Terre-net Le Magazine n°107

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N° 107 - DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 - 7 €

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TRACTEURS

Les marques font le plein d’alternatives Limiter le tassement

FERTILISATION

Réduire la facture au semis

MAÏS

S’affranchir des traditions

ISSN 2112-6690

INTÉGRALES


Assurance Récolte

À vos côtés pour vous protéger en cas d’aléas climatiques.

Fort d’un savoir-faire de plus de 50 ans en assurances, le Crédit Mutuel s’engage dans le cadre de la réforme de l’assurance récolte. — Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de la Caisse de Crédit Mutuel la plus proche.

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Crédit photo : Getty Images.

Parce que le secteur agricole et viticole est particulièrement exposé aux risques climatiques, le Crédit Mutuel vous accompagne pour vous indemniser rapidement en cas de sinistre.


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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

Green productivity : prise de conscience réelle ou fumisterie ?

E

n sillonnant les allées d’Agritechnica à Hanovre, difficile de faire le lien entre les nouveautés et la thématique phare du salon, la productivité verte. Les marques semblaient avoir misé sur l’important débit de chantier des engins, en oubliant finalement le bénéfice pour la planète. En témoignait la moissonneuse-batteuse de dernière génération qui a fait le show. L’heure semble toujours être au gigantisme. La machine a sans aucun doute pour mission d’avaler les hectares et d’asseoir la position de leader de la marque côté débit de chantier. Une histoire d’ego, probablement… Concernant la motorisation, impossible de nier que les constructeurs travaillent le sujet depuis longtemps, cependant, sous le capot de ce mastodonte, place à un bon gros moteur diesel ! Il fallait davantage fouiner pour croiser la route du tracteur 100 % électrique, dont la présence se trouvait effacée derrière le rôle de chargeur de batterie de téléphone du stand… La plupart des agro-équipementiers travaillent sur une alternative en vue de réduire l’empreinte carbone du matériel. Biométhane pour certains, électricité pour d’autres, hydrogène, HVO, solution hybride… les idées ne manquent pas. Pas évident, d’ailleurs, de s’imaginer quelle énergie renouvelable va prendre le pas, mieux vaut croire que l’alternative unique n’existe pas. Soulignons aussi que tous les moteurs (ou presque) sont « HVO ready ». C’est top ! En revanche, à la pompe, quel pistolet faut-il sélectionner pour faire le plein du réservoir ? Impossible de se ravitailler en HVO à l’heure actuelle. Sans doute les exploitants vont-ils se frotter la tête au moment du choix… Seule certitude, la facture ne va pas s’alléger de sitôt. Fort de ce constat, ne serait-il pas plus judicieux de chercher les solutions ailleurs ? Et si se recentrer sur son métier, l’agronomie, était un levier capable de diminuer le coût de production ? En utilisant moins d’engrais de synthèse, par exemple, une aubaine tant le prix a flambé depuis la guerre en Ukraine. Question matériels, l’offre pléthorique de solutions de modulation de dose ou d’ultra-ciblage devrait faire mécaniquement baisser la quantité épandue. Avec une précision centimétrique, le semoir monograine permet cela. Idem, si l’on réfléchit à l’écartement entre les rangs de maïs, par exemple, en semant à 40 plutôt qu’à 80 cm, n’y aurait-il pas là aussi de l’argent à économiser ? Bonne lecture ! Sébastien Duquef

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

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Annonceurs & Agences

Lecteurs

DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE N° 107 Décembre 2023-janvier 2024

P. 8 Adoptez la réalité augmentée !

Mode d’emploi

REPÈRES

6 Bon à savoir 6 Agenda 10 D écryptage : quelles solutions pour

10

Fertilisation : réduire la facture au semis, c’est possible ? 20 F arm Machine 2024 : le palmarès

DOSSIER

ADOBE STOCK

12 TEMPS FORT

22

12

KVERNELAND

TENEZ-VOUS PRÊT

44

ADOBE STOCK

limiter le tassement des intégrales ?

22 T racteurs : les marques font le plein

d’alternatives

PARTAGE D’EXPÉRIENCE 34 TEMPS FORT

Inter-rangs : le semis de maïs s’affranchit de la tradition

BRÈVES DES CHAMPS

42 E n photos : Agritechnica,

des machines réellement vertes ? FENDT

44 N ettoyer la chaussée pour

ne pas s’embourber en justice

45 La revue des réseaux 46 Shopping 47 Textos 48 Paroles de lecteurs 49 É clairage : excès d’eau, quels impacts

50 S élections de matériels

de seconde main

Est joint à ce numéro, sur une partie de la diffusion, un encart Tout pour le grain.

4/

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

34 49

ADOBE STOCK

ANNONCES D'OCCASION

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pour les céréales semées ?


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REPÈRES Bon à savoir

Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

TRANSITION AGRICOLE

AGENDA 12 décembre

Concilier exigences économiques et impératifs climatiques une performance remarquable ». La difficulté à augmenter la production française en protéines végétales en est un bon exemple. « Malgré leur intérêt agronomique indiscutable et un marché potentiel, leur production n’est en effet pas compétitive », rappelle le CGAAER. Le Conseil liste une combinaison de leviers : contractualisation entre acteurs économiques, financements complémentaires privés, financements publics (Pac et plans d’investissements nationaux, notamment), avec l’objectif de rémunérer à leur juste niveau les services environnementaux rendus par l’agriculture. Pour cela, une rénovation de l’accompagnement public sera indispensable, à travers les paiements pour services environnementaux, une fiscalité incitative ou encore la taxation du carbone. Le changement d’échelle va nécessiter « un accompagnement financier massif de la part des pouvoirs publics ».

12 au 14 décembre

Salon des ETA à Tours (37) www.saloneta.com

16 au 18 janvier 2024

Sival au parc des expositions d’Angers (49) www.sival-angers.com/ salon-sival/en-bref

25 au 26 janvier 2024

Paris Grain Day à Paris (75) www.argusmedia.com/en/ conferences-events-listing/ paris-grain-conference

24 février au 3 mars 2024

Sia à Paris Expo Porte de Versailles (75) www.salon-agriculture.com

24 au 27 novembre 2024

Sima au parc des expositions de Villepinte (93) www.simaonline.com

MIRKO FABIAN/PIXABAY

Le changement climatique impose ses contraintes à la profession, entre augmentation des températures et diminution de la ressource en eau, les conséquences sont directes sur les rendements. « Force est cependant de constater que, malgré une réelle prise de conscience, la réponse du secteur n’est pas encore suffisante. La raison principale est l’antagonisme entre les impacts d’une adaptation “transformante”, qui comporte des risques et s’inscrit dans un pas de temps long, et la réalité économique à court terme des entreprises agricoles », souligne le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) dans un rapport publié fin octobre. Les leviers de résilience sont aujourd’hui connus : génétique, travail sur la ressource en eau, adaptation et transformation des techniques culturales, mais il s’agit de les mobiliser dans des conditions qui maintiennent un minimum de rentabilité. Le CGAAER recommande notamment d’évaluer « précisément la viabilité économique des changements de modèles agricoles en intégrant la recherche fondamentale dans un “continuum recherche-innovation-développement” ». L’a ccélération du changement climatique risque d’entraîner une baisse et une irrégularité des rendements, pour un certain nombre de productions agricoles, dans la plupart des régions françaises. Cette tendance est confirmée par nombre d’études, le Centre d’études et de prospectives (CEP) du ministère de l’Agriculture évoquant un « plateau de rendements », l’Iddri estimant de son côté que « les rendements actuels dans la majorité des systèmes sont proches des potentiels agronomiques maximaux ; maintenir, en moyenne, ces rendements sera déjà

CoFarming Fest à Paris (75) https://cofarming.info/fest

LA CITATION

La production agricole doit d’abord être affectée à l’alimentation des hommes et des animaux. La méthanisation est au service de l’agriculture et non le contraire. HERVÉ MORIN, président de la Région Normandie

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Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024


TEMPÊTE ET INONDATIONS

MFESNEAU (X)

80 M€ POUR LE MONDE AGRICOLE SUITE AUX INTEMPÉRIES Au côté du président de la République, le 14 novembre, dans le Pas-de-Calais, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a indiqué, pour le volet agricole, activer, suite aux intempéries de novembre, « le dispositif de l’assurance récolte rénovée, et son indemnisation de solidarité nationale, ainsi que les calamités agricoles, qui vont permettre de compenser et d’accompagner les agriculteurs dans les pertes qu’ils ont subies ». Invité de France Info le 15 novembre, le ministre a également annoncé la mise en place d’un fonds de soutien exceptionnel, doté de 80 M€, « pour couvrir les pertes de récolte et les pertes d’investissements non couvertes

50 M€

par l’assurance » en Bretagne, Normandie et dans les Hauts-de-France. En parallèle, la situation actuelle illustre la nécessité de mener un débat de fond sur la gestion de l’eau. « Toute l’eau dans le Pas-deCalais, manifestement, est de l’eau en trop, puisque les sols ne peuvent pas l’absorber », souligne le ministre, pour qui il y a donc « quelque chose à penser en matière de réserves de substitution ». Déplorant un débat « très vif » sur les méga-bassines, Marc Fesneau estime que ces réserves de substitution permettraient de « prendre l’hiver ce qu’on évite de prélever l’été », d’autant que la zone du Pas-de-Calais, aujourd’hui inondée, était l’été dernier en alerte sécheresse.

C’est le montant du « fonds d’urgence exceptionnel » destiné aux habitants sinistrés par les tempêtes de novembre en Bretagne et dans la Manche. C’est ce qu’a annoncé Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le 17 novembre.

GLYPHOSATE

L’UE devrait renouveler son autorisation pour dix ans

ADOBE STOCK/MATAUW

Lors du vote relatif à la proposition de la Commission européenne de renouveler l’autorisation du glyphosate pour dix ans, la majorité qualifiée, requise pour valider ou rejeter cette proposition, soit 15 États sur 27, représentant au moins 65 % de la population européenne, n’a pas été atteinte. Sept pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, se sont abstenus. Dix-sept autres ont voté pour et trois s’y sont opposés (dont le Luxembourg). L’herbicide est très largement utilisé dans le monde ; il avait été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de

la santé. Son autorisation actuelle au sein de l’UE, renouvelée en 2017 pour cinq ans puis étendue d’une année supplémentaire, expire le 15 décembre. En l’absence de majorité au sein des 27, il revenait à la Commission européenne de trancher. « La Commission, en collaboration avec les États membres de l’UE, va maintenant procéder au renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour dix ans, sous réserve de certaines nouvelles conditions et restrictions », indique cette dernière dans un communiqué. À l’appui de sa décision, elle met en avant le rapport d’un régulateur européen estimant que le niveau de risque ne justifie pas d’interdire la substance. La Commission prévoit cependant quelques gardefous et interdit son usage pour la dessiccation. Le 15 novembre, le ministre français de l’Agriculture Marc Fesneau avait redit qu’une interdiction totale n’était « pas possible » à l’heure actuelle, faute d’alternative pour les agriculteurs. L’exécutif européen a expliqué avoir décidé de maintenir sa proposition initiale, sans y apporter de modifications, en raison de la date butoir du 15 décembre. « La Commission a considéré que ce n’était plus possible d’arriver à un accord d’ici le délai imparti pour prendre une décision », a indiqué son porte-parole, Éric Mamer. Bayer, qui a acquis Monsanto en 2018, s’est réjoui de l’annonce. « Cette nouvelle autorisation nous permet de continuer à fournir aux agriculteurs de toute l’UE une technologie importante pour la lutte intégrée contre les mauvaises herbes », a déclaré un porte-parole. DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 7


REPÈRES Bon à savoir ENTREPRENEURS DE TRAVAUX AGRICOLES

TERRE-NET MÉDIA

La FNEDT demande « de la reconnaissance et surtout, de l’équité »

Le 21 novembre dernier, lors d’une conférence de presse, Gérard Napias, le président de la FNEDT (Fédération nationale entrepreneurs des territoires), a regretté le manque de considération de la part des pouvoirs publics. Car si le travail ne manque pas, les conditions pour l’effectuer s’avèrent de plus en plus complexes pour les EDT (entrepreneurs des territoires). Le dispositif TO-DE bénéficie, par

exemple, aux chefs d’entreprises agricoles employant des salariés pour la moisson, mais pas aux salariés des entreprises de travaux agricoles, pour un travail identique. « Le débat, aujourd’hui, n’est pas de savoir si on y a droit, mais juste de savoir pourquoi il n’y a pas d’équité, déplore ­Philippe Largeau, premier vice-président de la FNEDT. On n’en aurait pas besoin, car nous, on facture… Oui, on facture des prestations aux agriculteurs, donc si on veut les aider, il faut aussi aider le prestataire, sinon, au final, la facture augmente pour l’agriculteur. » Autre surcoût cette année, celui que représente la fin de l’exonération fiscale sur le gazole non routier (GNR). Le reste à charge, qui correspond, pour 100 000 L de GNR par an, à 3 860 € en 2023, sera de 23 810 € en 2030. Afin de limiter l’impact de cette mesure, la FNEDT a demandé un remboursement mensuel. Néanmoins,

elle dénonce le non-sens de cette décision destinée à limiter la consommation de GNR. Si un entrepreneur de travaux agricole décide aujourd’hui de se passer des énergies fossiles, les alternatives n’existent pas encore. Enfin, la FNEDT considère que l’élargissement de l’article L411-1, qui interdit de tailler les haies et par extension tous types de végétaux, entre le 15 mars et le 15 août pour protéger les oiseaux en période de nidification, constitue une surtransposition. Cette réglementation complexifie particulièrement l’aboutissement non seulement des chantiers en forêt, mais aussi de certains travaux agricoles, d’autant que la pluie incessante de ces dernières semaines retarde les possibilités d’entrer sur les parcelles avec les machines. À cela s’ajoute, en été, l’interdiction de travailler en cas de fortes chaleurs en raison du risque incendie.

