à l’euro a placé de nombreuses entreprises des branches les plus diverses face à une grande pression d’adaptation. L’industrie automobile a ainsi choisi d’émettre des signaux très clairs: l’eurobonus – des réductions de prix pouvant aller jusqu’à 20% – ou un taux d’intérêt de 0% pour les leasings rendent l’achat d’une voiture de tourisme plus avantageux. Le client doit répondre à diverses questions: – Vaut-il toujours encore la peine d’importer une voiture de l’étranger? – Le prix est-il le seul critère déterminant pour l’achat? – Le facteur temps ne joue-t-il pas également un rôle important? – Dans quelle mesure les prestations de garantie diffèrent-elles, lors d’un achat en Suisse, de celles valables en cas d’importation? Il convient de comparer et d’analyser tous ces points. De nombreux consommateurs suisses misent sur la qualité, le sérieux et la fiabilité. Ce sont là des valeurs suisses qui constituent une base de décision importante. On peut se demander dans quelle mesure le client est prêt à payer davantage pour bénéficier de produits marqués du sceau «swissness». Pour de nombreuses entreprises, il risque d’être judicieux de rester fidèles à ces va-
leurs, même lorsque les temps sont difficiles. Dans la situation actuelle, les comparaisons avec la concurrence sont devenues encore plus importantes. Si les entreprises ne cessent pas de mener une lutte à couteaux tirés sur les prix, il faut se demander jusqu’où cela ira. Une entreprise enregistrant des frais fixes élevés doit se demander en permanence dans quelle mesure elle peut encore être rentable. Plus le soutien de la part des collaborateurs est important, plus il sera facile de convenir avec eux de solutions demandant certains sacrifices. Récemment, diverses entreprises ont procédé à des réductions de salaire ou à un prolongement provisoire de la durée de travail. Il est important, dans cette situation délicate, de continuer à communiquer de manière transparente et fiable avec ses propres collaborateurs. Ces derniers seront très reconnaissants d’une telle politique de communication. En effet, c’est justement lorsque les temps sont durs qu’un cadre peut faire la preuve de sa valeur.
Rester crédible même lorsque les nouvelles sont mauvaises La société commerciale Valet Sàrl* subit une très forte pression concurrentielle. Elle doit immédiatement réduire ses coûts. Elle choisit de le faire dans le domaine du personnel. C’est vendredi matin. Six collaborateurs du service externe se font licencier par SMS. Ces quelques mots touchent les collaborateurs comme un coup de foudre dans un ciel sans nuages. Apparemment, les responsables étaient totalement dépassés par la situation. 31
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On ne peut expliquer autrement une telle façon de procéder. À quoi pense un collaborateur lorsqu’il lit son avis de licenciement sur l’affichage de son téléphone portable? Dans ce cas-là, il n’est plus possible d’identifier ou de contrôler l’interprétation et la réaction du collaborateur. Il ressentira des sentiments tels que de la déception, de la colère, de la tension, du désespoir, de la déprime qui seront alors suivis par la peur de l’avenir. Voilà qui semble avoir été oublié lors de l’envoi des courriels de licenciement. De nombreux moyens de communication sont aujourd’hui à disposition. Transmettre une information concernant une mesure d’économie à un département peut se faire très rapidement. Cependant, les conséquences d’une telle façon de faire peuvent être catastrophiques pour une entreprise. Si une telle information est transmise aux médias, l’image de marque de l’entreprise risque d’en pâtir gravement. Lors de la transmission personnelle d’une décision négative – par exemple un licenciement ou une mesure d’économie – il s’agit de trouver à la fois le bon moment, les mots qui conviennent et un style crédible. C’est spécialement dans de tels moments qu’une entreprise ou un supérieur hiérar32
chique devront rester crédibles face aux collaborateurs. Chaque preneur de décision ou supérieur hiérarchique doit se prendre le temps nécessaire afin que ses collaborateurs soient informés de manière transparente et complète des évolutions importantes concernant l’entreprise.
