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Le double tranchant des bonnes affaires
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MALADIES
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Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA
Imprimé par : ROTO FRANCE IMPRESSION 25, rue de la Maison-Rouge – 77185 LOGNES N° 112 – octobre-novembre 2024
Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires
Crédits photos de la couverture : Luc TIFFAY/Ritchie Bros/ Adobe Stock
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Repenser l’agriculture : un chantier faramineux !
Pendant que les agriculteurs tentent de joindre les deux bouts après une année catastrophique pour la plupart, les politiques essaient de s’arranger pour plaire au plus grand nombre. Principal objectif : ne pas être censuré par l’Assemblée nationale. Il faut croire que les dirigeants n’ont pas pleinement pris conscience de l’urgence de réduire les contraintes pesant sur les exploitations, de donner des perspectives aux jeunes agriculteurs, de mettre fin à la spoliation des producteurs par l’industrie agroalimentaire et surtout, de proposer des prix décents pour que chacun puisse vivre dignement de son travail. Désormais, il faut agir vite ! Les trésoreries souffrent, nombreux sont ceux au bord du gouffre et qui risquent bien de ne pas se relever de cette situation chaotique. Et Michel Barnier, actuel Premier ministre, de tirer du chapeau la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. La profession lui reproche évidemment sa parfaite méconnaissance du métier et s’inquiète des dégâts à venir. Bien que de toute façon, selon les agriculteurs, quel que soit le nom du ministre, ce soient désormais les multinationales agroalimentaires qui fassent la pluie et le beau temps… Il est urgent de réagir et d’empêcher que les industriels ne continuent à se faire du gras sur le dos des producteurs. Les lois Égalim se succèdent et pourtant, rien ne change. Les textes ne sont pas appliqués ! À la place, comme si l’on mettait une rustine sur une chambre à air percée, l’État pense aux prêts bonifiés. Mais les paysans n’en veulent pas ! Ils demandent juste de gagner de l’argent grâce à leur travail, comme tout un chacun ! D’où le fait que certains évoquent plutôt la nécessité de revoir l’ensemble du système agricole français. Un chantier pharaonique auquel aucun gouvernement n’ose s’atteler. Prenons l’exemple des maladies. Pas celles des céréales, mais plutôt celles des humains. Octobre est le mois de la lutte contre le cancer du sein, une cause évidemment louable. Mais ne devrions-nous pas prendre le problème à l’envers ? Ne serait-ce pas plus judicieux de s’interroger sur la source de la maladie et de combattre les raisons pour lesquelles autant de gens sont touchés aujourd’hui ? La chimie nous cerne : dans les salles de bains, les assiettes, la rue, etc., faire un pas sans rencontrer un produit d’origine chimique n’est plus possible. Pendant que l’écologie se focalise sur les facteurs engendrant le réchauffement climatique, les lobbys continuent à nous empoisonner juste pour accroître leurs profits. Le productivisme a répondu par le passé à des problématiques spécifiques, il est temps de repenser nos façons de faire, et pas seulement en agriculture, tant s’en faut !
Sébastien Duquef
SOMMAIRE
N° 112
Octobre-novembre 2024
REPÈRES
6 Bon à savoir
7 Agenda
10 Décryptage : de bonnes affaires aux enchères ?
TENEZ-VOUS PRÊT
12 TEMPS FORT
Une année imprévisible pour les blés tendres
20 Une méthode sécurisée pour l’entretien des fossés
DOSSIER
22 Pièces détachées, entretien : le double tranchant des bonnes affaires
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
34 TEMPS FORT
Le palmarès IFM 2025 dévoilé à Innov-agri
BRÈVES DES CHAMPS
44 En photos : les nouveautés de la rentrée en travail du sol
46 « Des miettes de l’État aux céréaliers sur la paille »
47 Après le dialogue, une future Pac vertueuse, ou dangereuse ?
48 Évaluer la qualité germinative pour optimiser la densité de semis
ANNONCES D’OCCASION
50 Sélections de matériels de seconde main
Sont joints à ce numéro un encart Duraplas, sur la totalité de la diffusion, et des encarts sélectifs régionalisés Crédit Mutuel, deux versions sur la 4e de couverture.
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POTATOEUROPE
Le dynamisme de la filière pommes de terre s’affiche en grand
Néerlandais, flamand, français évidemment, mais aussi polonais, anglais et même espagnol… il fallait être polyglotte pour suivre, mercredi 11 septembre, tous les échanges entre visiteurs et exposants de PotatoEurope. L’édition française du salon européen de la pomme de terre a profité d’une pause ensoleillée et d’un vent d’ouest plutôt tonique pour être à l’image de la filière : en pleine effervescence ! Depuis quelques mois, trois industriels belges investissent massivement en France. En septembre 2023, Clarebout Potatoes a démarré la production sur son site dunkerquois, sa première usine hors Belgique. Près de vingt ans après la fermeture de Flodor à Péronne (Somme), Ecofrost a repris le site pour y construire une usine flambant neuve. Agristo, un autre baron belge de la patate, va quant à lui investir 350 millions
d’euros (M€) et embaucher 350 personnes à Escaudœuvres (Nord) pour convertir en friterie géante le site que le sucrier Tereos a fermé en mars 2023. Sans oublier McCain, qui investit 355 M€ sur ses trois sites de production en France. « D’ici cinq ans, il faudrait autour de 30 000 ha supplémentaires », estime Arnaud Delacour, président du GIPT (Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre). Mais « attention de rester rationnel », nuance Alain Dequeker, secrétaire général de l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre). « Il faut accompagner la demande, mais pas la devancer », complète-t-il, faisant référence notamment aux « variétés exotiques » plantées en 2024, dont on ne connaît pas encore les débouchés possibles. « La production de pommes de terre requiert une technicité importante et un terroir adapté », rappelle-t-il. Il faudra aussi investir plus massivement dans les capacités de stockage. « Car à date, nous n’avons pas de quoi stocker dans de bonnes conditions cette croissance de production », poursuit Arnaud Delacour. Pour la filière et ses producteurs, le chemin de la réussite reste semé d’embûches. Les conditions météo laissent, année après année, des périodes de plus en plus réduites et incertaines pour récolter dans de bonnes conditions. Les constructeurs du secteur répondent à l’enjeu en proposant des machines aux débits de chantier toujours plus intéressants, moyennant un poids – et un prix – qui tend à s’alourdir. En témoignaient, à PotatoEurope, les automotrices quatre rangs qui arpentaient, sous les yeux de producteurs venus nombreux, la trentaine d’hectares de démonstrations dynamiques. « L’hiver dernier, environ 1 500 ha n’ont pas pu être arrachés, faute de pouvoir entrer dans les parcelles », expliquait-on sur le stand de Grimme.
LA FNAB DEMANDE UN TRAITEMENT PLUS RAPIDE DES
DOSSIERS
« Cette année, les aides à la conversion en agriculture biologique ont été versées en juillet, pour des dossiers déposés en avril/mai 2023 », regrette la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab), mettant en avant la difficulté spécifique aux producteurs qui se convertissent, à savoir l’investissement dans le changement de pratique sans pour autant détenir le label les
premières années. « Les aides à la conversion doivent donc compenser les pertes financières », or avec plus d’un an de retard, « ce sont les trésoreries des fermes bio qui assument les délais d’instruction des dossiers », insiste le syndicat. En 2019, alors que les agriculteurs bio attendaient pour certains leurs aides depuis plus de deux ans, la Fnab a voulu faire reconnaître la faute de l’État par la justice. C’est chose faite. Après cinq années de procès, les décisions des cours administratives d’appel de Lyon, Bordeaux et Nantes, qui reconnaissent que l’État aurait dû payer les aides bio dans un délai d’un an maximum, sont désormais définitives. Compte tenu de celles-ci, la Fnab demande que l’aide à la conversion soit instruite en même temps que les aides du premier pilier de la Pac, alors que le ministère de l’Agriculture doit commencer à payer d’autres aides Pac d’ici quelques semaines.
Cinq personnes étaient en réanimation le 10 septembre à Tours (Indre-etLoire), et quelque 600 conserves de pesto à l’ail des ours sont recherchées à travers la France suite à la suspicion de cas de botulisme, une maladie potentiellement mortelle.
ACQUISITION
RAGT SEMENCES S’OFFRE DELEPLANQUE
RAGT Semences et Deleplanque l’ont annoncé dans un communiqué commun le 3 septembre, après plusieurs semaines de négociations exclusives et sous réserve des approbations réglementaires nécessaires, « le groupe aveyronnais devrait acquérir la totalité des actions du Groupe Deleplanque dans le courant du dernier trimestre 2024 ».
« Cette opération stratégique permettra d’élargir notre portefeuille de produits, explique Laurent Guerreiro, le président du Directoire du Groupe RAGT. Deleplanque/ Strube possède une expertise reconnue dans le domaine des betteraves sucrières. » Le groupe est également un acteur international sur le marché des semences potagères (pois, haricot, maïs doux) et de grandes cultures (blé et tournesol principalement). « En combinant les complémentarités des deux structures, aussi bien en sélection variétale qu’en production, l’objectif est de répondre de la meilleure façon possible aux attentes de nos clients », ajoute Laurent Guerreiro. « Cette intégration par RAGT permettra à Deleplanque et ses entités Strube et van Waveren de développer de nouvelles perspectives, de consolider notre sélection et d’investir plus massivement dans la recherche », indique également Éric Verjux, président du Groupe Deleplanque.
AGENDA
6 au 10 novembre
L’Eima à Bologne (Italie) www.eima.it
11 décembre
Les rencontres Oléopro à Montrouge (92) www.terresoleopro.com
22 février au 2 mars 2025
Le SIA à Paris Expo Porte de Versailles (75) www.salon-agriculture.com
23 au 25 février 2025
Le SIA’Pro au parc des expositions Paris Le Bourget (93) visiteurspro.salonagriculture.com
4 et 5 juin 2025
Innov-agri Nord à Essigny-le-Grand (02) www.innovagri.com
10 et 11 septembre 2025
Les Méca-Culturales à Saint-Agnet (40) www.lesculturales.com
NÉGOCE-UP’ 2024
Les lauréats dévoilés à Innov-agri
Huit dossiers présentés, trois finalistes, cette année, pour le challenge Négoce-up’ récompensant les meilleurs projets de collaboration entre start-up et négoces agricoles. Ceux-ci ont pitché devant le jury, composé de Bernard Ader, agriculteur et président du Conseil national pour la résilience alimentaire (CNRA), Cécilia Multeau, chargée du partenariat et de l’innovation à l’Inrae, Nadia Secker, responsable sectorielle agriculture et agroalimentaire chez Bpifrance, et Serge Zaka, agroclimatologue. 1er prix : la plateforme EcoFarms, qui évalue, améliore et valorise les performances RSE des exploitations. 2e prix : Mycoterroir, la solution de revitalisation des sols de Mycea, entreprise montpelliéraine qui développe des solutions naturelles pour améliorer la santé des plantes et des sols en alternative aux produits de synthèse. Cette solution à base de champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) s’associe aux racines de plus de 90 % des plantes terrestres (céréales, vignes, arbres fruitiers) et améliore leur alimentation en eau et en nutriments,
ainsi que leur tolérance aux stress abiotiques. 3e prix : SynApps, qui accompagne dans le choix des biosolutions. SynDev propose au groupe Carré de tester sa solution auprès des agriculteurs du Nord et de contribuer à son développement. L’outil d’aide à la décision facilite le choix, l’association et le bon positionnement des biosolutions grâce à ses données agronomiques étendues et à l’algorithme SynAlgo. Pour financer leur projet, les trois lauréats se répartiront la somme de 50 000 € et bénéficieront d’un accompagnement personnalisé de la part des organisateurs du challenge.
ENSEIGNEMENT
215 070 élèves : un record depuis dix ans !
Les 800 établissements techniques de l’enseignement agricole, privés à 70 %, et les 17 écoles supérieures accueillent 215 070 élèves, de la 4e aux diplômes d’ingénieur et de vétérinaire. Soit 12 000 de plus en cinq ans, niveau jamais atteint depuis dix ans explique le ministère de l’Agriculture. La progression bénéficie surtout aux apprentis, dont le nombre a été multiplié par deux ces cinq dernières années pour atteindre 45 000, près du quart des apprenants. Preuve de l’intérêt de cette voie de formation pour apprendre un métier et s’insérer professionnellement. Le taux d’insertion professionnelle global progresse pour atteindre 87 % en bac pro (+ 5 points), 90 % en BTSA (+ 2 points) et 96 % en école d’ingénieur ou vétérinaire (+ 4 points). Même chose pour le taux
de réussite aux examens, de 87,5 % globalement et par diplôme : de 95 % pour le Capa, 97 % pour le Bac technologique STAV, 97 % au bac général, 88 % au bac pro et 77 % au BTSA. L’éducation à la citoyenneté vise à renforcer les valeurs de la République. Idem pour la culture de l’engagement et du débat, de l’expression des positions et des divergences. La lutte contre le harcèlement est, en outre, le chantier prioritaire avec des opérations de sensibilisation, de prévention et la mise en place d’un processus de signalement et de traitement des situations. Une classe passerelle a été créée pour les titulaires d’un BTS admis en école d’ingénieur agro ou véto. À effectif réduit, elle les prépare à la poursuite d’études dans ces filières afin de favoriser leur réussite. En expérimentation avec le BTSA Bioqualim de l’EPLEFPA de Seine-Maritime : le mentorat de classes qui permet aux apprenants d’être accompagnés par des entreprises régionales à travers « des visites de sites, des interventions en classe, de l’appui à la construction du projet professionnel et des travaux pédagogiques ». La mission école-entreprise, lancée pour cette rentrée, a elle aussi pour objectif d’accroître le lien avec les professionnels du secteur, afin de mieux répondre à leurs attentes. « La formation agricole s’adapte avec le concours des entreprises, qui sont au cœur de la conception et de l’évolution de nos formations. Pour actualiser les besoins en compétences, des entretiens sont réalisés auprès des professionnels, en amont des rénovations des diplômes, tous les cinq ans. Le bac pro agroéquipement en est un parfait exemple », détaille le ministère.
