Terre-net Le Magazine n°111

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INNOV-AGRI SUD-OUEST

L’Ondes de choc qui propulse l’agriculture vers le futur

DÉCRYPTAGE

Anticiper le risque limaces

ADVENTICES Écimer, gérer les menues pailles QUAD Quand il s’invite à la ferme

ALLEZ PLUS LOIN

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Ont participé à ce numéro : Yanne BOLOH, Antoine HUMEAU, Frédéric PIGOT

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Pour Groupe ISA, Gérard JULIEN, directeur de la publication, Hervé NOIRET, directeur général NGPA

Imprimé par : ROTO FRANCE IMPRESSION 25, rue de la Maison-Rouge – 77185 LOGNES N° 111 – août-septembre 2024

Dépôt légal : à parution - Diffusion : 50 000 exemplaires

Crédits photos de la couverture : Luc TIFFAY/Adobe Stock/ Frédéric PIGOT/AgencePAP

Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT.

Origine du papier : Suisse - Taux de fibres recyclées : 52 %

Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : Ptot 0,006 kg/t

L’agriculture, ce laboratoire à ciel ouvert

Alors que la moisson des cultures estivales s’achève, le constat est amer. C’est l’une des pires récoltes depuis longtemps. Est-ce utile de revenir sur les conditions hivernales ? Suivies d’un printemps pourri ? Tout était favorable à ce que 2023-2024 s’inscrive aux annales des mauvaises années. Ceux qui travaillent avec du vivant le savent bien, quand ça s’engage mal avant même la mise en terre, ce n’est pas de bon augure pour la suite. Difficultés à semer, problèmes de désherbage, implantation médiocre, prolifération des agents pathogènes… Les galères s’enchaînent et pourtant, voir le verre à moitié plein reste la meilleure chose à faire. Heureusement, la météo des derniers jours aura permis de récolter sans trop de déboires, mis à part dans les régions ayant essuyé de violents orages, anéantissant parfois la production. Premier enseignement à en extraire : tant que la récolte n’est pas dans la benne, impossible de crier victoire ! Tout peut arriver jusqu’à la dernière minute alors mieux vaut demeurer humble et pragmatique quand on est agriculteur. C’est aussi preuve que tout passe par la résilience et la capacité à trouver comment sécuriser ses revenus, pérenniser son exploitation et surtout, surmonter les défis rencontrés par la profession. C’est le leitmotiv des équipes qui organisent Innov-agri, qui s’efforcent de rassembler les forces vives pour fédérer la filière et mettre en exergue les idées pouvant permettre de franchir le cap. C’est également la motivation de la rédaction de Terre-net Le Magazine ! Elle s’efforce de recenser et mettre en lumière les initiatives, qu’elles fonctionnent ou non, tant le facteur réussite dépend de la ferme, de son parcellaire et de ses pratiques. L’essentiel étant de mettre le doigt dessus, sans aucune prétention de résultat. La seule certitude qu’on puisse avoir est que LA solution unique n’existe pas. À chacun de piocher et de tester en conditions réelles si la méthode correspond au contexte de son exploitation. C’est aussi l’idée de ce numéro, qui présente la technique de l’écimage et la manière dont elle peut aider à gérer les adventices sur le moyen terme. Autre exemple avec le sujet quad, qui explique comment cet équipement a fini par devenir partie intégrante du matériel agricole.

Bonne lecture !

Sébastien Duquef

SOMMAIRE

N° 111

Août-septembre 2024

REPÈRES

6 Bon à savoir

7 Agenda

10 Décryptage : anticiper les attaques de limaces pour limiter les traitements

TENEZ-VOUS PRÊT

12 TEMPS_FORT

Écimer et gérer les menues pailles pour lutter contre les adventices

18 Quels leviers contre le chénopode blanc et le datura stramoine ?

DOSSIER

22 Innov-agri Sud-Ouest, l’Ondes de choc qui propulse l’agriculture vers le futur

PARTAGE D’EXPÉRIENCE

34 TEMPS FORT

Quand le quad s’invite à la ferme

BRÈVES DES CHAMPS

40 En photos : Innovation Farm Machinery 2025

42 Travailler pour rembourser le matériel

43 Céréales bio, un contexte de marché « très compliqué »

44 Un outil pour mieux connaître sa réserve utile en eau

ANNONCES D’OCCASION

45 Sélections de matériels de seconde main

Sont joints à ce numéro, sur la totalité de la diffusion, un encart Duraplas, et sur une partie, un encart Agram et le guide Innovagri. Encarts sélectifs Crédit Mutuel : deux versions sur la 4e de couverture.

FONCIER

Quelle évolution du prix des terres dans les Hauts-de-France en 2023 ?

Le marché foncier agricole des Hautsde-France est reparti à la hausse en 2023, atteignant un niveau record que ce soit en nombre de transactions (8 670, soit 12,1 % de plus qu’en 2022), en surface (27 300 ha, + 3,9 %) ou en valeur avec un prix moyen de 10 170 €/ha pour les terres

et prés libres non bâtis (+ 6,7 % par rapport à l’année précédente). Le marché est « boosté par les ventes de bâtiments agricoles, dont le nombre a plus que doublé entre 2022 (et toutes les années précédentes) et 2023 », indique la Safer. Les biens libres représentent 26 % du marché. Au niveau

LA

CITATION

départemental, on constate cependant une baisse des prix dans l’Oise (- 7 % par rapport à 2022), avec un hectare libre qui s’affiche à 9 070 € en moyenne. Le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme voient leurs prix progresser légèrement, en revanche la hausse est manifeste dans l’Aisne, à 10 240 €/ha, contre 9 740 €/ha en 2022. Du côté des terres louées, la tendance est à la hausse dans tous les départements de la région, avec une progression située entre 1 et 3 %, « ce qui est une constante du marché agricole des Hauts-de-France depuis plusieurs années », précise la Safer, qui ajoute que « presque toutes les petites régions agricoles sont concernées par cette hausse ». Dans cette région frontalière, les acquisitions par des étrangers représentent 1 % de la surface agricole utile vendue, soit 348 ha en 149 transactions, particulièrement dans le Nord. Sur le territoire, « les ventes de biens agricoles par des étrangers équilibrent quasiment leurs acquisitions », ajoute cependant la Safer.

Fort d’une stratégie commerciale entièrement orientée vers le marché français et européen, le prix des betteraves sucrières 2023 atteint 54,08 €/t à 16° forfait collet.
THOMAS NUYTTEN, directeur betteravier de Saint-Louis Sucre

CHIPS

PEPSICO MODERNISE SON USINE BELGE

PepsiCo a annoncé son intention d’investir 200 millions d’euros dans l’amélioration de son usine de Furnes (Flandre-Occidentale). Ce site produisant des chips Lays’s, Doritos et Cheetos devrait notamment se doter d’un entrepôt entièrement robotisé facilitant la logistique et l’expédition des 2 millions de sachets produits tous les jours. Un convoyeur de 100 m de long reliera l’usine à l’entrepôt et douze navettes robotisées fournies par Mecalux déplaceront les produits vers leurs emplacements de stockage. L’ensemble du projet pourrait permettre d’augmenter de 35 % la production tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 75 %, et de créer 150 nouveaux postes.

RÉSEAUX SOCIAUX FARMR. ÉVOLUE EN UNE COMMUNAUTÉ AGRICOLE SUR WHATSAPP

« Depuis sa création, Farmr. a réuni plus de 13 000 agriculteurs sur sa plateforme, répondant à un besoin crucial de se rassembler et d’échanger pour faire face aux défis du quotidien. [...] Malgré les succès et l’enthousiasme générés, des contraintes financières dans le développement technique de l’outil ont freiné sa croissance », expliquent ses fondateurs

dans un communiqué. Farmr. devient une communauté active sur WhatsApp. Celle-ci devrait préserver ses principes fondateurs : le partage de connaissances et d’expériences via des groupes par région et par filière ; représenter un espace d’échange avec des experts (des groupes dédiés permettront des interactions sur des thématiques précises comme le marché agricole, l’agronomie, le machinisme ou encore la santé animale) ; Farmr.job, un espace dédié aux opportunités d’emploi et aux collaborations dans le secteur agricole sur lequel les exploitants pourront trouver des candidats à l’emploi en réponse à leur besoin de main-d’œuvre ; l’outil Agri-Bot, un assistant agricole basé sur l’IA qui reste accessible aux agriculteurs pour répondre aux problématiques quotidiennes (hors WhatsApp).

DISTRIBUTION

4 au 5 septembre

Innov-agri à Ondes (31) www.innovagri.com

30 août au 9 septembre

La Foire de Châlons au parc des expositions Le Capitole en Champagne (51) https://foiredechalons.com

6 au 8 septembre

Les Terres de Jim à Mamirolle et au Gratteris (25) www.lesterresdejim.com

25 au 26 septembre

La terre est notre métier, le salon agricole de la bio au parc des expositions de Retiers (35) www.salonbio.fr

6 au 10 novembre L’Eima à Bologne (Italie) www.eima.it

Le neuf recule, l’occasion résiste et l’entretien

Selon l’enquête de conjoncture du Sedima (Syndicat national des entreprises de service et distribution agricole), 56 % des adhérents annoncent un recul d’au moins 3 % de leurs prises de commandes de matériels neufs à un an. « La conjoncture des marchés clients a été parmi les premiers freins à la demande. Dans certaines régions, les marchés ont été particulièrement impactés par les conditions climatiques, qui n’ont pas permis aux agriculteurs d’avancer sur les travaux », analyse l’organisme. Les perspectives à court terme sont plutôt moroses. Plus de deux tiers des entreprises anticipent une baisse des commandes du neuf pour le second semestre 2024. Dans ce contexte, le matériel d’occasion résiste un peu mieux. Les prises de commandes à un an sont estimées à la baisse pour « seulement » 45 % des distributeurs. 27 % annoncent au contraire une hausse d’au moins 3 % et 20 % une progression supérieure à 20 %. « Beaucoup d’agriculteurs achètent désormais de l’occasion, car le neuf est devenu trop cher », souligne Alexandre Mortier,

grimpe

le président du Sedima. Selon les chiffres Axema, les prix du matériel agricole ont augmenté de 26 % sur les trois dernières années. Aujourd’hui, 70 % des distributeurs placent les tarifs en seconde position dans les principaux freins à la demande. Dans le même esprit, la progression du chiffre d’affaires est évaluée

entre 7 et 8 % pour les pièces magasin, et entre 8 et 10 % pour le chiffre d’affaires prestations à l’atelier pour le premier semestre 2024. À noter enfin que les stocks n’arrangent pas les résultats des distributeurs : 74 % jugent leur niveau supérieur à la normale pour le matériel neuf et 53 % pour le matériel d’occasion.

FARMR.

