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L’excellence à la française
DÉCRYPTAGE
L’impact des fortes pluies
GÉNÉTIQUE
Les NGT s’imposent
MÉTHANISATION
Un projet pas toujours viable
Valorisation de toitures inexploitées
Complément de revenu durable
Construction de vos bâtiments à moindre coût
Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES
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Ont participé à ce numéro : Antoine HUMEAU, Frédéric PIGOT, Barbara VILLAUDY
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Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA
Imprimé par : RICCOBONO IMPRIMEURS – NEWS PRINT 1, boulevard d’Italie – 77127 LIEUSAINT N° 110 – juin-juillet 2024
Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires
Crédits photos de la couverture : Luc TIFFAY/Igor STEVANOVIC/ Adobe Stock/Frédéric PIGOT/AgencePAP/Barbara VILLAUDY
Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.
Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t
ÉDITO
L’agriculture française aussi a ses champions
Le début des jeux Olympiques est imminent. Démarrage prévu le 26 juillet, avec la cérémonie d’ouverture. C’est quasi certain – quoi qu’il faille rester prudent face aux caprices de la météo –, la plupart d’entre vous seront alors dans la moissonneuse-batteuse, concentrés sur la récolte, plutôt que sur ce qui se déroule à Paris. Des Jeux qui inquiètent en matière de sécurité publique, il suffit de tourner le regard vers les services de l’État : ils sont tous sous tension. La menace d’attentat est bien réelle, mais faut-il penser au pire ? Difficile de nier que le monde est en effervescence, tant sur le plan sportif que dans les relations diplomatiques. Ce qui n’arrange rien. Revenons-en aux Jeux ! Quelle opportunité, pour les nations, de mettre en avant l’excellence, la précision, le perfectionnisme, la technicité, l’exigence… en clair, les valeurs nécessaires à la pratique du sport à haut niveau. Cinq mots transposables au travail des hommes et des femmes qui, chaque jour, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour proposer des denrées et des produits haut de gamme, mondialement reconnus. Terre-net Le Magazine a saisi la balle au bond lancée par le sport olympique et paralympique, et consacre son dossier aux efforts consentis chaque jour par cinq d’entre vous, cinq pépites qui se distinguent par leur professionnalisme. Lin textile, multiplication de semences, production d’orge de brasserie (transformée en « meilleure bière du monde »), fabrication de spiritueux ou encore de pièces en carbure de tungstène… autant dire que si les Jeux bénéficiaient d’une catégorie « Agriculture », impossible d’imaginer que la France ne soit pas sur le podium ! Question sélection variétale, nous n’avons pas non plus à rougir. Si les États-Unis ont longtemps fait figure d’as de la technique, en particulier au début des années 2000, aux prémices des OGM, les sélectionneurs sont aujourd’hui peu nombreux outre-Atlantique. L’Europe a donc une carte à jouer avec les NGT, surtout si l’objectif n° 1 demeure la préservation de la qualité de l’alimentation, en limitant le recours aux produits chimiques. Les avancées génétiques sont saluées par tous dès lors qu’elles touchent les avancées médicales. Pourquoi ne seraient-elles pas salutaires si c’est en faveur de la planète et de la santé ? Elles incarnent une des clefs capables de freiner le réchauffement climatique, en lien avec les activités agricoles. Idem côté énergies. Celles d’origine fossile sont sur le déclin et en Europe, la production alternative se distingue. Les agriculteurs constituent là aussi une solution grâce à leur ténacité, leur ingéniosité et leur résilience. D’autres qualificatifs du métier.
Bonne lecture !
Sébastien Duquef
SOMMAIRE
N° 110 Juin-juillet 2024
REPÈRES
6 Bon à savoir
10 Décryptage : les effets négatifs des fortes pluies
TENEZ-VOUS PRÊT
12 TEMPS FORT
NGT : une nouvelle ère pour la sélection végétale
DOSSIER
20 L’excellence agricole à la française
PARTAGE D’EXPÉRIENCE
38 TEMPS FORT
La méthanisation, une alternative pas toujours viable
BRÈVES DES CHAMPS
44 Plan de sortie du phosmet
46 En photos : des constructeurs en hibernation ?
48 Les impacts du changement climatique sur le foncier agricole
ANNONCES D’OCCASION
50 Sélections de matériels de seconde main
Encarts sélectifs Crédit Mutuel : deux versions sur la 3e de couverture.
Action n°4.
RWE, ce sont une trentaine de contrats* d’approvisionnement en électricité sans intermédiaire (PPA) signés pour 5 TWh de production annuelle auprès d’entreprises industrielles, soit l’équivalent de 3x la consommation électrique annuelle des transports en commun parisiens.
CONGRÈS DE LA FNPPR
« La porte sera ouverte aux friches et aux investisseurs étrangers »
Le congrès de la Fédération nationale de la propriété privée rurale (FNPPR) n’avait pas eu lieu depuis plus de quinze ans. Alors pour son retour, qui a rassemblé le 14 mai à Paris plus de 450 bailleurs agricoles, la Fédération a voulu « alerter sur la crise à venir en matière de transmission de foncier agricole, dont le PLOAA [Pacte et loi d’orientation agricole] ne prend pas la mesure ». « Un projet de loi d’orientation agricole sans volet foncier est une erreur ! » a fustigé le député Jean Terlier, co-auteur avec le député Sacha Houlié d’une proposition de loi sur la révision du statut du fermage. Avec 150 000 agriculteurs à la retraite d’ici dix ans et 10 Mha qui changeront de mains, il faut « redonner l’envie aux propriétaires de conserver et transmettre leurs terres, car si rien n’est fait, c’est la porte ouverte aux ventes, aux friches, aux investisseurs étrangers », et donc à l’artificialisation foncière, a mis en garde Bruno Keller, président de la FNPPR. La
PHYTOSANITAIRES
Fédération souhaite rendre plus attractives la détention de terres agricoles et leur location, afin de limiter leur exposition aux « prédations étrangères ». Pour lever les réticences à louer présentes aussi chez d’anciens agriculteurs, elle appelle à une « nécessaire réforme du statut du fermage », à laquelle le ministère de l’Agriculture n’est pas favorable. Son rééquilibrage est pourtant l’un des défis de la transmission du foncier, a rappelé Me Caroline Varlet-Angove, avocate en droit rural. Elle estime qu’un « manque de courage politique transpartisan depuis très longtemps » freine la réforme de ce statut datant d’après-guerre. Parmi les propositions concrètes formulées de refonte du bail rural : « la simplification des conditions de révision du bail, la limitation des renouvellements automatiques, l’encadrement de la sous-location pour un meilleur partage du revenu entre bailleur et preneur, la revalorisation de la propriété foncière et l’investissement dans la transition écologique ». La réglementation contraignante, qui lie trop étroitement propriétaires et fermiers, a également été pointée du doigt, comme le « poids de la fiscalité foncière », source d’une faible rentabilité lorsqu’elle n’est pas négative, et qui incite les propriétaires à laisser partir leurs terres agricoles pour l’urbanisation, plutôt qu’à les garder. « Le loyer de fermage, égal à la moitié de ce qu’il devrait être pour des raisons réglementaires, est pourtant fortement taxé », a déploré Guillaume Sainteny, membre de l’Académie d’agriculture de France et auteur de l’ouvrage Le Climat qui cache la forêt.
4 au 5 septembre
Innov-agri à Ondes (31) www.innovagri.com
30 août au 9 septembre
La Foire de Châlons au parc des expositions
Le Capitole en Champagne (51) https://foiredechalons.com
6 au 8 septembre
Les Terres de Jim à Mamirolle et au Gratteris (25) www.lesterresdejim.com
25 au 26 septembre
La terre est notre métier, le salon agricole de la bio au parc des expositions de Retiers (35) www.salonbio.fr
6 au 10 novembre
L’Eima à Bologne (Italie) www.eima.it
+ 32 %
C’est la progression du marché des surfaces assurées, passées d’environ 4,6 Mha à 6 Mha, tous assureurs confondus. Un bilan très positif. L’ensemble des groupes de culture a progressé. La viticulture, notamment, déjà assurée pour 30 %, atteint 42-43 %, et les grandes cultures sont passées de 30 % à environ 34 %.
NOUVEL INDICATEUR, NOUVELLE MÉTHODE POUR ÉCOPHYTO 2030
Repoussée par la crise agricole, la stratégie Écophyto 2030 a finalement été dévoilée le 6 mai, prenant en compte une partie des revendications des agriculteurs. S’il se défend d’un recul sur le plan écologique, le gouvernement met en avant un « changement de méthode » basé sur la concertation, l’articulation avec des plans de recherche, et l’ambition de mieux coordonner les pratiques au niveau européen pour éviter la concurrence déloyale ou d’éventuelles surtranspositions. L’ambition de réduire les usages et les risques de 50 % d’ici à 2030 est inchangée, en revanche, l’indicateur de référence principal sera désormais le HRI1, qui correspond à la somme des quantités de substances actives vendues sur une année, pondérée par les coefficients liés à leur classification. Cette diminution de 50 % est calculée par rapport à la période 2011-2013, servant de référence pour le HRI1 au niveau européen. Avec cet indicateur, la réduction serait pour l’instant d’environ 37 %, selon le cabinet du ministère
de l’Agriculture. Des indicateurs complémentaires seront par ailleurs publiés régulièrement, précise le gouvernement, qui insiste également sur les moyens déployés pour atteindre ces objectifs. Outre les fonds dédiés au programme Écophyto 2030 (71 M€) issus notamment de la Redevance pour pollution diffuse (RPD), la stratégie sera abondée par 250 M€ de crédits issus de la planification écologique. Dans ces 250 M€, 146 seront dédiés à la recherche de solutions pour se préparer à la réduction du nombre de substances actives autorisées, premier axe d’Écophyto. Car sur les 500, environ, autorisées aujourd’hui en Europe, la moitié doit faire l’objet d’une réévaluation d’ici 2025. France 2030 prévoit également 300 M€ de crédits : 210 M€ d’appels à projets déjà lancés, et 90 M€ pour un nouvel appel à manifestation d’intérêt, afin d’accompagner à la prise de risque. Il s’agit d’inciter au développement de « pratiques combinées », à travers l’association de leviers déjà testés, explique le ministère.
BAIL RURAL
DANS QUELS CAS L’ALÉA CLIMATIQUE PEUT-IL MODIFIER
LE MONTANT DU FERMAGE ?
Face à la multiplication des aléas climatiques, le statut du fermage prévoit des aménagements dans trois situations de « cas fortuits », c’est-à-dire des évènements dont il est impossible de prévoir l’arrivée, rappelle Aurélie Brunet, conseillère spécialisée en entreprises rurales et agricoles. Le premier cas concerne les pertes de récolte. Lorsqu’à cause d’un aléa climatique, celle-ci est diminuée d’au moins 50 %, le fermier peut demander une remise de sa location, sauf s’il est indemnisé par les récoltes précédentes. Deux actions sont possibles : soit la
ÉCONOMIE
demande de remise est effectuée auprès du bailleur, dans ce cas elle sera calculée en fin de bail (si la perte n’a pas été compensée par les années précédentes ou suivantes), soit le fermier effectue une demande de dispense provisoire auprès du juge au tribunal paritaire des baux ruraux. Cette remise ne fonctionne que si la perte concerne une récolte encore sur pied. Dans le cas particulier du bail annuel – très rare en agriculture –, le preneur est déchargé d’une partie proportionnelle à la perte dans le prix de la location (toujours si la perte est supérieure à la moitié de la récolte). Attention, certains contrats de bail ont une clause qui liste les cas fortuits que le fermier doit prendre en charge. Enfin, s’il s’agit d’un bail verbal, c’est le bail type départemental qui s’applique, indique Aurélie Brunet. Si l’aléa climatique entraîne la destruction totale
Les charrues New Holland, c’est fini
Dans un monde du machinisme où la tendance est aux achats tonitruants, le groupe CNH ajuste ses objectifs et se sépare de son activité de fabrication de charrues. La marque suédoise Överum et son usine (que CNH possédait depuis 2017 suite au rachat des activités sols et fenaisons de Kongskilde) ont été revendues à FairCap. La société allemande d’investissement a pour seul lien avec l’agriculture de posséder dans son portefeuille S&P Federnwerk, une entreprise de fabrication de ressorts pour les machines… L’usine d’Överum, installée dans le village du même nom, a une longue histoire : on y travaille l’acier depuis des siècles et il s’y fabrique des charrues depuis plus de cent soixante ans. Kongskilde en était devenu propriétaire en 1998. Et depuis sept ans, les outils qui en sortaient portaient les couleurs et le logo de New Holland. Selon un porte-parole de cette dernière, cité par Farmer Weekly, « le manque de rentabilité et de part de marché » a motivé la décision de CNH. « New Holland annonce que sa gamme sera progressivement supprimée, mais la marque veillera à ce que les outils continuent d’être disponibles pour ses concessionnaires et ses clients au cours des prochains mois », souligne le site d’informations agricoles. Précision : Kongskilde et JF ne sont pas concernés et demeurent sous le pavillon CNH. L’avenir d’Överum reste, lui, à éclaircir. « Nous sommes convaincus qu’Överum peut développer
du bien loué, le bail est résilié de plein droit. En cas de destruction partielle, tout dépend de l’impact de cette destruction sur l’activité économique. Si elle compromet la pérennité de l’exploitation, le fermier a le choix de demander la reconstruction, ou un avenant au bail. Si la reconstruction coûte plus cher que l’indemnisation versée par l’assurance (ce qui est fréquent), la prise en charge de la différence peut être effectuée par le bailleur, qui en contrepartie augmente le loyer, ou par le fermier qui a droit ensuite à une indemnité pour amélioration du bien loué en fin de bail. Si la destruction partielle ne compromet pas l’équilibre économique de l’exploitation, le choix revient alors au bailleur. Soit il n’effectue pas de reconstruction et ajoute un avenant au bail, soit il reconstruit à hauteur du montant reçu de l’assurance. Lorsque l’aléa donne droit à un dégrèvement de taxe foncière pour calamité agricole, ce dégrèvement est adressé au bailleur. Le fermier ne peut pas avoir connaissance de ce montant et le déduire de ce qu’il doit, c’est donc au propriétaire qu’il revient de déduire cette somme d’argent du fermage, ou de la rembourser au fermier.
tout son potentiel en tant qu’entreprise indépendante, a assuré à la presse Max Koch-Heintzeler, associé directeur de FairCap. La charrue fait partie intégrante de l’agriculture depuis de nombreux siècles et continuera à être essentielle pour le travail du sol, notamment pour le désherbage en agriculture biologique, qui exclut l’utilisation d’herbicides chimiques. » Le montant de la transaction n’a pas été communiqué. Sur son site, FairCap annonce cibler des rachats d’entreprise entre 20 et 250 M€.