LA CITATION
Entre les maladies animales, la moisson et la crise du bio, des exploitations ne feront pas 50 % de leur chiffre d’affaires.
SÉBASTIEN WINDSOR, président de Chambres d’agriculture France
AGRISIMA
CHANGEMENT DE NOM ET RETOUR EN FÉVRIER POUR LE SIMA 2026
Axema fait machine arrière en annonçant que l’édition 2026 du Sima se déroulera bien pendant le traditionnel Salon international de l’agriculture, du 22 au
25 février, au parc des expositions de Villepinte. Au passage, l’évènement adopte un nouveau nom : AgriSima. Souvenonsnous qu’en février dernier, l’édition 2024, prévue pour novembre, a dû être annulée. Le mouvement d’exaspération des agriculteurs du début d’année et la légitimité de leurs revendications face à des décisions politiques souvent incohérentes ayant justifié, aux yeux des actionnaires d’Exposima, de reporter la rencontre. À nouveau concept, nouvelle société d’organisation. Celle-ci s’appelle désormais AgriVitiEvents et est co-présidée par deux professionnels du monde des salons. Le premier est bien connu
de la profession, puisqu’il s’agit de Frédéric Bondoux, président de Profield Events Group. Il est le créateur et organisateur de manifestations agricoles comme le Salon de l’herbe et des fourrages, et le Salon des ETA, ainsi que de salons dédiés aux espaces verts (Salon Vert et 48H Gazon Sport Pro). Le second, Gaëtan Ménard, cofondateur du salon EspritMeuble avec deux industriels de l’ameublement, a revitalisé cet évènement de filière, le transformant en un rendez-vous incontournable, innovant et performant, alliant une dimension événementialisée et conviviale. Ce salon se déroule chaque année à Paris Expo Porte de Versailles.
VENTE AUX ENCHÈRES
De
bonnes affaires à condition de ne pas s’enflammer
La hausse du prix du matériel neuf pousse de plus en plus d’exploitants à rechercher les bonnes affaires d’occasion. Ritchie Bros, un des leaders du secteur, a organisé deux ventes en septembre. Plus de 200 offres, du tracteur Fendt 720 Gen 6 Profi Plus à la moissonneuse-batteuse New Holland CX8.70 Everest, étaient à saisir.
1Inutile de se déplacer
« Il suffit de se créer un compte en ligne pour avoir accès à toutes nos ventes dans le monde », confie Thierry Poyet, directeur commercial de Ritchie Bros France. Plus proche de chez nous, l’entreprise a organisé deux ventes en septembre, la première consacrée à la transmission de l’ETA de l’Elorn dans le Finistère, l’autre étant la traditionnelle vente trimestrielle. « Nous avons toujours fait de l’agricole. Mais c’est un secteur dont le volume ne cesse d’augmenter. Du petit matériel de travail du sol à la moissonneuse-batteuse, toutes les machines sont concernées. Le prix du neuf joue dans cette tendance, la sensation de pouvoir faire une belle affaire aussi »,
analyse le directeur commercial. Commissaire-priseur qui chante la vente, machines qui défilent façon top model, effervescence du direct et mains qui se serrent… ce cérémonial a disparu avec le Covid et ne reviendra pas. Les enchères se déroulent désormais à 100 % en ligne. La vente trimestrielle de juin a réuni 3 000 enchérisseurs, dont une moitié de Français et d’autres connectés principalement depuis l’Espagne, le Portugal et les pays de l’Est (Pologne, Hongrie, Roumanie…). Ritchie Bros possède quatre sites en France : Nivolas-Vermelle vers Lyon, Avignon, Bressols au nord de Toulouse et le site historique de Saint-Aubin-sur-Gaillon, où la marque est arrivée en France
en 2005. C’est une première, la vente de l’ETA de l’Elorn a eu lieu directement en Bretagne, à Irvillac.
2
Achat dépourvu de garantie
Pour limiter le risque de mauvaise surprise, certains tiennent à venir voir les engins. Notons que l’achat aux enchères ne bénéficie d’aucune garantie. « Nous publions un rapport détaillé pour chaque machine, avec des photos et des vidéos. Nous les testons aussi. Mais ce sont des essais sur notre terrain, pas en plein champ », explique le responsable de la filiale. Pour acheter, il suffit de se créer un compte en ligne et de s’inscrire à la vente convoitée, en étant attentif au calendrier.
Ces démarches sont gratuites et sans engagement. Un dépôt de 25 % de la somme que le client souhaite enchérir est demandé, généralement par empreinte bancaire ou virement. Il est possible de fixer un plafond. Le système enchérit automatiquement jusqu’à cette limite. Si elle est dépassée, l’acheteur est prévenu. À lui de décider alors s’il souhaite aller plus loin. Si un tracteur doit partir à 11 h 10, et qu’une enchère de dernière minute arrive à 11 h 09, le clap de fin est repoussé pour laisser une chance à tout le monde. L’enchère terminée, le gagnant a une semaine pour payer.
3
Attention au prix hors taxes et frais
Le prix de vente annoncé est hors taxes. L’enchérisseur doit garder en tête qu’il devra ajouter la TVA, et que pour chaque lot acheté, Ritchie Bros applique des frais de transaction : 15 % sur tous les lots vendus pour 5 000 € ou moins, 10 % entre 5 000 € et 12 000 €, 4,85 % entre 12 000 € et 75 000 €, et enfin, 3 638 € sur tous les lots vendus plus de 75 000 €. Pour le transport, l’acheteur peut se débrouiller par ses propres moyens (il a trois semaines maximum pour retirer sa marchandise) ou faire appel à Ritchie Bros, qui propose un service dédié, « souvent avantageux, car nous traitons de gros volumes », avance l’entreprise.
4
Prix de départ : 0 €
Vendre est aussi accessible. Il suffit d’appeler ou de remplir un formulaire en ligne. Précision importante : il n’est pas possible de vendre une machine encore sous crédit. Précision encore plus importante : les enchères partent de zéro et il n’y a pas de prix de réserve. « Nous connaissons notre métier et le nombre d’enchérisseurs est de plus en plus important, donc les prix plus élevés, rassure Thierry Poyet. Il y a souvent un affect avec la machine, dans l’agricole. Nous sommes aussi là pour conseiller et accompagner. C’est toute l’expertise et le lien de confiance que nous apportons. » Avec une certitude : le vendeur reçoit l’argent vingt et un jours après la conclusion de l’enchère. À noter que Ritchie Bros propose également une place de marché en ligne, Marketplace-E, sur laquelle il fait l’interface entre le vendeur
L’AVIS DE L’ENTREPRENEUR
Éric Guillou, propriétaire d’une ETA dans les Côtes-d’Armor
« Les enchères m’ont permis de m’équiper en machines à moindre coût »
« Il fallait être à moitié fou pour y aller ! Je me suis lancé il y a plus de vingt-cinq ans. À l’époque, tout se passait à Mœrdijk, aux Pays-Bas. Tout était en anglais, je n’y comprenais pas grand-chose, et les paiements se faisaient en dollars, je devais tout convertir. Que de souvenirs, et aussi de belles économies. Il n’y avait presque que des marchands, qui revendaient ensuite, et peu de Français. Cela nous a permis de nous lancer dans le TP à moindre coût. C’était de 8 h 30 à 21 h 30 non-stop. À la fin, il ne restait que les courageux… et les bonnes affaires ! Très vite, j’ai visé plus large et écumé les autres ventes européennes de Ritchie Bros. En Allemagne pour l’agricole, en Angleterre, où j’ai dégotté une pelle neuve à moitié prix. Pour tester, on avait alors le droit de faire des trous dans la cour ! Un conseil, fixez-vous un plafond à ne pas dépasser. Sans oublier de viser plus d’une machine, car si l’on part sur un seul modèle, c’est sûr et certain, on va le payer cher. J’ai vu des gens s’enflammer… Je regrette le charme et l’adrénaline des ventes physiques, mais je reconnais que les ventes en ligne sont plus pratiques. Mais c’est différent. À force, je connaissais la musique des enchères et à la voix du commissaire, je savais quand il fallait lever… »
L’AVIS DE L’ÉLEVEUR
Jean-Jacques Guerois, éleveur dans le Maine-et-Loire
« Les enchères, c’est moins risqué que la Bourse ! »
« Rechercher la bonne affaire, c’est rapidement une addiction ! Si on gère bien, c’est moins risqué que la Bourse ! Je pense à la tonne à lisier Joskin, ou au déchaumeur Carrier de Väderstad. Je m’en suis servi pendant quelques mois, puis l’ai revendu avec une belle plus-value à la clef. J’essaie d’abord via les petites annonces et si ça ne bouge pas au bout d’un mois, je vends aux enchères. J’atteins souvent le prix que je souhaitais. Une fois que c’est vendu aux enchères, je suis tranquille, personne ne m’appelle après pour un boulon mal vissé… Depuis le Brexit, l’Angleterre est une terre de bonnes affaires. Les formalités administratives sont compliquées, ce qui a fait fuir beaucoup d’acheteurs. Je surveille aussi les sites nordiques comme Klaravik, où je trouve des machines plus spécifiques. Une ramasseuse de cailloux par exemple. De mémoire, je n’en ai jamais vu chez Ritchie Bros. Parfois, je me laisse tenter par des pneus agricoles, pour les monter, pas pour les revendre ! J’achète moins qu’au début, mais j’aime jeter un coup d’œil sur les prix de vente. »
et le client. Et un site de petites annonces, Mascus, où le vendeur se débrouille seul.
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Tout type de matériel
Lors de la vente de l’ETA de l’Elorn, pas moins de 99 machines furent proposées, souvent récentes. Un tracteur New Holland T7-245 AutoCommand (855 heures) de 2022, une ensileuse New Holland FR780 (1 237 heures) de 2020, un cueilleur à maïs 10 rangs Kemper 475Plus de 2022, une presse à balles rondes Massey Ferguson RB4180V de 2021,
une moissonneuse-batteuse New Holland CX8.70 Everest (2 385 heures) de 2018… Il y en avait pour tous les goûts et tous les budgets. Quant à la vente trimestrielle, elle a rassemblé 126 machines agricoles dont une ensileuse Claas Jaguar de 1 809 heures, des tracteurs Fendt récents (942 Gen 6 Profi Plus de 2020 à 4 119 heures, 720 Gen 6 Profi Plus Setting 2 de 2021 avec 3 541 heures…), des outils de travail du sol dont un Cenius 6003-2TX d’Amazone n’ayant jamais servi… De nombreux lots de pneus agricoles étaient également à saisir. ■
MALADIES FOLIAIRES
Une année imprévisible pour les blés tendres
La saison 2023-2024 restera dans les annales tant les maladies auront été présentes et imprévisibles. Les conditions climatiques pluvieuses du printemps y sont pour beaucoup.
La campagne 2023-2024 s’est montrée particulière à plus d’un titre, notamment pour son printemps très pluvieux, rarement vu auparavant, qui a favorisé la septoriose. La maladie s’est révélée nuisible au point de faire parfois chuter le potentiel de rendement de 40 q/ha.
La campagne 2023-2024 restera clairement dans les mémoires comme atypique en raison de l’explosion des maladies foliaires. Dans le cortège, la septoriose a ouvert le bal très tôt et a dominé dans quasiment toutes les régions de France. Des zones comme le Centre-Valde-Loire, qui s’affranchissaient des T1 depuis plusieurs années, ont dû s’y remettre. « Dans notre région, nous n’avons pas eu besoin de T1 les cinq à six dernières années, mais là, les OAD [outils d’aide à la décision] se sont déclenchés tôt en identifiant la réalité du risque. Il fallait suivre ces alertes et prendre la mesure de la très forte pression maladie », explique Cyrille Gaujard, ingénieur régional Arvalis. « La septoriose est vraiment la maladie de l’année, confirme sa collègue Charlotte Boutroy, ingénieure régionale dans les Hauts-de-France. Avec plus de 5 mm d’eau quasiment tous les jours, cette maladie, qui se propage avec la pluie de bas en haut, s’est répandue. Contrairement à ce qui s’est produit au printemps 2023, durant lequel les pluies se sont arrêtées en mai, là, la pression a été non seulement forte, mais également précoce et durable. » La nuisibilité moyenne s’élève à 22 voire 23 q/ha, avec des pointes jusqu’à 40 dans certaines régions et sur des parcelles à variétés sensibles. « Plus on montait vers le grand nord de la France, plus la pression était élevée. Nous nous sommes rapprochés de 2016, même si cette année de “référence” demeure au-dessus de 2024 », illustre Charlotte Boutroy.