JEUX OLYMPIQUES

Les

frites au

menu des téléspectateurs, mais pas à celui des athlètes

« En tant que légume quotidien, universel, sain, adaptable à toutes les cuisines et tous les plats, la pomme de terre s’invitera spontanément dans la magie des moments JO », prévoit Ronan Chastellier. Le sociologue résume ainsi les résultats d’un sondage OpinionWay commandé par l’interprofession de la pomme de terre (CNIPT) mettant en évidence l’omniprésence des tubercules dans les repas autour des Jeux olympiques. Ainsi, 33 % des Français comptent bien profiter du plus grand évènement sportif planétaire pour organiser des repas conviviaux entre amis. Et parmi eux, 33 % plébisciteront le traditionnel burger-frites devant la télé, 29 % une salade gourmande de pommes de terre, 12 % des pommes de terre à partager autour d’une sauce, et 9 % en cuisson vapeur. Et pour ceux qui seront incités, pendant les JO, à faire eux-mêmes davantage de sport, 32 % estiment qu’il vaut mieux manger, avant de pratiquer, un plat de pommes de terre vapeur plutôt qu’une barre énergétique ou un smoothie protéiné. Parmi les 13 millions de repas servis durant la manifestation, 45 000 le seront quotidiennement au restaurant du village olympique. La pomme de terre sera bien l’une des stars de ces Jeux, mais les athlètes, membres du staff et journalistes qui s’y restaureront n’auront cependant pas droit aux frites. Non pas à cause de leur valeur calorique, mais pour écarter les risques d’incendie liés aux friteuses…

UNPT ET CNIPT DES SURFACES DE POMMES DE TERRE EN HAUSSE

La production de pommes de terre, en surface, augmenterait de 7,3 % pour atteindre 170 244 ha, soit 11 567 ha de plus qu’en 2023, estiment l’UNPT et le CNIPT d’après une étude de terrain arrêtée à début juin, complétée par les données Agreste. La dynamique s’explique par la demande industrielle française et européenne, qui poursuit sa croissance. Les surfaces ont progressé chez les producteurs historiques, mais aussi et surtout, avec l’arrivée de nouveaux producteurs dans les bassins de productions historiques, principalement liés, a priori, par des contrats d’industrie. C’est la région Hauts-de-France qui affiche la hausse la plus importante (+ 8 499 ha), ce qui la maintient en tant que première région productrice au niveau national avec 64 % des surfaces. Néanmoins, signalent les deux organisations, l’année n’est pas suffisamment avancée pour présager de la production finale, les conditions de début de campagne ayant été particulièrement difficiles, entre une pluviométrie excessive qui a retardé les plantations, des densités de plantation en baisse, une hétérogénéité dans les levées et une forte pression mildiou. « Les conditions météorologiques estivales auront, comme chaque année, toute leur importance ; le rendement fera la différence », ajoutent-elles.

38,4 M€

C’est le montant de l’enveloppe du dispositif relatif aux filières légumineuses géré par FranceAgriMer, qui vise à soutenir des projets collectifs de valorisation, de transformation et de développement des productions de légumineuses répondant aux objectifs de la transition agroécologique. Le but est de financer les investissements en actifs matériels et immatériels.

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La pression limaces sur les cultures risque d’être forte alors mieux vaut anticiper le risque pour la limiter et ainsi réduire l’épandage de molluscicides.

LIMACES

Anticiper les attaques pour limiter les traitements

Les niveaux de pression de limaces observés en début d’été laissaient supposer une gestion délicate sur les céréales. Pour gérer au mieux la situation et éviter les épandages dispendieux de granulés, le risque doit être anticipé. Tour d’horizon en cinq points.

Depuis l’automne 2023, l’activité limaces a été inédite en France.

« En trente-cinq ans de spécialisation dans les antilimaces, nous n’avons jamais connu une telle pression, c’est tout simplement du jamais-vu », rapporte Pierre Olçomendy, chef marché de la gamme antilimaces chez De Sangosse. En betterave, ce sont 120 000 ha qui ont été traités, soit six fois plus qu’en année moyenne. Même s’il fait chaud à la fin de l’été, une simple petite rosée saura réactiver l’activité du mollusque, compte tenu des niveaux de population actuels.

1Commencer par surveiller

Pas question de traiter à vue, « c’est voué à l’échec, ce sont des

applications pompiers », commente Pierre Olçomendy. « Observer avant de déclencher est impératif », met en garde Nicolas Jullier, responsable de l’expérimentation à la chambre d’agriculture de l’Aisne. La surveillance des parcelles équivaut à une analyse globale du risque : y a-t-il souvent des limaces sur le terrain ? Le précédent ainsi que les conditions climatiques sont-ils favorables à la prolifération de limaces ? Etc. « Certaines cultures sont moins exposées que d’autres, comme la moutarde, la vesce commune ou l’avoine rude », ajoute Juliette Maron, spécialiste de la protection intégrée des cultures chez Arvalis.

2

Quantifier les populations

L’étape de piégeage, pour quantifier les populations, commence dès la récolte du précédent, deux à trois semaines avant la date prévisionnelle des semis. Il s’agit de positionner quatre pièges tapis d’une dimension d’un quart de mètre carré par parcelle, espacés chacun de quelques mètres, et de les relever et déplacer tous les deux jours. Le nombre de limaces abritées sous les tapis donne une indication de la densité de ces mollusques au mètre carré. Attention de ne pas mettre en place un piégeage juste après une opération de travail du sol, qui perturbe l’activité des limaces. Pour les amateurs de technologie, des outils d’aide à la décision

(OAD) existent désormais, plus précis que les pièges tapis. Ils demeurent peu répandus, sans doute parce que beaucoup plus chers. Un capteur connecté, par exemple, positionné au champ, comptabilise chaque nuit la quantité de limaces au mètre carré en prenant des photos en infrarouge. L’OAD informe ensuite l’agriculteur du niveau de risque. Ces informations se basent sur l’itinéraire choisi, les données météo ou encore le stade de la culture. L’exploitant peut ainsi adapter sa stratégie, savoir s’il doit mettre en place des méthodes de lutte alternatives ou réaliser un traitement chimique.

3

Préparer son sol

Préparer son terrain constitue une étape primordiale pour réduire les populations de limaces avant l’implantation. Cela commence juste après la récolte du précédent. Le déchaumage perturbe le milieu de vie du mollusque (ses déplacements). Le travail du sol permet de faire remonter les œufs pour les exposer au soleil et réduire ainsi la population, tout en supprimant les repousses de colza et donc la nourriture. Rouler les semis permet de supprimer les interstices et limiter l’accès aux graines. Les limaces n’ayant pas la capacité de perforer le sol, cela limite leurs déplacements. Le travail du sol peut réduire jusqu’à 50 % de la population.

4

Bien choisir son produit

S’il y a encore une forte population de limaces avant le semis malgré le travail du sol, il faut positionner un traitement molluscicide avant l’implantation de la culture. Le produit doit être adapté, capable de tuer rapidement les mollusques, en vingtquatre heures plutôt qu’en trois jours, et bien tenir à la pluie. « Le granulé doit être adapté à l’épandage, et ne pas être broyé à la sortie sinon, à la première pluie, il fondra et la limace ne l’ingérera pas, met en garde Pierre Olçomendy. Il faut utiliser des produits qui ne cassent pas. »

5

Traiter au moment du semis ?

Mélanger l’antilimace avec les semences se fait uniquement lorsque les conditions de semis sont mauvaises :

L’AVIS DES EXPERTS

Nicolas Jullier, responsable de l’expérimentation à la chambre d’agriculture de l’Aisne

« Éviter le métaldéhyde et soigner ses

semis »

« Réguler les populations de limaces sur le long terme, cela passe par un bon travail du sol en interculture, qui permettra de déstocker les œufs. Pour conserver des auxiliaires, il faut limiter les interventions, les insecticides, éviter au maximum d’appliquer des produits à base de métaldéhyde, qui tue aussi les coléoptères comme les carabes. Réduire la pression limaces, cela passe également par la qualité du semis. Il faut éviter les mottes, car elles facilitent le déplacement de ces mollusques. L’objectif est de ne pas avoir d’interstices qui leur permettent de se cacher et aller manger ensuite. Je me souviens d’un agriculteur qui n’avait pas spécialement de problèmes de limaces. Il a mis un coup de strip-till pour implanter son colza et entre les passages de dents s’est formé une sorte de petit andain avec de la menue paille et des mottes. Les limaces s’y sont toutes réfugiées, elles se nourrissaient de colza, l’agriculteur n’a rien vu lever. Il faut être assez soigneux dans sa préparation du lit de semence. Sur les semoirs, les roulettes plombeuses derrière la ligne de semis de l’outil sont assez pratiques. Et quand on a un semoir de précision, en colza, si on rappuie bien, cela permet en plus de gagner un peu en vigueur, donc de réduire la période de sensibilité de la culture aux limaces. Évidemment, tout cela dépend aussi du type de sol. C’est plus compliqué en terres argileuses difficiles à travailler. »

Stéphane

Baton, responsable technique en charge des expérimentations chez Staphyt

« Le phosphate ferrique a la même efficacité que les produits

chimiques »

« À terme, le métaldéhyde, classé CMR2, c’est-à-dire présentant un risque pour la santé humaine, est appelé à disparaître, et les produits de biocontrôle vont s’imposer. Globalement, aujourd’hui, tous les produits de biocontrôle à base de phosphate ferrique s’équivalent. Les agriculteurs jugent souvent l’efficacité à ce qu’ils voient. Alors que le métaldéhyde agissait sur la sécrétion de mucus, et empêchait donc les limaces de se déplacer, il n’y a pas cet effet avec le phosphate ferrique. Une fois qu’elle a absorbé le produit, la limace peut regagner son refuge avant de mourir, on ne voit donc pas les mollusques morts. Au vu de tous les essais cages que nous avons pratiqués, il apparaît que l’effet sur la mortalité est beaucoup plus long qu’avec les produits chimiques que nous utilisions auparavant, mais en termes d’efficacité, c’est pareil. Le phosphate ferrique a une action coupe-faim, la limace ne continue pas à manger des végétaux une fois le granulé absorbé. Des progrès ont été faits sur les formulations, ces dernières années, au niveau non seulement de l’appétence du granulé, mais aussi de sa consistance, afin qu’il tienne mieux en conditions humides, qu’il se délite moins rapidement. Ce que l’on a observé aussi, c’est que le phosphate ferrique semble avoir un meilleur comportement à l’automne, en conditions plus fraîches, qu’au printemps. Mais tous nos essais l’ont montré, l’efficacité est la même qu’avec le métaldéhyde. »

quand le sol est motteux, quand il y a beaucoup d’interstices, en période sèche par exemple. En conditions très humides, dans certains types de sol, les raies de semis ne se referment pas, cela forme des autoroutes à limaces, celles-ci suivent le sillon et consomment toutes les graines semées. Le traitement au moment du semis peut donc être

indiqué. Il peut aussi constituer une solution en agriculture de conservation, puisque le sol n’aura pas pu être travaillé. Attention toutefois, il protège la germination mais ne protège plus du tout la culture ensuite, puisqu’il se trouve dans la raie de semis. Il ne remplace donc pas une application en plein. ■

Écimer et gérer les menues pailles pour lutter sur le moyen terme

La combinaison de différents leviers améliore la régulation des adventices. L’écimage et l’élimination des menues pailles peuvent ainsi conforter, pour gérer le stock semencier d’une parcelle, les efforts en matière de rotation, de travail du sol, de choix des variétés et de date de semis. Le recours à de telles pratiques s’accentue avec la montée des résistances.

Gérer les adventices avant la récolte des parcelles permet d’éviter de transformer la moissonneusebatteuse en semoir. Un pied de vulpin contient jusqu’à 1 000 graines…

1000 graines par pied de vulpin, entre 500 et 5 000 pour un raygrass… La gestion des adventices passe forcément par l’élimination de tout ce potentiel de germination. Réduire la pression de ces plantes se raisonne pendant la campagne ainsi que sur la rotation. Afin de diminuer le stock semencier à moyen terme, deux stratégies mécaniques se développent : l’écimage des adventices durant la culture pour éviter que leurs graines ne tombent au sol (une méthode initialement pratiquée plutôt en agriculture bio) et la récupération des menues pailles pendant la moisson afin de ne pas éparpiller, derrière la moissonneuse-batteuse, petits grains de la culture et graines des adventices.