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Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024



Par NOM mail

ADOBE STOCK/DAMIAN PAWLOS

REPÈRES Décryptage

La récolte des betteraves sucrières est quasi intégralement réalisée par des arracheuses intégrales, au poids souvent énorme, ce qui tasse le sol en profondeur.

BETTERAVES SUCRIÈRES

Quelles solutions pour limiter le tassement de sol des arracheuses intégrales ? Les arracheuses intégrales, qui trônaient, en octobre, sur le salon Betteravenir, figurent parmi les plus lourdes machines du métier. Alors la filière s’adapte et tente de trouver des solutions pour préserver les sols.

D

urant le salon Betteravenir, qui s’est tenu les 25 et 26 octobre à Berny-en-Santerre, dans la Somme, il y avait d’un côté le village technique « Anticiper le risque de tassement », où il était question de la vie des vers de terre, de carottage à la main des parcelles, de développement harmonieux des pivots ou encore des méthodes 10 /

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de diagnostic de la structure du sol… et de l’autre, 50 m plus loin, le défilé des arracheuses qui faisait la part belle aux intégrales (huit machines sur les dix présentées), avec des trémies allant jusqu’à 30 t de capacité. « L’intégrale effectue le travail d’environ trois personnes. Avec les problèmes de recrutement, l’argument porte de nos jours », explique Bertrand Deloste,

d’Agro-Transfert Ressources et Territoires, qui développe des innovations au service de l’agriculture régionale. « Une arracheuse intégrale, c’est tout compris, c’est plus simple, mais c’est un poids énorme qui circule dans la parcelle », ajoute Ewen Gery, ingénieur agronome chez Tereos, le groupe coopératif sucrier français et géant mondial du secteur.


Par JULIEN HEYLIGEN jheyligen@terre-net-media.fr

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Réserver la marche en crabe au temps sec Des techniques existent pour limiter l’impact des arracheuses intégrales. Par exemple, optimiser le trafic et les parcours grâce au Controlled Traffic Farming. Ou bien vidanger la trémie dès que possible et ne la charger qu’à 75 % de sa capacité, chausser des pneus radiaux larges avec une pression de gonflage moindre, avoir suffisamment de bennes pour optimiser leur rotation, mettre en pause le chantier afin de laisser le temps au sol de ressuyer, privilégier plusieurs passages légers plutôt qu’un seul lourd… Attention : parmi toutes ces solutions, la marche en crabe, longtemps présentée par les constructeurs comme idéale pour éviter le tassement, est à utiliser

L’AVIS DE L’EXPERT

Bertrand Deloste, d’Agro-Transfert Ressources et Territoires

« Des solutions de prévention existent » « Nous partageons le constat, actuellement, d’une forte prédominance des arracheuses intégrales lors de la récolte des betteraves. Le marché évolue même en faveur des très grosses machines, en majeure partie pour des raisons socio-économiques. Lutter contre les risques forts de tassements profonds des sols, difficilement réversibles, dus à la généralisation de ce type d’engins très lourds est heureusement possible. L’équipe “Sols et Agrosystèmes” d’Agro-Transfert-Ressources et Territoires travaille sur le sujet depuis près de quinze ans, avec les partenaires des projets Sol-D’Phy. L’objectif est de permettre aux agriculteurs et à leurs conseillers de diagnostiquer les tassements, de connaître leurs conséquences sur les cultures, leurs mécanismes principaux d’apparition dans les sols et les leviers disponibles pour en prévenir les risques. C’est dans la continuité de ces travaux que notre équipe participe au projet PréviBest, focalisé sur la problématique dans le cas de la sole betteravière de la moitié nord de la France, avec l’Institut technique de la betterave (porteur du projet) et Tereos. L’atelier “Anticiper les risques de tassement” mis en place lors du salon Betteravenir, les 25 et 26 octobre, a permis de rendre compte des moyens mobilisables par les planteurs et les acteurs de la filière en vue de mieux maîtriser les risques de tassement en systèmes betteraviers. Des solutions de prévention existent pour éviter les effets les plus marqués des machines lourdes, y compris en veillant à en adapter l’utilisation en fonction de l’état d’humidité du sol afin de le préserver ainsi que son potentiel. La question du tassement n’est pas nouvelle pour les agriculteurs, les techniciens et les scientifiques qui les accompagnent. Dans les années 1980, et notamment en région Hauts-de-France, de nombreux travaux sur la structure des sols ont attiré l’attention des exploitants quant à l’intérêt de préserver ces derniers. »

DR

1

Multiplier les essieux Qu’il s’agisse de Grimme avec sa Rexor 6300 d’une capacité de 30 t, d’Holmer avec sa Terra Dos 5 arrachant 12 rangs d’un coup ou de Ropa avec sa Panther 2S dotée d’une trémie de 30 m3, les constructeurs voient toujours plus grand. Alors pour atténuer les effets de leurs mastodontes, ils misent sur la « bonne utilisation de la machine », c’est-à-dire en présence de conditions météo adaptées. Ils ajustent aussi leur technologie, à l’image de Ropa, avec son système R-Soil Protect et son châssis R-Balance maintenant la machine à l’horizontale dans les dévers afin de réduire l’empreinte des roues. Sans oublier Vervaet, qui installe une roue par rang pour répartir la pression de manière uniforme sur sa Q-621. Notons cependant qu’il reste des chantiers décomposés, notamment chez JPS Soyez, avec sa combinaison effeuilleuse Scalp’air et arracheuse 12 rangs. Ce dispositif offre « une reprise du sol très facile, même en mauvaises conditions de récolte et surtout, zéro tassement sur 55 % du champ après un chantier », indique Damian Martin, ingénieur chez Agro-Transfert. Il y a aussi l’arracheuse-chargeuse SBH 6D de Franquet, qui n’affiche « que » 8,5 t sur la balance et récolte jusqu’à 1 ha/h. « Avec les chantiers décomposés, les machines sont multipliées, cela répartit mieux la charge à l’essieu », détaille Damian Martin.

avec des pincettes. « Par temps humide, c’est une catastrophe, avec des risques élevés de tassement en profondeur. Dans ce cas, le tassement impacte 100 % du champ. Aucune zone n’est épargnée », avance Bertrand Deloste. En cas de pluies abondantes, la technique du « roue dans roue » est à privilégier. « C’est le premier passage qui est impactant, les suivants ont moins d’effet en profondeur », précise Ewen Gery. La marche en crabe doit donc être réservée à la récolte par temps sec. « Or, il n’est pas toujours possible de récolter en bonnes conditions (calendrier des ETA ou les Cuma). Il faut donc, dans la mesure du possible, limiter les charges à l’essieu des machines qui circulent dans les parcelles », concède Bertrand Deloste.

3

Utiliser un outil d’aide à la décision Les agriculteurs prennent conscience du problème. Un tiers des exploitations des Hauts-de-France auscultées dans le cadre du projet Sol D’Phy en 2012 présentaient un sol tassé. « Moi, j’ai l’impression qu’on en parle

depuis toujours et cela fait trente-six ans que je fais ce métier, nuance François Létrillart, exploitant à Crouy, dans l’Aisne. Mon père utilisait des roues cages sur le tracteur. J’essaie d’être délicat avec le labour. Il faut que la racine puisse bien pivoter, c’est essentiel. » Bertrand Deloste explique que dans bon nombre de Groupements d’intérêt économique et environnemental [GIEE], les agriculteurs sont autonomes pour diagnostiquer leurs parcelles. Afin d’épauler les betteraviers et de les aider à faire le meilleur choix possible, notamment au moment de récolter, l’Institut technique de la betterave, en partenariat avec Agro-Transfert et Tereos, a donc développé l’outil d’aide à la décision Prévibest. « Le logiciel devrait être opérationnel pour la saison 2024, annonce Ewen Gery. Il contiendra des milliers de cas pré-simulés et permettra de quantifier et voir les effets de différents éléments, par exemple en limitant la capacité de la trémie, en ajoutant une benne dans la rotation, en attendant deux jours de temps sec… Il faut limiter la casse ! » ■ DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

FERTILISATION

Réduire la facture au semis, c’est possible ? 12 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024


Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr

MONOSEM

Le doseur Fertismart de Monosem mise sur la polyvalence et le débit de chantier.

L’application du fertilisant par spots au moment du semis permettrait de réduire d’un quart la consommation d’engrais. L’intérêt économique resterait toutefois à démontrer.

Comment appliquer l’engrais de la manière la plus efficiente ? La fertilisation en décalé le long de la ligne de semis est largement répandue, elle réduit la perte, par rapport à celle en plein. Mais depuis cette année, deux constructeurs vont un peu plus loin en proposant des systèmes de dépôt de l’engrais par paquets auprès de la graine. Ils promettent une baisse de 25 % de la consommation d’intrant.

KVERNELAND

L

a fertilisation starter, dans le cas du maïs, permet d’apporter aux plantes les éléments très peu mobiles dans le sol, et utiles au tout début de leur croissance, notamment en conditions froides. Ce qui est pratiqué le plus fréquemment, c’est l’application d’un engrais binaire, du « DAP 18-46 », c’est-à-dire composé à 46 % de phosphore et à 18 % d’azote. Une fertilisation en plein engendre du gaspillage. Un apport un peu en profondeur, en revanche, au plus près des rangs, permet à la fois de réduire de 30 % la quantité d’engrais épandus, et de répondre à deux enjeux. Au niveau de l’azote, l’enfouissement évitera la volatilisation – attention, toutefois, à ne pas être trop proche de la racine afin d’éviter les risques de brûlure. Concernant le phosphore, quant à lui très peu mobile, une application au plus proche des racines s’avérera intéressante en cas de faible disponibilité dans le sol. « Le maïs a la particularité de présenter une valorisation de la localisation, expose Christine Le Souder, ingénieure spécialiste de la fertilisation chez Arvalis. Une même dose de phosphore apportée en localisé sera bien plus efficace qu’appliquée en plein, et c’est très spécifique au maïs. » Gare aux brûlures Pour fertiliser dans la ligne de semis sans s’exposer à une toxicité ammoniacale (brûlures), une solution consiste à enfouir à DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 13


TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

« Engrais à la granulométrie hétérogène, collants, bouchons difficiles à distribuer… il faut répondre à toutes les situations »

l’engrais au milieu du rang quelques centimètres sous la graine, à 8-10 cm en profondeur. À cette fin, le semoir doit être équipé de pièces travaillantes spécifiques. La technique la plus répandue est le « 5/5 », c’est-à-dire à 5 cm de la graine, latéralement et en profondeur. La distribution doit être bien réglée, stable et fiable afin de répondre conjointement à deux exigences : des apports d’engrais suffisamment proches pour être efficaces, tout en évitant les risques de brûlure. Les constructeurs proposent tous des solutions. Horsch a son système dit « PPF » (pour « placement précis de la fertilisation »). Un soc monodisque avec une roue de jauge permet d’aller à 9 cm de profondeur et à 6 cm de la ligne de semis. Monosem mise pour sa part sur la polyvalence, avec son système ­Fertismart sorti il y a un peu moins de deux ans. Son doseur animé rang par rang par un moteur électrique peut distribuer tous types d’engrais. « On a des engrais provenant de coopératives avec une granulométrie très hétérogène, d’autres collants, des bouchons très difficile à distribuer… il faut répondre à toutes les situations, argumente le spécialiste produit ­Flavien Cattoni. On peut appliquer jusqu’à 450 kg/ha de produit sur une base de semoir à huit rangs à 75 cm, à une vitesse de 15 km/h. »

FLAVIEN CATTONI, spécialiste produit chez Monosem

PRÉCISION PLANTING

PRECISION PLANTING

L’outil FurrowJet de Precision Planting, pour la fertilisation phosphorée, est composé d’un jet central permettant d’injecter le fertilisant dans le sillon et de deux petites ailettes pour une application à quelques centimètres. Trois produits peuvent ainsi être diffusés, pour une assimilation à deux périodes différentes.

En fertilisation liquide, le système Conceal de Precision Planting est niché dans l’élément semeur et enfouit l’engrais dans le sol à 7,5 cm de la graine.

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Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

Et en fertilisation liquide ? La firme américaine Precision Planting apporte des solutions pour la fertilisation liquide. Ces équipements de semis monograine sont compatibles avec plusieurs marques (Monosem, Kuhn, Väderstad, Gaspardo…). Le FurrowJet, pour la fertilisation phosphorée, est un outil composé d’un jet central permettant d’injecter le fertilisant dans le sillon et de à


PUBLI-COMMUNIQUÉ

REVYSTAR® XL S’INSCRIT DANS L’ITINÉRAIRE DU BLÉ AU-DELÀ DE LA PROTECTION FONGICIDE Pour la culture du blé, la fertilisation azotée est un élément essentiel. C’est le premier facteur impactant le rendement et la qualité de la céréale. De nombreux agriculteurs sont à la recherche des solutions qui leur permettraient d’optimiser cette étape de leur itinéraire cultural. Depuis de nombreuses années, BASF étudie comment les solutions de protection pourraient contribuer à des cultures en bonne santé. Au printemps 2023, BASF et ses partenaires de la distribution ont mis en place des essais permettant d’évaluer les interactions entre l’azote valorisé par les blés et le fongicide Revystar® XL, suite à des travaux initiés en Angleterre et en Allemagne. Une démarche tout à fait originale où différentes doses d’azote ont été testées au 2ème apport (stade épi 1 cm) : 0, X / 2, X -40, X et X +40, X étant la dose optimale calculée à partir de la méthode du bilan*. Cela a permis d’observer les blés dans des situations plus ou moins limitantes vis-à-vis de la disponibilité en azote. La synthèse de 4 essais a révélé que, par rapport au fongicide de référence, Revystar® XL, au-delà du contrôle des maladies

fongiques, contribue à une meilleure efficience de l’azote. Appliquer Revystar® XL au T2 du programme fongicide apporte une réelle robustesse à l’itinéraire du blé, en particulier dans les situations où la disponibilité de l’azote est plus faible. La céréale tolère mieux la baisse de la dose d’azote qu’avec la référence. En effet, on a pu constater un meilleur comportement de Revystar® XL en termes de rendement. De plus, certains effets physiologiques de la protection fongicide ont été constatés. « L’application de Revystar® XL a pu dans certaines situations favoriser l’absorption de l’azote et contribuer à la production de biomasse. C’est la conséquence d’un meilleur fonctionnement photosynthétique au cours du remplissage des grains. En moyenne, le PMG est favorisé de l’ordre de 5% dans cette série d’essais», souligne Philippe GATE, écophysiologiste, ex-directeur scientifique d’Arvalis. Le choix d’une solution associant Revysol®, 1er isopropanol-azole, et Xemium®, référence SDHI, permet ainsi de mieux sécuriser l’agriculteur quant aux risques de perte de rendement lorsque la dose d’azote s’avère être limitante par rapport aux besoins réels du blé.

