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Dégâts en cultures : répulsifs sangliers, des perspectives intéressantes
from Terre-net Le Magazine n°94
by NGPA
Les parcelles de maïs sont particulièrement concernées par les attaques de sangliers. Elles ont lieu le plus souvent après le semis et/ou au stade grains laiteux.
Par SÉBASTIEN DUQUEF et ARVALIS INFOS sduquef@terre-net-media.fr
DÉGÂTS EN CULTURES
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Répulsif pour sang liers : des perspectives intéressantes
En grandes cultures, d’importants dégâts de sangliers sont rapportés chaque année. Le maïs est particulièrement concerné, avec des attaques le plus souvent après le semis et/ou au stade grains laiteux. L’an passé, Arvalis-Institut du végétal a évalué l’efficacité de différents répulsifs. Les premiers travaux offrent des perspectives encourageantes et méritent d’être poursuivis.
Face à l’augmentation régulière de s att aque s de san g liers, le s a g r i c u l t e u r s o n t r e c o u r s à diverses solutions, dont les résultats ne s ont pas satisfaisants. D’où la mise en œuvre de barrières physiques ou de clôtures électriques pour protéger les parcelles. Des dispositifs qui ont un c oût et demandent de l’entretien . Ar valis-Institut du végétal a donc comparé quatre s olutions répulsives appliquées dès le semis : un produit gustatif à base de piment appliqué en traitement de semences (produit – Tabasco – de la gamme PNF, non homologué p our l a pro t e ction phy toph arm ac eutique de s culture s), un pro duit olfactif appliqué via des dif fuseurs installés en b ordure de champ (Hukino l , produit non homologué pour la protection phytopharmaceutique des cultures), un produit sonore qui émet régulièrement des ultrasons (Doxmand VR8) et enin, un produit organique aux propriétés répulsives olfactives, appliqué en plein avant semis (Terragral Évolution). Au semis, avantage aux répulsifs olfactifs ! Ils sem blent être plu s ef f icac e s, cependant, l’analyse des résultats requiert b e a u c o u p d e p r é c a u t i o n s t a n t l e d i s p o s i t i f e x p é r i m e n t a l e s t f r a g i l e . Entre hétérogénéité des attaques de sangliers à l’échelle d’un territoire et inf luence potentielle d’autres facteurs, diicile de conclure. C ô t é ré p u l si f g u st a ti f , l a m o iti é d e s parcelles traitées au PNF ont été attaquées, dont huit situées à proximité de témoins, é p arg n é s. Sur di x p arc el le s traitées au PNF et non attaquées, seulement deux sont proches d’un témoin a y a n t s u b i d e s a tt a q u e s . L e s s e p t
a u tre s s on t à p r o x i m i t é d e t ém o in s non attaqués.
Le Hukinol limiterait l’intensité des attaques Le dispositif à ultrasons Doxmand VR8 a été installé sur six parcelles, dont quatre ont été touchées par les sangliers. Celles non attaquée s ne p ermettent pas de conclure : l’une n’avait pas de témoin et sur l’autre, le témoin est dépour vu d’attaque. Le répulsif olfactif Hukinol a été testé sur cinq parcelles, dont deux ont été attaquées. Les trois indemnes étaient proches de témoins ayant subi des dégâts. Enin, parmi les onze parcelles ayant reçu l’engrais olfactif Terragral Évolution, deux ont été attaquées mais sans témoin. Trois autres étaient situées à proximité d’une parcelle témoin attaquée. En résumé, malgré le faible nombre de situations conclusives, la proportion de parcelles attaquées en début de cycle est moins importante au sein de celles ayant reçu le répulsif olfactif Hukinol ou l’engrais Terragral Évolution. L’intensité des attaques y est en moyenne plus faible. En revanche, l’étude ne met pas en évidence l’intérêt technique des PNF appliqués en traitement de semence, ni même du répulsif à ultrasons. En fin de cycle, les produits olfactifs et gustatifs semblent plus eicaces que les ultrasons. Pour multiplier les références, d’autres essais ont été conduits dans le Sud-Ouest, au stade grains laiteu x. L’installation Doxmand VR8 et l’olfactif Hukinol ont été évalués dans les mêmes conditions qu’au semis. En outre, l’application de Tabasco sur le rang de bordure du maïs a également été testée.
Les premiers enseignements Sur le s huit parc elle s pro tégé e s par l’Hukinol, sept sont restées indemnes, dont quatre à proximité de parcelles non protégées et ayant subi des attaques. Les trois autres étaient isolées, avec une population de sangliers dans les parages. La seule parcelle protégée avec l’Hukinol ayant subi des attaques a connu des dégâts moindres que dans la parcelle environnante non protégée. Les cinq parcelles ayant reçu du Tabasco n’ont pas été attaquées. Trois sont proches d’un témoin attaqué et deux dans un environnement sans attaque. Les ultrasons n’ont pas limité les dégâts pour trois des cinq parcelles suivies, les deu x sans attaque étaient cependant situées dans une zone préservée. À défaut d’apporter L A s olution , ces expérimentations réalisées sur du maïs grains ont ouvert des perspectives encourageantes en termes de protection de début de cycle, avec les répulsifs olfactifs. L’Hukinol a conirmé son niveau de protection au stade grains laiteux, une autre période sensible pour la culture. Les travaux vont être poursuivis pour tenter de conirmer l’intérêt des produits. ■
COMMENT DÉCLARER LES DÉGÂTS ?
Dès qu’un exploitant constate des dégâts de sangliers (ou de grand gibier) sur une parcelle qu’il exploite, il doit adresser sans délai à la fédération départementale (du département de la parcelle endommagée) ou interdépartementale des chasseurs sa déclaration de dégâts par courrier ou télédéclaration. Pour permettre l’évaluation finale des dommages avant la récolte, le producteur doit adresser une déclaration définitive, même en l’absence de dégâts intermédiaires, au moins huit jours ouvrés avant la récolte. La déclaration doit contenir, sous peine d’irrecevabilité de la demande, la date d’observation des premiers dégâts, leur nature, leur étendue et leur localisation, ainsi que l’évaluation des quantités détruites et le montant de l’indemnité sollicitée (en s’appuyant sur le barème départemental publié au recueil des actes administratifs du département). Si possible, l’espèce des animaux responsables des dégâts et la provenance présumée de ceux-ci doivent être mentionnées, de même que l’étendue des terres possédées ou exploitées par le réclamant dans le département et les cantons limitrophes, ainsi que la position des parcelles touchées par rapport à l’ensemble de ces terres. Enfin, le demandeur doit joindre soit un plan cadastral de ses parcelles exploitées, soit le registre parcellaire graphique utilisé pour les déclarations de ses parcelles dans le cadre de la Politique agricole commune.