Au moins 40 % des graines d’adventices tombent au sol avant la moisson, rejoignant ainsi le stock semencier. L’écimage avant récolte vise donc à éviter que les graines matures ne se retrouvent à terre. Cette pratique valorise la différence de hauteur avec la culture pour couper les inflorescences invasives, elle réduit ainsi la production de graines et leur dissémination. « L’écimeuse va couper la matière végétale, l’inflorescence, dans laquelle se trouvent les graines. Cette technique se raisonne au couple culture/adventice, l’exemple emblématique étant la folle avoine, très haute, dans du blé, explique Damien Brun, ingénieur agroéquipements chez Arvalis. Il s’agit d’une solution de rattrapage quand le désherbage n’est pas satisfaisant. Ses résultats ne se voient pas sur la culture en cours, mais sur le moyen et le long terme, car elle réduit la salissure de la parcelle pour les prochaines cultures. »

Cibler un couple culture/adventice

Les écimeuses classiques permettent la gestion des espèces de grande taille comme la folle avoine, la moutarde des champs, l’ambroisie à feuilles d’armoise ou bien encore le raygrass. Elles n’ont, par contre, pas vraiment d’effet sur le vulpin, qui ne dépasse pas assez du blé ou de l’orge en fin de cycle. L’écimage contribue également à limiter la dispersion par les semences des espèces vivaces comme le rumex, le chardon ou le cirse des champs. Il faut toutefois s’assurer que cette méthode ne favorise pas le tallage de l’adventice, ce qui aurait un effet inverse à l’objectif visé. Dans tous les cas, l’efficacité de gestion des adventices est améliorée par l’exportation des graines hors de la parcelle, même si un peu d’épis resteront toujours dans la culture, les graines non matures conservant souvent une certaine faculté de germination. C’est ce qu’Arvalis a montré sur la folle avoine lors d’une expérimentation de trois ans (voir encadré « L’Avis de l’expert » page suivante). La mise au point d’un récupérateur sur l’écimeuse constitue donc une innovation de rupture, datée de 2017. Romain Bouillé, agriculteur en Seine-et-Marne, devait alors faire face aux infestations de vulpins résistants, une problématique commune dans sa région. « Les écimeuses classiques n’ont aucun intérêt sur le vulpin. D’où mon idée d’une écimeuse récupératrice coupant à différentes hauteurs puis collectant les graines », explique-t-il. Il a protégé son idée par deux brevets (un français, un européen).

Couper et récupérer pour exporter les graines

La machine, tirée par un tracteur, sectionne les tiges des adventices grâce à son lamier à doubles lames (alternatives en sens opposé). Elle comporte des rabatteurs hélicoïdaux à

L’agriculteur Romain Bouillé était confronté à des infestations de vulpins résistants. Il a mis au point la première écimeuse collectrice de graines d’adventices, au niveau de coupe ajustable entre 15 cm et 1,80 m.

qui n’égrainent pas les adventices et qui, comme dans une moissonneuse-batteuse, poussent la matière dans les lames. Puis celle-ci est conduite, via des tapis convoyeurs, jusqu’à la trémie de vidange surélevée, de 6 m3. La hauteur de coupe est gérée hydrauliquement. Tout est d’ailleurs hydraulique et à vitesse variable : vitesse de tapis, section et rabatteur. Le suivi du sol est presque parfait, la rampe étant en flottaison sur ses roues de jauge ce qui permet d’écimer les vulpins fin mai, notamment.

Les chiffres sont frappants : « En moyenne, nous sortons une benne d’écimeuse de graines d’adventices pour 2 ha. Mais, dans les parcelles les plus sales, nous arrivons à sortir jusqu’à deux trémies de graines de vulpin par hectare à raison de 2,5 à 3 milliards de graines par trémies. C’est encore plus en raygrass, avec cinq ou six trémies par hectare, chacune comptant jusqu’à 1,5 milliard de graines », chiffre Romain Bouillé. Il a cédé la licence d’exploitation de son brevet européen au constructeur allemand Zürn pour bénéficier de sa capacité de production, mais assure toujours la distribution en France. L’écimeuse récolteuse Top Cut est disponible en largeurs de travail de 9 ou 12 m. Les deux rampes sont repliées pour le transport. Le débit de chantier varie selon la parcelle et la quantité de matière à en sortir, entre 20 et 50 ha/jour avec une vitesse d’avancement de 7 à 10 km/h. Pour l’instant, une centaine de ces engins tournent, pour moitié en France et pour moitié à l’étranger. Ils valent un peu moins de 100 000 € et sont subventionnables, dans certains cas, par le plan de relance géré par FranceAgriMer.

« Hormis dans le maïs et le colza, nous passons partout et encore, parfois, c’est possible aussi dans le colza. Actuellement, nos écimeuses collectrices sont majoritairement utilisées contre les raygrass et les vulpins dans les céréales. Mais comme la hauteur de

L’AVIS DE L'EXPERT

Damien Brun, ingénieur agroéquipements chez Arvalis Trois ans d’écimage sur la folle avoine

Arvalis a conduit une expérimentation de trois ans (2020-2022) pour mieux comprendre la biologie de la folle avoine et mesurer l’impact de l’écimage – qui désolidarise la graine du pied de la plante – sur sa capacité de germination ultérieure. L’écimage a bien un impact sur la faculté de la graine, mais uniquement si celle-ci est immature, c’est-à-dire si elle est de couleur verte ou marron clair. En effet, les graines matures (bien reconnaissables, car marron foncé ou noires) présentent une faculté germinative élevée, allant jusqu’à plus de 10 fois celles des graines immatures, même deux ans après le prélèvement. Sachant qu’il ne faut qu’une dizaine de jours pour que les graines de cette adventice passent du stade immature au stade mature, intervenir précocement, en mai, semble donc pertinent pour écimer des graines encore vertes. Celles qui tombent alors au sol seront ainsi moins de 40 % à lever en sortie d’hiver. La stratégie sera alors de concurrencer l’adventice par l’implantation d’une culture d’hiver couvrante, le choix d’une variété précoce et un semis précoce. Un écimage plus tardif, en juin, conduira à une majorité de graines matures au sol, qui seront à plus de 70 % capables de lever en sortie d’hiver. Toute culture d’hiver devra alors être évitée, et une stratégie de déstockage appliquée : faux-semis, désherbage à l’automne et en sortie d’hiver, voire au printemps avant le semis de la culture suivante.

ARVALIS

L’écimeuse récolteuse Top Cut Zürn possède une trémie récupératrice pour ramasser et sortir du champ le stock de graines adventices coupé par la barre de coupe.

Le débit de chantier, avec l’écimeuse récolteuse, varie selon la parcelle et la quantité de matière à en sortir, entre 20 et 50 ha/jour avec une vitesse d’avancement de 7 à 10 km/h.

coupe est réglable hydrauliquement entre 15 cm et 1,80 m, d’autres utilisations sont possibles. Nous avons des exemples de clients qui s’en servent pour des cultures porte-graines spécifiques, pour la récolte de la tête de la luzerne riche en protéines pour des chevaux de course, pour la récolte de tulipes en Angleterre voire, comme dans l’Eure, pour la récolte de la tête du lin afin que la même plante soit bien valorisée en fibres pour ses tiges et en huile et tourteau pour le reste », décrit l’inventeur.

Ne plus disperser les menues pailles

Pour Damien Brun, le type de matériel va déterminer la date d’intervention : « Avec une écimeuse sans récupération, il faut passer assez tôt, voire deux fois ; une avec récupération permet de passer plus tard ». Romain Bouillé conseille de passer au printemps pour lutter contre la ravenelle en blé de printemps, à

« Avec une écimeuse sans récupération, il faut passer assez tôt, voire deux fois ; une avec récupération permet de passer plus tard »

DAMIEN BRUN, ingénieur agroéquipement chez Arvalis

et de couper et collecter les épis de vulpins et de coquelicots en même temps, fin mai.

La gestion des adventices pendant la récolte peut elle aussi se montrer bénéfique pour réduire le stock grainier au sol. Habituellement, la moissonneuse-batteuse disperse à l’arrière les menues pailles, cet ensemble composé des glumes et des glumelles, de brisures de paille, de petits grains susceptibles de repousser dans la culture suivante et de graines d’adventices également dommageables. Gérer les menues pailles pour éviter cette dispersion revient à détourner leur flux au niveau de la grille. Développée il y a une quinzaine d’années, cette pratique reste toutefois assez confidentielle, bien qu’elle permette d’exporter ces matières hors de la parcelle et donc de réduire les repousses. De 2014 à 2018, un essai a été conduit par Arvalis en partenariat avec la chambre d’agriculture d’Ile-de-France sur une parcelle non labourée en présence d’une population de raygrass résistants aux antigraminées foliaires. Au début de l’essai, à la récolte du blé, la densité de raygrass atteignait 28+/-3  plantes par mètre carré. La récupération des menues pailles a permis d’exporter plus de 75 % des semences qui n’étaient pas tombées au sol avant la moisson. Et les bénéfices se sont accentués au fil des campagnes, puisque le stock semencier n’était plus alimenté par les adventices de l’année.

Aller plus loin en broyant les menues pailles

Par ailleurs, deux constructeurs australiens et un canadien proposent depuis peu un système de gestion différent assurant directement sur la moissonneuse-batteuse la dévitalisation des graines grâce à un ensemble rotor/stator fonctionnant à très grande vitesse permettant de broyer finement les menues pailles (voir l’encadré ci-contre, sur le Seed Terminator). Le

Lors d’un essai Arvalis, la récupération des menues pailles a permis d’exporter plus de 75 % des semences qui n’étaient pas tombées au sol avant la moisson.

dispositif s’avère cependant bruyant et produit de la poussière tout en augmentant la consommation, ce qui le réserve à des machines de 450 à 500 ch. En outre, le chantier avance moins vite. Mais l’opération fonctionne particulièrement bien sur les raygrass quand ils sont toujours sur leur tige à la récolte. « Les Australiens ont des problèmes de gestion des adventices graminées, notamment le raygrass, et ce n’est pas étonnant qu’ils cherchent de telles solutions. Mais ils peuvent amortir de telles machines sur des très grandes surfaces. Nous avons peu de recul sur ce type de matériel, assez onéreux, encore peu répandu dans le monde et donc encore rare en France », explique Damien Brun. « Avec du raygrass, nous détruisons 98 % des graines encore sur tige à la récolte, mais la machine ne fait rien contre ce qui est encore vert,

Le Seed Terminator, un dispositif australien s’installant directement sur la moissonneuse-batteuse, permet d’anéantir le pouvoir germinatif des graines à la sortie des grilles de nettoyage en broyant les menues pailles.

