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N° 106 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 - 7 €
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AGRITECHNICA
Les machines vertes de demain s’inventent aujourd’hui L’usure anormale des pneus
FONGICIDES
PIÈCES DÉTACHÉES
Oser la stratégie monopassage Le bon rapport qualité-prix
ISSN 2112-6690
DÉCRYPTAGE
ÉDITO
Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES
Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média
ÉDITEUR DÉLÉGUÉ
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redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle Agriculture : Jonathan HAVART Rédacteur en chef adjoint Terre-net Le Magazine : Sébastien DUQUEF Rédacteur en chef terre-net.fr : Arnaud CARPON Rédactrice en chef web-agri.fr : Delphine SCOHY Secrétaire de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Olivier CHARLES-ANGÈLE (économie et politique), Céline CLÉMENT (installation-transmission), Sophie GUYOMARD (cultures), Julien HEYLIGEN (machinisme), Laure SAUVAGE (marchés) Ont participé à ce numéro : Antoine HUMEAU, Nathalie TIERS
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Annonceurs & Agences
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
Des solutions multiples pour reverdir le blason agricole
A
près avoir fait le point sur la robotique et son développement, force est de constater que les constructeurs ont une autre préoccupation, celle de la motorisation future des machines. Nul ne peut plus ignorer le problème lié aux émissions polluantes mais outre ceci, il devient indispensable de trouver des alternatives au gazole d’origine fossile. Et là aussi, il semble que la solution unique n’existera pas… Avec l’électricité, le souci c’est que dès qu’on monte en puissance, l’autonomie décroche. Alors des ingénieurs imaginent une solution hybride. Combiner moteurs thermique et électrique, le second intervenant pour renforcer la puissance en cas de besoin. Dans ce numéro de Terre-net Le Magazine, vous découvrirez comment Enedis pourrait résoudre une partie du problème lié à la recharge des batteries. Côté méthane, les bureaux d’études travaillent ardemment et progressent vite. Dernière trouvaille : la liquéfaction du gaz pour accroître sa capacité de stockage et donc l’autonomie, car il va sans dire qu’en agriculture, déployer des solutions nécessitant de ravitailler plus d’une fois par jour sera difficile. Un système de réservoir refroidissant est alors indispensable pour que le gaz ne reprenne pas sa forme naturelle. Autre avantage : l’énergie peut être produite directement sur la ferme, en installant une unité de méthanisation. Certaines exploitations avant-gardistes comme celles dont nous parlions dans le précédent numéro ont déjà montré que c’était réalisable. Question hydrogène, pour être vertueuse, l’hydrolyse devra avoir été réalisée à partir d’énergie verte. Remettre en fonctionnement des centrales nucléaires ou pire, à charbon, pour fabriquer l’électricité indispensable à la fabrication de ce gaz serait d’ailleurs un non-sens. À souligner qu’étant donné sa grande légèreté, son stockage s’impose comme un défi essentiel à relever pour envisager le développement de la filière. Des moyens techniques de stockage à basse température, ou à haute pression, sont nécessaires. L’édition 2023 d’Agritechnica a fait de la thématique son fer de lance. En témoigne le palmarès de l’innovation détaillé dans ce numéro, regroupant les nouveautés du salon en matière de motorisations alternatives, de technologies destinées à réduire la pénibilité du métier et surtout, à maintenir les performances des équipements en limitant leurs émissions. À ce titre, New Holland rafle l’or grâce à son concept de moissonneuse-batteuse sur lequel les ingénieurs ont – nous sommes presque tentés de dire « simplement » – changé l’orientation pour libérer de l’espace et ainsi doper le débit de chantier sans augmenter la puissance moteur. Bonne lecture ! Sébastien Duquef
Lecteurs
OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
Le Magazine / 5
SOMMAIRE
N° 106 - OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 - 7 €
t ne contien Ce magazi augmentée de la réalité
AGRITECHNICA
Les machines vertes de demain s’inventent aujourd’hui DÉCRYPTAGE
L’usure anormale des pneus
FONGICIDES
P. 10 Adoptez la réalité augmentée !
PIÈCES DÉTACHÉES
Oser la stratégie monopassage Le bon rapport qualité-prix
Mode d’emploi
ISSN 2112-6690
N° 106 Octobre-novembre 2023
Terre-net.fr - Web-agri.fr - Terre-net-occasions.fr
REPÈRES
8 Bon à savoir 9 Agenda 12 Décryptage : savoir détecter l’usure
12
anormale des pneus
ADOBE STOCK
TENEZ-VOUS PRÊT
14 TEMPS FORT
Oserez-vous le traitement fongicide unique sur blé ? 24 L’agriculture doit réduire son empreinte CO2
24
14
DOSSIER
26 Agritechnica : les machines vertes
36 TEMPS FORT
Pièces d’usure : trouver le bon rapport qualité-prix
ARVALIS
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
ADOBE STOCK
de demain s’inventent aujourd’hui
26
BRÈVES DES CHAMPS
44 En photos : les constructeurs
se mettent au vert
46 La revue des réseaux 48 Paroles de lecteurs 49 Éclairage : la fin future de la
défiscalisation du GNR fait réagir !
50 Le plein d’électricité dans
les champs, c’est pour demain !
de seconde main
Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Duraplas et une surcouverture Claas.
6/
Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
36 49
ADOBE STOCK
54 Sélections de matériels
KUHN
ANNONCES D'OCCASION
NEW HOLLAND
52 Shopping 53 Vu sur le Web
BIOSTIMULANT
STYLOR
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Le bon démarrage des pois
Innovation
Traitement des semences de pois 1
Faible réserve de la graine Stress abiotiques Stress biotiques
Une période de risques où tout peut se jouer. STYLOR® augmente la résilience de la culture face aux différents stress biotiques et abiotiques.
2
Faciliter le passage des 2 grandes périodes de risques pour accélérer le processus d’implantation.
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Les bénéfices avec STYLOR® Une polyvalence sur les protéagineux et oléagineux : • Graines protéagineuses • Légumineuses potagères sèches • Soja Une implantation accélérée Une plus forte résilience face aux différents stress biotiques et abiotiques Une installation plus rapide des composantes de rendement Gain en % du témoin non traité
Rendement (q/ha)
+20%
38,8
37,5
+1,3 q/ha vs témoin
+4% Avance de levée 6 essais (2021-2022)
Biomasse 4 essais (2021)
Témoin STYLOR® Moyenne de 10 essais (2021-2022)
UPL France - STYLOR® : MFSC AMM N° 1200001 - composition du produit : Solution de potassium avec extrait végétal (Exlicesyn® 3% – SL). H302 : nocif en cas d’ingestion. H314 : provoque des brûlures de la peau et des lésions oculaires graves. UPL France est titulaire de l’agrément phytosanitaire N°9200008 : Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. Marques déposées Laboratoires Goëmar. Détenteur AMM Laboratoires Goëmar SAS. Pour les usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi se référer à l’étiquette du produit ou www.phytodata.com - Respecter les précautions d’emploi. Fiche de données de sécurité disponible sur www.quickfds.com
UPL France - Tour Voltaire - 2ème étage - 1 place des Degrés - 92800 PUTEAUX Tél. : 01 46 35 92 00 - e-mail : contact.uplfrance@upl-ltd.com www.upl-ltd.com/fr Notice en ligne
REPÈRES Bon à savoir
Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr
PLANIFICATION ET TRANSITION AGRICOLE
1 Md€ de plus au budget 2024
TWITTER/MARC FESNEAU
Le projet de loi d’orientation agricole, qui avait initialement été annoncé pour l’automne, devrait être examiné au Parlement d’ici le mois de décembre, en première lecture à l’Assemblée nationale, probablement, selon le ministre Marc Fesneau, qui s’exprimait aux Terres de Jim à Cambrai (Nord). Un fond de portage des terres agricoles d’un montant de 400 millions d’euros (M€) devrait être mis en œuvre dans les mois qui viennent. Le ministre souhaite une logique d’accompagnement plutôt que de normes, souvent décriées par les exploitants. « L’accès au foncier est au cœur de
l’enjeu de l’installation dans le milieu agricole, a-t-il rappelé. C’est de plus en plus un obstacle pour les jeunes. » Dans un monde vieillissant qui compte de moins en moins de chefs d’exploitation, 60 % des candidats à l’installation sont en effet connus sous l’acronyme de « Nima » (non issus du milieu agricole), et donc sans terres ni capital matériel, selon les Chambres d’agriculture. Celles-ci seront mises à contribution, avec une hausse de leurs budgets et notamment la création d’un réseau « France service agriculture », pour devenir les pivots des transmissions d’exploitations, a indiqué Marc Fesneau. « Il faudra s’assurer de la capacité de résilience de ces dernières, en particulier face au dérèglement climatique », a-t-il averti. Dans le cadre de la planification écologique, 500 M€ sont prévus pour réduire l’emploi des produits phytosanitaires, et 100 M€ pour un plan protéines végétales. Pour 2024, le budget du ministère augmentera de près de 1 milliard d’euros (Md€) afin d’accompagner ces transitions, soit environ 15 % de plus que les 5,9 Md€ de 2023. Et l’effort supplémentaire de l’État devrait atteindre 2,6 à 2,7 Md€ d’ici 2026. Sur un plan plus général, et afin de « refonder le lien entre l’agriculture et la société », le ministre prévoit que « dès la rentrée 2024 » chaque enfant scolarisé dans une école élémentaire puisse bénéficier « d’une action de découverte de l’activité agricole », autour du vivant et du cycle des saisons. La possibilité de multiplier les stages dans le milieu, pour des collégiens, a aussi été mentionnée, ainsi que la création d’un bachelor agricole.
RÉCOLTE 2023 D’après les estimations d’Agreste, les données de début septembre laissaient entrevoir une bonne récolte de maïs grain en 2023. Au 2 octobre, 27 % des surfaces étaient récoltés, selon l’observatoire Céré’Obs de FranceAgriMer. Parmi les régions les plus avancées : la Nouvelle-Aquitaine (47 %), les Pays de la Loire (30 %), l’Occitanie (28 %) et l’Auvergne-RhôneAlpes (25 %). « La récolte de maïs grain (y compris semences) atteindrait les 12,1 Mt en 2023, soit une hausse de 10,7 % par rapport à la très faible récolte de l’année dernière, mais
1195798/PIXABAY
HAUSSE DE LA PRODUCTION DE MAÏS GRAIN
25,0 q/ha 8/
Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
en nette diminution par rapport à la moyenne 2018-2022 (- 9,1 %) », a indiqué le service statistique du ministère de l’Agriculture. Le rendement moyen (hors semences) est réévalué à 95,7 q/ha, en hausse de 21,8 % sur un an, à la faveur des bonnes conditions de cultures observées depuis la mi-juillet. Il augmente par rapport à la moyenne 2018-2022 dans presque toutes les régions à l’exception de la Normandie (- 1,5 %) et de la Bretagne (- 0,5 %). Le rendement du maïs irrigué serait de 114,6 q/ha et celui du non irrigué de 87,2 q/ha.
C’est le rendement moyen du tournesol pour 2023, révisé à la hausse et annoncé par Agreste dans sa dernière note de conjoncture grandes cultures. Ceci porte la production française à 2,1 Mt, un volume record. Le rendement national serait nettement supérieur à la récolte précédente (20,6 q/ha) et à la moyenne 20182022 (+ 11,3 %).
AGENDA
MÉTÉO
QUEL TEMPS POUR VOS TRAVAUX D’AUTOMNE ? ce dernier mois d’automne, sauf dans le Sud-Est où un déficit pourrait s’inviter. En décembre, le rapide courant d’Ouest à Sud-Ouest océanique envisagé devrait apporter des pluies fréquentes et abondantes à travers toute la France. Ces intempéries s’annoncent également venteuses, avec
25 et 26 octobre
des tempêtes probables, notamment au Nord et à l’Ouest. La douceur serait évidemment au rendez-vous, assez marquée pour la saison. Un ou deux brefs épisodes hivernaux avec froid et neige ne sont pas totalement exclus, restant toutefois largement minoritaires face à la douceur pluvieuse.