Au-delà du contrôle des maladies fongiques, ®

Revystar XL a révélé un effet sur la valorisation de l’azote

en apportant une réelle robustesse à l’itinéraire du blé,

en particulier lorsque la dose d’azote est limitante.

Pour en savoir plus, flashez ce QR code.

*Méthode du bilan azoté (source Wiki Auréa) : https://wiki.aurea.eu/index.php/Méthode_du_bilan_azoté BASF France SAS - Division Agro – 21, chemin de la Sauvegarde – 69134 Ecully Cedex. Agrément n° IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. REVYSTAR® XL : AMM n° 2190686. Composition : 100 g/L méfentrifluconazole (nom d’usage : Revysol®) + 50 g/L fluxapyroxad (nom d’usage Xemium®). Détenteur d’homologation : BASF. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Usages, doses conditions et restrictions d’emploi : se référer à l’étiquette du produit et/ou www.agro.basf.fr et/ou www.phytodata.com. Octobre 2023. REVYSTAR® XL : SGH07, SGH09 - ATTENTION - H302 : Nocif en cas d’ingestion - H315 : Provoque une irritation cutanée - H317 : Peut provoquer une allergie cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux - H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H362 : Peut être nocif pour les bébés nourris au lait maternel - H411 : Toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.


TENEZ-VOUS PRÊT Cultures

deux petites ailettes pour une application à quelques centimètres. Trois produits peuvent ainsi être diffusés, pour une assimilation à deux périodes différentes, dès le premier jour et deux à trois semaines plus tard. Pour la fertilisation azotée, Precision Planting propose un système baptisé « Conceal » qui permet d’enfouir l’azote au début du cycle. Cet accessoire se niche dans l’élément semeur et enfouit l’engrais dans le sol à 7,5 cm de la graine. L’azote se retrouve disponible dès le début du cycle. Pratique sur sols froids, lorsqu’il y a peu de vie microbienne. Si seulement 10 % à 15 % des agriculteurs utilisent de la fertilisation liquide, c’est probablement à cause du prix d’achat plus élevé. Mais « le prix à l’hectare reste inférieur parce qu’on en applique 45 kg/ha, soit deux fois moins, soutient Marc Billiat, spécialiste support produit chez Precision Planting. Passer de 16 /

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solide à liquide, c’est ce qu’il y a de plus profitable pour l’agriculteur aujourd’hui. » Quels gains avec l’ultra-localisé ? La précision dans l’application des fertilisants solides franchit un nouveau palier depuis cette année avec une distribution en pointillé et non plus en ligne continue. Par « spots », un peu à la manière de la pulvérisation des herbicides. La technique se montre particulièrement intéressante pour le phosphore, peu mobile. Deux constructeurs la proposent, Amazone et Kverneland. Le système Fertispot développé par Amazone, récompensé d’un Sima Innovation Award il y a deux ans, est commercialisé depuis cette année. La distribution se fait par le remplissage d’une poche d’accumulation. Une cuillère tourne en même temps que le disque de semence. À chaque tour, elle


Le système Fertispot de la firme Amazone (ici sur un semoir Precea), récompensé d’un Sima Innovation Award en 2021, est commercialisé depuis cette année. Il promet de réduire la consommation d’engrais de 25 %.

L’AVIS DE L’EXPERT

DR

Damien Brun, ingénieur recherche-développement chez Arvalis

« La fertilisation par spots, une avancée intéressante »

AMAZONE

« Ne plus épandre sur une ligne continue d’un bout à l’autre mais par spots, un peu à la manière de la pulvérisation d’herbicide, c’est une avancée intéressante. Il faut cependant relativiser la réduction de 25 % avancée par les deux constructeurs qui proposent pour l’instant ce dispositif, Kverneland et Amazone, car ce que l’on apporte en starter, c’est autour de 16 %, ce n’est quand même pas grand-chose par rapport à l’apport global sur une culture de maïs. La technologie semble aller dans le bon sens, mais il faut évaluer de quelle façon cela peut complexifier la machine. Comment se fait, par exemple, la synchronisation entre les graines et le dépôt d’engrais ? Est-ce toujours parfait ou faut-il que cela soit réglé par l’agriculteur à chaque fois ? On en est encore au tout début, il est difficile de savoir dans quel sens cela va partir. Parfois, des choses nouvelles sont vite adoptées par l’ensemble des constructeurs et a contrario, d’autres innovations restent cantonnées dans une sphère plus fermée. C’est le marché qui va décider. »

« Pas assez de gains techniques pour justifier l’achat » CHRISTINE LE SOUDER, ingénieure spécialiste de la fertilisation chez Arvalis

prend un poquet d’engrais et le jette dans la descente afin qu’il soit positionné soit au niveau de la semence, soit en décalé (selon les besoins). En maïs, l’engrais sera positionné plutôt entre les graines de manière à forcer les racines à se développer. Il s’agit d’un dispositif purement électrique. Avec lui, les gains d’efficacité seraient d’autant plus importants que la distance entre les graines sur une même ligne augmente, met en avant le constructeur, dont le but affiché est de réduire la consommation d’intrants. Le système Pudama, de Kverneland, poursuit le même but. Il a été couronné d’un Innov’Space et d’un Sommet d’or cette année. Une brosse positionnée au niveau de chaque enfouisseur retient l’engrais. Grâce à un jet d’air pressurisé, elle s’ouvre et l’engrais est propulsé dans le sillon sous chaque graine. « Jusqu’à 20 gerbes d’engrais par seconde peuvent être envoyées, ce qui correspond à une vitesse de travail de 15 km/h maximum », explique la à DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

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TENEZ-VOUS PRÊT Cultures Avec le système Pudama, lancé cette année par Kverneland, jusqu’à 20 gerbes d’engrais par seconde peuvent être envoyées, ce qui correspond à une vitesse de travail de 15 km/h maximum, promet le constructeur.

L’AVIS DE L’EXPERT

Julien Hérault, consultant indépendant en agroéquipement à Mauléon (Deux-Sèvres) DR

« Le système de fertilisation ultra-localisée fonctionne techniquement, à vitesse élevée » Julien Hérault a testé le système Pudama de Kverneland au printemps dernier. Pour lui, techniquement, il s’avère plutôt convaincant : « Le principe de fertilisation ultralocalisée existait déjà, mais pas sur des semoirs à haute vitesse. Ce qu’apporte cette innovation, c’est la possibilité de semer à 15 km/h. Tout est calé, on a réussi à 10 ou 12 km/h à synchroniser la chute d’engrais avec la chute de graine, le paquet d’engrais est bien localisé au niveau de chaque graine. » Les tests ont été effectués en comparant une fertilisation localisée standard (en décalé de la ligne de semis) avec une ultra-localisation, à doses équivalentes. « On a observé systématiquement une dynamique de croissance plus favorable en ultra-localisation », rapporte le conseiller en agroéquipement. Pas de différence en revanche sur le rendement final. « Il y a, à mon avis, une histoire de date de floraison, de précocité ou de problème de fécondité que l’on n’a pas pu contrôler sur le stade de développement des plantes, analyse Julien Hérault. Pour moi, il y a un facteur supplémentaire non lié à la fertilisation qui a perturbé les essais. » L’investissement dans un tel système peut se montrer valable « pour viser une économie d’engrais ; mais la technologie ne compense pas un défaut de fertilisation ou de formulation d’engrais », conclut-il.

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marque norvégienne. « 80 à 90 % de notre dose d’engrais sont répartis sur 3 cm », assure Olivier Ramspacher, chef de produit semoirs monograine et agriculture de précision. Amazone comme Kverneland revendiquent une économie d’engrais starter de 25 % grâce à leurs deux dispositifs, tout en maintenant un rendement équivalent. Un intérêt économique à démontrer La fertilisation au semis ultra-localisée constitue-t-elle une petite révolution ? Ou bien une simple évolution ? Ou encore un gadget ? « C’est une avancée intéressante, juge prudemment Damien Brun, ingénieur services chez Arvalis. Nous n’en sommes qu’au tout début, le Pudama de Kverneland n’est pas encore utilisé en France. L’usage permettra de vérifier la fiabilité technique, comme la synchronisation entre les graines et le dépôt d’engrais. » Concernant l’intérêt économique, Christine Le Souder reste dubitative : « On n’a pas suffisamment de gains techniques pour que cela justifie le déclenchement d’un achat, les seuls avantages que l’on a, sur le maïs, sont un petit gain sur le phosphore et la réduction de la volatilisation de l’azote. » La rentabilité dépend de la surface et de la quantité d’engrais apportée au départ. « Actuellement, il faut à peu près un millier d’hectares pour rentabiliser le système Pudama », estime ­O livier Ramspacher. La hausse des prix des intrants ­pourrait-elle néanmoins justifier l’investissement ? « Aujourd’hui, les prix sont tellement volatils que les agriculteurs commencent à se poser


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des questions et se dire que chaque kilo d’engrais acheté doit être optimisé », indique Baptiste Millet, chef de produit semoirs monograine chez Amazone. La firme de Basse-Saxe reste néanmoins évasive sur les prix, « l’investissement supplémentaire peut s’évaluer à environ 1 000 € du rang, à mon avis cela peut donc être intéressant à partir de 50 ha de cultures sarclées », ajoute Baptiste Millet. Damien Brun met cependant en garde : « Il faut relativiser les 25 % d’économie d’azote mis en avant par les constructeurs, car ce que l’on apporte en starter ne représente pas plus de 16 % de l’apport global en engrais sur une culture de maïs. » Les autres marques semblent plutôt attentistes. Kuhn, par exemple, annonce être « en veille stratégique » sur le sujet. « Il nous faudrait une technologie qui puisse être abordable, rentable pour l’agriculteur », indique la responsable produits semoirs Eugénie Gojard. Pas d’enthousiasme démesuré non plus chez Horsch. « À l’avenir, sur nos semoirs portés télescopiques, nous serons capables de faire de la coupure rang par rang pour l’engrais », table Marc Dorsemagen, responsable produits monograine. « On peut très bien imaginer un apport d’azote en starter en localisation classique ou en ciblé, puis revenir par la suite avec un enfouisseur pour l’azote », suggère Damien Brun. La stratégie fertilisation d’une culture doit se raisonner dans sa globalité. Or, le maïs n’a pas forcément de gros besoins au semis, le starter ne représente qu’une partie réduite. « Dans du maïs, on pourrait aussi localiser plus tard en végétation, avec d’autres outils », propose l’ingénieur Arvalis. La question de l’intérêt économique demeure donc ouverte. ■

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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

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TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

FARM MACHINE 2024

Le palmarès complet dévoilé à Agritechnica

Moissonneuse-batteuse : New Holland CR

Robotique et agriculture de précision : 3A (Advanced Automation and Autonomy) 20 /

VÄDERSTAD

Tracteur utilitaire : Case IH Farmall 75C Electric

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

Travail du sol : Väderstad Topdown E-Services

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Tracteur de forte puissance : Claas Xerion 12

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Les résultats du concours européen Farm Machine 2024 sont tombés pendant le salon allemand Agritechnica alors, pour ceux qui n’ont pas fait le déplacement jusqu’à Hanovre, voici les prix décernés dans chacune des 13 catégories, dont celui du public, pour lequel les agriculteurs ont voté via Internet.

Matériel de récolte (en rang) : Grimme Evo 290 équipée du ChangeSep et du CropAnalyser

Tracteurs de puissance élevée : New Holland T7 GNC


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Matériel de semis et plantation : Amazone Precea-TCC

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DOSSIER

TRACTEURS

LES MARQUES FONT LE PLEIN D’ALTERNATIVES

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LUC TIFFAY

Agritechnica est devenu LE salon où les marques, toutes nationalités confondues, lèvent le voile sur leurs dernières trouvailles. Puissance, productivité et confort semblent demeurer les maîtres mots au sein des bureaux d’études, à l’heure où les marques s’affichent plutôt comme ayant pris conscience du défi environnemental auquel elles font face. Sur les stands, la mise en avant des modèles alternatifs semble encore trop timide, alors que tous les constructeurs travaillent sur une solution permettant de se passer du gazole d’origine fossile, à l’image du HVO, de l’électricité, du méthane ou encore de l’hydrogène.

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DOSSIER TRACTEURS

Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

FENDT

Le constructeur bavarois comble le segment des 150 à 200 ch, représentant l'un des modèles de tracteurs les plus vendus en Europe, grâce à sa série 600 Vario.