Une année très technique
Plusieurs erreurs expliquent les pires nuisibilités. Les attaques précoces ont tout d’abord surpris, sauf sur les variétés résistantes. Autre difficulté : l’ajustement des traitements par rapport aux dates de semis. Toute plante connaît un créneau optimal pour être semée. Une variété précoce doit donner lieu à un semis tardif pour ne pas démarrer trop vite au printemps et ne pas atteindre les stades les plus fragiles trop tôt. Cependant, cette année, avec la douceur de l’hiver, le stade épi 1 cm est arrivé avec dix à quinze jours d’avance et les blés ont rapidement atteint le stade 1-2 nœuds, ce qui a déclenché le 1er traitement. Ils ont ensuite un peu végété, car il a fait moins chaud et, sous le ciel couvert, la luminosité était plus faible. « La dernière feuille étalée a donc été longue à sortir. Or, c’est vraiment elle qu’il faut protéger pour garantir un bon remplissage des épis », rappelle Charlotte Boutroy. Avec un T1 précoce et ce stade clef tardif, le positionnement de la protection, notamment du T2, s’est donc révélé particulièrement compliqué alors même qu’en cas d’attaque forte, comme ce fut le cas, il faut pouvoir intervenir toutes les trois semaines. Les contaminations entre les deux
à
Charlotte Boutroy, ingénieure régionale
Arvalis Hauts-de-France, organise des visites d’essais pour montrer le comportement des variétés lorsqu’elles sont traitées ou non.
Le traitement pour protéger le blé de la septoriose s’avère efficace. Il faut également respecter la précocité de la variété pour limiter la pression.
traitements n’ont donc pas pu être toutes convenablement gérées. Un troisième traitement à la floraison a été recommandé dans la plupart des situations afin d’aller chercher quelques quintaux, car la pression de la septoriose demeurait importante. « Il fallait surtout suivre les recommandations des OAD pour bien positionner le T1, voire positionner un traitement intermédiaire complémentaire si le relais entre deux traitements était trop espacé », ajoute la spécialiste. Elle insiste sur le positionnement du T1 au stade 2 nœuds et 1re feuille pointante, un traitement plus précoce ne s’avérant pas pertinent.
L’une des priorités collectives reste par ailleurs de maintenir l’efficacité des traitements par une bonne gestion des choix des matières actives, sachant que les résistances aux SDHI et
aux triazole augmentent, comme le montre la note commune Arvalis/Anses/Inrae.
Alterner les matières actives « La fréquence de souches de septoriose dites MDR [multidrug resistant], présentant une résistance croisée à plusieurs modes d’action, est en légère progression depuis 2019. Elles représentent aujourd’hui plus d’une souche sur quatre (29 %). En parallèle, l’occurrence et la fréquence des phénotypes résistants aux SDHI augmentent régulièrement en France, atteignant 42 % en 2023 (contre 28 % en 2022). La fréquence moyenne des souches très résistantes aux SDHI (CarHR) a quant à elle atteint 22 % en 2023 (contre 14 % en 2022). Cette progression explique très probablement la baisse d’efficacité observée à
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Avec l’étalement de la dernière feuille, le stade clef de raisonnement de la protection des blés contre la septoriose est atteint. Toute apparition de septoriose sur l’une des trois dernières feuilles est une mise en alerte.
L’AVIS DE L'EXPERT
Cyrille Gaujard, ingénieur régional Arvalis
Centre-Val-de-Loire
« La meilleure protection, c’est le choix variétal »
« La campagne a été largement perturbée par les pluies, présentes tout au long du printemps. Elles ont favorisé la pression maladie qui a impacté le remplissage des grains et le rendement, comme on l’a rarement observé ces dernières années. Dans les essais, les différences de rendement, entre des modalités traitées et non traitées, sont allées jusqu’à 40 q/ha sur les variétés sensibles. La septoriose s’est installée dès la sortie de l’hiver et elle est restée présente jusqu’à la fin du cycle. Les OAD ont donc alerté du risque dès le stade 2 nœuds, ce qui en a surpris beaucoup. La pression était très forte et parfois difficilement maîtrisée par la protection fongicide mise en place. Parfois aussi, le premier fongicide était mal adapté, ou mal positionné, car il était difficile de rentrer dans les parcelles. On a ainsi “couru” après la maladie durant tout le printemps. Les conditions humides lors de la floraison ont largement favorisé la présence des fusarioses. Les températures, assez fraîches, étaient défavorables à Fusarium graminearum, mais plutôt favorables à Microdochium spp., ce dernier n’étant pas responsable de la production de mycotoxines comme la DON [déoxynivalénol]. Globalement, à la récolte, il n’y a pas eu de problème de DON. La meilleure protection est clairement le choix de variétés résistantes aux maladies (septoriose, rouille jaune…). On pense à des variétés comme Pondor, KWS Perceptium, Shrek, Spirou, Thermidor… »
Il faut aussi adapter la dose à l’année
dans plusieurs essais en 2023 des spécialités à base de SDHI », expliquaient les experts dès le début de la campagne. Inquiets, ils rappellent que la gestion de la résistance à ce mode d’action doit demeurer une priorité. Autre point de vigilance : les triazoles. « Dans un contexte d’érosion de plus en plus prononcée de l’activité au champ des triazoles d’ancienne génération, leur efficacité relative s’avère dépendante de la structure des populations de septoriose présentes localement. Leur activité reste régulièrement (mais pas systématiquement) insuffisante, y compris lorsque plusieurs sont associés », indiquaient-ils également. La recommandation est de toujours alterner les matières actives et de se limiter à une seule application de SDHI par campagne, traitements de semences revendiquant une action sur les maladies foliaires compris. À noter que l’émergence de solutions de biocontrôle élargit le champ de la réflexion, même si elles sont encore surtout adaptées pour un T1, seules ou en mélange. Lors de cette campagne, le dosage des traitements exigeait en outre du doigté et, surtout, une adaptation à l’année. En effet, les recommandations de doses le sont pour des attaques normales et modérées or, face à des attaques très fortes, il faut adapter l’apport, surtout au stade dernière feuille étalée.
Ne pas oublier les rouilles
Quoique moins catastrophique que la septoriose, la rouille brune a aussi fait parler d’elle, y compris dans des zones peu habituées à la voir. « Nous en avons vu très tôt en sortie d’hiver, car il a fait assez chaud, puis les attaques se sont calmées avec les températures fraîches du printemps, avant de réexploser quand nous avons eu quelques jours chauds fin mai », décrit Charlotte Boutroy. La à
Le Geves attribut des notes aux variétés selon leur niveau de résistance aux maladies.
En 2028, Julia, jeune agricultrice de la Meuse, découvre un char de la Grande Guerre dans ses champs. Cette trouvaille l’entraîne, avec son ami Seb, à explorer l’histoire des tracteurs Renault et à partager cet héritage avec les élèves de son village. Ensemble, ils découvrent des techniques agricoles innovantes, comme la protection des abeilles et la culture du sorgho.
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rouille brune reste toutefois plus facile à gérer au champ avec les traitements déjà positionnés et, surtout, grâce aux variétés résistantes. Les rouilles jaunes, pour leur part, se sont peu exprimées cette année, sauf dans certaines zones très à risque, en particulier en sol profond et sur la bordure océanique. Si les conditions humides semblaient également propices au développement de fusarioses sur les épis, au bout du compte, les attaques se sont avérées moindres qu’en 2016. Ces attaques peuvent être causées par différentes espèces. Seule une analyse microbiologique permet de connaître celle en cause. Fusarium graminearum reste la plus problématique en matière de qualité sanitaire, car elle produit des mycotoxines comme la déoxynivalénol (DON), dont le niveau est réglementé en raison de son impact sur la santé humaine et animale (voir en fin d’article). Microdochium spp. déclenche des symptômes comparables à l’œil nu, homogènes sur la parcelle avec des épillets échaudés rose orangé par groupe, jusqu’à l’échaudage complet de l’épi. Mais cette espèce perturbe surtout le rendement. Ce fut le cas cette année. Les deux groupes s’épanouissent quand l’humidité est forte et encore plus si la pluie persiste entre l’épiaison et le début de la floraison. Ils diffèrent ensuite, F. graminearum demandant un peu plus de chaleur que les différents Microdochium. Ce qui explique que pour cette campagne, les blés sont peu contaminés par des DON, contrairement à ce que les marchés craignaient en raison des pluies à floraison.
Réduire les risques
Dans la réflexion pour réduire le risque de fusariose, le précédent cultural constitue un levier important. Il faut en effet se montrer
L’AVIS DE L'EXPERT
Khalid Koubaïti, animateur de la filière céréales à paille FREDON et du BSV (édition Poitou-Charentes)
« Se préparer à la prochaine campagne »
particulièrement prudent en cas de précédent maïs ou sorgho, puisque les moisissures restent sur les résidus de culture, surtout en absence de labour ou au moins d’enfouissement. Broyer finement les canes de maïs après la récolte est donc conseillé, y compris derrière un cueilleur équipé d’un broyeur, avec un dessouchage du pied en suivant la batteuse (passage d’un déchaumeur à disques indépendants ou rotavator). Cette pratique, qui favorise la décomposition des résidus, limite le risque de mycotoxines et la pression des insectes foreurs au cours de la campagne suivante.
« Le T3 peut être réalisé avec une double visée : septoriose et fusariose »
CHARLOTTE BOUTROY, ingénieure régionale Arvalis pour les Hauts-de-France
Avant tout, le choix d’une variété résistante représente une clef majeure, si possible dotée d’une note d’au moins 5,5 en DON (grille Geves-Arvalis) et d’une bonne résistance aux fusarioses. La protection fongique dépendra ensuite de l’année : si les pluies sont présentes avec un important cumul (quarante-huit heures à 100 % d’humidité durant la phase épiaison-floraison), un traitement pourra être positionné en début de floraison. « Dans ce cas, comme cette année, le T3 peut être réalisé avec une double visée, septoriose et fusariose », précise Charlotte Boutroy. De
« En amont du choix de la stratégie fongicide, les techniques culturales ont une incidence importante sur la pression des maladies du blé. L’essentiel est de privilégier la bonne combinaison de pratiques agronomiques au sein d’un même itinéraire, et de ne jamais oublier qu’il n’y a pas qu’un seul bioagresseur », rappelle Khalid Koubaïti, animateur de la filière céréales à paille FREDON et du BSV. Quand le contexte pédoclimatique l’autorise, retarder les dates de semis permet de réduire la pression de la septoriose, mais aussi du piétin verse et du piétin échaudage. L’enfouissement des résidus du précédent, voire le labour, réduit efficacement la fusariose. Le premier moyen de lutte reste cependant le choix variétal. Ainsi, sur la septoriose, le coût des programmes fongicides varie du simple au double selon la sensibilité variétale. Les mélanges variétaux commerciaux ont aussi montré leur intérêt : la culture de mélange permettrait 7 % d’économie de produits phytosanitaires contre la septoriose en comparaison de la moyenne des quatre variétés du mélange, même si ce gain reste inférieur à celui obtenu avec la variété la plus résistante, selon une thèse Inrae/Arvalis. La densité de semis (éviter trop de densité), la date de semis (plutôt tardifs) et la fertilisation azotée jouent aussi. Ainsi, plus la dose d’azote est forte, plus le niveau de la maladie sera élevé, car la plante gagnant en vigueur et en feuillage, le champignon trouve un contexte idéal pour se développer.
Le travail du Bulletin de santé du végétal (BSV) est une œuvre collective. Ici, Khalid Koubaiti forme des étudiants en BTSA à la reconnaissance des maladies du blé.
De gauche à droite : Frans Verstraete (Commission européenne), Isabelle Oswald (Inrae) et Benoît Méléard (Arvalis), participant à la table ronde « Mycotoxines » sur l’évolution des seuils, organisée par Oqualim, l’association qui gère les plans collectifs d’analyse en nutrition animale, le 30 mai dernier à Paris
façon générale, choisir une variété résistante dans un choix de plus en plus large constitue la meilleure manière de se prémunir des risques potentiels.
