Terre-net LE MAGAZINE N°82

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N° 82 - OCTOBRE 2019 - 3,50 €

Ce magazine contient de la réalité augmentée

PRÉPARATION DU SOL

Le tournant zéro glyphosate,

c’est maintenant ! Pleins gaz sur l’injection

ESSAI

New Holland TH 7.37 Élite

AGRITECHNICA

Les avant-premières du mondial

ISSN 2112-6690

DÉCRYPTAGE


INNOVATION FONGICIDE A BASE DE

REVYSOL

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PLUS QU’UNE SOLUTION, UNE VÉRITABLE REVYLUTION Prochainement

BASF France S.A.S. division Agro – 21 chemin de la Sauvegarde – 69134 Ecully Cedex. N° d’agrément : Agrément IF02022 - Distribution de produits phytopharmaceutiques à des utilisateurs professionnels. * Revysol®, nom d’usage de la substance active mefentrifluconazole. Détenteur d’homologation : BASF. ® Marque déposée BASF. Avant toute utilisation, assurez-vous que celle-ci est indispensable. Privilégiez chaque fois que possible les méthodes alternatives et les produits présentant le risque le plus faible pour la santé humaine et animale et pour l’environnement, conformément aux principes de la protection intégrée, consultez http://agriculture.gouv.fr/ecophyto. Septembre 2019.

Revysol® : SGH07, SGH09 - DANGER H315 : Provoque une irritation cutanée - H319 : Provoque une sévère irritation des yeux H332 : Nocif par inhalation - H335 : Peut irriter les voies respiratoires - H400 : Très toxique pour les organismes aquatiques - H410 : Très toxique pour les organismes aquatiques, entraîne des effets néfastes à long terme - EUH401 : Respectez les instructions d’utilisation pour éviter les risques pour la santé humaine et l’environnement.


Revue éditée par : MEDIA DATA SERVICES

Avenue des Censives - TILLE BP 50333 60026 BEAUVAIS Cedex - Tél. : 03 44 06 84 84 terre-net@terre-net.fr www.terre-net.fr et www.web-agri.fr www.facebook.com/terrenet Twitter : @TerrenetFR Linkedin : Terre-net Média

ÉDITO

Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

ÉDITEUR DÉLÉGUÉ

CIP Médias - 15, rue Érard - BP 70029 75560 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 53 33 82 20 Media Data Services et CIP Médias sont des filiales du groupe NGPA, dirigés par Aurélie CAILLE

RÉDACTION

redaction@terre-net.fr Éditeur du pôle agriculture : Éric MAERTEN Éditeur adjoint du pôle agriculture : Pierre BOITEAU Rédacteur en chef : Matthieu SCHUBNEL Secrétaires de rédaction : Adélaïde BEAUDOING-NEGRO Journalistes : Amélie BACHELET (rédactrice en chef adjointe Terre-net.fr), Arnaud CARPON (rédacteur en chef Terre-net.fr), Sébastien DUQUEF (machinisme), Sophie GUYOMARD (cultures), Delphine SCOHY (rédactrice en chef Web-agri.fr), Aude SOREL (machinisme) Ont participé à ce numéro : Barbara ATÈS, Tanguy DHELIN, Nathalie TIERS

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MEDIA DATA SERVICES

SAS au capital de 1 500 000 € 829 606 599 RCS BEAUVAIS Gérard JULIEN pour Groupe ISA, président, directeur de la publication Aurélie CAILLE, directrice générale Imprimé par Imprimerie LÉONCE DEPREZ ZI « Le Moulin » 62620 RUITZ N° 82 – octobre 2019 Dépot légal : à parution - Diffusion : 80 000 exemplaires Crédits photos de la couverture : Adobe Stock // Création Caroline CARPENTIER Soucieux de la préservation de l’environnement, Terre-net Média sélectionne des fournisseurs engagés dans une démarche environnementale. Ce magazine est imprimé sur du papier 100 % certifié PEFC issu de forêts gérées durablement. Les encres utilisées sont végétales. Tous les produits qui ont servi à la réalisation de ce magazine ont été recyclés ou retraités conformément à la certification IMPRIM’VERT. Origine du papier : Allemagne - Taux de fibres recyclées : 100 % Certification : 2015-PEFC-SXM-117 « Eutrophisation » : P tot 0,005 kg/t

Le diable se cache dans les intérieurs

L

e rapport sur la pollution intérieure tout juste publié par l’A nses1 est formel : de nombreux pesticides sont utilisés par la population dans la vie quotidienne. Selon l’étude, trois quarts des Français s’en servent à l’intérieur ou à l’extérieur des logements (terrasses, jardins, etc.) pour lutter contre différents nuisibles domestiques. Les gants ne sont que rarement portés, les lieux clos sont rarement ventilés. D’autre part, l’aération des lieux fermés après application ou le respect d’un délai avant leur fréquentation sont rarement mis en œuvre. Une étude sur un périmètre plus large, établie par l’A nses, a d’ailleurs évalué à 19 Md€ par an le coût supporté par la société en raison de la pollution de l’air intérieur. Bien que tout un chacun soit concerné, ce constat ne semble pas mobiliser les foules avec la même vigueur que la bataille menée depuis des mois contre les produits phytosanitaires utilisés en agriculture. Apparemment, le grand public supporte mieux ses pesticides domestiques que les produits de traitement agricole. L’arrêté surmédiatisé du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), imposant de façon unilatérale une zone de nontraitement de 150 m pour protéger ses administrés, en est un exemple concret. Devant le bruit médiatique, d’autres élus de petites communes ou de grandes villes ont pris l’initiative, par conviction ou par opportunisme, d’une interdiction totale de l’utilisation de ces produits sur leur territoire. À l’échelle du pays, la France espère bien respecter ses engagements de réduction progressive de l’usage des pesticides du plan Ecophyto II +. Ce changement de taille constitue avant tout un défi pour l’agriculteur dans l’adaptation de ses itinéraires techniques. À l’instar des exploitants qui fournissent beaucoup d’efforts, ne pourrait-on pas conseiller aux citoyens d’utiliser des moyens de lutte mécanique ou biologique avec balai et serpillière contre les nuisibles ? Dans ce numéro, profitez d’une quarantaine de contenus accessibles en réalité augmentée pour enrichir la lecture des sujets qui vous intéressent. Et tentez votre chance en participant à notre jeu-concours à l’aide de votre smartphone. Bonne lecture !

Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

1

Éthique1

Éthique2

Remise des certificats d'envois postaux

Pas de publi-information dissimulée

Annonceurs & Agences

Lecteurs

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 3


SOMMAIRE N° 82 octobre 2019 REPÈRES

P. 6 Adoptez la réalité augmentée !

Tout ce qu’il est bon de savoir, ce qu’il ne fallait pas manquer et vos infos web préférées sur Terre-net et Web-agri. Décryptage d’un sujet que vous estimez majeur pour votre activité.

6 Jeu-concours : jouez et gagnez ! 8 Bon à savoir 10 Décryptage : l’injection plébiscitée

en méthanisation

Mode d’emploi

10

12

TENEZ-VOUS PRÊT

LOÏC DETRUCHE

12 Le désherbage mécanique monte en puissance 14 Le trèfle violet ou la luzerne pour plus

d’autonomie

16 Moissonneuses-batteuses : les nouveautés 18 Estimer le prix d’un maïs sur pied DOSSIER

PHENIX AGROSYSTEM

Pistes de réflexions, innovations et idées dans l’air du temps pour l’agriculture de demain… qui commence aujourd’hui !

18 CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LA LOIRE

Creusons un sujet utile pour votre exploitation, en parcourant les différentes options pour la conduite de votre structure.

20 Zéro glyphosate : le tournant, c’est maintenant ! ADOBE STOCK

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Des experts (agriculteurs, mais aussi conseillers, techniciens, agrofournisseurs…) partagent leurs avis, conseils, expériences.

30 Essai du télescopique New Holland TH 7.37 Élite 34 Essor progressif du quinoa en France 36 Quel traitement collectif des pieds

20 38

en élevage bovin ?

38 Gommer l’hétérogénéité grâce à l’agriculture

40 En photos : les avant-premières d’Agritechnica 42 Paroles de lecteurs : la sécheresse

très commentée

30

TERRE-NET MÉDIA

BRÈVES DES CHAMPS Un peu de détente pour finir avec des infos plus légères mais toujours professionnelles : nouveautés produits, discussions entre lecteurs, photos, vidéos, réseaux sociaux…

48

44 45 46 48

sur prairie ? Revue des réseaux : récolte d’ensilage de maïs Vu sur le Web Shopping Le saviez-vous ? Assurance sécheresse

ANNONCES D’OCCASION 49 Sélections de matériels de seconde main 4/

Le Magazine / OCTOBRE 2019

ADOBE STOCK

43 Éclairage : comment gérer l’après-sécheresse

Sont joints à ce numéro un encart national jeté Agrizone ainsi que, sur une partie de la diffusion, un encart broché au centre Agrizone.

TERRE-NET MÉDIA

de précision


17H54 VÉRIFIER AVEC LE DRONE PARCELLE N°4 7H14 LIVRAISON 2 PALETTES FROMAGES DE CHÈVRE

12H15 DÉJEUNER AVEC LES APPRENTIS

15H04 TESTER CHARGEUR SANS FIL AVEC NOUVEAU SMARTPHONE

9H32 CHARGER ITINÉRAIRE VERS EXPLOITATION GUIGNARD 11H21 CONTACTER MAIRIE AUTORISATION CONVOI

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07/10/2019 09:59:41

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Adoptez le bon réflexe et vivez une nouvelle expérience de lecture avec Terre-net Le Magazine ! 6/

Le Magazine / OCTOBRE 2019


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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

REPÈRES Bon à savoir

AGENDA

INCENDIE DE LUBRIZOL

15 au 16 octobre

Assises de l’agriculture et de l’alimentation à Rennes (35)

Ensilages interdits et arrêts de collecte laitière

20 au 22 octobre

Natexpo, salon international des produits biologiques à Paris Nord Villepinte (93) www.natexpo.com

29 au 30 octobre

International Asparagus Days, salon dédié aux asperges à Angers (49) www.asparagusdays.com/fr

19 novembre

Carrefour pois et féverole à Paris (75) www.terresinovia.fr

26 au 28 novembre

BS

Les conséquences de l’incendie de l’usine Lubr izol à Rouen (Seine-Maritime), survenu dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre, inquiètent les agriculteurs. Elles préoccupent en particulier ceux dont la ferme est située sur la trajectoire du panache de fumées noires de 22 km de long, depuis Rouen, en direction du nord-est. À l’heure où nous mettons sous presse, 214 communes de Seine-Maritime, de l’Oise, de la Somme et de l’A isne sont concernées. Selon Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, plus de 500 fermes auraient été touchées par cette catastrophe industrielle. Les ensilages et le pâturage sont temporairement interdits par arrêté préfectoral depuis le 26 septembre, de même que la collecte de lait et d’œufs. Selon

https://evenements.ouestfrance.fr/assisesdelaterre/

Sébastien Windsor, président de la chambre d’agriculture de Seine-Maritime, dans les communes concernées par l’arrêté, 50 % des maïs n’avaient pas encore été ensilés. Didier Guillaume, le ministre de l’A griculture, s’est rendu le 30 septembre sur une exploitation de polyculture-élevage de Seine-Maritime. Il a annoncé ce jour-là une « indemnisation totale aux agriculteurs affectés ».

www.sitevi.com

5 décembre

Conférence Grand ange viande 6e édition à Paris (75) www.idele.fr

10 au 16 novembre

Agritechnica à Hanovre (Allemagne) www.agritechnica.com

11 au 12 décembre

LA CITATION

« S’il devait y avoir des zones de nontraitement de 150 m autour des habitations […] notre agriculture ne serait plus à même de fournir l’autonomie alimentaire. » DIDIER GUILLAUME, ministre de l’Agriculture et de l’alimentation sur Europe 1 le 4 septembre.