Betteravenir à Bernyen-Santerre (80) www.betteravenir.com
12 au 18 novembre
Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com/en
12 au 14 décembre
Salon des ETA à Tours (37) www.saloneta.com
25 et 26 janvier 2024
Paris Grain Day à Paris (75) www.argusmedia.com/en/ conferences-events-listing/ paris-grain-conference
24 février au 3 mars 2024
Sia à Paris Expo Porte de Versailles (75) www.salon-agriculture.com
FELIX MITTERMEIER/PIXABAY
L’automne 2023 sera-t-il pluvieux ou sec ? À quelles conditions météo faut-il s’attendre pour les semis de céréales ? MeteoNews a livré ses tendances pour novembre et décembre, avec une fiabilité estimée à 60 %. En novembre, les hautes pressions fréquemment centrées vers l’Irlande devraient diriger un courant de Nord à Nord-Est assez récurent, devenant frais voire froid au fil des semaines. Les températures devraient finir par être légèrement déficitaires sur le mois avec des gelées assez régulières. Assez peu de pluie en perspective, sauf près de la Méditerranée où une goutte froide apporterait des précipitations assez abondantes. L’ensoleillement s’annonce élevé pour
24 au 27 novembre 2024
Sima au parc des expositions de Villepinte (93) www.simaonline.com
LA CITATION
Il va falloir de la patience, car reconquérir de la souveraineté alimentaire, c’est très long. C’est très long de remettre en place des outils de transformation et des outils de compétitivité. MARC FESNEAU, le 12 septembre lors de sa visite inaugurale au Space à Rennes
SALONS DE RENTRÉE
TERRE-NET MÉDIA
Plus d’un tiers des agriculteurs se seraient déplacés Les salons de rentrée ont fait leur retour cet automne avec les rendez-vous agricoles que sont Innov-Agri, le Space ou encore le Sommet de l’élevage. D’après les résultats du sondage réalisé sur Terre-net.fr entre le 29 août et le 4 septembre, 33 % d’entre vous ont déclaré vouloir se rendre sur l’un de ces évènements. Le chiffre est en baisse par rapport à 2021, car à cette date, c’était 46,3 % des agriculteurs qui envisageaient de se rendre sur un salon, après les nombreuses annulations liées à la crise sanitaire du Covid-19. OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
Le Magazine / 9
REPÈRES Bon à savoir BETTERAVES SUCRIÈRES
De nouveaux planteurs au sud de Paris
ADOBE STOCK
La coopérative Cristal Union reste optimiste quant à l’avenir de la culture de betteraves sucrières, comme l’ont présenté à Innov-agri Hervé Fouassier et Olivier Duguet, présidents respectivement des sections de Corbeilles-en-Gâtinais et Pithiviers/Toury (Loiret), représentant plus de 1 560 planteurs et 22 000 ha de betteraves sucrières. S’il est trop tôt pour livrer des estimations, les perspectives de rendements 2023 sont prometteuses. L’implantation
des cultures était bonne et la météo de la campagne plutôt favorable. Les pluies ont pris le relai de l’irrigation, et l’état sanitaire des parcelles est resté sain. Malgré l’arrêt des néonicotinoïdes, les perspectives sont encourageantes. La recherche avance, des pistes génétiques sont identifiées dans le cadre du PNRI afin que d’ici deux à trois ans, la jaunisse constitue de l’histoire ancienne. Autre facteur d’optimisme mis en avant : l’augmentation du prix de la betterave. Celui-ci était de 43,40 €/t à 16° pour la campagne 2022 (soit 14 € de plus qu’en 2021), et l’objectif de 45 €/t devrait être dépassé pour 2023. L’optimisation de la performance industrielle, alliée à la stratégie de décarbonation, devrait déboucher sur des investissements à même de réduire la consommation énergétique des outils. De nouvelles presses à pulpes ont été installées ; elles doivent augmenter le taux de matière sèche des pulpes surpressées tout en récupérant davantage d’eau et de sucre, réinjectés dans les circuits de fabrication. Un autre projet vise à récupérer l’énergie résiduelle issue des eaux chaudes et ainsi réduire la consommation énergétique de 20 % par tonne de sucre produite. En parallèle, le site de Corbeilles-en-Gâtinais prévoit de couvrir ses bassins d’irrigation de panneaux photovoltaïques pour atteindre l’autonomie électrique à horizon 2025.
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Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
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REPÈRES Décryptage
PNEUMATIQUE
Comment détecter l’usure anormale des pneus ? Vu le prix d’une monte de pneus agricoles, mieux vaut en prendre soin et bien les utiliser pour les faire durer le plus longtemps possible. Détecter une usure prématurée peut limiter la facture, sans oublier les pertes en termes de performances, de confort d’utilisation, de sécurité, et la détérioration mécanique d’autres organes. Autant repérer les problèmes avant qu’il ne soit trop tard.
R
emplacer les pneumatiques des engins agricoles coûte cher. Les préserver et prendre en compte tous les signes d’usure anormale est donc préférable. Celle-ci peut avoir de multiples causes, qu’il faut savoir détecter afin d’y remédier pour ne pas recommencer avec le nouveau train. L’usure normale doit se faire progressivement et régulièrement sur toute la surface du pneu. Si ce n’est pas le cas, vous devez identifier les causes exactes générant l’usure du train de pneus actuel. 12 /
Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
1
Les problèmes mécaniques Si un mamelon se forme en nez de barrette des pneus arrière (la gomme restante est plus épaisse, voire la barrette s’use en biseau avec des traces de ripage) alors que les pneus avant sont usés de manière uniforme, le problème provient sans doute de l’utilisation du pont avant sur la route. Si l’usure se concentre sur un seul côté avec une symétrie droite/gauche, contrôlez le différentiel avant, l’alignement
des roues, le jeu dans les rotules de direction et dans les roulements. Le défaut de carrossage constitue une cause fréquente d’usure prématurée. Pour le vérifier, c’est assez simple : contrôlez l’inclinaison de l’ensemble de la roue par rapport au sol. Idéalement, la roue doit être parfaitement verticale, soit le plus à plat possible sur le sol. Les experts indiquent que le carrossage est positif lorsque le haut de la roue se retrouve plus à l’extérieur du tracteur que le bas, par rapport à la verticale.
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
Pour vérifier le carrossage, contrôlez l’inclinaison de l’ensemble de la roue par rapport au sol. S’il n’est pas bien à plat sur ce dernier, le pneu va s’user de façon anormale.
Inversement, le carrossage est négatif lorsque les roues sont écartées vers le bas par rapport à l’axe vertical. Autre possibilité : les pneus avant s’usent beaucoup plus vite que ceux arrière, ou inversement. Il s’agit là d’un problème de prépondérance, donc de synchronisation du train avant avec le train arrière. Le réglage doit permettre à l’essieu avant de tracter légèrement plus que l’arrière. Si l’essieu arrière freine celui avant, alors le train avant s’usera plus vite. À l’inverse, si l’essieu arrière pousse celui avant, alors le patinage excessif de l’essieu arrière entraînera davantage d’usure à l’arrière. Dans les deux cas, une usure mécanique de la transmission et un échauffement des ponts sont à craindre.
3
Les causes environnementales Les sols durs ou coupants à base, par exemple, de silex, accélèrent la détérioration du pneu. Cumulé à d’autres facteurs comme la vitesse, la charge ou une pression inadaptée, le phénomène s’en trouve augmenté. Si un pneu présente plus d’usure d’un côté que de l’autre et que ce n’est pas lié à un défaut de géométrie ou de montage, la probabilité qu’il roule plus souvent sur le bas-côté est forte. Le report de charge lié à la forme bombée des routes entre également en ligne de compte. Il engendre une usure du côté extérieur
FIRESTONE
2
Les mauvaises pressions de gonflage Lorsqu’un pneu est sous-gonflé, il s’écrase au sol, provoquant une usure anormale des barrettes et des épaules. Sur route, si la pression est trop basse, la gomme s’échauffe. Le risque est qu’en cas de fréquence trop élevée, la structure du pneu se dégrade. Résultat : les composants se séparent. Lorsqu’au contraire, la pression est trop élevée, le pneu s’use prématurément. Sur route, il se bombe et la partie centrale de sa bande de roulement se retrouve beaucoup plus sollicitée. Au champ, le pneu surgonflé aura moins d’adhérence, car son empreinte au sol diminue. La surface de contact des barrettes n’est pas suffisante, de même que le débourrage, ce qui augmente le patinage et l’usure prématurée.
du pneu droit et du côté intérieur du pneu gauche. Le problème s’accentue si la pression d’utilisation s’avère trop faible ou inégale des deux côtés. Cela se corrige en réglant la direction de sorte de minimiser le glissement vers le bas de la route. Si l’usure est marquée, permuter les pneus sera préférable pour augmenter leur longévité.
4
L’usure liée à la charge Avec le poids de l’outil, le report de charge vers l’essieu arrière du tracteur génère une compensation par les pneus, qui se déforment et s’écrasent. Si le sol est dur, les barrettes plient sous l’effort de traction. Les flancs se déforment alors latéralement. La masse exercée sur la gomme échauffe rapidement le pneu sur route, du fait de son revêtement, plus abrasif que la terre, et de la vitesse plus élevée. L’usure est très rapide. En cas de surcharge fréquente, elle accélère d’autant. Selon l’excès de charge, la durée de vie des pneus est réduite de 25 à 50 %. Quand ceux arrière présentent un aspect lisse avec une usure plus marquée au centre, c’est certainement que l’engin est utilisé avec de trop fortes charges.
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Les utilisations inadaptées Au même titre que les pneus de Formule 1 – différents selon que le temps
FIRESTONE
Si vous remarquez une usure plus importante des barrettes du train avant avec des traces de ripages sur leur dessus, contrôlez le pont avant, il est peut-être enclenché en permanence.
est sec ou pluvieux –, les pneus agricoles doivent être adaptés selon l’utilisation. Le tracteur passe en moyenne 25 à 40 % de son temps sur route. Le chiffre peut grimper à 90 % dans certains cas. Or, la route est certainement l’endroit qui use le plus la gomme. L’irrégularité du sol, les freinages et les accélérations forment autant de facteurs augmentant eux aussi l’usure. La vitesse élevée en charge entraîne un échauffement excessif de la gomme qui la fragilise. Mieux vaut donc lever le pied quand le convoi est chargé. Si les barrettes présentent des griffures et des parties arrachées sur toute leur surface, des coupures droites, croisées avec arrachements en bord d’attaque et de fuite, c’est que le pneu a travaillé sur des terrains très durs à silex ou est utilisé fréquemment pour travailler à la ferme ou sur sols pierreux. Si l’agriculteur remarque des coupures à la base des barrettes, partant du nez de crampon et suivant le sens longitudinal de la barrette, alors c’est le signe d’une grande fatigue du pneu, qui a subi des efforts de traction trop importants sur des sols durs engendrés par des reports de charge trop importants à l’essieu. La torsion excessive des barrettes sur le sol a provoqué leur cisaillement. Des parties de barrettes peuvent s’arracher, entraînant de très fortes vibrations avec la vitesse, voire, pire, une perte de contrôle du tracteur. ■ OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
Le Magazine / 13
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
Par NOM mail
CÉRÉALES D’HIVER
Oserez-vous un traitement fongicide unique sur vos blés ? 14 /
Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr
C
’est presque devenu un slogan. « Osez un seul traitement », martèle l’institut technique Arvalis. Désormais, orienter sa stratégie fongicide en se fixant cet objectif s’avère possible, les conditions semblent réunies : les printemps sont plus secs et les variétés, sans sacrifier les rendements, offrent une meilleure tolérance aux maladies. Depuis plusieurs années, on observe de fait que l’incidence de ces dernières a diminué, les pertes de rendements liées à ce facteur se sont sensiblement réduites. N’employer qu’un seul traitement devient donc envisageable sur les variétés peu sensibles aux maladies telles qu’Absalon, Arezzo, Goncourt ou Rubisko s’il n’y a pas de risque de fusariose.
Pour le blé aussi, l’union fait la force. Mélanger les variétés augmente leur résistance face aux maladies.
ADOBE STOCK
Choisir des variétés tolérantes Pour réduire les passages, les risques doivent être anticipés. Cela commence par le choix des variétés, qui constitue l’un des premiers leviers agronomiques. « On a des variétés alliant tolérance aux maladies, teneur en protéines et rendements, c’est le cas de Chevignon, Prestance et maintenant, Celebrity et Intensity », indique Patricia Huet, coordinatrice du suivi et des expérimentations en grandes cultures à la chambre d’agriculture Centre-Val de Loire. Confirmation en Pays de la Loire où la chambre d’agriculture pratique chaque année des essais sur 25 variétés : Celebrity et Ampleur, toutes deux inscrites au catalogue l’an dernier, « ont montré deux années de suite des rendements très intéressants », remarque Alexandre Gourvennec, technicien grandes cultures. Attention, toutefois, à certaines variétés utilisées depuis longtemps, des contournements de résistance semblent parfois apparaître. Ce serait le cas avec Fructidor, pourtant notée peu sensible à la rouille jaune, rapporte un technicien de la chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté qui l’a constaté dans différentes parcelles. Le choix variétal demeure une affaire de compromis. Absalon, par exemple, présente un très bon profil maladie (bien qu’en perte de vitesse), mais ne se montre pas performante au niveau des rendements. À l’inverse, Sacramento donne de très bons rendements, mais s’avère très sensible aux maladies. Elle doit donc être protégée, encadrée.
Dans 70 % des cas, sur les céréales, faire l’impasse sur le premier passage fongicide est désormais possible. Pour se limiter à un seul traitement, il faut anticiper, combiner les leviers, suivre les recommandations formulées par les OAD et surtout, se rendre dans ses parcelles pour observer.
Mélanges de variétés, semis tardif Effectuer des mélanges contribue à réduire le risque maladie. « Il faut semer au moins quatre variétés différentes et complémentaires ensemble, préconise Patricia Huet. Souvent, ce sont les quatre ou cinq meilleures variétés de l’année qui permettent de constituer les bons mélanges. Attention à ne pas mettre plus d’une variété sensible à la rouille jaune. Et pour le critère précocité, on s’est aperçu que l’on pouvait aller jusqu’à 1 voire 1,5 point de différence. » Dans le Pasde-Calais, à Lattre-Saint-Quentin, Olivier Neveu, en MAEC, mise beaucoup sur ce levier pour atteindre son objectif ambitieux du zéro fongicide. « Je ne sème que des mélanges et je choisis toujours des variétés avec une précocité montaison-épiaison rigoureusement identique, détaille l’agriculteur. J’évite que le mélange comporte deux variétés sensibles aux mêmes pathogènes et à la verse, chacune doit apporter une résistance à une maladie qui rend le mélange plus résistant. » Cette année, ce seront Extase, Chevignon, Absalon et Junior. « Le mélange, cela permet d’optimiser le potentiel des blés, le groupe est toujours plus fort que l’individu », résume-t-il. à OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
Le Magazine / 15
TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
ARVALIS
Avec des printemps plus doux et un choix variétal étoffé, l’incidence des maladies a diminué, ce qui permet souvent de se limiter à un seul traitement sur les variétés peu sensibles aux maladies.