ÉNERGIES ALTERNATIVES
Et si, demain, la référence des tracteurs électriques venait de Bretagne ?
La start-up industrielle
Seederal, installée en Bretagne, a annoncé une levée de fonds de 7,10 M€, récoltés auprès de plusieurs investisseurs et partenaires. Dans le même temps, la jeune pousse a dévoilé être lauréate du programme France 2030, recevant au passage une aide de 3,70 M€. Cette tirelire bien remplie doit permettre à Seederal de poursuivre ses « efforts de R&D » et d’accélérer ses « recrutements afin d’affirmer sa position de pionnier dans le machinisme agricole décarboné ». Son prototype de tracteur électrique dévoilé cet hiver, élaboré sur la base d’un Fastrac de JCB, est actuellement en test aux champs. L’entreprise annonce 160 ch de puissance et une batterie à la capacité permettant de travailler une journée. La version définitive, avec un design maison cette fois-ci, devrait être dévoilée en 2026. Seule certitude : l’engin n’aura pas de boîte de vitesses. « Depuis l’apparition des tracteurs, tous sont conçus puis construits autour de cet organe », commente
Arthur Rivoal, l’ingénieur qui a fondé Seederal avec son confrère Antoine Venet. Avec ce financement, la start-up va étoffer son équipe composée actuellement de 12 ingénieurs experts, sur ses deux sites de Rennes (système) et de Brest (mécanique et batterie). Le développement d’innovations (notamment le système châssis-batterie), le renforcement du portefeuille de brevets et le lancement d’autres prototypes sont prévus. « Ce tour de table va nous permettre de confirmer la grande autonomie de nos tracteurs pour les applications au champ », avance Antoine Venet. Car, alors que la plupart des projets d’électrification concernent les modèles de faible puissance (jusqu’à 100 ch), Seederal vise le segment cœur du machinisme agricole : la moyenne puissance, entre 100 et 200 ch, avec des matériels polyvalents à l’aise de la préparation des sols jusqu’à la récolte. Ce marché colossal représente 9 Md€ de vente et la moitié des tracteurs commercialisés chaque année en Europe. « L’enjeu de transition est important, souligne Seederal. En effet, l’ensemble du machinisme agricole représente 2 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre et 3 % de la consommation énergétique en France. » La start-up annonce que son modèle diminuera l’empreinte carbone de 15 à 20 t par unité et par an, soit l’équivalent des émissions annuelles de 17 voitures (roulant 12 000 km).
LA CITATION
Il n’y a pas de remise en cause du principe constitutionnel de la protection de l’environnement, mais lorsque plusieurs dispositions législatives seront en présence, voire en contradiction, l’agriculture fera désormais l’objet d’une attention spécifique.
NICOLE LE PEIH, rapporteure Renaissance, le 16 mai lors de la présentation du projet de loi agricole
PRODUCTION APRÈS UN PIRATAGE INFORMATIQUE
L’Allemand Lemken a été attaqué le samedi 11 mai par des pirates informatiques. L’attaque s’est étendue à l’ensemble des sites mondiaux du constructeur d’outils de travail du sol. « Pour se protéger, tous les systèmes informatiques ont été immédiatement arrêtés et des spécialistes externes appelés », assure celui-ci. La production a même été
interrompue. Selon les premiers éléments de l’enquête, les données des clients n’ont pas été affectées. Quelques jours après, l’entreprise a redémarré les systèmes. Néanmoins, les activités quotidiennes sont restées fortement perturbées les jours suivants. La marque compte sur la compréhension de ses clients, partenaires commerciaux et fournisseurs face aux désagréments causés.
NOUVEAU T7 LONG AVEC PLM INTELLIGENCE™
CONDENSÉ DE PERFORMANC ULTIME
Nouvelle architecture PLM Intelligence™
Mode presse haute densité exclusif
Cabine Horizon™ Ultra 66dBa
Moteur jusqu’à 300 ch
Pneumatiques grand diamètre 2.05m
CONFORT
CABINE HORIZON™ ULTRA
Cabine la plus silencieuse du marché pour une expérience de conduite inégalée
EFFICACITÉ MAXIMALE
MODE PRESSE HAUTE DENSITÉ INTÉGRÉ
Technologie récompensée permettant une interaction parfaite entre T7 et BigBaler
PLUS DE PUISSANCE, UN CONCENTRÉ D’INNOVATIONS ET LA CABINE LA PLUS SILENCIEUSE, LE TOUT DANS UN GABARIT COMPACT
INNOVATION
NOUVELLE ARCHITECTURE
PLM INTELLIGENCE ™
Télématique MyPLM ™ Connect
Control Room 24/7
PACK UPTIME PLUS
Garantie 3 ans
Solution retour au champ en 48h
Services connectés 3 ans
Les pluies abondantes de ce début d’année auront permis de recharger les nappes phréatiques, mais leur impact est plutôt négatif sur les cultures, qui ont peiné à s’implanter.
FORTES PLUIES
Des effets surtout négatifs
L’abondance d’eau depuis des mois en France a permis de recharger les nappes phréatiques. Mais l’importante pluviométrie, qui a compliqué les conditions d’implantation des cultures et la gestion des adventices, a surtout des effets négatifs.
1Moins de risques d’interdictions d’irrigation
Après deux années tendues, l’été s’amorce de façon très favorable avec des nappes phréatiques bien rechargées. Deux tiers d’entre elles avaient des niveaux au-dessus de la normale en mai, 21 % des niveaux étaient jugés « très hauts » par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Seules les Pyrénées orientales et une partie de la Corse présentent des niveaux « très bas » Toutefois, ce n’est pas dans les nappes phréatiques que les plantes s’alimentent, mais dans le premier mètre, appelé « réservoir utile » (RU). Or celui-ci s’avère également très bien rempli, ce qui permet d’aborder l’été de façon plus sereine.
« On a suffisamment d’eau dans les sols pour encaisser une à deux semaines de grand beau temps sans avoir à déclencher d’irrigation », table Jean-Charles Deswarte, ingénieur en écophysiologie chez Arvalis. Par ailleurs, les risques d’arrêtés préfectoraux de restriction d’irrigation se retrouvent réduits.
2Des semis très souvent décalés
Mais si la pluviométrie abondante de ces derniers mois a eu la vertu de remplir les sols, elle s’est montrée très préjudiciable pour l’agriculture, avec par exemple des effets de ruissellement, un lessivage de particules de sol qui occasionne des problèmes d’érosion. Les excès d’eau ont également nui aux
conditions d’implantations des cultures. En effet, si 60 à 70 % des surfaces de céréales d’hiver ont été semées avant les épisodes d’eau l’automne dernier (principalement en Champagne, Lorraine et Bourgogne), une partie des chantiers a dû être décalée, parfois jusqu’en janvier, et souvent dans des conditions défavorables, sur des sols encore trop humides. Les mêmes difficultés se sont reproduites au printemps, en pommes de terre et en betterave entre autres.
3
Des cultures d’hiver pénalisées
Les sols n’étant jamais complètement ressuyés, l’hydromorphie s’est maintenue durant une longue période du cycle. Les excès d’eau ont aussi
pu provoquer des problèmes d’asphyxie, donc des pertes. « On a des plantes dont les systèmes racinaires baignent en permanence, et même dans les zones où cela ne se passe pas trop mal, on n’a pas des potentiels phénoménaux », remarque Jean-Charles Deswarte. C’est la conséquence à la fois de l’excès d’eau et du manque de rayonnement. En outre, les céréales d’hiver se retrouvent souvent soumises à de vraies problématiques sanitaires, la septoriose, par exemple, étant très présente.
4Des cultures moins bien enracinées
S’il y a eu de quoi assurer l’alimentation hydrique des cultures de printemps à leur démarrage, cela ne les rend pas pour autant plus résilientes en cas de sécheresse. Au contraire, même. Puisqu’il y avait de l’eau à disposition, les racines n’ont pas eu à se développer et s’implanter en profondeur. À cela s’ajoute un autre élément : les sols ont pu parfois être tassés en profondeur lors des mises en place de cultures en raison des conditions souvent délicates. « Si l’on met côte à côte ces différents problèmes éventuels, il n’est pas garanti que le développement racinaire des plantes leur permette d’aller chercher l’eau là où elle se trouve en cas de sécheresse estivale »,
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
L’AVIS DE L’EXPERTE
Charlotte Journel, chargée de projet « Adaptation des systèmes de culture au changement climatique » chez Agro-transfert-Ressources et territoires
« Il faut une gestion pluriannuelle de l’irrigation »
« Le seul point positif de la situation que nous connaissons actuellement, c’est que nous allons pouvoir souffler un peu après deux années avec de fortes tensions autour du partage de l’eau. Les nappes phréatiques étant bien rechargées, on démarre l’été avec beaucoup moins de risques d’arrêtés de restrictions ou d’interdiction d’irrigation. Mais attention, toutefois, à ne pas ouvrir grand les robinets et irriguer de façon illimitée sans se poser de questions. Il faut avoir une gestion de l’eau réfléchie sur le long terme, sinon on se tire une balle dans le pied ! On ne sait pas comment seront les prochains mois. Si on pompe trop et que l’on a un été sec suivi d’un hiver sec, on peut s’exposer à de nouvelles restrictions l’année suivante. Il faut donc continuer de raisonner à une échelle système et pluriannuelle, utiliser des outils de pilotage, irriguer juste au moment où les cultures en ont besoin pour ne pas surprélever l’eau au prétexte qu’elle est disponible. Ne fermons pas trop vite les yeux sur les années passées, on ne sait pas comment seront les prochains mois… La question du changement climatique et des aléas s’intensifie, gardons cela en tête. »
avertit Charlotte Journel, chargée de projet « Adaptation des systèmes de culture au changement climatique » chez Agro-transfert-Ressources et territoires. 5
Un enherbement mal maîtrisé
Le désherbage automnal, particulièrement compliqué en raison
Christophe Compère, producteur grandes cultures sur 500 ha à Laon et président de la mission « Irrigation » à la chambre d’agriculture de l’Aisne.
« Les pluies ont eu des conséquences sur le cycle des cultures »
« Le fait que les nappes phréatiques soient bien chargées, finalement, cela ne change pas beaucoup de choses pour notre activité. En revanche, les fortes précipitations depuis des mois ont eu des conséquences. Les conditions d’implantation de nos cultures de printemps ont été très perturbées, la période de semis très étalée. On a semé les betteraves et planté les pommes de terre avec parfois plus d’un mois de retard. Tout cela va toucher directement les durées de végétation. Quand les cultures sont implantées plus tôt, le système racinaire est bien développé pour aller chercher l’eau assez profondément. S’il fait sec d’un seul coup, on sera contraint de déclencher l’irrigation plus vite. Sur nos cultures d’hiver, comme il y a eu beaucoup d’eau, le système racinaire ne s’est pas développé suffisamment, il est resté en superficie. S’il se met à faire sec, on peut craindre de l’échaudage sur les blés pendant la période de remplissage des grains, au début de l’été. On va profiter de ce dernier pour bien retravailler les sols, pour restructurer et décompacter afin de soulever la couche de labour et celle tassée par les pluies. On va redonner un peu d’air aux terres, parce que l’eau tasse énormément. »
des pluies ou de problèmes de portance et d’humidité des terres, a en outre engendré de sérieuses difficultés au niveau de la gestion des adventices. La forte présence de vulpin et de raygrass, notamment, va entraîner des pertes de rendement et surtout, aura un effet très important de réensemencement du stock grainier du sol. « Tous les efforts qu’ont faits les agriculteurs depuis des années pour assainir leurs parcelles vont se retrouver réduits à néant, c’est un effet sur le long terme », s’inquiète Jean-Charles Deswarte.
6
Et pour les prochaines cultures d’automne ?
Rien ne garantit qu’en septembre, les niveaux des réserves profondes s’avéreront plus élevés que d’habitude. Si c’était le cas, il serait légitime d’adapter son assolement, de garder, par exemple, une partie de sa sole en cultures d’été irrigables. Mais « on a bien vu, avec les scénarios de ces dernières années, qu’on a des dynamiques d’aquifères beaucoup plus variables que ce qu’on pouvait craindre, met en garde Jean-Charles Deswartes. Attention aux assolements trop focalisés sur un type de phénologie, le modèle tout hiver ou majoritairement cultures d’été expose à des aléas climatiques qui peuvent être violents. » ■
Une nouvelle ère pour la sélection végétale
Avec la promesse de répondre aux changements climatiques et de réduire le recours aux produits phytosanitaires, un cap est donné pour libérer les nouvelles techniques génomiques de la contraignante directive OGM et permettre leur déploiement sur le Vieux Continent.
Les NBT constitueront-elles un outil pour réduire l’usage des produits phytosanitaires ?
Avec l’espoir de semences plus résistantes aux maladies et aux ravageurs, les nouvelles techniques génomiques (NTG), new genomic techniques (NGT) ou new breeding techniques (NBT) s’imposent comme une solution pour permettre aux agriculteurs de faire face au changement climatique tout en respectant l’engagement européen de réduire de 50 % le recours aux pesticides d’ici 2030. Elles se présentent aussi comme des outils susceptibles d’accroître la durabilité et la résilience de notre système alimentaire. Cependant, même si des avancées sont constatées depuis quatre ans, leur déploiement sur le Vieux Continent est toujours freiné par la législation européenne, encore en discussion.