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Dr Nick Berry, exploitant agricole australien et fondateur de Seed Terminator

« Ne plus transformer la moissonneuse-batteuse en semoir »

« En Europe, c’est le constructeur Zürn qui distribue le Seed Terminator et l’intègre à la moissonneuse-batteuse. Ce dispositif broie finement les menues pailles. Les graines d’adventices récoltées à la moisson subissent ainsi plusieurs actions : l’écrasement, le martelage, le hachage et le broyage. De quoi leur ôter toute chance de germer ! Elles sont neutralisées à 99 %. La machine embarque deux moulins à marteaux par lesquels passe toute la matière éjectée des grilles de nettoyage de la moissonneuse. Les premiers prototypes ont été développés en 2012, et nous avons notamment travaillé pour réduire la puissance demandée à la moissonneuse, et améliorer la résistance à l’usure. D’où le revêtement en carbure de tungstène sur les pièces critiques comme le rotor. L’installation fonctionne à un régime situé entre 2 250 et 3 000 tr/min. Plus de 600 exemplaires travaillent actuellement, la grande majorité en Australie, où ils sont commercialisés depuis 2019. Depuis 2020, le système est testé dans des parcelles européennes, et nous lui avons apporté quelques adaptations, comme des paniers avec davantage de capacité en vue d’assurer le fonctionnement même en cas de moisson humide ou en présence d’adventices vertes. Le Seed Terminator est proposé pour des moissonneuses-batteuses de différentes marques, comme la Série S de John Deere, l’Axial-Flow de Case IH, la CR de New Holland, la Lexion de Claas ou la 9500 de Massey-Fergusson. Le débit et l’usure sont contrôlés en temps réel directement depuis le poste de conduite (régime de rotation, bourrage, température des roulements et de la transmission, vibrations). »

« Avec du raygrass, nous détruisons 98 % des graines encore sur tige à la récolte, mais la machine ne fait rien contre ce qui est encore vert, ni contre ce qui est déjà tombé devant la barre de coupe »
ROMAIN BOUILLÉ, agriculteur en Seine-et-Marne

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ni contre ce qui est déjà tombé devant la barre de coupe », complète de son côté Romain Bouillé. Il poursuit : « Cette solution se diffusera probablement au fur et à mesure que les cultures arriveront à des impasses de désherbage. » Le positionnement prix du dispositif devra toutefois probablement être revu. ■

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GESTION DES ADVENTICES

Quels leviers contre le chénopode blanc et le datura stramoine ?

Les graines de datura stramoine possèdent une enveloppe épaisse de 133 µm, de quoi leur permettre de survivre aux agressions et d’être persistantes.

La morphologie des graines du chénopode blanc diffère selon qu’elles ont ou non la capacité de germer. Elles sont noires quand elles sont en dormance, marron lorsqu’elles sont capables de germer.

Les leviers de gestion agronomique du chénopode blanc et du datura stramoine sont moins nombreux que ceux des graminées. À l’occasion d’un webinaire, Marie Flament et Bastien Boquet, travaillant tous deux chez Agro-Transfert, ont rappelé quelques éléments-clefs de biologie de ces adventices printanière et estivale, tout en faisant le point sur les résultats du projet Adventurh.

Connaître la biologie des adventices est un prérequis essentiel pour mettre en place une stratégie de lutte adaptée. « Le chénopode blanc et le datura stramoine sont deux adventices annuelles à reproduction sexuée. D’où l’intérêt d’étudier tout ce qui est en lien avec la production de leurs graines et leur germination », explique Marie Flament, cheffe de projet chez Agro-Transfert. Dans le cas du chénopode blanc, c’est « assez pratique, indique la spécialiste, la morphologie des graines est différente selon qu’elles ont ou non la capacité de germer. Elles sont noires quand elles sont en dormance, et marron lorsqu’elles sont capables de germer tout de suite. Cela dépend principalement des conditions de maturation. Si ces dernières sont stressantes avec une photopériode courte, on obtient plus de graines

non dormantes. Pour autant, la très grande majorité sont dormantes : 73 à 97 % selon les situations »

Une forte persistance du stock semencier

Quant à la persistance du stock semencier, elle s’explique par deux facteurs : la survie des graines aux agressions du milieu (actions de gel/dégel, perturbations des organismes du sol…) et leur faible taux de germination. « Plus les graines ont des enveloppes épaisses, plus elles sont capables de résister dans le sol, reprend Marie Flament. Dans le cas du chénopode blanc, l’épaisseur est plutôt moyenne : 70 µm. Ce qui donne une persistance élevée [quatre à six ans] des graines de cette adventice, c’est surtout leur forte dépendance à la lumière. Profondément enfouies, elles vont peu germer. Leur

levée se fait à une profondeur très superficielle, à 0,5 cm. Par ailleurs, ces graines sont également capables de résister dans le circuit digestif des ruminants. »

Outre l’accès à la lumière, les autres conditions de germination du chénopode blanc sont « une température de base à 4,2 °C (moyen) et la présence d’humidité. Le potentiel hydrique est évalué à - 0,67 MPa. Plus on est proche de zéro, moins la résistance à la sécheresse est forte ». L’ensemble de ces éléments détermine une période de levée préférentielle, qui démarre dans nos contrées avec un premier pic au printemps, en mars-avril, et qui se poursuit jusqu’en septembre environ. « La production de graines est très variable, entre 3 000 et 20 000 par plante, complète la cheffe de projet. On sait que cette production est corrélée à la biomasse de l’adventice. Plus celle-ci est

forte, plus la production de graines est importante. Et cette biomasse va être fonction de la compétition (lumière, azote) avec les autres individus (intra-espèce ou avec la culture en place). » En ce qui concerne le datura stramoine, il présente « une très forte dormance

primaire. L’enveloppe épaisse de ses graines, de 133 µm, permet une survie aux agressions du milieu. Elles ont aussi une persistance élevée. Concernant les conditions de germination, le potentiel hydrique est de - 1,4 MPa, ce qui souligne que le datura a besoin de moins d’humidité que le chénopode blanc. Par

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contre, sa température de base est plus élevée. Il n’y aura pas de germination en dessous de 10,4 °C. Sa profondeur de levée est également bien plus importante, des plantes peuvent émerger pour des graines situées jusqu’à 15 cm de profondeur », détaille Marie Flament. Tout cela décale la période préférentielle du datura stramoine entre début mai et fin septembre. Autre élément de biologie important à noter : des daturas à des stades très différents peuvent être observés, ils sont capables d’émerger très tardivement.

Des leviers de gestion différents

Une fois ces différents éléments rappelés, cela permet d’y voir plus clair

concernant les leviers agronomiques pouvant fonctionner. « Si la rotation constitue un levier souvent mis en avant – dans la lutte contre les graminées en particulier –, son intérêt est moins probant face au chénopode blanc et au datura stramoine, observe Marie Flament. Il faudrait mettre en place une succession de cultures d’hiver pour avoir un effet sur les graines. Le labour est peu adapté pour ces adventices à faible taux annuel de décroissance, il peut même être parfois contre-productif dans le cas du datura. La méthode d’implantation reste un levier valable. Le mulch et le semis sous couvert, notamment, peuvent se montrer pertinents, mais ces pratiques restent peu développées pour les cultures concernées. Le levier date de semis est, de son côté, difficilement applicable, les périodes de levée préférentielles des deux adventices s’avérant assez longues. Il est compliqué d’avancer les semis des cultures de printemps. L’export des semences à la récolte avec les résidus de culture ne fonctionne pas non plus, dans ce cas, il n’y a pas de cultures qui s’y prêtent. » Marie Flament met plutôt en avant le levier variétal, le fait de jouer sur la densité de semis ou la fertilisation, pour obtenir des cultures plus compétitives. Dans le cadre du projet Adventurh porté par Agro-TRansfert RT, plusieurs essais ont été mis en place sur la stratégie de faux-semis, au printemps avec la herse rotative et la herse-étrille notamment, ainsi qu’à l’automne avec des bêches roulantes. Marie Flament explique ce qu’il en ressort : « Du fait d’une germination superficielle de ses graines et d’une levée de dormance facilitée au printemps/été, un travail du sol superficiel répété à cette période fonctionne bien pour le chénopode blanc. Attention, cette adventice est par contre capable

d’un développement et d’un enracinement très rapides, ce qui peut rendre sa destruction problématique. Pour le datura, dont la levée de dormance est plus difficile, il faut miser sur un travail du sol plus agressif à 10 cm de profondeur. Le problème reste les levées échelonnées, leur gestion après le travail du sol et le semis des cultures… »

Écimage et fertilisation localisée à l’étude

À l’occasion de projets de recherche, Agro-Transfert a également étudié plusieurs leviers de gestion innovants. Parmi eux, l’écimage des chénopodes (60 €/ha pour un passage). « Il s’agit d’une technique curative de dernier recours, prévient Bastien Boquet, ingénieur d’études chez

Agro-Transfert, au moment de la floraison, pour empêcher le stock semencier de se renouveler. C’est un levier surtout répandu en agriculture biologique. En 2021, 57 % des parcelles de betteraves écimées étaient en bio. L’intervention est en général réalisée sur des parcelles avec un potentiel de rendement déjà impacté. » Les résultats des essais menés par le centre de recherche en 2020 et 2021 sur pommes de terre rappellent l’importance du positionnement : « Il faut viser la fin de floraison du chénopode. Si l’écimage est réalisé trop précocement, il y a un risque que les adventices repartent. » Les essais ont montré toutefois une forte variabilité selon l’année. « Si l’écimage tardif a été très bénéfique en 2020, note Bastien Boquet, les résultats étaient plutôt négatifs

en 2021 quelle que soit la période d’intervention. C’est un levier qui reste à travailler et à optimiser pour réduire le risque de réinfestation, avec l’usage d’une écimeuse récupératrice ou peut-être un double écimage en

deux passages tardifs. » L’expert songe aussi à l’utilisation d’une désherbeuse à pneus, permettant d’arracher les adventices. Autre levier étudié, avec le projet Copraa : l’effet sur la compétition cultures/

adventices de la localisation de l’apport d’azote sur le rang plutôt qu’en plein, le chénopode blanc et le datura stramoine étant deux adventices nitrophiles. Agro-Transfert a réalisé des essais de fertilisation azotée localisée sur betteraves en 2021 et 2023 (azote solide). Pour le moment, les résultats obtenus ne vont pas dans le sens des données bibliographiques : l’azote du rang semble profiter autant aux adventices qu’à la culture. « Est-ce à cause de l’écartement trop large, à 45 cm ? D’un temps de couverture du rang par la culture trop long ? Ou d’une dose d’azote apportée trop faible ? D’autres tests doivent être menés pour répondre à ces questions », conclut Bastien Boquet. Agro-Transfert prévoit une nouvelle expérimentation en 2024. ■

La nouvelle herse rotative ROTAMIX garantit un nivellement précis et un émiettement efficace grâce à 4 portes-dents par mètre de travail, l’entraînement DirectDrive permettant un régime de rotation des toupies jusqu’à 508 t/min, son arbre porte-dents forgé monobloc et un double caisson offrant un grand dégagement. Pour des tracteurs de 400 chevaux et des largeurs de 3 à 6m, la ROTAMIX vient compléter la gamme de cultivateurs rotatifs CULTIMIX.

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L’ONDE(S) DE CHOC QUI PROPULSE L’AGRICULTURE VERS LE FUTUR

Limiter l’impact du métier sur la planète, produire de nouvelles énergies pour remplacer celles d’origine fossile, assurer la relève, robotiser les tâches ingrates, davantage considérer le sol et l’environnement, mieux gérer la ressource en eau… Face à de tels enjeux, le salon Innov-agri d’Ondes doit jouer gros s’il souhaite dessiner le futur de la filière agricole.