Faible densité Sur son exploitation, Olivier Neveu prend soin de réduire la densité de semis de 15 à 20 %. Soit 180 grains au mètre carré en bonnes terres, et 230 dans les terres à plus faible potentiel. « Mon blé a plus de place pour taller, cela va mieux ventiler », explique-t-il. La propagation des maladies se fait par contact entre les feuilles, par frottements. Combiner semis tardif et faible densité n’est pas commun. Pratiquer des densités plus faibles sur les semis précoces pour éviter les excès de tallage, et des densités plus élevées sur les semis tardifs afin de compenser les pertes de plantes, est généralement conseillé. Autre levier agronomique pour gagner en résilience : la rotation. Certains précédents favorisent des maladies. Enchaîner un blé après un blé augmente très sensiblement le risque de piétin-verse. Un maïs ou un sorgho avant un blé l’expose davantage au risque de fusariose sur épis, il faudra donc opter pour des variétés moins sensibles à cette maladie et labourer pour enfouir les résidus. « En supprimant des précédents maïs, on économise tout de à 16 /
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L’AVIS DE L’EXPERTE
Patricia Huet, coordinatrice du suivi et des expérimentations en grandes cultures à la chambre d’agriculture Centre-Val de Loire DR
Olivier Neveu sème aussi assez tardivement, jamais avant le 25 octobre, car « si on sème trop tôt, on a des blés trop en avance en sortie d’hiver et donc plus fragiles ». « Plus on sème tard, plus la plante sera résistante », confirme Patricia Huet. Semer tardivement permet aussi de faciliter la maîtrise des adventices. Un risque existe toutefois, que pointe Éric Bizot, conseiller grandes cultures à la chambre d’agriculture de l’Yonne : « En semant tard, on risque de perdre en potentiel, on réduit le cycle de la plante. »
« Aujourd’hui, le premier traitement, on peut s’en passer » « Avec l’offre variétale actuelle et le changement climatique qui nous offre des mois d’avril secs pendant la montaison, la pression maladie est beaucoup moins forte qu’auparavant. Les problèmes de septoriose se sont beaucoup réduits, cela permet de s’affranchir du premier traitement. Sur les 15 essais que la chambre d’agriculture et la FDGEDA ont mis en place durant quatre ans en région Centre-Val de Loire, appliquer un traitement à deux nœuds n’a été rentable qu’une seule fois. Par ailleurs, pour le traitement à dernière feuille étalée, l’optimum économique se situe à 25-30 €/ha. En situation de nuisibilité faible à moyenne, l’augmentation de dose n’apporte pas de gain sur le rendement. De plus, une intervention fongicide n’est pas anodine : en conditions stressantes, cela peut provoquer de la phytotoxicité et une perte de rendement. L’intervention ne doit donc être déclenchée que lorsque le seuil d’intervention est atteint et en conditions non stressantes. »
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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures
ANTOINE HUMEAU
Semer un blé après un maïs l’expose davantage au risque de fusariose. Enfouir les résidus permet de réduire ce risque.
La stratégie fongicide doit se concentrer sur le T2, car il protège la dernière feuille étalée pour permettre le remplissage de l’épi, c’est lui qui assure la rentabilité de la culture
Parcelle d’essais de blés sans fongicide en Mayenne.
ANTOINE HUMEAU
suite des fongicides », synthétise Antoine Villard, de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Une tête d’assolement colza-pois permet de réduire le risque, un soja peut également être introduit dans la rotation.
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Tout miser sur le T2 Pour établir son programme fongicide, en morte-saison, il faut définir un niveau d’investissement a priori sous forme de produits à appliquer à dose ajustée à des stades clefs. Oser un seul traitement revient d’abord à faire l’impasse sur le T1, ce qui est possible si l’on n’a pas enchaîné blé sur blé. L’élimination du T1 devient la règle. Ce traitement vise à protéger contre les maladies se déclarant avant le stade dernière feuille pointante, mais le piétin-verse et l’oïdium se faisant plus rares, il sert désormais surtout à « encadrer » la septoriose. Si cette dernière se révèle être la maladie la plus présente, « ce n’est pas forcément celle qui
L’AVIS DE L’EXPERTE
DR
Anne-Monique Bodilis, ingénieure régionale Arvalis en Pays de la Loire
JAMAIS L’UN SANS L’AUTRE
« Le traitement au stade DFE apporte le plus de rentabilité »
se montre la plus impactante sur les feuilles du haut », rappelle Alexandre Gourvennec. Elle peut assez facilement se retrouver gérée avec le T2. À partir du stade deux nœuds, tant qu’il n’y a pas de symptômes de septoriose sur la troisième feuille étalée du moment, aucune raison d’intervenir. « Bien souvent, on s’aperçoit que la septo ne se développe pas avant que la feuille n° 3 ne soit montée », constate Éric Bizot. C’est bien sur le T2 que doit se concentrer la stratégie fongicide, car il protège la dernière feuille étalée (DFE) pour permettre le remplissage de l’épi, c’est lui qui assure la rentabilité de la culture. Il s’effectue entre le stade DFE et le stade épiaison, c’est-à-dire lorsque 50 % des épis sont à moitié sortis de la gaine. « Vu les printemps secs que l’on a ces dernières années et l’offre variétale proposée, on peut se permettre de ne faire que ce traitement au stade DFE, cela vous tient propre votre culture », complète Antoine Villard. Il peut aussi se fractionner en deux passages à demi-dose. « trois semaines après, un petit traitement fusa », suggère le technicien de la chambre de Bourgogne-Franche-Comté. Mais pour la fusariose, il faut rester modeste, « les produits ne fonctionnent pas bien du tout », tranche Anne-Monique Bodilis, ingénieure régionale Arvalis sur la région Pays de la Loire. Se rendre dans ses parcelles Quant à la rouille jaune, de plus en plus présente dans certaines régions du nord de la Loire depuis près d’une dizaine d’années, elle peut causer de gros dégâts. « Dans notre région Centre-Val de Loire, on gérait bien la protection contre les maladies, mais la rouille jaune a mis le bazar, le fait de ne plus avoir d’hiver a favorisé à
DEKALB est une marque du Groupe BAYER
« Ce qui est important, c’est de s’ajuster à l’année et de n’intervenir que quand c’est nécessaire. Pour bien calibrer la protection, on a des modèles épidémiologiques, des outils d’aide à la décision tel Optiprotect pour que les interventions soient faites de façon appropriée en fonction de la pression de l’année. Évidemment, il faut aller voir ses parcelles, notamment pour la rouille jaune. Le positionnement du traitement est très important. Le T2, à la sortie de la dernière feuille [DFE, NDLR], juste avant épiaison, permet de couvrir l’ensemble de l’appareil foliaire, c’est le traitement qui apporte le plus de rentabilité. Si l’on compare une parcelle protégée avec un traitement à dernière feuille étalée et une autre où l’on n’a rien fait du tout au même moment, c’est là que l’écart est maximal. Cela peut me permettre de gagner 17 à 20 q. Si j’avais fait mon traitement au stade un nœud, je récupérerais peut-être 4 ou 5 q. L’enjeu du positionnement, c’est au moins 7 q de gains entre un traitement mal positionné et un autre positionné de façon optimale. »
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le potentiel potentiel d’un d’un G4, G4, la la précocité précocité d’un d’un G3 G3 le
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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures Les spores de rouille jaune se disséminent principalement grâce au vent. Dès l’apparition de foyers, l’intervention doit être immédiate.
ARVALIS
À partir du stade deux nœuds, tant qu’il n’y a pas de symptômes de septoriose sur la troisième feuille étalée, aucune raison d’intervenir.
« Choisir des produits efficaces et alterner les substances actives, ne pas utiliser toujours le même bâton pour taper sur le même champignon » ARVALIS
ANNE-MONIQUE BODILIS, ingénieure régionale Arvalis en Pays de la Loire
La rouille jaune se développe avec des températures entre 10 et 13 °C, et un très fort taux d’humidité.
son développement », témoigne Patricia Huet. Des températures entre 10 et 13 °C avec un très fort taux d’humidité constituent les conditions optimales pour son développement. Les spores se disséminent principalement grâce au vent. L’intervention doit être immédiate dès l’apparition de foyers. Pour appliquer la bonne dose au bon moment, il faut observer. Pour la septoriose, sur variétés sensibles, le seuil de risque est atteint quand 20 % des feuilles du moment se retrouvent touchées. Ce seuil grimpe à 50 % pour les variétés peu sensibles. « Ce n’est pas facile de faire le tour de ses parcelles quotidiennement, mais 20 /
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y aller une fois par semaine, notamment pour celles qui sont le plus à risques, n’est pas inutile », préconise Alexandre Gourvennec. Des outils d’aide à la décision très simples existent aussi, qui simulent les cycles des maladies. Les chambres d’agriculture proposent par exemple des bulletins de santé du végétal (BSV) à partir des données collectées. Ils constituent un appui intéressant. Le biocontrôle, seulement en appui Il faut également veiller à diversifier les modes d’action, éviter d’utiliser deux fois la même matière active de triazoles, par exemple. « Choisir des produits efficaces et alterner les substances actives, ne pas utiliser toujours le même bâton pour taper sur le même champignon », résume Anne-Monique Bodilis. Limiter à
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JAMAIS L’UN SANS L’AUTRE
une seule application par campagne l’utilisation des très controversés SDHI incarne aussi un impératif. En Seine-Maritime, Yann Matura réduit ses traitements fongicides d’année en année, depuis qu’il participe à des groupes cultures. Jusque-là, il utilisait des SDHI pour le T2, mais depuis l’an dernier, il le remplace par des triazoles. « C’est moins néfaste pour le sol et je n’ai pas vu de différence », explique-t-il. Il a également recours au purin d’ortie, depuis cinq ans, aux stades premier et deuxième nœud. « Cela m’a aidé à supprimer le T1, mais peut-être que j’aurais réussi même sans purin d’ortie », ajoute-t-il. Exact, car cela n’a aucun effet. « On l’a essayé en 2016 et 2017, cela ne fait strictement rien », certifie Antoine Villard, de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Quant au biocontrôle, l’effet est tout relatif. Associé à un fongicide, cela permet de réduire les doses, mais cela ne constitue pas un fongicide. « Disons que c’est une façon élégante de guider les agriculteurs vers la suppression du premier traitement », glisse le technicien grandes cultures. Problème : le coût reste un peu élevé. À Lattre-Saint-Quentin, la question du premier traitement est loin derrière pour Olivier Neveu, qui parvient à n’appliquer aucun fongicide quatre années sur cinq. En 2023, il n’a eu aucune maladie et a sorti 98 q. « Les 6 q que je peux perdre par rapport à la moyenne régionale ne sont pas couverts par l’investissement fongicide », indique-t-il. Ne pas traiter s’est donc révélé plus rentable. ■
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PYGMALION joue dans ®
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Deux ans après sa mise en marché par DE SANGOSSE, le fongicide novateur PYGMALION confirme ses performances. Sur pommes de terre contre le mildiou et sur blés contre la septoriose, son usage est plébiscité en toutes situations. Décryptage.
Un bilan positif sur Pommes de Terre
Des performances techniques confirmées
Sur Pommes de terre, PYGMALION est utilisé pour lutter contre le mildiou. Si la campagne 2023 a été plutôt calme, le bilan est positif avec de très bons retours des utilisateurs. C’est avant tout l’efficacité des solutions proposées qui a su rassurer les utilisateurs. En effet, les associations à base de PYGMALION garantissent un haut niveau d’efficacité, équivalent voire supérieur aux références du marché. C’est particulièrement vrai en période de croissance active, où PYGMALION permet de protéger parfaitement les pousses en croissance.
Année après année, les essais micro-parcelles confirment
Ses différents atouts ont convaincu les producteurs Une enquête menée à l’automne 2022 par ADquation révèle que les utilisateurs de PYGMALION sur pommes de terre sont convaincus par plusieurs aspects, dont l’excellente protection des organes néoformés. Ils apprécient également la qualité de formulation et la facilité d’utilisation, clairs atouts du produit ! Ils confirment l’intérêt de la formulation BLUE TOUCH, particulièrement fluide et stable au stockage. Le fait que PYGMALION soit le premier fongicide non classé sur le marché, et ne compte pas dans l’IFT fongicide, est un plus.
les efficacités de PYGMALION en situation de forte pression,
obtenue grâce à des contaminations artificielles. Les programmes intégrant PYGMALION sont au moins aussi efficaces que les programmes de référence. Différents partenaires sont validés et les gains d’efficacité sont régulièrement observés, par exemple avec le mandipropamid, l’ametoctradine ou le fluaziname. Pour aller plus loin, des positionnements innovants sont validés : en situation curative, PYGMALION peut remplacer avantageusement un fongicide à base de cymoxanil. Il peut également s’inscrire
dans des stratégies curatives sans propamocarbe pour répondre à des filières spécifiques.