FENDT COMPLÈTE SON OFFRE AVEC LA SÉRIE 600 VARIO

L

e Bavarois Fendt a révélé sa dernière série, comptant quatre tracteurs : les 614 Vario, 616 Vario, 618 Vario et 620 Vario. Ainsi, la marque couvre le segment de puissance compris entre 149 et 209 ch. Pour bénéficier d’une réserve de puissance, les ingénieurs intègrent leur concept Fendt Dynamic Performance (DP), dont le rôle est de libérer jusqu’à 15 ch supplémentaires afin de permettre, par exemple sur le 620 Vario, d’atteindre les 224 ch de puissance maximale. N’étant lié ni à la vitesse d’avancement, ni à des tâches spécifiques, le système fonctionne de manière purement dynamique. Et ceci même pendant des tâches stationnaires à la prise de force ou pendant le travail du sol. Sous le capot, place au 4-cylindres de 5 L de cylindrée Agco Power Core50. Ce bloc, encore inconnu sur le marché, répond aux exigences de la norme d’émissions Stage V. Pour y parvenir, les motoristes utilisent le post-traitement des gaz d’échappement grâce au Doc (catalyseur d’oxydation diesel), au Fap ( filtre à particules) et à la technologie SCR. L’absence de vanne

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EGR permet de n’avoir aucune recirculation des gaz. Le moteur est prêt pour fonctionner avec du carburant HVO. Au niveau de la transmission, on retrouve la dernière version de la VarioDrive à un étage. La célèbre boîte à variation continue de ­l’Allemand contrôle indépendamment chaque essieu, de façon à mesurer en permanence le niveau de patinage sur chacune des roues et ainsi réguler la puissance en sortie de transmission.

PLACE AU 4-CYLINDRES DE 5 L DE CYLINDRÉE AGCO POWER CORE50, ENCORE INCONNU SUR LE MARCHÉ Le Fendt iD diminue la consommation Grâce au concept Fendt iD, les composants tels que le moteur, la transmission, le circuit hydraulique et le système de refroidissement ont été conçus pour fournir

le maximum de couple à faible régime moteur. À l’optimum, le bolide travaille entre 1 350 et 1 800 tr/min. En vitesse de pointe, le tracteur roule à 50 km/h sans dépasser les 1 250 tr/min. De quoi faire chuter la consommation de carburant, là encore. Le circuit hydraulique offre jusqu’à cinq distributeurs à l’arrière et deux à l’avant. Pour les ravitailler, la pompe débite jusqu’à 205 L/min. Avec un rapport poids/puissance de 34,4 kg/ch, autant dire que le tracteur est maniable et exerce peu de pression au sol. Si besoin, il est toujours possible de le lester pour gagner de l’adhérence. Côté charge utile, jusqu’à 5,8 t peuvent être embarquées. Le télégonflage VarioGrip permet pour sa part de réduire la consommation de carburant jusqu’à 8 %, selon la marque. Sur route, après avoir augmenté la pression, la résistance au roulement diminue et permet d’économiser 2 % supplémentaires. Il suffit de modifier la valeur souhaitée directement sur le terminal ! Fendt s’engage auprès des agriculteurs à actualiser leur système électronique


UN TRACTEUR « VACANCES READY » CHEZ FENDT ?

en intégrant toutes les fonctions supplémentaires au système. De quoi rester au goût du jour sans devoir changer le tracteur. En cabine, le joystick multifonction, le tableau de bord numérique de 10 pouces et le terminal installé sur

TERRE-NET MÉDIA

Certains y ont sans doute cru, au premier coup d’œil, mais non, non, le Fendt Helios qui trônait sur le stand de la marque n’a rien à voir avec la route des vacances. Il s’agit du concept hydrogène sur lequel le Bavarois travaille en vue d’offrir une alternative au diesel d’origine fossile. Le projet voit donc le moteur Agco Power Core50 eHydrogen à combustion interne installé sous son capot. Sur le toit, vous l’aurez compris, c’est le réservoir d’hydrogène qui a trouvé place. Pour rappel, le stockage du carburant se réalise sous pression, sans doute une des raisons expliquant l’emplacement, qui permet de limiter le risque de choc avec un obstacle. À terme, le prototype pourrait en outre s’armer d’une batterie de 48 V le transformant, finalement, en version hybride du tracteur. L’idée des ingénieurs de Marktoberdorf, en Allemagne, est de récupérer l’énergie produite au moment de la décélération et de la stocker pour la distribuer aux transmissions dès que cela sera nécessaire.

l’a ccoudoir sont de série. Un joystick 3 en l et un second terminal de 12 pouces sont disponibles en option. Système de guidage Fendt Guide, contrôle automatique de section Fendt (SC) ou utilisation du Fendt Variable Rate

12 700 voitures

La gazéification produit deux gaz différents à la demande – du monoxyde de carbone (CO) et de l’hydrogène (H2) – pour fournir du méthane vert et alimenter le réseau de gaz. Avec la même installation, il est possible de fournir de l’hydrogène pour les trains, les camions, les voitures et les avions. Avec une unité de production d’hydrogène vert à partir de biomasse agricole, on peut fabriquer de quoi ravitailler les industriels, les collectivités, les agriculteurs eux-mêmes et la population. Question performance, les études ont montré qu’une seule d’entre elles pouvait fournir autant d’énergie que ce que consomment 10 000 logements en un an, ou l’équivalent de la consommation en carburant de 12 700 voitures diesels pendant un an.

Control (VRC)… autant d’équipements disponibles sur le terminal. Visibilité et confort en cabine La cabine VisioPlus allie sécurité au travail et visibilité. Sans oublier le confort et l’ergonomie. L’angle de vision de 77° et la fenêtre panoramique offrent une visibilité vers l’avant idéale pour les travaux au chargeur frontal. Horizontalement, le conducteur voit à plus de 72 % (indice mesurant la surface visible libre à hauteur de tête et sur 24 m de diamètre). Le pare-brise chauffant et deux caméras (en option) complètent l’offre pour faciliter les manœuvres et ainsi bénéficier d’une vue directe sur l’outil sans avoir à se contorsionner. Le carnet de commandes est ouvert, bien que la production en série ne démarre pas avant l’été 2024. à

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Le Magazine / 25


DOSSIER TRACTEURS

ÇA GAZE CHEZ NEW HOLLAND DEPUIS LA PRÉSENTATION DU T7 METHANE POWER AU GNL

L

e tracteur T7 Methane Power GNL de New Holland bénéficie du système de stockage de carburant breveté à contrôle actif de la température. Le réservoir cryogénique en acier inoxydable moulé est similaire à celui des modèles au diesel, en vue de maximiser la capacité de stockage du méthane liquéfié. Le dispositif comporte un espace de vide autoportant qui isole le carburant à l’intérieur et limite ainsi l’épaisseur du réservoir. Au champ, le contrôle actif de la température du réservoir garantit le fonctionnement régulier du moteur, grâce au maintien de la température à - 162 °C. De quoi offrir une autonomie suffisante sans avoir à embarquer des réservoirs supplémentaires, le tout en obtenant les mêmes performances qu’avec le T7.270. L’engin peut donc être ravitaillé grâce à du gaz vert produit sur la ferme et liquéfié. Solution qui s’inscrit d’ailleurs dans l’approche de Bennamann, la start-up britannique travaillant avec le constructeur sur les sujets

autour de la collecte, du traitement et du stockage du méthane.

d’émissions de CO2. Tout en remplaçant les carburants d’origine fossile alimentant le moteur des tracteurs. La production de méthane vert ouvre par ailleurs des perspectives en matière de revenus complémentaires et de stabilité au niveau des prix des carburants. Oscar Baroncelli, responsable de la gestion des tracteurs et chariots télescopiques de la marque, a indiqué : « La durabilité est au cœur de tout ce que nous entreprenons et le tracteur T7 Methane Power GNL marque une étape vers un avenir agricole plus indépendant sur le plan énergétique. Notre collaboration avec Bennamann apporte de nombreuses innovations, notamment le contrôle actif de la température du carburant. Une approche qui cadre avec notre idée d’économie circulaire agricole, sans oublier notre engagement à offrir aux agriculteurs des avantages sur le plan environnemental, opérationnel et financier. »

Réduire l’empreinte carbone des exploitations agricoles L’idée est de diminuer l’empreinte carbone des exploitations agricoles de taille moyenne en supprimant les rejets de méthane fugitif des fosses de stockage d’effluents, ainsi qu’en limitant le recours aux engrais chimiques, source importante

EN MAINTENANT LA TEMPÉRATURE DU GAZ À -162 °C, L’AUTONOMIE AUGMENTE ET ÉVITE AU CONSTRUCTEUR D’AVOIR À EMBARQUER DES RÉSERVOIRS SUPPLÉMENTAIRES

NEW HOLLAND

En abaissant la température du méthane à -162 °C, les ingénieurs le liquéfient et augmentent l'autonomie du tracteur.

26 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

Design moderne et couleur Clean Blue Côté design, le prototype arbore un style inédit plutôt moderne, associé à l’esthétique classique de la marque. Il revêt la nouvelle couleur baptisée « Clean Blue », des feux de signature leds à l’arrière intégrant le logo du constructeur, la feuille du logo New Holland éclairée sur les montants arrière, des roues dotées de jantes noires brillantes et des ailes avant aux accents Clean Blue personnalisés. La cabine est surmontée d’un toit panoramique offrant davantage de visibilité et surtout, une sensation d’espace. Accoudoir SideWinder Ultra, écran tactile IntelliView de 12 pouces programmable, afficheur CentreView qui remplace le traditionnel tableau de bord sur le moyeu du volant… autant d’éléments qui améliorent l’ergonomie et l’intuitivité de la machine. Question confort, le siège en cuir et en Alcantara, rehaussé de bandes contrastantes et du logo brodé, amène le côté sportif. L’engin bénéficie également des fonctions d’agriculture de précision PLM Intelligence et de l’assistance télématique PLM Connect. à


UNE GAMME COMPLÈTE

Travail du sol

Semis

Fertilisation sky-agriculture.com


DOSSIER TRACTEURS

CASE IH

Ce n'est sans doute pas le tracteur le plus écoresponsable de Case IH, mais c'est dorénavant le plus puissant jamais fabriqué.

CHEZ CASE IH, LE PLUS PUISSANT TRACTEUR S’APPELLE « QUADTRAC 715 AFS CONNECT »

S

ur le stand Agritechnica de Case IH, la forte puissance avait un nom : Quadtrac 715 AFS Connect. Ce modèle vient muscler davantage la série, fort de ses 778 ch sous le capot. Selon le responsable marketing produit du constructeur, Franz Josef S­ ilber : « Le principe derrière le développement du Quadtrac 715 n’est pas simplement plus de puissance. Nous voulions une machine capable de répondre aux exigences des plus grandes exploitations agricoles, pour faire fonctionner les outils à leur vitesse optimale et en augmentant la cadence de travail pour réaliser les travaux au moment opportun. Nous voulions aussi respecter davantage les sols grâce à une plus grande empreinte et en limitant le nombre de passages. » Ne cherchez pas ses roues, l’engin sera commercialisé seulement en version chenillée ! Sous le capot, le constructeur installe le moteur d’origine FPT, son Cursor de 16 L de cylindrée. C’est 23 % de plus que le bloc Cursor 13 L TST. Résultat : les 778 ch sont disponibles dès 1 900 tr/min de régime et côté couple, le niveau maximal affiche 3 255 N.m à 1 400 tr/min. Le motoriste utilise un turbocompresseur à 28 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

refroidissement intermédiaire et à deux étages, de quoi garantir la réponse rapide du moteur aussitôt que sa charge augmente. Notons les faibles temps d’arrêt au stand pour ravitailler, notamment grâce au réservoir installé à l’arrière qui embarque 1 968 L de carburant.

NE CHERCHEZ PAS SES ROUES, L’ENGIN SERA COMMERCIALISÉ SEULEMENT EN VERSION CHENILLÉE ! Chenilles d’office pour limiter le tassement La puissance passe aux chenilles via la transmission PowerDrive de dernière génération, à 16 rapports. Les chenilles nouvelle version, que la marque annonce comme très différentes de celles des autres modèles Quadtrac, sont plus longues de 305 mm. L’idée est de renforcer la surface de contact avec le sol pour mieux transférer la puissance et ainsi améliorer la capacité de traction. La roue motrice passe de

910 mm à 1 008, ce qui permet d’engager cinq pattes de la chenille sur la roue et donc de maximiser le couple ainsi que la durée de vie du caoutchouc. À Saint-Valentin, les ingénieurs autrichiens n’ont pas laissé de côté le design. Pour différencier le 715 des autres étalons de l’écurie, il suffit de se pencher vers le capot, qui se relève 31 % plus haut, soit à 34° (contre 26 sur les autres modèles), libérant l’accès aux organes nécessitant un entretien régulier. L’opérateur a juste besoin d’actionner l’interrupteur situé dans un boîtier verrouillable près des marches d’accès à la cabine. Autre nouveauté : l’éclairage, avec des feux de route à leds et des phares de travail totalisant 25 420 lm, soit 11 % de puissance en plus. La bête risque d’en éblouir plus d’un ! Les feux de travail installés sur la cabine sont proposés en trois packs dont le plus important offre carrément 45 600 lm supplémentaires, tout ça réparti à 360°. 10 t de capacité de relevage et 428 L/min de débit hydraulique Question capacité, la barre de traction de catégorie 5 correspond à la puissance du


tracteur. Celui-ci peut bénéficier en option d’un attelage trois points de catégorie 4, comme ses petits frères. Autant dire que ses muscles sont gonflés, puisqu’il soulève jusqu’à 10 t. En matière de distributeurs hydrauliques, l’opérateur peut en avoir jusqu’à huit sous le coude, alimentés par une pompe SmartTorque à double débit délivrant 216 L/min (428 L/min avec la version optionnelle). À l’extérieur, l’accès à la cabine a été sécurisé et simplifié grâce aux marches rotatives en forme d’escalier. Le confort, quant à lui, monte encore d’un cran grâce à la suspension à quatre points. À l’intérieur, l’opérateur profite de davantage d’espaces de rangement. Éclairage, son, etc., les options améliorent l’expérience utilisateur. Le système de rails intégré dans la garniture de pavillon droite et le montant facilitent la fixation du moniteur. Le bolide peut transporter un deuxième terminal AFS Pro 1200 si nécessaire, pour gérer la fonction AFS AccuGuide et le dispositif de gestion des fourrières AccuTurn Pro. Sans omettre la gestion des outils Isobus et le guidage.

