Terre-net Magazine n°19

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Maïs DEKALB, une vision partagée de l’avenir Nous partageons avec vous la vision du maïs de demain : des variétés innovantes, adaptées à votre terre, à votre climat, avec des qualités qui permettent d’augmenter le rendement de façon durable en réduisant les intrants. L’avenir du maïs est là. www.dekalb.fr


SOMMAIRE

[ Performance production ]

[ Édito ]

4

Le chef donne les lignes… Et après ? « Nos coopératives ressembleront à ce que nous choisirons d'en faire ! »

18

[ En avant marge ]

[ Tri angles ]

5

Des prises de vue, notre point de vue : Politique agricole : trois tendances de l'automne

20 21

[ Terre’momètre ]

8 9

Les clés pour vous positionner : Prix de l’aliment : peut-on éviter que le revenu des éleveurs se volatilise ? Oléoprotéagineux : où s’approvisionnera le marché en soja ?

La température du monde agricole : Enquête "Agrisurfeur" 2012 : prix, Sav et proximité

[ Pleins phares ]

Paroles de lecteurs

22

Au coeur du machinisme : Bovins : après Mars, les robots s’attaquent à l’alimentation

25

Les incontournables du machinisme Brèves, textos, photo-légendes

[ Syndic’arène ]

10

Vos challenges techniques : Néosporose : du chien aux bovins et de mères en filles

Le pluralisme des idées : Installation : la réforme attendue par les jeunes Quelle que soit leur sensibilité syndicale, les jeunes agriculteurs sont favorables à une réforme du dispositif d’accompagnement à l’installation et mettent en exergue l’épineuse question du financement des futurs projets.

[ Grand angle ]

27

Les enjeux de saison : Tracteur d'élevage : à quoi ressemble-t-il ?

© DR

La rédaction de Terre-net Magazine a établi son portrait-robot en consultant les principaux tractoristes et en compilant les caractéristiques des dix modèles les plus vendus en élevage depuis deux ans.

[ Impact ]

12

Votre horizon : Tribune de la Fnab : comment concilier la Pac de 2014 et la bio

[ Champ planet’terre ]

14

Passe et impasse : Céréales : ces grands exportateurs aux pieds d’argile

La valeur ajoutée est à vous : Grandes cultures bio : à la collecte, jouer la complémentarité Les opérateurs conventionnels sont de plus en plus nombreux à se lancer dans la création de filières bio. Les spécialistes les considèrent d’un œil soupçonneux, mais voient l’intérêt d’un maillage plus serré du territoire.

[ Terre-net Occasions ]

33 34 41 © Terre-net Média

14

© Terre-net Média

[ Inflexion ]

La sélection professionnelle agricole Top affaire spécial tracteurs Les annonces gratuites des agriculteurs

[ Argus ]

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La cote tracteur : New Holland TS100A Electro Command

Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Octobre 2012

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EDITORIAUX Les lecteurs

Le chef donne les lignes… Et après ?

© Terre-net Média

U

n patron définissant les grandes directions pour l’entreprise qu’il vient de reprendre. Telle est la posture qu’a tenue le président de la République François Hollande lors de son discours sur l’agriculture, prononcé au Space à Rennes en septembre dernier. Est-ce positif ? Est-ce négatif ? La suite le dira. Mais c’est une posture de dirigeant. Un point de départ nécessaire dans tout projet d’entreprise. Après une période de prise de connaissance des dossiers, le dirigeant présente ses objectifs et la feuille de route que ses équipes devront tenir. Cette logique se retrouve dans les mots de François Hollande : priorités, défi, reconquête, objectifs, plan d’action… A chacun ensuite de savoir s’il partage ou non les lignes qui ont été fixées. Faute d’être concrètes, celles-ci sont très larges et plutôt consensuelles. La preuve à travers les deux idées phares du président de la République. 1/ Il confère à l’agriculture une mission de production, pour « faire du secteur agricole et agroalimentaire un moteur de croissance et un atout du redressement productif ». Il cite le besoin de « nourrir la population de la planète ». 2/ Il vise « que soient mis en place des outils de protection contre la volatilité » aux niveaux mondial, européen et français.

Pierre Boiteau, directeur des rédactions de Terre-net Média.

En même temps, le dirigeant mobilise les troupes en citant leurs compétences et leurs performances. Un peu de motivation par la reconnaissance, tout en relevant les marges de progrès. Le tout en montrant qu’il connaît bien les dossiers. Sans oublier d’afficher de la compréhension face aux difficultés. Quelques extraits de l’allocution de Rennes illustrent ce schéma. « Je sais la part que prennent les agriculteurs à la richesse de la France. » « Vous devez avoir des ambitions encore plus élevées. » « Deuxième employeur de France. » Mais, « la France (…) est passée du 2ème au 4ème rang mondial pour les exportations de produits agroalimentaires », « nous devons reconquérir (les parts de marché perdues, Ndlr). » Le président inscrit le tout dans le « pacte productif » de son plan de « redressement de la France ». Comme le Pdg rappelant la ligne principale du projet d’entreprise et la replaçant dans le projet de son groupe. D’accord, d’accord, c’est une posture de dirigeant. Nous attendons maintenant du concret avec la mise en route du plan d’action. Car si le patron est attendu sur les orientations qu’il donne, il est surtout jugé ensuite sur l’avancée du projet et sur les résultats…

« Nos coopératives ressembleront à ce que nous choisirons d'en faire ! » Mickaël Poillion Céréalier et éleveur laitier à Héricourt (Pas-de-Calais). 175 ha (betteraves, blé, colza, luzerne, escourgeon, orge de printemps, féveroles), 70 vaches laitières, 500.000 l de lait.

© DR

La rédaction

E

n tant qu’éleveur, céréalier et coopérateur, je suis tenté, comme bon nombre d’entre nous, de faire un constat peu encourageant du contexte agricole actuel : volatilité croissante des prix fragilisant les élevages, désengagement des pouvoirs publics, absence de stratégie collective au sein de la profession, manquements et dysfonctionnements parfois graves de certaines structures coopératives… Pour autant, je ne partage pas les conclusions que certains tirent de cette situation : « On n’y peut rien, c’est comme ça ». Ceux-là privilégient les solutions individuelles voire opportunistes plutôt que de s’investir dans des outils coopératifs qui ont fait un temps la force de notre agriculture. Quitte à devenir des chefs d'entreprise, certes, mais sans pouvoir ni responsabilité face aux marchés. J’ai toujours refusé cette résignation et reste convaincu que, pour anticiper l’avenir, notre atout réside dans l’action collective au sein de nos coopératives, dans sa réciprocité d'engagement, dans le partage réel des risques de nos métiers et surtout dans la transparence. Dans les coopératives laitières, la mise en place des volumes différenciés doit-elle permettre des restructurations et faire peser les risques des marchés volatils sur les seuls producteurs ou doit-elle, au contraire, être le moment de s’interroger sur le rapport des paysans à leurs outils de transformation et sur le rôle de l’interprofession ? L'envolée des prix des matières premières comme le soja est-elle un prétexte pour pousser à son paroxysme notre dépendance extérieure en protéines et, à l’instar du Danemark, la concentration des élevages ? Ou est-ce là l'occasion de développer une autonomie en protéines grâce à la production de légumineuses si utile à une démarche d’agriculture durable, tout en recréant de meilleurs liens entre éleveurs et céréaliers ? Les projets de nos coopératives ressembleront à ce que nous choisirons d'en faire. A chacun de prendre ses responsabilités et d’agir pour renouveler un modèle dans lequel tous, céréaliers et éleveurs, s’y retrouveront.

Agriculteurs, vous souhaitez écrire ou contribuer à "l’édito agri" du prochain numéro ? Contactez notre rédaction à

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Terre-net Média L'agriculture d'aujourd'hui

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

ÉDITION , EVENTS & WEB TV– edition@terre-net.fr Virginie SAILLIART, Benoît EGON, Olivia HERMITTE, Caroline LELEU, Jamel LARBI, Hakim BETRAOUI, Amandine BANNERY. Ont aussi participé à ce numéro Daniel LATOUCHE, Jean-Luc DEMAS, Laurent CHUPIN. SERVICES GÉNÉRAUX, JURIDIqUE & FINANCIER Directeur Administratif & Financier : Jean-Marc STAUFFER. Chef Comptable : Nicole DROZ. Juriste : Nathalie GOUVERNET.

Soucieux de la préservation de l’environnement, la société Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Encarts : quatre encarts sélectifs : "DOUILLET", "Crédit Mutuel Océan", Crédit Mutuel Centre" et "Caussade Semences" déposés sur la 4ème de couverture.

Imprimé par Imprimerie LEONCE DEPREZ ZI «Le Moulin» 62620 RUITZ N°19 - Octobre 2012. Tirage : 105000 / ISSN 2112-6690. N° enregistrement à la Commission paritaire des publications et agences de presse : 0313 T 90765. Crédits photos de la couverture : Fotolia , Watier-Visuel,

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tri angles

Des prises de vue, notre point de vue

Politique agricole Trois tendances de l’automne

Certes les sujets agricoles du moment sont plus nombreux que cela ! Mais en voici trois qui symbolisent assez bien plusieurs tendances politiques d’actualité, pour ce début d’automne et pour les mois qui viennent. Pac, prix et convergence des aides Au regard de la hausse des prix agricoles, faut-il renoncer à la convergence des aides et diminuer les soutiens publics des céréaliers pour augmenter ceux des éleveurs ? Question provocante ? Non. Pour preuve : les opinions des agriculteurs, très partagés à ce sujet d’après le sondage réalisé en ligne sur Terre-net.fr et Web-agri.fr fin septembre (à peine plus de 50 % de ceux qui s’expriment répondent non). A quelques semaines de l’approbation du budget européen global, avec son volet agricole, la question mérite d’être posée... quelle qu’en soit la réponse. Le projet de réforme de la Politique agricole commune (Pac), débattu depuis le 12 octobre 2011, doit-il pour autant être remis en question ? Et surtout peut-il l’être ?

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FP

« Produire mieux pour produire plus ! »

©AFP

Etes-vous prêt à produire plus et mieux mais pas comme avant ? Telle est l’une des grandes lignes pour l’agriculture présentées par François Hollande au Space (lire à ce sujet l’éditorial p. 4 de ce numéro de Terre-net Magazine). Selon lui, nous devons à la fois participer à nourrir le monde et tenir compte de l’enjeu environnemental. « L’intérêt collectif, c’est de pouvoir conjuguer la performance économique nécessaire avec l’impératif écologique indispensable », a-t-il dit. Et de lancer : « Produire mieux ne peut être synonyme de produire moins ; cela ne veut pas dire non plus produire comme avant. Je pense qu’il faut produire mieux pour produire plus. » L’axe de la réforme de la Pac est donc confirmé. Celui de la politique agricole en France aussi.

Retrouvez les clés de l'information politique agricole sur www.terre-net.fr

L’installation agricole se porte mieux en France, avec un installé pour deux départs (au lieu de un pour trois les années précédentes), mais peut encore progresser. Sur le terrain, les jeunes agriculteurs, toutes tendances syndicales confondues, sont majoritairement favorables à la réforme du dispositif d’accompagnement à l’installation en agriculture (lire à ce sujet les témoignages d’agriculteurs p. 10-11). Selon eux, il est nécessaire de l’ouvrir davantage aux adultes en reconversion et aux jeunes qui veulent s’installer sur des projets innovants et hors cadre familial. En Europe, le sujet de l’installation devient une préoccupation majeure. Reste à savoir si le projet de réforme de la Pac intègrera réellement cette dimension dans un volet installation, avec des aides au premier et au second pilier. La priorité reste surtout de définir un cadre permettant le renouvellement des générations avec des jeunes en mesure de dégager un revenu décent. Pierre Boiteau

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

r-Visuel

© Watie

Installation : "peut faire mieux !"


Nous battons des records de croissance. Dépassez-les avec nous. KWS – Le semencier maïs à la croissance rapide. De plus en plus d’agriculteurs font confiance à KWS, avec aujourd’hui plus de 2.5 millions d’hectares cultivés. La clef du succès : un des plus importants réseaux de recherche en Europe, adapté à chaque région de culture. Cela garantit dans chaque bassin de production, localement, la meilleure chance de développement et de croissance. A vous maintenant de vous développer avec nous. www.kws.com


Votre horizon La température du monde agricole terre’mometre Enquête "Agrisurfeur" 2012

Prix, Sav et proximité "Appros" : place au prix et à la proximité

D

’après l’enquête "Agrisurfeur" 2012*, les agriculteurs réalisent, en moyenne, leurs achats d’approvisionnement chez deux distributeurs. 24 % sollicitent une seule structure, 27 % trois et 12 % plus de quatre. Parmi les critères de choix des fournisseurs (voir graphique ci-contre) : le prix des produits pour 68 % des exploitants, la proximité géographique pour 62 %, la qualité des conseils techniques et la relation avec les technico-commerciaux pour 55 % respectivement. La gamme proposée n’est retenue que par 28 % des personnes interrogées.