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TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme BIOCARBURANTS
« L’agriculture doit s’engager vers une réduction absolue de son empreinte de CO2 »
Le Comité européen des groupements de constructeurs du machinisme agricole (Cema) mise sur les carburants renouvelables en attendant le développement de l’électrification des engins et de l’hydrogène vert.
ADOBE STOCK
Les agriculteurs doivent produire de l’énergie, que ce soit grâce aux éoliennes, aux panneaux photovoltaïques, aux mini-raffineries ou aux méthaniseurs, et ainsi devenir des « prosommateur », à la fois producteurs et consommateurs.
L
e Cema représente une industrie qui pèse 40 milliards de chiffre d’affaires annuel et 150 000 emplois. Sa parole a du poids. Dans un récent document intitulé « Carburants renouvelables et à faible teneur en carbone pour les machines européennes intelligentes face au climat : l’agriculture circulaire en action », le Comité décrit les différentes options pour réduire considérablement l’empreinte CO2 des tracteurs et automoteurs dans les dix prochaines années. Il prend également position : « l’agriculture ne peut devenir durable que lorsqu’elle surmonte
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Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
sa dépendance majeure aux combustibles fossiles ». Le constat est là. Le secteur agricole (cultures, élevage et sols) représente environ 10 % des émissions de gaz à effet de serre (Ges) de l’Union européenne. 1 % supplémentaire peut être attribué à l’utilisation de combustibles fossiles par les matériels. « Chaque secteur, dont l’agriculture, doit s’engager sur une réduction absolue de son empreinte carbone », souligne le Cema. Pour l’heure, il faut faire une croix sur la « solution universelle ». Mieux vaut miser sur une combinaison de technologies, plus ou moins adaptées selon la
taille de l’exploitation, la production ou la région. Pour l’énergie solaire, par exemple, le rendement des installations n’est que de 39 % outre-Rhin. Une des clefs de la transition est la mise au point de batteries plus légères et de plus grande capacité, dont dépend, selon le Comité, l’adoption potentielle à long terme de l’électrification. « Jusqu’à présent, à court et moyen terme, l’électrification complète semble réalisable pour les machines agricoles de faible taille, mais pour les engins de moyenne et grosse puissance, celle-ci ne constitue pas une alternative pratique aux moteurs
est qu’à ses balbutiements, mais « La taxation du diesel n’en la tendance s’accélère. doit rendre attrayante Pour beaucoup, la production de biomasse doit augmenter, un but atteil’utilisation des gnable, selon le Cema, en diversifiant cultures. Outre l’obtention d’énergie biocarburants durables, les alternative, produire davantage repréune manne financière grâce aux aujourd’hui plus chers que sente opportunités commerciales générées : le diesel agricole fossile » biomasse digérée, protéines végétales
alimentaires… Trouver le bon équilibre avec les besoins alimentaires et animaux demeure cependant nécessaire. Actuellement, la superficie consacrée aux combustibles issus de la biomasse reste de 3 % en Europe (0,5 % dans le reste du monde).
CEMA
Le HVO, un diesel renouvelable Parmi les premières, on trouve le HVO, un diesel renouvelable à base d’huile végétale hydrotraitée. Celle-ci est produite à partir d’huile végétale, de graisse animale ou d’huile de cuisson usagée converties en chaînes d’hydrocarbure à l’aide d’hydrogène. Ses proLes constructeurs se tournent vers les carburants priétés sont presque identiques à celles renouvelables et à faible teneur en carbone, utilisables purs ou mélangés, directement du diesel conventionnel, carburant dans les moteurs ou après une adaptation. que le HVO pourrait remplacer totalement. Il se montre adapté aux travaux hivernaux et s’utilise dans tout type de moteur. l’Allemagne, les huileries locales et agricoles Claas remplit d’ailleurs le réservoir de ses approvisionnent leurs clients. machines de plus de 150 ch avec du HVO à la sortie de ses usines du Mans (Sarthe) 200 % d’économie de Ges et de Harsewinkel (Allemagne). Reste le avec le biométhane problème de sa disponibilité, limitée pour Le biométhane, enfin, est un carburant l’heure. Dans la même famille, on peut éga- gazeux fabriqué à partir de biomasse agrilement citer le biodiesel (ou « Fame », pour cole, de fumier ou de déchets urbains. fatty acid methyl ester), issu de la transesté- L’économie en termes de Ges est de 200 % rification d’huiles végétales, de graisses ani- par rapport aux combustibles fossiles. males ou d’huiles de cuisson usagées avec Son utilisation implique une conception du méthanol. Ses propriétés physiques et du moteur spécifique, accessible. Il s’utichimiques s’avèrent assez similaires à celles lise sous forme gazeuse ou liquéfiée. Cette du diesel fossile classique, sans être totale- dernière forme multiplie par 2,5 la capament identiques. Il peut être utilisé à hau- cité de stockage, mais nécessite de refroiteur de 7 % (B7) dans les moteurs Stage V, les dir le gaz pour le changer d’état. L’initiative mélanges plus élevés nécessitant des adap- RePowerEU vise à augmenter la productations. Question production, l’Union euro- tion de biométhane de 3 à 35 milliards péenne est leader mondial. Elle en fabrique de mètres cubes d’ici 2030. 13 millions de tonnes par an. Côté carburants de synthèse, on trouve Le carburant végétal, pour sa part, corres- l’hydrogène qui, pour être dit « vert », doit pond à une huile produite directement sur être produit au moyen d’une électrolyse les exploitations agricoles ou dans les raf- obtenue grâce à de l’électricité renouvefineries régionales. Il est à même de faire lable, d’origine éolienne ou solaire par fonctionner un moteur thermique, au cas exemple. Ce carburant émet zéro carbone par cas et avec des évolutions. L’intérêt est à la combustion. Le développement de de le produire localement, sous réserve de moteurs adaptés à son emploi est en cours. contrôles et d’un stockage de qualité. Dans Seul problème : la capacité et le poids du les pays à forte production de colza, comme stockage. Sa production, quant à elle,
Un soutien attendu de la Pac Pour que tous les acteurs jouent le jeu, précise le Comité, « la tarification du CO2 et la taxation du diesel doivent rendre attrayantes l’utilisation de biocarburants durables, aujourd’hui plus chers que le diesel agricole fossile. Chaque carburant doit être taxé en fonction de sa contribution climatique. Un engagement politique fort de la part des autorités européennes et nationales est nécessaire. Par exemple, un soutien soit des Fonds structurels et d’investissement de l’Union européenne, soit directement du budget de la Pac ». Dans le même temps, une harmonisation réglementaire entre l’UE et ses pays membres devient nécessaire. Dans cette situation, le rôle des agriculteurs évolue. Ils produisent de l’énergie, que ce soit grâce aux éoliennes, aux panneaux photovoltaïques, aux miniraffineries ou aux méthaniseurs, ils deviennent des « prosommateur », c’està-dire à la fois des producteurs et des consommateurs. Produire et consommer localement contribue à accroître l’indépendance énergétique de l’UE. Aux yeux du Cema, le bon vieux moteur à combustion (3,5 millions de tracteurs et 800 000 moissonneuses-batteuses en Europe) demeure donc une solution viable et adaptée pour atteindre les objectifs de réduction du CO2. « Il faut produire et utiliser les carburants renouvelables, à faibles émissions de carbone, pour alimenter les machines agricoles. Les autres technologies, électricité ou hydrogène, arriveront à maturité », indique-t-il. ■ ADOBE STOCK
à combustion, constate le Cema. L’âge moyen du parc de machines agricoles est élevé, les équipements sont essentiellement propulsés grâce au moteur thermique. Il faut le prendre en compte pour planifier la transition technologique et énergétique. » C’est donc vers les carburants renouvelables et à faible teneur en carbone, utilisables purs ou mélangés, directement dans les moteurs ou avec une adaptation, que se tournent les constructeurs. Les solutions sont diverses. Certaines sont issues de la biomasse, d’autres de synthèse.
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DOSSIER
AGRITECHNICA
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LES MACHINES VERTES DE DEMAIN S’INVENTENT AUJOURD’HUI
Le Magazine / OCTOBRE-NOVEMBRE 2023
LUC TIFFAY
Agritechnica, ou le temple du machinisme agricole, est devenu the place to be en matière d’innovation. La plupart des marques réservent leurs nouveautés pour les lancer lors de ce salon et au travers de l’édition 2023, les constructeurs semblent avoir pris conscience de l’importance de respecter davantage l’environnement. Les Agritechnica Innovation Awards récompensent les plus inventifs d’entre eux. OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
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DOSSIER AGRITECHNICA Steyr dévoile le premier tracteur hybride comportant un essieu arrière entraîné grâce au moteur thermique et celui avant via le groupe électrique.
e salon Agritechnica de Hanovre constitue sans doute l’évènement le plus attendu par les professionnels de la machine agricole européenne, voire mondiale. L’édition 2023 se tiendra du 12 au 18 novembre au parc des expositions de la ville allemande. Sa mission : tenter d’apporter une touche de vert au matériel, dont la taille et la puissance n’ont de cesse de s’accroître depuis quelques décennies. La troisième révolution agricole doit tenir compte de l’environnement pour négocier le virage et ainsi répondre aux attentes sociétales. Produire plus pour nourrir toutes les bouches, d’accord, mais en limitant le recours aux produits chimiques tant décriés. Fin septembre, le jury des Agritechnica Innovation Awards a rendu sa copie, et autant dire que sa mission a dû être rude, tant les candidatures étaient nombreuses. 251, soit presque 100 de plus qu’en 2022 ! Parmi elles, 218 ont été retenues et 18 se sont vu remettre une médaille.
440 000 m²
C’est la surface que les visiteurs du salon Agritechnica auront à fouler pour découvrir l’ensemble du matériel exposé dans les 23 halls du parc des expositions de Hanovre. Pour l’édition 2023, les organisateurs attendent 400 000 visiteurs venus de près de 135 pays. Le placement du moteur de cette moissonneusebatteuse New Holland longitudinalement et dans l’axe des rotors a permis de gagner de l’espace favorable à la largeur du canal de battage. La machine emmène plus de puissance pour plus de débit, mais sans accroître sa largeur, paramètre devenu limitant pour les trajets sur route.
NEW HOLLAND
Le moteur change de sens pour libérer de la place L’objectif est de développer toujours plus les performances des machines, chose devenue compliquée du fait du caractère limitant leur taille et leur poids. New Holland se distingue en décrochant l’or grâce à son concept de moissonneuse-batteuse à
STEYR
L
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
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double rotor axial. Les ingénieurs italiens placent l’entraînement des organes de battages au centre de la réflexion. Résultat : le moteur change de sens, il est désormais fixé longitudinalement, dans l’axe des rotors. La boîte de vitesses centrale pilote les rotors et la tête de récolte. Le rotor gauche sert d’arbre intermédiaire pour le tambour d’alimentation. L’hélice est installée du côté droit du châssis, au-dessus du carter de rotor. Fini les entraînements de part et d’autre du châssis, de quoi augmenter sa largeur. L’espace ainsi libéré permet à la marque d’élargir le canal de battage, et donc d’augmenter la puissance technique installée sur l’engin. Pour s’affranchir des risques de bourrage, le cerveau de la moissonneuse-batteuse assure automatiquement les mouvements de va-et-vient habituels, fluidifiant le passage de la récolte. Il oriente également le flux de matière vers le rotor qui le nécessite. Côté nettoyage, la marque installe sa technologie brevetée capable de relever la capacité de 13 % grâce à l’alimentation plus régulière de l’élévateur à grains. Un capteur de pression permet en outre de mesurer la pression sur le vérin, autrement dit d’analyser la répartition de la récolte sur les grilles de nettoyage. Les 17 autres lauréats se contentent de l’argent, mais vu le niveau de sélection, c’est déjà une performance de franchir la ligne d’arrivée ! Il s’agit ici de
NEW HOLLAND
récompenser les marques pour leur travail de fiabilisation sur des produits déjà existants. Un hybride diesel-électrique chez Steyr Afin de réduire les émissions de CO2 et de proposer une alternative au moteur diesel sans, cependant, sacrifier ni la puissance et ni les options, l’Autrichien Steyr dévoile son tracteur Hybrid CVT. En combinant la transmission à variation continue hydromécanique sur l’essieu arrière et le module électrique sur l’essieu avant, ce modèle fournit jusqu’à 260 ch de puissance maximale. Chez le « cousin bleu », place à un tracteur autonome 100 % électrique. Nom de code : New Holland T4 Electric Power. Le jury a été séduit par les fonctions disponibles en matière d’autonomie et de sécurité. Les caméras assurent la vision panoramique à 360° depuis la cabine et le mode « Follow-Me » rend l’engin capable de suivre une personne identifiée sans aucune intervention. La marque a remporté une seconde médaille grâce à l’évolution de son tracteur T7.270 Methane Power. Dorénavant, celui-ci se montrera plus adapté aux exigences du métier grâce à ses réservoirs de gaz liquéfié de 200 kg de capacité. Pour parvenir à ce résultat, à
Chez New Holland, les tracteurs de petite puissance fonctionnent désormais 100 % grâce à l’électricité.
