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Biocontrôle : pourquoi la méthode peine-t-elle encore à décoller en grandes cultures ?
from Terre-net Le Magazine n°94
by NGPA
DOSSIER
BIOCONTRÔLE
Par ANTOINE HUMEAU redaction@terre-net-media.fr
e sont des petites boîtes de carton,
Cjetées tous les 20 m dans la parcelle de maïs. À l’intérieur, 10 000 œufs d’insectes infestés par la larve du trichogramme. Cette microguêpe d’à peine 1 mm ira pondre dès l’éclosion dans les œufs de la pyrale, sur le maïs. Ce type de biocontrôle à base de macro-organismes peinait jusque-là à se développer, du fait de son eicacité aléatoire et de sa mise en place chronophage. Mais deux innovations récentes pourraient bien changer la donne : les nouvelles boîtes en carton protègent mieux les larves de la chaleur et des fourmis, et des quads enjambeurs permettent désormais de les difuser rapidement.
Les trichogrammes constituent à peu près la seule solution insecticide de biocontrôle en grandes cultures. Comme il n’existe rien contre la sésamie, se passer de la chimie dans les zones où ce papillon est très présent en plus de la pyrale est diicile.
« On a mis au point une ofre spéciique, explique
Carine Reyniers, directrice marketing et développement chez Phyteurop. Une première intervention sur sésamie avec un insecticide classique qui agit aussi sur la pyrale, puis les trichogrammes prennent le relais. »
Contre la septoriose, le soufre L’un des produits de biocontrôle les plus utilisés contre les ravageurs est le phosphate ferrique, qui agit contre les limaces. En revanche, en herbicide, il n’existe pas de solution. Il y a bien l’acide pélargonique, un désherbant non sélectif, mais il s’avère hors de prix et donc pas intéressant. C ontre la septorio se du blé, le s agriculteurs peuvent compter sur le soufre, une substance minérale connue depuis longtemps. La chambre d’agriculture des Pays de la Loire a mené des essais pour évaluer son eicacité. Il s’agissait de remplacer tout ou partie de la première des deux applications fongicides par du biocontrôle, ou de n’utiliser que des produits de biocontrôle sur les deux traitements. Mais durant les trois années de test, « la pression maladie était si faible que cela n’a pas permis de repérer d’intérêt particulier au biocontrôle,
BIOLINE
Le quad enjambeur semble constituer une innovation favorisant le développement du biocontrôle. Il permet de déposer plus rapidement les trichogrammes dans les parcelles de maïs.
Les trichogrammes, qui luttent contre la pyrale du maïs, sont diffusés dans des petites boîtes cartonnées, déposées à même le sol dans les parcelles de maïs.
BIOLINE
rapporte Céline Bourlet, chargée des projets de recherche en grandes cultures. Diminuer la dose du fongicide chimique ou l’enlever complètement, dans ces conditions, n’a pas tellement eu d’impact, donc pourquoi le remplacer par du biocontrôle ? » « Le soufre, ça marche, mais pas forcément seul ni dans tous les cas, constate de son côté Yoann à
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BIOCONTRÔLE
La chambre d’agriculture des Pays de la Loire a testé le soufre pour lutter contre la septoriose du blé. Les résultats sont non concluants.