Pour mémoire, dans une décision du 25 juillet 2018, la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) a assimilé les produits issus des NTG à des organismes génétiquement modifiés, tombant donc sous le coup de la directive OGM de 2001. Avant toute commercialisation, cette procédure particulièrement contraignante (autorisation, étude d’impact sanitaire, traçabilité, étiquetage, surveillance…) vise à protéger la santé humaine et l’environnement, mais restreint le marché à quelques multinationales.
Mutagenèse orientée, cisgenèse ou transgenèse
Aujourd’hui, des nuances se font entendre. Contrairement aux OGM transgéniques, les NTG ne découlent pas de l’implantation d’un gène étranger dans le génome d’un organisme vivant (transgenèse), mais d’une mutagenèse qui consiste à activer ou inhiber certains caractères existants. Un évènement qui pourrait aussi s’effectuer naturellement ou par croisements, mais de façon beaucoup moins rapide. Les NTG peuvent également recourir à la cisgenèse (transfert de gènes d’une même espèce ou compatibles). Autant d’éléments pris en compte par la CJUE le 7 février 2023.
Il y a un an, le 5 juillet 2023, la Commission européenne proposait un règlement visant à assouplir les règles de mise en culture de certaines plantes issues des NTG dès lors qu’elles sont associées à une moindre utilisation de produits phytosanitaires ou à un objectif d’adaptation au changement climatique. Loin de faire l’unanimité dans son détail, cette proposition fut toutefois validée par le Parlement européen, les 7 février et 24 mars 2024, avec le principe de deux catégories. La NTG1 regrouperait les végétaux qui auraient pu être obtenus naturellement ou de manière conventionnelle et seraient exemptés de la directive OGM, à l’inverse des végétaux de la NTG2, ne remplissant pas ces conditions ou ayant fait l’objet d’interventions plus complexes. Un seuil de 20 modifications est proposé, au-delà duquel les variétés seraient jugées non équivalentes au conventionnel et resteraient soumises au régime OGM, avec notamment l’étiquetage obligatoire. Mais à ce stade, rien n’est entériné. Avant d’aboutir sur un texte définitif, la balle est dans le camp des États membres, qui restent divisés sur de nombreux points.
Dans un rapport rendu, le 6 mars, l’Agence nationale de sécurité sanitaire préconise « une évaluation adaptée au cas par cas, dans une approche graduée des risques », et recommande « un dispositif global de suivi de ces plantes et des produits dérivés ». Elle met aussi en exergue, les notions de propriété intellectuelle liée aux brevets, les risques de concentration du secteur, la nécessité d’une traçabilité et l’importance de soutenir la recherche publique pour garantir le développement d’innovations au service d’un système agricole et alimentaire plus durable.
«
Oui, mais… » des semenciers
Ces avancées constituent un motif de satisfaction pour l’Union française des semenciers (UFS), qui exprime toutefois quelques bémols. « Si le principe d’une réglementation adaptée est acquis, il reste néanmoins deux points de difficulté à corriger », précise-t-elle dans un communiqué de presse. Elle évoque l’exigence de traçabilité et d’étiquetage des NTG jusqu’au
à
produit final, qu’elle qualifie d’inadaptée pour les produits alimentaires : « Prévoir un étiquetage jusqu’au consommateur final est impossible à mettre en place techniquement et entraînerait des coûts considérables pour les filières agricoles et agroalimentaires, ce qui n’est pas souhaitable dans un contexte inflationniste. » De même, elle émet des réserves quant à l’interdiction de la brevetabilité pour les plantes NGT1. S’il voit d’un bon œil cette notion de catégories NTG1 et NTG2, Pierre Barret, ingénieur de recherche dans l’unité Génétique, diversité et écophysiologie des céréales à l’Inrae de Clermont-Ferrand, est plus réservé sur la possibilité de traçabilité. « C’est assez compliqué sur les céréales. La séquence du génome du blé, c’est l’équivalent de la distance ParisSydney, soit 16 000 km. On est capable de cibler 2 cm et d’introduire une modification. Il y a une base tous les millimètres, c’est comme changer une lettre dans un livre. C’est totalement
« La séquence du génome du blé, c’est l’équivalent de la distance Paris-Sydney, soit 16 000 km »
PIERRE BARRET, Inrae
Le chercheur présente le canon à particules utilisé pour transférer (à l’aide d’air comprimé) le système Crispr dans les cellules des végétaux.
En laboratoire, les tests s’effectuent en boîte de Petri, le blé germe sur un milieu artificiel.
L’AVIS DE L'EXPERT
Sébastien Chatre, directeur général RAGT 2n
« Pas de brevet sur les gènes natifs ! »
Le chercheur examine les échantillons de blé dont le génome a été édité en régénération sur du milieu gélosé.
ANNIVERSAIRE
« Aux États-Unis, il reste très peu de semenciers-sélectionneurs. La capacité de générer de la diversité et de l’innovation génétique s’est réduite à quelques-uns. Le business model utilisé pour les OGM a eu pour conséquence de concentrer au profit de quelques sociétés la valeur d’une plante sur le caractère OGM plutôt que sur son germplasm. S’il y a des solutions d’édition du génome, on défend le fait que ce ne soit pas verrouillé. Chez RAGT, on défend la création variétale et les innovations que l’on peut amener aux agriculteurs et aux utilisateurs, mais ça ne doit pas se passer en brevetant des caractéristiques disponibles naturellement et en verrouillant l’accès à la diversité génétique. On est conscient du fait que les NBT vont nous coûter des efforts de recherche significatifs. On souhaite que les avantages de la variété soient mis en avant plutôt qu’un seul caractère. Si l’innovation aide bien et qu’elle amène de vrais avantages, elle va trouver sa place sur le marché, elle va trouver les agriculteurs et donc, potentiellement, prendre des parts de marché. C’est comme ça qu’on souhaite le retour sur investissement de nos efforts, pas en bloquant la possibilité d’utiliser cette diversité. Tout ceci vient du fait que l’on défend le principe de “l’exemption du sélectionneur” qui peut faire partie des sources de diversité génétique ou de progrès génétique. C’est la liberté pour n’importe quel sélectionneur, ou autre, d’acheter un sac de semences disponible dans le commerce et de faire de la sélection librement à partir de cette génétique afin de l’améliorer. »
À Clermont-Ferrand, les chercheurs de l’Inrae comparent le développement des plantes (ici non NBT).
indiscernable si l’on n’est pas en possession du livre original », précise le scientifique.
Principe et mise en œuvre
Concrètement, les NTG ont été renforcées par la mise au point, en 2012, d’un système universel d’édition du génome, le Crispr-Cas9, parfois qualifié de « ciseaux moléculaires ». Une découverte qui, huit ans plus tard, valait un prix Nobel de chimie à ses auteures, Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna. Dans les faits, la protéine Cas9 est capable de couper le génome, simplement et rapidement là où elle est guidée. Il suffit de bien connaître les gênes et leurs fonctions pour intervenir et modifier leurs séquences. Peu coûteuse, l’ingénierie du génome est ainsi devenue facilement accessible à tous les laboratoires. L’univers du végétal s’en est saisi, même si Pierre Barret constate qu’à 99 %, les NTG sont orientées sur la médecine humaine. S’il est considéré comme le plus efficace des ciseaux génétiques, le Crispr-Cas9 n’est pas le seul. « On se laisse la possibilité d’en utiliser plusieurs. Je crois que, là aussi, il faut de la diversité d’outils, remarque Sébastien Chatre, directeur de RAGT 2n. Les NBT sont un outil, pas une solution en soi. Dans la caisse à outils de la sélection, il y a plein de possibilités et celle-là est assez récente. » « Il faut voir ces technologies comme un outil permettant d’aller plus vite dans la sélection. Ce n’est surtout pas une baguette magique, précise Rémi Bastien, directeur général de Limagrain
Vegetable Seeds et vice-président de l’UFS. Cet outil permet d’être beaucoup plus précis au niveau des gênes. Une fois qu’on a identifié une résistance, et à quel gène ça correspond, on est capable d’éditer [procéder à la modification]. Selon les espèces, on peut gagner un à quatre ans. »
« Les NBT peuvent nous permettre, si l’on a un gène identifié pour une caractéristique donnée, de l’éteindre ou de l’allumer, explique Sébastien Chatre. Ce sont des situations qui peuvent se produire naturellement en faisant des croisements et en brassant la diversité génétique, mais qui sont bien évidemment plus aléatoires et plus compliquées à obtenir qu’avec des ciseaux génétiques. Mais si je n’ai pas de gêne candidat sur une cible donnée, ce n’est pas parce que j’ai accès à l’outil NBT que je peux faire quelque chose. Dans notre métier de sélectionneur, on va chercher, par exemple, des gènes de résistance à des maladies. Trouver des gènes de résistance, c’est un peu l’histoire de la sélection. »
« L’édition du génome, quand elle est maîtrisée, peut se faire en un an au laboratoire, détaille Marie Rigouzzo, référente biotechnologies chez Phyteis (organisation professionnelle regroupant des
S’il est considéré comme le plus efficace des ciseaux génétiques, le Crispr-Cas9 n’est pas le seul
L’AVIS DE L'EXPERT
Pierre Barret, ingénieur de recherche dans l’unité Génétique, diversité et écophysiologie des céréales à l’Inrae
Les gènes de sensibilité, une nouvelle piste pour les NTG
En soulignant qu’en moyenne, chaque année, les maladies causent 30 % de perte de rendement sur les cultures céréalières, Pierre Barret, ingénieur de recherche dans l’unité Génétique, diversité et écophysiologie des céréales à l’Inrae, constate que des alternatives aux produits phytosanitaires doivent être rapidement développées, car le plan Écophyto n’a pas pu être tenu. « En tant que généticiens, nous travaillons sur la capacité des plantes à se défendre contre les maladies », insiste-t-il en rappelant qu’en 1989, l’Inrae mettait au point le Renan, la première variété présentant un bon niveau de résistance aux maladies. « Ici, poursuit-il, à l’unité mixte [Inrae, UCA et CNRS] de recherche de Clermont-Ferrand, on essaye de comprendre comment faire pour, non seulement, qu’une plante soit plus résistante aux maladies, mais aussi que cette résistance soit durable. Nous avons deux axes de travail : les gènes de résistance et les gènes de sensibilité. » Au sujet du second axe, il évoque le travail mené par Ludovic Bonhomme, professeur à l’Université
Clermont-Auvergne, dont le postulat de départ est que pour améliorer la sélection, il faut optimiser les défenses, améliorer les résistances en diminuant la sensibilité. Sa stratégie consiste à trouver une version allélique non manipulable par l’agent pathogène. Cette recherche porte sur le gène de sensibilité à la fusariose de l’épi sur une variété de blé tendre nommée Récital. Grâce aux NTG, des plantes ont été éditées. Dans l’univers confiné de la serre, les premiers tests vont pouvoir être lancés pour vérifier si les objectifs sont atteints sans perte de rendement, en attendant de pouvoir, un jour, tester au champ afin de vérifier les bons comportements dans un environnement agronomique. L’édition pourrait alors être utilisée pour copier l’allèle intéressant sur d’autres espèces. Il faudrait encore compter cinq à sept ans pour que cette plante arrive sur le marché. Mais, pour l’heure, même les pollens ne peuvent sortir du laboratoire. Toujours à Clermont-Ferrand, mais dans une approche plus classique – via le gène de résistance –, un autre chercheur travaille sur la septoriose.
Toute l’actualité du maïs dans votre poche au quotidien
Le triticale fait aussi l’objet d’études en amélioration grâce aux NBT à l’Inrae.
Les sachets posés sur les deux plantes, l’une stérilisée, l’autre pas, isolent la femelle du pollen extérieur pour favoriser le croisement spécifique.
entreprises phytopharmaceutiques). C’est là où vous gagnez beaucoup de temps, mais après, vous devez régénérer votre plante, vous allez l’instaurer dans une variété élite, c’est-à-dire que la modification que vous avez faite, vous allez l’incorporer à la semence la plus performante que vous avez et il va falloir vérifier que tout se passe bien en champ, en faire la preuve auprès du CTPS [organisme de contrôle des variétés du catalogue] qui va dire “OK, vous avez
annoncé ça, ça marche bien et vos semences sont conformes”. Une fois que tout ça est fait, il faut multiplier le matériel végétal pour le proposer à l’agriculteur Tout ce cycle, qui se passe à l’extérieur, prend au moins six ans, comme pour tout programme d’amélioration. »
Quelles perspectives ?
Si l’on sait que les biotechnologies représentent 10 à 20 % des efforts de R&D des semenciers, la part concernant les NTG n’est pas communiquée. Pour des raisons de confidentialité, savoir qui fait quoi n’est pas simple, mais en Europe, la plupart des semenciers planchent sur le sujet. Certains en interne, d’autres via des prestataires extérieurs, parfois en dehors de l’Union européenne.
« Dans les travaux de l’édition du génome, il y a des gens qui travaillent – souvent des start-up, mais aussi les semenciers – sur l’outil qui va permettre de faire la transformation, et puis il y a les semenciers qui, eux, vont prendre l’outil en question pour développer une nouvelle variété de semence », indique Marie Rigouzzo, en précisant que le séquençage est un prérequis et que les semenciers ont désormais une connaissance très fine du potentiel de leurs collections.
« Il y a un certain nombre de sociétés qui se préparent à développer des produits au niveau mondial, constate Rémi Bastien. L’amélioration des facteurs qualitatifs, nutritionnels, c’est une des voies possibles. On constate que beaucoup de choses peuvent être faites sur des résistances naturelles aux maladies, aux virus
« On constate que beaucoup de choses peuvent être faites sur des résistances naturelles aux maladies, aux virus et, éventuellement, à des insectes »
RÉMI BASTIEN, directeur général de Limagrain Vegetable Seeds et vice-président de l’UFS
et, éventuellement, à des insectes. On est vraiment en amont aujourd’hui, en tout cas en Europe. Dans le meilleur des cas, les premières variétés issues des NBT n’arriveront pas en Europe avant cinq ans compte tenu des délais de mise en place de la nouvelle législation et de l’inscription des variétés. »
L’Europe face à ses inquiétudes
Pendant ce temps, d’après un état des lieux publié en janvier par CropLife Europe (association européenne pour la protection des cultures), la moitié des travaux réalisés sur les NTG émane de Chine et près de 20 % des États-Unis. L’Europe (France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas…) pèse moins de 15 %.