NEW HOLLAND
La gamme T7 de New Holland fonctionne grâce au méthane et l’autonomie n’est plus un souci depuis que le constructeur a liquéfié le gaz pour embarquer jusqu’à 200 kg de réserve.
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DOSSIER AGRITECHNICA Travailler avec un tracteur autonome ou un robot, d’accord, mais à condition que le dispositif détecte toute anomalie, telle une dent de déchaumeur usée ou cassée. L’iQblue Tool Monitoring de Lemken scanne les organes de l’outil pour garantir la qualité du travail.
L’AVIS DE L’EXPERT
DLG
Lothar Hövelmann, directeur général de la DLG
LEMKEN
Selon une étude menée par la DLG durant l’été 2023, « près de la moitié des personnes interrogées déclarent qu’elles envisagent d’investir dans un nouveau tracteur au cours des deux prochaines années. Pour les machines agricoles, en particulier les outils, les agriculteurs s’intéressent aux technologies de précision et à l’automatisation. L’efficacité énergétique est également au centre de l’attention de tous, car les coûts ont une énorme influence sur les résultats. L’intérêt supérieur à la moyenne des innovations en matière de lisier montre que la protection de l’environnement nécessite des progrès technologiques supplémentaires. L’agriculture de précision attire surtout à cause de la hausse des coûts des intrants. Les machines optimisant l’utilisation de ces derniers sont nécessaires. En outre, la réglementation se durcit, alors la profession se concentre sur le matériel capable de mieux cibler les intrants et les ressources. Le désherbage mécanique est le bon exemple. La pratique intègre les stratégies culturales, soit en remplacement, soit en complément de la protection chimique. Le thème actuel de l’interopérabilité et de la compatibilité entre les machines agricoles en réseau est considéré comme beaucoup plus important dans les domaines du conseil, de la recherche et de l’industrie que par les agriculteurs. Selon les retours de l’enquête, ces derniers se désintéressent du sujet, car il faut davantage de temps pour que les résultats de la recherche soient mis en pratique de manière satisfaisante. De nombreuses solutions ne fonctionnent que partiellement ; des problèmes subsistent en matière d’agrégation et de traitement des données. Néanmoins, l’intelligence artificielle est considérée comme une innovation d’avenir pour l’agriculture. » Claas, Amazone et AgXeed unissent leurs compétences dans un consortium en vue de développer la robotique agricole.
CLAAS
un refroidisseur cryogénique à faible consommation alimenté par un refroidisseur électrique maintient le méthane à l’état liquide, soit à - 162 °C. Claas, pour sa part, perfectionne le fameux relevage trois points grâce au troisième point hydraulique commandé de manière multidimensionnelle. Le système gère automatiquement l’inclinaison longitudinale de l’outil, de manière à garantir sa position parallèle au terrain, et donc à profondeur de travail. Toujours dans l’idée de garantir la qualité du travail de l’outil, Lemken lance son système de surveillance des dents de déchaumeur. L’iQblue Tool Monitoring contrôle leur état de façon automatisée et indépendante. L’algorithme de l’intelligence artificielle indique le niveau d’usure et la perte éventuelle de pièces via un feu de signalisation ou des alertes sur le terminal. Pour un opérateur, cela peut sembler superflu, mais l’idée est d’avancer sur la robotisation des tâches au champ. Dans cette optique, le sujet devient primordial pour éviter que l’engin n’œuvre des heures durant sans s’apercevoir du problème. L’idée est reprise par un consortium de trois marques – Claas, Amazone et AgXeed –, qui ont révélé leur projet baptisé « 3A » (pour Advanced Automation and Autonomy), un logiciel capable de planifier les tâches et d’ensuite gérer les robots et optimiser les itinéraires grâce aux données des à
« Quelles sont les intentions d’investissements des agriculteurs européens ? »
Le troisième point hydraulique est commandé de manière multidimensionnelle pour gérer automatiquement l’inclinaison longitudinale de l’outil 30 /
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DOSSIER AGRITECHNICA
STOLL
Ceux qui utilisent le chargeur frontal pour, par exemple, charger des céréales, apprécieront de gagner quelques centimètres de hauteur de levage grâce à l’innovation Stoll : un chargeur télescopique.
Le chargeur frontal devient télescopique Autre innovation qui pourrait faire pâlir la concurrence : le chargeur frontal télescopique de Stoll. Son bras oscillant télescopique offre les quelques centimètres manquant parfois aux tracteurs 4 cylindres pour, par exemple, charger la récolte dans une benne de camion. De quoi éviter d’investir dans un chariot pour seulement quelques applications par saison. Du côté de la fertilisation, Amazone s’est vu remettre une médaille pour son dispositif CurveControl dont l’objectif est de gagner en précision dans les virages et ainsi mettre fin aux zones en sur- ou sous-dosage. À l’extérieur du virage, la vitesse angulaire s’avère en effet supérieure à celle à l’intérieur, ce qui peut engendrer une différence notable dans la dose épandue. Afin d’y remédier, les ingénieurs installent des capteurs détectant automatiquement le rayon de courbure dans le virage. L’information permet d’adapter la dose dans le but d’homogénéiser la couverture. Au chapitre de l’analyse, Radicle Agronomics combine la planification, l’échantillonnage, l’analyse et la logistique pour l’étude des sols. Fini les étiquettes sur les sachets de terre, toutes les étapes sont réalisées directement au champ ! Processus simple, rapide, fiable et précis, les données sont transmises à l’agriculteur aussitôt afin qu’il prenne les décisions nécessaires sans perdre de temps. Enfin, l’épandage n’est pas en reste. Fertiliser exige de la précision, le système Eco-Duo Vario de Zunhammer gère donc le débit de lisier de façon indépendante entre chaque 32 /
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AMAZONE
capteurs. Les matériels en étant pourvus s’adaptent donc aux conditions de travail et en cas de blocage.
Amazone installe des capteurs pour détecter le rayon de courbure du virage et ainsi compenser la dose à l’intérieur et à l’extérieur de la courbe.
rampe. La technologie améliore la qualité du travail sur chaque demi-tronçon. Un vrai argument étant donné la largeur des équipements actuels. Grimme, autre entreprise allemande, propose de combiner les deux types de séparateurs disponibles sur ses arracheuses. Le dispositif est interchangeable et s’appelle « ChangeSep ». L’opérateur passe d’une installation à l’autre en quelques minutes. Il lui suffit d’actionner le système via la commande électrique. De quoi s’adapter aux terrains et aux conditions de récolte sans perdre de temps. À noter que la marque ne laisse pas en marge les pays émergents dans lesquels la surface se développe mais avec des parcelles de petite taille. En s’associant à Shaktiman, elle a conçu un andaineur adapté,
GRIMME
lui son buttoir « diabolo » rotatif voué à uniformiser les billons tout en économisant de l’énergie.
ajustant la mécanique et l’hydraulique à celles des petits tracteurs. Le sol est compacté avant que les tubercules ne retombent au sol, ce qui facilite grandement le ramassage manuel. Toujours au niveau des pommes de terre, All-In-One propose quant à
Le séparateur interchangeable ChangeSep de Grimme permet de s’adapter facilement et rapidement aux différentes conditions du sol et de récolte.
Du carburant alternatif homologué chez John Deere, Claas et Valtra John Deere, bien que non récompensé pour son carburant alternatif, maintient le cap en vue de remédier à la fin annoncée du carburant fossile. Son moteur à l’éthanol constitue une innovation en faveur du carburant renouvelable, le plus efficace pour les agriculteurs. Parmi la variété de carburants renouvelables disponibles, le tractoriste considère que le biodiesel, le diesel renouvelable (ou HVO) et l’éthanol se trouvent parmi les plus prometteurs vis-à-vis d’une intégration à court terme et pour les applications lourdes. L’éthanol, à base d’alcool, est largement disponible dans de nombreuses régions du monde. Il se fabrique à partir de matières premières telles que le maïs, le blé ou la canne à sucre. Avec un indice d’octane supérieur, il semble intéressant pour l’utilisation dans des moteurs à allumage commandé à haute performance. C’est du moins la raison pour laquelle les ingénieurs de Mannheim s’appuient sur leurs expertises pour tester des technologies simplifiant l’intégration des carburants à
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La Teres se décline de 4 à 6 corps pour des puissances de tracteurs jusqu’à 300 ch. Cette nouvelle génération de charrues Amazone se veut adaptée aux utilisations intensives grâce à sa cinématique exclusive limitant les pièces en mouvement lors des phases de retournement mais aussi grâce à son corps de labour totalement revisité. La Teres vient compléter la gamme actuelle des charrues Cayros.
LA CULTURE DE L’INNOVATION
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CLAAS
DOSSIER AGRITECHNICA
renouvelables avec les moteurs à combustion. Lors d’Agritechnica, le motoriste Deer Power System doit présenter son concept de 9 L de cylindrée fonctionnant à l’éthanol. Claas vient d’autoriser l’utilisation de HVO dans toutes ses machines conformes à la norme
Les machines Claas de plus de 150 ch sortant des usines de Harsewinkel et du Mans reçoivent du HVO dans leur réservoir depuis le 1er octobre.
Depuis le 1er octobre, le réservoir des engins Claas de plus de 150 ch est rempli de carburant à bilan carbone neutre à hauteur de 90 % VRAI ou FAUX ➜ Le 14 novembre sera la journée dédiée aux visiteurs français. VRAI La France et la Pologne étant mises à l’honneur lors de cette édition d’Agritechnica, tous les agriculteurs issus de ces deux pays se verront offrir le billet d’entrée du parc. L’organisation demande aux exposants d’avoir du personnel parlant le français et/ou le polonais sur leur stand pour faciliter les échanges.
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antipollution Stage V. Le biocarburant sera d’ailleurs utilisé pour remplir les réservoirs des matériels fabriqués dans ses usines de Harsewinkel (Allemagne) et du Mans (Sarthe) . Néanmoins, pour ses moissonneuses-batteuses ou ses tracteurs de plus de 150 ch de puissance, l’Allemand ne voit pas, à court terme, d’alternative viable au diesel. Depuis le 1er octobre, leurs réservoirs sont remplis de carburant à bilan carbone neutre à hauteur de 90 %. La mesure devrait permettre d’économiser 2 500 t de CO2 par an (sur les deux sites cumulés). Une stratégie non négligeable, d’autant que pour fonctionner au HVO, aucune modification n’est nécessaire sur les moteurs ou sur les dispositifs de dépollution
➜ Pour la première fois, Agritechnica met en place une zone de démonstration à l’extérieur des halls. VRAI La Drive Experience est accessible à tous, sur inscription préalable uniquement. Les essais de conduite sont possibles pendant toute la durée du salon de 9 h 30 à 18 h. Depuis le stand de la marque participante, des invitations seront remises qui permettront d’accéder à l’espace, situé à l’ouest du hall 27, sur les aires de stationnement.
➜ Faute d’innovations suffisantes, la remise des prix Farm Machine 2024 n’aura pas lieu. FAUX Le jury composé de journalistes européens se réunira quelques jours avant l’ouverture des portes du salon pour déterminer quelles machines remporteront les prix Farm Machine 2024 dans les différentes catégories de matériels. Innovation et bénéfices pour les agriculteurs forment les critères sur lesquels les journalistes de la presse spécialisée s’appuient pour voter.
Analyser la densité de récolte avant plutôt qu’après Chez Agco, le « boss » sera la dernière version S6 de Valtra. Au passage, le constructeur met en avant que son usine finlandaise de Suolahti la produira de manière totalement autonome. Deux tiers des composants des tracteurs seront d’origine finlandaise et, en outre, l’usine fonctionne grâce à de l’énergie 100 % renouvelable. La marque annonce également la compatibilité du moteur avec le diesel renouvelable Neste My, qui remplira d’ailleurs le réservoir de chaque unité sortant de chaîne. Pour conclure cette récolte de médailles décernées par la DLG, citons Case IH, qui voit son système Forward Looking Feedrate Control récompensé. Ses capteurs radars prospectifs scannent la culture et évaluent sa densité avant qu’elle n’entre dans la machine. Les informations relevées grâce à quatre
Les quatre capteurs prospectifs du dispositif Forward Looking Feedrate Control de Case IH, installés sur la barre de coupe de la moissonneuse-batteuse, analysent la densité de la récolte avant qu’elle n’entre dans l’engin et régulent la vitesse d’avancement.
unités fixées sur la barre de coupe mesurent la masse complète de la plante à partir de zéro. En évaluant de manière précise sa densité, la machine ajuste automatiquement les paramètres clefs, telle la vitesse d’avancement. De quoi maintenir la vitesse et la charge du moteur. La puissance se retrouve ainsi maximisée, le tout sans risquer le bourrage. Sans oublier que même les chauffeurs novices pourront piloter le bolide. ■
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des machines dès lors qu’elles sont conformes au Stage V. Pas de contre-indication non plus côté performances, autonomie, usure ou longévité du matériel. En outre, le carburant est miscible avec le GNR habituel.
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PARTAGE D'EXPÉRIENCE Machinisme
OUTILS DE TRAVAIL DU SOL
Pièces d’usure : trouver le bon rapport qualité-prix 36 /
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Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr
Remplacer les pièces d’usure sur le matériel de travail du sol représente un budget non négligeable pour les exploitations agricoles. L’offre est large avec des qualités et des prix variables. S’il n’y a pas de bon choix unique, il faut toutefois veiller à ce que cette tâche ne soit pas trop fréquente ni chronophage.
