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Le naturel en pluS

Nourrissez efficacement vos céréales en Soufre

• Assimilation de l’Azote renforcée

• Rendements optimisés

• Protéines de qualité

• Naturel : autorisé en Agriculture Biologique

La crise sanitaire a souligné la fragilité des circuits, et a sans doute renforcé la fluctuation des cours du blé, de l’orge, du maïs et du colza. Stoppez la transformation d’un produit et hop, sa valeur augmente. Idem avec le pétrole, dont la faiblesse du cours avantage aussitôt les productions venues d’Europe de l’Est.

Stocker n’est pas réservé aux « gros » producteurs

La plupart des exploitants se retrouvent dépendants de leur organisme stockeur (OS), du fait, essentiellement, de sa capacité à bien conserver le grain. Les estimations indiquent néanmoins qu’environ 40 % de la production céréalière et oléo-protéagineuse française seraient conservés au sein des exploitations agricoles. Plus longtemps la matière peut être stockée, plus le paysan a les atouts en main en matière de résilience. C’est souvent le cas des céréaliers, qui sont près de neuf sur dix à bénéficier d’un système de ventilation. L’objectif est de garder la main sur la qualité, et donc de pouvoir retarder leurs prises de position sur les marchés. Contrairement aux idées reçues, le stockage n’est pas une activité réservée aux « gros » producteurs. Cela peut aussi être l’occasion de valoriser des bâtiments existants sans que cela ne nécessite d’importants investissements. Nombreux sont ceux qui possèdent déjà des cellules, des boisseaux ou des cases de stockage à plat sur leur ferme.

Stocker offre également davantage de souplesse dans l’organisation des chantiers. Fini les files d’attente quand la moisson

Stock E

Dans Les Exploitations Agricoles

bat son plein et que les coopératives se retrouvent prises d’assaut. Fini la dépendance aux horaires d’ouverture du silo, chacun est libre de piloter ses chantiers et de profiter au maximum des fenêtres météorologiques. Certains pointeront sans doute les contraintes liées à la surveillance et à la ventilation des tas de grains. Avec le développement des outils connectés permettant d’accéder à un suivi à distance et à des automatismes, le travail s’avère moins chronophage. Des agriculteurs demandent la mise en place d’une prime liée à la qualité du grain livré. L’idée semble alléchante. Cependant, il faut aussi prendre en compte le risque « insectes », à même d’engendrer de fortes pénalités à la livraison, voire un refus du lot impliquant le retour sur l’exploitation à la charge du producteur. À noter que certains OS ont choisi de former et de conseiller leurs adhérents afin que le stockage à la ferme se développe.

Lors des États généraux de l’alimentation, FranceAgriMer et la filière céréalière ont chiffré le coût à la tonne de chaque étape de la logistique, de la collecte jusqu’à la fosse de l’industriel. Côté

L’AVIS DE L’AGRICULTEUR

Guillaume Folliard, producteur céréalier à Oey (Meuse)

Guillaume Folliard, agriculteur dans le sud de la Meuse, gère une exploitation de polyculture avec du blé, du colza, de l’orge, des pois, du maïs ainsi que de l’élevage. La particularité du coopérateur du groupe Vivescia, c’est qu’il stocke sa récolte à la ferme. « En adaptant les bâtiments pour stocker à la ferme, l’idée était de gagner en souplesse et en efficacité, explique-t-il. Désormais, j’ai la capacité d’entreposer entre 1 500 et 1 600 t. Avant de commencer, je passe le balai pour supprimer la poussière et les impuretés. Puis je nettoie à l’eau avec le jet à haute pression. Pour terminer, après séchage, je dispose des bâches plastiques sur tous les murs. Reste à amener les bennes pleines de matière. Dès que le stockage est rempli, j’installe les vis de ventilation pour refroidir la récolte. Grâce au stockage, j’ai gagné en indépendance, je peux travailler plus tard le soir. Sans oublier le gain de temps au transport de la marchandise. Bilan : la moisson gagne en flexibilité. » stockage à la ferme, les chiffres montrent une variation assez large, entre 6,7 et 10 €/t, due au type de stockage, à sa capacité et à la durée de l’amortissement. À cela s’additionnent évidemment les charges énergétiques et de main-d’œuvre. Autre possibilité analysée dans l’étude : le stockage en silo bag. Son coût se montrerait légèrement inférieur, entre 5 et 8 €/t. La méthode est fréquemment utilisée ailleurs dans le monde et présente de bons résultats en termes de qualité, ainsi que vis-à-vis des rongeurs et des oiseaux. Cependant, le placement des tas en bordure de champ implique un engagement de la surface foncière. Autre bémol : les déchets plastiques occasionnés.

Les insectes peuvent mettre en péril la qualité Certains inconvénients ne doivent pas être négligés lorsqu’on stocke la récolte. En premier lieu, le risque est réel dans l’hypothèse où les insectes parviennent à proliférer et donc à mettre en péril la qualité. L’agriculteur doit aussi garder en tête qu’il diminue sa trésorerie au moment de la moisson. En effet, le stock n’étant pas vendu, pas de rentrées d’argent. Il doit également tenir compte de l’investissement nécessaire. L’installation sera plus fonctionnelle avec une construction neuve qu’avec l’adaptation d’un bâtiment existant. Mais l’étude de faisabilité peut nécessiter quelques semaines et le paysan devra demander un permis de construire avant de pouvoir démarrer les travaux, ce qui implique un minimum d’anticipation.

Pour les petits rongeurs, le tas de grains représente un gardemanger inépuisable. Il convient de piéger à proximité des dépôts afin d’éliminer ceux qui tenteraient de braver l’interdiction et ainsi éviter la présence d’excréments, voire de cadavre dans la récolte.

Le stockage ne peut pas s’opérer dans n’importe quelles conditions. La surface destinée à l’accueillir doit naturellement être couverte, propre et, préférablement, bétonnée. Le grain peut être directement vidangé sur le sol ou vidé dans une fosse de réception, puis nettoyé et réparti dans des cases par lots. à

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