Quatre blés édités en Chine ont été autorisés. Des études avancées portent sur du blé sans gluten et la tolérance à la sécheresse. En Europe, la tomate est de loin la plus étudiée, pour la rendre plus résistante aux maladies et réduire le recours aux pesticides, augmenter sa maturation, son rendement, ses qualités nutritionnelles et sa fertilité. Viennent ensuite le riz, l’orge, la pomme de terre, le blé, le maïs, le colza, le tabac, le peuplier et la pomme. Les traits édités les plus étudiés sont, dans l’ordre, la tolérance au stress biotique, l’augmentation du rendement et de la croissance, l’amélioration de la qualité des aliments, l’utilisation industrielle, la durée de conservation, les tolérances au stress abiotique et aux herbicides. Des travaux seraient également menés sur la suppression des allergènes.
À l’heure où les États membres doivent se prononcer pour finaliser le texte, la question des NTG continue de diviser l’Europe. En avançant le principe de précaution, les opposants réclament une évaluation complète des risques (environnementaux, socioéconomiques, sanitaires…) et exigent des méthodes de détection et de traçabilité ainsi qu’un étiquetage obligatoire jusqu’aux produits finaux pour informer et laisser le choix aux consommateurs. Certains pays s’inquiètent pour leurs marchés à l’export, d’autres d’une coexistence avec l’agriculture biologique, de la non-interdiction des variétés résistantes aux herbicides ou des risques d’une multiplication de brevets avec une privatisation du vivant aux dépens des agriculteurs. ■
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L’EXCELLENCE AGRICOLE À LA FRANÇAISE
Cet été, les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 vont mettre en lumière les meilleurs athlètes de la planète dans 70 disciplines sportives. À l’instar des centaines de Français qui tenteront de décrocher à domicile l’or, l’argent ou le bronze, sur les terrains agricoles de l’Hexagone, une multitude d’hommes et de femmes visent eux aussi la perfection. La rédaction est allée à la rencontre de cinq d’entre eux. Dans chacun de leur domaine, de la production de lin à celle de semences, en passant par l’élaboration de bières et de spiritueux ou la fabrication de pièces en carbure de tungstène, ils participent à l’excellence agricole française.
DANS LES SECRETS D’AGRICARB, PIONNIER DU CARBURE AGRICOLE
Pierre-Laurent Chanal, directeur général d’AgriCarb, et Arnaud Wynands, directeur commercial France.
La soudure du carbure de tungstène se fait par brasure en utilisant du laiton.
Synonyme de technicité et de robustesse, le carbure de tungstène procure une durée de vie jusqu’à sept fois supérieure aux pièces. Ce progrès doit beaucoup à une entreprise de la banlieue lyonnaise, AgriCarb, devenue une référence mondiale du secteur.
Par JULIEN HEYLIGEN j.heyligen@terre-net-media.frC’est une histoire née dans la nuit des temps, durant une ère glaciaire, quand le Rhône s’écoulait à quelques encablures de son lit actuel, serpentant sur les terres de ce qui deviendra Meyzieu. Le cours d’eau finit par s’en aller, abandonnant sur place galets et sables. Bien des lunes plus tard, ces pierres traîtresses et ces grains abrasifs causèrent du souci à Jean Curtat, agriculteur. Son fils, Michel, lassé de voir le paternel s’échiner à reforger sans cesse ses outils, eut une idée. Lui qui travaillait alors dans le carbure de tungstène décida d’adapter le matériau aux charrues. L’intuition releva du coup de maître. Nous sommes le 31 décembre 1985, l’entreprise AgriCarb est officiellement née.
« Avant mon père, personne n’avait pensé à industrialiser l’usage du carbure dans le monde agricole, témoigne Lionel Curtat,
le fils de Michel. Au début, c’était dénigré, cher. Il passait pour un farfelu. Les constructeurs s’y sont mis après l’an 2000. Et aujourd’hui, ce n’est souvent plus une option, c’est devenu standard. » Lionel passera la main en septembre, en ayant assuré la transition après le rachat d’AgriCarb par Ceratizit, groupe luxembourgeois quatrième mondial du secteur. L’inusable patriarche travaille toujours, lui, à côté des locaux de l’entreprise, chez Polyprofils, société spécialisée dans la frappe à froid et le laminage. À 80 ans, il est toujours le premier arrivé et le dernier parti !
Une matière première rare
Aujourd’hui, Meyzieu n’abrite plus ni glaciers, ni fleuve. Même les fermes s’évaporent : il n’en subsiste qu’une. C’est une zone industrielle aux anonymes bâtiments cubiques qui cachent des pépites. AgriCarb occupe trois d’entre eux, dédiés à la logistique, la production des plaquettes et l’assemblage. La matière première est la clef, surtout quand 70 % de la réserve mondiale est détenue par la Chine. AgriCarb en consomme 80 t par an. « Sécuriser nos apports est la principale raison de l’arrivée de Ceratizit, avec qui nous collaborions déjà de longue date », explique Lionel Curtat. Le recyclage connaît également un essor formidable. Car le tungstène est rare, pour justifier de l’ouverture d’une mine, il suffit que la roche en contienne… 0,3 % ! Le matériau arrive en poudre. Soulever un seau est traître. À volume égal, il s’avère deux fois plus lourd que l’acier. Son nom vient d’ailleurs du suédois tung et sten, soit « pierre lourde ». Le carbure de tungstène est un alliage contenant 5 % de carbone,
parfois du nickel, du cobalt… AgriCarb a sa recette. Les grains, de moins d’un micron à dix microns, doivent être sphériques, fluides. Le mélange contient 2 % de paraffine, qui sert de liant. Quatre presses le compactent en plaquettes de la forme voulue. Il faut voir large, car la taille diminue de 20 % à la cuisson. Le carbure est alors « cru », fragile comme une craie. Un passage au four à 1 450 °C pendant vingtdeux heures le durcit. Un coup de chaud presque à vide : de l’argon est injecté pour évacuer la paraffine. « Nous ne sommes que deux, en Europe, à partir de la poudre pour aller jusqu’au produit final », souligne Lionel Curtat.
650 000 pièces « carburées » par an
fait office de « colle ». Avec une baguette isolante, les opérateurs ajustent le carbure en direct. « Contrairement à ceux d’une soudure classique, les matériaux ne se mélangent pas et gardent leurs propriétés intactes », confie Nicolas Pournin, le directeur technique. 650 000 pièces « carburées » sont fabriquées chaque année. Si le travail manuel reste très présent, des robots apparaissent. Ouvriers et ingénieurs collaborent pour leur déploiement. AgriCarb rayonne aujourd’hui sur l’Europe et jusqu’au Japon. 95 % de ses références sont en stock, expédition garantie le jour de la commande. « Le succès que nous rencontrons en France, nous pouvons le reproduire ailleurs », assure PierreLaurent Chanal, le directeur général. En ligne de mire, les États-Unis, où le carbure de tungstène reste quelque chose d’exotique en agriculture. « C’est marginal chez eux, raconte Arnaud Wynands, le directeur commercial France. Il y a un travail de pédagogie et de vulgarisation à faire. » Première leçon : le carbure de tungstène est partout. Regardez au bout de votre stylo, la petite bille de 0,8 g, c’en est aussi ! ■
À 80 ans, il est toujours le premier arrivé et le dernier parti !
Les plaquettes sont acheminées vers l’atelier d’assemblage, une usine tout en longueur de 130 m. 80 % des pièces qui seront enrichies en carbure sont achetées à des forges, le reste est conçu sur place, pour les formes les plus simples ou du sur-mesure. L’assemblage se fait par brasure. C’est du laiton chauffé à 900 °C qui à
PROFONDEUR DE TRAVAIL
CONSERVATION DES SOLS !
Les épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents ont rendu nécessaire l’attention portée à la conservation des sols, la capacité de rétention et la préservation de la ressource en eau. L’obligation de trouver des alternatives mécaniques au glyphosate se fait de plus en plus présente. Dans ce contexte LEMKEN a conçu ce scalpeur.
KORALIN 9K, UNE VERSION PORTEE DANS LA GAMME
Pour offrir la possibilité à toutes les exploitations d’accéder à cette technologie de pointe, Lemken vient d’introduir sur le marché un nouveau modèle de Koralin en version portée, le 9 K.
PROFIL AGRONOMIQUE
SUPERFICIEL ET ULTRA PLAT
« Les utilisateurs apprécient le profil agronomique, précise Jean-Luc Farges. Ce nouveau scalpeur peut être utilisé dans différents types d’itinéraires culturaux et offre une solution complémentaire au désherbage chimique aussi bien en conventionnelle ou biologique. Les réglages de l’outil se font avec aisance grâce au réglage de
profondeur et de l’agressivité des herses peignes via un simple système hydraulique. De plus, il bénéficie de toute l’expertise LEMKEN ainsi qu’une garantie deux ans. »
À l’image des archers olympiques dont la précision est redoutable, les socs DeltaCut à démontage rapide qui équipent les déchaumeurs Koralin de Lemken ne laissent aucune chance aux adventices
Efficacité agronomique
UN RECOUVREMENT OPTIMUM
Le Koralin reçoit 3 rangées de dents et fait l’impasse sur les deux rangées de disques de 510 mm des versions semi-portées. Plusieurs configurations en option sont disponibles, choix des rouleaux et types de herse. De plus, le Koralin embarque des dents espacées de 30 cm travaillant sur 38 cm pour un recouvrement optimum. En effet ce dégagement entre dents permet non seulement de scalper plus de 100 % de la surface mais aussi de limiter les risques de bourrage en laissant plus facilement s’évacuer les résidus.
UNE PROFONDEUR HOMOGÈNE
Ce matériel se démarque en effet par sa grande précision et les agriculteurs utilisateurs apprécient particulièrement sa capacité à scalper le sol d’une manière précise et superficielle. L’horizon travaillé est très régulier et les dents Deltacut ne manquent aucune cible, détruisant efficacement toutes les mauvaises herbes.
LES MEILLEURES BIÈRES DU MONDE SONT DANS LE VEXIN FRANÇAIS
Avec ses médailles d’or, d’argent ou de bronze, la Ferme-brasserie du Vexin n’a rien à envier aux champions olympiques. Outre les récompenses reçues chaque année au Concours général agricole, les bières brassées dans le Val-d’Oise ont également été primées plusieurs fois au niveau mondial, par les World Beer Awards. Une performance exceptionnelle, résultat de plus de vingt ans de travail.
Par DELPHINE JEANNE djeanne@terre-net-media.frLLes 2 500 hL de bière produits chaque année constituent désormais l’essentiel du chiffre d’affaires et des bénéfices de l’exploitation.
a meilleure bière ambrée du monde peut être bue à Théméricourt, dans le Val-d’Oise, où vous trouverez également la meilleure bière aromatisée au miel, la Véliocasse, sacrée World’s best honey beer en 2014, 2016 et 2021. Quelles sont les clefs d’une si belle réussite ? « Il n’y a pas de secret, je fais des bières à mon goût, répond Denis Sargeret, gérant de la Ferme-brasserie du Vexin. Il y a eu la chance, peut-être, et il faut croire que mes goûts ne sont pas si mauvais que ça ! » Après s’être installé, en 1976, sur une ferme de 48 ha en polyculture-élevage qui appartenait à ses grands-parents, l’agriculteur a progressivement agrandi
l’exploitation pour atteindre les 200 ha et installer son fils à côté. Il y cultive du blé, du colza, du maïs, du tournesol et, bien sûr, de l’orge de printemps pour la fabrication de la bière.
L’aventure de la brasserie a commencé en 2001. « J’ai lu un article sur quelqu’un qui faisait ça dans le centre de la France, explique Denis Sargeret. Ici, dans la région, personne ne le faisait. On est parmi les premiers à avoir mis une petite brasserie en route. Notre fils voulant revenir sur l’exploitation, il nous fallait trouver une diversification. » Une vingtaine d’hectares d’orge est cultivée tous les ans, l’objectif étant d’en avoir suffisamment pour occuper une cuve de trempe à la malterie, seule étape qui n’est pas réalisée à la ferme. L’agriculteur ne veut surtout pas que son orge soit mélangée à d’autres. « On veut absolument que ce soit notre orge, partir du produit de la terre pour aller jusqu’au produit fini et à la vente avec les gens », résume-t-il.
Retrouver du contact humain
Si Denis Sargeret s’est lancé dans la brasserie, c’est aussi pour l’aspect humain. « Quand je me suis installé, on avait du contact avec les gens, on avait les vaches laitières, les gens venaient chercher le lait le matin et le soir à la ferme, et on avait du monde, se souvient-il. Avec l’arrêt des vaches en 1981, je me suis retrouvé à ne faire que de la céréale, on ne voyait plus personne. J’ai eu envie d’une diversification. »
La localisation de la ferme, juste à côté du siège du Parc naturel régional du Vexin
DE L’ORGE À LA BOUTEILLE
Après la culture et la récolte de l’orge intervient le maltage, processus de germination contrôlé pour en développer les enzymes. Les céréales sont ensuite concassées, mélangées dans de l’eau chaude puis chauffées à différentes températures pour transformer l’amidon en sucre. Après cela, le mélange est filtré afin d’extraire les résidus de céréales – à la Ferme-brasserie du Vexin, ces drêches sont données à un éleveur de moutons local. On ajoute alors le houblon (environ 1 à 2 %), avant de descendre la température à 20 °C pour la fermentation, et d’apporter la levure. Ne reste plus qu’à transférer la bière en cuves de garde, avant qu’elle ne soit filtrée puis conditionnée.
français, se révèle être un atout supplémentaire. « Des gens venaient tourner devant notre hangar quand ils rataient l’entrée du parc. Un jour, en rigolant, l’un d’eux m’a dit “Tu devrais faire une baraque à frites, t’aurais du monde” », ajoute l’agriculteur. La brasserie accueille aujourd’hui de nombreux clients tous les week-ends, dont une partie des visiteurs de la Maison du Parc. En dehors de la vente directe, on peut retrouver la Bière du Vexin dans plusieurs boutiques de l’ouest parisien ainsi que dans les supermarchés locaux.