E
n matière de travail du sol, les performances des outils et la qualité du résultat sont très dépendantes de l’état des éléments en contact avec le terrain : pointes, dents, socs, disques, versoirs, etc. Soumises à la contrainte des terres, parfois des pierres, ces pièces dites « d’usure » sont à remplacer régulièrement et peuvent représenter un budget élevé pour les exploitants en fonction des conditions d’utilisation et de la dimension des outils. « Les agriculteurs n’ont pas tous les mêmes contraintes, reconnaît Pierre Walter, responsable produit pièces de rechange chez Kuhn. Les pièces d’usure peuvent durer des centaines d’hectares ou seulement quelques dizaines. Dans certaines régions, c’est un vrai enjeu dans la gestion financière d’une exploitation. » La texture des sols joue un rôle important. Notamment le taux de sable, qui rend les terres plus usantes. Interviennent aussi la faible humidité, la compaction éventuelle et la vitesse d’avancement. « Prédire une fréquence de remplacement est complexe, appuie Paul Dionis du Séjour, chef produit pièces de rechange chez Amazone. Nous donnons plutôt des préconisations en fonction de points de contrôle à réaliser, comme l’évolution du diamètre d’un disque ou de la longueur d’une dent. C’est important à surveiller. Sur un semoir à disques, par exemple, la précision et la régularité du semis peuvent être impactées. »
« Les pièces d’usure peuvent durer des centaines d’hectares ou seulement quelques dizaines ; dans certaines régions, c’est un vrai enjeu dans la gestion financière d’une exploitation »
Les pièces travaillantes s’usent plus ou moins rapidement selon que le sol est sec, dur et pierreux, ainsi que selon la qualité des aciers utilisés.
ADOBE STOCK
PIERRE WALTER, responsable produit pièces de rechange chez Kuhn
Ces exigences de maintenance des outils de travail du sol génèrent un marché de la pièce d’usure important, au sein duquel bon nombre d’acteurs veulent avoir une place : les constructeurs en premier lieu, qui assurent le suivi du matériel vendu en proposant des pièces d’origine portant leur marque, des fabricants de pièces dites « adaptables », reproduisant des pièces de qualité plus ou moins équivalente aux pièces d’origine, ainsi que des distributeurs (grossistes, concessionnaires, sites Internet). Pour un constructeur comme Grégoire-Besson, spécialisé dans les outils de travail du sol, le chiffre d’affaires de à OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme Le site logistique de Grégoire-Besson est équipé, d’une part, d’un système de préparation de commande robotisé (à gauche), et d’autre part, d’un système traditionnel sur palettes.
NATHALIE TIERS
Joris Raflegeau, responsable pièces, et Marc Besson, responsable marketing, devant l’entrepôt de 4 500 m² construit par Grégoire-Besson dans le Maine-et-Loire en 2016 afin d’optimiser la logistique des pièces de rechange.
L’AVIS DE L’EXPERT
DR
Rodolphe Perdereau, directeur marketing chez Promodis
« Nous sommes vigilants et exigeants vis-à-vis des pièces adaptables »
« Notre ADN est plutôt de travailler avec les grandes marques. Toutefois, il faut répondre à l’ensemble des besoins des agriculteurs. La pièce d’origine répond point par point au cahier des charges du constructeur et présente donc une totale maîtrise des caractéristiques techniques, ainsi qu’une belle fabrication, car elle est l’image de la marque. Elle a subi des tests de validation garantissant sa conformité et son montage. Elle est associée à du conseil par une équipe formée, du stock et de la réactivité. Nous faisons des opérations spéciales dans l’année avec de bons rapports qualité-prix. La pièce adaptable existe avec des caractéristiques variées en qualité d’acier, épaisseur, forme. Elle vient de partout dans le monde. Son avantage est le décrochage tarifaire. Elle convient très bien, par exemple, pour un outil ancien qui n’est plus sous garantie, ou une machine peu utilisée. Si vous avez une voiture de 200 000 km, vous n’allez pas forcément acheter une huile de vidange haut de gamme ! Nous proposons des pièces adaptables en points de vente, mais nous sommes vigilants et exigeants. Nous faisons des contrôles, des tests. Il faut que le montage se fasse bien, par exemple. Les agriculteurs sont des professionnels, des chefs d’entreprise. Nous nous devons d’être considérés comme des spécialistes. Nous faisons de la vente en ligne depuis trois ans. C’est un service supplémentaire répondant à un besoin. Mais le conseil, le service et le stock pour dépanner tout de suite, ça se passe dans le point de vente de proximité. »
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la pièce représente 16 millions d’euros (M€), sur un chiffre d’affaires total de 75 M€. Raisonner en coût global à l’hectare Du côté des agriculteurs, cette diversité de l’offre donne accès à une large gamme de prix, et la concurrence s’avère plutôt bénéfique pour maintenir des tarifs raisonnables. Car leur motivation à opter pour des pièces adaptables plutôt que d’origine est bien sûr le prix. « Nous sommes concurrencés par la pièce adaptable, donc nous exerçons une veille et nous nous adaptons pour éviter un écart de prix trop élevé, confie Joris Raflegeau, responsable pièces pour GB Parts (Grégoire-Besson). L’an dernier, par exemple, nous avons remis à plat nos tarifs sur les versoirs. De plus, nous proposons deux gammes avec un ratio de prix d’environ 1 à 1,5 : l’une premium, Ironcarb, renforcée en carbone, et l’autre en qualité bore se rapprochant d’une pièce adaptable de haute qualité. » Tous les constructeurs mettent en avant la qualité supérieure de leurs pièces d’origine, tandis que les pièces adaptables seraient des « copies plus ou moins bien faites » et « pas toujours régulières d’une fois sur l’autre » apportant moins de garanties. « Il faut avoir en tête qu’une pièce d’origine est développée en même temps que la machine, en prenant en compte les efforts et contraintes mesurés, souligne Pierre Walter. Si le profil ou l’épaisseur de la pièce adaptable diffèrent de la pièce d’origine, cela peut modifier l’intensité de ces efforts, avec un risque d’endommagement des éléments de structure. Par exemple, sur une herse rotative, une lame adaptable avec des plaquettes carbure est souvent plus épaisse que la lame d’origine. Les efforts sur les roulements à l’intérieur des carters seront plus importants. » Or, les constructeurs sont susceptibles de remettre en question la garantie de l’outil s’ils considèrent qu’il y a eu mauvais usage… « Sur une pièce adaptable, il peut y avoir des nuances d’acier, mais on s’approche parfois de la pièce d’origine avec une qualité correcte, estime Joris Raflegeau. Toutefois, le risque vient aussi du respect du galbe de la
GRÉGOIRE-BESSON
pièce. La pièce d’usure est pensée en même temps que la machine, de façon à optimiser également la consommation de carburant. » Pour Anthony Rambaud, responsable pièces Ouest et Sud pour Bednar, « l’agriculteur doit raisonner en coût global à l’hectare. Le surcoût des pièces d’origine peut être compensé par leur durée de vie et le temps économisé pour effectuer leur remplacement ». Les agriculteurs ne reviennent pas en arrière Au-delà du débat pièce d’origine versus pièce adaptable, se pose aussi, pour les agriculteurs, la question du choix ou non de pièces renforcées au carbure de tungstène, plus coûteuses mais aussi plus résistantes. « Le carbure de tungstène a une densité deux fois supérieure à celle de l’acier, indique Arnaud Wynands, directeur commercial d’AgriCarb. Pourquoi les stylos Bic ne fuient plus dans les trousses aujourd’hui ? Parce que la bille est en carbure de tungstène et ne s’use pas ! Selon le type de machine et ses conditions d’utilisation, une pièce renforcée au carbure durera entre trois et sept fois plus longtemps, pour un prix trois à quatre fois plus élevé. » Tout comme il existe des variations dans la composition de l’acier (alliage métallique composé de fer et de carbone), des nuances existent dans celle des plaquettes de carbure de tungstène, avec une influence sur la résistance du matériau et sur son coût. « Le nombre de recettes est infini, affirme Arnaud Wynands. Chez à
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme
PHOTOS AGRICARB
La société française AgriCarb fabrique 200 modèles de plaquettes de carbure de tungstène à partir de poudres achetées chez des carburiers. Ils ne sont que deux fabricants à travailler ainsi en Europe.
AgriCarb, nous utilisons deux recettes de poudres prêtes à l’emploi que nous achetons chez des carburiers, et nous fabriquons nos propres plaquettes. Nous ne sommes que deux entreprises à faire cela en Europe. Les plaquettes sont brasées sur des supports en acier. Nous avons aussi mis au point une technologie de rechargement au carbure de tungstène appliqué par robot. » AgriCarb fabrique d’une part des pièces d’origine pour les constructeurs, et d’autre part des pièces adaptables pour les distributeurs. « Nous avons fait le choix du premium avec des pièces adaptables de “qualité origine”. Elles restent toutefois différentes des pièces d’origine que nous développons conjointement avec les constructeurs, en exclusivité et en confidentialité », précise Arnaud Wynands. « Les pièces renforcées au carbure sont destinées à un usage plus intensif, explique Paul Dionis du Séjour. Chez Amazone, nous proposons déjà des socs de déchaumeur et des pointes de charrue avec ou sans carbure. Nous aurons prochainement des dents de herse rotative renforcées en carbure. L’usage de ce type de pièces augmente en France. Les agriculteurs qui les testent ne reviennent pas en arrière. Cela permet surtout de gagner du temps, car il faut remplacer les pièces moins souvent. » De son côté, Pierre Walter détaille : « Chez Kuhn, nous proposons trois gammes : les pièces standards convenant très bien à de nombreux clients, celles de la gamme Durakuhn avec un revêtement de carbure multipliant la durée de vie par trois sans multiplier le prix par trois, et les pièces de la gamme Durakarb, renforcées par des plaquettes de carbure à
« Selon le type de machine et ses conditions d’utilisation, une pièce renforcée au carbure durera entre trois et sept fois plus longtemps, pour un prix trois à quatre fois plus élevé » ARNAUD WYNANDS, directeur commercial d’AgriCarb 40 /
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Ci-dessus : un soc de chisel au carbure de design AgriCarb, pièce universelle pour déchaumeurs à dents. Ci-dessous : le nouveau concept de bec de déchaumage avec ailerons au carbure pour outils de type Horsch Terrano.
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PARTAGE D’EXPÉRIENCE Machinisme Socs de charrue forgés dans l’usine Kuhn en Alsace.
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Gammes de pièces Durakuhn et Durakarb de Kuhn. Le renforcement au carbure de tungstène multiplie leur durée de vie par trois (pour les premières) ou par huit (pour les secondes).
de tungstène, qui multiplie la durée de vie par huit pour un prix bien inférieur à une multiplication par huit ! » Maîtriser la chaîne d’approvisionnement Comment l’agriculteur peut-il s’orienter dans l’offre existante ? Quel est le meilleur rapport qualité-prix en fonction de ses
conditions d’utilisation ? Pour répondre à ces questions, le concessionnaire de proximité constitue un acteur important. Le grossiste néerlandais Kramp, l’un des leaders du marché présent dans 24 pays européens, achète des pièces détachées partout dans le monde. Il vient d’agrandir de 6 000 m2 son entrepôt de Poitiers (l’un des 11 en Europe), qui atteint désormais
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
ALEXANDRE RICHARD
Alexandre Richard, agriculteur et créateur du site Prodealcenter.fr
« Tester les produits et trouver le juste milieu »
« J’ai travaillé chez un constructeur de matériels agricoles et dans l’e-commerce avant de créer Prodealcenter.fr en 2010. En parallèle, j’ai toujours pratiqué le métier d’agriculteur sur la ferme familiale de 200 ha, dans l’Indre. On y trouve des terres limono-sableuses très usantes. Une pointe de charrue classique en acier ne dure que 15 ha ! En tant qu’exploitant, j’ai toujours opté pour des pièces adaptables en raison du rapport qualitéprix. Sur les pièces d’usure, il peut y avoir
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de petits décalages, mais de manière générale, c’est facile à monter. Les pièces adaptables viennent de différentes forges avec différentes qualités. Il faut tester les produits et trouver le juste milieu. Progressivement, j’ai équipé tous mes outils de pièces renforcées au carbure. Je constate une durée de vie multipliée par quatre voire cinq, un meilleur confort de travail et un gain de temps. Le site Prodealcenter.fr compte 145 000 clients. Nous proposons à la fois des pièces d’origine et des pièces adaptables sélectionnées. Les deux se justifient
selon moi : la pièce d’origine rassure certains clients et correspond à certains besoins, par exemple si elle n’a pas besoin d’être changée souvent en raison de son contexte d’utilisation. De plus, nos clients peuvent ainsi constater par euxmêmes sur le site la différence de prix, parfois importante, entre pièces d’origine et adaptables. Toutefois, les acheteurs de pièces d’origine s’approvisionnent en général davantage chez un concessionnaire affilié à la marque du constructeur, qui bénéficie de conditions tarifaires particulières. »
AMAZONE
Gamme de pièces d’origine de marque Amazone en libre-service chez un concessionnaire.