CASE IH FARMALL : 100 ANS ET 100 % ÉLECTRIQUE Case IH a profité d’Agritechnica 2023 pour exposer le tout premier tracteur électrique disponible à son catalogue, le Farmall 75C Eletric. Ce nouveau modèle marque la rupture technologique de la série qui, rappelons-le, fêtait par la même occasion ses 100 ans. Selon les ingénieurs de Saint-Valentin, en Autriche, « les performances et la puissance sont similaires à celles de l’équivalent en diesel. Sans compter que la batterie de l’engin peut être rechargée, de 10 à 80 %, en moins d’une heure grâce au chargeur rapide. Que son terrain de jeu soit une exploitation agricole, une municipalité, un aéroport… le tracteur est capable de gérer toutes les tâches ». Fort de ses 75 ch, le modèle embarque une boîte mécanique là où l’opérateur pouvait plutôt s’attendre à une variation continue. À l’arrière, la prise de force offre deux régimes : 540 tr/min et 540 tr/min Eco. Pour les outils nécessitant de l’huile, la pompe à centre ouvert débite 48 L/min et alimente quatre distributeurs. 3 à 4 h d’autonomie selon les travaux Le Farmall électrique monte en puissance question technologie et propose notamment différentes fonctions le rendant autonome. Parmis elles, notons le mode « Follow me », qui rend le tracteur capable de suivre l’opérateur au sol grâce au système de reconnaissance de commandes gestuelles. Autre mode : le « Godet invisible ». Celui-ci efface le chargeur frontal et son godet, améliorant ainsi la sécurité sur la route. Le déplacement de la machine est géré par sept caméras installées autour du toit de la cabine. Avant de pouvoir tester par vous-même le 75C Electric, il faudra s’armer d’encore un peu de patience, sa commercialisation devrait débuter en France d’ici 2025.

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LA CULTURE DE L’INNOVATION DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 / Le Magazine / 29


DOSSIER TRACTEURS

MF 9S : LEVÉE DE RIDEAU ATTENDUE CHEZ MASSEY FERGUSON de plus que sur la série 8700 S, à laquelle le 9S succède. Le réservoir d’AdBlue, quant à lui, contient 68 L. Massey Ferguson ne déroge pas à la règle du groupe en proposant une machine capable de fonctionner grâce au HVO afin de réduire son impact environnemental.

I

l aura fallu patienter jusqu’à ­Agritechnica pour découvrir le dernier-né – et le plus gros – des tracteurs Massey Ferguson, le MF 9S. Le voile noir qui l’entourait encore à l’ouverture du salon est tombé le dimanche 12 novembre au matin. Six modèles composent la gamme, dont la puissance s’échelonne de 285 à 425 ch. Le « petit » nouveau est donc désormais le plus puissant au catalogue, et selon la marque, l’un des plus confortables et des plus automatisés. Sous le capot prend place le 6-cylindres d’origine Agco Power, dont la cylindrée atteint 8,4 L. La gestion de la puissance du bloc, le système EPM, permet d’augmenter le couple jusqu’à 1 750 N.m et ainsi de fournir 30 ch de surpuissance pour les applications à la prise de force ou sollicitant le circuit hydraulique, dès que la vitesse dépasse 15 km/h. Sauf sur le modèle le plus puissant, le MF 9S.425. Le moteur répond aux exigences de la norme Stage V grâce à la version simplifiée du système All-In-One, sans vanne EGR. Désormais, un seul turbocompresseur est installé, ce qui rehausse la fiabilité et limite les coûts d’entretien. Le dispositif All-InOne reste intégré en pied de cabine, ce qui, associé au capot en taille de guêpe, renforce la visibilité. En termes de capacités, le réservoir de carburant embarque 10 % 30 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

LE CONCEPT PROTECT-U PERMET D’ESPACER LE MOTEUR ET LA CABINE DE 18 CM, DISTANCE QUI ISOLE CETTE DERNIÈRE DU BRUIT, DE LA CHALEUR ET DES VIBRATIONS

Du haut de ses 425 ch, le Massey Ferguson MF 9S est désormais le plus puissant tracteur de la gamme de la marque.

Variation continue renforcée pour chaque modèle Les ingénieurs de Beauvais ont opté pour une transmission à variation continue Dyna-VT renforcée, et ceci de série. Chaque modèle de la gamme en bénéficiera, ainsi que de son système de gestion dont le rôle est de transmettre davantage de couple et de puissance. Le circuit hydraulique dispose désormais d’un réservoir indépendant, en vue d’éliminer tout risque de pollution de son huile par celle de l’outil attelé. Par la même occasion, la boîte de vitesses gagne en durée de vie. Grâce au concept Protect-U, le moteur et la cabine sont espacés de 18 cm, distance qui isole cette dernière du bruit, de la chaleur et des vibrations. L’opérateur gagne donc en confort et surtout, profite d’une visibilité impressionnante malgré la taille de l’engin. C’est aussi l’une des plus silencieuse du marché, avec seulement 69 dBa à bord. Et point de vue gabarit,

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Massey Ferguson a su ménager ses effets pour dévoiler son dernier-né, le MF 9S.


ses 3,4 m3 devraient suffire pour s’y sentir à l’aise. D’autant plus une fois installé sur le siège Deluxe, équipé d’un accoudoir recevant le terminal Datatronic 5 et son joystick Multipad. En finition « Exclusive », le tracteur profite de la climatisation automatique ainsi que du système de chauffage et de désembuage, dont les 14 sorties d’air réglables sont du type de celles installées dans l’automobile. Le pack Pro, en option, fournit une arrivée d’air comprimé et une prise électrique au niveau du marchepied, outre la boîte à outils, le tuyau d’air comprimé, la soufflette et la lampe torche. Côté visibilité, la dimension panoramique propose 6,6 m² de surface vitrée et le pare-brise incliné, combiné au toit avancé, limite l’éblouissement tout en conservant la fraîcheur de l’habitacle. À l’arrière, la caméra est de série ; deux autres peuvent être ajoutées grâce à la prédisposition. De quoi sécuriser les manœuvres à 360°. La ceinture de feux à leds éclaire le pourtour de l’engin et compte au total 23 phares de travail.

L

e boss de Valtra, le tracteur de la série S, dont la puissance oscille entre 280 et 420 ch, accueille sous son capot l’Agco Power de 8,4 L de cylindrée. Sa transmission à variation continue promet de réduire le régime du moteur de 5 %, ce qui engendre aussitôt 10 % de consommation de carburant en moins. Les ingénieurs se sont aussi concentrés sur le confort, la visibilité et la technologie. Le dernier-né se distingue par son design, son accès à bord facilité et par sa cabine, qui gagne de l’espace. Inutile de chercher autre chose, seuls des feux à leds assure l’éclairage de l’engin qui, par ailleurs, peut bénéficier du poste inversé TwinTrac installé à l’usine. Parmis les évolutions notables, l’inclinaison du capot améliore clairement la visibilité vers l’avant. Côté cabine, le Finlandais installe désormais le même modèle que sur le petit frère de la série Q. Niveau technologies, il faut souligner l’arrivée du système SmartTurn, rendant l’engin autonome grâce aux quatre types de virage gérés automatiquement (mode partiel, virage en U, virage en Y et virage en K). Valtra assure que sa série S sera l’une des plus durables, à la fois en termes de production et en termes de soutien aux agriculteurs en faveur d’une croissance durable. En effet, deux tiers des composants sont finlandais et l’usine fonctionne grâce à de l’énergie 100 % renouvelable.

Autre avantage : le tracteur est déjà compatible avec le diesel renouvelable et selon la marque, chaque unité quittera l’usine avec du diesel renouvelable Neste My dans son réservoir. Valtra Unlimited : du sur-mesure De plus en plus nombreux sont ceux qui souhaitent personnaliser leur monture. Le studio Valtra Unlimited « tune » plus d’un tiers des tracteurs quittant l’usine ! Tous les modèles de la série 6 pourront y accéder. Ce qui rend possible l’installation du système de lubrification centralisée (CLS) et du système audio de pointe incluant l’Apple CarPlay et l’Android Auto. À noter aussi la compatibilité avec le dispositif View, qui utilise des caméras installées sur le tracteur, un écran haute définition et des algorithmes avancés de détection automatique pour signaler la présence d’objets en mouvement devant l’engin, permettant ainsi d’alerter aussitôt le conducteur et de renforcer la sécurité au champ comme sur la route. Il faudra encore un peu de patience avant de voir débarquer les premiers exemplaires, qui devraient être livrés en Europe pour l’été prochain. Les livraisons dans les régions où les normes d’émission sont moins réglementées, telle l­ A ’ mérique du Sud, auront lieu durant le second semestre 2024.

Le nouveau boss de Valtra, la série S de sixième génération, sortira des usines finandaises de Suolahti.

VALTRA

Avec Tim, c’est l’outil qui pilote le tracteur En ce qui concerne la technologie, le vaisseau amiral embarque différentes fonctions, comme le MF AutoTurn, une option du système de guidage permettant de faire demi-tour en bout de champ. Le MF AutoHeadland, pour sa part, permet de créer deux séquences de fourrières simultanément, lesquelles s’engagent automatiquement en fonction de la position GPS du tracteur. Cela est possible si celui-ci est équipé du récepteur GPS Trimble, dont la précision sub-métrique est de série. Plus de précision mais aussi plus de confort pour l’opérateur. En cabine, les terminaux tactiles Datatronic 5 et Fieldstar 5 (en option) sont équipés de base de la télémétrie MF Connect, du guidage MF Guide et de MF TaskDoc pour le transfert des données. Afin de faciliter l’utilisation des fonctions d’agriculture de précision, le conducteur bénéficie de la coupure de section MF Section Control et de la modulation de doses MF Rate Control. Enfin, l’engin s’avère compatible avec les fonctions Isobus et le Tim (Tractor Implement Management). Résultat : l’outil est capable de gérer et de contrôler les fonctions du tracteur, notamment la vitesse d’avancement et le débit hydraulique.

LE VALTRA S, SIXIÈME DU NOM, SERA FABRIQUÉ EN FINLANDE

à DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 31


DOSSIER TRACTEURS

STEYR MISE SUR LA MOTORISATION HYBRIDE

STEYR

Steyr associe une transmission CVT à une seconde, électrique, faisant de son modèle un tracteur hybride.

Un modèle hybride basé sur la plateforme du 6175 L’engin s’appuie sur la plateforme du Steyr 6175 Impuls CVT de 180 ch, associée à l’entraînement hydromécanique CVT sur l’essieu arrière et au module hybride sur l’essieu avant. Les deux sont donc combinés grâce à l’embrayage intelligent des 32 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

quatre roues motrices. C’est d’ailleurs ce qui a permis de créer la boîte CVT hybride. Question puissance, le tracteur développe jusqu’à 260 ch. Avec l’E-CVT, la transmission est hybride-électrique jusqu’à 75 kW, puissance produite à seulement

Le couple est dirigé vers les roues avant ou arrière Enfin, le système E-Torque Vectoring dirige le couple vers les roues avant ou arrière

ZF À L’ASSAUT DES TRANSMISSIONS ÉLECTRIQUES

ZF

P

our son concept baptisé « Hybrid CVT », destiné à améliorer l’efficacité et l’efficience de la machine, l’Autrichien ​Steyr avait reçu une médaille d’argent aux Agritechnica Innovation Awards. À l’occasion d­ ’Agritechnica 2023, il a levé le voile sur son tracteur Hybrid CVT, première machine agricole à accueillir le dispositif. L’engin est une évolution du Konzept, que la marque avait présenté lors de l’édition précédente du salon hanovrien. Le prototype est désormais opérationnel, il intègre en outre nombre de caractéristiques encore jamais vues ni conçues pour renforcer l’efficacité d’un tracteur. « Nous étions ravis de voir le modèle Hybrid CVT récompensé par une médaille d’argent aux Agritechnica Innovation Awards », a déclaré Christian Huber, directeur général de CNH Autriche et vice-président de la gestion mondiale des tracteurs.

1 100 ­tr­/­min de régime. Autre avantage : elle lisse les pics de charge à la prise de force, par exemple ceux engendrés par les outils comme les presses haute densité. La vitesse d’avancement est maintenue grâce à la transmission électrique. L’électronique réduit le temps de braquage de 41 % et fait chuter la consommation de carburant de 15 %. En clair, à grande vitesse, la direction électronique accélère l’essieu avant dans les virages, et réduit le rayon de braquage de 15 % lors des manœuvres, ce qui les rend 20 % plus rapides. L’E-Boost fournit une puissance électrique supplémentaire si nécessaire, par exemple pour relancer le tracteur après un ralentissement dans un carrefour. Celui-ci retrouve sa vitesse initiale avec 25 % de temps en moins (par rapport à une transmission conventionnelle). Ceci grâce aux supercondensateurs, capables de stocker l’électricité générée par le tracteur dans les descentes.