Une montée en puissance des mycotoxines
La question des mycotoxines prend de l’importance tant dans les parcelles que dans la réglementation. De nouvelles teneurs maximales s’appliquent aux céréales, à leurs dérivés et aux denrées contenant des céréales mis sur le marché depuis le 1er juillet et destinées à l’alimentation humaine. Les teneurs maximales en DON ont été revues à la baisse (règlement (UE) 2024/1022) pour les céréales non transformées (à l’exception de l’avoine), les produits de mouture de céréales, ceux de boulangerie etc., les collations aux céréales, les céréales pour petit-déjeuner, les pâtes et les aliments destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge. Par exemple, pour le blé mis sur le marché pour une première transformation, la teneur maximale est passée de 1 250 µg/kg à 1 000 µg/kg. Les toxines T2 et HT2 (règlement (UE) 2024/1038), de leur côté, n’étaient pas réglementées avant le 1er juillet, mais faisaient l’objet d’une recommandation de surveillance dont l’objectif était de collecter des données d’occurrence, des informations sur les facteurs agronomiques influençant le développement et des éléments sur l’impact des procédés de transformation. La recommandation prévoyait des niveaux indicatifs au-delà desquelles des enquêtes devaient être menées. Le cadre réglementaire va également évoluer pour les céréales destinées à l’alimentation animale. Les différents seuils sont en cours de négociation et devraient être publiés avant la fin de l’année voire tout début 2025. La révision (majoritairement à la baisse) des teneurs maximales recommandées vise les matières premières céréalières. Ces niveaux se fondent sur les données d’occurrence de l’EFSA (l’Autorité européenne de sécurité des aliments), d’après lesquelles plus de 95 % des matières premières sur le marché (voire plus de 99 % selon les couples « matière première/mycotoxine ») seront en mesure de respecter les seuils prévus d’après la DGAL (Direction générale de l’alimentation). ■
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La FDSEA de la Marne demande une méthode sécurisée
Entretenir les fossés et les cours d’eau permet d’éviter qu’ils ne débordent et donc, les inondations en cas de forte pluviométrie. Avec les cumuls des derniers mois, la problématique est plus que jamais d’actualité. Dans la Marne, une opération en ce sens a été organisée fin septembre.
Entretenir le fossé qui borde sa parcelle est une obligation pour garantir l’écoulement de l’eau, afin d’éviter toute nuisance en amont comme en aval.
Le nettoyage consiste à ramasser les embâcles pouvant gêner les écoulements (feuilles mortes, branches d’arbres, détritus…), à nettoyer les ouvrages de franchissement (buses et grilles) et à retirer les sédiments excédentaires du fossé pour le maintenir dans sa largeur et sa profondeur naturelles initiales.
D«ans certains pays européens, les agriculteurs peuvent avoir des amendes s’ils n’entretiennent pas les fossés, en France c’est l’inverse ! lance Laurent Champenois, secrétaire général de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) de la Marne. Ce que nous voulons, c’est une méthode simplifiée et sécurisée pour entretenir les fossés et cours d’eau. Les agriculteurs n’osent plus le faire, par crainte d’être sanctionnés. »
Le syndicat participait mercredi 25 septembre à l’opération nationale lancée par la FNSEA et les JA sur l’entretien des fossés et des cours d’eau. Le lieu choisi : Montmirail (Marne), en Brie champenoise. En plus d’un important cumul d’eau depuis l’automne 2023, ce territoire a aussi enregistré de fortes précipitations en quelques heures au mois d’août dernier, engendrant des inondations non seulement dans les parcelles, mais aussi dans les fermes. Des cultures ont disparu sous l’eau.
Pouvoir continuer à produire
Dans cette zone, certains fossés n’ont pas été entretenus depuis vingt ans, avec pour conséquence environ 20 à 40 cm d’alluvions et de sédiments au fond, ce qui obstrue les tuyaux de drainage, et inonde les terrains. Cette absence d’entretien est souvent liée à la peur de sanctions de la part de la police de l’eau et de pénalités sur les aides Pac. En effet, enlever des arbustes au bord d’un fossé figurant sur une photo aérienne n’est pas sans conséquence en raison des règles BCAE de la Pac : la pénalité s’élève à 3 % sur l’ensemble des aides et 9 % en cas de récidive dans les trois ans, explique Laurent Champenois. Quant au Code de l’environnement, il prévoit des sanctions
lourdes, au-delà du simple rappel à la loi ou de l’amende. Par exemple, un agriculteur qui, en entretenant un fossé ou un cours d’eau, endommage une espèce protégée ou son habitat, encourt jusqu’à 150 000 € d’amende et trois ans d’emprisonnement. « Notre métier, c’est de produire, rappelle le secrétaire général de la FDSEA. Pour cela, il nous faut des terres saines. On demande juste de pouvoir entretenir sans risque ! En aucun cas, on ne veut creuser davantage les fossés ni déplacer les cours d’eau. »
Sécuriser le protocole de nettoyage
Au préalable de l’opération menée dans la Marne, des autorisations administratives ont été demandées et validées par la DDT. « Auparavant, nous étions sur des dossiers complexes avec une réponse donnée dans les six mois suivant le dépôt. Depuis les mouvements syndicaux du début d’année, la méthode a été simplifiée, le dossier a été réduit et le délai de réponse est de deux mois dans la Marne », reconnaît Laurent Champenois.
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QUI DOIT ASSURER L’ENTRETIEN ?
Selon la législation, tout propriétaire riverain d’un fossé ou son exploitant, titulaire d’un bail ou de toute autre convention de mise à disposition, se doit de procéder à son entretien régulier afin qu’il puisse permettre l’évacuation des eaux en évitant toute nuisance en amont et en aval (articles 640 et 641 du Code civil). L’entretien doit être réalisé dans un souci à la fois de réduction des risques pour les biens et les personnes, et de préservation de la qualité des cours d’eau (articles L.215-1 et suivants du Code de l’environnement).
FOSSÉ OU COURS D’EAU, COMMENT SAVOIR ?
Les obligations relatives à l’entretien des fossés diffèrent de celles concernant les cours d’eau. Avant toute intervention, il faut donc s’assurer qu’il s’agit bien d’un fossé. Pour cela, l’agriculteur doit se rapporter à la cartographie des cours d’eau de son département. Attention, certains écoulements n’ont pas encore fait l’objet d’une classification précise et restent sous un statut dit « indéterminé » tant que l’expertise de terrain n’est pas réalisée. Rappelons également que tous les écoulements ne sont pas répertoriés sur les cartes IGN.
L’objectif était d’effectuer le nettoyage sur le terrain, en présence du préfet, des élus locaux, des parlementaires et de l’Organisme français de la biodiversité (OFB) afin d’obtenir un protocole validé pouvant être déployé dans l’ensemble du département, par les agriculteurs comme par les communes, très concernées également
par le sujet. « Notre regret, c’est que l’OFB a décliné l’invitation », indique le représentant syndical. Le préfet s’est engagé à inviter l’organisme lors de la prochaine rencontre en préfecture avec les agriculteurs. « Il nous faut une validation de l’OFB pour sécuriser l’opération et permettre sa diffusion », conclut Laurent Champenois. ■
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Temps de disette au pays du « quoi qu’il en coûte ». La trésorerie fait défaut. L’heure est à la recherche d’économies et les ventes de matériels agricoles accusent le coup. Le marché s’adapte et offre des solutions… bienvenue dans l’univers de la pièce détachée !
LPar FRÉDÉRIC PIGOT redaction@terre-net-media.fr
Photos Frédéric Pigot/AgencePAP
’achat de matériel neuf est en berne. Le Syndicat national des entreprises de service et distribution du machinisme agricole (Sedima) constate, depuis l’an dernier, cette tendance qui s’est confirmée au premier semestre 2024, notamment sur les marchés de la viticulture et des grandes cultures. Les conditions climatiques et le prix des matériels en seraient les principales raisons. Pour cette fin d’année, le Sedima prévoit la poursuite de ce ralentissement et observe que les stocks continuent de peser sur les résultats des distributeurs de matériels. En contrepartie, un regain d’activité est enregistré dans les magasins et les ateliers. Le chiffre d’affaires devrait progresser de 7 à 8 % pour les pièces détachées, et de 8 à 10 % pour les prestations à l’atelier. « C’est la première fois que je vois les courbes de l’achat de matériel neuf qui s’effondrent comme ça, par contre, la pièce reprend vraiment, confirme Alexandre Richard, céréalier dans l’Indre et fondateur de la boutique en ligne Prodealcenter. Les gens se disent “on n’a plus
La tension de la courroie d’alternateur garantie le bon fonctionnement de l’organe et doit être contrôlée régulièrement. - 3 %
Au terme du premier semestre 2024, 56 % des distributeurs de matériels agricoles annonçaient un recul de 3 % et plus de leurs prises de commandes de matériels neufs à un an. 45 % dressaient le même constat pour le matériel d’occasion. Cette baisse d’activité avait déjà été constatée en fin d’année dernière. Les marchés des grandes cultures et de la vitiviniculture sont les plus touchés. Pour le second semestre, il est même question d’une baisse de 13 % sur le neuf en vitiviniculture. (Source : Sedima)
le choix, si on veut continuer, on va réparer notre matériel au lieu de le changer”. On vend des déchaumeurs, et c’est aussi la première fois que je vois des gens qui nous demandent juste les rouleaux ou les dents. Pour refaire leur machine. La trésorerie, c’est dur, dur, dur… »
Installé en région à dominante élevage, à L’IsleJourdain (86), Bastien Ferry, co-gérant de la SAS Souchaud, vente et réparation de matériel agricole et motoculture, relève également cette réduction des investissements en machines neuves, même s’il se dit épargné par ce contexte difficile qui concerne davantage les grandes cultures. « Aujourd’hui, on va passer plus de temps à chercher de la pièce détachée parce qu’on va chercher un prix. On ne va pas forcément aller chercher de l’origine, on va surtout chercher à réparer », remarque-t-il. « On n’a pas senti trop de différences sur la diversité des pièces achetées. Plutôt au niveau du questionnement des clients pour savoir s’ils doivent changer les pièces ou pas. S’ils peuvent attendre l’an prochain ou non. On voit qu’ils réfléchissent beaucoup plus qu’avant », constate de son côté Giovanni Petit, directeur d’Agrishop (site Internet Agricolors spécialisé depuis 2015 dans la vente de pièces agricoles neuves).
Aux petits soins du matériel
Comme le dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir. Quel qu’en soit le coût, l’inspection régulière du matériel agricole, son entretien et sa remise en état restent les meilleurs moyens de repousser de lourds investissements, tout en optimisant son efficacité et sa performance. « Au niveau de l’entretien courant, il faut être rigoureux, souligne Bastien Ferry. Je le vois bien, les agri’ qui n’ont pas de surprise en saison, ce sont ceux qui font réviser. Ça paraît tout bête une faucheuse, mais une faucheuse ça se révise quand
même. Ceux qui y pensent, et qui s’en occupent l’hiver, ont beaucoup moins de dépenses. La réparation en saison coûte plus cher. »
À Neuvic, en Corrèze, le lycée des Métiers de la maintenance des matériels Marcel-Barbanceys forme chaque année une quarantaine de jeunes, futurs professionnels en machinisme agricole (CAP,
Le filtre à air du tracteur doit être nettoyé quotidiennement, particulièrement si l’engin travaille en milieu poussièreux.
« Au niveau de l’entretien courant, il faut être rigoureux »
BASTIEN FERRY, concessionnaire à L’Isle-Jourdain (86) à
bac pro et BTS). Les élèves conseillent aux agriculteurs de consacrer chaque matin une demi-heure au graissage, au soufflage, à la vérification des serrages et des niveaux, sans oublier de regarder les garde-boue avant, les marchepieds, les roues, etc. Au moins en période d’utilisation intensive des engins. « En entretenant leur matériel, ils ne
Au lycée des Métiers de la maintenance des matériels Marcel-Barbanceys de Neuvic (Corrèze), les étudiants apprennent aussi à remplacer le rouleau de filet de liage sur les presses à balles.
vont pas gagner de l’argent, mais ils vont moins en perdre », résume l’un d’eux. « C’est un moyen d’éviter des pannes bêtes », ajoute un autre.
Travail de pro ou impro ?
La progression du marché de la pièce détachée révèle aussi que bon nombre d’agriculteurs cherchent à aller au-delà de l’entretien en s’improvisant mécano. Forts de leurs expériences de
Les chaînes de transmission doivent être tendues ni trop, ni trop peu pour garantir la durée de vie des organes et leur bon fonctionnement.
terrain, les étudiants de BTS en apprentissage en voient toutefois les limites. « Ça arrive que des personnes essayent de démonter la boîte de vitesses, raconte un élève. Au final, ça ne nous avance pas forcément. » Un autre se souvient d’un moteur amené en vrac à l’atelier… Dans la même veine, Gabin Drilhole, responsable SAV chez Jean Seby & Fils SAS (Pyrénées-Atlantiques), concessionnaire Case IH, témoigne : « J’ai un client qui a vidangé l’hydraulique de son tracteur pour économiser quelques heures de main-d’œuvre. Il a voulu s’y aventurer avec son fils Pour faire couler l’hydraulique, il y a un robinet à fermer. Il l’a fermé, ensuite, il a défait le bouchon, fait couler son huile, changé les filtres, rempli à nouveau, fermé le bouchon, et il est parti. Le problème, c’est qu’il n’a pas rouvert le robinet situé juste avant la pompe. Du coup, elle a aspiré à vide, elle n’a pas été lubrifiée. Résultat, on a dû changer toutes les pompes hydrauliques du circuit, pour un coût de 8 000 €, au lieu des 200 € que lui aurait coûté la main-d’œuvre de cette vidange. Et ça, malheureusement, ce n’est pas couvert par les assurances. »
« Si je fais une moyenne de ce qui entre dans l’atelier, détaille Bastien Ferry, le panier coût/réparation est autour de 1 000 € Quand on fait une réparation à 10 000 €, on est déjà sur une très grosse réparation. À l’opposé, on peut faire des interventions à 50 €. L’agriculteur pourrait le faire, mais s’il n’a pas de notion ou d’expérience en mécanique, eh bien ça peut lui à
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coûter le double. Une réparation à 50 €, ça peut être d’extraire une vis cassée dans une pièce en fonte. Il faut du matériel spécifique. S’il essaye de le faire luimême, il va peut-être casser sa pièce, ça va lui coûter le prix de la neuve, alors que ça lui aurait coûté 50 € de passer chez nous. » Sur ses deux ateliers de Pau et Orin, Gabin Drilhole enregistre quelque 3 000 interventions par an. « Il est assez rare, malheureusement, qu’on en ait à moins de 1 000 € », précise-t-il. Pour éviter ces dépenses, il suggère aux agriculteurs de consacrer – dans l’intervalle des vidanges – un peu de temps à la vérification de leurs machines (graissages, niveaux d’huile…), afin de bien anticiper les problèmes, sans attendre que ça clignote au tableau de bord ou d’être immobilisé au milieu du champ.