Quels sont vos deux principaux critères pour le choix d'un distributeur d'intrants ? (Trois réponses possibles : >100 %) Le prix des appros

62 %

La qualité des conseils techniques

55 %

La relation avec les technicocommerciaux

55 %

La gamme de produits d’approvisionnement proposée La mise à disposition d’un espace de suivi personnalisé sur un Extranet

Enquête "Agrisurfeur" 2012*

68 %

La proximité géographique du distributeur

L’aide apportée pour les démarches administratives et juridiques

28 % 5% 2%

Mêmes exigences envers les concessions qu’en 2011 Quels types d'information recherchez-vous le plus sur le site Internet de votre concessionnaire ? Un listing à jour des occasions

31 %

Des offres et des promotions

27 %

Les tarifs des matériels et de l’atelier

21 %

De l’information technique

19 %

Les pièces détachées disponibles en magasin (stock)

15 %

Le matériel neuf en déstockage De pouvoir commander en ligne

15 % 9%

P

our l’entretien et l’achat de matériels agricoles, selon l’enquête "Agrisurfeur" 2012, les agriculteurs travaillent en général avec deux concessionnaires, comme dans l’enquête de l’année précédente. Les trois éléments qu’ils regardent en premier avant de choisir une concession restent également les mêmes : le service après-vente (66 %), la proximité (61 %) et le relationnel (41 %). Sur le site Internet de leurs concessionnaires (cf. graphique), 31 % des exploitants veulent pouvoir consulter le listing à jour du parc occasion, 27 % les offres et les promotions, 21 % les tarifs des matériels neufs et ceux de l’atelier, 19 % de l’information technique, 15 % le stock de pièces détachées disponibles en magasin et 15 % la liste des modèles neufs en déstockage. 9 % souhaitent pouvoir commander en ligne. Enquête "Agrisurfeur" 2012*

E-commerce : des engrais à la charrue !

P

ayer des produits en ligne : une pratique que pourraient adopter 55 % des agriculteurs connectés à Internet selon l’enquête "Agrisurfeur" 2012* (8 points de plus qu’en 2011). Leurs principales motivations : les prix attractifs (50 % des enquêtés) et l’absence de déplacements (44 %). Sont surtout concernés les consommables (produits d’entretien, vêtements, etc.) et les pièces détachées (53 % respectivement). 28 % des exploitants seraient même prêts à commander en ligne leurs intrants et 8 % du matériel neuf d’accompagnement (charrues, herses, pulvérisateurs).

Seriez-vous prêt à payer vos produits professionnels en ligne ?

55 % 33 % Oui

12 %

Non Ne se prononce pas

Enquête "Agrisurfeur" 2012*

* L’enquête online "Agrisurfeur" est réalisée par Bva en partenariat avec Isagri. 1.005 interviews valides d’agriculteurs internautes ont été menées entre le 3 et le 15 février 2012. Les résultats sont exprimés sans redressement car la base est représentative des exploitants agricoles connectés.

Le Baromètre agricole Terre-net Bva sur www.terre-net.fr/barometre

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Terre-net Magazine I Octobre 2012


Extraits des commentaires d’articles et des discussions entre agriculteurs sur Terre-net.fr et Web-agri.fr « Il faut être cohérent » Ch bodard : « Je ne suis pas pour un agrandissement (des exploitations agricoles, Ndlr) à outrance, bien au contraire, mais il faut être cohérent. Si nous libéralisons au maximum, nous ne mettons aucun frein à la restructuration. Sinon, il faut encadrer les marchés. Encore des politiques qui gouvernent sans connaître le sujet dont ils parlent. On voudrait de beaux élevages, "comme avant", mais qui produisent au cours mondial. »

Confédération Nationale du Crédit Mutuel - 88/90 rue Cardinet 75017 Paris - 05/12

OPINIONS

Paroles de lecteurs

Source : forum général sur l’élevage de Web-agri.fr

« Favoriser l’installation progressive » Projet atypique (pseudo de l’auteur des propos qui suivent, Ndlr) considère qu’il faut « favoriser l’installation progressive » pour mieux accompagner les porteurs de projets en agriculture, surtout lorsque ceux-ci sont atypiques. Il ajoute que les jeunes doivent pouvoir s’installer et, en parallèle, « acquérir progressivement les diplômes nécessaires ».

LE CRÉDIT MUTUEL, PARTENAIRE DES AGRICULTEURS.

Source : commentaire d’article sur Terre-net.fr

Avec un robot : des vaches libres, contrôlées ou guidées ? Agri72 : « Pour moi, le gros avantage du "libre contrôlé", c’est de gérer la circulation du troupeau, en particulier quand il faut séparer une femelle en chaleur pour l’inséminer ou un animal pour un traitement. On ne court plus après les bêtes et, grâce à ce système, les vaches en fin de lactation viennent plus facilement se faire traire. »

Fidèle à ses valeurs de solidarité et de proximité, le Crédit Mutuel place ses clients au cœur de ses préoccupations et de ses actions. Partenaire des agriculteurs, il est à votre écoute pour vous conseiller et vous proposer une large gamme de produits et services adaptés à vos besoins et à ceux de votre famille. Financements souples, avances de trésorerie, gestion d’épargne : le Crédit Mutuel s’engage à vos côtés.

Source : forum général sur l’élevage de Web-agri.fr

« Mes convictions en ont pris un "coût" » Ensilage ou enrubannage d’herbe, comment choisir ? Pour Zabar, « l’enrubannage coûte cher et ne se justifie que s’il permet de distribuer aisément le fourrage stocké (…). Par contre, pour apporter à l’auge de façon régulière des quantités importantes, mieux vaut l’ensilage. Une coupe, pas de fanage, ni d’andainage et de pressage. Bref, l’ensilage d’herbe revient à 100 €/ha plus le transport et le tassage. Et comme matériel, une remorque distributrice convient parfaitement : c'est économique à l’achat et en coût de fonctionnement ». Cime 60 rétorque : « C'était aussi ce que je pensais. Mais, en prenant un papier, un crayon et une calculette, mes convictions en ont pris un "coût". Le taux de matière sèche de l’enrubannage est plus élevé. En ramenant le coût à la tonne de MS, l'enrubannage est plus économique que l’ensilage d’herbe. »

UNE BANQUE QUI PRIVILÉGIE VOTRE INTÉRÊT, ÇA CHANGE TOUT.

Source : forum général sur l’élevage de Web-agri.fr

Tracteur 4 ou 6 cylindres ? Titou887, qui veut changer son tracteur de 115 ch pour un modèle de 120 ou 130 ch, mais qui hésite entre un moteur 4 ou 6 cylindres, demande l’avis des forumeurs. « Les 4 cylindres semblent, sur ces puissances-là, plus gourmands que les 6 cylindres », répond Spom37. Titian ne partage pas ce point de vue : « Grosso modo, la consommation est la même pour les deux moteurs. Toutefois, un 4 cylindres est plus polyvalent et consomme moins pour les travaux peu exigeants en puissance. » Source : forum Machinet sur Terre-net.fr

Toutes les discussions sur www.terre-net.fr/forums et www.web-agri.fr/forums

Octobre 2012

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sYnDiC’arene

Le pluralisme des idées

Politique d’installation La réforme attendue par les jeunes Faut-il réformer le dispositif d’accompagnement à l’installation en agriculture comme l’a laissé entendre le ministre, Stéphane Le Foll, en juin dernier ? Quelle que soit leur sensibilité syndicale, les jeunes agriculteurs y sont unanimement favorables. S’ils ne sont pas tous d’accord sur les points à revoir, Raphaël Geneze, du Modef, Damien Griffault, de la Coordination rurale, et Yoann Defert, de JA, mettent en exergue l’épineuse question du financement des futurs projets et s’interrogent sur les conséquences de la réforme de la Pac sur le renouvellement des générations d’exploitants.

Jeunes agriculteurs

Modef Raphaël Geneze

«I

l y a quelques mois, j’ai retrouvé mon étude prévisionnelle à l’installation que j’avais réalisée en 1998. Cela m’a bien fait sourire car elle était finalement bien loin de la réalité. Comment prévoir nos résultats économiques sur trois ou cinq ans alors que les marchés sont de plus en plus incertains ? Ce type de document, exigé pour pouvoir s’installer, n’est pas adapté à l’activité agricole. Depuis des décennies, le dispositif d’accompagnement à l’installation n’a pas évolué. Le plan de professionnalisation personnalisé (Ppp) instauré en 2009 n’a rien changé. Modef, nous espérions que (1) « Le Ppp instauré en Au la mise en place de référents 2009 n’a rien changé » ferait émerger de nouveaux modèles d’exploitation agricole. Or, les conseillers d’autrefois sont devenus les référents d’aujourd’hui. Les personnes décisionnaires en matière d’installation ont toujours la même vision de l’agriculture et continuent de défendre un modèle productiviste sans laisser de place aux projets alternatifs. En plus du dispositif d’accompagnement, qui ne valorise pas suffisamment la diversité des projets, l’installation reste tributaire de l’évolution de la Pac. Il faut absolument plafonner les aides pour ne plus encourager l’agrandissement des exploitations. Enfin, le contrôle des structures doit être renforcé car de nombreux agriculteurs, qui cherchent à s’agrandir, arrivent grâce à des montages juridiques à contourner la priorité normalement accordée aux jeunes souhaitant s’installer. » (1) Ppp : plan de professionnalisation personnalisé.

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Polyculteur-éleveur, aide familial (installation prévue en 2013), Yonne. 90 ha de cultures dont un tiers de légumineuses (trèfle et luzerne). Atelier de 90 vaches charolaises.

© DR

Yoann Defert © DR

Polyculteur-éleveur, Landes. 100 ha (maïs, sorgho, soja, triticale, tournesol, prairies) dont 20 ha en production biologique. 35 vaches allaitantes, production de viande en Igp Bœuf de Chalosse.

«L

a mise en place du plan de professionnalisation personnalisé en 2009 constitue une grande avancée dans le dispositif à l’installation. Dans l’Yonne, les jeunes bénéficient désormais, en moyenne, de quatre ou cinq formations avant ou pendant leur installation. Mais, cette boîte à outils n’est efficace que si le candidat joue le jeu et identifie bien ses besoins et ses objectifs. Les conseillers ont un rôle important et des aménagements dans leur formation seraient possibles.

Le dispositif à l’installation se heurte surtout à un problème de financement. Les profils très hétérogènes des candidats nécessitent une offre de formations diversifiée. De plus, les stagiaires, souvent regroupés par région, doivent supporter des coûts sup« L’installation se heurte plémentaires. Par ailleurs, suite au de l’Etat, le plan surtout à un problème désengagement de développement économique coûte deux fois plus cher pour un de financement » candidat. Ce dernier doit dépenser environ 10 % de sa Dja pour le payer. Les points info installation, eux, sont financés en fonction du nombre d’installations par an dans le département et peinent à conserver leurs crédits. Ils devraient plutôt être soutenus selon le nombre de rendez-vous réalisés. N’oublions pas, enfin, que l’avenir de l’installation va aussi se jouer au niveau européen. Avec le système actuel des Dpu, la Pac crée de nombreuses injustices entre producteurs. Une homogénéisation des aides s’impose pour rétablir une égalité légitime. J’espère que la future Pac n’incitera plus les agriculteurs à agrandir leurs exploitations mais, au contraire, aidera davantage des jeunes à s’installer dans toutes les filières. »


Trois avis par mois Tous les syndicats sont sollicités, à tour de rôle, afin de garantir le pluralisme. Envie d’échanger sur l’installation en agriculture. Rendez-vous sur www.terre-net.fr/forums

Coordination rurale Damien Griffault © DR

Producteur de grandes cultures, Deux-Sèvres. 190 ha de cultures : blé tendre, maïs, colza, orge, tournesol…

«D

eux tiers des candidats s’installent sans les aides. Ce chiffre prouve bien qu’une réforme du dispositif d’accompagnement est indispensable ! Il faut d’abord assouplir certaines règles. Qu’est-ce qui justifie le maintien d’un âge limite de 40 ans alors que les candidats s’installent de plus en plus tard et que ce critère exclut toujours plus de personnes ? Tous ceux qui s’installent pour la première fois doivent pouvoir prétendre aux aides. La « Des aides accessibles à condition de diplôme est tous ceux qui s’installent elle aussi trop rigide et les expériences passées des pour la première fois » candidats ne sont pas assez prises en compte. En attendant une plus grande accessibilité des aides, il faut lutter contre la discrimination des jeunes qui choisissent de s’en passer, notamment en matière de droits à produire ou d’accès au foncier. Pour y parvenir, il faut mettre fin à l’omniprésence du syndicat JA et respecter enfin le pluralisme syndical. En tant que responsable des jeunes de la Coordination rurale, je défends aussi la fin des prêts bonifiés, souvent inadaptés, pour les remplacer par une revalorisation de la Dja qu’il faudrait rebaptiser « dotation jeune installé ». Au lieu de servir quelques projets seulement, la taxe sur le changement de destination des terres agricoles pourrait alimenter une caisse de cautionnement, abondée par l’Etat. Un moyen de limiter l’impact négatif que peuvent avoir certaines décisions politiques les premières années d’activité. » Propos recueillis par Arnaud Carpon

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Votre horizon

Tribune de la Fnab

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Comment concilier la Pac de 2014 et la bio

« Le soutien par les prix (...) a incité les exploitations à augmenter les volumes produits à l’hectare », met en avant la Fnab.