Qui dit rentrée, dit saison des salons. Cette année, rendez-vous à Ondes, près de Toulouse (HauteGaronne), les 4 et 5 septembre pour le 10e Innov-Agri Sud-Ouest ! Alors que les organisateurs du Sima ont annoncé l’annulation de sa prochaine édition, ceux du salon du machinisme de plein air confirment l’intérêt des constructeurs pour les évènements au champ. Ce sont plus de 300 marques qui exposeront leurs produits sur les 80 ha du site en vue de présenter leurs innovations aux quelque 36 000 visiteurs attendus. Les « villages thématiques », fort de leur succès lors de la dernière édition d’Innov-agri s’étant tenue à Outarville (Loiret), sont reconduits pour cette version. Au lycée agricole d’Ondes, les installations ne permettent cependant pas de reproduire le principe de l’allée unique lancé en 2021 en Beauce. Rendez-vous donc sur place pour découvrir ce que la filière réserve de nouveautés. Le groupe NGPA, organisateur de l’évènement au travers de sa filiale GFA Events, collabore activement avec ses partenaires, notamment les chambres d’agriculture de Haute-

2005

La première édition d’Innov-agri Sud-Ouest s’est tenue au lycée agricole d’Ondes, en Haute-Garonne, en 2005. Elle est le fruit de la rencontre de deux initiatives, celles du groupe France Agricole et de la chambre d’agriculture du département. 10 000 à 12 000 visiteurs étaient attendus… plus de 22 000 agriculteurs sont finalement venus, originaires d’une vingtaine de départements.

Garonne et d’Occitanie ainsi que divers experts indépendants, pour que cette rencontre incarne une vision d’avenir volontairement optimiste, tout en reconnaissant les défis actuels auxquels le secteur est confronté. Nul besoin de repréciser que le paysan aime fouler la terre des parcelles… Et c’est bien là qu’il aura l’opportunité de voir et toucher le matériel, à la différence de ce que propose un salon de type « moquette rouge ». Même si, depuis la crise sanitaire, les habitudes ont évolué, la 80 ha sont nécessaires pour accueillir la 10e édition d’Innovagri Sud-Ouest au lycée agricole d’Ondes (Haute-Garonne). à

Nouvelle formule

convivialité reste un pilier du monde agricole, les constructeurs l’ont d’ailleurs bien compris ! Raison pour laquelle la plupart d’entre eux semblent déserter les manifestations « indoor ». En 2021, la rédaction évoquait en outre la volonté des fabricants de ne plus retourner à Paris, volonté qui semble se confirmer depuis l’annonce de l’annulation du Sima 2024. Le salon italien du machinisme Eima, se déroulant à Bologne, semble avoir gagné le duel avec l’évènement parisien, qui s’était positionné juste avant son ouverture.

L’agroécologie ou la (re)mise en avant du savoir-faire paysan

Depuis plusieurs mois, les organisateurs planifient Innov-agri autour de cinq « villages » correspondant à autant de thématiques-clefs : l’agroécologie, les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, la robotique agricole et la transmission. Ces sujets ont été choisis pour offrir des solutions pratiques en réponse aux défis auxquels sont confrontés les exploitants du sud-ouest de la France.

Quoi qu’on en pense, l’agroécologie a l’avantage de replacer le fermier au centre de la production. De quoi lui redonner le pouvoir de prendre la main sur son autonomie économique. Fini le temps du « quoi qu’il en coûte », renouer avec une production propre et respectueuse de la planète n’est plus une option. Les méthodes dites agroécologiques font leur chemin, la graine a germé dans la tête des producteurs, reste à assurer son bon développement. Pour y parvenir, mieux vaut envisager l’agriculture comme une activité complexe qui ne fonctionnera pas sans le savoir-faire de l’exploitant ni ses capacités à observer, réfléchir, s’adapter et anticiper. Bien comprendre le sol ainsi que l’écosystème qui gravite autour constitue la base si l’on souhaite produire suffisamment de nourriture pour tous à échelle mondiale. Garantir la pérennité de l’agroécosystème tout en maintenant son niveau de productivité s’avère indispensable. Tel est l’objectif poursuivi par le village « Agroécologie », qui aidera les professionnels non plus à chercher ce qui marche, mais à rendre leur exploitation plus productive malgré les évolutions du cadre réglementaire et

Les techniques dites agroécologiques visent à réduire le travail du sol et à laisser ce dernier couvert toute l’année dans la mesure du possible.

Renouer avec une production

propre et respectueuse de la planète n’est

plus une option

le changement climatique que plus personne ne peut ignorer. Matthieu Archambeaud, président d’Icosystème, conseille et forme les agriculteurs depuis plus de quinze ans à la mise en œuvre de l’agroécologie, aussi bien en agriculture de conservation des sols qu’en bio, en viticulture ou en maraîchage. C’est lui qui dirige le thème du village afin que chaque sujet – biodiversité, fertilité du sol, machinisme, matière organique, érosion… – soit abordé en vue d’aider les exploitants

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Cédric Lexteriat, agriculteur à Thizay (Indre)

« Le semis direct sous couvert pour donner du sens à mon métier »

« Je me suis installé en 2012, dans un contexte hors cadre familial. En 2018, j’ai choisi de m’engager vers le semis direct sous couvert par conviction, pour donner du sens à mon métier. Après avoir repris l’exploitation familiale, située à Thizay, dans l’Indre, derrière mon père, j’exploite désormais 670 ha, dont 620 en grandes cultures. Je travaille seul, même si je peux compter sur l’aide de mon père retraité et de mon frère maraîcher, surtout pendant la moisson. Ma ferme compte quatre sites : le corps de ferme, deux autres bâtiments à une dizaine de kilomètres et un plus éloigné, à 40 km. Au niveau de chacun, le parcellaire est bien regroupé. Je cultive du blé, de l’orge, de l’avoine, du colza, du tournesol et des porte-graines (luzerne, trèfle d’Alexandrie, persil, fenugrec, coriandre), c’est nécessaire pour diversifier l’assolement. Ça me permet d’étaler les pics de travail sur la saison. Mon parc matériels est restreint du fait de mes pratiques, j’ai choisi d’investir dans ce qui est nécessaire pour garantir des débits de chantier corrects, par exemple un automoteur, un tracteur de tête de 220 ch et une moissonneuse-batteuse. Depuis un an, je possède un semoir Vicsem de la marque Sème z’y bien. À terme, l’idée est de bénéficier de deux rampes de semis différentes. Le Vicsem est un modèle à dents de 7,2 m à 15 cm d’interrangs. Il est très simple d’utilisation. Le semoir à dents reste l’outil le plus polyvalent dans mon type de terres, je crains juste que le rappui soit parfois trop léger pour les petites graines. Dans une de mes parcelles, le taux de matière organique est de 3 %, avec un bon équilibre entre matières libres et liées. Celles-ci sont disponibles pour le fonctionnement de la vie du sol (C/N corrects). Mais la biomasse microbienne est très peu développée, elle est de 305 mgC/kg de terre sèche, ce qui influe sur la minéralisation du carbone et de l’azote, globalement faible. »

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à parfaire leurs connaissances et à revenir aux fondamentaux du métier.

Robotique : un rêve devenu réalité

Autre village qui devrait à coup sûr attirer les visiteurs : l’espace robotique. Sans doute le thème qui marque le plus l’entrée de l’agriculture dans une nouvelle ère. Ce qui semblait n’être qu’un doux rêve futuriste il y a encore une décennie équivaut désormais à une réalité. Même s’il reste des barrières à lever, le fantasme de certains avant-gardistes a bien pris vie. Grâce aux modèles exposés et en action (dont certains ont déjà intégré le catalogue des marques), la robotique et le numérique montreront comment ils résolvent certaines problématiques, à l’image de la difficulté de recrutement dans les exploitations. C’est Robagri, l’association représentant la filière robotique agricole française, qui co-animera cet espace pour présenter les dernières innovations en cours de développement. Au

La robotique ne relève plus de la science-fiction, grâce à l’essor des nouvelles technologies, les premières machines autonomes fonctionnent dans les champs. Reste à faire évoluer la réglementation pour les voir se démocratiser.

vu des apports potentiels pour l’agroécologie et la transition écologique, le numérique et la robotique agricole se distinguent comme des technologies de rupture ouvrant de nouvelles perspectives pour la profession. La France n’est pas en retard sur le marché des machines autonomes, elle fait même figure de leader. Reste la réglementation à faire évoluer, seul frein à l’essor des engins.

La vitrine numérique offrira un aperçu des avancées technologiques et des travaux dans lesquels l’humain concédera volontiers sa place aux machines. À noter aussi, la montée en puissance de l’intelligence artificielle, qui facilite le développement des robots. Leurs capacités s’accroissent, ce qui bénéficiera sans aucun doute à l’environnement. Le niveau de précision et d’intelligence de certains matériels autorise l’entretien mécanique des cultures, réduisant significativement le recours aux produits chimiques. Moins de tâches ingrates, moins d’expositions aux matières toxiques, de quoi redorer le blason du à

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Des services indispensables pour développer votre activité

> La météo pour organiser au mieux votre travail et prendre la bonne décision au bon moment

> Les cours et marchés sur un seul et même espace pour bien acheter et bien vendre

> L’Observatoire du prix du lait, seule référence sur le marché du prix du lait payé par les principales laiteries.

Retrouvez désormais tous les articles et analyses de L’éleveur laitier et de Web-agri sur le site web-agri.fr. De plus, grâce au picto

vous pourrez distinguer rapidement les contenus de votre revue !

Les newsle ers éditoriales de Web-agri et de L’éleveur laitier qui regroupent l’actualité chaude de la filière élevage.

Chaque mois, le décryptage de l’actualité laitière pour être bien informé et prendre les meilleures décisions. Conseils, cas pratiques, choix techniques…

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métier et ainsi attirer davantage de jeunes pour succéder aux futurs retraités, autre défi majeur de la prochaine décennie.

Denrées et énergies, la production s’élargit

Qui n’a pas récemment entendu parler d’agrivoltaïsme et de méthanisation ? Depuis la guerre en Ukraine, ces deux mots sont au cœur du débat politique. Le Sénat a d’ailleurs rédigé et adopté sa proposition de loi « en faveur du développement raisonné de l’agrivoltaïsme », aussitôt intégrée dans le projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables. C’est une préoccupation dans les choix territoriaux, dont la stratégie vise à accélérer leur virage vers la neutralité carbone et à se protéger des effets délétères du changement climatique. Outre la transition énergétique, il en va de la viabilité économique des fermes, qui voient là une source de

Éoliennes, panneaux photovoltaïques, méthaniseurs… l’agriculture sera nécessairement de la partie pour assurer le renouvellement énergétique.

revenus supplémentaire s’offrir à elles. La Fédération française des producteurs agrivoltaïques (FFPA) a pour raison d’être de rassembler les associations d’agriculteurs et les exploitants qui se sont engagés dans la production végétale avec des panneaux photovoltaïques. Elle promeut l’adaptabilité des projets agrivoltaïques à ceux des agriculteurs et à la réalité de leurs exploitations. La place du fermier est centrale dans l’agrivoltaïsme, impossible

La stratégie des acteurs territoriaux vise à accélérer le virage vers la neutralité carbone et à se protéger des effets délétères du changement climatique

de faire émerger des projets sans agriculteur, et pas d’agriculteur sans production agricole.

Autre facette du village dédié aux énergies renouvelables : la méthanisation. Avec la revalorisation des tarifs du gaz, c’est peut-être le bon moment pour se lancer dans cette voie. Un moyen de prendre de l’indépendance face à la volatilité du prix des énergies, à partir de déchets existants ou d’effluents d’élevage. Une clef pour mettre en application la théorie du « rien ne se perd, tout se transforme ». Tout en contribuant à rendre le pays plus autonome. À savoir que les quantités injectées ont été annualisées, le tarif dégressif neutralisé et enfin, la baisse du tarif en cas de subvention de l’Ademe supprimée. Les signaux de l’État confirment sa volonté de développer la filière méthane et de décarboner les usages de gaz en valorisant des déchets organiques.