Sitevi, parc des expositions de Montpellier (34)

Salon des entreprises de travaux agricoles, ruraux et forestiers au Mans (72) www.saloneta.com

21 janvier 2020

Sixièmes Rencontres annuelles du biocontrôle à Paris (75) https://rencontres-annuellesdu-biocontrole.com

22 février au 1er mars 2020

Salon international de l’agriculture à Paris (75)

www.salon-agriculture.com

MAÏS GRAIN

CIP MÉDIAS

DES RENDEMENTS PRÉVISIONNELS EN BAISSE

8/

Agreste, service statistique du ministère de l’Agriculture, a publié ses prévisions de surfaces et de rendements en maïs grain pour la récolte 2019. Cette année, le potentiel de rendement a, une nouvelle fois, été entamé par la sécheresse et les vagues de chaleur de l’été. Agreste note une baisse de rendement de 2,3 % sur un an en maïs

Le Magazine / OCTOBRE 2019

grain non irrigué et de 4,9 % en irrigué. Consultez l’historique et la prévision de rendement de votre département en réalité augmentée. La baisse de production 2019 devrait toutefois être atténuée par la hausse des surfaces à 1,46 Mha (+ 6,7 % par rapport à 2018). Ces prévisions sont fondées sur des données disponibles au 1er septembre.


LES CHAMBRES DÉPARTEMENTALES D’AGRICULTURE EN SURSIS ? ADOBE STOCK

Le projet de loi de finances pour 2020 remet-il en question l’avenir des chambres départementales ? L’État envisage de baisser leurs ressources spécifiques de 15 % et de reverser l’impôt collecté aux chambres régionales d’agriculture. Ces dernières conserveraient jusqu’à 30 % de ces ressources. L’organisation consulaire et les syndicats JA et FNSEA rejetaient vigoureusement ce projet début octobre. Selon eux, le maintien de moyens au plus proche du terrain en vue de conserver un lien direct et de proximité avec les agriculteurs est un enjeu capital dans les mutations que connaît le milieu. « Cette décision est totalement incompréhensible à l’heure où l’urgence devrait être à la prise en compte des préoccupations des territoires et du renouvellement des générations en agriculture ! » dénonçait Samuel Vandaele, président des JA.

24 %

ADOBE STOCK

C’est la forte croissance enregistrée pour la troisième année consécutive par le marché du biocontrôle, selon IBMA France. Cette année encore, la vente d’agents et de produits naturels pour la protection intégrée des cultures a connu un essor important pour atteindre 170 M€, soit 8 % du marché de la protection des plantes en 2018.

UNE MAJORITÉ D’EUROPÉENS CONTRE L’ACCORD UE-MERCOSUR D’après un sondage du groupe mondial de consommateurs SumOfUs réalisé fin septembre auprès de 7 278 consommateurs européens de plus de 18 ans, 82 % estiment que l’accord commercial UE-Mercosur devrait être suspendu. Les deux puissances économiques avaient annoncé un accord de principe le 28 juin, validé en juillet par les députés, après vingt ans de discussions. Mais Emmanuel Macron a ensuite remis en question au mois d’août cette entente, devant les engagements non tenus par Jair Bolsonaro en matière d’environnement. L’accord de libre-échange requiert un consensus communautaire déjà mis à mal : l’Autriche a voté contre le 18 septembre.

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L’INNOVATION OCTOBRE 2019 LA / CULTURE DE Le M agazine / 9


REPÈRES Décryptage

MÉTHANISATION

Pleins gaz sur l’injection Après des débuts tournés vers la cogénération, la méthanisation française est en plein basculement vers l’injection de gaz dans le réseau. Le développement de la filière est maintenant suspendu aux tarifs de rachat du gaz qui seront décidés dans la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

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Cogénération

Fin 2018, la France comptait 453 installations de méthanisation en cogénération et 60 en injection de biométhane. Plus de 70 % d’entre elles, de taille modeste, ne représentent que 40 % de la puissance totale. Alors que le plan Énergie méthanisation autonomie azote 2013 prévoyait 1 000 méthaniseurs à la ferme en 2020, le compte est encore loin d’y être pour atteindre ce chiffre. Concernant le processus de méthanisation choisi, plus de 90 % des installations françaises sont conçues sur le modèle de la voie humide, pour lequel les substrats sont brassés en continu. L’option alternative est la voie sèche, qui se déroule en phases discontinues. 10 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

2

Injection

La méthanisation a d’abord eu pour but, en France, de valoriser les effluents d’élevages. C’est ce qui a poussé la filière française à s’orienter vers la cogénération. La chaleur émise lors de la production d’électricité est valorisée dans les bâtiments alentour. L’investissement est également plus abordable pour les exploitations individuelles. Mais la tendance est en cours d’inversion. Dans le projet de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le gouvernement a fixé un objectif de production de 8 TWh via l’injection de biométhane dans le réseau de gaz naturel, sur un total de 14 TWh produit

par la méthanisation. Portée par les projets collectifs en devenir, la filière annonce un chiffre de 661 installations potentielles inscrites dans le registre des capacités, pour une production potentielle de 14 TWh en injection de biométhane.

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Investissements lourds

Le coût d’une installation de méthanisation dépend de sa taille. Plus le méthaniseur est important, plus les coûts à l’énergie produite seront faibles. L’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) précise qu’une installation de cogénération représente un investissement de 9 000 €/kWé à 8 000 €/kWé selon la gamme de


Par TANGUY DHELIN redaction@terre-net.fr

La nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie, actuellement en projet, inquiète la profession.

puissances, respectivement de 100 à 400 kW, soit un coût par installation compris entre 900 000 € et 3,2 M€. Pour l’injection, les chiffres sont bien plus élevés. Selon la distance entre l’installation et le réseau de gaz, les coûts peuvent s’envoler. L’Ademe indique un investissement nécessaire de 40 000 à 30 000 €/Nm3.h (euro par normo mètre cube) pour des volumes respectifs de 100 à 400 Nm3, soit une fourchette de 4 à 12 M€ par installation. Les productions végétales ont un pouvoir méthanogène plus important que les effluents d’élevage, mais un décret de 2016 précise que seuls 15 % de cultures dédiées peuvent être incorporées à la ration de méthanisation. Pour augmenter la proportion de végétaux dans la ration du méthaniseur, de plus en plus d’installations ont recours aux cultures intermédiaires à valorisation énergétique (Cive). Implantées entre deux céréales ou avant une culture de printemps, elles combinent les avantages agronomiques d’un couvert végétal et de production d’une matière première pour générer du gaz. Mais les agriculteurs méthaniseurs s’inquiètent aujourd’hui d’une possible interdiction de l’utilisation des intrants sur les Cive, dont le rendement serait dans ce cas bien plus aléatoire.

5

de biogaz, les contrats engagent sur vingt ans. Les tarifs, pour les installations d’une puissance comprise entre 80 et 500 kWh, ont glissé de 150 €/MWh début 2018 à 145,56 €/MWh au troisième trimestre 2019.

Une installation de méthanisation est classée ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement). Le projet est donc soumis à consultation des riverains, parfois synonymes de blocage. Les craintes le plus souvent citées sont le passage de camions, l’émanation d’odeurs, la baisse de la valeur immobilière ou encore le risque d’explosion. La méthanisation amène également à s’interroger au sein même de la profession. Alors que les Cive prennent des proportions de plus en plus importantes dans la production de biogaz, de nombreux éleveurs s’agacent de cette utilisation des végétaux dans un contexte de pénurie de fourrage. ■

Gildas Fouchet, polyculteur-éleveur à Domagné, en Ille-et-Vilaine

« Aujourd’ hui, la méthanisation représente 50 % de mon revenu » « Je me suis lancé dans la cogénération en 2010. Il n’y avait aucune nomenclature ICPE et EDF commençait seulement à comprendre qu’il devait racheter l’électricité. Il a fallu tout défricher. J’ai d’abord installé un fermenteur et un moteur pour une puissance de 100 kWh. Quelques années plus tard, j’ai augmenté la puissance pour atteindre 250 kWh. Ça a été plus simple, car je connaissais bien le système. L’investissement total a été de 1,4 M€. Aujourd’hui, la méthanisation représente 50 % de mon revenu. Mon contrat avec EDF arrive à son terme en 2030. Je verrai ce que je ferai à ce moment-là, mais la solution sera peut-être de passer en injection. »

Tarifs

Selon le dernier panorama du gaz renouvelable, au 31 décembre 2018, le prix moyen payé pour l’injection, dont la grille de tarif est fixée par l’État, se situe à 99 €/ MWh. Mais le nouveau projet de PPE inquiète la profession. Le gouvernement y prévoit de fixer un tarif de rachat à 67 €MWh à l’horizon 2023. Cet objectif paraît difficilement atteignable par la méthanisation agricole. Pour trouver un consensus, la filière biogaz a proposé une baisse plus douce des tarifs et la valorisation des externalités positives de la méthanisation agricole. Concernant le rachat d’électricité produite à partir

Acceptation sociétale

CE QU’ILS EN PENSENT TANGUY DHELIN

Intrants

LOÏC DETRUCHE

LOÏC DETRUCHE

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Loïc Detruche, exploitant en grandes cultures et volailles à Veigy-Foncenex, en Haute-Savoie

« Mon installation se trouve à 2 m seulement des canalisations du domaine public pour le raccordement » « Mon installation de méthanisation en injection a été mise en service en juin 2017. J’ai commencé avec une capacité de 65 Nm3/h avant de monter le mois dernier à 80 Nm3/h. Le méthaniseur est alimenté par 51 % de déchets agricoles, dont du fumier et du lisier de bovin que m’apportent des voisins. Mais ce sont les 49 % de substrats extérieurs qui font 75 % de ma production de gaz. Il s’y trouve des déchets de supermarché et des graisses d’abattoir. Le coût total de l’investissement représente 3 M€, dont 675 000 € de subventions qui ont permis de boucler le financement. Comme je suis à côté du village, l’acceptation sociétale a été compliquée au début. Mais maintenant, ça se passe bien, car il y a moins d’odeurs qu’avant la construction du méthaniseur. »

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 11


Par TANGUY DHELIN redaction@terre-net-media.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Cultures ADVENTICES

Le désherbage mécanique monte en puissance

CIP MÉDIAS

Utilisées lors des premiers stades, la herse étrille et la houe rotative (ici une combinaison des deux) détruisent les adventices au stade fil blanc.

Utilisé principalement en agriculture biologique, le désherbage mécanique constitue un sujet d’intérêt quel que soit le système de production. Toutes les pistes de lutte doivent être envisagées, non seulement parce que le nombre de solutions chimiques autorisées s’amenuise alors que le celui des adventices résistantes augmente, mais aussi pour répondre aux attentes sociétales et relever les défis environnementaux.

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Le Magazine / OCTOBRE 2019

L

’agriculture conventionnelle se tourne de plus en plus vers le désherbage mécanique. Cependant, sa mise en œuvre ne s’improvise pas. La clef du succès consiste à trouver le bon compromis entre stade de la culture, développement des adventices et conditions climatiques. Les trois matériels les plus communément utilisés pour ce type de désherbage sont la herse étrille, la houe rotative et la bineuse. Les deux premières s’utilisent de la levée aux premiers stades de la culture. L’objectif consiste à détruire les adventices au stade fil blanc. L’utilisation de la bineuse en prélevée n’est pas conseillée, au risque de compromettre la bonne implantation de la culture. Elle prend plutôt le relais de la herse étrille et de la houe rotative sur des adventices bien développées. Le nombre total de passages peut varier d’un à cinq selon les stratégies, mais plusieurs se révèlent souvent

nécessaires. Maïs, tournesol ou betterave sont semés à un écartement suffisant pour laisser passer les dents de la bineuse sans encombre. Une attention particulière doit être portée à certaines espèces, telles que l’orge de printemps, encore fragile au moment des interventions de désherbage. Le colza, bien qu’implanté à l’automne, se prête bien au binage avec un interrangs d’au moins 45 cm. Intervenir au bon moment Pour les autres cultures d’automne, et plus particulièrement les céréales, le binage se révèle plus compliqué mais reste possible. D’une façon générale, un passage peut occasionner des pertes sur la culture en place. Augmenter la densité de semis, de 5 à 10 % selon l’espèce et l’agressivité de l’intervention mécanique, permet de compenser. Pour déterminer la date optimale d’une intervention


Le colza, bien qu’implanté à l’automne, se prête bien au binage avec un interrangs d’au moins 45 cm.