© Fnab

directes à l’hectare. Le soutien par les prix a été très efficace pour développer la production agricole, ce qui était l’objectif. Mais, cela a poussé les exploitations à augmenter les volumes produits à l’hectare ; ce d’autant plus que les intrants dérivés du pétrole, indispensables, n’étaient pas très chers. La réforme de 1992 n’a pas entraîné de changements fondamentaux puisque les aides directes ont été établies sur la base de rendements historiques. Leur niveau unitaire était d’autant plus élevé que les volumes produits à l’hectare étaient importants. Et c’est toujours le cas aujourd’hui.

« Il ne sert à rien d'avancer des objectifs tonitruants si les moyens ne suivent pas » souligne Laurent Moinet, secrétaire national de la Fnab.

« D

epuis sa mise en place à la fin des années 50, la Politique agricole commune (Pac) a été un formidable outil d’orientation de l’agriculture européenne. L’argent public a d’abord servi à soutenir les prix grâce au mécanisme de l’intervention, au sas d’entrées/sorties aux frontières de l’Union européenne, aux prélèvements et aux restitutions. Depuis la réforme de 1992, cet argent est principalement versé sous forme d’aides

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à la conversion sont plus sensibles aux paramètres économiques. Pour preuve : la vague de conversions de 2009-2010, due en grande partie aux crises successives des marchés céréaliers et laitiers. En 2011 et en 2012, avec la remontée des prix, alors que le montant des aides à la conversion et au maintien n’a pas bougé, le nombre de conversions a baissé.

Pâle verdissement

Par conséquent, il ne sert à rien d’avancer des objectifs tonitruants (tels que les 20 % de la Sau française en bio en 2020, annoncés Pour limiter les conséquences lors du Grenelle de l’environnégatives de l’intensification, nement), si les moyens ne Une Pac qui incite notamment sur l’environnesuivent pas. Et les moyens, ment, un volet développeà changer c’est la façon dont l’argent ment rural a été intégré à la public est distribué. les pratiques. Pac en 1992 ; ceci afin de fiIl y a deux ans, lorsque les nancer des projets territoriaux premières discussions sur et les mesures agro-environnela réforme de la Pac ont démarré, il était mentales qui ont vu le jour, parmi lesquelles question de changer fondamentalement la les programmes d’aides à la conversion vers donne : les biens publics, comme les pral’agriculture biologique. tiques respectueuses de l’environnement, devaient être rémunérés par l’argent public. Une démarche militante L’agriculture biologique s’inscrit tout à fait dans cette perspective. Ce mode de production s’est d’abord développé autour d’une démarche militante de Les propositions de la Commission eurorejet des excès du productivisme. Les incita- péenne, aujourd’hui sur la table, et les discustions financières n’étaient donc pas le prin- sions entre Etats membres, sont beaucoup cipal moteur des conversions. Aujourd’hui, plus mesurées. On parle certes de verdir la parce que le vivier de militants s’épuise, mais Pac et de mettre un terme aux références aussi parce que les fermes sont plus grosses, historiques pour les aides à l’hectare (Dpu). la remise en cause des systèmes de pro- Mais, nous craignons que le résultat final ne propose qu’un verdissement très pâle et duction paraît plus risquée et les candidats

© Terre-net Média

La Fnab (1) redoute que le verdissement de la Pac post 2013 ne soit trop timide pour insuffler un essor à l’agriculture biologique. En France, l’objectif de 20 % de terres cultivées en bio en 2020 est loin d’être atteint, la hausse des prix agricoles depuis 2010 réduisant le nombre de nouvelles conversions.


la fin des références historiques en 2019, ce qui est bien trop tardif. Dans un tel contexte, on pourra mettre tous les plans bio que l’on veut, rien n’encouragera de nouveaux agriculteurs conventionnels à se convertir à l’agriculture biologique et l’objectif des 20 % de surfaces bio ne sera sûrement pas atteint en 2020.

Un geste fort s’impose Il y donc les discours et il y a les actes. Tant que les soutiens publics seront octroyés majoritairement aux exploitations agricoles qui maximisent les volumes produits à l’hectare, les agriculteurs concernés se sentiront légitimés dans leurs pratiques. Et les discours en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement glisseront comme de l’eau sur une nappe cirée. Pour que la Pac incite les agriculteurs à changer leurs pratiques, un geste fort s’impose : transférer de façon significative (20 %) l’argent public et les fonds professionnels vers ces systèmes. Concrètement, cela implique une mutualisation rapide des références historiques, la mise en place d’une composante verte exigeante et la réorientation des aides du deuxième pilier vers les modes de production réellement respectueux de l’environnement. L’agriculture biologique en est la forme la plus achevée. Tout le reste est littérature. » Laurent Moinet, secrétaire national de la Fnab en charge des politiques agricoles et de la Pac Rubrique réalisée par Frédéric Hénin (1) Fédération nationale de l’agriculture biologique des régions de France. Cette organisation regroupe depuis 1978 les paysans bio et leurs structures départementales et régionales autour d’un objectif : la défense et le développement de l’agriculture biologique.

Le million d’hectares bio dépassé en 2012 Du 1er janvier au 15 mai 2012, l’agence Bio a enregistré 811 producteurs bio supplémentaires. Ainsi, le seuil du million d’hectares engagés est dépassé. Fin 2011, la France comptait 23.135 fermes biologiques (4,5 % des exploitations agricoles du pays) sur 975.141 ha : 699.300 ha certifiés biologiques et 275.841 ha en conversion (28 % de la sole bio française). Après une année 2010 record, les surfaces bio ont connu une hausse de près de 130.000 ha en 2011 (+ 15,3 %) et représentaient en fin d’année plus de 3,5 % de la Sau nationale.

3,5 % de la Sau nationale Toujours selon l’agence Bio, la hausse des surfaces biologiques concernait toutes les productions, en particulier les légumes secs, les fruits et la vigne.

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Sur les 975.141 ha cultivés en bio en 2011, 65 % correspondaient à des surfaces fourragères ou toujours en herbe, 20 % à des grandes cultures (céréales, oléoprotéagineux et légumes secs), 6 % à des vignes, 4 % à des vergers ou à des légumes frais et 5 % n’ont pas été affectés. Un tiers des exploitations biologiques françaises possédaient au moins un atelier d’élevage. Le nombre d’éleveurs bio, lui, a augmenté de 20 % par rapport à 2010. Toutes les filières animales ont progressé, avec des augmentations de cheptel de 9 à 31 %. Les plus fortes hausses ont été observées en poules pondeuses, bovins laitiers et caprins. Plus du quart des vaches laitières ou allaitantes sont en cours de conversion. Source : agence Bio (www.agencebio.org)

Retrouvez tous les temps forts de la réforme de la Pac sur www.terre-net.fr


Votre horizon CHamP Planet’terre

Passe et impasse

Ces grands exportateurs de céréales aux pieds d’argile

Puisqu’il ne peut compter sur aucune aide publique suffisante, Chris Mac Callister doit assurer un rendement minimum et spéculer sur les prix.

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Au Canada Chris Mac Callister à Portage la Prairie (Manitoba)

Dépassé par le changement climatique

A

u Canada, les aléas du climat rendent de plus en plus hasardeux la production de céréales et la transmission d’exploitations. Les projets d’investissement deviennent des exercices périlleux.

Terre-net Magazine I Octobre 2012

sont en effet calculées en fonction du potentiel agronomique des terres, et celui-ci est très bon sur l’exploitation de Chris.

450.000 € de pertes

En hiver, comme les cours sont généralement plus élevés, il a l’habitude de se positionner sur les marchés avant même d’avoir ensemencé ses champs. Ainsi, il engage une partie de sa récolte à un prix rémunérateur (voir l'encadré "Privilégier la proximité"). Mais depuis 2010, cette stratégie s’avère plus risquée car Chris n’arrive parfois plus à honorer ses contrats.

Et même en l’absence d’accident climatique, puisqu’il ne peut compter sur aucune aide publique suffisante, Dans le Manitoba, le climat un agriculteur canadien S’engager déjoue de plus en plus les prédoit assurer un rendement visions et remet en cause les avant récolte minimum et spéculer positions prises par anticipation sur les prix pour dégager devient risqué. sur les marchés. Les engageun revenu. Les prises de ments avant moisson représenrisque font partie du quotent donc une prise de risque de tidien des farmers. Ce qui passionne Chris plus en plus forte. Mac Callister, céréalier à Portage la Prairie Et la couverture assurantielle est trop faible (Manitoba) : on peut gagner beaucoup au regard des primes à payer pour se coucomme on peut perdre beaucoup ! vrir. Dans cette province canadienne, elles

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Depuis quelques années, l’équilibre des marchés mondiaux de céréales repose sur huit pays exportateurs. Mais, les aléas climatiques déjouent de plus en plus les prévisions de rendement et de production et rendent, à l’échelle des exploitations, le travail des agriculteurs de plus en plus ingrat. Au Canada, à Portage la Prairie, Chris Mac Callister cumule les catastrophes. La France, elle, fait exception.

Habituellement, lorsque des conditions climatiques (sèches, humides…) s’installent, les agriculteurs canadiens savent qu’elles "donneront le la" pour la campagne. Mais le Manitoba, province aux 100.000 lacs connaissant tous les 100 ans d’impressionnantes inondations, voit depuis quelques années les phénomènes climatiques extrêmes s’accentuer. En août-septembre 2010, pendant la moisson, il a plu trois jours sur quatre, 7,4 mm/j en moyenne alors qu’en général, la pluviométrie n’excède pas 75 mm par mois. Les cultures n’ont pas pu être récoltées car les champs étaient impraticables. Une moissonneuse s’est même embourbée et des voisins ont dû aider Chris à la sortir. L’agriculteur a ainsi perdu la moitié de ses récoltes et la mauvaise qualité du blé a rendu la céréale invendable en l’état. Une fois séchées, les 600 t récoltées ont été déclassées et cédées au prix d’une céréale fourragère. La perte s’est chiffrée à 108.000 € par rapport à une année normale (avec du blé à 160 €/t). Le printemps 2011 a aussi réservé son lot de surprises ! Après la fonte des neiges, le lac


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En France

© Terre-net Média

Les marchés céréaliers comptent sur la France

Malgré la destruction de 5 % de la sole de blé, la production serait au final supérieure de près de 2 Mt à l’an passé.

S

elon le baromètre Fnsea-Ifop, les aléas climatiques font partie en France des trois difficultés majeures que les agriculteurs rencontrent avec les charges d’exploitation et les coûts du travail. Et pourtant, parmi les grands pays exportateurs de céréales, la France est le seul en mesure de rattraper des épisodes climatiques néfastes aux cultures. On l’a vérifié en 2011 après quatre mois de sécheresse hivernale et printanière, mais aussi cette année après un hiver des plus rigoureux : malgré la destruction de 5 %

de la sole de blé, la production serait au final supérieure de près de 2 Mt à l’an passé grâce à des rendements en forte hausse. Et la production d’orge pourrait atteindre 11,5 Mt selon les dernières estimations de FranceAgriMer. Un record ! A la différence de ses voisins d’Europe centrale et orientale, le printemps "récupérateur" de 2012 a permis de sauver la production de céréales pourtant fortement compromise dans l’Est de la France. Notre pays est même bien placé pour exporter puisque ses concurrents de la mer Noire sont hors course.

Plus assurable Quant aux Etats-Unis, premier producteur de maïs avec près de 50 % de la production mondiale, leur volonté de s’affranchir des énergies fossiles importées (pour produire de l'éthanol, Ndlr) les rend dépendants des caprices d’un climat qu’ils ne maîtrisent pas. Fin septembre, ils peinaient à réduire leur consommation de 25 Mt. Dans certains pays, il est fort probable que le risque climatique devienne inéluctable et par conséquent plus assurable ou avec des primes inabordables, ce qui revient au même. C’est ce que vit Chris dans le Manitoba. Ailleurs, les aléas climatiques fréquents peuvent

remettre en cause l’ensemble des soutiens publics assis sur la production agricole, faute justement de récoltes ! En Europe, se pose alors la légitimité des aides directes de la Pac, instaurées en 1992 pour compenser des baisses de prix garantis et non pas pour contrer le fonctionnement spéculatif des marchés. Avec des cours élevés, les agriculteurs qui en perçoivent le plus sont-ils ceux qui en ont aujourd’hui le plus besoin ? Les éleveurs de bovins et d’ovins seront les premières victimes de la nouvelle hausse des prix de l’alimentation animale et des matières premières agricoles. On comprend dans ces conditions les objectifs du G20, en termes de régulation des marchés mondiaux de matières premières et d’accroissement de la production de céréales, tout comme l’urgence de convoquer le Forum de réaction rapide. En attendant, pour limiter l’impact du climat, il est d’ores et déjà acquis que l’avenir de l’agriculture reposera sur le retour de l’agronomie avec la redécouverte de pratiques ancestrales et la mise au point de techniques culturales innovantes, économes en intrants et en eau. Frédéric Hénin

Lire la version longue de l'article sur www.terre-net.fr/mag/19cereales

Aussi Chris n’a pu honorer qu’une partie des contrats souscrits en décembre 2010. Au total, le manque à gagner a atteint 450.000 € pour le blé, le soja, l’orge et le canola. Concernant le pois, l’assurance souscrite à la signature du contrat a indemnisé une grande partie des pertes.