Navasse, chargé de mission agroécologie à la chambre d’agriculture de Normandie. Dès que la pression maladie est assez forte, mieux vaut combiner avec la chimie. » Le soufre représente un « marché qui bouge », veut pour sa part croire Carine Reyniers. Il représente environ 300 000 ha sur la campagne 2020-2021, sur une supericie potentielle de 10 millions d’hectares. « Son véritable développement se fera lors de la prochaine campagne pour les céréales, précise-t-elle. L’adoption est plus longue que prévu, parce que les agriculteurs ont des produits conventionnels à liquider. On sort de quelques années de stock. »
Le phosphonate de potassium, c’est pour bientôt Ain d’améliorer son eicacité contre la septoriose, le soufre peut être associé à d’autres produits, tels que des dérivés d’algues ou du phosphonate de potassium (qui agit aussi sur la rouille), une substance minérale pas encore homologuée en grandes cultures. Mais son autorisation de mise sur le marché (AMM) devrait arriver d’ici quelques semaines. « Associé à du soufre, cela devrait se substituer à
CHAMBRE D’AGRICULTURE DES PAYS-DE-LA-LOIRE
J. BADURAUX L'AVIS DE L'AGRICULTEUR Julien Baduraux, agriculteur à Villers-le-Rond (Meurthe-et-Moselle) « Les trichogrammes contre la pyrale, c’est eicace et pas plus cher »
Julien Baduraux a débuté avec le biocontrôle quand il a démarré la production de maïs, il y a cinq ans. « Je cherchais un traitement contre la pyrale ne nécessitant pas d’autre passage, un moyen aussi efficace que la chimie et pas plus cher », explique-t-il. Le producteur sème son maïs puis désherbe chimiquement. Ensuite, il pose les trichogrammes et n’intervient plus jusqu’à la récolte. « Finalement, le maïs est la culture où l’IFT est le plus bas », ajoute-t-il. Pour que les trichogrammes soient efficaces contre les pyrales, les capsules doivent être déposées au bon moment. C’est le technicien qui donne le signal et lui apporte les boîtes. Les petits cartons contenant les diffuseurs sont déposés à même le sol à raison de 25 par hectare. « J’arpente la parcelle à pied et tous les 25 pas, je dépose une boîte, détaille Julien. Cette année, il m’a fallu à peine une heure pour gérer mes 7,5 ha. » Au total, la solution coûte 45 €/ha, soit « un coût identique à un insecticide chimique et dont l’efficacité est aussi bonne ».
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BIOCONTRÔLE
J.-F. VALLERAN L'AVIS DE L'AGRICULTEUR Jean-François Valleran, agriculteur à Saint-Georges-sur-Fontaine (Seine-Maritime) « Je soufre mon blé pour diminuer la quantité de fongicide »
« Je me suis mis au biocontrôle l’an dernier, après une formation à la chambre d’agriculture », explique Jean-François Valleran. L’agriculteur est membre d’un groupe Dephy, il voulait diminuer le recours aux fongicides, dont les molécules sont présentes dans la nappe d’eau du département. Il pulvérise un produit soufré contenant des extraits de laminaire, une algue bretonne, dès le premier passage en avril. Cela remplace son premier fongicide chimique. « C’est efficace et ça me permet de limiter à un voire deux fongicides, selon les conditions météo », indiquet-il. Le produit sert « à la fois à protéger mon blé contre la septoriose et à renforcer le système immunitaire de la plante ». Les résultats sont concluants puisque la productivité n’a pas baissé. Idéalement, il faut intervenir le plus tard possible, « sans attendre non plus que la plante soit trop malade. C’est la météo qui nous oriente », précise Jean-François. Sur ses colzas et ses pois, il utilise de l’extrait fermenté de consoude, un activateur de floraison qui renforce aussi les défenses immunitaires des cultures. Enfin, sur le lin, il applique du produit de macération d’ortie, à « 1,78 € le litre », qui sert également d’engrais foliaire.
Essais de soufre associé au phosphanate de potassium, une substance minérale qui devrait être homologuée très prochainement en grandes cultures afin d’aider à lutter contre la septoriose.
ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL/CLAUDE MAUMENÉ efficacement à la chimie au premier traitement du blé », se réjouit Claude Maumené, référent biocontrôle chez Arvalis-Institut du végétal jusqu’à janvier dernier. Et si le phosphonate de potassium est si attendu, c’est qu’il devrait permettre aussi de lutter contre le mildiou de la pomme de terre, une problématique majeure. Quant à la fusariose, il faudra encore attendre pour la traiter avec du biocontrôle. Contre cette maladie fongique, il existe bien le Polyversum, un fongicide entre algue et champignon, mais il n’a que 10 à 15 % d’eicacité, « on ne sait pas quoi en faire », soule Claude Maumené. Sur colza, le Contans permet pour sa part de lutter contre la sclérotiniose. Ce fongicide naturel à base de micro- organismes permet de réduire plutôt eicacement la pression sclérotinia. Au total, ce sont à peine une trentaine de substances qui sont homologuées en grandes cultures, soit quatre fois moins qu’en cultures légumières ou en arboriculture. On est donc encore loin de couvrir toutes les cibles (adventices, ravageurs et maladies). Il n’existe encore rien sur la cercosporiose de la betterave, ni sur les pucerons ou les coléoptères du colza. « Parmi les produits autorisés, peu ont fait leur chemin. Ce sont surtout des substances minérales, ainsi que les trichogrammes », appuie Claude Maumené.
De nombreux freins L’ef f i c a cit é p a r fo i s re l ativ e d e s pro duit s d e bio c on trô l e , o u a l é a to ire s e lon l e s a n n é e s , explique en partie pourquoi ils peinent à se développer. Parfois, la rémanence est moins longue. Le « manque d’eicacité » arrive en tête des freins avancés par les agriculteurs, devant le coût et le « manque de recul », selon une étude menée par le groupe In Vivo l’an dernier. « Les solutions disponibles en grandes cultures ne sont pas 100 % satisfaisantes », admet Carine Reyniers. « Au départ, on avait imaginé qu’on remplacerait les produits phytosanitaires par le biocontrôle, or ce n’est pas ce qui se produit, puisqu’ils sont moins eicaces », observe Marie Turner, qui évalue et caractérise les projets de biocontrôle en condition contrôlée au centre de ressources Vegenov. L’Iodus, par exemple, est assez peu utilisé, car « relativement inefficace ». « Si un produit est partiellement eicace, il doit en tout cas être régulier pour sécuriser l’utilisateur », met en garde Claude Maumené, qui ne veut pas, pour autant, jeter le bébé avec l’eau du bain. Autre frein : une utilisation parfois plus complexe
que p our le s pro duit s phy to sanit aire s. Q u’i l s’a g i sse d e m a cro-orga ni sm e s o u d e mi cro- organismes, il faut inter venir au bon moment. « Les micro- organismes doivent être utilisés vivants. Or, selon la méthode d’application, ils peuvent mourir ou ne pas s’installer », explique Marie Turner. S ouvent, il s’agit d’ass ocier plusieurs s olutions dont les modes d’action dif fèrent. « Si les produits sont employés correctement, leur efficacité est optimisée, garantit Mireille Piron, responsable à
« Utiliser un produit de biocontrôle n’est pas une recette simple […] il faut remettre de l’agronomie, allonger ses rotations pour leur permettre de mieux trouver leur place. »
YOANN NAVASSE, chargé de mission agroécologie à la chambre d’agriculture de Normandie
VRAI ou FAUX
➜ Le biocontrôle, c’est de la « poudre de perlimpinpin », autant jeter son argent par les fenêtres. FAUX Le biocontrôle constitue un ensemble de méthodes de protection des végétaux basé sur l’utilisation de mécanismes naturels. Seules ou en association avec d’autres moyens de protection des plantes, les techniques sont fondées sur des mécanismes et interactions qui régissent les relations entre espèces en milieu naturel. Il s’agit de bouleverser les équilibres entre les populations d’agresseurs plutôt que de les éradiquer.
➜ La vente de produits phytosanitaires chimiques a augmenté depuis dix ans. FAUX Selon les chiffres annoncés par Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, les ventes de pesticides ont diminué de 36 % en dix ans. La consommation est passée de 55 527 t en 2009 à 35 314 t en 2019, soit 36 % de moins.