La gestion de l’eau plus que jamais au cœur du débat

L’eau est, et demeurera, indispensable à l’activité agricole quel que soit le mode de production. Même si les pluies se sont montrées abondantes

Dans le contexte de changement climatique actuel, chaque goutte d’eau compte. La technologie permettra d’optimiser l’irrigation pour que chaque mètre cube soit efficace sans que cela ne dégrade le potentiel des cultures.

cet hiver dans la plupart des régions et ont permis de remettre à flot une grande majorité des nappes phréatiques, n’en reste pas moins importante la question de l’utilisation de la ressource. Réchauffement climatique, pression sociétale, durabilité des exploitations, qualité des produits, diversification, coût de l’énergie… autant dire que les thèmes ne manquent pas pour exprimer les défis à relever, là aussi, par la profession. Renforcer l’efficience de chaque mètre cube prélevé est devenu la condition indispensable pour sécuriser la capacité d’irrigation sans dégrader le niveau de productivité. Le village « Gestion de l’eau » vise à présenter des éléments sur la réglementation liée à la création de nouveaux forages ou de réserves d’irrigation : études « loi sur l’eau », faisabilité en fonction de la nappe captée, études collectives ou territoriales dans le cas de réserves d’irrigation (PTGE) ou encore financements mobilisables.

Et puisque Innov-agri ne serait pas Innov-agri sans matériel, les marques vous dévoileront leurs avancées technologiques destinées à permettre de gagner en précision. Pompes, enrouleurs, à

En Centre-Val de Loire, d’ici vingt ans, 70 % des agriculteurs auront stoppé leur activité

rampes, pivots… chaque maille de la chaîne compte, car chaque goutte compte !

Assurer la relève

Dernière thématique, et non des moindres : l’installation et la transmission. À titre d’exemple, dans la région Centre-Val de Loire, d’ici vingt ans, 70 % des

Le renouvellement des générations constitue sans doute l’un des défis majeurs que la profession doit relever d’ici à vingt ans.

➜ En 2025, Innov-agri débarquera dans le nord de la France.

Après le Sud et le Centre, place au Nord ! Forts de trente années de succès dans le Loiret à Outarville et en Haute-Garonne à Ondes, les organisateurs d’Innov-Agri ont annoncé leur nouvel évènement dans l’Aisne, à Essigny-le-Grand, dont la première édition se déroulera les 4 et 5 juin 2025. Au menu : 120 exposants, sur un site de 40 ha, prêts à accueillir un potentiel de 40 000 visiteurs.

➜ Le billet d’entrée est payant pour tous.

agriculteurs auront stoppé leur activité. Pour maintenir le nombre d’actifs, quelle autre solution que d’installer les jeunes ? L’enjeu est de moderniser le dispositif d’accompagnement et de rendre le métier plus attractif. La robotique et les nouvelles technologies y contribuent, mais ne suffiront pas. Fortes de ce constat, les institutions souhaitent simplifier

Le groupe France agricole, organisateur du salon via sa filiale GFA Events, a toujours tenu à ce que les agriculteurs puissent profiter gratuitement du salon du machinisme terrain afin que chacun puisse participer.

FAUX

➜ Innov-agri ne se tiendra que sur une unique journée en 2024. Comme les neuf précédentes éditions, le salon se déroulera sur deux

jours, les 4 et 5 septembre, au lycée agricole d’Ondes (Haute-Garonne).

➜ Vous pourrez uniquement toucher du doigt les dernières innovations du matériel agricole.

Innov-agri va au-delà cette année en proposant des solutions concrètes pour accompagner les agriculteurs dans leur quête d’autonomie, de résilience aux changements climatiques, de renouvellement générationnel et d’amélioration du cadre de travail.

le parcours à l’installation ainsi que les aides proposées. Le dispositif d’accompagnement doit être réorganisé et de la valeur ajoutée doit lui être apportée. Les chambres d’agriculture deviendraient le guichet unique d’entrée vers toutes les autres organisations professionnelles agricoles. Autre enjeu : s’adapter à tous les publics en répondant aux attentes des porteurs de projets, et les accompagner de manière que s’installer rime avec durabilité et rentabilité. La jeune génération n’est plus prête à travailler pour la gloire, comme ont pu le faire ses aïeux. Enfin, pour renforcer l’attractivité du métier, le juste prix des productions agricoles doit devenir réalité. En marge de ses cinq villages thématiques, le salon qui cultive conserve ses plateformes de démonstration, de sorte que chacun puisse tester et toucher du doigt le matériel. L’occasion de se tenir à jour quant à l’offre des acteurs de l’agrofourniture quelle que soit leur taille. Plus de 400 marques seront présentes, des intrants au stockage de la récolte, en passant par le matériel et les services. Environ un quart d’entre elles seront de nouveaux exposants. Côté pratique, aucune excuse pour ne pas participer ! Le billet d’entrée est offert par le groupe France Agricole, qui tient à rendre l’évènement accessible à tous. Il suffit de s’enregistrer sur le site de l’organisation pour obtenir le sésame. ■

L’AVIS DE L'EXPERT

Hervé Noiret, directeur général du groupe NGPA

Agriflix : la plateforme audio et vidéo 100 % agricole

« Agriflix, dont le lancement officiel est prévu à Innov-agri en septembre, est la nouvelle plateforme vidéo dédiée à la filière agricole. Elle se positionne comme un acteur-clef face aux transitions alimentaires, environnementales et climatiques. Elle facilitera le partage des bonnes pratiques, contribuant ainsi au renouvellement des générations, à la redéfinition d’un modèle de rémunération agricole performant et à la révision des préjugés associés au secteur. Son objectif est clair : inspirer, pratiquer, faciliter et fédérer. Les abonnés découvriront des contenus exclusifs autour de huit rubriques : installation, défis environnementaux et climatiques, équipement, transformation et vente, métiers du vivant, production d’énergie, tendances, et gestion d’entreprise. Agriflix proposera dès son lancement d’une centaine de contenus en partie réalisés par les médias du groupe NGPA, dont Terre-net. La plateforme produit également des contenus exclusifs et collabore avec des experts, des institutionnels et des influenceurs dans le but de proposer des sujets diversifiés répondant aux attentes de chacun : agriculteurs, étudiants, personnes en reconversion, passionnés… De nouvelles vidéos l’alimenteront régulièrement. Les abonnés de Terre-net ont d’ores et déjà accès à la plateforme, elle est incluse dans leur offre d’abonnement. Pour les autres, l’accès à Agriflix est soumis à un abonnement annuel de 49 € par an. Il suffit de se connecter sur www.agriflix.fr. »

Les diverses activités humaines exposent les milieux naturels à de nombreux effets qui peuvent avoir des conséquences plus ou moins néfastes pour l’atmosphère, les eaux, les sols et la biodiversité. Il est donc nécessaire d’identifier ces conséquences et de décrire leurs relations avec les diverses utilisations de ces milieux pour limiter leur nocivité, voire même la supprimer. Or, cette connaissance repose sur celle des fonctionnements et des fonctions des écosystèmes et en particulier sur celle des fonctionnements physique, chimique et biologique du sol et des fonctions qui en découlent.

Ils déterminent les conditions de croissance et le développement des végétaux et ont une influence sur la qualité de l’air et des eaux, ainsi que sur les possibles dégradations du sol. En conséquence, leurs relations avec les pratiques culturales sont très importantes tant du point de vue agronomique qu’environnemental.

C’est l’objet de ce petit ouvrage qui en trace les principaux aspects le plus simplement possible tout en indiquant les données scientifiques de base sur

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ÉQUIPEMENT

Quand le quad s’invite à la ferme

En cette année bien humide et propice aux limaces, les propriétaires de quad n’en apprécient que davantage ce type de véhicule. Son poids lui permet de travailler là où le tracteur s’enlise, mais ce n’est pas son seul atout...

Nous sommes équipés d’un quad depuis un an et demi. On a longtemps hésité à l’acheter, on réussissait à vivre sans, mais il n’est pas loin d’être devenu indispensable. On a toujours la remorque attelée dessus », résument Julie Guyot et Clément Bruneau. En Gaec depuis 20211, à La Chapelle-Montlinard, dans le Cher, ils sont installés en polyculture-élevage sur 230 ha (120 ha de colza, blé, orge, tournesol, sorgho et 110 ha de prairies pour 80 charolaises). Leur choix s’est porté sur un quad homologué route 500CC CF Moto quatre roues motrices avec blocage de différentiel, boule d’attelage, treuil à l’avant, prise électrique et support modulable pour fixer l’épandeur à anti-limaces. « Le tout pour 6 000 € HT. À 10 000 €, on n’achetait pas », remarque Clément Bruneau.

Pour l’avenir, les deux agriculteurs évoquent l’achat d’un broyeur. Julie aimerait aussi disposer d’un dossier sur le siège

du quad pour un peu plus de confort, même si elle reconnaît ne pas y passer dix heures d’affilée.

Le quad en diversification

Les Lebœuf exploitent quant à eux un peu plus de 200 ha de céréales au Gault-Soigny, dans la Marne, et chez eux, le quad, c’est une histoire de famille. Tout a commencé au milieu des années 1980. Il a suffi d’une grosse invasion de limaces combinée à un automne très humide après les semis de blé pour que Dany Lebœuf franchisse le pas. Face à ce contexte bien particulier, il s’est souvenu d’un voyage outre-Atlantique au cours duquel il avait découvert les potentialités du quad en agriculture. Il a donc investi dans un Polaris, sur le porte-bagage duquel il a fixé un épandeur, et le tour fut joué ! Il disposait d’une solution plus légère qu’un tracteur. « Ici tout est drainé et quand c’est humide, on voit les mares », précise Brigitte Lebœuf. À l’époque, son mari a fait office de pionnier.

Une nouvelle étape fut franchie 2005. L’achat de la ferme a nécessité de trouver une seconde activité et c’est de nouveau vers le quad que la famille s’est tournée, avec la création de Quad Balade, proposant des randonnées accompagnées depuis la ferme. Brigitte et son fils Loïc sont guides agréés en véhicule terrestre à moteur option quad. Ils ont ainsi donné le virus à des clients qui, à leur tour, ont voulu s’équiper pour le loisir. Quad Balade est progressivement devenu concessionnaire Sym et Kymco, avant d’obtenir la carte Can-Am puis CF Moto. En 2016, une aile du corps de ferme fut transformée en magasin. Située en pleine campagne, l’entreprise compte quelque 2 500 clients dans un rayon d’une centaine de kilomètres et emploie sept salariés pour la vente, l’entretien, et la réparation toutes marques. Depuis, des agriculteurs ont intégré cette clientèle. « Ils viennent avec un besoin et on leur cherche la solution chez un fabricant », explique Dany Lebœuf. Ils représentent 20 à 25 % du chiffre d’affaires. « On sait les conseiller et le bouche-à-oreille a fait le reste. Beaucoup étaient équipés en Yamaha qui avaient vieilli », ajoute-t-il.

Bon à tout faire

« Le quad est utilisé pour l’entretien des haies, le semis de couverts végétaux, le drainage, le déplacement des tuyaux d’irrigation, les bordures de champs avec une tondeuse, l’installation de clôtures électrique pour la protection des cultures contre les sangliers, ainsi que pour l’arpentage ou les prélèvements et les analyses de sol », indique Loïc Lebœuf. Pour ses propres relevés de terrain, Vincent Dulout, de Cartographie en agriculture (Bouche-duRhône), travaille à pied ou en quad « pour une question de

Loïc Lebœuf, agriculteur, s’est diversifié.

Le distributeur d’antilimaces est installé en permanence sur le quad de Julie Guyot.

La platine installée à l’arrière du quad facilite l’installation du distributeur de granulés anti-limaces.