Un des pionniers de la brasserie à la ferme
Pour Denis Sargeret, qui ne connaissait au départ « absolument rien à la bière », cette réussite est une fierté.
« Quand j’ai commencé, on devait être entre 25 et 30 agriculteurs-brasseurs en France », précise-t-il, contre près de 2 000 aujourd’hui. « Au départ, quand je faisais des marchés, les gens regardaient le stand en se disant que de la bière artisanale, ça devait être dégueulasse. Je leur faisais goûter, et aujourd’hui encore on les a comme clients. Avec les collègues brasseurs, on a redoré l’image de la bière », salue-t-il.
Si c’est désormais la brasserie et ses 2 500 hL de bière annuels qui constituent l’essentiel du chiffre d’affaires et des bénéfices de l’exploitation, « on n’a rien sans rien », tempère Denis Sargeret. « On y passe plus de soixante-dix heures par semaine, c’est un travail de tous les jours, un travail de surveillance, de vente, un travail physique, même si on gagne un peu d’argent, c’est largement mérité », estime-t-il. Et pas question de produire davantage. « Après, il faut gérer de la main-d’œuvre et moi, je ne sais pas bien faire », explique notre homme qui, à 66 ans, pense davantage à la retraite qu’à l’agrandissement. Pour la suite, son fils, associé, et sa fille, salariée, « verront bien ce qu’ils voudront faire ».
« On y passe plus de soixante-dix heures par semaine, c’est un travail de tous les jours »
Denis Sargeret parle d’expérience. « Attention, quand on fait une diversification, à la famille. Parce qu’on peut avoir une réussite professionnelle qui soit une catastrophe pour la vie familiale », prévient-il, même si
de son côté, tout le monde travaille dans la brasserie et les enfants y adhèrent.
Un exemple à suivre pour les jeunes ?
Fort de ce succès, l’agriculteur recommande-t-il aux jeunes installés de se lancer dans la brasserie ? « Pas dans la bière, non, met-il en garde, aujourd’hui y’en a 2 000… Ce que je leur recommande, c’est de se creuser la tête pour trouver des idées qui sortent de l’ordinaire, faire autre chose que ce que les gens font déjà. » Et se frayer ainsi un chemin vers une diversification réussie. ■
HUIT BIÈRES ET DE MULTIPLES DE RÉCOMPENSES
La Ferme-brasserie du Vexin produit huit bières différentes, deux blondes (la Blonde du Vexin et la Vexinoise blonde), deux ambrées, une bière au miel, une brune, une blanche et une IPA, auxquelles s’ajoutent des bières saisonnières (bière de Noël, bière de printemps…). La plupart ont été primées aux World Beer Awards, souvent dans la catégorie France (médaille d’or France en 2021 pour la blanche, bronze en 2017 et en 2019), mais la Vexinoise ambrée a été élue meilleure bière ambrée au monde en 2023, et la Véliocasse, meilleure bière au miel du monde en 2014, 2016 et 2021. Et côté récompenses au Concours général agricole, « on approche les 40 médailles depuis qu’on est installés, les bières ont quasiment toutes été primées », s’enorgueillit Denis Sargeret, le gérant de la Ferme-brasserie du Vexin
La plupart des bières de l’agriculteur ont été primées aux World Beer Awards, souvent dans la catégorie France (pour la blanche, médaille d’or France en 2021, et bronze en 2017 et 2019). à
Thomas Bourgeois a repris l’exploitation en 2009, son BTS Production de semences en poche, afin que perdure le savoir-faire familial.
LA PRODUCTION DE SEMENCES EN FRANCE
- 17 000 agriculteurs multiplicateurs
- 370 000 ha
- 230 établissements semenciers
FAIRE PERDURER LE SAVOIRFAIRE FAMILIAL EN MATIÈRE DE PRODUCTION DE SEMENCES
La multiplication de semences, c’est une histoire de famille à Léglantiers (Oise). Thomas Bourgeois a repris le flambeau derrière son père en 2009. Aujourd’hui, 60 % de la SAU de l’exploitation sont dédiés à la production de semences. Une activité exigeante techniquement et remplie d’enjeux pour les années à venir, mais aussi à forte valeur ajoutée.
Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr
C«omme Obélix, je suis tombé dedans petit, lance Thomas Bourgeois à propos de la multiplication de semences. Mon père a démarré en 1992 par des légumineuses et graminées fourragères. Petit à petit, il s’est orienté vers la multiplication de blé hybride, puis de céréales de prébase. » C’est assez naturellement que Thomas Bourgeois, avec un BTS Production de semences en poche, a décidé de faire perdurer le savoir-faire familial. Il s’est installé en 2009 sur l’exploitation agricole du Plateau picard, de 245 ha. 60 % de sa SAU sont aujourd’hui consacrés à la
Le multiplicateur précoupe sa luzerne, qui sert pour l’alimentation animale, ce qui lui permet en même temps de nettoyer les parcelles et d’homogénéiser le stade, pour la récolte plus tardive vers fin septembre.
production de semences, avec une diversité de cultures multipliées : blé, triticale, orge de printemps, féverole d’hiver et de printemps, trèfle violet, luzerne, fétuque élevée, sarrasin…
Une activité exigeante mais rémunératrice
Cette activité nécessite, en général, peu d’investissements, puisque le matériel est le même que pour les cultures de vente. Elle apporte une « sécurité financière grâce à une contractualisation annuelle voire pluriannuelle (comme avec la luzerne), liant agriculteurs et établissements semenciers », précise Thomas Bourgeois. Un point non négligeable « dans une période de volatilité des marchés », souligne-t-il. Avec les primes de multiplication, il estime un gain supplémentaire de 25 à 28 €/t en conventionnel ou de 45 à 55 €/t en bio pour les semences de blé, par rapport à un blé meunier au niveau du brut livré.
En contrepartie, la multiplication de semences exige « beaucoup d’observation et de technicité ». L’agriculteur insiste notamment sur la réussite de l’implantation, le choix des parcelles en amont se révélant très important pour assurer la pureté spécifique des semences. En céréales, les parcelles doivent être, par exemple, indemnes de folle avoine ou de nielle des blés (graines toxiques). Et comme pour un sport de haut niveau, la notion de rigueur reste fondamentale tout au long du cycle : suivi des cultures, nettoyage du matériel, traçabilité… à
ENDURANCE & PERFORMANCE
Pièces d’usure AgriCarb
Une
endurance à toute épreuve avec le carbure de tungstène
Depuis plus de 35 ans, AgriCarb, du groupe CERATIZIT, s’est imposé sur le marché de la pièce d’usure pour les outils de travail du sol grâce à ses renforts au carbure de tungstène qui allongent la durée de vie des composants. AgriCarb, fabricant français, est le seul à maîtriser entièrement le processus de fabrication, depuis la compression de la poudre de carbure jusqu’aux produits finis.
Entreprise à taille humaine, AgriCarb a à cœur de rester proche du terrain pour offrir les solutions dont les agriculteurs ont besoin, des solutions à la fois performantes et durables. Avec plus de 1 600 références au catalogue, AgriCarb répond aux demandes spécifiques de ses clients. Mais, surtout, grâce au carbure de tungstène, les pièces d’usure AgriCarb bénéficient d’une durée de vie 3 à 7 fois supérieure à celle de l’acier.
CONÇU POUR LES CONDITIONS
LES PLUS EXIGEANTES
Les machines agricoles équipées de pièces AgriCarb performent ainsi saison après saison. Le SOC 0060 XT, par exemple, se distingue par sa robustesse et sa résistance, un véritable athlète d’endurance ! Soc de chisel universel, il dispose de surépaisseurs en acier qui offrent un renfort aux zones stratégiques, les plus sensibles à l’usure, notamment les boulons, pour une solidité sans faille, même dans les contextes les plus difficiles.
PIÈCES RENFORCÉES POUR UNE DURABILITÉ MAXIMALE
Les stries positionnées sur l’angle d’attaque de cette pièce monobloc en acier trempé, renforcées par des plaquettes de carbure positionnées en escalier, réduisent l’usure par un accompagnement parfait du flux de terre vers l’extérieur. À son extrémité, la plaquette d’attaque améliore la pénétration dans le sol, offrant une
Contenu réalisé par la Factory NGPA pour AGRICARB
largeur de travail de 60 mm. Grâce à son entraxe réglable de 45 à 85 mm, le SOC 0060 XT s’adapte à la majorité des déchaumeurs du marché. Cette flexibilité en fait une solution universelle, répondant aux besoins variés des agriculteurs.
PERFORMANCES ET ENDURANCE DU CARBURE DE TUNGSTÈNE
Le SOC 0060 XT garantit un travail précis et régulier, même dans les conditions les plus exigeantes, grâce aux qualités exceptionnelles du carbure de tungstène. Grande championne, cette pièce excelle par son endurance, sa durabilité et sa résistance. Elle est conçue pour supporter toutes les contraintes, tout en offrant une performance constante, symbolisant la force et la ténacité requises dans le domaine agricole.
AgriCarb n’a de cesse de repousser les limites de la robustesse. La nouvelle version XT du SOC 0060 témoigne de cet engagement, offrant une endurance et des performances sans pareilles.
Le groupe CERATIZIT auquel appartient AgriCarb développe des solutions à base de matériaux durs destinées à l’usinage et à la protection contre l’usure. Les innovations de CERATIZIT sont employées notamment pour la construction de machines et d’outils dans le secteur automobile, aéronautique, l’industrie médicale et désormais l’agriculture.
Qu’il s’agisse de machines agricoles ou d’athlètes de haut niveau, l’endurance et la résistance sont des qualités essentielles. AgriCarb et Ceratizit-WNT Pro Cycling incarnent cette quête de durabilité, démontrant qu’avec les bons outils et la bonne préparation, il est possible de surmonter les défis les plus exigeants, aussi bien dans les champs que sur les routes.
La Ceratizit-WNT Pro Cycling Team est une équipe cycliste professionnelle. Dirigée par Claude Sun, elle devient professionnelle en 2017 et court avec une licence WorldTeam depuis 2024.
« La récolte constitue également une étapeclef, car elle va conditionner la faculté germinative et la pureté du lot de semences », ajoute le producteur.
À la recherche d’un nouveau
défi technique
Avec son attrait pour la technique, Thomas Bourgeois a fait le choix en 2019 de se lancer un nouveau défi : passer en agriculture biologique. La multiplication de semences représente un réel défi en bio, car « les normes de certification sont les mêmes qu’en conventionnel, mais nous n’avons pas les mêmes moyens de production… », fait-il remarquer. Si les solutions de biocontrôle se développent, il n’existe pas, en revanche, de solutions herbicides applicables. Et malgré un assolement diversifié, l’agriculteur fait part d’une « année compliquée » en ce qui concerne le salissement des parcelles. Il a recours au désherbage mécanique : herse-étrille, bineuse… Ces outils apportent une « efficacité satisfaisante », mais restent très dépendants des conditions météorologiques. Le contexte de l’année n’a, par exemple, pas permis de sortir la bineuse dans les céréales. Autre outil employé : l’écimeuse, afin de gérer la floraison des chardons. En lien avec un éleveur voisin, Thomas Bourgeois réalise aussi une précoupe de luzerne, qui sert pour l’alimentation des animaux tout en permettant
dans le même temps de nettoyer les parcelles et d’homogénéiser le stade, pour la récolte plus tardive vers fin septembre. Enfin, l’épuration à la main reste une étape indispensable dans de nombreux cas.
« Comme Obélix, je suis tombé dedans petit »
Gestion des coléoptères et désherbage à l’étude
La pratique du fauchage/andainage peut également servir en cas de parcelles sales. L’agriculteur s’est équipé d’une andaineuse avant même son passage au bio pour les récoltes de luzerne, trèfle, fétuque élevée et sarrasin. Une pratique ancienne remise en avant, suite à l’interdiction du Diquat, herbicide servant comme dessiccant en fin de cycle.
« Ces dernières années, la production de semences a fait face à un contexte phytosanitaire de plus en plus restreint. Comme pour les endives, certaines espèces ne tiennent plus qu’avec une ou deux matières actives en sursis », note Thomas Bourgeois, aussi président de la Fnams1. La Fédération est en lien direct avec les constructeurs, les firmes phytosanitaires, etc. pour avancer sur des solutions de substitution.
Avec son attrait pour la technique, Thomas Bourgeois a fait le choix en 2019 de se lancer un nouveau défi, en intégrant la filière biologique.
L’EXPLOITATION
DE THOMAS BOURGEOIS EN BREF
- Autres cultures de l’assolement en cultures de vente : lentilles, lentillons, petit et grand épeautre, chia, tournesol et colza
« Cette année, avec le Parsada2, trois projets du groupe de travail “Semences” ont été retenus sur la gestion des coléoptères, et l’an prochain devrait être consacré au désherbage. En attendant, la Fnams participe aussi à la Commission des usages orphelins, dédiée aux difficultés rencontrées et à venir aux côtés des organisations professionnelles agricoles », indique-t-il.
« L’accès à l’eau est également crucial pour de nombreuses espèces dans le contexte de changement climatique. Nous travaillons pour un partage en bonne intelligence », précise l’agriculteur. Autre enjeu majeur de la multiplication de semences : la juste rémunération des producteurs. Thomas Bourgeois rappelle à ce sujet le développement de l’outil MargiS€M, permettant de « calculer au plus juste les coûts de production ». Avec la reconnaissance du cadre réglementaire pour la mise en place d’organisations de producteurs, l’objectif est « d’accompagner ces derniers dans leur négociation contractuelle avec les établissements semenciers », afin d’assurer l’attractivité de la filière et donc sa pérennité. ■
1Fnams : Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.
2Parsada : Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures.
- MO : Thomas Bourgeois et un salarié à
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Jacques Fauvel cultive du lin fibre en Normandie.
Il est également vice-président de l’Association générale des producteurs de lin.