➜ Le marché des produits de biocontrôle a doublé depuis 2015. VRAI Pression des consommateurs, retraits successifs de produits chimiques… la part de marché du biocontrôle est passée de 8 à 15 %. Selon les chiffres de d’IBMA Global, 70 % des producteurs déclarent ne pas être suffisamment informés. Les vendeurs de produits de biocontrôle devraient être davantage convaincus de leur efficacité. La solution devrait aussi trouver sa place dans les manuels des lycées agricoles.
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développement produits de biocontrôle et biostimulants chez Bioline. Beaucoup d’entre eux doivent être utilisés en mode préventif, ce qui nécessite de former utilisateurs et prescripteurs. »
« Remettre de l’agronomie » Le passage au biocontrôle impose de faire évoluer ses pratiques. Car « vouloir remplacer un produit interdit par un produit naturel, est-ce la bonne solution ? interroge Céline Bourlet. On ne peut pas substituer un produit à un autre comme le préconisent parfois les firmes, il faut revoir son système, avoir une réflexion plus large ». Le
ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL
Cette limace grise mange un granulé de phosphate ferrique, très appétant. C’est l’un des produits les plus utilisés en grandes cultures contre les ravageurs.
Le limacide phosphate ferrique se présente sous forme de microgranulés que l’agriculteur épand via le granulateur antilimace. changement culturel ne se fait pas du jour au lendemain. « Utiliser un produit de biocontrôle ne constitue pas une recette simple à appliquer, cela reste du vivant ou du minéral, abonde Yoann Navasse. Il faut remettre de l’agronomie, allonger ses rotations pour leur permettre de mieux trouver leur place ». En bio, les agriculteurs ont une autre réticence qui concerne les produits s’appliquant par pulvérisation. « Ce n’est pas hyper bien vu, dans les campagnes, de passer le pulvé sur une parcelle bio », glisse Céline Bourlet, de la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Par ailleurs, le coût des produits de biocontrôle est plus élevé que celui des solutions conventionnelles, ce qui demeure un frein à leur démocratisation. Pour lutter contre la pyrale, par exemple, Bioline s’est ixé pour objectif de « se rapprocher du prix à l’hectare de l’insecticide conventionnel ». A c t u e l l e m e n t , l e s t r i c h o g r a m m e s c o û t e n t autour de 40 €/ha. Autre dif f icu lt é : l a fai ble va leur aj out é e en grandes cultures. Les marges sont moins importantes qu’en vigne, notamment. Ce n’est pas un hasard si les solutions de biocontrôle sont beaucoup plus abondantes en viticulture, en arboriculture ou en culture s ornement ale s. S an s compter que « cela coûte plus cher de développer un produit de biocontrôle qu’un produit classique », soule Carine Reyniers.
Les axes de recherche Et pourtant, « le potentiel du marché est important », insiste la directrice marketing de Phyteurop. L’innovation se poursuit, « y compris dans le domaine des grandes cultures », se réjouit l’IBMA, l’association française des entreprises de produits de biocontrôle. Selon une enquête interne menée auprès des adhérents, 37 innovations sont attendues en grandes cultures, contre 58 en arbo et 52 en viti. Les axes de recherche portent notamment sur la septoriose, la fusariose ainsi que la rouille et l’oïdium. Chez Bioline, le travail sur la formulation des produits est priorisé tant la marge de progression est importante pour gagner en efficacité. La filiale d’InVivo veut aussi « avoir une meilleure connaissance des modes d’action des produits ». Concernant les macro-organismes, le travail consiste à améliorer encore les techniques d’application. Des start-up émergent, des universitaires travaillent sur les micro-organismes, les levures et métabolites. « Sans doute les communautés microbiennes des plantes seront-elles mieux comprises demain, obser ve Claude Maumené. Je crois davantage aux métabolites pour l’avenir ». L a qu e stion de s bio stimu l ant s sem ble être une autre voie explorée. ■