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6.2 Typologie et objectif de la numérisation des paiements de protection sociale
numérique d’un pays (souvent plus restreinte dans les zones rurales plus pauvres où opèrent les programmes de protection sociale) et par l’environnement réglementaire financier, entre autres choses. Les modèles G2P 3.0 et G2P 4.0 sont considérés comme plus souhaitables, mais requièrent non seulement une infrastructure numérique et des réglementations financières favorables, mais aussi la capacité de travailler avec plusieurs fournisseurs de paiement et potentiellement plusieurs programmes. Bien que les modèles G2P 1.0, 1.5 et 2.0 soient généralement plus répandus dans les pays en développement, les progrès des systèmes et des infrastructures de paiement évoluent rapidement.
6.2 TYPOLOGIE ET OBJECTIF DE LA NUMÉRISATION DES
PAIEMENTS DE PROTECTION SOCIALE
Simplement mettre en regard les paiements manuels et les paiements numériques n’aide pas à comprendre le spectre et l’évolution des paiements de protection sociale (PS). Un processus de paiement numérisé, où à la toute dernière étape, les gens doivent se présenter et faire la queue pour recevoir des mains d’un administrateur de terrain ou d’un prestataire de services de paiement, de l’argent liquide ou une carte à puce chargée de monnaie électronique doit-il être considéré comme un paiement manuel ou numérisé ? La numérisation des paiements va au-delà de l’authentification biométrique des bénéficiaires ou du versement virtuel des paiements, deux processus de première ligne visibles par les individus, les familles et les ménages. Elle s’étend jusqu’à l’automatisation de l’administration des paiements, c’est-à-dire aux processus internes qui ne sont visibles que pour les gestionnaires des programmes. Elle se prolonge, en outre, vers l’avant, au-delà de l’administration et de l’exécution, jusqu’à l’utilisation des fonds (par les individus, les familles et les ménages) grâce à des systèmes interopérables et à l’acceptation des transactions numériques (par les prestataires de services et les commerçants). Lorsque les paiements G2P sont transférés à l’aide de systèmes « en circuit fermé », les fonds peuvent avoir circulé virtuellement ou numériquement de bout en bout, mais les gens doivent en fin de compte les encaisser en espèces, car ils ne parviennent pas à effectuer des transactions sans échange d’argent liquide ni à utiliser des porte-monnaie numériques, des comptes d’argent mobile ou des comptes bancaires. Le versement des paiements par des systèmes interopérables en « circuit ouvert » garantit que les gens ne sont pas obligés d’encaisser leurs transferts, mais qu’ils peuvent les conserver sur des comptes et utiliser ceux-ci facilement et commodément pour les transactions quotidiennes, telles que l’achat de nourriture chez un commerçant ou le paiement de visites médicales, à l’aide de systèmes de point de vente (PDV).
Cela pose la question de savoir si la numérisation est une fin en soi ou un moyen. Du point de vue de la conception centrée sur l’humain, la numérisation des paiements de PS est un moyen d’arriver à une fin, par :
l L’automatisation de l’administration des paiements.
Les processus internes sont automatisés pour plus d’efficacité, mais les paiements peuvent toujours être effectués en main propre en première ligne. l La virtualisation des paiements. Les paiements sont effectués numériquement aux personnes en première ligne, parfois à l’aide d’approches de conception centrées sur l’humain pour s’adapter à leur contexte, permettent dès le départ l’inclusion financière et l’autonomisation.
Dans la figure 6.3, une matrice 2x2 regroupe des caractéristiques opposées à chaque extrémité du spectre pour donner un aperçu de la typologie des paiements de PS effectués en automatisant les processus administratifs d’arrière-ligne et en numérisant la mise en œuvre des processus de première ligne. À l’aide de cette typologie de la numérisation des paiements et d’exemples de cas nationaux, nous expliquons la façon dont les approches G2P 1.0 à 4.0 ont évolué pour la protection sociale (voir figure 6.2).