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mécanique, il convient de prendre en compte la météo, le développement des adventices et le stade de la culture. De bonnes conditions climatiques sont particulièrement importantes. Chaque passage doit être suivi d’au moins deux jours de conditions séchantes pour que les adventices laissées au sol meurent. Le niveau de développement des mauvaises herbes conditionne également la date d’intervention. Enfin, s’agissant du stade de culture, les passages en céréales sont possibles soit en prélevée, soit à partir de deux feuilles afin d’éviter des dommages trop importants. En cas de multiplication des passages et pour une grande surface, un outil de guidage tel qu’un GPS RTK ou une caméra se révèle une aide précieuse. Pour débuter en désherbage mécanique, l’investissement commun limite le coût d’accès au matériel. La Fédération nationale des Cuma recense 3 500 outils de désherbage mécanique dans 2 500 Cuma. Les bineuses représentent 75 % de ces investissements collectifs.

Dans une stratégie mixte, les charges herbicides diminuent mais d’autres coûts sont à considérer : investissement matériel, carburant. Pour une stratégie exclusivement mécanique, les charges vont baisser mais l’efficacité du désherbage aussi. Prendre en compte l’impact

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sur le rendement et sur la densité de semis est important. ■ Vous voulez en savoir davantage ? Consultez en réalité augmentée le livre blanc sur le désherbage mécanique en snapant la page ci-contre.

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OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 13


Par DELPHINE SCOHY dscohy@terre-net-media.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Élevage

ADOBE STOCK

Les légumineuses (pures ou associées) peuvent être pâturées, fauchées ou exploitées en alternance fauche/pâturage.

PROTÉINES

Trèfle violet ou luzerne : quelle fabacée pour plus d’autonomie ? Le trèfle violet et la luzerne procurent aux éleveurs un gain d’autonomie alimentaire en produisant un maximum de protéines à l’hectare. Pour réduire la dépendance aux compléments azotés, laquelle de ces légumineuses choisir et comment l’exploiter ?

I

ntéressantes non seulement pour renforcer l’autonomie protéique de l’élevage, mais aussi pour améliorer la qualité de la ration, les légumineuses ont tout pour plaire. Cultivées pures ou en association et récoltées en ensilage, en enrubannage ou même en foin, elles fournissent des fourrages très complémentaires aux rations énergétiques à base de maïs. Elles conviennent également pour l’alimentation hivernale des bovins viande, ainsi que pour leur finition en ration sèche. Autosysel, outil en ligne de l’Idele visant à aider les éleveurs à acquérir plus d’autonomie alimentaire, a comparé la luzerne et le trèfle violet dans une matrice récapitulative (voir tableau ci-contre). Pour réussir leur implantation, il faut, par exemple, vérifier le pH de la parcelle. L’hydrologie constitue également un paramètre à prendre en compte. Par ailleurs,

14 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

l’interprofession des semences rappelle que les légumineuses aiment les sols aérés qui favorisent l’activité des rhizobiums : « Ce sont ces bactéries, vivant en symbiose sur les racines des légumineuses, qui fixent l’azote de l’air présent dans le sol, qui va profiter à la plante. » Si les conditions sont bonnes, l’exploitant peut espérer quatre à cinq coupes de luzerne par an pour une récolte globale pouvant atteindre 15 t MS/ha/an, contre trois à quatre coupes de trèfle violet procurant jusqu’à 10 t MS/ha/ an. Il convient de laisser fleurir la luzerne ou le trèfle une fois par an afin que la plante reconstitue ses réserves. Recours moindre aux tourteaux Des essais, menés à la station expérimentale de Mauron, dans le Morbihan, montrent qu’obtenir les mêmes


performances d’engraissement lorsque la luzerne vient se substituer au complément azoté d’une ration est possible. La légumineuse doit néanmoins présenter de bonnes valeurs protéiques. En ce qui concerne l’impact économique, il dépend de la ration initiale, de la conjoncture du marché des céréales, du rendement du fourrage et de la longévité de la culture. Arvalis-Institut du végétal s’est penché sur le sujet et, d’après ses résultats d’essai, la luzerne s’avère utile pour diminuer le recours aux tourteaux de colza et de soja. Combler le déficit énergétique du fourrage sera toutefois nécessaire, ce qui peut rendre le bilan économique mitigé. Sur le plan de la conduite, la luzerne comme le trèfle violet constituent de très bonnes têtes de rotation, permettant de

Obtenir les mêmes performances d’engraissement lorsqu’une luzerne bien dotée en protéines vient se substituer au complément azoté d’une ration est possible.

MAGELLAN ®

réduire le niveau des apports d’azote pour les cultures suivantes. Néanmoins, les récoltes peuvent s’avérer délicates. Heureusement, l’enrubannage offre la possibilité de récolter lorsque le fanage complet n’est plus possible. Attention également de ne pas oublier que ces cultures augmenteront la charge globale de travail de l’exploitant, un paramètre trop souvent minimisé. ■

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Des outils du Gnis (groupement national interprofessionnel des semences et plants) sont disponibles pour choisir les espèces et variétés les plus adaptées à votre système de production : www.prairies-gnis.org et www.herbe-book.org.

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Fauche (ensilage, enrubannage, foin, déshydratation). Pâturage possible sous certaines conditions.

Fauche (ensilage, enrubannage, foin). Pâturage possible sous certaines conditions.

Pérennité

5 ans

2 ans

AUTOSYSEL

LUZERNE

Sol

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 15

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Par AUDE SOREL asorel@terre-net-media.fr

TENEZ-VOUS PRÊT Machinisme

CIP MÉDIAS

Claas a perfectionné son système de battage sur ses machines conventionnelles et hybrides.

MOISSONNEUSES-BATTEUSES

Des nouveautés pour tous les goûts Rénovation de gamme, système de commande intelligent, espace de pilotage sans volant… les constructeurs de moissonneuses-batteuses ont dévoilé leurs innovations en vue du salon Agritechnica, du 10 au 16 novembre à Hanovre (Allemagne). Des évolutions et de nouvelles machines pour tous les goûts et tous les types d’exploitation !

À

chacun ses priorités sur le marché des machines de récolte. Claas renouvelait cet été sa série de moissonneuses-batteuses Lexion. Ces automotrices munies d’une cabine plus silencieuse se déclinent désormais en 14 modèles de 313 ch à 790 ch, et peuvent recevoir une barre de coupe d’une largeur maximale de 13,5 m. Les modèles à cinq ou six secoueurs changent de nom pour prendre les appellations Lexion 5000 ou 6000. Les évolutions principales ont été portées sur le système de battage. Le cœur 16 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

de machine, baptisé APS Synflow Walker, promet un débit accru de 25 %. Ces automotrices conservent des organes de séparation et de battage similaires, mais de dimensions supérieures et complétés d’un séparateur rotatif supplémentaire. Les moissonneuses-batteuses hybrides, quant à elles, sont désormais dénommées Lexion 7000 et 8000. Elles adoptent le système de battage APS Synflow Hybrid. Fendt, pour sa part, a choisi de révolutionner l’espace de pilotage de ses machines de récolte avec le système de conduite Ideal

Drive, à savoir sans volant (voir Terre-Net Le Magazine no 81, p. 46). L’Ideal 10, d’une puissance de 790 ch, est la première à bénéficier de cette cabine. Les mouvements de la machine sont commandés par l’opérateur via un joystick à sa gauche. Automatisation des réglages Avec sa série Axial Flow 150, Case IH veut cibler les exploitations de taille moyenne. Cette nouvelle gamme se compose de trois modèles de 278 à 380 ch de puissance. Conforme à la norme antipollution Stage V,


John Deere va proposer une machine à double rotor aux performances optimisées, selon ses dires.

JOHN DEERE

la nouvelle motorisation promet des économies de carburant et d’entretien grâce à la technologie Hi-eSCR. La série peut recevoir des pneus IF 800/65R32 limitant la pression au sol. Sa grande sœur, l’A xial Flow 250, subit également quelques évolutions, comme l’intégration de l’A FS Harvest Command. Ce système gère automatiquement les réglages en fonction de la priorité de récolte choisie : débit de chantier, pertes minimales ou qualité du grain récolté. Pour sa part, New Holland mise sur la récolte intelligente avec la version 2019 de la CR 10.90. Elle intègre le Système IntelliSense adaptant automatiquement les réglages en fonction des priorités définies par l’utilisateur. Multiprimée, cette moissonneuse-batteuse a notamment été élue « machine de l’année ». John Deere, suit la même tendance avec sa série S700. Ces moissonneuses-batteuses sont désormais équipées d’un automatisme similaire appelé HarvestSmart. Autre évolution : elles sont capables de moduler automatiquement l’angle de diffusion des résidus pour une répartition

homogène, en limitant l’influence des vents latéraux. Les séries W et T accèdent désormais sur demande à la console universelle 4640. Mais la petite révolution du constructeur américain se cache sous les capots d’une moissonneuse-batteuse inédite. Avec cette machine à doubles rotors qui sera présentée lors du salon Agritechnica en novembre, John Deere promet une optimisation de la qualité des opérations de battage, y compris en présence de fortes quantités de paille.

Deutz-Fahr cherche, quant à lui, l’efficacité en lançant la C5305, un nouvel engin de récolte compact et économique, animé par un moteur développant 175 ch. Cette moissonneuse-batteuse intègre cinq secoueurs pour des largeurs de coupe de 3,60 à 4,80 m, ainsi qu’un système de battage hérité de la série Actor 5520. La C5305 se positionne ainsi en alternative aux grosses machines pour les exploitations de moins de 150 ha. ■

28/08/2018

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Le Magazine / 17


TENEZ-VOUS PRÊT Conseils

FOURRAGE

Estimer le prix lors d’une transaction de maïs sur pied Dans certaines régions, les conditions estivales ont pénalisé les rendements de l’ensemble des productions fourragères. De nombreux éleveurs sont donc à la recherche de parcelles de maïs à acheter sur pied pour compléter leurs stocks. Pour les éleveurs comme pour les producteurs de maïs grain, Arvalis-Institut du végétal donne quelques éléments afin de conduire une négociation commerciale satisfaisante pour les deux parties.

1.

Principe d’équivalence Vous pouvez déterminer avant la récolte le prix du maïs sur pied destiné à être récolté en fourrage par l’acheteur. La méthode de calcul habituellement proposée repose sur le principe d’équivalence entre le produit de la vente du fourrage sur pied et le produit qui aurait été obtenu par le producteur s’il avait récolté son maïs en grain.

2.

Situations hétérogènes en 2019 L’hétérogénéité des situations

liées aux conditions climatiques de cette année rend l’estimation du prix sur pied plus délicate à réaliser. Suivez les conseils ci-après pour des maïs dont le cycle de végétation est assez proche de la normale, et qui présentent au moins 1 500 grains correctement remplis par mètre carré.

3.

Le seul examen de l’appareil végétatif du maïs peut être trompeur.

Surveillez le rendement grain Ne vous cantonnez pas

au seul examen de l’appareil végétatif. Un développement moyen peut parfois cacher un nombre de grains correct. À l’inverse, un développement apparemment normal des plantes ne garantit pas un bon niveau de rendement en grains, par exemple dans le cas de semis tardifs avec déficit hydrique à la floraison et pendant le remplissage des grains.

18 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019


Par ARVALIS-INSTITUT DU VÉGÉTAL

4.