Pratiquer la pensée positive et rester créatif Lorsque les temps sont durs et qu’une situation est tendue, certains collaborateurs, voire de grandes parties du personnel peuvent tomber dans une certaine apathie, voire ressentir une véritable insatisfaction. Il faut donc que la direction de l’entreprise réagisse avec un comportement adéquat. Gisèle Rivoir* dirige une équipe de huit collaborateurs. Au cours de ces dernières semaines, on a beaucoup discuté, au sein de l’équipe mais aussi au sein de l’ensemble de l’entreprise, de la situation générale de l’entreprise qui s’est fortement modifiée après l’abandon du cours plancher du franc suisse face à l’euro. De manière transparente, honnête et réaliste, on a cherché à identifier les opportunités et les dangers qui en découlent.
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Afin de les motiver, Gisèle Rivoir a rappelé une nouvelle fois à ses collaborateurs les atouts de l’entreprise. Elle peut soutenir clairement la procédure décidée par la direction de l’entreprise. Certaines adaptations devront inévitablement être effectuées pour quelques processus déterminés. Les collaborateurs concernés prendront part aux discussions et dans une certaine mesure à la mise en place des changements. Gisèle Rivoir encourage ses collaborateurs et leur fait confiance. De nouvelles idées créatives peuvent ainsi surgir, même lorsque la situation est délicate. De cette manière, il sera possible à l’entreprise de défendre, voire de développer encore son excellente position sur le marché. La philosophie de l’entreprise comprend l’objectif de s’améliorer sans cesse. Tous les collaborateurs ne soutiennent pas automatiquement cet objectif. Il s’agit de créer le bon environnement et d’investir le temps nécessaire à cet effet.
Conclusion C’est tout particulièrement lorsque les temps sont durs que la direction de l’entreprise doit relever ses plus grands défis. Il s’agit alors de ne pas perdre de vue la réalité, d’aller courageusement de l’avant et de faire preuve de persévérance. Les clients et les collaborateurs ne demandent pas des miracles mais il faut toujours rester en mouvement et ne jamais s’arrêter. En outre, il est plus facile d’atteindre des objectifs exigeants en commun. Cela signifie également qu’il convient d’intégrer à temps les collabo-
rateurs dans les modifications de processus – le tout combiné à une communication crédible. En fonction de la situation, il faut parfois que le supérieur hiérarchique mette certaines choses au clair. Une autre fois, il faudra faire preuve de tact et de subtilité. C’est bien cela qui distingue un cadre expérimenté – la capacité de prendre les bonnes décisions et d’informer à ce sujet de la manière qui convient le mieux à la situation en question. ENRICO LOMBARDI INTRA DM AG TRAINING & MARKETING * Tous les noms sont fictifs
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À LA RECHERCHE DE L’EXCLUSIVITÉ Nous sommes nombreux à rechercher des objets particuliers, si possible relativement rares, bref, uniques en leur genre. Des objets de collection qui représentent une valeur importante et qui constituent un investissement prometteur. Ils remplacent ou complètent des investissements traditionnels et sont particulièrement demandés à une époque où le marché de l’investissement devient de plus en plus complexe.
Au cours de ces derniers temps, l’environnement financier s’est considérablement modifié. Il suffit de penser aux taux d’intérêt qui se sont effondrés avec, pour corollaire, la sécurité financière qui a, elle aussi, souffert en partie. De nombreux investisseurs ont ainsi subi des pertes parfois substantielles. Dans un passé récent, l’abandon du taux plancher pour le cours de l’euro par rapport au franc suisse et les mesures globales intervenues dans le marché financier ont fortement contribué à la déstabilisation des consommateurs. En complément à d’autres formes d’investissement, ces derniers recherchent dès lors des opportunités d’investissement alternatives. La question est de savoir quelles sont les alternatives qui existent et quel est l’attrait de ces dernières.
tion de la durée de vie. Les produits dont la valeur se maintient sur une durée plus longue deviennent de plus en plus rares. Le secteur immobilier est un secteur classique offrant des possibilités d’investissement réelles. Depuis toujours, les immeubles ont été considérés comme d’excellents objets d’investissement offrant une sécurité élevée. Cependant, là aussi, il convient de différencier. L’emplacement, la situation et le mode de construction sont des facteurs déterminants lorsqu’il s’agit d’évaluer la valeur d’un tel objet ou de déterminer si un investissement semble avisé ou non. Par conséquent, il est judicieux de ne pas restreindre tout simplement sa recherche à des objets aussi avantageux que possible mais également de prendre en compte les perspectives à long terme.