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L’enjeu en vaut la chandelle

L’agriculteur canadien espère investir dans de nouvelles machines tous les deux ans pour travailler mieux et plus vite.

Manitoba a débordé provoquant d’importantes inondations dans un rayon de 30 km. La priorité de Chris, comme celle de tous les habitants de la province : sauver les familles, les maisons et les biens. Cette année-là, l’agriculteur n’a semé que sur 60 % de ses terres, dans de mauvaises conditions et souvent tardivement ; ce qui a pénalisé la croissance des plantes, donc le rendement. Le mois d’août, extrêmement sec, a aggravé la situation. Le remplissage des grains de blé ne s’est pas correctement déroulé et les gousses des pois ont commencé à s’ouvrir. Et comme si cela ne suffisait pas, juste avant leur récolte, le vent a balayé l’ensemble des pois blancs, faisant perdre à l’agriculteur 50 % de sa production (sur une sole initiale de 100 ha, Ndlr).

Ces aléas météorologiques ne sont pas les premiers qu’a connus le céréalier canadien depuis son installation il y a dix ans. Records de chaleur en 2003, précipitations excessives les deux années suivantes... Toutefois, malgré les caprices du climat à répétition, Chris espère toujours reprendre la totalité des parcelles de son père et renouveler le matériel, démodé. Cependant, avec un taux de matière organique de 6 à 7 %, les terres coûtent quatre fois plus cher que dans le reste de l’état. « L’enjeu est de taille, mais il en vaut la chandelle », conclut Chris. Ce dernier se donne comme objectif d’investir dans de nouvelles machines tous les deux ans pour travailler mieux et plus vite. Néanmoins, il reconnaît que c’est le revenu de sa femme qui a fait vivre le foyer ces deux dernières années. Romain Benezech, élève ingénieur à Purpan, avec Frédéric Hénin

Quatre générations à Portage la Prairie Chez les Mac Callister, on est céréalier dans le Manitoba depuis cinq générations. Chris a travaillé dans la ferme familiale dès son enfance. Aujourd’hui, il est associé avec son père sur près de 1.500 ha, dont 40 % cultivés avec des variétés Ogm. Au fil des ans, l’exploitation s’est adaptée aux demandes du marché. Chris est ainsi l’un des rares céréaliers du Manitoba à produire dix cultures différentes, notamment trois variétés d’haricot. Pour accroître son chiffre d’affaires et ses revenus, il mise également sur le marché encore peu connu de la semence de chanvre.

Privilégier la proximité Pour vendre ses céréales, Chris privilégie les marchés, mais aussi les organismes stockeurs de la région : il essaie d’être le premier à moissonner pour profiter des meilleurs prix à la récolte. En hiver, l’agriculteur suit quotidiennement les cours afin de conclure des contrats couvrant au maximum 50 % de sa production estimée. Si à la moisson, Chris n’a pas récolté un tonnage suffisant pour les honorer, il puise sur ses stocks ou se fournit chez ses voisins. Certes ceux-ci lui vendent les céréales plus cher que s’il se fournissait sur le marché, mais le surcoût serait supérieur s’il devait dédommager l’entreprise qu’il n’a pas pu livrer. L’été en revanche, lorsque les prix sont au plus bas, Chris stocke sa récolte pour saisir les opportunités au moment où elles se présentent.

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Grandes cultures bio À la collecte, jouer la complémentarité

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Le paysage de la collecte en grandes cultures biologiques a connu quelques remous ces dernières années. Le développement des surfaces, bien que timide et inconstant, attire les opérateurs conventionnels, de plus en plus nombreux à se lancer dans l’aventure de la création d’une filière dédiée. Les spécialistes les considèrent d’un œil soupçonneux mais voient cependant l’intérêt d’un maillage plus serré du territoire.

Selon Fabrice Berton, agriculteur dans l’Aube, « les filières bio se structurent. De nombreux acteurs privilégient les ressources locales. Les débouchés vont se stabiliser et les prix avec ».

«J

I N I T I AT I V E

e suis en bio depuis onze ans. La mais, dans les six mois, la coopérative du filière a beaucoup évolué ces der- coin a monté une filière dédiée. » nières années, depuis 2007 surtout. » Fabrice C’est en effet à cette époque qu’Emc2, Champagne Céréales et Nouricia (ces deux Berton est agriculteur biologique sur 135 ha, en Gaec avec deux associés, à Donnement dernières sont aujourd’hui regroupées dans dans l’Aube. Vivescia) décident de se lancer dans la colIl livre à Cercabio. Créée lecte de productions végédébut 2011, cette entité tales issues de l’agriculture En dépassant les biologique. Samuel Cathrinet, compte seize adhérents idéologies. et collecte 1.600 t, dont directeur de Bioveal, structure mise en place pour leur mise 1.100 t de céréales meunières, fourragères et d’oléoprotéagineux. en marché, revient sur « la vague de conver« Nous avons décidé de créer notre propre sions de 2009, les velléités environnemenstructure à un moment où rien ne bougeait tales et le développement des filières bio de

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transformation, qui ont motivé cette évolution ».

Maillage du territoire « Le terrain, poursuit-il, attendait la structuration d’une filière de dimension régionale. » Samuel Cathrinet évoque ensuite les problèmes de gestion des volumes et d’optimisation de la logistique que peuvent rencontrer les « spécialistes de la bio ». « Les mutations du secteur imposent de réduire au maximum les charges. Nous profitons d’un réseau de silos et

Olivier Chaloche exploite 100 ha à Cortrat (Loiret), en système bio depuis 1998 « S’engager à long terme »

O

livier Chaloche possède 350 t de capacités de stockage sur son exploitation. « C’est incontournable en bio car souvent, il n’y a pas de collecteur spécialisé à proximité des exploitations. » L’agriculteur livre à Biocer, coopérative située en Normandie. « Je trie, ventile et allotte à la récolte. Biocer affrète un camion quand elle a besoin. »

Terre-net Magazine I Octobre 2012

« Je ne suis pas contre les collecteurs mixtes, mais je préfère me tourner vers un organisme spécialisé. J’ai du mal à croire que les productions peuvent se croiser, être stockées à proximité les unes des autres, sans qu’il y ait de contaminations. De plus, je pense qu’une structure mixte répond aux attentes d’une minorité de ses adhérents ce qui l’empêche de développer une vision d’ensemble. Et le prix

payé n’est pas toujours à la hauteur du marché. Une coop bio spécialisée privilégie une approche globale du marché, propose une réelle expertise et cible ses investissements. » Olivier Chaloche voit d’un bon œil l’intérêt des structures conventionnelles pour le bio. Un moyen, selon lui, de resserrer le maillage des opérateurs sur le territoire. Toutefois, il insiste sur la nécessité d’un engagement à long terme.


Cependant, l’agriculteur considère Cercabio comme un regroupement de « spécialistes de la bio, en particulier des techniques culturales et de conservation de la qualité des grains ». Il ne s’imagine pas intégrer une grosse coopérative, mais reconnaît les avantages qu’il pourrait y avoir à « travailler ensemble, profiter de ses silos, pour répondre aux besoins de certains adhérents, notamment ceux dépourvus de capacités de stockage ». Une logique que partage Samuel Cathrinet : « Le mariage entre les deux approches, en dépassant les idéologies, peut donner quelque chose d’intéressant. Nous sommes déjà partenaires de la Cocebi (Coopérative céréalière biobourgogne). »

© Bioveal

Mutualisation de moyens

La première collecte de Bioveal a atteint 2.000 t. Un chiffre qui devrait doubler en 2012 (comparé aux 5 Mt de céréales conventionnelles, Ndlr).

de magasins "d’appro" qui maille le territoire. » Fabrice Berton admet que la "coop" conventionnelle dispose de moyens logistiques qui font défaut à sa petite entité et que « les agriculteurs apprécient de pouvoir continuer à livrer au silo le plus proche ».

Les cultures bio en France En 2011, les grandes cultures biologiques s’étendaient sur 192.077 ha (10 % de plus qu’en 2010), soit 1,6 % des surfaces nationales, contre 3,5 % pour l’ensemble des filières. En intégrant la luzerne, la sole bio couvrait 216.000 ha. En 2011/2012, la collecte de grandes cultures a été réalisée par 121 opérateurs. Elle atteint près de 186.000 t de productions bio et 52.000 t de C2 (deuxième année de conversion). Selon l’Agence bio, environ 85 % des surfaces en grandes cultures biologiques sont cultivées avec dix espèces différentes - blé tendre, mélanges céréales-légumineuses, triticale, orge, tournesol, maïs grain, féveroles, soja, avoine et pois protéagineux contre cinq en conventionnel.

Exemple d’entité ayant passé le cap, Agribio Union, créée dans le Sud-Ouest par Lire aussi p. 12 et 13, la tribune de la Fédération cinq coopératives, compte 1.000 adhénationale des agriculteurs biologiques. rents et collecte 30.000 t de céréales bio grâce à une vingtaine de points de stockage. Nicolas Lecat, son directeur, insiste sur la mutualisation de moyens au sein de sa structure, indispensable pour réussir à colsibles complémentarités avec les nouveaux lecter de petits volumes, sur un grand terriarrivants en les encourageant à se délester toire et pour 21 espèces différentes. de leurs certitudes pour se fier à l’expertise « Les rotations longues sont à la base des sysdes spécialistes. » tèmes bio, comme la qualité est essentielle à Mathilde Carpentier la valorisation des productions. Nous devons adapter nos outils en conséquence. D'autres informations sur l’agriculture Les artisans de la bio biologique en France sur doivent exploiter les poswww.terre-net.fr/mag/19bio


PerFormanCe ProDuCtion

Vos challenges techniques

Néosporose Du chien aux bovins et de mères en filles

La question

Il faut éviter que les chiens viennent souiller l’alimentation des animaux. Et pour ne pas qu’ils ingèrent les placentas, mieux vaut leur interdire l’accès de la nursery et du box de vêlage.

Les enjeux pour l’éleveuse Nicole Gillois

Eleveuse avec son mari à Mordelles (Ille-et-Vilaine). 60 vaches prim’holsteins, 68 ha.

«E

n avril dernier, plusieurs génisses ont avorté. Cela m’a interpellé et j’ai appelé le Gds (Groupement de défense sanitaire) d’Illeet-Vilaine. Les analyses ont relevé que ces femelles étaient porteuses de la néosporose, une maladie parasitaire que je connaissais peu. En juin, quasiment tout le troupeau a eu une prise de sang. Résultat : dix animaux positifs, principalement des génisses. Je n’ai jamais acheté de vache et j’ai un chien depuis six mois seulement. Je soupçonne les renards, nombreux dans la région, et les sangliers d’y être pour quelque chose. Je me sens impuissante face à cette maladie, qui ne se soigne pas, et je me fais du souci quant à l’avenir de mon élevage. L’année prochaine, je n’aurai pas suffisamment de femelles de renouvellement, même si j’utilise de la semence sexée sur les génisses saines. Cela m’attriste d’autant plus que la néosporose touche mes meilleures génisses. »

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

Les conseils de l'expert Grégoire Kuntz ,

vétérinaire au Gds des Côtes-d’Armor.

«A

ujourd’hui, en Bretagne, le parasite Neospora caninum est détecté dans un quart des troupeaux faisant l’objet d’un "plan avortement" avec le Gds, indique Grégoire Kuntz, vétérinaire au Gds des Côtes-d’Armor. Depuis plusieurs années, la néosporose bovine semble en expansion en France et s’installe insidieusement dans les élevages. »

dus. Mais parfois, plus de la moitié de l’élevage peut devenir positif en très peu de temps. Cela se produit notamment lorsqu’il y eu une transmission dite "horizontale" du parasite entre deux espèces. Parmi les vecteurs les plus courants : les chiens, qui s’infestent en mangeant un placenta ou un avorton contaminés, puis excrètent massivement le parasite dans leurs crottes. Les bovins, ainsi que les cervidés, contractent à leur tour la maladie en consommant des aliments souillés par les excréments canins (à l’auge, au silo ou au champ).

Assainir le troupeau grâce au dépistage.