Privilégiez pesée ou cubage Pour déterminer le rendement au champ, le moyen le plus fiable reste la pesée, voire le cubage du maïs ensilé, associé à une analyse du taux de matière sèche. En alternative, estimez le rendement au champ sur pied en vous basant sur le nombre de grains au mètre carré. Le comptage des grains est possible dès trois semaines après la floraison femelle.

5.

Estimez au plus près de la récolte Une estimation

du rendement au plus proche de la récolte est toujours préférable. La grille d’estimation du rendement plante entière au stade récolte fourrage présentée ci-dessous est le résultat de nombreuses années de pesées au champ. Elle prend en compte le développement de l’appareil végétatif et un niveau correct de remplissage des grains. NOMBRE DE GRAINS/M2

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

4 000

Rdt* grain (q/ha à 15 %)

35-50

40-65

60-85

80-100

95-115

110-130

Rdt* fourrage (t MS/ha)

6-10

8-12

10-14

13-16

15-18

17-21

Rdt* fourrage (t de matière verte/ha)

18-30

24-36

30-42

39-48

45-54

51-64

*Rendement

6.

Considérez compensations et déductions

Il convient ensuite d’évaluer le produit brut par hectare qui correspond au prix payé au producteur multiplié par le rendement. À ce produit brut, ajoutez une compensation en éléments fertilisants consécutive à l’exportation des pailles, l’implantation éventuelle d’un couvert. Déduisez les frais non engagés par le vendeur, à savoir la récolte des grains, le broyage des pailles et le transport.

7.

Prix corrélé à la qualité Le vendeur aura intérêt

à prendre en compte la qualité du maïs qu’il vend, ce que l’acheteur ne manquera pas de vérifier. Un maïs plante entière normal, riche en grains, offrant entre 30 et 35 % de matière sèche et au moins 0,91 UFL/kg MS, se négociera bien entendu plus cher qu’un maïs pauvre en grains et/ou à faible développement.

8.

Pas de barème officiel La méthode proposée n’est pas un barème

Accédez en réalité augmentée au formulaire de détermination du prix du maïs sur pied destiné à être récolté en fourrage.

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 19

ADOBE STOCK

officiel mais un guide de négociation se basant sur des éléments pratiques pour estimer la transaction au prix le plus juste. Afin d’y parvenir, mieux vaut utiliser des références locales actualisées. Dans cette méthode, la récolte plante entière et les frais de mise en silo sont à la charge de l’acheteur.


DOSSIER 2021 pourrait bien sonner le glas de la commercialisation du glyphosate en France. La prochaine campagne s’avère donc déterminante pour anticiper et tester des solutions. La recette miracle n’existe pas, mais les pistes sont nombreuses, à condition de faire preuve de souplesse et de prévoyance.

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LE TOURNANT, C’EST MAINTENANT !

20 /

Le Magazine /JANVIER-FÉVRIER 2019


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JANVIER-FÉVRIER 2019 /

Le Magazine / 21


DOSSIER

PRÉPARATION DES SOLS

Par NATHALIE TIERS redaction@terre-net.fr

D

’après le rapport de l’Inra1 publié fin 2017 sur les « Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française », les distributeurs français ont vendu 9 000 t de cette substance active en 2016. Les usages agricoles, stables, représentent 84 % de cette consommation. La perspective de retrait du marché de ce produit va obliger des agriculteurs à modifier leurs pratiques dans toutes les situations de préparation du sol avant les semis. Selon ce même rapport, le travail du sol, avec ou sans retournement, tient une place prépondérante dans les alternatives au glyphosate. En effet, 100 % des agriculteurs du réseau Dephy2 déclarant avoir réussi à abandonner l’usage de cette substance dans leur ferme le citent comme levier majeur. Le labour est efficace pour maîtriser les adventices,

Reboud, X. et al, 2017. Usages et alternatives au glyphosate dans l’agriculture française. Rapport Inra à la saisine. Réf. TR507024, 85 pages. Accessible depuis cette page en réalité augmentée. 1

2 Le réseau Dephy comprend 3 000 fermes françaises engagées dans une démarche volontaire de réduction des pesticides.

Certains constructeurs (ici Horsch et son outil Finer LT) veulent offrir une alternative mécanisée au glyphosate pour détruire l’ensemble des plantes couvrant un sol, grâce à de larges socs de type patte-d’oie scalpant les racines de la végétation.

notamment par l’enfouissement des graines de plantes annuelles en profondeur. Mais sans glyphosate, « la pression en vivaces pourrait augmenter, car le labour les perturbe sans les détruire », prévient Jérôme Labreuche, spécialiste du travail du sol et des cultures intermédiaires chez Arvalis-Institut du végétal. Contre les vivaces, outre le travail du sol en interculture et le désherbage chimique en

Part des systèmes utilisant du glyphosate 0 % - 34 % 34 % - 57 % 57 % - 69 % 69 % - 80 % 80 % - 100 % Effectif total au centre du département (nb de systèmes)

(Carte réalisée avec QGIS)

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Le Magazine / OCTOBRE 2019

Cartographie du niveau de recours au glyphosate dans les fermes Dephy pour la filière Grandes culture & polyculture-élevage. Les départements sont colorés en fonction du pourcentage de fermes Dephy ayant recours au glyphosate. Le chiffre correspond à l’effectif de fermes Dephy dans chaque département (attention, ce chiffre est faible dans quelques départements, en particulier dans le Var, ce qui limite la robustesse du résultat).


culture, l’introduction de prairies dans la rotation, en particulier de luzerne, est efficace. Toutefois, le rapport de l’Inra la juge difficilement généralisable en dehors des fermes d’élevage ou des débouchés de déshydratation. En non-labour, la destruction des adventices passe par le travail superficiel du sol, en un ou deux passages, par exemple avec un outil à dents de scalpage. Une autre solution consiste à pratiquer deux passages croisés d’outil à disques. L’efficacité est variable selon la taille des adventices et leur nature. « Une repousse de colza dont le collet est

CIP MÉDIAS

15 % METEOR ›

C’est le pourcentage de surfaces en grandes cultures concernées par l’utilisation du glyphosate en 2014. Dans la majorité des cas, il s’agit de détruire en amont des semis les adventices se développant sur un sol sans couvert, en complément de diverses stratégies de travail du sol. Les autres usages sont la destruction de couverts et, plus rarement, de prairies. Alors que moins de 10 % des surfaces en labour systématique reçoivent du glyphosate, la fréquence monte à 40 % en non-labour et 60 % en semis direct (source Agreste, voir graphique page 26).

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Le Magazine / 23


DOSSIER

NATHALIE TIERS

PRÉPARATION DES SOLS

Dans son projet ALT’R Glypho, la chambre d’agriculture des Pays de la Loire teste des innovations comme le désherbage électrique (en photo), ainsi que les produits de biocontrôle.

« Sans glyphosate, la pression en vivaces pourrait augmenter, car le labour les perturbe sans les détruire », prévient Jérôme Labreuche, spécialiste du travail du sol et des cultures intermédiaires chez Arvalis-Institut du végétal.

Un sol propre sans glyphosate et sans labour Dans les Pays de la Loire, la chambre d’agriculture a comparé deux rotations colza-blé-maïs-blé, 24 /

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TEMOIGNAGE AGRICULTEUR RÉGIS VALAIS

scalpé ne repart pas, souligne Jérôme Labreuche. En revanche, les graminées ont davantage de capacité à redémarrer avec leur système racinaire fasciculé piégeant la terre. Il faudrait les couper au niveau du plateau de tallage. » Avec de l’anticipation, les implantations d’automne sur des sols propres semblent néanmoins réalisables sans glyphosate. Pour les cultures de printemps, les ennuis commencent si l’interculture compte des adventices développées. « Nous étudions une piste visant à obtenir un sol propre, en matière de graminées notamment, à l’entrée de l’ hiver, poursuit Jérôme Labreuche. L’ idée consiste à semer le couvert juste après la moisson, voire avant [à la volée, NDLR], et le détruire mécaniquement au plus tard le 15 octobre pour nettoyer le sol. En deux mois, ce couvert est efficace pour piéger les nitrates selon l’Inra. En revanche, la réglementation actuelle interdit sa destruction avant le 1er novembre. »

Régis Valais, producteur de lait et de volailles en Mayenne

« Je laboure encore souvent » Régis Valais produit du lait et des volailles sur 115 ha à La Roë, en Mayenne (40 ha de céréales, 35 ha de maïs et 40 ha de prairies). Son maïs et ses céréales sont désherbés en prélevée, un rattrapage est possible dans certains cas en céréales, notamment contre le rumex. Il n’utilise pas de glyphosate en interculture. « Avant le semis de céréales, je laboure si la parcelle est sale, soit une fois sur deux. Si le champ est propre, je sème avec un combiné décompacteur comprenant herse rotative et semoir. Après céréales, je fais un ou deux déchaumages rapides. Avant maïs, j’implante un couvert avoine brésilienne/radis chinois/phacélie, ou un ray-grass d’Italie en dérobée sur dix-huit mois pour l’affouragement en vert. Les couverts sont détruits par roulage en cas de gel, et par déchaumage ou broyage en l’absence de gel. Dans le ray-grass italien (RGI), les coupes régulières empêchent les adventices de grainer et diminuent la pression. Je laboure ensuite pour éviter les repousses. » Fabien Guérin, agronome de la chambre d’agriculture de Mayenne, précise : « Le glyphosate est souvent utilisé contre les repousses de RGI dans le maïs. Une alternative est d’implanter en dérobé un méteil, qui produit moins de repousses. »

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DOSSIER

PRÉPARATION DES SOLS menées sans glyphosate et sans labour (si possible) de 2010 à 2017. La première n’utilise que des herbicides en post-levée selon les adventices présentes (conduite raisonnée). La seconde vise une réduction de 50 % des pesticides. « La conduite raisonnée a permis de maintenir le sol propre sans glyphosate et sans labour », relate Fabien Guérin, agronome. Après le colza (désherbé en post-levée), deux à trois passages mécaniques superficiels (5 cm) avec des outils à disques ou à dents sont réalisés avant le semis de blé, dont un plus profond (15 cm). Deux herbicides sont appliqués sur blé. Après la moisson, un couvert avoine-phacélie est semé après déchaumage. Une fois l’apport de fumier achevé, il est détruit par roulage suite au gel ou avec deux passages d’outil à disques, avant le semis du maïs. Ce dernier reçoit lui aussi deux herbicides, et l’ensilage est suivi d’un double nettoyage (déchaumeur à disques et vibroculteur) avant le second blé. La modalité à -50 % de pesticides a obligé le recours au labour avant le semis de printemps sur deux des sept années d’expérimentation. Semé comme un maïs, le colza a été biné. Puis un couvert de lentilles et de sarrasin a été installé pour y semer le blé en direct. « Le blé a été désherbé une seule fois et son rendement a été pénalisé par le salissement, souligne Fabien Guérin [66 q/ha, pour un potentiel de 75 q/ha]. Le suivi de la flore a aussi révélé de nouvelles adventices comme la vulpie et le brome. » Colza semé avec un semoir à maïs (écartement de 75 cm) pour être biné. « Un écartement de 50 cm serait idéal », estime Fabien Guérin, agronome à la chambre d’agriculture de Mayenne, en Pays de la Loire.

Source : enquêtes 2011 et 2014 du Service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation

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Le Magazine / OCTOBRE 2019

Pourcentage de surfaces avec usage de glyphosate en France, respectivement en 20102011 et 2013-2014, selon les stratégies de travail du sol. L’enquête 2014, partielle, ne couvre pas les interventions autres que le labour.


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➜ « Beaucoup d’agriculteurs se passent de glyphosate. » VRAI 43 % des fermes Dephy spécialisées en grandes cultures et polyculture-élevage n’en utilisaient jamais à leur entrée dans le réseau. ➜ « Sans glyphosate, on désherbe davantage en culture. » FAUX Les exploitations Dephy employant du glyphosate en interculture ont une intensité de désherbage en culture équivalente à celles n’en utilisant pas, à contexte de production et travail du sol équivalent.