Que recherche-t-on aujourd’hui? L’offre actuelle est caractérisée par des produits qui se distinguent le plus souvent par un rapport prix-prestations équilibré mais dont la durée de vie n’est que brève et dont la valeur se réduit relativement rapidement. Pour les produits de tous les secteurs, la tendance va de plus en plus en direction d’une diminu34
Outre les placements classiques dans l’immobilier, les investisseurs recherchent aussi des possibilités alternatives telles que des investissements dans la sylviculture durable (principalement dans le secteur de la jungle tropicale) ou les nouvelles technologies modernes.
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seulement de la marque. En effet, de grandes différences peuvent exister entre des modèles d’une même marque prestigieuse. De manière générale, le potentiel d’augmentation de valeur semble particulièrement intéressant avec les modèles des années 80 et 90.
Objets pour connaisseurs Nous sommes nombreux à avoir une faiblesse pour certains objets. Cette faiblesse peut déboucher sur un hobby, voire faire de nous de véritables collectionneurs. Il peut s’agir de collections représentant simplement une valeur personnelle pour le propriétaire ou carrément des investissements très lucratifs. Les prix de certaines raretés ont ainsi subi, ces derniers temps, une forte hausse – avec des perspectives de développement du prix qui demeurent excellentes. Les investissements sous forme d’œuvres d’art telles que des tableaux ou des sculptures semblent très intéressants. Des montres à la fois chères et rares peuvent également représenter un investissement prometteur. Dans ce cas, tout dépendra, bien entendu, de la marque d’une part et du modèle au sein de cette même marque d’autre part. On assiste actuellement à un boom tout particulier dans une autre branche: des modèles classiques de voitures qui se distinguent par une certaine rareté sont plus recherchés que jamais, d’un côté par des collectionneurs endurcis et d’un autre côté en tant qu’objets d’investissement alternatifs à important potentiel d’accroissement de valeur. Or, il n’est pas rare que passion de collectionneur et investissements avisés se combinent. Dans ce contexte, les questions suivantes se posent alors: – Quels sont les véhicules qui conviennent en tant qu’objets de collection? – Comment acquérir de tels véhicules? – Quelles doivent être les caractéristiques de ces véhicules? – Mon capital suffit-il pour l’achat d’une prestigieuse voiture de sport des dernières décennies ou ne puis-je me payer qu’un modèle classique plus récent dont le potentiel d’augmentation de valeur est néanmoins encore intact? – Où stocker ce véhicule et comment faut-il l’entretenir? – Quels sont les frais courants (assurances, entretien, etc.)?
Le choix de l’objet d’investissement Idéalement, un véhicule s’achète au moment où sa valeur sur le marché commence à augmenter. Souvent, seuls des experts peuvent dire si un certain véhicule fera son entrée dans l’histoire de l’automobile en tant que modèle classique ou simplement historique – et il ne leur est bien entendu pas possible de donner une garantie absolue à ce sujet. Il existe des voitures qui ont été conçues en tant que modèles classiques avant même leur production. Cela ne dépend pas
Le prix d’acquisition dépendra considérablement de l’état de l’objet – sa mécanique et sa carrosserie. Les caractéristiques distinctives suivantes existent: 1. restauration réalisée par un spécialiste – avec ou sans pièces de rechange d’origine; 2. état d’origine, sans restauration, état neuf au niveau de la mécanique et de l’esthétique. L’état d’origine neuf est particulièrement recherché et donc coûteux. À long terme, de tels véhicules se caractérisent par un potentiel d’augmentation de valeur particulièrement élevé. Cependant, le prix d’un modèle restauré par un spécialiste peut également atteindre un niveau très élevé, ne serait-ce que parce que le vendeur désire rentrer, du moins en partie, dans ses frais de restauration très élevés. Néanmoins, même un véhicule parfaitement restauré ne pourra jamais concurrencer, au niveau de la valeur, un exemplaire d’origine à kilométrage très bas. Il convient d’apprécier très soigneusement chaque décision d’achat. Ce n’est que dans des cas très rares qu’il vaut la peine de profiter d’offres particulièrement avantageuses. Les frais de restauration nécessaires peuvent, par la suite, représenter un multiple du prix d’achat. Souvent, il vaut la peine de faire preuve de patience et d’attendre un objet de toute première qualité. Par ailleurs, il est toujours recommandé de demander le conseil d’un expert.