Au cours de la gestation suivant l’infestation par le parasite, le risque d’avortement dépasse 80 % surtout entre le 3ème et le 6ème mois. Lors des gestations suivantes, ce pourcentage chute à 5 %. Néanmoins, 90 % des veaux issus de vaches infestées le sont également, c’est ce que l’on appelle la transmission verticale. Des lignées entières de femelles sont alors porteuses du parasite. En général dans un troupeau, la néosporose ne touche que quelques indivi-

Détruire les placentas

Le chien, hôte définitif du parasite, ne l’excrète que durant quelques semaines et lorsqu’il est jeune. Inutile donc de s’en séparer, d’autant qu’il protège la ferme de l’intrusion d’animaux errants ou sauvages. « Même si leur implication dans le cycle de la néosporose n’est pas certaine, je conseille de dératiser régulièrement les bâtiments car les rongeurs véhiculent de nombreuses maladies. En revanche, chercher à éliminer le renard roux n’est pas prioritaire. Contrairement à l’idée reçue, son rôle dans la transmission de Neospora caninum n’a jamais été prouvé malgré plusieurs études sur le terrain et en laboratoire. » Au-delà de la

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La néosporose bovine est l’une des principales causes d’avortement dans les élevages français. Cette maladie parasitaire se transmet au fœtus pendant la gestation, créant des lignées de femelles infestées. Généralement cantonnée à quelques individus dans les troupeaux, la néosporose peut poser des problèmes de renouvellement dans les exploitations les plus durement touchées.


lutte contre les rongeurs, il est primordial de détruire les placentas, les avortons et la litière souillée au vêlage. Pour éviter toute contamination, mieux vaut enfouir les placentas dans le sol avec de la chaux vive et veiller à ce que les chiens ne puissent pas les déterrer.

Le cycle de Neospora Caninum Excrétion d’oocystes dans les matières fécales Ingéstion de tissus infectés (foetus, placenta)

Infection des bovins par ingestion d’oocystes

Réformer et tester à l’achat

transmission verticale de la vache à son veau

Avorton

Peut causer des avortements

gique avant leur arrivée dans l’élevage. Très fiable, celui-ci peut se pratiquer dès que les anticorps du colostrum maternel ont été évacués, vers l’âge de six mois. Si l’élevage ne compte que quelques génisses atteintes de néosporose, il est plus sage de les réformer. En production laitière, les éleveurs peuvent croiser les vaches infestées avec des taureaux de race allaitante ; ceci Pour en savoir plus sur les problèmes de reproducpour continuer à produire du lait tout en destion en élevage laitier, découvrez Web-agri Véto sur tinant ensuite les veaux à la filière viande. Les www.terre-net.fr/mag/19reproduction AP agri 210x149_OK_AP agri 210x149_OK 21/09/12 11:21 Page1

Veau sain infecté

Vache gestante

Génaralement la génisse infectée transmet la néosporose à son veau

© Terre-net Média

Ce sont des mesures sanitaires simples, que les éleveurs ont tout intérêt à mettre en œuvre. Car il n’existe aucun traitement curatif contre la néosporose et une fois contaminée, une vache le reste a priori toute sa vie. Aussi l’assainissement du troupeau passe par le dépistage de la maladie ; puis par la réforme des animaux séropositifs. « Si un éleveur a quelques lignées infestées, il peut parvenir à éradiquer la néosporose en gérant attentivement ses réformes et en éliminant les placentas, rassure le vétérinaire. Il faut réformer en priorité les lignées séropositives avorteuses, puis les lignées séropositives non avorteuses et enfin les individus séropositifs isolés. Cette solution est plus prudente et plus économique que de racheter des vaches, dont on ne connaît pas toujours le statut sanitaire. Si toutefois l’achat d’animaux s’avère indispensable pour maintenir la production, je recommande de faire un test sérolo-

Les vaches chroniquement infectées ont un plus fort risque d’avortement

génisses indemnes de néosporose peuvent alors être inséminées avec de la semence sexée pour faciliter le renouvellement. « Par ailleurs, le parasite ne se transmet ni par le sperme, même en monte naturelle, ni par les ovules. Une vache contaminée peut donc être donneuse d’embryons mais pas receveuse, ce qui permet de transmettre le patrimoine génétique des vaches atteintes de néosporose. » Robin Vergonjeanne

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Prix de l’aliment Peut-on éviter que le revenu des éleveurs se volatilise ?

« Il est indispensable d’avoir une vision globale de son exploitation afin d’optimiser sa marge en ajustant l’assolement et l’alimentation », conseille Patricia Le Cadre.

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Selon Patricia Le Cadre, des pistes existent pour réduire "l’effet ciseau" entre les prix des aliments et des produits finis.

T

erre-net Magazine (Tnm) : Comment réduire "l’effet ciseau" dont sont victimes les éleveurs entre les prix des aliments et ceux des produits animaux ? Patricia Le Cadre (Plc) : L’avenir de l’élevage ne se fera pas uniquement "au cul des bêtes" ! Pour un éleveur, le problème n’est pas tant la volatilité des prix de ses matières premières, mais plutôt la volatilité de son revenu. Des pistes existent pour réduire "l’effet ciseau", mais elles n’ont pas été suffisamment explorées depuis la flambée des cours des matières premières de 2008. Marchés à terme sur les produits finis, contractualisation "décente", plus grande indépendance de notre pays en protéines végétales, etc… Tous ces leviers dépassent le maillon de l’éleveur. A défaut de pouvoir jouer sur le prix de vente, l’éleveur peut sécuriser une partie de

son coût de production en achetant ses matières premières sur les marchés à terme par exemple. Tnm : Comment les éleveurs peuvent-ils utiliser le marché à terme ? Plc : Acheter sur les marchés mondiaux implique une bonne lecture du marché et une stratégie à long terme. Cette démarche requiert une formation afin d’en comprendre les mécanismes et de savoir faire le tri parmi un surplus d’informations souvent anxiogènes. Les agriculteurs sont des personnes indépendantes par nature. Toutefois, pour prendre du recul par rapport aux multiples données disponibles, il est nécessaire de s’entourer, d’en parler. Avant de se lancer tête baissée sur les marchés à terme, il est indispensable d’avoir une vision globale de son exploitation afin d’optimiser sa marge en ajustant l’assolement et l’alimentation. C’est pourquoi au Céréopa, en plus d’analyser les marchés, nous travaillons depuis longtemps sur des outils permettant de définir la meilleure ventilation possible entre les différents ateliers de l’exploitation, en fonction des contraintes économiques et environnementales.

Tnm : Les fabricants d’aliments du bétail (Fab) peuvent-il agir pour soutenir leurs clients ? Plc : Leur anticipation et leur réactivité sont essentielles, à la fois pour assurer la pérennité de leur entreprise, mais aussi pour proposer aux éleveurs des aliments au juste prix. Les Fab travaillent avec des marges très faibles et ont de gros besoins de trésorerie pour acheter sur ces marchés. Ils s’approvisionnent de moins en moins par contrat et utilisent quasi-exclusivement les marchés. Néanmoins, comme toutes les productions sont interconnectées, le jeu des substitutions entre matières premières est de plus en plus limité. En outre, aujourd’hui, certains fabricants donnent la possibilité aux éleveurs d’acheter des aliments sur les marchés à terme. Ces structures apportent aussi un soutien financier à leurs clients, endossant souvent le rôle des banques qui aujourd’hui exercent de moins en moins le leur. En ces temps difficiles, les notions de fidélité et de partenariat prennent tout leur sens… Propos recueillis par Robin Vergonjeanne (1) Centre d'étude et de recherche sur l'économie et l'organisation des productions animales

Matières premières : comment acheter au meilleur prix ? Blé, maïs, soja… Suivez l’évolution des cours des matières premières grâce à l’Observatoire marchés sur Web-agri.fr

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

© Terre-net Média

Pour Patricia Le Cadre, analyste marché chez Vigie Matières Premières et directrice adjointe du Céréopa (1), l’achat d’aliments sur les marchés à terme est tout à fait envisageable mais ne constitue pas en soi une stratégie d’approvisionnement pour gérer les risques de prix et le revenu des éleveurs.


Oléoprotéagineux Où s’approvisionnera le marché en soja ? Les échanges mondiaux de soja portent sur 92 Mt, les deux tiers destinés à la Chine. Tous les regards sont tournés vers l’hémisphère sud, en espérant une détente des cours début 2013. de soja à 73 Mt pour 2012, comparé à 83 Mt en 2011. Selon FranceAgriMer, tous les espoirs reposent dorénavant sur les surfaces qui seront ensemencées l’hiver prochain dans l’hémisphère sud, pour peu que la répartition ne se fasse pas au détriment du maïs. Les emblavements de soja sont d’ores et déjà annoncés à un niveau record. © Terre-net Média

Prédominance américaine Selon l’analyste AgRural, au

Dans l’hémisphère sud, les emblavements de soja sont annoncés à un Brésil, ils devraient atteindre niveau record pour 2012-2013.

C

ette année, chaque tonne récoltée compte. Pour le soja comme pour le maïs, les dégâts sont désormais irréversibles. En septembre, l’Usda (département de l’Agriculture des Etats-Unis : organisme de statistiques, Ndlr) estimait la production américaine

27,9 millions d’hectares (Mha), en hausse de 12 % par rapport la campagne dernière, pour une production de l’ordre de 82 Mt contre 66,4 Mt en 2011. En Argentine, AgriTrend prévoit une augmentation de la sole de soja à 20 Mha (+ 6 %). En tout état de cause, les acteurs

de ce marché devront attendre le printemps prochain pour une éventuelle détente des prix mondiaux. En 2012/2013, la Chine importera 60 Mt de soja contre 52 Mt en 2010 et 58 Mt en 2011. Les achats de l’Empire du milieu représenteront ainsi près des deux tiers des échanges mondiaux de soja, attendus autour de 94 Mt en 2012. Avec 41 % des achats en 2010 contre 34,5 % pour le Brésil et 12,4 % pour l’Argentine, les Etats-Unis restent le principal fournisseur de ce pays en soja. Néanmoins, la prédominance américaine sur le marché de cet oléagineux est moins marquée qu’en maïs du fait de la concurrence du Brésil et de l’Argentine, tous les deux acteurs majeurs du marché mondial du complexe soja (graines mais aussi huiles et tourteaux). Frédéric Hénin

Retrouvez les autres cultures sur www.terre-net.fr/mag/19soja


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Au coeur du machinisme

Après Mars...

Les robots s’attaquent à l’alimentation

© AFP PHOTO / NASA/JPL-Caltech/ASU

Après le robot de traite, la prochaine révolution dans les stabulations françaises sera certainement l’automatisation de l’alimentation. Aujourd’hui, une dizaine d’exploitations sont équipées dans le pays. Cette technologie soulève encore de nombreuses questions comme le résume Jean-Luc Ménard, ingénieur à l’Institut de l’élevage.

T

erre-net Magazine (Tnm) : Quel regard portez-vous sur le développement de l’automatisation de l’alimentation (AA) en élevage bovin ? Jean-Luc Ménard (Jlm) : C’est une nouvelle opportunité pour les éleveurs de réduire le temps d’astreinte dédié à l’alimentation de leurs animaux. Mais, cette problématique n’est pas récente en soi. Des solutions existent depuis longtemps pour diminuer le temps d’alimentation du troupeau, comme le libre-service au silo (technique la plus ancienne) ou le libre-service mécanisé, les auges libre-service, ou encore les pousses fourrages. Autre exemple : certains éleveurs font partie de groupements d’employeurs ou de Cuma équipés d’une mélangeuse. Vu l’importance de l’investissement (entre 130.000 et 170.000 €, Ndlr), il est primordial avant de se lancer de comparer l’AA avec les autres modes de distribution qui font gagner du temps

Tnm : La diminution du temps d’astreinte estelle réelle ou est-ce un argument commercial ? Jlm : Le gain de temps estimé par rapport à un système conventionnel est de l’ordre de 75 %. Sur ce point précis, l’AA est très efficace. Avec toutes les autres techniques de distribution, la réduction du temps d’astreinte ne dépasse pas 50 %.

22

Terre-net Magazine I Octobre 2012

Comme l’AA représente un investissement financier substantiel, les constructeurs mettent en avant d’autres arguments et effets positifs, notamment l’amélioration de la productivité laitière. Toutefois, nous manquons de références techniques et chiffrées pour évaluer l’impact réel sur la production de lait. Ceci dit je pense que les effets seront plus limités que certains chiffres annoncés.

Jlm : Cela pose question effectivement. Le couloir de distribution de l’aliment est un lieu de passage de l’éleveur et donc un endroit idéal pour surveiller les animaux. Car même si la surveillance du troupeau fait de plus en plus appel à des technologies de pointe, rien ne remplace l’œil de l’éleveur. Avec l’automatisation de l’alimentation, il faudra trouver d’autres moyens pour observer les animaux.

Tnm : Autrement dit, augmenter la fréquence quotidienne de distribution de l’aliment n’aurait pas d’effet significatif ? Jlm : Cela mérite d’être vérifié. Des études sont d’ailleurs en cours, notamment à la station expérimentale d’Arvalis-Institut du végétal de la Jaillière (Loire-Atlantique). Des chercheurs suisses, avec lesquels nous sommes en relation, travaillent sur ce sujet depuis quatre ans. Il nous faut maintenant vérifier leurs résultats sur les exploitations françaises (lire aussi p. 24).