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S OFFR-SEAISON É PR

ES % S I M E R SON I A S É PR

Établi à partir du rapport Inra1 (p. 22).

Dans l’Eure, le GIEE des 3 vallées expérimente le semis direct sur couvert permanent sans glyphosate. Semé en même temps que le colza en tête de rotation, le trèfle (et/ou lotier et luzerne) est implanté pour trois ans. « Avant ou après le semis direct de blé, nous avons appliqué un herbicide pour réguler le couvert et détruire les adventices, expliquent Benoît Hernier et Éline Langlois, conseillers au Cerfrance Seine-Normandie accompagnant le groupe. Le couvert repart après la moisson et à nouveau, nous le régulons pour semer l’orge en direct. En revanche, il est trop concurrentiel pour la culture de printemps à suivre, donc il est détruit par déchaumage après l’orge afin d’ implanter un couvert gélif plus classique. Celui-ci est supprimé au printemps avec un herbicide plus cher que le glyphosate. Le système reste performant, car le rendement est maintenu, la nutrition des plantes est meilleure et on économise 10 à 20 unités d’azote par hectare. » Pour réguler le couvert, le GIEE a également testé le broyage, mais cela stimule la légumineuse. Il envisage de tester le hachage ou l’écrasement au rouleau.

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➜ « Sans glyphosate, les charges de mécanisation augmentent. » FAUX Les fermes Dephy sans labour et sans glyphosate ont le plus souvent un passage de travail du sol supplémentaire par an, sans augmenter significativement les charges de mécanisation et la consommation d’énergie. En revanche, les débits de chantier et l’organisation du travail peuvent être affectés, notamment dans les grandes exploitations.

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Priorité à la biomasse Dans la Nièvre, le GIEE Magellan cherche lui aussi des solutions en semis direct sous couvert de légumineuses. Le groupe a mis en place une plateforme zéro glyphosate en 2018. Les sept à presaison.lemken.com

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 27


DOSSIER

PRÉPARATION DES SOLS

GIEE MAGELLAN

Le chardon s’est invité sur la parcelle de lentilles de la plateforme zéro glyphosate du GIEE Magellan.

CHAMBRE D’AGRICULTURE PAYS DE LOIRE

100 % des agriculteurs du réseau Dephy déclarant avoir réussi à abandonner l’usage du glyphosate dans leur ferme citent le travail du sol (avec ou sans retournement) comme levier majeur.

cultures prévues dans la rotation ont été semées en direct dans du lotier implanté un an plus tôt (lentilles/colza/orge d’hiver/blé/association tournesol-soja/blé/orge de printemps). « Le couvert permanent inhibe une partie des levées de graminées, dont le vulpin, estime Michaël Geloen, ingénieur chez Terres Inovia et animateur du groupe. C’est aussi un moyen de contourner la difficulté d’ implantation des couverts annuels dans notre région. Notre levier prioritaire pour contrôler les adventices est la production de biomasse par la culture pérenne, puis, si nécessaire, la réintroduction d’un minimum de travail du sol de type scalpage et enfin, les herbicides en dernier recours. » Au bout d’un an, la plateforme montre des parcelles 28 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

La chambre d’agriculture des Pays de la Loire a testé le semis de blé dans un couvert de lentilles et sarrasin sans préparation du sol préalable, dans l’objectif de réduire l’usage des pesticides.

propres et d’autres sales. « Nous contrôlons à peu près les adventices annuelles, mais les vivaces posent problème, notamment le chardon, reprend Michaël Geloen. Nous allons essayer de maintenir les parcelles propres et de rattraper les autres ! Il faudra sans doute adapter la rotation, peutêtre introduire des cultures nettoyantes comme la luzerne ou le chanvre, et des associations de céréales et légumineuses. En l’absence de glyphosate, il faudra raisonner à la parcelle et non plus à la culture, faire des choix en fonction de l’ état du champ à chaque récolte, et être plus vigilant sur l’enchaînement des cultures. » « La durée de la rotation et la succession des cultures sont des leviers très importants, confirme Jérôme Labreuche. Il faudra s’en tenir au cas par cas à la parcelle, s’adapter en permanence pour trouver le meilleur compromis et raisonner en fonction des opportunités. Ce sont de nouveaux réflexes à acquérir. Le matériel de travail du sol existant offre beaucoup de possibilités, mais les conditions d’inter vention vont devenir plus déterminantes. » ■


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Par SÉBASTIEN DUQUEF sduquef@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai CHARIOT TÉLESCOPIQUE

New Holland TH : la force tranquille

Baptisée « TH », la nouvelle série de chariots télescopiques agricoles lancée par New Holland séduit sur le papier. Les 14 variantes proposées répondent à chaque besoin et à tous les budgets. Terre-Net vous présente les principales caractéristiques techniques de ces machines.

TERRE-NET MÉDIA

Le nouveau chariot télescopique New Holland revêt une robe jaune pour marquer son appartenance à la famille « Récolte ».

A

dieu les LM, place aux TH ! New Holland propose 14 variantes selon quatre finitions, de l’entrée de gamme « S » proposée sur les TH 6.32 et TH 7.32 à la version « Élite », en passant par les versions « Classic » et « Plus ». La nomenclature adoptée par New Holland renseigne sur les performances de chaque modèle. Ainsi, un TH 6.32 est capable de porter les charges à 6 m et lève jusqu’à 3,2 t de charge. L’engin se caractérise par sa nouvelle robe jaune et gris foncé, marquant son entrée dans la famille des produits de récolte. Le capot moteur abrite un quatre-cylindres NEF Stage IV de 4,5 L exploitant la technologie de réduction catalytique sélective SCR. Selon le modèle, il développe entre 133 et 146 ch. Le sens de rotation du ventilateur de refroidissement s’inverse automatiquement à intervalles réguliers pour éviter une surchauffe du moteur. Le bloc entraîne la nouvelle 30 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

transmission powershift, à quatre ou six rapports avant et trois arrière selon la finition.

LE NEW HOLLAND TH 7.37 ÉLITE EN BREF

Trois modes de conduite La modulation électronique apporte de la souplesse, pour changer de sens de marche sans à-coups. Le chauffeur choisit parmi trois modes de conduite : manuel, semi-automatique (du deuxième au quatrième rapport) ou tout-automatique (du deuxième au sixième rapport). La pompe hydraulique à débit variable fournit jusqu’à 140 L/min. Le confort n’est pas en reste : le tablier se verrouille et déverrouille automatiquement lors d’un changement d’outil. En outre, l’opérateur bénéficie dorénavant de la climatisation et d’un siège chauffant à suspension pneumatique réglable en hauteur et en inclinaison. La nuit, les phares de travail à leds éclairent la zone autour de l’appareil et l’agriculteur y voit comme en plein jour. ■

Capacité de levage : 3,7 t Hauteur maximale de levage : 7 m Motorisation : FPT NEF N45 Stage IV Puissance moteur : 146 ch ECE R120 Transmission : powershift à 6 rapports avant et 3 arrière Hydraulique : pompe à débit variable délivrant jusqu’à 140 L/min

à



PARTAGE D’EXPÉRIENCE Essai 1. La ceinture de feux à leds facilite le travail nocturne et renforce la visibilité dans les bâtiments sombres.

1

2. Les rétroviseurs grand-angle augmentent la sécurité en offrant une visibilité accrue à l’opérateur sur le périmètre de sa machine. 3. Pour répondre aux exigences de la Mother Regulation, le chariot télescopique embarque un double circuit de freinage hydraulique. 4. L’opérateur pilote les commandes hydrauliques du bras et la transmission de l’engin à l’aide du joystick multifonction.

PHOTOS TERRE-NET MÉDIA

5. L’espace important en cabine contribue au confort de l’agriculteur, de même que la vue panoramique dégagée.

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6. À bas régime, le débit hydraulique peine un peu et les mouvements manquent par conséquent de nervosité.

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L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Frédérick Besnard, éleveur de bovins dans l’Oise

« Du confort mais pas suffisamment de réactivité hydraulique ! » Éleveur de charolaises dans l’Oise, Frédérick Besnard a testé sur sa ferme le dernier-né de la gamme de chariots télescopiques New Holland, en début d’année. L’agriculteur, déjà propriétaire d’un chariot LM de la même marque, apprécie les nombreuses nouveautés de ce TH 7.37 version Élite. Son point fort : la diminution considérable des nuisances sonores. « À bord, le silence règne en roi ! La visibilité est bonne grâce au pare-brise panoramique, qui remonte suffisamment haut pour ne pas perdre de vue l’accessoire », estime l’éleveur. La marque a également retravaillé le profil du capot côté droit. La transmission est suffisamment douce au goût de Frédérick Besnard. « J’ai passé plusieurs jours aux commandes et je valide l’étagement des rapports. Le conducteur peut choisir le mode de passage des vitesses. Le mode 100 % automatique est pratique pour le transport. » Le poste de conduite comprend deux systèmes de changement du sens de marche : un levier à gauche du volant et un interrupteur sur le joystick de commandes hydrauliques côté droit. C’est un plus, selon Frédérick, malgré un léger temps d’adaptation. Le levier à gauche est toujours très utile, car piloter d’une main la flèche, le tablier, l’accessoire et la boîte de vitesses requiert de la dextérité ! « Les commandes tombent naturellement sous la main et les manœuvres sont faciles. » Seul regret : le débit hydraulique un peu faible à bas régime pour un usage intensif. « À bas régime, les mouvements manquent de nervosité ! La pompe doit tourner assez vite pour envoyer ce qu’elle a dans les veines. Mais la consommation en carburant n’est pas plus élevée que dans le cas d’un ancien modèle TM que j’utilise. Voire moins… », souligne l’exploitant.

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Le Magazine / OCTOBRE 2019

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LES

- Faible niveau sonore en cabine - Commande d’inverseur dédoublée - Accès aisé aux organes d’entretien régulier grâce à deux trappes complémentaires - Bonne visibilité grâce au pare-brise panoramique LES

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Par BARBARA ATÈS redaction@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures DIVERSIFICATION

Le quinoa commence à prendre racine en France Lors de son installation en 2014, Marion Breteau décide avec son compagnon de se lancer dans la production de quinoa. Dans le Berry, les conditions de culture de cette plante exotique se révèlent très différentes de celles rencontrées dans sa région d’origine. Terre-net vous révèle les motivations de ces exploitants à miser sur cette espèce plutôt rare dans les assolements français. rares producteurs français et partent au Pérou (voir encadré), pour découvrir les méthodes de culture du quinoa, le matériel utilisé et les techniques de préparation.

PHOTO LIBRE DE DROITS

Il existe plus de 120 variétés de quinoa.

E

n 2014, Marion Breteau rejoint son compagnon Damien, installé sur l’exploitation familiale. La structure berrichonne compte alors 350 ha de surface agricole utile sur laquelle poussent blé, orge, colza, tournesol et prairies destinés aux 70 vaches salers. Mais pour le blé, ils se retrouvent en concurrence avec des pays plus compétitifs. Quant au colza, il ne lève pas une fois sur deux compte tenu de conditions météorologiques défavorables. Ils décident donc de se diversifier. Lors de ses études à l’École supérieure d’agriculture de Purpan (Haute-Garonne), le couple de jeunes agriculteurs avait suivi un cours sur les graines issues d’autres 34 /

Le Magazine / OCTOBRE 2019

continents, dont le quinoa. L’idée que cette plante exotique puisse peut-être remplacer certaines cultures de l’exploitation aux performances techniques ou économiques désormais incertaines germe. Mais pas question de foncer tête baissée : ils rencontrent d’abord quelques-uns des

Une culture délicate Le quinoa n’est pas si aisé à cultiver. Il existe plus de 120 variétés, aux couleurs très diverses (blanc, noir, rose, rouge, vert, violet, marron) et dont la hauteur peut varier entre 50 cm et 3 m. Les unes poussent sur les hauts plateaux, d’autres en bord de mer, certaines supportent la sécheresse alors que quelques-unes préfèrent l’humidité… Avant de décider laquelle semer, Marion a mené plusieurs essais sur 4 ha. Le quinoa étant une culture de printemps, les jeunes producteurs réalisent les semis en mars pour une récolte à la mi-septembre. Adeptes des TCS, ils ne labourent pas et préparent le sol avec un déchaumeur Terrano. L’implantation a lieu à l’aide d’un semoir monograine, à une densité de 10 kg/ha. La levée est une étape délicate : le climat doit être chaud sans trop d’humidité. Le désherbage n’est pas simple non plus. Il n’existe pas d’herbicide homologué pour le quinoa en France, car cette culture est

LA GUERRE DU QUINOA Historiquement, c’est sur les hauts plateaux boliviens que la production de quinoa démarre. La graine est cultivée et récoltée à l’ancienne, manuellement, sans utilisation de pesticides. La production bolivienne étant limitée, les prix sur le marché international s’emballent pour atteindre le pic de 9 000 €/t en 2013. Tandis que les cours chutent pour atteindre 5 000 €/t en 2015, le Pérou devient le premier producteur mondial de quinoa. Ce pays concentre toujours, avec la Bolivie, plus de 90 % de la production mondiale.