Éviter le rush de pleine saison
« En pleine saison, c’est sûr qu’on aura plus tendance à dire qu’une pièce est foutue, qu’elle n’est pas sauvable », observe un mécanicien. Pas question d’immobiliser le matériel, de tenter de réparer ou de rechercher le meilleur prix. Outre les contrats de maintenance, des offres sont donc proposées par les concessionnaires dans le but de désengorger leurs ateliers en pleine saison et d’inciter leurs clients à anticiper les réparations. Steven Coroller, directeur pièces de rechange chez Claas, évoque ainsi le « check-up Sérénité », une animation commerciale proposée par la marque jusqu’au printemps. « Pour inviter nos clients à faire de la maintenance préventive durant l’hiver, indique-t-il, avec des prix de pièces et de main-d’œuvre plus intéressants, pour ne pas se retrouver coincés durant la saison avec des ateliers pleins et des pièces qui ne sont plus tout à fait au même prix. » Gabin Drilhole complète : « Aujourd’hui, les constructeurs proposent souvent de faire gratuitement un tour de
est-ce la base, mais chaque jour, il est indispensable de vérifier le niveau d’huile du moteur.
➜ Les pièces d’origine sont toujours beaucoup plus chères que les adaptables. Des opérations commerciales de basse saison peuvent les rendre beaucoup plus abordables. Il faut être attentif aux diverses offres en boutique ou sur Internet.
➜ Le manque d’entretien peut être facteur d’incendie. Pour le compte des compagnies d’assurances, le laboratoire d’expertises Lavoué constate régulièrement qu’un mauvais entretien combiné à l’accumulation de poussières et de débris végétaux est souvent source d’incendies.
peut générer un problème de refroidissement et engendrer des pannes moteur. Au fil du temps, l’antigel qu’il contient perd en efficacité.
➜ En hiver, on peut laisser sa nouvelle moissonneusebatteuse au repos. Comme pour toutes les machines équipées d’AdBlue, il faut la démarrer, la faire forcer, la mettre en charge, de manière à activer le système et empêcher tout risque de cristallisation. Ces machines ne devraient pas être immobilisées plus de deux mois.
➜ Les pièces adaptables viennent de Chine. Elles viennent souvent de Pologne ou de Turquie. L’Inde arrive en force sur ce marché. La Chine ne se distingue que sur les pièces électroniques. VRAI FAUX ou VRAI FAUX
➜ Tant qu’il reste du liquide de refroidissement et qu’il est clair, je n’ai pas besoin de le changer. C’est un fluide comme un autre. L’absence de vidange
Le mécanicien change l’électrovanne défectueuse, opération nécessitant des connaissances particulières sur certaines machines.
Les professionnels sont le plus souvent mieux équipés dans leurs ateliers pour gérer tous types d’intervention sur les équipements.
votre machine pendant l’hivernage afin de faire le point des interventions qu’il y aurait à prévoir. Chez Case IH, ça s’appelle le “Winter check”. Ça permet au client de savoir ce qu’il y aura à faire et d’anticiper. Ça nous évite d’avoir des pannes pendant les week-ends et d’être surchargés de travail en saison. Ça nous permet d’assurer un service sans être overbookés. » Pour anticiper, Claas recommande aussi l’activation de la télémétrie qui équipe désormais ses machines. « Moi, remarque Alexandre Richard, je suis plus sur du matériel d’occasion que je vais retaper, et qui dit occasion dit changement des pièces. Je vais passer un peu plus de temps qu’une personne qui a des tracteurs neufs, mais par contre, mes tracteurs, ils sont payés. Rien n’empêche d’aller chez le concessionnaire et de refaire une machine au lieu de la vendre, ça coûtera toujours moins cher que d’acheter du neuf. Et puis l’astuce, c’est l’hiver, il y a des moments où il y a moins de boulot dans les champs. Là, ça flotte, eh bien nous, on est en train de faire toutes les vidanges des tracteurs, même si ce n’est pas exactement l’heure. C’est le moment de le faire parce qu’on est un peu plus calmes. Il faut que tout soit préparé. Pour chaque machine, j’ai une feuille avec tout ce qui va dessus, quelle huile, quel filtre, etc. Ça facilite le travail. »
« On peut faire des économies avec de la pièce d’occasion, énonce Romain Paudoie, de la Sarl Paudoie Machines agricoles, en Mayenne. En moyenne, c’est deux fois moins cher qu’une neuve On a une casse de matériel agricole, Tractocass. Une part de notre activité consiste à revaloriser les pièces d’occasion sur les tracteurs en épaves, accidentés, brûlés ou en fin de vie. Ça vient de toute la France, on les fait rapatrier sur notre parc, on les dépollue puis on vend les pièces (boîte de vitesses, pièces de pont, distributeurs hydrauliques, moteur…). On expédie
même à l’étranger. » Alexandre Richard, pour sa part, recourt aux pièces d’occasion quand il n’a pas le choix : « Quand on ne trouve pas ailleurs ou quand la pièce est vraiment très chère à l’origine, et pour une machine peu utilisée. »
Origine, adaptable ou carbure ?
Pour alléger leur facture, Romain Paudoie conseille également aux agriculteurs de privilégier d’autres consommables que ceux des constructeurs. « Nous, on travaille avec la marque Armorine. Pour le même type d’huile, le coût au litre est beaucoup moins élevé que si vous allez à la concession. Pour la filtration, on travaille avec des marques comme HiFi. Au lieu de la pièce d’origine, nos clients peuvent aussi mettre de la pièce adaptable neuve, par exemple un démarreur, des rétroviseurs, des radiateurs… Toute pièce adaptable est garantie pendant un an », indique-t-il. « Un constructeur n’est pas fabricant de roulement, il se fournit forcément chez quelqu’un et, souvent, c’est le même qui fournit de l’adaptable », reconnaît, sous couvert d’anonymat, le salarié d’une concession. « L’adaptable va avoir un cahier des charges, mais il va venir de n’importe où, prévient cependant Rodolphe Perdereau, responsable marketing digital chez Promodis (groupement d’achats coopératifs disposant d’un réseau de 130 concessionnaires indépendants). Ce n’est pas une pièce origine,
L’AVIS DE L'EXPERT
Alexandre Richard, agriculteur dans l’Indre et fondateur de Prodealcenter
« L’adaptable, ce n’est plus ce que c’était »
« Il y a vingt ans, je travaillais chez un constructeur. Avec la pièce d’usure adaptable, on savait que ça allait être compliqué. Mais depuis des années, ça s’est vachement amélioré – hormis pour l’acier, qui peut être plus ou moins bon –, les produits se montent bien sur les machines. Parfois, il n’y a pas la peinture ou la marque du constructeur d’apposée, mais c’est la même chose, en moins cher. J’ai fait des tests sur des machines. La pièce d’origine vaut peut-être deux fois plus, mais elle ne va pas faire deux fois plus de temps. Les fabricants de pièces ne vendent pas toujours qu’aux constructeurs. Le marché s’ouvre, se diversifie. Les prix des constructeurs et des tractoristes, parfois, c’est du foutage de gueule. Un capteur à 850 € pour une moissonneuse, je le trouve à 80 balles sur un site d’électronique. En fait, il faut fouiller sur le Net, surtout pour de la pièce purement technique. Vous pensez bien que ce ne sont pas les constructeurs qui font de la pièce électrique ou des filtres. L’important, c’est de chercher qui fait ça. Avant d’acheter chez le constructeur, j’essaye toujours de trouver moins cher ailleurs. Il m’est même arrivé d’acheter aux États-Unis pour ma moissonneuse qui est américaine. Je paye la douane, le transport… Le seul souci, c’est que si vous vous êtes planté, bon courage pour renvoyer ! Avant de se faire expédier un produit de l’étranger, il faut bien prendre son temps et demander le plus d’infos possible. Et il faut faire très attention au pas cher, pour ne pas se faire avoir. »
« Un constructeur n’est pas fabricant de roulement, il se fournit forcément chez quelqu’un et, souvent, c’est le même qui fournit de l’adaptable »
Un salarié de concession souhaitant garder l’anonymat
aussi bien dans les dimensions que dans la qualité. Ça va se monter sur la machine, mais l’épaisseur, la longueur peuvent être différentes. Il peut y avoir un écart au niveau des entraxes. Chez Promodis, on fait attention. Et, si logiquement, l’adaptable doit être moins cher, certaines fois, on organise une foire aux pièces d’usures et le prix des pièces origine est très proche de celui de l’adaptable. » Gabin Drilhole, qui travaille chez le concessionnaire Case IH J. Seby & Fils SAS, précise quant à lui qu’il n’utilise pas de pièces adaptables, sauf pour les autres marques à
Périphériques de suivi des pesées et logiciels de gestion adaptés
Ponts bascule de grande largeur de 3 à 3.5m spécial milieu agricole
p.roblin@bilanciai-group.com
À l’atelier, les techniciens bénéficient de terminaux pour les aider dans la recherche de pannes et à trouver la pièce endommagée.
et lorsqu’il sait qu’il ne pourra pas se fournir chez son constructeur. « J’ai eu de mauvaises surprises, déclare-t-il. Je ne pense pas que ce soit une généralité, mais c’est vrai que j’évite les pièces adaptables. Pour certaines, il n’y a aucun risque. Pour les alternateurs, par exemple, ça dépend des modèles, il y a des séries très sensibles à l’électronique et là, il faut exclusivement de la pièce d’origine. Sur les vieux tracteurs, on peut aller davantage sur de l’adaptable, d’autant que bien souvent, la pièce d’origine n’est plus fabriquée. »
« On vend de l’origine, on vend de l’adaptable, on vend du carbure. On est capable d’avoir un discours relativement ouvert en fonction de l’utilisation. L’un ne va pas contre l’autre, c’est toujours lié à des besoins, à une demande du client. Mais il faut se dire que l’origine est parfaitement adaptée pour conserver les performances de la machine et sa garantie », précise Rodolphe Perdereau. « Est-ce que ça vaut le coup de payer une pièce carbure quatre à cinq fois plus cher ? interroge en outre Alexandre Richard. Moi qui ai des terres usantes, je m’y retrouve, même
L’AVIS
DE L'EXPERT
Gabin Drilhole, responsable SAV
chez Jean Seby & Fils, concessionnaire
Case IH à Pau (64)
« Reman et Reman… »
« Les marques proposent un service Reman, du matériel qui a été remis à neuf, remanufacturé par leur usine et par leurs soins. Du coup, il y a une certaine garantie (chez Case IH, une pièce Reman est garantie deux ans, contre un an pour une pièce neuve), par contre, n’importe qui peut faire du Reman. Dans mon garage, je peux racheter des vieux moteurs, les remettre à neuf et les revendre, mais il n’y a aucune garantie. Quand c’est le constructeur qui le fait, il le fait en suivant ses exigences et avec ses propres pièces d’origine. D’après moi, le Reman, c’est sérieux uniquement quand c’est développé par un constructeur. J’ai un client qui a acheté sur Internet – sur un site assez connu –un moteur Reman pour une moissonneuse-batteuse. Il semblait être le même, tout était pareil. Mais une fois qu’on l’a installé sur la machine, on s’est aperçu que ça n’était pas un moteur de moissonneuse-batteuse, mais de chargeuse à pneus. En fait, c’était un moteur qui ne prenait pas du tout de tours par minute et le site n’a rien voulu savoir. Puisqu’il avait été monté, il n’a pas voulu le reprendre. » DR
si elle ne s’use que quatre fois moins vite. Le fait de changer les boulons, de passer du temps, pour moi, c’est rentable. »
En complément des magasins de pièces détachées présents au plus près du monde agricole, le commerce en ligne tisse sa toile et tente de réduire la distance en se rapprochant de sa cible. Alexandre Richard, de Prodealcenter, y travaille via les réseaux sociaux. Sa chaîne YouTube compte plus de 73 000 abonnés. En plus du quotidien de l’entreprise et de l’exploitation, il y présente des démonstrations de matériel, des remises en état, des conseils d’entretien ou pour changer des pièces. Il est également présent sur Facebook et Instagram. Un bon moyen d’instaurer un lien avec sa clientèle et de se démarquer de la concurrence. Une dizaine d’autres boutiques en ligne se sont imposées sur le marché. On y trouve principalement des pièces adaptables.