L’EXPLOITATION DE JACQUES FAUVEL EN BREF
- SAU : 147 ha
- Assolement : blé, colza, lin textile, betteraves sucrières, pommes de terre de plant et chanvre textile
- MO : Jacques Fauvel et un salarié à temps plein
- Types de sols : limons battants
- Installation de l’irrigation en goutteà-goutte l’an dernier pour les pommes de terre
LA FRANCE CHAMPIONNE DU MONDE DE LA PRODUCTION DE LIN FIBRE
Grâce à son terroir et son savoir-faire, la France détient le titre de premier producteur de lin au monde. Une fibre textile naturelle, locale et traçable en plein essor, qui nécessite par ailleurs une grande technicité. Rencontre avec Jacques Fauvel, producteur de lin fibre en Normandie.
Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.frSi les fibres de lin ne représentent aujourd’hui que 0,5 % de la production mondiale de fibres textiles, elles n’ont pas à rougir face à leurs concurrentes. Peu gourmande en intrants et en eau, zéro déchet… la plante cultivée en Europe de l’Ouest, sur une large bande côtière entre Caen et Amsterdam, a des atouts à faire valoir au regard des exigences sociétales et environnementales. Même au niveau du teillage, l’extraction de la fibre, réalisée localement, se fait par un procédé mécanique, sans aucun solvant.
Les surfaces européennes de lin fibre ont atteint un record lors de cette campagne : elles sont estimées à près de 180 000 ha (dont 85 % environ en France) par l’Observatoire économique du lin. « C’est largement au-dessus de l’année 2023 (+ 20 %), et même du record de la récolte 2020 et ses 160 000 ha
La culture du lin est très exigeante en matière de qualité de sol et de préparation. On dit souvent qu’elle a « de la mémoire ».
(+ 10 %) », détaille l’Alliance du lin et du chanvre européens. Cela vient « en réponse à la demande du marché, qui a souffert de quatre récoltes consécutives décevantes, de 2020 à 2023, et en conséquence d’un manque de matière ainsi d’une attractivité de la rémunération pour les agriculteurs. En effet, le prix moyen – toutes qualités et toutes régions de production confondues – de la fibre European Flax produite dans les teillages européens s’élevait à 9,08 €/kg en mars dernier, soit une hausse de 55 % sur un an ». Outre un marché porteur, la plante peut également compter sur le savoir-faire de toute une filière et son adaptation constante.
Technicité et savoir-faire
Sur son exploitation, « le lin fibre a toujours eu une place importante », explique Jacques Fauvel, installé depuis 1987 à Ormes, dans l’Eure, et également vice-président de l’APGL1. Il faut dire que tous les ingrédients sont plutôt réunis pour : la Coopérative de teillage de lin du plateau du Neubourg (CTLN) se situe à une dizaine de kilomètres du corps de ferme et le contexte pédo-climatique est propice. L’agriculteur s’est équipé en conséquence, il dispose d’une retourneuse, d’une souleveuse et d’une enrouleuse sur l’exploitation, ainsi que d’une arracheuse en Cuma avec ses collègues voisins. Car outre le semoir, le lin fibre nécessite plusieurs équipements spécifiques, notamment pour les différentes étapes de récolte. « C’est une culture très exigeante sur la qualité du sol et le travail, on dit souvent qu’elle “a de la mémoire”. Sur la ferme, le lin vient généralement derrière un
Si les fibres de lin ne représentent que 0,5 % de la production mondiale de fibres textiles, elles n’ont pas à rougir face à leurs concurrentes, car elles s’avèrent peu gourmandes en intrants et en eau.
blé et la préparation de sol doit s’anticiper. Il faut faire attention au choix et à la conduite des couverts en amont pour éviter les résidus, surtout qu’on ne laboure plus depuis plusieurs années », indique le producteur. Il cherche aussi à décaler les semis de printemps vers fin mars/début avril afin « d’accélérer la levée de la culture et ainsi réduire le risque altise » Avec les conditions climatiques du dernier printemps, les semis ont, de fait, été plus tardifs (autour du 20 avril). Pour le moment, les parcelles se portent bien et Jacques Fauvel songe à un arrachage vers début juillet.
Déploiement du lin d’hiver Généralement, en lin d’hiver, les semis sont réalisés début octobre. Ce dernier a l’avantage de se développer sur un cycle plus long, pouvant permettre de mieux supporter les épisodes climatiques trop intenses (sécheresse, fortes pluies et tempêtes), ayant caractérisé les derniers printemps notamment. Les surfaces dédiées au lin d’hiver ont ainsi triplé en deux ans, il représente aujourd’hui 30 % de la sole française. Une tendance qui se vérifie sur l’exploitation de Jacques Fauvel. Après un essai convaincant de 5 ha sur 25 l’an dernier, il a inversé les proportions pour cette campagne : 13 ha de lin d’hiver et 7 de lin de printemps. « Attention, prévient-il cependant, chaque espèce a ses atouts et ses contraintes. Le lin d’hiver peut entre autres être soumis au risque de gel. »
« Plus et mieux », le leitmotiv de la filière
Recherche variétale, développement d’outils d’aide à la décision, adaptation de la conduite culturale… La filière se mobilise pour arriver à produire plus, tout en s’adaptant au changement climatique. Le Cipalin, l’interprofession agricole française du lin fibre, a d’ailleurs annoncé en début d’année le doublement du budget R&D lin fibre de l’institut technique Arvalis. « L’augmentation des surfaces ne doit pas se faire au détriment de la qualité de la production », soutient l’AGPL. Jacques Fauvel met notamment en avant « le lien fort entre
180 000 ha sont cultivés en Europe, dont 85 % environ en France, selon l’Observatoire économique du lin
liniculteurs et teillages » afin de répondre au mieux aux demandes du marché, car « toutes les étapes au champ peuvent avoir un impact sur la suite du processus, lors du teillage, etc. ». À ce sujet, l’association propose notamment une formation, entièrement prise en charge financièrement, sur la conduite des machines de récolte dans une démarche d’amélioration continue et pour des récoltes de qualité.
Autre enjeu majeur pour la filière : la sécurisation de la production de semences, qui a subi aussi, ces dernières années, les affres du climat. L’AGPL a créé un groupe de travail sur le sujet réunissant agriculteurs, multiplicateurs et obtenteurs. Parmi les pistes de réflexion évoquées : l’élargissement du panel des moyens de récolte de la semence. L’écapsulage est aujourd’hui le mode de récolte dominant, mais il nécessite du matériel cher et peu disponible, en plus de rester très dépendant des conditions météorologiques. Le groupe envisage également « l’embauche dans les teillages de techniciens dédiés à la gestion des semences et la localisation de la production de semences sur certains territoires » Pour assurer la pérennité de la filière et répondre à la demande de textiles made in France ou made in EU, l’Alliance du lin et du chanvre européens développe la certification « European Flax », qui garantit l’origine
de la fibre cultivée en Europe de l’Ouest et issue d’une agriculture aux pratiques raisonnées, sans OGM, ni irrigation. Dans cette lignée, la filière travaille aussi à une relocalisation de la filature en France et en Europe, la plupart étant situées dans le Sud-Est asiatique. Deux filatures ont d’ailleurs été inaugurées ces dernières années, Safilin dans le Nord et la French Filature dans l’Eure. Un troisième projet devrait prochainement voir le jour en Bretagne. ■
1AGPL : Association générale des producteurs de lin.
LE LIN FIBRE : ZÉRO
DÉCHET, 100 % DES PRODUITS VALORISÉS
- Fibres longues : textile (mode, maison, techniques)
- Fibres courtes : textile, papeterie, isolation
- Anas : bâtiment (panneaux de particules), horticulture (paillage), litière pour animaux
- Poussière de lin : utilisation possible comme source d’énergie lorsqu’elle est transformée en biogaz ; du fait de ses propriétés absorbantes, elle peut aussi être utilisée pour le traitement du fumier et plus particulièrement son séchage
EN BEAUCE, L’HÉRITAGE
CÉRÉALIER DE FARONVILLE
SE DISTILLE AVEC PASSION
Céréaliers dans l’âme et passionnés de spiritueux, Pauline et PaulHenry Leluc élaborent du gin, de la vodka et du whisky à partir de leurs propres récoltes de pommes de terre et d’orge. Bien plus qu’une diversification, la distillation leur permet de mieux valoriser leur terroir beauceron. L’objectif du couple est à la hauteur de son ambition et de son perfectionnisme : faire de ces spiritueux des références françaises auprès des plus fins connaisseurs.
Par ARNAUD CARPON acarpon@terre-net-media.frDes cuves en inox, des centaines de fûts de chêne entreposés sous les poutres apparentes de la grange, un alambic trônant comme une œuvre d’art et dégageant ses agréables effluves d’alcool… le décor est dressé ! Juste à côté, à l’entrée de la vaste cour carrée de la ferme, est aménagé un espace de dégustation et de vente. Faronville a tout du domaine viticole. Excepté les vignes. Et pour cause : l’exploitation, qui jouxte une petite église du xviie siècle et constitue l’essentiel du hameau éponyme, se situe au beau milieu
de la plaine beauceronne. À sa tête, PaulHenri Leluc, qui représente la cinquième génération à cultiver ce morceau de terroir. Après avoir repris l’exploitation céréalière de son grand-père il y a quinze ans, il a été rejoint par son épouse, Pauline, pour l’aider à développer une production d’oignons en bottes et gérer des chambres d’hôtes. Car, dès son installation, le couple ne compte pas résumer Faronville à la production de blé, maïs, orge et colza.
Mais les Leluc sont lentement lassés par une gestion de la main-d’œuvre toujours plus complexe. Et surtout, Paul-Henri a une autre idée en tête. Ou plutôt un rêve. Celui de conjuguer la vocation céréalière de la ferme et sa passion des spiritueux, qu’il entretient depuis qu’il est étudiant.
« Au point de multiplier les voyages en Écosse », se souvient Pauline, à qui PaulHenri transmet son goût pour les bourbons, les single malt et autres whiskys tourbés. En 2018, le couple concrétise son projet et investit dans tous les équipements nécessaires pour brasser, distiller et faire vieillir des eaux-de-vie.
« Nous avons commencé par la production de vodka, car personne ne valorisait la pomme de terre en distillation », se souvient Pauline. Et parce que les apprentis distillateurs veulent avant tout valoriser leur terroir, le nom du breuvage est pour eux évident : « Faronville ». Le logo de la marque apposé sur chaque bouteille rappelle l’autre maître du domaine : le
lièvre, qu’il n’est pas rare de voir galoper à travers champs.
Pouvoir expliquer chaque étape de production, une vraie force ! Cinq ans plus tard, les Leluc proposent une gamme de vodkas et de gins à partir de leurs pommes de terre. Et depuis 2020, ils valorisent l’intégralité de leur orge pour produire du whisky. La marque qu’ils ont lancée spécifiquement – Lagomorphe – fait elle aussi référence aux lièvres du domaine. Face aux visiteurs, Pauline est intarissable sur leur projet, les techniques de production et les choix avisés qu’ils ont faits. « L’alambic, explique-t-elle, c’est vraiment la pièce maîtresse. Nous l’avons commandé sur mesure au fabricant français le plus renommé. » Le couple a réussi, « non sans difficulté », à convaincre ce dernier de le construire selon les plans qu’il a lui-même dessinés. « Des alambics comme celui-là, il n’y en a qu’une quinzaine en France », déclare fièrement la productrice. Pauline enchaîne au milieu des fûts de vieillissement, de 200 à 250 L : « Comme toutes les autres étapes de production, le choix des fûts est crucial pour apporter les notes gustatives de nos whiskys. » Au fond de la cave sont regroupées les fiches d’identité
« Hormis le maltage de nos grains, seule étape que nous soustraitons, tout est fait à la ferme, du semis des orges jusqu’au vieillissement des whiskys »
de chacun des tonneaux. Date de fabrication, origine, ce qu’il contient, etc., tout y est minutieusement noté, jusqu’à la méthode de chauffe employée pour le fabriquer. « Ici, ce sont des fûts de chêne américain, là-bas c’est du chêne français, plus dense. Certains sont neufs, d’autres ont déjà servi en Écosse ou aux États-Unis », ajoute-t-elle avant de préciser : « Hormis le maltage de nos grains, seule étape que nous sous-traitons, tout est fait à la ferme, du semis des orges jusqu’au vieillissement des whiskys. » Pouvoir parler de la qualité de leurs terres, de l’itinéraire technique de l’orge brassicole et des variétés choisies, c’est ce qui fait la différence
L’intégralité de l’orge de l’exploitation est transformée en whisky.
par rapport à la centaine de marques françaises de whiskys déjà sur le marché.
Du haut de gamme pour côtoyer les étoiles
Autre atout de différenciation : leur quête de produits haut de gamme appréciés des plus fins connaisseurs. Les bouteilles Faronville et Lagomorphe sont proposées dans des restaurants gastronomiques, des hôtels de luxe, et chez près de 400 cavistes indépendants et épiceries fines. En termes de développement, le couple préfère « y aller doucement, sans brûler les étapes » « Nous ne sommes pas devenus de simples commerciaux pour vendre des spiritueux, on reste d’abord des agriculteurs, insiste Pauline. Et gérer le temps long, on a l’habitude. »
À l’instar d’un sportif de haut niveau, le domaine de Faronville a son graal à lui : placer ses whiskys Lagomorphe dans les 15 meilleures références françaises. En attendant, Pauline a déjà côtoyé les étoiles, celles des plus grands chefs cuisiniers rassemblés le 18 mars dernier à Tours pour la cérémonie du Guide Michelin. « Nous étions les seuls invités pour faire déguster nos produits », raconte-t-elle en souriant. Une épreuve qualificative réussie, en quelque sorte, pour s’assurer une place dans l’élite. ■
MÉTHANISATION
Une alternative pas toujours viable
Séduisante sur le papier et intellectuellement, la méthanisation par injection directe ne convient cependant pas à tout le monde. Denis Grapton et Bruno Chevreau en sont deux illustrations : si le projet du premier connaît un franc succès, celui du second a fini par être abandonné.
L’injection de biogaz dans le réseau GRDF garantit des revenus à l’exploitation, indépendants des cours mondiaux des céréales.