MARION ET DAMIEN BRETEAU

très peu répandue. La principale difficulté : éradiquer les adventices de la même famille, c’est-à-dire appartenant aux chénopodiacées. Marion et Damien se servent d’une bineuse et, pour les parcelles trop sales, terminent le désherbage à la main. Le reste de la croissance de la plante se déroule sans trop de problèmes, avec parfois un peu de mildiou et, lors de la floraison, l’apparition d’insectes de type altises ou pucerons. Les plants mesurent environ 1,10 m de haut au moment de la récolte. Utiliser une moissonneusebatteuse classique est possible moyennant quelques réglages. Au fil des années, le couple a gagné en technicité et cultive désormais 40 ha de quinoa. Il pratique une rotation sur cinq ans, sachant que cette culture structure très bien le sol. Avant d’être consommées, les graines doivent être débarrassées de la saponine, leur couche protectrice. Généralement, cette étape consiste à les brosser ou les frotter, puis à les laver pour supprimer tous résidus.

Penser aux débouchés avant de se lancer dans une nouvelle production s’avère essentiel, selon Marion et Damien Breteau.

Plus rentable qu’une céréale Penser aux débouchés avant de se lancer dans une nouvelle production est indispensable, selon Marion. C’est pourquoi elle a lancé une étude de marché, dont les résultats se sont avérés encourageants. En France, en 2017, la consommation de quinoa avoisinait 6 000 t, importées à 70 %. Cet aliment est en effet très prisé grâce à sa haute valeur nutritionnelle

et son absence de gluten. Même si 80 % de la récolte est valorisée pour l’instant auprès de grossistes, le couple de producteurs a créé sa propre marque, baptisée « Sa majesté la graine ». Pour promouvoir son quinoa et assurer sa commercialisation, Marion a utilisé les réseaux sociaux et impliqué les élus locaux qui ont contribué à la notoriété de la marque. Avec le recul, la culture du quinoa s’avère plus rentable que celle d’une céréale. Les rendements sont importants (2,2 t/ha) mais la semence reste onéreuse. D’ailleurs, obtenir une semence adaptée à la nature du terrain constitue la principale difficulté au démarrage de l’atelier. Ces jeunes agriculteurs n’en ont pas encore trouvé qui convienne parfaitement aux sols argilo-calcaires et limono-argileux de l’exploitation. Au-delà du quinoa, le couple continue à emblaver du blé, mais cultive aussi 30 ha de petit épeautre, 30 ha de lentilles corail et débute le pois. Dans le même temps, il délaisse progressivement le colza, l’orge et le tournesol. ■

OCTOBRE 2019 /

Le Magazine / 35


Par DELPHINE SCOHY dscohy@terre-net-media.fr

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Élevage AFFECTIONS DU PIED

Quel système de traitement collectif pour mon élevage ? Chez le bovin, certaines affections infectieuses comme le fourchet ou la maladie de Mortellaro se gèrent sur un plan collectif. Lorsqu’elles touchent environ 20 % des animaux du troupeau, un traitement individuel doit en plus être envisagé. Damien Regnier, pareur pour l’organisme de conseil en élevage Oxygen, partage son expérience.

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JEAN-CHARLES GUTNER

Les animaux atteints de Mortellaro contaminent le milieu et requièrent une action curative, doublée d’un traitement préventif sur le reste du troupeau.

'ai une ou deux vaches atteintes de dermatite digitée dans le troupeau, dois-je m'en inquiéter ? » La réponse est oui, il faut même agir sur tout le cheptel ! Damien Regnier, pareur pour l’organisme de conseil Oxygen, dans le Pasde-Calais, partage son expérience. Pour lui, la désinfection collective constitue un gros problème en élevage : « 80 % des éleveurs que je rencontre mettent de la bombe en salle de traite lorsqu'ils constatent un problème sur une vache. Mais cela ne sert à rien si ça n'est pas fait de façon systématique. » Selon l’expert, le traitement collectif est inévitable. Pédiluve, spray, pédisec, pédimousse, tapis imprégnés, etc. : tous les systèmes ne se valent pas. « C’est le protocole qui s’adapte à l’éleveur, et non l’inverse ! Forcément, celui qui a des marches ou une pente n’utilisera pas de pédiluve en sortie de salle de traite. Le traitement doit être bien mené et ne pas devenir une corvée », explique-t-il. Si le système mis en place diffère d’un élevage à l’autre, le rythme doit, lui, être régulier. « Tous les quinze jours à trois semaines,

précise Damien Regnier, il faudra rentrer toutes les vaches (aux cornadis ou en salle de traite, même en dehors des horaires de traite) et appliquer le traitement. D’ailleurs, elles s’ habitueront vite et la tâche sera de plus en plus facile. » Le spécialiste rappelle : « Les animaux ne se contaminent pas entre eux directement mais infectent le milieu. Ceux qui utilisent du matériel en Cuma doivent faire d’autant plus attention. À titre d’exemple, une bétaillère doit être désinfectée et rincée lorsqu’elle passe d’un élevage à un autre. » Lorsque la maladie de Mortellaro apparaît, il faut traiter les animaux affectés et surveiller sa propagation. Une fois les vaches touchées prises en charge, mieux vaut passer le reste du troupeau en préventif en adaptant le dosage du produit. La dilution ne sera, en effet, pas la même pour un traitement préventif que pour un soin curatif. Damien Regnier ne préconise pas de système en particulier : « On peut utiliser une bombe en spray ou un liquide en pulvérisation. Dans ce cas, il faudra laver les pieds au jet d’eau à

« Passer un coup de bombe sur les pieds douteux en salle de traite ne sert à rien si ça n'est pas fait systématiquement ! »

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Le Magazine / OCTOBRE 2019


SANTÉ DES PIEDS Quelle technique utilisez-vous pour une désinfection collective face aux maladies des pieds ?

2,4 %

Je pulvérise un spray

J’utilise un tapis de mousse imprégné Je ne pratique pas la désinfection collective, j’agis au cas par cas

12,1 % 14,2 % Je suis équipé d’un pédiluve

71,3 %

D’après un sondage réalisé sur Web-agri du 28 mai au 4 juin, peu d’éleveurs sont équipés d’un système de désinfection collective pour faire face aux maladies des pieds : seuls 14,2 % des 544 votants disposent d'un pédiluve.

basse pression, les laisser sécher et pulvériser le produit sur les pieds arrière au minimum et, dans l’idéal, sur les quatre pieds. Bien sûr, la zone ou le couloir utilisé doivent être propres, ça va de soi ! »

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Choisir le bon mode de traitement Le pareur n’est pas contre le pédiluve, mais l’équipement exige une utilisation consciencieuse : « Les pieds des animaux devront quand même être lavés et séchés avant le passage dans le pédiluve pour éviter de souiller et/ou diluer le produit. De plus, le protocole affiché sur l’étiquette doit vraiment être respecté : même si le produit coûte 250 €, s'il est pour 40 vaches, il ne faudra pas en passer 50. Le traitement perdrait de son efficacité. » En revanche, le « pédisec » constitué d’un bac rempli de poudre n’est pas préconisé par l’expert : « C'est assez difficile à mettre en œuvre : la poudre est volatile et se tasse après avoir passé quelques vaches. Elle ne pénètre alors plus entre les onglons. La poudre a également un effet asséchant qui formera une croûte et enfermera la bactérie. Celle-ci, de type anaérobie, se plaira dans ce milieu et continuera à se développer. » Quant au « pédimousse », « il se compose d’un mélange assez corrosif de différents produits réagissant entre eux pour former une mousse. Pour l’éleveur, c’est déjà un système cher à mettre en place, mais en plus, la réaction dégage une odeur assez désagréable, surtout dans un endroit exigu comme la salle de traite. » Même position pour les tapis imprégnés : « Je les compare souvent à des éponges de cuisine, remplies de bactéries ! Je déconseille fortement. De plus, le produit ne diffuse pas assez sur le pied. » Concernant le traitement, Damien Regnier explique : « Il doit vraiment couvrir tout le pied. Dans un pédiluve, par exemple, une profondeur de liquide de 15 cm est requise afin de couvrir même les ergots. En cas de forte concentration dans le bâtiment, la Mortellaro peut se développer ailleurs que sur les pieds. La bactérie pénètre partout où le cuir de la vache est abîmé. J’en ai déjà vu sur une mamelle : après vêlage, la bactérie est remontée jusqu’aux lésions formées par un œdème sur le pis. Dans ce cas, il faut consulter le vétérinaire mais attention de bien choisir un produit sans antibiotiques pour ne pas avoir à jeter le lait. » ■

TE E N FE

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En réalité augmentée, découvrez dans une vidéo les conseils d’hygiène du vétérinaire Thomas Aubineau pour prévenir les dermatites.

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Le Magazine / 37


Par SOPHIE GUYOMARD sguyomard@cipmedias.com

PARTAGE D’EXPÉRIENCE Cultures AGRICULTURE DE PRÉCISION

Gommer l’hétérogénéité intraparcellaire L’agriculture de précision séduit de plus en plus. Elle offre l’opportunité de moduler les interventions culturales et les doses d’intrants en fonction des zones d’hétérogénéité diagnostiquées. Quatre agriculteurs témoignent de leurs expériences.

UN SOUTIEN AUX COOPÉRATIVES POUR L’APPUI TECHNIQUE Vulgariser l’agriculture de précision, telle est la mission que s’est donnée l’entreprise Be Api, créée en décembre 2016 par les coopératives agricoles et leur union nationale Bioline by InVivo. « Notre société fournit l’ensemble des moyens aux coopératives pour accompagner localement les agriculteurs dans leurs démarches », présente Thierry Darbin, directeur de Be Api. « Notre ambition consiste à faire progresser la terre et les hommes qui la cultivent », ajoute Laurent Maillard, responsable du réseau pour tout l’ouest de la France.

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Sur la plateforme « Mon Be Api », chaque agriculteur peut visualiser les diagnostics et conseils et produire les fichiers de modulation adaptés à ses équipements.