30 000 m2. « Nous proposons de l’entrée de gamme, de la moyenne et du haut de gamme, car nous voulons laisser le choix à l’utilisateur, témoigne François Richard, le directeur général France. Nous
commercialisons à la fois des pièces d’origine et des pièces adaptables, en nous appuyant sur les concessionnaires. Nous croyons à leur valeur ajoutée en termes de lien de proximité, de conseil et de service. Car pour certaines pièces, c’est parfois difficile de s’y retrouver ou de faire le bon choix. Nous avons développé une solution digitale passant par les distributeurs locaux. On trouve pléthore de sites de vente sur Internet, mais ce qui compte, c’est aussi de maîtriser la chaîne d’approvisionnement. » Les concessionnaires Kuhn sont approvisionnés depuis la fonderie du constructeur en Alsace. Pour Amazone, un camion fait le trajet chaque nuit entre l’usine allemande et l’entrepôt de la marque en Eure-et-Loir, afin d’honorer au mieux les commandes du réseau de distributeurs. Le constructeur tchèque Bednar, pour sa part, dispose de sous-traitants pour les pièces d’usure en Allemagne et même en France (Forges de Niaux, en Ardèche, pour les disques). « Nous n’avons pas d’entrepôt en France, mais chacun de nos 30 concessionnaires a son propre stock pour répondre rapidement aux demandes », déclare Anthony Rambaud. Afin de permettre à leurs réseaux de concessionnaires de vendre des pièces d’origine à un tarif maîtrisé, les constructeurs proposent des mortes-saisons au cours desquelles les magasins ont la possibilité de constituer des stocks. Ils proposent aussi, de façon régulière, des accompagnements ou des formations pour sensibiliser distributeurs et agriculteurs aux bonnes pratiques permettant d’optimiser le remplacement des pièces d’usure. ■
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CONÇU ET FABRIQUÉ EN
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BRÈVES DES CHAMPS En photos
Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
BPW : l’essieu directionnel manœuvre automatiquement
BPW
La marque BPW propose une assistance pour aider les conducteurs à diriger les bennes sur route étroite ou dans les zones exiguës. L’Active Reverse Control est un système hydroélectrique qui dirige automatiquement l’essieu directionnel quand l’ensemble recule.
DAIMLER
Mercedes-Benz : l’Unimog digitalisé La branche « Trucks » de la marque a l’étoile dévoile sa dernière version du tracteur Unimog. Le porte-outil bénéficiera notamment d’un terminal de commandes dont la production en série est annoncée dès le mois de mai 2024. À l’occasion d’Agritechnica, les agriculteurs pourront également découvrir la série U 535, homologuée dans la catégorie « tracteur » et profitant d’une puissance de 354 ch. La série U 530, pour sa part, sera exposée en version équipée de suspensions hydrauliques.
MACHINISME
Les constructeurs se mettent au vert À l’approche de la grand-messe allemande Agritechnica, force est de constater que les marques prennent des chemins distincts en matière de respect de l’environnement. Usure moins rapide, économie de carburant, optimisation de la puissance, débit de chantier… les arguments diffèrent mais l’objectif reste sensiblement identique : réduire l’impact carbone du machinisme agricole.
Composée de quatre modèles (614 Vario, 616 Vario, 618 Vario et 620 Vario) de 149 à 209 ch, la gamme de tracteurs 600 Vario bénéficie du concept Fendt DynamicPerformance (DP) libérant 15 ch supplémentaires dès que nécessaire. Sous le capot, place au 4-cylindres de 5 L d’origine Agco Power Core50, un nouveau bloc conforme aux normes Stage V. Le post-traitement des gaz d’échappement s’effectue via un convertisseur catalytique d’oxydation diesel (Doc), un filtre à particules diesel (Fap) et grâce à la technologie SCR. Le tout sans re-circulation des gaz d’échappement.
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FENDT
Fendt : la série 600 Vario entre en scène
Geringhoff : quand le cueilleur suit le terrain
GERINGHOFF
Geringhoff ne plaisante pas avec le débit de chantier. Vu sa largeur, son nouveau cueilleur comporte un cadre articulé afin de mieux suivre le sol. L’AFT (pour Adaptive Flex Technology) est disponible en version de 12 à 16 rangs, avec des écartements interrangs de 70, 75 et 80 cm.
Lemken/Krone : une remorqueuse de robots
KULT
Grâce à leur dispositif VTS (Vehicle Transport System), Krone et Lemken s’affranchissent des problématiques de transport des engins autonomes. Ceux-ci n’étant pas encore autorisés à emprunter les axes routiers pour se déplacer, il suffit de les remorquer à l’aide du timon spécifique développé par les deux marques allemandes. Oubliez la semi-remorque !
Kult : élimine les mauvaises herbes au rayon laser Grâce à son système laser, Kult permet de gérer les adventices en cultures difficiles sans dégrader le potentiel de rendement. L’installation identifie les plantes à éliminer, même à proximité de la culture, et les neutralise aussitôt. Fini les herbicides chimiques.
Väderstad : le Seed Hawk version européenne débarque
AXEMA
LEMKEN
Le Seed Hawk 600-900C bénéficie d’une trémie à trois compartiments pour plus de polyvalence. Pour doser, Väderstad installe son unité Fenix III, capable d’alimenter régulièrement les éléments semeurs et de fertilisation. La machine est commandée par le système E-Control via un iPad. Afin de garantir le débit de chantier du semis direct même en présence de résidus importants ou après des couverts végétaux, les ingénieurs installent le Knife Coulter Seed Hawk, qui peut être complété par une rangée de disques avant (en option).
LEMKEN
Pöttinger : le Terrasem se pilote du bout de doigts Pöttinger propose sa technologie Profiline sur sa gamme de semoirs Terrasem. Du confort en plus pour l’opérateur grâce aux fonctions hydrauliques regroupées. Il suffit de connecter la prise Power Beyond au tracteur pour que les fonctions hydrauliques de l’outil soient alimentées. Reste à piloter les mouvements via le système électrohydraulique. L’opérateur a tout sous le doigt sur son terminal en cabine ; il peut aussi gérer automatiquement des séquences. OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Online LA REVUE DES RÉSEAUX
Semer l’orge à la pleine lune des moissons Le bon temps de début octobre a signé le début des semis d’orge dans des conditions idéales dans la plupart des régions. Certains disent même que la super lune du 29 septembre était la « lune des moissons », alors pour avoir une bonne récolte, il est temps de mettre les graines en terre. En attendant l’été prochain, la bière fabriquée à partir de cette orge pourra continuer de couler à flots afin de désaltérer ceux qui travaillent en extérieur. Avec modération bien sûr !
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Nouveau Réponses d’expert
Toute l’actualité chaude des marchés des grains !
Marius Garrigue, expert des marchés agricoles, analyse l’actualité des marchés et répond à vos questions.
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Les Réponses d’expert c’est : Des cartes et des graphiques clairs Des contenus à forte valeur ajoutée Un espace d’échanges dédié aux tendances marchés.
Par CÉLINE CLÉMENT ceclement@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs
Coup d’arrêt au GNR défiscalisé
« Comment mettre l’agriculture au tapis ! » Avec une quarantaine de réactions en cinq jours, autant dire que l’annonce de Bruno Le Maire de ne plus défiscaliser le GNR agricole progressivement dès 2024 a mis KO les lecteurs de Terre-net. DaSa : « Une honte, tout simplement ! La justification évoquée est très loin d’être pertinente… »
Jean : « La compétitivité du transport est un problème. En revanche, la noncompétitivité de l’agriculture n’en est pas un, si on en croit notre ancien ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire. Curieuse façon de préserver notre souveraineté alimentaire… »
Maxens : « Le niveau de taxation du gazole pour les engins agricoles en France est très inférieur à ce qui existe dans beaucoup de pays européens, mais celui pour les véhicules est plus élevé, les charges sociales également, de même que les taxes sur les phytos… Ce ne sont pas les prélèvements qu’il faut augmenter, ils sont déjà plus hauts, mais les dépenses qu’il faut baisser. »
consommation de GNR), c’est un billet de 8 000 € HT. À ce tarif, les agriculteurs fragiles sont morts et les bien portants deviennent moribonds. Le Maire oublie de dire, en faisant croire que nous sommes favorisés, que les autres pays UE n’ont pas de telles cotisations MSA, des IS et IR de dingo, des taxes foncières de fou et tout un tas de machins inutiles à financer. La taxe sur le GNR sert à compenser tous ces boulets bien français que l’on traîne aux pieds. »
« La compétitivité des transports est un problème… pas la non-compétitivité de l’agriculture ?! » JEAN
Ben82 :
Paco85 :
« […] Le gouvernement fait tomber le peu de détaxe du GNR au moment où le prix du gazole remonte plein pot… Si ça, ce n’est pas vouloir mettre l’agriculture au tapis… Je souhaite bon courage aux agriculteurs qui pourront survivre et bon vent à ceux qui vont mettre la clé sous la porte avec le travail de plusieurs générations derrière eux. Merci l’État, merci la France ! »
« Comment l’agriculture française peut-elle être compétitive en passant toujours plus à la caisse ??? J’espère que les syndicats vont se bouger. Bloquons les raffineries avec des tracteurs pendant une semaine, on verra si ça ne fait pas bouger les choses… »
Abc : « Pour 150 ha de cultures en TCS (donc cas très favorable en termes de 48 /
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Atlas03 : « Apparemment, cela ne choque pas ceux qui sont élus pour nous défendre !! Où sont-ils franchement ?! On a des charges de dingo et des prix de m… mais ça ne gêne personne… ».
Total64 : « C’est tellement plus simple de taxer les agris qui sont minoritaires. À part quelques tracteurs sur le périph, il n’y aura rien. En revanche, les routiers, eux, ne rigolent pas et bloquent le pays, donc pas touche. »
Maxens : « Un moyen de récupérer de l’argent sur une profession minoritaire. Soyons sérieux, il n’y a pas d’alternative au GNR crédible à l’heure actuelle en agriculture. Donc, encore une fois, une tromperie de vouloir pousser vers du “plus vert” ! Il ne s’agit pas de rogner un avantage fiscal mais d’augmenter une taxe, ce qui est différent. »
Paco85 : « Le Maire pense faire 1,3 milliard d’économie ? Davantage de charges de GNR, c’est moins de bénéfices donc moins de charges MSA et moins de revenus, donc davantage d’aides (RSA, etc.). Soit un coût supérieur à l’économie réalisée !! Mais bon, notre ministre de l’économie, de toute façon, ne sait pas compter… »
Bruno02 : « En gros, renouvelez vos matériels, et on vous donnera 1/4 d’une échéance. Pour les 9,75 années qui suivront, voyez avec les huissiers ! On n’a pas la planche à billets, nous, surtout avec les 10 % de jachères qui arrivent… »
XXL : « Le Maire va-t-il supprimer la détaxation du kérosène pour les jets privés ?? » ■
Par ARNAUD CARPON et AFP acarpon@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Éclairage GAZOLE NON ROUTIER
La fin programmée de la défiscalisation fait réagir !
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ous supprimerons la niche fiscale sur le gazole non routier [GNR] tout simplement pour faire basculer notre fiscalité d’une fiscalité brune – c’est-à-dire qui incite à consommer des énergies fossiles, donc c’est mauvais pour le climat – à une fiscalité qui valorise les investissements verts », a déclaré Bruno Le Maire sur France Info. Cette mesure concernera les agriculteurs et les entreprises du BTP, avec lesquels des discussions sont en cours afin de « trouver un accord », a-t-il poursuivi, précisant qu’il y aurait « compensation pour accompagner la transformation », avant d’ajouter : « Il ne faut pas procéder avec brutalité. » Le ministère de l’Économie et des Le GNR ne bénéficiera plus de la défiscalisation. La mesure Finances a indiqué que la fin de la défiscalisation du GNR s’aps’appliquera progressivement dès 2024 et jusqu’à 2030 pour le BTP et les agriculteurs, voire un peu au-delà pour ces derniers. pliquerait progressivement à partir de 2024 et jusqu’à 2030, voire un peu au-delà pour les agriculteurs. La FNSEA, premier syndicat agricole, s’est dite prête à se passer du GNR de manière pro- cela nécessite des solutions, a-t-il indiqué. Or aujourd’hui, elles sont gressive si une solution alternative était proposée aux exploitants : peu nombreuses. Pour nous, c’est un sujet de compétitivité. » tracteurs roulant à un autre carburant, aides pour la transition… Lors du salon Innov-Agri, qui s’est tenu début septembre à Les transporteurs routiers, en Outarville (Loiret), le ministre de revanche, ne seront « pas concernés » l’A griculture Marc Fesneau est par la mesure, afin de « préserver revenu sur cette annonce en pré[leur] compétitivité », a souligné cisant que pour 2024, il s’agirait de Bruno Le Maire. Il a relevé que pour réduire de 5 % l’avantage fiscal généré cette profession, le niveau de taxapar la détaxation du GNR. « L’idée tion du gazole était supérieur à celui n’est pas de faire une économie budgéMARC FESNEAU, ministre de l’Agriculture pratiqué par d’autres pays eurotaire. On est sur une hypothèse [pour et de la Souveraineté alimentaire péens. « Il est de 3,8 centimes pour 2024, NDLR] de 60 à 70 M€. Et j’ai les agriculteurs, de 18 centimes pour obtenu que cela revienne au monde les travaux publics, donc c’est très inférieur à ce qui existe dans la agricole, a-t-il ajouté. On ne peut pas continuer à financer les énermoyenne des pays européens et en France, a-t-il détaillé. Mais il est gies fossiles. Dire que cela ne changera pas, c’est mentir aux agriculde 45 centimes pour les transporteurs routiers, c’est plus élevé que teurs. Le statu quo est mortel. » Chez nos confrères de LCI, Bruno ce qui est pratiqué en Espagne, plus élevé que ce qui est pratiqué en Le Maire a précisé les modalités de la mesure, ce qui a suscité de Italie. » Selon Bercy, le soutien au GNR agricole représente 1,3 mil- vives réactions au sein de la profession agricole. L’avantage fiscal liard d’euros (Md€), celui au GNR non agricole 1,1 Md€ et celui au sera réduit progressivement de 2,8 centimes par litre chaque année transport routier 1,2 Md€. de 2024 à 2030, a-t-il fait savoir mardi 12 septembre, après s’être excusé pour les « mots mal choisis et mal interprétés » lors sa preUne question de compétitivité mière annonce sur ce sujet. Il a, par ailleurs, insisté sur le fait que aussi en agriculture « pas un euro » récupéré « n’irait à l’État ». Les sommes seront réinArnaud Rousseau, le président de la FNSEA, a expliqué sur RMC vesties dans l’accompagnement à « la transformation écologique » qu’il n’était pas question que la détaxe sur le GNR soit supprimée pour l’agriculture, et à l’achat d’engins électriques notamment de « manière abrupte ». « Demander un effort, une mutation du brun pour le BTP. Il a aussi annoncé un accord avec ces deux secteurs vers le vert, pour reprendre l’expression du ministre de l’Économie, afin de « financer ensemble une filière de biocarburant ». ■
« On ne peut pas continuer à financer les énergies fossiles »
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ADOBE STOCK
«
La détaxe sur le gazole dont bénéficient certaines professions sera supprimée pour les agriculteurs et les entreprises de travaux publics, mais pas pour les transporteurs routiers, afin de préserver leur « compétitivité », a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire début septembre. La mesure, progressive d’ici à 2030, a fait vivement réagir.