Tnm : Quel système d’élevage est le plus adapté à l’automatisation de l’alimentation ? Jlm : Les grands troupeaux, dont la gestion s’effectue par lots et où le nombre de rations peut être important. La baisse de la charge de travail peut y être conséquente.

Tnm : Quid de la présence de l’éleveur et de la surveillance du troupeau ?

D'autres informations sur l'automatisation de l'alimentation dans l'interview de Jean-Luc Ménard par la Space Terre-net Web TV sur

www.terre-net.fr/mag/19alimentation

© Terre-net Média

Les technologies de pointe n'ont pas fini de nous surprendre... En élevage aussi !


ET VOUS, VOUS En êTES Où ? Sur le web : Pour découvrir les principaux concepts d’automatisation de l’alimentation ainsi qu’une série de liens utiles, rendez-vous sur Web-agri.fr. Concepts Déru, Lely, Delaval, Triolet et Gea… Retrouvez-les en fonctionnement en vidéo. Découvrez aussi l’interview complète de Jean-Luc Ménard de l’Institut de l’élevage.

© Watier-Visuel

Limiter les risques d’acidose

Les vaches dominées auraient davantage accès à une ration fraîche.

Distribuer l’aliment plusieurs fois par jour semble présenter des avantages, même si peu de données scientifiques sont actuellement disponibles sur le sujet. Une fréquence de distribution plus élevée (de 2 à 12 fois par jour en fonction des systèmes) diminuerait les risques de maladies métaboliques (acidose notamment), en limitant les fluctuations importantes du pH ruminal des animaux. D’autres bénéfices concernent la réduction du gaspillage et les relations entre vaches dominées et dominantes. En distribuant un aliment frais plus souvent et en moindre quantité, le volume de refus observé dans les élevages baisserait. Les vaches dominées auraient également davantage accès à une ration fraîche. Enfin qui dit automatisation, ne dit pas obligatoirement modification de la formulation des rations et suppression du pâturage. Déjà que l’investissement dans un dispositif d’alimentation automatisé est important, arrêter le pâturage engendrerait un surcoût supplémentaire. Il faut pouvoir conserver les rations qui "fonctionnent" et s’assurer que les différentes matières premières la constituant peuvent être intégrées dans les compartiments de stockage. Pour le foin ou simplement l’apport de fibres en particulier, il faut vérifier que les brins ne soient pas trop longs afin de ne pas perturber le fonctionnement des mélangeurs et distributeurs.

AUTOSPIRE

Mélangeuse automotrice à vis verticales de 12 à 18 m3 Sommet de l’élevage

Extérieur I 276

Automatisation de l’alimentation Fixe

Mobile

Tapis d’affouragement

Chariot sur rails

Cormall Pellon Rovibec

Mélangeuse fixe

Mélangeuse

Chariot distributeur

Mullerup Pellon Rovibec Triolet

Delaval

Chariot automoteur Cormall Lely

Les principaux fournisseurs de solutions d’automatisation de l'alimentation (AA) en France sont Boumatic (fournisseur finlandais Pellon), Cormall, Delaval, Déru, Gea (fournisseur danois Mullerup), Geoffroy SA, Lely, Rovibec (importateur : Franck Boucheron) et Triolet. Ils proposent différents systèmes, du tapis de distribution à l’automoteur mélangeur disposant d’une journée d’autonomie à trois voire quatre.

Octobre 2012

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• Cabine large GRAND CONFORT • Fraise de désilage développée avec le SAVOIR-FAIRE Lucas G • 4 roues motrices & 4 roues directrices • Homologation 25 ou 40 Km/h • Machine à Trappe, ou Tapis, ou avec Turbine de Paillage.

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Les principaux systèmes d’automatisation de l’alimentation


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Au coeur du machinisme

Investissement

150.000€ pour 3h de travail par semaine !

L’augmentation de la fréquence de distribution avec l’alimentation automatisée semble limiter les pertes à l’auge et surtout améliorer la productivité des vaches laitières.

D

e 3 à 5h de travail par semaine pour l’alimentation du troupeau, week-ends inclus, ça vous intéresse ? C’est en tout cas ce à quoi vous pouvez vous attendre si vous investissez dans un système d’automatisation de la distribution. A titre d’exemple, l’utilisation du robot du groupe Lely nécessite 2 à 2h30 de travail tous les trois ou quatre jours. Chez Delaval, le système Optimat doit être alimenté tous les deux jours : une intervention qui n’exige qu’une demi-heure de présence. Automatisation de l’alimentation, robot de traite... Hervé Clautour, responsable "automatisation de l’alimentation" chez Lely, considère que la robotisation contribue à « l’élimination des tâches à faible valeur ajoutée du métier d’éleveur ».

De 2h/jour à 2h/semaine A la vue des statistiques de l’Institut de l’élevage sur le temps de travail des éleveurs, l’automatisation de l’alimentation semble permettre une économie de temps considérable ! L’organisme technique (cf. tableau) estime l’astreinte quotidienne de l’éleveur lambda pour soigner (traite, alimentation, etc.) son troupeau à 5h (élevage laitier disposant d’une salle de traite mais n’ayant pas de système automatique de distribution de l’alimentation). Avec l’automatisation de l’alimentation, l’éleveur passe quasiment de 2h par jour à 2h par semaine. Les premiers résultats d’une étude sur « l’affouragement automatique des bovins », réalisée en Suisse sur une vingtaine d’élevages, confirment « que de nombreuses exploitations ont pu considérablement réduire leur charge de travail grâce à l’automatisation. Ce mode de distribution apporte davantage

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

de flexibilité et s’avère particulièrement avantageux en période de pointe ». Mais, comme le rappellent les chercheurs suisses, le temps consacré à l’alimentation dépend de la technique de désilage, de l’éloignement et du type de stockage (silo-tour, silo-couloir, etc.) pour alimenter le robot.

Répartition du temps d’astreinte quotidien dans un élevage laitier (environ 5h) Traite (système classique)

50 %

Alimentation

28 %

Entretien des bâtiments

14 %

Soin aux animaux

8%

N.B. : Notons que le temps dédié à l’alimentation du troupeau peut, d’après l’Institut de l’élevage, varier de 1 à 4. Source : Idele.

Quid de la formulation des rations ? Généralement, il est possible de formuler une dizaine de rations différentes intégrant une dizaine d’ingrédients (fourrage, concentré, minéraux). Génisses, vaches adultes en début ou fin de lactation, vaches taries… Les rations peuvent être différenciées en fonction des lots d’animaux présents sur l’exploitation. Le nombre de distributions journalières est programmable et peut varier de deux à dix fois en moyenne par jour si besoin. Le système Lely Vector est même équipé de capteurs qui permettent l’ajustement de la distribution de la ration durant la journée en fonction des restes. L’augmentation de la fréquence de distribution (liée à de plus faibles quantités) semble

limiter les pertes à l’auge et surtout améliorer la productivité des vaches laitières. Les chercheurs suisses rapportent à ce sujet : « que de nombreux chefs d’exploitation ont constaté que leurs animaux étaient nettement moins stressés. Du fait, selon eux, de la distribution de fourrage plusieurs fois par jour. Les animaux de rang hiérarchique inférieur peuvent consommer davantage de fourrage de meilleure qualité, même lorsqu’il y a plus d’une bête par place à l’auge. Certains agriculteurs pensent que c’est ce qui explique la hausse de la production laitière et le meilleur rapport graissesprotéines du lait, notamment chez les vaches en première lactation ».

Plus de traites/jour Dans certaines exploitations équipées de robots de traite, les chercheurs suisses observent une légère augmentation du nombre de traites par jour. Ils supposent que ce phénomène est dû à « l’accroissement de l’activité physique du troupeau avec une distribution de fourrage plusieurs fois par jour ». Il faut compter entre 130.000 et 170.000 € pour un système complet disposant de trois à quatre jours d’autonomie (mais sans l’intégration de silos-tours par exemple pour une meilleure qualité de stockage du maïs ensilage). Que se passe-t-il en cas de panne ? Les constructeurs garantissent une intervention dans la journée. Malgré tout, il paraît difficile d’utiliser un système de secours en cas de coupure de courant, comme pour une salle de traite. Enfin, comme pour le robot de traite, l’éleveur devra s’adapter à une nouvelle manière de travailler, de la gestion globale à l’observation du troupeau. Pierre Criado

© Watier-Visuel

Qui n’a jamais voulu diviser par deux son temps de travail sur les tâches les plus répétitives ? Les constructeurs de systèmes d’automatisation de l’alimentation sont allés encore plus loin….


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Les incontournables du machinisme

Après les bennes, Fliegl s’attaque au marché des épandeurs avec sa technologie phare, le fond poussant. Quatre modèles de 9 à 17 m3, en simple essieu et équipés de deux hérissons verticaux, permettent d’apporter fumier, compost et autres substrats organiques sur une largeur de 12 m.

Happy Birthday !

L’Isobus pour la Lely Welger RP 545

© Lely

© Weidemann

Weidemann fête les 40 ans de son premier Hoftrac ou valet de ferme, le Perfekt 130. Le constructeur annonce plus de 65.000 machines produites depuis.

© Fliegl

Fond poussant : sur les épandeurs aussi !

Lely dévoile sa troisième génération de presses à chambre variable. Pouvant former des balles de 0,90 à 2 m de diamètre, la Welger RP 545 est munie de 17 ou de 25 couteaux. Mais, elle se distingue surtout par son système de commande Isobus. Et grâce au boîtier tactile E-Link Pro, il est possible de vérifier l’état de remplissage de la chambre.

© Berthoud

Le Raptor baisse la tête

NOUVEAU

Berthoud lance un automoteur à cabine avancée, le Raptor Front cab. Par rapport aux cabines fixes, la cabine (issue des Jaguar) sur relevage, avec suspension à boules d’azote, améliore l’amortissement et l’accessibilité au poste de conduite.

Sur le web : Plus de détails sur ces matériels vus à Innov-Agri et au Space sur :

www.terre-net.fr/mag/19innovagri www.terre-net.fr/mag/19space

TELESCOPIC Evolutions transmission Et instrumEntation tablEau dE bord

amélioration dE la CirCulation d’air sans traitEmEnt post-Combustion

visiblité aCCruE, maniabilité maintEnuE

CouplE augmEnté Jusqu’à 15%

systEm JCb livElink

motorisation au Choix : 109Cv, 125Cv, 145Cv

Consommation réduitE Jusqu’à 10%

POURQUOI ACCEPTER LE COMPROMIS ? Les nouveaux TELESCOPIC JCB ont été créé sans compromis. Le moteur JCB EcoMAX, plusieurs fois primé, a été conçu sans traitement de post combustion : sans filtre à particules ou SCR. La visibilité est ainsi accrue et la maniabilité maintenue. Ces nouvelles innovations pemettent de meilleures performances, plus de confort, de sécurité et d’efficacité. Le télescopique numéro un mondial redéfinit une nouvelle fois le terme de productivité. Pourquoi accepter le compromis ? Découvrez notre nouvelle génération de machines au SPACE Stand n° Extérieur L5

www.jcbtier4.com

AGRI


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Les incontournables du machinisme

Des nouveaux T chez Valtra

© Berthoud

© Terre-net Média

Le tractoriste finlandais a exposé au salon d’Outarville une nouvelle génération de tracteurs T. Sept modèles de 130 à 220 ch sont disponibles, animés par des moteurs 6 cylindres Agco Power dotés de la technologie Scr afin de répondre aux normes Stage IIIb (Tier 4intérim). A noter également : un capot relooké et un nouvel accoudoir plus ergonomique.

RS20 : le basvolume by Artec

© Terre-net Média

Issu de la collaboration entre Artec, les Ets Agri Santerre et le groupe Méthivier, cet automoteur de pulvérisation possède un moteur greffé derrière la cabine pour une meilleure répartition des masses. Adapté aux traitements de 15 à 400 l/ha, il peut travailler jusqu’à 30 km/h. Début de commercialisation prévu pour le Sima 2013.

Controlled Traffic Farming

© Horsch

Derrière ces termes, un concept d’avenir selon Horsch : avoir des passages de roues fixes pour tous les outils dans chaque parcelle. Ce qui implique une voie unique pour tous les matériels, des largeurs de travail avec le même multiple et un autoguidage Rtk pour chaque machine. Ces couloirs préserveraient le reste du champ de la compaction des sols. Expérimentation à suivre !

Barre de semis ou monograine, ne choisissez plus !

© Terre-net Média

Un Ipad en salle de traite

© Isagri

Väderstad propose pour l’UE deux déclinaisons 6 et 8 m des semoirs Seed Hawk, dérivées de la version canadienne 24 m. Les éléments de semis, écartés de 25 ou de 30 cm, sont alimentés par une trémie de 3.900 l.