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Le support aimanté du boîtier de commandes du distributeur permet de le placer soit à l’avant du quad au niveau de l’embrayage, soit à l’arrière.

Julie Guyot, agricultrice à La Chapelle-Montlinard (Cher)

« Pour l’élevage et la culture »

Dans le

de

et Clément Bruneau, le quad a trouvé sa place.

« En extérieur, le quad nous sert à distribuer les aliments aux veaux. C’est vachement pratique, la remorque. On y met jusqu’à 500 kg. On remplit les seaux et on va à côté des nourrisseurs. Le quad nous sert aussi quand on déplace les vaches, c’est plus pratique que de courir après. Les bêtes y sont habituées. Elles le reconnaissent. Avec le treuil, je tire les bacs d’eau sur une centaine de mètres pour le pâturage tournant sans avoir à les vider. Je n’en perds pas beaucoup. Le quad permet également de se déplacer plus rapidement pour installer les clôtures électriques. En hiver, quand les animaux sont dans le bâtiment, je charge la remorque de farine et je vais jusqu’aux cornadis. Ça rentre partout. C’est fonctionnel, maniable, facile à conduire. Ça passe là où la voiture ne va pas passer [le Kangoo de l’exploitation ne dispose pas de quatre roues motrices, NDLR]. Dans les champs, c’est surtout à l’automne qu’il est utilisé, principalement pour épandre l’anti-limaces, mais le distributeur est installé en permanence. Le quad nous permet de passer dans des conditions très humides et de soulager la voiture dans les chemins chaotiques, mais nous restons prudents. »

Gaec
Julie Guyot

débit de chantier ». Ce prestataire propose des mesures de surfaces garanties avec du matériel GPS de haute précision, principalement pour les domaines viticoles. L’engin lui permet de se déplacer plus rapidement sur de vastes parcelles et/ou d’aller de l’une à l’autre.

Associé à un chariot ou un support d’outils, le quad peut servir pour balayer, racler, transporter, débroussailler, tondre, lever, déchaumer, scarifier, herser, semer, épandre, pulvériser, arpenter… « Même s’il n’est équipé ni de barres de relevage, ni de prise de force, le quad est devenu indispensable, constate Marc Malherbe, concessionnaire à Lisieux (Calvados). C’est quand il est en panne qu’on se rend compte qu’on ne peut pas s’en passer Il peut tracter et se déplacer rapidement. C’est la brouette à moteur d’une ferme. » Dans les Cumas aussi, le quad trouve sa place. Celle de Valframbert, dans l’Orne, en est équipée depuis 1997. Depuis une dizaine d’années, c’est un Yamaha Grizzli 450 qui est en service. Thierry Fortin, le trésorier, précise que la Cuma est également dotée d’un

« Même s’il n’est équipé ni de barres de relevage, ni de prise de force, le quad est devenu indispensable »

épandeur à limacide utilisé principalement à l’automne pour les semis de blé et de colza, et d’un mini-pulvérisateur pour les traitements des pieds de haies, des cours de ferme et abords d’exploitation. « C’est facile d’utilisation et surtout, miniature par rapport à un pulvé classique, témoigne-t-il. On peut aller dans les petits recoins. Avant, on faisait appel à une entreprise. Ce n’était pas toujours fait au bon moment. » Il apprécie également de pouvoir travailler en plein air plutôt qu’enfermé dans une cabine de tracteur.

Des terres qui l’imposent

Julien Chaussy, de son côté, exploite des terres en Puysaye dans l’Yonne, le Loiret, la Seine-et-Marne et la Nièvre. D’emblée, il plante le décor : « La Puysaye est réputée pour l’hétérogénéité de ses terres (crayeuses, argileuses, limoneuses, parfois sableuses) et pour l’hydromorphie de ses sols, qui répondent mal aux météo capricieuses. À la sortie de l’hiver, au début du printemps, c’est couvert de boue. On s’enlise… À l’automne, j’ai trois semaines à un mois pour tout mettre en terre, après c’est trop tard. Il faut avoir labouré et semé. Beaucoup des terres sont drainées, mais une partie ne l’est pas et ça passe souvent tout juste, même en quad. Une année comme celle que nous venons d’avoir, il aurait même intérêt à être chenillé. » Durant l’hiver, Julien Chaussy a d’ailleurs activement consulté les petites annonces. Il assure que les rares offres ne tardaient pas à trouver preneur. « Il y a davantage de chenilles pour la neige, mais elles ne sont pas adaptées à la terre », relève-t-il. En février, il a toutefois réussi à acheter des chenilles d’occasion pour son chariot

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pulvé. « C’est un moyen de limiter sa portance afin qu’il soit plus léger au quad, indique-t-il. Ça permet de tracter une tonne. » Son quad est un 700CC Yamaha quatre roues motrices avec blocage différentiel. « Le plus puissant de la gamme, précise Julien Chaussy, mais, avec de sérieuses pentes qui avoisinent les 30 %, il atteint vite ses limites. Un plus puissant serait mieux. » La commande de l’épandeur anti-limaces a été placée au niveau du

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Le quad sert également dans les travaux d’entretien des bordures de culture.

guidon pour plus de réactivité et, pour épargner l’alternateur, il fonctionne sur une batterie indépendante à grosse capacité de décharge installée sur le porte-bagages arrière. La barre de leds permettant de travailler sereinement de nuit est, elle aussi, indépendante du quad.

Du rêve à la réalité

Julien Chaussy dispose également de deux chariots Brard & Sarran. L’un avec un pulvérisateur Tecnoma doté d’une rampe de 20 m mais modulable à 18 m, et l’autre équipé d’un épandeur à engrais Kuhn. Il possède aussi une barre de guidage GPS Trimble. « Mon rêve ultime, c’est le Spando, le premier épandeur à commande d’épandage GPS », commente le céréalier. La distribution s’effectue en fonction de la vitesse du quad en évitant les sur- ou sous-dosages quand il manœuvre ou accélère à fond pour ne pas s’embourber.

Pour le travail agricole, Loïc Lebœuf préconise toujours un quad à quatre roues motrices. Il permet d’aller dans les champs et de passer là où le tracteur ne peut aller. A minima, il recommande un 500CC, à partir de 5 500 € TTC avec garantie cinq ans, attelage et prise remorque, homologation T3, carte grise agricole à 13,76 € et possibilité de récupérer la TVA, mais bridé à 65 km/h. Son père précise, par ailleurs, avoir de plus en plus de demandes pour des SSV (side by side vehicule). Sans casque ni gants obligatoires, ces engins plus lourds mais plus stables disposent de ceintures de

Julien Chaussy, exploitant et associé de la SCEA du Grand clos à Faverelles (Loiret)

« Condamné au quad »

« Un quad, c’est très bien, ça dépanne, mais on ne peut pas faire l’assolement total d’une exploitation avec. Il m’accompagne sur les terres les plus difficiles, une soixantaine d’hectares qui demandent un travail ciblé et où il est indispensable. À la moindre bêtise, vous vous retournez en trois secondes. Mieux vaut travailler toujours dans le sens de la descente ou de la montée. De plus, comme on est moins haut qu’en tracteur, on est davantage exposé aux phyto, au goût de l’anti-limaces comme au nuage de fongicide qui n’a pas eu le temps de se dissiper avant qu’on ne repasse dans l’autre sens. Je sors mon quad à chaque fois que nécessaire, mais jamais par plaisir. Pour mettre l’anti-limaces en automne, en hiver et au printemps, ainsi qu’à l’automne pour passer le pulvérisateur. Il faut que ce soit exceptionnel. C’est usant. Quand j’en ai fait trois heures, je ne veux plus le voir ! Je ne l’ai d’ailleurs pas assuré pour le loisir. En travail intense, il consomme énormément d’essence. 3/4 de plein pour 10 ha en conditions extrêmes avec le chariot de 1 000 L de bouillie. C’est du matériel très cher à l’achat et coûteux à l’entretien (cardan, soufflet de cardan, différentiel, vidange…). Je m’en occupe beaucoup moi-même. Pour qu’un quad dure, il faut l’entretenir. Après un passage dans un champ boueux, il faut le nettoyer. Ce n’est pas un tracteur agricole. Ça reste un objet fragile. Un modèle haut de gamme toutes options peut faire envie. Mon prédécesseur en a fait les frais. L’année qui a précédé la reprise de l’exploitation, il s’est fait voler le sien. Retrouvé le lendemain, il avait été repeint durant la nuit. Du coup, j’ai installé un système de vidéosurveillance et mon quad est caché. »

Julien Chaussy charge de l’antilimaces dans le distributeur, qu’une batterie indépendante (en jaune) fait fonctionner.

Le C15 face à ses concurrents. Chez les Lebœuf une partie du corps de ferme est devenue concession de quads et SSV.

Cousin du quad, le SSV s’avère plus confortable et sécurisé, mais aussi plus lourd.

sécurité et d’une cabine. Certaines marques proposent des sixplaces (dont trois à l’avant) équipés de coffres de rangement, d’une benne à bascule ou d’un plateau adapté à la taille d’une palette Europe. Il en vend beaucoup aux viticulteurs et aux bûcherons pour se déplacer en équipe avec leur matériel. Dany Lebœuf présente le SSV comme un véhicule à tout faire et le compare volontiers à l’utilitaire Citroën C15. Des SSV existent en version diesel et les premiers modèles électriques arrivent sur le marché.

Question pneus…

Si les quatre roues motrices s’imposent, reste la question des pneus. Pour bénéficier de plus d’adhérence, Dany Lebœuf

« Le SSV est devenu un véhicule à tout faire, je le compare volontiers à l’utilitaire

Citroën C15 »

DANY LE BŒUF, céréalier dans la Marne

conseille de baisser leur pression. « De 0,5 bar, on peut passer à 0,25, détaille-t-il en prévenant toutefois du risque de déjanter sur route. Il préconise les pneus à crampons agraires pour ceux qui ont à tracter en montant. « Avec une bande de roulement moins large, ils rendent la machine plus légère au sol. On s’enlise moins », explique Julien Chaussy. Pour tracter son pulvérisateur d’une tonne, il n’utilise que ces pneus. S’il conseille le pneu mixte pour les carrières équestres et les terres sablonneuses, Marc Malherbe préfère également le pneu à crampon agraire pour son adhérence : « C’est un pneu très ballon avec une bonne portance, mais ses pointes ont l’inconvénient de s’user beaucoup plus vite sur route, pour aller d’une parcelle à l’autre par exemple. Vous ferez 1 500 à 2 000 km avec des pneus à crampons agraires et le double avec des mixtes. » Lui aussi préconise de baisser la pression pour une meilleure adhérence. « Le gars qui gonfle à plus de 500 g, il n’a rien compris au quad », conclut-il. ■

DES CHAMPS

INNOVATION FARM MACHINERY

Récompenser l’innovation et le bénéfice agriculteur

À l’occasion du salon Innov-agri 2024 (4 et 5 septembre), 18 journalistes spécialistes du machinisme agricole vont récompenser l’innovation et le bénéfice concret qu’elle offre aux agriculteurs dans neuf catégories de matériels : les tracteurs, les engins de récolte, les presses à balles, les outils de manutention, les nouvelles technologies, la fenaison, les semoirs, les équipements de travail du sol et la protection des cultures. Le jury décernera les trophées de l’Innovation Farm Machinery aux lauréats le 4 septembre à Ondes (Haute-Garonne), lors de la soirée des exposants. Étant les principaux concernés, vous êtes évidemment invités à voter en ligne sur www.terre-net.fr et www.materielagricole. info, à partir du 19 août, pour élire la machine qui, selon vous, facilite le plus votre travail sur l’exploitation. Les nominés sont :

AutoAgri IC20 E

Alpego Skat Max
Monosem ValoTerra TFC2
Bednar Directo No

New Holland CR11

Weidemann T7035 T7042

Maschio Gaspardo Delta

Vaderstädt Seed Hawk

DieciAgriMax Power X2

Claas Disco 9300 Auto Swather

Grégoire Besson Occitan

Et aussi : Amazone Precea 6000 TCC, Kuhn VBP 7190, Case IH Easylink, John Deere Série T, Fendt 600 Vario, Claas Rollant 630 RC Uniwrap, Amazone ContourControl, New holland T7.340 HD, Kverneland TwinFill, Pöttinger Novacat F 3100 Opticurve, Stoll X-Tra Lift/ Isobus, John Deere 6M, Kubota BV6000 Amazone mySpreader App, Black Shire RC 3075, Krone EasyCut, Amazone Cenius Ultra.