Par JULIEN HEYLIGEN jheyligen@terre-net-media.fr
BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? ROBOTIQUE AGRICOLE
Le plein d’électricité dans les champs, c’est pour demain ! Et si la solution pour recharger les futurs robots et tracteurs électriques était déjà dans les champs ? Selon une étude d’Enedis, 80 % des parcelles cultivées dans l’Hexagone sont à moins d’1,5 km d’une ligne HTA (moyenne tension). De quoi déployer facilement un vaste réseau de points d’alimentation au milieu des cultures.
S
elon Jean-Marie Tyrode, chargé de mission chez Enedis, la recharge en bout de champ des tracteurs électriques est loin d’être utopique. « Le problème de l’électrique dans les champs, c’est qu’après un cycle de travail, il faut ramener l’engin à la ferme pour le recharger. C’est une vraie contrainte », résume-t-il. Le distributeur, qui gère 95 % du réseau français, était présent sur le salon Innov-Agri, qui s’est tenu du 5 au 7 septembre à Outarville (Loiret). « Nous sommes une entreprise de service public, nous avons des missions. C’est donc de notre devoir d’accompagner la transition écologique dans l’agriculture française », a-t-il indiqué. Enedis est ainsi
ou des tracteurs électriques », reconnaît Philippe Potier, responsable essais et innovations chez Kuhn. « Tous les constructeurs sont partis avec la recharge à la ferme en tête. Notre constat change complètement la donne », abonde Jean-Marie Tyrode.
membre de RobAgri, l’a ssociation qui structure la filière robotique agricole et regroupe ses acteurs en France. « Nous avons commencé par une étude. Et nous avons constaté que 80 % des parcelles cultivées en France sont à moins d’1,5 km de notre réseau HTA », explique Jean-Marie Tyrode. Ces lignes permettent le transport de l’électricité à l’échelle locale. Un agriculteur peut demander un raccordement et créer un point d’alimentation dans ses parcelles. À lui, ensuite, de souscrire un contrat de façon tout à fait classique avec son fournisseur. « C’est une solution de bon sens pour la grande culture, que ce soit pour des robots
Une étude a montré que 80 % des parcelles cultivées en France sont à moins de 1 500 m du réseau HTA, assurant le transport de l’électricité localement.
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ADOBE STOCK
Un agriculteur peut demander la création d’un point d’alimentation dans ses parcelles et souscrire un contrat avec son fournisseur
Un dispositif de charge rapide encore à développer Des stations-service électriques au milieu des blés permettraient aussi de réduire la taille des batteries, d’alléger les machines et de limiter le compactage des sols. « On peut très bien envisager des tracteurs électriques polyvalents de 150 ch. On profite de la pause de l’ouvrier pour recharger et c’est reparti », poursuit le chargé de mission d’Enedis. Reste pour cela à développer un dispositif de charge rapide en courant continu, aujourd’hui en cours d’étude et de recherche. Pour la robotique, Christophe Augé, le président de RobAgri, envisage des machines qui viendraient « se docker de façon autonome comme les robots tondeuses qu’on trouve dans les jardins ». Dans le cadre d’une Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole), un point d’alimentation pourrait être partagé entre plusieurs agriculteurs. Une nécessité selon Philippe Potier : « Il va falloir trouver un compromis en termes de partage. Une prise dans chaque champ, ce n’est pas envisageable. » Avec le développement du photovoltaïque et de l’agrivoltaïsme, Jean-Marie Tyrode évoque aussi la piste de l’autoconsommation collective : « Ce n’est pas très connu, mais il est possible de dédier sa production électrique à un point d’alimentation précis. Pour l’agriculteur, en mettant de côté les investissements, faire le plein d’un engin électrique ne coûterait ainsi rien ! » ■
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CHOISIR, RÉPARTIR, ORDONNER ET ASSOCIER LES CULTURES Cet ouvrage démontre que la manière dont les cultures se répartissent sur le terrain et s’enchainent dans le temps présente une grande importance pour :
L’originalité de cet ouvrage réside dans le fait qu’il fait appel à des connaissances anciennes pour les confronter aux observations de l’auteur sur le terrain pour en tirer des enseignements susceptibles d’inciter les agriculteurs d’aujourd’hui à suivre les bonnes pratiques agronomiques.
• augmenter et maintenir la fertilité de la terre, • obtenir des rendements satisfaisants et réguliers au moindre coût financier et énergétique.
Dans cet ouvrage, on retrouve : • les principaux systèmes culturaux : grandes cultures sans bétail,
L’auteur situe sa réflexion dans le cadre de pratiques utilisant au mieux les mécanismes naturels et nécessitant le moins possible d’intrants polluants et coûteux.
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L'AUTEUR
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BRÈVES DES CHAMPS Shopping BEDNAR
TERRE-NET MÉDIA
Un déchaumeur polyvalent La marque tchèque Bednar a dévoilé lors d’Innov-Agri le dernier-né de sa gamme déchaumeurs, baptisé « Swifterdisc XO_Profi ». L’équipement existe en deux largeurs de travail : 6 ou 7,25 m. Il permet d’intervenir entre 2 et 14 cm. Ce modèle à disques, de conception courte, bénéficie de 140 cm de débattement entre les sections de disques avant et arrière. « La
matière retombe avant d’être retravaillée. Cela évite d’embourber l’outil. Avec, en outre, 1,6 m entre la dernière rangée de disques et le rouleau, et davantage de garde au sol (60 cm), il offre une vraie polyvalence : déchaumage et enfouissement de grandes quantités de résidus type maïs grain, pailles broyées, grands couverts, fumiers… », avance Gauthier Deray, référent de la marque pour le nord de la France.
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UN PORTE-DEUX-ROUES ADAPTÉ AUX TRACTEURS
KÖCKERLING
Clovis Richard et Baptiste Cormerais ont été récompensés au Space pour leur équipement capable de transporter un deux-roues – et bientôt un quad – directement sur le tracteur. L’idée est simple : adapter le porte-vélo à l’agriculture, afin que les exploitants bénéficient d’un véhicule d’appoint pour se déplacer autrement qu’en tracteur, car cela coûte cher et prend du temps. Forts de leur expérience dans la métallurgie, les complices ont développé le Tract’Moi. Le bilan carbone en profite aussi !
KÖCKERLING
TERRE-NET MÉDIA
UN DÉCHAUMEUR RÉSERVÉ AUX POIDS LOURDS Avec l’Allrounder Profiline 1270, l’Allemand Köckerling étoffe sa gamme de cultivateurs en proposant une version en 12,7 m de largeur de travail. La machine est conçue pour œuvrer en sol profond et bénéficie de dents élastiques espacées de 166 mm. En adaptant le type de pointes, l’outil gère le déchaumage, la préparation du lit de semence, le désherbage mécanique…
Textos ➜ Prosulfocarbe : une zone-tampon d’au moins 10 m Après une nouvelle évaluation des risques ne pouvant exclure un dépassement des seuils de sécurité pour les enfants, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a annoncé début octobre l’obligation pour les agriculteurs utilisant du prosulfocarbe de respecter une zonetampon d’au moins 10 m et de diminuer les dosages. ➜ Indice FAO : le prix du sucre au plus haut niveau en 13 ans L’indice des prix du sucre calculé par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture a grimpé 52 /
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de 9,8 % sur un mois. Une flambée principalement due à la crainte croissante d’un resserrement de l’offre mondiale pendant la campagne 2023-2024. La baisse de production est attendue en Thaïlande et en Inde, respectivement deuxième et troisième exportateurs mondiaux, en raison du phénomène météorologique El Niño. ➜ Projet de loi de finances 2024 : hausse de la redevance de prélèvement de l’eau d’irrigation Douche froide pour les Irrigants de France, qui ont très mal accueilli l’annonce de l’augmentation de la redevance de prélèvement de l’eau d’irrigation programmée dans le projet de loi de
finances 2024. En dépit des ambitions à la hausse du nouveau budget du ministère de l’Agriculture, relevé à 7 milliards en 2023, l’association s’inquiète du poids de l’augmentation de la fiscalité sur la compétitivité des exploitations. ➜ Bretagne : mobilisation pour défendre des mesures agroenvironnementales Une douzaine d’agriculteurs ont passé la nuit devant la préfecture de Saint-Brieuc, prolongeant une journée de mobilisation pour réclamer un budget adapté au financement de mesures agroenvironnementales, conformément aux engagements de l’État.
➜ À VOIR SUR YOUTUBE Le futur fleuron de la moisson de New Holland en phase de test ? Sur la chaîne YouTube de nos confrères de la rédaction Agri Tech Média, les images d’une moissonneuse-batteuse XXL aperçue dans la plaine danoise laissent à penser que New Holland teste son nouveau vaisseau amiral. L’engin pourrait être la CR 11.90, dont le lancement n’a pas encore été annoncé. Difficile, cependant, d’être affirmatif, à cause du camouflage. Morten Damsgaard pense reconnaître la barre de coupe MacDon peinte aux couleurs de la marque. Découvrir la vidéo en réalité augmentée.
➜ À VOIR SUR WEB-AGRI Le nombre de méthaniseurs devrait doubler en deux ans La barre des 600 unités de production de méthane a été franchie en France. Lors de conférences au Space, Pascal Garçon, responsable développement biométhane pour le Grand-Ouest chez GRDF, a annoncé que « plus de 700 projets, qui devraient voir le jour d’ici deux ans, sont en cours ». Le développement de la méthanisation fait partie des missions du principal distributeur de gaz dans l’Hexagone. « Et les signaux pour l’avenir sont très encourageants », assure le spécialiste. Accédez à la conférence avec la réalité augmentée.
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➜ À VOIR SUR YOUTUBE L’Interbenne 30 de Perard en action Direction le chantier de récolte de colza chez Guillaume Pérard, avec Loagri. Loïc Madre filme une moissonneuse-batteuse Claas Lexion 750 et un tracteur John Deere 6R215 attelé au transbordeur Perard Interbenne 30. L’équipement remplace la version 27. Sa vis plongeuse au débit important nécessite seulement une minute pour vidanger le chargement de blé. L’entraînement reste mécanique grâce à sa courroie, mais fini l’embrayage. L’opérateur profite aussi de la pesée embarquée. Observez le matériel à l’œuvre grâce à la réalité augmentée.
WEB-AGRI
Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr
LOAGRI
BRÈVES DES CHAMPS Vu sur le Web
OCTOBRE-NOVEMBRE 2023 /
Le Magazine / 53
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2019 - 8 rangs - 516 CH - 1800 HM 1100 HR - 800/70X32
2018 - 4 RM - 8 rangs - 540 CH 2105 H
2019 - 8 rangs - 6 M - 540 CH 1720 H - 1080 H
2022 - 160 HM - 95 HB - 7.6 M
2021 - 495 HM - 305 HB - 7.6 M
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2020 - 2985 H - 7 M - 3700 T 460/70X24
2018 - 5420 H - 7 M - 3700 T 460/70X24
2018 - 2.2 M - Filet
2021
2018 - 2990 H - Autopower - Frein hydro et pneumatique - Autotrac Ready
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2016 - 7100 H Frein hydro et pneumatique
2017 - 3700 H - Vario 50 KM/H Frein hydro et pneumatique
2019 - 1990 H - Vario TMS 50KM/H Frein hydro et pneumatique
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