TERRE-NET MÉDIA

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uatre agriculteurs témoignent de l’intérêt que présente pour eux l’agriculture de précision. Leur point commun : une forte hétérogénéité dans leurs parcelles, qu’ils souhaitent gommer grâce à cette approche. Tous ont bénéficié des services de Be Api, une entreprise spécialisée dans le domaine (voir encadré). Denis Vernet, par exemple, cultive, entre autres, blé dur, pois chiche, chia, quinoa, lavandin, immortelle, fenouil et coriandre à Montagnac, dans les Alpesde-Haute-Provence. Il vient de s’installer sur la ferme familiale à la suite de ses études d’ingénieur agronome. L’automne dernier, son exploitation a bénéficié d’un diagnostic d’hétérogénéité intraparcellaire sur 100 ha, pour un investissement d’environ 100 €/ ha. Avec son assolement évolutif, il espère « homogénéiser les rendements tout en économisant de l’engrais »

et attend un retour sur investissement d’ici cinq ans. Optimisation des apports Plus au nord de la France, Éric Mahaut cultive 230 ha et élève 60 vaches laitières en Gaec avec son frère à Montigny-sur-Avre (Eure-et-Loir) depuis 1995. Les trois exploitations à l’origine de la structure étaient gérées par son père, son oncle et l’un de ses voisins avec « des façons de cultiver bien différentes ». Ayant conscience de l’hétérogénéité de son parcellaire, Éric Mahaut a décidé de recourir à l’agriculture de précision voici sept ans. « Cela ne me convenait plus d’acheter les engrais par habitude, précise-t-il. Et puis, on peut mettre autant d’engrais que l’on veut, si le pH n’est pas proche de 7, le sol ne fonctionnera pas correctement… » Il commence par investir 13 500 € pour

faire prélever et analyser 270 points des sols de son exploitation, afin d’obtenir un diagnostic complet. Il équipe ensuite son tracteur âgé de vingt ans avec une antenne GPS et un terminal Isobus, pour un coût de 10 000 €. Avec le conseil annuel de Be Api, il peut alors apporter « le bon intrant à la bonne dose et au bon endroit ». Il estime aujourd’hui économiser l’équivalent de 5 000 € par an en engrais, soit - 25 % par rapport à ses pratiques antérieures. Il ne s’imagine pas revenir en arrière. Dès l’année prochaine, Éric Mahaut compte modifier ses pratiques sur une partie de son parcellaire, située sur une zone de captage de la ville de Paris. Il entend bien ainsi valoriser l’expérience acquise. Autre témoignage, celui de Nicolas Viel, exploitant à Tourville-la-Campagne dans l’Eure, en EARL avec sa femme sur une ferme de grandes cultures. Une partie de


Économie de semence de 15 à 20 % Arnaud Clomesnil, lui aussi exploitant dans l’Eure, produit des céréales sur 300 ha et cultive 300 ha en ETA. Pionnier de l’agriculture de précision, il s’est lancé dans la démarche en 2006 avec le GRCeta (Groupement de recherche sur les cultures et techniques agricoles) Evreucin. Avec la

TERRE-NET MÉDIA

son parcellaire s’étend sur une ancienne pépinière remise en culture, source d’une forte hétérogénéité intraparcellaire. Engagé depuis trois ans dans l’agriculture de précision, Nicolas Viel observe une amélioration de la qualité technologique de ses céréales, notamment un meilleur poids spécifique. Féru de machinisme, il valorise par ce biais son matériel équipé de modulation. C’est aussi une bonne manière, selon lui, de « transmettre une exploitation pérenne » à ses enfants. « Dans le futur, il sera indispensable de justifier nos pratiques, estime-t-il. L’agriculture de précision nous donne des armes pour expliquer. »

De gauche à droite : Éric Mahaut, Arnaud Clomesnil, Nicolas Viel et Denis Vernet.

modulation intraparcellaire, il observe aujourd’hui une économie annuelle d’environ 22 000 L d’azote sur 500 ha. Sur la base de l’hétérogénéité du potentiel des sols, cet agriculteur module éga-

« Le bon intrant à la bonne dose et au bon endroit. » lement les doses de semis en céréales. Ainsi, il augmente la densité dans les zones à faible productivité et la limite dans les

zones à plus fort potentiel. « L’économie de semences générée s’élève à 15 ou 20 % », juge-t-il. Il ne compte pas s’arrêter là et envisage prochainement de décliner cette pratique en betteraves et pour l’irrigation. « Autres avantages de l’agriculture de précision : l’ homogénéisation des rendements et un moindre impact environnemental, ajoute Arnaud Clomesnil. Aujourd’ hui, je suis fier de mon métier d’agriculteur et d’expliquer notre manière de travailler. » ■ Retrouvez en réalité augmentée d’autres expériences autour de l’agriculture de précision.

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Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

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Les innovations majeures du mondial

Le plus grand évènement de la planète dédié au machinisme agricole se tiendra du 10 au 17 décembre au parc des expositions de Hanovre (Allemagne). En avant-première, Terre-net Le Magazine vous a compilé une sélection d’innovations majeures lancées à cette occasion. Pour en savoir davantage sur ces matériels inédits, exploitez la réalité augmentée (voir mode d’emploi p. 6 ou p. 47).

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John Deere : Joker, le tracteur de demain ?

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Le Magazine / OCTOBRE 2019

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John Deere : Des tracteurs 6M compacts et maniables

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Kubota : Tracteurs série M7, une troisième mouture

Väderstad : NZ Extreme, le vibroculteur en grand format

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Lemken : Le Koralin déchaume Claas : Pleine puissance pour la Jaguar 990

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En réalité augmentée, découvrez le palmarès des innovations primées cette année par le jury d’experts lors des Agritechnica Innovation Awards.

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Par AMÉLIE BACHELET abachelet@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Paroles de lecteurs

Élevage

La sécheresse très commentée Le déficit de précipitations qui a touché toute la France est sans conteste l’évènement marquant de l’été 2019. Prairies grillées, récoltes de maïs en baisse et stocks d’hiver déjà bien entamés… les éleveurs qui en ont été victimes partagent leur détresse sur les réseaux sociaux. Les mesures gouvernementales annoncées, notamment sur la fauche des jachères, n’ont qu’accentué leur agacement. Stéphane Aurousseau : « Après les foins, notre hangar était plein de réserves de fourrage pour l’hiver. Avec la sécheresse et l’affourragement au pré des charolaises, 40 % du stock n’est déjà plus là. À ce stade, et alors qu’aucune pluie n’est prévue d’ici au moins le 5 septembre dans le meilleur des cas, ce serait une repousse d’herbe au 15 octobre. Mais on ne la tient pas… »

Mimine : « On s’en souviendra de l’été 2019 : mélangeuse au parc tous les deux jours avec la moitié d’une ration d’hiver par vache. »

Jean-Pierre Fleury : « Ras le bol de la sécheresse dans le Morvan. Deuxième année de suite. À cette date, 385 mm de pluie depuis le début de l’année, année normale à la même date : 850 mm. Rivières arrêtées depuis 15 jours, comme en 1976. État d’urgence maximal pour les éleveurs et leurs animaux, trésoreries à sec. »

Steph72 : « Vu le manque de fourrage, vaut mieux décapitaliser même si le prix n’est pas intéressant. Le rachat de foin et de maïs ensilage nous plombe nos trésoreries, déjà éprouvées avec la sécheresse 2018. Les années sèches se suivent, et le maïs n’est plus adapté dans

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les sols séchants. Pourquoi pas sécuriser nos stocks avec du méteil et en plus on améliore notre autonomie protéique. »

Moty : « […] La stratégie de diminuer le cheptel est quelque chose que je pratique aisément en année sèche. Autre chose pour ceux qui sont branchés autonomie (diminuer volontairement le niveau de production par VL) avec pour objectif d’avoir des coûts de production très bas. Économiquement, nous en sommes plutôt satisfaits… à suivre. »

le cheval de devant : « Bravo, Monsieur le ministre ! Donner l’autorisation de faucher et pâturer les jachères le 27 juillet alors que tout est complètement grillé !! Gouverner, c’est prévoir. Il faudrait retenir les leçons des précédentes sécheresses et laisser les agris constituer des réserves d’eau à la bonne période. […] »

Patrice Brachet : « Plus que d’être une sécheresse de trop, c’est un drame avec des conséquences à long terme qui est en train de se produire : les médias n’ayant pas grand-chose à se mettre sous la dent ont vogué sur la canicule puis la sécheresse tout l’été !! Résultat, quelqu’un qui arrose est un paria ; l’eau, ce produit si précieux qui est jeté en l’air pour ne même pas retomber sur le maïs ! Et voilà comment tout l’été on

a dirigé les gens. On est arrivé à la situation où les préfets hésitent à lâcher l’eau (même où il y a de la ressource) par rapport à la rumeur ! […] »

Fink : « J’ai pris la même décision que Nicolas M : arrêter le maïs, remplacé par des trèfles violets pour des vaches nécessitant que des protéines et pas d’énergie ! Le résultat est sans appel. Ça passe aussi par une légère baisse du chargement et sur le point agronomique et dilution des frais d’implantation, ce n’est que du bonheur. Sachant que j’alimente intelligemment les vers de terre. »

Maxens : « La différence en 76 : l’État soutenait encore l’agriculture… Maintenant, les accidents climatiques sont pour notre pomme avec, en plus, des prix au ras des pâquerettes ! »

Tintin : « Notre problème majeur n’est pas la sécheresse mais la valeur de nos produits. Avec un prix correct, on aurait la trésorerie pour acheter la bouffe pour nos animaux !! J’ai vu un yaourt de ma laiterie vendu 2,80 € les 125 g à Paris, soit 22 400 € les 1 000 L !!!! Cherchez l’erreur. » En réalité augmentée, suivez les évolutions de la carte des départements toujours touchés par des restrictions d’usage de l’eau.


Par DELPHINE SCOHY dscohy@terre-net-media.fr

Éclairage BRÈVES DES CHAMPS PÂTURAGE

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Prairies : comment gérer l’après-sécheresse ?

Deux années de sécheresse qui se suivent, ça fait du dégât ! Valentin Le Marquand, conseiller formateur pour l’entreprise de conseil Pâturesens, dresse le bilan de cette saison de pâturage compliquée. Il préconise dans certains cas de s’orienter vers des flores mieux adaptées comme la chicorée, le plantain ou la luzerne. Reste aussi à espérer de belles repousses d’automne pour refaire le plein d’herbe…

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éjà présente en 2018, la sécheresse estivale a davantage été anticipée cette année, témoigne Valentin Le Marquand, conseiller formateur en Normandie pour Pâturesens, une entreprise spécialisée dans le conseil en pâturage. Mais le fourrage aura tout de même manqué pour bon nombre d’éleveurs… » On ne le répétera peut-être jamais assez, mais la mise à l’herbe conditionne la saison de pâturage. En effet, comme l’explique Pâturesens, il faut absolument se débarrasser de la matière morte pour assurer après une bonne productivité. Il convient ensuite de se focaliser sur le temps de présence et de retour, ainsi que sur les résiduels. Malgré la mise en application de ces bonnes pratiques, beaucoup d’éleveurs ont manqué d’herbe cet été. Certains ont même entamé les stocks, voire les ont finis et ont dû acheter du fourrage à l’extérieur. Là-dessus, le formateur assure : « Ça n’est pas une honte de devoir compter

sur de l’achat de stock en cas de besoin ! En revanche, mieux vaut complémenter à l’auge ou directement en pâture, quitte à abîmer une parcelle, mais il ne faut surtout pas ouvrir plus grand, car on épuisera totalement la ressource. » Flores mieux adaptées Par ailleurs, le spécialiste conseille de plus en plus aux éleveurs de s’orienter vers des flores mieux adaptées au climat, comme la chicorée, le plantain et la luzerne. « La chicorée et le plantain sont des plantes très résistantes au sec, explique-t-il. La première possède en effet une racine en pivot qui lui permet de puiser assez loin dans le sol. Elle permet dix-huit à vingt jours de retour en pâturage, alors que le ray-grass est à plus de vingt jours. Le plantain, lui, est plutôt un passe-partout qui s’adapte aussi bien à l’ humidité qu’ à la sécheresse. Les deux espèces peuvent être cultivées seules ou en association. » Pour ce qui est de la luzerne, Valentin Le Marquand préconise de la faire pâturer

au stade bourgeonnement la journée et de remettre les animaux sur une prairie classique la nuit, afin d’éviter les risques de météorisation. Repousses d’automne : quelles valeurs espérer ? « Les parcelles ont subi de fortes sollicitations durant l’été, poursuit le conseiller. Il est important de les fermer assez longtemps pour les laisser se reposer et repousser. Les repousses d’automne peuvent présenter des valeurs alimentaires intéressantes et être pâturées. Il faudra néanmoins bien penser à réduire la part à l’auge lorsque la croissance de l’ herbe repartira. » Le pâturage peut se poursuivre même en hiver : « Si le temps de présence sur la parcelle est assez court, on peut y mettre des génisses ou des vaches taries et les conduire en plein air intégral. Attention, cependant, la valeur nutritive de l’ herbe est limitée. Une complémentation peut être nécessaire. » Soit dit en passant, Florent Cotten, de Pâturesens, expliquait l’an dernier que « l’ hiver est la bonne période pour se lancer dans le pâturage tournant dynamique ». L’éleveur et cofondateur de l’entreprise invite les intéressés à prendre du temps pour se former, revoir les bases, préparer le matériel et monter les clôtures. ■ En réalité augmentée, découvrez le bale grazing, une alternative au pâturage hivernal, bénéfique au sol et au porte-monnaie !