Montez à bord de la série 7 de Deutz-Fahr sur www.terre-net.fr/mag/19serie7

Textos

Que la lumière soit ! – Alö propose pour ses chargeurs un kit d’éclairage, composé de 2 Led de 10 W. Nommé LoaderLightTM, il fournit 900 lumens pour 0,75 A. Cnh évite les dérapages ! – Case IH et New Holland ont intégré un Abs sur leurs tracteurs Pumas et T8. L’objectif : sécuriser les freinages d’urgence sur route et éviter la mise en portefeuille ou le retournement. Dieci passe à l’articulé – Le constructeur italien devrait présenter un télescopique articulé pour l’Eima (du 7 au 11 novembre 2012 à Bologne en Allemagne). A découvrir dès maintenant sur la Space Terre-net Web TV. Boumatic met les bouchées doubles ! – Pendant le Space, la marque a levé le rideau sur le robot MRD1. Un bras de traite par l’arrière, mais deux stalles.

Modularité. Tel est le maître mot du nouveau semoir à grande capacité Flex-Cart de Kverneland. A l’arrière de la trémie, un attelage trois points permet de fixer une barre de semis à céréales, la CX-Ultra, de 6 à 8 m de large, ou la barre monograine Optima avec châssis repliable, de 8 à 16 rangs et de 37,5 à 80 cm d’inter-rang.

Isagri vient de développer une application de son logiciel Isalait pour tablettes tactiles. Nommée Isalait Mobi’pilot, elle offre de nombreuses fonctionnalités : assistant en salle de traite, création de plannings de reproduction, aide au calcul des rations, etc. La traite terminée, la tablette se synchronise via une connexion Wifi au logiciel Isalait sur l’ordinateur de l’exploitation.

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Seed Hawk série 30 - La version européenne des géants canadiens

Terre-net Magazine I Octobre 2012

Le Ranger couche ses rampes – Déjà commercialisé avec des rampes à repliage vertical, le pulvérisateur traîné Ranger 2500 de Hardi-Evrard existe maintenant avec des rampes aluminium Pommier à repliage horizontal. Grecav devient Stark Factory – C’est effectif depuis le 1er septembre. Stark Industries a racheté la partie agricole de son sous-traitant en cueilleurs de maïs, l’italien Grecav, placé en liquidation judiciaire depuis le 6 août. La plaque Setra sur les 6R – Compatible avec un pont avant standard ou suspendu, la plaque Setra de Laforge est désormais disponible sur les tracteurs 6R John Deere. Des broyeurs portés XXL – Rousseau étoffe sa gamme de broyeurs grandes largeurs semi-portés, avec des broyeurs portés de 2 à 4,20 m de largeur de coupe.

Phrase du mois

« Traite, alimentation : l’automatisation permet d’éliminer les tâches à faible valeur ajoutée. » Hervé Clautour, responsable "automatisation" chez Lely.


granD angle

Les enjeux de saison

Tracteur d’élevage A qUOI RESSEmBLE-T-IL EN 2012 ?

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Spécialisation des tâches.

Portrait détaillé

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© Watier-Visuel

Ces dernières années, les tracteurs dits "d’élevage" montent en gamme, tant en termes de puissance que de niveau d’équipement. Avec 105, 110 voire 120 ch, ces derniers peuvent passer de la manutention au travail du sol, ou de la distribution de la ration à la pulvérisation. Dans ce contexte, à quoi ressemble aujourd’hui le tracteur type de l’éleveur ? Est-il judicieux d’augmenter la puissance pour plus de polyvalence ? Réponses dans les pages qui suivent.

Confort

et man

iabilité.

Dossier réalisé par Pierre Criado et Matthieu Freulon

Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Octobre 2012

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granD angle

Les enjeux de saison

Enquête PORTRAIT-ROBOT DU TRACTEUR DE L’éLEVEUR

Utilisation : 800 h/an.

© Terre-net Média

Motorisation : 4 cylindres, 105 ch.

Prix moyen : 70.000 €.

Confort : 40 % des tracteurs types seraient équipés d’un pont avant et un peu moins de 20 % d’une cabine suspendue.

Boîte de vitesses : semi-powershift à 3 ou 4 rapports. Débit hydraulique : 100 l/min.

Dimension : Longueur : 4,5 m. Empattement : 2,45 m. Hauteur : 2,8 m. Poids : 4,6 t.

A quoi ressemble le tracteur type de l’éleveur en 2012 ? Puissance, équipements, confort… La rédaction de Terre-net Magazine a établi son portrait-robot en consultant les principaux tractoristes et en compilant les caractéristiques des dix modèles les plus vendus en élevage depuis deux ans.

Q

ui dit tracteur d’élevage dit tracteur à tout faire, du transport de l’ensilage à l’alimentation du troupeau en passant par le travail du sol et la fenaison. Performance et polyvalence sont donc ses principales qualités. Pas étonnant alors que ce tracteur soit le plus sollicité dans les fermes (plus de 800 heures par an en moyenne). Mais concrètement quel est le modèle type chez les éleveurs en 2012 ? Premier élément du portrait-robot : la puis-

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Terre-net Magazine I Octobre 2012

sance des moteurs 4 cylindres est légèrement supérieure à 100 ch (105 ch en moyenne) et tend à augmenter du fait de la diversité des tâches effectuées. Un constat que partage Christian Savary, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture de la Manche (lire son interview p. 30), même s’il considère « qu’un tracteur de 95 ch équipé d’un chargeur est adapté aux besoins des éleveurs. Les chevaux supplémentaires étant

utilisés pour le transport et le travail du sol » et ce de manière très ponctuelle. Quant aux motorisations, elles sont aujourd’hui en cours de passage au Stage IIIb. Les modèles du panel étudié (Case IH Maxxum, Fendt 312, New Holland T6140 et Same Deutz-Fahr K420) ont actuellement recours à la technologie Scr (réduction catalytique sélective). Le Fap (filtre à particules), lui, devrait se développer dans les années à venir.


Autre composante de ce portrait : la boîte de vitesses. Même si le confort de conduite est apprécié et recherché, les boîtes à variation continue sont rares, excepté pour l’inventeur de cette technologie qui la propose de série. Dans la majorité des cas, les boîtes de vitesses sont semi-Powershift à 3 ou 4 rapports et dotées éventuellement d’un doubleur. Même s’ils ne sont pas présents systématiquement, les ponts et cabines suspendus font progressivement leur apparition. 40 % des tracteurs d’élevage achetés ces deux dernières années seraient équipés d’un pont avant suspendu et un peu moins de 20 % d’une cabine suspendue.

incontestablement le chargeur. Qu’il soit conçu par le tractoriste ou un partenaire, il équipe plus de la moitié des modèles en sortie d’usine. Son débit hydraulique moyen atteint 100 l/min, ce qui n’a rien de surprenant vu la puissance développée. D’une manière générale, le débit n’est pas cumulé : la direction et l’asservissement du tracteur sont gérés indépendamment pour assurer un maximum de puissance aux distributeurs (au nombre de trois en moyenne).

70.000 € en moyenne Enfin, la capacité du relevage arrière aux rotules dépasse légèrement 6 t. Un point important sur lequel insiste Christian Savary. « Les construc-

Charger, déplacer, désiler… L’équipement indispensable du tracteur type de l’éleveur est

teurs commencent à prendre en compte les attentes des éleveurs en termes de relevage arrière. Jusqu’à présent en effet, les capacités des tracteurs d’élevage étaient un peu justes pour traîner un pulvérisateur ou un combiné de semis ». Et le prix ? En moyenne, ce tracteur type est estimé à 70.000 €. Toutefois, le prix varie du simple au double en fonction des modèles. Il faut préciser que le panel de tracteurs observés est assez large, du point de vue des équipements comme de la puissance moteur (de 92 ch pour le MF5430 à 126 ch pour le MC130). Pierre Criado

Carte d’identité du tracteur d’élevage type N.B. : ces données sont des moyennes issues d’un échantillon de dix tracteurs vendus aux éleveurs depuis deux ans.

Puissance

105 ch

Nombre de cylindres

4

Normes antipollution

En cours de passage au Stage IIIb

Boîte de vitesses

Powershift

Capacité du relevage arrière

6,2 t

Relevage avant

Non

Débit hydraulique

100 l/min

Débit cumulé

Non

Système Load Sensing

Non

Nombre de distributeurs

3

Type de distributeur

Mécanique

Chargeur frontal

Oui

Cabine suspendue

Environ 20 % des modèles

Toit ouvert

Oui

Pont avant suspendu

Un peu moins de 40 % des tracteurs (en développement)

Rayon de braquage

4,4 m

Empattement

2,4 m

Longueur

4,5 m

Hauteur

2,8 m

Poids

4,6 t

Nombre d'heures moyen

800

Prix catalogue moyen

70.000 €

Dix constructeurs, dix modèles Les tracteurs utilisés pour définir ce modèle type français sont : Case IH Maxxum, Claas Arion, Fendt 312, John Deere 6230, Kubota M9540, Massey Ferguson 5430, McCormick MC 130, New Holland T6120, Same Deutz-Fahr K420, Valtra N101. Chacun a été identifié par son constructeur comme le « tracteur le plus vendu aux éleveurs ». Les données moyennes sont calculées en tenant compte des parts de marchés de chacun des tractoristes sur ce segment. Dans ce panel, deux catégories de tracteurs se distinguent en fonction de leur puissance : les modèles de 92 à 100 ch d’un côté (Massey Ferguson, Claas, John Deere, Kubota et Same Deutz-Fahr) et ceux de 110 à 126 ch de l’autre (Fendt, Valtra, New Holland, Case IH, McCormick).

Sur Terre-net.fr et Web-agri.fr, montez à bord des nouveaux tracteurs !

Les neufs sont en ligne ! Les T5 et TD5 de New Holland, Farmall U, la gamme de Case IH, les Arion 500 de Claas en attendant l’homologation des Axos début 2013, les Valtra série N, le Fendt 313, les modèles Kubota... Les tracteurs d’élevage passent à la norme Stage IIIb. Retrouvez-les en vidéo et en photos sur Terre-net.fr et Web-agri.fr. Les innovations tournent principalement autour des technologies moteurs. Les capots et cabines sont relookés et les intérieurs plus fonctionnels. L’ergonomie des commandes a été revue chez l’ensemble des constructeurs pour simplifier l’utilisation des machines et optimiser le confort de conduite.

Terre-net Média : Terre-net.fr - Elevage-net.fr - Terre-net-Occasions.fr - Terre-net-WebTV.fr I Octobre 2012

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Les enjeux de saison

Av i s d ' ex p e r t

granD angle

La fin du tracteur polyvalent ? Distribution de l’alimentation, transport, travail du sol… Le tracteur type de l’éleveur est sur tous les fronts. En cherchant la polyvalence, la puissance augmente. Mais, est-ce vraiment la combinaison gagnante ?

© DR

A

Christian Savary, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture de la Manche.

Il faut du couple, surtout à bas régime

«P

our gagner en confort d’utilisation et en consommation, il faut choisir un moteur souple et performant. Autrement dit qui développe du couple à bas régime, comme un moteur 4 cylindres de 90 à 100 ch. L’important, c’est le couple ! Au travail, en réduisant de 300 à 400 t/min le régime moteur, on peut gagner jusqu’à 1,5 l/h. Si un constructeur annonce un couple de 400 N à 1.700 t/min, il faut absolument regarder si le couple reste le même à 1.350 t/min ! Aujourd’hui, la variation continue arrive dans les élevages, où elle répond assez bien aux exigences en termes de confort d’utilisation et d’économie de carburant. J’ai suivi pendant un an un tracteur Fendt 310. Pour donner un ordre d’idée, pour la distribution de fourrage, les travaux de fenaison, de pulvérisation ou de manutention, la consommation moyenne avoisine les 4 l/h. Au transport, l’économie serait de 11 % d’après le comparatif réalisé par les Cuma de l’Ouest. Autre exemple : comparons un andaineur simple 4 m, attelé à un tracteur à variation continue de 125 ch (régime moyen de 1.200 t/min au travail) avec une prise de force 540 Eco ou le même andaineur emmené par un tracteur de 130 ch Powershift (régime de 1.900 t/min au travail). Du simple au double au niveau consommation !

30

Ainsi, la variation continue constitue une perspective d’évolution intéressante pour les tracteurs à faible puissance avec malgré tout un inconvénient, son prix élevé. Cette technologie devrait toutefois se démocratiser dans les années à venir. Pour limiter la consommation de carburant, la prise de force Eco est indispensable. Un tracteur de 60 ch est capable de travailler avec un andaineur, même double, car ce type d’outil ne demande pas beaucoup de puissance. Mais, à un régime moteur de 1.600 tr/min, une prise de force 540 éco sera nécessaire.