Conclusion L’acquisition de précieux objets de collection – qu’il s’agisse de montres ou d’automobiles – peut également être judicieuse pour un investisseur plus modeste. Bien entendu, c’est encore mieux si l’on peut combiner des investissements financièrement intéressants avec une véritable passion. Il faut cependant toujours tenir compte du fait qu’il n’y aura jamais de garantie pour une augmentation de la valeur. À cela vient s’ajouter le fait qu’il faut également tenir compte des frais intervenant après l’acquisition (stockage, entretien, assurances) lorsque l’on détermine le coût de l’investissement. MIRCO LOMBARDI WWW.LOMBARDIPARTNERS.COM
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LES PME – LES GRANDES OUBLIÉES DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE? Une grande différence existe entre l’importance économique des PME dans notre pays et leur position en matière de politique économique. Les PME contribuent à plus d’un tiers de la production économique en Suisse, représentent 85% de toutes les entreprises et emploient 70% de tous les apprentis de notre pays, la part des PME étant même supérieure à ce chiffre pour les professions artisanales. Cependant, les PME ne jouent pas un grand rôle dans la politique fédérale.
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Jetons un œil sur le rapport de gestion du Conseil fédéral Sur 200 pages, le Conseil fédéral présente les points principaux de son activité au cours de l’année écoulée. Dans un deuxième volume, sur 60 pages, il approfondit les points forts de l’activité des divers départements et de la Chancellerie fédérale. Pour le dire en toute simplicité: il n’y est pas question de PME. Les postulats du Conseil fédéral pour l’économie dans son ensemble s’appliquent également aux PME: «L’économie suisse bénéficie des conditions-cadres optimales et poursuit sa croissance.» Les conditions-cadres sont-elles vraiment optimales? Il vaut la peine d’analyser cette affirmation de manière plus approfondie. Globalement, on a l’impression que les thèmes liés aux politiques extérieure, sociale et environnementale prennent de plus en plus d’importance, ceci aux dépens de l’économie intérieure. Ainsi, c’est d’ailleurs la politique agricole qui perd de plus en plus de terrain.
Absence de grandes mesures de libéralisation Le rapport ne mentionne que le projet d’une nouvelle loi-cadre relative aux heures d’ouverture des magasins qui est, pourtant, à double tranchant pour les PME actives dans le commerce spécialisé et de détail. Des thèmes intéressant les PME au premier chef sont également abordés dans le nouveau «Message sur la promotion économique» du 18 février 2015, qui attend d’être traité par le Parlement, ce qui ne se fera pas pendant la session en cours.