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BRÈVES DES CHAMPS Online

LA REVUE DES RÉSEAUX

Ensilages : récolte mi-figue, mi-raisin Sur les réseaux sociaux, les éleveurs sont nombreux à partager des photos et vidéos de leur chantier d’ensilage de maïs. Et à chaque chantier son lot de surprises, avec notamment des sangliers, de la casse et des rendements en dessous des espérances… Retrouvez également en réalité augmentée les estimations de rendement en maïs-fourrage département par département.

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Par DELPHINE SCOHY dscohy@terre-net-media.fr


Par MATTHIEU SCHUBNEL m.schubnel@cipmedias.com

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Moisson de 12 000 ha en Ukraine Par une belle journée en juillet dernier, le vidéaste Thibaud Dardaine a suivi un chantier de moisson sur l’exploitation Agro KMR en Ukraine. Des Français y exploitent 12 000 ha et cultivent du blé, du colza et du tournesol. Dans cette région, le sol est considéré comme l’un des plus fertiles au monde. Quatre Case IH Axial Flow moissonnent en formation et deux équipes se relaient chaque jour. Deux transbordeurs assurent le transfert du grain au champ et vidangent dans des camions menant le grain récolté jusqu’au bord du Danube. À découvrir en réalité augmentée.

Vu sur le web BRÈVES DES CHAMPS

➜ À VOIR SUR YOUTUBE La moissonneuse sème le couvert La chambre d’agriculture de Bretagne met à l’essai une nouvelle technique d’implantation des cultures intermédiaires pour améliorer l’efficacité des couverts végétaux. Le semis du couvert végétal a lieu directement à la moissonneusebatteuse lors de la récolte, sans ralentir le débit de chantier. Il est assuré par une ligne de semis positionnée juste derrière la coupe et fixée au convoyeur. Découvrez ce dispositif innovant en réalité augmentée.

➜ À VOIR SUR YOUTUBE Débat sur les pesticides : l’hypocrisie Dans le débat sur les pesticides, la jeune agricultrice Céline Imart dénonce sans détour ce qu’elle considère comme une vaste hypocrisie. Cette responsable d’exploitation installée en grandes cultures sur 240 ha à Aguts, dans le Tarn, affirme sa position. Selon elle, l’État a manqué d’anticipation et prend les producteurs au dépourvu. Le glyphosate, par exemple, continue à être pulvérisé sur les cultures avant la récolte dans d’autres régions du monde, plutôt qu’en interculture comme cela se pratique le plus souvent dans notre pays. À voir en réalité augmentée.

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Textos ➜ L’Inra et l’Irstea fusionnent Au 1er janvier 2020, l’Inra et l’Irstea se réunissent pour former un nouvel établissement public de recherche, l’Inrae.

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➜ La campagne betteravière a commencé Inférieur à la moyenne des cinq dernières années, le rendement estimé en betteraves atteint en moyenne 86 t/ha à 16° de richesse saccharimétrique. Il s’avère très hétérogène selon les régions en raison de la sécheresse.

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Le couteau suisse des grandes cultures L’outil porté multifonction Gaïa du constructeur Eco-Mulch se caractérise par son unique châssis. Celui-ci supporte au choix une dizaine de types d’outils : herse étrille, brûleur de désherbage thermique, éléments de binage, éléments de semis à disques ou à dents de 15 ou 25 cm d’écartement, scalpeur en interrangs de 25 ou 50 cm, écimeuse… Selon l’utilisation, l’opérateur fixe en quelques secondes les pièces travaillantes voulues sur les éléments, grâce à des attaches rapides. L’outil breveté Gaïa s’avère particulièrement adapté à l’autoguidage, les pièces travaillantes se trouvant à distance équivalente de l’essieu quel que soit le module choisi. Eco-Mulch propose deux séries d’écartement : 25, 50 et 75 cm ou 30 et 60 cm. Gaïa se décline aujourd’hui en largeurs de 3 à 7,5 m. LG SEMENCES

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TOURNESOL : LA VARIÉTÉ LG 50.797 HOV CLP PROMETTEUSE Dans la gamme Suneo, la variété de tournesol oléique demi-précoce LG 50.797 HOV CLP confirme ses atouts. D’après les indications de LG Semences, elle est annoncée très productive face aux tournesols les plus cultivés du marché. Elle afficherait ainsi des valeurs de rendement supérieures aux témoins du marché : + 2 q/ha par rapport à la moyenne des témoins oléiques tolérants aux herbicides et + 2,5 points d’huile par rapport aux témoins. Lancée pour les semis 2019, elle bénéficie notamment, selon le semencier, d’un excellent profil maladies et de la résistance génétique aux sept lignées d’orobanches.

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➜ Lubrizol impacte aussi les ETA La FNEDT (Fédération nationale des entrepreneurs des territoires) dénonce les conséquences désastreuses de l’incendie du site industriel Lubrizol à Rouen (Seine-Maritime). Le 2 octobre, elle réclamait l’indemnisation intégrale de la perte de chiffre d’affaires subie par les sociétés qu’elle représente. ➜ Un Français à la tête de BASF Agriculture Le Français Vincent Gros est devenu, depuis le 1er juillet, le nouveau président monde de BASF Agricultural Solutions. ➜ Des distributeurs d’engrais au catalogue Lemken Lemken et Sulky ont annoncé début septembre la signature d’un partenariat commercial. Dès novembre, les concessionnaires Lemken de certains pays d’Europe proposeront des distributeurs d’engrais Sulky sous la couleur bleu azur. ➜ Philagro et Action Pin unissent leurs forces Dans un contexte de retrait de molécules, Philagro et Action Pin ont fait le choix de collaborer pour proposer de nouvelles solutions aux agriculteurs en matière de protection fongicide des céréales. ➜ International Farmers Day à Agritechnica Rendez-vous le 14 novembre au salon Agritechnica de Hanovre pour une journée dédiée aux agricultures française et britannique. Entrée gratuite pour les exploitants de ces nations. ➜ Agriculteurs : un suicide par jour Selon la MSA, 372 agriculteurs se sont suicidés en 2015 (292 hommes et 80 femmes), soit un suicide environ par jour. ➜ Le cours du colza s’envole Des attaques de drones survenues mi-septembre sur deux sites pétroliers saoudiens ont impacté les cours du pétrole. La situation a profité aux oléagineux et notamment au colza, dont les cours ont atteint de nouveaux sommets. ➜ Adieu Jacques ! L’ancien président Jacques Chirac est décédé le 26 septembre à l’âge de 86 ans. Au cours de sa carrière politique, il avait tissé un lien pérenne avec le monde paysan et les terroirs.


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L’ouvrage Les Agriculteurs dans le mouvement de numérisation du monde, coordonné par Karine Daniel et Nicolas Courtade, traite des conséquences économiques et sociologiques de la numérisation pour les agriculteurs, pour l’exploitation, pour la profession et pour les filières agricoles et agroalimentaires. Applications, bases de données, équipements connectés… la chaire Mutations agricoles et les chercheurs du laboratoire de recherche en sciences sociales de l’École supérieure d’agriculture d’Angers se sont penchés sur ces mutations. Ce livre de 224 pages paraît aux éditions Éducagri.

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ENJEUX DE LA NUMÉRISATION EN AGRICULTURE

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L’insecticide TopGrain pour le stockage Néodis lance son nouvel insecticide pour la protection des graines de céréales stockées : TopGrain. Il a été récemment homologué en France pour cet usage. Selon le laboratoire, il contient du spinosad, une substance active d’origine naturelle produite par une bactérie présente dans le sol : Saccaropolyspora spinosa. Cet insecticide de stockage est donc utilisable en agriculture biologique, conformément au règlement CE 834/2007, et se retrouve inscrit sur la liste biocontrôle de la Direction générale de l’alimentation.

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Par AMÉLIE BACHELET abachelet@terre-net-media.fr

BRÈVES DES CHAMPS Le saviez-vous ? SÉCHERESSE/CANICULES

Un agriculteur sur deux touché, selon Groupama Près de la moitié des agriculteurs assurés chez Groupama ont ouvert un dossier sinistre en raison des pertes causées par la sécheresse et les canicules de cet été, selon l’assureur. Certains agriculteurs dont le rendement en maïs ensilage est décevant ont déclenché leur assurance multirisque climatique afin de retrouver de la trésorerie et d’acheter une partie de la nourriture qui leur manque. « Cette indemnité rembourse la totalité des cotisations assurance récolte que j’ai versées depuis dix-sept ans », précise par exemple sur Twitter l’éleveur Antoine Thibault, alias « AgriSkippy ».

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30 % des surfaces assurées Seules 30 % des surfaces agricoles françaises sont assurées – surtout les céréales et la viticulture –, dont 56 % par Groupama via 42 000 contrats. Selon un sondage Terre-net soumis en ligne au mois d’avril, auquel 1 325 n assuré sur deux nous a fait une déclaration de séche- agriculteurs ont répondu, 33,9 % d’entre eux indiquaient avoir resse ou de canicule », a indiqué Delphine Létendart, souscrit une assurance multirisque climatique sur 2019, dont la directrice du marché agricole chez Groupama, à l’A FP. plupart pour plus de la moitié de leurs surfaces cultivées. Ainsi, 14 000 titulaires Susceptible d’être subventionné d’une assurance agricole chez jusqu’à 65 % par la Politique agriGroupama ont sollicité un remcole commune (Pac), le contrat boursement des dégâts causés multirisque climatique est glopar la sécheresse, et ce nombre balement peu souscrit – ce qui grimpe à 20 000 avec les effets de pose des problèmes d’équilibre la canicule, sur environ 42 000 aux assureurs –, non seulement assurés, selon cette même source. parce qu’il reste complexe, onéLes zones les plus touchées reux et inadapté à certaines pros’étendent sur la région ductions, mais aussi parce que ANTOINE THIBAULT, éleveur Rhône-Alpes, le nord et l’est de beaucoup d’agriculteurs n’ont la France, « mais comme des orages ont éclaté de façon localisée, pas la culture de la couverture du risque. les pertes ne sont pas homogènes » dans une même zone, explique Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture, a annoncé en juin le Delphine Létendart. Les pertes avoisinaient les 60 M€ dès la lancement d’une concertation avec le secteur de l’assurance et le mi-août pour ses clients agriculteurs, mais les chiffres définitifs monde agricole pour tenter d’aboutir à une assurance « générane seront connus que fin octobre, à l’issue des récoltes de maïs, lisée » des agriculteurs contre les aléas climatiques. ■ selon elle. En raison de la sécheresse, les cultures de maïs ont produit moins d’épis et moins de grains, mais avec les pluies enregis- En réalité augmentée, prenez connaissance des trées en fin d’été, si les grains ont suffisamment grossi, « on peut recommandations du Sénat formulées mi-septembre pour rattraper une partie du potentiel perdu », indique la directrice. tenter de développer le dispositif d’assurance récolte.

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« L’indemnité [de l’assurance multirisque climatique] rembourse la totalité des cotisations assurance récolte que j’ai versées depuis dix-sept ans. »

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