Prise de force Eco indispensable Et le mode 40 km/h Eco dans tout ça ? Tout dépend de la puissance du tracteur et des chantiers à effectuer. Un tracteur de 80 ch avec un chargeur, des contrepoids et un plateau à paille n’aura pas assez de puissance pour exploiter le mode 40 km/h Eco. L’option reste néanmoins conseillée si le tracteur est amené à faire beaucoup de déplacements. Enfin, côté hydraulique, 80 l/min en débit cumulé suffisent pour donner de la réactivité aux mouvements du chargeur. Après, c’est une question de coût. Si le tracteur est équipé d’une pompe à piston et d’un système Load Sensing qui fait grimper le débit à 110 l/min, pourquoi pas. Mais, il faudra plus de puissance et donc s’orienter vers un modèle de 110 ch. »

Terre-net Magazine I Octobre 2012

Propos recueillis par Pierre Criado

ccroître la puissance pour plus de polyvalence. Pourquoi pas, mais dans une certaine limite. Un tracteur de 95 ch suffit pour effectuer les tâches quotidiennes sur l’exploitation. Au printemps par exemple, les travaux de fenaison avec un andaineur double ne posent aucun problème de puissance. En revanche, certains éleveurs recherchent ponctuellement un « tracteur capable de suppléer le tracteur de tête sur des chantiers comme l’ensilage ou les semis. Ça ouvre la porte aux puissances de 110 à 120 ch », constate Christian Savary. Pas sûr cependant que cette option soit la plus économique. Un calcul à faire, surtout lorsque les 10 ou 30 ch de plus ne sont utilisés qu’une dizaine d’heures par an.

Quid de la spécialisation C’est un fait : la puissance et le confort d’utilisation des tracteurs dits d’élevage progressent. Si l’innovation concerne généralement les tracteurs de fortes puissances, beaucoup de ces nouvelles technologies sont déclinées aux tracteurs de plus faibles puissances, comme la variation continue ou les cabines et ponts avant suspendus. Côté motorisation, des modèles 3 cylindres de 90 à 100 ch pourraient se développer. Par ailleurs, la généralisation de l’Isobus ainsi que celle des ordinateurs de bord pourraient optimiser la productivité des chantiers. Comme en manutention, grâce à l’automatisation des chargeurs sur certaines tâches répétitives (chargement de bennes, alimentation des troupeaux, etc.). Sans parler du travail sur l’ergonomie des boîtiers de commande et des joysticks présents sur les accoudoirs en cabine. Toutefois, avec l’augmentation inéluctable de la taille des exploitations agricoles, la polyvalence ne sera peut-être bientôt plus le principal critère de choix pour un tracteur d’élevage. Lorsque la rentabilité prime, l’intérêt d’une machine à tout faire diminue. Pour les travaux de manutention notamment, après les télescopiques, les versions articulées ou les chargeuses inspirées du Btp pourraient prendre une place certaine dans le secteur agricole. A l’image de ce qu’il se passe dans les pays du nord de l’Europe. Rendez-vous en juin 2013 sur la plate-forme Terre à Terre consacrée à la manutention pour vous faire votre propre idée.

Ce qu’il faut retenir pour gagner en confort et en consommation - Moteur : il faut du couple à bas régime. - Boîte de vitesses : opter pour la variation continue. - Prise de force : mode Eco indispensable. - Débit hydraulique : 80 l/min suffisent.


Exit les tracteurs de moins de 100 ch

E

n grandes cultures comme en élevage, c’est une certitude, les puissances des tracteurs augmentent ! A titre d’exemple : les Steiger, tracteurs articulés d’au moins 400 ch de Case IH, viennent d’être homologués cette année pour circuler sur la route. Chez les éleveurs, l’évolution des données du marché (issues de l’enquête "Agrisurfeur"*) illustrent bien cette hausse de la puissance des moteurs. En cinq ans, le nombre d’élevages disposant d’un tracteur de tête de moins de 100 ch est passé de 37 à 26 %, les éleveurs se tournant davantage vers des modèles de 100 à 150 ch voire de plus de 150 ch. D’ailleurs, dans le même temps, le nombre de tracteurs d’élevage de plus de 150 ch a doublé. Cette tendance est d’autant plus flagrante lorsque l’on regarde les caractéristiques du deuxième tracteur de ferme : le cap des 90 ch est dépassé ! En 2007, 68 % des exploitations possédaient un tracteur de moins de 90 ch. Aujourd’hui, 60 % utilisent un modèle de plus de 90 ch (de 90 à 110 ch pour 34 % et de plus de 110 ch pour 26 %). *Chaque année depuis 2005, l’institut Bva réalise en partenariat avec Isagri une enquête online auprès des agriculteurs internautes. Les résultats présentés sont issus des éditions 2007 et 2012.

Evolution de la puissance des tracteurs de tête dans les élevages français entre 2007 et 2012

59,6 % 54 %

2007 2012

24 > 28 FÉVRIER 2013

37 % 26 % 14,4 % 7% moins de 100 ch

100 ch à 150 ch

plus de 150 ch

Evolution de la puissance du 2 ème tracteur dans les élevages français entre 2007 et 2012

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Source : Enquêtes "Agrisurfeur" 2007 et 2012

Octobre 2012

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Les enjeux de saison

© DR

Av i s d ' agr i

granD angle

Avec en moyenne 1.000 h de travail par an, le tracteur d'élevage est de loin le plus sollicité.

P

olyculteur-éleveur à Marigny dans la Manche, Stéphane Helaine a renouvelé son tracteur d’élevage en 2010, passant d’un New Holland TSA100 de 100 ch (voir la fiche argus p. 42) à un New Holland T6030 de 120 ch (acheté au groupe Blanchard Normandie), ces deux modèles étant équipés d’un chargeur. « Nous avons voulu une puissance identique à celle du tracteur de tête. C’est plus d’intéressant que d’avoir un gros et un petit tracteur, explique-t-il. Ainsi, le tracteur d’élevage pourra servir pour les semis et les labours. Nous gagnons en polyvalence. »

Faire l’élevage… et le reste ! Pour l’éleveur, un bon tracteur d’élevage doit être maniable. C’est pourquoi il a choisi l’option SuperSteer, qui permet de « conserver la maniabilité du 100 ch » avec un moteur pas trop gourmand en carbu-

32

Terre-net Magazine I Octobre 2012

1.000 heures par an Sur l’exploitation, même s’il sert beaucoup à la manutention, le tracteur d’élevage est aussi utilisé pour les foins, l’enrubannage, charger la mélangeuse ou ramasser le fumier. Sur les 1.000 h d’utilisation annuelle, environ 500 h sont dédiées à la manutention, 300 h aux labours, semis et autres travaux du sol, 200 h au transport. Stéphane Helaine a profité de ce renouvellement de matériel pour augmenter la taille du chargeur, ceci afin d’accroître les débits de chantier et suivre l’évolution du cheptel.

© DR

Sau : 135 ha (40 ha de maïs et 6 ha d’orge autoconsommés). Localisation : Marigny dans la Manche (à 15 km de Saint-Lô). Atelier allaitant : 40 vaches charolaises et production de 25 taurillons par an. Atelier laitier : 85 vaches prim’holsteins pour un quota de 780.000 l (deux robots). Uth : 2.

rant (capable de tourner au ralenti pour les chantiers peu exigeants en puissance). Mais, le plus important reste la polyvalence. Le tracteur d’élevage « doit être capable de faire les travaux d’élevage et le reste ! », insiste l’éleveur.

Le tracteur de tête tourne environ 500 h par an et reste sur la ferme pendant sept à huit ans.

« Nous n’avons pas de télescopique, trop onéreux pour de la manutention uniquement. En cas de besoin, la Cuma en possède un. » Le tracteur d’élevage est de loin le plus sollicité et est renouvelé tous les cinq ans. Le tracteur de tête, quant à lui, tourne environ 500 h par an et reste sur la ferme pendant sept à huit ans. Propos recueillis par Matthieu Freulon

30 % Manutention

50 %

Labour, semis

20 % Utilisation du tracteur d’élevage sur l’exploitation de Stéphane Helaine.

Transport

© Terre-net Média

« Un tracteur polyvalent avant tout »



s Tracteurs

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Mc Cormick MC 115

Claas ARES 617 ATZ

Mc Cormick G 125 MAX

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2006 - 4 146 h - 42 000 € HT N ° 241516 QUERALT

2012 - 300 h N ° 241597 LEROY GROUPE

1997 - 11 700 h - 24 000 € HT N ° 241629 JARNY SA

Renault 103.14

New Holland TSA 110

Massey Ferguson 6110

Case IH LOT 2 MX 80 C

1983 - 5 900 € HT N ° 241772 SAVAGRI SARL

2005 - 2 432 h - 34 000 € HT N ° 241393 GABILLET

1995 - 6 825 h - 9 000 € HT N ° 241390 FORESTIER LEBLOND

2001 - 6 600 h - 29 000 € HT N ° 240874 DEFIMAT

John Deere 6430 STD

Renault ARES 715 RZ

Lamborghini c120

Fendt 311 Vario

2009 - 1 200 h - 55 000 € HT N ° 240434 MALBERT

2001 - 3 700 h - 29 000 € HT N ° 241395 SICA ARTOIS

2005 - 3 889 h - 25 000 € HT N ° 241205 SABATHE

2008 - 4 148 h - 50 100 € HT N ° 240158 CORMAT

Lamborghini winner f100

Case IH JX 60

Fiatagri 100.90

John Deere 6320

1993 - 5 900 h - 14 000 € HT N ° 241779 GROC ET FILS

2009 - 85h - 26 000 € HT N ° 241685 GAUTIER

1985 - 8 100 h - 11 000 € HT N ° 241704 AGRI MONTAUBAN

2005 - 5 350 h - 39 000 € HT N ° 241728 SEMAC

Mc Cormick MC 115 2003 - 115h - 32 000 € HT N ° 241688 GAUTIER

34


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MF 6455

2003 - 110 ch 4600 h Prix HT : 33 000 €

MF 6499

2005 - 215 ch - 5200 h Rel AV Prix HT : 45000 €

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2008 - 155 ch - 2450 h PdF AV - Rel AV 19Eco Prix HT : 56 000 €

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John Deere 6110 2001 - 6400 ch - 80 h 23 000 €

John Deere 6510 1998 - 110 ch - 6500 h 25 500 €

John Deere 6910 2001 - 150 ch - 6200 h Rel AV - 30 000 €

Massey Ferguson 6499 2009 - 235 ch - 3000 h Rel AV - 67 000 €

New Holland TG 255 2004 - 255 ch - 5800 h Rel AV - 41 000 €

Renault ARES 715 RZ 2001 - 150 ch - 3700 h Rel AV - 29 000 €

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ARGUS

La Votre cotehorizon tracteur

Fiche occasion, New Holland TS100A

Electro Command

Marque : New Holland Modèle : TS100A Electro Command Puissance annoncée (ch) : 101 - Iso TR14396 Moteur : 4 cylindres Nef turbo intercooler - Stage II (Tier 2) Cylindrée (l) : 4,49 Boîte de vitesses :Electro Command avec inverseur électro-hydraulique Couple maxi (N.m) : 435 à 1.400 tr/min Effort de relevage annoncé (t) : 6,21 PV 4RM (t) : 4,56

© DR

Avis utilisateurs et réseau de distribution

A

+ -

fin de satisfaire les normes antipollution Stage II, les tracteurs TS100A rejoignent la gamme New Holland en 2003 en remplacement des TS 100. Outre plusieurs évolutions dans le design et la cabine Horizon à quatre montants avec toit vitré, les TS100A sont équipés d’un moteur 4 cylindres Nef et d’une nouvelle transmission Electro Command avec quatre rapports sous Le New Holland T6020 Elite. charge.

© DR

Idéal pour les travaux au chargeur

Ces tracteurs se déclinent en deux versions : les TSA Delta, modèles d’entrée de gamme assez simples dotés d’un choix d’options limité et les TSA Plus, plutôt orientés haut de gamme avec un large panel d’équipements à la carte. Leur maniabilité, leur simplicité d’utilisation et la visibilité en cabine sont appréciables lors de l’utilisation du chargeur. A partir de 2007, les TS100 A sont remplacés par les T6010 Plus et les T6020 Elite pour répondre aux normes Stage IIIa (Tier 3). L’occasion, pour le constructeur, de développer une nouvelle technologie sur ce segment de marché : le Common Rail. Unités commercialisées en France entre 2003 et 2007 : 2.112. Options les plus vendues : pont avant suspendu, cabine suspendue, 3ème et 4ème distributeurs à l’arrière et prédisposition chargeur. Rappels recensés : aucun. Matthieu Freulon

UNIQUE

Pièces détachées agricoles

Cabine adaptée aux travaux au chargeur Moteur fiable et plutôt sobre Tracteur maniable avec une bonne adhérence Modèle simple d’utilisation Réserve de couple un peu juste Manque d’ergonomie de certaines commandes Conduite sur route parfois inconfortable

Notation Fiabilité : Finition : Budget : Cote à la revente :

Terre-net argus, la 1ère cote agricole gratuite Personnalisez cette cote en ligne sur Terre-net-Occasions.fr 2007 [2.500 h]

2006 [3.000 h]

2005 [3.500 h]

2004 [4.000 h]

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28.988 €

26.756 €

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