Timides tentatives Le «Message sur la promotion économique» contient le projet d’un arrêté fédéral portant sur le financement des activités d’e-government pour les petites et moyennes entreprises pour les années 2016–2019. Le Conseil fédéral prévoit de libérer pour cela un montant de 17,7 millions de francs. Le site fondateur déjà existant, appelé StartBiz, devrait ainsi s’élargir pour devenir un «One-Stop Shop». Ce site permettrait aux PME de soumettre tous leurs problèmes qu’elles désirent voir traités par la Berne fédérale auprès d’un seul et même organisme. Un problème demeure néanmoins: les grands soucis des PME concernent les liens qu’elles entretiennent avec les autorités communales et cantonales. Par contre, le nouveau site représentera effectivement un progrès important en matière de transfert de données de salaires. Il ne sera plus nécessaire de transmettre les salaires des collaborateurs à X autorités et assurances sociales mais plus qu’à un seul endroit. Reconnaissons qu’il s’agit là effectivement d’un progrès! Le deuxième grand pilier de la politique relative aux PME est le financement des entreprises. Dans le cadre de ses compétences,
le Conseil fédéral entend veiller à ce que le financement par capital-risque des PME, qui fonctionne de manière relativement satisfaisante si l’on en croit le rapport du Conseil fédéral 2012, n’empire en aucun cas. Cette déclaration d’intention est également importante pour la Banque WIR. Pour que cela reste possible, il conviendra également de continuer à soutenir le système de cautionnement pour les arts et métiers. Depuis sa réorganisation en 2007, ce dernier se développe de manière positive mais continue de n’avoir qu’une importance limitée parce qu’il ne touche qu’environ 2000 entreprises employant 22 000 collaborateurs. Cependant, le Conseil fédéral s’oppose à un relèvement de la limite d’intervention des coopératives de cautionnement de 500 000 à un million de francs. Il prétend qu’un tel relèvement n’est actuellement pas nécessaire, compte tenu des possibilités de financement relativement bonnes proposées aux PME. On en reste donc à la subvention indirecte par laquelle la Confédération supporte une grande partie des frais administratifs des coopératives de cautionnement. Le Conseil fédéral doit toutefois reconnaître que le système de cautionnement pour les arts et métiers n’est encore que très faiblement développé en Suisse par comparaison à ce qui se passe dans la plupart des pays de l’UE. Pour les participants WIR travaillant dans l’hôtellerie et la restauration, il y a encore deux autres éléments du paquet de promotion économique qui jouent un rôle important, à savoir le soutien de l’innovation dans le tourisme et la prolongation de l’emprunt additionnel octroyé à la Société suisse de crédit hôtelier jusqu’en 2019. Pour le crédit hôtelier, la situation s’est fondamentalement modifiée avec l’acceptation de l’initiative sur les résidences secondaires et exige désormais une révision des critères d’admission.
Problèmes non résolus Pour l’économie des régions de campagne et de montagne, les PME jouent un rôle très particulier. Les références du message du Conseil fédéral à ce sujet ne sont toutefois que très vagues et ne correspondent pas vraiment aux PME. Dans le cadre des délibérations au Parlement, les représentants des arts et métiers et leurs alliés devront veiller à ce que les PME bénéficient de leur propre politique sectorielle et ne soient pas prises en compte uniquement avec d’autres intérêts qui ne leur sont pas propres. Il en va de même pour la politique des agglomérations. En effet, les PME sont menacées de diverses façons tout particulièrement dans les agglomérations, en particulier par de multiples tracasseries en matière de prescriptions de construction et de planification. Il est intéressant de constater que le Conseil fédéral entend également davantage placer sa politique de cohésion – c’est-à-dire la contribution suisse au programme «Europe 2020» de l’UE – au service du soutien aux PME. Cela signifie tout 37
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simplement que le Conseil fédéral s’est engagé à faciliter la collaboration entre les PME créées ou soutenues dans les pays de l’Europe centrale ou de l’Europe de l’Est avec l’aide de la Confédération et les PME suisses. Le contrôle parlementaire sur l’emploi des moyens financiers devra tout particulièrement veiller à ce que cela soit le cas. Malheureusement, tout cela ne change rien au fait que l’avalanche de réglementations qui continue de s’étendre dans notre pays constitue le principal obstacle à un développement réjouissant de nos PME. Le plus souvent, un peu moins serait un mieux. Commentaire
Une nouvelle tracasserie pour les PME en matière d’enregistrement du temps de travail? Depuis le mois de février, il y a du nouveau en matière d’enregistrement du temps de travail dans les entreprises. Le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, dont on ne peut douter de la proximité à l’économie, l’Union patronale suisse et l’Union syndicale suisse ont présenté, en commun, une proposition visant une nouvelle réglementation en matière d’enregistrement du temps de travail. La modification correspondante de l’ordonnance 1 à la loi sur le travail n’a pas été envoyée en procédure de consultation jusqu’au 15 juin mais seulement en procédure d’audition qui n’est accessible qu’à un cercle plus restreint de représentants d’intérêts. Les nouveaux articles 73a et 73b proposés de l’ordonnance prescrivent l’enregistrement général de la durée du travail par les entreprises. Il n’est possible de dévier de cette règle que s’il existe une convention collective de travail qui prévoit des exceptions ou s’il existe au sein de l’entreprise une commission du personnel investie d’une fonction de contrôle. Dans la convention collective de travail, il serait nécessaire de prévoir un organisme point de contact pour les litiges en matière de durée du travail. De plus, le renoncement à l’enregistrement du temps de travail ne serait toléré que pour les employés qui gagnent au moins 120 000 francs par année et disposent d’une grande autonomie dans la gestion de leur temps de travail.