Les constructeurs contre-attaquent Face à l’offre de pièces d’occasion et adaptables, les constructeurs cherchent la parade. John Deere
propose ses « Alternatives » avec la promesse d’un prix compétitif, d’un processus de certification et d’une parfaite adaptation aux machines ne subissant pas un usage intensif. Chez Claas, on avance la « Silver Line », destinée aux engins de récolte et tracteurs de plus de 10 ans. « Une gamme de pièces qui restent de très bonne qualité, souligne Steven Coroller, mais avec un cahier des charges moins strict permettant de les obtenir à un tarif compétitif tout en ayant la qualité attendue, puisque ça reste des pièces validées par nos ingénieurs, pour des conditions d’utilisation moins extrêmes. » Comme autre piste d’économie proposée par le constructeur allemand, il évoque les offres « Repair » et « Reman » : « Dans le cadre du programme Reman, on expédie tout de suite une pièce remanufacturée, coûtant en moyenne 20 à 30 % de moins qu’une neuve, à la réception de la pièce défectueuse. Ce n’est pas la pièce du client, mais une qu’on a déjà en stock qui a fait l’objet d’un reconditionnement. Le Repair, c’est la pièce du client que l’on répare. Il y a un délai d’attente, mais c’est moins onéreux parce qu’il n’y a pas de gestion de stock. C’est 45 à 50 % moins cher que le neuf. C’est pertinent pour des pièces électroniques ou hydrauliques. »
Concessionnaire ou artisan ?
Rien de tel qu’un passage régulier chez un professionnel pour assurer la longévité du matériel agricole. Ces tracteurs ont ainsi pu traverser les décennies pour trouver place au garage de l’Écomusée d’Alsace.
Autre possibilité, enfin, pour ceux qui cherchent à réduire la facture d’entretien des machines : faire travailler les mécaniciens indépendants. « Nous disposons d’un atelier où l’on fait de l’entretien et de la réparation, indique Romain Paudoie, de la Sarl Paudoie Machines agricoles. On a même une valise pour diagnostiquer les pannes sur des tracteurs plus récents Passer par des artisans mécaniciens comme nous, ça permet de faire des économies en raison d’un coût horaire moins élevé et de pièces neuves, en général, moins chères qu’en concession. » Il poursuit en expliquant passer par un groupement d’achat, la Société coopérative des artisans mécaniciens agricoles, qui permet aux petits ateliers d’avoir des prix plus intéressants sur le matériel et les pièces.
« Oui, le concessionnaire sera globalement plus cher que d’autres, tempère Gabin Drilhole, mais ça nous arrive bien souvent de repasser derrière des petits garages. Ils sont certes moins chers que nous, mais avec une expertise différente. Des travaux basiques comme une vidange motrice, n’importe qui peut les faire. Dans le cas des vidanges hydrauliques, ce qui est important, c’est de recalibrer toute la transmission du tracteur. Quand on change l’huile, on change sa viscosité. Si on veut que le tracteur réagisse bien et reste souple, c’est vraiment nécessaire de le recalibrer et pour ça, on est obligé de passer par le professionnel qui a les outils dédiés et la maîtrise. » ■
INNOVATION FARM MACHINERY 2025
Le palmarès dévoilé à Innov-agri début septembre
Les résultats du prix Innovation Farm Machinery 2025 ont été dévoilés à Innov-agri Ondes. Bien que la pluie ait perturbé la première journée du salon, Terre-net et Matériel Agricole, co-organisateurs, ont su faire en sorte qu’en agriculture aussi, « the show must go on » ! L’intégralité des prix a donc été décernée pour chacune des 10 catégories, dont le Prix du public, pour lequel les internautes ont voté.
Notons que cette première édition fut marquée d’une particularité : en matière de manutention, le jury n’a pas su départager deux constructeurs en lice.
L’Innovation Farm Machinery, le prix européen de l’innovation agricole, évoqué dans le précédent numéro de Terre-net Le Magazine, s’est tenu comme annoncé le 4 septembre à Innov-agri, à Ondes. Né d’un partenariat entre Terre-net et Matériel Agricole, le prix a réuni pour son jury pas moins de 15 journalistes européens, tous spécialistes de la machine agricole,
issus de 13 titres de presse. Belgique, Italie, Danemark, Bulgarie, Allemagne, Roumanie, Pays-Bas, Ukraine, France… les différentes problématiques de la profession étaient représentées quelles que soient les spécificités du marché. Le prix vise à récompenser l’innovation en matière de machinisme, celle qui offre un réel avantage aux exploitants en facilitant leur travail quotidien.
PRENDRE DE LA HAUTEUR ET GAGNER EN VISIBILITÉ
JCB coiffe sa gamme de télescopiques grâce au 542-100. Sur le stand, à Innov-agri, autant dire qu’on pouvait humer la peinture fraîche. Tout droit débarquée du Royaume-Uni la veille, la machine avait un air de jamais-vu. Même si elle tire ses origines du JCB 536-95, cette fois les ingénieurs atteignent la barre symbolique des 10 m de hauteur de levage. Enfin, presque, puisqu’à en croire les spécifications techniques, l’engin soulève 4,2 t à 9,8 m.
De série, le JCB 542-100 profite de la fameuse transmission DualTech VT intégrant hydrostatique et Powershift. La transmission hydrostatique (active de 0 à 22 km/h) et la boîte mécanique (active de 22 à 50 km/h) offrent davantage de précision, notamment lors des manœuvres à faible vitesse. L’opérateur gère la puissance en adaptant le régime du moteur. Idéal pour travailler en douceur. Le mode Éco minimise la consommation de carburant, le régime du moteur ne dépassant pas 1 700 tr/min. En mode Flexi, régime moteur et vitesse sont gérés indépendamment l’un de l’autre, garantissant la stabilité du débit hydraulique. Enfin, le mode Conduite fait varier la puissance hydrostatique et le régime moteur via l’accélérateur, l’électronique de commande équilibrant les deux. Sous le capot, l’agriculteur choisit sa puissance : 130, 150, ou 173 ch. En cabine, le constructeur annonce 50 % de bruit en moins, de quoi limiter la fatigue au profit de toujours plus de productivité. Le pare-brise monobloc cintré améliore la visibilité vers l’avant de 14 %, et côté technologie, le dispositif ALC (Adaptive load control) apporte de la stabilité à l’engin. La pompe hydraulique à pistons, à cylindrée variable, fournit jusqu’à 160 L/min d’huile, soit 14 % de plus que sur son petit frère. Les arguments du bolide ont séduit le jury, qui a su apprécier le gain de productivité offert et les capacités impressionnantes pour un outil agricole.
Le mât du JCB 542-100 s’allonge jusqu’à atteindre 9,8 m de haut, de quoi charger les bennes sans difficulté, et en garantissant la stabilité de l’engin.
Ex aequo avec JCB, le télescopique Weidemann T7042 a lui aussi reçu un prix, et pas seulement pour ses performances de 4,2 t à 7 m de hauteur. Ses autres arguments ? Sa cabine Best View et son design à quatre colonnes avec une lunette arrière offrant une vue panoramique. Son pare-brise incurvé qui rend la vue imprenable sur le chargement et son capot plongeant améliorant la visibilité à droite et vers la roue arrière droite. Weidemann a travaillé aussi sur le confort de l’opérateur, ce qui se traduit par une meilleure ergonomie des commandes et l’utilisation d’un code couleurs pour différencier les fonctions. Siège à suspension pneumatique, joystick multifonction, écran 7 pouces, volant réglable en hauteur et en inclinaison… la Deutsche Qualität est bien là !
HOMOGÉNÉITÉ DE LA BOUILLIE ENTRE LES CUVES
Avec le TwinFill de Kverneland, l’électronique gère automatiquement de manière que la concentration en matière active soit identique dans les deux cuves, en une seule incorporation.
La technologie TwinFill proposée par Kverneland a été récompensée pour sa qualité et sa simplicité d’utilisation. Elle est intégrée au logiciel iXspray, qui équipe les pulvérisateurs portés iXter B et les cuves frontales iXtra. L’objectif est simple : automatiser le remplissage et l’incorporation des produits phytosanitaires, pour ceux qui traitent avec un outil porté combiné à une cuve frontale. Sans ce système, l’opérateur utilise sa cuve comme une capacité supplémentaire et doit gérer deux incorporations différentes, une pour chaque cuve, sans certitude d’obtenir une bouillie de même concentration à l’avant et à l’arrière. TwinFill permet de répartir automatiquement la matière active des deux côtés en une seule incorporation, limitant ainsi le risque d’erreur de dosage. La bouillie est plus homogène entre les cuves et ne nécessite pas de temps de brassage supplémentaire. En clair, le système calcule, à partir du ratio du volume de la cuve frontale par rapport au volume total de l’ensemble, et garantit la même concentration partout.
LA MOISSONNEUSE-BATTEUSE DE TOUS LES SUPERLATIFS
Attraction du dernier Agritechnica, la moissonneuse-batteuse
New Holland CR11 présente des caractéristiques hors norme qui repoussent les limites du débit de chantier. Elle embarque toutes les fonctionnalités des CR actuelles, avec en outre une modernisation offrant plus de productivité, une perte de grain proche de zéro, une gestion optimisée des résidus et toujours davantage d’automatismes. Au passage, notons que la technologie Twin Rotor aura 25 ans en 2025, l’occasion de mettre en avant les avantages du concept… Sous le capot, le moteur FTP Cursor C16 est un bloc maison développant 775 ch de puissance, de quoi entraîner les deux rotors de 24 pouces de diamètre. Face au débit annoncé, mieux vaut avoir une trémie adéquate ! Avec ses 20 000 L de stockage, celle équipant la CR11, que l’opérateur peut décharger à raison de 210 L/s, devrait suffire. Le caisson Twin Clean comprend deux systèmes de nettoyage installés l’un derrière l’autre : deux tamis supérieurs, deux inférieurs, deux vis
sans fin pour le grain propre et deux capteurs de pression qui mesurent la charge sur l’installation. Le dispositif a été entièrement automatisé en vue de garantir la bonne répartition transversale du grain dans le caisson.
New Holland n’oublie pas de gérer les résidus de récolte. L’éparpilleur a été revu, tout comme le broyeur, de façon à absorber jusqu’à 18 m de largeur de coupe. Le système radar Intellispread automatise la répartition des résidus pour couvrir toute la surface de la coupe, en s’affranchissant du vent, du type de culture ou encore du taux d’humidité. Si l’Italien estime qu’il est presque impossible de bourrer la moissonneuse, celle-ci est néanmoins dotée d’un débourrage automatique permettant de réduire ses temps d’arrêt. La sécurité monte aussi d’un cran : plus besoin de descendre mettre les mains dans la machine. Enfin, la chaîne cinématique embarque 25 % de composants d’entraînement en moins, éliminant les chaînes notamment.
VÄDERSTAD EUROPÉANISE SON SEED HAWK
Le Seed Hawk, le semoir réservé au semis direct de la marque suédoise Väderstad, traverse l’Atlantique et débarque en Europe avec une version adaptée aux conditions locales, tant au champ que sur la route. Le carnet de commandes, pour cet outil dévoilé en 2023, est désormais ouvert, afin de pouvoir l’employer dès le printemps 2025. Basé sur le concept du knife coulter Seed Hawk, le Seed Hawk 600-900 C s’adapte donc au marché européen. Réputé pour sa précision, sa polyvalence et sa capacité à maximiser le potentiel de rendement de la culture en semis direct, le dispositif sépare l’engrais de la semence grâce au dual-knife. Pour faire simple, un second couteau recouvre l’engrais de terre et place la
graine, créant une sorte de barrière entre celle-ci et l’engrais afin de ne pas brûler le germe. Les éléments nutritifs restent cependant accessibles.
Pour garder sa polyvalence, l’équipement embarque trois trémies. Au niveau de la distribution, les ingénieurs ont opté pour le modèle Fenix 3 dont la précision assure la régularité d’alimentation des éléments semeurs et de fertilisation. L’électronique E-Control de la marque permet quant à lui à l’opérateur de piloter les différentes fonctions du semoir du bout des doigts. En conditions de résidus de récolte ou de couverts importants, des disques maison peuvent être ajoutés à l’avant.
LE CENIUS ULTRA A LA DENT CREUSE
Amazone rafle le trophée pour la polyvalence et l’accessibilité de son déchaumeur à dents Cenius Ultra. Avec lui, inutile de sortir la grosse cavalerie, c’est l’argument qui a séduit le jury ! Des économies à la clef, liées à la moindre puissance nécessaire. Le Cenius se décline en deux largeurs, 3 et 3,5 m, et embarque la sécurité à vérins hydrauliques Ultra, dont il tire son nom. Le système hydraulique, baptisé « C-Mix Ultra », absorbe les chocs de manière optimisée et en toute sécurité lors du retour de la dent. La marque annonce des performances constantes, avec une cinématique de la dent et une intégrité du châssis préservées. L’équipement peut aussi bénéficier du nivellement, à disques ou à lames. Sans oublier le rouleau simple, permettant de travailler à une profondeur allant de 5 à 30 cm, à une vitesse comprise entre 5 et 12 km/h.