Dans un contexte de transition écologique et énergétique, la France subventionne la production d’énergies renouvelables et notamment les unités de méthanisation. Le département du Cher, en particulier, a le vent en poupe côté gaz vert : il encourage les projets d’installation. Au sud de Bourges, à La Cellette, Denis Grapton implante son méthaniseur alors que plus au nord, Bruno Chevreau a fini par capituler en raison des difficultés qu’il a dû affronter…
Le projet de deux familles
En 2016, Denis Grapton et Michel Lacombe, deux amis agriculteurs de la cinquantaine, et leurs trois enfants envisagent la construction d’un méthaniseur à La Cellette. Le digesteur devra alimenter l’unité en injection directe grâce aux cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive) de leurs exploitations. Monter un tel projet nécessite un énorme travail de préparation. Évaluer la rentabilité, modifier les plans pour optimiser le dispositif… un vrai casse-tête ! La chambre d’agriculture, GRDF, le constructeur et même l’éditeur de logiciel vont les aider à acquérir les compétences indispensables, très diverses. Financières tout d’abord, pour étudier les contrats de rachat des fournisseurs de gaz et les assurances. Informatiques ensuite, pour, entre autres, prendre le contrôle des ordinateurs du site à distance. Commerciales également, pour négocier les contrats tels que celui du raccordement au réseau du gaz. Sans oublier qu’étant classée ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement),
CULTIVONS ENSEMBLE
L’ÉNERGIE DE DEMAIN
L’agrivoltaïsme intègre la production d’énergie solaire dans l’agriculture, en adaptant les installations aux besoins spécifiques des exploitants agricoles. Nos équipes travaillent en étroite collaboration avec vous afin d’optimiser l’utilisation du terrain tout en préservant votre activité agricole. L’agrivoltaïsme représente le futur d’une agriculture durable, combinant énergie renouvelable et respect de vos pratiques agricoles. Contactez-nous afin d’étudier ensemble votre projet.
Producteur d’énergies renouvelables
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Par BARBARA VILLAUDY redaction@terre-net-media.frl’unité doit recevoir l’autorisation préfectorale, bénéficier d’une surveillance accrue et être spécialement assurée.
La complexité liée à l’administration française pèse lourd dans ce type de projet, surtout lorsqu’on souhaite bénéficier des subventions de l’Ademe. « Le travail en amont est monstrueux, témoigne Denis, il aura fallu deux ans, à nous cinq, pour boucler le dossier ! Le plus fou, c’est qu’au moindre courrier recommandé, vous prenez six mois de retard. » Par chance, personne ne s’est opposé à la mise en place du méthaniseur. Que le site ne soit pas trop près des riverains est essentiel. Des projets ont en effet capoté simplement à cause de voisins (n’habitant sur les lieux que deux mois par an…).
Un recommandé suffit pour retarder de six à huit mois les travaux. Or les devis ne restent valables qu’un temps, et ces blocages imposent de recommencer les démarches. Certains, d’ailleurs, en profitent. Ils savent qu’il n’est nullement besoin de disposer de bons arguments pour contrer un projet, les arrêts successifs en ont bien souvent raison.
Investissement important, mais bon rendement
En 2018, Denis, son fils Antoine, Michel et ses deux fils, Arthur et Antony, créent donc la société LGÉnergie. Ils font appel à un maître d’œuvre pour la construction, qui s’achève en 2021. L’ouverture de la vanne du réseau de gaz a lieu le 1er octobre. Pour créer ce méthaniseur, il aura fallu débourser 5 M€, avec la contribution de l’Ademe de 446 100 €. La première année, l’ensilage des cultures n’a pas été rémunéré, mais il a été crédité
+100 exploitations agricoles accompagnées (en élevage et/ou culture)
Scannez le QR code pour connaître votre éligibilité
à
PARTAGE D’EXPÉRIENCE Énergies renouvelables
Étant classée ICPE, l’installation est sous surveillance vidéo, comme l’exige le contrat d’assurance.
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Denis Grapton, céréalier à La Cellette (Cher)
« Si c’était à refaire, j’y retournerais sans hésitation ! »
Denis Grapton en est convaincu, si c’était à refaire, il ferait exactement le même choix. Il s’investirait à nouveau dans l’installation d’un méthaniseur. Valoriser les déchets, réduire les émissions de gaz à effet de serre, limiter les achats d’engrais grâce aux substrats, produire une énergie verte et renouvelable, tout cela compte beaucoup, mais pour lui, là n’est pas l’essentiel. Il exprime sa seule vraie motivation : « Nos enfants, ils ont envie de vivre ici, de continuer de travailler la terre. En tant que parents, on veut leur offrir une projection d’avenir qui soit fiable, qui ne repose pas entièrement sur des subventions et les prix des céréales décidés par les politiques. »
« En tant que parents, on veut offrir une projection d’avenir qui soit fiable, qui ne repose pas entièrement sur des subventions et les prix des céréales décidés par les politiques »
DENIS GRAPTON, céréalier dans le Cher
comme apport dans la SAS. Soit 80 000 € pour chacun des associés. Denis confie qu’il y a huit ans, la situation financière de la société était particulièrement difficile. Depuis, grâce à la production de méthane, la santé revient. Le retour sur investissement est estimé à huit ans, mais en réalité, 2024 devrait déjà constituer une année bénéfique. « Il ne faut pas sous-estimer la surcharge de travail, mais disons que le méthaniseur assure la sécurité financière grâce à la rentrée d’argent régulière qu’il procure, décorrélée de la météo et de la fluctuation du prix des productions agricoles », indique l’exploitant, avant d’ajouter : « Nous sommes agriculteurs avant tout, heureux de vivre de notre métier, pas question de devenir producteurs de biogaz. Nous ne cherchons pas à nous développer sur ce créneau. » Et Denis de comparer le méthaniseur à une panse de vache : « Si l’on modifie le régime alimentaire de la vache, elle peut tomber malade. C’est exactement la même chose avec un méthaniseur ! Il peut tomber en acidose, ce qui implique de cesser la production a minima pour quatre mois. Ce sont des pertes sèches pour la société. La méthanisation est un plus au service des fermes, non l’inverse. »
L’atout des intrants issus des céréales Ici, le digesteur est alimenté par des résidus de céréales, des Cive et des menues pailles. « Nos cinq exploitations céréalières réunies représentent 1 000 ha, précise Denis, de quoi fournir la nourriture
Denis Grapton ensile les Cive et les conditionne en silo pour que les bactéries démarrent le travail.du méthaniseur. » Ce type d’intrants possède un pouvoir méthanogène1 quinze fois supérieur à celui du lisier de porc et, plus largement, supérieur à celui de n’importe quelle déjection animale. Autre avantage : le stockage de déchets verts ne génère pas d’odeurs, contrairement à celui de déchets d’élevages, de
La trémie d’incorporation pèse les aliments qui entrent dans le digesteur pour équilibrer la ration. à
coproduits de l’alimentation humaine (fruits et légumes pourris, restes de cantines et de restaurants) ou de boues d’épurations. Ce qui évite bien des tracas avec le voisinage… Noton aussi que le méthaniseur a eu un impact sur la propreté des parcelles et sur la facture d’engrais chimiques. Celle-ci a
Solutions de pesage
Périphériques de suivi des pesées et logiciels de gestion adaptés Ponts bascule de grande largeur de 3 à 3.5m spécial milieu agricole
La torchère brûle le gaz en cas de surproduction, et pour éviter la surpression dans le méthaniseur.
GRDF contrôle la pureté du gaz et, au moment de l’injecter dans son réseau, y ajoute du tétrahydrothiophène, ou THT, pour lui conférer une odeur caractéristique.
chuté de 80 % ! Après la récolte, les producteurs implantent aussitôt les Cive. Le couvert végétal limite la multiplication d’adventices et lorsqu’il est récolté, celles présentes sont ensilées avec la culture. La quantité de désherbant utilisée a elle aussi diminué.
Gare aux distances
De l’autre côté de Bourges, à 70 km au nord de La Cellette, Bruno Chevreau est convaincu par la méthanisation en injection directe. Un retraité, quatre agriculteurs voisins de Saint-Georges-surMoulon et Saint-Martin-d’Auxigny, et Mathieu Chaline, jeune
L’AVIS DE L’AGRICULTEUR
Bruno Chevreau, céréalier à Saint-Georges-sur-Moulon (Cher) « Embarquer des jeunes est indispensable ! »
« Pour qu’un projet comme celui de la construction d’un méthaniseur aboutisse, il est impératif, qu’il y ait des jeunes, fermement engagés. Mon collègue céréalier a deux fils, l’un terminera sa formation agricole en 2025, l’autre souhaite travailler à l’étranger et n’intégrera la ferme qu’à partir de 2025. Nous avons dû affronter une succession de problèmes, dont la crise du Covid-19, mais pour nous, le coup de massue a été l’envolée du prix du terrain, qui est passé de 4 500 à 50 000 € l’hectare. Un tarif qui n’a connu aucun acquéreur. Dans ce type de projet, l’humain est une donnée très complexe. Le nombre d’associés joue et il faut être sûr que tout le monde s’investira de manière égale. Contrairement aux éleveurs qui, avec les bêtes, ont l’habitude des contraintes, un céréalier n’a pas forcément conscience de la charge de travail que représente une unité de méthanisation. »
exploitant de La Chapelle-d’Angillon, se sont associés à son projet. Projet qui a malheureusement fini par échouer, principalement en raison de la distance trop importante entre les différents sites. La Chapelle-d’Angillon, notamment, s’est avérée impossible à raccorder au réseau GRDF. Seule solution : enterrer des kilomètres de canalisation pour transporter le gaz jusqu’au point de jonction. « Mais le coût est à la charge du producteur et non à celle de GRDF, et il est si élevé que nous n’avons pas retenu cette option », explique Bruno. Lui-même possède bien des parcelles proches du point de raccordement, mais pour Mathieu, cela aurait impliqué de nombreux allers-retours de 22 km. Certes, les tracteurs actuels affichent des vitesses sur route de 50 à 60 km/h, mais pas avec une remorque… Le groupe a alors envisagé d’utiliser un camion, dont le plus grand volume aurait réduit le nombre de trajets. Cependant, une fois les calculs faits, cette vingtaine de kilomètres représentait toujours un coût financier excessif, en plus de se montrer trop chronophage.
Dernière possibilité : partager la distance de trajet. Le village de Saint-Palais avait le mérite d’être à équidistance des fermes, chacun n’aurait parcouru que 13 km. En outre, Saint-Palais disposant déjà d’un site de méthanisation recevant les déchets ménagers et industriels des alentours, le raccordement au réseau GRDF aurait été aisé. Restait à trouver un terrain de 3 ha… Mais les nouvelles directives des PLUI ont supprimé la constructibilité de nombreuses terres agricoles. Et la recherche d’un terrain pour l’implantation d’un méthaniseur à injection n’étant un secret pour personne, les propriétaires en profitent. Beaucoup veulent négocier leurs terrains, même non constructibles, jusqu’à dix fois le prix moyen – environ 4 500 € – à l’hectare. Ce surcoût imprévu a donné le coup de grâce au projet de Bruno. ■
1Pour calculer le pouvoir méthanogène d’un intrant, lors de la méthanisation, on mesure la quantité de CH4 dégagée par tonne.
TOUT FAIRE POUR CONTRÔLER RAY-GRASS ET VULPINS.
Mesures agronomiques, lutte chimique, tout doit être mis en œuvre pour lutter contre la montée en puissance du ray-grass et du vulpin en grandes cultures. Bien les maîtriser dans le colza est l’une des principales clés pour y parvenir.
Désherber les graminées dans le colza, permet de réduire fortement leur pression dans le blé qui suit. 1ha 2
Présent aujourd’hui dans un hectare sur deux en France, le ray-grass complique de plus en plus la vie des agriculteurs, tout comme le vulpin. Les producteurs de céréales classent d’ailleurs le ray-grass parmi les deux adventices les plus difficiles à détruire.
Parcelle infestée de ray-grass
Parcelle désherbée avec ALABAMA®
Des mesures agronomiques
Pour faciliter le désherbage du ray-grass et des autres graminées dans les céréales, il est opportun d’alterner les cultures d’hiver et de printemps et d’allonger la rotation. Il est aussi intéressant de réaliser des faux semis, de décaler la date de semis, de réaliser un labour tous les trois ou quatre ans, d’avoir recours à un désherbage mécanique. En ce qui concerne le désherbage chimique, il est primordial d’alterner et d’associer les modes d’action, d’utiliser les herbicides à la bonne dose, d’être opportuniste par rapport aux pluies et aux températures et de traiter sur les adventices à un stade jeune.
Le colza, un allié pour désherber ray-grass et vulpins
Dans la rotation, le colza permet de casser le cycle de la graminée. Bien contrôler le ray-grass et les autres graminées dans le colza, c’est réduire la pression des graminées dans le blé qui suit, et faciliter ainsi son désherbage.
Dans le colza, il faut contrôler les graminées dès le départ avec ALABAMA®
Utiliser Alabama dès le semis ou en post-levée précoce, permet de contrôler dès le départ, les deux principales adventices du colza : ray-grass et vulpin.
Dans les céréales, les infestations de ray-grass peuvent atteindre 300 à 400 pieds/m2
BASF France SAS - Division Agro - 21, chemin de la Sauvegarde - 69134 Ecully Cedex. N° agrément : IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. ALABAMA® : AMM : n°2120075 - Composition : dimethenamide-P (200 g/L) + metazachlore (200 g/L) + quinmerac (100 g/L) - Formulation : SE - Détenteur d’homologation : BASF France SAS. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou consulter www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com. Mai 2024.
ALABAMA® : SGH07 - SGH08 - SGH09 - Attention - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H351 : Susceptible de provoquer le cancer - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme. EUH208 : Peut produire une réaction allergique. Contient: 2-méthylisothiazol-3(2H)-one - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation afin d’éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.
BRÈVES DES CHAMPS Éclairage
PLAN DE SORTIE DU PHOSMET
Les stratégies testées pour limiter les ravageurs d’automne
L’insecticide organophosphoré nonsystémique phosmet, dérivé du phtalimide, est utilisé sur le colza pour lutter contre les ravageurs. Le retrait de son autorisation de mise sur le marché, annoncé en décembre 2021, risque de fragiliser la pérennité de la culture dans certaines régions si aucune alternative solide n’est proposée. Terres Inovia travaille sur la question.