Selon le nouveau texte, un enregistrement simplifié de la durée du travail serait possible mais devrait faire l’objet d’une autorisation dispensée par un représentant des employés. Même en cas d’enregistrement simplifié de la durée du travail, l’employeur devrait mettre à disposition un outil adéquat pour l’enregistrement de la durée du travail – il pourrait également s’agir de quelque chose d’autre qu’un appareil de timbrage. Il n’y a aucun doute que ces propositions ne conviennent guère à de petites PME et ne créent qu’une nouvelle bureaucratie avec des coûts correspondants. Avec cette nouvelle réglementation, il ne serait plus possible de libérer les cadres, par exemple le directeur de l’entreprise, de l’obligation d’enregistrer sa durée du travail. Une telle réglementation serait ensuite sans doute contournée par la transformation des contrats de travail en participations au capital des entreprises. Une fois de plus, nous sommes face à un cas dans lequel une mesure qui devrait en principe protéger les employés se transforme en tracasserie. On doit aussi se demander si cela sert la flexibilité des entreprises et de leurs collaborateurs. Il existe aujourd’hui déjà des cas dans lesquels des collaborateurs voudraient travailler de manière autonome en ce qui concerne leur temps de travail et cela pas seulement dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Ce souhait assez répandu ne se combine que difficilement à l’assujettissement prévu de l’enregistrement de la durée du travail à la politique des grandes associations faîtières. Cet exemple montre bien que de nouvelles réglementations peuvent être négatives pour les PME sans que cela ne se constate du premier coup d’œil. Tout ce qui provient du législateur est rempli de chausse-trappes, et il s’agit malheureusement de plus en plus de réglementations mises en vigueur sous forme d’ordonnances au sujet desquelles ni le Parlement, ni le peuple n’ont voix au chapitre. Quoi qu’il en soit, détecter ces chausse-trappes est un véritable travail de Sisyphe. Dr RICHARD SCHWERTFEGER
«La nouvelle réglementation sur l’enregistrement de la durée du travail – un exemple de la façon dont il ne faudrait pas procéder.» 38
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IL NE PEUT S’AGIR D’UN HASARD! J’adore les théories du complot. Cependant, je n’apporte de crédit qu’à celles qui sont vraies. C’est-à-dire celles pour lesquelles les tenants de ces théories du complot ne peuvent fournir de preuves. En effet, ce sont bien celles-ci que les auteurs des complots tentent de dissimuler. Ce qui prouve effectivement ces théories. En fait, les comploteurs devraient présenter les preuves exigées: chers théoriciens, vous avez raison, nous avons caché Elvis et des extraterrestres, nous n’avons que prétendument marché sur la Lune, nous avons tiré sur les avions de ligne en plein vol, nous avons fait exploser les gratte-ciel, nous avons empoisonné les traînées de condensation dans le ciel, nous avons exécuté Kennedy et Diana, nous avons délibérément diffusé le sida et la grippe aviaire, nous avons coulé le Titanic et nous avons infiltré la télévision suisse par le biais d’agents à la solde de la gauche. Dans ce cas en effet, de nombreuses théories passionnantes perdraient tout leur intérêt et se transformeraient en faits parfaitement ennuyeux. D’autre part, les faits existent pour être remis en doute. Il ne faudrait pas forcément croire les affirmations d’un comploteur simplement parce qu’il dit, pour une fois, la vérité. À peine cinq minutes après les aveux, les théoriciens de complots auraient déjà identifié des indices d’un complot encore plus monstrueux.