LA CLAAS, CETTE PRESSE-ENRUBANNEUSE
ROLLANT 630 RC UNIWRAP !
Dans la catégorie des presses à balles, Claas est sorti en tête grâce à son combiné presse-enrubanneuse à balles rondes Rollant 630 RC Uniwrap. Principales évolutions : davantage de puissance et de confort, des coûts d’utilisation réduits. Entre simplicité et robustesse, la Rollant figure depuis des décennies parmi les presses à balles rondes à chambre fixe les plus appréciées des agriculteurs. En version combinée presseenrubanneuse, la gamme UniWrap est réputée pour la fermeté de ses balles, rendues presque indéformables. À noter aussi : des temps de cycle courts. Les ingénieurs ont amélioré ce qui était déjà performant et l’ont éprouvé : moins d’usure, des entraînements optimisés… ce qui rend l’enrubanneuse plus efficace tout en procurant du confort à l’opérateur.
La Rollant 630 RC Uniwrap est la première machine à bénéficier du design en Y de la famille Claas, celui lancé en 2019 sur la gamme Lexion. Et que les inconditionnels de l’achat made in France se réjouissent : l’outil est fabriqué à l’usine de Woippy, en Moselle.
Les presses à balles rondes de Claas sont réputées pour la fermeté de leurs balles, quasi indéformables.
Le contrepoids de l’EasyCut R 450 Krone se déplie automatiquement quand l’opérateur passe du mode transport au mode champ pour compenser la largeur du lamier de fauche.
LE CONTREPOIDS QUI CHANGE LA VIE DES PETITS TRACTEURS
Krone élargit sa gamme de faucheuses portées arrière avec l’EasyCut R 450. Elle fauche jusqu’à 4,47 m de large et bénéficie de série du système de transfert de charge automatique, capable de compenser la largeur du lamier et de soulager le tracteur. Fer de lance de la marque, l’équipement profite d’un recouvrement optimal avec l’ensemble des faucheuses frontales de la gamme, de 2,8 à 4 m de large. Les bras d’attelage se fixent à différentes positions afin de garantir l’adaptation au tracteur. Le système de report de charge télescopique hydraulique latéral reçoit jusqu’à dix masses de 50 kg, et sort de 60 cm vers l’extérieur grâce au vérin. Tout cela automatiquement au moment du passage en mode champ. La faucheuse reste équilibrée, ce qui sécurise les manœuvres en bout de champ et réduit les contraintes sur les bras de relevage du tracteur et le châssis de la faucheuse. Autre avantage : plus besoin de sortir les monstres de puissance ! Selon la marque, les tracteurs 4 cylindres à partir 100 ch suffisent pour
emmener l’outil, ce qui augmente son accessibilité aux exploitations de petites tailles. La suspension DuoGrip assure le suivi du sol quelle que soit la largeur de travail. Le vérin de blocage stabilise le lamier en position fourrière et au transport. Le réglage hydraulique de la pression d’appui au sol est intégré de série, et facilement lisible depuis la cabine grâce au manomètre. Pour plus de confort, il est possible, en option, de régler sa valeur via le distributeur double effet, sans quitter le siège, donc.
Sur route, le repliage hydraulique fait pivoter le lamier vers l’arrière, à l’horizontale. Le contrepoids rentre automatiquement vers l’intérieur, limitant la largeur de l’outil de façon qu’elle reste inférieure à 2,5 m. L’éclairage led et les panneaux de signalisation assurent la visibilité. Pour remiser l’appareil, l’agriculteur le dételle en position transport après avoir installé les béquilles de série. Le contrepoids reste rentré, ce qui réduit l’encombrement.
MASCHIO GASPARDO BROIE TOUT GRÂCE AU DELTA
Le broyeur repliable Delta de Maschio Gaspardo est conçu pour les entreprises de travaux agricoles et les grandes exploitations. Il embarque deux groupes de broyage latéraux, de type papillon, combinables avec le broyeur frontal Bufalo, en version 2,8 ou 3,1 m de largeur de travail. L’ensemble atteint alors jusqu’à 8,3 m de largeur totale, de quoi tout broyer sur son passage. Pour bien suivre le sol, les groupes latéraux bénéficient du mode hydraulique flottant. Le réglage de la hauteur de travail s’effectue via le rouleau arrière, de 219 mm de diamètre. Côté boîtier, l’outil tourne en position 1 000 tr/min et bénéficie d’une roue libre intégrée. Parfait pour absorber des puissances de traction de 200 à 400 ch !
En cas d’impact, la sécurité à ressort libère l’outil de l’obstacle. Selon le constructeur, le dispositif garantit la même fiabilité qu’une version hydropneumatique, la complexité en moins. Soulignons aussi les roulements à billes à haute résistance, qui tolèrent des charges importantes et des chocs sans usure prématurée. Les cardans latéraux sont entourés d’une protection métallique. L’entraînement de chaque broyeur est assuré par cinq courroies crantées, dont la tension est automatique. Replié, le gabarit reste sous la barre des 3 m de largeur et 3,82 m de hauteur, ce qui permet de circuler sans souci sur la voie publique.
MASSEY FERGUSON S’OFFRE DE LA VISIBILITÉ
Il aura fallu attendre Agritechnica 2023 pour la voir « en chair et en os », Massey Ferguson ayant gardé longtemps le secret sur sa gamme MF 9S et les six modèles qui la composent. Avec leurs 285 à 425 ch, ceux-ci représentent désormais les plus puissants tracteurs au catalogue. Ils comptent aussi parmi les plus confortables et les plus automatisés. Sous le capot, le 6-cylindres de 8,4 L de cylindrée est d’origine AgcoPower. Le système EPM permet d’augmenter le couple jusqu’à 1 750 Nm et fournit 30 ch de surpuissance à la prise de force ou à l’hydraulique dès que la vitesse dépasse 15 km/h. Excepté sur le plus puissant, le MF 9S.425. Le constructeur dote les MF 9S du système All-InOne, sans vanne EGR. Le dispositif est intégré en pied de cabine, ce qui permet l’installation du capot en taille de guêpe offrant une visibilité hors pair. Côté transmission, les ingénieurs de Beauvais ont opté pour leur boîte à variation continue, la Dyna-VT version renforcée. C’était la seule possibilité ! Le circuit hydraulique bénéficie d’un réservoir indépendant, de quoi éliminer tout risque de pollution de l’huile par celle de l’outil attelé, ce qui allonge la durée de vie de la boîte de vitesses. Grâce au concept Protect-U, cabine et moteur se retrouvent espacés de 18 cm, ce qui isole la première du bruit, de la chaleur et des vibrations du second. Avec seulement 69 dBa à bord, il s’agit de l’une des cabines les plus silencieuses du marché. Ses 3,4 m3 de gabarit la rendent en outre agréable, de même que son siège Deluxe, équipé d’un accoudoir recevant le terminal Datatronic 5, et que son joystick Multipad. Climatisation automatique, système de chauffage et de désembuage, 14 sorties d’air réglables… les atouts sont multiples. La finition Exclusive offre le pack Pro (en option) qui fournit en plus une arrivée
d’air et une alimentation électrique à proximité du marchepied, ainsi qu’une boîte à outils avec un tuyau d’air comprimé, une soufflette et une torche.
L’AVIS DE L'EXPERT
Caterina Prinzivalli, responsable marketing, communication et évènements Massey Ferguson EME
« Une récompense synonyme de professionnalisme »
« Lorsque le MF 9S a reçu le prix Innovation Farm Machinery 2025, notre premier réflexe a été de remercier le jury d’experts internationaux pour l’attribution de cette prestigieuse récompense. En effet, dans notre milieu, l’Innovation Farm Machinery est synonyme de professionnalisme, expérience et compétence ; des attributs qui vont permettre à notre fleuron de la gamme de gagner en visibilité, en se distinguant par son efficacité, la qualité et le niveau d’innovation qu’il offre aux agriculteurs du monde entier. Pour Massey Ferguson, recevoir ce prix pour le MF 9S – tracteur le plus puissant jamais construit en France par la marque – prouve le savoir-faire, l’engagement et la passion de nos équipes. Ce produit est le résultat d’années d’études, recherches, développements, essais aux champs, tests dans le monde entier, formations, promotion, suivi, avec une profonde volonté : celle de nous dépasser pour satisfaire les attentes de nos clients, en leur offrant un produit encore plus performant et toujours plus adapté à leurs besoins. »
LES AGRICULTEURS CRAQUENT
POUR LE FENDT 600 VARIO
Clou du spectacle, Fendt a remporté le Prix du public avec ses quatre modèles 614 Vario, 616 Vario, 618 Vario et 620 Vario, qui occupent le segment des tracteurs de 149 à 209 ch. Le concept Fendt DynamicPerformance (DP), dont le rôle est de libérer jusqu’à 15 ch de surpuissance, permet au 620 Vario – le plus puissant – d’atteindre la barre des 224 ch (puissance maximale).
Principal atout de cette série 600 : un faible rapport poids/ puissance pourtant associé à une plage de puissance importante. Sous le capot, la marque installe son nouveau moteur à 4 cylindres de 5 L de cylindrée, l’Agco Power Core50. Ce bloc encore peu connu sur le marché est conforme au Stage V. Ceci grâce au système de post-traitement des gaz d’échappement, composé du Doc, du filtre à particules et de la technologie SCR. Sans recirculation des gaz, ce moteur est aussi prêt à fonctionner avec le carburant alternatif HVO. Niveau entretien, le premier arrêt au stand est prévu à 500 heures, le premier check-up à 50 heures devenant inutile. Place aussi à la dernière version de la transmission VarioDrive à un étage. Cette dernière, vous l’aurez compris, correspond à la transmission à variation continue
de Fendt. Elle contrôle indépendamment les essieux avant et arrière, et mesure en permanence le niveau de patinage des quatre roues pour réguler la puissance de sortie. Sur les 600, les ingénieurs combinent la transmission avec quatre fonctions clefs : la force de traction maximale, la protection simultanée du sol avec l’usure minimale, et la maniabilité de l’engin. Le contrôle dynamique empêche les roues de patiner, tout en délivrant le maximum de traction. Le groupe motopropulseur élimine donc la commutation manuelle quand le tracteur passe du champ à la route. Ainsi, la boîte VarioDrive gère automatiquement la capacité de traction, en respectant le sol et en limitant l’usure des pneus. Avec un rapport poids/puissance de seulement 34,4 kg par cheval, autant dire que le tracteur se révèle maniable et exerce peu de pression au sol. Selon la tâche à effectuer, l’opérateur peut le lester, à l’avant comme à l’arrière, grâce aux masses de roues. Son PTAC l’autorise à grimper à 13,5 t, le faisant évoluer vers un tracteur lourd pour les applications qui le nécessitent. Traduit en charge utile, cela donne 5,8 t. Le télégonflage VarioGrip est intégré d’usine. ■
DES CHAMPS
Kverneland : le Qualidisc T affronte
les (très) gros tracteurs
Avec une largeur de travail de 12,25 m et jusqu’à 15 t de poids, ce déchaumeur répond au potentiel des tracteurs de 400 ch et plus.
Cyclair : le robot qui désherbe en grandes cultures
Le robot français a été présenté lors du salon Innov-agri à Ondes. Il devrait être commercialisé en 6 m de largeur de travail, de quoi offrir un débit de chantier d’un hectare à l’heure, suffisant pour la grande culture.
TRAVAIL DU SOL
Techniques alternatives, poids lourds ou robotisation ?
Les constructeurs ne manquent pas d’imagination pour répondre aux défis que rencontre l’agriculture. Qu’il soit question de débit de chantier, de pénurie de main-d’œuvre ou encore d’évolution des techniques, il y en a pour tous les goûts grâce aux nouveautés présentées sur les salons de rentrée.
Väderstad : le Carrier armé d’une rangée de disques supplémentaire
Le déchaumeur à disques du constructeur suédois vise un travail superficiel du sol encore plus agressif, notamment pour détruire les adventices persistantes.
Kuhn : l’Alsacien mise sur le désherbage mécanique
Les bineuses Rowliner et les herses-étrilles Tineliner, dévoilées à l’automne 2023, vont bientôt avoir de la compagnie, avec la houe rotative Starliner annoncée pour 2025.
Horsch : la marque sort son Joker !
À l’occasion des Journées de la Lucine, le constructeur allemand a dévoilé le Joker 12 CC, son déchaumeur superficiel de 12 m de largeur de travail.
Pöttinger : scalper le sol grâce au Plano VT 6060
L’Autrichien élargit sa gamme de déchaumeurs grâce au modèle superficiel à dents baptisé « Plano VT 6060 ».
Lemken : 12 m et 390 dents pour la Thulit
La herse-étrille développée par le constructeur allemand allait jusqu’à 9 m, elle passe à 12 m pour s’adapter aux chantiers à haut débit.
Carré : scalpage de précision avec Urasi
Le scalpeur Urasi de Carré s’utilise au champ à une vitesse moyenne de 12 km/h. L’outil, présenté lors du dernier salon
Agritechnica, est disponible à la vente dès cet automne.