Selon Terres Inovia, le plan de sortie du phosmet a pour objectif de réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza, comme l’altise d’hiver, dans le contexte de changement climatique et de résistance aux insecticides. Tous les acteurs de la recherche, privée ou publique, travaillent ensemble afin de développer des stratégies efficaces intégrant des approches complémentaires. Huit projets sont soutenus, dont certains s’appuient sur le principe de l’écologie chimique, tels que l’identification de composés volatils ou encore l’utilisation de plantes de service pour détourner les ravageurs à l’échelle du plant, de la parcelle et du territoire. L’initiative collaborative s’annonce comme une réponse novatrice pour garantir la durabilité de la culture du colza.
En implantant une crucifère attractive dans les parcelles en intercultures, il serait possible de détourner les vols d’altises en septembre et ainsi de limiter leurs dégâts.
« SORTIE DU PHOSMET », C’EST-À-DIRE ?
Le plan d’action de sortie du phosmet vise à identifier d’ici 2025 des stratégies de substitution opérationnelles au retrait de l’insecticide pour réduire les attaques et la nuisibilité des ravageurs d’automne – altise d’hiver et charançon du bourgeon terminal – sur le colza. Les pouvoirs publics, en partenariat avec la filière des oléoprotéagineux (Terres Inovia et Sofiproteol), ont lancé leur plan d’action dès 2022. Huit projets, regroupant une vingtaine de partenaires, avancent.
Le projet baptisé AltisOR renforce la capacité à découvrir des médiateurs chimiques chez l’altise d’hiver pour perturber sa communication olfactive. En analysant le transcriptome des antennes du coléoptère, 74 récepteurs olfactifs ont été identifiés. L’expression desdits récepteurs est étudiée, puis ils sont criblés avec des composants volatils, ouvrant ainsi des perspectives dans la manipulation du comportement (attraction, répulsion…), levier de lutte essentiel contre ces ravageurs.
Utiliser des crucifères plus attractives
Le projet Ctrl-Alt vise quant à lui à penser autrement la gestion des ravageurs du colza. Par exemple, en modifiant le comportement des insectes via les principes de l’écologie chimique. Le comportement des altises est testé en conditions contrôlées (en cage et sur le terrain), ce qui permet de comprendre leurs préférences. Selon les résultats, diverses espèces de crucifères s’avèrent plus attirantes pour elles que le colza ; leurs composés volatils pourraient donc jouer un rôle clef. C’est le cas du chou chinois et de la navette, qui se révèlent particulièrement attractifs. Affaire à suivre…
Dans le cadre d’Adaptacol, les partenaires du projet explorent différentes méthodes de gestion de l’altise. Certaines reposent sur la modification du comportement de l’insecte à l’échelle de la parcelle, voire du territoire. Au niveau de la parcelle, une variété de colza à protéger est associée à une variété dite « piège à insectes ». Pour l’instant, aucun des mélanges testés ne se montre concluant. Au niveau du territoire, la stratégie consiste à implanter une crucifère attractive de l’altise en intercultures afin de détourner une partie des insectes du colza lors des vols de septembre. La combinaison de stratégies aux deux échelles ouvre de nouvelles perspectives pour une gestion durable des ravageurs. ■
SUR COLZA, CONTRÔLEZ RAY-GRASS
ET VULPINS
DÈS LE DÉPART AVEC ALABAMA®
Et facilitez le désherbage dans la rotation.
Pour faire face aux difficultés croissantes de désherbage liées aux infestations de ray-grass et de vulpins, il est essentiel de contrôler les graminées dès le départ dans le colza, en intervenant très tôt, avec une solution performante. Par son niveau d’efficacité contre les graminées, Alabama® répond complètement à cet objectif.
En maîtrisant bien les raygrass et les vulpins dans le colza, la pression des graminées est moins forte dans la culture qui suit, et son désherbage, facilité.
Souplesse d’emploi en pré-levée et post-levée précoce.
Pour 90% des agriculteurs, en cas d’été sec, disposer d’un herbicide souple d’emploi qui peut être utilisé soit en post-semis prélevée du colza, soit en post-levée précoce après le retour de la pluie, est un avantage très important. Par sa souplesse d’emploi, Alabama® répond parfaitement à cette attente.
99%
des agriculteurs estiment que le contrôle du vulpin et du ray-grass dans les parcelles de colza, facilite le désherbage de la céréale qui suit.
Source : ADquation 2021
96%
ALABAMA® s’utilise juste après le semis, quand le sol est frais. Si le sol est très sec au moment du semis, Alabama s’utilise immédiatement après le retour des pluies, en post-levée précoce du colza*
des agriculteurs interrogés sont satisfaits d’Alabama®
*Traiter sur des adventices jeunes ne dépassant pas le stade 2 feuilles.
Source : enquête auprès de 177 agriculteurs - Fév 2024
: herbicide colza souple d’emploi - Dose autorisée : 2,5L/ha
2,5L/ha
00 09 07 05 12 11 10
BBCH 18
ALABAMA® s’utilise juste après le semis, quand le sol est frais. Si le sol est très sec au moment du semis, Alabama s’utilise immédiatement après le retour des pluies, en post-levée précoce du colza*
*Traiter sur des adventices jeunes ne dépassant pas le stade 2 feuilles.
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BASF France SAS - Division Agro - 21, chemin de la Sauvegarde - 69134 Ecully Cedex. N° agrément : IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels.
ALABAMA® : AMM : n°2120075 - Composition : dimethenamide-P (200 g/L) + metazachlore (200 g/L) + quinmerac (100 g/L) - Formulation : SE - Détenteur d’homologation : BASF France SAS. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages autorisés, doses, conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou consulter www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com. Mai 2024.
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Horsch : un atelier ultramoderne
Peinture en poudre, récupération de chaleur, traitement des eaux usées, etc., grâce à son nouvel atelier capable d’absorber 20 000 t de machines par an, l’Allemand Horsch compte augmenter ses capacités de production tout en réduisant son impact environnemental.
CNH : gérer sa flotte même en zone blanche
Le groupe CNH Industrial a dévoilé « FieldOps », sa plateforme Web et mobile de gestion de la flotte de matériels. Les marques ont signé un partenariat avec Intelsat, leader en communication satellite, pour garantir l’accès où que l’opérateur se trouve.
AGROÉQUIPEMENT
Des constructeurs en hibernation ?
Les constructeurs profitent souvent de la trêve hivernale pour se remettre à flot, peaufiner leurs innovations et ainsi proposer les nouveautés dès le printemps venu. Mais cette année, à croire que la météo maussade a réduit leur motivation à néant, hormis quelques infos ici ou là, c’est le calme plat !
Arland : Alcyon deuxième génération
Le Breton Arland remet sur le devant de la scène son équipement lancé il y a dix ans, l’Alcyon, dans une version « 2 » mise à jour. Au passage, il insiste sur les particularités faisant de ce pulvérisateur polyvalent combinant cuve frontale et rampe attelée un outil singulier.
Guilbart : stabilité renforcée pour le T-Drill Contour
Le semoir T-Drill Contour du Samarien Guilbart, dévoilé en 2011, revient dans une édition 2024 adaptée aux attentes du marché. Nouveauté principale : son élément long, découpé au laser, dont l’objectif est d’accroître la distance entre le point de pivot et la pointe. De quoi renforcer le suivi de terrain, et donc sa stabilité et la précision du semis.
Landini : 140 ans d’histoire !
L’Italien Landini s’approche du siècle et demi d’existence. L’occasion de revenir sur les grandes étapes de son histoire, débutée en 1884, et sur ses principales créations, de la machine à embouteiller le vin au tracteur hybride, en passant par son tout premier modèle, sorti en 1925.
Pöttinger : cure de vitamines pour le Vitasem
La trémie du semoir Vitasem de Pöttinger absorbe 25 % de semences en plus, le fonctionnement gagne en sécurité et l’étalonnage en simplicité. La marque autrichienne a dopé les capacités de son outil mécanique de sorte qu’il avale toujours plus de surface.
Deutz-Fahr : la Série 5 Keyline à l’aise partout
Déclinée en quatre modèles de 75 à 106 ch, la Série 5 Keyline de Deutz-Fahr s’oriente autant vers les grandes exploitations à la recherche d’un tracteur d’appoint que vers l’élevage, le tout en offrant un rapport qualité-prix intéressant.
Krone/Lemken : le VAA bientôt sur le marché ?
Le robot de 230 ch développé par les marques allemandes Krone et Lemken embarque désormais un relevage avant avec prise de force pour élargir son champ des possibles. Selon les constructeurs, la commercialisation du VAA (Véhicule agricole autonome) est imminente.
FONCIER AGRICOLE
Quels sont les impacts du changement climatique ?
D’année en année, Jean-François Vian, expert foncier agricole, constate les effets croissants du changement climatique pour les agriculteurs. Sa profession aussi doit s’adapter et l’intégrer dans l’expertise de la valeur des terres.
Hausse des températures, sécheresses plus fréquentes et intenses, multiplication des inondations, orages, grêle, tempêtes, gel… Par ses manifestations, le changement climatique touche non seulement les cultures, et donc les sols sur lesquels elles sont implantées, souvent à long terme, mais aussi, potentiellement, le bétail ainsi que le corps de ferme et ses différents bâtiments.
Dans le Puy-de-Dôme, Jean-François Vian l’observe de plus en plus dans son métier d’expert foncier agricole, qu’il voit évoluer en conséquence. Et ce n’est pas fini, selon lui. « Ces épisodes et les dégâts occasionnés vont être plus importants et récurrents. Ils amèneront de profondes modifications dans les systèmes agricoles, dans la façon de produire et aussi d’aménager le territoire, avec la mobilisation de pratiques permettant de les amortir un tant soit peu. » Pour lui, ces mutations vont en entraîner d’autres dans la façon d’évaluer les biens fonciers agricoles, afin de tenir compte, entre autres, de leur capacité de résistance.
Avec leur confédération nationale et les syndicats, les experts fonciers agricoles travaillent donc à l’élaboration d’une méthode prenant en compte les services écosystémiques que peuvent rendre l’agriculture et la forêt. Objectif : « réduire les répercussions constatées sur les récoltes et les assurances, qui auront un effet croissant sur la valeur vénale des biens », met en avant Jean-François Vian, en même temps qu’il insiste sur l’importance, pour les experts fonciers, de « faire remonter leurs observations de terrain aux assureurs ».
Prix des terres, pression foncière… une incidence ?
À l’avenir, ces paramètres seront davantage examinés lors des transmissions
d’exploitations et dans les dossiers d’installation agricole, estime-t-il. Les repreneurs devraient s’intéresser, entre autres, à la manière dont a été gérée la fertilité des terres. Quant à une éventuelle influence sur leur prix, Jean-François Vian doute qu’il y en ait vu l’ampleur de la demande en foncier agricole, et parce que celui-ci ne se déprécie pas en fonction de la qualité des sols.
La labellisation bas-carbone et les crédits carbone auront-ils un impact sur l’estimation des biens fonciers ?
La pression foncière devrait même s’accroître puisque la production à l’hectare va diminuer, ce qui risque d’inciter à l’agrandissement afin de maintenir un niveau similaire et en élevage, de sécuriser les ressources fourragères. « La préservation des espaces, des écosystèmes et de la biodiversité joue sans doute, elle aussi, tout en étant, de même, très peu formalisée. Un sujet auquel nous, experts fonciers, réfléchissons également », complète le spécialiste. Autres questions qui se posent : l’impact des démarches de labellisation bas-carbone et des crédits carbone pour estimer les biens fonciers, ainsi que celui de l’agrivoltaïsme.
« Les experts fonciers interviennent en amont des projets, au travers des études agronomiques, foncières et environnementales, puis dans l’évaluation [valeur vénale] des terrains avec panneaux photovoltaïques [comme
pour les bâtiments], voire en cas de litiges », précise Jean-François Vian. Ceci, pour la bonne compréhension et application de textes législatifs récents.
De nouvelles missions pour les experts fonciers ?
« Ces aspects sont au cœur de notre profession, notre indépendance est un atout », pointaient les experts fonciers lors d’une conférence, au Sommet de l’élevage, sur leur profession face au changement climatique. De même qu’ils alertaient sur le type de bail possible, « emphytéotique plutôt qu’à ferme », car construire sur le sol d’autrui n’est pas sans risque, même avec l’autorisation du propriétaire.
À noter que l’encadrement de ces installations nécessite le suivi d’indicateurs techniques (incidences agronomiques en termes d’assolement, de volumes produits et de qualité, la production agricole devant être significative ; adaptation au changement climatique ; protection contre les aléas ; amélioration du bien-être animal) et économiques (revenus apportés à l’hectare). Avec, en complément, la réalisation d’audits réguliers et le contrôle de leur réversibilité : absence d’impact au sol (fondation, mode de fixation des panneaux), sur l’environnement (matériaux utilisés, produits issus de leur dégradation), de modifications topographiques, possibilité et moyens de démantèlement… Doivent également être contrôlées : l’emprise au sol, la production agricole, qui doit être significative et durable, et la rentabilité, devant l’être aussi. Reste à définir les intervenants et une méthodologie. Laquelle, comme les expertises foncières actuelles et futures, « doit être adaptée aux spécificités territoriales » et s’appuyer sur « un état des lieux initial ». ■
Le partenaire de vos programmes d’automne
Fenova Super® : Emulsion de type aqueux [EW] contenant 69 g/L (6,7 % p/p) de fénoxaprop-P-éthyle et 34,5 g/L (3,35 % p/p) de cloquintocet-mexyl. AMM n°2110077. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée. Consultez http://agriculture. gouv.fr/ecophyto. Pour les usages autorisés, doses, conditions et précautions d’emploi, restrictions et contre-indications, se référer à l’étiquette du produit et/ou www.phytodata.com. Fenova Super est une marque déposée de FMC Corporation et/ou de l’une de ses filiales. Homologué et distribué par FMC France - 11 bis, Quai Perrache - F-69002 Lyon – France. Tél. +33 (0)4.37.23.65.70 - RCS Lyon B 352 320 279 - www.fmcagro.fr.
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Se lancer en agriculture, c’est un projet qui mérite d’être accompagné par des experts.
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