si trois des plus grandes légendes du rhythm and blues et de la soul music meurent en l’espace de quelques jours, cela ne peut être dû au hasard. Maintenant, vous me direz que tout est pourtant la faute à Poutine. Il veut déstabiliser le marché des États-Unis en éliminant ses légendes. Ce n’est cependant qu’une théorie diffusée avec fourberie par la CIA dans le monde entier pour accuser Poutine d’être l’instigateur d’un complot. Mais savez-vous qui contrôle la CIA? Une organisation qui se donne un air discret et insignifiant alors qu’en réalité, elle gouverne le monde? Je vous le donne en mille: il s’agit de la Banque WIR! «Mais comment se peut-il que je ne l’aie encore jamais remarqué!» me direz-vous. C’était pourtant clair et net. Un grand réseau, des conditions de luxe, un siège social très discret... D’ailleurs, la Banque WIR n’a-t-elle pas été fondée en pleine crise des années 1930 afin de rendre les PME et les arts et métiers plus indépendants? Et ne nous trouvons-nous pas à nouveau en pleine crise? Vous voyez bien! N’hésitez pas à demander à votre conseiller WIR, lors de votre prochaine rencontre, s’il appartient également au gouvernement mondial secret. S’il nie, c’est qu’il en fait certainement partie.
Personnellement, je préfère croire aux complots pour lesquels il existe dès le début des hypothèses qui ne laissent aucun doute. Surtout le soir, à la fin du travail. Lorsque je surfe sur Internet et que j’y lis que la faillite de la Grèce, la débandade de l’euro ou encore la chute du prix du pétrole et de l’avion de Germanwings sont autant de complots ourdis par de sombres coalitions secrètes. Que Oussama ben Laden n’a jamais existé et qu’il était en réalité la belle-mère illégitime de George Bush. Sans parler du fait que toutes ces bizarreries cachées de longue date ont été éliminées, par nuit et par brouillard, avec les documents qui les prouvaient au lieu que la vérité soit livrée sans restriction au public. Désormais, j’ai d’ailleurs ma propre théorie du complot. La voici: le 14 avril 2015 est la date du décès de Percy Sledge («When a man loves a woman»). Seize jours plus tard mourait Ben E. King («Stand by me»). Quatorze jours plus tard décédait B. B. King («The thrill is gone»). Ne venez pas avec l’argument qu’il peut arriver que la mort fauche au passage des hommes âgés, je vous en prie:
WILLI NÄF WILLI NÄF EST AUTEUR INDÉPENDANT ET HUMORISTE. IL VIT DANS LE CANTON DE BÂLE-CAMPAGNE ET EN APPENZELL. WWW.WILLINÄF.CH
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MANIFESTATIONS
IMPRESSUM
Rencontre d’automne 2015
WIRPLUS Le magazine pour les clients de la Banque WIR Juillet 2015, 82e année, no 920
31.10.2015, KKL, Lucerne (pour tout détenteur de parts ordinaires)
Éditrice/rédaction Banque WIR soc. coopérative Auberg 1 4002 Bâle www.banquewir.ch
Assemblée générale 2016 de la Banque WIR 18.5.2016 à Bâle (pour coopérateurs/coopératrices) Pour de plus amples informations, veuillez consulter notre site web sous www.banquewir.ch ou téléphonez au 0848 947 948.
Rédaction Daniel Flury (rédacteur en chef), Annette Lempen, Roland Schaub, info@wir.ch, tél. 061 277 93 27 ou 061 277 92 76
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