Barnet17 :
« Encore des mesurettes. L’argent coule à flots pour les JO mais pour les agriculteurs, il reste des miettes. »
Gibero :
« Waouh, on est sauvé, on va percevoir 15 jours plus tôt ce qui nous est dû ! »
Maxens :
« [...] c’est du baratin. Les politiques s’en moquent, ou sinon ils ne peuvent rien faire. Ce qu’il manque sur les fermes céréalières, c’est du cash et de l’argent, ils n’en ont pas. Le montant des compensations Pac, réorientées depuis 2016 au motif de prix durablement élevés, aurait permis de faire face à 2016, puis à 2024. Un report des cotisations MSA ou une suppression de taxes foncière ne sont pas à la hauteur des enjeux. C’est juste pour passer l’année, en espérant que la suivante sera meilleure. Les céréaliers n’ont plus les moyens de faire face aux coups durs, notamment aux mauvaises récoltes. [...] »
Maxens :
« Les à-coups ne sont plus gérables. Il faudrait systématiquement, tous les ans, pouvoir choisir pour la base imposable ou la base MSA entre l’année en cours ou une moyenne sur 5 ou 8 ans. »
Bernard :
« Le gouvernement ne donne aucune réponse, les syndicats patientent,
Moisson 2024
« Des miettes de l’État aux céréaliers sur la paille »
Report de cotisations MSA, dégrèvement de taxes foncières, avance d’aides… Pour faire face à une moisson 2024 très décevante, les réponses gouvernementales ne sont que « de la poudre aux yeux », selon les lecteurs de Terre-net. Il « faut du cash », car les agriculteurs « n’ont plus les moyens de faire face aux coups durs », estiment-ils. Quant à l’assurance récolte…
mais les paysans sont prêts à bouger rapidement. »
Gibero :
« Quant au dégrèvement des impôts fonciers sur le non-bâti, ce sont les propriétaires qui le percevront, pas les exploitants. Un soutien de 50 €/t pour toutes les cultures serait un premier pas au vu des prix actuels [...]. »
« Nous pourrions retourner sur les ronds-points ! Prix en chute libre et rendements cata : les campagnes vont se révolter »
BARNET17
Maxens :
« Le problème est dans les prix de vente, en céréales comme en élevage, pas dans les mauvaises récoltes. »
DaSa :
« Il faudrait que ces fameuses aides soient versées en fonction de l’impact sur le chiffre d’affaires global de l’exploitation et pas uniquement sur les céréales. Car les conséquences d’une
faible moisson ne sont pas les mêmes pour un céréalier pur, celui qui a aussi des cultures industrielles, ou un polyculteur en zone intermédiaire… »
Miloute57 :
« J’espère qu’ils penseront aux polyculteurs-éleveurs, tout autant impactés. »
Emilie :
« Sans quoi il faudra arrêter de semer des céréales, qui coûtent plus cher à produire qu’à acheter pour nos bêtes. »
Maxens :
« Le seul truc qui va rapporter de l’argent frais, c’est la mesure sur l’assurance récolte. À voir l’écart entre les annonces et la réalité. »
Roch SY :
« L’assurance récolte ne va jamais pouvoir nous indemniser. »
DaSa :
« Elle coûte un bras et les franchises sont énormes : si tu perds 50 % de tes récoltes, l’indemnisation portera sur 25 % maximum. Ras-le-bol de bosser pour rien ! »
Maxens :
« 20 ou 25 % de franchise, donc dans beaucoup de cas, l’agri ne touchera rien, car il vaut mieux 50 % de pertes sur une culture que 20 % sur l’ensemble des productions. » ■
AGRICULTURES STRATÉGIES
Après le dialogue, une future Pac vertueuse, ou dangereuse ?
Les conclusions du dialogue stratégique sur l’agriculture de l’Union européenne ont été rendues publiques début septembre. Le rapport propose de réorienter les aides Pac, encore trop fondées sur le paiement à l’hectare, et de les conditionner davantage à des résultats environnementaux. Des modifications importantes qui auraient des conséquences immédiates, et inquiétantes, pour les agriculteurs français.
Dévoilé le 4 septembre, le rapport sur l’agriculture commandé en mai par la Commission européenne propose d’engager une transition afin d’ajuster l’offre et la demande, via une révision du mode de distribution des aides de la Pac, en les orientant vers les agriculteurs «quienont leplusbesoin» et en mettant en place un fonds spécifique dédié à la transition écologique du secteur.
Si la nécessité d’un budget dédié à la transition et à la restauration de la nature, indépendant de la politique agricole commune, constitue plutôt un point positif pour l’agriculture, il y a malgré tout «dequois’inquiéter», estime Alessandra Kirsch, directrice générale du think tank Agriculture Stratégies, dans une note publiée le 11 septembre. En partant du principe «qu’unerépartition équitable des coûts liés à la transition doit être à la base delaréflexion,lerapportactequ’iln’existepasdefaçonobjective et incontestée de trancher entre ces différents objectifs, et qu’ilestnécessairedehiérarchiserlespriorités», rappelle-t-elle. Il s’agit, globalement, de faire payer plus cher les produits les moins durables. En parallèle, les importations qui ne respectent pas les nouvelles normes environnementales, plus exigeantes, ne doivent pas être autorisées sur le sol européen, et le commerce ne doit pas aller à l’encontre des mesures liées à la durabilité ou du bien-être animal, préconise le rapport.
La fin des soutiens découplés
Quant à la future Pac, il faudra en orienter les aides en priorité vers les petites exploitations et les exploitations mixtes, les jeunes agriculteurs, les nouveaux entrants et les agriculteurs installés dans les zones soumises à des contraintes naturelles. Ces aides seront complétées par des paiements pour services environnementaux, conditionnés aux résultats. «Pourcompenserlaperte d’aides découplées ainsi préconisées, les agriculteurs n’auront d’autreschoixquedemettreenœuvredespratiquesenvironnementalesconditionnéesàuneobligationderésultat.Unobjectifàl’originepoursuivilorsdelamiseenplacedeséco-régimes, quiontétécritiquésparcequ’ilsontétérendustropaccessibles», explique Alessandra Kirsch.
Les transitions doivent permettre de rendre l’agriculture plus résiliente, avec une gestion du risque à l’échelle de la ferme,
Les futures aides seront complétées par des paiements pour services environnementaux, conditionnés aux résultats.
«tandisquelesrisquesliésaumarchéserontgéréspardespartenariats publics/privés (subventions, assurances, fonds de mutualisation).Unmarchéuniquedel’assuranceeuropéenserait ainsi envisagé, pour une meilleure transparence et une meilleureaccessibilitépourlesagriculteurs», constate la directrice d’Agriculture Stratégies.
Une menace sur les revenus et sur la souveraineté alimentaire
En privilégiant la protection de l’environnement à la production agricole, le positionnement du rapport «posequestionàla foissurlerevenuagricoleetsurlasouverainetéalimentairesile rééquilibragesouhaitéentreoffreetdemandenefonctionnepas, etsilamiseenplacedeclausesmiroirsetdemesuresautonomes (mesures miroirs) fonctionnelles échoue à protéger l’agricultureeuropéenne», met en avant Alessandra Kirsch. Or, en l’état, les propositions issues du dialogue stratégique n’offrent aucune garantie sur la compétitivité de l’agriculture européenne, ni sur sa protection vis-à-vis des pays tiers. Sans compter que la réorientation des soutiens pourrait avoir des impacts très importants sur le revenu des agriculteurs, auquel les aides participent, en France, à 80 % et en Europe, à 60 % en moyenne. « Toutemodificationdelarépartitiondecesaidesadoncdesconséquencesimmédiatesetmajeuressurlerevenuetlacompétitivitédesfermes», conclut Agriculture Stratégies. ■
SEMENCES DE FERME
Évaluer la qualité germinative pour optimiser la densité de semis
Pour obtenir un peuplement par hectare optimal, les semences certifiées répondent à des normes de qualité suffisantes. En cas d’utilisation de semences de ferme, il convient par contre d’être vigilant et d’évaluer leur faculté germinative.
Connaître la faculté germinative d’un lot de semences est indispensable pour établir avec précision la densité à semer. Les semences certifiées répondent à un cahier des charges précis : leur seuil minimal de faculté germinative est fixé à 85 % pour les céréales à paille (80 % pour le triticale). En pratique, leur faculté germinative est très souvent supérieure à 90, voire 95 %. Les densités préconisées par Arvalis se basent d’ailleurs sur ce dernier taux. En cas de seuil abaissé, l’étiquette bleue collée sur les sacs le mentionne. Les semences certifiées sont donc garantes de qualité. Concernant les semences de ferme, mesurer leur faculté germinative est indispensable, car celle-ci peut se retrouver dégradée par plusieurs paramètres. L’embryon, par exemple, est susceptible d’être altéré lors de la récolte. Le battage
Connaître la faculté germinative des lots de semences de ferme permet d’adapter la dose de semis pour optimiser la densité de plantes au mètre carré.
peut engendrer la casse des grains, en particulier pour des grains fragiles comme le blé dur, mais aussi, plus généralement, lorsqu’ils sont récoltés trop secs ou avec un mauvais réglage de la moissonneuse-batteuse. Par ailleurs, un début de germination sur pied à la récolte ou lors du stockage aboutira à une augmentation de la proportion de graines mortes ou de plantules anormales. Autre point à surveiller : la présence de fusarioses, ses pathogènes étant à l’origine de la « fonte des semis ». L’âge des graines est également à prendre en compte, la faculté germinative décroissant progressivement dans le temps, phénomène accentué par de mauvaises conditions de conservation. En cas de semences de report traitées, l’apport d’eau lors du traitement de semences augmente légèrement l’humidité des graines ; en cas d’excès, il peut conduire à un vieillissement
prématuré. L’humidité du lot et la température de stockage s’avèrent déterminantes pour la conservation : un lot sec (teneur en eau de 12-13 %), conservé par exemple à 20 °C, aura toutes les chances de se conserver au moins un an. À l’inverse, un lot humide (> 15 % d’humidité) aura de fortes probabilités de perdre son potentiel de germination en quelques mois. L’histoire de la plante porte-graine, enfin, est à considérer, car ses conditions de croissance (stress, nutrition) se répercutent sur la capacité ultérieure de la graine à germer correctement, sans que l’ensemble des mécanismes ne soit bien connu.
Comment évaluer la faculté germinative d’un lot ?
La mesure de la faculté germinative d’un lot de semences est à réaliser à l’issue des opérations de tri et de traitement. Respecter un certain protocole est essentiel. Les graines doivent être semées dans du sable ou sur du papier buvard humides (en station de semences, les techniciens effectuent ce test sur des échantillons de 200 à 400 graines). L’échantillon doit d’abord être placé au froid (4-5 °C) pendant soixante-douze heures, afin de lever toute dormance résiduelle, puis il est mis à température ambiante (20 °C) pendant une semaine. Veiller à ce que les semences soient humidifiées tout au long de la période de test. Prendre garde, cependant, que les grains ne nagent pas. Compter les plantules normales levées (émission de la première feuille) pour 100 graines, et non la totalité des grains germés. Le pourcentage de plantes germées normales au bout d’une semaine correspond au taux de faculté germinative (FG). Attention, celui-ci est estimé en conditions optimales ; il donne le nombre maximal de grains germés. C’est un paramètre indicatif, qui ne donne pas directement le
taux de levée dans la parcelle, car celle-ci pourra être fortement impactée en cas de conditions difficiles (temps sec ou froid, excès d’eau…). Ce test peut également être confié à un laboratoire spécialisé qui effectuera les mesures dans des conditions strictement contrôlées.
Idéalement, la mesure doit être réalisée deux fois. La première un peu avant de passer le lot au triage, pour s’assurer de sa qualité initiale, la seconde avant le semis, surtout si le temps de conservation après triage ou traitement est long.
Que faire en cas de semences à faible faculté germinative ?
Si la faculté germinative est inférieure à 80 %, le lot n’est pas utilisable pour semer, mieux vaudra prévoir des semences certifiées. Si après les opérations de tri et de traitement, les semences présentent une faculté germinative correcte mais inférieure à 95 %, ajuster la densité de semis sera nécessaire. Par exemple : pour un lot avec une faculté germinative de 80 % et une densité de semis préconisée de 220 grains/m², la dose de
EFFICACITÉ DE LA PROTECTION FONGICIDE DES SEMENCES SELON LES MALADIES
Carie commune
Fusarioses des semences
Septoriose (S. nodorum)
Charbon nu du blé (Ustilago tritici)
Ergot des céréales
Piétin échaudage
semis ajustée est égale à 220/(80/95), soit environ 260 grains/m².
Garder à l’esprit que les semences peuvent abriter une multitude de pathogènes, comme la carie commune du blé, le charbon nu de l’orge ou des fusarioses, et que ces maladies ne peuvent être contrôlées que par le traitement de semences (aucun moyen de
(uniquement sur sclérote dans le lot de semences)
lutte en végétation). Néanmoins, les protections fongicides sont efficaces sur les lots à condition qu’ils soient initialement peu à moyennement contaminés. En agriculture biologique ou dans les situations conventionnelles sans application de traitement de semences fongicide, un test carie est fortement recommandé. ■
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