Massey Ferguson 9S

Steph72 :

« Des tracteurs à 700 €/ch, il est possible d’en trouver, de marque Kubota par exemple, mais pas à moins [...] »

Eric17 :

« Il y a 20 ans, le mien m’a coûté 352 €/ch et c’était un New Holland de 85 ch acheté neuf [...] »

Terminé :

« L’inflation à tout va n’a plus de limite pour faire de la marge ! Le même regroupement des fabricants d’engins agricoles que dans la grande distribution, pour toujours plus de profits et manger ensuite le concurrent afin de devenir leader. L’agriculture française va disparaître, tout simplement. »

Jm89 :

« Les tarifs ont augmenté démesurément, le niveau de fiabilité, lui, est resté le même. Comment renouveler les parcs matériels des exploitations à ces prix-là ? Même les Cuma, avec beaucoup d’hectares engagés, ne peuvent plus suivre. De même pour les ETA, qui ne rentabilisent plus leurs investissements. Bientôt, on ne va travailler que pour rembourser le matériel [...] Même les coûts de maintenance et de réparation explosent ! Pour mieux faire passer ces hausses, comme pour les voitures neuves, la mode est désormais à la location longue durée, incluant les contrats de maintenance et parfois les assurances. De la poudre aux yeux… »

Agroéquipement

« Bientôt, on ne travaillera que pour rembourser le matériel ! »

Voici ce que pensent pas mal de lecteurs de Terre-net, tellement le prix des machines agricoles augmente. Selon eux, pas étonnant que le marché des agroéquiments ait baissé de 15 % !

Nico :

« Vive le marché de l’occasion ! »

Jean-François :

« Les prix de l’occasion ont suivi ceux du neuf [...] »

Jérôme :

« Pour avoir de l’occasion, encore faut-il que des agriculteurs puissent acheter du neuf. »

« Beaucoup d’agri investissent pour donner moins d’argent à la MSA et aux impôts »
FABIEN

FP :

« Ces augmentations de tarifs sont imputables à l’électronique, dont les modèles sont bardés avec à la clé, tout un tas de logiciels à mettre à jour au quotidien. Ce sont des tarifs plus élevés et de la complexité qu’ils ont embarqués ! »

Titi :

« Ils ont qu’à refaire des tracteurs plus simples avec moins de gadgets inutiles et les vendre moins cher. »

Maxens :

« Les agroéquipementiers ont du souci à se faire. »

Fabien :

« D’ailleurs, ils peuvent dire merci à la fiscalité française [...] ! Beaucoup d’agri investissent pour donner moins d’argent à la MSA et aux impôts. Mieux vaut en effet augmenter le confort de travail ! »

Maxens :

« Il va falloir proposer de bonnes remises pour boucler les objectifs de fin d’année. Et si les fabricants baissent trop les prix, ils devront se justifier auprès des clients qui ont payé plein pot l’an passé [...] »

Steph72 :

« Face à cette inflation, la baisse des achats de matériels agricoles n’est pas étonnante. Et au vu de l’état des cultures, le recul sera encore plus marqué dans les mois qui viennent. Les agriculteurs subissent les aléas climatiques et de marché, et les marges qui restent vont aux fournisseurs ! Déjà que nos acheteurs les spolient… [...] »

Marus :

« Des tracteurs trop chers ? Cette semaine, je suis passé devant une concession : que des modèles de plus de 450 ch ! Exposés que pour faire bien ?? [...] Les constructeurs connaissent parfaitement le marché. Et à voir les tracteurs dans les champs et les cours de ferme, peu ont plus de 10 ans. Bien sûr, certains vont dire qu’ils sont en location [...] » ■

CÉRÉALES BIO FRANÇAISES

Un contexte de marché

« très compliqué »

Entre une collecte qui prend de l’ampleur et des débouchés qui réduisent, les prix des céréales biologiques françaises s’affaissent ces dernières années. En parallèle, les conversions s’essoufflent, et la mauvaise moisson 2024 risque d’influer sur ce mouvement.

La récolte 2024 s’annonce particulièrement décevante pour les céréales biologiques françaises. « Les experts des marchés bio estiment que la collecte pourrait diminuer de 10 à 20 % », avec des baisses de rendement allant jusqu’à - 6 %, expliquait Emna Troudi, chargée d’études économiques sur les grandes cultures bio, lors d’un point presse organisé le 11 juillet par le Conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer. « Selon les retours des professionnels, la qualité est dégradée, avec une grande hétérogénéité, des problèmes de salissement, de fertilisation et de maladies », précise-t-elle. Ce qui « impactera directement le taux d’engagement dans les prochaines campagnes et favorisera les déconversions structurelles ».

Cette mauvaise récolte annoncée intervient dans un contexte de marché déjà « très compliqué » pour les céréales bio françaises, selon les mots du président du conseil spécialisé, Benoît Piètrement. La tendance est à la baisse généralisée des prix pour toutes les cultures, avec quelques variantes. L’orge bio française a ainsi connu un regain de ses cours courant 2024, car « plus compétitive que ses voisines », note Emna Troudi. Mais les prix de marché du blé tendre bio connaissent « une forte dépréciation, particulièrement sur début 2024 ». D’après les cotations de FranceAgriMer, ils ont diminué de façon continue pendant trois ans, « affichant un écart d’environ 150 €/t » entre avril 2021 et mai 2024, qui s’explique par « la difficulté de trouver des nouveaux marchés », adossée à la hausse continue de la collecte.

La collecte en conversion tombée à 6 %

Le blé tendre bio, qui représente environ la moitié de la collecte totale de céréales bio en France, voit sa collecte grimper depuis plusieurs campagnes, passant d’un peu plus de 100 000 t en 2018 à plus de 400 000 t en 2023. D’après les bilans présentés par FranceAgriMer, établis par un groupe de travail interprofessionnel Intercéréales/Terres Univia, la collecte bio aurait augmenté entre 2022-2023 et 2023-2024 de 5 % pour le blé tendre (à 403 500 t), de 20 % pour le maïs (à 146 400 t), de 47 % pour l’orge (à 90 500 t) et de 51 % pour le triticale (à 73 500 t). Toutes céréales certifiées bio confondues, la collecte française reste stable depuis trois campagnes, à plus de 800 000 t.

La part de la collecte en conversion ne cesse en revanche de diminuer, passant de 33 % de la collecte bio globale sur 2019-2020 à seulement 6 % pour 2023-2024. Pendant cette dernière campagne, la France a ainsi récolté moitié moins de blé tendre, de maïs et d’orge en deuxième année de conversion que durant la campagne précédente. Cet essoufflement des conversions se traduit aussi dans les chiffres de l’Agence bio : les surfaces céréalières en conversion ont diminué de 40,9 % en 2023 par rapport à 2022. Si le nombre de céréaliers engagés a légèrement augmenté, passant de 20 443 à 20 460, celui des exploitations céréalières en bio a baissé de 2,2 %.

Les exports de blé tendre chutent

de 15 %

Alors que l’on assistait depuis 2021 à un bond des exportations de blé tendre bio, le soufflé est vite retombé : le bilan prévisionnel de FranceAgriMer table sur 60 000 t exportées pour 20232024, contre 70 815 t sur 2022-2023. Les exports de maïs bio se sont montrés, de leur côté, plutôt stables, à 35 000 t. Ceux de triticale sont passés de 4 000 t à 3 000 t, et ceux d’orge ont plus que doublé d’une campagne sur l’autre, pour atteindre 25 000 t en 2023-2024. Côté débouchés toujours, certaines utilisations domestiques sont elles aussi annoncées en retrait pour les quatre principales céréales bio : - 9 % pour la fabrication d’aliments du bétail (à 252 000 t), - 2 % pour la meunerie (à 185 000 t) et - 8 % pour la malterie (à 16 500 t) en 2023-2024.

La demande n’étant globalement pas au rendez-vous face à la collecte en hausse, les experts sollicités par FranceAgriMer évaluent en très forte augmentation les déclassements de céréales bio sur la campagne 2023-2024 : 55 000 t pour le blé tendre et 16 500 t pour l’orge notamment, contre respectivement 20 000 t et 2 200 t en 2022-2023. ■

L’année 2024 ne devrait pas rester dans les annales des bonnes récoltes de céréales biologiques, une baisse de 10 à 20 % est attendue.
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RÉSERVE UTILE EN EAU

Un outil pour mieux la connaître

Arvalis propose un nouvel outil numérique, gratuit, permettant de mieux évaluer la capacité de rétention en eau des sols. Baptisé « Mon réservoir utilisable », celui-ci calcule la quantité d’eau disponible dans les parcelles directement depuis le smartphone ou l’ordinateur.

Mieux estimer la réserve utile des parcelles de son exploitation permet de piloter plus finement l’irrigation. C’est pourquoi l’outil “Mon réservoir utilisable” constitue une innovation attendue par les professionnels du secteur agricole en grandes cultures dans

QUELQUES PRÉCISIONS

un contexte de changement climatique, explique Romain Tscheiller, ingénieur agronome chez Arvalis. Avec une connaissance plus fine du potentiel des parcelles, il est possible d’optimiser les assolements et d’avoir une réflexion stratégique et éclairée quant aux évolutions des systèmes de production agricole. »

Le réservoir utilisable (RU), autrefois appelé réserve utile, correspond à la quantité d’eau que le sol est en mesure de stocker et que les plantes sont capables de capter de façon effective pour leur développement. Le réservoir facilement utilisable (RFU) représente la partie du RU accessible aux cultures avant de connaître un stress hydrique. L’outil « Mon réservoir utilisable » d’Arvalis reprend le principe d’estimation du RU par fonction de pédotransfert. Le RU est estimé par calcul en fonction de variables accessibles par les conseillers agricoles et les agriculteurs, telles que la texture du sol d’une parcelle, sa teneur, la nature des éléments grossiers (les cailloux, par exemple) et la profondeur d’enracinement maximale des différentes cultures répertoriées.

Le réservoir utilisable représente la quantité d’eau maximale que le sol peut contenir et qui est utilisable par la plante. Cette eau est retenue sous forme de films assez épais autour des particules de terre ou dans les fins capillaires.

Comment ça marche ? À partir d’un ordinateur ou d’un smartphone, l’estimation du réservoir utilisable (RU) d’une terre se fait en deux étapes : caractérisation de l’horizon superficiel de la parcelle grâce aux observations de terrain et aux analyses de sol, puis choix du type de sol (ou définition des horizons profonds, pour un résultat plus précis). « De plus, ajoute Romain Tscheiller, il est demandé de préciser la culture prévue sur la parcelle afin que le RU soit calculé au niveau maximal du développement de la plante ; les capacités d’enracinement des espèces étant différentes les unes des autres. » ■

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