Par rapport aux transmissions CVT conventionnelles, les transmissions à variation continue et à répartition de puissance offrent un potentiel d’amélioration des performances au travail. Soutenue par l’intégration fonctionnelle de la prise de force électrique (ePTO) dans la transmission eCVT, l’idée est d’optimiser les coûts de production de ces solutions, ainsi que de les rendre plus facilement intégrables aux véhicules. Dans la boîte ZF eTerramatic, le variateur est composé de deux moteurs électriques ; son rôle est certes d’entraîner, mais également de contrôler le rapport de transmission pour ne pas desservir le générateur « Fonctionnalités ». L’objectif de ZF est de réduire non seulement les accidents et les temps d’arrêt dus à des pannes, mais aussi les émissions polluantes à zéro. Dans l’agricole, le but est de pallier l’augmentation de la productivité. D’où la nécessité pour le fabricant d’électrifier les engins. La firme allemande fournit des systèmes d’électrification complets pour les constructeurs La transmission ZF e-Terramatic de machines agricoles. Ceux-ci associe une boîte CVT et un sont basés sur le module générateur module électrique capable Terra+, en combinaison avec le de gérer la puissance aux quatre système électronique correspondant. roues en fonction du besoin.


VRAI ou FAUX ➜ Plus 1 650 % de production d’hydrogène vert en 2030. VRAI Selon le plan baptisé « France Hydrogène », la production nationale doit atteindre 1 345 000 t d’hydrogène en 2030. Plus de la moitié devrait être d’origine verte, soit une hausse de 53 % si l’on se réfère à la production actuelle, et + 1 650 % si l’on se concentre sur la production verte. ➜ Le mode hybride ne fonctionnera pas en agriculture. FAUX Steyr a justement dévoilé une technologie dite « hybride », car elle combine une transmission à variation continue sur l’essieu arrière et un module électrique sur l’avant. L’idée est

selon les besoins, comme une sorte de transmission 4x4 variable. Au champ, les roues avant sont entraînées électriquement à la même vitesse que les roues arrière, ce qui augmente la capacité de traction et limite le patinage. Sans oublier de limiter la consommation de carburant, l’usure des pneus et les dommages causés au sol ou aux cultures. Cette technologie autorise aussi de rester en quatre roues motrices sur la route, renforçant ainsi l’adhérence et réduisant là aussi l’usure des pneus.

d’accroître les performances en renforçant la traction arrière en cas de besoin via l’essieu arrière qui s’active automatiquement. Sans oublier l’avantage en matière de gain de consommation de carburant et la moindre usure des pneumatiques. ➜ La puissance et l’autonomie des engins au méthane ne constituent plus un frein à leur essor. VRAI New Holland liquéfie désormais le biométhane en vue d’augmenter l’autonomie de la machine. Avec le dernier-né de la gamme MethanePower, le constructeur propose jusqu’à 270 ch de puissance, et un engin capable de fonctionner durant des heures grâce aux 1 265 L de gaz embarqués, soit 178 % de plus que sur le T6.180 Methane Power.

STEYR LANCE SON TRACTEUR HYBRIDE, COMBINANT LA TRANSMISSION CVT CLASSIQUE AVEC UN MODULE ÉLECTRIQUE, CE QUI OFFRE DES PERSPECTIVES INTÉRESSANTES EN FAVEUR DE LA PLANÈTE

Le système de freinage électronique, de son côté, maintient la vitesse du tracteur constante dans les descentes, pendant que les supercondensateurs stockent l’électricité générée. Le mode E-Eco réduit la consommation de carburant de 5 à 10 % en combinant mieux la puissance électrique et hydraulique lors de travaux plus légers. Enfin, le dispositif E-Implement fournit jusqu’à 75 kW à 700 V via un port AEF standard pour piloter les fonctions de l’outil et, si nécessaire, les roues. ■

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DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 33


PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

ÉCARTEMENT INTER-RANGS

Le semis de maïs s’affranchit de la tradition

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Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024


Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net-media.fr

Sur son exploitation des Landes, Mathieu Bonnehon, agriculteur et ingénieur chez Pioneer, compare des semis de maïs à écartement 40 ou 80 cm.

60, 50, 40 cm… les agriculteurs prennent désormais beaucoup de libertés avec l’écartement entre les rangs de maïs. Les effets recherchés sont la diminution du salissement, la moindre évaporation de l’eau du sol et la sécurisation voire l’augmentation du rendement. La polyvalence du semoir pour plusieurs cultures est aussi une motivation importante pour optimiser l’investissement dans le matériel. éléments minéraux du sol en répartissant le système racinaire de manière plus homogène », commente l’institut. La lumière serait également mieux interceptée grâce à un indice foliaire plus élevé (surface de feuilles par surface de sol). D’après des travaux de ­l’Inrae, le maïs capterait 90 % de la lumière avec un indice foliaire optimal de 5. Une thèse est en cours en collaboration avec Arvalis à ­Montardon et l’Inrae à Avignon. Elle devrait aboutir en 2024. Elle concerne l’optimisation des peuplements (densité, écartement) selon les variétés de maïs en lien avec les phénomènes de compétition pour la lumière. Son ambition est de trouver l’architecture idéale, par variété et dans un contexte pédoclimatique donné, en couplant un modèle de la structure 3D des plants de maïs avec un modèle simulant l’incidence des rayons du soleil sur la canopée. L’objectif final est d’améliorer les préconisations de répartition du semis, en fonction des caractéristiques de chaque hybride.

À HAUTE DENSITÉ, LA DIMINUTION DE L’ÉCARTEMENT AMÉLIORE LE RENDEMENT

TROUVER LE PEUPLEMENT IDÉAL POUR CHAQUE VARIÉTÉ À L’AIDE DE LA MODÉLISATION

Effet de la date de semis (S1 = 29 mars, S2 = 28 avril), de l’écartement (40 ou 80 cm) et de la densité (105 000, 120 000 et 135 000 plantes/ha) sur l’indice foliaire et le rendement d’une variété précoce, dans un essai réalisé par Arvalis à Montardon (Pyrénées-Atlantiques) en 2017.

Reconstruction numérique en 3D d’un couvert de maïs à l’aide de la modélisation dans le cadre de la thèse de Mario Serouart en cours avec Arvalis et l’Inrae. À l’aide d’un tel outil, une infinité de scénarii de peuplement (écartements, densités) pourront être simulés.

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Le Magazine / 35

ARVALIS/INRAE

Réduire le désherbage voire l’irrigation En plus d’être ingénieur pour le semencier Pioneer (groupe Corteva), Mathieu Bonnehon a repris il y a six ans la ferme à

ARVALIS

MATHIEU BONNEHON

L

e peuplement d’un champ de maïs semé avec un écartement traditionnel de 80 cm entre les rangs est-il le plus adapté pour optimiser les performances de la culture ? Beaucoup d’agriculteurs et d’agronomes se posent ou se sont posé cette question depuis déjà plusieurs décennies. Leur idée est d’offrir à chaque plante un accès optimal aux ressources (lumière, eau, nutriments) via le développement de son système racinaire et foliaire, et de limiter au maximum la concurrence entre elles pour ces ressources. Arvalis a montré dans ses études que l’espace entre rangs et entre pieds de maïs conditionne l’interception de la lumière par les feuilles, ainsi que l’absorption de l’eau et des nutriments du sol. Un essai réalisé à Montardon (Pyrénées-Atlantiques), comparant deux dates de semis d’une variété précoce (29 mars et 28 avril 2017) avec deux écartements inter-rangs (40 et 80 cm) et trois densités (105 000, 120 000 et 135 000 plantes/ha), a révélé que le rendement augmente avec l’augmentation de la densité quand l’écartement inter-rangs est de 40 cm, alors qu’il plafonne avec un écartement de 80 cm (pour le semis du 28 avril, voir graphique). « La diminution de l’écartement interrangs apparaît comme un moyen de capter plus largement les


PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

« Grâce à une meilleure couverture du sol limitant son évaporation, on peut aussi réduire l’irrigation »

Alexis Drouin, agriculteur à Girolles (Loiret)

« Pas d’impact sur le rendement du maïs semé à 50 cm, mais moins de salissement »

MATHIEU BONNEHON

Maïs semé en direct avec écartement de 40 cm chez Mathieu Bonnehon à l’aide de son nouveau semoir américain à neuf rangs Precision Planting.

familiale de 90 ha non irrigués en monoculture de maïs dans les Landes. « Je suis passé au semis direct dans des couverts d’hiver avec un écartement de 40 cm, en modifiant mon semoir Monosem de cinq rangs à 80 cm en semoir de neuf rangs à 40 cm, expliquet-il. Je fais des essais comparant les deux écartements. À 40 cm, je récolte deux rangs par bec cueilleur. Mon objectif n’était pas de gagner du rendement, mais plutôt de limiter le salissement. Après la destruction mécanique du couvert et le semis direct, j’applique un glyphosate puis un seul désherbage de rattrapage, contre deux auparavant, et mes champs sont plus propres. Grâce à la meilleure couverture du sol limitant son évaporation, je pense qu’on peut aussi réduire l’irrigation. » Mathieu Bonnehon constate également un effet rendement : d’après ses observations chez les agriculteurs des Landes et des Pyrénées-Atlantiques ayant adopté un écartement réduit dans des situations pédoclimatiques plus ou moins favorables, le gain serait d’après lui de 10 q en moyenne pluriannuelle. Concernant l’augmentation de densité, il prévient toutefois : « On sème souvent plus dense en semis direct, mais attention, toutes les 36 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

« Je suis agriculteur double-actif. Je cultive 200 ha, dont 60 de maïs grain, ainsi que du blé, de l’orge, du colza, de la betterave sucrière et des plantes aromatiques. En 2023, un groupe de huit agriculteurs de la Cuma de Girolles a investi 90 000 € dans un semoir monograine Horsch Maestro large de 6 m dans le but de réaliser des semis avec un écartement des rangs de 50 cm. Nous l’employons en duo avec un strip-till Focus devant (100 000 €). C’est un outil polyvalent que nous prévoyons d’utiliser sur 350 à 400 ha de maïs, sorgho, mais aussi pour les betteraves et le colza. Il peut également convenir aux céréales grâce à une rampe de semis spécifique. Étant donné les coûts, l’investissement en Cuma est très utile. En maïs, il n’y a pas eu d’impact sur le rendement cette année. En revanche, j’ai constaté une meilleure couverture du sol et moins de salissement. J’ai utilisé un seul herbicide pour cette première année, mais c’est un peu juste. Je ferai à nouveau deux passages en 2024. Peut-être qu’avec la réduction du salissement sur plusieurs années, un seul herbicide sera possible parfois. Pour ma récolte et celle de deux voisins, j’ai investi 75 000 € dans une barre de 10 becs cueilleurs à écartement 50 cm. Cette année, j’ai également semé mon colza en monograine avec un écartement de 50 cm. Grâce à la précision de la profondeur de semis et au rappui de la graine au top, les levées sont nettement meilleures, c’est clair. Un agriculteur voisin semant beaucoup de colza va nous rejoindre dans le groupe de la Cuma, les semis 2023 l’ont convaincu. Pour la betterave, je suis pour le moment engagé sur un autre semoir, mais à terme, l’écartement en 50 cm représentera un gain de temps, car auparavant, je devais changer l’empattement des roues entre les semis de maïs et ceux de betteraves. »

DR

MATHIEU BONNEHON, agriculteur et ingénieur chez Pioneer

variétés ne répondent pas favorablement à écartement 40 cm. On peut générer un gabarit plus élevé fragilisant les plantes et subir de la verse. » « Chaque variété a sa propre courbe de réponse » C’est aussi le constat du semencier Dekalb (groupe Bayer). « Nous travaillons depuis dix ans sur la réponse des variétés à la densité de semis, résume Pauline Boussin-Fort, chef de marché maïs. Concernant la réduction de l’écartement, la demande est venue des agriculteurs. » C’est pourquoi, depuis 2019, le semencier a également mené des essais sur la réponse de la génétique à l’écartement réduit. Et comme son concurrent Pioneer, il a constaté que toutes les variétés n’y sont pas adaptées. « À écartement réduit, les bols racinaires sont plus efficients, car mieux répartis : il y a donc moins de concurrence entre eux, explique Vivien Dulau-Lastermières, ingénieur chez Dekalb. En revanche, il peut y avoir davantage de compétition au niveau du feuillage pour aller chercher la lumière, et donc un allongement de la tige. » à



PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures n’y a pas de règle générale pour passer de 80 à 40 cm d’écartement concernant la densité, insiste Pauline Boussin-Fort. Chaque variété a sa propre courbe de réponse. » Côté rendement, Dekalb a observé un déplafonnement « pour certains hybrides et à certaines conditions, notamment que les intrants suivent ! » Cette stratégie n’étant pas tellement dans l’air du temps, le semencier considère plutôt l’opportunité de faire plus de rendement avec autant d’intrants, ou autant de rendement avec moins d’intrants. « La réponse positive de certaines variétés à l’écartement réduit peut être utile pour sécuriser le rendement dans le contexte de changement climatique, concluent les deux experts. On peut espérer une meilleure résilience vis-à-vis de la disponibilité en eau ainsi qu’un besoin réduit en herbicides. Toutefois, il faut aussi veiller au risque fongique en lien avec une plus grande moiteur dans le feuillage. » Un semoir polyvalent pour toutes les cultures En parallèle des aspects agronomiques et environnementaux, la question de réduire l’écartement au semis de maïs se pose aussi sous l’angle de l’optimisation des investissements en matériels. « En dehors de l’impact visible sur le salissement, les avantages en termes de rendement et d’économie d’eau sont difficiles à à

« La réponse positive de certaines variétés à l’écartement réduit peut être utile pour sécuriser le rendement dans le contexte de changement climatique » PAULINE BOUSSIN-FORT et VIVIEN DULAU-LASTERMIÈRES, Dekalb

Pour sa gamme d’hybrides compatibles avec un écartement réduit, Dekalb sélectionne donc ceux ayant un solide ancrage racinaire et une bonne tenue de tige afin d’éviter le risque de verse. Le port des feuilles est également pris en compte, car le port retombant est pénalisé par l’écartement réduit. L’hybride doit aussi conserver sa longueur d’épi et son nombre de grains. « Certaines plantes connaissant un stress lié à l’écartement réduit peuvent être impactées au niveau de la floraison », souligne Vivien Dulau-Lastermières. Enfin, à tout hybride compatible est associée une recommandation en termes de densité de semis. « Il 38 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

« J’ai réduit la pression des adventices et l’IFT herbicide avec un écartement à 40 cm » « Je cultive 95 ha de maïs, soja et blé, et je suis membre du réseau Dephy de la chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées. J’ai d’abord mis en place le semis direct pour les céréales à paille, le soja et les couverts végétaux. Je me suis rendu compte que le sol se couvrait rapidement et que j’avais peu de problèmes d’adventices. En maïs, j’avais plus de difficultés à garder les parcelles propres. En 2016, j’ai donc décidé de resserrer les rangs dans l’objectif de refermer plus rapidement le sillon. J’utilise un semoir monograine Solà avec un écartement de 40 cm entre les rangs et de 25 cm entre les plantes sur le rang. Je suis passé d’une densité de 85 000 grains à 100 000 grains par hectare, en adaptant le choix variétal à cette densité. J’ai ainsi réduit la pression des adventices et l’IFT herbicide. L’implantation se fait en direct dans un couvert vivant de féverole et phacélie. L’objectif est que le maïs se développe le plus rapidement possible pour couvrir le sol et empêcher le développement des adventices, en particulier le datura. La récolte se fait avec des cueilleurs à maïs standard, mais deux rangs à la fois, ce qui implique de réduire la vitesse d’avancement. Du point de vue économique, le coût de mise en œuvre a augmenté, mais les charges de mécanisation ont baissé et ma marge nette a progressé. »

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Grâce à une fermeture du rang plus rapide, les parcelles semées avec 40 cm d’écartement se salissent moins.

MATHIEU BONNEHON

Jérôme Sainte-Marie, agriculteur à Lubret-Saint-Luc (Hautes-Pyrénées)

Source : témoignage recueilli en 2019 dans le cadre du projet Aglaé mené par la chambre d’agriculture Occitanie. Retrouvez-le en vidéo sur la chaîne YouTube de cette dernière.



PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures

ALEXIS DROUIN

MATHIEU BONNEHON

Pour éviter d’investir dans des cueilleurs spécifiques à 50 ou 60 cm, certains agriculteurs descendent à 40 cm d’écartement et récoltent deux rangs par bec.

Laurent Duclavé, agriculteur à Maurrin (Landes)

« Un seul semoir et une bineuse réglée à 60 cm pour mes maïs conventionnel et bio » DR

« Je gère deux exploitations : l’une conventionnelle avec des bovins sur 220 ha dont 120 ha de prairies, l’autre en bio sur 80 ha. Je produis du maïs semence dans les deux structures. Pour le maïs semence conventionnel produit pour Bayer, l’écartement de 60 cm est imposé, car les variétés y sont adaptées. J’ai investi il y a trois ans dans un outil Väderstad électrique à écartement modulable et je cultive tout mon maïs avec le même écartement de 60 cm. La récolte est faite par une ETA équipée de becs cueilleurs à 60 cm. Outre ma volonté d’optimiser mon matériel de semis, l’écartement à 60 cm concurrence davantage les adventices et limite le salissement. De plus, l’augmentation de densité permise par la réduction d’écartement améliore les rendements. En bio, excepté le sarrasin, toutes mes cultures sont semées à 60 cm (maïs, tournesol, soja, colza) afin de conserver le même réglage pour ma bineuse. En maïs, je fais quatre à cinq passages à la herse-étrille ou la houe rotative avant le stade 5 feuilles ; puis trois à quatre binages jusqu’au stade 8-10 feuilles. Avec un écartement à 40 cm, le binage est possible, mais il faudrait arrêter à 6-7 feuilles. De plus, la limite du désherbage mécanique se situe davantage sur le rang que dans l’inter-rangs, or on augmente le nombre de rangs avec un écartement à 40 cm. »

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En 2023, la Cuma de Girolles a investi 90 000 € dans un semoir monograine Horsch Maestro de 6 m de large dans le but de semer à 50 cm d'inter-rangs.

quantifier, estime Kévin Gallien, conseiller machinisme à la Fédération des Cuma du Loiret. Ce qui motive surtout les agriculteurs à investir dans un semoir à écartement 50 cm, c’est la polyvalence de l’outil. Car il peut être utilisé pour le maïs, mais aussi pour la betterave, le colza, le tournesol et le soja. Les machines étant de plus en plus coûteuses, investir dans un semoir spécifique au maïs n’est plus pertinent. De plus, le contexte beaucoup plus volatil des marchés rend les assolements moins figés. Les agriculteurs s’adaptent à chaque nouvelle campagne. » Ces préoccupations économiques expliquent aussi, selon le conseiller, le développement du semis monograine en 50 cm pour la culture du colza. « Le colza n’est plus une culture à négliger, déclare-t-il. Étant donné le coût des intrants, il faut que ça marche ! Or la précision et la régularité obtenues avec un semoir monograine permettent d’assurer la réussite et l’homogénéité de la levée, avec moins de besoins en eau. » Concernant le maïs à écartement réduit, reste toutefois le frein du matériel de récolte, dont une grande partie est encore adaptée à l’écartement traditionnel de 80 cm. « Malgré le surcoût, certains agriculteurs s’équipent en becs cueilleurs à 50 cm parce qu’ils ont la surface suffisante ou récoltent aussi chez des voisins, constate Kévin Gallien. Des Cuma et ETA commencent également à être équipées. Enfin, certains investissent dans des semoirs intermédiaires permettant de régler hydrauliquement l’écartement des rangs. » Des agriculteurs optent pour un écartement inter-rangs à 40 cm de façon à récolter deux rangs par bec cueilleur. Et dans la série « système D », certains sèment à écartement 40 cm à l’aide de deux passages avec un semoir classique à 80 cm. ■ Retrouvez les expériences de Mathieu Bonnehon en vidéo sur sa chaîne YouTube « Bona Houn ».


DEKALB, la génétique qui fait la différence

GÉNÉTIQUE RÉSILIENTE

STABILITÉ DU RENDEMENT

TRÈS BONNE AGRONOMIE DE FIN DE CYCLE

NOUVEAUTÉ G2

De Demi-Précoce…

…à Tardif

DEKALB, la génétique qui fait la différence DEKALB France

DEKALB_FR www.bayer-agri.fr

DEKALB est une marque du Groupe BAYER


BRÈVES DES CHAMPS En photos

Par SÉBASTIEN DUQUEF et JULIEN HEYLIGEN sduquef@terre-net-media.fr jheyligen@terre-net-media.fr

Lemken : détection des nuances de bleu

LEMKEN

Lemken a dévoilé l’IC-Light+, son propre système de caméras capable de repérer les tons bleus en plus des couleurs déjà détectées. De quoi élargir le champ d’action de ses bineuses.

AGRITECHNICA

Des machines réellement vertes ? « Green Productivity ». C’était le thème de l’édition 2023 d’Agritechnica et pourtant, un certain décalage entre les messages des services marketing des marques et la réalité semblait persister. En témoignent les innovations présentées qui, certes, tentent de répondre aux problématiques de la profession, mais dont la taille toujours plus impressionnante peut laisser perplexe quant à leur côté plus éco-responsable…

Kuhn : Karl, le robot grandes cultures

TERRE-NET MÉDIA

Après avoir organisé le teasing, Kuhn lève enfin le voile sur son robot autonome destiné aux travaux des champs. Du haut de ses 175 ch, « Karl » promet de gérer beaucoup de tâches tout en préservant le capital sol des parcelles. L’Alsacien signe une nouvelle avancée dans la robotique grandes cultures.

Les ingénieurs autrichiens de Pöttinger modernisent leur herse rotative de la gamme Lion pour lui offrir davantage de polyvalence et de mordant grâce aux dents renforcées. De conception plus robuste, l’outil répond au besoin des tracteurs jusqu’à 270 ch de puissance. 42 /

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PÖTTINGER

Pöttinger : le Lion sort ses dents et fait peau neuve


Grimme : CropAnalyser trace tout !

GRIMME

Grimme installe désormais l’unité de mesure CropAnalyser, qui analyse le rendement, le volume des tubercules et la quantité de déchets en temps réel sur le canal de remplissage de la trémie. Plus besoin d’échantillonner pour calculer le rendement de la culture, ni de se déplacer pour organiser le stockage.

New Holland : CR11, le gigantisme à l’italienne

TERRE-NET MÉDIA

Dévoilée à l’ouverture des portes d’Agritechnica, la dernière-née des moissonneuses-batteuses New Holland, la CR11, a attiré tous les regards.

Kverneland : la fertilisation ultra-ciblée débarque

FENDT

KVERNELAND

Pour pallier la nécessité de réduire la quantité d’engrais chimiques utilisée et la flambée de leurs prix, les agriculteurs bénéficient dorénavant d’une arme redoutable baptisée « Pudama ». Cette technologie permettant de réduire la dose de 25 % en ciblant seulement la zone où les semences sont déposées débarque dorénavant sur les semoirs repliables Optima F de Kverneland.

Fendt : des mises à jour sur le FendtOne

TERRE-NET MÉDIA

Pulvérisation ciblée, travail en terrain accidenté, calcul du jalonnage… Fendt ajoute des fonctionnalités à son système d’exploitation évolutif FendtOne. Elles sont disponibles dès à présent sur les machines équipées.

Berthoud : polyvalence et rapidité avec l’Heracles Evo L’entreprise française Berthoud a présenté son ensemble pulvé porté/cuve avant Heracles Evo promettant de rendre les utilisateurs plus autonomes dans la gestion des chantiers. DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

Le Magazine / 43


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? CIRCULATION ROUTIÈRE

Nettoyer la chaussée pour ne pas s’embourber en justice De nombreux chantiers s’enchaînent pendant l’automne puis l’hiver. Et parfois, la météo se révèle peu clémente. Résultat : un défilé incessant de tracteurs et/ou camions sur des routes qui se salissent très rapidement. Même si le travail est intense, il ne faut pas oublier que les conséquences peuvent être dramatiques. Mais quelle est la législation en vigueur pour les agriculteurs et les risques encourus en cas d’accident ?

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Pire encore, la victime décède… Plus grave : en cas de dommages aux personnes, la faute relève du délit ! Une peine 44 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

En automne, les chantiers agricoles et les conditions météorologiques humides salissent les routes.

ADOBE STOCK

a loi a le mérite d’être claire : en cas d’accident, le responsable, c’est celui qui est derrière le volant. Cependant, avant de quitter le chantier, la fosse ou le champ, pensez à nettoyer les roues des engins ! Car toute chaussée souillée doit être signalée aux usagers et lavée immédiatement. En cas de dommage matériel, corporel ou moral, la victime peut en effet engager votre responsabilité civile. Trois conditions doivent cependant être réunies : la présence d’une faute, d’un préjudice et d’un lien de causalité entre les deux. Par exemple, si vous ne nettoyez pas la route après l’avoir salie, vous commettez une faute. Le préjudice : les dégâts matériels survenus sur un véhicule. L’accident qui s’est produit à cause de la terre présente sur la voie de circulation fera le lien entre ces deux éléments. Dans ces conditions, l’agriculteur peut être tenu responsable et condamné à réparer le préjudice ainsi qu’à payer des dommages et intérêts à la victime. Côté pénal, l’article R.* 116-2-4 du Code de la voirie routière prévoit de sanctionner par une amende de 1 500 à 3 000 € les personnes qui laissent couler, répandent ou jettent sur la chaussée des substances nuisant à la salubrité et à la sécurité publiques. Les exploitants agricoles ont l’obligation de laver régulièrement les routes pendant toute la durée du chantier s’ils ne veulent pas payer de contravention.

de prison peut donc s’ajouter à la contravention. Par exemple, si la personne blessée se retrouve avec une incapacité totale de travail de moins de trois mois, l’agriculteur risque un an de prison et 15 000 € d’amende. Et si, pire encore, la victime décède, l’article 221-6 du Code pénal punit le responsable de trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. Afin de limiter les accidents, la loi oblige les exploitants à signaler aux usagers la présence de boue, de sorties de tracteurs ou de tout autre danger. La signalisation doit être mise en place et la route nettoyée aussitôt qu’il y a un risque. Attention, poser des panneaux ne dégage évidemment pas les producteurs agricoles de toute responsabilité et ne les dispense pas de laver les voies de circulation une fois

le chantier terminé. En cas de recours, les autorités jugeront les moyens mis en œuvre et surtout, s’ils étaient appropriés au danger. Pour avertir les conducteurs, placez des panneaux triangulaires réglementaires à 150 m du chantier, dans les deux sens de circulation. Laissez tomber les écriteaux de fortune improvisés au pied du tracteur ! Et n’oubliez pas de vérifier l’éclairage de vos engins. Clignotants, feux de position et gyrophares doivent être propres et en état de fonctionnement. ■ Ce que dit le Code de la voirie routière Art. R.* 116-2-4 : « Seront punis d’une amende prévue pour les contraventions de cinquième classe ceux qui auront laissé écouler ou auront répandu ou jeté sur les voies publiques des substances susceptibles de nuire à la salubrité et à la sécurité publiques ou d’incommoder le public. »


Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Online LA REVUE DES RÉSEAUX

Dur dur d’être un semoir ! Bien que les quantités d’eau tombées ces dernières semaines soient nécessaires pour recharger les nappes phréatiques, elles ont compliqué les semis de céréales dans la plupart des régions. Sur les réseaux, les agriculteurs ont témoigné de la difficulté qu’ils ont eue pour terminer le travail, dont les conditions de démarrage étaient plutôt bonnes. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas…

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Le Magazine / 45


Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Shopping PÖTTINGER

PÖTTINGER

Déchaumer, semer et vitaliser… tout en un passage ! L’équipement était déjà disponible pour les déchaumeurs à dents Terria de ­Pöttinger, il se déploie dorénavant sur leur cousin le Terradisc. La tête de répartition pour trémie frontale Amico F est conçue pour incorporer l’engrais ou semer le couvert au moment du déchaumage, ou lors de la préparation du lit de semence. De 1 700 ou

2 400 L de capacité, elle peut se diviser en deux selon un rapport 60/40. Pour le semis, l’équipement travaille en single shoot grâce à sa trémie sous pression. La densité est modulable selon une carte de préconisations. Sa compatibilité Isobus permet de combiner la trémie avec d’autres outils, quelle que soit la marque.

HORSCH

TERRE-NET MÉDIA

Les tests menés durant les semis de blé, de colza, de seigle et d’orge puis, plus tard, sur les haricots et les betteraves l’ont confirmé, le semoir monograine Solus, prototype présenté par Horsch à Agritechnica, est capable de mettre en terre tout type de culture, avec un même doseur et en garantissant la profondeur de semis, la position régulière des graines sur le rang, et une fermeture du sillon optimale. Côté gabarit, l’engin possède deux essieux pour emmener le poids des 47 rangs, soit 10,6 m de largeur de travail. Les ingénieurs reprennent des éléments du Maestro, dont les doseurs et la distribution par sur-pression AirSpeed.

FORGES DE NIAUX

DE LA BETTERAVE AU BLÉ, LE SOLUS SÈME TOUT

FORGES DE NIAUX

DEPUIS L’ARIÈGE, L’USINE FOURNIT LES PLUS GRANDS Sur les cinq continents, l’isard, le cousin du chamois, travaille le sol. L’animal est l’emblème des Forges de Niaux depuis l’entre-deuxguerres, il est gravé sur tous les disques fabriqués par l’entreprise, qui produit pour les plus grands noms de la machine agricole, de John Deere à Horsch, en passant par Kverneland, Sky Agriculture, Degelman, Bourgault Industries… Laurent Pineda, président et directeur d’exploitation du site, a annoncé la mise en route de sa nouvelle usine, remplaçant l’ancienne depuis le printemps 2023. « Les process les plus durs physiquement ont été automatisés et numérisés. De quoi offrir des postes très qualifiés en métallurgie, en robotique et en productique », se réjouit-il. L’usine émettra 70 % de CO2 de moins qu’auparavant, pour travailler de l’acier 100 % français. Entre 85 et 90 % de la production sont exportés. « Entre débit de chantier et adaptabilité aux situations pédoclimatiques variées, le disque voit son marché augmenter », met en avant l’entreprise.

PATEER

PATEER

Des masses 100 % françaises

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La gamme RT de Pateer combine un revêtement en polyéthylène (procédé novateur en matière de masse de lestage) avec un cœur en béton. Des modèles simples ou intégrant un espace de rangement, pour un poids de 400 à 2 500 kg, de couleur noire, grise ou verte, dont le tarif devrait être à la portée de tous. Chaque masse est personnalisable avec le logo de la marque du tracteur. Intégrant 100 % de polyéthylène régénéré dans

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

la production, la démarche de Pateer se veut écoresponsable. Dans ce même esprit, l’entreprise favorise les fournisseurs situés à moins de 1 000 km des sites de fabrication. Outre les masses, Pateer conçoit, fabrique et commercialise des échelles d’attelages, des crochets automatiques ou hydrauliques, des garde-boue de tracteurs fixes ou escamotables, des relevages avant ou encore des filtres à charbon actif pour les cabines.


Par la rédaction redaction@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Textos ➜ Législation : les députés limitent des recours pour conflits de voisinage L’article soumis au vote des députés stipule que tout « propriétaire, locataire [...] à l’origine d’un trouble excédant les inconvénients normaux de voisinage, est responsable de plein droit du dommage qui en résulte ». Mais il introduit une exception qui exclut l’auteur de toute responsabilité lorsque ce trouble provient d’activités préexistantes à l’installation de la personne lésée, « qui se sont poursuivies dans les mêmes conditions et qui s’exercent conformément à la législation en vigueur ». ➜ Agrivoltaïsme : en coulisse, la bataille fait rage sur les modalités L’essor de l’agrivoltaïsme, consacré dans la loi au printemps, reste suspendu à la parution d’un décret d’application, enjeu d’âpres tractations qui s’éternisent, notamment en ce qui concerne la quantité de panneaux solaires autorisée par parcelle agricole,

➜ Syndicalisme : la FNSEA hausse le ton face aux incohérences Stockage de l’eau, pesticides, loi d’orientation… la FNSEA a exigé le 30 novembre que « des décisions politiques soient prises », après quinze jours de grogne des agriculteurs, menaçant la « sérénité » du Salon de l’agriculture (qui se tiendra du 23 février au 3 mars 2024 à Paris) si aucune « réponse concrète » n’était apportée par le gouvernement.

➜ Foncier : « hold-up » discret au profit des grands groupes Si l’on peut penser que l’accaparement des terres concerne principalement le continent africain ou des pays comme le Brésil, le phénomène n’épargne pas la France, où des firmes agroalimentaires ou dermo-cosmétiques achètent, en passant par des montages sociétaires discrets, d’importantes étendues de terres agricoles pour sécuriser leur production. Une tendance que la journaliste Lucile Leclair met en lumière dans son dernier ouvrage, Hold-up sur la terre.

➜ Agrivoltaïsme : les chambres d’agriculture défendent leur vision Les chambres d’agriculture ont accueilli le 30 novembre la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, afin d’échanger sur l’agrivoltaïsme et de plaider pour une vision « encadrée et raisonnée ». Elles entendent notamment éviter la disparition de la production agricole au profit d’une production d’électricité économiquement plus rentable.

➜ Politique : 28 % des agriculteurs inquiets pour leur représentativité à l’Assemblée Faible nombre de représentants du monde agricole et nouvelle composition politique de l’Assemblée peuvent inquiéter les agriculteurs quant à la mise en avant et au traitement des problématiques propres au milieu. Néanmoins, près de 70 % estiment que les dernières élections législatives ne changeront pas grandchose à leur représentation politique.

a-t-on récemment appris de sources concordantes.

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Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Décaler la date de semis des céréales d’hiver : facile à dire sur le papier ! Le décalage de la date de semis des céréales d’hiver est régulièrement mis en avant comme levier dans la gestion des adventices ou des pucerons à l’automne. Plus facile à dire qu’à faire, toutefois, selon les contextes… Gustave Ferme :

Jean-François Augis :

« Cela permet de limiter les problèmes de désherbage, de gestion des pucerons, des maladies fongiques et/ou de croissance avant l’hiver. Les anciens disaient “les grains dout’voler au vin à l’Toussaint” (les blés doivent voler au vent à la Toussaint). »

« On n’a plus de repères, c’est bien l’ennui. Ma crainte, c’est de devoir traiter les pucerons. Pour autant, il faut bien commencer ! S’il est urgent d’attendre, le danger c’est l’arrivée de la pluie. »

Frédéric Lambin : « Je ne sème jamais avant le 1er novembre. »

Jean-Paul Millard : « Sur dix ans, les semis autour du 15 octobre sont toujours les meilleurs dans l’Ain. Et puis le temps d’aujourd’hui n’est pas forcément celui de demain. »

Juju Baudet : « Les anciens disaient joliment “il faut ensemencer la terre quand elle est amoureuse”, donc en bons Normands, on y va ni trop tôt, ni trop tard. »

Bertrand Colnet : « Décaler la date de semis : sur le papier, c’est facile à dire. La fiabilité des prévisions météo étant catastrophique, il faut battre le fer quand il est chaud, du moment qu’on reste dans des dates de semis cohérentes. Les orges d’hiver se sèment plutôt dans le sec que dans la m****. »

Jean-Christophe Hector : « Si les prévisions météorologiques étaient fiables à deux semaines, le choix de la date serait optimisé. » 48 /

Le Magazine / DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024

Greg37 : « Le mieux est de partager les risques, semer un peu toutes les semaines quand on peut. Si parcelle avec

« Pour moi, impossible de faire des généralités, entre les sables des uns, la craie ou les argiles des autres, vous ne voyez pas du tout les choses de la même manière au 10 octobre. Une levée à la Toussaint peut être salutaire pour les uns et problématique pour les autres » LAURENT VAUCHER

beaucoup d’adventices, décalages, ou labour ou culture de printemps. »

Gaby : « Dans le 85, secteur à terre de bocage, 220 mm de pluie depuis 10 jours. Très peu de blés ont été semés et la météo annonce encore beaucoup de pluie. Je pense que beaucoup de parcelles ne seront pas semées, donc pour 2024, la paille sera très recherchée ! »

Nico : « Vu les cumuls d’eau depuis 10 jours et les prévisions pour la semaine, il ne fallait pas céder au chant des techniciens de bureaux. Certains vont devoir ranger les Big Bag de semences de blé et d’orge pour commander des semences de printemps. Au 23 octobre (début des grosses pluies), selon Agreste, la moitié de la sole de blé était semée. »

Mouton : « [...] plus les années passent, et plus les opportunités de semer tard se manifestent. Alors arrêtez de faire comme les moutons et dites-vous que oui, il y a 10 ans c’était faisable 1 année sur 2. Mais aujourd’hui, c’est plutôt 3 années sur 4, et vu les avantages du semis tardif, ça vaut le coup d’attendre. Mais bon si votre langage c’est “béééééééé”, le semis tardif n’est pas pour vous… »

Momo : « Attendre qu’il tombe des trombes d’eau, oui bien sûr… Il faut y aller et ne pas hésiter à passer le rouleau sur ce qui est semé, tout simplement… » ■


ARVALIS et SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Éclairage EXCÈS D’EAU

ADOBE STOCK/HELIOSPHILE

Quels impacts pour les céréales semées ?

L'excès de pluies provoque l'anoxie des plantules, qui dépérissent ensuite rapidement.

Les cumuls importants de pluies tombées depuis le 20 octobre ont chamboulé les semis et les interventions de protection phytosanitaires des céréales d’hiver. Quel risque pour les céréales déjà implantées et à partir de quel moment doit-on envisager le « plan B » ?

A

près un début d’automne sec, les perturbations climatiques se sont enchaînées à partir de la mi-octobre. Localement, des records de précipitation ont même été battus pour la saison. Globalement, l’ensemble du territoire a reçu des quantités d’eau nettement supérieures à la moyenne. Sans surprise, ces forts cumuls ont saturé (temporairement ou durablement) les sols, interdisant l’entrée du matériel dans les parcelles. Les secteurs les plus touchés par les excès ont été les zones à forte pluviométrie et où les sols ont une faible capacité d’absorption ( faible réserve utile, infiltration lente). Pour les céréales déjà implantées mi-­ novembre, l’excès d’eau est surtout problématique au niveau de la germination et de la levée au stade trois feuilles, surtout s’il y a submersion totale pendant quelques jours.

Les plantules en train de germer sont en effet très sensibles à l’anoxie et dépérissent rapidement lorsque le sol est gorgé d’eau. C’est essentiellement en zone de mouillères, dans les fonds de vallée de rivières qui débordent, que l’on rencontre cette situation. Les parcelles concernées pourront faire l’objet d’un re-semis si nécessaire quand les sols auront ressuyé. L’humidité extrême du sol et les pluies continues de mi-novembre ont également interrompu les interventions phytosanitaires. De nombreuses parcelles n’ont donc pas pu être désherbées en pré-levée comme prévu, il faudra retravailler les programmes de désherbage en fonction des fenêtres météo. Des semis plus tardifs Selon l’un des rapports Céré’Obs de ­FranceAgriMer, au 13 novembre, 71 %

des semis de blé tendre étaient réalisés, contre 96 % en 2022 à date équivalente, et 89 % sur la moyenne 2018-2022. L’avancée différait selon les régions : Île-de-France, Normandie, Centre-Val-de-Loire, Hautsde-France, Provence-Alpes-Côtes-d’Azur, Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté avaient dépassé les trois quarts des surfaces semées. Pour les autres : Auvergne-RhôneAlpes 55 %, Pays de la Loire 53 %, Bretagne 47 %, Occitanie 46 % et Nouvelle-Aquitaine 25 %. Du côté de l’escourgeon, 84 % des semis étaient effectués à l’échelle nationale le 13 novembre. En 2022, 99 % étaient emblavées et sur la moyenne quinquennale, 94 %. Là encore, notons l’avancée hétérogène selon les territoires : 100 % en GrandEst et dans les Hauts-de-France, mais 30 % en Nouvelle-Aquitaine. Concernant les parcelles non semées à mi-novembre, les cas de figure étaient nombreux selon le secteur et l’espèce. À l’Ouest, moins de la moitié des orges d’hiver avait pu être implantée. Les références techniques sur ces espèces semées en novembre voire en décembre sont très rares, et le potentiel de rendement mal cerné. Physiologiquement, les orges d’hiver poussent et tallent rapidement. Elles sont suffisamment alternatives pour épier après un semis de novembre ou décembre, mais restent sensibles à l’excès d’eau et au gel hivernal. Semer de l’orge d’hiver dans les semaines qui suivaient était donc encore possible, notamment pour terminer des parcelles. Là où les semis n’avaient pas commencé, la question de basculer ou non vers de l’orge de printemps était légitime, voire de semer une autre céréale d’hiver assez alternative (blé tendre précoce, triticale). Pour le blé tendre et le blé dur, les conséquences des retards de semis sont plutôt bien cernées milieu par milieu. Là encore, ces espèces présentent une grande souplesse de date de semis, considérant que les variétés hiver à très hiver ont probablement déjà été implantées. ■ DÉCEMBRE 2023-JANVIER 2024 /

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